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^-àTl
LES
SOURCES INÉDITES
DE
L'HISTOIRE DU MAROC
COLLECTION DE LETTRES, DOCUMENTS ET MEMOIRES
F-AC-SIMII.F 1
1)1 I 'A II \s ni Mkrcat
Pi.. I
JXE CARTE
.A Amsterdam en 1607.
LES
SOURCES INÉDITES
U E
L'HISTOIRE DU MAROC
Le Comte HENRY DE CASTRIES
•*■*•••••*
PREMIÈRE SÉRIE — DYNASTIE SAADIENNE
ARCHIVES ET BIBLIOTHÈQUES D ANGLETERRE
TOME I
Uistory cannol be urriUenfrom manuscripts
Blisc Pirtisos.
PARIS
ÉDITIONS ERNEST LEROUX
28, RLE BONAPARTE, 28
LONDRES
LUZAC ET C-
/|(5, GREAT RISSELL STREET, 46
.918
jT
SOUSCRIPTEURS
Résidence Générale de la République Française au Mahoc.
Ministère de l'Instruction Publique.
Ministère de la Guerre.
Ministère de la Marine.
Ministère des Colonies.
Gouvernement Général de l'Algérie.
Résidence Générale a Tunis.
Gouvernement Général de l'Afrique Occidentale.
Société asiatique.
Union Coloniale Française.
Compagnie Marocaine.
INTRODUCTION
I
La prise de Santa-Cruz-du-Cap-de-Guir (Agadir), enlevée aux
Portugais, le 12 mars i5/ii, par le chérit" iVIoulay Mohammed ech-
Cheikh, affermit l'autorité de la dynastie saadienne. Le vainqueur,
dépassant le Sous et franchissant la chaîne du Deren, déposa son
frère Moulav Ahmed el-Aaredj et se fit rapidement reconnaître par
tout le Maroc du sud. Cette contrée fut, par excellence, celle de la
domination des Saadiens, et la ville de Merrakech fut presque exclu-
sivement leur capitale. C'est pourquoi agents et trafiquants anglais
viennent, à cette époque, beaucoup plus nombreux dans le sud
marocain que dans la région de Fez. C'est à Santa-Cruz, le port du
Sous, c'est à Safi, le port de Merrakech, qu'ils débarquent le plus
souvent'. Ce choix s'explique, en outre, pour les trafiquants, par
l'importance des opérations sur le sucre, car la culture do la canne
ne dépassait guère au nord le cours de l'oued Tensift.
Les fréquents voyages effectués par les Anglais les avaient fami-
liarisés avec les difficultés de la navigation sur la côte du Maroc, où
l'Océan africain « mare saîvum ac importuosum » vient briser pen-
dant de longs mois. Ils avaient la réputation d'être les marins con-
naissant le mieux la côte marocaine « beslacquaineted with that coast
to conduct other shippes ihilher », et les marchands de la Hanse
recherchaient les patrons et les pilotes de cette nation pour conduire
leurs navires dans ces parages'.
I. Sous les Bcni Merin, dont Fez ét;iil navires (V. infra. p. iSa), mais ce fui vers
1 a capitale, le port de Larache avait été le Maroc du sud que se porta principale-
très fréquenté par les trafiquants européens ment le commerce, après l'avènement des
(V. i" Série, France, t. I, Doc. V, p. i4). Saadiens.
Les .\nglais continuèrent à y envoyer des 2. V'. infra. Doc. LXXVI, p. 188.
De Castries. VU. — a
INTRODUCTION
Les Portugais, qui. au temps où ils étaient maîtres de Safi et de
Santa-Cruz. avaient monopolisé le commerce dans le sud du Maroc,
et en particulier celui du sucre, supportaient avec peine racti\4té
des Anglais dans ces deux ports de leur ancienne domination. Ils
cherchèrent à se prévaloir des bulles de partage qui répai'tissaient
entre le Portugal et l'Espagne la conquête éventuelle de l'Afrique,
pour interdire à leurs rivaux le libre trafic du Maroc. Les marchands
anglais prolestèrent énergiquement et furent soutenus par leur gou-
vernement. Le différend fit l'objet de longues négociations qui durè-
rent de i56i à 1076, sans aboutir à une solution efiicace, car, dans
l'accord final, on omit intentionnellement de mentionner le Maroc'.
Comme il est facile de le prévoir, les relations des Anglais avec
le Maroc ont, sous les premiers Saadiens, un caractère exclusivement
commercial, qui gardera toujours son importance, même quand
linlérèt politique sera venu s'y ajouter. Leurs agents se présentent
« in marchant wise"», et les chérifs sont, par ailleurs, les plus âpres
négociants de leur royaume.
La contrebande de guerre pour le compte des chérifs est un des
grands éléments du trafic des .Anglais au Maroc. Leurs navires vont
décharger à Safi armes offensives (piques, lances, etc.), armes
défensives (cottes de maille, morions. etc.), métaux, munitions,
bois de construction pour la marine, agrès de navires (rames, cor-
dages, voiles, clc.)'. On sait que les papes avaient édicté des prohi-
bitions rigoureuses et souvent renouvelées contre la fourniture
d'armes aux nations musulmanes et que celles-ci, d'autre part,
d accord avec les préceptes de l'islam, se déclaraient en état d'hosti-
lité permanent avec les Chrétiens. C'était donc violer à la fois la loi
de l'Eglise et le droit des gens que de transporter au Maroc des
objets de guerre. Cependant, en Angleterre comme en France, on
contrevenait manifestement à ces prescriptions. Les Portugais
allaient même jusqu'à rendre responsables de la perte de leur fron-
leira de Santa-Cruz les trafiquants anglais et français qui apportent
« au Chérif, contre les lois divines ef luniiaines, si grande ([uanlilé
I. V. infra. p|.. loij, i lo. i ; pp. a,,, 35, 3-, ',0, ^7, 91. itk. 137,
V. infrn. p. 18. ,35, ,37, i45, i<j5, iij(i, a5o, Syi, 'il6,
3. V. infrn. p. i3, noie i ; p. 18, nolo V|0, 538, 554.
INTllODUCTION Ht
d'armes offensives et clcfTensives, estain et melaulx propres à la fori-
dition de l'artillerye, lances, rames, que les Sarrazins sont à présent
mieulx armés, artillez et monitionnez que les Cresliens et ilz
ont après gaigné par armes la ville et cliasteau de Saincte-Croix' ».
Si l'on voit quelquefois des princes chrétiens rappeler leurs trafi-
quants au respect du droit des gens, il n'est pas toujours certain que
leurs intentions fussent très pures et qu'ils ne voulussent pas réser-
ver à leurs favoris ou à eux-mèrnes le bénéfice que rapportait la con-
trebande de guerre. Il en allait ainsi eu Angleterre, où Leicester et
Burghlcy, pour ne nommer que les principaux, se livraient à ce
trafic prohibé. Les négociations cauteleuses d'Edmund Ilogan avec
le Chérif établissent (ju'Elisabeth elle-même ne dédaignait pas ce
genre de profit".
Ce commerce illicite était pour les trafiquants, il faut le reconnaître
à leur décharge, le meilleur moyen d'écouler leurs autres marchan-
dises, car les chérifs leur en faisaient une obligation rigoureuse.
Parmi les oljjets de guerre importés d'Angleterre au Maroc figu-
raient, comme on l'a vu, des agrès maritimes. Ce fut, en effet, la
pensée constante des chérifs de posséder une flotte de guerre'. Mou-
lay Ahmed el-Mansour demande même à Elisabeth de lui envoyer
des charpentiers et des constructeurs de navires. « Il a accordé avec
les Anglois, écrit err i583 Guillaume Bérard, de luy aporter remos,
plomb, estain, arbres, antennes, fer, et se sont acordez à un tel pris
jusques à luy faire dix galleres. desquelles il baille quatorze mil
livres de chacune, toutes en point pour naviguer horsmis de forsaires,
dont il y en a une qui sera bientost achevée '. » Malgré l'aide qu'ils
rencontrèrent chez les nations chrétiennes, les sultans du Maroc ne
réalisèrent que très imparfaitement leur projet; les pirates de Salé
et de Tétouan, dont le loyalisme était la moindre vertu, furent sur
mer la seule force avec laquelle eût à compter la navigation euro-
péenne.
Quant au commerce licite, le principal article d'importation de la
Grande-Bretagne était le drap . Dès le xvi"' siècle, les trafiquants
1. V. m/ra. p. tiQ. 5'2i ; p. 538 et note a.
2. V. infrn. p. 35, note i ; p. 4'|t5 et !t. V. /'''■ Série, France, t. II, p. 107.
noies ti et 5. "). V. infra, pp. 18, 29, go, g3, g^, gS,
3. V. infra. p. 5o4 et note i ; pp. Sao, gg, i32, 1^5, 2o4, A3i, 487, 53g cl 554-
IV INTRODUCTION
anglais avaient réussi à introduire au Maroc une variélé de drap
appelée encore aujourd'hui hernaiha ' lis>l"j- Ce drap, de couleur bleu
foncé, fut celui des bernous, des caftans, des djellaba, à telle ensei-
gne que cette couleur bleu foncé est devenue, pour la classe aisée,
la couleur nationale du vêtement-. La qualité des draps venus
dAnsleterre laissait parfois à désirer et. en lôGy, le cliérif Moulav
Abdallali el-Ghalih avait dû interdire, sous peine de confiscation,
l'introduction dans ses Étals des « browne blewes « dont la fabrica-
tion était trop inférieure ^
Les navires anglais, après avoir déchargé leurs marchandises à
Safi, allaient à Santa-Cruz prendre leur fret de retour', qui consistait
principalement en or. en sucre, en salpêtre, en cuivre, en peaux
brutes ou tannées. Venaient ensuite, comme marchandises secon-
daires, la cire, la gomme, les amandes et les dattes.
L'or qu'on trouvait au Maroc était de l'or natif en poudre apporté
du Soudan par les caravanes et appelé tibar jC (oro de libar). Il y
était coimu, dès la plus haute antiquité, et était très reclierché par
les Phéniciens et les Carthaginois". Il y arriva surtout en grande
quantité sous le règne de Moulay Ahmed el-Mansnur, après la con-
quête du Soudan (lugi).
Le tribut annuel payé par Tombouctou seul s'élevait à 60 quin-
taux de poudre d'or. Ces richesses faisaient du Chérif « the grealest
prince in the world for money' ». Le Maroc avait si bien ilrainé l'or
du Soudan qu'on n'en voyait plus sur la côte africaine, et Mclchior
Petoncy proposait à Philippe II d'établir une factorerie à Arguin
pour faire rcllucr sur ce point l'immense quantité d or qui |)assail
aux mains de .Moulay Ahmed cl-Munsnnr' . Bien qu'il fût jalouse-
I. V. infra. Doc. XLVIol XLVI'"", pp. un dociimcnl I l'poquo où CPltr oprrallon si
I lï ot 1 13. frucliicuso a ûté rôalisi'c.
a. Pareil fail, qui liîmoignc d'une égale 3. V. infra. Doc. XX\I\. p. 96.
habileté- rommcrcialc, s'est produit pour /|. V. infrn, pp. 18, ig, p. i.Su et noie
le llié vert, dont les importateurs anglais, 3, p. i38.
fournissant en outre llii-itTes, samovars. 5. IlriionoTE, IV, p. ()6.
tasses, etc., sont arrivés h faire la boisson 0. V. ;"' Série. Anglelerre, I. II. ii la
nationale du Maroc. Nos rcclierclies ni' date du 9 septembre l5g'|.
nous ont pas oniore permis d'établir par 7. V. iV>i(fivn, i la dntodu in janvier iT)!)!.
INTRODUCTION
ment gardé dans le pays, les marchands anglais réussissaient à en
exporter: ils déclarent même dans une requête que cet or constituait
leur principal fret de retour'. Certains d'entre eux en ayant dissi-
mulé dans des caisses de sucre et leur navire ayant coulé dans la
Tamise, le sucre en fondant fit apparaître la fraude. On menaçait les
fraudeurs de les dénoncer au Chérif, ce qui ne pouvait manquer
d'attirer sur eux ses rigueurs".
A côté de la poudre dor, les sequins du Maroc étaient très recher-
chés des trafiquants. Ils transportaient en Angleterre de grandes
quantités de « fyne golde of the coyngof ihat countrye' », provenant
de leurs transactions avec les Juifs, et cet or, au titre élevé, con-
verti en monnaie anglaise, leur rapportait de gros bénéfices. Ces
opérations avantageuses ne durèrent qu un temps, car les Juifs
insistèrent pour payer les marchandises anglaises en produits du
pays'.
Le sucre de canne, jusqu à 1 époque oîi les Antilles et le Brésil en
accaparèrent la fabrication, était le produit du Maroc le plus re-
cherché des trafiquants européens. La culture de la canne y avait
probablement été introduite par les Arabes, qui lavaient déjà
pratiquée en Andalousie. D'après le géographe Edrissi. qui écrivait
en II 54, « on cultivait dans le Sous une canne d'une qualité tel-
lement supérieure qu'on n'en voyait nulle part ailleurs pouvant
lui être comparée, soit pour la hauteur et le diamètre de la tige,
soit pour la douceur et l'abondance du suc. Le sucre qu'on en
extravait était réputé dans le monde entier et surpassait toutes les
autres variétés en saveur et en pureté ' ». Ce sucre tant vanté n était
cependant que du sucre biut, et les procédés de sa fabrication, mal-
gré les dires du géographe arabe, laissaient encore beaucoup à dési-
rer. Léon l'Africain, mentionnant, dans sa Descrittione deW Africa
(1026), la grande quantité de sucre que produit le Sous, ajoute que
les habitants « non lo fanno ben cucere ne purgare, pcrcio il detto
zucchero è di color nero" ».
1. V. infra. p. 406. Cf.égalementEL-BEKRi.traduct.DESLAXE,
2. V. infra, p. 4ao. p. 357.
3. V. infra. pp. g3, 53;, 538. 6. Délia Dcscriltione deli Africa. seconda
A. V. infra. p. 9^. parte, art. Teijeut(Teïoul')citta di Sus, dins
5. Traduction Duzy bIGoeje, p. 71. — Ra.musio, \'avigat. e ]'iaggi, t. I, f. 171°.
VI INTRODUCTION
Le? cannes récoltées dans les plantations élaient portées dans des
moulins, ou plus exactement dans des pressoirs m«rtser_;^^L^, mot
quon trouve transcrit dans la relation de Ro... C... inasseraw\
Ces pressoirs sont plus souvent appelés dans les documents anglais
ingeneioes , ingénues, de l'esjiagnol ingenios de caiicar" (^moulins à
sucre, sucreries). Les cannes étaient broyées entre des meules de
pierre qui n'exprimaient qu'une faible partie du jus sucré : le pro-
duit recueilli subissait une évaporation au soleil « usually stoved
with the sonne' ». Si défectueux qu'il fût, ce sucre était déjà
exporté au xm'' siècle à Venise et en Flandre*.
Les Saadiens, venus du Sous, avaient été à même d apprécier
cette source de richesses et les revenus que pourrait en tirer leur
empire naissant. Moulay Mohammed ech-Clieikh multiplia non seu-
lement les plantations de cannes", mais il chercha encore à perfec-
tionner la fabrication du sucre par le ralfinage, que les ^ énitiens
avaient inventé et dont les esclaves chrétiens généralisèrent la pra-
tique ^ On exportait généralement du Maroc du sucre fin. du sucre
brut ou moscouadc et delà mélasse '. L'agent d'épuration employé
dans les ingenewes pour raffiner le sucre ne nous est pas connu.
Ce n'était certainement pas le noir animal, car ce produit eût été
réprouvé par les casuistcs de l'islam, comme provenant d os calcinés.
Les sucres bruts, qu'on commençait à cette épo([ue à ralliner en
Angleterre, donnaient un produit très défectueux: les marchands
de la « Barbary Company » prétendaient que les raflineurs anglais
se servaient de substances malsaines « unAvholsom compoundes' ».
Quant au sucre fin du Maroc, il ne ressemblait plus au produit
« mal purgé » dont parle Léon l'Africain : il était tellement apprécié
que la reine Elisabeth n'en voulait point d'autre |)()iir la consom-
mation de sa maison : celle-ci s'élevait en i58() à 18000 livres, que
la reine payait 1 '1 pence la livre'.
I. V. /'■•• Série. Anglclcrri'. l. II. à la '|. MAs-LAnur, j). 37!').
dalc 1C09. 5. Kl-OiiilIni, p. a6i.
a. V. iiifra. p. .");{7 ; p. 5,"ir), iiolc 1. Le 6. Mahmol, Lib. III, cap. %\\r.
traducteur <lo Torre.s o rendu inijcnios de 7. V. infra, pp. 186, ^33, .'iaO.
ariicar par: cnjiVudcvucrc-. V. cliap.cviii. 8. V. 1" Série. .\ngU-lcrro, l. Il, à la
3. Cf. P. R. O., Stale Pap.. Don,. Eti:ii- dalu .lu |3 juillet i,')(,3.
beth. vol. CCLIII. n" ;,i;. g. V. i,ij'ra. pp. yo. 5jii, 5a6.
INTRODUCTION VII
Les planlaiioiis, comme les sucreries, étaient presque toutes la
propriété des cliérifs, qui y faisaient travailler des esclaves chrétiens ;
ils les alTermaient à des Juifs et quelquefois à des marchands euro-
péens ', tout en intervenant arbitrairement dans la fixation des cours
du sucre.
Après l'or et le sucre, le salpêtre, appelé melali el-bnroud (sel de
poudre), occupait la troisième place dans les exportations du Maroc,
où l'on en rencontrait quelques gisements importants". Mais les
dires des Juifs et d'agents intéressés accréditèrent au xvi" siècle des
données fort exagérées sur l'abondance et la qualité de ce produit.
John Williams, l'agent d'Edmund Hogan, déclarait, avec une exa-
gération manifeste, que le salpêtre marocain était « far bettar tlien
he coolde provyde anne in ane other plase whear hee had travalyd ■ » .
D'autre part, les trafiquants d'Amsterdam écriventdans un mémoire
rédigé en iG/iy: « Quant au salpêtre, on peut s'en 2ii'ocurer au
Maroc et on en a importé ici dans le temps. Mais il est de si mau-
vaise qualité, qu'il ne vaut pas la peine qu'on en parle. On peut en
avoir de meilleur et en al)ondance dans d'autres pays '. » Il est pré-
férable de s'en rapporter aux renseignements que le capitaine de
Saint -Mandrier, « l'homme le plus compétent en cette matière »,
donnait à Albert Ruyl, le commissaire des Provinces-Unies auprès
du Chérif. D'après Saint-Mandrier , il n'y avait dans la région de Mer-
rakech que quatre nitrières : une sur le territoire des Ghebâ^at^ une
à AghmatetdeuxàMerrakech". Ces mines pouvaient, à grand peine,
donner, par an, de trois à quatre cents quintaux de salpêtre que le
filtrage réduisait d'un tiers'. Les mines du Sous, sur lesquelles les
1. V. infra, p. 537 et note^. — MouJay 3. V. iiifra, p. 2ui.
Ahmed ci-Afansour, dans une lettre adressée ^. V. :" Série, Pays-Bas, t. V, :i la date
à son fils Abou Farrs, écrit que « les grains du i/l juin iG/17.
. _ 5. Celte tribu, qui a étr dc.tnille par les
des pressoirs >. J^\A\ ^3 doivent être premiers Filaliens, occupait le versant nord
exclusivement fournis par les Juifs et les dn Deren, près de la haute vallée de l'oued
Chrétiens. 11 faut, sans doute, entendre Seksaoua.
par l'expression « grains des pressoirs » les 6. On voit aujourd'hui, en dehors des
redevances en grains que les fermiers, juifs murs de Merrakcch, des amoncellements
ou chrétiens, payaient pour la location des noirâtres, vestiges de ces anciennes nitri-
sucreries chérifiennes. V. El-Oufràni, p. ères; la poudre était fabriquée sur place.
3oa. 7. V. i''" Série, Pays-Bas, t. III, pp.
2. V. I'''' Série. Pays-Uas, t. III, p. 17/1. liiti, /ii5, p. !tl6 et note ?..
INTROnUCTION
données précise? nous manquent, devaient être plus riches, cai"
c'était de cette région que les chérifs faisaient venir, d'ordinaire,
celui qu'ils concédaient aux trafiquants anglais, en échange d'armes
et de munitions'. Mais ils éprouvaient une certaine répugnance à
laisser sortir ce produit. On voit le chérif Moulay Mohammed el-
Mesloukh, pris de scrupule, consulter les ulema pour savoir sil est
licite d'accorder à un chrétien la permission d'exporter du salpêtre".
Son successeur. Moulay Abd el-Malek, ajoute à une autorisation
semblahle la réserve que cet article ne pourra être transporté en
Espagne et en Portugal^. Quoi qu il en soit, il est certain que la
reine Élisaheth attachait une grande importance à se procurer du
salpêtre marocain, ainsi qu'en témoignent les lettres patentes du
i5 juillet io85, où ce produit est classé parmi ceux « very neces-
sary and convenient for the use and défense of iliis our reaime of
England ' ».
Il est (hfTicile de se prononcer sur l'importance des transactions
auxquelles donnait lieu le commerce du cuivre. Ce métal était une
des richesses du massif du Deren, mais les indigènes, avec leurs
procédés rudimentaircs, ne pouvaient l'extraire que de filons à ciel
ouvert, ce qui en rendait l'exploitation très aléatoire. Au sortir de
la fournaise, où il subissait ime première fonte, le métal était façonné
en pains pour être exporté sous cette forme '. Ce sont ces pains que
les indigènes appelaient tangoull, et qui étaient connus en France
sous le nom de pains de rosette". D'autre part, le Maroc recevait
d'Europe un grand nombre d'objets fabriqués en cuivre (bassins,
aiguières, chandeliers, etc.). Dans les exportations de cuivre du
Maroc, il faut également comprendre celui que les cbérifs expé-
diaient aux usines européennes pour la fonte de leurs canons".
Les documents, pour la période que nous envisageons, ne men-
tionnent que rarement les peaux tannées ou crues dans les exporta-
tions du Maroc". Mais nous savons, par ailleurs, que cet article était
I. V. infra. Doc. lAWI, y. 199, lI p. 365.
pp. 346, î47, a48. 6. Henri III avnil oblciui <i'cii oxlrairo
i. V infra. p. 201. 4ooooquinlaux(/"SBrùr.Krancc,l.II,p.a4).
3. V. infra. p. ao3. 7. V. /'•' Série. Pavs-Bas, l. III, pp. 8g-
/(. V. injra. p. /[■jo cl noif tf>. \ji.passim.
5. V. infra. pp. ag. go; \I.i-I,\tiiik, 8. V. infra, pp. jg, iSfi, 187. aai, aaa.
INTRODUCTION
l'objet d'un trafic iinpoilanl. Dès le xii"" siècle, le maroquin rouge
était particulièrement recherché en Angleterre, où l'on ne connais-
sait pas encore les procédés de préparation et de coloration des
cuirs. Quand ces industries se créèrent, l'exportation des cuirs tan-
nés et colorés se ralentit et les navires anglais chargèrent surtout
des cargaisons de peaux crues ' .
Le capitaine portugais Melchior Vaez d'Azevedo, vantant à Nicho-
las Throckmorton, en 1061, la richesse du Maroc, cite encore
comme produits avantageux pour le commerce l'ambre et les che-
vaux « better thenin Spaine" ». Lambre gris n'était pas un produit
naturel du pays : il venait au Maroc de l'Orient en petite quantité
et ne pouvait qu'exceptionnellement être l'objet de transactions. On
le voit surtout figurer dans les présents olTerts par les chérifs aux
souverains chrétiens'. Quant aux chevaux, la loi religieuse en
interdit formellement l'exportation, voire la vente à linfidèle, et les
trafiquants devaient même éprouver de grandes difficultés à se pro-
curer les montures qui leur étaient nécessaires*.
L'argent et l'alun, dont parle Edmund Hogan% ne sauraient
davantage être mentionnés comme des produits donnant Heu à un
commerce régulier.
On remarquera que ni les céréales ni les bestiaux ne figurent au
nombre des articles exportés du Maroc, alors que le pays produit
abondamment le blé, l'orge, le maïs, etc., et que l'élevage du bœuf
et du mouton y est prospère. Mais, autant par scrupule religieux
que par esprit d'accaparement, la sortie des céréales et des bestiaux
ne fut que très rarement autorisée par les chérifs.
Les documents fournissent quelques indications sur la manière
dont se pratiquaient au Maroc les opérations commerciales. Les
droits de douane, dont étaient exemptes les marchandises vendues
aux chérifs. étaient de 10 pour 100 à l'entrée et payables en nature ;
les taxes à la sortie étaient insignifiantes ^ Les Juifs étaient presque
toujours les intermédiaires des transactions, qu elles se fissent avec
le souverain ou avec ses sujets. D'une façon générale, on peut dire
1. Cf. Mas-Latrie, pp. 3-;.'>, i-/4. 4. \. inj'ra, p. 35g, p. 36o cl note i.
2. V. infra. p. îq. 5. V. infra. p. ao^.
3. V. ;'■' Série, Pavs-Ba*, t. 1, p. .■i65 ; 6. V. infra. p. 53g: Angleterre, t. II,
1. Il, p. 175. à la date du 7 mai i5gi .
INTRODUCTIO.N
que les chérifs étaient acheteurs des armes, munitions et objets de
guerre, tandis que les autres marchandises allaient surtout aux
négociants indigènes. Les opérations avec les chérifs étaient de
beaucoup les plus difficiles et les plus aléatoires : ils ne payaient
jamais comptant, mais remettaient aux trafiquants anglais des lettres
de change, tirées sur les Juifs.
Les fermiers des sucreries devaient acquitter en sucre les billets
chérifiens. Mais il arrivait que les Juifs faisaient banqueroute, ou
que les sucres assignés en payement aux marchands étaient enlevés
par daulres trafiquants qui en avaient offert un prix plus élevé'.
Les transactions avec les négociants indigènes, qui, comme nous
1" avons dit, se servaient aussi des Juifs comme intermédiaires,
n'offraient pas beaucoup plus de sécurité, et les marchands anglais
étaient en continuelles discussions pour le règlement de leurs
créances'.
Il faut ajouter à ces causes, qui rendaient difficiles les transactions
régulières et suivies, une très grande instabilité dans le commerce,
résultant des prohibitions d'entrée et de sortie que le chérif reslait
toujours maître d'édicler. Mais un mal dont souffrait le commerce
anglais et qui n'était imputable ni au Chérif, ni aux Juifs, provenait
du manque d entente des marchands entre eux. Ils en venaient, dans
leur rivalité étroite, à avilir les prix de certaines marchandises, dont
ils encombraient le marché marocain \ On tenta de remédier à celle
situation par la création, en laSô, dune compagnie à charte: la
« Barbary Company », à laquelle fut attribué pour douze ans le
monopole du commerce', monopole, d'ailleurs, assez illusoire, puis-
qu'il n'était pas reconnu par le souverain du Maroc. La « Barbary
Company » , tout on laissant ses membres tiafiquer avec leurs propres
capitaux et pour leur compte personnel, avait un pouvoir de régle-
mentation et de contrôle. Le remède ne semble pas avoir été bien
efficace : la Compagnie, que Leicester, le principal de ses membres,
exploitait plutôt qu'il ne servait, végéta pendant douze ans (lôSô-
lâj)-^). Elle avait, d'ailleurs, à lutter contic la concurrence des
<■ interlopcrs », (jui jouissaient des bonnes grâces des chérifs, aux-
I. V. infra. p. !,t,-j ol note 3. 3. V. iiifra. p. f)3.
a. \ . ibiilnii cl nolo i,. 4. V. inj'ru. Iniroduc. ail., pp. /i/15-/|5V
INTRODUCTION
quels ils fournissaient armes et munitions'. A l'expiration de son
privilège, celui-ci ne fut pas renouvelé.
II
Il n'apparaît pas qu'avant l'année 1577, l'Angleterre ait cherché
à nouer des relations politiques avec les chérifs de la dynastie saa-
dienne ; le commerce au Maroc était sa seule préoccupation. En
1677, Éhsabeth envoie à Moulay Abd el-Malek l'ambassadeur
Edmund Hogan ; elle l'avait chargé d'obtenir des avantages commer-
ciaux pour les marchands anglais et tout spécialement pour son
gouvernement. Mais, parallèlement à cette mission, Edmund Hogan
en avait une autre d ordre politique : il devait répondre aux ouver-
tures du Chérif en vue d'une alliance", alliance que la Reine dési-
rait tenir secrète : « la quai querriades que no fuesse pubhca », lui
écrit Moulay Abd el-Malek ^ Même après le précédent de François I"
contractant alUance avec le Grand-Seigneur, les ligues entre souve-
rains chrétiens et musulmans inspiraient encore certains scrupules.
La bataille d'El-Ksar el-Kebir (4 août 1078), dans laquelle som-
brèrent à la fois l'armée et le royaume de Portugal, fil entrer de
plain-pied le Maroc dans la politique européenne. Les chérifs appa-
rurent comme des souverains dont l'alliance pouvait compter: leur
trésor s'était enrichi des rançons payées par la noblesse portugaise
réduite en captivité; leurs armées étaient devenues redoutables à
l'égal de celles des Turcs dont elles avaient adopté l'équipement et la
lactique. Aussi voyons-nous l'Angleterre reprendre la suite des pour-
parlers qu'elle avait entamés sous le règne de Moulay Abd el-Malek.
UogerBodcnham, dans un intéressant mémoire*, met en lumière les
résultats politiques à attendre d'un accord avec le Maroc : susciter
cette puissance contre l'Espagne pour contrecarrer les desseins
ambitieux de PhiUppe II ; obtenir sur la côte atlantique un point
d'appui pour menacer les Canaries et intercepter la route des Indes.
I. V. ;™SeriL'..\ngIetcrrc,àladale i5g6, 3. V. infra. p. 26', p. 2^9 et note i.
Requête de marchands de la Barbary C". p. 256.
3. V. infra. p. 237, notes i, i, 3. 4. V. infrn. Doc. CXXMI, p. 363.
IMRODUCTION
Lue autre nation, les Provinces-Unies des Pays-Bas, plus hostile
encore à l'Espagne, dont elle venait de secouer le joug, que ne
Tétait l'Angleterre, était portée par sa politique naturelle à se rappro-
cher du Maroc, car les troupes espagnoles menaçaient la jeune
république'.
Philippe II cherchait, de son côté, à se concilier les bonnes grâces
de Moulay Ahmed el-Mansour ; il lui envoyait un ambassadeur avec
des présents somptueux, et les félicitations qu'il lui faisait adresser
équivalaient à un désaveu de 1 expédition de l'infortuné D. Sébas-
tien, désaveu dont ses agents secrets avaient, d'ailleurs, donné déjà
l'assurance à Moulay Abd el Malek. Ces démarches amiables ne suf-
fisaient pas au Roi prudent, et il entretenait en Espagne deux préten-
dants saadiens pour peser, le cas échéant, sur la politique du Chérif.
Telle était, au regard du Maroc, la situation de l'Angleterre, des
Provinces-Unies et de l'Espagne vers l'année i58o. Les raisons
d'entente de l'Angleterre et des Provinces-Unies avec le Maroc trou-
vèrent l'occasion de se réaliser dans lafFaire de la succession de
Portugal, où les deux puissances soutinrent contre Philippe II les
prétentions de D. Antonio. Cette affaire domine de 1080 à iBqB les
relations politi<|ues d'Elisabeth avec Moulay Ahmed el-Mansour.
Les Anglais se servent de D. Antonio contre Philippe II et insistent
auprès du Chérif pour qu'un concours lui soit prclé. Mais Philippe II
el Moulay Ahmed el-Mansour sont à deux de jeu cl obligés, l'un et
1 autre, à suivre une même politique de bascide : le roi d'Espagne
hésite à se déclarer contre le Chérif qu'il craint de voir appuyer
D. Antonio; Moulay Ahmed el-Mansour n'ose rompre ouvertement
avec Philijjpc II, qui peut lancer au Maroc les prétondants saadiens.
Celle situation des deux souverains pouvant se rendre ré(i|>rocpie-
menl do mauvais services est très bien exposée par l'agent .Inhn do
Cardenas'. Il en résulte que la correspondance qui s'établit entre
Elisabeth et Moulay Ahmed el-Mansour se passe surtout en con-
gratulations réciproques'. Quant au concours que ce dernier a
promis de donner à D. Antonio, à la demande delà Reine, il csl
I. V. ," Série. Pays-Bas, l. I, Inlroduc- cl CXCVIH, p. [l'it.
lion, PI., m-viii. 3. V. infra. pp. /iSy, ^84, 4(|0, /^Qi, 498,
3. V. infra. Doc. CXCVII, pp. SSo-S^o .'joO, 5i8, 619.
INTRODUCTION
toujours dilTéié, bien que le Cliéiif s olVio à aller coinljallre en
personne le roi d'Espagne'. Elisabeth, d'ailleurs, semble s'être
ravisée, et voulant sauver les apparences, dans un moment oii elle
se défend de toute alliance avec un prince musulman', elle décon-
seille au Cliérif l'envoi d'une force armée ; elle lui demande seule-
ment de ravitailler la flolte anglaise qui va opérer en Portugal sous
les ordres de Drake et de Norris et de remettre à D. Antonio le
subside en argent qu'il s'est engagé à fournir ^ Mais ni le ravi-
taillement ni l'argent n arrivèrent et, le 2 juillet TÔSg, l'expédition
de Drake, après avoir cruellement soufiert du manque de vivres,
rentrait à Plymouth, ramenant l'infortuné prétendant'.
La reine Elisabeth, bien que fixée par ses agents sur les raisons
des atermoiements du Chérifet sur son peu de bonne foi. ne renonça
pas à négocier avec Moulay Ahmed el-Mansour. Au fond, une même
pensée préoccupe les deux souverains : affaiblir la puissance de
Philippe II, qu'Elisabeth accuse d'aspirer à la domination univer-
selle, (( orbis universi imperium affectare », comme elle l'écrit au
Grand Seigneur, en lui recommandant la cause de D. Antonio''.
Mais, comme la restauration du prétendant sur le trône de Portugal
est un moyen et non une fin, Elisabeth et Moulay Ahmed eZ-J/rt/îscM/'
s'attendent 1 un l'autre dans l'exécution des engagements récipro-
ques qu'ils ont pris de le secourir et se contentent d'échanger des
formules banales ", sans grand résultat pour le pauvre D. An-
tonio, qui se décide à intéresser à ses revendications le roi de
France'. En logo, Duarte Pcrin (Edward Prynne), agent portugais
à la solde d Elisabeth, est envoyé par elle au Maroc pour sonder,
une fois de jjIus, les intentions de Moulay Ahmed el-Mansour. Il
déclare que celui-ci diffère son concours par crainte de Philippe II,
et il estime que la Reine devrait lui écrire une lettre énergique
« a charpe leter* », exigeant la remise du subside en argent
on le renvoi immédiat de D. Christophe, le fils d#D. Antonio, qui
1. V. iiifra. p. 5i3. 6. \'. /" Série, Angleterre, t. II, aux
2. V. iiifra. p. 5o8. dates de février et 23 juin 1090.
3. V. infra, pp. 517, 522, 523. 7. V. 1" Série. Angleterre, t. H, à la
ti. V. infra, p. 537. date du 3 mars iSgo.
5. V. /" Série, Angleterre, t. II, à la 8. V. i" Série. Angleterre, t. II, à la
date (lu 3 septembre i.'igo. date du 23 juin i5qo.
\iv iNTnonrcTioN
était retenu comme caution à la cour marocaine'. El-iMansour se
dérobe encore, mettant en avant le départ de son armée pour la
conquête du Soudan. Les atermoiements, qui sont l'unique diplo-
matie des souverains marocains, avaient duré près de six ans,
sans amener de résultat. Mais, dans un pays comme le Maroc, qui ne
saurait se passer des produits de l'industrie européenne et où les
droits de douane sont le principal revenu des sultans, un refroidis-
sement dans les rapports politiques n'a aucune répercussion sur les
relations commerciales. Même quand il arrivait aux chérifs de
rompre avec une nation chrétienne, ils se gardaient bien d'interdire
l'accès de leurs ports aux marchands de celte nation^. Le trafic se
maintint donc très actif entre l'Angleterre et le Maroc. Moulay Ahmed
cl-Mansour revint bientôt, d ailleurs, à sa politique contre Philippe II ,
et nous le verrons, en iGoo, proposer à Elisabeth une action com-
mune pour conquérir l'Espagne'.
1. V. /" Série, .Vnglelorre. l. II. à la p. 533,533. Mas-Latkie, pp. igôot 335.
dale du 22 juin iSgo. Depping, Corresp. ailin. sous le règne de
2. Cf. John Bbaitbwaite, The Ilist. of Louis XIV. II, p. 289.
Revol. in the Empire ofMorocco.p. Zâ-j. Vi- 3. V. /'''' Série. Angleterre, t. II. à la
DOU DE S' Olon, p. l4o. Chénier, t. III, date (lu ti septembre :6oo.
MÉTHODE DE PUBLICATION
MÉTHODE DE PUBLICATION
Il a paru utile de rappeler en tête de ce premier volume des
Sources inédiles de l'histoire du Maroc consacré aux documents
tirés des bibliothèques et des archives de l'Angleterre quel a été le
plan de la publication.
La collection, limitée aux dynasties chérifiennes du Maroc, com-
prend la période de i53o à i8/|5. Cette période a été elle-même
divisée en trois séries chronologiques qui sont :
Première série. — Dynastie saadiexne. i53o-i66o.
Deuxième série. — Dynastie filalienne. 1660-1757'.
Troisième série. — Dynastie filalienne. \';b'j-i8!ib\
Chaque série a été subdivisée en six sous-séries correspondant
aux principaux pays d'où proviennent les documents: France,
Angleterre, Espagne, Portugal, Pays-Bas, Pays divers (Allemagne,
Autriche, Belgique, ItaUe, Suisse, etc.).
Ainsi que je le reconnaissais dès igoS', la méthode la plus
rationnelle à adopter pour une semblable collection eût été de pré-
senter tous les documents relatifs à l'histoire du Maroc dans une
seule série chronologique, sans se préoccuper de leur lieu d'origine.
Les publier en tenant compte de leur provenance exposait à des
répétitions, voire, ce qui est plus grave, à des rectifications dans
l'appareil critique, où il entre toujours quelque partie conjecturale.
Nous en convenons encore, aujourd'hui. Mais celte imperfection
n'existe-t-elle pas bien davantage dans ces récits synthétiques qui
sont l'Histoire? Celle-ci est-elle jamais définitive, et la découverte
1. Cette date- (1757) est celle de la mort passé entre la France et le Maroc pour la
du sultan Moulay Abdallah, fils et succès- délimitation de l'Algérie.
seur de Moulay Ismaïl. 3. Cf. SS. Hist. Maroc, 7" Série.
2. Cette date (i845) est celle du traité France, t. I, Avant-Propos, p. viii.
MliTHODE DE PUBLICATION
d'un documenl ne vient-elle pas parfois infirmer, non seulement les
théories, mais même les faits qu'on crovait le mieux établis?
Il était, eu outre, impossible pratiquement d'adopter, même en
prenant une période assez limitée, le seul ordre chronologique, car
il eût fallu, avant de publier le moindre fascicule, avoir achevé, pour
cette période. 1 exploration des archives et des bibliothèques de
lEurope. C'était reculer aune date lointaine et indéfinie l'utilisation
de nombreux matériaux déjà recueillis. L'expérience, d'ailleurs,
nous a donné raison, car d'excellents travaux sur le Maroc ont été
déjà publiés, dont la documentation principale a été fournie par les
volumes parus de notre collection.
En tète du dernier volume de chaque sous-série, notre intention
est de placer une biographie des agents et voyageurs au Maroc, qui
appartieniunl au pays d'où proviennent les documents de la sous-
série.
On s'étonnera peut-être de trouver dans ce Corpus quelcjues textes
déjà imprimés, comme ceux que nous avons cru devoir emprunter,
par exemple, à Ilakluvt el à Purchas. Nous ne pouvons que répéter
à ce sujet l'explication que nous donnions dans notre Avant-Propos
de igoS: les sources imprimées ne sont pas toujours plus claires
que les sources manuscrites, et il a semblé que des documents, déjà
publiés, mais édités ici pour la première fois avec un appareil critique
qui identifie les personnes, les lieux et les faits, qui signale les
incorrections typographiques des textes et c|ui fait le jour sur leurs
obscurités, devaient prendre place dans les Sources inédites de
l'Histoire du Maroc.
IjCs documents concernant en entier l'histoire du Maroc ont été
puhliés in-e\tcnso. Quant à ceux qui traitaient de |)lusicurs sujets,
il n'en a été donné que les extraits intéressant cette histoire.
Les textes ont été reproduits en conservant rigoureusement leur
graphie, si insolite qu'elle fut. Les seules libertés qui aient été prises
avec les originaux consistent dans l'emploi régulier de la ponctua-
tion ainsi que des majuscules cl des minuscules <l dans le déxc-
loppcincnt (les abréviali(jns.
Afin de permettre de prendre une vue d'ensemhle des textes se
rapportant à un même sujet, il a été fait, toutes les fois oii la chose
a été possible, des synthèses partielles qui facilitent l'intelligence des
I
METHODE DE PUBLICATION XVII
documents. Ces synthèses, imprimées en petit texte, constituent,
suivant leur étendue, des sommaires ou des introductions cri-
tiques.
Les références sont naturellement très nombreuses dans une
publication dont l'apjiareil critique est considérable. Il y a lieu de
distinguer les cas suivants :
i" Références aux sources imprimées. — Elles sont données d'une
façon très concise par le nom de l'auteiu' écrit en petites capitales
et suivi de l'indication du tome, s'il y a lieu, et de la page. Pour les
ouvrages qui ont plusieurs éditions ou qui ont été traduits en une
ou plusieurs langues, comme ceux de Léon l'Africain, de Marmol,
de ToRRES, etc. , on a substitué à l'indication de la page celle du livre.
du chapitre ou du paragraphe, afin d'éviter toute confusion. La men-
tion abrégée du titre a été ajoutée exceptionnellement, lorsqu'il
pouvait y avoir confusion entre plusieurs ouvrages d'un même
auteur. Pour les auteurs arabes, le nom mis en référence a été
généralement l'ethnique. Exemple : El-Oufràni, Ez-Zaïa.m, En-
Nassiri, Et-Touati, etc.
2° Références aux volumes de la collection déjà parus. — On
renvoie à ces volumes par la mention de la série et de la sous-série
(France, Espagne. Pays-Bas. etc.) Exemple: r" Série, Pays-Bas,
t...p...
3° Références aux documents recueillis, mais non encore publiés.
— A l'indication de la sous-série on ajoute celle de la date du docu-
ment. Exemple: t''^ Série, Espagne, à la date du
Il résulte de ce qui précède que la sous-série « Angleterre »
renferme, pour une période donnée, tous les documents pouvant
intéresser l'histoire du Maroc que des investigations prolongées nous
ont fait découvrir en Angleterre. Celui qui voudrait y suivre dans
leur origine et leur développement les relations politiques et com-
merciales des Anglais avec le Maroc devra préalablement trier les
documents relatifs à cette étude, documents qui se trouvent forcé-
ment mélangés à d'autres ne se rapportant nullement à l'histoire de
l'Angleterre.
De Castries. \II. — b
METHODE UE l'LBLlCATION
Transcription DE l arabe en français.
L'appareil critique de la publication (titres, sommaires, introduc-
tions critiques, analyses, noies) étant en français, c'est uniquement
la figuration de l'arabe en celle langue qui est en cause, car il est
bien entendu que, dans les documents reproduits, on a respecté
scrupuleusement les transcriptions des mots arabes, quitte à identi-
fier ces mots dans les notes, quand ils semblaient par trop mécon-
naissables. Avant de donner la méthode de transcription adoptée
dans la publication, nous voudrions rappeler et développer les
observations que nous présentions déjà en 1902 à ce sujet.
Le problème général de la figuration d'un mot d'une langue dans
une autre, de manière à en assurer l'exacte prononciation, est un
problème Insoluble : on ne peut construire un cercle équivalent à
un carré; un même vêtement ne saurait habiller convenablement
deu,\ personnes de taille et de conformation dllférenles. Pour se
convaincre de cette impossibilité, il suffît de consulter le diction-
naire d'une langue quelconque donnant le figuré de la prononciation
dans une autre langue, ce figuré n'est presque jamais adéquat à la
véritable prononciation. Bien plus, dans une même langue, la
figuration de la prononciation est elle-même très sujette à caution,
car certaines particularités phonétiques échappent à toute codifica-
tion. Un Inrallllble moyen de se faire reconnaître comme étranger
serait de se conformer, en parlant français, à certaines prononcia-
tions figurées dans le dictionnaire de Lillré, et de dire, par exemple.
fiii-lf-rie, alors que dans l'usage l'e muet de la seconde syllabe a
presque disparu dans la prononciation usuelle de ce mot.
La conclusion est qu'il faut rejeter des publications historiques ces
notations compliquées (|ui hérissent un te.xte de points, d'esprits,
etc., et qu'on n'est pas, d'ailleurs, arrivé à unifier. En conséquence,
nous n'adopterons pas la transcription Aïsa pour le nom si joli et
si populaire de l'épouse du I'ro|)hète et nous continuerons de l'écrire
-Vïcba. Il <Mi va de même de ces figurations fpii, sans recourir à des
signes ly|)ogiaphi{pies conventionnels. s'eUorcent de reproduire,
Icllic p;ir ii'ltic, lu gia|)hlc des mots arabes. Nous nous giirderoiis
METHODE DE PUBLICATION XIX
donc pareillement de transcrire le mot i^Ji.^ par sayyidl et nous lui
conserverons la forme usuelle sidi. « On se trompe généralement
sur les besoins du lecteur non-arabisant. Ce qu'il réclame, ce n'est
pas une transcription d'après une règle inflexible, immuable, expo-
sant à donnera certains mots desgrapliies insolites: ce qu'il exige —
et à bon droit — c'est une môme grapbie pour un même mot". »
Ajoutons, par contre, qu'un arabisant tant soit peu averti et aidé
par le contexte se trouvera rarement embarrassé par les déformations
qu'aura subies un mot arabe transcrit dans une autre langue. C'est
ainsi qu'on a pu facilement faire les restitutions suivantes : Sotées
pour setouh 7-Jla^ « terrasses des maisons arabes" ». Gemi'^ue pour
adjemi ^ « langue étrangère à l'arabe' ». Dar Lachor pour Dar
el-Achour ja^Jl jli <( Maison de la dîme' », etc., etc., etc.
Si l'on veut être fixé sur la valeur des systèmes de transcription,
il suffit de recourir à la méthode expérimentale. 11 m'est arrivé de la
pratiquer et j'ai cberché, entre autres, à faire prononcer à un non-
arabisant le mot jujj, en le transcrivant successivement bedi", bedi,
bedià" ; les prononciations étaient toutes défectueuses, certaines
lettres comme le c- résistant à toute transcription. Peut-on se flatter
d'obtenir une prononciation plus régulière du mot (j\^, en le
transcrivant: Otmân, Otsmân, Othniiui, Atmân. Atsmân, Athmâni'
Il reste cependant que la méthode expérimentale est la seule logique.
Pratiquée judicieusement, elle aurait, sans doute, préservé l'Afrique
du Nord de ces noms de lieux absolument méconnaissaides pour les
1. V. /" Série. Fraïuc, Inlrocluction, 4. « Il y .i aussi une autre maison qu'on
p- XII. appelle Dar lachor, c'està dire : Maison de
2. « Les maisons qui, k la mode d'Afri- la disme. » /'''Série, France,!. III, p. 728.
que, sont couvertes de sotées. » /'''' Série. 5. L'accent circonllexe sur la voyelle a
France, t. II, p. 889, notr j. est employé dans les transcriptions usuelles
3. « Langue gemiquc (qui est espagnol à prolonger le son a ; mais on peut consla-
ou portugais corrompu). » Ibid.. p. SgS. ter expérimentalement que cet accent ren-
note 3. force le son plutôt qu'il ne le prolonge.
XX MÉTHODE UE PUBLICATION
indit^ènes. C'est ainsi qu'on aurait été amené à transciire \Aij en
Rhal ou Rehat. ce qui eût fait naturellement prononcer le / final,
alors que cette lettre, emphatique en arabe, tombe presque toujours
avec la transcription : Rabat.
Tableau de tr.a^nscription.
I a, e. é.
I ou.
^ h.
•^ '■
^]
^ dj,j
^|h.
» ;
r ''''•
i \
j >•
j
z.
^\
s.
o»!
cil
L
a,
aa, 0,
eu
i
gl
.
>->
f.
j 1
k,
q,C.
J 1.
r '"•
0 "1-
s a, al, cl
J ou, w.
t5 y,i-
0.\OM ASTIQUE.
Si la transcription est pour une publication bistorl(|ue une ques-
tion d'une irnporlancc secondiiirc, il n'en est pas de même de
l'()ii(imasli(pi(' arabf, <pn déroule singuiièi'cmcnl le lecteur non
METHODE DE PUBLICATION
averti. « Une des choses qui embarrassent le plue les personnes
qui veulent s'occuper de l'histoire de l'Orient musulman, écrit
Garcin de Tassy, c'est la quantité de noms, de surnoms, de titres
honorifiques que portent souvent les mêmes personnages
L'emploi simultané de cette suite de noms et de titres offre souvent
des inconvénients réels et donne lieu à des méprises. On confond
quelquefois, en effet, des noms propres avec des sobriquets et des
surnoms honorifiques, et c'est ainsi qu'on a quelquefois méconnu
des personnages historiques et qu'on a, d'autres fois, séparé le même
en plusieurs individus, ce qui ne serait pas arrivé, si on s "était bien
rendu compte de la différence qui existe entre les diverses dénomi-
nations dont il s agit, de leur valeur et de leur emploi'. »
Je n'entrerai pas dans les développements et les classifications
que comporte un traité général sur une matière assez absconse.
Aussi bien, les auteurs musulmans qui l'ont étudiée ont plutôt
cherché à imposer des règles qu à se conformer aux usages établis ".
On peut, d'autre part, reprocher aux orientalistes des identifica-
tions abusives avec les termes de l'onomastique latine prœnomen.
nomen, cognomen, agnomen. Je me bornerai à donner les notions
indispensables pour éviter les méprises signalées plus haut. Ces
notions proviennent moins de l'érudition que de l'observation ;
elles concernent seulement le Maghreb et je ne saurais prétendre
les appliquer strictement à tous les pays de l'islam.
La principale cause de confusion dans l'onomastique arabe est
l'absence du nom de famille [nomen gentilicium). Alors que, chez
les peuples de l'Europe, les noms patronymiques se sont peu à peu
formés par la cristallisation des prénoms, des noms de lieux et des
surnoms, il n'existe dans les pays musulmans aucun nom hérédi-
taire permettant de distinguer la famille de la collectivité.
Il est une autre cause d'erreurs contre laquelle ne sauraient trop
cire mis en garde ceux qui ont à identifier un personnage hislo-
1. Mémoire sur les noms propres et les l'tabli la règle ci-dessus que pour ((u'on y
lilres musulmans, pp. 5 et 6. — On trou- ramène les noms qui seraient disposés diffé-
vera plus loin (p. .ixv) deux exemples de remment. )i Prolé<jomenes à l'étude îles his-
ces méprises portant sur des personnages toriens arabes. Traduction d'KMiLE Am.vr,
du Maroc. Extrait du Journal asiatique, p. 123 du
2. « Du reste, écrit Es-Safadi, je n'ai tirage à part.
METHODE DE PUBLICATION
rique. On sait que le rapport de filiation s'exprime en arabe, en
ajoutant an nom de la personne le nom de son père, précédé du mot
ibn (ben) ^1 « fils ». Or les historiens substituent fréquemment
au nom du père celui de l'ascendant le plus notoire, ce qui amène
à confondre les générations. Le d>naste de Chaouen(Chefrbaouen).
à la fin du xv" siècle, s'appelait Ali ben Moussa ; les historiens le
nomment généralement Ali ber-Rached (d'où Marmol et Torres ont
fait Ali Barrax). supprimant la génération intermédiaire de Moussa
ber-Rached. Les niarabouls de Dila (i 612-1660), fils, petit-fils et
arrière-petit-fils de Sidi Abou Beker lien Mohammed, sont également
désignés, tousles trois, par le nom de Ben Abou Beker qui ne devrait
appartenir qu'au premier d'entre eux. Les historiens chrétiens en
ont fait des Ben Boucar qu'ils ont presque toujours confondus.
Parmi les multiples dénominations en usage chez les Arabes, il
en est trois principales qu'il est utile de distinguer pour qui veul
reconnaître les personnages de l'histoire. Ces dénominations sont,
dans Tordre on on les rencontre :
L — Le Kouma, <LI$oI, que nous traduirons par prénom, unique-
ment à cause de sa place et nullement parce qu'il désigne l'individu
comme \e prœnomen des Romains.
II. — LIsm', (^-«>I, c'est essentiellement le nom propre, le nom
imposé ù la naissance, celui qui sert à distinguer l'iiulividu.
III. — Le Lacab, j_Ji1SI, le surnom.
I. — Le Kouma.
Celte dénomination, très spéciale à l'onomastique orientale, est
prcs(|ue exclusivement composée du mot Ahoii' ^|, père ', suivi
I )ii IhiiiicIIl' aus
Alain aIc.
2. Knr<!alilr: Vb ■_)' (iiii doiiiit, siii-
nous conformer ii un «sa^'O presque géné-
ral, nous adopterons la seule forme ,\hou
qui, dans lo l.ingage vulgaire, se réduil
souvent à Hou.
vaut lis cas do la déclinaiMin : Alinu, Aba 3. Nous laissons inlenlionnellemi'nt de
et Alii. .\iitnnt pour »im|ililier que |)our côté les kounia rommençanl par Oumm
METHODE DE PUBLICATION XXIII
d'un nom propre (ism). Exemple: Abou Abdallali «^^IjUc- 4>1- quise
traduit par : père d'Abdallah. \ nici 1 originedu kounia. Les Sémites,
et particulièrement les Arabes, ont toujours tiré une grande vanité
de la naissance de leurs fils. Si lun d eux, par exemple, appelé
Amer avait un fils auquel était donné à sa naissance le nom propre
de Zeïd, aussitôt les amis de la famille et les flatteurs appelaient
l'heureux père : Abou Zeïd. Le même personnage, à la naissance
de ses autres fds, pouvait recevoir un nouveau kounia '. Quand les
porteurs de semblables prénoms furent des personnages célèbres,
leur kounia et leur nom jiropre arrivèrent à s'identifier. Prenons
par exemple le Prophète, dont l'ism était Mohammed. A la naissance
de ses fils Kassem et Abdallah", il fut appelé successivement Abou
el-Kassem et Abou Abdallah, et la réunion du kounia et de l'ism
donna :
Abou el-kassem Mohammed.
Abou Abdallah Mohammed.
Par la suite, tout musulman appelé Mohammed put adjoindre à
ce nom, comme lui étant équivalent, soit Abou el-Kassem, soil
Abou Abdallah.
Les noms des premiers personnages de l'islam, parents ou com-
pagnons du Prophète, guerriers illustres, khalifes, etc., passèrent
ainsi à la postérité avec leurs prénoms en Abou et l'équivalence
s'établit entre le kounia et l'ism. C'est ainsi que l'on eut les iden-
tités suivantes :
»l mère; Ibn (J",! fils; Ibna (bent) 4Ji I 2. Le Prophète eut huit enfants: quatre
fille, etc., etc. Us sont dun usage beaucoup <''* Kassem, Taïeb, Tahar et .Abdallah, qui
plus restreint. Nous omettons également les moururent tous en bas âge, et quatre filles
dénominations formées de A6o» suivi d'un falma. Zeineb, Rekeïa et Oumm Kal-
toum. Ses kounia les plus en usage sont
sidjslantif comme Abou el-Kheirj4-ljil „-,ix qui sont tirés de Kassem cl de
« le père du bien ». Ces dénominations Abdallah, mais, dans les poésies arabes, on
sont plutôt des surnoms (lacab) que des le désigne fréquemment par des prénoms
kounia. tirés de ses autres enfants. Le prénom
I. Si Mohammed el-Bachir et-Touati _ .
dit que Ion peut prendre q.iatre kounia et -^''°" R«'"^'« V-> ^'- ''««"" """" P™?"""^-
même davantage. V. Kilab meiljmima el- se rencontre assez fréquemment dans la
ifada 3" éd. Tunis, p. i58. province d'Oran.
METHODE DE PUBLICATION
Abou el-Kassem ]
Abou .\i)dallah <
= Mohammed
Abou el-Hassen
= Ali
Abou el-Abbas
= Ahmed
Abou Hafs
=: Omar
Abou Merouan
== Abd el-Malck
Abou Saïd
= Otman
etc.
etc.
Rétrospectivement, cet usage fut apphcjué aux personnages des
Ecritures qui figurent dans \c Coran, et Ion obtint ainsi :
Abou Ishac [Isaacl ) ii i- r*i v i
., ,. > J J = Ibrahim Abraham
Abou Madian ' ) ^ ^
Abou Moussa [Moïse] = Imran ^jl_^*c
Abou Youssef [Joseph] = Yacoub [Jacob]
Abou Sliinan [Salomon] = Daoud [David]
Abou Valiia [Jean] = Zakaria"
etc. etc.
Pour connaître ces écpiivalcnccs entre kounia ctism. il faul être
déjà très averti des choses de l'islam. Mais ce qui achève de dérouler
un lecteur, c'est que le kounia et l'ism ont été employés par les
historiens tantôt simultanément, tantôt séparément, de la façon la
plus arbitraire, lu même personnage Ahmed, par exemple, peut
être désigné de trois manières diflerentes :
i" Abou cl-Abbas Ali mcd.
I. Madian élail fils d'.\br.nliam cl de (îarcin de Tassy (p. i8) ne semble |ias
Cclhiira. Genc.ic XXV, i, a. s'Atre rendu complc ilo la fonction de cor-
3. On ronconlro parfois ces prénoms en roboration que remplit le prénom en Abou.
Alioii sous In forme inverse, par cxcm- C'est ainsi qu'il donne de la ilénominalion;
pic: Abou Ibrabim Isliac, Abou Imran Abou Yncoub Isliac bon Ibridiini l'explica-
Monssa. Ce sont là dos fantaisies do pcr- tion suivante: Isbae lils d'Ibrabim et père
sonnagesqui, se nommant Isbacou Moussa, île Yacoub. Xous répétons que Abou Yacoub
ont appelé leur (ils Ibrabim et Imran. Mais ne fait que corroborer le ni'm d'Isbne, sans
il est évident cpio de pareil kounia ne saii- iuiliquer que cet Isbac a eu lui fils du nom
raient avoir aucune videur de corroboration. île Yacoub. Cf. Ei.-Oi'iiUni, pp. f)(j,'ii('i.
METHODE DE PUBLICATION XXV
2" Abou el-Abbas.
3" Ahmed.
On conçoit les méprises que peut engendrer le fait de divers
noms attribués à un même individu. L'illustre maître qu'était Sil-
vestrede Sacy, traduisant, pour sa Chreslomathie , une lettre adressée,
le 2 novembre i63o, par un chérif du Maroc au roi Louis XIII, et
se trouvant fort embarrassé pour en identifier l'auteur, écrit : « L'em-
pereur du Maroc, au nom duquel cette lettre est rédigée, n'est pas
désigné par son nom Comme j'ignore à quelle époque de
l'année i63o est mort Moulay Zidân, je ne puis assurer positive-
ment si cette lettre a été écrite sous son règne ou sous celui d'Abd
el-Malek [ben Zidàn]. » En réalité, la lettre en question émanait
de ce dernier souverain qui était désigné dans la suscription par le
qualificatif de « merouanien », tiréd'Abou Merouan, prénom corro-
boratif d'Abd el-Malek'.
Une erreur portant également sur les prénoms en Abou a été
commise par M. Hondas, le traducteur du Tordjemun el-Moarib. Le
savant professeur a confondu Abou Hassoun, prénom corroboratif
d'Ali, avec le surnom « le rossignol ». Ce sobriquet, d'après lui,
aurait été donné à un puissant marabout qui fonda, vers la fin du
xvi" siècle, un état indépendant dans le Sous. Or ce personnage
s'appelait, en réalité, Abou el-Hassen Ali \
On a vu que les prénoms en Abou, les kounia, employés comme
corroboratifs de noms propres (ism), avaient perdu tout sens de
paternité, mais une autre évolution leur a souvent fait perdre leur
fonction de corroboration et en a fait de véritables noms propres.
De là, dans l'onomastique arabe, toute une source d'ism. C'est ainsi
qu'on rencontre des Abou Hafs, des Abou el-Hassen non suivis des
ism d'Omar et d'Ali.
I. Cf. Silvej-tkedeSacy, C/ir('stomfl//i(c. 2. Cf. Ez-Zaïani. Trad., p. ?>, note i.
t. 111, pp. 200-253, ainsi que les notes à M. Iloudas a commis dans cette note une
la suite pp. 3ii-.3i3; SS. Hist. Mahoc, autre erreur, laquelle, d'ailleurs, est impu-
i" Série. France t. III, pp. 35o-35^ ; table à un lapsus d'EL-OuFR.i.M, l'auteur
H. DE Castries, Le protocole des lettres auquel il se réfère. Dans la .Vor/ie/ e?/farf(.
des sultans du Maroc. Compte rendu des il faut corriger lo titre du chapitre qui porte
séances de l'Académie des Inscriptions et le n" LXXIV dans la traduction et rempla-
Belles Lettres igii, p. 28(3. cer .Vbou Hassoun par .\bou .\bdallah.
METHODE DE PUBLICATION
J'ai recherché pourquoi, dans certains kounia comme Abou el-
Hassen, l'ism prenait l'article, alors que dans d'autres, comme Abou
Hafs, l'ism restait indéfini. Voici l'explication qui m'a été donnée.
Parmi les noms propres des anciens Arabes, les uns n'avaient aucune
signification comme Ali L; Hafs ^joj»-'-, Omar^^; etc. Combinés
avec Abou pour former des kounia, ils ont donné Abou Ali le ^1 :
Abou Hafs jaji>. y\ ; Abou Omar^c. jil. Mais il \ avait, au contraire,
d'autres noms propres ayant un sens dans la langue arabe', comme
Kassem ..,.»; Hassen Vt,.^ ; Ahbas ^j-Lc. Ces ism prennent l'article
El-Hassen • Ll ; El-Kassem . . 'a\\ ; El- Ahbas ^LJI, et deviennent,
en composition avec Abou : Abou el-Kassem . ,,.'<)H ^\ ; Abou el-
Hassen • .Ll J\ : Al)Ou el-.\bbas (r'^-*^^ y^ ■ dans le langage popu-
laire où Bou remplace Abou, on a eu: Uel-Kasscni , '/il\. : Uel-
llasscn • .„LV) ; Bel-Al)bas ^LJb. C'est ainsi qu'on rencontre pres-
que toujours ces kounia quand ils sont devenus de véritables noms
propres. Enfin des ism pouvant prendre diverses formes, comme la
forme Hassoun ^j , .-^ . dérivée de Hassen • ,^. ont donné naissance
à de nouveaux kounia. Généralemeiil avec la forme Hassoun on sup-
prime l'article cl on dit Abou Hassoun' ^««.o^ j)l.
I..e kounia, et nous rappelons que c'est l'unique raison qui justifie
le terme de prénom par lc([uel nous lavons traduit, se place au
Maghreb avant le nom cl même avant les titres bonoriliqucs : cheikh,
moulay, sidi, etc. Ainsi on dira
Abou cl-Abhas Moulay Ahmed.
.\bou Abdallah Moulay Mohammed.
I. (iûncralemrnt un sensdo bon nugiiro. l)en Mahnmmcd (V. Ei.-Oufhàni, p. 58)
a. (jO surnom fui celui du «ouvcniiu el do plusieurs princes saadiens. V. inj'ra,
meriiiide (hranclio des It.ni Ounlas») .\li l'I. III, Gfnéalotjie. nolos i6 el î3.
MKTHODi: DE PUBLICATION XXVH
Abou el-Hassen Sidi Ali.
etc. etc.
Cependant, dans les historiens du Maroc, on rencontre avec la
l'orme Bou Hassoun le kounia après l'ism : Ali Bou Hassoun.
Parmi les trois modes de désigner l'individu, à savoir : i" le kounia
suivi de l'ism, 2° le kounia seul, 3" lism seul, la première dénomi-
nation est une forme plus solennelle et, « par son emploi, on a en vue
la considération' ». On la rencontre dans les pièces officielles, et
les magistrats musulmans signent ainsi leurs actes.
Si le kounia n'est pas un nom propre distinguant l'individu, s'il
n'est qu'une forme de l'ism auquel il s'accole automatiquement, il
semble qu'on devrait alléger l'bistoire, voire les traductions, de ces
encombrants prénoms en Abou cl ne laisser subsister dans les index ^
que ceux de ces prénoms qui sont devenus des noms propres. C'est
surtout dans ces tables onomastiques que l'on rencontre les méprises
les plus fâcheuses : un même personnage y figure plusieurs fois sous
des dénominations différentes, et. par contre, on a souvent réuni
sous une même vedette des personnages différents ^
II. — L'ism, y^-Jy^-
Il n'y a rien de particulier à dire sur l'ism, qui est le nom propre
des Arabes, car l'élude de ses origines ne saurait trouver place dans
ces notions. Les ism antéislamiques étaient peu nombreux et
l'homonymie devait être fréquente. Les prénoms en Abou, surtout
ceux qui avaient été portés par d'illustres personnages de l'islam et
qui étaient en quelque sorte des prénoms historiques, devinrent,
comme nous l'avons expliqué à propos des kounia, la source de
nouveaux noms propres.
Enfin toute une série dism se créa par l'adjonction, comme
|. . , p. 5ao. Le souverain merinide Abou
1. ^iojSW^ J.^J. Et-Touati loc. cil. Hassoun figure sous trois articles et, dans
2. L'index de la No:het el-Hadi ne l'un des articles, il est confondu avec .\bou
compte pas moins de ioo prénoms en Abou. Hassoun le petit-fils du cbùrif saadicn
3. V. l'index de la Nozhel el-Hadi à la Moulay Ahmed cl-.iaredj.
WVIII METHODE DE PUBLICATION
complément au mot Abd Jlc « serviteur », du nom de Dieu ou de
l'un des innombrables qualificatifs que l'Islam attribue à la Divinité.
C'est ainsi que se créèrent les noms propres de la forme suivante :
Abdallah <^JJ| u_c « le serviteur de Dieu. »
Abd er-Rahman ^>L>.Jl a_c « le serviteur du Miséricordieux. »
Abd el-Kader jiliJl JLc « le serviteur du Puissant. »
Abd el-Malek dAJUl JLt « le serviteur du Roi [des rois|. »
Abd el-Aziz j; ^jl JLc- « le serviteur du Fort. »
Abd el-Hafid Uai^l Xc « le serviteur du Protecteur. »
etc. etc.
On trouve également, en composition avec le nom de Dieu, des
ismde la forme Albaallah ^ÎIlLcl : Matliaallah i^JJIlLj»^ qui correspon-
dent à nos noms propres : Adéodat, Dieudonné.
III. — Lf. Lv(.vb, ^iJlSl.
Le lacab est le surnom ; il se place après I ism. Deux classes de
lacab sont intéressantes à distinguer.
i" Les lacitlj lionorijhiues. — L'historien El-Oufràni les appelle
surnoms royaux ÂjlLLJI k_jli]Vl . et on peut les désigner assez juste-
ment, d'après leur signification et leur terminaison, par l'expression
(( surnoms en Allah ». Us fuient adoptés par les souverains saadiens.
à l'exemple des Abhassides et des Falimides '. Ces lacab sont des for-
I. iJ'apri's iinc'ii|)iniun. que j'ai l'nli'niiii liinlraieiil îi [irouvor <iiio les Siiadinis iii'
fiirmuler a» .Maroc, ci.'s siiriinms, cmprun- «; raUjiclicraient pas il la fainillo du l'ro-
lés au prolocoli- dp djiiaKlii>!i usurpatrices, pliMr el no scraipiil pas des clu^rifs nullien-
METHODE DE PUBLICATION XXIX
mules, où 1 on célèbre une vertu du souverain, en en faisant, d ail-
leurs, remonter le mérite jusqu'à la Divinité. Sous ce rapport, ces
surnoms correspondent assez exactement au Dei gratia de notre
ancien protocole. Voici quelques-uns des lacab honorifiques pris
par les Saadiens.
El-Kaïm lA amer All<ih\ à^\ ^\) ^uJI. Celui qui se manifeste par
ordre de Dieu.
El-Ghalib In Allah. <^\) ,^U]I- Celui (jui triomphe par Dieu.
Et-Gha:i Ji sehil Allait. ^^\ [j^ • (^jliJl. Celui qui conquiert
dans la voie de Dieu.
El-Moutaouakkil ala Allah. 4JJI b Jp 1^1. Celui qui se résigne
à la volonté de Dieu.
El-Mansour hi fedhol Allah. ^\ Lk* j »,<alil- Celui qui est victo-
rieux par la grâce de Dieu.
etc. etc. etc.
L'usage a prévalu fort heureusement de restreindre ces longues
formules et de ne laisser au lacab que le qualificatif initial, par lequel
les historiens nomment souvent les souverains, sans autre désigna-
tion. C'est ainsi qu'on trouve: El-Kaïm. El-Ghalib, El-Mansour, etc.
2° Les lacab circonstanciels. — Ils sont généralement tirés d'une
particularité physique; nous n'avons pas voulu cependant les assi-
miler aux sobriquets, vu que ce mot a pris dans les sociétés civilisées
un sens péjoratif et impUque une idée de dérision qu'il n'avait nul-
lement chez les peuples primitifs. Les Arabes ont conservé cette
simphcité de mœurs, et l'on peut entendre sur la voie publique ou
dans un marché 1 interpellation « Hé! Mohammed le Teigneux!
tiques. Leurs successeurs, les chérlfs fila- habituelles BiamriHa/i, Bi7?aA. etc., c'est en
liens, dont l'origine était incontestée, conformité de mon principe : ne pas dérou-
n'adoptèrent pas de lacab honorifiques. ter le non-arabi.*anl. Celui-ci, en effet, ne
I. Ces transcriptions 6i amer Allah ; bi reconnaîtrait que dillîcilement sous ces for-
Allah ; etc. ont été blâmées par des criti- mes contractées le mot de la langue arabe
ques. Si je n'ai pas adopté les transcriptions qui lui est le plus familier : Allah.
XX\ METHODE DE l'UBLIC.VTION
^lli>yijl JU^ l sans que la moindre désobligeance se mêle à l'énoncé
de cette infirmité.
Le premier cliérif saadien qui ait pris le pouvoir, Moulay Ahmed
avait été surnommé Ël-Aaredj r'jUl le Boiteux' (Courte-heuse).
Moulay Mohammed, le quatrième i^ouverain de la dynastie, reçut
après sa mort le lacab El-Mesloukh r- Ji^l. Ce surnom posthume
était bien un sobriquet impliquant une idée de dérision : le cadavre
de ce prince, allié de D. Sébastien, fut écorchc et la peau, remplie
de paille, fut ensuite promenée à travers les villes du Maroc.
Les lacab El-AUber j^*^\ « le plus grand « et El-Asegher l,^\
« le plus petit » ne sont pas, en réalité, des surnoms ; ils sont
donnés à des souverains de même nom pour les distinguer et sont
équivalents à premier et second.
Mohammed ech-('lieil;li el-Ahher = Mohammed erh-Cheikh l"
Mohammed ech-Cheikfi el-Asegher = Moiiamnied ech-Cheikh IL
Les trois dénominations, kounia, ism et hicab, ([ui se réduisent
à deux, puisque les deux premières se confondent, sont très insuf-
fisantes pour assurer la détermination de lindividu. Il peut y avoir
dans une foule plusieurs Pierre qui soient boiteux et plusieurs Paul
qui soient chauves. Le rapport de filiation, c'est-à-dire l'adjonction
au nom de la personne du nom de son père précédé du mot fils
çj\ ibn (bon) restreint les identifications, mais l'homonymie en
pays musulman n'en reste pas moins telle cpie, sur cent personnes,
on en trouvera dix peut-être s'appelani Mohammed ben Abdallah.
Les Arabes ont été amenés, pour remédier à celle confusion, à ajou-
tera la suite du lacah un ou plusieurs ethrii<|U('s (nisha À, i)comme
I. .\|>rî'ssa(l<''posilio(i parsoii rW'rcMou- vous le» lacali on italiques,
loy Moliammod eeh-Clieikh. on l'appela a. Ces elliiiiques se rt'conn.iis.scnt ii leur
El-SleUMnud « lo Ud-troiié ». — .Nous écri- tcrminaixin en i.
METHODE DE PUBLICATION
El-Fasi (de Fez). El-Habti (du Habt '), El-Oufram (d'Oufiân -), Ez-
Zaïani (des Zaïan^), Es-Slaoui (de Salé), etc. Mon intention nest
pas d'entrer dans les détails et les classifications des nisba, ce qui
exigerait un volume. II suiïit de retenir que chaque nisba ajouté
apporte une précision plus grande à la détermination de la personne,
sans parvenir à un résultat complètement satisfaisant. On peut citer
comme exemple les noms du dernier souverain des Béni Ouattass, qui
s'appelait Abou Hassoun Ali ben Mohammed eZ-jl/p/'inJ, el-Oualtassi,
el-Badisi ^^ÀJ\ ^^[!hy\ ^Jli Ju^ (j W- ù^-^ f) c'est-à-dire que
cet Ali ben Mohammed était de la tribu des Béni Merin, de la bran-
che des Béni Ouattas et avait été seigneur de la ville et du territoire
de Badis.
J'arrête ici ces notions destinées à faciliter l'utilisation des docu-
ments qui vont suivre. Mais, en terminant, j'éprouve le besoin
d'exprimer toute ma reconnaissance à M. le Général de Division
Lyautey pour la bienveillance avec laquelle il a encouragé la reprise
de mes travaux, interrompus par trois années et demie passées au
front. La haute appréciation du Commissaire Résident Général de
la République Française au Maroc sera la meilleure des garanties pour
la continuation d'une œuvre destinée à fournir une solide base his-
torique aux études de toute nature que nécessite l'évolution aciuelle
de l'empire chérifien.
Je dois également un témoignage de gratitude à M. André Dreux,
archiviste paléographe, et à M. Léon Bogaert ; leur |collaboration
assidue m'a été d'un grand prix. Les connaissances approfondies de
M. Dreux en anglais m'ont rendu son concours particulièrement
précieux dans la publication du présent volume consacré à des
documents britanniques.
I. Le Ilabal de Léon l'Africain et de transcrit o Ilibl » dans la traduction de la
Mahmol. Cette région, située an sud de Nozhel el-Hadi.
Tanger, comprenait les plaines du (iharb, 2. Oii/rdn. ville du Sous,
le territoire des Kholoth et une partie de 3. Zaïi,n. tribu du Moyen-Atlas. Ce nom
celui des Djebala. Cf. Archioes Marocaines, a été transcrit fautivement Ziani dans la
t. XVII. — C'est à tort que ce mot a été traduction du Tnnijeman el-Mourib.
XXXII MÉTHODE DE PUBLICATION
J'ai aussi des obligations envers MŒdAvard Edwards, Assistant in
the Oriental Department of British Muséum, et à M' A. G. Ellis
de rindia Office Library pour les conseils et les indications utiles
qu ils m'ont donnés avec la plus grande complaisance.
Enfin, je n aurai garde d'oublier dans mes remercîments mes
intelligentes collaboratrices de Londres, Miss A. R. Hutchinson.
Miss Mabel E. Carter, Miss Béatrice Baker King, Miss Gertrude
M. Guthrie, Miss S. E. MolTat, Miss K. H. Tbompson et Miss Leo-
nora de Alberti. Sur mes indications, et faisant preuve, à l'occasion,
de la plus clairvoyante initiative, elles ont exécuté dans les Biblio-
thèques et les Dépôts d'archives de l'Angleterre de longues et
patientes recherches, échelonnées sur une durée de plus de quinze
ans.
LETTRE DE JOHN WALLOP A HENRI Mil
I
LETTRE DE ^HN WALLOP' A HENRI VIII
(Extrait)
Les Barbaresqaes , venus avec quatre-vingts navires, sont entrés dans la
ville de Giliraltar par surprise et sont allés mettre le siège devant
Ceuta.
Paris, n octobre [iS^o]-.
Au dos : To the Kinges Highnes. — Alla manu : M' Wallop, of the
xj October, to the Kinges Ma'". — ii"' October, Wallop.
Please it your Highnes, — The G"' of this moneth I receyved
your most gratious letlers dated the iij''" of the same.
Ow te of Spayne, lately, passed by a post to the Emperour, « ho
brought news that iiij"" sayle of Mores entred by nyght iiilo the
straytes of Jewbryaltary, and in the breake of the day toke the
towne so called, whiche I do knowe, and bave ben there, being of a
very smawle strengtb. Tlie next day after, tliey dvd set owl bannyers
oftryfvez to sell their prisonnyers, and that don, theye went to a
towne of the King of Portugais, called Cyatta, xv"' Icages over on
the other syde of the Straytes, within the reaime of Affricke. and
I. Sir John \N allop, soldat et diplomate, 2. Le Conseil privé prit connaissance de
lieutenant de la citadelle de Calais (i53o). la présente lettre le 14 octobre lô^o. Privy
ambassadeurd'AngletcrreenFrance(février Council Reriister, Henry VIII. uol. I.J. 52.
l54o-janvier lâ^i), capitaine de la place — Haiiris Nicolas, Procect/ini/s of the
de Guisnes (mars i54i), mort en i55i. Privy Council. t. VII, p. 63.
De C.vstkies. vu. — 1
I OCTOBRE ID4O
hathe laied seige lo ihe same'. How tliey bave sped as \t't is not
known.
And tlius I beseche tbe blissed Ti ynitie long lo conserve your
Higbnes in your most noble and royal eslate.
From Paris, llic 11"' off Octobre.
Your most luunble l)oundon subject and servaunte,
Siyné : John Wallop.
Public Record Office. -
ff. 83-8G v". — Original'.
Slale l\
iper.'t
llcnrv VI JI. vol. CLXllI,
I. Richard Pâte, ambassadeur d'An-
gleterre pris de (Iliarlis-Quliil, écrivant île
Bruxelles au Conseil privé, le itt octobre
i54o, dit que l'Empereur a récemment
reçu d'Espagne la nouvelle que les dom-
mages infliges par les Barbaresques à
(libraltar n'étaient pas aussi considérables
qu'on l'avait cru etque les prisonniers étaient
rachetés pour /j ooo ducats. Dans une autre
lettre au Conseil privé, datée de Bruxelles,
3g octobre i5io, R. Pâte annonce que onze
navires ont été pris aux Barbaresques et
cinq autres coulés par Bernardine de Mcn-
doza. Public Record Office, State Papers,
Henry VIII. vA. CLXIII. ff. 107. iji.
— Sur ces événements, Cf. i" Série,
Portu al, lettre d'Affonso de Noronha à
Jean III du i5 septembre ihlio.
•i. Ce, document et la lettre de Richard
Pâte du 29 octobre iSto ci-dessus men-
tionnée ont été publiés dans la collection
intitulée Stalc Papers, duriiuj the reign of
Henry Ihe Eiijltlh. i83o-i8,")q, t. VIII, pp.
447 et .'ilifi.
i
LETTHE IIE HOOEU BASVNG A THOMAS WHIOTHESLEY
II
LETTRE DE ROGER BASYNG ' A THOMAS WRIOTHESLEY '
(Extrait)
Le Chéri/ a enlevé Sanla-Craz-dii-Cap-de-Guir au roi de Portugal et assiège
Azemmour. — Le roi de Portugal a demandé l'assistance de l'Espagne.
— // envoie des secours au Maroc sous le commandement de son frère
D. Luis.
Séville, 35 avril i54i.
Au dos : To the right worsliipfuU Syr Thomas Wryotliesley,
Kniglit. — Alia manu: Roger Basing to M' Sccretary M' Wrio-
thesley, xxv° Aprilis i54i.
Pleasilh your Maislership lo be advertysed lliat, the v"' day of
Aprlll, I receyved a lelter from the kinges most lionorable Coun-
cell. dated the xviij day of February.
And as touchinge newys, your Maistership may be advcrtised thaï
Ihe Kinge of Mare\YCOS, called the Charyffe, one of the greatest
prynce of the Moores, haith enlred and taken certeyn townes and
portes of the Kinge of Portugalles, whiche be in Barbary^ and as
1. RogerBasyng, servileurd'HenriVlII, 3. Il s'agit de la prise de Santa-Cruzdu-
envoyé par ce prince en Espagne pour lui Cap-de-Guirpar le chérif Moulay Moliam-
procurer des chevaux. med ech-Cheikh. fondateur de la dynastie
2. Sir Thomas Wriotliesley(i5o5-i55o), saadienne. Ce prince était alors maître du
principal secrétaire d'État (avril i54o), Sous et non, comme le dit Basyng, de Mor-
lord chancelier d'Angletene (3 mai 1544). rakech, où régnait son frère Moulay Alimcd
comte de Southampton (i6 février 154"), el-.Aaredj. Sur ces deux chérifs, V. /'"''
puis disgracié. Série, France, t. I, passim. Sur leur lutte
i5Ai
nowlvoth at siégeât an olhre grcat toun of lus, called Azamor. wllli
llie nombre of xx m' horsemen and xxx' m' fotemen, and is lyke lo
wonne it. Wherforthe King ofPortugalle haithsenthytlier for ayde,
and haith taken up certeyn souldeours hère, to the nombre of twoo
thovvsande, whiche be departed inlo Barbary. And also the Kinge
ofPortugalle doetb send bis brotlier Don Lowys for capileyn gene-
ralle, with the nombre of x m' men, for to socour the said tonnes.
I pray God send theym the ovei'hande of their enemycs '.
Thus the blyssed Trynyte préserve your Maistership.
From Cyville, the xxv"' day of Aprille.
Your Masterschippys bounden bedeman,
Sùjné : Roger Basyng.
Public Record Office.
/. 132. — Orùjinai.
Stale Papers, Henry Vlll. vol. CLXV,
contre les places portugaises au Maroc, Y.
ibid., p. 43, Sommaire. Sur Santa-Cruz-
du-Cap-<lc-Guir, V. i6(</. , p. 44. note i,
et sur la date h laquelle elle fui prise (12
mars i54i), ibid., p. 106, noie i. A la
suilc de cet événemenl la mésinlelligence
cclata entre les deux chérifs. V. ibid., pp.
147, note 1, i5o, note 3.
I . L'i'vacuation d'.Vzommour ot de Sali
que nous avions placée au mois de décem-
bre i54i (V. ;" Série. France, t. I, p. i4i,
note 3, p. i46, noies 3 et 3), aurait eu lieu
un peu plus tôt. La no\ivclle en arriva à
Fez le 6 novembre. V. z™ Série. Portugal,
Lettre de Basliào Vargas à Jean 11F, au i'"'
décembre 1 54 1 .
LETTIIE DE SOLÏHAMPTON ET J. RUSSELL A HENRI VIII
III
LETÏRP: de SOLTHAMPïON' et j. RUSSELL^ a HENRI VIII
(Extrait)
Le patron d'un navire portugais rapporte que le roi de Portugal a perdu
l'une de ses meilleures places au Maroc après trois mois de siège. — ■ Les
sept cents hommes de ta tptrnison, qui iw<nent misa mort leurs femmes
et leurs enfants pour les soustraire à l'esclavage, ont été pris et massa-
crés par les Maures.
Douvres. 4 ma' iâ4i-
Au dos: To the Kings mosle excellent Majestie. — Alla manu:
My Lord Privy Seal and Lord Admyral to the Kings Ma'", un Maii
i54i.
Please it your Ma'",
This morning Avee receiAcd by the post from M' Secretarie
Wriothisley your most honorable instructions to us
This morning being at the wike to see the works, Avee thought
good toboord the Portingall to see Avherwith she was laden, entend-
ing to hâve bought some skynnes and SAAcel oringes to hâve sent
your Ma'", but there Avas no good thing in lier. And talking Avilh
the master, who sailhe he AAas in his contrée sithens Estur, and
seemethe to bee a sad man and of good yeris, he told us ihat the
I. William Filzwilliam, Earl of South- a. John Russell, Earlot Bcdford (i486?-
ainpton, lord high admirai de i536 à i55d), soldat et diplomate habile, chargé
iS^o, lord du sceau privé en i54o. mort de plusieurs missions en Italie, lord high
en i543. admirai de i5^0 à 154^.
6 ^ MAI i5/|i
Kiiig of Portingall hathe lost one ofhis best townes in Barbaria',
aftre it had beene beseeched by the Moores iij monethes, Avherin
he saithe were xij' men of Avarre ; and when ihey were so hardely
beseeched, belng in desperation of verie indignation, bicause they
wold not become slaves to the said Mores, they slewe their wiefs
and childrcn their owne bandes, and Avcre al lengthe taken them-
sclfes and slayne every man.
Thus having no noodre thinge lo signifie to your Ma'", wee
beseeche the Holy Trinitie lo scnd the same long lief in health
and ail honor withe fuU accomplyshment of ail the most noble
entreprises and desires,
Froni your Ma'"" towne of Dovre, the un"' of the nioneth May.
Your Majesties niost humble and niost IjouikIcu and servaunts.
Signé: W . Southainpton. — J. iîussell.
Public lîecnrd OJice. — Stalc Pajwrs. llrnry Mil. vol. CI.W,
f. 160. — Oritjinal.
I. Sur cet événement, V. supra, p. 3 cl note 3.
LETTRE DE WILLIAM PAGET A HENRI VIII 7
IV
LETTRE DE WILLIAM PAGET' A HENRI VIII
(Extrait)
Prise de Sanla-Cruz-dii-Cap-de-Guir par un Chéri/ fjiii en a chassé
le roi de Fez.
Paris, l\ janvier lâ/ii [n. st. iD/ia].
Au dos : To the Kinges moost excellent Majeslie. — Alia manu:
M' Paget to tlie Kinges Ma'"', iiij" Januarii i5/ii .
Pleas it your moost excellent Majestie to be adverlised that I hâve
of late received a lelter IVom niy LorJes and otheis of your moost
lionourable Counsail.
Tlie Ambassadeur - fuillier showed me that Don Lowys shuld
ihis springtyme go into Aphrique, witli an armye, to make Avarre
upon one Sheref, who halli taken a citie, called Caput Ege^ upon
the see cosle. and dryven IVom liions the King of Phese '.
From Paris, llie Iburlh of Januaryc.
Your Majesties moost humble, failhfuil and obedient subject,
servant and daily oratour,
Signe: William Paget.
Public Record Office,
ff. l-!i. — Original'.
State Papers, Ihnry Vlll. vol. CLMX,
1. \\'illiam F^aget (i5o5-i563), ambas-
sadeur (l'Angleterre en France (septembre
i54i-avril i543), secrétaire d'État (aS avril
1 043), baron Paget de Beaudesert (3 déo.
iSîig), très en faveur auprès de Philippe II,
sous le règne de .Marie Tudor, lord du
sceau privé (29 janvier i556).
2. L'ambassadeur de Portugal.
3. Capul Ege : Cap-de-Guir. Sur ce
nom, V. infra, p. 8, note 3.
4. C'est aux Portugais, comme on l'a
vu, que Sanla-Cruz du-Cap-de-Guir avait
été enlevée el non au roi de Fez, .\hmed ben
Mohammed ct-OuaUàssi. Sur ce prince,
dernier souverain de la dynastie merînide,
qui disputait alors les restes de son empire
au chérif Moulay Mohammed echChrikh,
V. !''' Série, France, t. I, pp. i-i5i, pas-
sim, el notamment, pp. i4g-i5l.
5. Ce document a été publié dans la
collection des State Papers. Henry MU,
i83o-i8â2. t. VIII, p. (J47.
2 FEVRIER
i5A3
LETTRE DE WILLIAM PAGET A HENRI Mil
(^Extrait)
Les Français ont un instant songé à se procurer au Maroc du métal pour
leurs canons. — Le roi de ce pays a offert de leur en fournir à raison
de cinq quintaux par quintal d'ètain importé dans ses Etats. — La tra-
versée pour s'y rendre est .<tans péril; on débarque à cent vingt lieues
de Cadix et à six de Santa-Cru:-du-Cap-de-Guir. — Le roi de France
voulait y envoyer Jehan Pacquclone, mais il l'a retenu pour la fabrication
d'artillerie qui se poursuit activement à Paris.
Paris. 2 février i543.
Au dos: To thc Kinges moost excellent Majestye. — Alla manu:
W™ Paget lo ihc Kinges Ma'"', ii" Februarii, anno' xxxiiii".
Trew il is ihey liave great store of arlillerv ; and as for powder
they hâve coleand sulphui ynowgli, but very lille sallepetre ; wliich
al lliis présent is nne of iheir great sollicitudes, and lliey go about
ernostly for tbe rccovery of tlie samc. They luul tliouglit aiso lo
hâve sent iii lo llic counlrcy of Mores for gonnc uietal : llie King
of thc countroy hath ollVcd to gyve fyve kyntalls of gonne niettall
for every k\ntall of lynne tliat shalbc brought liiin, aftcr wiiicb
compte (as I liavc lerned) the said mettal woold nol cost above
fourty pens a kyntall ; and thc navigation ihitbcr is notdaungerous,
lo passe belwene thc isles of Canarc and Madré, not above six
score legges bcyondc (^ales by Andolo/ia. and six Icggcs fioni
I. Entendez: l'oniiée du règne (!■' tli-nri VIII.
LETTRE DE WILLIAM PAGET A HENRI VIII Q
Caput Egue, which the King of Portugal lately lost'. This King
had thought to hâve sent thilher one Jehan Pacquelone. I think
the master maryner of Diepe, whom your Ma"'hath lately reteyned
in service, knowyth him, but now he is stayed, because they hâve
workes in hand hère at Paris upon arlillery. Avherupon be working
daily aboul tlire hundred.
Bordery', as bis man sayth, goyth very sbortely from this King
with a grand présent to the Grand Seigneur, with whom the saide
Bordery halh bene ones heretofore.
I beseche God to sende your Ma'"' nioost prosperously and long
to reign.
Ffroni Paris, the seconde of Ffebruary, at i\ of the clock in the
morning.
Your Majesties most humble, faithfuU and obedient subget,
servant and dayly oralor,
Signé: William Paget.
Public Record Office. — Slale Papers, Henry VIII, vol. CLXXV,
ff. 128-135 v°. — Original.
1 . William Paget désigne ici la ville de
Sanla-Cruz-du-Cap-de-Guir (Agadir), qui
se trouve à six lieues environ du cap de Guir
(Caput Egue, Gabo de Aguer, Cap Rir des
caries modernes) , et qui venait, en effet,
d'être enlevée aux Portugais par les Maures
(i54i). V. supra. Doc. II, III et IV. La
distance de Cadix à cette place, indiquée
par Paget, paraît un peu faible.
2. Bordery. Bertrand de La Borderie ou
de La Bourdarie, page de l'écurie du Roi,
envové de France en Turquie (août 1587-
juin i538), en Suisse (octobre iS^i).
Catalogne des actes de François V.
l-: JLILLET loaii
VI
LETTRE DE STEPHEN VAL'GHAN ' A THOMAS AVRIOTHESLEY
(Extrait)
Le Grand Seigneur ne veut pas signer la paix avec l'Empereur sans y
comprendre le roi de Fez.
Anvers, 17 juillet i5ii5.
Au dos: To llic right lionorable Lorde, myLoide Thomas Wryo-
tlicsley, Lorde Cliaiicellor. — Alia inaim : M' Vaugluui lo my Lord
Cliaiincclor, xvij Jiily ifj'iS.
Please il yoiir liglil honorable Lordsliip lo hc advertis\d liow I
having, iiow vij days pasi. growc-ii lo a poyiit wyth Jasper Dowchc
for tho emprimilure ol'iij' ni' ducales for ihe KInges Ma"°. . . .
I lier save Ihe Tiirkc woll inake 110 peac e wilh hyin for lesse then v
veres, and «oll coniprelicnd in thc pcaee ihe Kyiig of Fesse', Ihe
Kyng of Porlugall and S[)aYne\
l'ioin Anch\er|). llic x\ij of-luly in^Tt.
V)Mr Liiii|sliiii> liiinililf and iiiosl honndon.
Signe : \ anglian.
Puhlic lUrord ogicc. — SInh- Papas. Henry Mil. v(d. CCIV,
II'. fiS.'iO r". — Original.
I . SU-|ilioii Vaii^lian. ili|il(iinnl<' <l rnm- 3 Dos nogociationsde paix vcnnicnl il'i'lrr
iiiiTriiiil. agcnl liiiancicr «lu roi (l'Angle- l'iitain/osmlrt! Cliarles-Quiiitil KenliiKiiid,
(erre au 1 Pavs-Has, iiiorl en l5.'|(|, iluiic part, l'I Soliman II, d'aulrr part. Klles
a. Alimod bon Moliammcd cl-Ouallasai. aboutiront îi un<> tri^\o, d'ailleurs mal obsor-
V. lupra, p. ■;. nnlo '1. vie, ipii expirait ii la lin d'octobre IJ^IJ-
LETTRE DE FRANCIS YAXLEE A WILLIAM CECIL H
VII
LETTRE DE FRANCIS YAXLEE A WILLIAM CECIL'
(Extrait)
Le chcrif Mmday Mohammed cch-Cheihh s'esl emparé du royaume de Fez
et d'autres Étals du Maroc. - Sa puissance inrjuiète grandement les
Espaf/nols.
Greenwjch, 7 juin iSig.
Au dos: To the righl worshipful and his ospeciall and singuler
good masler M' William Cecill. Esquier.
En marge : Sir Philip Hobbye, 29 May\
" The Shèrief. as the saicng goith hère, halh lalely usurpod inlo
his hands both Ihc kingdome of Fez and sund.ie olher Estais ot
Barbeiy^: and being thereby giowne to gieat power, he is not a
little feared in Spaine, speciallie because he halh in redinoss a gret
armie of bolh horsemen and folemen, and prepanlh sundre
vessells, wherewith il is supposed he mindelh lo passe into SpaIne^
From Grenewich, ihe 7'" of June, anno ibhç)-
Your Mastershipps humble servante and so bounde,
Signé : Frauncis Yaxlee.
Iliil/leld Ihuse. Cecil Mss. — Original'.
, V ,„/>«. p. 37, note,. ainsi que Stephen Vaughan écrivant
■ l Y xlec' ésume pour Cecil les nou- d'Anvers à Henri VIII, e . Ju.Uel ,5
velles reçues de divers correspondants. Les rapportait qu'un ro. en Afnque aura, love
eseiBn;ments qui suivent sont empruntés une armée de ,00000 fantass.ns et de
alu^uneletledePhilipHob,. 3o 000 cavaliers et ^^ a .0 arme^
^ 3 Moulay Mohammed ech-Che.l<k avait envah.ssanl l'Espagne, aurait d^ja depass
enlevé la Je de Fe., au début de l'année Carthagène. Considérant la d'^culte d
,5i„ au derniersouveralnmerinide. Ahmed transporter par mer un tel nombre
,£L.V.."SéHc.France,t,I,p.,49. dbommes, Vaughan fa.sa.t toutes reserves
Tll visées des chérifs sur l'Espagne sur l'exactitude de cette ^f^^
devenaient pour cette puissance un sujet Papcrs^ Henry W//. -'„ '^"f ^ ^•^, -
.Imquiétude constante et donnaient lieu 5. Pubhe par S.mx;... Ha,.es. A Cotlcc
souvent à des bruits invraisemblables. C'est lion 0/ Slate Papers... p. >oy.
lO SEPTEMBRE
i55o
VIII
LETTRE DE JOHN MASON ' AU CONSEIL PRIVÉ
(Extrait)
MutilaY Mohammed erli-Clwikli. ayant Irnlc de surprendre Oran, a été
repoussé par Bernardino de Mend():a et s'est dirhjé contre AUjer.
Poissy, 10 septembre i55o.
Il mave likc yoiii' good Lordsliips to bc advcrliscd lliat ihe
Quene of Scolls liallic llR'^;e leii or Uvolve days benc dangcrously
sycke.
The Sherif bavingc attcmjîtcd tbc *;urpiise of Oran, which is a
towiie of Uic Empereurs in liaibaric, and i)ciiige chased l)y Don
BarnaidincdeMendo<,a, dcpaiicd froiii tbeiis lo Argel, lo see« helber
he niigbl liavcany beltcr luclvi- in ihal enlcrprisc ; but howe lie bathe
sped, \ve liave not s\llicn bard'. Tliis good fellow semelli lo be
I. Sir John Mason ( i âoS- 1 500) , anilias-
sadi-iir «J'Anglflcrrc m Kraiiio «le mai i55(>
à juin i55i.
a. Ces détails soiil inexacts. Moulay
Mohammed rc/i-C/iBiA-Zi avait envoyé contre
TIcmcen ses deux fils aîués Moulay Moham-
med el-llarran el Moulay Ahd el-Kader,
qui s'étaient emparés de celte ville le lo
juin iâ5o. L'armée chériliennc s'était
ensuite avancée dans les montagnes voisines
d'Oran. C'est sans doute ce qui avait donné
lieu au Taux bruit, rapporté par J. Mason,
iluiie altaqun roiitre celte ville. Les Turcs
vinrent d'Alger, au mois de septembre,
disputer b Moulay Mohammed eclt-CheiUh
la possession do 'l'iemcon. Après plusieurs
cngagemcnls. ils mirent en fuite l'armée
ehérilienne, dont un tiers seulement aurait
échappé, et rentrèrent dans la ville (janvier
ifiSi). V. ;" Série, l'îspagne, aux dates
îles ■^t^ mai, m juin, il juillet, i^, i5, 28
septembre, .So octobre, tt, 5 décembre i55o,
8, 1 1 janvier, i5, aï, a8 février, 3, /( mars
i55i ; liL-UuriiiNi, p. 55.
LETTRE DE JOHN MASON AU CONSEIL PlUVÉ l3
indviïerenl to ail men, aiid careth noi of wlial rcHirion lie hc iVoin
whome lie may catch ariy place lo put lils foie in.
In the meane lymc I tliiiike llicre will he no grcate lliin^rs clis-
pached froin the Courte.
From Poyssy, the lo"' of Septeinljcr i55o.
Public Record O/fice. — Slale Papers, Fore'ujn, Edward VI, vol. IX",
f. 97. — Copie'.
I. Le vol. IX"^ est le Lelter Book de Sîr Jolin Mason.
a
IX
LETTUF, Di: .IAMi:s \LDVY \ MK-Il.VEL LOK '
// oJJ'rc ses services ô Loi; pour un Miyaçjo de décourerle en Chine.
— On l'a accusé, injustement, d'avoir refusé de prendre part à deux
rovar/cs, dont il avait pris lui-même l'initiative, l'un dans le Levant,
l'autre au Maroc. — Il explique qu'il était retenu par la maladie, lorsque
Thomas Windham partit, sans l'attendre, pour le Maroc. — C'est lui
qui avait été choisi pour commander le navire, car la premih-e idée de ce
voyaqe venait uniquement de lui. — Deu.v .Maures, dont l'un de sani/
royal, furent tran.tportés <ui Maroc par Thomas Windham.
Tlic oiiginall of llic first voyage for traniquo inlo llie kingdoiii
of Marocco in Harbarie, bcgiin in thc yecrc i55i. willi a lall slilp
called « llio Lion » of London, wlicreof went as caplaine niastor
Tlionias \\ iiuhun '. as ap|)eaielli Ijy lliis cxlracl of a Icltcr of .lames
1. Micliael Lok, marchand et vovagcur.
(loiil la science des langues, de l'histoire, de
la cosmographie... a été louée par Ilakluyt.
Il était en relations avec l'e.xplorateiir
Martin l'rohislier, pour qui il s'endetta au
point d'étro poursuivi et emprisonné. II
mourut vers il'ii5.
2. Cotte date n'est pas colle do la lettre
de James .Mdav, mais du voyage au Maroc
dont parle la dite lettre. La date de cette
dernière n'est pas mentionnée dans l'ex-
trait ipi'en donne Ilakiuvt.
3. Thomas Windham O Tu o?-i 553) ap-
partenait à une famille étahlie dans le comté
lie Norfolk. Son |)ère. Sir 'l'Iionias Wiml-
liam, ]>ctit-fiU de John llonard, duc de
NorPolk, avait pris une part active 5 la
guerre navale entre la France et l'Angle-
ti'rre(i5i a-i5i3), était devenu vice-amiral
et conseiller do Henri VllF. fliomas Wind-
ham servit et combattit en Irlan<le de
iS.'ÎC à i54o et so fit ensuite marin. Il
exerça comme tel divers commandements
sur les côtes d'Kcosse pendant la lutte entre
ce royaume, allié de la France, et l'An-
gleterre (i5l'i7-i5/|C)). Il fut successive-
ment promu i< maître de l'artillerie des
navires du roi » (iS'i'j) puis vice-amiral.
Il n'était pas moins llihusiier ipie n grand
homme de marine », au dire d'un anihas-
sadeur do France. Kn i5/i5, il était cité
devant le Conseil pour faits de piraterie.
LETTRE DE JAMES ALDAV A MICHAEL LOK
l5
Aldaie to the worshipfuU masler Micliael Locke ', whicli Aldaie pro-
fesseth himselfe lo liave bene the lii'^.1 inventer uf tins trade.
Worsliipful Sir,
Having lately bene acquainted with your intent to prosecute ihe
olde interniilted discoverie for Calai, if therein with mv knowledge,
Iravell or industrie I may doe you service, I am readie to doe il,
and tlierein lo adventure my life to the uttermost point. ïrueth it
is thaï I hâve bene by some men (not my friends) evill spoken of
al London, sa^ing ihat, althougli I be a man of knowledge in the
arteof navigation andcosmograpliie, andlhat I liave bene the inven-
ter of some voyages that be no« growen to great elTect. yet say
UicY maliciously and wilhout just cause, that I bave not bene
ANilling at any season to proceed in those voyages that I hâve taken
in hand, taking example especially of two voyages. The one was
wlien I was masler in the great barke Aucher for the Levant, in
^vhich voyage I went not, but the causes they did not know of
my let from the same nor of the olher. But firsl the very trueth
is, tliat I Avas from the same voyage letted by the princes letters,
«bich my master Sébastian Gabola had obUiinod for that purpose,
to mv srreal griefe.
La paix de i55o orienta son activité cl son
énergie vers le commerce et l'exploration,
(j'tîst ainsi qu'il accomplit ses deux voya-
ges au Maroc (i55i, i552), dont il est
question dans les pages qui suivent. Au
mois d'août i553, il quittait Porlsmouth
sur le « Lion », accompagné du (c Primrose j>,
que commandait Antonio Pinteado, réfu-
gié portugais, et se rendait à la Côte d'Or,
puis à la baie de Bénin, où il mourut de la
fièvre. II fut le premier Anglais qui doubla
vraiment le Cap \ort et pénélra dans les
mers du Sud.
I. L'extrait de la Ultro do James Alday
à Micliael Lok que publie Ricbard Hakluyt
rlablil bien que le voyage fait par Thomas
Windliam fut le premier voyage des Anglais
au Maroc, mais n'en fixe pas la date. Celle
que donne Hakluyt est, d'ailleurs, confir-
mée par la Relation de James Thomas
(V. infra. p. |8 et note 2) et par un
passage d'un avis que Jclian Scheyfve,
ambassadeur de Charles-Quint, envoyait
d'.^nglctcrrc le 2D août i55i. Cet agent
rapporte qu'il y a peu de jours, deux navires
ont fait voile pour le Maroc, sous le com-
mandement d'un Anglais appelé Wlndham,
qui antérieurement pratiquait la piraterie,
que l'un des navires a un bon équipage et
est bien armé, que l'autre a une cargaison
de marchandises parmi lesquelles se trou-
vent dos piques et des armures. Certains
prétendent, ajoute Jehan Scheyfve, que les
navires sont encore en Cornouailles ot que
Windham est mort. V. i" Série. Dépôts
divers, Autriche.
I (i 1 00 1
And as touching the second voyage, which I invented for the
trade of Barbarie, the living God knoAvelh tliat I say most Irue.
tliat Avhen the great sweate was (whereon the chiefe of those with
whom 1 jovned in tliat voyage dicd, thaï is lo say, Sir John Lntte-
rell, John Fletcher, Henry Ostrich and olhers) I niy selfe was also
taken Avith the same sweate in London, and after it, whethcr with
evill diet in keeping, or how I know not, I Avas cast into such an
extreame fever, as I was neither able to ride nor goe : and the sliippe
heing at Portesmouth, Thomas ^Vindanl had her away from thence.
Ijefore I was ahle to stand upon my legges, by whom I lost at that
instant fourescore pound. Besides I was appointed by them that
died (if they had lived) to hâve had the whole governtnent bolh
of shippe and goods, becausc I was to them the sole inventer of that
trade.
In the first voyage to Barbary there wcre two Moores. being noble
men, whercof one was of the kings blood. convayed by the said
master Thomas ^\indham into iheir countrey out of England '.
Vours humble at your conimandomcnt.
James Aldax .
Richard Hakliiyt. — The Principal Navigations. \'oyages, Trajfîijues ^
Discnveries of the English Nation — Édition 151)8-1600, tonte II,
'2' partie, p. 7*.
I. Dans un avis en date du 6 juillet Moulay Mohammed ech-Cheikh. V. ;""«
1 55 1, Jehan Scbe^rvc signale la présence à Série. i""rance, t. I, p. i53, noie 2. Los
Londres de quelques gentilshommes de la gentilshommes dont parle Jehan Schevfve
suite du roi de Vêlez (sur ce personnage, ne sont autres, sans doute, que ces « gen-
S.infni. p. ai, et note 3) qui disent qu'ils lilzhommes Mores, cousins cl parens au
sont porteurs de lettres de Sa Majesté roi de Vêlez » qui se Irouvaicnl ii Bruiellcs
Impériale et qu'ils sont seulement venus en i55o et se rendirent de là vers l'Empe-
pour visiter le royaume d'Angleterre. V. reur à Augsbourg. Ibiilem, p. i5li. (7est
;"•' Série. Dépôts divers. .Autriche. C'est également à eux. selon toute probabilité,
l'époque où le roi de Velcz, .■Vbou Ilassoùn, que James -Alday fait ici allusion,
allait trouver Ch.irles-Quint à .\ugsbourg a. Par suite d'une erreur typographique,
pour solliciter son aide contre le chérif cette page porte le numéro 3ii).
HELATION IJK JAMES THOMAS
RELATION DE JAMES THOMAS
Départ des trois navires coinmanJés par Thomas Windham au mois de mai
i552. — Arrivés à Safi après quinze jours de traversée, ils débarquent
une partie de leurs marchandises à destination de Merrakech. — Ils se ren-
dent ensuite à Santa-Cru:-du-Cap-de-Guir pour y déc/iarçjer le reste :
toiles, draps, corail, ambre, jais, etc. — Un navire français, redoutant
de leur part des hostilités, va se mettre sous la protection de la place, qui
lire sur eux un coup de canon. — Les Anglais ayant déclaré qu'ils sont
déjà venus l'année précédente et qu'ils se présentent en trafiquants, avec
l'agrément du (JliériJ'. on les laisse débarquer leurs marchandises ; ils
reçoivent la visite du caïd. — Ils repartent après un séjour de près de
trois mois, ayant embarqué du sucre, des dattes, des amandes, des
mélasses et du sirop de sucre. — Une voie d'eau à bord du navire
« the Lion » les contraint de se rendre à Lancerole. — ■ Ils ont une rixe
avec les habitants de l'île. — Ils sont menacés, en quittant l'île, par une
flotte portugaise. — Leur nouveau commerce avec le Maroc mécontente
les Portuqais. — Arrivée à Londres à la fin d'octobre r.5.52.
i553.
The second voyage to Barbary in the yeerc 1002, set foorth by
the right worshiplull Sir John Yorke, Sir William Gérard', Sir
Thomas Wroth. rnaster Frances Lambert, master Cole, and others,
written by the relation of master James Thomas, ihen page to master
Thomas Windham, chiefe captaine of lliis voyage.
The shippes that went on this voyage Averc three, wliereof Iwo
weie of the river ofThames, that is to say : « the Lyon » of London,
I. Sur ce personnage, V. injra, p. 3o, note 2.
Dt Castkies. \'1[. — a
l8 MAIOCTOBUE 100 2
wheieof masler Thomas Windham Avas captaine and pari owiier,
of about an hundred and fiftie tunnes ; the otiier was « ihe Buttolfe »,
about iburescore tunnes, and a Porlugall caravel boughl of certaine
Portuirals in Ne^ypoil in ^Vales. and IVaightcd for Uns voyage, of
summe sixtie tunnes. Tlie number of men in ihe fleele were an
hundred and twentie. The master of a ihe Lvon » \vas one John
Kerry. ofMynhed, inSomersetshire, his mate was David Landman.
The chiefe captaine of this small fleete was masler Thomas ^\ind-
ham, a Norffolke gentleman borne, but dwelling at Marslifield-
parke, in Somersetshire.
This lleete departed out of King-rode, neerc Bristoll, about the
beginning of May i552 ', being on a Munday in the morning : and
the Munday fortnight next ensuing, in the evening, came to an
ancker at their firstport in the roade of Zafia, or Asafi, on the coasl
of Barbarie, standing in .'^2 degrees of latitude, and there put on
land part of our marchandise to be conveied by land to tlie citie
of Marocco : which being dtme, and having refreshed ourselves
with victuals and water, we went to the second port, called Sanla-
Cruz, where we discharged the rest of our goods, being good quan-
lilie of linnen and woollcn cloth, coral, amber, jet, and divers
other things well accepted by the Moorcs. In whicli road we found
a Fri-ncli sliip, which not kno« ing whelhcr it were warre or pcace
belweene England and France, drewe hersclfe as nccic under the
towne wals as she could possible, craving aide of the townc for
lier defence, if need were ; which in deed seing us draw neere, shot
al us a pièce from the wals, which came over « the Lion » our
admirai!, bctwecn the maine mast and lier foremast. Whereupon
wc comming to an ankor, presently came a pinnes aboord us to
know what wc were, who undcrstandiiig thaï wc liad bciie therc
the yere before'^ and carne with the good leavc of their King in
marchant wise. were fuUy satisficd. and gave us good loave to bring
I. I^i's le G mars i55'i, ramljnssaclriir <l(< Di'pôts divers, Aiilriclio.
Cliarics-Quint ii Loiulrcs, Jflian Sclicjffvi', a. IIaklu)'t a tni» en ni,nrge : « The En-
éeril que l'on est en Irain Je cliarger à glish were ai Sanla-Cruz the yoerc beforo
Douvres Irois grands navires de toutes being i55l. » James Thnmas fait [dus loin
tories de miiniticins ili' guerre qui sont (p. 3o) une nouvelle alhision au voynge de
dcilin£es, dit ou, nu Maroc. V. /" Série, « l'année précédente ».
RELATION DK JAMES THOMAS ig
our goods pcaccably on shore, wliere llie ^ iceroy, whose name
wasSibill Manache', wilhin short time after, came lo visite us. and
used us willi ail curtesie. But by divers occasions we spent Iiere
verv neere three monelhs. before wecouldget in ourlading, uhicli
was sugar, dates, almonds. and malassos, and sugar syrrope. And
for ail our being liere in the heate of the sommer, yet nonc ofour
Company perisbed by sicknesse.
Our sbips being ladcn, Avee drew into the sea for a weslerne
wind for England. But being at sea, a great leake fell upon « the
Lion », so that we were driven to Lancerola, and Forteventura,
where, betweene the two ilands, we came lo a road, whence «ee
put on land out of our sayd ship 70 chestes of sugar upon Lance-
rola, «ith some dozen or sixteene ofour company ; where the iidia-
bitants supposing ^ve had made a wrongfull prize of our caravell,
suddenlv came with force upon our people, ainong «hom I my-
selfe «as one, tooke us prisoners, and spoiled the sugars : Avhich
ihing being perceived from our ships, they manned out three boa tes,
ihinking to rescue us, and drave the Spaniards to flight, whereof
thev sle\v eighteene, and looke iheir governour of the iland priso-
ner, avIio was a very aged gentleman, about 70 yeeres of âge. But
chasing the enemy so farre, for our recoverie, as pouder and
arrowes Avanted, lhe8paniardesperceivingtlus, returned, and in our
mens retire tbey slew sixe of them. Tben a parle grew, in the whicli
it was agrccd. ihat we the prisoners should be by ibem reslored,
and thev rcceive their olde governour, giving us a testimonie under
bis and iheir hands. wbat damages wee had there received, the
which damages were hère restored and made good by the King of
Spaine bis marchants upon our returne inlo England. After we had
searched and mondcd our leake, heing returned aboord, Ave came
under saile, and as Avec Avere going to the sea on ihe one side of ihe
iland, the « Cacafuego » and other ships of the King of Portugais
armada enlered at tlie other, and came lo anker in the road from
Avhence Ave Avere but neA\ ly dcpai ted, and sbot ofl" tbeir greal ordi-
nance in our hearing.
And hère, by ihe Avay. it is lo bce undcrstood ihal the Portugais
I. Sibill ilimaclie : nom difficile à iJenlificr.
20 MAl-OCÏOBUIÎ l553
werc much offended «ilh this our new Irade into Barbarie, and
bolli in our volage tlie yeere before, as also in this, they gave eut in
England by their marchants, that if they tooke us in those partes,
they Avould use us as their mortal enemies, with great ihreales
and menaces'. ButbyGod and good providence wee escaped Iheir
handes.
From this iland shaping our course for England, wc Avere seven
or eight weekes before we could reach the coast of England. The
fîrst port wee entered inlo was the haven of Plinimoulh. from
whence, whithin short time, wee came into the Thames. and lan-
ded our marchandise al London. about Ihe ende of the moneth of
Oclober i.ôôa.
fiicltaid IliiLliiyl. — The Principal I\ai'ii/alions of tlic Eiujlisli
Nation. ~ Édition IMS-IGOO. tome 11. -3' partie, p. S.
I. V. infra. p. loy. Sommaire.
LETTRE l)K JOHN MASO.N A WILLIAM PETUE 2!
XI
LETTRE DE JOHN MASO\ A WILLIAM PETRE'
Le roi rie Vêlez, AI>ou Hassaûn. n élc /i/v'.v jKir Moulay Mohammed srh-
Cheikh, qui l'a fait décapiter.
Briixeiles, 3o décembre i5d^.
Au dos : To the right honnorable Sir William Petre, Knight, a
King and Quenes Ma'"" Principall Secretarye.
The King of Vêlez ' liaving bin m or iiii ycres sithes bin diyven
ouf of his kingdom by the Xarife and sithes having goiten ihither
agaync is finally by his sayd ennemye taken and behedded ^
Thus most haslyly fare yow well.
From Bruxelles, tlic xxx"' ci' Décembre i554.
\ouY own most assuredly,
Signé : John Masone.
Puhlir liecord Office. — Slate Papers, Foreifjn, Mary, vol. V , n" 3I'2.
— Orii/inal.
I. Sir William Petre (i5o5 ?-i573). le Chérif Moulay Mohammed ech-Cheikh
a. The King of Vêlez : Abou Hassoiln, avait réoccupé la ville. Sur ces faits et sur
oncle du dernier souverain mcrinide Ahmed Abou Hassoiin, V. i" Série, France, t. I,
el-Oitallàssi (\ . supra, p. ~, note ft). llavait p. i53, note a, p. 2g5, note 5 ; Espagne,
repris Fez, au début de l'année i55i, avec année i55/i; Ei.-Oufràsi, pp. 56-58.
l'aide du pacha d'Alger Salah Raïs; mais 3. El-Oufràni (p. 58) dil simplement
au mois de septembre de la même année, qu'Abou Hassoùn fut tué en combattant.
22 3o SEPTE5IBRE 1 555
XII
AVIS DE CONSTANTIINOPLE
(Extrait)
Un fils de Salali Raïs est allé demander de l'aide à Conslantinople poar
recouvrer le royaume de Fez.
Co^^taIltinoplo, 3o septembre i555.
Au dos, alla manu: Adverlisement out of Conslantinople.
En le'le : In letlere di Coslantinopoli di 3o Sctlembrc i555.
Che essendo venuto Sultan Rajaset, minor figliolo del Turco, da
lui per visitar il padre et basciarli la mano, conduccndo seco olto
figlioli.
Che un figliolo Sala-bei', Sanzaco di' Algier, era gionto a Coslan-
tinopoli con Ire gales el con presenli mollo grandi era stato alla pre-
senlia del Turco, dimandandoli, per quanto si diceva, aiuto di gicntc
et di galee per recuperar il regno di Fez'.
Puhlic Record Office. — State f^npcrs. Forcii/n, i\}ary. rtit. VII. n" 'iU>.
I . Salah Raï6 (V. supra, p. a i , noie a). de Gurrca à Marie d'Anlrielie, a3 décembre
1. Cf. ;" Série, Espagne, lollrod'Alonso i555.
LETTBK d'eD\V.MU) C.\H>E A MARIE TUDOR 20
XIII
LETTRE D'EDWAHD CARNE' A MARIE TUDOR
(Extrait)
L'armée turque s'est portée au secours d'Alger que Moulay Abdallah el-
Ghàlib assiège avec le roncours de l'Espagne.
Rome, 25 juillet i558.
Au dos: The Queenes most excellent Majestie. — Alla manu.
2Ô Juli i558. Sir Edward Carne to Quene Mary.
Pleaselh it Your most excellent Majestie to be advertised. thaï
svlhins mv lettres of ihe aS'^ of tins, addressed to your Ilighnes.
hère hath happened no other occurrants than I hâve advertysed in
my said lettres.
Advyses there hâve [bcen] from sundry places :
From Janina. ihat the Turks army on theis seas hath leafte those
quarters, and hâve taken the rowle towards Aphrica for to ayde
Algiers. beinge besieged by the Seryffe\ a great prince of that
countrey, wilh /je thowsande Mores and 12 ihowsandc Christennes.
sente owt of your Ma«- reaime of Spayne, by aggreement betwixt
the said SeryCfe and Spayne'.
, SirEd«ardCarnc,ambassadeurd An- Cheikh. Il régna.dc i557 à 157/i. V. 7-
gleterre à Rome (.5 5 5- février lôSg). Série. France, t. I, p. .74, note ^-
, Moulav Abdallah el-GUàlib. fils et 3. Le pacha d'Alger, Hassan, qu, etaU
succc^eur de Moulav Mohammed ech- venu assiéger Fez. avait été défait au mois
2^ 20 JUILLET l558
And havinge no other at this présent thaï I can heare of, I besee-
che Allmighty God to conserve your most excellent Ma"" in long
and most prospérons lyfe.
From Rome, the 25'*' of July i558.
Your most humble subject and poore servant.
Signé: Edward Carne.
Public Record Office. — Stale Papers , Foreiyn, Mary, vol. A///, n" 810.
— Original.
d'avril i558, à la bataille de l'oued cl- 5 et 1 1 mai i558; El-Oufràni, pp. f)i.
Lcbcn, par les troupes chérificnnes. V. gj ; Haëdo. p. iiti. Le siège d'.\lger par
/" Série, Espagne, aui dates des ig avril. le Chcrif n'est pas confirmé par ailleurs.
LETTRE DE NICIIOLAS TIIROCRMOUTON A ELISABETH
XIV
LETTRE DE MCHOLAS THROGKMORTON ' A ELISABETH
(Extrait)
Philippe II . crai(jnant que les Turcs, après le désastre qu'ils lui ont injliqé
dans l'ile de Djerha, ne cherchent à troubler ses bonnes relations avec
les Maures, a demandé secours au roi de France pour la défense de la
côte africaine. — Celui-ci a promis cinq mille hommes.
Poissj-, 10 octobre i56o.
Au clos: To the Queenes most excellent Ma'". — Alia manu:
lo"' October i56o. Sir Nicholas Throkmorton to the Queenes Ma'".
It raaye please your Ma'" lo be adverlised, — The last of September
I signifyed unto your Highnes the arryvall of Don Antonio de
Toledo at this courte
Don Antonio had also to moove to the French King that foras-
much as upon the losse of Algerbe', where ail the galleis which
I. Sir Nicholas Throckmorton (i5i5-
1571). II fut accusé, sous Marie Tudor, de
complicité dans la conspiration de Thomas
Wyatt et emprisonné à la Tour. Il fut
ambassadeur en France de mai iSSg à
octobre i562. Protestant zélé, il décida Éli-
sibeth à envoyerdes secours aux Huguenots,
lors de la première guerre de religion.
S'étant lui-même joint à l'armée huguenote,
il fut fait prisonnier après la bataille de
Dreux (19 décembre 1 56a) et détenu quel-
que temps. .\u printemps de i5G4, il négo-
ciait à Trojes la paix entre la France et
l'Angleterre. 11 fut chargé en i565 et 1667
de missions diplomatiques en Ecosse.
2. Algerbe : l'île de Djcrba, dans le golfe
de Gabès. Les Turcs, ayant surpris la flotte
espagnole, s'étaient emparés de 65 navires
et de 5ooo hommes 8000 autres, qui
résistaient dans l'île, y furent exterminés
apri s un siège de six semaines (juin-juillet
i56o). Ce désastre amena l'éclipsé de la
puissance espagnole dans la Méditerranée
jusqu'à la bataille de Lépanle.
26 lO OCTOBRE lôGo
wer rapported, upon the lîrst overthrow, to be escaped. were also
taken; whereupon it was like the Turk Avold make some enler-
prise, eitherlo take from Spaine the force, the alliance, and amitié
which it hathe upon the coast of Barbary, and so holely impech
the navigation, and put Spaine in some danger, or elles sett upon
Maltas, Scille. or some other place of Italy : fhe King of Spaine
required a\de for the defencc of the coast of Africa.
For answer heerunto the French King hathe said that he will
lende King Philippe fyve thousande men, to be readyc to serve in
Mardi.
And thus l besceche .Icsu to préserve your Ma'"' in heailh, hon-
nour, and ail foUicitic.
From Poissy, tiie lu"' of October i5Go.
Your Ma"'" humble and inost obediente subject and servant,
Siyné : N. Throkmorton.
Public Record OJfice. — Slalc Pupcrs, Forcujn, Eli:ahi'lli. roi. AV.V,
h" 35i. — Orif/inal.
LETTRE DE NICHOLAS THROCkMORTON A WILLIAM CECIL 27
XV
LETTRE DE MCIIOLAS THROCKMOHTON A WILLIAM CECIL'
On Portuf/ais. le capitaine Melchior Vaez d'Azevedo, acluellemcni au service
du roi de Navarre, est venu donner à Throckniorton en çjrand secret des
renseiijnemenls sur le commerce avantageux que les Anglais pourraient
faire au Maroc, oii lui-même a vécu douze ans. — Ce commerce se
fait dans des régions moins éloignées et moins malsaines que les Indes ou
la Guinée, et il peut être continué en toute saison. — On trouve au
Maroc en abondance de l'or, du cuivre d'excellente qualité, du sucre, des
dattes, de la gomme arabique, de l'ambre, de la cire, des peaux et
des chevaux. — Les articles étrangers qu'on y recherche le plus sont
iétain, les lames de sabre, les piques, les rames, le fer, le gros drap. —
Le roi du Maroc retient pour lui les deux tiers de l'étain, qu'il paie i5
ducats le cent, et le reste se vend d'ordinaire 3o ducats le cent. —
F.es piques et les rames valent au moins 2 ducats pihce, et les lames
de sabre se vendent très cher. — Melchior Vaez conduirait lui-même
au Maroc des marchands anglais. — // ne désire de récompense qu'à
son retour, selon qu'on l'en jugera digne. — // demande que ses pro-
positions soient tenues secrètes, pour ne pas éveiller l'attention du roi de
Portugal. — // réclame une prompte réponse à cause du roi de Navarre
qui lui propose une e.cpédition. — Throckmorton est d'avis de tenter
l'expérience. — Melchior Vaez ne retirera sa femme et ses enfants
de Navarre qu'après l'issue favorable de l'expédition projetée. — Le
port oii il veut se rendre n'est qu'à i5o lieues au delà du Détroit. — H
prétend s'être acquis comme agent de la France au Maroc un grand
crédit en ce pays. — L'importation de l'étain anglais au Maroc est très
désirée par le Chérif
Paris, 39 juin i56i.
Au dos : To the riglit honnorable Sir William Cecill, Knight, llic
I. WilliamCecil(i5ao-i5g8), secrétaire Lord Trésorier d'Angleterre (iâ7u), le
d'Elal (t55o), baron de Burghley (1571), principal ministre d'Elisabeth.
28 '-i() JUIN l56l
Queenes Ma."" Principall Sccrctary. — Alia manu : 29" .lunii i56i .
Sir Nicholas Throkmorton lo iny master.
Syr, — The 28"' of Juiie. in ihe evening. your sonne arryved
hère ; he is lodged quietly not far from me
Syr, hère hath bene «ith me a Portuguese. named Captcn Mel-
chior', aged about 60 yeres ; he halhe ben very much tradid in
Barbary and the partes thereabout : a man very well experymented
in navigation ; and for that purpose was entretaynid by the late
old King Francis and King Henry of France ; and sins their
deathes hathe byn with the king of Navarre, of whome he hathe
two hundred crownes yerely lyvinge. And for that he lyketh neither,
bis pension being not sufTicient to fynde him, his wife and children,
nor vet the same well paide. he is content to leave it to be receyv-
cdelswhere. And because he desyreth not to be entretaynid where
he will not well deserve it, and gyve a good prouf thcrcof, er he
i)e untrid, he hathe uttred unto me in greate secret (with conju-
racion lo shew Ihe same to none but to the Queenes Ma"" and hor
trusty ministres) a trade that shall be commodious and profitable
to our countrey; which is not tradid at this day by any others.
He hathe, he saitli, livcd twelve yeres in the kingdomcs of Susa,
Marocliia, and Fessa, and kiiowcs very well the secrettos of the coun-
treys, the commodities that maye be had there, and what is most
estymed there to be solde for greate gayne. And where men be
desyrous, he sailh, toseekeout the Indes, Guygnee, and Bignie^
which are longe wayes and dangorous for heates (specially for our
nacion that ar not so well ac(|uainlcd with the mater as the Porlu-
gueses ar : whereof \ve bave had sonie tryall), this voyage lie
speakethof is nolhinge so farre, nor (langerons, and niayc be tradid
ail lymos of the ycare : and \et as greale commodities shall be had
thcncc, peper exccpicd, as fr(jin the other. The Kings of Spaine
I. Molchiiir Vaez d'Azcvudo. (le |«T8on- giigciiit. l'ii ntoiir de crrlaiiis aMinliigc):, à
iiugi, qualifie ci-dessous (p. /i7) d<! « (Jrcs- rciiicllro au roi de Navnrro la rado d'KI-
lion nouveau i>, était un Juif converti. Il Ksar cs-Sogliir. C)i' Iraiti' no fui jamais mis
avait été envoyé, on i56o, par lo roi de it exécution. \ . Krann;, t. 1, |ip. 17/i-îO.'),
\i\Brri' \cr« lo Cliérif. Il avait rapporté aao, aai ; t. 111, Introduction, pp. ii-iv.
un traité par lequel Moulay .Midallali s'en- 3. liiijnie : lo royaume do ISenin.
LETTUE DE MCUOLAS TIIKOCK MOHI ON A \MLI.1AM CECIL 2U
and Portugall he al coiilynuall warre \\ illi tlio^e princes, and tliere-
fore cannot trade ihilher safely for tlie commodities of'those coun-
trves.
There are, he saith, thèse commodities in greate store: gold',
copper of the reddist and best for artyllery than is fownde anv-
wher, sugar', dates, gomme arabic for clothiers, amber, wax.
skvnnes dressed for wearinge, and liorses better then in Spaine.
And lliinges most eslymed there, he saith, are tynne, sworde hlades,
lames for warre of the longesl sort', ores for galleys, iron, cari-
says* blew and watchid", whereof some of thèse thinges are our
grcatest commodities, and which wc must needes vent oui'. And
therefore the voyage is meeter for us than for any other prince.
He saith the King there will hâve two third partes of ihe tynne
al his prvce, which is for i5 ducates the hundred, in consideracion
of ail the imposts and custumes for the wares ; and the other third
parte to be sold as it maye be, whicli is commonly worthe 3o
ducates the hundred. Lances and ores, he saith, are commonly
Avorthe a ducates at the lest a peece, and sworde blades very much
made of and solde at a greate pryce. ,
1. L'or ne semble pas être un produit
naturel du Maroc. La poudre d'or )" était
importée du Soudan : elle arriva en grande
quanlitc apris la conquête de ce pays par
Moulay Ahmed el-Mansour en i5yi. Cf.
/'■'■ .Série, France, t. II, p. 35f).
2. La culture de la canne à sucre fut
extrêmement florissante au Maroc, notam-
ment dans la région du Sous, jusqu'à la
raort de Moulay Ahmed el-Mansour (i6o3).
après laquelle les guerres civiles qui écla-
tèrent entre ses fils ruinèrent les planta-
tions. Cf. i''^ Série, France, t. I. p. 3o3,
note 5 ; t. II, p. 3.Ï8, note 6.
3. Les piques étaient au nombre des
armes que le traité passé avec le Chérif
obligeait le roi de Navarre à fournir à ce
dernier. V. France, t. I, p. i83, noie 4, et
p. i85.
4. Carisays : kerseys, terme aujourd'hui
peu usité, désignant des pièces de gros
drap, généralement à cotes. On trouve.
dans le français du temps, l'expression :
carisies d'Angleterre. Cette appellation
vient peut-être du nom de la ville de Ker-
sey, dans le comté de SufTolk. — Ln docu-
ment sur le commerce, contemporain de
la présente lettre, constate que le Maroc était
un des débouchés offerts aux draps fabriqués
dans ce comté : « Suffoulk clothes in coul-
1ers westerne redes and blewes be in maner
wholly spent and consumcd in Eastland,
Spaine, Poningaell, and Barbarie. » Si.
Pap.. Dom.. Eli:., vol. XV. n" 67.
5. Walchicl : watchet, terme vieilli : bleu
léger .
bleu pàl
pale.
6. Dans un mémoire sur le commerce,
daté du 12 mai idS/, où sont passés en
revue les pays fréquentés par les marchands
anglais, il est dit que les ports du Maroc
sont un débouche pour les étoffes et qu'on
en rapporte du sucre, des dattes, des
amandes. Slale Pap.. Dom., EU:., vol.,
CCI, n" 14.
3o 29 jLiN 1061
He ofTrelh ihc Queeiies Ma'", or any marchants or otherthat will
sett furthea shippeofahundred toonesonelv, and rafher underthen
above, for a trvallof hisolîer, (and to goo without bruit or she« for
the first tyme,) to goo in it himself, and to shew the way and trade
Ibither. He desyreth to bave with bim some men skilfull in naviga-
cion to make tbem experte and acquainted witb tbe voyage, toleave
ibe knowledge tbereof after bis deatb to sucb as during bis life will
doo for bim : and also desyretb to bave wilb bim some skilfull
niarcbants to know iiow to bandle tbe fraie of tbose marcbandyses
to and fro. And bavinge doue tbus mucb for the reaime, if it
sball approve that he deservc to be made of, and entretayned,
tben be desyreth to be so rewarded and to bave to lyve by, at bis
retourne, as be shall be thougbt worthy of : or for want of yerely
enlertaynid, to be well rewarded and so discbarged.
lie desyreth thaï tbis matter may be handlcil «ith as greate
secrecv as may be ; for the King of Portugall. knowing very well
bis sufficienoy in this trade, fearinge least he « ill bring some other
prince to it (for he himself hopeth with ihe tyme le make his
commoditics of tbose countreys), lialh sowght by divers wayes to
undoo bim, for that be will not dwell in Portugall and serve bim.
And in case be know of this matter, il will anymate tbe said King
the more against bim.
Sir. if it wolde jjlease lier Ma"* to make ibis tryall. or some mar-
chants together, as my Lord Mayour ibat no\s is'. M' (Jarret', etc",
il will be no greate matter lo setl fiirlbe sucb a small sbippe with tbe
said comnifjdilies. And seeing be olfiilb to go bimsolf. tberecan not
bc but good incaninge in llic matter. lie will also bringe wilb bim
an otbcr l'ortuguese, the best pilote, bc ibinketb, oflhe worhl. In
case tbis sbould be ibought nicete, i take Stranynishe to be a very
meete man to goo with hym lo learne tbis trade, bcinge already
I . I.o lurd niairf de Londres élail alors fiiiaruièrcs, morl en 1571 . Il fui au iiomliro
Sir \\ illiam Clicster. \.infra, p. 3i|, noie dos premiers qui enlamèrenl de.s r('lalioii>
I. commerciales avec le Marco cl contribua
1. (jorre/; Sir \\ illiam (îarrard, l'un des aux frais du second voyage de Tliomas
marcliands de Londres les plus en vue et W indliam en ce pays, en i55ï. V. supra,
l'un des conseillers el agents les plus écnu- p. !•; eli/i/io. p. Sg. Il avait éti^' lord maire
t<^s de William Cecil dans les (pieslions de Londres en l550.
LETTRE DE NICHOLAS THIIOCKMOIITON A WILLIAM CECIL
:h
well experymented in navigacion ; and can well away willi llie
travaile of it, being the lief that he most desyreth.
The said Captein Melchior reqnireth to be answered in ihis matler
as soone as maye bc ; for the King of Navarre is in bande witli
him to undortake a voyage ibat ibe Frencb be now in liand
witb ; and be wolde not tye bimself to it if he maye be uscd for
England. I pray you to let tbis matter be considered, and to adver-
tyse me with speede what shall be determyned hereuppon ; for now
semith the tyme of the yere for that pourpose ; and uppon knou-
ledge he will repayre streight to you. There can nolbinge be lost,
ihough he be entrctayned with some bonest pension, thougb not
of the Queenos Ma'"', yet of llie niarclianls: for it cannot be but
much more commodities A^ill ryse to ihem Ihen bis entretaynement
can hinder them. At the least, for the sanie be shall leach others
the trade and navigacion of ihis voyage. And seence he offrelb to
go bimself and to deserve it, er he bave anythinge, methinks the
more eare maye be gyven to him ; besydes that he can not lyve
longe, being 60 yeres old, but yet is a lusty man. Ile hathe wife and
children, which are with the King of Navarre, at least at a little
bouse in Navarre that he hathe gyven him. At his goinge there,
he myndeth to make the said King privy to his goinge abrode, but
not whither he goetb, and myndeth not to remoove his boushold
from tbence. tyll he see how this voyage will speede to advaunce
his lyving in England.
The porte wbere be will bringe his shippe to touch lande in the
said countrey, is but a hundrcd and fifty leagues beyonde the
Straightes, and then going uppe a ryver i^ leagues; and because
of this ryver the shippe must not be above a hundred tonnes ' .
I . Il est irn|iossiblc d'appliquer h un seul Melchior Vacz iP Azevedo et que ces reiisei-
ét même port de la côte marocaine les don- gnements concernaient Santa-Cruz-dii-(;a|)-
nées contradictoires fournies par Throck- de-Guir et Larache, les deux ports du Maroc
morton : port à 1 5o lieues du Détroit, à les plus fréquentés à cette époque p;ir les
l'embouchure d'un fleuve navigable, port navires européens. Le premier, en effet, est
à 3o lieues du Détroit, à la hauteur des Mes situé dans la région du Sous, à i5o lieues
du Cap Vert, dans la région du Sous (V. portugaises environ du Détroit, par le Ira-
infra. p. 35 et notes 2 et 4). Il faut ad- vers des îles dvi Cap Vert; mais il ne se
mettre que Throckmorton aura confondu trouve pas à l'embouchure d'un fleuve
les divers renseignements que lui donnait na%jigablc. Larache réi)ond à cette ilernière
."jy aq JUIN i5Gi
Thls must be kept as secret from the Spanish Ambassador and
Spanyardes as from the Portugueses.
You will perhappes ask how he dare go ihilher. beingc a Portu-
guesc, and they alwayes in hoslilitie Avitb those princes. Thereto
lie saith ihat he hath ben a minister ihere for the French heer-
tofore, who wer in league wilh those princes ; and l)y meancs ci'
ihal. he is net only very well kno«ne there and wellbelovid, but
liiilh aiso a saufconduit to coiiic Ihitlicr and trafique as liini hslelh :
wliich safeconduit he siiewed me.
He tolde me t'urllier that in lalke with llie Prince there, lie Aery
iiiucli desyred lo liavc our tyii brought irilo his countrye, as a thyiig
lliat lie estymelh more ihan any tliyng elles.
Il" \ou lyke this matter, now that you know what sliippe and
waics will serve for tins voyage, you maye prépare the same, and
lar\ his comiiig; and wlien the same shall be towardes rediness,
uppon wariiing lie will be streight wilh you ; wlicrebv tyine will
be wonne, and Ihc same preparid the secretlver.
And llms 1 lake leave of" you humbly.
From Paris, the 2()"' ofJune i5Gi.
\ours assuredly to commande,
Sigiu' : IN. Throkmorlon.
Public Record Office. — Slnlc Paper.';, Forei</n, Eli:ahetli, vol. \'.\'VH.
n" '2'2(j. — (Jrii/inal.
iM<]i<alion, parlicllciiient dvi iimiiis, car d'Azovinlo avait eoinliiil, raiim'c |iirii'(lL'iilL'
l'oui'd Loukkosii'esl qiicdillicilomciit navi- (i56o), à Sanla-Clniz-dii-CJap-dc-Ciuir, l'rx-
gable. Ce port est, en outre, situé scnsi- pédition envoyéo par Antoine de Navarre,
blement à 3o lieues du Détroit. (5ii se V. ;" .S'énV. France, t. I, p. JoS et notes
rappelle que le capitaine Melcliior Vae/. j et 3.
LETTRE DE MCHOLAS THROCKMOUTON A WILLIAM CECIL 33
XVI
LETTRE DE MCIIOLAS THROCKMOUTON A WILLIAM CECIL
// a exposé tout au lorvj, dans sa lettre Je la veille, les offres de Melckior
Vaez d'Azevedo. — Il ajoute qu'entre autres avantages, le commerce au
Maroc ouvrirait un débouché à certains personnages embarrassants . —
// attend une prompte décision, car les services de Melckior Vaez d'Aze-
vedo sont vivement sollicités par ailleurs.
Paris, 3o juin i56i .
Au dos : To the inost honorable Sir William Cecill, Knight, the
Queenes Ma"" Principall Secretary.
Syr, — I dvd yesterday sende you a paquet by an English mar-
chant offLondon, namyd Procter, wheareyn I dyd somewhat towche
the reasons and commodyties which might move you to geve eare
to the Portuguese overture for the voiage offBarbary. And bycause
I dyd in those lettcrs wryte tliereyn at large, I wyll not by tliys
reiterate them agayne. Tins moche I wyll add : soclie traflîquc
may open a moyen to tell you how some may be occupied ibat way,
which be desyerus and practise to occupy the Queenes Ma"" wilb
comber another way. Thys matter is meter lo be told than wrvlyne.
Il may like you to advertyse me offthe Queenes Ma"" and your
acceptation off thys matter by your nexte ; for the Capitayne and the
pyloll be grellly pressed to be otherwyse employed and selt a workc.
I am well advertysed tlial tlie nexte sommer thèse men do mvnd
to sayle that Avaye.
Frome Paris, the last of June i5bi.
\ours to use and coniinand.
Signé: N. Throkmorlon.
Public Record Office. — State Pupcrs, Foreign, Elizabeth. vol. \ AT'//,
n" 228. — Original.
De Castkies. \1I — 3
3!l 2G JUILLET lôGl
XVII
LETTRE DE MCHOLAS THROCI^MORTON A ^MLLIAM CECIL
(Extrait)
Melcliior V'aez d'Azevedn, à qui Throckmorton a annoncé l'acceptaliitn de sex
offres, se prépare à partir pour l' Angleterre. — // emmène avec lui sept
ou huit compa(/nons, tous marins expérimentés. — // conseille à Cecil de
transporter l'étain en blocs de cinq ou six cents livres et le fer en barres,
longues ou courtes. — L'endroit où il veut aller est à 3o lieues au plus
du Détroit, vers le Cap Vert. — Tlirock-morton compte l'adrc^tser au
Lord Maire. — Melchior Vaez veut avoir la direction du voyage au Maroc
et prétend avoir .séjourné en ce pays comme agent de la France.
Paris, a6 juillet lâfii.
Au dos: To ihe liglit lumorablc Sir William Cccill. Kiiii^lit. ihe
Queenes Ma"" Principall Sccrctaiy.
Syr, — The Qiieoncs Ma''"|)ai|iicll ol' (lie iii"' olT.Iiily I rrceaxod
hy llic bearcr Francisco, tlie curror. tlie 18"' of the saine, and
tlierewilli 2 lellrcs froin you ol" llie i .V and i5"' of ihys prcsenl.
I iiavcdcclayrod to (iapicii Melcliior. Porluguesc. ihc acccplalion
of Iiis offcr'. Ile piiKelh liyniselire in order lo départ licnce owle of
liaiido, acconipanyd «itli ~ or 8 pcrsoiis wilh liyni, wliereoH" llicre
arc sonie Porliimiisys, somc Spaiiiards. soine Frencli. ail cunnynge
in navigacion, as licsayllie. Ilebringclh «illi liiiii an lùiglislie inan
ihat liatlie liciic a soldier in Spayne, lo be bis Iriicbeinan.
I. l,i' i.S jiilllil, TlirocLinorlon .ivail aux propositions de Melcliior Vai-z. Slale
iii5ii.lé pour a»..ir la r.punsr de la Reine Papers. Foreign, Elii..i'ol. XXVIII. n' i44.
LETTllE DE NICHOLAS THKOCKMORTON A WILLIAM CECIL ÔO
As for the orderynge your tynne and iron', he saythe tliat the
tynne maye be well caried in blocks of 5 or G hundrethe, as you
use commonly to caste il. And the iron may be in long or short
barres, as they corne from the forgis, or as they may be bestbestow-
ed in the shippe. Ile saythe that the place whitlier be wold go is
not paste 3o leagues froine the Slraighls, and wilhowte ihesame,
towards the océan seas, towards Cape Verde". The ShcritTe is kyng
of the contres whither be wold tradc.
And bycausc the Queenes Ma'" is now on byr progress abrodc,
farr from London, I mynd toaddresse byni lo my LordMayor ; and
therefore itl sliall be vei y well donc that my Lord Admyrell ' leave
order Avbat he shall do at bys coniynge thylber*.
He makelh hys accownle to be pryncipall capitaync of the shippe ;
for otberwyse, he wyll not take uppon hym the vioage ; and hc
saythe the kynge of Susa ' in Marochus wold not gladly bave to do
at the first wilb any other. He forgetteth not bis réputation no
more than a Porluguese can, but dolhe remember that he halhe
bene, as he saythe. the French Kynges ambassador to the said
Sheriffe, and hathe liad (he capytaincy of 3 or fower shippes in
sondry vioagis.
From Paris, the 2G"' of July i5Gi.
Signé: N. Throkmorton.
Post-Scriplurn :
Public Record Offic
n° 26^. — Original.
Slate Piipers, Forciijn, Elizdbeih, vol. XXV III,
1. Ces mots semblent indiquer que Cccil,
gagné par les propositions de Melchior
Vaez d'Azevedo, songeait à importer au
Maroc du fer et de l'étain. Il en aurait été
de même de Clinton. V. infra. p. 87.
2. V. supra, p. 3r, note i.
3. Lord Clinton (i5i2-i585), nommé
Lord High .\drairal en i55o.
4. Tlirockmorton insiste sur ce point
Jans le Document suivant.
5. The Kynge of Susa : ces mots établis-
sent que l'un des buts du vo}'age proposé
par Mclcbior \ aez dWzevedo était un port
de la région du Sous, c'est-à-dire : Santa-
Cruz-du-Cap-dc-Guir. Ils désignent soit
un vice roi, soit le Chérif lui-même.
3G 26 JUILLET i5Gi
XVIII
LETTRE DE MCHOLAS THllOCKMORTON A CLINTON
Il a annoncé à Melchior Vaez d'Azevedo (jui' ses propositions avaient été
acceptées. — Melchior Vaez va se rendre en Angleterre avec des (jens
qu'il a choisis pour raccompaijner au Maroc. — Throckmorton prie
Clinton de recommander ce personnacje au Lord Maire de Londres. —
Quant à l'élain et au fer que Clinton veut importer au Maroc, Melchior
Vae: dit qu'ils peuvent être envoyés en blocs et en barres, tels qu'on les
fond en Ànqteterre.
Paris, jG julllrt i5(Jl
M y Yor\ good Lord.
Your Lordshij) liallic sciic « liai I wi oie to \L Secrclary of Caplein
Melchiors Portugucse olTre. I aiu aiiswored by M' Secrelary that
tlie same is acccpted, and thaï your Lordsliip, my Lord Mayor, and
XL Garrel will give llie advcnture. I havc tlioreuppon warned tlio
Portuguese lo be in ordor to corne lo you oui ol" liaiide ; \\ liicb
hc promiselb me he Avili do. Ile will bring \\i\\\ biin of bis owne
nacion, S[)aignardes, and onc l'^rtMicb. llic connyngosl in navi-
gacion, be sailli, of Clirislcndnrno. and one Knglissbc nian ibat bc
uselb for bis cnlerpreler.
Tbongb I d(jubt nol ibal your Lordsliip balb given oïdcrs wilb
iny L(jrd Mayor. wbal llie said Melcbioi- sliall do al bis coining lo
London, for tbal I takc il your Lordsliip will nol be ibere now ibis
progresse lymc, yel I ibongbl il nol aniyss lo pnl your Lordsliip
in rcmembrance ibercof. And if you bave nol so donc, llicn I
1. \. <• (îairniliir nf F'orriijn Piipcrs donnr pniisaL'e ilii Dociimi'iil |iri rédriilfV. siipru.
la |iri'si'iile Icllrc conimo riant adrcssro au p 'Mt d note 'i ) iin'iHc fut c'crilc au l.orcl
comln de Leic<'slcr. Or, il résulte d'un Amiral.
LETTRE DE MCllOLAS TIIHOCKMORTON A CLINTON 3"]
besech your Lordship to take order therein accordingley rather
iheri lo hâve him comc after the Courte to seek eut your Lordship ;
which wer not mete for divers respects. I do humbly recom-
mande his goode usage to your Lordship, praying the sanie
lo vvryte as much to my Lord Mayor for him. that his paynes be
not in this case withoul suchconsideracion as the fruit thereof shall
deserve : and in the meane tyme, to be well made of, to the encou-
raging of himself, his company, and such others as by their
example maye do hke endevour to the benefit of the realme.
As for the barre of your tynne and iron that you mynded to
sende', he saith that the same maye hein such blocks and barres
as you ordinarily melt and cast them in Englande. At his coming
to you, which will now be very shorlly, I mynde to accompanye
hym with my letters lo your Lordship and to my Lord Mayor lo
make his acquain tance.
As for our occurrences hère, I réfère your Lordship to my pré-
sent despatches to the Oueenes Ma"" and the CounseU.
Public Record Office. — State Papers, Foreign, Elizabelh, vol. AA VIII,
n" 262. — Copie.
l. V. supra, p. 35 et note i.
38 i3 AOUT i5Gi
XIX
AVIS DE ROME
(Extrait)
Moiilav Abdallah el-Ghalib a promis i5ooo cavaliers et des vivres à
Philippe II pour l'expédition projetée par celui-ci contre Tunis.
Rome, i3 août i56i.
Au dos, alla manu: Advyses.
From Rome i3° Aususli.
Tlie wrvtinge IVoin Spaync is tliat King Pliillippc mcaiicth cor-
taiiilye an onlerprlsc againsl Tunyssc : lowardes llic wliich tlic
King of Maroco hath promised him i5 thousand hoissnien and
viltayles abundantlye.
Tlic armye of Spayne is to ihe nombre of 3i galleys, and .'i of
tlic Duke of Savoyes were dcparted lowardes Naplcs from Civita-
\ occliia to joyncwilli ollier 22 llial be thcre aireaydy. Marc Antonio
Carclta is generall, having npon ibc said galleys 3(ioo S|)anyards
wbicb it is ihougbl sball bc cnij)l()yed abouglit iho iiilerpi ise above
rehersed ' .
Public Record Office. — Slale Papers, Foreifjn. l'.Uzabelh. vol. .\.\/V.
n" S66.
I. On sut, parflrsavi(iposl<''ricurs(iosop- avail conclu un accord avec Philippe 11. (,'«(
tcmbro et 7 octobre), que le roi «le Tunis l'or. Pnp. vol. iSfii-ififrj, n"" h'xl\ cl Ona.
LETTilE DE \V. CIIESTEU, \\ . GAURARD ET TIf. LODGE A W. CECIL 3cj
XX
LETTRE DE \V, CHESTER ', W. GARRARD ' ET TII. LODGE'
A W. CECIL
Ils ont enlendu Melrhior Vaez d'Azevedo. — Le port marocain où.
celui-ci offrait de les conduire n'est autre que la place où depuis douze
ou treize ans ils font eux-mêmes le commerce. — Melchior Vaez ne
mérite aucune confiance. — Par égard pour l'ambassadeur qui l'a
recommandé , ils lai paieront ses dépenses à Londres et son retour.
Londres, i!t août i56i.
Au f/os ; To tlie right honorable Sir William Cecill, Kniglit, Pryn-
cipall Secretary to tlie Quenes Ma"", in hast. — Alia manu : Lord
Maior of Lonclon and others lo my master. i4 August i5Gi. Por-
tingale.
It maye please your lionor to understand that we hâve ben in
hand Avith ihe Porlingall, which hathe byn recomended by Sir Nyco-
las Trogmorton, as tochingc the new viage whichehcodred to des-
1. Sir William Cliestcr (iSog ?-i5g5 ?), versité de Cambridge. Cf. R. E. Chester-
.Maslor of llie Drapers' Company en i55.3 Waters, Genealoijical Mcmoirs of Ihe
et, p'.us tard, Governor of thc /ïussM/i Com- exl'mct family of Cheslcr of Chichelcy.
pany. lord maire de Londres en i56i. U 2. Sur William Garrard,V. siiprn. p. 3o,
introduisit en Angleterre, en i544, le raf- note 2.
finage du sucre en fondant, avec quatre as- 3. Sir Thomas Lodge, Master of the
socics, deux ratTineries qui prospérèrent Grocers' Company en iSôg, Governor of
pendant vingt ans sans aucune concurrence. the /îussian Company en 1 56 1, lord maire
Son commerce s'étendait à l'Afrique et à de Londres en i562-i563, mort en i58^.
l'Orient. Il était membre de la Compagnie II faisait un important commerce avec
des Menhanis Adventurers. Retiré des l'étranger à Anvers et favorisait activement
affaires, dans sa vieillesse, il passa le reste les entreprises destinées à ouvrir de nou-
de sa vie, en ami des lettres, à l'Uni- veaux marchés dans les pa)S lointains.
4o lA AOUT l56l
covciuppon the cooste of Barbarv' ; and now thaï he hathe declared
Ihe place, wee fyend hit to be thc verie same ihat liathe byn knowen
and traded contynewally by us this la or i3 yers'. It dothe
playnehe appcre unto us as well by that which wc fynde ourselves
in comuning with hime as also by the cnformacion of crédible per-
sons, who dothe bothe knowe bis person and conversacion, that
hc is a man of small creditl and honnestie. And for that \ve wolde
not be tedius to you, we do send the bearer Thomas Herne purposlie
unto your Honor. who canne at leiilh enferme you of ail that which
shallbe nydfull in this mattcr, humble praingc your Honnor that by
hime we maye be advertysed of your pleasur, which we shall be rcdy
to acomplyshe, as knoweth God, who longe préserve your Honor
in good bel the.
Written fromc London this xiiij"' of August a° i56i .
Forsomuch as the sayde Portingall is commendyd to us by the
Queenes Ma"" Ambassador, we mynde to dcfray bis charge with bis
companys syns bis aryvall hère, and to give hym in rewarde loo
crownes towardes bis charges of retornc. bcseching your Honnor to
advertyseby this bringer your pleasure of this our determynacion\
Your Honnors to commande,
Signé : Wyllyam Chestor.
William Garrard.
Thomas Lodgc.
Public Hecord Office. — State Papers, Domestic. Elizabelh, vol. A/.V,
n" 'Jl. — Original.
I. V. supra, pp. 37-37. cl h Santa-Criiz-flu-Cap-ile-(îiiir. Celle
•j. .V s'en tenir à la IcUrc Hc James dernière place psl une do celles dont Mel-
.■Vlday publiée ci-dessus (p. i/i), c'est depuis chior Vacz d'Azevedo avait cru révéler
dix ans au plus que les .\nglais faisaient le l'existence aux marchands. V. supra, p.
commerce du Maroc, puisque c'est en lââi 3i, note i.
qu'ils y vinrent la première fois pour Ira- 3. Sur la suite donnée aux projets do
fiquer. La lettre de James Alday ne men- Melchior Vacz d'Azevedo, V. inj'ra. p. /17
lionne pas le port où ils abordèrent ; mai» et noie t. On retrouve ce personnage à
la relation do James Thomas (V. supra, p. Lisbonne en i564. V. 1" Série. France,
17J établit qu'on i55a, ils allèrent à Safi t. l, p. i8a, nolo i.
LETTHE DE THOMAS CHALONEK A ELISABETH
/Il
XXI
LETTRE DE THOMAS CHALONER' A ELISABETH
(Extrait)
Les Maures ont soadainemeni mis le sihje devant Tamier et Mazaçian. —
Ils comptaient sur le manque d' approvisionnements de ces places. — On
dit qu'elles ont récemment reçu des renforts et des vivres et qu elles n ont
plus rien à craindre. - Les Maures prennent une attitude agressive
envers l'Espagne. — Chaloner a entendu dire que des gens d Alger et
autres Maures sont arrivés A l' improviste, avec cinquante-deux navires
devant Carthagtne. — Cette place, malgré son importance, est mal
défendue. — Les Moriscos n'attendent que des armes et un chef pour
s'insurger. — En dernière heure, on ne parle plii^ du siège de Cartha-
gène.
[Madrid,] il mai 1062.
Au dos : To the Queens Ma"% xiMay i5(i3, Monday. lalealnight.
— Sent by Henry King.
Your Ma"% considring my long intermission from tyme to tyme
of wrilingto the same, may perchaunce impute it to my négligence,
which I humbly beseche your Highnes to interprète rather to pro-
cède of want of convenient meanes of despatche of the letlers m
suche a removed distance as is from heare into Englande.
The Mores of Barberie, as is hère reported, evin at this présent,
hâve with grete multitude of horsemen and pyoners beseged at ones
.. Sir Thomas Chaloner (.5..-.565), dre, auprès de Marguerite de Parme, puis
auteur et diplomate, ambassadeur en Flan- en Espagne (oct. i5bi-io6i).
^2 II MAI 1662
two foriresscs belonging to llie King of Portugal, the oon called
Tanger' (a stronghold slluate on the other sydc of the very
straightes of Maroke against Gibraltar), the other called Mazagan",
very strong and situate apon a sjilaye a lillc more removed towardes
Fiesse^
The Mores accompted to hâve wonne thosc peeces apon the
sodayne, disprovided as they were ; but now it is said the same ar
so renforced \\ith men and vitayles lately entred, as htle feare is
hère taken for the losse of ihcm : but the issue will trye, for some
hâve secretely herc told me the contrary.
Il shuld appere theis Mores begynne to be lustie with the Span-
yerdes, not vvithout some grete intelligence perhappes vvithin the
lande, and grete comfort of the Turkes assistence. Yesternight
I understode that a currour, the self nonetyde, arryvid uith adver-
tisemeiit ho\\e an armée of 52 galees and foistes of Argicre and
other Mores of Barberie hath, unloked for, arrivid on the costc of
Granada, and now besegd Cartagene, a towne Avhere alToretymcs
I hâve been, somelymes calld Saguntus, so famous through Han-
nibal. The said towne, as genrally ail the to\vnes in Spayne, is but
feble, nol fortefied for the moderne. Il is ofgrelc importance, having
llie fayrest haven for galees in ail Spayne, Avherc presently a grêle
part of the kingcs municion, namely sucli grete pièces of arlillarye
as the empereur Charles conveyed furlh of Germany, remaignelh
as in storchowse. If the Mores do g^l it, as il is likely ynough, and
do kepc it still. wliercof 1 (If)wbte, unlesse it be a purpeused driflc
ofllic Tuikc, ibeis men m hich aforc, like Menippus, beheld from
alnfle ihe stage playes of olhcrs, maye bave cause perchaunce lo
loke lo ihcir owne. For Spayne is not so purilied fr(jm the old
inhabitanles of the Morishe secte but thaï, ail alon"; the coaste from
I Sébastien do r.Vubcspiiio. ambassa- a. Sur le siège de Mazagan par lo chc^rif
deurdcFranco.ciTilde .Madrid à (Charles IX, Moiday .\bdallalic/-(i/id/i6 el le grave l'cboc
.i la date du 10 mai 1.563. que, selon lin avis subi [lar ce prince, V. i" Série. France,
do (Iciila, le Cliérif lient 6000 cavaliers t. I, pp. 232-Ï.39; Espagne et Portugal,
autour de Tanger, afin que nul no puisse année i56a, passim.
entrer ni sortir pendant ipi'il est occupé à 3. Plirasc d'aulanl plus obscure que le
prendre Mazagan. z" Srric. France, l. I, sens précis <lu mol splurr ne peut être
p. 127. déterminé.
LETTRE DE THOMAS CHALONEU A ELISABETH ^\3
(jiljiallar lo Callialoiiia, llicre be infiniU! nombcrs of disunncd
Mores llial lacke but \\cap()?is and a capilayii.
The assege of Garlagene is no more spoken cif, save ihat a fewe
galees and foisles of Mores wcre busy on tliat coasle.
And ihiis, etc.
Monday late at night. \i Maij lôGa.
Public Record Office. — Stule Papcrx. Forcir/n, Elizaheili. vol. XXVII,
n" 35. — Minule '.
1. Un extrait ilc la lettre île Thomas Brilisli Museiiin, Collon l/ss, ] espnsimi
Chaloner, fait à l'époijne, se trouve au C. \ il, f, 3IJ1.
hlx
)62
XXII
MÉMOIRE DE JOÀO PEDRO DAMTAS '
(Extrait)
Les Anglais et les Français réalisent d'énormes bénéfices en vendant au
Miiroc de l'étain et tous autres métaux propres à la fabrication de
rartilterie. — La conséquence est que les Maures ont pris récemment
Santa-Cruz-du-Cap-de-Guir et assiè(/cnt Ma:af/an avec 120 000 hommes.
— Exemple d'un navire anrjlaisqui transporta à Laraclie, ouvertement,
des rames, des tances, de l'étain et autres métaux, et. secrètement, des
armes offensives et défensives ainsi que vingt-six grands coffres remplis
de bibles en hébreu pour les Juifs. — Grandes dépenses imposées aux
rois de Portugal par les guerres continuelles qu'ils soutiennent dans leurs
colonies contre les infidèles.
- juin iSfia.
Au dos, alla manu: 7 Jiinii i562. Portugal. The ambassador of
Portugales replication in Frenchc.
I . Le 5 mai i56î, NicliolasTlirockmor-
ton écrivait de Paris à William Cecil :
« Le porteur de cette lettre, J. P.
Damtas, qui était ambassadeur résident du
roi de Portugal en cette Cour et que le
dit roi son maître envoie maintenant auprès
de Sa Majesté la Kcinc... m'a demandé de
le munir d'une lettre à votre adrcss.e, pour
avancer les négociations dont il est chargé,
à cause do la bonne opinion qu'il s'est faite
de la confiance que Sa Majesté la Reine
met en vous. De ce qu'il m'a dit en termes
généraux, je conclus qu'un des objets do
sa mission est d'obtenir que Sa Majesté la
Heine interdise à ses sujets toute naviga-
tion vers les cites du Maroc et d'.Vfrique,
qui no seraient pas moins fréquentées, à ce
qu'il craint, par bs navires île Sa Majesté
la Reine que par les marchands qui trafi-
quent pour leur compte particulier. Et
bien que je sois sur que vous ne lui accor-
derez rien en celte aflairc qui ne soit com-
patible avec l'honneur et le profit de Sa
Majesté la Reine et do son rovaumi- je
vous prie do faire connaître à J. 1'.
Damias que je vous l'ai recommandé dans
ma lettre et que je vous ai demandé do
faire pour lui tout ce que vous pcrniellront
votre honneur et la confiance que Sa Majesté
la Reine met on vous... » Slale Pop . l'or..
Elhabelh. vol. XXXMI, n» /;. — Sur le
différend que cotte question du commerce
sur les côtes d'.Vfrique avait fait naitro
entre l'.Vngleterro et le Portugal, cl qui
devait encore so prolonger durant de*
années, V. infra, p. iiiij. Sommaire.
MÉMOIRE DE JOÀO PEDRO DAMTAS 45
En tête, de la main de Burghley : - Junii lûCa.
L'aiiibassadeur de Portugal, répliquant à la response à luy faicte
par les seigneurs du Conseil de Vostre Majesté, touchant les cinq
points contenus en son premier mémoire', que pour obvier pro-
lixité ne seront par luy plus répétez, sinon en tant que de nécessité
sera contrainct le fere...
Au cinqiesme ", où est dit que Vostre Majesté ne trouve point
raisonnable dcffendre à ses subjcetz les dits voyages, estimant que
tant plus les Crestiens (estant bien reiglez) hanteront parmy les infi-
delles et Sarasins, tant plus la foy crestienne s'augmentera, le dit
ambassadeur respond qu'il est bien marry d'entrer en telz propos,
mais que, puisque on 1 y mest par force, il ne pourra fere aultre-
ment que le debvoird'ung bon ministre, sçavoir est de dire ce qu'il
entend, suppliant très humblement à Vostre Ma" ne le prandre à
mauvaise part^.
Et quant au profict qu'on vcult donner à entendre à Vostre Ma'"
que les dits traficquans pourront fere touchant la foy et religion,
quant ilz hanteroient souvent parmy les infidelles et Sarrazins, il*
désire que Vostre Ma'" sçache maintenant les biens et proflctz que
1. Dans un premier mémoire, en date raie, que la moralité des gens qui vont faire
du ao mai, Damtas alléguait cinq raisons du commerce dans les possessions portu-
pour justifier les prétentions du Portugal gaises est détestable. Il signale les violences
au monopole du commerce en Guinée. qu'ils exercent sur les indigènes. Ce sont
P. R. 0.. State Pap., For., Elizabelh. gens qui n'ont d'autre souci que celui de
vol. XXXVII, n"" 5g et 60: Brilish Muséum, leur profit personnel et qui « ayant faict
Colton Mss. \ero B. I. f. S5. Ces raisons de grans fraiz et dépenses à armer et equi-
avaient été discutées dans une réponse du per les navires en guerre, fault qu'ilz facent
gouvernementanglais endate du3i mai. P. du pire qu'ilz pourront, en allant, en
R. O, Slate Pap.. For., Elhnbeth, vol. séjournant et en retournant, pour pouvoir
XXXVII, n°^ j3. j4, j5 : Brilish Muséum, retirer l'argent y employé par les mar-
Cotton Mss, Xero B. I, f, 8g v". C'est à chauds et gaignereulx-mesmespour depen-
ectte réponse que réplique ici Damtas point dre et pour vivre jusques à fere aultre
par point. voyage, qui ne peult estre selon le vray
2. Les quatre premiirs points ne cnn- cours du traficque et marchandises, sans fere
cernent pas spécialement le Maroc. tort et dhommagc en beaucoup de sortes ».
3. Damias établit ensuite, en thèse gêné- !i. Il: Damlas.
46 7 -"^'^ i5G2
la nation angloise et la françoise et aultres ont faict en Affricque et
en Barbarve, depuvs vingt ans en çà. pour gaignerà cent pour cent
en leurs voyages : ce est d'apporter au Charif, contre les lois divines
et humaines, si grande quantité d'armes offensives et defTensives,
estainet metaulx propre à la fondition de lartillerye, lances, rames,
que les Sarrazins sont à présent niieulx armez, artillcz et monitionnez
que les Crestiens. Dont est advenu que là où la couronne de Por-
tugal, à cause d'estre pour lors les Sarrazins mal armez, mal artillez
et peu instruictzau faict des bastions, avoyt gagné toutes les villes et
citez situées sur la coste de la mer Occean et faict reculer et retirer
les dits Sarrazins tant par dans le pays que les garnisons et chevaulx
letriers des rovs de Portugal couroxent jusques aux portes de la cité
de Marrocos (qui est à vingt-quatre ou vingt-cinq lieues de la mer)
et les Sarrazins du royaulme de Fez ne se tenovent asseurez silz
n'estoyent retirez quinze ou vingt lieues loing des villes et citez
que la Couronne possedoyt, ilz ont après gaigné par armes ou à
faulle de secours la ville etcliasteau Saincte-Croix ' et si grandement
augmenté leurs forces, que non seuUement les subjectz du Uoy son
maislre ne peuent rien gaigner sur les dits Sarrazins. mais ils sont
cruellement assiégez dedans leurs places et forteresses, comme
maintenant le Charif en personne, avec six vingt mil hommes,
lien, il y a bien quatre moys, assiégée la ville de Mazagan '. Dont,
encores que cela soyt ung très beau, joyeulx et honnorable exercice
pour les gentilzhommes portugais, qui prcndeiit plaisir à semblables
choses, toutefoys la dite couronne et le Roy son maistre reçoivent
en cela dhommage et préjudice, tant pour la depence des armées et
secours qu'il y faull envoyer, que principallement pour la mort
diceulx que de nécessité fault qui y meurent en la delTence ; et que
procédant tout cecy de l'ambition des Crestiens, que pour feic
grand gaing en leurs voyages s'oublient de tous les respectz cl
debvoirs de leurs honneurs et consciences louchant le dit port
d'armes, lances, rames, métaux et monitions, les roys de Portugal
et Caslille, comme ceulx au préjudice desquelz ce mallieuircloiiinc
plus qu'à nul aultre prince de la Crestienté. oui lilm jiisic cl
I. Sur la |)ri>f ilr Sanla-()riiz-Jti-Ca|)- a. Sur lo sii(;o <lr Miiziit-aii, V. .îii/ini.
dc-(jiiir (lâ.'ii), V. ji//jra. p. 3, iiolo 3. p. tfi l-1 note i.
MÉMOIIIE OK JOÂ(J l'KDlU) DAMIAS /j'y
légitime cause de estroitemeiit dcITeiidre le dil illicite IrHllcciuc et
rigoureusement cliastier ceulx qui y trouveront aller avec les dilcs
clioses deireiidues tant par les lois divines que Inunaines.
Et que si aulcune personne vouldra dire (|ue les subj(;clz de
Vostre Ma'' ne font pas semblables traficqucs, ny apportent aus
dits Sarrazms semblables choses, il n'alléguera point les exemples
de long temps, mais de bien près, qui est d'une navire qu'a party
au moys de septembre dernier passé, pourallcr au port de Larache.
chargé publiquement de rames, lances, estain, et aultres melaux,
et en secret daulcunes armes olTensives et défensives, et. (|Mi pni
est, avec vingt six grans cosfres et babutz, Ions plains de bibles
et aultres livres en langue ebréc pour les .luil'z de ces contrées de
par dcUà ; lesquelz ' ont faict vcnii' icy le Cappitaine Melchior " et
aultre Grestien nouveau ^ nommé Louys Rodrigclz, mais ont esté
au dit navire chargé par les marcbans anglois. Et puisque les ungs
pourvoyent aux Sarrasins d'armes, monitions et métaux, et les
aultres aux Juifz de livres pour judaïscr, estant si estroictement
deflendu et ayant les princes susdits mys sur cela la meilleure
garde et cure quilz peuvent ', ne fault point penser ny croyre qu'il
soyt expédient j5oui- le bien publique de la Creslienlé, ny de la reli-
gion, donner liberté et abandonner le passaige, le traficque et la
conversation à tout le monde, en nul temps ne saisons qui soyt,
d'aultant plus en cestuy-cy. auquel, pour noz grans péchés, Dieu
consent ou permet (|u en toute la Crestienté soyt divisions d'opi-
nions, en peu ou en tro[). non tant seullement de royaulme à
royaulme, de cité à cité, du prince au subject, du voisin au voisin,
mais de frère à frère, de père à fdz, du mary à la femme, et jusqucs
au dedans les esprilz d aulcunes personnes, (pii tantosi tiennent
1. Lesqueh. c'ost-à-dirp : lesquels hililns jjarti pour Laraclio, au mois de sc^ploinljrc
el autres livres... i5Gi, ail été frété par eux d'aprùs ses ren-
2. Le capitaine Melchior Vaczd'Azevedo. seignements et ses avis et que lui-même
On a vu ci-dcssiis (pp. 27-87) les propo- ait conduit ce navire au Maroc.
sitions que ce personnage était allé faire à 3. L'origine jui\i; de Melchior Vaez
Londres, au mois d'août i56i, et que le d'Azevedo cl de Luis Rodriguez explique
lord maire avait écartées (V. supra. Doc. le commerce de hibles signalé par Damtas.
XX, p. Sg). Il se peut que ce personnage 4- Sur l'interdiction faite aux Chrétiens
ait été mieui accueilli par Ceci] el Clinton de procurer aux Juifs des livres saints en
(V. supra, p. 35, note Ij, que le iia\ire hébreu. Cf. 1" Série, France, t. I, p. 82.
une chose, tanlost une aultre. et aultres foys rien, sinon purement
athéistes.
Et pour respondre à cinq objections qu'aucunes personnes
veuillent fere sur les matières susdites ' :
A la tierce" dit le dit ambassadeur que les roys de Portugal en
ont justement réservé ce quilz reservent maintenant pour ayder à
souslenir les grans IVaiz et deppenses des guerres qu'ilz ont tousjours
contre les infidelles, et tesmoing de cela est le Chaiif avec six vingt
mille personnes tient maintenant assiégée la ville de Mazagan au
secours de laquelle, et en aultres semblables sièges, il fault fere
bien grandes dépenses '. Oultre que pour l'ordinaire le Roy son
seigneur paye tous les mois quinze mille payez vives, sans les fraiz
des navires et monitions *.
Le dit ambassadeur supplye très humblement à Vostre Majesté
et pryc très afTectuesement aux seigneurs de vostre Conseil ne
1 . Damlas, ayant réfute' le mémoire du
3i mai, passe à la discussion de cinq autres
objections que certains ont faites à la (lièsc
qu'il soutient.
2. Auï termes de la troisième objection,
les rois de Portugal agissaient contre toute
justice en se réservant pour eus seuls cer-
tains territoires.
3. Dans une description du Portugal
écrite par Jolin Rcynier pour la reine Eli-
sabeth postéricuremonl à la réunion de ce
pays à l'Espagne, il est dit, au sujet de
Ceuta, Tanger et Mazagan, que l'on con-
serve ces places « comme les clefs de l'Es-
pagne et du Maroc, et aussi de toute
l'Afrique et de l'Europe », que leur
défense et leur entretien nécessitent d'é-
normes dépenses, bien supérieures aux
revenus qu'elles proiiirenl l',,,lli,ii Mss.
.\ero li. I. f. ■j.'if, i".
t\. Cette réplique de Damtas fui suivie
d'une nouvelle réponse, en daledu i5 juin,
dans laquelle la reine Elisabeth repoussait
énergiquemcnt l'accusation portée contre
ses sujets de vendre des armes aux infidèles
et se déclarait pri>te à sévir au cas où l'am-
bassadeur lui fournirait des preuves. Si les
Anglais se rendaient aux cotes africaines
avec des armes, ce n'était pas pour les ven-
dre, mais pour se défendre eux-niéraes
contre toute attaque éventuelle. Au sujet
des bibles en hébreu, la Reine se demandait
comment ses sujets avaient pu s'en procurer
un si grand nombre, alors qu'on en
trouve si peu dans son royaume, quand on
en clierclic. Elle ne comprenait pas. d'ail-
leurs, pourquoi l'on ne devrait pas vendre
des bibles aux .luif>. aux Sarrasins, ou sk
toute autre nation, puisqu'i-lles renfer-
ment le» vrais coniniandenii'nts de l>ieu.
MÉMOIRE DE ,IOÀO TEDRO UAMTAS ^9
praiulrc à Ini^u^aiso part (ju'il ay dit librement son advis... Il fera,
en toutes choses licites, pour le service de Vostre Ma'°, la suppliant
très humblement luy donner, en ce qu'il requiert, occasion et
contentement pour de plus en plus eslre obligé à louer voz grandes
virlus.
Public Record OJJice. — Slale Papers, Foreign,
AXA Vin, II" 113. — OrifjinaV.
Elizabeth. vol.
P. R. U.. State Pnp.. For.. Elizabeth. vol.
XXXVIll. n'» i3l!. i3j, et British M:iseum.
Cotton Mss, iVero B. I. f. loo. Celte ques-
tion des armes et des bibles vendues aux
infidèles est sèchement écartée du débat
comme accessoire dans une dernière réph-
que de Damtas, datée du 19 juin. L'ambas-
sadeur fait observer « qu'il n'est point venu
ici pour entrer en procès contre ceulx qui
ont chargé les articles rames et lances,
pour les aller vendre au Charif, ni moins
pour disputer s'il est raisonnable, ou non,
que les Crestiens apportent des bibles aux
Juifs qui sont en Barbarie, mais pour fero
seulement les remonstrances qu'il a faictes
à Vrc Ma''' et s'en retourner incontinent à
son ambassade à la cour de France. Et dit
que les 3O coffres de bibles et livres qu'on
a ici chargés ont esté apportés de Flandres
et non pas faicts ni imprimés ici ».
P. R. 0.. Stnte Pup.. For.. Elizabeth. vol.
XXXV III. n» /5.yet Brilish Muséum, Cotton
Mss. Xero B. I. f- io5. — Cette réplique
de Damtas semble avoir clos les négocia-
tions. Toujours est-il qu'elles n'aboutirent
à aucun résultat.
I. On trouve, dans le même volume
(h° 112') et au British Muséum (Cotton
.Mss. Nero B. 1. Jf. gi-gg) un résumé on
anglais du présent Document.
Df CaSTLIE'..
VU.
2/i
i5C)2
XXIII
LETTRE DE THOMAS CHALONER A ELISABETH
Les Maures, qui assiégeaient Tanger et Mazagan, ont été repousses par les
Portugais avec de grandes pertes.
[Madrid], i/j juin i5G'j.
Au dos: M[inule]. To llic Queens Ma"^ 2/1 June 1062. Sent by
Slephen Bexon, by the waye of Bilbao.
Please it your Ma'"', — Sins the depeache of my laslc lelters to
the satne by my seivaunt Henry Kinge', the occurrciiles nf tjiis
Goorte bave in a nianner consisled after oonn sorte
The Mores of ihe Sherilla' and of Kiesse, whiche had beseged
iho two townes of ihe Klng of Porllnghall", havebeenrepulscdwilhe
grêle slaugb 1er and lusse of ihcirc mcn.
Public Record Office. — Slatc Papers, Forei</n. Elizaheth. roi.
X.\ \ \ ■///. n" I7'i. — Min ute ' .
I. V. supra. Doc. \XI, p. 4i. 3. Tanger et Mazagan. V. supra, p. JJq
a. Il faut, sans doute, entendre: les et notes i ol ï, p. 46.
Maures du Cliérif, c'est-à-dire : les Maures /j. Un extrait do la présente lettre se
de Merrakecli, résidence habituelle des trouve au Britisli Muséum, Colton Mss,
cliérifs saadiens. Vespasian C. VU.f.aCn.
i)i;i i.Ai'.Ariiis
■linr i.ri'.iN i;t nusTAcnr; tiiiîvachk
XXIV
DÉCLARATION DE PIERUE LUBIN ET EUSTACHE TREVACHE
Une cargaison de sucre (la Maroc leur a été prise dans le porl du Havre
et transportée en Amjleterre.
S. 1. [Fin de i563']
Au dos: Remoiislrance de Pierre Lubin et Euslace Travachio^
marchans de Uoan, touchant l'arrest d'une certaine quantité de
sugre enter les mains d'un des serviteurs de monsieur le Visdame
de Chartres \
Pierre Lubin el Euslace Travachio, qui puis nagueres ont faict
arrester icy ■' , jjar l'aulhorité et ordre de la court de l' Admirante, une
certaine quantité de sugre, marquée de la marque mise icy en
margue, sont marchans francoys demourans à Uoan, el qui ont de
I. V. infra. p. Sa et note i.
a. Euslache Trevache, mentionné ci-
dessous dans une pétition do trafiquants
anglais (V. infra. à l'année i58y), est l'un
des signataires d'un acte d'association entre
marchands de Rouen pour le commerce au
Maroc, en date du i'^'' octobre 1570. V.
France, t. I, p. 3o3. Un acte du Conseil
privé du 9 mai 1578 permet à deux navires
français revenant du Maroc et appartenant
à Eustache Trevache et Adrien Le Seigneur,
marchands de Rouen, l'entrée dans les ports
d'Angleterre et la vente de leurs marchan-
dises, après acquittement dos droits de
douane. Les autorités maritimes devront
leur procurer, s'ils en font la demande.
des pilotes anglais à des prix raisonnables.
Dase.nt, Acts <rf the Prier Council of
Eiujlaiul. New Séries, vol VIII. p. 10^.
Trevache figure encore en iSg^-L^gâ, avec
d'autres bourgeois de Rouen, comme ayant
prêté de l'argent au roi de France. Arch.
dép. de la Seine -Inférieure, Série C. /2.Î.Ï.
3. Jean de Ferrières, seigneur de Mali-
gny, vidame de Chartres, qui négocia et
signa le Iraité conclu à Hampton Court
(20 septembre ij6j) entre les Anglais et
les Huguenots.
4, hy : en Angleterre. Pierre Lubin et
Euslache Trevache avaient obtenu de l'Ami-
rauté anglaise la saisie des caisses de sucre
dont ils revendiquaient la propriété.
52
i5G2
tous leurs cueurs porté favor aux affaires de monsieur le prince de
Condé et .suivy sa partie et qui, quand Roan fut assiégé et prins.
ilz y furent griefvement blessez, en sorte qu'ilz se trœuvent encores
à présent en dangier de mort '.
Ils eurent, dedans un navire venu de Barbarye jusques à la rade
de Havre de Grâce, le nombre de cl casses de sugre et autres mar-
chandises. Et ainsi estant ledit navire saufvement ancré là. les fac-
teurs de ses marchans se sont allés à Roan devers leurs maistres,
pour leur monstrer leurs bons succès et heureuse retour.
Mais V estant une fois entrés, on ne les voulut souffrir de se partir.
Et ainsi, pendant ce, ledit navire a esté pillé et lesdits sugres prins
et desrobés hors, dont une partie a esté porté à Londres, et une
grande quantité à Ilampton et autres places en ce royaume.
Public Record Office. — Slale Papers. Foreign. Eli:abelli. col. XI A II .
n" 110(1. — Oritjiiuil-.
1 . Les catholiqurs avaient enlevr Rouen
ain Huguenots le 20 octobre i56j.
2. Cet original est accompagné (n° //07)
(l'une traduction en anglais, laquelle est
suivie (h° iioS) d'une Responce à la re-
monstrance de Pierre Lubin et Euslace Tra-
vachio. Il est faux, disent les auteurs de
cette réponse, qu'on ait « desrobé » au
Havre à Pierre Lubin et Eustacbe Trevaclie
les iDo caisses de sucre et autres marclian-
discs qui ont été apportées en Angleterre.
C'est conformément à un contrat passé au
Havre que les dites marcbandises ont été
amenées en Angleterre pour) être vendues.
Le contrat qui est invoqué ici contenait
peut-être une clause semblable à celle que
l'on trouve dans l'acte d'association du i"
octobre i5'jo et qui confère à l'un des
associés, Barlbélenn Halle, la missinn de
faire décharger les marcliandises arrivant
du Maroc « et icelUs recepvoir et en faire
la vente au proufTit de ladicte compaignie,
parce que, de ce qui sera vendu en détail
par ledict Halle, il ne sera tenu d'en tenir
n'y rendre compte, synon que au prix de
ce que auront esté vendues les casses
entières, et du tout sera tenu ledict Hallev
en donner compte quand requis en sera ».
France, t. t. p. .3o6. Les auteurs de la
réponse demandent que la reine d'Angle-
terre renvoie l'alTaire devant les juges du
Havre et qu'elle contraigne P. Lubin et E.
Trevache à signer leur Remonslrance à
telle fin qu'ils puissent poursuivre ces deux
personnages en réparation du préjudice
causé à leur honneur par l'accusation de
« larcin » portée contre eux dans la dite
Remonslrance.
LETTRE DE ROBEKT CULLEN A THOMAS CH.VLO.N'ER
53
XXV
LETTRE DE ROBERT CULLEN A THOMAS CHALONER
Lajlolte esparjnole attend à Malar/a l'ordre de se diriger contre le Pehon
de Vêlez.
Malaga, 30 juillet i563.
Audos : Al illuslrissimo seûor el senor Tomaso Cliallenger, ambas-
sador de lareynade Ingalaterra, en Madrid. — El porto uno real.
Alla manu: 20 July i563. From Robert Colen, from Malaga.
Right honorable and singular goode Lorde,
My bounden dutie most humblie remembride, — It maye please
your Lordeshippe to understande ihat, accordinge to my duelie,
I bave written unlo your Lordeshippe from tyme to tyme. And
my last I wrote from Cartagena, wherein I advysed your Lorde-
shippe oftlie socurre ofOran', witli tbe Sa gallis ; sins whicb tyme
be comed the gallis of Malta, tbe gallis of thc S'" of Genoa, the
Duke of Savoia, and other gallis newe made in Barsalone : so that
we are in ail 5o^, and remayne hère in Mallaga, takinge in of
vittails and necessarie monicions, and onelie tarie for orders to goo
into Barberia lo take Pinion'; whicb is a stronge fortresse, and
I. Sur l'échec subi par Hassan, pacha suivaient la llolte, sans savoir où elle se
d'Alger, qui, pour s'emparer d'Oran, était rendait ». B. Collaços, f. 58.
venu attaquer Mers el-Kebir, V. 1" Série, 3. Sur le Penon de Vêlez et sur les im-
France, t. I, p. îio, note 5. menses dommages causés par ce repaire
3. Outre les cinquante galères, il y avait de pirates, V. i" Série, France, t. I,
K un grand nombre de petits navires, qui pp. 243, 2^4 ; Espagne, passiiii.
5^ 20 JUILLET 1 ."163
will cosle manie a manns lyffe. I prae God sende us victorie and
well to torne.
And thus owre Lorde préserve your Lordeshippe with encrease
of prosperitie in the fortune of Genoa '.
In Mallaga, the 20"" of Julie i563.
Your Lordeshippes servaunte most bownden,
Signé: Robert Cullen.
Public Record Office. — Stale Papers, Foreitjn, Eli:abeth. vol. LXl.
n" 950. — Orujinal.
I. Ce souhait rn faveur de G^ncs peut était cmbarqu;' à boni <rmie des galères do
s'expliquer en supposant que Robert Cullcii Gênes mentionnées à la page précédente.
LETTRE DE KOBEKT CLLLE.N A THOMAS CHAMBERLAIN 55
XXVI
LETTRE DE ROBERT CULLEN A THOMAS CHAMBERLAIN '
Robert Cullen raconte l'échec des Espagnols devant le Penon de Vêlez. —
Partie de Malaga te 22 juillet, lajiotle est rejointe par le gouverneur
de Melilla et arrive en vue du Pehon le mercredi 28. — Les habitants
de Vêlez s'enfuient dans les montagnes. — Les troupes, fortes de 4 000
hommes, débarijuent à deux lieues du Pehon et marchent sur Vêlez, qu'elles
trouvent abandonnée. — 3oo Espagnols, laissés pour la garde au lieu du
débarquement, sont surpris et défaits par une soixantaine de Maures. —
Deux compagnies, renvoyées de Vêlez vers les galères, sont également
attaquées et mises en fuite. — Le Pehon, qui est un ilôt rocheux situé en
J'ace de Vêlez, ne renfermait pas plus de 4 canons et 5o hommes. —
Le second jour, les Maures commencent à se rassembler sur les monta-
gnes. — Le vendredi, le général espagnol fait venir les galères et rem-
barquer ses troupes. — La flotte rentre à Malaga le 2 août. — Les
Espagnols ont perdu 3oo hommes, tant tués que blessés, et les Maures
moins de 5o.
Malaga, 6 août i563.
Au dos: Al illustrissimo senor el senor Tomas Chamberlen,
ambaxador délia reyna de Ingalaterra. en Madrid.
A /îV/ mana; To Sir Thomas Chamblaine, ambassador in Spaigne.
6 August io63.
Right honorable my singular goode Lorde,
My bounden dutie most humblie remembrid, — It maie please
your Lordeshippe to underslande that for because Don Francisco", at
I . Sir Thomas Chamberlain fut chargé comme ambassadeur résident,
plusieurs fois de missions à Madrid durant 2. D. Francisco de Mendoza. V. France,
le temps où Thomas Ghaloner s'y trouvait t. (, p. î^'ii note 4-
56 6 AOUT i563
thc departiire of tlie ôogallis lowards Piiiiori, was sicke. lemavned
behindein Mallaga. and Don Sanchia de Leva went in his place as a
generall.
We departed from Mallaga thc aa"'' of Julie', and flie next daie
after came to a litle isle. i5 lègues of from Mallaga, called Disar-
bolata" . From thence \vas sent 3 frigaltes to Melilia to bringe the
iïovernor, with 6o sodiars with him ; who was fi daies cominge ;
whobeingcomed, the next daie afterward departed. And uppon the
Wedensdaie, !i houres before daie, which was the 28"' of Julie,
we passed before Pinion. not knowinge where we were. and passed
it about 3 or /i leagues ; and at our retorne it was lyght daie. and
were discouvered ; and being discouvered, ail the Mores and Jues
lefle the towne^ and ronne up upon the hills. So we passed Pinion
a leagues, where sodenlye we landed' to the nombre of ^ooo men,
and by and bv putt in ordre and marched towards the lowne of Vehs,
which is counted to be 7 miles ofT; ail drie hills wilhoul a sopp of
water. We arryvedal Velis about the midle of the daie. and founde
no bodye therein, and began the spoyle, which was small worlhe ;
for ther was neilhcr Mores, nor money, but butter and honnie,
corne, liens, and vclc, and beire, and a greate nombre of good
skynncs, with moche allum.
At the place wher we dlsbarked. ihor was lofte for guarde 3oo
men w ith a captcine : and we beingc marched up upon thc hills forlhe
of sight, ther came an imbuscade of Mores, who was not passed a
5o footmen and upon the nombre of 10 horsemen, and made our
valiant 3oo Spaniards liée, and killed to the nombic of 1^0. They
loke nol a man of ihem alivc, but cuit them iii a liiiii(lrcd peeces.
And the capteyne of them was one of the first liial ranne awaye,
and lost his banner and swordc : for which cause ihe generall by
I. Sur celle expéililion, V. ;■■'' Série. (. l/ile d'Alboran.
France, l. I, pp. 2lili-iffj. — Dans une 3. La ville de Vclez (en arabe hadiis),
lettre à Elisabeth du i4 août, Thomas sitiico sur la côte et domim'e par l'ilot du
Cbaloner écrivait que les galères espagnoles l'enon. (î'était une .station do commerce
étaient revenues do leur expédition contre importante ; on la considérait comme le
le Pcfion de Velcz, après avoir essuyé dos port do Kez sur la Méditerranée,
pertes, et que la conduite du général était /i. Les troupes débarquèrent dans la
critiquée. P. n. lt..Sl. Pap..For.. Eli:.. pelile rade d'KI-Kalan f \lcala> >iluée ii
vnl. l.Ml. n" IOJ1. iiruximilé il \\ l'ouest île Volez.
LETTRE DE ROBERT CULLEN A THOMAS CHAMBERLAIN '■^'1
and bv dismissed him of his companie to his great dislionour and
shame, and ail Spaniards'.
The same night, for bicause the gallis was lefte without men, was
sent back frome Velis 2 companies ; which being arry ved nye unto
the gallis, the Mores came upon thcm and made them flee awaie,
into the sea. to the gallis, caslinge ther armor awaie to ronne more
faster. Ther was slavne and hiute to the nombre of 3o.
Your Lordeshippe shall understande that Pinion is a liie rock in
the sea, which is an isle and standes before Velis ", which maye
shoote into ail places of the towne. It is not stronge, and they had
not passinge 4 peces of artillerie within it, and .ôo men. We thought
verelie we shall hâve gone upon it straight waie, and loked hourely
when thev Avolde bringe tlie cannons alande to beat ils wall. The
seconde daie, the Mores beganne to gather themselves upon the
monteyns ; who made a greal shooe. And owre generall with
master of the camp, seinge them, were AvonderfuUy afraide, and
went no more about to take Pinion, but studied and conselled how
they might imbark the sodyars. For back we coulde nôt retorne,
for that the Mores had taken the passe where wc came aland upon.
Tlic Fridaie in the mornvng. ther was conied up upon the liills
to the nombre of 8 thousande Mores, footemen and horsemen ;
who the gênerai by and by caused parte of the gallis to corne and
shote at Pinion, and imbarked the horsemen and the sodyers
boyes. And at night ail tlie gallis came and shotle ofiT at Pinion : and
so imbarked ail the sodyars, and came oure waie wilh greatc shame
and dishonour. My Lorde, the Spaniards be but bravcrs, for in
effect they are but verie cowards. Hère in Mallaga we arryved, the
2 of Augoste, and doeth remayne for the Kings commandement.
Ther was kylled and hurte to the nombre of 3oo, and not 5o
Mores. Don Francisco is dead, and the noyse is hère that John
Andréa ' caused him to be poysoncd with a bancket wliich John
Andréas brother made him. Your Lordsliippe iher shall under-
stande more larcjelie of the malter.
I. Sur cet épisode, V. Franrr. (. 1, p. du temps, France, t. I, p. 367.
ilil. note I. 3. John Andréa: Jean André Doria
3. V. un fac-similé d'après une gravure petit neveu d'.\ndré Doria.
58 () AOUT 1 5()3
I shall desvre your Lordesliippe to pardon my rude writtinge
and accept my good will. And ihus oure Lorde préserve you.
In Mallaga, the 6"' of Augoste i563.
Vour Lordshippes most bounden servant.
Signé: R[oberl Cullen]'.
Public Record Office. — Slate Papers, Foreign, Elizabelh, vol. LA'//,
n" WOi. — Original.
I. Manuscrit déchiré.
LETTRE DE THOMAS CHALONEK A ÉLISAliETH 59
XXVII
LETTRE DE THOMAS CIIALONER \ ELISABETH
(Extrait)
On croit que l'entreprise que préparent secrètement les Espa-jnnls est
diriijée contre Boucpe ou le Pehon de Vêle:.
Madrid, 9 juin l56/i.
Au dos: To tlie Quenis Majestie. — Alin manu: Tlic lasl letter
ix or xv° Junii iBG/j. — g June i5fi4.
Please it your Ma"% — Yesterday being Sonday, al iiij°^ of ihe
dock afternone, I had audience at the King Catholyke.
The Turke, by the last letters from Constantinople, Avas remo-
ved to Andrinople on huntlng, not arming forth for this yeare
any of hls owne gallees. Which understood by theis men hath
been occacion that, syns Marche last, they hâve concluded apon
some exployte by see kept very secrète, and neverthelesse amonges
spéculatives in this court supposed certenly it shalbe agaynst
summe pece in Barbery, either Bugia or (as most suppose) the
Pennon de Vêlez'. Their nomber shalbe a xm' or thereabowtes, viz.
iij m' Almaynes, iij m' Italiens, iiij m' Spanniardes.
, Préoccupé des préparatifs de l'Es- vol. LXM. n" 35 j. - Sur ces mêmes
pagne, Chaloner avait écrit, le .6 mai, à préparatifs, dont le but fut tenu caché
divers Anglais résidant en ce pays, pour par Philippe II jusqu'à la dernière heure,
savoir quelle en était l'importance et contre V. France, t. I, pp. ^^S-aSg, les lettres de
qui ils étaient dirigés. St. Pap..For., Eliz.. l'ambassadeur de France, Sainl-Sulpice.
6o 9 JUIN i564
Besecliing the lyving God in ail heallh, wealth. and prospérité to
mayntayne your Ma'"' loyall persone.
F"rom Madrid, this Frydaye night, the ix"' of June i56/l.
Your Ma"" mosl humble subject and bovvnden servaunt,
Signé : Thomas Chaloner.
Posl-scripliim :
Publie Record O/Jiee. — State Papers, Foreign, Eiizabeth, vol. LXXII,
n" 386. — Original.
RELATION DE PEDRO VENEGAS DE COHDOItA Gl
XWIII
RELATION' DE PEDRO VENEGAS DE CORDOBA -
Un marabout, qui était arrivé récemment chez les Maures du voisinarje,
se faisait fort de prendre Melilla sans coup férir, par ses enchantements.
— Une première attaque ayant échcnié par un straliKjème du (jouverneur,
le marabout est sur le point d'être massacré par les Maures. — //
recouvre sa popularité. — Le Cliérif alarmé aurait songé un instant à
marcher contre lui. — Le gouverneur s'emploie à confirmer ce mara-
bout et ses disciples dans leur croyance à l'efficacité de ses enchantements .
— Les Maures procèdent sous sa conduite et celle du caïd Abou Beker
à une nouvelle attaque de Melilla. — Attirés dans un piège par le
gouverneur, ils sont, en très ijrand nombre, massacrés ou faits prison-
niers.
Melilla. a3 juin i564
En tête: Sucesos de Melilla, 28 de Junio \7)C>'\.
La relacioii que digo en mi caria que devo liazer a \ . E. de lo que
en esta frontcra a acaecido es esla,
En Melilla a 23 de Junio i5(j4 ^
A les i5 dias desle mes de Abril pasado. vino a correr este
I . Un récit de ceUe tontalivo da Mauros le mi^me niaraboul, il mot aussi en évidence
contre Melilla, suivant fidèlement la pré- celle des Espagnols qui acceptèrent trop
sente relation, se trouve dans Cabrera, Lib. facilement des détails invraisemblables.
M, cap. XXVI. Cf. également Baltasar 2. Il était gouverneur de Melilla depuis
DE CoLLAÇos, ff. 107-109. — Si Ce docu- i56i.
ment témoigne de l'inépuisable crédulité 3. C'est par erreur que Cabrera place
des Maures, mystifiés deux fois de suite par cet événement en i565. Cette date figure
fia 33 jiiN i56i
cainpo el alcavde de Votoya ' cou poca cavalleria: digo poca para la
que otras veses siiele traer. Salicndo \o al campo aqiiclla mafiana.
tuve sentimiento de su emboscada, y ordene, como suelo, a los
escuderos que esluviesen acojidos en cierta parte y no se desman-
dasen quando los Moros soltasen, aunque pareciesen pocos, y lo
inesmo hiciesen 200 soldados, que estaban en una irincliera de la
vega, donde de hordinario se ponen cada dia quandu se liaze el
alajo. Y con cinco de a cavallo me puse encima de un pueslo de
adonde podia ver nuestras alalayas y si algunos de estotros se des-
lioidenarian, y lauibieii, quando los Moros sollasen, reconocer los
que eran y la deniosiracion con que entrarian, por si fuesen pocos.
como suelen venir algunas vezes, solo por Iravarse y malar algun
alajador y volverse sin parar aca adelante a escaramuzar, y nos
diesen lugar aquel dia a alargarnos en el campo y ricojer lefia y
olras cosas necesarias. Que, en la verdad, los Moros (|ue conlralan
con esla fronlera son ya lan plalicos en nueslro govicrnoy liordon,
que, mas vezes con pocos, olras con muchos Moros, liacen demos-
Iraciones que no se pucde cntender los que son, si no se liene aviso
parlicular de ello por espia. Y en el campo es engaùoso, por scr
tierra muy doblada, nocnniplo alargarnos, si no es congran tienlo.
\ asi acoslumbrado lengoporcosa mas segurael recojtrmp, quando
cllos me vienen a buscar, y no consicnto escaramuça auni|ue sea
en esta vega debajo de nuestra artilleriay arcabuzeria, si no es muy
pocas vezes, y estas reconociendo alguna buena ocasion ; que estas
lo hago forçado, porque los Moros son de qualidad que, (piando
nos alargarnos lemen, y (|uando recogimonos demasiadanienlc,
pretenden no dcjarnos salir por las puerlas a rccojer cosa ninguna ".
En esta plaza, es mas forzoso (|uc en otras salir de bordenario catia
dia a hazer el atajo, que es una peligrosa subjecion.
Una parte de los Moros salieron de su emboscada. la vnella de
nosotros, y, estando yo a la mira, vide un cscudero que eslaba en
en marge du chapitre xxvi iiillliilc : j. Les capllainos de Mclllln no ccssaienl
Suceso notable al alcaide de Melillu con los d'exposer la sitcialion précaire dans laqiicllr
Moros de su fronlera. . se trouvait colle fronlera dont la garnison
I. Voloya. la tribu des Rokkoya \y>- ,Hail oMigée de prendre lis armes p.Mir
C'est sur son territoire que si' trouve la escorter les corvées d'i>au cl de bois. V.
ville de Vêlez (ISadis). |i-< Série. Kspagne. 1.1, p.isiini.
RELATION DE PEDRO VENEGAS DE CORDOBA (i.'"?
atalaya que se tardava mucho en recojer y venir, esperando a lus
Moros mas de lo que yo quisiera. Sali a dalle socorro, y, haciendo
detener los Mores un poco, lo recogi. En estos cavallos venia el
proprio alcayde moro ; y, como me vio con pocos, cargo con los
suyos. Venimos metiendole en nuestra arcabuzeria y cavalleria, que
estavan encubiertos, como lie dicbo. ^ , Uegando a una bereda
eslrecha, cayo el diclio alcayde y su cavallo junlamenle. Kn este
punto, soltaron los otros de su emboscada. ^ , como los vide de
lejos, y no salir olros de olras partes, y cstar cerca el rio y sus
pasadas angostas, aprovechandome de la ocasion, revolvi sobre
a(juellos pocos y el alcayde, que yva huyendo a pie. Y no oyeron
nueslros escuderos la voz que enfonces les di de que le rasen hasta
las pasadas anles que los otros Moros llegasen. ^ asi, aunque les
deje alras a el alcayde que lo niatascn o prendiesen, por seguir a
los de a cavallo que lo yvan amparando, huyendo, como recono-
cieron que no ténia comigo mas de cinco de a cavallo, cobraron
animo ; y de la pelea sali herido de una lançada en la picriia
derecha. \ todabia se tuvo tan buena orden que. sin abeiiturar
otra cosa, dejaron los Moros el campo con dano. \ de nueslra parte
no liuvo olro, sino esto v mi cavallo y otro de un escudero lieridos.
Y del mio, puesto que sea de poca importancia, doy quenla por
que, si se dijere que los Moros me hirieron peleando, sepa V. E.
de que manera.
Ocho dias despues de esto, que fue viernes, a los 31 dias del
dicho mes de Abril. vino un Moro espia a dar un aviso, como a
estos pueblos de Moros cerca de aqui, avia llegado, très dias o quatro
havia, un nioravito, grande hombre, con ciertos Moros lelrados que
traya consigo, publicando que venia a tomara Melilla. que los que
lo quisiesen seguir se recojiesen y viniesen con el a ballarse en la
empresa, y que ya ténia para ello mucha gente. Preguntado que
como decia que la havia de tomar, si era hombre que lo embiaria
algun rey o principe a ordenar cosas, entretanlo que cl llegaria con
su exercito, dijo que no, que no era, sigun las gentes entendian,
sino encantador que, por arte de encantamientos y hechizerias,
pensaria tomalla. \ para ello decia que enfriaria nuestro fuego,
que no emprendiese en la polvora. para que artilleria y arcabuzeria
no le pudiese hacer mal : } las ballestas y todas otras armas en-
6^ aS JUIN i56^
cantaria. que nolos hiriesen : y a todos los Chrislianos liaria estar
atonitos y modorros, que no acertasen a governarse en cosa iiin-
guna : y abriria las puertas y abajaria las puentes desta fortaleza ; y
que los Moros que havian de venir con el a este efecto, havian de
venir todos a pie y sin armas de tiro, y ninguno havia de bablar
otra cosa mas que venir diciendo : « ; Ala ! Ala ! Ala ! Dios te oyga
Adi Mahamete Bu Balac ! » que asi es el nombre del dicho mora-
blto'. Yo quede admirado de semejante aviso, y, dandole poco
crédite, hice muclias preguntas a la espia, el quai, certificandomelo
mucho, dijo que luego otro dia. sabado, bavian de venir, porque
este dia de sabado. en la iiora de mediodia abajo, decia el muravito
que era apropiado y sefialado para su el'ecto. ^ , entre olras cosas,
me dijo que negava la ley de Maboma. diciendo a los Moros qtje
ninguno biciese caso del para creello, sino en un solo Dios, que,
de la demas, era burla. A que asi solo el nombre de aquel liavia de
sersu apellido aquel dia. por lo quai decia ya toda la mucbedumbre
que se juntaria dandt)[e credito, que este no podia ser, sino cosa
cnibiada de Dios. o que sin falta era el Antecbrislo. que llaman
elles el Fatimi", o mensajero del. ^ , dicbo esto, el Moro espia se
quedo aqui comigo, aunque con temor de que bavian de tomar a
Melilla, y ballarlo dentro.
\o. aunque burlandunie del négocie, corne conesce a les Mores
ser tan faciles en créer cerne le fueron en las creiilcas de su scia,
queriende antes prévenir que ser prevenido, bize llamar tedos les
olTicialesque sirvenaquia SuMag*", asi engucrra, comoenbazienda.
y a los liombres viejos plalicos en esta frontera, y dizeles el avisn
que lenia ; y determinose entre nosotres que se pusiese un rastille
que cayese y cerrase de gelpe. en la [)uerla de la villa vicja, (|uc
I. Adi Maliamete fia Balne; Ado Malia- l'anlëclirist (Ed-Dcddjal) qui clicrcliera h
met Uiilialat (Cabrera); Sidi Maamel bon induire l'Iiumanitû en erreur. Sur celle
Açus (GoLi.Aços, f. 107 v"). croyance csclinlulogiqiie dos musulmans,
3. £/-y^a/imi. C'esl le nom (|ui est donné Cf. Ibn Kuaidoun, Prolégomènes \\, \)[).
Iiarfois au Maliili pour rappeler (pi'il doit i58 el ss. do la traduction de M. i>k
•Ntrc de la descendance de Kalma. On sait Slasf; II. uk Ca.striks, Apologie de
qui' ce personnage mystérieux doit paraître ilslam par Moulay hmaïl. p. 7(), noie 2 cl
avant la eousomm.-ilion des siècles pour Taire p. 80, note 1. — Tout marabout qui
triomplier l'Islam. Il ne faut pas confondre surgit passe nolens rolena pour lo M:duli, le
cet apôtre de la vérité avec son adversaire Kalimi.
RELATION DE PEDRO VENEGAS DE CORDOBA 65
sale al campo. Que esta villa vieja es un eercado que solia ser po-
blacion desta ciudad, antes que el Emperador, nueslro seûor, de
gloriosa memoria, la niandase fortificar, y quedo alajada fuera de
la fortaleza, con un foso que atraviesa de mar a mar. \ , aunque
liene pueslas sus puerlas alla fuera debajo de uua lorre, como es
cosa que no se guarda de noche, enlravan los Moros en ella a Ue-
varse el ganado, quando lo dejavan alli, y olras cosas. \ a esta
causa yo la hize cercar, despues que vine, de tapieria'. ^ que
dentro desta pueiia y rastlUo se dejasen entrai" una parte de Moros,
y, para los que quedasen dentro y fuera estuviese en orden toda el
artilleria y tiradores y muchos fuegos artificiales en las torres ; y
alguna gente, laque era mcnestcr, dentro del diclio eercado escon-
dida, para que matasen a los Moros que quedasen atajados. ^ , por
eslar yo en la cama, malo de mi herida, y entrar en el dia septeno
délia, rogue y encargue muclio a todos los olEciales se pusiese todo
en orden. Y, por ser el termino tan brève, parece ser que no pudo
hacerse el rastillo que les deci, sino ponerse en su lugar unos
tapiales de madera. Despues desto, por confirmar la apariencia
del artilleria y liros y gente, con lo que la espia me havia dicho
que decia el Moravito que liavia de enfriar el fuego y encan lallo
todo, di orden al condestable de la artilleria que tuviese las piezas
cerradas sobre el caiïo, para que no disparase mas de aquel bumo,
quando los Moros llegasen cerca. Y hordene que, quando los Moros
pasasen por entre las torres de fuera, no les tirasen ni pareciesen
ningun bombre en ellas, y que aquella puerta del campo de la
villa vieja se abriese quando los Moros llegasen acerca délia, para
que creyesen que su morabito les abria por su encantamiento, y
enlrasen libremente dentro del dicho corral eercado.
Otro dia, por la mafiana, los Moros començaron a parezer por
tantas partes y tantos que, en tan pocos dias, como la espia me
decia, que liavia Uegado el Moravito, me maravillava se bubiesen
podido juntar. Y yo sali entonces, y puseme en un pueslo donde
podia ver el concierto o desconcierlo de toda la orden dada, advir-
tiendo a todos que no semoviesen hastaque tocaselacampana grande.
Los Moros a nuestra vista se acabaron de juntar encima, que Uaman
I. Tapieriii. mur en pisé, do l'aralie <^_it.
De Castries. vit. — 5
66 23 JUIN i56i
la Huerta grande. AUi lesdeclaro el Moravilo como todos los Moros
que no supiesen hazer la cirimonia de la cala' se havian de quedar e
la mirar lejos, y los que la supiesen hazer habian de venir con el. Y
destos se apartaron como los 5oo liombres, segun el parezer v lo
que despues las espias dijeron que eran. \, pasada la liora del
mediodia, partieron con sus banderas, al descuvierto por el camino
real, muv de rendon, la vuelta de Melilla. ^ . quandoUegaron cerca,
que pasaron por entre ticrras sembradas. vimos que oficiales suyos
A'cnian, con gran diligencia, haciendo a palos, que ninguno entrase
ni pisase cosa sembrada, ni cogiesen nada de las huertas : que,
segun supc despucs, era orden del Morabito que ninguno hiciese
semcjante pecado. Entrados en la vega, como a mil pasos de nues-
Iras puertas, liize que pegascn el fuego fîngido a el artilloria. ^ ,
como los Moros vieron que no disparo ninguna, aprcsuraron tnavor
animo, y, ballando luego las puertas abiertas, acabaronse de
enganar. Entrose el Moravilo y sus letrados de delante, con una
bandera grande roja, que dizen los Moros despucs aca y las espias
como el Moravito les dijo que aqucUa avia caydo del cielo, y no
era cosa tcjida a manos. Tras el cntraron los demas, liasta que liizo
dar senal con la campana, que les atajaron la entrada, y començo
a jugar loda la arlilleria y todos los tiradores, y lo bizo lambien
nuestra génie con los fuegos arlificialcs y piedra. Que, lomo ellos
entiavan tan junlos, repujandose unos a otros, se bizo grande
estrago en ellos, y lanto que yo no bc querido créer lo que las
espias y otros Moros despues aca me an dicbo, mas que bien se
parecio ser mucho, para tan poca génie como aqui cslamos, por
los muertos que quedaron y los que veyamos abrasarse, dcjando
sembrado el campo de los pcdazos de pelle, los que se quilarian
con la furia del luego. I^uego se dcsbarataion y pusieron todos en
buyda. El Morabito se escapo, aunque mal berido en un braçu,
que salio por debajo de los lapialcs, lo quai no biciera, si iuera
raslillo ; aunque lue por mas victoria y milagro de Dios su salida,
que asi se devc de airibuir, por lo que despues sucedio. Yo no
consenti alargarsc nuestra génie aqucl dia en alcance de los Moros,
por lemor de la muflicdimiljrc que avia quedado on los altos, e la
I . La ralii, la [iriiro.
I
UELATION DE PEDlïO VENEGAS DE COItDOnA G7
mira de a cavallo y de a pie. Dejo de contai' otras patticularldades
que huvo en cslo, por que no locan a mi, por evitar prolijidad ; y
esta no lie podido acorlalla, porque es el sugo de lo (jue [laso en
efecto.
Pasado eslo. viuicron aqui cpialro Moros de ellos cou avisos
y con un Judio. que lia tomado a cargo el proveernos de caine
y olras vituallas, despues que les Moros no las Iraen, cerca de un
ano a, por mandado de un alcayde leniente del rey de Fez, que selo
mande asi por ciertas oeasiones que luvo, y parlicularmenle por
sospeclia de que. entrando los Moros a tralar de rescale aqui e
otras cosas, me trayan avisos. Hablando con el Judio y Moros del
suceso del Moravilo, supe de ellos como avia quedado vivo, aunque
herido, e que, queriendolo matar los Moros, porque los avia enga-
nado e traydo al degolladero, se disculpava diciendo que ellos pro-
prios havian sido la causa de su pcrdicion, que el no liavia faliado
ni sus encantamientos, porque les havia mandado que, hasta que
tuviesen abierlas todas las puertas y entrado y allanado toda la ciu-
dad, ninguno sacaso por su boca otra palabra, sino : Ala ! Ala ! Alal
y que, aunque al entrar viesen Cluistianos, los dejasen y no les
hiciesen mal, pues que ellos no lo liavian de hacer. eslando encan-
tados ; y tambien que ninguno de a cavallo lo siguiese, sino todos a
pie. Y que todo, y en todo, lo havian heclio al contrario, porque,
en entrando por la puerla, liavian vislo unos Cliristianos y havian
aremetido a ellos con sus lanzas, diciendo que se diesen a rehen,
y que entonces avia dispaïado el artilleria, que antes no lo liavia
podido hazer. Y que el alcayde Bucar', aunque havia venido con
el a pie, avia liecho traer su cavallo de diestro. v otros Moros de a
cavalK) tambien havian venido delras del ; y que tuviesen porcierto
que de las herraduras de aquellos cavallos y las piedras que pisaron.
salio el fuego que prendio en la polvora para nuesiros liros, que
de olra manera era ymposible. Sino que mirasen como el a\ia
escapado de entre los que murieron, y lantos Chrislianos como lo
cercaron y como, aunque que lo hirieron de espada, no le pudo
herir ninguno arcabuzaço de cuantos le dieron. Y mostroseles
muchos golpes c[ue Ucvaba por su cuerpo, y desgarrones en la
I. Buear, transcription de Abou Boker.
68 23 JUIN IÔ64
cabeza y cara, de quando se salio huiendo. diciendolcs que aquel-
los heran balaços de arcabuzes, que le babian dado sin bacelle una
impresion. Que por esto los Moros no lo bavia inuerto, aunque lo
avian desecbado, sin querello recoger en Alcazar', que es la prin-
cipal tierra de Moros que av en esta frontera, donde vive el alcayde
Bucar, que es el que primero avia recojido en su casa a el dicbo
Moravilo.
Yo, entendida esta occasion, aunque pensaba tener que reyr con
elJudio y Moros de la simpleza del Moravito y todos los demas,
no lo hize, sino de manera que ellos no sintiesen que yo bavia
lenido aviso de su venida. Les dije que, quando parecio tanta mo-
risma aquel dia, bavia pensado que fuese el Xarife, rey de Fez, o
i)tro que, con exercito, viniese a combatir esta fuerza, basta que
vide la gente como encantada y abrirse estas puertas, sin podellas
cerrar, y los tiros que no se podian lirar ; que entonces sospecbe
que era cosa de encantamicnto, basta que Dios lo remedio, que
ya eslavamos casi perdidos, (juando todo resucilo ; que me dijesen
que grande bombre cra este, de donde se bavia levantado con
tanta genlc.
Ellos creyeron tan de veras que nos baviamos ballado encanta-
dos, que, salidos de aqui, lo publicaron de tal manera, por toda
esta comarca, que, liaviendo desecbado conio becbiccro al Moravilo,
lo recogieron con tanta lionra y obedicncia, quanta se puede dar a
un rey. \ el se ensoverbecio de manera ([ue los bincbio mas de
vanidades, y se dio a si proprio mas crédite de lo que solia en sus
liecbicerias. A todos los Moros que despues dcsto vinioron, di el
proprio entendimiento. por (jue llevasen a mas parles la lama, la
quai se cstendio por la mas parle de Herberia. \ concurricron otros
mucbos moravilos y alfaquies" a juntarsc con estotro y a darle
obedicncia. diciendo que. en sus propbccias, ballavan como csle
bavia de ganar a Mclilla, que se bavia de perder en este liempo, y
despues a Oran, y pasar a Espana, y la primera cosa que bavia de
ganar en ella bavia deser Malaga; y, con estas, otras cicn mil vani-
dades, con las quales cl dicbo Moravilo confirmava sus dicbos. E,
I. La villc(l'EI-K»>arcl-Kcbircsl tri'sûloi- la ri'gion.
gni'i^du Icrriloiro du la Iribu des Bok.koya. Il
h'agil proliablimcnl ici d'un k.sar silu.5 dans =■■ 'l'/"7"'«- *^' . '«^s canonislos.
RELATION DE PEDRO VENEGAS DE CORDOBA 6()
queriendo venir algunos Moros a traer rescates dehijos y parientcs
que tienen aqui, no los consintio, diciendo que presto los sacaria
sin nada, y tamblen a quanlos Moros havia cautivos en Espafia.
Y con eslo liacia algunas cosas de medicina en enfei medades
de los Moros, como dévia de ser bucn erbolario ; que los Moros las
atribuyan a niilagro, y asi conlavan muclio del. Haciase tener con
grande guardia y veneracion : en su casa, cada dia, venian gentes
de di versas partes a dalle la obediencia. El y va poco a poco hacien-
dose rey. Y asi lo dicen algunos Moros que lo liavia de ser, que
el proprio principio tuvo el Xarife, que de escolero que mostrava
mucliaclios ', se hiço rey de Fez y de otros tan grandes Reynos.
Todavia se afirnio en negar la ley de Malioma y (jue ninguno
creyese en el, sino en un solo Dios ; y facilmenle los convirlio. En
mi presencia oy negar a Mahoma a un Moroque se precia de mu\
entendido en su ley. El alcayde Bucar y otros Moros de otras parles
vinieron a hablar conmigo, fingiendo que venian a tralar de olros
negocios, por entender lo cierto de esto, si era verdad que nos
haviamos hallado encantados.
\ asi el, como los demas, fueron tan creydos, que lii/icrou
ensalçar al Moravilo y concurrir mas gcnte y présentes ; que le
hacian tanto, que el rey de Fez liiço juntar gente, alterado desle
nuevo levantamicnto, y se apercivio para imbiar contra el, ampa-
rando la ley de Mahoma, y liizo prender hasta 5oo moravilos y
alfaquies, que venian ajuntarse con estotro, y corlalles las cnvezas
a lodos o a parle dellos. Mas con esto se allero tanto la gente de su
reyno, que tuvo por bien de suspender la cmpresa, y el venir
contra estolro. Dijeronle que este moravito no se levantava contra
el, sino contra Christianos, y, aunque negava a Mahoma, no
negava a Dios, antes decia que, por virtud dcl y con el apellido de
su palabra, havia de deslruir los Christianos. Y asi tomo por con-
sejo eslarse a la mira, hasta ver si tomaria a Melilla como decia
por palabras ; que si la tomaria, el vernia a dalle obediencia, enlcn-
diendo que tambien le podia tomar a Fez y a lodos sus coslados, y
I Le fondateur de la puissance saadicnne, Ouallass, sous Mohammed c/-/{ortou/.-i;/i. qui
le chérif Moulay Mohammed ech-Chcikh. l'avait nomme gouverneur de ses enfants,
.l'était introduit, en i5o8, à lacourdesBcni Cf. Salazar, cap. 6, Torbes, cap. 4.
-o 2.3 JUIN loG^
que, si no la tomava, que el imbiarla contra el adestruirle luegn.
Y asi se estuvo esperando.
En esta coyuntura, Uego aqui un navio de Espaûa. cargado de
\iluallas. Y dijeronme las espias como lo havian diclio al Moravito
\ que podia ser que Irujese mucha gente y artilleria. Dijo que no
se le dava nada, que antes queria embiarme a dezir que me aper-
civiese y hiciese quanlos reparos quisiese, que lodo lo liavia de
allanar v lomar. Y les dijo que aquel navio y quantos viniesen de
Espaûa, cl liaria que no pudiesen volver ni salir deste puerlo. Para
cslo, despacho luego un More con un jarro de barru, dorado por
cl suelo con un clavo metido, y le mando que, en la niar dentro
del agua, aqui junto al puerlo, entcriase aquello denlro del arena.
que aquello era que para ningun navio pudiese salir de aqui. ^
como yo supe csto por las espias, para confirinarme con su diclio
bordcne que ni aun las barcas cliicas saliescn del puerlo ; y en
conformidad lo decia asi a los Moros que no podian sain- (piando
venian a liablar ; y lo creyeron. Como enlendi cl ui(i\iuiiiMito tlcl
rey de Fez contra este, por ascgurarme si sacava arlill(Mia y olros
portreclios, paia dar aviso a Su Mag'' y a V. E., despaclie espias
difcrenles |)ara alla y olras partes, y me asigure que todo era en-
canlamiento y hccbicerias, y no olra cosa, y que, para avenir cl
Moravito con su exercilo a la empresa, no se esperava mas de que
acabase de sanardc la lierida que llevo eu cl bra^-o ; que, por aver
de venir a pic, el y todos los demas. le era necesario tener mas
l'uerça. Y asi tuve cspacio para hordciiar de baccr algunas cosas
con (|ue liazellcs el dano que dcspucs se les siguio. llize alzar
tanto las parcdes del dicbo corial y de la villa vieja que, como lie
dicbo, es fuera de la forlaleza ; toda la gcnle tiabajaron y las alça-
ron con lanlo regocijo, quanto lue menester pai'a quf> no salicse
ninguno que entrase. Y en sus puerla< liicc un vtigniin i|iu- un jin-
diesen levanlar, y ordciic olras cosas lo incJDr (|ue (miIcikII tpie
cumplian.
Ya el dicbo moravito se iiavia atrcvido a imbiarine a dccii' lo
arriva diclio con un Moro, que me dijo de su |)arle (pic nie apcr-
civiesc quanto pudiese con reparos y génie \ arlilliiia, que. auii(|ue
vinicse iodo cl podcr de Espaûa. no se le dava nada, laulo mas
presto séria para el, que lodo lo liavia de lomar sin pelear contra
RELATION DE PEDRO VENECAS DE CORDOBA '71
nosolros, aunque a mi, por la buena fama que havia o\do, me
queria hacer bucn lialamienlo y emblarme en un iiavio a Espafia
con toda mi bazicnda y con hasla Go amigos mios, que yo les
trujese sefialados y me rccogcse con ellos en una torie qiiando
cntrase, que el me ascgiiiava la vida y a lodos los demas, y cuin-
pliiia lodo lo que decia. \o, lingiendo tenelle gran miedo, respondi
al Moro muy a su proposilo. rogandole mucho que el, por su parte,
y el alcayde Bucar por la suya, jJues que eran amigos mvos, tra-
lasen algun concierto con el Moravito, para que se contentase de
no venir a tomarme la plaça, sino que pasase a Oran y a esotras
partes que decia, y me dejase en paz, promctiendo de dalle todo
lo que yo pudicse. Y cl Moro me aconsejo que le dièse todos los
Moros caulivos que lenia aqui y la vandera grande que le gane aquel
dia. que era toda su lionrra, y le dièse a su liijo. Es de entendor
que, aquel dia dcslotra cmpresa, quedo aqui muerto un liijo suyo,
y yo les di a enlendcr que lo tciiia cautivo. ^o le respondi que todo
aqucllo, y mas le daria loo onças de plata. Todo eslo fue causa
que el Moravito se ensovervecicsse mas v todos los Moros, parc-
ciendoles que, pues que yo promeli aquello, que ya me rendia. Y
asi no lo preciaron, antes dieron mas priesa en su venida. \ , viendo
que se acercava el termino, les fui dando a entender como la génie
se me desmayaria y todos estavan esperando que asomasen para
salirse de la ciudad y mctersc en los na^ios por ampararse, que,
aunque no podian salir ciel pucrto, hacian cjuenla de concerlarse
mejor con la merced del Moravito por salvar las vidas. Esto lo dije
por la gente que pensaba echar por la mar para que saltase en tieria,
pues que por las puertas de la ciudad no podia liazello aquel dia,
por no abrillas. Y asi tube bien conccrtado y en orden 1 1 5 lionibrcs,
buena gente y suelta, melidos en las barcas, para que. aquel dia,
quando los Moros Uegasen, se embarcasen a priesa, como que en
confusion, y, buiendose, fuesen la vuelta de la nao. ^ asi lo Incic-
ron, de donde los Moros creyeron que ya se embarcarian buycndo.
^ luve hasta 3o cavallos en parte donde, sin salir por las puertas,
saliesen al canipo y, juntos con la iufanteria, se pusiesen dobajo de
las lorres, para si algunos Moros de los desbaratados con el artille-
ria y tiros hecliasen por las paredes de la villa vieja ; y fue cl caso.
De mancra que. dejadas otras cosas y parliculares o parte que,
ya 23 jLiN i56/t
como he dicho, no toca a mi el hazer relacion délias a V. E., que
lunes, a los 19 dias deste mes de Junio, que va, porque el otro
suceso fue un dia de savado, y le fue mal en el. lo liavia mudado
de lunes, que vino el dicho moravilo con un campo de morisma.
En el numéro délia podria ser que herrase, porque liacen diferente
la muestra que la liazemos los Clirislianos, que caminamos los
csquadrones concerlados. por orden de hileras, y ellos caminan
muy juntos, serrados y sin horden. Llegado a visla desta ciudad
algo lejos, hizo como la oha vez apartar lodos los Moros que
savian hazer la cirimonia de la cala, y quedarse todos los que no
savian a la mira. Con estotros, deparlidos en esquadrones, aunquc,
como digo, sin orden, vino caminando rivera delà mar. Yo cstuve
esta vez aca, denlro en la ciudad, diferente orden que en la olra,
por conformar nuestras aparencias con sus vanidades. Hize que el
arlilleria no parecicso asomada a la muralla ni persona ninguna,
sino que todos estuviesen encubierlos con sus armas y muclios con
banderas en las manos, y en la ciudad no se hiciese humo ninguno,
por(|ue pareciese cosa deshabilada, y que todas las mugcrcs y mu-
cliachos saliesen aquel dia, cada una con banderas, morriones en
las cabezas, y asi mismo todas encubierlas en la muralla, para
parecer enciina quando hiciese tocar a el arma. \ las mugeres lo
hicicron tambien y sacaron tantas banderas de lantas maneras, y
tambicn bêchas de seda y olras lavores, que creo cierto que una
de las cosas que puso espanlo a los Moros para su huida y desba-
rate, fue aquella.
Viendo yo tan notable vanidad de los Moros, como era dar
tantos y mas hombres principales tanto credito a un encantador,
que lan lacilmenle avian sujctado sus vidas, primera y segunda
vez, a las palabras y locura de un hombre tan bajd, parccionte
ser cosa de milagro (bvino, que Dios. nueslros soùor, queiia liacelln,
de su sanla Fce caliiolica, para (jue estos inficles se conxirlieson a
ella, viendo la poca impresion que cnnira ella puodcn hazer las
vanidades de sus savidurias, hechiços y encanlaïuientus, \ reconn-
cicscn a la clara que, con el nombre de Jesu Chrislo se desliazcn
todas aquellas falsedadcs. Détermine de rezivillos cf)n un crucifijn
de la colVadia do la Sanla Vera Ouz, que aipii tenemos. ^ asi,
puestas todas las otras cosas en liordeii, me con cl en un puesto
RELATION DE PEDRO VENEGAS DE CORDODA "yS
que es encima de un rebellin, que liace Iraves al foso y puente
levadiza de la primera compuerta, y con el ynterprete de la lengua
arabiga, que ténia comigo, ya industriado en la plalica que havia
de hazer al Moravito y a todos les demas, porque, quando ellos
Uegaran alli, ya yo les ténia dentro en la piision todos los que
liuviesen entrado de las puertas de la villa vieja adentro, y que les
dijese a el y a ellos la falsedad en que vivian con sus encan lamienlos,
y les descubriese para que lo creyesen como, la otra vez que vinie-
ron, supe como havian de venir y los estuve esperando. y como el
no disparar el artilleria ni otros tiros todo avia sido fingido y becho
aposta, como presto se lo liaria conocer a la clara, si no querian
convertirse a nuestra santa fee, exorlandoles que se rendiesen y
umillasen a aquel sanlo crucifijo. que es imagen y semejança de
nuestro Dios y senor ; y que, si se convertian, no moriria nin-
guno, y si no querian todos quedarian perdidos, porque yo les
ténia armadas taies cosas. como verian si decian que no querian.
Llegados los Moros a la parte del rio cerca de las puertas desta
ciudad, bicieron alto. ^ pareze ser, segun despues he entendido,
que, por temor que tuvo cl alcayde Bucar y otros principales,
visto que se yvan acercando, uvo alguna confusion entre ellos sobre
si pasarian adelante o no. El dicho alcayde Bucar dijo que no era
bien venir, porque, sin duda, creya que yo les ténia armados
algunos enganos, y que todo quanto les liavia dicho eran fingi-
mientos, que el conocia Xiislianos por baver eslado entre ellos.
\a eslavan casi determinados de volverse. y lo estuvo del todo
aquel esquadron del Moravito y la gcnte mas principal que venia en
balalla, quando se levanto una voz y tumullo de otros dos esqua-
drones de génie que eran de la parte de Levante liacla Tremezen.
Estes tenian creydo que el Moravito y el alcayde Bucar y olros
parliculares andavan por enganallos para entrarse ellos en lu licrra
para alçarse con todo el despojo y ganancia sin dalles parte a ellos.
Eslo les bavia dado a entender el dicho Judio que avia tralado la
platica al principio comigo, que, como hombre tambien codicioso de
la ganancia, se perdio con ellos. Estos dos esquadrones se movie-
ron y a priesa se vinicron a la vuelta de las puertas, las quales
hallaron aviertas, y enlraron corriendo sin parar hasta encima de
las compuertas del foso y cabe la puente levadiza, al pie del
-^^ 2.3 jiiN i564
revellln donde vo estava. esperandolos. Como no podian pasar de
alli, hicieron alto con grande grilo y alarido que trayan. Yo me
asome, y, con el ynterprele de la lengua, procure a vozes todo lo
posible que escuchasen. ^ . como es génie sin raçon y baibara, ni
escuchavan ni reconocian que eslavan perdidos. Quando vide que
ya todo aquel esquadron estava dentro de la villa vieja, entre tanlo
que eniravan los demas que pudiesen caver, porque es plaça que
lan juntos y apretados como elios vienen cabra 5ooo liomlires,
comenze a descubrir una pieza de artilleria que lenia junto a mi.
En aquella canon era para quifar unas esteras con que estava cu-
bierta por que ellos no la viesen. Como la vieron, reconoci que
tuvieron algun rumor, que se volvian liacia atras.
Visio esto, por que no se saliese ninguno, toque aima para cpie
dejasen caerel ingenio de la primera puerta. \, disparandn la pieza
(pie estava junto a mi, fue senal para que todos los olros pcrlroclios
se usasen. y hombres y mujeres y mucliaclios subiesen en cima de
las murallas, moslrando sus banderas. Fue todo de manera que, de
todo este esquadron que entro dentro de la villa vi(>ja no se escapo
Moro ninguno que no se qucdase muerlo » caulivo. ^ los olros,
porque quedaron fuera, puestos eu lHi\da, bicieron muclio
eslrago en ellos los 3oo cavallos, loo infantes (jue salieron por la
mar, y la artilleria que parte délia jugo en ellos. No qucdo Moro
que no fuese desbaratado, sin tener animo ni concierlo para jun-
larse ni rcazerse en ninguna parte ni para venir a dar calor a
estotros que quedavan encerrados y perdidos. Los quales, dentro
de la diclia villa vieja, yntcntaron de bazello, como validités bom-
bres, y defendiendose. Mas, como yo no dcje salir ningun liombrc
que pelease con ellos, sino el artilleria, cargada de lanternas Uenas
de perdigones porque bacian mayor dano y no horadavan las parcdes,
y los liradores desde las murallas y torres quesosteniau en nicdio,
y fuegos arlificiales que los liccbavan y cierlas minas con mortercles
y perdigones, dcsmayavan del todo, reconociendo su perdicion,
andavan bordeando de una parle a olra. buscando salida. Knlonces
sali yo solo a cavallo. con el iiilerprele de la lengua a exorlalles
que se rindiesen, si no cpierian acabar de morir. E, vislo que no
querian liazello, baciales tirar mas. ^ despues, tome el sanlo cru-
cifijo, y volvi a salir a ellos. Y \a eian muerlos muclios, y los que
RELATION DE PEDRO VEKEGAS DE CORDOBA ■yO
quedaron plugo a Nueslro Senor que se rindieron. El sca servido
de alumbrallos y a todos los demas infieles, para que reconozean
la claridad y vcrdad de su santa fee calholica y se convieiian a ella
para su servicio. Que yo creyo y lengo por cierlo que, quando
sepan la verdad y el poco caso que liice de sus cncanlauiientos, y
como fue lodo fingido por enganallus, que dejaran el lierror de su
mala sela y se conAirllran a lo verdadcro '.
Y vuelvo a dezir que estos dos suzesos se dcveii de alribuyr a
milagro particular que Dios ha querido mostrar, pues que havemos
desbaratado dos vozes lanta gente con lanto dafio suyo, siti recivir
ninguno de nueslra parle, pues que certifico a V. E. y asi lo sabra
por verdad, que no ban mucrto les infieles ningun christiano. Lo
quai no es justa cosa atribuillo a sola mi industria, ni yngenio", ni
de olra ninguna persona ; aunque en mi se cncerrara lodo el saver
del arle mililar, lia sido provision divina. ^ , por ser contra infieles
y contra semejanle sujeto, tengo en mas eslos buenos sugetos que
tuvicra olro ninguno do quanlos pueden suzeder en la guerra, por-
que batallas, silios y combalos de tierra prosperos y adverses vense
cada dia, mas pretcnder tomar una fortaleza y tan principal por en-
canlamienlo, y cnlrarse tan ciega y bestialmente por las puerlas,
creyendo que lodo era suyo, no lo lie vislo ni oydo dezir; aunque
a Oran y a Buzia dizen que, en tiempo pasado, vino un moravito
a encanlar la artilleria. Mas aquello fue desde lejos en el campo y
a cavallo. Eslos vinieron a pie, dejando su cavallcria a lo lejos, de
la manera que lie dicbo a \ . E.
Plega a Nueslro Seùor que lodo sea para su sersicio. y a mi me
de grazia para que siempre aciérie a servir a V. E.
Brilixh Mii.sciiin. — Adilaional Mss. ^SJOS. f. <S.
1. CoLi.Ai.os (f. 107 V") lacontc i|iie, dos rameurs (/6it/t'm, f. log \").
trois milli- Maures avant pcnéfrc dans Me- 3. Cabrera ajoute à la fin de sa relation :
lilla, pas un seul n'échappa. Ils furent tous « El Vcnegas aviso al Roy de su vitoria sin
tués à l'exception de 4oo qui furent réduits sangre, i parcciendo a algunos del Consejo
en esclavage. D. Garcia de Toledo, avant aventure mudio, no fue loado su gran
de ramener du Penon sa flotte victorieuse hecho, sino calumniado, mas su rcputacion
(septembre i564), envoya cherclier à Me- era tal que vencio la malignidad i en la
lilla ces lioo esclaves qui vinrent fort à estimacion i graria de su rey permanecio
propos armer ses galères, dépourvues de hasia morir... n
nQ l8 JUILLET i56A
XXIX
LETTRE DE LEONARD CHILTON A THOMAS CHALONER
(Extrait)
Les préparatifs espagnols sont supposes diri'jes contre le Pehon de ]'elez
ou Bomjie.
Cailix, i8 juilk't i564.
Au dos, alia manu: 18"' July iô6\. From Léonard Cliilton.
Riglit Honorable,
Al my cominge to SalTra, «hero I laried one niglil and halfe a
daie, I dellyvered your lellies untoo tlie Conde and Condeza. wliicli
weare tliarikfuUie received.
As tocliingc llif- greate armada Ihal \\ as so mucli spokcn of hère,
liere is noo preparacion at aU. AU llie preparacion tliat is made is
abowt Mallaga, and for gallis ; for ihere is no sliippes appointed.
The jugmcnt of manie is ihat ihey shall goo for VeaUis de (îomera '
and the Pynion, or elles for Bugea ; but the Irolhe is nol ycl
knowne hère more thenne ihal ther is greate preparacion made
for villellos and ail monycions of warr.
riuis for ihis pointe I rest, desiring Ower Lord lo prospcr your
Ilonnor in ail your alTaiies, and to clearc youe owt of this coun-
Irey, as your Ilonnor desyrelh.
Fromc Cadiz, the 18"' of JuUie i564.
Your Honnors servaunt,
Sifjné : Léonard Cliilton.
Public Record Office. — State Papers, Foreirjn, Elizahelh, vol. LWIII.
n" U87. — Orir/innl.
1. Sur ce nom, V. Franco, (. I, p. 3/(3, note ,3.
LETTRE DE LEONARD CHILTON A THOMAS CHALONER 77
XXX
LETTRE DE LEONARD CHILTON A THOMAS CHALONER
(Extrait)
La flotte espaijnole est partie de Malaija le 2H août, se dirigeant très
probablement vers le Pehon de Vêlez.
Cadix, 2 septembre i564.
Aa dos'. Al illustrissimo senorTomas Chaloner. embaxador de la
serenisima reyna de Ynglatiera elc, mi sefior, en coile de Espafia.
— De porte dos reaies diiro 68 maravedis.
Right Honorable,
I wryt your Honor. by me lasle, of Don Garzia de Toledos
commynge helher witbe serlen of bis gallis, avIio taryed hère but
ij dayes. Yt may pleasse your Honor ihat, as the 28 daye of Awgoste ' ,
he deparlid from Malaga withe 92 gallis, the i5 chalupas and other
fuysles and breganlyns in good order and munyssions to concor
ail Barberie, as I am wrytlen from Malaga. How be yt, I am sewer
Ihey will levé part to concor tell another lyme. We judge verilie
ihey are gone for Ihe Pynnon. God send them good suckeces.
From Cadiz, the second of September, a" i56A-
Your Honores sarvant,
Signé : Léonard Chilton.
Public Record Office. — State Papers, Foreiyn, Elizabeth, vol. LXXIV,
n" 556. — Original.
I. Le mardi, 29 août, à onze heures du matin (B. Coi.laços, f. 2O).
■^8 5 SEPTEMBRE I 56/)
xxxr
AVIS D'ESPAGNE
Etat (le la flotte et des forces cspu(/noles diriijees contre le Pehnn de Vêlez.
5 septembre i56i.
Au dos, alia mnnu : Advyscs
By lellers from Spayne, ô" Seplcmber i564.
The Queenc is reluiiied lo parfighl hcalllio. and the Prince fallen
agayne inlo an agewe wherewilh lie was slircwedly Iroobled.
The nombre and furniture of the arniye for Pagnon de Velcz was
go' gallees', Go shippes', 1 1 ooo foolcmen', /|00 horsses, /400000
payreof shooesof ihreedde, withladdersandall olherkinds of neces-
sarye instruments, and victayles, and ail kindes of ninnicion
requisyle.
Public Record Office. — Sidte Papers, Forc'njn, EUzabcth. vol. L.\.\l\',
n''jSI .
1. Cin<nianlC(leccsgaU'resc'laKiitvcinies cl de l>rigaiilitis, le loiit formanl un loUil
d'Ilalie, sous le commanilemeiil de Jean île i5o voiles. 15. Coi.lacos, f. ï-.
André Doria. V. infra, p. ii'\. 3. L'armée, commandée par U. Garcia
a. La Hotte enlii Te comprc^nait II3 gros de Tolcdo, comptait i3 cifio lionimes de
navires et un certain nombr<' de frégati'S combat. Ibid., f. 711.
RELATION DE LA PRISE DU PE\OX DE VELEZ 'yQ
XXXII
RELATION DE L.\ PRISE DU PENON DE VELEZ
Partie de Malai/a le 28 août, laJlolLc espaijnole arrive, le jeudi 3i, devant
El-Kalaa, où D. Garcia de Toledo fait débarquer les troupes. — Établis-
sement d'un fort avec installation de quelques canons. — Arrivée de
l'escadre portugaise. — Le dimanche suivant, les troupes espagnoles se
mettent en marche. — \'ive escarmouche à i arrière-garde. — Les Maures
évacuent leurs positions devant Vêlez et se retirent dans la ville. — Le
lundi, D. Garcia de Toledo, ayant vainement sommé la forteresse du
PeTion de se rendre, fait débarquer le reste de sa grosse artillerie. —
Le mardi, il commence le bombardement . — Le mercredi, après une
très faible résistance, la place capitale et est occupée par les Espagnols
[Après le fi septembre i56;i 'J.
Au dos: Tlie reporte of llic entreprise of Pegnon de Velez.
The reporte of Capitayne Francisco de Ilerazo" made of the suc-
cesse of the entreprise of Pegnon de Velez.
The army departed from Malaga on Monedaye, the xxviij"' daye
of August, and that night wee anckred at la Torre de Molinos'. The
next morning, at ihe albe of the daye, Avee conlynued our vyage
■\vithought ihe galleys of Portugall and Malta. which Avere fallen
loward ihe Ponente lo meete wilh the greale gallion of Portugall,
Avhich remayned hcliynde with ihe challoppcsand someother small
veasselles.
I. L'auteur de la Relation dit lui-même 2. Francisco de Eraso (?-l57o), secré-
qu'il fut dépêché vers le roi d'Espagne tout taire de Charlcs-Quint, puis de Philippe I;
de suite après la reddition du Penon, qui secrétaire du Conseil des Indes,
eut lieu le 6 septembre. — Sur cet événe- 3. Torremolinos, à i3 kilomètres au
ment, V. France, t. I, pp. 360-278. sud de Malaga.
8o APRÈS LE 6 SEPTEMBRE l564
Thui-sdave morning, the last of August, being wythin xxx myles
of the Pegnon, wee lefl the shoare of Spayne and made into the
sea towards the shore of Barbarye. They of that shoar, having ihe
sight of us, shott of certeyn peces of oidonance to geve warneng to
the coste. Wee conlynued our sayhng Avilhought making anny greale
haste, for thaï the lerewarde dragged behynde : which liaving altey-
ned us, wee made altogether lo Alcala'. At the which place Don
Garcia comaunded ail the skyfes, that ys to saye the shippe botes,
to bee hoyssed ought, and to bee fylled every boat wilh soldyours
carryeng in eache puppe Iwo musquettes, with ordre that after the
fvrst shott of a greate pece, they shoulde drawe to the shoar and
lande. And in the lyke sorte was ordre taken for the landing of ail
the restof the anny, every soldyor carryeng wilh him bis necessyties
for Frydaye, Satourdaye, and Sonedaye. At the which tyme was
also dysbarcked ought of every galley l sacques of bysquett and
sixtene skynnes of water. Which donc, we began upon the Thurs-
daye a forte, and to dygge also certeyn wcUes for tiie furnilure of
water. In the wiiich forte wcre beslowed certeyn peces of greate
artyllarye ; and in the castle of Alcala vere mounted two fielde peces,
to the garde wherof were appointcd \f soldyours. By Frydaye
night, the forte was acheved. abought ihc A^hich so manny as were
landed lodged that night.
The Saltordaye, the sea became so high as the rcsl of llic victaylc
coulde not bec landed: and thorfore A\ere wee forcod lo kcpe us
where we wcre, being llicrl)y Icll lo niardie ann\ furdcr. At ihis
tyme arryved the galleys ofPortugall" and ofMalla wilh the gall\on :
and, abought none, yt pleased Godde so to slave llie stormc as
wee hadd comodylie, ihoughe not wiliiought travayle, to lande ail
soch ihinges asjiecessarylie wcre to bee landed. So as the Sonedaye
was began to marche forwarde in ibis ordre, that ys to saye : the
hole companny of the Spanyardes being devydcd into iij partes,
two third partes of thcm were appoynled, the one, «hich was tiie
band of Naples, lo the conducle of Don Sancho de Leyva, and
the olhcr, which was ibe bande of Lombanlyc, lo Don Luys
I. V. supra, p. 50, noie .'|. la prise du Pefion. \' /"Si-nV. l'rann-. t I,
a. Sur la participation Jos Portugais à pp. a'^j, a'jS.
HF.l.ATION DK L\ l'UlSE DU PE>0> DE VELEZ 01
Ozorio ' ; to the wliich were added certeyn others newly brought
ought of Spayne, who never had bene before in the warres : which
kynde of soldyors are called besogni^.
The sayde Don Sancho ledde the avantgarde, whome followed
the baltayle and the baggage, and ihen the arrierbande, which
stoode moste of Almaynes, with vj" Spannyardes hacquebuttyers,
and vj fyelde peces ; eache bande in very good ordre, wifh the wynges
well furnysshed with hacquebulyers. This daye was there a greate
skyrmysshe made upon the arryerwarde ; in the which were sclayne
some Almaynes, wiierof the Moares hadd no cause to make anny
buasle. This course of skyrmisslie fayled no daye, witli the dealhe
of some small nombres of bolhe sydes. The avantgarde, arryving
within the view of Vêlez, discouvred good nombres bothe of horsse-
men and footemen ; to skyrmisshe with the which being ordeyned
convenyent nombres of our armye, they forsooke their place afler
small defence, and retyred tbem selves into tlie towne'. The lyke
also dydde an other companny, lodged in a forte which they had
suddeynlye made in places where before stoode a wyndemyll :
wheare werre founde iiij good peces of arlyllarye. The AUemaynes
forlyfied them selves uppon the liill, and the sayde two ihirdes of
the Spanyardes in the vallée.
Monedaye in the morning, Don Garziasent a frigata with certeyn
in yt to somon the place* ; who percey ving no meaning in any ihat
were within the forte to barken to anny lalke. and that they coulde
bave none other tiiing from tbem but sliott of ai'quebuzcs, came
theyr wayes and made reporte as they founde. Wheruppon ordre
was straight geven to disbarcke the rest of the greate ordonance.
Tuesdaye morning, wee began the batterye from the sea syde,
contynueng the same ail the mornyng. After dynner, wee dydde
the lyke. But perceyving that this our ordonance laye somewhat
1. Ce personnage fut j>armi les nom- donnèrent leur position devant \'i'le/,(Ba(Ji»)
breux morts que coûta aux Espagnols une et se retirèrent dans la ville. L'auteur de
attaque des Ghomara, au moment de leur la Relation omet de dire qu'ils évacuèrent
rembarquement. V. i''' Série. France, t. I, également celle-ci et que les Espagnols
pp. 265, 266, 269. l'occupèrent sans difficulté.
2. Ceci est vraisemblablement une glose 4. The pface ; Entendez : la forteresse du
du traducteur. Penon, distincte, comme on l'a vu plus
3. Il faut entendre que les Maures aban- haut, do la ville de Vêlez.
De Gasthie.s. VII - G
82 APRÈS LE b SRPTEMBIIE lo()4
farder ol" thcii coulde aiiuoye tliem in soch sorte as was requisvte,
\l was thought good to plant vj greate peces nere unto the foite.
upon the povnte of the hill. To the which ende, ail the daye Tues-
daye and the nighte also, the pyonners, and a greale nombre of
the soldyours with them, Iraveylled to make the place convenyent
for the planting of the sayde peces, with ij moo, heing in ail the
nombre of viij .
Abought three of the clock afler mydnight, issued ought of the
forte twoo Turcqs ; who being taken, desyred to bee brought to the
generall; to whome being presented, they tolde him the substaunce
of the Turcqs and a greate nombre of rennegates had habandonned
the place, and thaï soch as dyd remayne had agreed to rendre the
sa me.
The Wennesdaye, Sir Juan Andréa was sent to parler with them :
aftcr Avhose parlyng with them no greate tyme, they concluded the
yelding upp of the place. Whereupon I was slraighl dispatched with
a lettre of credence to your Ma'"", having fyrst seene within the
Pegnon above the nombre of a tliowsand of our best soldyours.
There was none of skyll in the oie army but lie marvayled the
castle was geven upp so lightly and in so small a tyme, being the
same judgcd to bee unprennable. For the sure keping wherof, and
the provyding of ail thinges necessarye, Don Garcia hathe taken
order with ail wisdome and dilligcnce requisyte, intending ought of
bande to dispache an cther unto your Ma'" to enforme yow more
parlicularly howe c^ery ihing hathe passcdde '.
Public Record Office. — Slule Papcrs, Foreign. EUzaielh, vol. LXXIII.
n° î)ù^i. — Traduction corttempontine de l'oriqinnl.
1. D. Garcia «le Tolcdo « envoya... le faveurs ». B. Collaços, f. gi.
capitaine Francisco de Eraso à Sa Afajeslé, a. Sur la joie que causa en Espagne et
cl le Uoi conféra à cet envoyé l'Iiabit de en Portugal la prise du Pefion de Vêlez,
l'Ordre de Santiago et lui accorda d'autres V. i" Série, France, t. I, p. î65, note i.
l.KTTUi; Di: THOMAS CIIAI.OMIU A 1 LISAliF.Ill
83
XXXIII
LETTRE DE THOMAS CIIALONER A ELISABETH
(Extrait)
D. Garcia de Toledo a pris le PeTion de Vêlez aprh une faible résistance
de la garnison, dont une partie s'est enfuie et l'autre s'est rendue. —
Dislocation de l'armée expéditionnaire.
Madrid, 37 septembre i56^.
Au dos : To tlie Quenis moste excellent Majestie. — Alia manu:
37 7'"" i56/i. Sir Thomas Challoner lo the Queenes Ma'".
Please il yourMa"% — Syns thebegennyng of June last, I hâve
Write twyse unlo the same at lengtlie, by expresse servauiiles of
myne owne.
At last the long conccaled enterprice of this grêle assemhley of
galleis halh hroken furth apon the place thaï commen speachc did
moste gesse of. For the vij"' of ihis inslanl', arriving but the day
before at the Pennon de Vêlez, a hold of strong syle in Barberie
and of grete importaunce for this countrey, lyeing not farre from
the Straightes, the generall Don Garsia de Toledo landing bis sol-
diours and planting bis arlillery, wbich baltred the furst daye, ihe
next morcning the Turkes and Mores wilhin iho forte lied parle
taken and parte rendred. And so wilb small resislcnre Uie Chris-
tians possessed ihe hold. VVhereupon Ibal armey (conlrary lo the
I. Ou a vu, ilans le Document pn?C(5dcnt, lire, l;i veille du jour où Chalorier place le
que le Pefion do Volez fut pris le 6 septcm- début dos opérations du siège.
S/j 2~ SEPTEMBRE I 564
opinion lierç of mosl mcn, avIio ihought they would liave proceaded
to some furtlier altemple agaynst some other hold ia Barbeiie) was
dismissed. the Portinghalles ayde retorning home, the Spanishe
galleys resorting to their wonted places, and ihe rcst, being the
gallees of Ilalye of ail sortes to the nomber of fiftie, repayring ail
to Corsica, undcr the rule of John Andréa Doiea, in ayde of the
Jenoveses for the expulsion of St. l'ero Corso'.
At my retorne home I shall by Godds grâce more al lenglh of
much more yeeld yonr Maieslie accompfe.
From Madryd, the xxvij"' of Septembre ^b&!^.
Your Ma"" niost humble subject and faithfull servaunl.
Signé: Thomas Chaloner.
Public Record Office. — Slatc Papers. Foreign, Elizabelh, vol. LXXIV,
f}. 1-21-12^. — Original'.
I. Cf. /" Série. Franco, t. I, p. 271. un avis de Rome, du 19 octobre, S/. Pap .
a. Sur la prise du Penon, V. > ncorc For.. Eli:., vol. XXIV, n" 603.
LDTTHE DE ROBERT HOC.AN A I.EICESTER
85
XXXIV
LETTRE DE ROBERT HOGAN ' A LEICESTER
(Extrait)
Le pacha d'Alf/er et le Chàrif, ligués ensemble, ont décidé d'assiéyer Oran.
Le roi d' Espagne a envoyé mille hommes de renfort dans celle place.
Madriil, 3o juin i565.
Au dos: To the right honorable and liys good lorde the Erle of
Leycylour, [mnsler of tlie] horsses, and of hyr Ma""PrYvy Cooncell,
gyve thèse at Ihc Cooii in London. En London. — Alia manu :
Ult" Junii io65. Uoheii llogan to the Erle of Lecester, from Madrid.
My good Lorde,
On the xxi" of thys présent monethe, I dyd wryte unlo your
Honor by M' Hall, M' Secretarys servant, advertesing your Ilonor
of suche occuranles as at that ynslant wer her in thys coort ; as
also presently I cnforme you of suche newes as hathe ben sythens
happenyd.
The King ys also advertysed that the King of Argealle and the
Sharyffe' be in a great league togetlier', and that ihey be deter-
I. Robert Hogan résidait en Espagne et et transmettait néanmoins des informations
fut contraint de quitter ce pays au début de en Angleterre. Burgon, The Lije and
l'année 1371, après avoir été arrêté sous Times of Sir Thomas Gresham. 1. 1, p. 364.
une inculpation d'espionnage et détenu 3. The Sharyffe : Moulay Abdallah cl-
quarante sept jours. 11 était sans doute G/.a(i6 (i557- 1574). fils et successeur du
parent d'Edmund Hogan envoyé par Élisa- fondateur de la dynastie saadienne, Moulav
beth au Maroc en 1677. V. infra. pp. 199- Mohammed ef/i-C/ici/c/i.
2bo,passim. Il était à la solde de Philippe II 3. Sur les craintes qu'inspirait à l'Es-
86 3o JUIN ]56B
myned to besege Oran : uppon the whichc adveitysement ihe King
hathe comandyd JuUyan , the master of ihc kampe ' , to put into Oran
a thousande mon more tlien the ordynary ; whiche he hathe done,
and from thense he ys gone into Goleta by the Ringes coman-
dyment.
Thus I leave to troble your Lordeshyp any further at tliys présent;
praveng to God long to contynew your Honour in heUhe, wyth
mutclie increase of honour as I and other your Hoiiours poore
fryndes doo desyre.
From Madryd, the last of June. a° i565.
Your Honours holy to comande,
Signé : Robt. Hogan.
Public Record Office. — State Papers, Forcign, Elizabeth , vol. LXXVIII.
ff. 23^-235. — Original.
pagne une alliance turco-marocaine, V. i. Le capitaine Julian Romero. V. in/ra,
/" Série. France, t. I, p. agS, note 5. p. 87.
LETTRE DE AMLLIAM PHAYRE A WILLIAM CECIL
XXXV
LETTRE DE WILLIAM PHAYRE' A WILLIAM CECIL
(Extrait)
Le pacha d'Alger et le Chérif assiéijenl Oran. — Ce siège n'inquiète pas
l'Espagne qui a renforcé la place peu aaparavanl.
Madrid, i juillet i563.
.4m dos: To the ryglit honorable Sir William SecilL Knyt, Prin-
cipal Secretarie unto theQuenes most excellent Ma'". In the Court.
— Alia manu: i° July i565. ^^ illiam Phayer to W Secretarie,
from Madrid.
After mi humble coniendacions unto your Honor.
Hère are newes thaï the kyng of Argel is relorned upon Oran,
and in his company the Kyng of Fez, and dothe oppresse the towne
marvelosly bi sege. Notwithslandyng, yt is not miche feared,
bvcausse that a ly tle before the Kyng had sen t thether Julian Romero,
the Capteyne, with i ooo men and vytaills. The said Capteyne Jullian
is departed for the Goleta with more succor and doth tary theare
by order of the King.
Frome Madrid, the fyrsl of July i565.
Most poore and obediant servant of your Honors during lyfTe,
Signé : William Phayer.
Public Record Office. — State Papers, Foreign, El'izabelh, vol. LXXIX,
n° iOoi. — Original.
I. On trouve William Phayre en Espagne vices de ce personnage à cause de sa remar-
dès 1557. Le îo août 1063, l'ambassadeur quable connaissance de la langue espagnole
Thomas Chaloner écrivait à Sir Thomas et des usages de la Cour et du pays. On
Chamberlain qu'il avait dû recourir aux scr- le revoit eu .Angleterre en février i568.
88 «7 NOVEMBRE l565
XXXVI
LETTRE DE WILLI\M PHAYRE V WILLIAM CECIL
(Extrait)
Philippe II a ordonné la formation d'une nouvelle milice par crainte d'un
soulèvement des Moriscos et des Juifs . — On a découvert, en effet, dans
la Castille, et mis à la torture un envoyé du roi de Fez, qui était venu,
comme tous les ans, lever un tribut parmi les Moriscos, au nom de son
maître. — Cinq autres envoyés, ses complices, ont été pris. — Privi-
lèges conférés à la nouvelle milice.
Madrid. 17 novembre i565.
Au dos : To the riglil honorable Sir William Cecill, Knight,
Principal Secretary to the Quenes most excelent Ma"'. — Alla
manu: Wilham Phavre to my master. 17 Xovember i565.
Right Honorable,
!Sow of laie the King hathe ordayned a ncw kind of milicla
which shall be resydent in everie towne of Spayne. They saye only
for llie fcare that the Moiescosand Judeos, of whome the coiinlrye
is full. allthoghe that ihcy beare the namcs of f-ristians, sholde not
rebell', as for lesse then thro monlhe ago, a grcat maller of prac-
tis was discovered in Arevallo^, a towne that standeth in the wesl
of Castilla, after a strange fashion, and too long eyther to wryt,
or to reherse, for it is a great process: but, in conclusion, taken
ther was an ambassador of the King of Fiessa, who came, as ycrely
1. Sur la rcvollc des Moriscos, qui p. lo^, et France, l. L pp- ï86-3oi.
éclata à la fin de l'année i568 et se pro- a. Arrvalo, polite ville de la province
longea jusqu'en 1570, Y. infra. Doc. XLII, il'.Vxila.
LETTRE DE WILLIAM PHAYRE A WILLIAM CECIL 89
lie was wont lo do, for to recover his ordenarye tribut ' ; tlio which
the sayd Morescos did paye unto tlie King liis masler, in acknovv-
lyging him as thyre natural King and Lord. And this ambassador
beinge taken and put to thc torment for to knowe the holle of his
practis, discovered to hâve other five colegas in thc kingdomes
of Granada and Valencia. A searche beinge made for thein, ail
were taken, and a wonderfuU nombre of mens goods confysked :
wherein the King loseth nothing.
Now, this malter well considered, the daunger wherein the
realme slode was and is the occasion whie the King caused his paient
to be gyven out, and proclaymed in ail places the prevyleges wiiich
lie dothe graunte unto thème wlio wiil inrouUe thème selves in the
sayd niilicia; ail the whicii sliall injoy divers and grcat prevyleges,
and shall be bounJ to certeyn constitutions, the which tliey must
observe. The particulars of thème I cannot get yell; and because
that shorlly they shall come out in priiit, I do not sende thème
your lionor now.
And now I do rest praying unto God Allmighty tliat lie wiU
preaserve your Honor in ail your alTaircs, and sende you long lyllc
with much joy and content to your hartes desyre.
Frome Madrid, the 17 of November i5Go.
Your Honors most poorc and obedient servant duryng lylVe,
Signé: William Phayre.
Public Record Office. — State Papers, Foreign, Eliznbeth. vol. LÀXXf,
n" 1319. — Original'.
l. Ce tribut était une offrande (ziaro) gicuse.
que lesMoriscos donnaient au chérit' régnant 3. Il existe un duplicata do ce document
au Maroc, en raison de sa siiprémalie reli- classé sous le n" i3i8.
QO FÉVRIER l5(i7
XXXVIT
PROJET DE CONTRAT POUR LE COMMERCE AU MAROC
L auteur du projet formule les enç/agements qu'il prendra envers la
Reine: ta (juanlité de draps qu'il devra transporter chaque année
au Maroc ; les droits qu'il payera sur les marchandises importées ;
la quantité et le prix du cuivre qu'il fournira chaque année à la Reine
pour la fabrication des munitions; le prix du sucre qu'il livrera à
la maison de la Reine. — // s'engage à ne pas transporter de munitions
au Maroc. — Les navires ramèneront directement du Maroc en Angleterre
leur cargaison.
[Février 1367 '. |
Au dos, alia manu : OfTer for the trading into Barbarv.
VVliereas theic is sliippcd into Barbarv owtt of lliis countryc,
yearlye. to the nombcr of two tbowsandc clothes, drcssvd and dyed
within this reaime, I wylbe bouiule to sbippo yearlye lo tliatt noniber
and upwardes ;
Also I will give unto lier Majestyefowcr pence upon every lioun-
dred waygbt of ail kyndes of marcbaundyze tbat shall corne owtl
of tlie sayd counlrye of Barbaryc into ibis reaime, ower and above
tbatl wbicb is coslomarylye payd into lier Majestyescostome howse.
Also I wyll serve lier Majestye yearlye owtt of Ibe sayd country
of Barbaryc tbyrtye thowsande waygbt of ffyne copper for the
makynge of monyssyon. for 2') £ every thowsande waygbf ; tbe sam-
pell wbereof I bave presenllley liere to showe.
Also I wylle be bounde to serve lier Majestyes bowssbolde nf
ail siirbe siigcrs as sball ibere yearely be spenti, for len pence ibe
poiind of wbyle sugers, .mil iiim- pence ibe pound of corsse siigers.
I. I,a ilali' ,1 ('lé restituée d'après lo Calendar of Domeslic Slair l'apers.
PllOJKT UE COMUAT l'OLlt LE COMMEIUJC AU MAROC f) I
Also, tliatl whercas beforc lime' ihere liatlic hyn cairyed divers
kinds ol' monyssyon, owtl of lliis reaime, inlo tlie sayde couritryc
of Barbarye, to the greatt streiigtlienynge of llic lieallien peopell
of thaï counlrye, I wylbe bounde lo carrye noue bul siiclie as slutll
serve for the deffence of ower shippes onlye.
Also, I wylbe bounde Ihalt ail suche shippes as sliall go from
hence inlo the sayde counlrye of Barbarye shall directlye relurru;
hylher wylhe iheyr marchaundyso, wylbe owlt carryinge any of il
inlo àny fTorren counlrye, butl only inlo lliis realmc, lo the prollN II
and commoditye of the subjecles hère.
Public Record Office. — Stale Papers, Domeslic, Elizabclh. vol. .\Llf.
n° 22. — Oriçjinal.
I. Le transport des armes et des muni- l'ambasisadeur de Charles-Quint à Londres,
tions au Maroc, dont se plaignait, en i562, dès les deux premiers voyages des Anglais
J. P. Damtas (V. supra, Doc. XXII, pp. au Maroc, en i55i et lôSî (V. siipni, p.
44-49), *^*it commencé, si l'on en croit i5, note i et p. i8, note i).
9 2 20 AVRIL 1067
XXXVIII
REQUÊTE DE MARCHANDS TRAFIQUANT AU MAROC
AU CONSEIL PRIVÉ'
//,ï exposent les débuis Jlorissanls du commerce au Maroc, où d'Iiabiles
marchands de Londres, en échange de draps de couleur, se procuraient
à bon compte du sucre, des dattes, des amandes et aussi de la monnaie
d'or fin qui était convertie en monnaie anglaise. — Depui.^ lors, des mar-
chands inexpérimentés ont encombré le Maroc des produits anglais. —
Les deux marchands juifs du Maroc à qui le Chérif a concédé un mono-
pole sur tous les produits de son royaume ont profité de cet encombrement
pour acheter à bas prix les produits anglais et vendre très cher ceiLV de
leur pays. — Ils ne veulent plus payer en or les draps anglais, mais en
nature. — Les requérants réclament contre les marchands inexpérimentés
d'Angleterre l'interdiction de trafiquer au Maroc et demandent à fumier
eux-mêmes une corporation. — Ils espèrent ainsi rétablir les prix des pro-
duits anglais, abaisser ceux des produits marocains, rapporter, comme
autrefois, de grandes quantités d'or et mettre chaque année en service
beaucoup de grands navires.
35 avril iâti7.
Au dos: 25 April 15G7.
The marchaunts tradynge iiilo llic lenitorye of narberiy and
confines of llic samc, do moslc liumblye bcseche yoiir Ilonnors
to undeislandc ihis llicre humble sewte and good meaningo for
the orderly following of that Irade ; wiche being well ordered may
hâve continuance to the commaun bennefil of ihc rcalme, and
increace and maynlcnaunceof the navye of tbc samo : tlic conlrarye
whereof will cnsew, if rcmedyo by good pollicye bc noi in lynio
provyded, as apon good considcracion ihereof your Ilonnors will
understaunde.
I. V. inj'rn. I.a u Hiirljnrv ('.iim|>»nr r. Inlruiliii'lloii cr»(i(|iio, aiiinc l'iST).
RF.QLKTE DE MAHCIIANDS TKAFIQl A>T AU MAItOC AU CONSEIL PRIVÉ qS
The fiist searclie of Ihat trade into Barbarye from this realmc
was attemptid and, within fewe yeres, broughte to good effect b\
the orderly procedinge and discreele handiinge of certavne expert
and skilfuU marchaunts of Loridon ; by whose adventure good
quantatie of colloryd and dressid clotlies of this reaime wer carryd
lliither and utterid ai muchc belter price than ihey now be ; and for
retorne, brought from them ' into this realme not only good wares
of ihose partes for tlieire cheffe ladinge, as sugers, dates, almondes.
but also, for a secrett treasure, greale quantilie of fyne golde of the
coyng of thaï countrye" ; wiche was afterwards convertid into
EngUshe coing to the bennefilt of this realme. Wiche wares, being
tlien by discrète and unifoime handiinge of the said skilfuU mer-
chaunts bought in those partes at reasonable priées, wer utterid
agayne by those merphaunts in this realme, mutche under the
rates they now beare heare, as they can make good proofe.
The trade being thus Avith greate charge openid, divers other
personnes, artificers, clothiers. mariners, and others altogether
unskilfuU, never brought up in the trewe knowledge of orderly pro-
ceading and dealinge of mgirchaundyse, nor weyinge or under-
slandinge the importaunce or meanes of advancing the price of
comodities in a forreyne realme, or of keping downe of priées of
forreyne comodities, bave and do make yerely and severally voyages
theather with greter number of clothes then Ihey can, as they
handell it, utter to any reasonable gayne tlioroughe there owne con-
fuse divided and disorderlye dealinge.
For the merchaunls of that countrye being onely Jewes, wiche
twoo only Jewes bave ail the said comodities of that countrye in
ferme of the King, persevyng the greate number of clothes brought
lliither in undew season and time of the yere, and perseyving also
that thèse merchaunls must nedes make spedye sale and utteraunce
of theni, and also make hast in buying of the said comodities for
the ladinge of their shippes (wiche ells must retorne unlade with
I. Le sens appelle : Ihrnce. chc à Tanger par les Anglais, au temps
1. Sur 1 exportation de l'or monnayé du de leur occupation de celle place. V. 3'
Maroc et sur le mécontentement qu'en Série, Espagne, 1670-1680, liisloria de
éprouvait le Clicrif, V. infra, l'^'mai i583. Ceu(a de .Iekonymo Mascake.nhas, eitrait :
L'or marocain fut particulièrement recher- Moneda de Berberia.
q!^ a5 avril i56~
pavmeiit orded iVaighle, or cils lye long ihere at greate chargis), do
ollcr verry smale priées for oiir comodities ; so as the said mer-
chaiints ar enforcyd in efTect lo cast ihem away lo ihe greate dises-
liinacion of the sanie, and lo geve for tlie comodities of tliat coun-
Iryo such price as lliey will demaunde or rallier exacl. For tho
said Jewes, perseyvinge llie hast of thèse unskilfoll merchaunts in
scliing, or ihe gredincs ol" them in huying, hâve compacted and
agreed toogelher not lo geve above a certayne price for clothes,
larr under the accuslomyd price, and also lo sell ihere owne wares
at there selt price, farr dearer then they were sold before sutch
unskili'uil nicrchaunls resortythc lo thatcounlrye Avilli such confuse
order of Irapliycke.
By wiche compact also of thèse Jewes and also there complices,
llicy do now paye no golde to llie merchaunts for theire clothes,
as they hâve donc herelofore mosle vvillingly, but doo compell
ihem to lake wares for wares al ihere owne appoynlid price, as
well for clothes wiche they receyve as also for wares they delliver ;
al) «iche bave growen by the gredines of thèse unadviscd tra-
phikers ; whereby the comodities of ihis reaime is of less estimacion
amonge them, no more gold brought hithor from thenco, and the
wares brought from thcnce muche dearer, skanl woorlhe the
advcnture, lo ihe ulter discooraginge of sulche as woldi' and can
(Icalc orderly and to good purpose; and in short tyme to liie utlcr
overthrowinge and adnichillating of thaï trade, and greate hurle of
the navye of this rcalme.
For remedis whereof, if il would pleasc the Quoncs Majeslio.
fnr llic bencfyll of this lier ilighnos reaime and for reformacion of
tiie disordcrs in thaï Irade, by good and pollilick governnient
ainoungest ihemselves lo prohibilt suchc unskilfull personnes lo
cnteiincdell in thaï Irade anny farlhcr, and to granule thaï lier
Majcsliessubjecls, wlio are knowen lo bc nicrchaunls ofskill and did
begin and give the doulcful altempt of the sayde trade of Barbar\c.
mayc by llic nanie of merchaunts of Barbarye and connues llicicof
be from thensfoorllic one bodye in corporation and pcrptUuall fcllo
sliip of ihemscives, bolh iti name and dcede, wilh ail neecssarv"
circumslaunces loo such a coiporation belongingc', they do trust
1. Cf. iiifra. I,a <■ liarli.irv Oipiupaiiv ■■. liiliDcliuli.iii ( rllii|ui'. ;miu'r i585„
REQUÊTE DE MARCHANDS TRAFIQUANT AU MAROC AU CONSEIL PRIVÉ QO
by Gods grâce lo proceade therein with sulcli unitie and orderlye
deallinge, by a joynte stock or banck, as thereby to reslore the
trade and to bring tbe cominodities of tbis reabne to the
accustomyd eslimacion in ihose partes, and tbe mercbaun-
dyse cominge from tbence to lower priées tlien lliey are now or can
be sold for; and also to bring into ibis reaime greate quantitie of
fyne golde as at the begynning of tbe said trade tbey did : and
also lo sett yearly a number of greate sbippes on woork. \Mierein
tbey most humbly besecbe your Honnors favor and furlberaunce to
ber Majestie.
Public Record Office. — State Paper s. Dômes tic, EUzabeth. vol. XLII.
n" U9. — Original.
()() Al'llKS MM 1 5(1
WXIX
REQLÈÏE DE MARCll\NDS TRAFIQUANT AU MAROC
A ELISABETH
lia prient Elisabeth d'écrire au Chérif pour que celui-ci leur fasse restituer
certaines pièces de drap dont il acait interdit, sous peine de confiscation,
l'importation dans son royaume, et font valoir que leurs fadeurs ne les
avaient pas avisés de cette interdiction.
[Après mai 1567].
Au dos, atianiaiiu : Suppllcalionof certain marchantes trading into
Barbary. — That it may please the Quenes Ma'" to graunt lier lettres
to the King of Barbary lor reslilucion of 67 brown blcw clothcs,
wbicli Ihey shippedand sent thitlier. andhedeteyneth by rcason of a
commandement given by the said King, in May a° 15G7, that no
such clolhes sliuld be broughl thither, upon payne ol' conliscacion ;
of which bis commandement tliey wcare ignorant.
l'o the Qnenes most excellente Ma'".
In most hnmble wise sheweng and complayncng nnto yonr most
excellente Ma'"' your dailie oralors and subjecles, Edwardc .lackman,
Fraunces Bowier, Barnarde Feilde, Reynolde Barkcr, William
Wydnell, Reynolde Ilollingworth, Roberte Ilowe', and Henry
(Jallys, marchanntcs of this yonr Grâces realme of Englande : that
whercasyour saide oralors bave undcrstandinge Ibal the kyngc of
I. Fraunces Bowier, I3arnarda Fciido, Ilowe ost encore nommé dans les lettres
Uoynoldc Ilollingworth et Roberte Ilowe patentes du 5 (n. st. iS) juillet i585. V.
figurent également dans une requête du infra, à ces dates. Sur llinrv Oallvs, \.
17 février 1377 adressée à Uurglilev. H. infra, p. iSa, noie .i.
REQUÊTE DE MARCHANDS TRAFIQUANT AU MAROC A ELISAHETll Q"]
Barbary, in the parties of Affricke, in the moneth of May 1067, or
thereaboutes, caused knowledge to be gyven to certein Englishmen,
ihen and there résidente, that liis Grâce Avold bave no clothes,
comonlye called browne blewes', to bc conAcyed or brouglit inlo
his domynion of Barbarvc. uppon payne of forfeclure of tbe same :
so il is, most gracions soveraigne Lady, that your saide orators,
after the saide moneth of May, havinge no understandinge or know-
ledge of the saide prohibicion, did shipp ihrescore and seven
clothes, called browne blewes, uppon sundrye shipps, and Irans-
ported the sanie oute of ihis your Grâces realme, into the parties of
Barbarye aforesaide ; by meanes wlierof the saide Kyngc halh caused
the saine clothes to be seased as forfected to his use. Andalthough
sundrye peticions bave bene exhibiled to him, for the restilucion
ihereof, yet lie deteyneth the same from your saide orators ; whicli
Avilbe to iheire greate losse and hinderaunce ; onles your tîraces
favor to them herein be sliewed.
In consideracion wherof. and for as much your saide oralors,
throughe the négligence of their servantes remayninge in ihe par-
lies of Barbarye aforesaide, hadd no understandinge of the saide
prohibition, before they did sende the saide clothes, it may please
your most noble Grâce to dyrecte your Grâces lettres myssyve to the
saide Kynge, requyringe him by the lenor therof to restore the saide
clothes to your saide orators, or their assignes, and to shewe such
lawfuU favor to your saide orators as in lymes past your Grâce halh
donc in the like case at his request. And your saide orators. accor-
dinge to their bounden dueties, shall daylye pray to God for the
prosperows estate of your most royall Ma'" longe to contynewe.
Public Record Office. — Slate Papers, Domestic, Elizahelh, vol. XLIV,
n" 63. — Original.
I. Cf. infra, p. 1 13.
VII.
9,8 i568
XL
RELEVÉ DE RECETTES D0UA5N1ÈRES
Droits perçus par la douane anglaise sur les marchandises à destination
ou en provenance du Maroc en i56j et i568.
i568.
Custuma et subsidia soluta Domine Régine pro rcbiis et mer-
chandisis lam eskippalis in Anglia versus Porlingaliam el Baiba-
riam quam abinde in Angliam induclis in annis nono et decimo
rcgni Screnissime Domine nostre Régine Elizabeth, utroque anno
finienle ad festiim Suncli Michaelis Arcbiangcli.
Anno nono [1567!.
Versus Barba riam.
Pro custuma paimoriim. . . . i 33() 6' S**
Ac pro subsi(h<j aliaruiii mar-
cbandisaruin 2.3' 5-''
4
Videlicot in toto £ 3/|0 10' i
3,
fi
\ Barbaria.
Pro subsidio mercbandisarum inductarum pcr
mercatores judeos ad 12' de qualibet libra pro
subsidio | 297 i3'2''
folabs pro Barharia £038 3*3-'^-"
4
RELEVÉ DE RECETTES DOUAMÈRES QQ
AnNO DECIMO [l568j.
Versus Barbariam.
Pro custuma pannorum €482 i3' 4''
Ac pro cusluma et subsiJio omnium
aliarum mercliandisaium. . . £ i3 o'V
Videlicet in tolo t/igSiS'S''
A Barbaria.
Pio custuma et subsidio merchandisarum ad 12'' de
qualibet libra € /183 3' 4'
Totalis pro Barbaria' ^97^ 17' o*"
Public Record Office . — Stale Papers, Domestic, Elizabeih, vol. XLVIl,
n" 90.
I. D'après le même document, les droits £ 3-5 i5' 6- — ""i formant un total de
d'exportation et d'importation perçus sur ■}
1 . ,• • j , .■ . £630 6> i"; en i568, à £/i58 3> u-''
les marchandises a destination et en pro- *. a > > *- ,
venance du Portugal s'élevaient respecti- gt £ jSi 4' o'', formant un total de
vement : en 156", à £ 263 lo' 6 — "' et c -3q -s j, Ad.
12-21 OCTOBRE lÔfig
XLI
LETTRE DE MOL LA Y ABDALLAH EL GHALIB A ELISABETH'
Luis Fernande:, serviteur du Chéri/, désirerait obtenir un sauf-conduit
pour les vaisseaux de son associé Salvador Nune:, (jui font le com-
merce dans les ports du Maroc. — Le Chéri/ espère que la Reine
accueillera /avorablement sa demande.
S. 1., l" décade de Djoumada i"'' 977 [ia-3i octobre iô'i9].
En léle et à droite' : From ihe King of Fesse to the Queenes Ma''.
— Primo Novembris lôGg. — A la inuy alla y muy poderosa
Reyna Isabel, Reyna de Inglaterra y Irlanda, etc.
jj^ij ^^-'l -i.'_^^ j^'-'ji^ j^^^ A' ^^^ -*-^ O'* * "^^^ ^jf^ 4 ^
J,C.I_) bj\ C>j^< J_'yô à^\ ■X)\ (J— ^^
iJjUl A.'L.j JU— l_j Oj-O) d-L-.il:j [ Signe de validation.
ft_^yij jÇa iLl ^ o^\ ^^Ij o^ir!
j:.^ %il s^'Vi iji^JL'l i-Ul ll^-V^lj »>?^' ^% ^<L.JI
I. L'écrilure do ce doiiiinent c>l par lo secrétaire l'avant écrite en prenant lo
endroits très elTacée. liant de la lettre pour le bas. Il en est
1. Cette lucnlion se présente h l'envers, ainsi dans la plupart des documents arabes
H
n
mil ■«■É <■■
■^5^
J
^
LETTRE DE MOULAY ABDALLAH EL-GIIALIB A ELISABETH lOl
llj\ ^ l^ ]^j ilo^Jlj J^l J^ l^ «U5I dlL Mil jlUJI
^ ^j jj^ ^t'' ^^j;' f_-^ ù* ^'' *-J^ bl:5^,_^_^ j^U
^jr <t.J^ ^ ^l; JJ-l^ ^t'I A-a-Ls jlj»! ^jv«t J) d\J\ v_x'>ol
Vj ^_^ C^ >^^ ù"^ -^' t/'-^^ V ^ i^ l;:t <îl^lj t:>^U Sjliï'i
^^l>Vlj) ^JUl j^ <) ^^^'^^^^ U ^ bl^ V OAi.j LjI^ AiL" ^I^V
<l!l 'b ^,1 il^ll J<r Je 53 ii,
Brillsh Muséum. — Colton Mss. .Nero B. VUI\ f. 67. — Original'.
conservés soit au British Muséum, soit au folio 6g v".
Public Record OfEce; la même erreur les 2. Au dos de la lettre, on lit l'adresse
a fait placer à l'envers, lorsqu'on a relié suivante:
If s manuscrits.
I. V. un fac-similé de cette lettre, PI. I. ^'jb J^^^ ^.Afr^" ijà«!l iSClll
Il en existe un original espagnol au Public
Record Office, Stale Papers. Fore'ujn. Royal LLu- ItSlj <U)i Li-J
Letters. vol. II. n" 2. dont nous donnons
ci-après un fac-similé (V. PI. II). Un autre « La respectable et illustre reine d'.^n-
exemplaire de cette traduction se trouve gleterre et d'Irlande, que Dieu l'assiste et
dans le même ms. que le texte arabe, au la guide dans sa voie 1 »
[02 12-2 1 OCTOBRE 1069
XLI"'.
LETTRE DE MOLLAV ABDALLAH EL-GHALIB A ELISABETH
(Traduction)
S. 1., i" décade de Djoiimada 1" 977 [12-ai octobre iSfig].
Louange au Dieu unique! Nul n'est digne d'adoration si ce n'est
Lui' l'unique, le seul, qui n'a point engendré et n'a point été engen-
dré, qui n'a point d'égal" !
De la part du serviteur du Dieu Très-Haut, le commandeur des
Croyants, que soutiennent la certitude de la victoire, l'assistance
divine et les conquêtes éclatantes, le Chérif Hassénien. Que Dieu
l'aide de son puissant appui, qu'il affermisse son autorité, qu'il
favorise son siècle béni, qu'il le fasse parvenir aux derniers degrés
de la gloire, qu'il étende sa domination illustre et célèbre sur l'Orient
et l'Occident !
A la reine des pays d'Angleterre et d'Irlande, la respectable, l'illus-
tre, l'excellente Élisabetb, fille du roi Henri \ — Que Dieu la dirige
dans la voie droite et salutaire et lui conserve la santé par sa bien-
veillante protection ! Salut à qui suit le droit chemin.
Nous vous écrivons cette lettre pour vous dire que le serviteur de
notie Cour', le trafiquant Luis Fernande/-', nous a prié de vous
I. l'hrase effacûc. On lit seulement >J. 4. L'original porte \^<j)\ ^jS- VtiU'-ra-
. lement : le serviteur de nos Portes, avec
Nous aYOus ajoute •! >^ 3 t-iL* ce qui cor- , 1 -r 1 . . 1
■* -/ J- ' le sens que les iiTcs donnent au mol:
rcspond à une des formules en usage dans Porte. L'interprète espagnol a traduit :
« l'invocation ». criado de nuestras casas.
1. Réminiscence du Coran, CXIII, 3, 6. n. Le texte arabe porte seuicmcnl : Luis
3 L'original porte iJ/l Knriqne. '^J. Le traducteur espagnol a rétabli : Luis
2 1 t. §^ I ê §
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K ^ 3 f 5 1 sï^ a a g
J
I.ETTIiE DE MOULAY ABDALLAH EL-GHALIB A ELISABETH 1 o3
demander un sauf-conduil pour les vaisseaux de son associé le Irafi-
quanl Salvador Nunez' venant faire du commerce dans noire pays
ou s'en retournant, à telle fin qu'aucun de vos sujets ne leur crée
des difficultés, ou ne leur cause préjudice, ou ne les aborde avec
de mauvais desseins ou ne les contrarie, tant à l'aller qu'au retour.
Vous leur donnerez un sauf-conduit dont ils puissent user sans
avoir aucun ennui.
Nous vous écrivons avec l'espoir que vous accueillerez favora-
blement sa demande et donnerez satisfaction à son désir, eu égard
à l'attachement de ce serviteur à Xolre Seigneurie et aux services
qu'il lui rend. Tout ce que vous désireriez obtenir de nous, nous
ferons en sorte de vous l'accorder en comblant vos souhaits, s'il
plaît à Dieu.
\ oilà la raison de cette lettre.
Ecrit dans la première décade ' de Djoumada i" de Tannée g^" ^
FcrnanfJez. En i577, Andréa Gasparo Xoiinès.
Corso, écrivant de Merrakech au grand- 2. L inlcrprcle espagnol a traduit : en
duc de Toscane, présente Luis Fernandez primero de Jemed laiil.
comme un marchand qui résidait depuis 3. La date de l'année est écrite dans le
plus de trente ans au Maroc et qui avait système de numération cryptographique
connu -Moulay Mohammed ech-CheikIi appelé Klem el-Fassi. Sur ce système et
avant qu'il ne fût roi. V. 1" Série, Dépôts sur le signe de validation placé en tète de la
divers, Italie, 21 novembre 1577. lettre, V. H. de Castries, Les lettres mis-
sives des chérifs saadiens. Essai de diploma-
i. L'original porte ^ jjoJ-. Salidour H^.e arabe, ^u^arlides Date elSeir,,j manuel.
loii
l6 -NOVEMBRE 1069
XLII
AVIS DE CADIX
(Extrait)
Les Moriscos insurgés reçoivent du secours du Maroc.
Cadiï, i6 novembre 1069.
Adverlizementes laken out of letters and otherwise.
From Cadiz. the xv)"" of >ovember 1069, by one tliat was in
Granadie xv daies afore.
The Mores waxe slronger and stronger and are lenne to one
Chryslian in the campe', and hâve greate ayde com to lliein froni
the Tuike and ouïe of Barbarye^
Your Ilonors at commaundement.
Signé: John Mershe \
State Papers, Foreicjn, Elizabeth, vol. CIX,
Public Record Office.
' 428. — Original.
I. Sur cette révolte des Moriscos, V.
France, t. I, pp. a86-3oî. V. également
la traduction en anglais d'une lettre écrite
le iS juillet 1369 par le chef des insurgés
à Don Juan dWutriche, British Muséum,
llarl. Mss. igô, f. 2o5 ; une lettre de
Robert Mogan, datée de Madrid, 13 août
1570, P. li. O.. St. Pap.. For.. EU:., vol.
CXI II. n" Sny.
a. En réalité, les rebelles ne reçurent
guère des Turcs ou du Cliérif que des
promesses et des encouragements. V.
Franco, t. I, p. 399, note 3. Robert Mogan
écrit dans la lettre ci-dessus mrniionnéo :
tt Les Moriscos ont reçu des secours do
Barbarie, tant des Turcs que des Maures,
mais peu importants. Les galères du roi
d'Espagne ont pris di\-huil galiolcs et
d'autres navires qui apportaient aux dits
Moriscos dos vivres et des munitions ; mais
la plupart des hommes ont échappé à terre
el se sont réfugiés près de ces derniers. »
.■5. John Mershe (Marsh), marchand an-
glais établi à Antcrs, d'où il transmettait
au gouvernement d'Elisabeth les divers
avis recueillis par lui.
SAUF-CONDUIT POUR L. FERNAiNDEZ ET S. NUNEZ 1 OO
XLIII
SAUF-CONDUIT POUR L. FERNANDEZ ET S. NUNEZ
A la requête de Moulay Abdallah, Elisabeth ordonne de laisser naviguer
librement entre Anvers et le Maroc les navires de L. Fernandez et de
S. Nunez, à la condition que ces navires ne transporteront que les mar-
chandises et les biens du Chérif et retourneront directement au Maroc
sans faire escale dans aucun port espagnol.
Hampton Court, ii juin 1570.
Au dos, alla manu: ii June 1570.
En tète: Elizabeth R. — Alla manu: An original safe conduct
signed by Queene Elizabeth in her own hand to two merchants
of the Emperor of Morroccos.
Elizabeth, by the grâce of God Queene of England, France,
and Irland, defender of the faith, etc.
To ail our Admiralles, Viceadmiralles, Capleines and other
serving us one the seas or in any our townes, castcUs, or fortes
one the sea cost. to ail our officers of our portes and to ail other
our officers and subjectes to whome in this case it shall appertein,
greeting.
Wher the Kinge of Maroccos, by bis lettres wrytten in November
last ' , hath made request to us, that it myght please us to graunt our
safeconduct and licence to Lewes Ffcrnandes and Salvador Nonez,
merchantes, that they might, with their shippes and vesselles,
quietly passe from the contre of Barbary through the narrowe seas
with their merchandizes to Andwerpe, and ther exchanging the
I. V. supra, pp. ioo-io3.
io6
I 1 JUIN' lOTO
same for otlier commodities to relurne and passe quictly and
directly into the dominlone of tlie said Kinge in Barbary, wilhout
any maner of arrest, impeachement, or trobie, tobe mored lo ihem,
during the abstinence of entercourse betwext us and tlie Kinge of
Spaine, our siibjectes and contreys ' :
We are pleasede that, according to the said Kingcs requcst. llie
said Lewes Ffernandês and Salvador Nonez, and llieir faclors,
shall during the said abstinence, with their shippes caryinge onely
the merchandizes and goodes of the said King of Marroccos and
coming from Barbary, quietly passe llu'ough the narrowe seas lo
Andwerpe and from thence to relurne into the dotnynione of the
said King of Marroccos onely and not into any other partes of the
King of Spaynes contryes : and so we will and sireighily commaund
yow and every of yoAv to permilt and sulfcr from tyme lo lyine
the shippes and vessells laden with the said Kinges goodes and
merchandizes onely, under the conduct of the said Lewes Ffer-
nandês and Salvador Nonez, or their faclors, quielly to passe tlirough
onr seas willioiil any your arreslor Irohle. Andyf ihey shalhc dryvcn
to com inlo anv our portes, havens or crekes, thaï ihey may hc
favorahly used, and al iheir commoditle lo deparl away from llience
withoul any impedimenl or let. And theis our lettres shallie your
sufTicienl warrant and discharge in ihis behalfe.
Geven under our signet, at our Honor of llamplon ("omt, llic
xi"" day of >lune iB-o, in Ihe twelvelh yere of our reigne.
Ex. per J. Sommers.
Lambelh Palace Library, vol. 1168, n" 7 . — Expédition.
I. En décembre i568, le gouvernement
d'Elisabeth avait fait saisir des navires espa-
gnols qui transportaient aux Pays-Bas d'im-
portantes sommes d'argent pour le paiement
des troupes du duc d'Albc otque la tempête
et les corsaires huguenots avaient chassés
dans les ports d'Angleterre. Le duc d'Albe
avant riposté en mettant l'embargo sur
toutes les propriélés anglaises aux Pays-Bas,
le gouvernement anglais avait traité do
mémo tous les biens des sujets espagnols
on .Angleterre. Il on était ré.sulté un arrêt
du commerce entre les sujets d'Elisabeth
et de Philippe II, qui durait encore.
PROCUHATION DE THOMAS OWEN A HICHARD GLA5COCKE tOy
XLIV
PROCURATION DE THOMAS OWEN' A RICHARD GLASCOCKE^
S. 1., I"' décade de Ramadan 979 [17-26 janvier 1573J.
J^\j^_ jU-«: .^ ^X^ ^i ^ a:^ VrU" V^ o' ^/^^>y- '
M/^"^! J^ J^' ^^ AiA^^ ôjJti w^_;C- Ua_ja-« l-*w !>^;i _y Ai^l^J
Bri/ish Muséum. — Cotton Mss, Nero B. .M, f. 67. — Original.
I. Thomas On on, marchand de Londres, 2. Le nom de ce marchand figure dans
est mentionné ci-dessous dans les lettres un autre acte de 1572 (V. infra. Doc.
patentes du 5 (n. st. i5) juillet i585. Il XLVI'"'' p. ii3) et parmi ceux des signa-
faisait encore du commerce avec le .Maroc laires d'une requête adressée à Burghlcy le
en 1600. V. /^' Série, Angleterre, t. 11, 10 17 février 1577 C"'- '"/''<'■ Doc. LXXVIII,
avril iGoo. p. 192)-
I08 17-26 JANVIEU 1672
XLIV"
PROCURATION DE THOMAS OWEN" A RICHARD GLASCOCKE
(Tradictiom)
S. 1., I" décade de Ramadan 97g [17-26 janvier 1572]-
Louange à Dieu ! Le négociant chrétien Thomas Owen. l'an-
glais, donne procuration générale, complète et dont il connaît 1 éten-
due au négociant chrétien Richard Glascocke', son compalriole,
de recouvrer pour lui toutes créances qu il pourra avoir à Merra-
kech contre des Juifs et des Musulmans, d'en donner valable quit-
tance consécutive à paiement, d'engager aux fins de recouvrement
toutes actions et instances nécessaires.
Dont témoignage a été porté contre lui, alors qu'il était dans
l'état requis pour valablement déclarer, son identité étant établie,
au commencement de Ramadan glorieux, étant prouvé que le dit
négociant comprend l'arabe'.
I . L'originalarabe porte Raclierthi Lech- l'original les seings manuels (aalama, khen-
fousa) des dovix adcls qui ont rédigé lo
kouk ij^JLS iJ^jZ,j
présent acte et dont les noms n'ont p>i
1. A la suite de la date, on voit sur kire déchiffrés.
DECLAnATION DE MABCHANDS TIIAKIQUANT AU MAROC I OQ
XLV
DÉCLARATION DE MARCHANDS TRAFIQUANT AU MAROC
Les Portugais, se fondant sur les Bulles de partage, qui avaient divisé entre
eux et les Espagnols la possession des nouveaux mondes, prétendaient se réser-
ver le monopole du commerce au Brésil, dans les Indes Orientales et dans toute
la partie des territoires africains au sud des Canaries. D'autre part, un nouvel
esprit d'entreprise poussait les Anglais, depuis l'avènement des Tudors, à
élargir leur commerce maritime, qui jusqu'alors avait eu pour principaux
débouchés les Pays-Bas et l'Espagne. On se rappelle les deux voyages au Maroc
de Thomas Windham, en id5i et r552'. En i5d3, Windham se rendait à la
côte de Guinée, déjà visitée, vers 1628, par AVilliam Hawkins. Des marchands
anglais organisaient de nouvelles expéditions vers cette même côte en i55/i,
i5o5, i5d6. En i56i. Sir William Garrard et Benjamin Gonson, tré.sorier de
la marine, projetaient d'établir un fort dans la région d'Elmina. A la fin de
l'année suivante, John Hawkins paraissait devant Sierra Leone, s'emparait de
plusieurs centaines de nègres pour les vendre comme esclaves et pillait des navi-
res portugais. Les protestations du Portugal se faisaient de plus en plus vives'-.
Il s'élevait à la fois contre tout commerce entre les sujets d'Elisabeth et les
régions africaines et contre les déprédations commises par les corsaires anglais.
Des négociations entamées en Angleterre en i56i par l'ambassadeur portugais
Manuel Daranjo n'avaient abouti à aucune solution précise. En i562, D. Sébastien
envoyait à Londres son ambassadeur à la cour de France, J. P. Damtas, avec la
mission de reprendre les questions en litige^ La discussion roula principalement
sur la Guinée. Le Maroc n'y figura qu'incidemment. On ne put arriver à s'en-
tendre.Dans les années suivantes, les réclamations et les griefs allèrent en s'accu-
mulant. Les représailles exercées des deux côtés aboutissaient en 1069 à la
suspension du commerce entre les deux pays. Cependant, un nouvel effort fut
tenté pour arriver à un accommodement. A la fin de l'année i5-i et au début
de l'année 1572, l'ambassadeur portugais, Francesco Giraldi', et William Cecil
1. V. supra, pp. i4-ao. 3. V. supra. Doc. XXII, p. 44-
a. Ces protestations, accompagnées de 4. FrancescoGiraldi, fils naturel du mar-
menaces, avaient commencé dès l'époqne chand florentin Lucas Giraldi. Ce dernier,
des voyages de Thomas Windliam au après avoir acquis une immense fortune,
Maroc. V. supra, p. 20. alla s'établir on Portugal où ses rictiesses
110 l" FEVRIER 1672
esquissaient des projets de traité'. Cette fois, le Maroc, qui auparavant était
resté dans l'ombre, passait au premier plan. L'Angleterre consentait à sacrifier
la Guinée ; mais ses marchands insistaient sur l'extrême importance de leur
commerce au Maroc, disant même qu'ils aimeraient mieux se voir interdire
l'accès du Portugal que celui de ce royaume'^. C'est dans ces circonstances
et sous l'empire de ces préoccupations que vingt-six d'entre eux produisirent la
présente Déclaration. Les négociations, d'ailleurs, s'éternisèrent-' et le traité
qui fut, enfin, signé, le 29 octobre KTyfi, par Francesco Giraldi et Francis Wal-
singhani esquiva la question. Il concernait presque exclusivement la restitution
des biens capturés de part et d'autre et les satisfactions à donner à divers
griefs. On convenait que les Portugais pourraient faire du commerce avec
l'Angleterre et l'Irlande, les Anglais avec le Portugal, l'Algarvc, Madère et
les .\çores. Le roi D. Sébastien s'intitulait, dans le préambule, seigneur de
Guinée et d'Ethiopie. Quant au Maroc, il n'était pas mentionné. Ce fut l'an-
nexion du Portugal par Philippe II qui trancha la difficulté*.
L'interdiction du commerce dans les possessions portugaises n'est pas,
à leur avis, applicable au Maroc.
ler février i5-j.
Au dos, de la main de Burfjliley : Primo Februaiii 1071. —
Words to be inserted in tlic trcaty wilh Portugall. — By report of
English mercliants.
\Ve, the persons undernamed, fynde thaï tlic rcaliiies of Porlin-
gale and Algarve, tlic islandes of Madera, and ail ihc islandes of
Assoryes be the onlie places iinder ihe domynyon of ihe Kinge of
Porlinçalc whcrein tlic incrchaunts of Ensrland and Irclande liavc
lui valurent une telle situation que smi fils
F'ranccsco put obtenir la main de la sœur
ducomlcdc Vimioso. Francesco Giralili fui
ambassadeur de Portugal en .\nglclcrre,
puis (1579) on France.
1. Cf. Calcnilar of Forrijn Pnpers, vol.
i56g-i57i, n"* aiSy, 2190, ïmji ; vol.
157J-1574, n»" I, î, 3, 6(i, io3-io8, aai.
j. V. infra, p. 117.
3. Y. inj'ra, pp. Ii5-iai, ia3-i4o,
lâ6-i5ç); Calendar of For. Pap., vol.
1571-1574. n"» laSi, ia8a. laSS, i384.
i385 ; vol. 1375-1577, n"979. g8G, 987 :
vol. l583 et .Vddcnda, n"* 007, 5o8. 509.
,',. Cf. Miss .\. B. Wau.is Chapman, TA,
commercial relations of liitgtand and Poriaiiut,
i.'l8j-iSoj ÇTrnnsaclions of the royal histo-
riciit Sociely, Third Séries vol. I, p. 167).
DFXLARATION DE MARCHANDS TUAFIOUANT AU MAROC
usually trapiliqued. Atid if tlie prohibition Le for itie conquercd
countries of the King of Porlingale wliich be now in bis posses-
sion, we do not perceyve tbal it will impeacbe ibe trade of Bar-
bary, or any olber place, «beieunlo any olber trapbi(|ue hatli bya
usually and quiellie used by tbc Eiiglvsbc mercbaunls.
But because be balb ibiee fortes on tbc cosl of iiarbarie', we
ihinke it not amysse tbat eylbcr tbe bolc cnunlrey of barbarie be
excepted, or els ail places beyond Cape Blaïuk, soutlnvard, be
only prohybyted.
Signé: James Ilarys, Aldernian
William Bond", Alderman
By me George Barne ^
Dominicke Cbester of Bristow
Wylliam Yong of Exysters
John Dart of Basstabeli
Jobn Spencer
John Barne
Thomas Aldarson
Thomas Aldwortb of Bristow
Per me John Walson
Richard Venables
William Mavnnarde
Richard Saltonslall
William Towerson
Arthur Dawbeney
Malthewe Field*
William \Vydnell
John Barkan
Nicolas Toke
By me Anthony Garrard
By me Edmond Ilegan"
By me Thomas Bramley
By me Arthur Prêtes
By me William Gybbyns
By me Thomas Altham.
Public Record Office. — Slatc Papcrs, Foreign, Elizalielh, vol. CA'A'l',
n" 380. — Original.
British Muséum. — Cotlon Mss. NeroD. /. f. 163. — Copie.
1 . Les trois places qui restaient aux Pur-
tugais sur la cùte du Maroc, après la priso
de Santa-Crui-du-Cap-do-Guir par Moulay
Mohammed ech-Cheikli (V. supra, p. 3 et
note 3), suivie de l'évacuation de SaC et
d'Azemmour (V. supra, p. 'i, note i),
d'Arzila (i55i) et d'El-Ksar esSeghir
(i55o), étaient Ceuta, Tanger et Maza-
i;an.
2. William Bond, Artluir Davvbencv,
Antlionv Garrard et Thomas Bramley sont
mentionnés ci-dessous dans les lettres pa-
tentes du 5(n. st. i5) juillet i585.
3. On retrouve George Barne et John
Spencer en i5gi parmi les membres de la
Compagnie du Levant. V. infra. à la date
de juillet lâgi.
4. Sur ce personnage, V. injra, p. i8i.
5. Heijaa. Ilogan. Sur ce personnage,
\ . infra. p. 181.
112 7"! 6 MARS 1672
XLVI
ACTE DE DÉSISTEMENT DE MARCHANDS JUIFS
S. 1.. S' décade de Clioual 979 [7-16 mars 1072].
J ^y<u_,J Ajjîi J; jls> ^yl'b ^) à3j^ J-'^^^ J^* ^ -ui-l
U ;.*^ ^ j;<U^ Vi J/lVi i^jUjI ^\^^\ j^\i\ jljl ^;J J_^'l
L^ ^^:lj ^>^tj it^Vl J^JU ç^j dX'IÀ. ^.Jlc A^j -çL ^^U-jij A^
Brilish Muséum. — Lotion Mss, .Wroli. A/, J. fJÔ. — Oriijinol.
ii3
ACTE DE DESISTEMENT DE MAKC11A>DS JLIIS
XLVI""
ACTE DE DÉSISTEMENT DE MARCHANDS JUIFS
(Traduction)
S. 1., 3" décade de Clioual 979 [7-1O mars iB^a].
Louange à Dieu ! Les Juifs Haroun Lévy, Jaki bcn Delouïu et
Yacoub ben el-Ajjouni requièrent contre eux-mêmes témoignage
qu'ils renoncent entièrement et sans restriction à tout recours qu ils
étaient antérieurement en droit d'exercer contre le négociant cliré-
ticn, l'Anglais Richard Glascocke, au sujet des vices de qualité et de
la non-conformité de couleur constatés dans cinq pièces do drap
« bernatha » ' , à lui par eux aclielces pour le prix de trois cents onces,
monnaie en cours. Aucune réclamation, aucun recours judiciaire
ne seront ultérieurement admis de leur part. Ils acceptent sans
réserves et réceptionnent la dite marchandise, encore qu'elle soit
brûlée à la teinture et de tissu grossier'.
Dont témoignage a été porté contre eux, alors qu'ils étaient dans
l'état exigible pour valablement déclarer, leur identité étant établie.
Aussi bien toute réclamation par eux élevée à ce sujet, sur quel-
que argument qu'elle se fonde, sera entièrement non recevable.
Dernière décade deChoual, année 979'-
1. On désigne encore aujourd'hui au 2. Onavuci-dessus(Doc.XX\IX,p. 96)
,1 ,. que certains marchands anglais envoyaient
Maroc sons le nom de bernatha Ustj; le ,lrap ^^^ ^,^^^^ ^^^ ^^;.^^^ j^, ^,,..,|, ^^ fahricalion
de couhMir bleu tirant sur le noir. Cf. I)o/.T, inf^rjcre « brou ne bhnves » et que le
DiHionm,ire. au mot ^k^j,. - Le .Ira,. Shérif avait dû en interdire l'importation,
sons peine de confiscation,
bleu moins foncé est appelé braia ilj;. Ces j ^ la suite de la date, on voit sur
deux qualités de drap sont universellement l'original les seings manuels des adels ré-
employées au Maroc pour les bernons, les dacteurs de l'acte,
caftan^ et les djellaba.
Ut Castries. \"- - *^
11^ 9 JUIN 1072
XLVII
LETTRE D'ANTONIO GRACIAN' A JUAN DELGADO-
(Extrait)
Le gouverneur da Pcnon de Vêlez devra xe renseigner sur le Maure (/ai
s^est enfui de la cour du Chérif el le pourvoir du nécessaire.
L'Esciirial. () j\iin t57î.
Ert marge : Al Sei-rctario Delgado.
111" Senor,
Esta tarde me dio un corrco que vino aqui despacliado al conde
de Chinchon los dos plicgos de V. md.
En lo de llayamen Me.vuguele' que cl alcayde del Penon csciive
se avia venido alli huyendo del rey de ¥ez, dize Su Mag'' que se
responda al alcayde que el entienda del Moro lo que quioie dezir
a Su Mag'' y avise dello y de la qualidad de su peisona, y ([ue.
liasla averse aca visto y rcspondido. le podra proveer alli de lo
neccssario.
\ . nul. vcra loque mas cumple al servicio de Su Mag"*.
La divina etc.
Del Escmial, ix do Junio 1572.
British Muséum. — Egerton M.is, 20<i7, f. 29^1 . — Copie.
I. Antonio Gr.ician, .secn'lairc ilns lan- lario Antonio riracian,
guc's et (lu cliilTre. — La |in'v.cnlo lettre ï. Juan Drlgado, secrétaire de la («icrre.
lait partie d'un recueil intitulé: Libro en 3. llaynmin Mfj-wjuclc : Yaliia ben....
que se assicnlan Ins carias escriptas por La deuxième partie du nom est Irop ilû-
mandado de Su Mag'' por el Seflor secre- liguréc pour i^lro restituée avec corlitude.
LHTTRE DlC TIKJMAS WILSON A BURGHLKY
XLVIII
LETTRE DE THOMAS WILSON ' A BURGHLEY '
(Extrait)
L'ambassadeur de Portugal consent volontiers à ce que le Maroc ne soit pas
mentionné dans le traité à conclure, pourvu que la Guinée ne soit pas non
plus nommée et qu'on adopte une formule générale interdisant aux Anglais
le commerce dans les pays conquis par le Portugal. — Il assure que son
niiiitre ne s'autorisera pas de cette formule pour écarter les Anglais du
Maroc.
S. 1., 30 juillet 1578.
Au dos : To the right honorable my verie gootl Lorde the Lorde
Burgliley, Lorde High Treasurer of Englande. — .\lia manu :
20 July 1573. D' VVilson to the Lorde Treasurer. Conférence wilh
the Portugall embassador aboul termes of amity Lelters of D'
Thomas Wylson, Secretary of Slateand Masler of Si Katharincs
\hiie il please your Ilonor, — I havc spoken wilh tlie Poihigalc
amlwssador ' this mornynge, who is verie desierouse of a specdie
endc for entercowrse and amitié. And towchynge the article where
Barliaric is tn Ijee lefte oui and no mcncion to bee made ihcrcof,
hc likelh wel of that and desicrelh il carnesllie : but on the olher
I. Tliomas Wilson(i5i5 ?-I J8l). ""t''"!' uiif promièrc fois de novembre i^^^iJimars
d'une Iniduction des (Jlyntlùennes, la prc- 1 57.T. une seconde fois, pendanl que 1). Juan
mitre traduction en anglais d'œuvres de d'Autriche était gouverneur des l'avs-Bas,
Démoslliène. Il avait été ambassadeur en d'octobre 1D76 à juillet 1577, et devint,
Portugal de 1567 à i568. Il servait gêné- en novembre 1677, secrétaire d'Etat,
ralement d'intermédiaire entre les ambassa- 3. \ . supra, p. log, Sommaire,
deurs portugais à Londres et le gouverne- 3. l'iancesco Giraldi. V. supra, p. 109.
ment anglais. 11 fut ambassadeuren l'iaudre, noie !).
I l6 20 JUILLET \b~j3
syde he woulde not liave the prohibicion to bee for Guynee by
name, but the gênerai worde to passe of conquestus régis Portu-
gallie, and so the prohibicion to bee gênerai Avitliout mencion of
Guinée or Barbarie. And yet, he seyth that, notwilhstandinge ihis
gênerai prohibicion, his Kinge wil never claynie to forbidde any lo
trade to Barbarie.
He desiereth earnesllie to speake with your Honor and saylh so
welof your honorable dealyngsin the matter as I was right gladdc
to heare. I woulde not aske a copie of the same treatie, becawsc
I knowc M"^ Benedict Spinola ' halh the same, wbiche your Honor
maye hâve at conimandeniont.
Tlius most humbhc I doc takc my leave, wyshinge unto your
Honor your healthe and hcartcs désire.
This 20 of Julie 1578.
Your Honors assured at commandement.
Signé: Thomas Wylson.
British Muséum. — Harleian Mss, 6991./. ^9. — Original'.
I. BencdcUo Spinola, marcliand établi II était mêlé aux ni'gociations entre Burgh-
i Londre.-i, fils de IJaltista Spiiiola, riche ley et l'ambassadeur portugais. V. in/r<i.
commerçant de Gênes, qui, en iSâô, avait Doc. LXV et LXVI, pp. iSG-iSg.
refusé les fonctions de doge de sa ville a. Publié par Thomas Wright, £/i;iitc(/i
naliilc. Bcncdetto Spinola mourut en i58i. and lier times, t. f. p. \iM).
LETTKE DE THOMAS W II,S(JP( A BURGHLEY II7
XLIX
LETTRE DE THOMAS WILSON A BURGHLEY
Le Lord Maire et plusieurs mnrcJimvh. considérant Fimportant débouché
que leur offre le Maroe pour les dnips et autres articles. Insistent pour
qu'aucune clause interdisant le commerce avec ce pays ne soit insérée dans
le traité avec le Portugal. — (Conversation de Wi'/.çon avec l'ambassadeur
de Portugal. — // lui a objecté que le Maroc, même sans être désigné,
serait impliqué dans une interdiction générale du commerce avec les pays
conquis par le Portugal. — Il lui a offert d'Interdire nommément la
Guinée au commerce anglais. — L'ambassadeur a insisté pour une prohi-
bition générale, promettant qu'en fait elle ne serait pas appliquée au
Maroc. — Wilson a répliqué, mais en vain, que la situation ne .serait
pas éf/ttle. la Reine se trouvant liée par un traité et le roi de Portugal
par une simple promesse verbale de son ambassadeur.
S. 1., 27 juillet iS-S.
An dos : To the right honorable my verie good Lord, my Lord
Burghley, Lord High Treasurer of England, at the Courte, at
Knowle', delever thèse.
Maie itplease your llonor, — I receaved your letter at the mercers
ieasl, the contents whereof tonchinge the trade of Barbarie I did
open to my Lorde Maier, Sir Rowlande Hey^yorde, and to four
others ; who ail agreed that the voyage to Barl)ary is so necessarie,
Ihat it were better to bee forbidden PorlugaL And therefore they
desired me to be an humble means to your Honor, that no such
worde shoulde passe as to hynder them that voyage, because of their
great vent they bave for clothes and other merchandise more aple
foi- the nacions speedie utterance.
I . \Ian"ir do la rfinc Élisabolli rians le cnmtr rlo Kent.
Il8 27 JUILLET 1073
I went after the conférence to the Portugall Ambassador, unto
whonie I did my message, and sliowed hir Ma"" full resolucion not
to forbid lier subjects the trade in Barbarie, neyther direcllie
nor indirectlie. He answered accordinge to his olde worde, that
Barbarie shoulde not be nanied at ail. Unto whome I answered
thaï the worde conquests did by implication and generalilie make a
universal prohibicion. I towlde hym, if he woulde désire to bave Gui-
nea forbidden, he might fynde hir Ma"' not unwyllinge to pleasure
the Kinge his master. But of this lalk he coulde not abide to heare,
ever iteratinge a gênerai prohibicion ; which 1 did as fast withstandc
as he did vehementlie urge. He notwithstandinge, contynuyngc
styl his Avrastelinge, «oulde not Jeave liolde, but imporluned this
his désire most earnesllie, Avith promise thaï his Kinge woulde
never lelle our nacion to Irade into Barbarie. And ihis assurance
he made thereof, that like as his King and aimceslors did never
sende any armada to impeache this voyage, so Avoulde he never
hereafter. I lowlde him he had good advantage to deale agavnst
England, whcn hir Ma"° shoulde passe hir assent to the prohi-
bicion undcr hir grcate seale, and llic Kinge onlie to promise not (o
deale uppon the bare worde of his ambassador.
In conclusion, he lowlde me he coulde not doe olherwise, and
that gladlie he woulde be the author of a perpetuall peace, if it wor
possible; and so desiringe lo speake with hir Ma"", I lowlde hym
he myghte come lolhe Courte, the fourlh of August, wliereof your
Honor woulde scndc unlo hym advcrlisomenl.
And thus most humblic doe I take my leave.
Fromc my howse, this 27 of Julie 1673.
Your Ilonors most humble at commandmenl.
Signé: Tliomas Wylson.
liriùsh Muséum. — llariclan Mss, G'J'JI, f. '26. — OrlijinalK
I. Ce document a <li- pulilié par Tu. Wrk.mt, lilizabeth and hrr tiinrs. I. I, p. :i87.
LETTUE DE THOMAS ^VlLSON A BIRGIILEY
LETTRE DE THOMAS WILSON A BURGHLEY
Nouvelle conversation de Wilson avcr l'ambassadeur de Porluqal. —
Celui-ci assure que le commerce des Amjlais avec le Maroc, interdit
par le traité, serait, en fait, toléré par son maître. — Wdson objecte
la différence entre un acte siynê et de simples paroles. — • Le roi de Por-
tugal ou ses succe.<!seurs pourraient un jour se prévaloir de l'interdiction
stipulée par le traité. — Suite de la discussion.
S. 1.. 3i juillet 1578.
Au dos : To thc right honorable niy verie good Lord, niy Lord
Burghley, Lord High Treasurer of England. — Alia manu : Ultimo
July 1073. M' Wilson to my Lord Treasurer. Tlie Portugal Embas-
sador endeavouring to obtain llie Oueenes scal to prohibit lier
subjects to trade in the Portugal conquesls, promising the trade
to Barbary should be winked at by bis King.
Maie it please your Hoiior, — I bave once againe spoken to tbe
Portugal Ambassador uppon bis relurne out of the countrie : and.
as I can geatber, he ean not do otherwisc than he is determined,
lor ihat lus commission dotli so slrayte bini. And this he saythe,
that tbe prohibition to enter into the Kings conquest by lier Ma""
graunte, under her seall, sball be no lette for our nacion to trade
mto Barbarie, because bis Kingwill wyiik at tbe matter, and never
molesl any of our nation.
I towlde him that betwixt words and deedes tlierevvasgreal dilTe-
rence. Our Soverayne to pass a prohibition gcnerallie under lier
greate seale. and the King by bis ambassador to give bis worde
onlie that our nacion should not be disturbed, was a greate oddes,
120 3l JUILLET 1673
and the covenanl iiot equal on both sides, but ratlicr a préjudice
to our nacion, sucli as no prince Christian lialh or woulde yeelde
unto. (I And what if the King now livinge », saide I, « or his succes-
sors shoulde urge the prohibition Avhich is to be observed by her
subjecls, upon her high indignacion ? »
He answered the Queenes Ma"^ might wyl the King or his succes-
sors to punish them , if either of them coulde catch soche offenders ' .
I towlde hym that neyther soche an answer woulde be Hkcd by
his King when soche a covenante was ones passed, neyther woulde
I wishe that her Ma"' shoulde yeelde so moche to her subjccts liarme.
as to bave them endangered to a forein princes violence A\ithout
mynde to redresse soche damage as perhappes they sbould susleyne.
Hereupon he replyed that neyther the King Calholike, nor yet
the Frenche King did ever graunte any lelter of marke, although
llieir subjects had often tymes been emprysoned. and niaiiy (ynies
executed for tradinge in his conquests. I towlde him, as I was noi
suer of that, so was I wel assured that neither the French Kingo.
nor tlic Catholike, did ever forl)idde their subjects to trade in the
Kinge bis Majestys conquests. And of this was I well assured,
that King John, grandfather to this King, sending his ambas-
sador to the Emperor Charles for a prohibition, they had a dcnyal
in such sharpe wordes as I would not utter ; ail whiche malter I had
in Avrittinge, the original whereof reniaynclh in recorde licre in
England. This spcachc passynge and moche more, I rcc(unmonded
M' llcarle unto hym lo accompanye him in his voyage, and saide
il was your Honors plcasure he sbould so doe, «biche Ibe Ambas-
sador did takc vcrie ibankfullie.
And tbus I doc humblie commende me to yoin- Moiior. ilcsicrynge
you to continue your favor to this said Erle.
Fromc my bouse, this last of Julie i.'iy.S.
Your Honors mosl humble at ronimaiidcnuMif .
Signé: Thomas Wylson.
I. La réponse tiiy l'ambassailriir doit Aire le commerce anglais dans leurs possessions,
entendue comme suit : Si le roi fie Porlu- la Heine leur répliquerait qu'ils n'ont qu'à
gai ou ses successeurs venaient à réclamer cliAtier eus-mémos les contrevenants s'ils
l'application nu Maroc du traité interdisant pcincnl les prendre.
LETTRE PE THOMAS WILSO\ A lUIRCriLEY l 'M
l^nsl-Srriplum. '. As I \\as goynge tu llic Anihassiulor's llils morn-
yngc, lo wNslie livin wt'l m liis joniey. I did ineetc willi your
Ilonouis lellcr, and so havc slayed liim tyl Monedale, for thewhich
lie niosl liiiml)llc lliankelli lit-rMajcslie, tliat lias sochccare of hym.
net to violale the Sabbate ; as indeed I was Ibrbidde in L'ortugale,
slayingc twoe several Sonedaics. wlieii I passed tlie counirie
The Ambassador is noi coiilcnled \\illi William Erle.
^ our servaiil,
T. W.
British Muséum. — Ilarlcian M.ss, 6'l'Jl,f .jfi. — OrUjinal.
I. Gc pnst-scrii^tdm est piaci'- en mni-^r.
122 3o DÉCEMBRE 15/3
LT
LETTRE D'ANTOMO GRACIAN A JUAIN DELGADO
(Extrait)
Le qouverneur du Pehon de Vêlez laissera passer en Espagne te fis du
roi de Fez et sa mère. — Ceux-ci se conformeront aux instructions de
l'évèque, soit de Malaga. soit de Carthagène, louchant leur conversion an
christianisme.
L'Escurial, 3o décembre lâ^S.
En marge : Al Secretario Delgado. Secretario Antonio Gracian,
por mandado de Su Mag'.
Senor,
El despacho que V. md. me enil)io anoclie, vieron oy estos dos
senores delconsejo y despues hize a Su Mag'' relacion de lo que era.
Al alcayde del Penon dize Su Mag'' se podra responder que podria
dexar venir a Espana a aqucl hijo del rey de Fez' y a su madré y
criado, con que en Malaga oCartagena donde se desembarcaren acu-
dan al obispo por lo (pic toca a tornarse chrisllanos" y a lo que en
eslo se ha de huzer con ellos.
Nuestro Senor etc.
De San Lorenzo, a xxx de Diziembre 1578.
British .Muséum. — Eqerton Mss, 20^7 ,f. 327. — Copie".
I . Les reclicrchcs faites pour ideiilitier par lequel les iiidlgiiios désignent on
ce personnage sont restées sans résultat. Algérie un renégat musulman. Le rcné-
a. Tornarse chrislianus : Cette expression gai chrétien était appelé citldj.
est 5 rapprocher du mot vulgaire mfoiirni 3. Cf. supra, p. ii4, note i.
MKMOIRE EN- RÉPONSE A FRANCESCO GIRALDl 123
LU
MÉMOIRE EN RÉPONSE A FRANCESCO GlRALDl'
La Heine ne peut interdire à ses sujets le commerce dans les possessions
porlufjaises en Afrique et aux Indes. — Elle s\'tonne des prétentions
portufjaises concernant le Maroc, dont chacun sait ipie les trois royaumes
de Fez, de Merrakech et du Soiui sont soumis à un souverain qui en
permet l'accès aux marchands de toutes les nations. — Toutefois la
Reine consent à réprimer la vente des armes et des munitions au Maroc
et à limiter aux trois ports de Larache, Safi et Santa-Cruz-du-Cap-de-
Guir le commerce de ses sujets. — S'il .soupçonne des contraventions,
l'ambassadeur de Portugal aura le droit d'instituer une enquête.
Avril 1574
Au dos. alla manu: For the Irade into Barbary. — Apnl io7/i.
En marge, alia manu: Aprill 107-i.
Her Ma'" is Avell disposée! to conlinew ail good aniyty witli the
King of Portyngall that resonably can be requiicd, and to revive
the frce intercourse and trade of Barbary betwixt the subjecls of hir
Ma"' and the sayd king, in ail ther kyngdoms and contreys, as vvas
used before a late sley made by the King of Portyngall of dyvers
of hir Ma"« subjects and ther shippes. And whcreas it hath bene
oftentvmes required. in the name of the King of Portyngall, that
hir Ma'" Avold inhibit her subjects from resorting into certen con-
Ireyes in Afric and the Indies. Avhich he callelh his conquests. and
also from resorting into Barbary. saving to some on port to be
named, with certen other restrictions, lately by Cavallero Gyraldi,
in the name of the sayd King his master, in speches to hir Ma'"
I V. siiprn. p. 109. Sommaire.
I 2 'l WRII. 107a
exnressed, hir Ma'"" dotli slill persisl in lier former determynation.
ihal she cannot Avifh lilr honor, nor safely with her conscience,
bynd hirselfe to the King to forbidd her subjects from any such
trade and resort, by navigation, into any contreyes which they hâve
hertofor, in the lymcs of hir progenitors, Kings of England, resor-
led, and namely in ihc tyme of the King hir most noble father, the
king hir late brother, and the Quene hir laie sister.
For, if she should so do, she should therby in hir opinion dimi-
nisli the estate of hir crown and the liberty of hir subjects, by
prohibiting them in olher sort than hatli bene in any tymes past,
wbvlest any amity hath contyneAved bet^vixt the 2 crownes of
England and Portyngall. And it is to be remembered that hir Ma""
hath, al sondry tymcs, sence she came to this crown, refused to
agrée to thèse rcquests. delyveryng to certen speciall persons sent
from the sayd King sondry substanciall reasons and arguments why
the same requests ought not, in any coller of right. be granted as
they bave bene demanded.
And as to tlic laie motion to bave hir Ma"" subjects prohibited
to resort to Barbary, but to some ports, to bc lymyted ^\ilh certen
restryctions. hir Ma"*^ marvelloth thaï this should bc requircd for
liarbary, consyderinge il is notorious that ther is a King known,
that posscsseth that conlrcy of Barbary under the title of 3 king-
doms, that is Fessa, Marocco, and Soussa, and that by bis salve
conduct ail merchanis of ail nations, as French. Spannyards.
Flemings, yea Portyngalls also, as it is affirmcd, do tralRck frccly
and quietly in evory of the thrce kingdoms ; so as if hir Ma"' should
in any wise défend hir subjects from thosc Irades, they should bc
in worss case than ail other nations al this daye.
Neverlheless, considering hir Ma"" hath a good meaning lo
revive the ancienl amyly wilh the King of l'orlyngalc, aiul to recon-
linew the intercourse belwixl tlieir subjects, and that hir ^hl"' con-
ceavelh that, by so free a resorl of her subjects into Barbary, some
disordered persons do convey armour and munition to such as are
enemycs of the King of Porlyngalc and to tiic Christian faylh, hir
Ma"", of mère gpod uill, wiil, withoul b\nding hirselfe ihcrelo
by any contracl, lake such ordre «ith hir subjects as lliose incon-
venyences sliall bc avoydcd, and «ill also cause hir mcrchants to
MKMOIHK Ey REPONSE A FUANCESCO OIUALOl 12;)
make tlier trade to coiien ports nolorious ; \\liereby it sliail more
manifestly appear ihat lliey shall only use ther repayre ihither for
trade of mercliaiulise, and not to relevé the Kings enemyes witli'
armur or anytliiiig belongying to hostilytie.
And to that end liir Ma'"= will geve order lliat hir subjects sliall
carry no armour to be delivered from tbeir own possession to any
in Barbary, uppon pain of confiscation for ail such goods as shall
be laden wilhin the ship or the value thereof, provyding tbat they
shall register, in some port of England, ail llieir armour, weapons,
and munition, wliicli ibey shall of necessitie carry in their vessels
for their defence of tbemselves and their ship in their voyage.
Item, they shall not resort in Iradc of merchandise to any other
ports than three by name, that is to saie : Allaracha for the kingdom
of Fess, Sapbya for Marrocho, and Capo de Guerr or de Gyhell for
the kingdom of Susa, exccpt by tempest or olher necessitie they be
therto constreyned. And thereof they shall at their returne cause
notice to begiven, andentered of record, in what sort they were so
constrayned to resorl to any other port than to one of the foresaid
three ports ; so as the same may remain in record to be known. And
if at their returne they shall not cause the same to be registered,
either in the port whereunto they shall arryve, or in the port of the
Admirallie, tlien they shall be punished as persons that without
cause did repaire to a port not limiled.
Item, it may also be accorded, that, if the King of Porlingall shall
hâve an ambassador or agent hère, the same ambassador, uppon allé-
gation that the order is broken in going to olher ports than the said
3 limited, or in carrying of armour or munition, shall uppon bis
request bave knowledgc of ail the sliips registered and their ladinge
in any port of England, thereby to trie ont the defaulte of any that
shall offend in the prémisses ; provided that thèse orders shall con-
tinew as long as the Queenes Ma"" shall fynde cause that hir sub-
jects be well used by the said King or bis ministers, or otherwise
as long as the amytie shall continew betwixt the 2 princes.
Brilish Muséum. — Cutton Mss. Nero B. l.f. 167. — Minute.
laO 2 MAI 107^
LUI
MÉMOIRE i-:n Réponse a francesco giraldi
La Heine accepte les articles du traité établi entre ses conseillers et l'ambas-
sadeur portugais. — Elle consent à interdire à ses sujets le commerce
en Afrique nu sud du Cap lilanc. — Elle jindtUiera la vente des
armes au Maroc. — Le commerce anfjlais y sera limité à trois ports,
lesquels seront Laroche. Saji et Sanla-Cruz-du-Cqp de Guir. ou tels
autres, qui. par la suite, paruitraient offrir plus d'avantarjes aux mar-
chands. — Un contrôle sera exercé sur les navires an</lais, éi leur départ
et à leur retour, pour empt'cher la contrebande des armes.
a mai iS^^.
En lèle : 1 Mali lo^^. The ell'ocl of liir Ma"" aiiser lo llie Por-
1\i,mI1 anihassador,
Ilir Ma'" is conleiited llial for llic rénovation and establishment
ol'a iiuiluall amylic helwixl liir Ma'" and the sayd Kingc, and for
ihc sclting lo hbeily oi'lhe inlercoursc of inerchandise belwixt thc
suhjccls of bolli the princes, andforoider fcjr thc roslilution or re-
compcncc of things arrcsled on bolh svdcs sence thc l)cg\nning of
thc !ast gênerai arrcsl, thc articles lieretofore accorded upon, in
a Ircaly betwixt cerlen of liir Ma"" counsellors and thc sayd
Ainbassador', shall stand in IIkm fut inar force, uppon dernonslra-
cion of suiricicnl commission gyvcn hy the sayd King lo his sayd
Ambassador to acccpt and asscnl to the former.
I. Kn 1 573, un proji'l d'accord avail l'ti- bioiis confisquas des dcui côU's. (,'«(. «/
l'Iaborc i-ntr» (îiraldi cl les ronsoillorsdo la For. Si. Pap.. val. i57'iiri7/l, n"» l'iSi,
Reine sur la rculilulioii des navires ul des 138a, n83 ; Uymeh's Firdera, XV, 7ÏI.
MEMOIRE EN KEPONSE A FIIANCESCO (JIIIALUI 1 '2 "
And wher in llie sayd articles one was specially devised for
gratifyeng of the sayd King, uppon the crnest sollicitation of the
sayd Ambassador, in which liir Ma'" was contented to admonish
hersubjectsto forbeare the trade into the Kings contryes commonly
called his conquests, saving lo hir Ma"" subjects their accustomed
trade into ail the contryes of Barbaiy, Algarves. and certen others
in the sayd articles conteyned; foreastnuch as the sayd Ambassador
hath declared that the King his master dolh not allow of the liberty
lo i)e lett so generally to hir Ma"" subjects for ail Barbary,'biit
(loth require that ther should he ccrtcn parles specially namcd.
and that none should trade ihythcr but tiiey should be first icgis-
tered in Portugall, to be visiled, thaï lliey should carry no aiinur
nor munition into Barbary ; to tins hir Ma"" answer is that she
meaneth not by any conlract to bynde hirselfe that hir subjects
shall beforbydden to traflick into Barbary. But to gratefy the K.ing,
and to satisfy the Ambassadors most ernesl desyre further than she
hath ever doone to any of the sayd Kings ambassadors who here-
tofor hâve sollicited the like, she is content that the sayd article
shall remayne in force, as far as the same concerneth the countryes
that are conquered fortlnvith from ihe Cape of Being ' beyond
Barbary, as long as the King of Portyngall shall kepe peace towards
hir Ma"' and hir subjects.
And as to the trade of Barbary, hir Ma"' A^ill, aller the treaty
concluded and the intercoursc sctt at liberty on both partes, gyve
order in hir portes thaï no armure nor munition shall be carried
into Barbary but in way of defence of hir subjects saylyng thither;
and to avoyd fraud and deceyt, by over much hauntyng of ail the
portes of Barbarv, hir Ma"" is content also that hir subjects shall
be warned to repayre only to 3 portes in Barbary for trade of
merchandise, that is to Alaracha, Saphy, and Cap de Guerr. And
if hereafter any of those 3 portes shall be found not mete for ther
trade. then they shall trade to other portes in lieu thercof, not
exceeding the nombre of 3, and the King of Portingall shall from
I. Les rédactions latines du présent conqiie.<tu ultra Barbariam a capite vulga-
documcnt portent, à cet endroit : « tjuan- rilcr vocalo Cap. de Uianco austrum versus
tuin ad illas roL'iones attinet, quae de régis prolciiduiitur ».
128 2 MAI l5-4
time to time, as occasion requireth, hâve knowledge gvven to liym
of the change of any such porte.
And hir Ma'"' will gyve ordre that whensoever any of hir
subjects shall prépare any navigation into Barbary, the master of
the shipp shall cause to he rcgislered, in the porte where he shall
lade, ail nianner of armure and munition that shall he put into
llie shipp for defence therof. and at his retorne shall also delyver in
wryting, to be registered in the porte wher he shall land at his
retorne, a note of the expedyting of his said armur and munition,
to the end that if any person. on behalf of the Iving of Portugall,
shall object that any shipp hath conveyed any armur into Barbary
and ther sold it, the Iruth thereof may be tryed by the said
register.
British Muséum. — (lotion Mss. .\ero B. I. f. 165. — Minute'.
I. Celle minute eA tout enlière rie la W'ro D. I. f. ili4cl .\(l'lilii:inal Mss. .1i.1:>(),
main de Burgliley. Il existe trois cxem- /. .ï) et un au Public lîecord OITice (StaU
plaires en latin de ce môme document, Papers. Foreiyn. Eli:abellt. eu/. CXX.XI.
doni deux au British Muséum (Cotlon Mss. n" SSS).
LETTRE DE FRAXCESCO GIRALDI A BURGHLEY \ -JtJ
LIV
LETTRE DE FRANCESCO GIRALDI A RL'RGHLEY
Il joint à sa lettre le mémoire en latin demandé par Buryhley. — Il rappelle
que la Heine lui a déclaré souscrire à toutes les clauses proposées par le
roi de Portugal, sauf à celle qui prohiberait le libre trafic avec Santa-
Cruz-du-Cap-de-Guir. — // pense que, sur ce point, la proposition con-
tenue dans le mémoire sera agréée par la Reine. — Giraldi est à In dis-
position de Bnrghley, si celui-ci a une communication à lui faire.
Londres, 4' mai 157^.
AU lU"" Signor mio oss™" il signor baron Burle d'Inghilterra.
Con quesla sara il ricordo in latino che V. S. 111"'=' desidera. E
la consideratione che in tal negolio havera Sua Ma" Ser"". credo
che corrispondera con la risposla che mi fece in la villa de Mdor
Cubano ' , sendo la substanlia che yo potessi scrivere al Serenissimo
Re, mio signera, eh' aprovava di nuovo tutto quello che sera disteso
nel contralto, ecetto che non si prohibiscie il trafico di Capo di
Ghell alli suoi sudditi con quella piu honesta coperta che fussi pos-
sible, sendomi da V. S. 111"°' retificato in csso loco. E, corne il
Ser'"" Re, mio signore, su questo ne fa ladimoslralione che la vede,
la quale si deve stimare. cosi mi persuado, che quella de Sua Ma"
Ser"'" abbi da essere talc che comrrisponda a una vera e buona e
sincera amisla. E se V. S. H'"" m'a damandare a dire quai cosa per
scritti, la pregho per cortesia riservarsi che yo lo sappi di presentia
I Milor Cubano: Henry Col)liain, V. infra. p. 878, nolo i.
De Castries. ^ "■ — 0
l3o h MAI \Ô~i!i
questo giorno, se non li sara discommodo, occorrendomy essere
con lev- Alla cui bascio le mane preghando Iddio che felicenienle
conservi la 111""^ persona de V. S. III"".
Dalla Xerlosa' ally ^ di Maggio lôy/i.
De V. S. 111"" vero servitore.
Signé: Fr'° Giraldi.
Public Record OJJice. — State Papers. Foreign, Elizabeth, vol. C.V.VA7,
n" 863. — • Original.
British Muséum. — Cotton Mss, IVero B. I. f. 169. — Copie.
i. Dalla XiTloSit : de la Chartreuse, après la dispersion des religieux ordonnée
monastère fondé à Londres en 1871 et qui, en i537, passa en ditTérenles mains.
MÉMOUANDUM DE FRANCESCO GIRALDI l3l
LV
MÉMORANDUM DE FRANCESCO GIRALDI
(Conditions auxquelles l'accès de Santa- Cruz-du-Cap-de-Guir serait accordé
par le Portu<jal aux marchands anglais.
[Londres, 4 mai 157^.] '
Alla manu: Postiilata (juaedam Giraldi. — ]ï)~^.
Illustrissime Domine.
Substantia ejus quod dixi Dominalioni Tuœ Illuslrissimœ est ut
subdili Suae Seieiiissimse Ma'" possint ire ad Caput Igliel pro
lempore limilato, atque cum declaratione numeri vasselorum, et
prohibitione ut arma et alias res proliibilas ferre non possint.
Item quod vasella quœ ibunl teneantur in uno e porlibus maris
regnorum Lusitaniœ regislrari, qui commodior et convenientior
pro tali effectu descernetur. Si autem sine registro inventa fuerinl,
procedetur juxta formam quae descernetur, ut possinl castigari ac
si non essenl amici el taiiquam pacis pcriubatorcs".
Public Record Ojjice. — State Papers. Foreiyn. EUzabeth. vol. CXXXI,
n» 86U. — Original.
British Muséum. — Colton Mss. .\ero II. I. f. 169. — Copie.
1. Le présent document était annexé à inachevée : « Ego non postulavi lioc supc-
la lettre de Francesco Giraldi à Burghlev. rius scriplum, sed solum modo postulavi
2. Burghlev ajoute en note celte phrase ut mihi »
l32 MAI tBj^
LVI
NOTE SUR LE COMMERCE AU MAROC
Les ports du Maroc que fréquentent les marchands anglais sont ceux de
Laroche et du Détroit, qui desservent Fez; celui de Sajî, qui dessert
Merrakech ; celui de Santa-Cruz-du-Cap-de-Guir, où ils vont prendre
un fret de retour. — Les marchands consentent à ne pas trafiquer au
sud du cap Aoun.
|Mai]' 1574.
Au dos, alia manu : Portes in Barbary whicli the Queeiies sub-
jects use lo trafick. — 1074.
The Queenes Ma"" subjectes do trade to the places and portes
folio winge in the kingdome of Barbarie, to saie :
To the port of AUarache and other portes within the Streales,
which serve for the trade of Fesse for saill of clolhes.
To the porte of Saphia and so to Marocus for the sailles of oiir
clothes, and from thence lo the countrie of Sows.
To the porte of Capo de Gerre ' to relade our shippes for lo
retorne for Englond '.
I. Cette note dut être rédigée dans le part, dans un mémoire de l'ambassacleur
même temps que les mémoires adressés 6 du Portugal, en date du 33 mai i5(i8, on
Francesco Giraldi et publiés ci-dessus (pp. trouve mention d'un contrat par lequel Oli-
Iî3-I28). \er Burrus et John Davys ont loue leur na-
1. Oa lit ici, en interligne, de la main \irc au marchand de Londres Henry Callis.
de Burghiev : Gell. Aux termes de ce contrat, le navire devait.
3. Les ports indiqués ici pour les na- d'abord, se rendre à Sali, pour v décharger
vires anglais étaient déjà, sauf Laraclie. sa cargaison, puis à SantaCruz-du-Cap-do-
ceux où ri'Ucha Thomas Windham en Guir, où il a-sterait 55 jours et embarquerait
i552. V. supra. Doc. X. p. 17. D'autre pour r.\ngletcrre un fret de retour. ii(u(i-
NOTE SUR LE COMMERCE AL MAROC 1 33
So the Queenes subjectes arc content nol to trade beyonde the
Cappe Rioll', A^hich is to the sowlhe wesl of tbe kingdome of
Barbarie, and not fare fiom the Cannary.
Public Record Office. — State Papers, Dômes lie. Elizabeth, vol. XCV,
n" 90. — Original.
British Muséum. — Cotton Mss, Nero B. I, f. 169 v". — Copie.
PapiTS. Forciyn. Elizabeth. vol. XCV III. i. Nom diflicile à identifier. Le seul
n" iy66 et Cotton Mss. Ncro B. 1. f. cap qui réponde aux indications lopogra-
j^i. Ce fret de retour consistait en un phiques données par le présent document
chargement de sucre. est le cap Noun.
i3.'
l" JLIN 1074
LVII
LETTRE D[ANTOMO FOGAZA'J A LUIS DE HEQUESENS
Les négociations en cours avec le Portugal ne se traitant qu'entre le Trésorier,
Leicester et Giraldi, les particuliers n'en connaissent pas les détails. —
Toute/ois on sait que les Anglais ne veulent pas se contenter de la con-
cession du roi de Portugal qui leur accorderait le libre tra^fic à Ceuta,
Tanger et Mazagan. — Ils exigent la liberté de trafic dans toute la région
qui s'étend au nord du Cap Blanc, et notamment à Santa-Cru:, où ils
transportent beaucoup d'armes et de munitions et d'oii ils rapportent du
sucre. — L'auteur de la lettre en conclut que les négociations demeure-
ront sans effet.
Londres, r''juin 1574.
En marge: Boliria. — \'o-k, Junc l. — lô"^.
Illuslrissimo y cxcelenlissimo Scnor.
En 1- del passado fue la ultima que a \" Ex'escrevy.
El negocio de Poilugal esta assy que, como se Irala solamenle
I. Antonio Fogaza était un Portugais
résidant à Londres. Il avait élé envoyé pour
aplanir les différends ontro l'Angleterre et
le Portugal, lorsque l'rancesco Giraldi, arri-
vant Kii-inéme à Londns (iS^i), parvint à
se substituer à lui comme négociateur. Il
adressait des renseignements au duc d'Albo
en Flandre et à Requcscns, son successeur,
(iiraldi, ayant décou\ert le fait, le signala
au gouvcrnimcnt portugais, qui supprima
la pension d'AMlonio Fogaza. CaUnd. of
Spanish Papers, »ol. I,")68-|579, pp. 670-
67a. Celui-ci se disposait îi ijuittor Londres,
au mois do mars idSo, pour aller so mcllre
au service du roi de France, lorsqui' Wals-
ingham le fit arrêter sous l'imulpalion
d'avoir noué des intrigues avec les catlmli-
ques anglais. Cal. of For. Piip., mi1.
i57ij-i58o, n<" i3G, i38, iSg, 187, 1S8,
■i\i; Cal. of Dom. Pap.. vol. i547-i58o.
pp. 647, 649. — Lo manuscrit Galba C.\
contient sept autres lellres, sans indication
d'autour, qui sont de la même écriture que
le présent document. Leur teneur 110 laisse
aucun doute sur l'identité de celui cpii !■ -
a écrites (.\nlonio Foga/a).
2. Le nom du destinataire de In préseule
loltio et des sept autres mentionnés dans la
LETTRE d'a>TOMO FOCAZA A LUIS DE REQUESEiSS I 35
con cl Thesorero y con cl condc de Lcccicr y cl Giraldv, no se
saben bien los pailiculares. Despues de la ullima, me dixeron que
lo que se consedia por parle del Rrey, m\ sefior, que Yngicses
pudie?sen lener Irafico en la Berberia, era en Ceuta, Tanger, v Ma-
sagan, que son las forlalesas que ally el Rey liene, y que estos no
lo quieren accplar, sino del Cabo Blanco para el norle que conliene
assy el reyno de Sus, Fes y Marruecos, donde esla cl Cabo de Gue
con cl puerlo de Santa Crus, donde eslos lienen grueso tralo de
muclias mercaderias que ally llcvan, y niucbas mas armas v muni-
ciones, y el rretorno en açucares, por aver ally muclias.
Paresce segun eslo que no a\ ra efelo, sin embargo de las muclias
dadivas que promete y deligeucia que en ello liene el Giraldy,
assislido y ayudado en ello por sudllo de Su Mag''° aquy rresidenle,
sabiendo muy bien quaiilo pcrjuisio es al servicio de Dios y de Su
Mag"*', que pucde mas el ynlcressc questa oijligacion '.
Y con no aver olro, Nueslro Sefior la yliuslrisima y cxcelen-
tisima persona de V. Ex' con mayor eslado acresciente y prospère
por muclios y largos anos.
De Londres, a primero de Junio de ib~!].
Brilish Muséum. — Colton Mss, Galba C. V.f- 35. — Minute.
note précédente est donné par le catalogue ne céderait pas sur la question du Maroc,
des Colton Mss et par le Calend. ofSpanish '.\prfs une telle réplique, Antonio Fogaza
Pap. — D. Luis de Requesens, grand com- blâmait, comme une faiblesse de ses com~
mandeur d; l'ordre de Santiago, succéda au patriotes, la reprise des négociations cl
duc d'Albe dans la charge de gouverneur redoulait de leur part une reculade. Il ne
des Pays-Bas, qu'il occupa depuis le mois de pouvait cependant croire, ajoutait-il, que
novembre 1073 jusqu'au 5 mars 1576, date le roi de Portugal laisserait ces Anglais
de sa mort. liérétiques trafiquer avec les Maures et leur
I. Le 17 mai 107^, .\nlonio Fogaza apporter, comme ils le font constamment,
avait écrit à Requesens que les négociations de grandes quantités d'armes, au préjudice
se poursuivaient, malgré l'énergique dccla- de ce roi et de ses sujets. Colton M.1S..
ration, faite par la Reine, le 8 mars, qu'elle Galba C. V.
i3G à JLiN lô-h
LVIII
LETTRE DE FRANCESCO GIRALDI A D. SÉBASTIEN
(Extrait)
Conférence de Girahli avec Leiccsler et Sitssex : celui-ci a proposé lu dési-
gnation d'un port d'Angleterre où les navires en partance pour le Maroc
seraient astreints à faire inventorier leur cargaison, avec défense de
transporter des armes et autres articles prohibés, mais à la condition
que les Anglcùs pourraient commercer à Safi et à Laroche. — Giraldi
a répondu que ces deux ports étaient peu propres au commerce anglais,
et spécialement Laracbe, oit ne pouvaient entrer que (ks navires de
faible tonnage, oii l'on ne se procurait que des marchandises peu impor-
tantes : cire, cuirs et miel, et où, du reste, les Anglais ne trafiquaient que
depuis huit ou dix mois. — Les Anglais ont répliqué que leur commerce
avec Safi n'était pas chose nouvelle, qu'' ils avaient l'habitude d'y débarquer
leurs marchandises et d'aller prendre ensuite à Sanla-Cru: du-Cap-de-
Guir un chargement de sucre. Passant Larache sous silence, ils ont
repoussé la demande de Giraldi tendant à ce que l'inventaire se fit dans
un port du Portugal. — Conférence de Giraldi avec Durghley : celui-ci
a désigné les trois places du Maroc où les Anglais voulaient trafquer
et proposé que l'inventaire eût lieu pour les navires à leur port de départ.
Il a discuté également la question de savoir si le port de Santa-Cru:-
du-Cap-de-Guir serait, ou non, expressément mentionné dans l acconf.
— Giraldi n'a pu vaincre l'obstination de Burghley. qui a feint d'ignorer
I. Ce docunacnl est chiffre, avec d<5chif- sont figurés par des signes coiivcnlioiinels,
freinent interlinéaire. Sa présence dans les et le déchiffreur n'a pas jugé utile de les
Slalc Pnpcrs donne tout lieu do supposer écrire en clair. I,os mots que nous avons di^
qu'il a été intercepté par le gouvernement roslilucr ont été placés entre crochets ; ils
anglais. — Certains mots ont été sans ont été suggérés par le contexte cl par
doute mal lus par le déchiffreur du temps ; les divers documents se rappurlnnt il la
d'autres, revenant souvent dans la lettre, question.
LETTIIE DE FRANCESCO GIRALDI A U. SEBASTIEN 1 3~
les propositions de Sussex. — Les membres du Conseil privé renon-
ceraient à Larache et se rallieraient à ces propositions.
Londres, 4 juin 157^.
Au dos: A el Rey INosso Senhor. — Alia manu: ib~^. Giraldo.
Senhor,
Nom me maravilho da obstinada e perversa temçam do procéder
desla barbara gemte no pomto que sospemde esta comcordia, por
lerem de costume como bereges e tiranos serem Inscomtantes em
tudo quanto fazem c dizem.
Para evilar estas dilacoens, mandei comvidar o Tezoureiro com
os depftlados, tanlo que soube acbarse milhor momento, por ter
entendido que o Lesester e Susev o desciavam. E, sendo estes dous
vindos com ho Abiiirante, [ho] Gomtarolo ' e milor Montauto' e
houtros, por ser asi a huzamca, inda que nom fossem comvidados,
se mandou o Burle escuzar em nom poder vir por temer fazer
dezordem alguma ; o que fez por se nom achar presemte a resposta
que me aviam de dar. E sendo em vintaseis do dito mes' tratados
onrradamente nesta casa de [V' Alteza], nos retiramos depols numa
camara os très he eu' somente. Omde o Susex, com huma lomgua
aremgua, se resumio ser a reposta que, em nome da [Rainha], me
davam nesta sentemça que ela, por fazer cousa grata ha [V' Alteza],
deputaria em seu reino hum porto para os que fosem a [Berberia]
se registrarem ah, com prohibir nom levarem armas nem outras
cousas defesas aos Mouros, dandose abo agemte ou menistro de
[^' Alteza] que aqui estivese o imventario e registre de lodas elas,
I. Probablement le K ComplroUer », qui SUiarl.
assistait aux séances du Conseil privé. 3. Entendez le 26 mai.
3. Anthony Bronne, Vlscount Mont- A. Giraldi ne désigne pas clairement si
ague (i526-i5g3). Catholique zélé et le troisième négociateur adjoint à Leicester
loyal sujet d'Elisabeth, il fut membre de et à Sussex était le Grand .Vmiral ou Lord
la Commission chargée de juger Marie Montague.
i38 !i jui>- 157/Î
podemtlo ser castiguados uas vidas e fazemdas e lidos por quebram-
tadorcs da [paz] o quem o contrario fizese ; com tal comdiçam que
pudesem hir a Safim e Laraclie : nom se ombriguaiido a islo por
comlralo, se bem o l'aria proclaniar.
Respomdi vivamente ser esta resoluçam niui difcrenite da que
eu esperava, polas palavras que ha me disrra na quiiila de Cubam'
nom confronlarcm com as demostraçoens de [V" Altrza] pola com-
prazer, pois maponlavam dous potlos eslraordinarios do comercio
cjuequeriam. especialmenle o de Larachc, aonde conlinuamenlc os
de Tamgere llic faziam agucrra", sendo hum rio cm que nom podiam
enilrarquc caravelas e naos pcquenas. sem ah avcr inorcadorias que
fosem de momcnlo para este reino, por ser s(M'a, i-ourania c mcl
sonienle, quanto mais nom tendo os conhecimcnlodesle trafo(|uo (]ue
de oito ou des meses a esta o[ra], devemdosc a heeles de conliMnlar
do onesto e nom de allerar em cousas que nom eslava em razam
apoinlaremse : pois Ihes dezia o mesmo por Safim rcspcito a
Mazaguam. *
Aleguavanmo nom ser cousa no\a. mas ordinaria hircin os sem-
pre descarregar a Safim ' como luguar mais propicio aho reino de
Fez e Marrocos, onde suas mercadorias se guastavam e depois hiani
tomarsuacarregua dasuipicresaho [Cabo da Cea]. sem de Laiacbe
me rephcarem por cntam cousa alguma. K que, quanto ao registro
que Ihe eu comtrariava, que por nenhum caso ho comsenleria la
[UainhaJ, por Ihe tocar isto muilo na omrra, poste que nom fose
por outro que polo descomodo e perda manifesta que os sens rece-
beriam em fazerem escala em algum poi lo dos reinos de [V' AhezaJ,
por serem todos eles mui fora de maom ha tal navcgaram. K que,
se me parecia estranlio nom se quercrcm ohriguar ncsia por com-
tralo, que se dévia ter lambem comsideraçam tcrem comcedido o
que os amleresorrs dcsla coma niinca (luiseram fazer.
I. Cubam: Lord Coliliam. (jaise. Les terriloircs voisins comme celui
a. Ccl ^'tal d'Iioslilitë n'ciistiiil pas, a de Larache subissaionl lo contrecoup do ces
vrai dire, entre Laracho cl Tanger. La si- incursions. Safi, conimo lo dit quelques
liialion était celle-ci : les fronleiros all.-iieiil lignes plus bas diraldi, se trouvait dans les
constamment razzier les douars du (Iharb marnes conditions par rapport à la fronteira
et. d'antre part, les mondjnliadin fcnmlial- de Mazagan.
tant-, pnur la fi.i 1 l.arr. I.ii. ni la place porlu- 3. Cf. supra, p. l3a et note 3.
LETTRE DE FHANCESCO GIllAl.Dl A D. SEBASTIEN l.''>()
Vendôme coin huma lai reposla, tornei falar la [RainliaJ dali a
(ious dias, cstranhamdole com lodo feivor e modcslia o que ncsia
materia se me oferecia em sorviço de [V" Allcza], scm me fioar
cousa que llie nom apomlase e discse. e muito mais por me dizer
nom ter ela dado comisam aho de Susex que se alaj-gase lanlo na
ibrma do registre. E por se nom saber determiriar comiguo, fallan-
dollie o prasme lie instruçam do Buile, que nom era enlam na
[coilej, ficamos d'acordo que me vise eu com ele.
E, scguimdo islo, o dia seguimte em sua casa, com llie raprcscnlar
o que iazia aho caso, me apomto aos Ires portos e que os que
(leste leino fosem a eles se registrariam donde partlsem, com daiem
ludo por nota, asi armas como artelharia que por seu huzo levasem,
e que, quando tornasem, fosem tamhem ohriguados mostrar como
as lornavaui a trazer, e que, se faltasem piques ou arcabuzes, ho
provascm com jusias cousas ; e que se defemderia nom levarem
armas nem ouïras cousas defesas. sem se nomear [o Cabo da Cea'J,
com [>ciia de perderem suas fazendas e serem prezos e castigados
como quebranladores da [paz] ; e que, se por o de [V' Alleza'] consta
se terem algums emcoriidos na culpa, que seriam punidos com toda
severidade ; nom se emtendendo nisto obriguarse a por comtrato,
se bem o faria proclamer. E que, se a clausula gérai ouvese d ir
com as formas palavras de mares, terras e comquistas, que se
avia de especificar nela : exceilo em esloulras circunstamcias ; e
quando nom quiseze alterar a dita clausula, que Icixase hir o pomlo
(pie diz a [Cabo da Cea ^J sem outra inovaçam'.
I. Le déchiffrement porte ; abuladacea. d'excepter le Maroc de la mesure par un
— L'interdiction de transporter des armes engagement verbal. Les Anglais ne vou-
étant applicable à tous les ports où les laient pas s'en conti^ntcr et exigeaient une
Anglais seraient autorisés à trafiquer, il stipulation écrilc. V. supra. Doc. XLVIll,
n'j aurait plus lieu do mentionner spécia- XLL\ et L, pp. ii5-iJl. Burgbley
limcnt Sanla-Cruz-du-Cap-de-Guir. demande donc à Giraldi que la formule
3. 0 (le ft'" AUr:a], l'agent de Voire générale d'interdiction soit suivie dans
-■Vitesse. le texte même du traite d'une clause
3. Le décbiirrement porte : l'aloqua. exceptant de la prohibition les trois ports
4. Cette négociation est un peu confuse. marocains do Larache , Safi et Santa-
II faut se rappelerque les Portugais tenaient Cruzdu-Cap-de-Guir. Giraldi s'y refuse
essentiellement à une formule de prohibi- catégoriquement. Devant les exigences do
lion générale s'appliquant aux « conquestus l'ambassadeur portugais, Burghley pro-
, régis Portugallie » et proposaient seulement pose, à titre de transaction, que le port
I /lo ^ JUIN 15^4
Nom me a valendo dar Ihe a entemder ha verdade e a rezam, por
se sarrar de todo a bamda, com termos barbares e de hereges,
desimulando quando Ihe sostenlava o que ho Susex me disera. E
por me dar alguma salisfaçam, tomou prasme de que retornar falar
la [Rainha] e aos do Comselho.
E por verem que nom podiam serrar a comcordia com as com-
diçoens que polo [Susex] me enviarem presemtar, determinaram
variar nesta reposta por mostrarem reputaçam nela, visto nam
poderem acomodar comiguo em nova ordem de [V" Altcza], que a
sido a causa do Burle a nam querer depois facelitar, como me deu
a entemder. E quanto a hopeniam dos [do Comselho], Ihes parece
que desesteriam de Larache e que se comlemteriam estar polo que
o Susex me dise, nomeandose neste reino dos portos, e me aguar-
dam. donde se o averem de registrar, que dele partisem. Com tudo,
em cousa alguma destas nom m" afirmo, por nom aver nestes tira-
nos de que se fiar nom promeler, por se governarem segumdo seus
dcsimhos caminham, inda que a rota de Lodovico ' Ihos augmenta
com as conjuras de descuhicrtas.
Por tanlo, ponho tudo nas rcais maons de \' Alteza, cuja vida
real Nosso Scnhor acrecemle por muitos annos.
De Lomdrcs, l\ de Junho 1574.
Criado de V^^ Alteza.
Signé: Fr'° Giraldcz.
Public Record Office. — Slate Papers, Foreirjn, Ëlizaheth, vol. C.VA'AY,
n° 886. — Orifjinal avec déchiffrement interlinéaire.
de Santa-Cnu seul soit nommément exceplé i. Lo comte Ludovic de Nassau, frère
dans le traité, les ports de Larache et de du prince d'Orange. Il fut battu et tué par
Safi continuant à être l'objet d'une simple Sancho d'Avila prf-s de Mook le lii avril
tolérance verbale. ih'jk-
LETTRE DE ROGER BODENHAM A BURGHLEY I 4 I
LIX
LETTRE DE ROGER BODENHAM' A BURGHLEY
(Extrait)
Le roi de Portuyal, qui se vantail de coiu/uérir tout le Maroc, est allé à
Tanger, et, trouvant les Maures en force, a dû se rembarquer. —
Pendant son séjour en Portugal, Bodenhom, sollicité de prendre la direc-
tion d'une entreprise, a repoussé la proposition. — Le plan était d'envoyer
des navires anglais à Santa-Cruz-du-Cap-de-Guir avec un bon nombre
d'Anglais et des marchandises : ces Anglais gagneraient la confiance des
indigènes, et, quand le roi de Portugal débarquerait au Maroc, ils entre-
raient par surprise dans la kasba, où ils tiendraient jusqu'à l'arrivée
des secours. — Les projets d'expédition du roi de Portugal ne tendent
qu'à occuper les Maures autour de Ceuta et de Tanger pour avoir le temps
de s'emparer de Santa-Cruz-da-Cap-de-Guir , dont la possession ren-
drait ce prince seul maître du commerce au Maroc.
San Lucar de Barrameda, i6 novemLre 137^.
Au dos: To llie riglit honorable aiid his vcry good Lorde the
I. Une relation, éciile par ce personnage, cliands anglais trafiquant en Espagne était
d'un voyage qu'il fît en lôdlt à S' Jean constituée en u corporation » (\ . infra,
d'LUoa, nous apprend qu'avant cette date, La « Barbary Company », Introduction
il avait longtemps vécu à Séville, où il critique, année i585), le Conseil privé,
était marié, qu'il était allé ensuite faire du au nom de la Reine, recommandait Roger
commerce au Maroc, notamment avec Bodenham aux dits marchands pour le
Fez, où il avait subi de lourdes pertes, et poste de Gouverneur de la Compagnie en
qu'il était alors revenu en Espagne en Espagne « comme un homme que son
quête d'un moyen de rétablir ses alTaires. savoir et son expérience rendaient tout à
C'est ainsi qu'il fut amené à se rendre fait apte aux affaires de ce pays ». Dasent,
au Mexique. A voyage mode by M. Roger Acis of the Privy Council of Emjland, New
Bodenham lo S. John of UUua in the bay Séries, vol. IX, p. 35^. On trou\e encore
of Mexico, in the yeere i5G4, publié par Roger Bodenham en Espagne, en i583,
Hakluït, t. III, p. tiôb. En mai lâ'y, dans l'exercice de ces fonctions de gou-
au moment où la Compagnie des mar- vcrneur.
l!\2
Lorde Brwglile aiid Lorde Trezwrar of Inglande. — Alia manu:
lôlNovember 107/1. Roger Boddinham.
Right Honorable.
At mv arryvall in Lisseborne in Portugal, I wrote your Ilonor.
and from thens I Avenl lo ihe Courte of Spayne, being at Madrid.
The Kinff of Portugal inade a grcate braege to goo into Barbary
and to conqucr tbe hole countre : and as ihe King of Spayne
referres ail bis doings to bis CounscU. soo tbe King of Portinngal
Avilie doo ail as be liste himsellfe; and soo, agenst ail tbcir willes.
lie went lo bis towne of Tanger, in Barbery. and tlieare founde
tbe Mores soo strong tbat be was fayne to retorne ; and dotbe
promis to goo iber agein at tbe spring of tbe yeare '.
At mv beinge in Portugal, I was requested to takc in bande an
entreprise tbat tbe King of Porlingal dotbe prétende ; but I refused
to deale therein for dyvers causis. \et I doo thynke good to make
your Honor acquaynted tbearwitb. The pretence is tbat one Cotterell
and anotber sball bave gone for Ingland, or ofber A\aye bave golten
some Inglesbe sbippes, witb a good number of Inglesbcmen in
tbem, well appoyntid, and soo to goo to Cabo de Gerra to Santa
Crus, witb marchaundis allso, and soo too sell somegoodes tbeare ;
and. by tbe \>aye as tbey showld goo, to take some Porlugalls
carvells, and lo sell tbe men to tbe Moris to gel tbe more crédit ;
and so beinge tbeare allwayes in readyncs, tbat wlianne tbe King
sbold come tbetber, witb bis wbole arniy, tbat tbey, witb tbe sayd
Inglissmen, sbeA\lde flye aland to tbe sayd ftirt of Caix) de .\ger.
and too enter in ; and soo being in, lo rysc witb ibc saytl bolde,
and tbe Kingto geve ayd to tbem, and soo to takc il.
Tlie wbole effect of tbe King of Portugalles going inlo lîaibarye
was, and is only, to ocwpie tbe Moris in tlies parte beare, al bis
towne of Sewta and Tanger, only to bave tynie lo take tins foil of
Cabo de Ager : bycause baving tbat towne, tbe trade of Barbery
I. Dis l'annép 1.^70, le jeune roi D. 3o3, 3o8-.'5i7, 3îi, 3aa, 33î. Sur celle
Sébastien nourrissait le projet d'envaliir première lentali^r. dont parle Bodenliam,
lo .Maroc. \ . y" Srrie. l-'ranco, l. I, pp. \'. ibiJiin. pp. 3.'i()-3.'i5.
LETTRE DE ROGEU BODE.NHAM A BUHGHl.EY 1^3
showlde be only in hls bandes and bis bsens'. ^o\\ in ihis voiir
Honor may deale as plcascs yow.
Tbus far, at ibe présent, I bave tbowgbl my dewlye lo advarlise
your Honor of. If it sball pleazc ibc same lo cornmand me any
fartber heareafter, I wille be readye wilb my surves allwayes.
And tbus I reste dezirinj^ God long lo continew your Honors
beltbe.
From St Lucar, tbc iG of November, anno ]ôjl\-
\our Honnors most bumble at commandment.
Signé: Roger Bodenbam.
Public Record Office. — Stale T^aijers, Foreitjn. Eli:abelh, vol. CXXXIl,
n" 973. — Orujinal.
I. On se rappelle que Santa-Cruz-du- et leur avait été prise en i54i par Moulay
Cap-de-Guir avait appartenu aux Portugais Mohammed ec/i-C/icifc/i. V. supra, p. 3.
i4A 1574
LX
REQUÊTE DE MARCHANDS TRAFIQUANT AU MAROC
Les Espagnols et les Portugais ne peuvent trafiquer au Maroc que pourvus
d'une autorisation spéciale de leur souverain. — Le commerce anglais
au Maroc est compromis depuis peu par de nombreux marchands inex-
périmentés ou déshonnêles . — Les uns achètent le sucre au Maroc à prix
d'arrjent. au lieu de l'échanger contre des draps exportés d'Angleterre,
et frustrent ainsi l'Etat des droits qu'il percevrait sur cette exportation.
— D'autres réalisent de gros bénéfices en vendant des rames, du soufre,
des cottes de mailles, des munitions, aux infidèles. — Les requérants
sollicitent un acte leur conférant pour douze ans le monopole du com-
merce au .Maroc. — Ils s'engageront à exporter de Londres une certaine
quantité de draps pour lesquels ils paieront les droits habituels. — Ils
seront seuls à pouvoir importer directement en Angleterre le sucre du
Maroc. — L'importation du sucre d'autre provenance restera permise
à tous les marchands.
.5-4
Au dos, (liia manu: A monopol^e oi' llie Iratlo iiilo liarbarye.
lin Ic'te : 1 .")-/!.
The Kynges of Spavne and of Poilyriirall, for meuve ijreall and
wayghlie consyderations. suflVelhe iionc of tlieyr siibjectos to Ira-
fyque inlo llie kyngdoin of Barbarie, in AUVica. bull by speciall
lycens ; l)y meanes wbcrcof llieyr sayed subjccles, bavyng lycens
and beyng knowen to Ije honesle and expert inir( lianlcs. kcepe
Ibeyr trade into tlie sayed contric in goodorder ; wliichys vcrieexpe-
dyenl and nessesaryc, beyng in a londe of infldcUes and encmics to
ail (Hirystians.
I. Sur les molifs ot l'objet (Ir la présenlo cl infra. La " Harbarv Companv •>, Inlro-
requêle. Cf. aupra. Doc. XXXVIII, p. ga ilnction critique, aimûo i585.
REQUETE DE MARCHANDS TRAFIQUANT AU MAROC T_|.)
The saypcl trade into Harbarie ys nowe of laie greatlie fieqnentvd
and occupied by Englyshemen ; whereol" menye are so unscyllfull
that, where the expert merchantes « ear wont to make iheyr returne
in the same shyppes thaye sent theyr goodes in, nowe ylt ys too
yeres befoie thaye can make theyr returne o« t of thatt dangerous
contrie. And besydes the unscyllfull occupyers, tliere are some
unlawfull occupiers into Barberie, ihat carrye treasure owt of thys
reaime to buye sugars with, and nott clothes ; wherebie her Ma'"
losethe her customes. Some others conveye provision for gallies
as owers, brymstone, shyrles of maie, and olher municion, havyng
greatt gayne and proffytt therebie ; which thaye esteeme more then
thesavetie of menye poore Chrystians thall are daylye taken caplyves
uppon the seas by the sayed infidelles.
For remédie wliereof and to mayntayne the sayed Irade in good
order :
Thatt ytt woUle please her Majestie to graunt a lycens unto cer-
teyn honest and expert merchantes to occupie and traficpie into
Barbarye, forbyddyng ail others h«r Ma'"" subjectes the sayed trade,
huit onlye sutche as shall go under her Ma""' lycens in cffect as
foUoweth :
Fyrste thatt no Englyshemen do Irade inlo Barbarie bull onlye
the lycensed for the terme and space of xij yeres next ensuyng ;
in the which tyme thaye to shypp into Barbarye xl™ clothes, and the
same clothes to be shyppyd onlye from the port of London, payeng
her Ma'"" customes as before tyme thaye bave donc :
Item that no sugars shalbc returned, or shypped ow t of Barbarie
directlie into Englonde, l)utt by the merchantes lycenced.
Ytt ys nott ment huit thatt ail merchantes, as well Englyslie as
strangers, maye bryng sugars into Englonde att theyr pleasurcs
owt of Portyngail, the isles of Canaria, or Madera, or the Yndyas.
or from anye other places where sugars do growe and are made.
Public Record Office. — S laie Paper.';, Domc.W/c. Eli:ahelli. ml. AC/.V,
n" 27. — Orifp'nal.
Dp Casthirs. \ II.
i/i6
6 JANVIER 1070
LXI
LETTRE DU PÈRE DEL PUERTO' A [D. PEDRO DE VARGAS^]
// a Jait un séjour assez prolongé au Maroc où il a conçu l'idée d'une
importante affaire. — Mais on projette de le retenir à Ceuta et de le
desservir auprès de la Cour. — // prie Varçfas de faire copier sa lettre
et d'en envoyer un exemplaire au Roi. un autre à l'archevêque de Grenade,
un troisième au président deCastille, un quatrième au Saint Office de Gre-
nade. — // demande instamment qu'on n'envoie plus de lettres au .Maroc
avant de l'avoir entendu. — L'affaire, qui intéresse l'Ëpsagne et la foi
catholique, exige un grand .lecret. — Recommandations pour ]'argas
louchant la communication et la copie de cette lettre.
I. Le Pire Gabriel Baptista del Puerto
appartenait à l'ordre des Jésuites. Une
année après le mart>Te du P. André de
Spolcte (g janvier lâSs), les Franciscains,
traqués à Merrakecli par le Cliérif et ne
pouvant que diPRcilement résider à Fez,
avaient rappelé leur mission du Maroc. Les
disciples de saint François n'y revinrent
qu'en i63o. Pendant cette interruption de
97 années (i533-iG3o), les secours reli-
gieux furent donnés aux captifs chrétiens,
soit par des prêtres séculiers, soit par des
rcligieus de divers ordres. De iSSg à l548,
le P. Contreras, prêtre de Séville, se con-
sacra à cette fpuvre de miséricorde à Fez et
surtout à Tétouan, où se trouvait un des
plus grands marchés d'esclaves chrétiens.
En iD.'iS, à la demande d'.\lfonso de No-
ronha, gouverneur de Ceuta, le roi de Por-
tugal insista auprès de la Compagnie de
Jésus pour l'envoi de missionnaires au
.Maroc. Le Provincial Simon Rudriguez fit
partir une mission de trois religieux. Les
Jésuites furent d'ahord assez bien accueillis
par les Maures, qui escomptaient le profit
qu'ils pourraient tirer du rachat des captifs.
Mais, quand on eut compris que ces reli-
gieux se consacraient exclusivement à leur
ministère auprès des Chrétiens, on les
accabla de vexations. Ils durent envoyer
l'un des leurs en Portugal recueillir des
aumônes pour pouvoir opérer quelques
rédemptions, après quoi ils quittèrent le
Maroc (1 553). ^ ers i573, une autre mis,sion
de Jésuites fut envoyée au Maroc. Elle était
composée du P. Gabriel Haplista del
Puerto et de son coadjutour Gaspar Lopez.
Le P. del Puerto, laissant à Tétouan son
coadjuteur, gagna avec <le grandes difli-
cultés Merrakech, où il put, pendant quel-
que temps, réconforter les captifs. En 1574,
le Chérif ne voulant plus tolérer la présence
de religieux dans son royaume, les deux
missionnaires rentrèrent à Ceuta. d'où ils
passèrent en .\ndalousic, leur province
d'origine. .\ en juger par le ton mystérieux
du présent document, il semble que le P.
del Puerto, dans le milieu marocain, ait
été dupe d'une imagination surexcitée,
comme l'avait été en |545 le P. Contreras.
V. /" Série. Espagne, t. I, Doc. \\l.
X\II, XXllI, XXIV. XXV et \XVI.
a. Cf. infra. p. i5l, le passage d'une
lettre de Pedro de Vargas où celui-ci dit
que les lettres du P. del Puerto (Doc. L\l
et LXII) lui sont adressées. — Pedro île
Vargas était corregidnr de (îibraltir. V.
infra. p. 147.
LKTTHE DU PÈKE DEL PUEKTO A n. l'EDRO DE VARGAS I^"
Ceuta, G janvier iS-jô.
Muy illustre sefior.
Con cuidados gravissimos y mucho ynportantes, no pudiendo
sosegar esta noche, me levante a encomendarme a Dios, y ponerle
delante y en sus divinas nianos llenas de bondad y misericordias
cstos negocios de que tratare. Y. abrebiando, lo que Nuestro Senor
me a ofiecido que haga y en lo que me resuelvo es escrlvir esta
como pudiere y siqjiere y el tiempo me diere lugar (que taies enten-
dimientos mas sabraii entender que yo dezir) para gloria y honrra
de mi Dios y por su amor y servicio de los que tienen sus vezes en
la tierra, y specialmentc de nuestro rey y senor, cuyo a de ser esta
carta principahncnte ; recivala como quicn es y no mire al aulor.
Y es el caso que yo e venido de Africa, donde e andado muclios
dias en Marruecos. Fez y Tetuan, y otras partes, y e salido con
ynvencion y buena negociacion, que no me dexavan y an deseado
que tome alla, procurando detenerme para que ciertas cartas y
despachos y negocios Ueguen antes que yo pueda liablar. Y, para
este effecto, a muclios dias que a avido hombres que an tenido
negociacion grandissima por medio y fin de desacreditarme ; y aqui
a avido y ay negociacion de detenerme por mucbos medios ; y aun
ayer me dixieron que oy muy de mafiana, con ser dia de los Rêves,
embian algunas de las cartas y despaclios que digo ; y, para cslo.
que a de pasar un bergantin csquil'ado, cosa muy extraordinaria.
a Gibraltar. > , porque creo que V. md., pues le an elegid(j por
corregidor de (Jibraltar, sera cbristiano religiosissimo y soldado
valentissimo, que eso a menester cso olficio, y tengo buena relacion
de su persona, confio este negocio, pues Nuestro Senor v Su Mag'
an confiado csa ciudad de V. ind. : y es que conviene que. \ncon-
tinenti, que V. md. mesmo por su mano. o tomando su propio
cunfesor, que le ayude y debaxo de confesion sacramental. baga
quatro trasiados de esta carta: uno para Su Mag', otro para el soûor
arçobispo de Granada, otro para el senor présidente, otro para el
an clo olficio de (îranada, paia que sepan en sunia cpic cnnvicne
mucbo (mucbo mas que sabre ni podrc dczir. ni a\ tiempo) que
1^8 6 Janvier \o~c>
ningun despacho vuelva a Africa, sin que me ovgan y sepaii largis-
simamente lo que aca pasa, porque no hablare de ml cabeça ni
por testigos descabeçados : y que sepan que soi religioso y Chris-
tian o \ castellano y vassallo de Rey cuyo desinos y zelo y deseos
deseo sumamenle ver cumplidos y executados, a trueque de que
a mi me hizieron polvos : y que boi a hablar caia a cara y a ponerme
en sus manos, lo quai no osaran hazer algunos de los que por
Africa andan y escriven y dizen. Y, si pareciere que ay dilacion o
que me detienen, como séria posible, camino derecho mo de
Gibraltar a Granada. \ si me avisan, auii que me olvide de la religion
(sin olvidalla) y de mi salud y vida, tomare la posta, (jue deseos
me dan grandissimos, segun veo, (sin dexalla) de ser soldadu en
quanto me fuese licilo y permitido por Dios.
.Aeabo con que conviene que nada se despache para aca por
nadie sin que me oygan. Y con esto cunplo con Dios y con mi i\e\
y con mi yglesia catholica, cuyo hijo aunque yndignissimo soi. a
toda la quai va muclio para todos efcctos en lo que deseo ti alar :
y esto basta, si Dios no permile que se esten ocultas las cosas que
deseo sean manifestas a los nuestros.
Todo esto a de ser secretissimo ' , y asi esto y lo demas digo y
escrivo y dire y declarare debaxo de obligacion de secreto naturai,
el (jual pido a lodos y a cada uno, y al que fuere sacerdote sera en
confesion, deziendo a cada uno lo que se sufre y conviene y Dios
permite, y no mas.
El Spiritu sancto ,sca con todos y nos guie y alunbre y esfuerce.
De Ceula, dia de los Reyes, 6 de Henero de 76 anos.
De V, md. siervo en Cristo y afTicionado,
Gabriel Baptista del Puerto.
Posl-scrijdum. — Por quanto dixicre, no se conciva sospecha
de nadic en particular, por que ay de todo en todas parles.
Kn aviendo amanccido cnliie a saber lo que avia, y me dizen que
ya MO van basta despues de missa, y lodavia yntentare de quenr
yrme y ser el mcnsajero.
I, L'imagination du P. (loi Piicrloliiifail scignomonts qu'il communiqur i^l nu\ |iri'-
ollribucr une importance exagérée aux ron- cautions h prendre pour on assurer le sncrel.
LETTRE DU PKKii DEL PUERTO A D. PEDKO DE VARGAS I | f)
Esta caria y la generalidad délia puede V . nid. descubrir ay la
senor obispo, si esta ay, o a su vicario, y de conformidad los dos
juezes eclesiasticos y V. md. seglar escoger al hombre sacerdote de
mejor vida, letias y fama que ay ay, religioso o seglar; y, si es
predicador, mejor : porque voy con este disigno, como aqui lo he
hecho en cada pueblo, con très taies personas dezir y descubrir y
comunicar lo que se pudiere y sulViere, confesandome con el tal
y descubriendo en confesion lo que no se puede menos, y con los
dos juizes y cabeças eclesiastico y seglar en reverencia y por amor
de las très personas divinas y de Cristo Jhesus, que a dado su palabra
que no faltara y asistira donde dos o très en su nonbre y por su amor
V para sus negocios se juntai'en en charidad.
Y cstos dos senores ayudaran a sacar los traslados, y que vayan
dos de todos très V"' mds y esta guarde V. md. original; y asi se
lo pido V suplico y, con atrevimiento de siervo afTicionado, de todos
les requière lo hagan y cumplan y escrivan con grandissimo cuidado
y priesa las dichas quatro cartas con correos ordinarios y de gran
confiança, sin hazer mensajeros propios ni mucha costa, por que
es gasto de pobres ; pues podra V. md. tener muchas ocassiones
para hazer esto a menos costa : y alla boy a ponerme en manos de
todos y a dar razon de mi y de todo.
liecha ut supra y vaya esta escrita puntual.
De V"' mds. siervo en Cristo.
Puerto.
Postscript urn. — A mi ver y segun mi hacer, digo mucho debaxo
de esta generalidad, y sea Dios en todo y con todos, amen, amen.
Signé' : Don P. de Vargas
El Doclor Consuegro"
Fray Martin Davila '.
British Muséum. — Additionat Mss, 28339, f. 163. — Copie''.
i. Les trois signatures ci-dessous ont été 3. C'était le gardien du couvent de San
mises pour certifier la copie de la présente Francisco, dont il est question dans le
Ictlru. document LXIll, p. iSs.
a. C'est le vicaire de l'évêque de Gibral- 4. Copie envoyée par D. Pedro de Vargas
tar dont il est parlé ci-dessus. à Philippe II. V. infra, p. 132.
lÔO 7 JANVIER 1070
LXII
LETTRE DU PÈRE DEL PUERTO A D. PEDRO DE VARGAS
// envoie avec celte lettre celle (fu'il a écrite la veille. — // conjure Vargas
d'envoyer au plus vite ses lettres, insiste sur l'extrême importance des
déclarations au il a à faire et attend des instructions.
Ceuta, 7 janvier 1575.
Au dos : Estas carias an de yr a toda priesa y con gran diligencia,
haziendo inensagero propio o con buonos portes a mi cuenta, que
conviene en todo caso.
Muy Illustre Scnor,
Despucs de las onze, me acostc anoche, y creo que no e dorinido
très oras ; y a muv buen ralo (jue esloi escrlviendo cosas que no me
]iuedo valer, rodeado de iiiill cuydados ; digolo porque ayer escrivi
la que va con esta ; y, como no paso nadie, por lo que Dios sabe
y es servido, no fue ; y quisiera yo Icner tiempo para sacar los tras-
lados, y no e podido, ni aun creo que conviene. Y asi la embio con
la dclerminacion en ella dicha. Suplico a V. md. encarecidissima-
iiiciilc haga lo que en ella lo lengo suplicado ; mire que conviene
mas c|ue le sabre ni podre dezir. Y, como digo, con très laies quales
0 diclio a de ser ay mi comunicacion, y entcndcrme con V. md.
largo : suplico a V. md., si yo no fuere tan ayna me avise lo que
haga, y si ay en que le sirva, etc.
De Ceula, 7 de Henero de 76.
De V. md. siervo en Cristo etc..
Puerto.
No acabo en cncommendar eslos negocios, pi)r que ynportan mas
LETTIIE DU PEHE DEL PLEHTO A n. PEDRO DE VARr.AS lOI
tic In que puedo ni se dczir : ^ qucdninc llt-no de deseos y vcjra por
alla. Y todos viniesen listos y savidos de por aca lo que yo.
A lia manu : A piiesta de sol. el inismo dia, scrive cl padre Puerto
a Manuel Machado, su amigo, vccino de aqui, que diga al corre-
gidor que enbie con diligencia aquel recaudo, y que ya se an decla-
rado con el de no dejarle salir de Ceula para Spafia.
Signée- Don P. de Vargas.
El doctor Consuegro.
Fray Martin Davila.
Brilish Muséum. — Additional Mss, '28339,/. 165. — Copie.
I. Cf. ci-dessus, p. i^Q, note i
102 9 J^^'^IER 1070
LXIII
LETTRE DE DON PEDRO DE VARGAS A PHILIPPE II
// a reçu du P. del Puerto deux lettres dont il garde les originaux et envoie
la copie au Roi. — Del Puerto a également écrit à un de ses amis, le
j janvier ; il se plaint (ju'on l'empêche maintenant de passer en Espagne.
— Vargas demande un accusé de réception de sa lettre.
Gibraltar, y janvier i575.
Au clos, ulia manu : Gibraltar. — A Su Mag'' 1075. Don Peilro
Je Vargas, ix de Henero, con dos copias de cartas del P' Puerto.
Adresse : A. la S. G. I\. Mag' del Rey, nuestro sefior. En sus
inanos.
S. G. R. Mag',
Oy lie recibido del padre Puerto dos cartas, cuva copia cmbio a
V. Mag', firmada del vicario de aqui y guardian de San Francisco,
y el original queda en mi poder, como el diclio Puerto me lo
escrive. Y despues escrivio otra carta a un amigo suyo, hecha a
siete desle mes, en que dice decir al corregidor de ay que enbic
aquel recaudo con brevcdad, y que le haga saver que agora a puesla
de sol me an aciarado que no me quiercn dejar pasar a Espana'.
Supplico a V. Mag' mande se me avise del recivo desta y de lo que
fuere de su rcal scrvicio : cuya S. C. R. persona Nuestro Scnor
guarde y prospère por largos tiempos con aumentos de mas
reynos y senorios, como les vassallos de V. Mag' deseamos'.
De Gibraltar, i\ de Henero 1570.
S. C. H. M.
Besa las reaies manos de ^ . Mag'
Su menor vassalo,
Signé : Don P. de Vargas.
British Muséum. — Additional .Mss. ^83.19./. t.'>f>. — Original.
I. Pedro de N'iirgas roprodiiil ici lo a. On ignore ce qu'il advint dos [iropo-
propres l4Tnies du I'. del Puerto. mIioos du P. Gabriel Baptista del Puerto.
AVIS DE VALENCE ï •'•'
LXIV
AVIS DE VALENCE'
Moutay Abd el-Malek s'est rendu de la Goulette à Constantinople, d'où d
reviendra avec une puissante Jlotte. — Il lui est né un Jils. —Son retour
est très désiré par les caïds de Fez que révolte la conduite de Moulay
Mohammed el-Mesloukh. —lia auprès du Grand Seigneur l'appui de
son beau-père, le renégat dalmate Hadji Morato. — Portraits d'El-Euldj
Ali et de Ramdan Pacha. — On prête à Abd el-Malek le dessein de s'em-
parer d'Oran, sur la demande des Moriscos, puis défaire la conquête de
Fez. — La mort du sultan va ajourner le départ de la Jlotte turque
mise à la disposition d'Abd el-Malek.
Valencp, a3 mars i5y5.
Au dos, alla manu : Avisos de Berberia y Levante por cartas de
Valencia de xxiii de Marco i575.
Por cartas de Valencia de xxui de Marco 1570.
Antenoche Uego al Grau' un baxel de Argel y otro a Dénia : dan
nuevas como, desde Septiembre hasta Hebrero, no bavia cessado
de llover en ArgeL
De Mulei Meluch' se sabe que de la Goleta avia ydo a Estambor
I. Ces avis émanent vraisemblablement lOrdre pour lEspagne. le Portugal et les
de Francisco Gasparo Corso, qui résidait à Indes, r' Série. Dépots divers, Florence, à
Valence et était renseigné sur les Turcs et la date du i" septembre 15-7.
le Maroc par son frère Andréa Gasparo, 2 Le Grao, port de Valence,
l'ami de Moulay .Vbd el-Malek. V. infra. 3. MuU-i Meluch. ou encore Monlouc.
p. 25i, note 1. 'Francisco reçut en 1677 la Matuco. Maleck... noms sous lesquels était
croix de chevalier de l'Ordre du S< Sépul- connu en Europe le cbérif Moulay Abd el-
chro et fut nommé procureur général de Malek. Ceprince.filsdr Moulay Mohammed
io!x
30 MARS 1070
o Constanlinopla ', de donde se esperava con gruessa armada para
el poniente ; pero no se sal)ia mas particular ; y que le havia nacido
un hiio"; y era muy desseado de los principales de Fez, por que el
nuevo rey^ de alli havia muerto a un suhermano'y havia maltratado
a muchos alcaydes principales, los quales se havian huido a Tre-
niecen y a otras partes con desco de ver a Muley Abimelech, assi
por su nohieza como por el favor que ténia en Coustantinopla,
mayormente teniendo a Agi Morato por suegro ; este es renegado
de nacion esclavon y, aunque de muestras y costunbres de Turco,
no se si el coraçon consiente que lo sea.
De Luchali^ no sabre dezir lo que sea, por que no le vi ; demas
lie oydo dezir que es hombre de buen cuerpo y mienbros, no tanto
valiente como atrevido y ingenioso ; y, si alguna buena inspirarion
cch-Cheikh, s était enfui du Maroc, lorsque
Moulav Abdallah el-Ghalib (i557-i574)
voulut se débarrasser de ses frères pour
assurer sa succe:'sion à son fils. Il s'était
retiré à Alger, puis à Conslantinople, où
il avait demandé l'aide du Grand Seigneur
pour conquérir le Maroc. L'avènement de
Moulav Mohammed cl-Mesloiikh, fds de
Moulay Abdallah <'(-G/ia/i4(r 674), justifiait
d'autant mieux les prétentions de son oncle
Moulav Abd el-Malek que l'ordre successo-
ral établi pour la dynastie saadienne appelait
au trône l'aîné des miles de la famille et
non l'aîné des enfants du mort. MoulayAbd-
el-Malek était un esprit très cultivé, très
ouvert aux idées et à la civilisation euro-
péennes, très bicnveillanlpour les chrétiens.
Il savait l'italien et l'espagnol. V. infra pp.
aoa-aig, passim; /" Série, France, 1. 1, pp.
346, 4^7 45 1, 5 10, 5i I et t. III, pp. 73.S-
755.
I , Moulav Abd el-Malek, que l'on trouve
à Alger au mois de février i574, écrivait
de cette ville, le 3o juin, h .\ndrea Gasparo
Corso qu'une lettre du sultan Sélim, arri-
vée de Stamboul, lui mandait d'aller rc-
'oindrc la llotlc destinée à l'expédition
contre la Goulctloet qu'il était sur le point
Hc partir. Lo iti septembre, il écrivait au
même personnage, do Porto Karina, qu'il
avait pris part à la prise de la Goulctle et
qu'il se rendait à Conslantinople. V. 1"
Série. Espagne, 19 février, 3o juin et a4
septembre 1574. Sur l'expédition contre la
Gouictte, V. France, t. III, p. 704, note 4.
a. Vn hijo: Moulay Ismaïl. 11 fut laissé
à .\lger par son père, lorsque celui-ci par-
tit pour le Maroc, et il se retira à Conslan-
tinople. Sa mère épousa on secondes noces
Hassan Veneziano. Les Turcs se servirent
de lui, comme prétendant éventuel, pour
inquiéter Moulay .\hmed el-Munsoiir. l'eu
de temps après la mort do ce chérif, des
tribus marocaines, fatiguées des luttes qui
avaient éclaté entre ses lils. auraient fait des
ouvertures à Moulav Ismaïl, dont l'arrivée
à Zante, le 18 novembre i6o4, en compa-
gnie du vice-roi d'Alger, était signalée au
doge de Venise par le gouverneur de celle
place. V. infra, p. 358, noie 3 ; /" Série.
France, t. II, p. 189; Espagne, ii la date
du i5 mars 1397; DépôLs divers, Venise,
à la date du aS novembre i6o4.
3. Moulay Mohammed cl-Mesloukh.
4. V. /■■' Série, Franco, t. I, p. i.Si el
note I .
T). Luchali, Euldj Ali, renégat calabrais,
pacha d'Alger do I,Î68 à 1671 cl on i58l,
commandant on chef des flottes turque» de
■ 571 à sa mort en ihS-;.
AVIS DE VALENCE
le viene en su coiaçon. no se deve atrever a declaralla por el
peligro. y porque realmente entendio V. md. que muclios lo dexan
de hazer por no hallar confessor idoneo y secretario secreto y avi-
sado. Es tanbien Luchali muy buen marinero y que trata bien sus
christianos.
Ramadan Baxa', quecs oy rey de Argel, es natural sardo, hombre
de mucha justicia y de muy buen contratar : lo dcmas no lo se ;
una cosa se dczir, y es que un renegado tanto quanto mas principal
es, procura hazer las mueslras muy contrarias a Cristianos por
cscusar la sospecha que dcl se podria tener si moslrasse favore-
cellos.
Despues de escrila esta, lie sabido que Mulei Abimelech o Me-
luch estava muy favorescido del gran Turco y que lo mandava con
una gruessa armada en Poniente y que se creya era para tomar a
Oran, porque los Andaluses, que son los de Granada. lo liavian
pedido, y que, como Muley Abimelech haviapedido armada y favor
para tomar a Fez, havia mandado que viniesse con ella a Oran y
que. hecha alli la empresa, fuesse con la misma armada a hazer la
empresa de Fez : y que. para esto, lo havia favorecido mucho su
suegro Agi Morato, que esta con el en Levante. Pero tanbien dizen
que, despues, havia venido nueva de Tripol que, cerlificando la
muerte de Sehm. ponia en duda la baxada de su armada con Muley
Abimelech por la muerte de Selim, y nueva revolucion con el
nuevo senor, pero que podia ser confirmasse el hijo lo que el padre
havia ordenado y assi baxasse, aunque algo larde.
British Muséum. — Additional Mss, 28359,/. 133. — Copie.
I. RamHan Pacha. Sur ce personnage. V. /'"' .S'cnV. FrancP, t. I. p. .'5:)3. noie i.
[56 20 OCTOBRE lÔVÔ
LXV
LETTRE DE BENEDETTO SPI^OL.\' A [BIRGHLEY-]
Giraldi se rendra à l'audience de la Reine. — // s'étonne de ce que Burqhley
lui a fait dire par Spinola louchant le commerce au Maroc, mais il espère
que la Reine et son Conseil montreront de bonnes dispositions. — Les
points dont Spinola croit que Giraldi traitera avec le Conseil sont exposés
dans une note jointe à la présente lettre. — Le secrétaire de Giraldi
espère que l'accord se fera et que le roi de Portuqal laissera aux Anglais
la liberté de trafiquer au Maroc, sauf dans les trois phucs qu'il y occupe.
30 octobre iS^Ô.
111"'" e Ecc"" Sig" ecc.
Ho rilerto quello tanlo che V. Ecc' mi ha comesso al signer cava-
lière Giraldi, il quale molto ringratia la III"" S. V. del favore fattoli
cossi hora come molle allre voile jjassale, esegli liene obligatissimo
seconde li dira di preseiiza, dovendo venire a fare la sua desiderata
visila e rivcrenza alla Ser"" Kcgina, il giorno aponlatoli di domcnica
poi desinarc ; e, per inlendcre la hora che a Sua Ma" sara piii
comoda, mandera da Colbrok. ove sara sabalo, il suo segrelario
domenica matina a V. Ecc'.
E locanle lo négocie di Porlugalo, che balle solo in le IralTico di
Barbaria, li e dolulo scntire (juanlo li ho dello da parle di V. Ecc',
ma spcra tuttavia dovere Irovare in Sua Ma" e in li 111"" S" del suo
consiglie, qualche buona disposiliene di compiacere il re di Porlugalo
e farli gralia délia sua riquesla ecc.
I. l'A. supra, p. Ii6, note i. ilnir portugais, Franccsco Giraldi, touclioiil
'j. C'est Biirglilcy lui-mi^me, comme <m li' commerce anglais au Maroc. C'est donc
le voit ci-dessus (pp. loçf-itio, passiin), qui vniisemblablomenl ',< lui (pi'rst adressée In
dirigeait les négociations avec l'ambassa- présente lettre.
LETTRE DE BENEDETTO Sl'INOLA A BlUGHLEY 10"
E si, come V. Ecc' ha racordato, per non fasiidire Sua Ma'" di
simile pratica, li pregara voglia comeltere la comferenza di cio alli
detti lil"" S" del suo honoratissimo consiglio, con li quali, per
quanto comprendo, dovera tratlare delli particolari che mi e parso
mandare sotto quesla in una notta', accio ne resti advertita.
E piu ho da dire a V. Ecc" come il segrelario di detlo signor
cavalière, ragionando con uno mio nipote, se lasso uscire di bocca
che spera si acomodara esso ponlo di liarbaria, poi che il Re se con-
lentara chi li suditti di Sua Ma'" puossino tralïicare in Barbaria,
risalvato solo le tre luoghi ove sono le fortezze del Re. in le quale
pare che no sia comertio di mercanti ; ma di questo particolare esso
Ambassatore non me ne ha fatto nolla alcuna. e dexe volerlo risalvare
al ullimo, ecc.
Da Londra, li 20 di Ottobri 15-5.
D. V''" Illustrissima Signoria humile servitore.
Signé : Benedetlo Spinola.
Bristish Muséum. — CoUon Mss. Nero B. I, f. 175. — Original.
I. V. Doc. suivant.
l58 20 OCTOBRE 15/5
LXVI
NOTE DE BENEDETÏO SPINOLA '
Le roi d'Espmjnc a interdit à .tes sujets le commerce an Maroc. — Le roi
de France a formulé verbalement la même interdiction. — Le commerce
au Maroc ne profite pas à l'Etat ani/lais, mais .seulement à (juehjues mar-
chands de Londres. — Ar(inla<ies commerciau.v que le Portui/ol con-
céderait à l'Ançjleterre en échamje de l'interdiction qu'il demande. — La
Heine pourrait au moins prononcer cette interdiction .sou.t la même forme
que le roi de France, à .lavoir que les Ànqlais trafiquant au Maroc le
feraient à leurs risques et périls. — Si plus tard, la liljerté du commerce
au Maroc était concédée à l'Espayne et à la France, elle le serait éya-
lement à l'Angleterre.
20 octohrp 1375.
Propositi chc forsc l'ambassalorc lii Porlugalo alcgara davanli
li 111"" S" (Jel coiisiglio. locaiilc lo Irallico di Barba lia.
(ilio il le di Spaifiia. pcr lonipiacero il vc di l'urliigalo, lia pio-
liibilo alli suol suditi il IralFico di Barbaria. sotlo gravissimc peiio
como apparira iii scrilo slabililo.
Clic il ic di l'^rancia lia concosso il iiudcsiiiio di parola 0 cbc
cbi di suoi sudili conlrafara slia al risico di oi.M)i dainpno 0 iiialc \\
puotcssi siicederc da l'oilugbesi.
Clic il Iraffico sudetlo non sia di comodila senciali^ dic ne snccilo
D
al rcgno, ma solo al parliiolarc di pochi mcicaiili di Loiidra.
Al incoiiiro. considerarc di quanlo niaggiorc pinlliid ^uibc alli
cosliiiiii rogii. a (juesla cilla di Ldiidra. e coinodo roii ripiilalioiic a
lullo il regiio, se pi-r opcia di dollo S" cavalière (Jiialdi, si aco-
I. Sur l'origine d l'obji'l do ci'lli' noir, \. DucuniPiil |iri'ci'<lcnl.
>OTE DE ISENEDiriTO SPINOI.A I 69
modasse tuUo lo trafBco délie spetie di Portogalo a venire in questa
cilta di Londra o allri luoghi del regno, corne seguiria se il Re
sara compiaciuto del sudetto ponto di Barbaria.
Che non potendo ottenerc essa gratia In perpeluo, sia al meno
durante la vitta del suo re di Portugalo.
Che si la Ser^'Regina non sara servita di concedere la prohibilione
libéra al modo che ha fatto il re di Spagna, al meno se segua al
modo di Francia, cioe che, se li suol sudittl ti-aficherano in Barbaria
in luoghi délie conquisle di Portugalo, vadino al loro risico ecc.
Che se da tempo alcuno sara concesso libero il detlo traficf) alli
sudetli re di Spagna o Francia o altri principi, se mtenda il mc-
desimo per questo regno.
Brilish Muséum. — Colton Mss, Nero B. l, f. I7G. -~ Original.
l6o 24 MARS 1076
LXVII
MÉMOIRE DE GIOVANNI BATTISTA GESIO
Nécesssité pour le roi d'Espar/ne de réunir des troupes dans les ports
voisins de l'Afrique. — Les Turcs veulent s'emparer du royaume de
Fez et ensuite envahir l'Espagne. — Ramdan Pacha et Moulay Abd
el-Malek vont marcher contre Moulay Mohammed el-Mesloukh. — Quoi-
que celui-ci ait une armée nombreuse et bien approvisionnée, il est pro-
bable que les Turcs l'emporteront par suite de leur plus grande expé-
rience militaire, de l'inconstance des Maures et des intelligences de
Moulay Abd el-Malek dans le royaume. — // se pourrait alors que
.Moulay Mohammed el-Mesloukh demandât secours à Philippe II. — Ce
serait une occasion pour celui-ci d'entrer au Maroc, et. uni au Che'rif, de
chasser les Turcs de toute l'Afrique. — Si. au contraire, les Turcs
étaient battus par le Chérif la prise d'Alger serait facile aux Espagnols.
— Le Chérif, victorieux, aurait à co'ur d'évincer les Turcs de toute
l'Afrique, ce qu'il ne pourrait faire sans Philippe IL — Ainsi, dans les
deux hypothèses, ce dernier atteindrait son but. — C'est pourquoi il
doit tenir une armée prêle.
Madrid, al mars 1576.
.'lu dos : Discorso sopra le cose de l'Afiica.
Syre,
Quando noi consideraremo le cause poi le (|uali vcninio a esser
detli forlunati. o infortunati
Ho volnto rho procéda |)iirnii (piesto discoiso, accio mefflio se
pussaiio esaiiiiiiare e discoireie le occasloiii iiiiporlaiilissimo clio
se rapresenlano in questi lempi alla Majr'"''^ \ . e se possa delermi-
MÉMOlliE DE GIOVANNI BATTISTA GESIO l6l
naie. Tra le quali son le cose de l'AlVica, quali si noi consideraiemo
mollo bene, ed esaminaiemo nel slalo che al présente se retiovano
e possono relrovarsi nel avenire, trovaremo che e necessarissimo
che la Mag"" \" dia ordine se unisca una buona quantita de
soldati nelle terre maritime di Spagna frontore d'Africa, in tanto
numéro che possano resistere ed invadere secondo l'occasioni, per
che, secondo se puo conjecturare da le cosc [che] corrono. saran
forzati e necessitati a l'uno o a 1 altio effetto. e quelle che non si
fa per electione con gran vantagio, viene poi a farse de nécessita
con gran disvantaggio.
Gia molto tempo ha. che s ha prcvislo il disegno de i Turchi.
e hora si vcde chiaramente che loro intentione e di farnosi signori
del regno di Fez per causa da poi polerno invadere la Spagna, como
impresa piu facile e piu commoda che non accommetlere l'Italia,
el anco per impedire il tratto de l'Indie. Et hora sta il negocio in
termine d'haverse a fare la giornata tia il re di Fez e il Ramadan
con Alimaluq', de laqnale giornata se dubbita molto non habbiano
romanere supcriori i Turchi, perche, si considerarcmo le guerre et
imprese chhan fatto i iiostri antipassati, per relacione del'historie
c misurandomo il valor et esperichtia de l'uno e l'allro esercilo,
trovaremo che, lo piu de le volte, i pochi esperimentati hanno supe-
rato i molti di poca espcrienlia. Et percio, ancora che il re di Fez
tenga di gran lunga maggior esercilo e quantita di munilione et
armi, per donde appare che dovcrebbe ronianer superiore, non
di meno considerando la esperientia de Turchi. la infidelilade Mori,
amici de mutatione, con la poca esperientia tengono de giornate
campali e de saper formare i squadroni, et anco la parte che tiene il
Alimalucq in quel regno, da de credere che i Turchi han d'essere
vincitori, si alcun caso fortuite non s'alraversa, il che (non piaccia
a Dio) si seguisse, se possono facilmenle intcndere gli danni e le
ruine che ne seguirebbono a Spagna primo e poi a Ilalia. E percio
potrebbe esser ancora che quando da parte nostra si relrovasse in
punlo un buon colpo e numéro di soldati. vedendose il Xarife tra-
I. A fare la yiornala tra il re di Fez d'autre pari. — L'entrée au Maroc de
Entendez : entre le roi de Fez (Moulay Moulay -Vbd el-Malek était, à la date de la
Mohammed el-Mesloukh) d'une part et présente lettre, un fait accompli. \ . infra.
Ramdan Pactia et Moulay khii cl-Malck p. ifig, note i.
Dt CAbTKiEs. vil. — I I
162 2^ MARS 1576
vagliato (la Turclii. adomandasse soccorso alla M"^ ". E con qucsta
occasione polrebbono i nosiri intraie in quel regno, e giuntamenle
con Mori scacciar de tutla l'Africa i Turclii tanto pregiudiciaii,
e a l'ullinio romaner signori di quella, o almeno de lutte le fron-
tière maritime de 1 Africa.
E quando che i Turchi perdessero la giornata contra il re de Fez,
romarrebbono talmenle rolti e conquassati e Algier privo de défense,
cbe, standono i nustri apparecbiali, facilmente se polreblie pigliare
quella cita. Et anco. si ben il Xariffe romanesse superiore. per il
sdegno conceputo, vorebbe disposseder di tulta l'Africa i Turclii.
il che non potrebbe fare senza confederarse con \ " M" e con l'aiuto
de suoi eserciti, e cossi verrebemo a conseguire nostro intente o
per l'una o per l'altra via. E. tenendo la M" V" queste genti in
ordine et apparechiati. non solo saran necessarii per invadere o
ajutare, ma per defendere. perche s'ha da credere che i Turclii
baverano a tentare altre imprese contra Spagna. e vedendono cbe
stamo provisli, non teneranno quello ardire ne quella facilita
pensano.
Questo e quanto me occorre dire sopra tal negocio alla Mag"
V", mosso dal desiderio et affection tengn al suo servicio, et al
ben publico, la (juale sempre me disperta 1 ingegno a pensare
(|uelle cose le possono giovare e servire, solo per dispertarle, non
applicandomi a modi particularl, il cbe s'ha de concedere a coloro
Icngono la esperientia, la quale io non possedo.
Di Madril. a a/j de Marzo i5-G.
Di V. C. l\. M" huniilissimo et de\otissimo creato,
Cîio. Bail' Gesio.
lirilisli Muséum. — Additional Mss, 2S359, f. i'j7 . — Copie.
LETTKE DE D. SEBASTIEN A D. DUARTE DE CASTELBRANCO 1 63
LXVIII
LETTRE DE D. SÉBASTIEN ' A D. DUARTE DE CASTELBRANCO*
D. Sébastien expose les raisons rjui font au roi d'Espagne un devoir
d'intervenir au Maroc pour arrêter les progrès des Turcs ; il fait princi-
palement valoir l'intérêt de la Chrétienté. — // charge Castelbranco de
représenter, même en les exagérant, ces raisons à Philippe fl. — Le
meilleur moyen d'empêcher les Turcs de s'emparer des paris du royaume
de Fez, c'est de se rendre maître de Laroche, place qui offre un bon port
et est une position très forte, car, d'un côté, la ville domine la plaine,
d'un,autre, elle est appuyée à l'oued Loukkos et, d'un troisième côté,
elleest adossée à la mer. — On s'y fortifierait aisément et cet établissement
serait, non seulement une mesure de sécurité, mais encore la base d'opé-
rations plus étendues. — Larache offre un excellent abri aux navires
contre les redoutables tempêtes de l'Atlantique. — Si les Turcs s'y
installaient, la navigation serait rendue impossible dans ces parages, et
il faudrait faire d'énormes frais pour essayer de lex déloger. — D.
Sébastien insiste sur la nécessité et l'opportunité de l'occupation de
Larache ; si elle était ajournée, cette occupation pourrait devenir impos-
sible. — Il faut l'entreprendre tout de suite et ne point se laisser arrêter
par les difficultés inhérentes à toute opération d'importance. — L'intérêt
de Philippe II est d'unir, dans ce dessein, ses forces de terre et de mer
ù celles deD. Sébastien. — Ce dernier ne doute pas que le roi d'Espagne
n'adopte ce parti avec enthousiasme et promptitude.
1. Celle lettre et le Mémoire qui suit ambassadeur auprts de la cour d'Espagne,
accompagnaient le Mémorandum de Luiz il passait pour « poco aficionado a Casiilla ».
da Silva. V. infra. p. 173. Cabrera, t. II, p. 5i5. Lors de la réunion
2. D. Duarle de Caslelbranco (ou Cas- des deux couronnes, il se rallia à Philippe
telobranco), pctit-fds par sa mère de D. II, fut fait comte de Sabugal, puis prési-
Duarte de Menezes, 12'* gouverneur de dent de la Hacienda de Portugal. Cf. Bibl.
Tanger, merino-mayor (grand bailli) de I\lac.. M&dvid, Nobiliario de los reycs. yran-
Portupal. Envoyé par D. Sébastien comme des v litulo.^ de PoHwjal. Ms. 1 1 (JoS. j. 177.
l6A 11 AVRIL l5~6
Seliihal, Il avril l5-6.
En tête : Copia de la caria del rcy de Portugal a Don Duarte de
Castelblanco, de xi Abril 1576.
Merino mayor,
\ iendo les successos que, por razon de la disposicion de las cosas
y tiempos, mucstra el discursso deslas revoluciones de los Turcos
en Fez, y entendiendo quanlo locan estas cosas a Espana, que es la
piincipal parle de la Chrisliandad de la quai toda procède y se
sustenta, y siendo présentes los malos successos que se dcven
rccelar y anlever en Espaùa, y la grande obligaclon de los reyes
que tienen al remedio de lo que se spera y a quien loca mirar el
remedio présente dellos, concurriendo en esta tan grande y tan
forçosa obligaclon la cpie se tiene a la utilidad y conservacion de la
Clu'istiandad, y deviendosse con no nienos ponderacion representar
las mesmas consideraciones en lo particular de que tambien en
este caso se sigue y procède lo gênerai, me parecio scriviros en lo
que lanto importa a todos, para que hablassedes luego al senor Rey,
mi tio, y le representassedes y encareciesscdes y exagcrassedes los
successos que se deven y pueden anlever dcl entrar los Turcos en
los puertos del mar dcl reyno de F'ez, y los rcmedios urgentes y
présentes que se proponen para obviar y impedir el iln de los
Turcos, que tanto deven prelender, como deven dessear alcançar
y effectuar los designos que, por razon deste medio. deven tener por
faclibles, como creo que le seran tan présentes estas cosas como
es razon. (^uyo remedio de présente sin com|iaracion es mucho
mayor el occupar cl puerto de Laracbe' \ cl silio dol, que la occa-
sion de la dissension y diversion dellos dispono y lacilita tanto
ygualmcntc, assi para la conservacion de las cosas como para grandes
elTeclos en Africa ; de que procède la mas verdadcra conservacion
I. La place de f,,nrarlic all.iit ilivrnlr France-, I. Il, pp. i-ji, fif)-!)!'), 7<)"''^7' 0**>
l'objet des convoidsr-s espagnoles. Sur les ()() el iicjle 7, luS, il 1-11/1, 1 lô el noie
iiilrigues et les nc^gocinlioni. auxcinellcs ecs /l, iirj, luS, 130,01'. in/ra, pp. 343-
coiivoitisesdonniTciiliiaissaiice, V. /"S^rie, 3rii, 30i, Sgâ, 3yt), 399, 4a7-43o.
LETTRE DE D. SÉBASTIEN A I). Dl AHTE DE CASTELISHANCO 1 65
délias, porque esta claro que, entiando los Tiircos en el puerlo y
lugar de Larache, que es el mejor y mas capaz para niuciias traleras
y con grande disposicion de sitio para fortificar niuy bien y qiiedar
muy fuerte, por ser sitio superior, y por una parle y el lado deiecho
superior al campo y por el izquierdo tener el rio, para el quai se
deciende por una gran ladera y a las spaldas la inar', no pudiendo
los enemigos bâtir sino por estas dos partes del campo que digo,
en el quai son muy inferiores, y la del mar y la del rio con dos
desembarcacioncs. quedando la lortaleza para todo socorro, y lo que
fuore menester lodo, tambien agua y mucha faxina cerca para la
fortificacion y la calidad de la tierra para hazella, y ser lambien
passo de la costa de Castilla y del Algarve y del Strecho y a barlo-
vento para navegar con los ponientes suduestes y sur al Strecho y
cosia de Castilla, pudiendosse reparar y abrigar en esta cosla y
puertos de la furia de los levantes, que en aquellas partes son tau
lorçosos y tormentosos, y poder en lodo tiempo impedir los Turcos
la total navegacion de aquellos mares y liazer despoblar las costas
dellos, de que quedan tan cercanos, y ser necessario despues mas
costoso remedio (el quai sera infrutuoso) que el présente de que
Irato. del quai resultan tanlos mayores elTeclos para lodo.
Y devesse ponderar que, navegando las armadas de los Turcos
estes mares, teniendo en ellos tantos puertos y tan cerca, que casi
en todo tiempo os pueden yr a buscar, no solamente seran sonores
de todo lo que huviere de passar por aquellos parajcs, que es toda
la navegacion de las Yslas, Peru y lo demas, mas speraran y aspi-
raran a hechar la génie que quisieren en estas costas, que digo
que creo lo ternan por facil y todo el designo (jue en eslo prctcn-
dieren.
Por lo quai y por todo lo demas que en cosa lan grande y impor-
lanle concurre y «e ofrece y se puede ver discurriendo, entiendo
que este hecbo es de mayor importancia para lodo y para todas las
cosas présentes y l'uturas que al présente se pueden olVecer, en que
la occasion y sazon esta mas dispuesta que jamas estuvo ; y, si se
passare agora, siendo como es tan présente, quedara impossible en
I. Cette manière de situer Larache' avec vateur tournant le dos à la nnor et faisant
l'oued Loiikkos à gauche, suppose un obsc-r- face à la terre.
l66 II AVRIL lÔ-yG
lo porvenir y para siempre y quasi impossible el remedio de los
successos, que oy le tienen tan facil.
Por lo quai se deve passar por los inconviiiientes que en las cosas
tan grandes siempre se representan a quien se mueve y se persuade
mas con ellos que de la verdadera solucion dellos, que tanlo deve
persuadir y mover en eslo, en que se deve grande spiritu y animo
para passar por las dificultades aparentes, y no menor prudencia
en enlendersse la aparencia de las iinpossibilidades y juizios délias,
para no enbaraçarsse ni detencr lo que tanto y mas se deve con
resolula deliberacion apresurar, conforme a la occasion, para con-
seguir el elTecIo por ella y por todos sperado con razon.
Para lo quai cuniple y importa grandemente juntarsso las fuerças
para conservarsse y augmentarlas para conseguir y alcançar el
elTeclo de Laracbe, de que procède lo que puede y deve ser visto.
y ajunlarssc sus armadas, gente, municiones y arlillcria con las
inias ; y. con lo mas conforme a eslo y ]5or la dificultad de las cosas,
es neccssarlo, assi para lo que le toca como para mi. procediendo
en esto con la instancia, brevedad y calor que recjuiero de presonio
y de futuro la necossidad y obligacion que tanlo insta.
Y, porque cntiendo quanlo importa eslo, veo que sera de! scnor
Rey mi tio ponderado con el discurso, resolucion y deliberacion
que lengo por cierto, como convicne. Y avissamo con la diligcncia
que a cosa tan importante se requière.
De Seluval.
British Muséum. — Additional Mss. '2R360, f. ?i5. — Copie.
MÉMOIRE DE D. SÉBASTIEN SUR LARACllE I 6/
LXIX
MÉMOIRE DE D. SÉBASTIEN SIR LARACHE'
Laissant de côté les raisons déjà exposées dans sa lettre da 1 1 avril à
Castelbranco. D. Sébastien insiste sur l'occasion très favorable cjiii s'ojfre
actuellement au Maroc pour occuper Laroche. ■ — Il envisage trois hypo-
thèses. — Ou Moulay Mohammed s'établira dans Merrakech et Moulay
Abd el-Malek se maintiendra dans Fez : dans ce cas, la rivalité des deux
princes facilitera l'occupation de Larache. — Ou Moulay Mohammed
reprendra Fez, et, dans ce cas, les difficultés de [entreprise l'empêcheront
de quitter la ville, surtout pour aller du côté de Larache, qui est à Cop-
posé de Tlemcen et d'Alger, d'où il peut craindre des mouvements
hostiles : ainsi l'occasion restera propice pour occuper Larache. — Ou
Moulay Abd el-Malek s'emparera de Merrakech, et, dans ce cas, l'opéra-
tion sera assez diflicilc pour le retenir longtemps ; il sera donc encore plus
éloigné de Larache qu 'il ne l'est actuellement et il ne risquera pas de perdre
Merrakech pour se porter au secours de cette place. — Si Abd el-Malek
e.<!t vaincu en voulant s'emparer de Merrakech, on pourra encore mettre
à profit la distance qui sépare cette ville de Larache pour prévenir, par
une occupation rapide, une démonstration offensive du vainqueur. —
Si Moulay Mohammed, au lieu d'aller immédiatement à Merrakech,
s'attache d'abord à reprendre Fez, son premier soin sera ensuite de se
rendre maître de Merrakech. Il est inadmissible qu'il fasse passer avant
cette opération primordiale une diversion du côté de Larache. — Ainsi
toutes les éventualités de l'heure présente restent propices à l'occupation
de Larache. — Situation géographique de Larache : distance qui sépare
cette place de divers autres points ; facilités d'accès qu^elle présente. —
Faible résistance qu'offrirait le fort de Larache contre un envahisseur.
— A'i l'artillerie ni la mousqueterie ne pourraient empêcher un débar-
quement. — Par ailleurs, la place pourrait être mise en état de défense
par les nouveaux occupants dans un délai assez bref pour prévenir toute
tentative de .Moulay Mohammed ou de Moulay Abd el-Malck, quelle que
soit la puissance de l'un ou de l'autre. — On construira, dans cette pré-
■ l N. supra, p. i63, note i.
[68 APRÈS LE II AVniL 1576
vision, une forlificalion provisoire, suffisante pour repousser un premier
assaut des Maures ; ceux-ci, du reste, après une attaque impétueuse non
suivie de succès, se découragent promptement, comme D. Sébastien l'a
expérimenté quand il est allé à Tanger ; cette période de découragement
sera mise à profit pour construire les fortifications définitives.
[Après le II avril 1676 '.]
En tête : Copia del recuerdo de mano del rey de Portugal para
Su Mag' sobre lo de Larache.
Respondiendose a lo que se apunta v pregunla de lo que se liene
entendido del lugar y sitio de Laraolie y las mas parlicularidades
que en esto se ofrecen, para entenderse y saber particularmente
como se puede procéder y lo que dcslo se puede sperar, se trataran
y discurriran las partes que son menester para este effeclo. Supueslo,
conio por todas parles la prudencia y discurso mucstran, la grande
imporlancla que es para la Christiandad, y parlicularmente paia
Espana, expunarsse, forlificarsse y sustentarsseel lugar de Larache.
no se Iralara de provar quanto importa lo que se presupone, como
larga y particularmente esta demonstrado en la caria que si levi a
mi merino mayor sobre esta materia a xi de Abril, pues la razou
por discursso muestra y por neccssidad dever de estar présente lo
que sin ella pudicra y déviera ser entendido.
Y provarse ha y se demonstrara quanto facilita y dispone la
occasion présente, en qualquier manera que procedan las cosas de
los Moros, lo que la obligacion, razon y neccssidad (puesto que
huviera dificultad) obligan y esfuerçan a este cireclo, supueslas l.is
Mucvas de como las cosas de African proceden y lo (jue se enliende
del Estado en que eslan los rcyes de alli y de sus designos y
intcntos. potcncia y prelenssiones.
\ lo (|uc se puede discurrir y juzgar parecc (|ui' iiiio de Ii4>^ (inr^
I. I,p pri>pTit \limuiri' hil 1. Iit'i' par I). C;.islelhr.inco sur l'iir.lr.' .lo >"ii ~..\n.r.iiii
Séba^illen à l'inUrnlion de Philippe II, qui, (V. Doc. préiéilenl), avait dem.Tndé un com-
,i la suili- il.-i c.iiv.rliiris<pio lui avait faites pléinniil d'eipliialions (V. injrn. p. \-'\)
:\lÉMUlltE DE D. SÉUASTIEN SLU I.AUACIIE I 6<)
podrian tener, de que no ay para que tratar quai dellos se puede
sperar y penssar que sea, porque en cada uno dellos y el pi'occder
dellos parece que la occasion y conjuncion piesenle esta dispuesta :
poique el Moluc quedara ley de Fez' y el Xarife" de Marruecos. y
aquellos reynos y potencias dellos en division y diversion para las
cosas distantes donde estan y residen ; o el Xarife ganara a Fez
como dessea ; o Moluc a Marruecos como prétende, sperando y
conGando tanto en la gente de aquel reyno para sus intentos como
lo terna por facil, por lo que vio en Fez y en la gente del Xarife
quando lo gano, y por lo que experimento.
Si quedaren ambos reyes y senores de los reynos que al présente
cada uno ficne, entendida la occasion présente, sabida y vista.
estara dispuesta y tan facil, como estara provado y demostrado.
Si el Xarife bolviere a Fez y lo ganare, la occasion sera la que
esta dicha. porque la dificultad que el Xarife tendra en entrar y
ganar a Fez sera grande por las causas de que procedio la facilidad
de salir del, y mucho mayor para aquietarsse brève y seguramente
y poderlo dexar y divertirsse para tan distante parte de Fez y
mucbo mas del camino de ïremecen y del de Argel, por lo quai
con razon temcra siempre y devera recelar nuevos enemigos, como
ha tan poco que lo vio y tanto le costo y sintio ; de que procède no
se mudar ni alterar en este successo v acontecimiento de la occa-
sion que seofrece. Si Moluc, siguiendo y prosiguiendo su dcsigno
y inlenlo, emprendiere Marruecos', por la dilacion de la empresa,
por la grandeza y dificultad que en ella tendra, y quanlo se aparta
y alexa desla parte del reyno de Fez y de la costa de la mar del
donde cae y esta Larache, el mucho tiempo que havra de gastar
en asegurar y sustentar lo ganado, hara que no sea possible dexar
a Marruecos, que es la principal parte de aquellos reynos. para
venir a Larache tan lexos v distante dellos, de que no sperara buen
successo por haverssele passado la occasion (aventurando por esta
causa lo que tanto le importa asegurar y conservar, como Marruecos).
I. Moulaj Abd el-Malck (V. supra, p. que son nçveu s'enfuyait à Merrakecli. V.
i53, note 3), ayant obtenu des troupes du i" Série. France, t. I. pp. 453-456.
sultan Amurat III, avait envalii le Maroc. 3. E! Xarife : Monlay Mobammod f(-
ballu Moulay Mohammed el-}[eslrjukh et Meslnulih.
pris possession de Fez (mars 1076). lamlis 3. V.in/ra. p. i78,nole 3, p. i7g,note7.
1-JO APRÈS LE II AYIUL I ■")"(")
Si en .Manuecos se perdiere Maluco, rompiendolo y desbaratan-
dolo el Xarife, la dilacion de llegar a eslos terniinos y la grande
distancia del camino sera mayor qne el liempo de poder venir y
sperar y conseguir huen elTecto en Larache contra los que lo tuvieren
y esluvieren en el.
Si emprendiendo el Xarife Fez y desbaralar a Maluco sin yr a
Marruecos, ni por esta causa ni este successo ni accaeciniienfo
parece que vendra a Laraclie, por importarle y convenirle inucho
mas, sin perder tiempo y conjuracion, yr a Marruecos y hazersse rey
y senor de aquellos reynos, que aventurarlos cou dilalar su yda a
Marruecos, aventurandosse con apresurarsse en su venida a Larache.
Por donde, como esta dicho y provado, en qualquier deslos sue-
cessos y casos, y la manera dellos no se m'uda y altéra, y passa la
occasion que las cosas y el tiempo en largos anos tiene olVerido de
présente para, por discurso y con largo discurso y animo liolgailo y
determinado, pondcrar, discurnr. entender y ver quan difcrcnles
desta seran las por venir, si se passaren las de présente: de que
procède y de todo lo demas se signe la necessidad desta empresa,
de la facilidad délia occasion para ella, en todos los casos apuntados.
El lugar de Larache tiene el rio y puerlo que se sabe, barra facil
y buena para entrar, doze léguas dcl Strecho y de ïanjar para el
sur en el mar Occeano : cinco de Arzila, y dos de Arzila al rio de
Tagadarte, e très de Tagadarle al Cabo de Spartel, y dos a Tanjar;
y del Cabo de Spartel diez y siete léguas a la punta de Trafalgar
en la cosia de Castilla, corriendosse norte sur de un cabo ai olri>,
qucdando el de Trafalgar al norte : y puedesse yr en demanda de
la Costa y barra de Larache con liempo leste y nordesle, que, aunque
sean tormenlosos y forçosos en el Eslrecho, en la costa de Cabo de
Spartel hasia Larache son liempos blandos y de bonança, y el mar
es manso y llano para llegar y venir a el por cima de la ticrra de
Africa ; y puedesse tanbicn yr en su demanda con viento norle
norueste y loeste desde la cosla de Algarve y de Castilla hasta casi
el pasaje deCadiz, que en los meses de Agoslo, Sopliembrc, Oclubre
en aquellos mares y costa son liempos de bonança, como los expé-
rimente y vi parlicularmente quando passe y navegue por alli.
IjE forlificacion de Larache, segun se cnliendc, es pequena y
flaca para balir, y facil y con poca resislencia para podersse entrar
MEMOIRE DE D. SEBASTIEN SUU LARACHE I ^ I
brevemcnle; esta en lo mas allô del sitio, que queda superior a la
campana. Tiene agua y, cerca de las laderas que decienden a la
mar y al rio, en que ay caminos por donde se sube y va a lo alto,
es llano, donde esta el lugar. Donde parece que no speraran los
Moros para defendersse ni ofender, puesto que tenga guarnicion
reforçada, mas anles Irataran de defender la desembarcacion. Que
no les sera possible, pues ni con el artilleiia pueden bazer dafio a
quicn entrare en la barra, por estar el lugar muy alto y désignai
délia y no tener disposicion ni comodidad de punteria, ni con su
arcabuzeria poder iinpedir la desembarcacion, por podersse bazer
en dos o très partes, y assi quedar divididos, y podersse facilmente
impedir y obviar qualquier intcnto que pretendieren en eslo y
alcançarsse el elTecto en brève tiempo y con poca resistencia, y
podersse començar la forlificacion, que facilita y ayuda en pocos
dias la commodidad de las cosas para ella necessarias que ay en
aquella lierra, y en muchos menos de los en que puede venir el
poder (Ici Xarife, aunfjue fuera rey y senor de lodosaquellos reynos,
como lo era, quanto mas haviendo en el de Fez Maluc, que es rey
(lel, que de rccelarsse del poder del Xarife, rey de Marruecos y de
los reynos que le quedaran. ^ con poder grande no osara diverllrsse
a Laracbe, leniendo al Xarife su enemigo de la otra parte de Mar-
ruecos, pues de Fez a Larache ay cerca de treinla léguas y muy
distante camino y quasi al oposito de Marruecos para Fez. Enlen-
diendo que esta fortificacion que se lia de bazer y puede luego no
ha de ser la'que lia de durar y permaneccr. mas la que bastare para
poder resislir al gran numéro de la cavalleria de los Moros, que,
puesto (jue con gran destreza y desenboltura no menor acometen y
pelean, ballando resistencia y quien espère su primer impetu y
fnria, facilmente buelven las espaldas, como vi particularmentc en
el campo de Tanjar' : y puedesse proseguir la fortificacion que en
aquel sitio se huviere de bazer y huviere de quedar.
British Muséum. — Àclrlitional M.ss, 28300,/. ?'/. — Copie.
I. Ailiisinn à l'engagement que D. (17 aoill-2 novembre 1074). \. '''' Sérir,
Sebastien avait eu sous les murs de Tanger, France, t. I. pp. SSQ-.'i'io, Sommaire,
au cours de sa première expédition africaine C(. siiprn. p. i^a.
l'y 3 Al'KÈS LE II AVRIL I 5-6
L\X
MÉMORANDUM DE Ll IZ DA SILYA A PHILIPPE II
l)a Silva résume les termes de l'entretien qu'il a eu avec le roi d'Espagne
d'ordre de D. Sébastien, son maître. — Il a prié Philippe II de prendre
une décision touchant les ouvertures que lui a faites Castelbranco au nom
du roi de Portugal. — Philippe II a demandé un complément d'explica-
tions, notamment en ce qui concerne la situation qéographique et les res-
sources de Larache. — Sur ce, Da Silva lui a donné lecture d'un
mémoire rédigé de la main de D. Sébastien, d'après l'avis de personnes
compétentes. — Quant à la nécessité d'une coopération hispano- portu-
gaise au .Maroc, Da Silva s'en rapporte à ce mémoire, ain.'^i qu'à la
lettre de D. Sébastien à Castelbranco, du 1 1 avril pas.'ié, lettre qui a
été le point de départ de la négociation. — Le roi de Portugal désire-
rait que cette coopération prit la forme suivante : Philippe II fournirait
cmquante galères, cinq mille fantassins, et des vivres ou des munitions à
discrétion. — Avec ce que D. Sébastien fournirait de son côté, l'expé-
dition ne saurait manquer d'avoir une prompte et heurewie issue. —
L'essentiel est de devancer les Turcs et de profiter de l'occasion pré-
sente. — Da Silva demande une prompte réponse et recommande te
secret à Philippe II.
lèpres le II avril 1576'.]
Loque dixe a \" Mag"* de parle del Wc\ . un sefior, en la maleria
de Africa y de Larache, es :
Que V" Mag** se acordara de todo lo (|ue en eslas lualorins Su
AU'" le havia mandado dezir por el inerino mayor", su einhaxadoi',
y de los teiminos en que entonces quodaron, que. a lo que siive la
inemoria. eran recebir \" Maj;' con ronlontaniioiiln la pioposicioii
I . Le présent MéntioranHum se réfi're da Silva avait annexé les copies,
aui deux docuiiicnis précédenis, dont l.iiiz t. D. Duarte de Castelbranco.
MÉMOUVNDUM DE LUIZ DA SILVA A PHILIPPE II I"3
que Su AU"" le maiido liazer en ellas, lo cjua! eslirnava en tanlo que
ninguna cosa podia ser mas, y que V" Mag'' queria enleiider lo que
Su Alt"" desseava de V" Mag'' en esta materia y tainbien el silio,
dispusicion y las otras cosas de aquel lugar.
Y que, desseando Su Alt' cumplir en esta parle los desseos de V"
Mag'', conio lo prétende hazer en toJo, le parecio scrivir por su pro-
pia niano el papel que leyo a V'" Mag'", porque assi me parecio que
convenia, porque no se perdiesse en materia do tanla imporlancia, ni
en la susianciani en las razones délia, palabra alguna,principalmenle
siendo todas proprias de Su AU'", y tomada por el mesmo la infor-
macion de las mesmas cosas de personas que tenian mucha expe-
riencia en ellas. Al quai papel que con este recuerdo me parecio
presenlar a V' ' Mag'' me remito, y tambien a la copia de la caria' que
en el se acusa de \i de Abril, que scrivio a Don Duarlo. que fue la
primera piedra deste edificio.
Y que lo que, para ellectuarse como desea, conforme a la occasion
que el tiempo ofrece (que en otro alguno ne podria ser mayor ni
mejor) querria de V'" Mag'', considerandolo todo, y como Qste
negocio importa ygualinenle a V'" Mag'' como a Su AU'" por las
razones ya diclias, que todas son muy claras, son cinquenla galeras
y cinco mill ynlantes y una saca de Irigo y de todas las demas cosas
inporlantes y necessarias para este ellecto, sin alguna limilacion, ni
de lugar ni de canlidad, mas antes tan larga y tan favorable y con
clausulas tan fuertes y evecutivas que por ningun caso se pueda
difcrir ni dilatar la execucion délia ni darsele olros enlendimienlos.
sino aquellos que fueren necessarios para que se pueda executar
mejor y con mas brevedad, visto que no se pide sino para este ellecto
solamenle, ni en la empresa ni en el tiempo y punlo délia sufriria
dilacion, ni en ninguna olra cosa semejantc.
Y que, con esta ayuda de V'" Mag'', con todo lo demas que el
Rey mi senor de su parte lia de poner para poderse bien hazer,
parecia que la empresa, modianle Dios, se podia acabar con mucha
brevedad y elTectuar conforme a sus deseos, que son no dexar al
tiempo ni a la pretension de los Turcos que pucdan ellos primero
ocupar aquel lugar, al quai dio naturaleza tantas comodidades en
I. V. Doc. nnVédeMi, 2. V. s«/„v,, Doc. I, XVIII, p. t63.
l'jlx APRÈS LE II AVRIL l5~G
favor de quien primeio lo poseyesse, y el tiempo présente tantas
occasiones para poderse oeupar en beneficio de Espaûa y del
comercio délia.
Acuerdo a V" Mag'' la brevedad en mandar responderme, por la
razoïi del tiempo, y tambien quanto conviene el secreto del negocio.
Britisli Muséum. — AJditlonal Mss, '2S360, f. '23. — Copie.
MEMOIRE DE GIOVANNI BATTISTA GESIO I "0
LXXI
MÉMOIRE DE GIOVANM BATTISTA GESIO
Im sittialion troublée du Maroc pounanl amener Philippe II et D. Sébastien
à intervenir de concert dans ce pays, il semble nécessaire de stipuler
dans la liyue en projet que les territoires éventuellement conquis seront
communs entre les deux couronnes, nonobstant les bulles de partage,
donations et traités antérieurs.
Madrid, 28 avril 1576.
Au dos : Averlimento sopra le capitulacioni de la liga che sha-
vesse a faie con il re de Porlugallo per limpresa de l'Afiica etc.
Raggloni che tene la corona di Portugal sopra gli regni de Fez
e Marrocco, etc.
S. C. M".
Si il consultare e delliberare non e de le cose présent! ne anco
de le passate. ma solo de quelle d'avenire, non edubbio che, quanto
piu le cose da lungo se considerano, lenemo piu spacio a trans-
correrle e delerminaimoci. prcparandole a nostro commodo. Et,
perche standono le cose de l'Africa in termine clie dan sospetlo de
pericoli a tutti gll regni di Spagna et di Portugallo, et potrebbe
esser che, per incontrare a gli pericoli che ne possono seguire, la
M" V" con Sua Altezza del re di Portugallo, si determinassero fare
una liga, unendo forze per far limpresa contra Turchi o per soccorer
il Xariffe ; e como che, ne i successi de le cose voluntarie, e massime
de la guerra. lo piu de le volte prédomina la fortuna, poria succe-
dere con quesle occasioni, che l'arme di V" M" con quelle del
serenissimo re di Portugallo romanessero signore del regno de
Fez e Marroco, e de gli allri circonvicini, e potrebbono dapo succe-
1-6 aS AVRIL 15-6.
dere alcuiie differenlic de pretendenlie nel doniinio tra V. M" e il
re de PorUigallo. E, a cio clic i Porluglicsi non si possano vanlare
d'havernoci ingannali e, quel cli' e peggio, con l'arme e a spese di
yia^jia liaverno guadagnati regni e stali, m'e venuto in mente aver-
tire a V" \[" un punto, forsi da pochi considerato.
El e che la M" V" non lieiie niuna aclionc ne laggione de con-
quista nei regni di Fez e Marroco, ne anco in qualsivoglia altro
regno o provincia che si compreliendesse Ira un meridiano clie pas-
sasse 370 leghe al occidente de l'isole de Capo Yerde per i poli dcl
mondo, e per le isole et terre ferme de India orientale, che com-
prehendono la meta de l'orbe terrestre de 180 gradi, eccetto ne i
luoghi littorali del Mar Mediterraneo, perche questa conquista e de
la Corona di Portugallo, a causa che nel anno l!^!^2 per una BuUa
de papa Martine 5° ' fo concedulo alli sorenissimi re di Portugallo
la navegacion del mar Oceano, comniinciando del capo de Boyador
fin India inclusive, con la conquista de tutti gli regni e signorie,
comprese in questo medio gloho terrisire ; et ancoloro fo concedulo
lutte lisole, porti, rescalti. pescarie, Iratli c commercii di questa
conquista. Dapo loro fo confermata la medisma bulla e donatione
dal papa Eugenio 4" et da Nicolo quinto, e da Sixto A". A l'ultimo.
per accordo e conventioni fatte Ira gli scrcnissinie re Don Fernando
de Aragon et il re Don Juan di Poitugallo. l'anno i/ic)3. fo con-
cluso che si partisse 1 orbe terrestre per un meridiano che passasse
370 leghe al occidente de l'isole de Capo Verde cl per i luoghi de
I. Les bulles de dilimitalion, ainsi que bulle d'.Mexamlrc VI riablit. on i/iyS, un
les accords intervenus enlie l'Espagne nouveau partage. Le traité entre l'Espagne
el le Portugal au sujet du partage de l'Afri- et le Portugal dont Gesio parle plus loin
que, sont multiples et complexes ; ils ont est celui d'.Mcaeovas (i4"()), dans li'quel,
été souvent cités, mt^me par les liisloriens en effet, la « conquête » des rovaumes de
du temps, avec de nombreuses inexactilu- Fez et du Maroc (Merrakeçb) est enlii re-
des, et Gesio, dans le présent docunieni, ment réser\éc au Portugal. Il n'v eut pas
commet des erreurs de faits et dédales. de traité en i/ii.(3; lis accords cités par
En réalité, il n'y a pas eu de bulle de Gesio sont ceux de Turdesillas (7 juin
Martin V (i4i7-ii.3i) sur le partage de la l^lQ^t) sur In mer Océane el sur le Maroc,
mer Océane. La bulle à laquelle Gesio fait accords ipii ont suivi ol non précédé la
allusion est un acte du pape Nicolas V, bulle d'.Mexandre VI. Cf. SS. IIi.st.
daté de l/i54, et qui fut confirmé par M\noc. Cltrnnnloijic critique tic illisloirr
Calixtc III en \fihCi et Sixte IV en l'jMt. du Maroc dans ses rapports avec l'Espngnc
Apn's la découverte de l'.Vniérique, inic et le Pnrtugal, aux dates ci-dessus.
MEMOIRE DE GIOVANM BATTISTA GESIO I 'J-
sopra detti, e che. da questo meiidianoper 180 gradi verso oriente,
lutte le terre et luoghi inclut^i in questo mezzo globo fossero de la
conquisia de Portugallo, ies( rvandnse -^oln per-la enrorii di Cn-lilla
la conquista del regno de Granatu e dcl niar .Medii i-raiico. c pLi
la corona de Portugallo precisamenle la conquista del regno de Fez
e Marocco, e che l'altra meta del orbe per 180 gradi al occidente
fosse de la conquista de Castiglia. de modo che questo fu con-
firmato dal papa Alexandro. Ancora e precisamente nella pace fo
concluso che la conquista del regno di Fez e Marroco fossero de
la corona de Portugallo.
Et secondo queste boUe, donation! e confirmationi e pace fatta, la
M" V" non tiene niuna actione in questi dui regni, ne anco negli
altri mediterranei de Africa e Asia ; e percio sarrebbe bene che se ne
pensasse como s'habbia a fare questa liga et questa impresa, acio non
romaniamo ingannali e burlati ; e nei capitoli e conventioni de la
lig^ se doveria precisamente far mentione e excludere le action!
che tenessero per le bulle et confirmationi passate i Portughesi nel
regno di Fez et Marroco. e che tutto quello se conquistasse fosse
comune de le due corone. non ostante le capitulationi de i tempi
passati ; e con queste clausule, e con altri ch'io non so dire, e che
meglio pareranno a V^M'^e a questi signiori del consiglio, farremo
le cose nostre stabili e sicure.
Del piu io non me alargo, per tante qui non son per consigliare,
eccetto per avertire questo punto sovenutomi, si per alcun modo
puo essersi giovevole e conveniente ; e, si questo non sara susten-
tiale ne a tempo, bastara la volonta e aflection mia al servicio di
V" M" de despertarme a quello mi pare le sia bene, utile, grandezza
e reputatione. E quanto piu humilmente e reverenfemente posso. le
baccio i piedi prigandole ogni félicita.
Di Madrid a 28 de Aprile i5-G.
Di V. C. R. M'" humilissimo et devotissimo creato.
Gio. Battista Gesio.
British Muséum. — Additional Mss, '28359,/. 2 15. — Copie.
De Casteies. VII. — 13
[^8 20 JUILLET 1076
LXXII
LETTRE DE D. DLARTE DE MENEZES' A D. SÉBASTIEN
Moiilay Mohammed el-Mesloakh a été défait, le () juillet, par Moiilay Àbd
el-Malek. — Il a perdu toute son infanterie. — // s'e.^t enfui dans une
direction inconnue, avec sa cavalerie presque intacte. — Moulay Abd el-
Malek serait déjà à Merrakecli. — Les troupes de son adversaire sont
trop lâches pour lui opposer (jrande résistance. — Il a convoqué à Mer-
rakech tons .les créanciers juifs et maures pour les payer. — Ses pro-
cédés bienveillants et son courage l'ont rendu populaire et Jéront bientôt
de lui le maître incontesté du Maroc. — IVominations de caïds à El-Ksar
et à Arzila. — Duarte de Menezes estime que les conjonctures présentes
offrent une excellente occasion d'intervenir au Maroc.
Tanger, ao juillet lâ'jô.
Au dos : Al Rey de Portugal.
Kn ti'lc : Copia de caria de Don Duarle de Meiieses, capitan de
Taiijar. de x\ de >lulio lâ^G.
Sefior,
Esta larde a x\ de Julio llego una cailla de Alcaçar en que
venian dos Mores \ un Judio muy conocido, de quien supe estas
nuevas. Dizen que, a nueve del présente, doze o Ireze léguas ade-
lante de Sale, se dio batalla entre los Ueyes, en la quai lue vencido
el Xarife'. con mucrte de mas de cinco inill de los suyos y dos
I . D. Duarle de Menezes, 3o' gouvcr- fut nommé gouverneur des Algarvcs, puis
neur de Tanger. 11 avait remplacé D. vice-roi des Indes (i 584); il mourut à Goa
Antonio, prieur deCrato, en l575(?) dans en mai i588. Uakbosa Maciiado, liibl. Lus.
le commandement de celte place. Choisi à. Cette lialaillc l'ut lieu h Kli.iiidok cr-
par D. Sébastien comme « maestro de UiliAn, entre Salé et l-Vdaln. Sur cet évéïie-
campo gênerai » de l'armée porliignise ment et ceux qui suivirent, V. /" Série.
réunie pour l'cipédition africaine, il fui fait l"rancc, t. I, pp. /|,56-463. Luis Nifto place
prisonnier le 4 aoiU 1 578, à la bataille d'Iil- lu liataille au ay juin (i6id., p. 457).
Ksar ol-Kcbir. .\ son retour de captivité, il Les Maures cpii apportaient celte nouvelle
LETTRE DE D. DUARTE DE MENE/ES A U. SEBASTIEN I^yC)
principales alcaydes, en los quales lue Ben Xacia' y Ben Zequerim''
de Tituan, y le captivaron los alcaydes Ben Giinia' y Corillo*,
que eran de la gente de pie, la quai se perdio toda. Quasi loda la
gante de cavallo se retiro con el Xarife porque desla dizen se jteidio
poco; y van en su seguimiento el licrmano de Mulcy Moluc" y ci
alcayde Ben Godifa\ Y no se saljia aun para donde se bavia reco-
gido el Xarife : unes dezian que para Suz, olros que para Marruecos
o Mazagan. Muley Moluc havia caminado très jornadas adelante de
donde dio la batalla, y va derecho a Marruecos, donde parece que
eslara ya\ Y se le hara poca rcsistencia, puestoque he visto en una
caria de un Judio que la causa de la vicloria de Moluc fue por
darsse la batalla en lugar de grandes matas y arboledas, donde no
pudo pelear la gente de ca\'allo, en la quai tcnia el Xarife mas
fuerça y vcntaja ; y, porque la ténia Moluc en la gente de pie y en
el manejo y quantidad del artilleria del campo, vencio la batalla,
mas con (odo esto el Xarife llevava gente y jjoder jjara dar olras
dos. Por lo quai, In que entiendo desto es que quantas diere per-
dera, porque gente que liene cobrado tanto miedo, quanto mas
tanto peor.
Dize que scrivio luego mucbas carias y hizo grandes mercedes y
mando a lodos los Judios y Moros a quien ténia tomado dinero
que fuessen luego a Marruecos, que alli les pagaria todo*.
à Mcnezes semblent avoir fait une confusion
entre les résultats des doux défaites de
Moulay Mohammed el-Mesloukh. Ce fut
dans lo combat d'Er-Roken (mars 157C),
beaucoup plus important que celui de
Kliandok er-Rihin, que se produisirent les
défections capitales, présages du succès
définitif de Moulay Abd el-Malek. Celle du
caïd Saïd cd-Deghâli à la tète des troupes
andalouscs « fît comprendre à Moulay
Mobammed que son autorité s'était affaiblie
et il se crut dès lors assuré de la défaite ».
Fl-Oifràni, pp. 109-110.
1. Ben Xacrti. Le caïd Ben Cbacra
•lyi-'ij'. a* ait fait défection à la bataille
d'Er-Roken. El-Oufhàm, p. 110.
2. Ben Zequerim. transcription trop dé-
fectueuse pour permettre une identification.
3. Ben Grima. El-Oufh.îni mentionne
un caïd o^} Griman, chef des Oulad
Amran, comme ayant fait défection à la
bataille d'Er-Roken (p. no).
4- Coritto, peut-être le sobriquet espa-
gnol corito K gueux ». On sait qu'à cette
époque un grand nombre de Maures venus
d'Espagne portaient des surnoms espagnols.
5. El hcrmano de Muley Moluc : Moulav
Ahmed el-Mansour.
G. Ben Codifa. Nom diUîcile à identifier.
7. Moulay Abd el-Malek entra à Merra-
kech le lO juillet 1576. El-Kadiri, p. 878.
S. Moulay Abd elMalck, qui avait con-
gédié les Turcs après son entrée à Fez,
avait dû emprunter aux notables de cette
l8o 20 JUILLET 1576
Con esto y con olras muchas cosas desta sueiie y haver mostrado
mucho esfuerço, esla bien quisto y con grande nonbi'e, y parece
que no havra cosa que no se la lleve en las manos, y que sera
senor pacifico de todo muy aprlessa. Hizo visorrey de Mequinez
al que fue alcayde de Alcaçar y diole dos mill y quiiiicntos de
cavallo y quinienlos tiradores de a pie. Dio Arzila al liermano como
la ténia, acrecentandole mas dozientos de cavallo. Y eslo es lo mas
particular que pude entender de estas cosas destos hombres. De lo
que mas supiere avisare a V" Alteza con la diligencia que enliendo
que conviene.
Soy de parecer que denlro destos dos meses se puede liazer un
gran servicio a Nuestro Seùor y a toda la Chrisliandad, y con tanta
facilidad y poco peligro como hasta agora; y tengo la occasion pré-
sente de la entrada de Muley Moluc en Marruecos y del espacio y
occupacion que ha de lener en pagar y conlentar los Turcos y en otras
mill cosas desia suerte por tan buena y mejor que todas las passadas.
Y, no pareciendo eslo bien, tornome a afirmar de nucvo en lo que
tanlas vezes tengo scrilo a V" Alteza, que es deversse de liazer y de
arriesgar mucho y de lodas las maneras porque esta gente no
quedc tan de assiento y tan pacifica y absoluta sefiora destas partes,
porque, passando este adelanle como va, no se como havra Castilla
ni Algarve, y entiendo que hasta Cascaes y Lisboa corrcn riesgo.
Nuestro Senor, etc.
Brilisk Muséum. — Addilional Mss, 283C0,f. '29. — Copie'.
ville de grosses sommes d'argent pour don- Lui/ da Silva, il enjoignait à ce dernier de
ner une gratiCcalion de 5ooooo onces à CCS rappeler avec insistance au roi d'Espagne
turbulents auxiliaires, avant de les renvoyer l'importance, l'opportunité et l'urgence des
à Alger (El-Oufràni, p. iii); mais il en projets qu'il lui avait soumis au sujet du
retint, sans doute, un certain nombre pour Maroc. Luizda Silva écrivit immédiatement
sa garde personnelle. V. infra, p. l83 et ii 1'. delbarra une lettre très pressante pour
note 3. solliciter une audience de Philippin 11. Il
I. Le présent document est, sans doute, exposait que l'alTaire ne soulTrait pas de
une traduction espagnole do la lettre de délai et qu'une conférence entre 1).
Duarle de Mcnezes, que fit faire D. Sébas- Sébastien et Philippe II serait plus oppor
lien pour être placée sous les yeux de Phi- tune que jamais. lirit. Mus., .Atldit. Mss,
Ilippe IL En l'envoyant à son ambassadeur 383O0, f. 38.
ÉTAÏ DES PERTES SUBIES PAR DES MARCHANDS ANGLAIS l8l
LXXIII
ÉTAT DES PERTES SUBIES PAR DES MARCHANDS ANGLAIS
(Extrait)
Capture par des Français du navire « ihe Antelop «. rjui revenait du
Maroc avec une cargaison de sucre et divers produits appartenant à
Edmund Hogan et autres marchands anglais.
Juillet 1576.
Au dos. alia manu: An abrigment of the complavntes nf lier
Ma''" subjecles for spoiles don by the French. — Since the monethe
of Julie i562 untill the same monethe in the yere 107g.
A briefe of suche losses as lier Ma'""* subjectes sustayned by spoy-
les don on them by the Frenche, and hethurunto no reconipence
made ; Avhereof, before this tyme, a booke at lardge was made and
geven uppe to the lordes of the Counsaile.
En marge: Mense Julij 1576.
In Julye 1576, a shippe of the porte of London called « the
Antelop » belonginge to Anlhonle Garrelt, Thomas Bromley. and
Robert Ilowe', freightid in Barbarve Avith sugers and olher como-
dities by Mathe« e Fyelde", Arlhure Dawbney ', Edmunde Huggin %
1. Sur Robert Ho«e, V. supra, p. gfi. infra. à cette date.
2. Sur ce personnage, V. infra. Doc. 4- Edmund Hogan. Sur ce personnage,
l.XXIX, p. igS. V. supra, p. m et infra. pp. igD, ig6,
3. Anthonie Garrett, Thomas Bromlcv igg-îoS, 211 3i3, 225-227, 232-25o. On
et .\rtliur Dawbnoy sont nommés dans les lit, dans une épltaplie d'.\lico, fille de
lettres patentes du i5 juillet i585. V. Thomas Huchen, de Londres, mercier.
JUILLET 10"
and other her Ma"'* subjecles merchauntes of London. was pira-
luouslye laken, spoyled. and carryed away by ii shippes sett furlhe
by Cbarles du Boys, capitaine of ^euhavon ', one Malyarte beinge
a capitaine of one of the said shipps. to the valcAve of. . iiii""' ''.
Public Record Office. — State Papers, Foreign. France, ml. Ilf. n'''27^.
qu'Edmund Hogan, de Londres, mercier,
avait opovisé Elizabeth Blundell, fille de
John Blundell, de Londres, mercier, second
mari de la dile .Vlice. Celle-ci, morte le 31
novembre 1574, avait épousé en premières
noces Hugh .Melhwold, de Londres, mer-
cier, et, en troisièmes noces. Sir Alcxander
Avcnon, aldcrman et ancien lord maire de
Londres. Stow, T/ie Suroey of London. éd.
i633, p. 28O.
1. \euhavon: Le Havre-dc-Gràce.
2. Dans un autre dociimcnl du mc^mc
fonds (n" 2S) intitulé : « Dcprcdacions cl
pilleries faictcs et commises par les subjects
du roy de France... », on lit: « Restitu-
tions accordéez aux Français par l'aulliorilé
de la cour do l'admiraulté de Sa Ma'** au
mois de mars 1573 : .V Bartholmcwe Hall
et Anthoyne Touque, marchants de Rouen,
restitution a este accordée, le x\ir de juin
1373, de XX coffres de sucre et xx peaux
de Barbarie prinses par Robert Davy, de
Bristovve, et menéez à Brislowe et y arres-
técz ; et, depuis, on leur a payé, pour une
quantité plus grande de ses biens à la
somme de xirlxvii'', xii', V*. » — Bar-
Iholmewe Hall (Barthélémy Halle) est avec
Eustaclie Trevache l'un des signalairi'S d'un
acte d'asioiiation entre marchands do
Rouen pour le commerce au Maroc (i"
octobre 1570). V. supra, p. 5i, note 3 et
p. 52, noie 3.
LETTRE DE CABRETTE A FRANCISCO DE IBARRA I 83
LXXIV
LETTRE DE CABRETTE' A FRANCISCO DE TBARRA
(Extrait)
!\'ouvelles recueillies par Cabretlc de la bouche de deux captifs qui sont
venus de Tétouan. — Moulay Abd el-Malek est à Merrakech. — Haine
des Maures à l'égard des Turcs. — Moulay Mohammed el-Mesloukh est
dans le Deren ; il a fait une incursion vers Taroudanl et a battu une
mahalla commandée par le frère d'Abd el-Malek, lequel s'est réfugie à
Merrakech. — Il a incendié les sucreries. — Quatre galiotes d'Alger
attendent à Tétouan l'arrivée d'un présent et de fonds qu'Abd el-Malek
fait porter à Constantinople, afin que le Grand Seigneur envoie une flotte
au Maroc. — Ces galiotes ne partiront pas avant deux mois : Cabretlc
donne des indications sur leur itinéraire pour qu'on puisse les quelter et
les capturer.
Séville, 13 novembre i5-6.
Au dos: Al Illustrissimo Signor il Signor Francisco de Ibara,
Consilliero di guera de Sua Magesta, Madrid.
Illustrissimo Signor mio,
Al sendoarivatoqui in SiA-illa, ho vislo et trovato homenipatroni
suficienti de vaiseli del Signor Juan Antiionio Corsso que fano li
traflqui de llndia
Qui sonno arivalo doy cativi, que a lii joini que sonno partili de
Totoan : io ho demandato como pasano la guerra in coele parte.
Me anno dilo que Molcn Moluc asla a Maroqs et fa una forlessa al
medio de la sita ; et que li Mori astano maie con Ji Turqui ' et que
I. Sur ce personnage, V. i" Série. 2. Sur l'insolence des Turcs et la haine
b'rance, t. III, Inlroduction, p. )v cl injra. des Maures contre eux, V. /'''Série, France,
pp. 2o6. ai 4, 2i5. aao. t. I, p. 45g et noie 6, p. ô'jg, noie 3.
\S'\ IJi NOVE.MlîHE 15^6
lanto preslo que vederebeno Crestiani, que li propii Mori amasare-
beno li Turqui ; et dicano que lo Chiarifo ' ista in la sera et que
fessi una sortita a la ^ila de Sus"', et que tallo in pessa in sirqua da
sey mille persone que avia in conduta lo fratelo de Molen Moluc',
et li a cremato tuti li ingegni de sucaro ", et que louy se fougi a
Marroqs, et que dito Chiarifo asta forte a la serra.
Et de pieu me anno dite que a Totoan li a quatro galiole soe al
capitanio d'Argieri, que esperano uno présente que deve mandare
Molen Moluc in Costantinapoli et denari asay per far venire l'ar-
mata ; et, secondo que dicano, acoeste galiote non partirano incora
de doy meze, pieu presto de pieu que de manquo. Me parcseria que
saria cosa de grandisima inportansia que si serquasse de sapere al
serlo, ben que si po credere ; ma, per non cerrarsi, queconvegneria
asai de metere tal liordinc con parechi galeri in tre a quatro parte
sufisienti per vederc de pillare tali galiote ; per que inporlarcbe
asay per non andar in Costantinapoli, tanto que per pillar li soi
avisi et la riquessa que portano ; que me asicuro que non vano per
altro que per far venire larmata. Et per ragione si deveria sor(|uar
in tuta manera de gardar que taie galiote non passaseno ; poy que
le galère de Sua Magesla sono pagatc, ne bisognarebe metere parle
a Iloran et parte sopra di Cau Bon al maritimo, et cocli de Malta
li far inlendere que vellaseno in coello, et coell de Sisilia incora.
Que, ben que si perdesse doy a tre mesi de tenpo sopra di coesto
negosio, non saria niente di maie, per que li galiote, quando se
partcno di Argieri, vano costcgiando la Barbaria per fin a Gicrbis,
et vano poy sirqua in vista de Malta ho de Cau Pasaro, et poy
costcgiano in Calabria a la voila de Modon. Il Signor Juan Andria'
sabera bene l'ordine que se devera tcnire, si n'averete volonla et
gaslar carque poco pci- avisi sopra lai fato; per que di Tabarqua si
po avisarc in Sirilia et Malla uno meze avanie, per que in Tabiinpia
sabrano la partensa di Argieri et Rona, per que se vano a sparmaie
senpre a Bona ho a Beserli, quando vano in Levanti. Che sarano
I. Lo Chiiirifo, Moula)- Molmmmeil el- sucre. — Sur les ili'pn'dalloiis commifo»
htesloukh. dans le Sous par Monl.iy Mohammed el-Mi-s-
a. La vila de Sus: Taroudonl. loiihh. V. ;•■' Série. Kraiicr, l. I, p. ttfu.
3. Moulay Ahmod el-Mansour. 5. Jean .\iidrc' Doria. V. supra, pp. 5^,
.'i . Li ingegni de sucaro, les ralTmeries do S/J .
LETTRE DE CABRETTE A FRANCISCO DE IBARRA 100
molto rique, que leverano al présente de Argieri et de Tuniso,
talmenle que non si potra estimar la rlquessa que leverano. E blso-
gnarebe sey galère per al serto in cada una parte, in quatro parte ;
credo que non se potria manquar a far calque bene. lo dico coelo
que me paresse, Vossignoria save coelo que conple a Sua Mag".
lo no vi diro altro, baisando li mane de V. S"% pregando Dio lo
conserve.
Di Sivilla, a die 12 di novenbrio 1676.
Di V. S"' servitore afecsionato.
Signé : Capitan Cabre ta.
Brilish Muséum. — Additional Mss. '28359, f. 267. — Original^ .
I. Le même manuscrit renferme (/. 2/0) un résumé de la présente lettre
i86
lo^Zi-io-
LXXV
PRODUITS DU MAROC IMPORTÉS EN ANGLETERR
En tète: London induct.
En marge: Barbarvie i7i~!i-\c)-b.
in;^-
Sugar', 2068 clie-sts, ad valorem.
Pannellis ^ 585 hhdes » »
Allniondes\ 60/4 kint. » »
Mellusses. 217 Ions m »
Annessede', 52 kint. » »
Ostrich fealhcrs \ 190 » »
Dates', 1 20 kint. » »
Mermelade. 600 Ibs » »
Sucketlcs". I 4oo Ibs » »
Goat skvnes", 3200 » »
Totalis :
Custum :
20680
00
0
08873
00
0
OT2o8
00
0
02170
00
0
00069
06
8
000^7
10
0
002/io
00
0
000 30
00
0
0006. 'j
08
^
00266
i3
A
28689
00
0
i'i3i
'9
0
I. Sur le sucre iraporlé du Maroc, V.
r' Série. France, l. I, p. 3o3. note 5. Le
présent relcvo. ainsi qu'un prand nombre
de documents publiés dans ce volume, éta-
blit que le sucre, sous ses différentes formes
(pannellcs, mélasses, moscouades) était alors,
el depuis le début des relations commer-
ciales entre l'.Vnglctcrro cl le Maroc (V.
supra, p. ig), le principal produit importé
de ce dernier pavs. Les plantations di' can-
nes, les pressoirs, les raffineries (ingenrwes.
maseraws) étaient si nombreux sous Moiilav
Mohammed ech-Cheikh que le sucro se
vendait à vil prix au Maroc (El-Oi'fkàm,
p. a6i). Les prix se relevèrent par suite
des taxes mises sur les pressoirs (/fcidem. p.
3oî) ; mais le renchérissement du sucre
sous Moulav Ahmed el-Mnnxnur eut encore
pour causes les spéculations du Chcrif et
des Juifs qui affermaient ses sucreries,
(ieux-ci profilaient de la concurrence que se
faisaient les marchands anglais. — On sait
que les Maures avaient introduit on Espa-
gne la culture de la canne ji sucre et qu'il
existait de nombreuses raffmcrics sur toute
la cMe, de .Malaga d Valence.
PRODUITS DU MAROC IMPORTES EN ANGLETERRE
.87
En mar^e ; Barbaryie 1575-1676.
£
Sugar, I 3/i8 chestes, ad valorem iS/îBo
Pannellis, 2/Î4 hhdes » » 01626
Capers, 9200 Ibs » » oooi5
Allmondes, 976 kint. » » 01962
Mellasses, 4/1 tons 1//1 » » oo/i/ia
Goat skynes, 1100 » » 00091
Sucketles, 1 /loo Ibs » » 0006/i
Annessedes, 5o kint. » » 00066
Annelle', 1 Aoo Ibs » » ooo36
Totalis : i '7775
Custum : 888
s
d
00
0
00
0
06
8
00
0
10
0
i3
li
o3
h
.3
/i
o5
0
o5
0
i5
3
Brilish Muséum. — Cotton Msx. Nero B. XI, f. 298 v°
1. Sucre roux non purifii'.
3. Les amandes furent, comme le sucre,
l'un des produils le plus anciennement impor-
tés du Maroc en Anglclcrre.V. supra, p. 19.
4. Il faut probablement comprendre
sous ce ,terme, en même temps que les
graines d'anis, les graines de cumin et de
coriandre qui se récoltaient au Maroc.
5. Les plumes d'autruclic étaient appor-
tées au Maroc du Sahara.
6. Les dattes étaient importées du Maroc
dès l552. V. supra, p. 19. Elles provenaient
presque exclusivement du Draa et du Tafi-
lelt.
7. Ce terme (en français : succadc, chuc-
cade, etc.) désignait toutes les variétés de
sucreries et confiseries^
8. Les peaux de chèvres et les cuirs du
Maroc (maroquins) étaient déjà très appré-
ciés en Europe, tant à cause de leur qua-
lité que de leur préparation spéciale. Ces
peaux provenaient surtout du Tafilelt, où
elles étaient teintes en rouge avec le fruit
du takaout (variété de lamarix).
9. Annelle. transcription de AxSii
cn-nila, l'indigo. Les habitants du Draa
cultivaient en grand l'indigotier dont ils
savaient extraire la subtancc tinctoriale.
V. Ibn Khaldoun, t. 1, p. igô.
l88 3 FÉVRIER 1577
LXXVI
ACTE DU CONSEIL PRIVÉ
Certains marchands des villes hanséaliqiies voudraient transporter des
munitions au Maroc. — L'ambassadeur de Portugal désire que ce
transport soit empêché et sa requête mérite considération. — D'autre
part, les susdits marchands se proposent d'engager pour la traversée
des patrons et des pilotes anglais comme étant ceux qui connai.t.^ent le
mieux la côte marocaine. — Le Lord Amiral est prié de faire interdire à
ces derniers le voyage en évitant que cette interdiction paraisse procéder
du Conseil.
Ilampton-Coiirt, 3 février 1576 (n. st. i5"7].
At Hampton Coourle, the thirde of Februarye, ib~&.
The Lord Treasourer. The Kaile of ^Nanvick. Tlie Earle of
Lelcester. Mr. Treasourer. Mr. Comptroller. Mr. Secretary Wal-
singham.
A letter to the Lord Admirall that, where their Lordships under-
sland that certen merchauntes of the Est partes minde to transporte
inio tlie parles of Barbarie certen municion of iron shotlc, which
tlie Porlingall Amhassadour. on the bchalfof the King liis master,
and also others for good considcracions desier might be staied :
forasmuch as their Lordships thinke their requcst meete lo be
yeldid unto so farrc forth as convenienlly it may bc brought to
passe, and are informed that the Easterhnges for the transpor-
tacion tlierenf inindc lo liier certen l'.nglisho inasters and pilottes
as best acquainclcd wilb ibat coasl to coiuluct otiier sliippcs tliillier',
I. Antonio de Guaras, écrivant de Lon- Pliillippe II, Çayas, avitail celui-ci (lu'nn
dros le 7 novembre ih-jlt, au secrétaire de navire de la Hanse, à destination du Maroc,
ACTE DU CONSEIL PRIVE 1 89
their Lordships liave thought good to desier him to give oïdcr lo
soclie olTicers aiid places under his jurisdictioii as lie sliall thinke
convenient to signifie the saine unlo, tliat llie said masters and
pilots be commaundid not lo (ake in hand or accomplishe any
soclic voiadge ; desyreng liis Loi'dsliip tliat lliis rcstiainle may
rallier semé to procède froin liini by verlue of liis office tlien lliat
it had been so ordered by iheir Lordsbips'.
Public Record (JJ)icc
f. Ili2\
Priry Council Rei/ister, EUzabeth. vol. III,
Liait altonJu dans un jiort anglais avec un
chargement de 4 000 rame», de mâtures,
de cordages, de soufre, etc. Il avait deux
Anglais ponr capitaine et pour second, le
reste de l'équipage étant formé de marins
de la Hanse. Comme d'autres navires
étaient déjà allés au Maroc avec d'aussi
mauvais desseins que celui-ci, Antonio de
Guaras conseillait de prendre tles mesures
pour le capluriT et piuiir les hommes.
Cal. 0/ Spaiiisli Pap., vol. 1 568-1 579,
p. hm.
I . Sur la suite donnée à cette affaire, V.
infra. p. 2o3 et note 3.
3. Ed. Dase.nt, .Acts of Ihe Privy Cuuiicil.
t, IX, p. 283.
igO 5 FÉVRIER 1677
LXWII
AVIS DESPAGNE
(Extrait)
Entrevue île Philippe II et de D. Sébaslien ù Guadulupe. Elle a été amende
par les conseillers de celui-ci, dans l'espoir (jue Philippe 11 le dissuaderait
de ses projets sur le Maroc, (juil lui accorderait la nwin de su fdle
aînée et ijue les deux royaumes s'entendraient pour protêijer leurs pos-
sessions en ce pays contre les Turcs.
Mailii.l, j février 1076 in. st. 1577].
En marr/e : From Madrid, 5"' Fcbniarv 157(1.
First }t is cerlified liyllier by niost certavne intelligence from
Constantinople, tliat llie Turke doetli at tliis présent arme al thc
least iiij' gallyes wilh a great sort of maliones, « liicli ar great sliipps
ol' burden.
Tlie KingeorPortingalles meetinge wilb llie Kinge of Spaync bis
unkle al tlie monaslarye of (.iuadebipa proceedcd. as il is tbougbt
by some of callinge, of a ccrtayne dévotion lo tbe place, and a
desyre also lo see ihe Kinge of Spayne bis nnkle, put into bis bead
and procured by some of ihe wlscsl of bis (^ounsell. wlio sceing
bim very mucb disposed lo niake wars agayne in Harbarye', bini-
selfe in person, wbicb none of bis Counsell could dis«aile bim
from, ibey ibougbl ibey could nol use a better meanc tben lo
procure tbe mcelinge of Ibe unkle and nepbew . Ibat tbe Ivinge ol
I. Sut la première expédition de D. Sébastien au .Maroc en 1J7^, V. supra, p. l^î-
AVIS D ESPAGNE IQI
Spayne bv his autorilie and expérience miglit diswade him troni
that soe chargeableand daungeronsan enterprise' ; and also that ihe
King of Portingall might procure viva voce to liave the eldest infanta
of Spavne. wliose name is Doua Isavola Clara Eugenia ^ to his
wifc, wliich liisambassadorsbeefore baddeallin andcould net bringc
to passe (and that the Kinge ol" Spavne at ihis \\me also hath relu-
sed, ineaninge to bestowe her uppon the Emperor i ; and lastly that
ihev should enter into a sliayl consort ihal the one should ayd the
other in case that the Turkc slionhl seml any power uppon any ol
ihevr fortes in Barbarie, and llies ar counled the cheef causes ol
tlier meetinge.
Public Record Office. — Slale Papers, Foreiijn. Elizabellt, col. CXLIll,
n" 107 i. — Original'.
1. Sur l'enlrevue de Guadalupe, ^.
/" Série, France, t. I, p. ^64 et note !> ;
p. 5i4. — Dans une lettre non datée,
qu'il écrivait à la reine Elisabeth, An-
tonio de Vega rappelle qu'en l'année
1577, les rois Philippe et D. Sébastien se
rendirent en pèlerinage à X.-D. de Guada-
lupe, qu'ils y discutèrent sur l'expédition
marocaine, que Philippe II, appuyé par le
duc d'Albe et un conseiller du jeune prince,
essaya d'en dissuader celui-ci et de l'amener
a se joindre à iul contre l'Angleterre, que
D. Sébastien répondit qu'il ne voyait
aucune raison de changer ses projets, qu'il
était, d'ailleurs, lié par la parole donnée
au chérif détrôné, Moulay Mohammed
el-Mesloukh. et qu'il jugeait plus conforme
au service de Dieu de ronibatlre des inli-
diles que des chrétiens. Hatfield Uousc,
Cecil Mss. vol. CLX. f. 116.
2. Le texte porte : Eusebia.
3. 11 existe, dans le même volume, deux
autres exemplaires du présent document,
n"' loyS, 10/5.
ig2 l'y FÉVRIER 15/7
LXXVIII
REQUÊTE DE MARCHANDS TRAFIQUANT AU MAROC
A BURGHLEY'
Certains marchands de Londres ont ac(jiiis au Maroc, par des pratiques
déshonnéles, les sucres de qualité supérieure, bien qu'ils n'ignorassent pas
que ces sucres avaient déjà été payés par d'autres marchands, et ils les
ont vendus à des étrangers. — La Reine s'en est ainsi trouvée dépourvue
et ses droits de douane ont été diminués d'autant, sans compter les
dommages subis par les autres marchands. — On soupçonne vivement
que ces trafiquants déshonnétes, sous le prétexte d'assurer l'approvision-
nement en sucre de la Reine, méditent d'évincer tous les commerçants au
Maroc, ce qui ferait perdre à ceux-ci les sommes qui leur sont dues en
ce pays, amènerait une nouvelle hausse du sucre et une grande dépréciation
des produits anglais. — Les requérants prient Burqhley de couper court
à ces pratiques, de protéqer les intérêts des anciens marchands et de
veiller à ce que le commerce au Maroc se fasse comme par le passé.
17 février «570 [n, st. 1577].
Au dos, alla manu : 1 7 February 1 576. — The iiicroliaiilos traJiiif;;
Baibary a{,'einsl somme of iheir Company llial use lo Imi upp ail
the finest sugeis, and to sell ihem lo siraungers ; wliorby not only
the reaime is servcil of ibc woorst sugers, and ihose advanscd lo
excessive priée, bul her Ma"" cuslumes dcminislicd by selleing
away ibe same lo olher reahnes. Wliciof tlicy pray ledrcsso h\ \our
Lordshij)s meanes.
To tlic rigblc lionoralilr llif Uordi' llif^li Trcasiircr of
Englande.
Whereas cerlayne mercbaunlrs nf Uomlon. by sinistcr dcabnge
I. Cf. injra: La « Uarhorv (^umiiany >., Inlriiduitlun trillinio, aiinic i585
REQUÊTE DE MABCUANDS TBAFIQL'ANT AU MAROC A litJRGIlLEY I f(3
in Barbary', dIJ procure lo their privale coinmodity ihc best sortes
of sugers of ihat land (alllbowgli it was certaynely knowen iinto
ihem that the said sugers of righle did l)elonge unto other mcr-
chauntes of London whoe Iiad paid for the same longe before'),
which sugers for the moste parte they did after sell thear unto
straungers at a much higher pryce, \a biche carried the same into
forreyne lande, by reason wheareof the Queenes Ma'" was not onelv
unprovided of the beste sortes, but allso loste her custome, her
merchauntes disapointed, and yet be of their debtes forced by this
their doinges to pay very muche deade fraighte\ and sugers thereby
growen to a very greate pryce ;
This notwillistandinge it is allso vehemently suspecled, that not
onely the sayd parties but others, under a newe pretence to serve
her Ma'"' provition for sugers, bave devized and doe devize other
meanes yet agayne lo prevente ail the traders tliither, which will
not onely put them in bazarde of the losse of ail their debtes llier,
but allso bringe sugers yet to a greater pryce and estimation, and
thereby utterly abase the commodities of Englande, onely for their
pryvate commoditye. ail their feigned pretences notwithstandinge ;
In tender consideracion wheareof, it miglit therefore jileaze your
I. Dans le second exemplaire de celte
requête (V. inj'ra. p. 194, références), la
phrase de début présente la variante sui-
vante qu'il est intéressant de signaler :
(( Whcreas certaine marchants of London.
under pretence of beneStinge thcar coun-
trie by bringing in of saltepeter etc., hâve
passed owt of this reaime certaine extraor-
dinarie commodities for the oulde Kinge
of Barbarie, whearbie they did procure lo
their private commoditie ail the best sortes
of sugers » On voit par ces lignes que
ce sont des conventions passées avec le
prédécesseur de Moulay Abd el-Malek (tlie
oulde Kinge of Barbarie) et se rapportant
au salpêtre qui sont dénoncées dan.î la
requête, c'est-à-dire, selon toute proba-
bilité, celles que négocia John Williams
et qui sont rapportées dans le mémoire
d'Edmund Hogan. V. infra. Doc. LXXXI,
p. igg. Comme Burghley, lord trésorier
De Castries.
d'Angleterre, ainsi que Leicester et son
frère Wanvick , avaient été mêlés à
celle affaire de salpêtre, on conçoit que
les requérants aient préféré n'y pas
faire allusion dans l'esemplaire de leur
plainte destiné au premier de ces per-
sonnages.
2. Il est probable que les marchands
lésés avaient livré antérieurement à crédit
des étoffes ou autres articles importés par
eux d'Angleterre et que le Chérif ou les
Juifs ses fermiers leur avaient attribué en
garantie le produit de certaines sucreries.
Cf. i" Série. Angleterre, t. H, Ordon-
nance du Conseil privé, 2 octobre lOoo.
3. Il faut peut-être entendre que, n'ayant
pu recoiivrer les sucres en question, qui
leur avaient été affectés pour nantissement
des sommes qui leur étaient dues ((/leiV
debtes), les requérants se sont trouvés pri-
vés de leur frel de retour.
VII — i3
17 FEVRIER 10'
1 C)4 I / rcivniim i u y y
Honor, that generally it may be inliibited lo deale by any suche
sinister meanes, and to take such further order for the conty-
nuaunce of tlie accuslomed trade, that not onely the olde and aun-
cicnte traders thilher be not spoyled, and undoone by such prac-
tizers, but that allso the olde order of trade be preserved and
contynued, and to doe allso ail suche other thinges incidente therto
as shall seeme beste to your Honor. So shall we be bounde to pray
for \our Ilonors prospérons healthe.
S'ujnc : Ferme: Jn° Fromarton
Walter Williams'
Henry Bowyer
Harry Colthurste
^^ illiam Huband
Frances Bowyer"
Jarrard Gore
Thomas Gorc
John Spencer'
Barnard Fcld
Richard Glascocke '
Per me: Rie. Gower
Per me: Thomas Gower
S y mon Laurence
Nicholas Style
EdAvarde Dowghtie
l\oberl Howe '
RenoUd Ilollenworlh
John Tedcastcll
Georg Holm
Revnold Gve
Public Record Office. — Slale Papers. Domestic, Eti:abeth. vol. CM,
n" 3i. — Original.
Ibidem. — State Papers, Foreiijn. IJarbary States, vol. AV/. — 0/7-
fjinal''.
I. Walter Wllllaiiis, Ilarrv CoUluirsU',
Jarrard Gore, Thomas Gore, Sjmon Laii-
rincc, Nicholas Slvlc, Robert Howc, John
Tcdcasti-11, Roynold Gve sont mentionnés
ci-dessous dans les lettres patentes du 5 (n.
st. i5) juillet i585.
a. Sur Frances Bonycr, Barnard Feld
et Renolld Ilollcnnorth, V. supra, p. 96.
3. Cf. supra, p. III.
!). Cf. supra, pp. 108, Ii3.
5. Cf. supra, pp. 96, 181.
6. Ce second exemplaire (Cf. supra, p
193, note i) ne porte aucune signalure.
Il est adressé: To llie rigide lionnorablt)
M' Sccrelarye, one of lier Majesties raoste
honnorable Prvvie Consaile.
MÉMOIRE DE FHANCESCO GIRALDI 1 0)5
LXXIX
MÉMOIRE DE FRANCESCO GIRALDI'
// signale que John Bamplon, marchand anglais résidant à Marrakech, a
passé un marché avec le Chérif, aux termes dacjuel Edniund Hogan et
Matthew Field doivent fournir pour ce prince des boulets et autres
munitions payables en salpêtre et en sucre. — John Williams, facteur
d'Edmund Hogan au Maroc, que Bampton avait envoyé en Angleterre
pour traiter cette affaire, est reparti pour Sainte- Croix-du- Cap-de-Guir . —
Tout le monde sait que le dit Williams a déjà, il y a un an, fait expédier
au précédent Chérif trente tonnes de boulets. — On sait aussi que d'autres
marchands anrjlais ont transporté au Maroc des rames et de l'artillerie.
[Avant le 5 mars 1677 '-.]
Au dos, alla manu. ïlie Ambassador of Poiiingals mémorial.
John A^ anton, residing now in Mairochos, Hugan, Feld^, conveyors
of iron, shol, pellets tliilher. 5" Maiiii, ordered lo be before tbe
Lords tomorrow G". They were tbere '.
En marge: Hugan, Felde, to he sent for. John \\ illiams sent 3o
tons of balles.
Joani \\ anton. Inglese clie rezide in Marrocos, a latto un parlilo
com il Xarife di una cantitla grande di palle di ferro de Irenta,
coremta et cento libre per una con altri monitione imsieme, per il
1. Ce mémoire est à rapprocher de celui sion d'Edmund Hogan au Maroc. ^ . infra,
d'Edmund Hogan publié ci-dessous, p. 199. Doc. LXXXIX, p. 226; XCIV, p. 289.
Les deux documents s'éclairent et se préci- 3. Cf. supra, p. 181 et notes 2 et .'(.
sent l'un par l'autre. 4. On ne trouve aucune trace dans les
2. C'est par erreur que le Calcndar of actes du Conseil privé de la comparution
For. Pop. date le présent document de d'Edmund Hogan et do Ficld devant le dit
1678, attendu qu'il est antérieur à la mis- Conseil.
igG AVANT LE 5 MARS lO"^
quai efectto mando qui un Imgleze, nominato Joan Guilhermo,
servitor e fattor de .Mestre Hugam, serviendo prima Mateo Fild,
che e adesso compagne com il detto Maestre Hugam. li qualli anno
di mandare di queslo regno le dette balle e monitione al deto
\Aanton, avendoli il Xarife de t'ar il pagamento in salitre e zu-
cherv.
Il detto Joan Guilhermo si parti di questa citta alli aO di dezembre
passato per il Capo-di-Guel. avendosi dimbarcar a ^\ aroiche' in una
nave che de li e per partire al detto luoco, con avisso che fra tre
o coatro mezi alpin terrano qni li sopradetti nominati Mestre Hugan
et Mateo Fild una gran cantitta di esse palle in essere inisieme com
allri monitione, sendo pubrica voce e fama che il detto Joan Guil-
liernio alevato, un anno fa, di questo regno al Xarife vecliio" trenla
tonelate délie dette baie di ferro.
Et similmente si sa che altri mercamti Inglezi mandorno di qui a
Berberia havra un anno e mezzo una urcha carica la maggior parte
di remv per galère et cossi délia artiglaria.
Public Record Office,
n" I3\ — Original^.
State Paper.i, Foreign, Portugal, vol. l.
1. Waroiche, Harwich. Cf. infra. p. 2o3.
note 3, m fine.
2. .4/ Xarife vechio. Moulay Mohammed
et-.Mcshulih.
3. Il existe sous le n» i3 un autre exem-
plaire de ce mémoire, qui est tout entier
de la même main que le n" i3'. On lit au
dos: « Tlie Portugal ambassadors mémorial
against Mat. Fild and Ilugan for Irans-
portation of sliott to Barbarie. » La convo-
cation d'Edmund llogan et de Malthcw
Kield devant le Conseil privé n'est pas
mentionnée. Le document se termine par
cette phrase ; « Queslo mesire Hagam e
andatto con le monitione nel galeone di
che participa Matteo Fild, che e qui, e
suov compagni. » Le départ d'Edmund
llogan pour le Maroc n'avant pas eu lieu
avant le mois de mai (V. infra. p. aî5),
il faut admettre que l'ambassadeur du
Portugal remit, à plusieurs semaines d'in-
tervalle, un double do son mémoire sur
lequel il ajouta les derniers renseignements
qu'il avait reçus.
LETTRE D AMIAS POULET A BURGHLEY
•97
LXXX
LETTRE D'AML\S POULET' A BURGIILEY
(ExTiiAir)
Préparatifs des rois d'Espagne, de Portiujal cl du Maroc contre les Turcs
Saint-Dvé-sur-Loirc. 17 mars 157I') [n. st. 1677].
Au clos : To the riglite honorable m y very good Lorde, the
Lorde Burgliley, Lorde Thresorer of Englande.
Martii 1576.
A lia
Yl may please your good Lordsliip to be advertysed that Doclor
Beutrich, and the reilmaster and colonell of the Swysses, his
assystans, lodged hère with me.
TheKingofSpaine. the King of Portugall, and llie King of Fesse
make preparacions against the Turke, whoe ys sayed to intend to
corne into Afrike in the favour of the Kinge of Algyer".
I . Sir Amias Poulet (i536?-i588), lieu-
tenant de son père dans le gouvernement
de l'ile de Jersey et lui-même gouverneur
à la mort de celui-ci (1571), ambassadeur
d'Angleterre on France (sept. 1576-nov.
i')79), membre du Conseil privé (i585),
succéda, la même année, à Sir Ralpb Sadler
dans les fonctions de gardien de Marie
Sluarl, qu'il conserva jusqu'à la mort de
cette princesse et dont il s'acquitta avec
une inllcxible rigueur. Elisabeth, (]ui aurait
bien voulu se décbarger sur autrui de toute
responsabilité dans l'exécution de la reine
d'Ecosse, le iit prier par ^^alsingllam et
Davison do faire périr celle-ci clandestine-
ment. Poulet refusa, dans une lettre célè-
bre, de « faire un aussi pitoyable naufrage
de sa conscience » et de laisser une aussi
grande tacbe à sa postérité que de verser le
sang sans l'autorisation de la loi cl sans un
acte public.
î. Devenu maître (bi Maroc, Moubiy
.\bd el-Malek se déroba aux engagcmonls
qu'il avait pris envers le Grand Seigneur
igo 17 MARS 1077
And tlius I comtnyl your good Lordship to tlie tuicion of ihe
Almightye.
From St. Dye. thc xvij"' of Marche 1576.
\our Lordshypps to conimaund,
Signé : A. Poulet.
Public Record Office. — State Papers. Forc'ujn, Eli:<ibelli, vol. C.XLIV,
n° 11^7. — Oriçjinal.
pour obtenir son aide it voulut sauvegarder lippe II. V. i" Série, Angleterre, t. 11.
son indépendance vis-à-vis de ce souverain. lettre de Matliias Bcrudo à D. Antonio, à la
.Vussi rechcrcha-t-il l'alliance des princes ilate du i8 avril i5yi, el France, t. I,
elirc'tiens et parliculii'remenl de Plii- pp. 35o, Tua, note i.
MEMOIRE D EDMLXD IIOGA.N
'99
LXXXI
MÉMOIRE DEDMLND HOCAN'
Edinand Hogan rappelle que son agent John Williams, se trouvant à
Hambourg, ne put s'y procurer le salpHre que demandait Thomas Grès-
hani, à cause de la rareté et de la cherté de ce produit. — Envoyé plus
tard au Maroc par Hogan, John Williams y trouva un salpHre excellent,
que des lo's rigoureuses interdisaient d'exporter. — Avec l'appui du caïd
Moral, il obtint du chérif Moulay Mohammed el-Mesloukh la per-
mission d'exporter le salpêtre, ou tout autre produit, à la condition que
les Anglais livreraient en échange au Chérif des boulets pour sa grosse
artillerie. — Avant de faire celle concession, le Chérif s'était assuré
de l'approbation des docteurs de l'Islam. — John Williams envoya alors en
.Angleterre un échantillon dusalp'tre, que Burghley, Warwick et Leicester
juqèrent excellent. — Quelques boulets furent expédiés d'.ingleterre au
moment oii Moulay Mohammed el-Mesloukh, battu par son oncle, Mou-
lay Abd el-Malek, perdait la vUle de Fez et se retirait à Merrakech. —
Moulay .Abd el-Malek, ayant ensuite pris Merrakech et chassé son neveu
dans les montagnes, manda John Williams et John Bampton pour leur
confirmer les conventions passées par eux avec son dit neveu et les assurer
de ses bons sentiments pour la reine d'. Angleterre. — Après entente sur
l'échange des boulets et du salpêtre, avec cette condition posée par le Chéri/
que le dit salpêtre ne serait pas transporté en Espagne ni en Portugal,
John Williams apporta des lettres de ce prince à Elisabeth et à Thomas
Gresham. puis retourna avec une réponse de ta Reine. — // est convenu
que le Clu'rif éconduira tous autres Chrétiens qui lui offriraient des muni-
tions. — Quelques Anglais devaient se rendre au Maroc pour y fondre
des boulets, mais le projet n'eut pas de suite. — Dans ses entretiens avec
John Williams, John Bampton et d'autres Chrétiens, le Chérif s'est montré
désireux d'accroître le commerce de son royaume, dont ses prédécesseurs
I. Cf. supra, p. igS, note I. — Edmund par lui au Maroc, avait négocie en ce
Hogan, dans le présent Mémoire, expose rovaume et les nombreux renseignements
ce (jiie son agent John \\ illiams, cnvové qu'il y avait recueillis,
(lissimiilaienf les richesses: mines d'or, mines d'orçjcnt, alun, olives en
abondance. — // souhaite aussi que les produits des pays chrétiens, trans-
portés actuellement à travers l'Allemagne et l'Italie en Turquie, y soient
dorénavant acheminés en passant par le Maroc. — Le Maroc sera un grand
débouché pour les draps anglais, d'autant mieux que le Çhérif veut que
ses sujets s'habillent à la mode turque. — Si on laissait d'autres personnes
livrer des boulets au Chérif, ce serait une affaire à jamais manquée. —
Déjà des concurrents ont essayé de la prendre. — Edmund Hoqan
insiste pour que les marchands anglais transportent eux-mêmes leurs
draps en Turquie à travers le Maroc, au lieu de laisser des étrangers
Jaire ce trafic à travers les Flandres et l'Italie.
[Mars 1377]'
Au dos, alla manu: A discourse of John ^^illianls dealynge in
Barbarie for the provision of saltpeter from llicnce, to serve llie
Kiniî lliere of yron pellels from hence.
A discoorse of John Williams dealinges in Barbare for the oblai-
iiinge of sallepectar to be transportvd from tliens iiito Eiigland
as a comodeti most nessessary.
Firsl ihe sayd Juhn William?, abowte v yeeres pasl, leyinge in
namboroughc for ihc bussencs of liis masler Edmond Hogan, al
w liicli tyme Sir Thomas Gresham" becinge spokin unto by some of
I. Le présent documcnl est poslcriour qui Halont du mois d'avril 1577. V. l'n/rn,
à l'entrée victorieuse de Moulay Abd el- Doc. LXXXIV, p. 211.
Malik. dans Merrakech, à laquelle il fait a. Sir Thomas Grcsliam (i5 19 .''-1571)),
allusion et qui eut lieu au mois de juillet second fils de Sir Richard Gresham, qui l'ut
1576. On y lit ensuite que .Moulay Abd el- lord maire de Londres et l'un des premiers
.Malek négocia avec John Williams, que marchands de la ville. Thomas Circsham
celui-ci fut dcpéclic en Angleterre et qu'il fut nommé, en janvier i55l. à l'impor-
est retourné au Maroc. Or, on sait (|uo.Iohn tante charge de « marcliaml du roi >■ il
Williams quitta Londres le afi décembre. fil, en cette qiialilé, do longs cl fréqu<•nl^
V. supra, p. I(j6. D'autre part, le Mémoire séjours à .Vnvers. Sa principale fonclion
d'Edmimd llogan est antérieur à la mission était de négocier des emprunts et des achats
de ce personnage au Maroc, dont il ne pour la couronne, d'approvisionner l'Ktnl
parle pas. Il dut être écrit pou de temps de tous les produits étrangers dont il a\ai(
avant les Instructions pour cet ambassadeur besoin, notamment d'articles militai^e^<
MEMOIRE D EDMUND HOGAN 20I
the Queens Ma""' offecars for proviseonof saltpeetar, vvho direcktvd
his letters to the sayd John Williams to see how he coolde provide
anne quanteli in tliose parles. Butl fyndinge skarseti and the prise
to be at xxij and xxiiij dollars, which is vj'' Flemyshe, wliearas longe
before tliat lie had providyd in ihis Queens Ma"" lyme a greate
quanteli at iij ' x\ so as nothinge coolde be donc at Hamboroughe.
Lewbicke and Danske and tbear abowghtes.
My sayd sarvaunte charnsyd at Hamboroughe to bai lar my clo-
ihes for a kynde of thynn lynnen clothe of that cuntery not vend-
able when it cam into England ; was forcyd to send my mann
with it into Barbere, whear, thoroughe the expérience he had. by
Sir Thomas bis comyssion. perceavyd that in that cuntery «as store
of saltepeetar, far bettar ihen he coolde provyde anne in ane otber
plase « hear hee had travalyd ; pracktesyd by ail meanes possible
how to obtayne of the same, fyndinge very straighte lawes that
none or anne passyd owte. nealher made. bougble, nor solde, but
to the Kinges use.
Nott>\ ithslandinge délie by ail meanes possible, offeringe monne
or anne olher comoditis that he had theare : which coolde not bee
acceptyd, lill. al the lengthe. deallinge with a counsalor of the Kinges,
this yeer past, cawlyd Allcayde Moralto, who pracktesyd «illi the
Kinge and broughle to passe that the Kinges awnswear to ihe
.\llcayde «as : if we woold lake uppon us to bringe hym bulletls ol
eyeron for his greate ordenanse, wee shoolde bave saltepeetar or
anne comodetis Avilliin bis rcallme. Bull before he made this ofTer,
he cawlyd his cownsaille of the sayntes, who delarmenyd that,
allthoughe his law was to the contrary, ibal no saltepeetar shoolde
passe to the Christeans, consideringe the comodeli of pelletts was
as needfuU for bym as saltepeetar to the Chrysteans, it was to be
dyspensyd wilhall.
tels que poudre, salpêtre et armes, et de pour se fixer définitivement en Angleterre,
tenir son gouvernement au courant de tous II fit construire h ses frais la première
les événements d'importance qui avaient Bourse de Londres, dont il posa la première
lieu sur le continent. Un instant misa l'é- pierre le 7 juin i56(i et qui était achevée
cart, au début du règne de Marie Tudor, en i568. On lui reproche un certain man-
il fut bientôt réintégré dans sa charge. Il que do scrupule dans les opérations finan-
fut l'ami de William Gecil et très en faveur cières et commerciales qui lui valurent son
sous Elisabeth. Il quitta .\nvers en 1067 immense fortune.
A\ iiearuppon dyvars lieightes and compasis for the pellelts weare
delyveryd loJohn Willyams, and sente me ovar, wilh a sample of
the sallepeetar : wliicli, accordinge to my dulv, Idelyveryd the sho
thcaiof fvrst to my Lorde Treasorer, beeinge neerLondon, and after
to the Earle of Warwycke and the Earle of Lessestar beeinge at
Killingeworthe, «hosc Honnors had good leekinge of the salle-
peeler. Whearuppon thear Avas meanes fownde to transporte a vcry
small qiianfeti of bullelts for a proofe ; Avhich before they aryvyd
thear, the Blacke Kinge ' was gon to the feehl in defence of bis uncle "
beinge enteryd inlo bis cuntcry. Biitl, uppon bis firsl ovnrlhro.
A\hen bis uncle tooke Fesse \ he reteyeryd to Morocus and thear
grauntyd \\arrauntefor the saltepelar. Butl the sliipp beeinge reddc
to départe and the sallepeetar nol refynyd cooldc bul for llial lynie
bringc onley xxx'.
And since, bis uncle prevalingc, canlyd Mulle Abdella Melike.
havinge lakin Morocus and dreven the Blacke Ringe in lo llie
mo^nlavncs', and sborleley aftcr he perusinge bis ordcnancc, fyn-
dinge the lacke of [)ellclls. sente for John \\ illiams and ,)n" Bamp-
ton, whobaddellc nilli Iheollier Kinge before, andsayd. alltbougbc
thear wcar dyvars Chrysleans of sondrey nations thaï bail offeryd
thear sarvys to bringe byni pelletls, monytyon, or anneolher ibingo
ihal he lackyd, and perceavingc ihal dyvars dyd makc leekc protncs
in the ollier Kinges tyme, « and none performyd but yo« , which I
Icarne \Nas by the assistance of onc Sir Thomas Gresbani, ibo Queens
Ma"" agenle in England, wboine I bave barde greate spechc of in
Ittaley and other plasis in Chrystendome that I hâve travalyd in :
tbearforc if I mayc bave tiiat sarvys of yow to bave pellelts,
accordingc to the proportions thaï I sball appoyntc, I will refuse
the ofTars of ail otbcr Cliirysteans. and bargayne with yow, as llic
ollier Kinge dyd, ihal for the vallcw of ibc pellelts ihat you sball
bringe in froni lyme lo lynic, you nIi;iI1 ba\o Icysens lo bcy and lo
I. Moiibv Moli.-iminiMl cl-Mcslmihh. (|ui Ali,l cl-Mali-k. \ . siipnt. |.. ifx,, noir i.
par »a mire rlail do sang noir, ce qui lui 4. Sur cos évcnemiMils, \ . xiipni. pp.
avait valu le surnom de El-Abd. 178-180, i83-i85.
a. //« undc: Moulav Alid d-Malck. Sur 5. Ces séjours de Moulnv \l.d el-M.nl( l.
ce chérif, V. mprn. Dur. lAlV, p. iWA. 1 u pays clirétiens etpliipienl sa f-randc hir-
3- Sur ces |)rciniers sucçi'» de Muulay gcur du vues et »oii caractire tolérant.
MÉMOIRE d'eDMUND HOG.W 2o3
transporte saltepelar, coppar, or aune comodelis Avhatsoeavar I
hâve within my reallme ; beinge dcseycrous oi'the honnar I heer oi
Your Qucene of England, and llie good leekinge I liave of the
Englyslie nalyon. to enter in leage as \\e\\ for the quiett traiïickc ol
lier shipps and subjeckts in to this cuntery of Barbere, as ihroughe
the Straightes in to the Leavant seas, so as beerafler none of her
Ma'"' subjecktes to be takin captyfes or solde in anne of my domy-
nyons ; as allso ihat the Queens Ma"' shall comaunde anne ibinge
ells of lue or that I bave in my cuntery. »
^\ilearuppon John \\dliams and John Bamplon, consyderinge
what a sarvys it shoolde bee to OA\r reallme. consartvd Avitli the
K.i lige and accepted theKinges olTar andAvarraunleof leycens for the
beyenge and provydinge of saltepetarin a reddenes agaynste anne
shipp shoolde cum with the pelletts ; allbey t the Kinge chargyd them
lliat no parte of the saltepeelar which they shoolde transporte myghto
by anne meanes be convayd into Porlingalle or Spayne ' . And lieerup-
pon the Kinge dyspattchyd John ^^ illiams ovar into England, with
liis lellers to her Ma'" and Sir Thomas Gresham, who is letornydwith
anser of her Ma""'^; and thearby ail other Chrysteans otTars in that
behalf shall not be acceptyd, allbey t it is noll unknoen that thear is
pracktesyd to sarve the Kinges torne nott onley with pelletts butt
ail other thinges appertaninge to monylyon and provyseons.
Besydes some Englyshe menn looke uppon them to carre owte of
ihis reallme menne of exsperyence for the castinge thear of ail
sortes of monytyon and pelletls, for that thear is no lacke in that
cuntrey of coppar and eyeron. Bull for ibis tyme ihe sayd partes
beinge shipped wear stayd at Harwyche and soddenley lied aAvaye^
1. Sur les conventions passées par John au Maroc pour négocier l'entente. V. 74i(/em
Bampton avec Moulay .\bd cl-Malck. V. et note 2. John Williams, qui avait quitté
supra, p. IQD. Londres le 26 décembre 1576 (V. supra, p.
2. Les lettres du Chérif et la réponse i'j6), remit le 8 avril 1077 à .\loulay .\bd
que rapporta John Williams n'ont pas été el-.\Ialek la lettre d'Elisabeth (V. infra. p.
retrouvées. Moulay Abd el-Malek expri- 236 et note i).
malt à la Reine son désir de nouer avec 3. L'incident auquel Edmund Hogan fait
clic (les relations d'amitié ; il mettait à sa ici allusion se rapporte probablement à la
disposition tout ce qui lui pourrait être même affaire que l'acte du Conseil pri^■é du
agréable dans ses royaumes. V. infra. p. 237 3 février 1377. V. supra. Doc. LWV'I, p.
et note i . Elisabeth, dans sa réponse, pro- 188. Il s'agit, dans les deux textes, d'armes
mettait d'envoyer bientôt un ambassadeur et de munitions à procurer au Chérif. Le
20a MARS 1077
Furtlier ihe sayd Kinge havinge greate conferance wilh the for
sayd partes and other Chrysteans, consarninge the abgmentalyon
of traffvcke into his cuntery, and sayd he dyd nott do\vbte but in
shorte tyme lo take suttche order that thear shoolde bee as greate
traffvcke in lo his cuntery as to anne other plase ^A hear he had Ira-
valvd, for that he had seene by exsperyence llial in his cuntery is
good store of ail comodetis, Avliich other kinges heertofore woolde
not suffar to be knoen. as myndes of golde and sylvar', mownlaynes
of allam, greate quantety ofoUyves, whearof in Chrystendome oyllc
is made.
Beseydes for ail chrystean comodetis tliat goyihe o«lc of Chrys-
tendom tliroughe Jarmany and Ittaley to sarvc llic Turke, shall
passe throughe his cuntery by land to Constantynoplc, becinge a
neerar passage and lesse charge then the other waAC. w\lhc good
saphecundytt and pasporte.
Further it apeeresthat owr Englyshe comodeti ofclotlies and car-
sis' shall dalcy hâve greate utterance in to that cuntery ; for, sincc
Barthollme« tyde that this Kinge is playsyd ', thear is iij shipps
contaninge above iiij' tonn in clothe gon theather. lîesydes 1 kno
that heer is in London a greate nombar of carsis boughtc and pull
to deyeinge of ail coUars lo send iheatlu-r, for that the Kinge will
hâve ail his subjecktes wear clothe as the Turkcs subjecktes doo-
the, which halhc nott byn seene heertofore *.
Conseil privé, dont l'ombarras se Iraliit à :. Il ne semble pas que le Maroc ren-
ia fin de l'acte, s'applique, dans ses consi- forme des mines d'or ou d'argenl. Sur le
dérants, à restreindre la perlée de l'entre- commerce de l'or au Maroc, V. supra, p. îQ,
prise et à mettre le moins possible les note i.
Anglais en cause : mais c'clail, sans doute, 2. Sur ce mot, V. supra, p. af), note 4-
une Eeule et mime entreprise, avec John 3. Ce passage iixerait au ai aoiU iS'ji)
Williams pour principal agent. Le Conseil (saint Barthélémy) la dalo ii laquelle Mou-
privé jugea bon de retenir à lorro certains lay Abd el-Vlalek, entré a MerraLech le lO
de ceux qui devaient accompagner le dit juillet (V. supra, p. 17g et note 7), fui inlro-
Williams au Maroc, afin de donner un nisé (playsyd. placed). Celle intronisation
commencement de satisfaction à l'ambassa- se faisait par une proclamalion solennelle
deurMe Portugal. Ils furent donc conlrainls _-.-
de quiller le navire où ils étaient déjà (''"'» '^O' ''""^ "'=''' '^■''''' '''"<"'"'■ ^"'" '"
embarqués. On notera, du reste, que le port liaïa.V. Ibn Khaldoun, Proleij.. t. I,p. 4a/i.
do llarwicli, où fiK produisit l'incident, était 4. Moulay .\hd el-Malok, aynnl séjourné
celui-là même d'où John Williams fit voile ii Constantinople, avait adopté le costumi:
pour le Maroc. V. aupra. p. ig6. de» Turcs cl suivait leurs usages on bien
MÉMOIRE DEDML'ND IIOGA^ 2o5
To conclude I must needes saye ihat if ihe Kinges torne be sar-
vyd with pcUetls by aone other, ihen wIU ihis bargayne be fruslrale
and the leek neavar had agayne for anne treasur ; whicb I am bolde
to déclare for the dyscliarge of ni> duty.
And as my sarvaunte Jn" Williams informyd me lliut, before be
was dyspallchyd owte of Barbere. ibear was of owr owne Englysbe
marcbaunles that dvd wbat ihey coolde in procurynge the letl of
this bargayne, huit after they kncu the Ivinge had made bis bill,
offeryd a thowsand powndes for liie bill Ihat lliey mygble sarve the
Kinge. Bult before bis comynge awaye, some provyseon was made
of saltepeetar, and the kinge promesytl that, when soevar the shipp
shoolde bringe the sholt, if thear ladinge wear not redde. that be
wooldelend too thowsandkinlallsof saltepetarof hisoAxne provyseon
that leyelhe in Morocus.
And further it is thougblo Ihat ail ihc Irade wliich the Itlalleons
bave in transportingeof o« iclolhes and carsis by thewaye of Flaun-
dars and Ittaley to sarve the Turkes maye by this meanes be trans-
porlyd bv owr Englysbe marcbauntes beeinge the Queens subjecktes
ovar land from Barbere into Turke ; wbearas ail owr blew carsis,
wachettsS redds, yelloes, and greens, and ail coUars of carsys be
ulteryd in Turke, and noit one pece in compareson ulteryd in anne
other plase to be worne, butt onley thear ; which is Iransportyd by
straingers to thear greale profTytt : a niatler of greate importance to
be consydervd of. And by carrcinge of ihem from liens inlo
Barbere l)y sea, which is as neer as Spayne, wee shall kutt ol ail
straingers from transportatyon, and tbearby mayntayne owr navy to
the inrychinge of the Queens Ma'"' neer subjecktes ; whicb is a matlar
of greate importance because thear shalbe savydij thowsand mylles
of carraige, and a good dyreckl passage, withowte daingar of Por-
tingalle and Spayne. And in owr tynie, synce the Irade hathe bin in
lo Barbere, the passage is suitche by sea as no shipp hathe mys-
carryd that waye.
Signé : Per me : Edmond Hogan.
Public Record Office. — Slalc Papers, Foreiijn, Barbary Slatcs, vol.
XII. — Orùjinal.
des circonstances. El-Olfrà.ni, p. i38. i. Sur co mot, V. nipra. p. 39, note 5
2o6 16 AVRIL 1077
LXXXII
LETTRE DE MOLLAY ABD EL-MALEK A PHILIPPE II
// se félicite de sa rentrée an Maroc. — // avait envoyé à Philippe If le
capitaine Cabrelle. porteur de propositions auxquelles il n'a pas été
répondu. — // charge présentement de la même mission le P. Diego
Marin, dont il connaît la fidélité et (ju'il accrédite auprès du lioi
Catholique.
Mcrrakccli. ni avril 1377.
Adresse: A la S. C. 11. Maji'' del ley Don Phelipc.
S. C. R. Mag",
Puesto aparté el comodo que a my se a seguydo de aber entrado
en cslos mis reynos y eslimado en mucho las mercedcs que Dios
me a hecho por aver llegado el tiempo que yo tanto deseaba para
mejor gosar del amistad e contienlo de V" Mag'', y, en confirma-
sion de my deseo. enbie al capitan Cabreta para que lo signilicara
a V" Mag'' y déclara las cosas tocantes al serbisio de V" Mag'' y mio.
Holgara mocho aver visto repuesta, pero, no embargante, agora
de nuebo lo torno a baser con el padre Diego Marin', al quai di
lyljcriad por los serbisios que a mi a hecbo, y, conoscendo su
fidelilad. détermine escrebir esta a V" Mag'', certificandolc que al
dicho padre Marin se le puede dar todo crédite en lo (pie V'' Mag''
trattara, porque el Uclja a cargo el yntento de nii volunlad, c
V" Mag'' este sierto que, todo lo que el traclarc. lu conqilire como
por las f)bras parescra : lo quai quedo rogando a Nueslro Sefior
cumpla e consierbc muclios afios, con aumenlo de salud para su
sancto serbisio, amen.
De Maruecos, a iG de Abril de 1077.
Vuestro fiel amigo.
Signé' : Abdelmelec.
liritish Muséum. — .{dditional .Mss. 2S3.yj, f. 3:-J. — Original
1. Sur D. Marin, Y. in/ni. p. iiaK,iiolc a. 3, Cf. inj'ia. p. a ui, imli' I.
MEMOIRE DE MOULAY ABD EL-MALEK 20"
LXXXIII
MÉMOIUE DE MULLA'» AbD EL-MALKK
Clauses proposées pour un truite hispann marocain. — Ahil d-Malck
rappelle fju'il a toujours rcclicrrhc l'ainitic de Philippe If, comme en
témoiijne la correspondance [trécédemment échangée entre lui et la Cour
d'Espagne. — A bd el-Malek n 'aura pas de bâtiments de guerre susceptibles
de faire des incursions sur les côtes d'Espagne ou de Portugal. — • Les
corsaires barbaresques qui riendraient au Maroc avec des prises espagnoles
seront pendus et leurs prises restituées. — Abd el-Malek n 'appuiera aucun
sourerain contre l'Espagne, même le Grand Turc. — // obtiendra par
contre l'appui de Philippe If, quand il en aura besoin. — Les Chrétiens
et les Maures, dans la région des fronteras , pourront faire des incursions
les uns contre les autres, tant sur terre que sur mer; mais, si une
armée chérifienne attaquait une frontera, le roi d'Espagne pourrait
intervenir. — Abd el-Malek aura le droit d'avoir deux navires, l'un [)our
l'Orient, l'autre pour l'Occident. Sur chacun de ces navires, se trouvera
un marabout chargé du rachat des captifs ; ces navires respecteront les
privilèges du roi d'E.yxiqne comme le font les bâtiments des puis-mnces
chrétiennes. — De son côté. Philijipe II pourra entretenir nu Maroc une
ou plusieurs personnes chargées de la rédemption des captifs. — Le prix
de rachat des captifs sera fixé. — Les sommes destinées aux captifs.
qu'elles proviennent de legs ou des fonds de rédemption, seront exonérées
de droits fiscaux. — Comme ratification de cet accord, le roi d'Es[)agne
recevra une lettre de Moulay Abd el-Malek, signée et scellée par ce der-
nier et confirmée par les ulémas de La Mecque, et, de son côté, Moulay
Abd el-Malek recevra une lettre signée et .^scellée de Philippe If et con-
firmée par le f^ape.
S. 1., (i6 avril 1077'].
Memoria de lo que se a de traclar en Espaùa con Su Mag' dcl rey
Don Filipe es lo siguiente :
I. Le présent Mémoire, au dirn de veux, comme lo prouve l'analyse trî-s précise
Cabrlra. qui l'a cerlainement eu sous les qu'il en donne (Ijib. I\. cap. x). fut ap-
208 l6 AVRIL 1677
1 . Primerameute la prelension que e teniclo slenipre del amislad
con Su Mag' y puesto por olira en las carias que le e escrito por
parte de Andréa Corso' y en las carias que nos avemos escrilo y
comunicado el conde de Benavente ' y Don Marlyn de Cordova' y
el maeslre de Montesa *, nianifoslandoles esta volunlad.
2. Asi mismo se a de Iractar con Su Mag' para que nuestra
ainistad sea en servycio de Dios nueslro senor y provccho de los
pohres ; no a de aver galeolas jii otros na\dos que hagan dafio en
lodos los reynos de Su Mag' ni dcl rey Don Sebasiian.
,'j. \ten, que, si vinieren cosai'ios de Argel o de todo Levante y
hizieren dafio en todos los reynos susodichos y vinieren a estos rios
en qualquiera puerto o playa con la presa, se la c de quitary holver,
sin costar rescate alguno. y ahorcare a los que la hizieren.
^. \len, que no dare socorro conlra Su Mag', auntjue me sea
pedido por el Gran Tnrco.
5. ^ len, que me a de dar socorro Su Mag', si en algun ticmpo lo
oviere menester.
(j. ^Icn, tjuc puedan luizer coi-redurias los (liislianos \ Moros
que en estas frontcras de mis reynos cslan. umis cuMlra ulros. asi
por mar como por liera '.
portû en Espagne pnr Diego Marin, que In
lettre (le Moulav Abd cl-M;ilek ilu lO avril
(V. Doc. précédent) accréditait auprès de
Philippe II. L'exposé que fait Caurfiia
des négociations entre ce prince et Mmday
Abd el-Malek depuis 1574 est, d'ailleurs,
confus et sujet à caution.
1 . .\nilrea Gasparo Corso avait été mêlé
à des négociations entre Alul el-Malck et
Philippe II. V. inj'rii. p. îfn , noie 1 , p. 373.
2. D. Antonio Alonso Pimente!, romle
de Benavente, vice-roi de \ alence du 38
mai 15O7 au ij décembre 1570.
3. Don Martin de Cordoha y do Velasco,
comte d'.\lcaudMe. gouverneur d'Oran.
II. D. Pedro Luis (iarceràn do Horjii,
gouveruenr d'Oran de 15117 à 1571.
5. Celte clause et la suivante paraissent
singulières dans des propositions pour un
traité de paix. L'explication (pi'en donne
C\uuEHyi(t. II, pp. 3.'i8-.'i/i()) doit être tenue
pour exacte. On sait combien étaient favo-
rables les dispositions de Moulav Abd el-
Malek à l'égard des nations ilirétieiines. Or
le Chérit", en s'opposanl à toute incursion
des moudjahidin (combattants pour la foi)
contre los frontora», se serait rendu suspecta
ses sujets. Il no pourra donc empêcher co»
MEMOIRE DE MOULAV ABD EL-MALEK àOQ
■y. \ten, que, si yo fuere con cainpo oonlra qualquiera de las
fronteras susodichas, que en tal caso que pueda lienir socoro de Su
Mag' o de doude mas fuere necesario.
8. \ten, e de tener dos naos, una que vaya a Levante y olra a
Poniente, seguramente, y Uevar en ellos un morabito a hazer
rescales de Moros ; y an de guardar los previlejios que guardan las
de los Crislianos a Su Mag' y an de ser fajjorecidas y no mal tra-
tadas de capilanes de galera ni de otros navios, como en otras vezes
se suele hazer.
g. \ten, si la voluntad de Su Mag' fuere tener una o mas per-
sonas en estes mis reynos para hazer rescates, podran estar e yr y
venir a Espana seguramente.
10. \ten, que le ponga precio en los cativos, asi moros como
cristianos, cada uno segun su cali.dad.
11. \len, que la hazicnda que quedare en los testamentos para
cativos o de liiiiosnas o rentas dadas o seùaladas para redemcion
de cativos, asi en Espana como em Berheria, no se a de pagar diezma,
ni pecho, ni otro derecho alguno.
12. Vten, para afyrmacion desta sancta amistad y vezindad, a
de tener Su Mag' una carta mia firmada y sellada con mi firma y
sello y confirmada, si la voluntad de Su Mag' fuere, por los mora-
bitos que en la casa de Meca eslan ; y yo otra de Su Mag' asi mesmo
coups de main qui ont lieu presque quoti- une réserve analogue « en faveur des bat-
diennemenl entre les garnisons des fronteras leurs d'estrade des deux partis, c'est-à-dire
et les Maures ; le roi d'Espagne, de son côté, qu'il devait être réciproquement permis de
devra se désintéresser de ces luttes. Cette faire des espéditions de maraude et d'atta-
dernière clause n'est pas explicitement in- quer les fronteras, pourvu que la troupe
diquée, mais elle résulte de la clause q où mise en campagne n'eût pas d'artillerie,
il est dit que, si le Chérif en personne pas d'étendards, mais de simples pennons,
marchait contre une frontera, dans ce cas et que le siège de la frontcra ne durât pas
^pécial, le roi pourrait intervenir. Dans les plus de trois jours». Albert de Cikcoubt,
trêves signées entre les Maures et les Cliré- liUl. des Mores Miidejures el des Morisqiies,
tiens en Espagne, on introduisait toujours t. I. p. 2S2.
De Castkies. \ 11. — i.'i
2IO l6 AVRIL 1577
finnada y sellada de su firma \ sello, confinnada por el Papa en
Roma ; y eslo de las confirmaciones quede a la élection de Su Mag'
como fuerc su voluntad.
Signé' : Abdelmelec.
Brilish Muséum. — Additional Mas, 2S3't9.f. ô'"?^. — (Jri^/inal.
I . Cette signature est autographe ; nous
en donnons ci-dessous un fac-similé. En
le comparant à celui qui a déjà été publié
dans /" Série. France, t. III. p. 760, on
constatera que l'écriture comme le parafe
sont aussi semblables que peuvent l'être
deux signatures d'un même personnage.
Le chérif Moulay .\bd el-Malck est le seul
de tous les souverains du Maroc ayant signé
un document en caracltres latins.
Fac-si.vilk de la signature de Mol'lay Abd el-Malek.
INSTRUCTIONS D ELISABETH l'OUR EDMUND IIOGAN 211
LXXXIV
INSTRUCTIONS D'ELISABETH POUR EDMUND HOGAN'
Uof/an remerciera Moalay Abd el-Malck de ses bonnes dispositions pour les
marchands anglais. — // le priera d'en montrer la sincérité en suppri-
mant les abus dont se plaignent ces marchands et (jiii entravent depuis
cjuelque temps le commerce du sucre en son royaume. — Quant au désir
d'Abd el-Malek de se procurer des armes cl des munitions par les mar-
chands anglais, Hogan tâchera d'éluder le sujet. — Si le Chéri/ insiste,
Ilogan explicjuera qu'Elisabeth ne pourrait consentir à celte requête
sans se déshonorer ni violer les traités avec les autres princes chrétiens.
— Si le Roi revient à la charge, Hogan fera valoir qu'Elisabeth s'at-
tirerait la haine et l'hostilité de ces princes. — Toute autre niarchandise
d'Angleterre dont le Maroc aura besoin y sera transportée en abondance .
Avril 1577.
En marge: iï>-j~. Maruccos. Aprille.
Inslriiclions given by lier Ma'" to Edmond Iluggenes sent lo Uie
King of Marucos and Fesse, tlie of Aprill an" 107-.
Afler llie deliverie of our lelters lo ihe King', you sliall tliank
him verie much in our name l'or ihat lie olTerelli tliat our subjecls
that Iraphick into those countries shall be used willi ail favore and
enjoy ail iinunilies andliberties as amplie as they bave donc in otber
bis predecessores tymes : and to tlic end \ve may see some
1. \ . supra, Doc. LXXXI, p. lyy; mait son désir d'une entente avec Moulay
2. Cette seconde lettre d'Elisabelli 5 Alxl el-Malek. Elle le priait de supprimer
Moulay .\bd cl-Malek (sur la première, V. les entraves dont souffraient les marchands
supra, p. 2o3, note 2) n'a pas été retrouvée. anglais au Maroc et l'invitait à tenir
Elle fut remise au Cliérif par Edraund secn'te l'alliance projetée entre elle et lui.
Hogan le i" juin 1377. La Reine y cxpri- \ . inj'ra. pp. 207, 255.
212 AVRIL l577
parte thereol periormed, we cannot but lett him underslande thaï
our said subjects do finde theinselves agreeved for that, especiallie
of laie, ther bath bene of late anolher course taken amongst bis
officers and sulijecls, wbicb bave the cbeefest supcrin tendance
over tbe nialler of sugeres (which is nol one of ibe smallest com-
modities wbicb our subjects transporte bitber oui of tbose coun-
tries), then hath bene used before lyme, wberuppon divers discom-
modities ensued toour said subjects trapliic, and no profite to hym'.
You sball tbercfore, as we bave also requested byni by former
lellres Avritlen unie bym in that bebalfe, désire hym in our name
tliat the said encombrances and causes of the hurle of tbe former
traphic may be removed, and further order taken thercin for tlie
tyme lo conie. that the effects maye déclare tbe sinccritic ol bis
frendbe ofler made touching the well usage of our subjects.
And for that he hath heretofore made means, by such of our
mcrcliantes as are lidgeres and Irailicpie tbere, lo recover from hence
such artillerie and munition as he sliall from tyme to lymc bave
neede of (a matter to wbicb we can neither in honor or conscience
yeild unto), our plcasure tbercfore is thaï you make no mencion
thereof lo bym ; and in case he niove any suche matters, we
would bave you endevore yourselfe to put it of llie best wayc
and with the best Avordcs you can. But if he persist in that pur-
pose, and urge il with more inslaunce, you sliall then déclare unto
hym in our name how much il imporletb us. bolli in honor and
safetie, lo yeild lo any such requcst, liaving regaidc of such leagucs
as our progenetores and we bave hadd, and presently hâve with
olher chrisliane princes our ncighbf)urcs ; wlio mighle bave just
cause to make hard construccions of our yeildinge tlierin, beinge
a matter vcrie dishonorable and lending lo the violacion of Ihe said
leagucs, especiallie if, in ibis tyme of controversye belweene som(>
of ibe said princes our colleagues and llym^ we should minisler
the Icast supplément of ayde or succor llial maye be devised. And
thercfore, as he is a prince of honor, we liope he will not presse
I. Cf. infra. Doc. XGI, p. 33ï, XCII, .\I),1 cl-Malck el lo roi .!.• l'orlugal, dont
!'■ 234. les projrls d'cxprdition contre le Maroc
3. Llisabctli fait sans doute allusion aux étaient connus en Angleterre. V. supra,
relations qui ciistaicnt alors entre Moulay Doc. LXXVH, p. 190.
INSTRUCTIONS d'ÉI ISABETH POLR EDMUND HOG.W 3 1.3
US to yeild to other demandes bul sucli as maye be well accorded
and performed by us in bonore, and not lo Ibose ihinges tbat are
of ihat nature that were like to procure more inconAenience to us
ihen profitt to hyni. And therefore you shall désire bym in our
name to forbeare to presse us iherein, especiallie seinge it is a mat-
ter that somewhat concernetb tbe ser\ice of our God, which, as
reason would. and so we bave declared in our former lettres to iiym
as be dotb Hkewise tbe same to us. is not in anywise therefore to
be toucbed or consented unto.
And if so be you shall sce bym not rest satisfied witb this our
answer, you shall ihen more particulerlie lett bym understande,
that, in case we sbould consent to iiis said demandes, we see it
verie apparent tbat we sbould drawe tbe batred of ail Christian
princes our neighboures uppon us, and thereby, besides an im-
minent warre were like to grOAve unto us, both ourmerchantes and
goodes remaining in tbe said princes countryes (which amounictb
to no small somes) sbould be arrested. and ail forraine trapliic
debarred, to the great inconlentment of our owne subjects. ^\iiich
beinge a matter of so greate conséquence, and touchinge us so
nearlie, we liope lie a\ ill weigli it accordinglie, and Ibrbeare to
presse us farther tberem.
But as for ail other commoditics growinge and issuinge out ol
this our reaime and countrye, which maye in any waye serve to
furnishe bis necessities, or the wants of bis people and subjects,
and maye, without préjudice to any former league concluded
betwixt us and other forraine princes, be transported and used
in trade of merchandize, you maye assure bym tbat be shall bave
such and so greate store of them as our reaime maye yeilde and
shall seeme to bym and bis people convenient.
Uritish Muséum. — Harleian Mss, 36, f. 303. — Copie.
Ibidem. — Cotton Mss. A'ero B. VIII. f. 08. — Copie.
Ibidem. — Lansdowne Mss, CLV, f. 193. — Copie.
Ibidem. — Sloane Mss, Si^Q, f. 107. — Copie.
Ibidem. — Barney Mss, CCC.XC, /■ i2. — Résume.
ai/i MAI 1077
LXXXV
PROJET DE TRAITÉ ENTRE PHILIPPE II ET LE CHÉRIE
(Avec des instructions pour Caurette ')
Avant-projet pour Francisco de Ibarra cl instructions pour le caiiitaine
Cabretle. — La paix sera conclue pour le temps que le roi d'Esparjne
jugera convenable et le roi de Portugal y sera compris. — Le roi d'Es-
pagne mettra à l'abri de toute incursion de la part de ses sujets les Etats
du Chérif, lequel agira de même envers lui. — Des sanctions assureront
de part et d'autre, l'exécùlion de cette clause. — Pour le règlement des
prises, il sera désigné clans chaque royaume une place où personne ne
pourra se rendre sans l'autorisation de son souverain. — De même, les
parties contractantes se garantiront réciproquement la sécurité de leurs
navires. — Le ChériJ' dénoncera au roi d'Espagneles actes d'iioslililé
qu'à sa connaissance le Grand Seiqneur projetterait contre la Péninsule.
— Le commerce sera libre entre les sujets des Etats contractants, exception
faite des Moriscos. — Le Chérif ne confiera aucune charge à des Turcs
et ne les aidera en rien contre l'Espagne. — // ne recevra aucun corsaire
turc dans ses ports. — Les biens des bâtiments qui échoueront dans les
ports de l'une ou l'autre des parties contractantes seront restitués à leurs
propriétaires. — Les navires de l'Espagne et de ses alliés auront libre
accès dans les ports marocains. — On ne pourra obliger ni un Chrétien
ni un Maure à renier sa foi. — Le Chérif fermera l'accès de ses ports
aux corsaires et aux ennemis du roi d'Espagne, sans que ce dernier soit
tenu à la réciprocité . — Le ChériJ' s'interdira la constitution d'une marine
de guerre. — Les Espagnols pourront exporter, en payant les droits
habituels, tous produits marocains. — Les parties contractantes .t'inter-
diront de prêter appui aux Turcs dans leurs desseins contre l'une d'elles.
— Le Chérif n'accueillera pas les déserteurs espagnols. — // interdira
I. Ce prujcl (lo Irailù, n'iligr dans la mriil. QiianI aux ill^lrllcliorl!>[K)^l^CBllrrlll■,
chanccllcrir de l'liili|ipr II. a |irolial)lcmGiil elles auront élé dictées par l'Iiilippr II
pour auteur Francisco de Ibarra, dont le lui-mémo, suivant son habitude, il son
nom flguro au commonccmont du docu- secrétaire Mateo Vaîtjuei.
PROJET DE TRAITE ENTRE riIlI.IPI'E II ET LE CHERIE 310
à ses sujets toute déprédation à l'égard des habitants des Canaries. —
Les parties contractantes se prêteront contre le Grand Turc un mutuel
appui en cas de besoin. — Le traité prévoira l'envoi réciproque d'ambas-
sadeurs et le rachat des captifs, moyennant soixante ducats par tête.
[Commeni'cment de mai 1077] '.
Aados : Algunos apuntamientos para la capifulacion que paresce
se podria hazer con el rey de Fez, y para la instruccion que havra
de llevar el capitan Cabrela.
Francisco de \ barra.
Puntos para la instruccion
de Cabreta.
Que la paz sea Uana y comun Que Su Mng'' ha holirado de
por el tiempo que a Su Mag' pa- que el dicho Xarife se incline
resciere, inlerviniendo en ella el rey a esta paz, para que se haga
(le Portugal'. comn esta apuntado.
Que Su Mag'' (durante la paz) Lo mismo. \, demas desto,
assegure las costas marinas y que Su Mag'' le l'avorescera
vassallos del dicho rey de Fez de quando se hallara apretado,
qualquier invasion y robo que ora sea de estrangeros, ora de
intentassen cossarios vassallos o naturales, y le ayudara a reco-
armadas de Su Mag''. brar su reyno contra sus enc-
migos.
Que lo mismo se hiziesse por
parte del dicho Muley Meluch.
Que lo que en contrario desto Lo mismo.
I. La rédaction du présent Document
fut sans doute motivée par le Mémoire de
Ntoulav Abd el-Malek, dont était porteur
Diego Marin. V. supra. Doc. LXXXIII, p.
20*. Il renferme, daulre part, des instruc-
tions pour Cabrette, dont Philippe II envisa-
geait, en mai 1077, l'envoi au Maroc. \ .
infra, p. 320 et note i. D'où 1m date pro-
posée ci-dessus. La mission de Cabrcllc
n'eut, d'ailleurs, pas lieu. Les négociations
avec Moulay .\bd el-Malelt se poursuivirent
par l'intermédiaire de Diego Marin.
3. Les mots en italiques sont une addition
du marquis do Los Volez. V. infra. p. 217.
2l6 MAI i"i77
se hiziesse fuesse castigado y re-
compensado por ambos Reyes,
obligandose el de Fez a detener los
cossarios de sus tierras que no
vengan a hazer daîïo a Espana.
Que, para tratar destos robos
Y su averiguacion, se seûale en
cada reyno una frontera de sus
tierras, donde ninguno pueda
passai' sin licencia de su rey.
Que Su Mag'' se obligue a asse-
gurar al Xarife qualesquier navios
raxek
que
navegaren
por los
mares de Poniente y Levante, y lo
mismo el Xarife a los de Su Mag''.
Que cl Xarile sea obligado a
avisar a Su Mag'' de qualquier
designo que eniendicre liene el
Turco contra qualquier parle de
los Estados de Su Mag''.
Que aya libre comercio entre
los vassallos de Su Mag'' y del
Xarife y vayan y vengan libre-
mente de un reyno a otro, excepte
los Moriscos.
Que on ningun cargo, officie,
plaça ni guarnicion, cl diclio Xarife
tenga Turcos, ni los puoda ayudar
en cosa alguna conlra Su Mag''.
Que no consientaen sus puertos
vaxeles algunos de cossarios o
Turcos.
Lo misnio ; pagandose los
dercclios ordinarios y en la
forma (pic se podra assenlar
quando desto se tratare, y avi-
sando el Mcluco de otras co-
modidades se le conccderan ;
y dexara Su Mag'' en su libre
alvediiolo que. on récompensa
y correspondencia de todo lo
(|uo Su Mag"* le ofTresce, cjucria
cl de su parte concéder y ciiiu
plir.
PROJET DE TRAITE ENTRE PHILIPPE II ET LE CHERIE 2 I ^
Que si en los puertos de ambos
reynos diessen al traves algunos
navios, sea restituvda cada cosa a
sus duenos.
Que los navios de Su Mag'' y
sus confederados puedan entrar
libi'emente con mercadenas v sin
allas unos en los puertos de los
otros.
Que no se pueda forçar a ningun
Gliristiano ni Moro a que muden Esta palabra afiadio el mar-
de religion. ques de los Vêlez.
Que no consienta el dicho Xaiife
en ninguno de sus puertos Ingleses,
Franceses, Normandos, ni otros
cossarios o rebeldes algunos de Su
Mag'' en sus puertos y costas, y Lo rayado es anadido del
que Su Mag'' pueda admitir cossa- marques de los Vêlez.
rios Moros y Turcos y enernigos del
Xarife.
Que no pueda el dicho Xarife
armar mas que diez galeras para
la seguridad de sus costas, pues las
de Su Mag'' serviran de lo mismo. Anadido del Marques,
ni pueda fabricar en el mar occeano
navios algunos de alto bordo, si
no es algunos navios que para sus
mercaderias huviere menester.
Que se puedan sacar bastimentos
y otras cosas del reyno de Fez.
pagando los dereclios.
Que no pueda favorescer al
ai8 MAI K177
Tiirco en cosa alg:iina contra Su
Mag"*, el quai liara cou el lo
mismo.
Que no reciba en sus reynos y
estados soldados algunos fugitivos
de los de Sa Mag''.
Que los vassallos del dicho Xarife
que confinan con las islas de Ca-
naria no puedan hazer daùo ni ,
prejuYzio a los dichos islenos.
Que. en caso que el Turco qui-
siesse innovar alguna cosa en su
reyno y estados, sin consentirla
se saïga de su amistad, que Su
Mag"" les favorescera contra el,
haziendo el Meluco lo mismo con
Su Mag''.
Que pueda liavcr cmbaxadorcs
de una parte y otra, y cjue los
esclaves que huviere en ambos
reynos se rescaten a i.\ ducados.
British Muséum. — Addillonal Mss. 28359,/. 310. — Ori;im,il.
It VPPOUT DE MATEO VAZQUEZ A PHILIPPE II 2 I f)
LXXXVI
RAPPORT DE MATEO VAZQUEZ' A PHILIPPE II
(Extrait)
Le dur (/Allie el le inurquis de Los Vêlez, considérant qu'en ce qui concerne
l'expédition du Marne, Philippe H s'est déjà engagé envers D. Sébastien,
que les Portugais sont soupçonneux et que Moulay Abd el-Malek ne
livrera pas les ports de son royaume, sont d'avis de différer l'envoi de
Cabrctte vers ce prince.
L'Esrurial, 27 Mai 1577.
Au dos, alla manu: En S' Lorenzo, ^-j de Mayo i5"". — Viose
la respuesta del rey de Portugal y no esta en que vuelva Cabieta
a Moluch. Lo que parece. A memoriales de los depulados del
secieto. Carta de Don Cliristoval de Mora. Veanla el duque de
Alva y el marques de Vêles.
En marge, de la main de Philippe II : Mafiana me hareis relacion
desto y veremos lo que en ello convendra
S. C. R. Mag",
Han visto el Duque" y el Marques lo de Porlugal. ^ , porlas cau-
I. L'Adilitional Ms 28263 est forme tic il mourut en fonctions le ^ mai i5pi . C'était
la correspondanceenirc Philippe II et Mateo l'homme en qui Philippe II avait lo plus
Vaïquez (i574i59i)- — Mateo Vazqucz de confiance. Par ses mains passait la cor-
de Lecca, né à Alger, où sa mère Isahclle rospondance confidentielle du Roi avec ses
de Lucchiano était en captivité. Rachrlc ministres. Sa naissance un peu mystérieuse
par le duc de Medina-Sidonia et élevé à lui valut de vives attaques; on prétendit
Sévillc. il devint secrétaire du Conseil de qu'il était fils de Turc ou d'infidèle.
l'Inquisition, auditeur au Conseil royal. 2. Antonio Perez, écrivant à Philippe II
Nommé secrétaire du Roi le 2g mars 1570, le ti avril 1577, Uii transmettait un mémoire
sas que el Rey dizc en su respuesta, y estar V'' Mag'' ya prendado
con el para la empresa, y ser Portugueses tan sospechosos, y que
Muley Moluch no se crée que ha de dar los puertos. sino viendose
muy apretado, y que estandolo no terna fuerça para nada, se
resuelven en que a Cabreta se vayan dando largas entreteniendole'.
\ el Duque dixo que se le podria yr dando algo con que se pudiese
entretener. ^ afiadio el Marques que el no conocia a Cabreta,
pero que, si el rey de Portugal se aquietara que la yda de Cabreta
no podla ser de ynconvenienle, y el Cabreta fuesse para fiar del
que fuera y avisara de las cosas de alla, que pudiera yr ; pero dixo
que el no conoscia a Cabreta. Y con entretener a Cabreta dixo el
Duque que se podria entender en lo que el rey de Poi tugal trala.
Y ban visto tambien lo de Italia que va aqui.
Dritish Muséum. — Additional Mss. '28i?63, f. I'2'i. — Orii/indI.
du duc d'Albe sur rexpi'dilion projetée par
I). Sébaslicn ; il remarquait que le Duc
paraissait fort désirer que l'expédition e\\l
lieu, que son insistance était étrange et
qu'il serait bon d'avoir l'œil sur lui. Addil.
Mss, 28262. f. 21IH.
I. On voit ici que Pliilippc II songeait
alors à renvoyer Cabrelle auprès de Mou-
lay Abd cl-Malck comme négociateur et
qu'un des objets des pourparlers aurait été
la cession d'un port marocain à l'Espagne,
c'est-à-dire de Larache. D. Sébastien, tout
à ses projets de conquête du Maroc ,
s'opposait cuorgiqucmenl au départ de
Cabrette, comme en témoigne une lettre
h Philippe II de l'ambassadeur d'Espagne
à Lisbonne. V. /" Série, Portugal, à la
date du i-j mai 1077.
MANDEMENT D ELISABETH A BURGHLEY i^l
LX XXVII
MAÎNDEMEXT D'ÉLISABEIH A BLRGIILEY
Des marchands amjbns qui /rajiijuenl au Maroc n'ayanl pu, récemment,
s y procurer du sucre, ont dii en rapporter une can/alson de peaux.
— Ces peaux, de médiocre (jualilé et avariées par l'eau de mer, ont été
jugées invendables. — La Reine ordonne que les susdits marchands
soient laissés libres de transporter ces peaux hors du royaume pour les
rendre au mieux de leurs intérêts.
Greenwich, 29 mai 1377.
Au dos : To our right trusty and rig}it welbeloved counsellor
the Lord of Burghley. Higlie ïreasourer of England. —Alla manu :
Barbarv marchantes. Mav 1077.
Elisabeth R.
By the Queene.
Right trusty and right welbeloved, we greele yow Avell.
And where Ave are credibly informed that certayne our loving
subjectes marchantes trading into Barbary hâve of late, uppon
necessitye, for want of their wonled kind of merchandizes from
that contrey, as sugars and such like ', brought into this our reaime
certaine bides of those partes, which bides, as well for the smallnes
and thynnes of them, and for that they are perisshed and faultye by
reason of long and close lyeing together, as also because they
hâve taken wete of sait water, are not lo be uttered and occupied
within this our realm for any commoditye, benefile, or profitable
use of our subjectes hère, as by certificat of the wardens of the
mistenes of gyrdellers, sadlers, cordAvayners, and curriors Avithin
I. Cf. ci-dessus Doc. LXXA III. p. iga.
222 29 MAI 1077
our citve of London, and certayne expert laniiers also out of our
said citye, who hâve seene llie said liidcs of purpose, is playnely
declared and teslefied :
We let yOAV wete tliat not only for the causes aiToresaid, but
also for tliat the smell of ihe said liides (as we heare) is se noyesome
ihat it is feared lo be hkly lo breede sonie infeccion, W e are wel
pleased and contented, uppon humble sute made unlo us by the
said merchaunfes, to grant them license to transport the said Indes
againe out of lliis our realni.
Wherefore v,e will and comaunde yow, by vertue of thèse pré-
sentes, to takeorder -withourcustoniersorfermorsof our custonies,
and ail other our offîcers to whoni in tliis case il shall apperteigii,
ihat the said inerchantes niaye freely, and without any letlc, staNc,
or trouble, trauspcjit llic said Barbary bides into any parles of
beyond the seas, and there ultcr and sell the sanie to their niost
profTitt and advantage, any lawe, statute, proclaniacion, ordi-
naunce, or otber provision to the contrar\ notwilhstanding. And
ihese our letters shalbe your sulficienl warrant and discharge in
that behalf.
Gcven undcr our signet, at our inannor of (ireenw ich, the xxix"'
day of Maye, in the nyneteenlh yere of our reign, i577-
JlnlJiM IJouac. — Cccil AJ.ts, vol. 1\. ;;'■ C'.t. — Ori<juutl.
RAPPORT DE MATEO VAZQUEZ A PHILIPPE 11 220
LXXXMII
RAPPORT DE MATEO VAZQLEZ' A PHILIPPE II
.1 la suite de la conférence qu'ils ont eue au sujet de la coopération éven-
tuelle de Philippe II à une expédition portugaise au Maroc, le duc d Albe
et le marquis de Los Vêlez ont conclu qu'il serait fort malaisé de
détourner D. Sébastien de ses desseins, mais que le roi d'Espagne pour-
rait tenter de faire ajourner l'expédition à une autre année.
L'Escunal, 4 juin 1077.
Au dos : En San Lorenzo, 4 de Junio 1577. Porlugal. — Moluch.
Lo de Portugal y Moluch vieron oy el Duque y el Marques, y se
liablo tan largo que lo séria inucho este papel si en el se huviese de
rcferir ; solo dire la resolucion de su parecer ; que tienen por dura
cosa divertir al rey de Porlugal lu que esta tan prendido y tan
adelante, por mas que lo este el tiempo, con su deterininasion y
gallardia, y haviendo el gastado lanto, y que, no haviendose heclio
otras cosas, ver que esta tambien se le deshazia, séria hazerle ynjuria
_ Personal y fuera de todas razones y consideraciones de Estado ;
y no estuvieron en las diligencias del Çuniga', sino fuesse con su
sabiduria del Rey, por mas secreto que fuese, porque esto séria tratar
con el encmigo del aniigo, y encareciose todo esto mucho ; pcro
I. V. supra, p, 2ig, note i. — Antonio réunies en vue de l'entrepribe marocaine.
Perez, écrivant le i" juin à Philippe II, Addii. Mss. 28262, f. 2jH.
engageait ce dernier, au cas où l'expédition 2. Çuniga. Francisco de Zufiiga j Tapia,
portugaise aurait lieu et où l'Espagne four- que Philippe II avait dépêché à Fez, lors
nirait 5 000 Espagnols et 5o galires, à ne des négociations de Cabrctte, et qui avait
pas se laisser entraîner au delà de cette remis un mémoire sur la situation de
contribution. Perez envisageait également Moulay Abd el-Malek et de Moulay
la possibilité de détourner contre l'.\ngle- Mohammed. Cf. Cibrf.ra, t. II, pp. 344
terre les forces qui allaient se trouver et 480.
22^ A JUIN 1677
que, si V. Mag" eslava en dli'erirlo, se podiia tomar occasion del
tiempo, aunque dudavan que esto le fuesse de salisfacion, y que
havria de ser para hazerse otro afio lo que no se hiziesse en este,
recompensandole el dafio del gasto présente ; y, en caso que se
huviese de proseguir lo començado, se junlarian el Duque y el
Marques y yrian apuntando lodo lo que se pudiese y pareciese
convenir ' .
En marge, de la main de Philippe II : Con todo eslo tratare mas
manana, que agora no ay tiempo ni cabeça ya para ello. Las cartas
que oy deve van aqui > otras que oy me lian dado con la demanda
que vereis, en que yo no estoy. Todo lo veremos manana y lo que
mas aqui dccis.
Britisli Muséum- — Additiunal Mss, '2S'263, f. I3S-]3'J. — Original.
I. Sur les efforts de Philippe II pour mission extraordinaire, no réussit pas
détourner D. Sébastien de l'entreprise mieux que D. Juan de Silva, l'ambassadeur
marocaine, V. supra, p. 191, note i ; infra, résident, à faire abandonner au jeune roi
Doc. CXXIV, p. 34o ; /" Série, France, son projet. Il rend compte d'un entretien
t. I, p. 464 et note 5, p. 405. — Le duc avec ce dernier et de son insuccès dans un
de Medina-Celi, envoyé par Philippe II rapport à Philippe II en date du i3 avril
à Lisbonne, au mois de mars 1578, en iS^S. \. à cette date. ;''■' Série, Espagne.
LETTRE D ED:\IUND HOGAN a ELISABETH 22.)
LXXXIX
LETTRE D'EDMUND HOGAN A ELISABETH'
Arrivée de Hogan, le 21 mai, à Safi. — Moulay Abd el-Malek envoie une
escorte et trois marchands anglais pour le conduire à Merrakech. — Tous
les marchands chrétiens, sur l'ordre du Chérif, viennent à sa rencontre
hors de la ville. — // est conduit immédiatement devant Moulay Abd el-
Malek. cjui le reçoit, entouré de ses conseillers maures et chrétiens. —
Mené ensuite à son logement, Hogan est rappelé le soir même à la Cour. —
Le Chérif lui apprend qu'il a permis au roi d'Espagne de lui envoyer
un ambassadeur ; mais il fera sentir à celui-ci combien plus il estime
l'envoyé de la reine d'Angleterre. — Philippe II est gouverné par le Pape
et cela déplaît au Chérif, qui pense comme un vrai protestant et est très
versé dans la connaissance de l'Ancien et du Nouveau Testament. — Le
Chérif est disposé à traiter les marchands anglais avec une bienveillance
particulière. — // ne demandera rien à la Reine qui ne soit compatible
avec l'honneur de celle-ci. — Moulay Mohammed el-Mesloukh tient encore
la montagne avec de faibles contingents.
Merrakech, n juin i^']'].
Au dos : The coppye of the Quecnes Ma"" letter. — Alia manu : 1 1
Juiiii i5--. A coppie of Hogans lettre to lier Ma'" from Maruecos.
Maye it please your Ma"" lo bee advertised ihat, after your High-
nes lettersbeing directid urilo the King of Barbarie with your Ma""
commission signid deliverid lo me, I dispeededmyself for thèse par-
ties, imbarking at Portsmouthe, the vj' daie of Maye, and the xxj'
of the same monnethe arryved in ihis cost of Barbarye, at a port
of the Kinges called Saphia. I remayiiid a bord shipp in the rode,
and wrotc letters to Marocus, where the K.ing kepeth bis court. And
at the end of v days, the King, being infourined of my arryvall, sent
certain captaines with souldiers and iij Englishe marchauntes to mec
I. Cf. supra. Doc. LXXXIV, p. 211 et infra. Doc. XCIV, p. -j'.hj.
De Castkie.s. VII. — lâ
220 Ti ,iri> ia-;7
for to safeconduyle me upp to lus court, declaring ihat lie greatlie
rejoysed to heare from your Ma'".
So as ihe first daie of June, I came to his citie of Morocus ; and
uppoun the «aie, by his order. mett mee ail tlie Christian mar-
chauntes, and nere to the citie somme of his Councell ' : whom decla-
red vt was the Kinges pleasur to honnor your Ma"" ail he could
devise, and therfore he thought it good I shulde comme to his
présence.
So to his palace I was brought, and to the présence of the Kinge
sittingin his chair ofestate. And his councellors. beingaswell Moores
as Chrislians, standing about him, I dutifuUie delyverid your Ma""
letters and declared my message in Spannislie ; ■\vhiche (albeyel
he well understoode) caused one to make relacion what I said in the
Arrabian language, thatthe Moores might understand the same. And
after the King, geving greàt thankes to your Highnes, declared
thathe, with his countrie and ail thinges therin, shuld bee at your
Ma""commaundmcnnl. rescrving his honnorand lawe. I aunswerid
your Ma'" reservid the same, as by your Highnes lelters he shuld
perccave.
Theruppoun I being conducted to my lodging, being appointed
of purpose with necessaries accordingly, the same night lie sent for
me lo llio Court, wherashe had great confercnc with mee, declaring
ihat Ihe King of Spayne had sent to him for licence that he might
scnd an cmbassador liillicr. witli request his Honnor wold not geM'
audience toanie that might coniin from your Ma'" ; wliicli licence lie
had graunled.
« But, said the King, when lie commilh, he shall sce that I make
more acoumpt of you comming from the Queene of Kngland then
of anie from Spaynne : for I will use him aflcr the use of somm
places in Cliristendoni, lo tariie xx dais beforc I speke with him « :
for that the King cannol govern his ownc countrie, but is govcrniied
by the Pope and Inquisition. W hich religion he dotlic wholic mis-
like of: finding him lo be a vearie earnncsl Protestant", of good
I. C'est ainsi que les choses se passaient quelques kilomètres de la ville et, h une
encore, avant le Protectorat français, àl'ar- moindre distance, .se présentaient le» per-
rivée d'un ambassadeur : la colonie euro- sonnages du muklizen,
prenne se portait au devant de celui-ci fi i. llogann'apaspuprendrcAbdel-MaKl
LETTUE U lîDMUM) IIOCJ AN A lîI.ISVBETri '211
religion and liviiig, and well experimentedas Avell in tlie Old Testa-
ment as New', hering great alleclion t,o Godes trcw religioun used
in jour Iliglines realm.
I finde liim agréable to doo good lo yonr nnarcliauntes more than
to anie otlier nation, and not to urgeanie demaund of your Ma"''lhat
maie tend toyourdishonnor orbi'eche of league Avith other Christian
princes, whear, as appertainithe to my dutie, I spetiallie regard.
Hee is not yct ail in quielt wilhin liis countrie, for the Blacke
King^ kepeth in the mountaiiis, being of small force.
Thus praieng to the Lord for the préservation of your Ma'"' roiall
estate and honnor long to govern.
From Mariocus, in Barbaria, the xj' of Jiine 1077.
Your Ma"" mosf humble servaunt,
Signé: Edmond Ilogan. ■
Fac-similé du sceau attaché à In
lettre d'Edmund Hoyan^ .
British Muséum. — Colton Mss. Nero B.XI, f. 2gy. — Oritiinal'.
Public Record Office. — Stale Papers, For'eign, Elizaheth, vol. CXLV,
rf i2i5. — Copie.
pour un protestant. Il veut simplement iliro
qu'il trouve en lui des opinions tonl à fait
conformes au protestantisme.
1. L'ignorance où l'on était alors en
Europe de la religion musulmane (Cf.
H. deCastries, L'Islam, pp. i4-2g)expli-
que l'étonnement de ceux qui, approchant
des chérifs ou des lettrés, constataient leur
connaissance des Ecritures.
2 . Tlic Blnck Kiruj : Moulay Mohammed
el-Mesloukh. V. supra, p. 202 et note 1.
3. Les initiales M. F. inscrites sur ce sceau
doivent être celles de Matthew Field, l'asso-
cié de Hogan.V. supra, Doc. LXXlX,p. ig5.
4. Publié par Thomas Wright, Queen
Elizabeth and her limes, t. II, p. 56, et par
Sir Henry Eli.ls, Original Letters 3'
Série, t. IV, p. 21 .
228 i3 jris 1077
xc
RAPPORT D'AMTONIO PEREZ ' A PHILIPPE IP
// relate son entrelien avec le marguis de Los Vêlez au sujet des lettres <hi
duc d'Albe qui traitent du concours que Philippe 11 pourmit éren
tuellement apporter à une expédition portugaise au Maroc. — Le
marquis estime que le roi d'Espagne doit s'en tenir à ses promesses anté-
rieures, qui prévoient l'envoi à D. Sébastien de cinquante galères et de
cinq mille soldats. — Philippe H doit résister aux instances du dur
d'Albe qui voudrait l'amener à faire plus qu'il n'a promis. — Quant au
ravitaillement du corps expéditionnaire, le marquis est d'avis de le
demander à l'Italie plutôt qu'à l'Espagne, car on évitera ainsi d'épuiser
les ressources de la Pénin.mle et, d'autre part, la lenteur des transports
sera si grande qu'elle sujjira à faire échouer l'entreprise. — Le duc
d'Albe propose également de tirer le ravitaillement d'Italie, mais dans
une intention différente : ilpen.te qu'une fois l'ordre donné, on ne pourra
plus le révoquer ; tandis que. si on tire les vivres d' Espagne . un pourra
à volonté les restreindre.
Au dos, alla manu : A Su Mag'', a xiii' de Juiiio 1577.
S. C. 1\. Mag".
Esta rnanana he estado con o\
De la main de Philippe II : marques <lc Los Vclez liasl'agora
A sido niuY bien asi, y tain- dcsde ;imIos de las 7, y se lia Ira-
bien einbiarniclo agora, por- tado y vislo lo que V" Mag'' nie
que yo lo pueda escribir en mando.
1. Lcnomdol'autciirai^-tércstilucil'après a. Cf. «i/pra. Doc. IAX\\I,p. «iij,
laprovenanccdudocumpnt.V.p.îSi ,noto I . Dnr. I.WW'III. p. 5'j.'?.
RAPPORT D ANTONIO PEREZ A PHILIPPE II
los mysmos papeles, como lo
hago conforme a esto, si no
fuere lo que aqui dire, si
mudare ala:o.
Esto esta agora muy bien
dicho, mas en esto no tengo
yo que ordenar ni decir, por-
que aquello no se dice alli
sino para my ; y con no res-
ponder nada a ello se cumple.
229
Cuanto a las carias de lo de
Portugal, en la primera dize que
séria de parescer que, en la res-
puesta que se hiziere al Rey, no se
embarace V" Mag'' en ninguna de
aquellas razones que se dizen cd
principio del primer capitulo : de
que por su comodidad dellos etc.,
y parescerle que con esto se abre-
viava, etc., sino solamente admi-
tirles lo que agora ultimamente
han escrito, de que ellos quieren
embiar personas y ofTîciales suvos,
y todo aquello, con labendicion de
Dios, de que hazen autoridad, y
offrescerles V" Mag"* que tendra a
punto y a tiempo lo que les liene
promelido de sus 5o galeras y 5Î5
Espaùoles, y la assistencia de sus
ministres para lo demas.
Item, advierte que en lo que en
la 2' plana de la primera carta se
dize que : quanto se vee mas yrse
dlfficuUando la expedicion, deve
V™ Mag'' crescer en las demonstra-
ciones, etc., puede ser arte del
Duque, y que V" Mag* no ha me-
nester hazer mas demonstraciones
que lo que arriba esta dicho de
cumplir lo promelido, y no anles
del tiempo, como se dize en la
carta, sino a tiempo, que por esto
no quede, porque esto y estotro
es para esforzar y apresurar al
Porlugues, y el yr diziendo y pro-
nosticando que no se ha de effe-
tuar este negocio del Duque. para
23o
I.) JLIN 10-
Es muy bien asi esto : de lo
decir Aldana' no se dice nada,
pero no se puede escusar y asi
lo respondo.
No ay duda sino que por
todo es lo mejor darse en
Italia, y asi lo respondo, y que
se junlen esta tarde o a la
manana para ver lo que a cada
parte se avra describir ; y alli
tomareis vos mémorial de lo
que ubieredes de liazer.
que entre V" Mag'' en las demons-
traciones y prendas mejor, pares-
ciendole que V" Mag'' no tiene
ganade la Jornada. Yyodeziaagora
al Marques que yria casi con el
mismo arte con el Duque que con
el Portugues, tanto mas si no
fuesse fuera de proposilo la sos-
pecha que me ha dicho de que
todo esto es de Don Fadrique'.
Cuanto a la 2' carta, le paresce
que las viluallas sean las de Italia, y
en ninguna manera de las de aca.
por ser el ano trabajoso y porque
todo lo que aca se hiziere tendran
por facil y culparan por qualquier
dilacion en Portugal, y que en las
de Italia la avra tan grande que
por solo esto se cayra el negocio.
Item se diseur re que el querer
el Duque que se den las vituallas
de Italia, y no de aca, no es sino
porque le paresce que, en lo de
aca, como estara a mano la clavija,
(que assi dize Vêlez) se podra
apretar y alloxar como se quisiere,
y que las de Italia, como en vi-
luallas bêchas y dada una vez la
orden. no podra aver lanlo emba-
raço ni revocacion. ^
I. Le capitaine Francisco de .\ldana,
qui avait longtemps pratiqué les Maures,
avait éli' envoyé au Maroc par Philippe II
pour étudier, à la faveur d'un déguisement.
la situation cl les moyens do défense de ce
royaume ; il était accompagné dans son
voyage par Diego doTorrcs. Cf. De Tbou,
. VII. p. ftoS; Uer.-vahdo da CHiz.p. i8(i.
3. D. Fadrique de Toledo, marquis de
Coria, (ils aine du duc d'Albo.
3. On a vu ci-de>sus (p. a 19, note 3)
qu'Antonio Perez représentait le duc il'Albe
comme favorable à l'expédition de D. Se-
bastien. Il résulte, au contraire, d'autres
documents que lo duc d'Albc, déjà hostile k
l'expéilitiim lors de l'enlrcvuc île Guada-
KAPPORT DANTOMO PKHKZ A l'HII.IPPK II 28 I
A sido muy bien, y que Esto he querido embiar a V"
apunteislodemas ; aun que no Mag'' luego con cartas, por si qui-
se si os podre llamar oy, por siere responderV" Mag'' a ellas, y
que lengo mucho que respon- luego apuntare lo demas que se ha
der a Madrid de lo de ayer y tratado esta mafiana de lo que ayer
oy con Malheo Vasquez. que V" Mag'' me mando.
ayer no pude ; todavia, si
despues me quedare algun
liempo, quiza os Uamare.
British Muséum. — Additional Mss, '28'26'2', f. '282. — Original
lupc (20 dcc. 1076 — 6 janvier 1077), fut /'''' Série, France, p. 464, note 5 ; Barbosa
chargé par Philippe II, à la fin de 1677, Machado, t. IV, p. 218.
d'exposer dans un mémoire les difficultés i. Ce ms. est formé de la correspondance
de l'entreprise. V. supra, p. igi, note i ; enirc Philippe II et Antonio Perez.
232 6 JUILLET lÔ'
XCI
ÉDIT DE MOULAI ABD EL-MALEK EN FAVEUR
DES MARCHANDS ANGLAIS'
Edmund Hogan ayant exposé à Moulay Abd el-Malek tes plaintes des
marchands anglais contre les Juifs qui ont affermé ses sucreries, le
Chérif ordonne que les dits marchands jouiront des mêmes libertés de
trafic qu'autrefois , que les trois qualités de sucre leur seront vendues aux
prix des années passées, pesées avec les poids de la dime royale de
Merrakech, et qu'en cas de contestation sur la quantité, la décision sera
remise à des arbitres de leur choix.
Morrakecli, 6 juillet 1577.
An dos, alla manu: As ample liliertie to trairicquo as in former
times ; ail ihe tliree sortes of sugars to be delivcrcd unto tliem al as
raisonable priées as before ; ihe said sugars to be waved \\\\.\\ ibe
Aveigbts of the Kings bouseliold in Marruecos : if aiiv controvcrsie
arise for the greatnes in quantifie of the loves, llie same to lu-
decided as the Englishc marchants siiall chuse.
Traslado " de la carta del Key para los mercaderes yngleses.
Por quanto, por parte de vos Don Egmondo Hogan. nos ha sido
fecha relacion que los mercaderes ynglesesen estos nuestrosreynos
recibian algunos agravios por parle de los duenos de los vngenlos en
el dar y cobrar del açucar, por donde les venia mucho dafio a los di-
chos mercaderes, y nos suplicastes la niustra uiorced fuese de prover
1. Les projets de cet édit cl du suivant 1. Celte tniduclioii n étë fait» par Frai
avaient è\i «oumis par Hogan, lo 27 juin, Luis de Sandoval, franciscain de Scville,
au ClK'rif. qui en confirma les dispositions emplov»'' comme secrétaire pnr MuuUnv Alid
lo 11 juillet. V. infra, pp. ^47. aW. el-Malek.
KniT IIE MOULAV ABI) EL-MALEK
î33
enellodesuertequelosclichos \nglcses no tuviesen estorvo ninguno
en su tralo ; por lanto y por el ténor de la présente damos licencia
Y facultad a vos todos los mercaderes yngleses de les nuestros
reynos para que podais tratar en los dichos yngenios con aquela
franqueza y libertad y por aquel mismo modo que soliades en los
tiempos de nuestros antepassados; y mandamos a vos, los Judios que
teneis los nuestros yngenios, que a los dichos mercaderes vendais
los açucares finos en el precio que antes solian valer, y el masca-
bado como solia valer, y assi mesmo las escumas al precio antiguo,
sin que podais subir ni menos abaxar estas très suertes de açucar de
aquel precio que solian valer los anos passades : yten que a los
susodichos Yngleses todo el açucar que les vendierdes vos mandamos
lo peseis con el orden del peso de nuestra casa de la die/ma de Mar-
ruecos, el quai açucar no lo podais pesar sin que primero este al sol
diez dias y que no echeis mas de doze alcaduzes ])or quintal, los
quales, si fueren grandes y por ello ubiere alguna dilerencia, damos
facultad a vos los dichos mercaderes paia que de vuestra parte pon-
garen hombres que entiendan en ello y dello juzguen lo que fuere
dejusticia y razon.
Dada en nuestra corlc de Marruecos, a 6 de julio de 1577 anos.
Signé : Frai Luis.
Public Record 0/Jice. — Slale Paper.s. Foreiqn, Barbarj States, vol. XII.
— Expédition ori/jinale.
a34 7 JUILLET 1077
XCII
EDIÏ DE MOULAY ABD EL MALEk EN EAVELR
DES MARCHANDS ANGLAIS'
Les marchands anrjlais s'étnnt plaints r/'avnir ctc Icsés dans' les marches
passés au Maroc pour des achats de sucre, le Chéri/ ordonne aux Juifs
et autres personnes avec qui ces marchés ont été passés de livrer, dans
le délai de trois ans, ces commandes de sucre ; à défaut de quoi, ils
restitueront l'argent.
Merrakcch, 7 juillet 1377.
Au clos, alla manu : Tlie Englislie niarchanls to bc payed within
thrce vears next insuinge tlie date hereof for ail such somes of monev
and clolhes as they havc bartered wiUi tbo Jcwes for sugars, either
in sugars, or in money.
Copia de la carta del Rey para los mcrcaderes yngleses.
Por quanto por parte de vos Don Egmorido. embaxador de la
Reyna de Ynglaterra, nos ha sido ynformado conio los mercaderes
yngleses que con sus liaziendas y mercancias Iratan en eslos nueslros
reynos tienen impedimcnto en su Irato por parte de los ducnos de
los yngenios, en no querer les acudir con los açucares a sus ticinpos,
y nos suplico la nuestra merced fuessc de mandar en cllo ; por tanto
y por el lenor de la présente niandamos a lodos y (|uales quier
Judios o otras personas que ayan recebido ropa o dineros de los
dichos mercaderes ingleses en precio de açucares que, dentro de
1res anos primeros siguientes que sequinten dcsdc el diade la fecha
desta nuoslra caria, selo pagueis todo en los prirnoros açucares que
I \. iiiprn, (). iSî. noti- 1.
EUIT HE MOLiLAY ABI)
2.35
se molieren o, si no los ubiere, que les bolvais todo su dinero y
recibais vuestras cartas fechas por mano de los escrivanos publiées
y firmadas del xeque Azday y de Abrahen Portai y de Daud ben
Brahen y de su hijo ; de suerte que hagan fe como recibieron los
dichos mercaderes sus dineros o sus açucares. Todo lo quai man-
damos cumpiais sin embargo ninguno como desuso se contiene.
Dada en nuestra corte de Marruecos, a 7 de Julio de iS^-.
Signé : Frai Luis.
Public Record Office. — State Papers, Foreitjn, Barbary States, vol.
XII. — Expédition orifjinale.
a36 lo JUILLET 167"
XCIII
LETTRE DE MOULAY ABD EL-MALEK A ELISABETH
lia reçu, le 8 avril, une première lettre d'Elisabeth lui annonçant le pro-
chain envoi d'un ambassadeur. — Le dit amba.'isadeur, Edmund Hof/an.
est arrivé à Merrakech le i" juin avec une nouvelle lettre de la Reine,
dont les bienveillantes dispositions ont réjoui Moulay Abd el-Mcdek. — //
enverra prochainement un ambassadeur pour conclure l'alliance propustr
entre elle et lui. — Quant au de'sir exprimé par Elisabeth de voir sup-
primer les obstacles apportés au commerce de ses sujets au Maroc, il y a
accédé comme à toutes les demandes que Ho<jan lui a faites en son nom.
— // se range à l'avis qu'elle lui donne de tenir leur alliance secrète.
— // met à sa disposition tout ce qui, dans «aï royaumes, lui pourrait
être agréable. — // la prie d'accorder créance à Hoijan sur tout ce que
celui-ci lui dira de sa part.
Morraktcli. 10 juillet i'^~'.
Au dos, alla manu: 10"' Jiilv 1Ô77. 10 Ihm- NLiJcsIn frnm fhc
King of Mairuecos.
A la muy alta y muy poderosa Senora Dofia Elizabcli. Hcyna
de Ynglaterra, de Francia, Yrlanda y Escocia, etc.
El siervo de Dios, que tciie iiaru'a y on lodo se remitc a su diviiia
voluiilad, El Mil" Aliniiiuiiin Ahdeltnclecli, liijodo Maiianict Xct|ue.
de huena meiiioria, Xarif cl Ilaceiii, Eiiipciailor de Manuecos. Uey
de Fez, de Sus, etc.
A la muy poderosa Sefiora Doua Elisabeth. Reyna de A ngiatena,
de Francia, de Yrlanda, de Scocia, etc., salud y ensalçaniicnlo de
vuestro muy poderoso y real estado.
Uecibimos una vuestra pur man'... a oclio de Abiil. |i<>i' la (]uiil
I. Cultu laciiiii; et culli.'S qui .'suivent proieniirnl de ci: ([iic U' maiiiiMril a ctr hiiMr
.LKTTRE DE MOULAY ABD EL-MALEK A ELISABETH a.S^
nos prometiadcs embiar un criado anles de mucho a Iratar con nos
sobre la paz y amistad de que por nuestras primeras lelras ' vistes
era nuestro desseo. Y agora en cumplimiento desto llego a est...
susodicho criado Don Egmond Hogan, primero de Junio, de cuyas
manos recibimos vuestras letras^, por donde hemos avido mucha
honrra, por el contento que hemos cobrado de la volunlad que con
obras mostrais ten... y nos aveis puesto en grande obligacion, la
quai siempre tendremos en nuestra memoria; y en senal desto
passades algunos dias vos embiaremos un criado nuestro ^ para que
ultimadamenle concluya con la dicha paz y aliança que entre n...
es començada.
\ en lo que por la vucstra dezis que quitemos los ynpedimenlos
que tienen los mercadercs yngleses en eslos nuestros reynos, en
esso que por la vuestra pedis y en todo lo demas que el diclio Hogan
nos ha pedido de vuestra p... concedido y otorgado', haziendole a
el toda la honrra a nos possible, y assi mesmo en lo que el de
vuestra parte nos ha avisado acerca de la nuestra liga, la quai quer-
riades que no fuessepublica. holgamos de que sea assi co..., porque
nuestro desseo es darvos contento en todo lo que destos nuestios
reynos vos pluguiere, como ya por otra nuestra vos fezimos dellos
ofrecimiento. \ agora de nuevo vos ymploramos nos aviseis de
qualquier cosa que... que, como no sea contra nuestra ley, sereis
dello servida en todo lo que nuestro possible fuere. Rogandoos
que, en todo aquello que vuestro criado Egmondo Hogan de nuestra
parte vos dixere, le deis entero credito y juntamente... de todo le
hemos fallado merecedor.
sur un côlé. Moulav Abd el-Malek nommait insistait, comme on le voit quelques lignes
ici l'agent anglais par les mains de qui il plus bas et infra. p. :i56, pour que ses rela-
avait reçu la première lettre d'Elisabeth. tions avec le Chérif fussent tenues rigoureu-
Cet agent était John Williams, V. supra, sèment secrètes. Elle les savait, en effet,
p. 2o3 et note 2. attentivement surveillées par l'ambassadeur
1. Cette première lettre du Chérif avait portugais k Londres, Francesco Giraldi,
été portée en -Angleterre par John Williams. qui en exprimait un vif mécontentement.
V. ibidem. V. supra, pp. 193, I(j6 et infra, p. aSo.
2. V. supra, p. 211, note 2. ^. Sur les griefs des marchands anglais
3. On ignore si Moulav .\bd el-Malek au Maroc et les satisfactions que leur accorda
donna suite à son projet. La mission, si lUe Moulav .\bd el-Molek. V. supra, pp 212,
eut lieu, n'a pas laissé de trace. Elisabeth 232-235, infra, pp. 247-2^8.
238 lO JUILLET 1677
Y Nueslro Sefior vos guarde muy largos aûos en vuestro mu y
poderoso estado. Amen.
De nuestra corte de Marruecos. a 10 de Julio de 1077 aûos.
Signé ^ : Abdelmelec.
Por mandado de Su Real Altezza.
British Muséum. — Cotton Mss, Nero B. VIII, f. 70. — Original.
I. Cf. supra, p. 210 et noie i.
HKI.ATION n EDMUND IIOCAN 23q
XCIV
RELATION D'EDMUND HOGAX '
Arrivée de Hogan ù Safi le 21 mai. — Honneurs qui lai sont rendus à son
débarquement. — Départ pour Merrakech. — Sur l'ordre du Chérif,
les Portuf/ais et les Espac/nols viennent à la rencontre de Ho(jan, en dehors
de la ville. — Entrée solennelle de Hogan, qui est conduit au palais et
remet au Chérif les lettres de la Reine. — Il est mené à son loqement. —
// est mandé le soir nit'mc par le Chérif: ce dernier fait part à Ifoqan
des efforts du roi d'Espagne auprès de lui pour discréditer l'Angleterre
et exprime son antipathie contre ce souverain, dominé par l'Inquisition. —
Hogan remet au Chérif des lettres de Thomas Gresham. — Le Chérif
s'informe des musiciens qu'il veut faire venir d'Angleterre. — Piété du
Chérif; sa science de l'Ancien et du Nouveau Testament ; sa sympathie
pour l'A ngleterre qui interdit le culte des idoles. — // offre à Hogan une
dague ornée de pierres précieuses. — Nouvelles et nombreuses au-
diences. — Le Chérif emmène Hogan à bord d'une galère, dans un de ses
jardins. — // offre l'accès des ports du Maroc, en toute liberté, aux
marchands anglais; il accordera un sauf-conduit aux navires anglais
traversant le Détroit pour se rendre dans le Levant et priera le Grand
Seigneur et le pacha d'Alger de leur donner les mêmes garanties qu'à
ses propres navires : il interdira dans son royaume la vente des
Anglais comme esclaves. — Le Chérif promet à Hogan de lui procurer
du salpêtre. — (Chasse aux canards, rondiats de taureaux et île
chiens anglais. — Le Chérif envoie chercher du salpêtre pour Hogan
dans le Sous. — Hogan est conduit au jardin d El-Menara. — Discm-
s'ion des édits proposés par Hogan et relatifs au salpêtre, à la liberté
du comnu^rce ani/hiis, au sucre fabr'Kjuc par les .JuiJ's. — Hogan
1. Cette relation, où l'on retrouve quel- fait atlribucr une trop grande importance
ques-uns des détails déjà mentionnés dans aux protestations d'amitié de Moulav Abd
la lettre d'Edmund Hogan (V. supra. Doc. el-Malek pour l'Angleterre. Le récit de
LXXXIX, p. 3 25), montre chez ce dernier l'ambassade d'Edmund Hogan est h rappro-
une satisfaction un peu naïve de l'accueil cher de celui de Pedro Venegas de Cor-
qu'ilareçu du Chérif, satisfaction qui l'en- doba envoyé par Philippe II au Maroc en
traiiif à des exagérations manifestes et lui 157g. V. /" Si'rie. France, t. Il, pp. 33-54.
2^0 MAI-JUILLET lO""
intercède pour John Bampton (jiii a mécontenté le Chéri f. — Audience
de congé, le 12 juillet: le Chérif accorde à Hogan toutes ses demandes;
il ordonne aux Juifs de payer les sommes qu'ils doioent aux Anglais.
— Hogan s'embarque à Saji.
S. 1., mai-juillet i577-
The ambassage of M. Edmund Hogan, one of the SAvornc es(|uires
of her Majesties person, fioin lier Highnesse to Mully Ahd el-Melech
Empereur of Marocco, and King of Fes and Sus. in the yeere lO"-,
written by himselfe.
I Edmund Hogan. being appointed aiubassadoiir fioin the
Queenes Majeslie to the above nained lunpcruur ami king Mulley
Abd el-Melech, deparled with niy coMipanN aiid servants from
London, the Iwo and twentie day of Aprill iô~~j. being iiiibarked
in the good ship called » the Gallion » of Loiidon. and arrived in
Azafi', a port of Harliarie, the one andtwenty day of May next fol-
lowing. Inunedially. 1 senlLeoncU EdgcMlon a shoarc with my let-
tersdirectedto John Williams and John liampton", uho^ dispalched
a trottero* to Marocco lo knowe the Kings pleasurc for my repaire
to the Court, \\hich lelters came to thoir hands on the Tbursday
night.
They with ail speede gave the King understandlng of it, wbo,
being glad thereof. specded the next day certaine captaines \\ith
souldiers and lents, with other provision, lo Azafi : so llial. upon
Whitsunday. al night, the said captaines, with John Bampton.
Koberl Washborne, and Robert Lion, and the Kings olVicers. came
late to Azafi '.
f|u'on ii|>|iilli' ;iii Miiroc une nilia *>-'j
I. En marije: M. Ilogaii his arrivai
.\2ali iii liarljaric. May.
■j. Sur cps deux pcrsionnagps, V. supra. Lu ambassadeur alleud souvoul li>ugloiu|>s
p|). ii).">, lyC. aoo-3o5. daus le purt où il a ilébarqué r<'lte raha,
3. HTio; Entendez Lcouell Edgerlon. dont l'arrivée éipiivaut 5 une aulurisalion
l\. Troltero, un courrier, un rckkas. pour lui de se mettre en roule. Cf. la rcla-
5. Celle escorte, ces tentes, ces provi- lion do l'ambassade de t'idro Venegas do
«ion» envoyées |iar le souverain pour le Cordoba, /''' .Série. Krance, t. II. pp. 'i"}-
vnyage d'un ambassadeur constituent ce .'58.
RELATION D^EDMUND HOGAN 2^1
In the ineane iime, 1 remained a boord, and caused some ol' llie
goods to he discliarged for lii,ditning oï llie sliijjpc, and I wiolc
in my leller thaï I wouldnol lande, lill Iknewe the King.s picasuie.
The 22day', being Saturday, the « Make-speede » aiii\('d in llie
loade, about two of ihe clocke, in ihe aflcrnoone.
The 27 day^, being Whilsunday, came a boord « ihe (jallion »
John Bamplon, and olhers, giving me lo underslande how much
the King rejoyced of niy safe arrivall, comming from the Queenes
Majeslie, and how ihat, for my safe conduct lo ihe Court, he had
sent foure caplaines and an hundred souldiers Avell appointed.
wilh a horse fiirnished, a\ hicli he used himscUe to ride on, Avilh
ail other furnitiire accordingly : tliey wislied niee also to come on
lande, in the best order I could, as avcU for my selfe as my men,
which I did, having lo the number of tonne men, whereof ihree
were trumpelters.
The ships, being four, appoinled ihemselves in the best order
they could for the best sliew, and shol off'all Iheir ordinance lo the
value of twenlie markes in powder.
At my coming a shoare, I Ibuud ail llie souldiers \\c\l appoinled
on horsebacke, the caplaines and the gouvernour of the towne
standing as neere the water side as they could, wilh a jennet of the
Kings, and received mee from the boate, declaring Iioav glad bis
Majestie was of my safe arrivall, comming from the Queenes
Majestie my mislresse, and ihal liée had sent Ihem to attend upon
me, it being his pleasure llial I sliould tarie ihere on shoare five or
slxe dayes for me refreshing.
So being mounled upon the jennet, they conducted mce ihrough
ihe towne into a faire fielde upon the sea-side, Axhere was a lent
provided for mee, and ail ihe ground spread wilh Turkie carpcls,
and ihe castle discharged a pealc of ordinance, and ail ihings neces-
sarie were brf)ught into my lent, where I bolh looke my table and
lodging, and had other convenient lents for niy servants.
The souldiers environed the lents, and watched about us da\
I. Dans le texte de la présente rclalioii ilay. Les deux dates sont fausses. Le samedi
iiii])iimi' par .I.v.mes Greï Jackson (\ . tombait le 25 mai.
inj'ia. p. 2^9, note 3), on lit; The 26"' 2. En réalité: le 2(1.
De Castkies. VU. — 16
2^2 MAI-JUILLET iS/^
and night, as long as I lay there, allhough I souglit niy speedier
dispatch .
On the Wediiesday, loAvards niglit, I fooke my horse and tra-
veiled len miles to llie first place of waler ihat we could (intle. and
there pitched our tents lill the next morning', and so Iraveiled till
ten of the clocke and then pitched our tents till foure, and so tra-
veiled as long as day light would sulTer ahout 26 miles that day.
The next day, heing Friday. I traveiled in llke order hut eight
and Iwenlie miles at tlie mo.>t. and liy a river" heing ahout sixe
miles ^ Avithin sighl of the citie of Marocco we pitched our tenis.
Immedialh afler came ail our English marchanis. and Ihe
Frencli, on horsehacke to jnecle me, and, before night, there came
an alcayde from tlie King. Avith fiftie men, and divers nmles laden
with viclnall and iianket. l'or my supper. declaring nnlo me liow
glad the King shewed himself to lieare of llie Queenes Majestie.
and that his pleasure was I should he received inlo his coun-
trev as never any Chrislian the like*: and desired lo knowe what
tinie the next day I would oome into his citie, because he would
that ail the Chrislians as also his nohilitie shunld meete me,
and willed John r>amplon to lie wilh him early in llie morning,
which he did.
Ahout seven of the clocke, heing accompanied willi ihe French
and English marchants, and a greal numher of soulchers, I passed
towards the citie. and l)y that time I liad Iraveiled 2 miles, there
met me ail the Chrislians of the Spaniards and Portugais to receive
me, whicli I kno^e was more hy the Kings commandement llien
ofanv ijuod wils of lliemselvcs " : for some of tlicm, allhouyli the\
I. En manjc: In Barbary tliey hâve no
iiincs, but llicy lodge inopcn fieldcs, wbcrc
Ihfv can Gnd walcr.
t. L'Ouod Tensifl.
.'<. La distance de Safi à Morrakccb est
d'environ i.'io kilomt'trcs. Elle aurait ('li'
parcourue en trois jours par Edniund
Ilogan, ce (|ui csl dilTicile a admettre, car
les étapes d'une ambas!îado avec o.scortc ol
bagage» ne dépassent j.iinais 3o kiluniMrcs.
Le Irajel de Sali à Mcrr.iLecli, dans ces
conditions, exige cini] jours au minimum.
Cf. la relation de Pedro Venegas. i" Série.
France, l. H, pp. li^-iâ et la carte do son
itinéraire. Ibidem. PI. I, p. 54. Cf. égale-
ment le récit di' Jean Moii|iiet, Ibiilem, p.
3(|i), note 3.
l\. En marge : Tlie singular liumanitie
of tliu King t<i our .Vmbassadour.
5. En marge: The Spaniards nnd Porlu-
gales werecommanded liv llie King in piiiiie
of deatli lo nieele llie Kiiglisli Auibas.saduur.
RELATION D EDMUND HOGAN 243
speake me faire, huiig donne iheii- lieads llke dogs, aud especially
llie Porlugales, and I countenanced lliem accordingly.
So I passed on lill I came willun two Englisli miles of tlie cilié,
and tlien Jolin Bampton relurned, she^xing me tlial the King was
so glad of my comming, llial liée could net devise lo doe too mucli,
to shewe the good ^^\\\ lluil hee did OA\e lo llie Queenes Majeslie
and her reaime.
His counsellers mel me Avillioiil llie gales, and. at the enlrie of
ihe gales, his foolmen and guard A\ere placed on hotli sides of my
iiorse, and so brought me lo the Kings palace.
The king satein his chaire, wilhhis Counsell about him, as Axell
the Moores as the Elchies', and, according to his order givcn unto
me before, I there declaied my message in Spanish, and made
deliverie of the Queenes Majeslies letters, and ail that I spake at
ihat présent in Spanish. hee caused one of his Elchies lo déclare
the same lo the Moores présent in the Larbe tongue.
Which done, he answered me againe in Spanish, yeelding to the
Queenes Majestie great thankes, and offering himselfe and his
countrey to bee at her Grâces commaundenient, and tlien com-
maunded certaine of his counsellers to conduct mee to my lodging,
not being farre from the Court.
The house was faire aller the fashion of that countrey, being
daily well furnishcd with ail kind of victuall at the Kings charge.
The same night, he sent for mee lo the Court, and I had confé-
rence with him about ihe space of two houres, where I throughly
declared the charge commitled unto mee from her Majestie, finding
him comformable, Avilling to pleasure and nol lo urge her Majeslie
with any demaundes, more then conveniently shee might willingly
consent unto, hee knoAving that ont of his countrey the reaime of
England mighl he bélier served wilh lackes, then hee in compa-
rison from us.
Further he gave me to undcrstand that the King of Spaine had
sent unto him for a licence", ihal an andjassadour of his mighl come
1. Etcliies, renégats. C'est à tort que 2. A'» man;e : Tho King of Spaine souglit
Jackson a substitué partout à ce mot to ilisgracc tlie Queciie and lier ambassa-
celui tl' « Alcaydcs ». dour.
244 MAI-JUILLET l577
into his countrey, and liad inade great meanes ihat if the Queenes
Majesly of England sent any unlo hini. that lie «ould not give
him any crédit or intertainment, « albeit (said lie) I knoAv ^vllat the
kingof Spaine is, and wliat the Queene of England and lier reaime
is : for I neither like of him nor of his religion, being so governed
by the Inquisition that he can doe nothing of liimselfe. Therefore,
Avhen he commeth upon the licence which I hâve granted, he sliall
Avell see how litle account I will make of him and Spaine, and
how greatly I will extoU you for the Queenes Majestie of England.
He shall not come to my présence as you bave done and shall dayly :
for I minde to accept of you as my companion and one of my
house, whereas he shall attend t« enlie dayes after he liatli done
his message '. »
After the end of this speech, I delivered Sir Thomas (îiesliams let-
lersS when as he tooke me by tlie liand. and led me doAvne a long
court to a palace where there ranne a faire fountaiue of water, and
there sitting liimselfe in a chaire, he commanded me to sil downe in
another, and there called for such simple musiciens as lie had.
Then I presented him with a great base lute, which he most
thankfuUy accepted, and then he Avas désirons to heare of the
musicians ^ and I tolde him (bat there was great care had to provide
them, and that I did not doubt but upon my reliirne lliey sliould
come with the first ship.
Ile is willing to give tliein good iiilcrlainmeiit, w itb provision
of victuall, and to let them live according to llieir lan and con-
science, wherein he urgelh none to the contrary.
I finde him to be one that livelh greatly iii the foareof God. being
well exerciscd in the Scripturcs, as well in the Olde Testament as
also in tlie New", and he beareth a grealer alTeclion to our nalinn
then to others because of our religion, which forbiddcth worship ni'
ouridolsS and the Moorcs called him the chrislian king.
I. Dans le m6mp lomps où Moulay el-M.nlik n'onl p;is ité ri'lrouvi^es.
Abri rl-MaIck exprimait son aversion pour 3. En manjc : The King of Barbarie
l'Kspagne, il négociait trJs activement une sent inlo Knginnd for musicians.
crilcnlc avec celte puissance. V. supra. t). V. supra, p. ^37, note i.
Doc. LXXXill, p. Î07 el infra. 373. p. 5. Moulay Ismaïl, dans une lettre adros-
3. Les lettres de Grcsliam à Moulay Al)d sée à Jaccpies II (sT) février 1698), lui
RELATION DEDJriMI HOG.VN 2^|5
The same night, beingthe first of Juiie, I continuée! wilh hini lill
Iwelve of tlie clocke. and he seemed to liave so good iiking of me,
that he took fiom his girdle a short dagger being set «ith 200
stones. ruhies and turkies', and did Ijestow il upon nie. and so I
being conducted returned to mv lodging front thattinie.
The next dav. because he knew it to he Sunday and our Sabboth
day. he did let me rest. But on the Mundav in thc afternoone he
sent for me. and I had conférence with him againe, and musicke.
Likewise. on the Tuesday, by three of the clocke. he sent for
me into his garden. finding him layd upon a silke bed complayning
of a sore leg : yet, after hjng conférence, he walked into another
orchard, where as havinga faire bankettinghouse and a great water",
and a new galhe in it, he went aboord the galhe and tooke nie
with him, and passed the space of two or three houres, shewing
the great expérience he had in gallies, Avherein (as he said) he iiad
exercised himselfe eighteen yeres in liis youth.
After supper he shcAAed me his horses and other conimoditles tliat
he had about his bouse, and since that night I liave not seene him. for
that he hathkept in Avith his sore legge, l)uthe bas sentto medaily.
Tlie i3 of June, at slxe of the clocke. at night, I had againe
audience of the King, and I continued with him lill midnight,
having debated as well for the Queenes commission as for the
well dealing with lier merchants for their tralTike hère in thèse
parts, saying he would do much more for the Queenes Majesly
and the reaime, offering that ail English sliips with lier subjecls may
Avith good securitie enter into bis ports and dominions \ as AAell in
trade of marchandiie, as for A'ictuall and Avater. as also, in time of
reproche sa conversion au catholicisme; 2. Ce bassin était situé dans les jardins
« Et quoique, en général, toutes vos rcli- de l'Aguedal. Les sultans du Maroc de lou-
gions soient un tissu d'erreurs et de four- tes les dynasties ont eu un goût très vif
voiement, cependant, votre véritable reli- pourcespitces d'caudegrandesdimensions,
gion à vous est celle d'IIenric (Henri VIII) de forme rectangulaire et généralement
qui est plus raisonnable que les autres qui surélevées. Il ne faut pas confondre la
sont embourbées dans l'infidélité. » Cf. H. pièce d'eau dont parle ici Edmund Ilogan
DE Castries, Moulay Ismail et Jacques //. avec celle qui est mentionnée ci-dessous,
p. 97 et note 4- p. 3^"] et note 3.
I . En marge : A rich gift beslowed upon 3. En marge : Tlie offers of the King to
our ambassadour. pur Englisb marchants.
2^6 MAI-.iriLLET 1077
■\varre wilh anv her enemics, lo bring in prises, and lo make sales
as occasion should serve, or else to dejDart againe aaIiIi them at
their pleasure.
Likewise, for ail English sliips that shall passe along liis coast
of Barbarie, and ihorow ihe Slraites into the Levant seas, that he
would graunl safe conduct. tliat the said ships and marchants ^vith
their çoods nii?ht passe into the Levant seas. and so lo tlie Turks
dominions, and the King of Argiers, as his owne. and lliat lie Avould
Write to the Turke and lo the Kingof Argior liis letk-rs fur llie A\ell
using of our ships and goods.
Also that hereafter no Englishnioii, llial liv an\ ineanes nia\ l)0
laken captives, shall be solde within uny of his dominions : uhe-
reupon I declarcd that the Queenes Majesty, accepling of thèse his
oifers, were pleased to confirme the intercourse and trade of (nir
marchants Avithin tins his counlrey, and also to pleasnre Inm wilh
such commodilies as he should bave need of, to furiiisli llip neces-
sities and wanls of his counlrey in Irade of marchandi/e', so as he
required nolhing contrarie lo lier honour and law, and ihe breaidi
of league Avilh ihe christian princes her neighbours".
The same niglit I presenled the King wilh ihe case of Cdmbcs.
and desired his Majeslie lo bave spécial regard that the ships mighl
be iaden back againe, for that I found lille sturc ni" sait-peter in
readinessein John Bamptons hands. Me answercd nu- llial I slunild
bave ail ihe assistance therein ihal lie coiild. but that in Sus lie
thought to bave snmc store in his bniis(> ibcrc, as also that ibe
mountayiiers had made much in a rcadinesse. l requcstcd Ibat lie
would send downe, whicb be proinised lo doc.
The cighteenc day, 1 w as wilh liiin againe, and so (•iinlomcil I lie te
lill iiight, and be sbewed nie bis bouse' vilh paslliine in diK-kiiig
wilh water-spaniels and baiting buis wilh liis Eiiglisb dogges '.
Al lliis tiriie I iiiDOved bim againe IV>r llie sendinir dr)\\ ne In Sus.
I. En manje : .\ good proviso. pp. ii-j. •ji.'i.
a. Kdmiind llogan fait ici allusion nux .S. Cetlou maisun notait s^iliiùc au iionl de
munitionsquo le Clu'rif ddsirait so prorurnr IWgui'dal, là où .s'cioviTont succcs.sivpincnt
m Angleterre. On a vu que ses instructions Icspnlnisdetoulnslcsdyiiasticsolnolaniment
lui proscrivaient demi pas transiger sur ce celui d'KI-Bedi. Cf. iH/rn, p. 437, note 1.
point, au moins oITicicllomcnt. \. supra, !\. Ces chasses aux canards, ces combats
RELATION n'iCDMLND HOGAN 2f^'J
which he granled to doe. and, ihe a/i day, there dcpaiied alcayde
Mammie', «illi Lionel Edgerton, and J\oA\land Guy, to Sus, and
caried with them. forouraccomptsandhiscompany, llie Kingsletters
tohis brotlier Muly llammet". and alcayde Shavan. and Ihe vicerov.
The 23 day ihe King senl me ont of Marocco to his garden called
Shersbonaro\ «illi his gard, and alcayde Mamoute ', and, thc a/j,
at niglit. I came to the Court to see a Morris dance, and a play of
his EIcliics. Ile [)rinnised me audience the next day, being Tues-
day, but he put il od' lill Thursday ; and, the Thursday. at night, I
«as senl for tu the King aller supper. and ihcn lie sent alcayde
Uodwan ', and alcayde GoAvry toconferre with nie, but, afler a lilll(>
talke. I desired to be brought lo the King for niy dispatch. And
heing brought lo him, I preferred two bils of John Bamptons,
w bich he had niade for provision of salt-peler, also two bils for
llie quiet trafhque of our Englisb marchants, and bils for sugars lo
lie made bv Ihe Jcwes. as well for the debis past. as bci'eafler. and
iVir good order. in the ingenios". Also I mooved him againe for ihe
sait-peter and other dispatcbes. wliicb be referrêd to be agreed
upon by the two alcaydes. But the Friday, being the 2o\ the
alcaydes could not intend it, and, upon Saturday, alcayde Rod^\an
fell sick ; so, on Sundav, we made meanes lo the King. and, ihat
de dogues et de taureaux, sont des sports
inconnus au Maroc, et, si l'on ne doit pas
mettre en doute la véracilc d'Edmund llo-
gan,il faut supposer qu'ils furentinlroduils
passagèrement par Moula}' Abd el-Malek,
dont on connaît les goûts pour les mœurs
d'occident. Le 3 juin 1578, l'ambassadeur
1). Bornardino de Mendoïà signalait à Phi-
lippe Il le départ prochain d'un navire trans-
portant au Maroc un grand nombre de
I biens et de chevaux dressés destinés au
Chcrif. Cal. af SpanisI, Pap . vol. iSfiS-
137g, n" 5o3.
1. Le caïd Mami, reiiégat castillan. Il
passa du cùté de .Mohammed cl-MeslouK-h
la veille de la bataille d'El-Ksar cl-Ivebir.
\. ;'"" Série. France, t. I, p. 55o, note i.
2. Moulay Ahmed el Mansour, succes-
seur de Moulay Abd cl-Malek.
3. Le jardin de Shersbonare doit être
identifié avec celui d'El-Mênara. La trans-
cription est d'autant plus bizarre que l'on
a réuni en un seul les deux mots Saliridj
(lac) et Menara. Shersbonare correspond à :
Sahridj Menara (lac d'El Menara). Il y
avait dans le jardin d'El-Menara un lac
artificiel. Cf. /''' Sérir. France, t. II. p.
^5 el note â.
II. Mamoute : probablement le caïd Ma-
hmoud, qui succéda à Djouder dans le com-
mandement de l'expédition du Soudan. V.
in/'ro.p. 26g,note2. et Eu-OurRÀNi.p. i60.
5. Le caïd Rcdouan, renégat portugais.
Sur ce personnage, V. ;'■"' Série, France, I.
II, p. 36, note 6.
6. Surce mol, V. /'"'' Série. France, t II,
p. 358, note 6.
7. En réalité: le 38 juin.
2/ÎP MAI-.IUILLET I.J77
afternoone, I «as sent for lo coidene upon the hargaine willi Uie
alcavdes and otiiers, but dit not agrée.
Upon Tucsdav, I wrote alelter to the King for my dispatcli. and.
ihe same afternoone. I Avas called againe to the Court, and referred
ail things to the King, excepting his offer of sait-peter.
That night againe, the King had me into his gallie, and the spa-
niels did liunt the ducke.
ïhe Thursday. I was appointed to wa\ the 3oo kiiitals grosse of
sait-peter', and, that afternoone, the tahybe" came unto mee to n\\
lodging, sheAving me ihal the King «as olPended wilh John Bamplon
for divers causes.
The Sunday night laie, heing the 7 of July, I got the King lo for-
give ail to John Bampton, and the King promised me to speak
againe «ilh me upon Munday.
Lpon ïuesday, I «rote to hini againe fur niy dispatch, and ihen
hee sent Frav Lewes^ to mee, and said that lie had order to « rile.
Upon Wednesday, I «rote againe, and he sent me word tiial,
upon Tluirsday, I should corne and be dispatchcd, so that I shonld
départ upon Friday, Avilhout faile, heing llic t«clllii of .liih.
So the Friday after, according lo the Kings oïder ami ap[)oinl-
ment, I «ent lo ihe Court, and. w bereas motion and pelilion «as
made for ihe confirmation of llie demaiinds «hich I had preferred,
ihey were ail granted, and likewise, ibc [nnileges «hich «ère on
the behalfe ôf our Engiish marchants rc([uestcd', «ère wilh great
favour and readinesse yeelded unto. And «bereas the Je«es there
résident «ère to our men in certaine round summes indebted, the
Emperors pleasure and commandement «as, that ihey should,
«itliout further excuse ordelay, pay and discharge the same'. .\nd
t . La concession de ces trois cents quin-
tauï (le salpêtre bnil par le Clicrif ne fut
qu'une faveur eiceptionnello que Moulay
.\b(l el-.Malek n'avait sans doute |)as l'in-
tention de renouveler. V. infrn. note 5.
3. The Inbybe : transcription du mot
arabe ,_ . -!^'i le médecin.
3. Fray Luis do Sando>al, qui traduisit
en espagnol les édits des 6 ot 7 juillet.
4. En marge : Tbe Emporor of Marocco
his privilèges to the Engiish.
5. Les privilèges accordés aux marchands
anglais firent l'objil des deux édits cliori-
fiens datés des 6 ol 7 juillet 1")". V. supra.
pp. aSa cl 334. — Il ne semble pas qu'Ed-
mund llogan ail obtenu d'autres conces-
sions en favour du commerce anglais. Il
reconnaît lui-m()mc un peu plus haut que
l'alTuiro des salpAtres trains en longueur
RELATION D KDMLNn HOGAN 3qg
thus at lenglh I was dismissed with great honour and speciall
counlenancc, such as halh not ordinarily bene shewed lo other
ambassadors of the Christians.
And toucbing the privale alVaires iiitreated upoii betwixt lier
Majeslie and the Emperour, I bad letters froni bim to satisfie ber
lligbnesse tberein'.. So to conclude, baving received ibe like boriou-
rable conduct IVom bis Coui't, as I liad for iny part at niy first lan-
dlng, I enibarked invseUe wilb niy i'oresaid company, and, arri-
ving not long after in England", I repaired to her Majesties court,
and ended my ambassage lo ber Higbnesse good liking, witb rela-
tion of my service performed.
Richard Hakliiy t. — The principal navifjations... of the Enr/lish nation^.
— Édition 1598-1600, tome II, 2' partie, pp. 64-67.
cl ne put ^tre traitée. Cette affaire était,
cependant, l'objet principal de sa mission.
Cf. supra. Doc. LXXXI, p. igg.
I. D'après la correspondance échangée
entre Elisabeth et Moulay Abd el-Malek
(V. supra. Doc. XGIII, p. 286 et infra. Doc.
XCVIII, p. 255), Hogan fait ici allusion à
l'ambassade que le Chérif projetait d'en-
voyer à Londres et à la négociation d'une
alliance. Elisabeth désirait que cette am-
bassade fAt entourée du plus grand secret ;
d'oiJ l'expression : private alTaires.
3. Edmund Hogan était de retour en
Angleterre avant le g août. V. infra. p.
25o, note I.
3. La relation d'Edmund Hogan a été
également publiée par Robert Kerr, A
r/eneral History and Collection of Voyages
nnd Traucls.... t. VII, p. 330, et par James
Gkey Jackson, An Account of Tinbuctoo
and Housa territories... by El Hage Abd
Salam Shaheeny... To which is added. Let-
ters descriptive of Travels through West nnd
South Barbary.... p. ig^.
25o 9 AOUT iF»77
xcv
LETTRE DE FRANCESCO GlRALDl A WALSINGIIAM
Toute la ville fie Londres s'entretient de l'accueil empressé f/ue le Chéri f a
fait à rand)assadeur de la Reine et des honneurs qu'il lui a rendus. —
(jiraldi en a été instruit plus au lonij par un Portugais ijui est rcrenu
en Angleterre avec Hofjan. — // siqnnle les munitions et armures appor
tées par ce dernier au Chéri/' et le mcamtcntcmcnt qu'en épniurera le
roi de Portugal.
I.oiiilfcs, t\ août IÔ77
Francesco Walsinghuanio, del coiisiglio privato di S. M" Scrcnis-
sima e suo secretario. — Alla munu : y Aug. 1577. From llie Poi-
lugal ambassador. toucliinge ihc matler of ginger, his rcplicalioii
and (lislike ol'llie .liidge of llie Adiiiiraltie.
Illustrissimo Signor.
Mi e parso saliilar V. S. Illuslrissima et cosi farlli a sapere, pcf
ngni buon rispelo, corne tntta questa cita e piena de le careze e aco-
llense che dicono aver fato quel tiraiio del Xarife al imbasciator de Sua
M" Serenissima, mandandolo 1 iccvere, et honorandolo de la sua bocra
con questo nome; corne piu anpliamcnlc nii a lilei'to un Porlogbesc
cbe veni In la nave', clie a daio (picsla relalione, et in ollre le niil-
liare de le niouitionc c armeiie cbe quelo Ugliens li a levato uc\
galeone e in allre due nave piu piccole. Dil che son certissimo clio
avei'a disgusiato asay a la Maesta del Screnlssiino Hc niio signnre.
Délia Xerlosa. ally (j di Aghosto 1077.
Sirj né : F r'° ( ! i ra I f 1 i .
Public Record Office. — Slatc Papcrs, Foreli/n, Portugal, ml. I, n" .V
— Original.
I. Enloiuicz : le navire qui a ramené ce dornior élnil r\r relour en Anpleterr"
Hogan du Maroc. Ce passage établit que avant le 9 aoiM.
LETTRE nABD EL-MALEK A ANDREA OASPARO CORt<0 25 1
XCVI
LETTRE DABD EL-MALEK A ANDREA GASPA1\0 CORSO'
Il a élé heureux d'apprendre tarrirce d'Andréa Gasparo Corso à Lnrache.
— // lui conseille d'apporter ses hardes à Merrakech, plutôt /jue de les
expédier à Fe: . — Il lui fait envoyer des lentes et une escorte. — // le
Drie de faire connaître où il désire être loijé ainsi fjue son frère. — //
l'enrjarje à venir en toute diligence.
Merrakech. i"'' septembre 1077.
Au dos : Traslados de las carias que a sctilo el rey de Maruecos
y su lugartinienle Rozuan Cayd ^ a Andréa Gasparo Corço, a
Laracha.
Al)d el Melich, eiipeiador de Marruecos y de lodos sus reynos.
Muy atnado nuestro Andréa Corço,
Rezibimos vucstra caria n\ primer de Sctiembre, por la quai
liemos visto vuestra huena llcgada a Laracha. por donde heinos
rccibido mucho plazer ; aunqiie avovs lardado riiurlio, ^eavs muv
bien venido.
\ , a lo que dcz\ ;« se enbiarevs vueslra ropa a Fes, o se la tra^ reys
iica. mejor que la Irayays aqui a Marruecos : y para esto lieinos
ruandado se os enbie todo recado de tendas y cavallos para vos y
vuestro hermano en que vengays : y abisandonos luego donde
quereys posar, jiara que os adreze se quereys dentro o fuera de
I . Anrirca Gasparo Cnrso, frère de Fran- semciit rlc ce prince au Maroc. V. siiprn. p.
CISCO Gasparo (V. supra, p. i53. note i). iTii. note i et infra. pp. ibZ-2-/8. passim
s clait lié d'une étroite amitié avec Abd cl- 2. V. Doc. suivant. — Sur le caïd Re-
.Malek, .-ju'il avait connu avant l'établis- douan, V. supra, p. 3^7 et note 5.
352 l" SEPTEMBRE 107"
nuestra cassa, o vos dentro de nuestra cassa y vuestro hermano por
sy fuera con vuestra ropa. \ no os detangays en el camino sino
venir con loda brevidad, por que os hemos deseado dias a. Hemos
holgado que seays llegado con salud. No mas.
Dada en nueslra coiie de Marruecos, primer de Seliembre
1677 afios.
Abd el Melich.
Por mandado de Su Real Altezza.
Fray Luis '.
British Muséum. — Additionnl Mss. 2S350. f. 3'iô. — Copie.
I. V. supra, p. aSî. note 2.
LETTRE DU CAÏD IIEDOUAN A ANDREA GASPARO CORSO a53
XCVII
LETTRE DU CAÏD REDOUAN A ANDREA GASPARO CORSO
Redouan et Moiilay Ahd el-Malek (ml appris avec plaisir l'arrivée d' Andréa
Gasparo Corso à Larache. — Us lai envoient des lentes et des chevaux
pour lui permettre de venir à Merrakech. — fis se chargent du transport
de ses provisions ainsi que des hardes que celui-ci apporte, tant pour
son usage personnel que pour le Chéri/, et ils lui envoient une escorte.
— Si cette escorte ne lui suffît pas, il pourra demander des renforts à
la mahalla de Salé. — ■ Qu'il fasse diligence, car Abd el-Malek va quitter
Merrakech, et qu'il dise à Redouan où il désire être logé, soit au palais
du Roi, soit au fondouk des marchands, soit ailleurs.
Merrakech, a septembre 1577.
Muy magnifico Senor,
Por caria de V. md.. que recebi a uUimo de Agosto, me haze
sabidor de su buena llegada al puertu de Laracba con sus sagelias ' ;
de lo quai me lie bolgado muy muchu de que venga con salud V.
md. y su hermano ; y asi mismo el Rey my seâor sta muy con-
liento de su llegada : y, para que venga a esta corle con brevidad,
le hemos enbiado Uendas y cavallos en que venga.
Y, en lo de la ropa que traye, ansi por el Re\ my senor como
por V. md., hemos mandado a Fes para que enbien mulas ay por
Uevarla a esta corte, y no es minister embiarla a Fes ; y asy mismo
esso que V. md. traye de refresco, como son anchoyas y quesos y
lo demas, venga todo aca, por que ay necesidad dello ; y oy enbia-
mos unos cavalleros y escopetei-os con esta para que vengan con
V. md. para guarda de su persona y ropa. Y, si mas fueran mi-
I. SiKjclias, [juiir saelias, bâtiments légers.
254 2 SEPTEMBRE 15/7
nister, allara un campo de gente hazia Sale, de donde podra pedir
la gente que tuviera menester, quanlo mas que el camino de Sale
esta bueno y eslos scopeteros que enbiamos de aca bastaran.
Y venga V. md. cou loda la breA idad posible, para que nos balle
aqui en Mairuecos, a causa que el Hes mi senor sla para sallu-
fuera.
^ , aiites que V. nul. Uegue aca, me mande bavisar donde v
como quiere que le aga aposenlar : si quiere en casa del Hev niy
seûor, G en la doana de les mercaderes, o en olra casa por sy.
No a\ mas, sino que Dios Irayga a \ . md. cou salud como todos
lo deseamos.
De Marruecos, a 2 de Setiembre là" anos.
Para lo (|ue V. md. mandare,
Gavlo Rozuano.
Brilish Muséum. — Additiunal Mss, '28359, f. S'iô. — Copie
LETTRE U ELISABETH A MOLLAY ABD EL MALI£K 200
XCVllI
LETTRE D'ELISABETH A MoLLAY ABD EL-MALEk
Elle reiiicrcie le Cliérif du boa accueil (^u il a fait à Hofjan et des mesures
fju'il a prises en faveur des murchands an(jlais. — Grâce à ces mesures,
le commerce du sucre est libéré de toute entrave et le remboursement des
sommes dues par les Juifs fermiers des sucreries royales est assuré
aux dits marchands dans un délai de trois ans. — Elisabeth se réjouit
du bénéfice que ses sujets retirent de ces mesures et des bonnes disposi-
tions dont elles témoignent de la part du Chérif envers elle. — Elle agira
de même, ù l'occasion, envers les sujets de celui-ci. — Quant à l'ambas-
sadeur dont il lui annonce le prochain envoi, elle demande que sa venue
soit tenue secrète, assurant qu'il n'en sera pas moins honorablement
traité.
Oatlands'. 2 septembre i5-y.
En marge : To llie King of Marruecos.
Elizabeth, etc..
Al muy alto et muy poderoso principe Abdemelecli, Emperador
de Marruecos, Rey de Fes, de Sus, etc., salud.
Muy uiuciio os agradescemos el honrado reciljiiuiento y trata-
miento que por vueslras carias'' y por la relacion de nuestro criado
Edmond Hogan entendemos le haveys hecho, y tambien por el
buen recaudo que aveys dado en los negocios de nuestros vassallos
mercadercs que Iralan en essos vuestros reynos, segun por nuestras
carias ' y por nuestro dicho criado os lo aviamos pedido, concedien-
doles no solamenle el trato de los açucares, por el buen orden y
concierto que aveys pueslo en la manera por la quai los an de
I. Localité voisine df Wallon on Tl.a- -i. V. supra. Doc. XCIII, p. iSC.
mes, dans le comte de Surrev. 3. V. supra, p. 1211, note 2.
2,56 2 SEPTEMBRE 10"
recibir, quitando por tal medio los dafios y cstorvos que recibian
en su dicho tralo. pero tambien mandando a los Judios duefios de
los ingenios que dentro de très aùos lestiluyan a nueslros dichos
vassallos los dineros que de ellos an an les de agora recibidos en
precio de açucares. en dlnero o la valor en açucares'; de lo quai
nos tenemos por tan satisfecha. non solamenle por el beneficio que
de ello recibiran nueslros diclios vassallos. pero tambien jîor la
singular aflecion que en ello aveys mostrado acerca de nos, que no
podemos hazer menos de lener lo en mucho, \ recibirlo como muy
senalado plazer, el quai non dcxaremos de rcconoscer acerca de vos
y vuestros vassallos, quando semejanle negocio se olTreciere de
vueslra parle.
\ quanto a lo que escrevis. que aveys deterniinado anles de
muclio d'embiarnos por aca un criado vueslro. liazemos os saber
que, como lo tendremos a bien y nosbolgaremos muy mucbo d ello,
assi os rogamos que por muchos buenos respeclos lo embieys
secrelamente ^ y sin que en ninguna manera se sepa su venida, pro-
meliendo os que por esso no dexaremos de hazerle toda la honra
y buen recibimiento que podremos, siendo enibiado de vueslra
parte, a quien desseamos hazer plazer.
iNo mas, sino que Nuestro Sefior guarde, etc.
2 Sept. 1677, Ollandes.
Elizabetb R.
Public Record OJ/ice. — Slalc Paprrs. Foreujn Entrv /?oo/.vf', /i" KV.i,
f. 3'i v".
Ibidem. — Slate Papers. ForeKjn. Haynl Lellers. ml. If. n" 7. — Copie.
I. V. supra, p. 287, notp '|. el instruclions adrcsséi-s aux ambassadeurs
ï. V. Ibidem, mile 3. ainsi que les lellrcs reçues île ces derniers.
3. Les h'oreùjn Enlrr Books sonl des I.e n" i63 esl en fail le registre de Sir
registres où étaient transcrites les dép(>cl)es Francis Walsingliam.
pi. III.
GÉNÉALOGIE DES PRINCES DE LA DYNASTIE SAADIENNE'
— Dans ce loblcnu ne figurent que les princes ayant marqué tlai
l'Iii.sloiiv. Ctux qui ont r(^gnc ont leurs noms imprimés on rouge,
el-Kaim bi amer AlUh
el-llarrdn
MUHAUUUO *
rch-ChtM
d-i-,l,^lil, hi Allah
Abu EI-M..UUB:
elMrslonkU
.574.1576
III
IsïiAiLÎl \lo..A..«n,J- Au^î U.UAi,.«ii.:i
rrk-ChàUi iboa l'arh
Ml.)
Zegltouda
AoMEO 30
Add ei.-Mai.kk3' Add ei-Mai
\ll.«.nl»
.■l-Akhtu
illSr. ilWg
"pi a,. ..
Alxl>ll.il,
(C<|1. ...■^
Maj<<iii<n
M.',,,,
J. M..
ment de la ]]ublicntion et les documents recueillis
'i^ril aiiitiiirdhui de rcctilior et de compléler le
1 . li.iin .I.ins le tome I (France) cl le
- II , \l,„no, — Les (laies antérieures à
1 I Mi., élude emni)arative des docu-
dam
SS. H.S
Ma:
. .l-kam bi amer Allah. — 11 n'exerça pas en fait
" . A sa dcuiandc. les gens du Sous envo^-èrent en
'I lits ;dnê Alimed el-Aayedj.
'■ fl l.im/j, _ Hoi du Sous on i5i 3. de Mcrrakeeh
H-Kaliira par son IVcro Mohammed ech-CheUih, il
1 ft réduit à la possession du Tafilelt. Cbassé de
i 1I9. il se réfugie au Uourara 11 rentre au TaRlclt
ir du revirement qui rend Ahou Has<^oùn maître
chasse Mohammed eeU-Cbeikh. Il est peu après
' ' l inlerné à Mcrrakeeh. Le gouverneur de celle
' lieker A/.ikki. le fait mettre à mort en 1507 avec
pililsBIs. afin d'assurer la couronne à Mouliiy
■'' (Ma„iioi.. lih. 11. cap 4o). D'après Tonacs
iil aurait eu plus de 90 ans en 1557 et serait par
Hil i4ii7. tandis que Ibn EL-QAOni. cite par
place sa naissance en ii86.
'»-.r.i. ,rlt.i:hfikh. — Vi/.iron i5il, roi du Sous
Koch en i5i/i. prend Fez au souverain merinide
.Maroc en lâ'ig. D'une de ses femmes il eut
"fa. Ahd el-Kader. Abdallah el-Ohalil> et LcUa
cap. 107). Dune autre, nommée Saliaha
"'fsÀM, pp. io5. 1.19). il eut Ahd el-Moiimen et
l.-lla Messaouda il eut Ahmed c/-,Waasoar (Wi<lim.
• d çnranls de D> Meneia, la fille de D. Gutierre de
''■ S» Crue, qu'il avaitcpûusée en i5ii, non plus
I.' lillc du roi merinide, qu'il épousa en ibiig. sous
l'eut autres enfants. Ahd or-Rahman et Olman.
"'•"hines. Un autre fils. Omar, dont la mère n'est
"lionne par Ei.-OeE«ÀM (p. 70). Moulay Mohammed
'.val u kl-Mahdi, en même temps que celui d'^ch-
' ""«'•s (cap. 106). il avait 80 ans à sa mort, en
par conséquent en 1471. Asobada (IV, 3i) lui
■".l.cequi le ferait naître en iliji-.eaUri, El.Oufbàsi
— Il 1
i488.
Meri
fille de
avait été battu et fait prisonnier par son frère Mohammed ech-Chetlih,
Lclla Mericm fut choisie comme intermédiaire entre les deux chérifs
et les amena à signer un accord. Elle fut soupçonnée d'avoir, en
i55i, « ajdé i mourir » son frère Abd er-rialiinan. o craignant que
le trop grand amour que son père [Mohammed ec/i-(Ji,'iA-/i] ii loitl
le pays luy porloient, fût cause de priver de la succession Mulcy
Abdala. son frère de père & de mère iS: son grand amy n (Tobbes,
cap. 85). Après l'avènomenl de son frère Moulay Abdallah, elle
l'amena par ruse à faire trancher la télé .a Ali heu Bon Hekcr Aïikki,
le gouverneur de Mcrrakeeh : plusieurs enfants de cette princesse
avaient clé compris dans le massacre que ce gouverneur avait ordonné
de faire, le 26 octobre 1057, de Moulay Ahmed el-Aar<^dj et de sa
postérité (V. note 3).
11. Moui.AT Abd Eii-RAnuAN. — V. notes 4 et 10. Il prit parti
l'expédition de Tlemcen ( i55 1), parvint à s'enfuir à Fez, où il mourut
peu de .jours après de ses blessures (/« Série, Espagne, 3 mars i55i).
13. MouEAt Add ei..Mouueii. — 11 était né en i53ij : Tobbes. qui
bit son nmi, dil qu'il avait 30 ans en i549 (cap. 77) « Il avoit
aprins des cbreslicns plusieurs vertus, et encor h parler et escrire en
espagnol » (cap 1 10). — Vice-roi de Mckncs en 1557. — R,-doutant
une traîtrise de son frère Moulay Abdallah el-Ohalib, qui l'avait
mandé à Mcrrakeeh. il s'enfuit à Alger, en décembre i558 (/" S/rit.
Forliigal, 10 janvier i55g), où il l'ut bien accueilli par Hassan
P.icha. qui lui donna une de ses filles en mariage et l'envoya comme
gouverneur à Tlemcen (Tobbes, cap. 1 10) U péril vers 1567. assas-
siné dans une mosquée par les émissaires de son neveu Moulay
Mohammed el-Mesloalili. alors vice-roi de Fez {Ibidem, cap. 1 1 1).
i3. MoutA. AsD ,.-M..is — 11 élait né en i54i. ayant, d'après
Tobbes (cap. 91), 13 ans en i553. A l'avènement de son frère
Moulay Abdallah el-Ohalib (ibij). il s'enluil avec son jeune frère
Moulay Ahmed el-Mansour à Tlemcen, d'où, au bout de quelque
temps, il se rendit .a .\lger. puis à Conslantinople. 11 assiste au siega
d'Orau. en i503 (IIfbbeb», lih. V, cap. 3). En janvier 1374. à
l'avènement du Mesloukh, il est i Alger, d'où il rejoint, en juillet,
la Dollc d'Euldj Ali, qui prend La Goulclle (33 juillet) et l'unis
(i3 septembre). Sa mère, Sahaba cr-Bahmania, informée la première
de ces victoires par un message de son fils, va en |iorler la nouvelle
au sultan, qui, en récompense, lui promet d'appuyer Abd el-Malek
dans ses revendieaUons sur le Maroc. Revenu de Conslantinople à
Alger, il part avec des troupes turques à la conquête de son
royaume. Il est vainqueur i Er-Roken. le 8 mars 1576, â Kbandok
er-Rihan, le 9 juillet, et entre i Merrakcch. le 16 du même mois
(Et-OuEBÀM. pp. io5-,i3: /" Sèrit. Angleterre, t. I. p. 178: El-
la fin de son règne. Est délivré par
se dans le camp de D. Sébastien, In
- 1. i. I. . .1 II K- -r el-Kebir(4 aoùl 1678). Se réfugie on
I' i _ ; I , _ Il Philippe II l'oppose à Moulay Ahmed
'/ 1/ I !, I, I , M.lijla on 1.595 et s'avance sur Fez par
I i.ij , il c;t l.iUu, 1.1 iii^niL année, à Koher er-Roumia. puis, en
159II, ù ïogual, ou il est fait prisonnier et mis à mort. V. Ei^Oobbàsi,
pp. 175-178; /« Série, France, t. Il, pp. 306-337.
30. Moei-AV Daoud. — Il commandait une des armées de son
oncle, Moulay Abd el.Malek, en 1678, et fut envoyé à Mazagau.|iuur
s'opposer à la marche éventuelle de Moulay Eeh-Cheikh, le fils du
Mesloukh (jr» iVri'e. France, t. I, pp. 533, 534 et note il p. 691 et
note 5). U se révolta en 1579 contre son onde. Moulay Ahmed et-
Mansour, et se fit proclamer souverain par les Berbères du Seksaoua.
Battu par les armées d El-Mansour,
II mourut en 1589 ou 1690 (E1.-O01
Angleterre t. I, p SSg et note 3),
31. Moui.Av IsiiAli.. — Sa mère était une liUe du fameux corsaire
lladji Morale. Il naquit en 1375 (/" Séri-, Angleterre, t. I, p. |54);
son père le laissa ii Alger, quand il partit pour la conquête du
Maroc. Retiré plus tard à Conslantinople. les sullans cherchèrent ii
l'opposer comme prétendant à Moulay Ahmed el-^iumour {ire Série,
Dépôts divers, Venise, 38 juin 1589 et 35 novembre i6o4 ; De Tuoe,
hv. 139, p. 168).
33. MODIAV MOH
arabes le désignent i
soit El.Momoùn, se
de i58i à i6o3,
Mei
MHBo ecli-Cheilih ,'t-Mamù<'i» — Les historiens
rement par son nom de Mohammed et l'appellent
l plu» souvent Eeh-Cheikh. — Vice-roi de Fez
de Fez de
akeeh. Livre Larache aux Espagnols en 1610. — Il est assas-
sine en i6i3.
a3. MoDEAT An. _ 11 naquit ver» i508 et mourut en i5g4, du
vivant de son père. Dans les documents, il est généralement appelé
Bel lla».,en, pour Ahou el-Hassen, nom de eorroboralion du nom
d'Ali. Lors du partage de |5S4 (Ei^Oepb;»i, p. 176), El-Mansour
lui attiibua Meknès ; cette répartition fut modifiée peu après :
Moulay Zidan reçut Meknès et Moulay Ali eut le Tadia. Ce prince,
qui se inonirail fort cruel vis-à-vis de ses esclaves chrétiens, périt
assassiné (mars 1394) par quelques-uns d'entre eox, qu'il avait con-
traints d'apostasicr et dont il voulait faire des eunuques (/« Série,
Angleterre, t. U, jo août iSgfi. t. III. iB octobre |U48; Espagne,
t. 111, 36 mars, 37 août et i3 septembre 1594).
34. Mo...» VsDAtiAu llo.. /.',„,'■ _ 11" avait pris le surnom
roval <\El-Oaalit hi Allah. Il règne à Mcrrakeeh de l6o3 è ilioS eu
butte aux altauucs coolinuellcs de .Moulav Zidan. Kêiiouêdé défini-
.\rnonll de Liste et Guadalajara disent que ce prince était petit-neveu
de Moulay /Vhmod el-.Mansour. Eirectivemcnt, il était petit-fils de
I.clla Mericm, lu sieur du Chérif (V. noie 10), et de Zidnn bon Ahmed
el-AareJj. V. :" S/rie. France, t. II. p, 43o et noie i ; Pays-Bas,
t. I, p. 367 et note 5 ; Guadaeajaba. f. 97; EE-OiEBisi, p. 3i6.
3o. M0U1.AV ecu-CuBiiu. — Il avait 1 1 ans environ, lors de l'expé-
dition de D. Séhastien au Maroc. On le chargea d'aller h Mazngan.
sous la conduite de D. Martin Correa da Silva, pour tenter un sou-
lèvement de la région II rcnlrn en Portugal, après le désastre
d'EI-Ksar el-Kel.ii f. M , '.;") u ,„n père avait trouvé la mort.
Il passa on Esp.iL;tii 1 .i I 1 ...u .r. ilis couronnes do Portugal cl
d'Espagne, elfut II i| 1 1 il i.l I. .'{ novembre i593. PtùH|ipe II.
son parrain, le fil 1 li. 1 .li. 1 1 ^ ml ii^n ol grand d'Espagne. C'est un
de ces princes maroraiin cnnverlis au cathoticisme qui furent dési-
gnés en Espagne sous les noms do Felipo Xarife, Felipe do Africa,
Infante de Marrueco», Principe du Marruccos. V. /m Série,
Franco, t. I, p. 534, note 1, I. 11, p. lori ; PaysBas, t. I, p. 611
et note 1.
3i. Moulât Abdallau. — Commando les armées de son pèro.
Était B lo meilloiir et le plus vaillant cavalier do la Barbarie » (RoJAS,
f. 7). Prend Mcrrakeeh. le 10 dcconibre i6ol3. en est chassé par
Zidan on février iDo-j {tee Série, Pays-Bas, t. 1, p. 4(17). y rentre,
le 10 décembru 1607 {Ibidem, p. 470), on est expulsé de nouveau le
35 janvier iCo8(/6i'Jcmet note 1). reprend Fez ù Zidân on août 1609
{Ibidem, p. /174 et note 3) : repousse une tentative de ce prince
sur Fez en octobre iljio (Ei.-OeKBÂsi, pp. 399-400). A la mort do
sou père (i(3i3). il se fait proclamer il Fez, mai» son autorité ne
B'étendil que passagèrement sur celle ville, en proie aux discordes
et .'1 l'anarchie {Ibidem, pp. 387-4o4).
33. MoetAT MoiiAsiuBD Zc(jhoada — Se révolte en 161g contre
son frère Abdallah et est. un instant, luallro de Fez (Ei-OiFaÀ«i.
p. 393). Occupe en i6a8 la kasba do Fez et est assassiné par son
cousin Ahmed el-Asegher {Ibidem, p. 4o4).
33. Moulay Abd el^Malsb. — Succède à son frère Moulay
Abdallah en 1G7Z, mais son autorité, peu acceptée dans Fez. ne
s'étend qu'il une partie du pays. Meurt en 1G37 (El-Oufbâsi, p. 4o4).
34. Moulât Abu bl-Males. — Commando Ks armées de son père
Abou Farès en i6o5 et 1O06, meurt de la peste en i6o(i (j™ 5,1,;,,
Pays-Bas, t. I, p. io5, note 3 : p. i46 note 3 et p, 40fi ; GcADAtAjABA,
ir. 93 vi-gS). C'est donc à lorl qu'EL-OuEBÀiil (p. 317) parle de oe
35. Moin
,:,.M.,.s, — Piinro dépravé (El-Ouh
rance. 1. III, pp 377-390) - Il épnu»e
r.l.„\.nn„ »nl,.,. .... C. M-L.
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cité
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Abdallah el-Ohatib et Lella
le autre, nommée Saliaba
lut Abd el-Mouiuen et
I. Lell.i Messaouda il eut Abraed el-Mansoar{thid^m,
..,> d enlanls de D> Mcncia. la fille de U. Giilierre rlé
■ de S» Cni«, qu'il avaitépouséo en lâii, non plus
I, 1.1 fille du roi merinide, qu'il épousa en iSig.sous
Ueui autres enranls. Abd or-Rnliman et Otman.
.inciibines. Un autre fils. Omar, dont la m.-re n'est
1 nlionné par Ei-Ooi-ai»! (p. 7.,). Moulay Moliammed
royiil d ^ît■^tahdi, en même temps que celui d'A'cA-
lonséquent en 1J71. A«n«.DA (IV. 3i) lui
1473; enfin, Ei..Oy™;»i
Me
fille de
le rréquenta, dit que
■rince Dl qui aimiiit les cbrcstïcnun. Après la
1 i EUKabira (juin ib4i) et l'entrée à
iimed ft/i-C/iriWi, il alla il Foj demander du
liile cl entra en relations avec Jean ll[. Il
ralilclt. d'où il sortit en i548 pour venir
; par Mohammed ecti-Cheikh. puis. « vo.Yant
V de Fez n'alloicnt pas aussi bien qu'il le dési-
reiii. Il . ,11 i,.|„„r„:, .,u Tafilell où estoit son père 11 (Toanrs. cap. 67).
Il fin 1.1;. ain-i qui. »„„ frère En-Nasser, en i554. par ordre de son
onili- M,.liii,iuii,.,| cch-Ckàkl, (M.iiaoi.,11. 4o). La date de i5b3
•loniiiV ii.ir EiOiiraÀKi (p. /,J) este
0. Mo,..,., „.N,„„.Lv.
7. Muiii ,,, Moii.,i«ED tl-HaiTân. — 1, 11 eut la direction des opéra-
lioiis militaires et toutes les conquêtes faites par son père s'accom-
|ilir™t p,r se. soins (Ei,-0cpi.i»i. p. G9). » Est qualifiii. dès i5(i5. roi
1111 5ou, par les Portugais (;r« Hfrit. Portugal, 7 octobre i545). En
iW.8 (aprts la captivité d'Ahmed el-Omllmsi et sous le règne d'EI-
va..cri,i 516.1 B47). on le trouve, ainsi que son frère Abd el-Kader.
■la». . G larl, .„ il „zzic lo pays avec le concours de. Khclolh ;
•". ..ig .lest dans le Sous (yw™. 3o mai , bip); il en repart en
.aSo pour conduire une e.pédition dans le royaume de Tlemeen avec
éâl r â " "^°''" " '^'"'''""'' "' °""'" » fc. «" retour, en
•cptcm^ire ,55„ (,„ giri,. Espagne, 3o octobre ,5ôo).
.,..;■ r'î' A"" «'.-Kaoh». — 11 va soumettre le Tadla en iSJS et
•Ksiigo la kasba do Fiehlala qui tenait pour le. Merinide. 11 com-
maniU, un corps de cavalerie il la bataille de l'oued Derna en ,545
C. hlr„. Portugal, 7 octobre i545). En ,55 1 , lors du retour offensif
t tué dans un combat (|i
de. r
piiro (ïi
qui pli
ricinccn, il 0
55 1).
V \»i..i,i.»„ ,|.(;i,„(,t _ Viee-roi do Fez du vivant do son
■s. cap. 86). 11 avait 4„ ,„, „„ ,55 (,j,,^ cap m") c^-
1 na...anre ™ , 5 1 , ; e„iie ,|„,, .'.lecorae sensiblement avec
«sont l'ordre
Moi,„imiodW..,„„;,vi;,;,;'»i'i;;:r7S.»"'"'T
-Itr. I» p„mL chéri s ■ En 5 "3 ' îil 1 "'! "^Tl ''" '"""'
Hoii liiH MoUnmniDil fL\t„u..i.i
l-U'ri.é (y Ht;' ■"'■ "" """''' *'""=■' "'-■'"-'.'■ et de sa
pou de jour, après de ses bless'url (,r. s/r" "£ ."g^e i"!!:™-'
■ =. Moec», A»D m-Mocuii,. _ H élail né en ,5, , ■ TZ. ■
fut son ami, dit qu il avait .0 ans eu .ii^'clP-l) ^T'Zl
aprin, des chre.liens plusieurs vertus, et encor à narUr et e.cr'
espagnol. (c„p ,,„)._ Viee-roi de Mekoès en ,55, _ R^douUI
une trailr.se de son frère Moula, Abdallah el-GUih. „,ii lava»
mande a Morrakeeh, il s'enfuit à Alger, en décembre ,558 (,r, .Zt
Portugal, ,„ janvier ,559), ou il fu, bien accueilli par Hiln
Pacha. q„. lui donna une de se. filles en mariage et l'envL-a comme
gouverneur i, Tlemeen (Toii„:s. cap. , ,„) H p'érit vers ,567 als
Sine dans une mosquée par les éinissaircs de son no^»., \f i
Mohammed c(.,./„,e„Hi. alors viee-roi de Fez (ftZ " p , 7 "'
.3. M„„r., A» ri-Vl.ir. _ Il éUil „é en i54i. ayant, d' près
ToaaEs (cap. 91), ij ans on |553. A l'avènement d T
Moiilay Abdallah el-Ghalib (tii-A i\ senluil -iver <„„ "i.!"" r""
Moulay Ahmed ci...W„\ Tllcen. d'où, au b^t T,:!::
laW-nemenl du Mesloukh, il est ii Alger, d'où il rcioint, en'iiiilla
a flotte d'Euldj Ali, qui prend La Goulette (i3 juillet) et Tunis
(.3 septembre). Sa mère, Sahaba er-Hahmania, informée la première
de ce, victoires par un message de son fil,, va en porter la nouvelle
au sultan, qui. en recompense, lui promet d'appuyer Abd el-Malek
dan. SOS revendication, sur le Maroc. Revenu de Con.lantinople i,
Alger, ,1 part avec des troupes turque, à la conquête do son
royaume. 1 est vainqueur 1. Er-R„ken. le 8 mars ,576. à Khandok
er-Hihan. le 9 juillet, et entre à Merrakech. lo 16 du même mois
(El-Ou™;,i. pp. ,o5-,i3: l" SérU. Angleterre, t. 1. p. ,78: El-
lv«Di»i, t. 1. p. 378). Moiilay Abd el-Malek avoit reçu le Mirnom
royal do m-Mcal„ss.m U Allah ol celui de El-Glta,i D ..i-t./ Allah
,4. Moi.,r A„„.„ ,i-.,/<„i,„„. _ Sa mère. Lella Mcs.aouda.
femme d un grand mérite, était originaire des Ouzguilj. et sans
doute proche parente du vizir Abd el-Aziz ben Said e/ji/fjouori'.
el-Oinguili. appelé familièrement caid Azzouz et dont la fortune fut
grande sous lo règne. Lo Cliérif eut comme concubine une mulâtresse
appelée tantôt El-Kheizourân (la liane), tantôt El-Djauher (la perle),
dont naquirent Moulay Mohammed erli-Chcikh, Moulay Ali Abou el-
Hassen et Moulay Abdallah Ahm Farèt ; et comme épou.e légitime
Aicha bent Abou Beker. appelée Lella Chebania du nom do la tribu
des Chobiina. ii laquelle elle apparUnait. et qui fut mère de Moulay
Zidiin. Outre le surnom royal de El-Mansoar 6i Allah. Moulay Ahmed
fut appelé Ed-Dehebi (le Doré), au retour de ses armée, du Soudan, à
couse de. grande, quantités de poudre d or qui furent rapportées de
celte e.pédition (EL-Ouraoï. pp. jyS. Sog et 3.3 ; E^S.d,. p. 3io ■
ROJAS. f. .9. et GoJDAL.lAn.. 1'. 9.).
|5. MouiAT OrviÀ». _ Nommé vice-roi du Sous par son frère
Moulay Abdallah el-GMib. lors de ravonomont de celui-ci (Toaiics.
cap. 109). Mi, il mort par ce prince, en |558 (El-Oophà«.. p. 91 cj
l^' Série, Portugal, 35 janvier |559),
iC. MooiAY Al.. Fils de Lella Mcriem (V. note 10), Est presque
toujours appelé Abou llassoùn, nom de corroboralion du nom
d'Ali,
17. MouiAT MouAUMED. — Vizir do SOU ouclc Moulay Abdallah
el-Ghalib. « Ce personnage ,urpa,,a les autre, ministres par son
habileté, sa bienveillance dan, la gestion de, alTairea et son humeur
enjouée» (El-Oup»;».. p, 97). Était vice-roi de Fez on .50.. ainsi
que l'élahlit une lettre do lui adressée ii Charles IX et datée du
.8-37 mars i56i (i" Sérk. France, t. III. pp. ,46-748. — Le titre
du Doc. 3 doit êlre modifié ; le, notes 1. p. 7S6 et l^. p. 718. .ont ii
annuler). Co prineo mourut le 33 décembre 1667 (Ei-OornAsi
p. 99). - MAnvioL (H. 4o) et Toanc. (cap. .09) disent que Moulay
Mohammed fut vic^roi do Mcknè. ; mai, le document cilé plus haut
est un témoignage formel. C'est Abd cl-.Moiimen qui fut vice-roi
de Meknès (V. ci-dessus note .a).
18. Mon». Mo.iAuiisn c(-.V,j(<.ini, _ Était fiU ,r„„. 1
uiaii ujs 11 une esclave
noire, bon surnom royal était S/-,I/eiiluonoW ala Allah.
19. M011..AT «»-Nas,««. —Gouverneur du Tadla. du vivant de ,Dn
père. Mis en prison à lavènemcnl de son frère Moulay Mohammed
111. 36 .
Mesloukh (," 4'me. France, t. I, pp. 533. 534 et note . ; p. 69. cl
note 5). 11 se révolta en .379 contrn son oncle, Mmilay Ahmed .1-
iWoasour. et se fit proclamer souverain par les Berbères du Seksaoua.
Battu par les années dEl-Mansoiir, il ,c réfugia chez lea Oudaia.
Il mourut en 1689 ou iSgo (Et-OurnÀsi, pp. .5o-.5i ; .r. Série.
,\nglelerre t. I, p 359 et note a).
31. Moui.Av IsuAli. — Sa mère était une fille du fameui corsaire
Iladji Morato. Il naquitcn .675 (/r, Sfrif. Angleterre, t. I, p. ,54) ;
.on père le lai.ssa il Alger, quand il partit pour la conquête dii
.Maroc. Retiré plus tard à Constantinopic, les sultans cherchèrent ii
l'opposer comme prétendant ii Moulay Ahmed c(-,l/unjour (;r« Série,
DépôU divers. Venise, 38 juin 1089 et 35 novembre i6o4 ; Dp Taoo
liv, 139, p. ,68).
33. Mon Aï Mon.uupn ceh-Cheikh A-\la,,u.!„, — Les historiens
arabe, le désignent rarement par son nom de Mohammed et l'appellent
soit El-Mamoùn. soit plus souvent Ech-Cheikh. — Vice-roi de Fez
do idSi i, i6o3. roi de Fez de ,6o3 à ,6,3 ; ne règne pas k
Merrakech Livre Laracho aui Espagnol, en 1610. — Il est assas-
siné en i6i3,
33. Moulai An. — Il n.iquit ver, ,508 et mourut en 1694. du
vivant de .on père. Dans le. documents, il est généralement appelé
Bel Ha.sen, pour Abou el-Has.en. nom de corroboralion du nom
d'Ali. Lors du partage de ,584 (EL-Ocr»i»i. p. ,76), El-Mansour
lui attribua Mekuè. ; cette répartition fut modifiée peu après :
Moulay Zidan reçut Meknè. et Moulay Ali eut lo Tudla. Ce prince,
qui se montrait fort cruel vis-ii-vis de ses esclaves chrétiens, péril
assassiné (mars 1394) par quelques-uns d'entre eux. qu'il avait con-
trainU d'apo.la.ier et dont il voulait faire des eunuque, (,rt Hérie
»— '-terre, l. II. 3o août 1694. t. III. 16 octobre .048; Espagne.'
7 août et i3 septeuibre .594).
3». .uoiii.T .looALlAii Mm, rwà — 11' avait pris le surnom
royal d'El-Omlik bi Allah. 11 régne ii Merrakech de i6o3 ii .608 eu
butte aiii attaques continuelles de Moulay Zidàn. Dépossédé défini-
Uvcmenl on 1608. il se réfugie auprès de Moulay cch-Cheikh. Il csl
assassiné en 1O09 par Moulay Abdallah, le fils do ce dernier (El-
OurniM. pp. 309-319 : t" Série, France, t. II. p. 4,5)
35 \1o.„_atZ.o,;n _ En rivalité avec ses frères Moulay eeh-
lez. lin .608, il finit par triompher do ses rivnuic il Merrakech,
dont il demeure, après la répression do l'insurreclion d'Abou Mahalli
(iC.i-i6i3), le souverain incontesté jusqu'à sa mort,
36. Moulât ps-Nassim. _ Se trouvait à Merrakech ,i la mort de
son père. \ oyanl son frère, Abou Faros, proclamé roi dans celle ville,
il s'enfuit dans le Dercn, réunit des parlisan, et chercha il se faire
proclamer roi du Sous : mai, l'opposition des habilanl, l'obligea à
,e retirer de nouveau dans la montagne ; il mourut de la peste en
mars i6o5 (jre Séne, Angleterre, l. Il, ftelalion de Ha. C, .O09).
37. MouiAï Adoallah ez-Zobda. — Lors des dernières tentatives
.le son frère Moulay 2id.in. pour se faire reconnaître il Fez (,ep-
Icmbre-octobre .610), il commandait l'armée de ce prince el f'il
défait a Ras el-Ma par ,on neveu Moulay Abdallah ben ech-Cheikh
(El.-O0P«ÀM. pp. 399-400 ; GUADAIAIABA. f. . I 6 V" ; RoiAS, IT, 5o-5i
v). En .6.3. Zidân l'envoya dans le Draa. pour s'opposer i. la .nar-
iho du prétendant Abou Mahalli ; l'armée chérifienne fut battue et
perdit 3 000 hommes (Ei.-Oupa»«i. p. 387).
38. Lella SapsIa. — Elle joui„ait d'une grande influence dans
l'entourage de son frère Moulay Zidàn. Sous lo règne de Moulay
ol-Oualid, elle s'entendit avec les gardes du palais pour le faire
assassiner, afin de favoriser l'avcuement de Moulay Mohammed ech-
Cheikh cl-Asegher. le dernier des enfants de Moulay Zidàn
(," Sére, France, l. II. p. 333 : Dei Puparo. p. 390).
39. Moulai Mouauupd. — Pendant les luttes intestines entre les
lils d'El-Man,our, il est élu roi de Merrakech par les notables retirés
dans le Guilliz. pour être opposé à Moulay Zidàn. Il csl maître de
Merrakech du 3 février au 34 mai 1608. — L'iilentification de co
prince a donne lieu i plusieurs erreurs ; le prétendant du Guilliz a
reçu difl'éronls noms et sa filiation a élo inciactcmont donnée El-
Oufràni l'appelle de son vrai nom Mohammed, mai, il en fail un
fils d'Abdel-Mouiiien (V, note 13). Ce mémo historien cite plus loin
un commentaire du Zalirrl eeh-Chemarikh. où ce prétendant est dit
appartenir ù la descendance d'El-Aaredj, ce qui est eïact. mais est
appelé Abou Has,oûn [Ali], ce qui était le nom de son père.
1 passa en Espagne, lors do l'union des couronnes de Portu™l oi
d Espagne, e, fii. baptisé à 1 Escurial. le 3 novembre 1 SgS. Phn^ I
âeces"""'"' '"""^'"".•''"'■•''•S.ntiago.tgranddEspagno. C'est un
.„.;. . ^l'."'" '"»■■''"'"' convertis au catholicisme qui furent dé.i-
gnes en Lspagne ,ou, les nom, do Felipe Xarife. Felipe de Africa.
Infante .le Marruecos. Principe ,1e Marr..e.m V ,r. S/rie
ft^ôîê'.'' '■ ''■ "*■ """' '• '■ "' ''■ '°'' ■ ''°y-D«.. l. I. p. 43
it. Moiir.AT A0D41.LA». — ComniAndc lei Armées de son ni^r.^
Lia., . le meilleur et le plu. vaillant cavalier ,1e 1. Ilarbarie „ (r'o^I.'
,.?' P'"!"! .Merrakech. le ,0 décembre ,606. en est chassé p»;
Zidan en février i0o7(,r.6'ér,',. Pays-Bas, t. 1. p. S,,,), y „„,'„,
le .0 décembre .607 (;6.dem. p. 470), en e,t expulsé ,lo nouveau le
35 janvier i0o8(rt.,i,mel note 1). reprend Fez à Zi.làn en août iOo„
[Ib.dem, p. 474 et note 3) : repousse une tenlalive de ce princo
,ur Fez en oclobre iGio (El-Ouppà... pp. 399.400). A la mort de
sou pore (.0.3). il se fait proclamer à Fez, mai. ,on aulorilé ne
«étendit que passagèrement sur celle ville, on proie aux discorde»
et à 1 anarchie (Ibidem, pp. 887-404).
33. Moula, Mo,.a.,„,d Zej/io^da - Se révolte en ,6,g contre
son Irere Abdallah et est. un instant, maître de Fez (Ei-Ovfb»».
p. 393). Occupe en .638 la kasba ,1e Fez et est assassiné par .on
cousin Ahmed el-Asegher (Ibidem, p. 4oli).
Abdal ah en 1633. mais son auto.ité. peu acceptée dans Fez. ne
s cknd qu a une parUe du pays. Meurt en .637 (EL-Oupa;,., p. 4„4)
34. MouiAY Aan el-Malcx. — Commande L, armées .le son père
Abou Farès en .0o5 et ,606. meurt de la peste en .606 (,re Série
Pays-Ha,. t. I. p. ,o5. noto3;p. i46nolo3 etp. 40li
fl'. 93 v^-93). C'est donc à tort qu'Ei-Ouppi». (p. 3.7) parle d
35. Moiim \„
4o5 et /ce Série.
de la tribu des Chebàna
««. — Prince .lépravé (EL-Oupaisi
t. IIL pp. 377-390). - Il épouse une
'"" ' ■■ 'ères Mouhay el-
lutte 1
teh-Chetkh el-Axeijhei
103, (
;, Morisqii,
chrétienne
Oualid et Mohammed 1
Loui, XIII fut signé le
pp. 406-417).
30. M..,, A, RL-n,i»Lm. _ Élailfil, d'un
bannie d'Espagne. A la mort de son pè
procla,,ier par les Morisco. de Salé, avec l'appui lï'Èi-Ayaëb,'." iTcrt
train, livre 11 son frère, Moulay Abd el-Malek, et ro.to en prison
i"A*'"';!!° '""'"■ *' "' '*'"'"'"' """"S '"■• '» """'■ il W'it la tasba
d Ouahdia et projette do faire de co lieu une résidence royale. — U
conclut un traité avec Louis XIII, lo 18 juillet ,635. Il péril en
,636, assassiné par des renégats, il l'instigation de sa tante Lella
SafeialV. noie 38; Del PcEnio, pp. 304-394; El-Oup»;,, „„ Joli
407 ; /" Série, France, t. III, pp. 493-494),
37. Moulai Auiiio eUAlegher. — Fait assassiner son co.isiu
Mohammed Zeglwada en 1638 (V. note 33) el s'empare du pouvoir
Emprisonné au Dar el-Makhzon ,lo Fez ol-Djedid de ii;3S h ,nK. ii
s'évade, déguisé en femme. Los Hyaina, les f'.IiiT.i , , t mii, , i,i|',iis
arabos,qiii, par leurs brigandages, exerçaient à F ..:•.[
l'accieillonl, le proclament comme chef et il 01,., I - ,| ,„ „,
laville. Ilfoitsa.ouniissioniisonrivieMoiilav M,.l 1.,/ 1 1, j 1,
el-Asegher en i038. Eallué.l.in f.ini ,. m' ,.„ ,(;/,,,. „ ,,„„';,v„ii.
réussi a .nonter sur le trôn.. 1 \ ,
note 3 ; Ei^OupnÂni, p. 4u'i I k ,, ,
38. «oui.r MoD,iMi.En..l
h la iiuissance croissante des chefs de la
cl-Abid. au gué de Uou Akha, le 30ocl..bro iU38 (:'• Série. Angleterre,
I. IlLjonvier 1639, you™o( i/e A. Ulake), il se résigne à composer avec
eux et maintient avec peine son autorité sur la région do Merrakech
(Ei.-Ocpi,»„,p, 4o8et p. 433).
39. MoitiAi Abued. — Prétendant , au trilne .le Fez en .648, il no
put jamais y exercer son autorité à cause des émeutes continuelles qui
troublaient la ville. Lo roi d'Espagne Philippe IV fut sollicité d'in-
tervenir en sa faveur (i" Série, Angleterre. I. III, iSoctobro i048)
40. Moui» .»uuii, el.Abba,. _ La tribu dos Chebàna, dan.
laquelle, depuis plusieurs générations, les chérifii saadiuna avaient
coutume de prendre leurs fomuic, devenue toute pui..ante à
Merrakech, se révolte, a..as.ine El-Abba, et élève au pouvoir son
caid Abd ol-Kerim, connu sous lo nom de Keroiira cl-lladj, en 1O59
(Ei.-Ocpi.À»i, pp, «38.439 ; /'. Séne. France, l. III, p. 379, note 3)
ts-Bas, t. IV, p. 5,/,,
'■ — Ne peut .'opposer
ma de Dila. Battu sur l'oued
LETTRE DE FRANCISCO GASPARD CORSO A PHILIPPE II aO^T
XCIX
LETTRE DE FRANCISCO GASPARO CORSO A PHILIPPE II
// est resté longtemps sans écrire au Roi. n'ayant ni instructions de lui, ni
nouvelles à lui communiquer . — Hassan-Aga, renégat vénitien, a été
nommé pacha d'Alger. — C'est un ami de Francisco Gasparo Corso
et de son frère Andréa: Francisco l'a connu au temps où il se rendit
à Alger, par ordre de Philippe II, auprès d'Euldj Ali, dont ce
renéf/at était alors intendant. — Hassan-Aga parle castillan et mani-
feste quelque désir de retourner dans sa patrie. — // serait, pour cette
double raison, très aisé à Francisco Gasparo Corso de renouer avec
lui les négociations jadis entamées avec Euldj AU son maître. — Fran-
cisco Gasparo fait cette proposition en tout désintéressement, mais il
demande qu'elle soit gardée secrète pour qu'il n'en advienne pas ce qui
est advenu des pourparlers engagés avec Euldj Ali. — Andréa Gasparo
Corso est parti pour Merrakech au mois d'août dernier pour voir son ami
Moulay Abd elMalek et lui porter un présent. — Francisco Gasparo
et lui sont d'accord pour engager le Chérif à faire revenir d'Alger sa
femme et son fils, à chasser les Turcs de son royaume et à s'allier avec
le roi d'Espagne pour conquérir la régence d'Alger, conformément à la
promesse qu'il a faite avant de monter sur le trône. — Si cette opération
réussissait, A bd el-Malek resterait maître de l'intérieur et Philippe II occu-
perait les ports et places maritimes, sauf à être indemnisé par le ChériJ
des frais de cette occupation. — Andréa Gasparo Corso a écrit à Fran-
cisco qu'il était arrivé à Larache. Quand il aura envoyé d'autres lettres,
Francisco en rendra compte au Roi. — Le kiahia de Hassan-Aga est un
renégat corse qui exerce une grande influence sur son maître et entretient
avec les frères Gasparo d'excellentes relations : ce serait un très bon
intermédiaire dans les pourparlers dont il s'agit.
Valence. 22 octobre 1577.
Au dos : A la S. C. Pi. Mag' del Jîey nueslro Sefior.
S. C. R. Mag-,
Muchos dias a que no lie scrito a \ " Mag', ansi por no averseine
De CvsTRits. VII. — 17
258 2 2 Or.TolUiE i")77
oflrecido novidad ne causa de moniento, como aua por no avermc
mandado emplear en su real servicio. Y lo que agora semé offrice
dar avisso, ya V" Mag' abra enlendido como estos dias pasados
Asan-Aga, veniciano renegado de Ochali', a venido por baxal del
reyno de Argel", el quai es muv grande amigo mio y de Andréa niy
hermano ; y esta amistad la tuvo con el muy estrcclia quando \ o
fue a Argel. por mandado y servicio de V" Mag', al tiempo que
Ochali liera baxal de aquella tierra, y anlonces este Asan-Aga liera
alemino suyo'. Ymuchas vezes, tratando con el y con Maniy Caya *,
el corço, sobre a certos nigocios, yo les dezia que hellos hazian muy
grande eror en bénir en aquella negra sella de Mahoma. con
muclias otras cosas que yo les dezia por venir al effello del disino
que levava ; y el Asan-Aga siempre me respondia que el no creya
nada en la sella de Malioma. antes dezia ser mas cristiano que
no moro, y que tenya muy buena sperança de bolver presto a su
tierra. El es hombre muy leydo y sabe muy bien escrivir y conlar
en nueslra lingua, que es la mas principal cosa que pueda loncr,
ansi para reconocerse del eror grande en que esta, como aun para
poderle trafar con carias y avisos secretos ; y, se a \" Mag* le parc-
ciere vfiiere servido que yo procure de Iratar con el diclio Asan-Aga
lo que se tratava con Ochali su amo, me mandara dar licencia
para que yo lo pueda hazer por la mejor via y muedo que a my
me parecera ; lo quai procurarc con toda la diligença y secrolo
posible, y sin remolo de ningun enicresse proprio, por que cerlo
no deseo otra cossa en este murido que servir a Dios y a V" Mag'.
Y. aviendose de Iratar este negocio, a de ser condicion que ninguna
persona del mundo la a de saber, eceplo que V" Mag' y yo, j)or que
no queria que este negocio sucediese como el pasado con Ochaly.
Andréa Gasparo, my hermano, como V" Mag' 3}na enlendido.
si fue el mes de Agoslo pasado a Marruecos a visilar y llevar pré-
sente al amigo Muley Meluco : y a su yda qucdamos de concerto
I. Ochali: Eiildj Ali. V. supra, p. i5/i, placemonl df Ramdan-Pacha. Il mourut en
noie 5. liigo. V. France, l. II, p. ii3, noie a.
a. Ilassan-Aga. appelé aussi Ilassnn Ve- 3. Mt-minn su_yo, son aniin, son inlen-
ncziano, rcnégal vénitien, esclave d'Euldj danl.
Ali, qui l'avait alTranclii, venait d'dtrc 4- Caya, pour kialiia, mol turc signi-
iiommé paclia d'Alger (juin i577)en rem- liant majordome, lieutenant, préposé, etc.
LETTKE DE Fll.WCISCO GASl'AKO COhSO A IMllLII'PE 11 ■A:)Q
que, en eser lle^rudo a Marruecos, proc.urase con todo efTeto (jiie el
Muley Meluco enbiase Uevara su luuger y lùjo' que licnc en Argcl ;
y que, despues de aver hecho esto, que procurase de hazerle sacar
los Turcos que tiene en su reyno, y que haga lo que siempre nos
avya olTrecido, que dezia, se Dios le hazia meiced de posarlo en
su estado y reynos de Fes y de Maruecos, que queria procurar de
confiderarse con V" Mag' y de conpania hazer canpo y liarmada
por mar y por tierra para yr sobre Argel y sacar los Turcos de
aquel reyno. y, en aver los sacados, el Muley Meluco quedar senor
entre tierra. y V" Mag' quedar senor de todos los puertos y fuerças
a la marina, con condicion que el dicho Meluco pagaria todos los
guastos que por guarda y sostiento de dichas iortaleças V" Mag'
harya. Y este négocie al Meluco le convernya muy inuclio si quiere
bevir seguro y en paz en sus reynos.
Del dicho Andréa no tiengo cartas ningunas, eceptto que una
que me scrivio del puerlo de Laraclia, havissandome de su buena
allegada en aquella tierra. Creo que nmy presto terne carias suyas
por las quales mç havisara todo el parlicolar de alla ; y, luego que
las recebire, dare liaviso a V. Mag' muy conplidamente de todo lo
que me havisare.
El caya de Asan-Aga es un renegado corso que es su aima, y
lo que manda todas sus cosas. y es grande amigo nueslro, el quai
creo sara muy buen entercesor en el nigocio, se se abra de Iretar
cossa ninguna.
Y, por no ser mas moleste, ceso besando los pies de V'^' Mag',
rogando Dios iVuestro Senor la S. C. y l\. persona y casa de
V" Mag' exalce y guarde per muchos y felicissimos anos, con
aquella felicidad y aumento de Estados y reynos que por este su
fielissimo criado es deseado.
De Valencia, a xxn de Ottubre mdlxxvh.
S. C. R. Mag'
V" Mag' dinandose, su affecionadisimo y lealisimo criado,
Signé: Francisco Gasparo C'orsso.
Brilish Muséum. — Addilional Mss. 28359. f. 3^S. — Original.
i. Sur ce fils de Moulay .Vbd el-Malek, V. supra, p. lâ^, note s.
aÔO 29 OCTOBRE l5~'
LETTRE DE FRANCISCO GASPARD CORSO
A MATEO VAZQUEZ
Il a écrit quelques jours auparavant à Vazquez et lui a transmis des lettres
de son frère, Andréa Gasparo Corso, auquel il se charçje de faire par-
venir la réponse. — // prie Vazquez de remettre en mains propres à
Philippe II une lettre jointe à la présente et contenant un avis important.
Valence, 22 octobre 1577.
Au dos : Al muy illustrissime senor cl senor Maleo Vasques,
secretario secrelo de Su Mag" etc. , my senor.
Alia manu: Valencia, a M. V., là-y. — Francisco Gasparo
Corsso, XXII de Octubre.
Muy illustrissimo Senor,
Estos dias pasados con olra mia scrivy mas largo a V. md. y
juntaniente con clla le enbie un plego de carias que yo havya rcce-
bido de Andréa Gasparo, my liennano : las qualcs liivan dirigidas
al doter Rebeca para que el les dicsc en manos probrias de V. md.
Holgaiia muy mucho saber que V. md. las aya recebidas y, se con-
viene responder, V. md. podra mandarme enbyar aca las carias
que yo las enbiare al diclio Andréa a Maruecos a muy buen recado.
Al présente se me offrece dar un cicrlo baviso con la (|nc con
esta va a Su Mag'", cl quai es por ncgocio de calidad. Snpiico \.
md. que me la baga mandarsela dar en manos probrias. \. se de
por aca se oflreiu^ causa on que yo pueda servir a V. md.. iiu' lu
I. V. Doc. priicédciit.
LETTRE DE FRANCISCO GASPARO CORSO A MATEO VAZQUEZ 26 1
mande havisar, que siempre me hallara pronlissimo ; y, por no ser
mas molesto, cesso, besando las manos de V. md., rogando Dios
Nuestro Senor la muy illustrissima persona y casa de V. md. exalce
y guarde por muclios y felicissimos anos con aquella felicidad y
aumento de stado y de vida que por este su servidor es deseado.
En Valencia, xxii oltubre i^']~.
Muy illustrissimo senor,
Vuestro muy affîcionadisimo y cierlo servidor,
Signé : Francisco Gasparo Corsso.
British Muséum. — Addilional Mss. 28359, f. 350. — Original.
202
a NOVEMlîliE I ,T
CI
LETTRE DE CHRISTOPHER HODDESDON ' A WALSINGHAM -
(Extrait)
Négociations de D. Sébastien en Allemagne pour une levée de loooo soldat.'!.
— Le duc de Holstein consentait à les hii fournir à la condition qu'ils
garderaient leur religion, qu'ils recevraient d'avance six mois de solde
et que trois villes allemandes se porteraient caution pour tous les enga-
qements du roi de Portugal. — Celui-ci n'ayant pas repondu, on ciroit
que, malgré les grands approvisionnements en munitions et en vivres
qu'il a reçus de Hambourg, il abandonne ses desseins sur l'Afrique.
Hambourg, 5 novembre 1577.
Au clos: To the nglite honorable M' Francis Wallsingham, lier
Ma"" Principall Secrealorye, and one olTher Ma"" moste lionorable
I. Sir Christopher Hoddesdon (i53^-
161 1) prit part en i553 au premier voyage
en Russie de Richard Chancellor, par qui
furent cnlamces les relations commer-
ciales entre l'Angleterre et ce pays. Il y
rolourna avec Chancellor m i555, resta
plusieurs années à Nijni Novgorod, puis h
Moscou, comme chef du comptoir anglais
établi en cette ville, revint i Londres
en iSGa, fui envoyé en 1667 cl en iDBg à
Narva par la compagnie des marchands
anglais trafiquant avec la Russie. Vers 157^,
Elisabeth commença à l'employer comme
agent Gnancicr en Allemagne. Il fut avant
1 600 Maître de la Compagnie des .Merchanls
AdrrnliiriTs. Il availépousé une lillequeln
pK'inii' n Tr niini' iji- \\ ;iNinL'li.'<iii ^iv:iil iiii-
d'un précédent mariage avec Alexandrr
Carleill. C'est ce qui explique ses étroites
relations avec le secrétaire d'Etat.
a. Sir Francis Walsingham (i53o.'-
l5(jo), ambassadeur d'Angleterre en France
(i.')70-avril 1578), secrétaire d'Etat (aodéc.
1.173), envoyé une seconde fois en France
I)our une courte mission (i 58 1) cl Ji la cour
de Jacques YI d'Ecosse (i583). l'roteslani
zélé, il consacra la plus grande part de son
activité h déjouer les cnmplols contre Elisa-
beth, grâce au remarquable système d'es-
pionnage et d'informations secrrles qu'il
avait organisé. H découvrit notamment In
conjuration de Rahinglon, dont il lira ar-
gument pour amiMiir l'JisabrlIi à décrélor
l'exécutiuri .1. \l:iri.' Sliiarl.
LETTRE DE CIIIUSTOPIIEU IIODHESnoX A WAI.SINGH AM 2().'i
Prevye Coiinsell, dcliver lliis. — Alininanii : i\ovember5. — Frotn
M'' Hoddesdon, dated al Ilanihorou^-li.
Laws Deo. In Hamborow, tlic 5"' oiT November 1577.
Ryght Honorable,
My laste I sente by Walltcr Cade, bearinge date ofTlhe ig"' of ibc
laste montbe.
AboAvghte the begynninge oITthis soommer passede, the Kynge
off Portingale wrole unlo ihe conlracktors off peper to deale Avith
some prince in Jermanye, to assiste him for bis monye witb loooo
soldiors', and topasse tbem ITrome bence in lo Portingale by sea ;
who dealte in bis behallfe witb tbe Duke oIT Ilolste^ ; wbicb Duke
was contented to pleasure bini in bis demaunde, so ffarre lloortlie as
sucbe compociciouns mygbt be agreed unto and accompleshed, as
ibe sayd Dukeby artyclesseltdowne requered. Amongesletbewhich
artycles tber was one tbat the sayde soldyors sbolde remayne by
ibeyr owne religioun, and tbat precbers sbold be sent with ibeme
ffrome bence publyklye to insirucle tliem. One otlier artycle was
tbat f) montbes waygis sbolde be payde before tliey departed ITrome
bence, and ibat, ITor tlies and ffuU performaunce off ail otber cove-
nantes, 3 suffyciente townes in Jermanye to be bownde ffor the
same. Tbe which artycles beinge sente to tbe Kinge off Portingale,
be never made answere to anye one off tbem'. Wherefore hit is
1. Sur les troupes, les approvisionne. l'envoyé (le D. Sébastien, Nuno Alvarez
incnts et les munitions réunis par D. Se- Pereira, aboutirent facilement à la forma-
baslien dans les Flandres et en Allemagne tion d'un contingent de mercenaires alle-
pour son expédition marocaine, V. i''' Série, mands évalué selon les auteurs de 3 ooo à
France, t. I, pp. 377-880; Pays-Bas t. I, 5 000 hommes. Ce contingent débarqua à
|ip. i-a. Lisbonne In lA mai 1678. V. ;'''■ Série,
2. .\dolphe, premier duc de Holstein- France, t. I, p. /i(35 et note 2, p. ^Gli et
Gottorp en i5^|/|, mort en i586. 11 offrit note i. Il était commandé par Martin de
de prendre part à l'expédition marocaine Bourgogne, seigneur de Tamberg. V. f''''
avec 12000 hommes. V. France, t. I, p. Série, Pays-Bas, t. I, p. 3, note 4- Ce der-
37(j, note 23. nier périt à la bataille d'El-Ksar el-Kebir (/(
3. Malgré ce que dit ici Christopher août 1578) avec presque toute sa troupe.
Hoddesdon, les négociations menées par V. France, t. I, p. 503.
264 5 NOVEMBRE ïÔ~~
heare thoughte (nottwithstandinge the greate provizioun whiche
he hatlie had ITrome hence ofl'gooun po\veder, monissyone, meale,
bacoun and other thinges) that ffor vvante ofTmenn he vvill gvve over
his pretended viage ffor Affrycke.
Thus I reste with my piayer unto the Allmyghlye God ffor the
bk^ssede preservacioun off her moste excelente Ma'", and ffor the
prossperous estate off your Honor.
Your Honors obedyente,
Signé: Christophor Hoddesdoun.
Public Record Office. — Stade Papers, Foreiqn, Hanse Towns, vol. 1,
n" 15. — Original.
LETTRE d'a.M>MEA GASPAKO CORSO A MATEO VAZOUEZ 265
Cil
LETTRE D'ANDREA GASPARO CORSO A MATEO VAZQUEZ '
Par une dépêche acheminée par la voie du Penon de Vêlez, Andréa Gasparo
a donné avis à Vazquez de son arrivée à Merrakech. — // profite d'une
nouvelle occasion pour envoyer à ce dernier les informations qu'il a
recueillies depuis. — Moulay Mohammed se trouvant dans les montaqnes
du Sous avec 3oo arquebusiers et 4oo cavaliers et pillant tout le pays,
Abd el-Malek a envoyé contre lui le caïd Ed-Deghali avec i ooo Anda-
lous, tandis que son frère Moulay Ahmed, avec 2000 arquebusiers et
1 5oo cavaliers, s'avançait dans une autre direction pour le cerner. —
A cette nouvelle Moulay Mohammed s'est réfugié dans la partie du
Deren voisine de Merrakech. — Le caïd Saietia a reçu alors l'ordre de
marcher contre lui avec 5ooo arquebusiers et 3ooo chevaux. — Abd
el-Malek a rejoint la nuit ses troupes pour activer la poursuite de
Moulay Mohammed, qui s'est retiré dans une autre montaqne à cinq
journées de là et est allé mettre le siège devant une kasba où était déposé
l'argent provenant des impôts de la région. — Pres.'sé par le caïd Saietta.
il est passé dans le Tadla et, après avoir tenté vainement de s'en emparer,
il a fait des ouvertures aux tribus des Chaouia, qui avaient été autrefois
fidèles à sa cause et qui lui ont répondu favorablement ; mais leurs
lettres ayant été interceptées et portées à Abd el-Malek, celui-ci a aussitôt
envoyé le caïd Zarcon pour couper le pa.^sage aux Chaouia, qui ont été
défaits. — Voyant qu'il n'était pas plus heureux dans le royaume de
Merrakech que dans celui du Sous, Moulay Mohammed est venu camper
à une journée de Fez pour essayer de .loulever la région. — A cette
nouvelle le vice-roi de Fez a mandé les caïds de Mekinès et de Taza et,
I. Ce document très important, écrit confident d'Abd el-Malek et dispensera de
dans >m italien incorrect, est rempli d'his- signaler chaque fois les graphies plus ou
panismes, ce qui en rend l'intelligence moins bizarres. L'hispanisme rencontré le
difficile. Andréa Gasparo analyse, en outre, plus fréquemment dans le document est
dans sa propre lettre, deux lettres du pacha l'emploi de la préposition a devant le com-
d'Alger qui viennent ajouter à la confusion. plémcnt direct. On a cru devoir distinguer.
Le développement donné à l'analyse per- en les mettant dans des alinéas sépares, les
mettra de se reconnaître dans le jargon du deux lettres du pacha d'Alger.
266 28 NOVEMBRE 15""
avec leurs continr/ent.s rcunis à celui de Fez, il s'est porté à la rencontre
de Moulay Mohammed. — Celui-ci s'est enfui, de nuit, avec tous ses
cavaliers dans la direction du Pehon de Vêlez. — Le lendemain matin,
ses arquebusiers, qui étaient restés au camp, ont porté au vice-roi la
nouvelle de cette fuite. — Le vice-roi s'est lancé à la poursuite de Moulay
Mohammed, qui, à mi-route entre Fez et Vêlez, se sentant serré de près,
s'est retiré dans une montagne. — // r est cerné et les derniers avis
portent qu'il est sur le point d'être pris. — Les tribus des royaumes de
Sous et de Merrakech , voyant la cause de Moulay Mohammed perdue, ont
demandé l'aman à Moulay Abd el-Malek, qui le leur a accordé, moyennant
le paiement de deux années d'impôt arriére; elles ont remis des otages à
cet effet. — // y a trois Jours, est arrivée à Merrakech une lettre du
pacha d'Alger :
Le pacha prie Abd el-Malek d'intervenir 'auprès du Grand Seigneur pour
le détourner de signer une trêve avec l'Espagne et l'engager à envoyer
Euldj Ali avec .ta flotte sur Oran. Abd el-Malek exposerait que les
guerres de Flandres empêcheront Philippe II de secourir celte place et
que l'on pourrait ainsi arracher l'Afrique aux Chrétiens ; que. .ti le
Grand Seiqneur a déjà conclu la trêve avec l'Espagne, il n'aurait qu'à
attaquer les f routeras portugaises, mettant ainsi l'Espagne dans l'obliga-
tion de secourir le Portugal et, par là même, de rompre la trêve: que
la mission de libérer te pays des Maures de l'occupation chrétienne incoml>e
au Grand Seiqneur en sa qualité de khalife.
Moulay Abd el-Malek s'est fait lire par Andréa Gasparo cette lettre écrite
en italien, afin de mieux la comprendre. — Une seconde lettre d'Alger
est arrivée à Merrakech:
Le pacha demande à Abd el-Malek, dans le cas où la trêve entre l'Espagne
et ta Turquie serait conclue, de recevoir dans les ports de Laractie et de
Salé tous les corsaires d'Alger ; ceux-ci pourraient enlever aux Portugais
Tanger et Ceula ; Abd el-Malek bénéficierait, en outre, des pri.tes qu'ils
feraient sur les Espaqnols. Ce faisant, le Chérif serait très agréable à
Euldj .[ti, qui aime ses cor.taires comme ses enfants et qui ne trouve pas
à les employer à cause de la paix que te Grand Seigneur veut respecter.
Andréa Gasparo a conseillé à Abd el-Malek de ne pas faire venir la
flotte d' Euldj .1 // et l'a dissuadé de recevoir dans tes ports de
Larache et de Salé tes corsaires d'Alger, mais, bien au contraire, de
clias.ter du Maroc les .5oo Turcs de sa garde, en préte.ctani que ses
.\ujets .ve plaignent de leurs vexations. — La venue des corsaires nu
Maroc, loin d'enricliir te trésor chérifien, t'appauvrirait, en éloignant
tes traftijwinis rlirétlenx du royaume. — (junnt à s'emparer des fron-
LETTRE DANDHEA GASPAHO COKSO A MATEO VAZQUEZ 26"
lera.s pmiin/aises avec l'aii/e des Turcs, ce scrnil un aveu d'impuissance.
Ahd el-Malck est resté pensif et il a ajourné le conçjé de l'ambassadeur
turc. — Il a envoyé à Alf/er une ç/alère pour prendre sa femme et son
fils. — Il a rlemandê à Andréa Gaspnrn d'aller à la Cour d'Espagne
pour y remplir une mission diplomatique. — Andréa Gasparo a refusé,
en alléguant qu'il n'était accrédité que pour les affaires commerciales et
qu'il n'était pas qualifié pour d'autres offices. — Abd el-Malek s'est étonné
de ce refus, vu qu'autrefois, à Alger, Andréa Gasparo avait été mêlé à
des négociations entre l'Espagne et lui. — Andréa Gasparo n'en a pas
moins déclaré persister dans son refus. — Préparatifs militaires d'Abd
el-Malek, qui lève 3o ooo cavaliers, 1 1 ooo arquebusiers et fait venir
des chameaux du Draà pour les envoyer à Fe:, oh il compte cire au
mois de janvier. — Andréa Gasparo affirme qu'Abd el-Malek n'a pas
de plus grand désir que d'avoir une entrevue avec le roi d'Espagne. —
Par contre, il se montre l'ennemi du roi de Portugal. — Andréa Gasparo
prie Vazquez de recommander son frère Francisco au vice-roi de Valence.
Merrakech, 28 novembre 1577.
Au dos, alla manu : Al muv illustre seâor Matlieo Vazques, secre-
lario de Su Cliatolicha Mag" etc., my senor. in propria mano.
Molto illustrissimo Senor,
\À giorni pasati pcv la via del Pignione de Belis scrisi a V. S.,
dandoli aviso de niia arivata en questa coite de Maroco e di lute le
novita che fino a quel giorno acoieva in questa corte, perche V. S.
ne facesi relazione a Su Mag". E, corne in queslo punto se oferise
ocasionedepasagio perla via de Calis, non farofalta con quesia mia
avisar le secjuente nove a V. S., perche ne dia aviso a Su Mag".
Nove in questa corte. primo del Rei Negro', sono che, li giorni
pasati, se retrovava in le montagnie de Suso" con 3oo archihuseri
1. Moulay Mohammed el-Mesliiuklt. V. Elle doit peut-èlrc s'appliquer à la partie
supra, p. 202, noie i. occidenlale du Deren. — Sur les inouve-
2. L'expression « montagnes du Sous » mcnls de Moulay Mohammed cherchant à
est trop vague pour permettre de préciser échapper aux troupes de son oncle Abd el-
l'endroit oi!i se trouvait Moulay Mohammed. Malck, V. El-Oufbàm, pp. ii3-ii;'i.
2fi8 98 NOVEMBRE IO77
e 4oo da cavallo ; andava arupando tute quelle montagnie e regnio
de Suso '. E. venendo nova a queslo Rei, supito spedi un caito nom-
minafo Eldeucal', de naziona andalusa, comile cinqucccnto Anda-
lusi', tuli archibuseri, e mile cavalli, che fusino presto al incontro
de detto Rei Negro ; e per un' altra banda spedi a su fratello
Mulie Amelto ' con dui mile arcbibuseri e 1 5oo da cavallo per vider
se lo podevano metere in mezo. E, avendo el Rei Negro aviso che
questi dui le andavano a doso comolta presteza se parti de quelle
montagnie e se ne paso a queste montagnie de Maroco, lontano de
Maroco una giornata e mezo. arupando tutto quello pudeva aver.
E, supilto che questo Rei ebe la nova, mando lo caito Saicita su
locotenente con cinque milie archibuseri e tie milie cavalli che
fusino supito al' incontro del detto Rei JN'egro.
Visto el Negro che tante brevemente questo le aveva mandate
tanta gente al' improvista, se prese molto suspelto e se fcrnio tre o
quatro giorni in la montagnia, per vider quello fariano questi che
avevano arivato al piedi de la montagnia. E. visto che qucsli mar-
giavano per saglir in delta montagnia e che queslo Rei erra saglito
una notte lui in persona con cento cavali de su corte, che nisuno ne
ebe nova, e, supilo arivato al campo, lo fe margiar comolta presa.
inleso lo Negro sua arivata de questo, se reliro in ruina altra
montagna, lontano de duve slava cinque giornate, per vider se
podeva prende una casaba de questo rei, che vi erano denlro cento
milie ducati de le rcndile de tute quelle montagnie, che stavano
recolle e poste in delta casaba. De modo che quello che slava dentro
se difese ollo giorni bravamente ; slando cobatendo, obe nova che
queslo Rei se n'cra tornatoqua, e che aveva mandaloa su locotenente
che lo seguisi tanto quanto pudeva. Auto lo Nogro l'aviso che lo
canpo li veniva tuta viaadosso, se ne paso a una moiilagnia de una
terra che se demanda TetuUa ', per vider se pudeva farniente de
prender la terra c una casaba, che vera dentro 200 archibuseri.
I. Cf. supra, p. i8'i et noln ,'|. 3. Les troiippf nndaloiises des armi'o-
3. Said ed-Dcgliî\li. Il comtnnndait les chrrifiennc!; claicnt formées par les Maurch
troupes andalouses de Moulay Mohammed d'Espagne qui élaienl venus s'établir an
el-Meshmkli à la bataille d'Er-Hoken, durant Maroc.
laquelle il passa du c6té d'.\bd elMalelt. 4. Moulay .\limed (-/-.Wa/ijour.
V France, t. 1, p. ^fi'i et note 7. .i TetuUa. Tadia.
LETTUE D ANDKEA GASPARD CORSO A MATEO VA7.QUEZ 2G0
Visio che non pudeva far niente de tomarla, scrise letere a una
cabilla de Mori che se doinandeno la Xcuiia', che errano per lo
pasato su fidelU amigi, e detta cabilla diceno che sono sei milie
lanze : de modo che le respondcrno che sariano presto a trovarllo.
E. andendo la resposta, fu presa e portata a questo Rei e, vislolla
che quella cabilla li volevano far tradimento, mando supilo a uiio
cailo Mamelto Zarcone\ Andaluzo, con sette milie cavalli, a levar
lo paso, de modo che se apontorno e li Xeuiia se rupeno e questi
preseno lo capo, le tagliono la testa comolle allre e moite de sui
cavaUi. Le teste fuio porlale qua de U capi.
Auto lo Xegro tal nova che tutto le andava contra in questi regni
de Suso e Maroco, se determino pasar sino a le montagnie de Fesi,
per vider se la podeva levantar quello regno, e, arivato a una gior-
nata de Fesi, se apusento con su gente. Auto nova lo visorei de
Fesi de sua venutta, mando a lo caito de Michinese e a lo caito de
Tessa' che venisino a Fesi con sue gente, li quale veneno ; e supito
lo visorei furo fora con tula la gente de Fesi e de quelli caili, e una
malinata fu al incontro del Negro, che stava aguardando se qual-
che grande de quello regno veniva a lui. E, vistosi venir lo visorei
de Fesi con tanla gente e che andavano gereando la monlagnia duve
lui stava, la nette se ne fugi con tota la suia gente da cavallo al
volta del Pignione de Belis, e laso tuti le sui archibuseri. La matina
veneno li sui archibuseri a trovar lo visorei de Fesi, li donorno
nova corne lo Negro se ne andava a Belis con tuti li cavalli. Supito e
lo visorei, con lo caito de Michinese e con lo de Tessa, li furo a-
prcso con dui milie cavalli, lo quale arivorno a meso camino de
Belis a Fesi. Visto lo Negro che la cavaleria de Fesi lo arivavano,
se retire in una montagnia ' ; e quelli de Fesi supillo ano cei'calo
tutla la montagiia de cavalli per Icvarlli lo passo che non possa
pasar a Belis. Di tute queste particularita aviseno lo visorei de Fesi
I. Xeuiia. Chaouia. V. /" Série. France, t. II, p. 198. Il esta
a. Mamelto Zarcone (Mahamet Hacercon, identifier très vraisemblablement avec l'un
Mahamude Zarcam) est le caïd qui Wnt de des chefs de l'expédition du Soudan (lôgi),
Larache.en 1378, avec sa troupe, rejoindre Mahmoud ben Zergoun. V. suprn, p. 2^7
la mahalla de Moulay Ahd el-Malek mar- et note !i.
chant contre D. Sébastien. V. infra. p. 3iS 3. Tessa, Taza.
ot ;'■' Série. France, t. I, pp. /|S6, 6o5. Il 4- Cette montagne doit i^trc recherchée
L'Sl donné comme vice-roi du Sous en 1089. vers la tête de l'oued Ouergha.
270 aS NOVEMBRE 1077
a questo Rei. Dui giorni fa che sono venulo detli avisi. e aviseno clie
la prima no^ a clie li mandarano sara la testa del Negio. oveio a vivo,
per che lo leneao de modo che no pode scapar lanto. Lo aviseno
particulail ancora ; pero lo Rei mi a delto che pensa cerlissimo che
si salvara in Belis' overo Miliglia. Tuti questi Mori de lo regnio de
Suso e de questo de Maroco, avendo visto clie lo [Negrono teneforze,
se sono venuti a questo Rei, l'ano domaudato perdono. e cosi l'a
perdonati a tuti ; e slano in pagie li paglieno lute le rendite che li
deveno de dui anni. ciie no le iivevano volute pagar mentre che lo
Negro stava in queste parte. Adeso ano datlo in prenda tuli li Mori
grandi de fora li figloli, che stiano qua asta a tanto clie averano
pagato li tributi che deveno. Allrc nove no poso. fino al présente,
avisar del ÎNegro a V. S.
Avara tre giorni che in questa corte e venuto uno corere^ de
Algieria questo Rei, mandato dal visoredeAlgieri^, lo quale e venuto
in i4 giorni, a portato letere a questo Rei, scrile de mano propio
del visorei de Algieri in crislianesco *, avisandolli da parte de Luciali ',
pregandolo che per li scrvizi reciuti da Luciali e da lui non facia
falla con queslo anbaxador'' che sta qua avisar e si suplicar al Gran
Turcho che questa primavera mandi a Luciali con tula su armatla
sopra de Orrano, che li pagara tula la despesa che fara delta armatta.
E detto visorey li avise a questo che auto notizia certa che ano fatto
pace tra lo Turchcj e lo re de Spagnia, e che questo Rei no facia
falta t|uantii |)rinio avisar al Turcho ilic auto nova per via de
I. Moulay .Moliammed cl-Mesloukh est connaissance de celle laiigur. V. iiifrn. p
signalé lo 4 décembre 1077 comme se ^V'- "^t '" Série. France, t. I, p. 5o3 el
trouvant à deux lieues du Pcfion. V. infra. note i, ainsi que t. III, p. 7.")5, note 1 .
p. j'S. 5. Luciali, Euldj .Vli. V. supra, p. i54.
î. Ce courrier ne doit pas être confondu note 5.
avec l'ambassadeur dont il est parlé plus C. Cet ambassadeur, dont le nom, Salem
loin et qui avait été envoyé par le Grand el-Djafar, nous est donné dans un autre
Seigneur auprès de Moulay .\bd el-Malek. document (V. in/rn. p. 275 et note a),
V. infra, note 6. était envoyé par le Grand Seigneur. Eiildj-
3. Le vice-roi dWlger : Hassan-.Vga. V. Ali l'avait également chargé de se» aO'airi's
supra, p, 308, note a. ainsi que le paclia d'Alger. Dans cc' niémr
t). ilassan-Aga employait, comme on temps, un ambassadeur de .Moulay .Vbd el-
le voit, la langue italienne dans sa cur- Malek, nommé Moussa bon .Vbd en-Nebi,
respondance secrète avec Moulay Abd cl- se trouvait auprès du Grand Seigneur. ^ .
Malek, qui lui-même avait une certaine i" Série. France, t. I, p. 3â(|.
LETTRE D ANDHEA CASPAIK) COUSO A MATEO VAZQUEZ 9.~\
Francia de la pace che voie far con Spagiiia, e che no la facia per
die quesLo unno e lenpo lipaiarc tulla 1 AlVicha de inano de Cliris-
tiani, peiclie lo re de Spagnia tene molla guera in Flandes e non
podera lavorire Orrano ne meno le terre de Portogallo. Li avise lo
de Aligieri che questo avisi al Gran Turco che, se a dato la parolla
de far pace con lo re de Spagnia, ciie la facia in honora, ma che
avisi che li dia 1 armatta per le terre che sono in questa costa de
Portoghesi, che, como questo sa, lo Turcho li la promeso e no li
pode mancar ; e dandoH l'armalla per le tere de Portogallo, lo re
de Spagnia non podera lasar de favorire a lo detto Portogallo, e,
solto questo. venerano a ronpere la pace, se sara fatta. E piu li avise
che questo Rei pode avisar el Gran Turco che, esendo detto Turcho
galifa del su Profella in terra, non e bene lasar de liberar la terra
deMoride mano de (Jliristiani, chêne fano tanti schiavil'ano, e che
questo e l'ano farlle lipara. Tute queste particularita li avise e, corne
le letare sono in lingua taliana, questo Rei mi l'a fatte legiere a me,
perche lui non intende bene lo taliano'.
E detto visorei sopra de questo negozio a scrito due volte con
questa, eancorali avise che, esendo lo caso che si siano fatte le pace,
che sara bene che in suo regno recevi tuti li corsali de Aligieri in
Laragia e Sale, e che tra quelli che venerano ancora de Levante
sarano piu de 60 corsalli, che podera prendere Tangiari e Zeula e
lo farano richo de la ganime^ che farano in Spagnia^ E li avise che
facendo questo, ne fara grandisimo piacer a Luciali e a lui grande,
no volendo lo Turco dar sua armatta per respetlo de aver fatlo pace.
a recevere questi corsali, perche Luciali li tene a tuti come sui
figlioli e tuto quello bene fara a li corsalli pensa che sara tanto
come se lo facesi a la persona de Luciali, quando venisi fucito dal
Turcho a recogliersi in questo regno.
Altre particularita non h aviseno de Algieri con queste letare che
siano degnie.
Sopra de ttuto questo che l'a scrito lo visorei de Algieri,
I. Ceci explique pourquoi la lettre du 3. Ilassan-Aga fait valoir que les places
pacha J'Âlger fut si bien connue d'Andréa de Ceuta et de Tanger, enlevées aux Por-
Gasparo Corso. — V. supni. p. 270, noie tugais, pourraient servir de base aux cor-
'1. sairos d'Alger pour leurs courses sur les
i. Gaiiiiii,'. lie l'arabe <l_^ côtes d'Espagne.
2-2 28 NOVEMBRE lO'j-
resposo a questo Rei che. per quanto Su Alteza sa que io li sono
stato senpre bon servi tor e li saro, che, a mio giudizio, no li conviene
a far venir armatla ne manco receve corsalli in sui porli, e che
saria bene che 5oo Turchi che lui tene li facesi andar via de su
regnio, e trovarscusa che per amor de tener Turchi li sui popoli no
lo chereno bene' ; e che aquello li avise lo de Algieri che lo farano
rico li corsali, che piu perdera. perche non vencrano marcanfe conie
veneno e perdera lulo lo trato. E che aquello de agiularlli prende le
1ère che teneno a Portoghesi, sara parère che lui non sia omo senza
li Turchi. De modo che, dicendolitulequcsle ragioni, lui resto pen-
sativo e mi dise : « Questo anbasator'nolo vogliodispedirsinoalaiine
de genaro o de frebaro, per aver mcglior nova se vero che si siano
faite le pace ». A mi fatto scrivere a me de su parle che. con lo
ambaxator li respondara a tutlo. E cosi a mandalo questo niedisimo
giorno a Deli-Mami, che sla a suosolldo con una galera de aS banchi,
che vada a Tutuvano, armi su galera c che vada Aligieri a prende a
su moglie e figlio, che la porti quanto primo. A chi fine selo face,
no 1 o pusulo sapere ancora.
Sinor, V. S., avara hotlo giorni che queslo Kei, slando io con
lui in sua camara, mando fora tuti li sui criali, e pol mi dise :
« Andria, io voria che lu mi facesi piacere de andar a la corle de)
rei de Spagnia a comunicar certi nigozi che conveneno al rei de
Spagnia e a mio servizio, che non te abio disiato la venuta tua per
altro che per questo, perche ne farai servizio a lui o a me. » In
queslo le rosposoche io non me volovaintramelere in ncgozi de rei,
perche non micognioseva abile per Iralar con lan gran sinor, e che
mi perdonasi, e che in cose de marcanzle loservcria e in nogozi de
rei non mi poneria. E lute questc scusc le facio, per cho, (juando mi
despcdio da lo exelenlisimo sinor Vespeziano Gozaga ', mi dise che
io non me inlramesi in cose de Su Mag", salvo che io li avisi tutc
le parlicularitai de questa coite a lui in \alenzia.
I. Cf. supra, p. |83 et noie 2. do Valence du i3 juillet ib")^ au .'il juillet
a. Entendez : l'ambassadeur turc. 1378. C'est, comme on le voit Ici, sur son
?>. Don \ espasiano de Gonzaga y Colona, initiative, qu'au mois d'août précédent (Cf.
lils de Ferrante Gonzaga, général des ar- supra. |). 358). Andréa Gaspard Corso, ipii
mécs de Cliarles-Quinl. envoyé on mission était déjà en relations avec Ahd el-Mali'k.
en France par l'iiilippe 11 (lâ^v), vice-rni était parti pii\ir Merrakecli.
LETTRE U ANDHEA GASPARO CORSO A MATEO VAZQUEZ 'JjS
Lo tante i'aro de avisar a V. S., perche da mi parle V. S. mi facia
grazia dirle a Su Mag'% perche mi e piu comodo lo scriveie de qua
aquesa corte a dritura che non per Valenzia, che poderiano mie lelare
andandoa Valenciaeserepresedacorsall deAIgieri e sere miarovina.
E. corne abio dette a V. S.. lui me astrengieva che venisi a-
quesa certe, dicendemi : « Andria. quondo stava Algieri, lu faceva
lute le cause che le re de Spagnia te mandava, lanto per me corne
per altri », dicendemi che qucUo vole che si comunichl da su parte
con Su Mag'% non vole sia che per mi mano. lo l'o dette : « Sinor,
fami grazia de no me inpaciar in nigozi de Spagnieli, che de niguna
manera lo faria trametermi in cose de lei. Tuto questo le facio per-
che non veria venir cesli, e pei non fusi la voluntai de Su Mag".
Centento quande io fusi cerlo che fusi piacer a Su Mag'S non mi
saria cara la vila perderlla per servizio de Su ^Iag'% la quale stara
senpre prontissima al servizio sue.
Questo Rei comolta presia seva aparegiando con tutta sua
génie de cavallo, archibuseri per pasar in Fesi : a mi dette che
levara xj milie archibuseri e 3o milie da cavallo. A mandate che
vengano mile camelli de una terra che si demanda Deraa : dice li
vole per cargarlli de polvara pera Fesi.
A mi dette che levara decesette caneni che tene incavalcati : dice
che per tute genaro sara in Fesi.
Quatre giorni sono che a mandate sue maiordome a Fesi alestar
tuto per sua andata. A mi dette che vole che io vada con lui dunde
lui andara une giorno, (iiuro a V. S. quelle peso giurar in nostra
santa fe che questo Rei mi a dette che non a altro disio al monde
salvo vidersi con Su Mag'% e che veneria velinleri a una terra de Su
Mag" de marina solo per visitar a Su Mag'\ Aquello demestre lui e
moite amice de Su Mag" e tante piu nimico de lo rei de Portogalle.
Altrenovita non o che siano degnie. Questa va di mi manoperche
non ml fido a farlla scriver a nisuno. V. S. la legieraal meglio che
podera. De tuto fara avisato V. S. a Su Mag'". Ceso rogando a V.
S. mandi dar le ligate a l'anhasator del grau duca de Toscana,
perdonandomi de mi atrevemente.
Reste basando le mano de V. S., pregando Nueslre Sinor Dio la
molle illustre persena e casa de V. S. guarde con acrescemente de
magio state corne da me sue lidel servidor le desiado.
De Castries. \II. — i8
2-jlX 20 NOVEMBRE IO77
De quesla corte de Maroco, adi 28 Novembre 1077.
Molto illustre Sinor,
D. V. S. suo afizionalisimo minor servilor,
Signé : Andréa Gasparo Corso.
Con cjuesta mi atrivo a suplicar a ^ . S. se degiil, quando scrive
a lo exelentisimo visoi'ei de Valenzia, recomandarli a Francesco
Gasparo mio fralello corne servidor minor de \. S., che mi saia
grande merzede.
BritLsh Muséum. — Additional Mss. '2S359. f. 363-367. — Original.
LETTRE DE FRANCISCO GASPARD CORSO A MATEO VAZOUEZ 2'
cm
LETTRE DE FRANCISCO GASPARD CORSO
A MATEO VAZQUEZ
// « reçu des lettres de son frère .Andréa, datées de Larache, le 28
septembre, dans lesquelles celui-ci lui fait connaître qu'il a été mandé
à Merrakech par le Clie'rif. — Francisco Gasparo envoie à Mateo
Vazquez la traduction des lettres du Chérif et du caïd Redouan à son
frère. — Ce dernier espère connaître l'objet de la mission de Salem
el-Djafar, envoyé à Merrakech par le Grand Seigneur, Euldj Ali et le
pacha d'Alger. — On est sans nouvelles de Moulay Mohammed el-
Mesloukh depuis qu'il a gagné la montagne. — Francisco Gasparo a
également reçu une lettre de son autre frère Mariano.
Valence, 3o novembre 1577.
Muy illustrissime Sefior,
Ayer receby carias de Andréa Gasparo, my liermano, heclias en
lo puerto de La Raclia a los veynte y ocho de Setiembre, por las
quales me havisa como ha via recebido cartas y borden del rey de
Maruecos y de Rozuan, su lugarliniente, para que se fuesse a Ma-
ruecos; y para yr, le havian inandado prover de todo recado, como
por el traslado de las cartas del Rey y del Rozuan ' que con esta van
V. md. podra ver. Y aquel mesmo dia se parlyo para Maruecos,
el quai yva muy alegre por la favor quel el Rey le lia mandado
hazer y creoque niucho mas se la haran quando llegue a Maruecos.
Asi mismo me havisa como Salem Azalar, su grande amigo, le a
scrito de Maruecos, havisandole como el ha venido aquella liera
por embaxador del Gran Turco' y de Ochali y de rey de Argel, por
I. V. supni. Duc. XCVI, p. 201 il ^- J^^^}-^ ^*'"^''" <''->>ja''a'- ^>"- '■■<''■
a'jVII, p. 253. ainljassadcLir. \. stiiiru, p. .270 et note 0.
276 3o NOVEMBRE l5~7
tratar algun negocio con el rev de Maruecos. Y el diclio Andréa mv
dize que, en llegar ay, el sabra todo lo que este enbaxador ha vdo
a tratar y que luego my lo havisara, para que lo haga saber a V. md.
Asi mismo me havise como toda aquella tiera al présente esta
en paz y que el Rey Negro se a pasado en las montanas de la Zara'
y que no avya nueva del. Ofra cossa no havisa que sea difia de
havisso.
Oy me hallo carias de Marcella,*de los doze del présente mes, de
Mariano Gasparo, my hermano, por las quales me havisa como av
avia Uegado certos navios que venian de Suria y davan nueva como
las galeras de Malta havian tomado una galera turquesca muy rica,
la quai hera aquella que do quinze en quinze dias llevava los mer-
caderosy monedadeSalalia"[a] Alixandria. Tambiendizen queavian
lomado dos caramusalos cargados de spcciarias, y el todo a sido
en lus mares de CiprA .
Olru no ay fpae sea difio de haviso. Ceso besandu las manos do
\. nid.,cu\a muy illuslrissinia persona \uestro Senor oxaloe v
guardepor muclios y felicisimos anos con aquella felicidad y mayor
dinidad que por este su servidor es deseado.
En Valencia, a lio de Novicmbre 1Ô77.
Mn\ illuslrissimo Senor,
De ^ , nui. muy aflicionadisimo servidor,
StijiK^ : Francesco Gasparo Corso.
Briti:ili Museunt. — Addilioital Mss, '3!^3ô!). f. .VtfcS'. — Oriyinal.
I. Montaûas de la Zara: moiilagnes du 2. Satalicli, .VJjlia, dans le gollV du
Sahara. Il s'agit en n'alité du massif du même nom, ville d'.\sie-Mineurc (.\nalolii-)
Haut Atlas du Deren. au N.-O. de l'île de Cliypre.
LETTRE DE DIEGO DE BENAVIDES A MATEO VAZQUEZ 2~~J
Cl\
LETTRE DE DIEGO DE BENAVIDES' A MATEO VAZQUEZ
fl transmet à Va:f/ue: ries lettres 'jue Andréa Gasparo Corso lui a deman'le'
de faire parvenir au secrétaire d'État comme intéressant le service du
Roi. — // prie Vazquez de lai en accuser réception et de lui envoyer la
réponse, .t'il y a lieu, afin qu'il l'achemine sur Merrakech. — Deucc
autres plis sont venus par la même voie, l'un pour le capitaine Cabrette,
l'autre pour le régent de Milan. — IS'oavelles du Maroc: Moulay
Mohammed el-Mesloukh, vaincu par Ahd el-Malel;, s'est retiré avec sa
mahalla à deux lieues du Pennn.
Cadix, 'i décembre 1577.
Au dos: Al muy illustrissimo sefior Maleo \asquez, mi sefior.
secretario de Su Mag', Madrid.
Alla manu : Cadiz, a M. V. Diego de Benavydes, un Dexiembre
i577-
Advierte haver recibido a aquel punto el pliego de Andréa
Gasparo con un navio que vino de Çafi, encomendandole mucho
que lo enbie a recaudo por importar al servicio de V. Mag'. Enbia
con esta un pliego para capitan Cabreta y otro para el régente de
Milan que truxo este navio de Berberia. Que la gente del navio
dise que Mulei Mahamet fue desbaralado de la gente de Muiey
Maluc y que con i 5oo cavallos se reliro al Penon y que esta alojado
con su gente a dos léguas del. Que la propria nueva ba sabido de
gente que ha venido del Penon.
Muy illustrisimo Senor,
A esta ora he recibido las que seran con esta que de Marruecos
1 II était gouverneur de Cadix.
2-8 -'l DÉCEMBRE 1^77
me enbio Andréa Gasparo Corso, el quai me encarga las enbie muy
a rrccaudo a V. md. y dize van en ellas cosas que locan al servicio
de Su Mag'. Suplico a V. md. de su rrecibo me mande avizar y,
si V. md. oviere de rresponder al diclio. me enbie las suyas que
las cncaminare como vayan a su mano.
En el navio en que vino este plicgo que Uego de Çafi. que es en
Berveria, a la baya dcsta ciudad esle dia, vino el plicgo que sera
con esta para el capilan Cabrela, y otro para el senor rcgonle de
Milan' ; suplico a V. md. las mande dar.
La gcnle deste na\io dize que Muley Maliamale lue desbaialado
de la gente de Muley Maluco y que con mill equinienlos de a ca-
vallo se vino al Penol y que dos léguas del liene su almaliala", y la
propia nueva e sabido de génie que a venido del Peûol. \ olio no
se olVecc que avizar a V. md., sino que terne a buena \entura que
^ . md. me mande, que acudire a las cosas que al servicio de \ . mil.
tocaien. con la voluntadque se conoscera. a que me reficro.
Nueslro Senor la nmy illustrissima pcrsona de \ . md. gunrdc
y su cstado au mente.
De Cadiz, V tle Dixienibrc a nu de >n)L\\vn anos.
Mu\ illuslrisimo senor.
lîcsa las manos a \ . md. su servidor,
Sic/ lie : Diego de Benavides.
iJrilish Muscum. — Additionnai Mss. 08359. f. 'J7U. — Oriyinal.
1 . Le régenl de Milan, placO alors aiiprrs cl-Mesloukh dcvaiil le Pcfioii de Vclcz cl sa
du gouverneur du duché de Milan marquis relrailc à Ceuta. puis à Tanger, V. siiprn,
de .\yamonle, se nommait Filiodon. p. 370; 1" Série. I*"rance, t. I, p. 46j et
2. Sur l'arrivée de Moulav Moliiimmcd noies 3 cl 3, p. 5i3 cl noies 3, .'i el h.
AVIS DE HOME
^■19
CV
AVIS DE ROME'
D. Sébastien recherche l aide du qrand-duc de Toscane pour l'expédition
qu'il prépare contre le Maroc.
Rome. - ilécembre 1077.
From Rome, llie 7"' Decembcr. an" ib"/.
The Portingalle Imbassador ys yet at Florence" and sliuUle liavc
laken upp 200"" crownes' by exccliange lo be repaid by the Kinge
lus master. and dothe allso Ireate slill willi tbe Grcal Duke^ llier for
lielpe to the preparlnge a poure againste AiTrica.
Public Record Office.
n° 27. — Original.
State Papers, Foreign, Hanse Town.';. ro!. I.
i ■ Cet avis est transmis par Christophcr
Hoddesdon à la suite d'une lettre qu'il
adresse à Burghley de Hambourg, le 23
janvier 1677 [n. st. 1578].
2. D. Joâo Gomcz da Silva, ambas.sa-
(leur de D. Sébastien à Rome, avait été
cliarpé de la négociation avec le Grand Duc.
Après un court séjour à Florence, il revint
a son poste et dcpêcba le Docteur Aiitonitt
l'inlo pour suivre les pourparlers avec les
marchands et banquiers Qorcntins. — Dans
une lettre à Burghley datée de Hambourg.
3 janvier 1578, Christopher Hoddesdon
avait déjà transmis un avis de Rome, du 10
novembre 1377, annonçant que l'ambas-
sadeur de Portugal était parti pour Flo-
rence, où l'on disait qu'il allait s'entendre
avec le Grand-Duc sur l'aide promise par
ce dernier à D. Sébastien. P. R. 0., Slale
Papers. Fnreujn. Hanse Towns, vol. I. n° 24.
3. Cette somme devait être gagée sur
des cargaisons d'épices. Outre l'aide Cnan-
ciire, D. Sébastien demandait au Grand-
Duc l'autorisation de r,ecrutcr 3ooo fantas-
sins en Toscane. V. i'' Série. Espagne,
leltre de Juan de Silva du ID janvier 1578,
et Dépôts divers. Florence, années 1377 et
1378, passim.
4. Le grand-duc Franço'is de Medicis
(1074-1587).
28o
DECEMBRE I 0
II
CYI
VOYAGE DE CIRCUMNAVIGATION DE FRANCIS DRAKE
(Relation de Francis Fi.etcher ')
La Jlotte de Drake passe devant la Ville aux Lions. • — Orir/ine de ce
nom. — La Jlotte, arrivée devant Saji . excite la curiosité des indiijènes,
qui s'attendaient o une intervention portugaise dans le conflit entre les
deux rois du Maroc. — La Jlotte mouille à Mor/adnr. — Les imHuènes
viennent à bord. — Pour obtenir ilis renieii/ncnwnls sur la flotte et
sur ses desseins, ils se saisissent par stratai/ime d'un de ses hommes
descendu à terre et l'amènent en hâte devant Moulay Abd el-.Maleh. —
La Jlotte J'ait voile vers le sud. — Les neiçjes de l'Atlas. — i'sai/c qu'en
font les habitants de MerraUech.
Drcombrc i577-
AU thinges nccessarv being providcd for so honorable a vovage,
Avee loosed from the baven of PHinoutli in ihe counly of Devon,
wilbe5 shipps. lôo incn, anti some l)oycs. (bc lô"' day oflNovoniber.
anno 1077 ".
^\llenco^ by conliniicing along the Umd of Barbaria >vec sayled
nccrc lo the cillv of Lions', wbicb someliine is said lo liave bcen a
I. Trancis Klelcher prit pari, coinnie
cliupt'laiii, ail voyago de circiimiiavigalion
accompli par Francis Urakc <le décembre
137- à octobre i58o.
1. La IloUc, ayant été contrainte par le
mauvais temps de regagner l'iymoiitli, no
fiuitla dcfinilivcment ce port que le i3
ddccmbro.
3. La llotlo venait d'arriver ii la bautenr
du cap Cnnlin le aô décembre.
/|. Ce nom de u \ ille aux Lions » sem-
ble n'avoir été employé que par les navi-
gateurs et voyageurs cbrétiens pour dési-
gner la ville ruinée de lit (\ . ;''' Série .
France, t. Il, p. HgS, Ibulrm. t. 111. p.
307 et noie i). Ll^;()N l'/Viricai.n, ilans sa
ilcscription de lit, ne mentionne pas ce
nom. Il faut observer toutefois que les indi-
gènes donnent fréquemment des noms ana-
logues & dos cités dépeuplées et ruinées ne
VOYAGE DE CIRCLMWVIG ATIO> DE FRANCIS DRAKE 201
citty of great famé, being rrequented >vith marchants out of many
nations anclkingdoms : but the inbabitanls being proud and exceed-
ing in ail other wickednesses. the Lord sent an army of lyons
upon them, whoe spareing neither man, woman, nor child, but
consumeing ail from the face of the earth, took the city in possession
lo themselves and their posterity to this day, whereof it is named
Civitas Leonum ever since ; from whence. being night, the lyons
with great fierceness came foarth rageing along the shoare witli
fearfuU roreings and cryes, making many oflers to enter the sea
and to make a prey of our boate rowing along, but as their nature
is not to abide the light of the sonn or of fyre. so it seemeth that
they cannot endure to corne in water.
^^ee thence kept on our way, the next morneing came in sight
of Sophia, the chief port on thaï side of that land, from whence
beeing discovered by the inhabitants afar oïï they sent out two
shipps against us in ail hast, if happily Ave had been those whom
they hoped for and whose comeing they desired ; but suspecting
wee vvere not the same. sodainly they returned into hai'borow
againe : and wee quietly kept our AAay till Ave chanced Avith a littlc
island some miles from the maineland, named Mogador', to the
soulliAvard of Sophya, AA'here finding a good roade for our fleete,
and a fitt place for the setting up of a pinnis for our necessary uses
upon that coast, wee came to anchor.
îNoAA- the reason vA-hy the Sophinites did send forth their shipps
to meet us, Avas for that ihere AAas présent Avarrs in hand betAAeene
servant plus que de repaires à des animaux de Titanfelhcr, localité située non loin
. 1 d'Azemmour, sur la côte, et connue aujour-
sauvages. - La ville de Tit kjp est située j.(j^; ^^^^ ,g ^^^ j^ J■^^ „ ^f. Moumciti el-
à lo kilomètres environ au S.-O. de Maza- .-Isma. dont la traduction est publiée à la
gan. Après avoir été occupée par les Por- suite du Daouhat en-A'achir dans Archives
tugais, en septembre i5l3, sous le roi D. Marocaines, t. XIX, p. 284. Titanfather est
Emmanuel (Damiào de Goes, III, li~), un nomcomposédumotberbèreTit(source)
elle fut détruite en i5i4 par En-\asscr, .
frère du sultan ouattassi Mohammed el- "' '^^ °">' """^^ F«"ier ^kj (déjeuner). -
BorlouUali ("Marmol, II, 94). Le célèbre Fletcher se trompe en situant la Ville aux
cheikh Mohammed ben Sliman el-Djazouli Lions, comme il résulte de son texte, entre
(? — i465), après avoir résidé à Fez. vint le cap Cantin et Safi.
suivre les enseignements de Abou Abdallah i. Sur l'île de Mogador, V. Doc. sui-
.■Vmghar es-Seghir, qui habitait « le ribat vant.
202 DECEMBRE l'177
the two Kinges, the one of Moroccho, whicli ^vas tlie nepliew, and
the other whicli Avas of the blackmoor? ', wliich Avas Ihe uncle, and
being ready in tlie field wilh ihevrarmyes Ihe only stav thev enlered
not into batlle (wlio should reigne) Avas for lliat ihc King of Por-
tugal «as daily expected to corne with his poA>er to a\d the King
ofMorocho against ihe usurper his uncle, andAAce being supposed
to be the forerunners of the King of Portugais (leet. tliey inlendcd
to satisfve themselves therein by sending out towards us to dissuade
US' if it had been possible.
But Avhat they then could not elTect by ihat mcanes al that timc,
they attempled to bring to pass immcdiali-ly by another practise :
for noe sooner v.eve wee corne to anclior, but certaine men. as it
seemed of good Avorlh, AAere sent Avilh expédition to com to our
shipps, if happily they might com to knOAv Avhat Avee \\cre. and
to put ihemselAes oui of doubt Avhetber Avee AAer? friends or eue
myes to the King of Maroccho. AotAvilhslaiiding iheir conicingA>as
in vaine: for they Avere nolhing the Aviser to knoAV the Ibing they
came for: Avlierein Avhen lliey saiv they failed. they yet used anolher
pollicye, hopeing al ihe last lo satisfye theniselves. In subtlllly
therefore ihcy as merchants oITcred to tralhck Avilh us such conio-
dityes as thoir country yielded, as shuger, figgs, dates, and such
likc, for such merchandise asAvee hadd and they prelended to Avant:
Avherein a mulunl consent being given, they appoAuted the next
day thaï ceilaine camells should be broughl to the sboare laden
Avith such things foi- our use ; and so, afier a kind enicrtainment
\\illi a biUK|uct. and som small gifls l)esloAAcd upnii llicni. tbey
I . Blachmoors : Il faiil, sans doulc, eiiton-
dre : qui était roi des black Moors. des Mavi-
res do sang noir, ou qui appartenait à
cette race. C'est le surnom <lc Moulav
Mohamnned, Ihe Black Kinij. qui aura donno
naissance ncclti'airirmationrant.-iisisle,appti
quéc, par surcroît dVrreur, ii Moulav .\l)d
cl-Malek. Il est inutile de relever toutes les
inexactitudes et les confusions commises
dans ce paragraphe par Flctclier, qui ignore,
notamment, que Moulav Mohammed <■/-
Mesloukh venait de s'enfuir au Peùon. V.
supra, p. J^S. Il faut seulement retenir de
la relation de Hetcher l'inquiélude que
causait, dès le mois de di'combre 1577. à
Moulav .\bd cl-MaIck, l'évenlualiti^ d'une
intervention portugaise en faveur de son
neveu et qui le rendait si avide de rensei-
gnements.
a. Ces mots semblent en contradiction
avec lo paragraphe précédent où Francis
l-'letcher montre II'? habitants de Snfi atten-
dant impatiemment l'arrivée de la llolle
portugaise.
VOYAGE DÉ CIIUX'MNAVIGATION UK FHVNCIS DHAKE 383
departed, in hope to accomplish iheir purpose the next dav. In tlie
mcane tyme they left neilhcr meanes nor opeitunilv to brine to
pass Avhat they intended. N\ eiefore in the niglit, they haveing
assigned ihe fillest place lo serve llieir turne. wliicli was a narrow
crcekbelvveen twobankes, ibey placedlheieaniongllie reedsonbolli
sydes secrclly, divers solgers. \Aell appnyntcd lo ihe slawter. The
heure being noAv com of iheir disscmbled Iralfick, there appeared
in sight, by eslimacion. soine 3o camells laden. as seemed lo us,
wilh comodilyes ; Avbich being arrived al the place, they niade
signes to us to send our boal to fetcb them to shipp board, wherein
as the gênerai Avas mosl Avillmg, so our men were most speedv.
thinking themsclves ihe bappyest men which could enter first inlo
action ; but often tymes the proverb is verefied : « More hast worse
speed », for our men armeing in llie place and casling no perills,
one of iheir company, Frye by name, wbo somelymes being in
the counlry, in merchant voyages, had allained lo som use of iheir
longue (and therfore the bolder), did sodainly but unadvisedly
ieap out of the boat on shoare, who no sooner Avas landed but the
barbarians layd hands upon him, inforceing him Avith a dagger sctt
to his breast eilher to go Avilh them or presently lo dye. ^\ ho
being sett upon a horse, Avas Avith ail expédition carried aAvay to
ihe King, as Avee conceived ; the rest of our men in the boat. being
as it Avas in the midd of ibeir barbarous enemies, Avilh much adoe
most hardly escaped. being unprovided eitlier to défend lhemsel\TS
or lo annoy the enemies, Avhich is a thing ever to be misliked in
travellers : I mean, to be secure Avhen they deale Avith such as open
and knoAven enemies to Christ. A\hom they profess. Wee haveing
ended our occasion in ihis place, and having tasled of the fruits
boalh of the sea aboul this island, Axhich yicldcd aboundance of
good and most Avholesom fish, as in like case the Island ilself being
fuU of long «inged Barbary haAvks, Ave departed, Avithoul any
notice Avhal Avas becom of our man.
Now Ave coasling along lo the south Avard for Cape Blank or
N\ hile Cape ' hadd every sale al command in the Avay, as if \eptune
had been présent, Avithoul anny résistance or rcfusall or rcsisting :
I. Il ne peut ùtre question que du ciq) Blanc au nord de lo liaic d'Arguin.
aSll DÉCEMBRE lÔ^"
when we arrived at the same cape. \ve found il so fair and stately,
and the only ornament of that land : but in the meane tyme, in the
Avay saileing from Magador to ihis place, upp in the country, did
appeare a high and miglity spire, covered at topp with aboundance
of snow' as white as salmon. which, notwilhstanding the country
be exceeding holt, yet it seemeth never to be dissolved, because it
leacheth so bigb. into the colde or frozen région that the reflection
of the sonn can never com to it fiom the face of the earth ; whereby,
as it is reputed. the inhabitants of Moriocho hâve singular benefilt,
for from thence ihey ever conliiiually fetch snow and bring into
the citty and other places to sell in the marketts, wbich tliey use
for many things. but chiefly to mix Avith Avines and olher diinks.
Avhich otlier-\vise Avould (for tlie extreame beat of tlie country) be
unnaturall and contagions to their bodyes. Neither niay ihis seeme
a thing strange to be used in Barbary. seeing it is ordinary in Civill
and many other places of Spaine, and that which is more, Russia,
Avhich is one of the cold countryes of the world in their winter, yet
in their summer. which is exceeding hott. thei are inforced to
temper their drinks with ice and snow, whicli they keep and pré-
serve of purposc to that use, lest it niighl hreed in their bodyes a
gênerai contagion through their whole land. Thèse things I write of
my owne knowledg in my former travailes, noi by report or liy
conjecture.
British Muséum. — Sloane Mss. 61. (f. 3. '4. — Copie'.
1. Ces cimes neigeuses étaient celles du Av F/rancis FJletcher. MinisUr of Christ and
Deren. Preacher 0/ Ihe Gospelt. advenlurer and
2. La relation de Francis Fletcher, qui traveller in the same voyage. Elle était rcs-
s'arrète vers le milieu du voyage do Drakc, tée manuscrite Jusqu'au jour où \V. S. AV.
est intitulée: The Jirst part of the second Vavx on donna d'importants extraits, en
voiage about Ihe world, attempted. continued. notes, dans son édition do la relation ano-
and happily aecomplished . . . by M. Ff rancis nymc dont un passage est publié ci-après
Dralte — »ritltn nnd failhjiitly layed downe \ . infra. p. aSà, note 1.
VOYAGE DE CIRCUMNAVIGATION DE FRANCIS DKAKE
CVII
VOYAGE DE CIRCUMNAVIGATION UE FUANCIS DRAKE
(Relation anomïme')
La Jlolle de Drake arrive à l'île de Motjador. — Description de cette île.
— Réception des inditjènes à bord. — Crairjnanl que les navires ne
fussent les avant-coureurs d'une flotte portugaise, Moulay Abd el-Mnlek
fait saisir pour l'interroger un des hommes descendu à terre. — // le
renvoie vers Drake avec un présent. — Dans l'intervalle, la flotte a
levé l'ancre après une vaine incursion de Drake à terre pour délivrer
le prisonnier. — Le Roi renvoie celui-ci en Angleterre. — Lu flotte
passe devant Santa-Cruzdu-Cap-de-Guir.
Dt'cembre 1077.
As soone as we were out of sight of land\ our generall gave us
occasion to conjecture in part whillier lie intended, both by tbe
I . La présente relation fut publiée, pour
la première fois, en 1628, par les soins de
Sir Francis Drake, neveu et héritier de
l'amiral. Elle a pour titre: The World
encornpassed by Sir Francis Drake. being his
next voyage to thaï to Nombre de Dios, form-
erly imprinted ; carefuUy collected out of ihe
notes of Master Francis Fletcher. Preacher
in this ernployment. and divers others his
followers in the same, offered now at last to
publique view... C'est une compilation,
dans laquelle l'œuvre de Fletcher, tout en
restant l'élément principal, a été, jusqu'à
son point d'arrêt, combinée avec d'autres
sources, puis complétée. W. S. \V. Vaux l'a
rééditée, en l85^, pour la Hakluyt Society.
Il existe encore d'autres relations du vovage
de Drake, dont cinq, publiées par Hakluït,
ont été reproduites en appendices par\ aux.
Une sixième, anonyme, et une septième, d'un
certain John Cooke, ont été données, pour la
première fois, par le mtîme éditeur, égale-
ment en appendices. Celles qui mentionnent
le passage de Drake au Maroc ne fournis-
sant aucun renseignement qui ne figure
déjà dans le présent document ou dans le
précédent, on a jugé inutile d'en reproduire
des extraits.
3. La flotte venait de quitter Plymoutli
(i3 décembre).
286 DÉCEMBRE 1677
directing of his course and appoinling the randevous (if any sliould
bee severed from the fleet) to be the iland Mogadore. And so sail-
ing Avith favorable A^indes, the first land ihat v,e had sight of was
Cape Cantine in Barbarie, Decembcr 25, Cbrislmas day in the
morning. The shoare is faire Avhite sand, and the inland contrie
very high and inountainous. it Hcth in S2 deg. 3o mi. norlh lati-
tude, and so coasling froni hence soutlnvard, about 18 leagues,
we arrived the same day at Mogadore, the iland before named.
Tins Mogadore lies under the dominion of the King of Fesse,
in 3i deg. ho mi., about a mile offfrom the shoare, by this meanes
making a good harbor belA\eene tlie land and it'. It is uninhabiled,
of about a league in circuit, not very high land, ail overgroAMie
with a kind of shrub brest high, iiol much unlike our privet^ very
full of dovcs, and iherefore niucli fic(|uented of goshaukcs. and
such like birds of prey, besides divers sorts of sea-foule very
plentie. At the soutli side of this iland are three hollow rocks,
under which are great store of very vvholesome but very uglie
fish to look to. Lying hère about a mile froin the maine, a boate
Avas sent to sound the harbour, and finding it safc, and in the very
enlrance on the north side about i) or G falhomc walcr' (but at the
souther side it is very dangeruus), we brought in our «hole fleet,
Deccmber 27, and continued tliere lill the last day of the same
moncth, imploying our leisure tho mcane while in setling up a
pinnace, one of the /l brought from lioiue in |)eiccs witii us.
Our abodo hère was soone peicei\('(l b\ llie inhabilanls of tlie
contrie. wlio conuulng lo tlic shoare, 1)\ signes and cries madc
shewe tliat they desired to be fclciied aboard, lo « boni our gcnerall
sent a boale, into a\ hich 3 of the chiefcst of tlic Moorcs Avcre pre-
sently rcceived, and one nian of ours, in exchaiigc, loll a land, as
a pledge for their returne.
I. Sur Mogailor, V. /" Série, l'ranci', English Mille ili>laiil Iroiu llu- iiialiii", wc
l. III, pp. 7(1-78, 117, 121, 3f)l ; Pays- sont our hoat lo somiil llic «Irptli, ami al
Bas, t. IV, pp. 5r)0, Sgl et PI. XIV (Viio llio rctuino llicrfof \vo undcrstood Ijy uur
de l'îlo de Mogador). mon thaï llie liavoii «as willioul danger,
a. Il s'agit sans dotilc des buisfoiis de having (ive fathnmes of «ater last by llie
scdra (jujubier saiivagi). nicks, eiilring iii upou llie poynl uf llie
3. « Sayliiig from llie sayd Cape... «re islaiid. » Uelation d'Kdward Clifle, ap.
ounJ a littlc island called Mogador, an IUki.uït, t. III, p. 7'|8.
VOYAGE DE CIHCLMNAV1(;AT1ÙN de lUANClS DHAkE 287
They that came aboard were right courleoiisly entorlained «itli
a daintie banquet, and sucb gifls as they seemed to be most glad
of, that they might ihereby understand that ihis fleete came in
peace and friendship. oflering lo traffique witli them, for such
commodities as their conlrie yeelded, to iheir owne content. This
offer they seemed mosl gladly to accept, and promised the next
day to resort againe, with such things as they had to exchange for
ours. Il is a luw amongsl ihem to diinke no wine. notAAilhstanding
by steahh it pleaseth them wcll to bave it abundantly. as liere «as
expérience. At tlieir returne ashoare, they quieliy restored the
pledge whicli tliey hadstaxcd, and thenextday at the houre appoint-
ed returning againe, brought \a ilh them cainclls, in shewe loaden
with Avares to be exchaiiged for our commodities, and calhng for
a boate in haste. had one sent tliem, accoi'ding to order, whicli our
generall (being at this présent absent) had given before his depart-
ure to the iland.
Our boate comming to the place of landing (a\ hicii A^as among
the rocks), one of our men, called John Fry. mislrusling no dan-
ger norfearing any harmepretended by tliem, andtherefore intend-
ing to become a pledge, according lo the order used the da\
before, readilie stept out of the boate and ranne a land, which
opportunitie (being that which the Moores did looke for) they tooke
the advantage of, and not onely they Avhich Avere in sight layed
hands on him to carrie him away with them, but a number more,
which lay secrelly hidden, did forlhwith breake forth from behinde
the rocks, \\hitlier they had conveyed ihemselves (as it seenieth
the night before), forcing our men to leave the rescuing of him
that was iaken as captive, and with speed to shift for themselves.
The cause of this violence was a désire which the King of Fesse
had. to understand what this lleet was, Avhelher any forerunner of
the Kings of Portugall or no, and Avhat newes of certaintie the flcet
might give him. And therefore after that lie Avas brought lo the
Jvings présence, and had reporlcd thaï they were Englishmen,
bound for the straighls, under the conduct of Generall Drake, be
was sent back againe with a présent to his captaine and offer of
great curtesie and friendship. if ho would use his contry. But in
ihismeane lime, the generall l)einggrieve(l wilh this slie« of injurie.
288 DÉCEMBRE l5~7
and intending, if he might, to recover or redeeme his man, liis
pinnace being ready, landed his companv, and marched somewhat
into tlie countrie, Avithout any résistance made against liim, neitli-
er would the Moores b_v anv meanes corne nigli our men to deale
wifh fhem an\ way ; wherefore having made provision oiANOod,
as also visited an old fort', built sometime by tlie K.ing ofPortugall.
but noAv ruined by the King of Fesse, wc departed, December 3i,
towards Cape Blanck, in such sort, that Avhen Fry relurned, be
found to his great griefe ihat the lleet was gone; but yet. by the
Rings favor, he Avas sent iiome inio England not long after. in an
Englisb marchants ship.
Shortly after our putting forth of this haibour. mc wero met
Avith contiaiy windes and foule weather, Avhich contiiiued lill the
fourth of January ; yet Ave still held on to our course, and the third
dav after fell Avith Cape de Guerre, in 3o dcg. [ ] min., Avbere
Ave lighfed on 3 Spanish fishermen callcd Caunters. Avhom Ave tooke
A\ith our neAA pinnace. and carried along AAith us till we came to
Rio del Oro. just under the Tropick of Cancer, Avhere Avith our
pinnace also aac tooke a carvcll.
British Muséum, Printed Books, Press Mark : G. 65 UK — The World
encompassed by Sir Francis Drake... — London, /6'"2<S'. '/°.
I. Ce fort avait été construit le lo jan- le nom de Cajlcllio lioal. CI', notre C.liro-
vier i5io par le capitaine Diego d'.\zain- noloyie critique, à la date de i3io. et Da-
buja « nas illias de Mogado " et avait reçu .Mi.io de Goes, IV, 85.
LETTRE DAMIAS POULET A WALSI>GHAM ET A WILSO.N 289
CVIII
LETTRE D'AMIAS POULET A WALSINGHAM ET A WILSON
(Extrait)
Levées de troupes en Italie commandées par Stakely. — Armes fournies
par le Pape. — Les uns croient ces troupes destinées à l'expédition de
D. Sébastien au Maroc, d'autres à une descente en Irlande. — Préparatifs
maritimes à Lisbonne et en Espagne.
Paris, 19 février 1578.
Au dos : To the right honora!)le Sir Francis Walsingham, Knight,
and M'' Wylson, Princypall Secretaryos lolier Ma"*. — Alia manu :
19 Feb. 1577. From Sir Amias Poulelt.
Yt maye please your Honors to receave inclosed lierein the copie
of my letters of the xv"" of this présent.
I atn credibly infourmid tliat Stukeley ' was yet at Civita
Vechia the xxviij"' of the lasle, where there had bene some mulinie
emongst bis souldiours. Also that xxvj schipps were stayed at Naples
1. Thomas Slukely. Sur ce personnage, Ibkl., n" 3s. Des nouvelles envoyées de
V. /" Série, France, t. I, p. 466, note 2. Pise par Thomas Mansell à Ed. Mansell,
— Dans une letlre datée de Hambourg, 17 qui les transmet à Burghley dans une lettre
février 1578, Christophcr Hoddesdon trans- du i5 mars, annoncent que Slukely a quitté
met à Walsingham des nouvelles de Rome, Oslie avec quatre galères, dans lesquelles
du 4 janvier, mentionnant le départ de il a lioo soldats italiens, tous payés par le
Slukely pour Civita-Vecchia. St. Pap., Pape, dont il a reçu, lui-même, 5oooo
For.. Hanse Towns. vol. I. n'Si. Une autre couronnes pour les autres dépenses néces-
lettre du mémo, du aS février, fait savoir sitées par son entreprise. liatfteld House.
à Walsingham que « le faux duc an- Cecil Mss. vol. CLX, f. 120. Cf. infra, pp.
glais n se prépare à partir pour le Portugal. agS-agg et p. SaO, note i .
De G*stries. VII. — u(
290 19 FÉVRIER 1678
and foAver at Civila Vechia for the embarking of Iwo tliousande
Ilalians levied by the authorifie of Paulo Jordano Urbino, and ihat
the Pope had delivered towardes the furniture of theise nnen greate
stoare corseletes, harquebuses, pyques and lialleberles : some afHr-
ming thaï tlieise preparacions are for the Kingof Portugall for some
enterprise in Africa ; others are of opinion ihat they shalbe imployed
against Inglande'. One tellethe me ihat certainly Stukley commelhe
into Irlande, but Avith Avhat nombre of shipps and men he dolhe
notyel knoAve. \t is affîrmid by letters from Lisbone, of the xxviij"'
of January, ihat greate preparacions are made tbere for the seas,
and from Madrill, of the seconde of this présent, that the lyke is
done at Calis, Cartagenia, and Bilbo.
And ihus I committ your Honors to the tuicion of the AUmighty.
From Paris, the xix"" of February 1077.
Your Honors to commaunde,
Signé: A. Powlet.
Public Record Office. — State Papers, Foreign, France, vol. II, n° 17.
— Original.
I. Les troupes italiennes de Stiikel^ impossibles à prévoir à cette date qu'elles
étaient en réalité destinées à une opération furent incorporées à l'armée que D. Sébas-
en Irlande. Ce fut par suite de circonstances tien levait pour l'expédition d'Afrique.
LETTRE DE D. SEBASTIEN AUX ETATS-GENERAUX DES PAYS-BAS 2QI
CIX
LETTRE DE D. SÉBASTIEN AUX ÉTATS-GÉNÉRAUX
DES PAYS-BAS
Il les prie d'assurer la reine d'A nglelerre que ses préparatifs militaires n'ont
d'autre objet que le Maroc.
Lisbonne, i5 mars 1378.
Au dos: Copie des lettres escriptes par le roy de Portugal aux
Estats-Generaulx des Pays-Bas. En télé : Translat du portuguese.
Illustres, Magnificques et Prudens Gouverneurs et Conseilliers,
Encores que je treuve pour très-certain que es mes choses feriez
ce que de vous estoit rayson que tousjours j "attendisse, niesmement
depuis que d'icelles vous ay escript, je me suis grandement esjouy
d entendre par les lettres de Sébastian de Costa, gentilhomme de
ma mayson, et de Nunn Alvrez Periera' vostre bonne et prompte
volunté à lefTect de négoces pour lesquels j'envoyay vers vous.
Ce que je reçois de vous es singulier plaisir, et tiens ceste grande
libéralité en lien que la rayson veult et debvez attendre de mov.
Et pour ce que ja avez bien sceu ma determinaljon dune emprinse
es Africque et comme pour icellc je désire les AUemans et munitions
que j'ai faict venir diceulx estats au pays", je vous prie fort que par
I. Xuno AJvares Pereira avait été envoyé vait à Leicester: « Les Allemands levés dans
par D. Sébastien aui Pays-Bas, au com- la région d'ici par l'ambassadeur de Portu-
raencement de l'année 1677, avec mission gai, au nombredeSooo, pourêtretranspor-
de recruter des troupes pour l'expédition tés en Afrique pour le service du Roi son
marocaine. D. Sébastien da Costa se rendit maître, sont en train de s'embarquer. Leurs
également aux Pays-Bas pour veiller à armes, en attendant, ont été mises sous la
l'embarquement des troupes. garde des officiers du Prince [Guillaume de
a. Cf. supra, p. a63 et notes i et 2. — .Nassau] et leur seront rendues au moment
Dans une lettre datée du 28 février 1678, de leur départ. L'ambassadeur a. en outre,
Davison. agent anglais aux Pays-Bas, écri- fourni caution et répondra de tout accident
aga )5 mars io-o
vous sache la s"" reyne d'Angleterre, à laquelle aussi j'escrips ma
resolution es ceste emprinse, ce que dicelle avez tant clerement
entendu, et luy iiionstrez et affirmez comme mon desseing et inten-
tion est singulièrement Africque et obvier aux grands maulx et
dommaiges que les Turcqs en icelle me peuvent faire ; de sorte que
elle se j^ersuade de chose tant certaine comme est cesle-cy et se
dissuade de toutes différentes informations (s'elle en a) ausquelles
personne ne doibt croire aulcunes. Et pour ce que je scay quel bon
office ferez es cecy, ne m'a semblé nécessaire vous le recommander
avecq plus de paroles'.
Esciipte es Lisbona, le xv'' de mars 1678.
Signé : Le Uo\.
Sur le dos : Aux illustres, magnificques, et prudens Gouverneurs
et Conseilleurs des Estals-Generaulx au Pays-Bas.
Public Record Office. — State Papers. Foreign, Portugal, vol. I, n° 10.
— Traduction contemporaine .
qui siirvifindrail du fait de ces troupes. »
Si. Pap.. For., Ilolland and Flanders, vol.
V. n" 57. Le même Davison, écrivant le 2
mai, de Gand, aux Secrétaires d'Etal, an-
nonce que les .allemands sont partis. Ibidem,
vol. VI, n" 4i. Ils arriveront à Lisbonne le
i^ mai. V. France, t. I, p. 466, note 1.
I. I>es préparatifs deD. Sébastien étaient
l'objet, dans toute l'Europe, de nombreux
commentaires cl provoquaient des soupçons
dont les agents anglais h l'étranger se fai-
saient l'écho. On craignait que le Maroc
ne fiU qu'un prétexte et que les armements
do D. Sébastien ne fussent en réalité dirigés
soit contre les Pays-Bas insurgés, soit contre
r.\ngleterre. On lit dnns un avis de Bruxel-
les, 10 octobre 1677 : « On parle beaucoup
ici des préparatifs qui se font en Portugal
sous couleur d'une expédition contre les
Maures, mais qui sont dirigés (h ce qu'on
soupçonne) contre ce pays-ci. On annonce
un nombre de lao navires, dont j.a de Oou
luîmes et au dessus, 3o de 3oo tonnes, 3o de
■J.00 et io au dessous de aoo ». State Pap. ,
For.. Ilolland and Flanders, vol. III, n" 2l>.
V. également une lettre à D. Rogcrs, de
Strasbourg, 3 septembre 1377 (Stale Pap..
For., German States, vol. I. n" i//), une autre
de Robert Bcale à Walsingham, do Franc-
fort, II octobre 1677 (/ti'd.. n" 33), une
autre de Ed. ManscU à Burghley, du i5
mars 1578, transmettant les nouvelles en-
voyées de I^ise par Thomas Mansell (Hatjh-ld
Iloiise, Cec'tl Mss, vol. CI.X, f. 130), ileux
lettres do Poulet h Burghley et Ji Walsin-
gham, de Paris, ui avril i578(S(u(c Pap..
For., France, vol. Il, n"' 33 cl 33), une
autre de Uoddesdon il Burghley, de Ham-
bourg, 19 mai 1578 (^Ibid.. Hanse Towns.
vol. I, n" 4')- Pour calmer ces préoccupa-
tions, que l'ambassadeur de Portugal ii
Londres s'employait égalomoni à dissiprr
(V. une lettre de Vr. Giraldi du î5 jaii
vior 1578, Ihitt , Porlm),tl, vol. I, n" <»).
D. Sébastien dcman<hiil aux Pays-Bas leurs
bonsoiricesauprèsdu gouvcriicmentanglals.
AVIS DE KOME 293
ex
AVIS DE ROME'
(Extrait)
Aide pécuniaire promise à D. Sébastien par le grand-duc de Toscane. —
D. Sébastien a levé une armée de 4o 000 hommes, dont 6 000 lui ont
été procurés par le Pape en Italie. — Préparatifs de défense de Moulay
Abd el-Malek. — Il a envoyé un ambassadeur à D. Sébastien pour le
détourner de son entreprise. — Celui-ci n'en est pas moins parti, le
20 avrd, avec ses troupes.
Rome, 10 mai 1578.
From Rome, the lo"" of Maie i5-8.
The Portingall Imbassador is departed from hence to Florence
for the Soo" ciownes whichUie said.Dukehatlie promized to helpe
the Kinge withall in his viage towardes AITrica": tor which parties
he makelh an army oi' 4o thowsand men % wherof he hathe out of
I . Cet avis est transmis par Christopher se déroba et ne donna ni argent, ni troupes.
Hoddesdon à la suite d'une lettre qu'il II écrivit k Baccio Orlandini, son ambassa-
adressc à Burghiey de Hambourg, le 22 deur à Madrid, que les temps ne permet-
juin 1678. laienl pas de délier sa bourse pour autrui
3. La somme demandée au Grand-Duc et que ses capitulations avecle Grand-Sei-
devait être gagée, comme on l'a vu (Cf. gneur s'opposaient à ce que les troupes
supra, p. 27g, note 3), sur des approvision- fussent levées dans ses Etals pour combaltre
nements d'épices. Les conditions imposées les Maures. Cf. /" Série. Depuis divers,
parles marchands florentins n'ayant pas reçu Florence, à la date du 21 mai 1578.
l'approbation de D. Sébastien, les pour- 3 Les différentes relations de la bataille
parlers reprirent. Finalement, le Grand- d'FIKsar el-Kebir donnent sur l'armée de
Duc, habitué à ne consentir de tels prêts D. Sébastien des chiffres sensiblement con-
que contre des gages solides, voire des cou- cordants. On peut, d'après elles, évaluer
remues de souverains ou la tiare du pape, les troupes de combat à 20000 hommes
2f)'| lO MAI lÔ-S
Itallie, throAvghe the avde ofthePope, 6000 good soldiers, wilh
other great provicion : against whom the Kinge of Baibary maketh
gieat preparacion : who hallie sent to llie Kinge of Portingalle an
imbassador lo staye liis enterprice'. Yet notwithstandinge the said
Kinge is deparled with ail his power the 25 of the laste monthe",
who shall at his retorne marry the Emperors sisler.
Public Record Office,
n" I4U. — Original.
State Papers, Foreign, Hanse Towns. vol. 1,
environ, dont 8 000 ou 9 000 Portugais, 2000
ou 3ooo Espagnols, 3ooo Allemands, 600
Italiens, 2000 « aventuriers » (sur ce mot,
V. p. 3oi, note i), 2 000 cavaliers... Sur ces
20000 hommes, i4ooo fantassins et les
2000 cavaliers prirent part au combat, le
reste ayant été laissé à la garde de la flotte
ou envoyé b .Mazagan. Outre les combat-
tants, il y avait, selon Fray Luis Nieto,
« trois mille gastadours ou pionniers, et
plus de mille charretiers, avec une multi-
tude infinie de pages, laquais, gojats, ser-
viteurs, et plusieurs esclaves mores, force
muUeliers, et des femmes pour servir, et
grande multitude de filles de joye ». L'ar-
mée aurait compté ainsi 26 000 hommes. /''''
Série. France, t. I, p. 476. I-rs non-cu'm-
battants auraient été bien plus nombreux
encore au dire de Barbosa .Machado, qui
prétend que le chiffre des pionniers et dos
« hommes inutiles » égalait presque celui
des troupes actives. B\rbos.\ MACHAno,
t. IV, p. 357.
1 . Il est difficile de préciser à quelle
démarche antérieure au 10 mai 15-8 il est
fait ici allusion. Il est en tout cas établi
que iloulay -\bd el-Malek fit des proposi-
tions conciliantes pour amener D. Sébastien
à renoncer à son expédition. Sa lettre au
roi de Portugal, en date du 22 juillet 1578
(V. i" Série, France, t. I, pp. 383-3gi),
lettre dont on trouve de nombreux exem-
plaires dans les dépots d'archives, atteste-
rait, même si elle est apocryphe, 'que ses
dispositions pacifiques étaient connues. Cf.
Ibidem, p. 535 ; /"^ Série. Dépôts divers,
Florence, 20 août 1678; IIIKRo^YMo de
Mendoca, f. il).
2. L'information est inexacte. Le départ
de l'expédition, plusieurs fois ajourné,
n'eut lieu que le a5 juin. Cf. infra. p.
3oo et note 2.
LETTRE DE THOMAS WILSON 3q5
CXI
LETTRE DE THOMAS AMLSON
(Extrait)
D. Sébastien a refusé à Slukely les navires que celui-ci lui demandait pour
continuer sa route vers l'Irlande et l'a retenu à Lisbonne avec ses troupes
pour l'expédition au Maroc.
i4 juin 1578.
Entête: Porliigallia. — 1078.
En marge, alla manu : 1678, i/|June.
Right Honnralile,
I hâve receaved letters tliis claie of tlie 1 1 and 12 of Maye from
Lisborne, whereby I understande that Slewkeleys purposed voyage
forireland ' is altered lo sei've tlie Ivynge orPortugale agaynst Af'rica,
moche agaynst his wyl, but tlie Ivynge wyl hâve it so. Hereupon
Stewkeley halh sent a post to ihe Holye Father, retournable in 20
daies, to déclare of tliis alteiacion.
The Kynge was moved at the first to ayde the enterprise agaynst
Irelande, and becawse the greale galyes lliat Slewkley came in, did
fayle, therfore he was desired by the sayde Stewkeley to ayde hym
with shippes and otherthyngesnecessarieibrthe warresof Irelande :
I. V. supra. Doc. CVIIl, p. aSg et m/ra, qu'il était prêt à passer en .\friquc, que
Doc. CXII, p. 297. — Dans une lettre à c'était son dernier refuge, que, dans tous
Elisabeth, datée de Paris, aS juin 1678, les États où il avait vécu, les gens s'étaient
.\^mias Poulet dit avoir appris l'arrivée de rendu compte de sa vanité cl étaient fati-
Stukely Ji Lisbonne. Il ajoute que ce per- gués de lui. P. R. 0., Stale Papers.
sonnage avait perdu tout crédit à Rome, I-'oreign, France, vol. II, n" 55.
296 i4 juiî> 1578
but theKynge answered that he was in amytie wilh Englande, and
therfore woulde not deale that wave: but contrarywyse, seeynge
h\m to hâve good store of corseletes and other municion, wilh
shyppes and men, bath seased upon hym and bis companye to
serve in Africa '.
From the Court, this i4 of June iByS.
Your Lordsbips most assured to commande,
Signé: Tho. ^^ylson.
It is thought the Kynge is nowe readie to sette forthe, his Duche-
men being cumme to hym aboute the 6 of Maye hist.
British Muséum. — (lotion Mss, Nero B. I, f. 171 . — Original^.
I. L'ambassadeur de Philippe II. Jiiaii
de Silva, avait signalé à ce prince larrivoe
de Stukelv à Lisbonne et l'intention qu'avait
D. Sébastien d'utiliser les soldats italiens
commandés par ce personnage pour son
expédition au Maroc. V. y™ Série. Espagne,
22 et 3o avril iS'S. Philippe II répondit,
le I r mai, à son ambassadeur, en le féli-
citant de la circonspection avec laquelle il
avait évité d'intervenir dans les affaires de
l'aventurier anglais. C'était, ajoutait-il, au
roi de Portugal et aux ministres du pape
de s'arranger entre eux, car, pour lui, Phi-
lippe II, il était clair que moins il se mêle-
rait de cette expédition d'Afrique cl mieux
cela vaudrait. Add. Mss. 3835j. f. 36/.
t. Publié par Tho.mas Wkight, Queeii
Eliiabcih and her limes, t. II. p. 85.
RAPPORT DE WILLIAM PILLEN
397
CXII
RAPPORT DE WILLIAM PILLEN
Arrivée de Stukely à Lisbonne, au mois d'avril, avec sept cents soldats.
— Après être resté quinze Jours à bord, le « Marquis », comme on
l'appelle, est descendu dans une maison préparée pour lui. — Récep-
tion cordiale que lui a faite le roi de Portugal. — Stukely, causant
avec Pillen, a nié l'intention qu'on lui prête d'envahir l'Irlande. — //
déclare qu'il va servir le roi de Portugal dans une expédition contre les
Maures. — Pillen a vu à Lisbonne plusieurs princes maures venus du
Maroc pour se joindre à D. Sébastien. — // ne croit pas que l'Irlande
soit menacée par Stukely et le roi de Portugal.
[Juin 1578]'.
Au dos, alla manu: 6 Aprill 1078. — The saienges of Pillen, of
Chester, touching the arryvall of Stukeley in Lisbon.
William Pillen saith thaï he, heinge of the marchauntes who
fraighted a shipp called a the bark Félix » from the porte of Chester
to Lushborne, arrivée! at Lushborne the vi"' of Aprill. and there
contincwed untill the xxviii"' of May.
He saith that, at his being in Lushborne, aboAvte the xuii"' of
the same moneth", there arrived at Lushborne a great shipp of
vin" tonnes, wherein was Stukley and abowte vu' sowldiers, as
Slukiey himself gave owte. And this oxaminate sawe them and
I . La déposition de William Pillen eut voit, en effet, à la fin de la dite déposition,
lieu après son retour de Lisbonne, où il que l'incertitude règne encore à Londres
resta, dit-il. jusqu'au 28 mai, et avant l'é- sur le but de l'expédition projetée par
poque où dut parvenir à Londres la nouvelle Stukely.
du départ de la flotte portugaise pour 2. Entindez : le mois d'avril. Stukelv
r.\frique, lequel eut lieu le 2Ô juin. Un arriva exatltnienl le 18 de ce mois.
298 JUIN 1578
thowght the\ were soe manie in nomber. And thev A\ere miistred
before the Kinge ol" Portingall, and as yt Avas geven oAvte, there
were Ixxx of them vearie expert sowldiers. and well liked of the
King of Portingall.
He saith thaï the same Stukley there was called by noe other
name then Marques'. He saith that the same Stukley browght with
him one busshopp and three or fower prieste of the Irishe nacion.
He saith that, for one fortnighte afler his arrivai!, he kept himself
on shippe borde, and there enlerteyned resorters, but after there
was a hoAvse preparid for him in Lushborne, Avhere he kept howse.
He saith that, when he came firste to the Kinge of Portingall, hee
humblcd himself to hâve kissed the kinges hande, but he would
nott sufTer him, but wilh embrasing receavid him. He saith that
he broAvght fVom ibe Pope lettres to the King of Portingall.
lie sailb ibat tlie vcssell wherein Stukley and his companie came
■\vas olde and \\ornp. and thaï ibis examinai saA\e the same there
broken.
He saith that, at two certeine times of his l)eing wilh Stukley
and att one lime more wlien he mett him in the streale, he ever
talked wilh ihis examinate of his slale and of England, in which
lalke, as nigb as this examinai could call lo remembrance,
he told this examinât as followcth : « Pillen, I was profTred
of the King of Spainc greale tilles of honor, and I rcfused Ihe same.
The tille wliich the Pope gave me lo be Marques of Lymsler, and
a Baron or Erle of Washford (as ihis examinai remenibrcth) I could
nott refuse. They saie in Ingland (bal I am goinge lo Ireland ; noe,
noe, I am not appointed for il". I kiiowe Ireland as well as the
best; there is nolhinge lo \)C gotlcn but hunger and lice. They
saie I am a Irailor to the Quenes Ma''*'; noe, ihey are trailors tbal
saie soc. I will ever accept lier as my queue. Yt ys Irewc that there
is in Ingland my cruell encmie Ccoill, ibe Treasorer, whonu- 1 care
noil for. I bave bad of ibe Pope a c. ihowsand ducats, and 1 bave
I. Parmi Sfs nombmix litres, plus nu marquiAcrirlanrlxrt ilomnrquisilij.i^in^lpr.
uioitu>.iulliiMili(|ui-,, Slukilj porlailciui lio j. \ . sii/ira. |>. i(jo i-l nol<- 1.
RAPPORT DE WILLIAM P1LLE> 299
a ihnvvsand ducatles a inoneth, and am to serve the King of Por-
tingall in Aphrica against the Mores. »
He allso saith. that he sawe the flet of the Kinge of Porlingall
of his owne great shippe xx'", and of hulkes and small shippes to
niake upp the navie Ix saile.
There were appointed lo goe with the Kinge the Duke of Bur-
gansy', and Don Ed^vard^, with other estâtes of Portingall.
He saith alsoe that certeine of the princes of the Mores', whome
this examinate daily saAve, ahoAvte six. were conie lo joyne with
the Kinge of Portingall, heinge fled from the Mores.
He saith that he saw e neither cawse nor likliehood that Slukly
should invade Ireland, for he had neither power nor shippinge,
except the Kinge wonld prépare the wlioU navie ihether. .Never-
ihelesse, what he ment in his speche to this examinai, becawse
he knewe him to Iravell to Ingland, to dénie his pretenc to Ireland,
leasl he should be prevented. he knoweth nolt. Bull in Iiis owne
conscienc, and for owght lie could gather, there was noe cawse
whic the Kinge of Portingall should or w ould he att the charges to
ayd Stukley for such entent, huit that the Kinges navie and prepa-
racion was onlie against ihe Mores, as was geven to ail men.
This examinât also sailh thaï there Avas then a shipp of London.
whereof one Feys was masler, wlioe was alsoe al Lushborne the
same time, and nowe relorned to London. He knoAveth ail the
contentes of ihis to be trcAve.
Public Beœrii UlJice. — Stale Pa/ters. iMimestir, Addenda. EUzahelh.
vol AA V, n" 95.
1. Le duc de Bragance. La maladie a. Don Duarle du Mcnezes. V. supra,
l'empccha de prendre part, à l'eipédilion, p. 178, note i.
dans laquelle il fut remplacé par son fils 3. Probablement le caïd Abd el-Kerim
aine le duc de Barcellos. V. infra, p. 323 bon Tuda et sa suite. V. infra. p. 892, note
et note 5. 1.
3oo
JUILLET 10"
CXIII
LETTRE DE CABRETTE A [STROZZI ']
(Extrait)
D. Sébastien est parti de Cadix pour le Maroc. — Énuméralion de ses
forces. — Bruit de la prise de Lnrache.
Madrid, i8 juillet 15/8.
Au dos, alla manu : [^a coppie d'une lettre escritte de Madril par
ip°' Cabretz.
M
onseigneur.
Depuis mon département de Paris, jen'ayeu roccasiond'escripre
à V" S"% bien que je luy ay escript par aultre; mais ceste-cy sera
pour fere entendre à V" S"' comme le roy de Portugal se partit
de Calix de vij de ce mois'' pour aller en Barbarie sus le royaume de
Fes, dont il va avec une grande force et belle armée. 11 meine envi-
ron mille voeles, tant grandes que petites', et moine (rente-cinq
1 . La présente lettre était adressée à un
personnage de haut rang. On peut suppo-
ser, avec beaucoup do vraisemblance, que
le destinataire était Philippe Slrozzi, qui
était alors colonel général de l'inlanterio
française. On sait par Vargas Mexia que
Cabrette était en correspondance suivie
avec ce grand seigneur. V. France, t. II,
a. Partie de Lisbonne le iSjuin, la llotle
portugaise arriva le ï8 à Cadix, où elle
séjourna une di/aine de jours.
3. Amias Poulet écrit do Paris, le 7
juillet i.'J78, & Elisabeth : « Co messager
me dit aussi qu'il a appris par des mar-
chands et des marins arrivés tout récemment
de Portugal que l'armée, là-bas. a pris la
mer pour aller on .\friqup, et (pi'i'llo se
compose de âo grands navire». IJ gal^^e9
et un grand nombre do petites barques
appelées caravelles 1). Slale P<ip.. l'nrfùin,
France, vil. Il, n" .ïi/.
LETTRE DE CABRETTE A STHOZZI 3oi
mil hommes de combat, sans les avanluriers', qu'on dict sont plus
de dix mir\ 11 porta de vitaillespour six mois pour 60000 bouches,
et le payement pour six mois pour tous ses gens, tout en or dans
caises ; aussy 70 pièces d artillerie de campaigne\ de trois à quatre
mil chevaulx, une quantité des mules etbeufs pour porter munitions
et tirer artillerie, de manière qu'il a une des plus belles armées que
de long temps se soit ouy parlé. Et jamais Charles le Quint n'eust
une si belle sur mer sans extra ayde de personne : car le roy d'Es-
paigne n y baille point d'aide. J'espère en Dieu qu'il fera quelque
chose de bon. Je ne fais qu'une double, qu'ils ne soient gens de
guerre. Que si j'estois asseuré qu'ils feussent gens de guerre*, je
dirois qu'avec ses forces il se feroit roy d'Afrique. Et ne sçay si
diray que ce seroit suffisant aller jusques an Conslantinople ; car
i'entreprevndrois plustost prendre toute l'Afrique que non point
prendre deux forteresses en Chrestienté. Je vous laisse à pensei-
qui vaut plus. Nous verrons ce qui en sera et vous le ferons
entendre à la journée".
Je vous obéiray comme bon serviteur que je suis.
Vous baise les mains, pryant Dieu, Monseigneur, vous tenir en
sa saincte et digne garde.
De Madril, ce 18 de juillet 1678.
Vostre très humble et très obéissant serviteur.
Cap"' Cabretes.
Ce jourdhuy est venu des nouvelles que le roy de Portugal avoit
prins Larach. Je ne sçay si cela soit certain.
Public fiecord Office. — State Papers. Foreign, Porlu(jal, vol. I, n" 11
çf //". — Copie contemporaine.
1 . Avanturiers, aventureiros, gentils- tourner de ses projets sur le Maroc (\ .
hommes portugais faisant la guerre comme supra, p. 224, note i), avait appela l'atlen-
volontaires, à leurs frais. tion du jeune roi sur l'inexpérience mili-
2. V. supra, p. agS, note 3. taire des Portugais.
3. Fray Luis Nielo en compte seulement 5. Cabrette s'étend ensuite sur la des-
36. V. France, t. I, p. !i~b. cription d'un navire à « doux proues, une
tt. Le duc de Medina-Celi, envoyé par devant l'autre, ii dont il est l'inventeur et
IMiilippe II vers D. Sébastien pour le dé- dont Philippe II a fait faire l'essai.
3o2 19 JUILLET 1678
CXIV
AVIS DE VENISE
(Extrait)
Les négociants ijui Ira/ujiient Jans le Levant et en Eçjypte rapportent (jue
le Grand Seigneur ferait abattre du bois en grande quantité pour con-
struire des navires avec le dessein de s'ouvrir ta route des Indes Orientales
et de mettre à la raison le roi de Portugal. — On considère, d'ailleurs,
comme périlleuse pour lui-même l'expédition que prépare ce roi. —
Moulay Abd el-Malek, qui dispose d'excellents cavaliers et arquebusiers
à pied, a reçu récemment d'A tger des renforts en hommes et en matériel.
— L'unique chance de succès de D. Sébastien serait la défection des
sujets du Chérif, mais elle est tout à fait improbable.
cl 1578.
.Au dos : Viro amplissiino Anglice Uegine legalo.
Alia manu: Anglice Régine legato \... Antverpiani '. — ig July
1578.
Scripsil ad me vir aiiiplissiinus D. Cliiislophorus l'iicmiiis, pla-
cere tibi, vir illustrissime, ut quie hic cligna scriplione occurrunt,
ea diligenter et accurale ad te perscriberem
Ego ceiti nihil habeo : illud eliam a multis audiliim milii lantum
quod in Oriente negociantur et in J'^gyplo : Turcani maximum \ Im
lignorum ad navigia conficienda in eo regno cœdere, quibus(|ue ad
Indiam Orientalem aditum sibi patefacial et Lusitanum in tndintm
I. I.'airciil lie r.Viifîli'terri» à Aiimts l'Iail .ilors Dinlsoii.
AVrS DE VEMSE 3o3
redigat. Doquo Lusifano qui ista scire vidcnliir narrant Aphricanum
quod tentare insliluat belluin opinlone miilloruni pcriculosius ipsi
esse ; regem Fessiumabcqiiitalu et sclopelariorum peditalu' egregie
paralum cl inslructum, auxiliis etiam nuper yVligero militiiin omnis-
que instrumenli militaris auclurn esse ; iinam spem in populorum a
Fessio defectione, sed illam ipsam plane lubricatn esse, cum expe-
rientia docti animadvertant, ex principum crebris adeo mutatio-
nibus, niliilaliud sibi quam calamitates et pericula augeri, et cbris-
lianos illos reges a quibus auxilium sperare queant eo rcdactos ut
vix sua, tam nedum aliéna, defendere possint.
Venetiis. xix Julii anno 1078.
Public Record Office. — Slale Papers, Foreign, Venise, vnl. I. n" 1.
I. Cf. /"■' Série. France, t. I, pp. !t-j3, 47^.
3o/i 12 AOUT l5'
CXV
LETTRE DE PHILIPPE II A WTOMO PEREZ'
(Extrait)
Il a reçu secrMement avis que le roi de Portui/nl a péri au Maroc avec la
plus grande partie de ses troupes. — Moulay Abd el-Malek aurait égale-
ment été tué. — Des mesures immédiates s'imposent. — Antonio Ferez
devra tenir la nouvelle secrète.
l l'i août 1578].
Aunque he recibido y leydo vuestro papcl, dexare el res|jonder
a eL
He leiiido un aviso secrelo, por la Aia (|iu' os dire despues. de
que avia sucedido lo que se temia del rey de Portugal, y que se
avia perdido el y la gente y inuerlo el y la mas délia. \ si con algo
se puede aguar eslo, es con que dicen que lambien niurio Molucli.
que, si fuese verdad, séria bueno. Agora conviene luego ateiider a
lo que en esto convenga, y, si ay no lia llegado la nueva. vos 110
digais nada délia.
\ hazed lo que en ello mas convenga y en todo. Martes anies de
corner.
hritish Muséum. — Addilional M.ts. l'(S'i'6't?. /'. (l'rJ. — Oritjinal'.
I. V. supni. \i. aaS, note i. Ac. recevoir la iiouvollc ilo la halaillc il'Kl-
». La présente lettre a ét6 écrite lui Ksar el-Kebir (lundi /| noiM 1J78); elle no
mardi, au moment où Philippe II venait peut donc être que du mardi i j aoT^t.
LETTRE D ANTONIO PEREZ A PHILIPPE II 3o5
CXVI
LETTRE D'ANTONIO PEREZ A PHILIPPE II
(Extrait)
Dès la réception de la lettre de Philippe II, il a fait appeler D. Christoval
de Mora. — Celui-ci if^norait les nouvelles du Maroc. — // est
d'avis que Philippe II envoie immédiatement ses condoléances et il s'offre
à les porter lui-même.
[i2 août 1378] '.
Au dos: Al Rev nuestro senor.
En marge, de la main de Philippe II : Muy bien allô yo que sentis
eslocomo decis, y, aun si fuesen pesadumbres ordinarias: podriarise
pasar, pero son de lanto cuydado y congoja que no se quien puoda
con ellas ; es bien menester su ayuda. i\o ay duda sino que lo mejor
sera el acomodarnos, salvo lo de la religion. Pero aun eslo tiene
dificultades, porque, estando lan superiores, no han de querer venir
en cosa por que se pueda pasar. Y para eslo no ay duda sino con-
vendria armarnos y apercevirnos y levantar gente.
S. C. R. Mag".
Esta tarde recibi a las vi el despaclio de V" Mag''.
En lo de Portugal no puede dexarse de sentir, pero quando bien
sea verdad. buenas cosas trae consigo para lodo. A Don Cbrisloval"
i. La teneur delà lettre d'Antonio Ferez a. Le Portugais D. Clirislovai de Mora
mon Ire qu'elle est de même date que la pré- (i536-i6i3), page el grand icuver de la
cédente Elle fut écrite à la lin delà journi'c. princesse Jeanne, nu're de 1). Sébastien,
De Castbies. vu, — 20
3o6 12 AOUT 1078
hize buscar luego en recibiendo cl despacho de V" Mag'', pero no
parescio liasta las via" y média. A esta hora vino. No ha lenido
ningun aviso desta nueva. Con esto yo le dixe el que V" Mag'" avia
lenido y el cuydado grande en que le ténia, y lo démasque V" Mag''
me escrivio para dezirle. Avemos platicado en cl negocio. Dize,
despucs de sentir lo que es razon tal desgracia, que. en Uegando la
nueva, deve V'" Mag'' enibiar luego a Portugal a liazer [conj diligencia
demonstracion del seiitimienlo desle sucesso : c[uc el estara dis-
puesto para partir, quiriendo V'' Mag' que cl vaya. ^ ninguno
mejor a mi paresce por todo
Don Christoval dixo que cscriviria. Son las 12 y no ha embiado.
Britisli Muséum. — Additional Mss, '38'26'2, ff. 6J'l'-6'5J. — Oriyinal'.
devint l'un des hommes de confiance les phis crée comte de Castel- Rodrigo. Nommé grand
habiles dé Philippe II. Ambassadeur de ce d'Espagne par Philippe III, avec le titie
prince auprès du cardinal-roi Henri, il fut de marquis, il fut, le premier, investi, en
après l'annexion du Portugal inspecteur des 1600, de la charge de vice-roi de Portugal,
finances de ce royaume. Philippe II l'avait i. \ . supra, p. 2:28. note i.
LETTRE DE OCIIOA DE VILLANLEVA A PHILIPPE II
CXVII
LETTRE DE OCIIOA DE VILLANLEVA A PHILIPPE II
Le duc de Médina Sidoniu ayant c'crit à Philippe II toutes les nouvelles
concernant le désastre de l'armée portugaise, Ochoa de Villanueva se
borne à signaler au Roi un certain caïd Sidi Ahmed, qui a quitté
Moulay Abd el-Malek pour servir D. Sébastien. — ]'enu, à cet effet,
en Algarve, et apprenant que D. Sébastien était déjà au Maroc, il s'est
rendu à Puerto de Santa-Maria pour s 'y embarquer et rejoindre ce prince.
— Le duc de Medina-Sidonia craignant que ce caïd ne fût un espion,
Ochoa de Villanueva est allé se saisir de lui et l'a envoyé dans la forte-
resse de San Lucar, où il est gardé jusqu'à ce que Philippe IL ait décidé
de son sort. — Ayant appris ta défaite de D. Sébastien, ro capitaines
et environ 2 5oo soldats, qui devaient s'embarquer à San Lucar pour
aller servir ce prince, ont demandé au duc de Medina-Sidonia s'ils
devaient rentrer chez eu.r. — Le duc, pensant qu'on pourrait les utiliser,
en a retenu provisoirement mille. — On attend les ordres de Philippe II
à leur sujet.
San Lucar de Barrameda, 12 août lâ'/S.
Au dos: A la S. C. R. M^'' del Rey Plielipe nueslro senor. —
Alla manu: San Lucar. — A Su Mag''. i5~8. — Licenciado Ochoa
de Villanueva. — xii de Agoslo. — Rota del campo del rey de
Portugal. — Prision del Moro y sus très criados. — Soldados que
estavan en el Puerto de Santa Maria.
S. C. R. Mag^
Todas las nuevas que yo podria esciibir de la rota del exorcilo
del serenisimo rey de Portugal, las a escrito y escribc a \" Mag''
el duque de Médina. ^ . porque las que ban por su mano son las
3o8 12 AOUT i5-8
mas ciertas y taies que, aun para decirlas una vez, sou laslimosas,
quanto mas para oyrlas muclias quien tanto las sentira y con tanta
razon como V" Mag'', no las refiero en esta, ni digo a el proposito
deste suceso mas de que es sabiendose en esta plaça. Que se supo
que, en la del Puerto de Santa Maria estava un Moro alcaide,
llamado Cid Hamete, el quai dician que, abiendo sido basallo del
Maluco, se aparto de su servicio y se vino a el del rey de Portugal
V a oiVescerle quinienlos mil caballos que lenia, y que, a liazer esta
olerta, abia pasado en su busca a Portugal. A desembarcado en el
Algarve, donde supo que ya el Rey estava en Berberia, y, siguien-
dole, se vino por lierra a el Puerto, donde esperava pasaje. \ , como
aun los que estaban con el Xarife se an tenido por sospechosos,
quanto mas los que tan conoscidamente eran contraries como este,
considerando que podia ser espia, que. con esta ocasion, venia a
entender puntualmente la orden quel rey de Portugal Uevaba en su
exercito y la prevencion que dejaba liecha en su reyno de socorro
para si lo ubiese menester, le parecio a el Duque séria bien dete-
nerle hasla dar cuenta a Su Mag'' dello. ^ , aviendolo dicbo, me
parti luego a el Puerto de Santa Maria, donde alcance a el Moro,
\ lo enbie. con otros très criados suos. a la fortaleza desta plaza,
dond'el alcayde. que el Duque tiene puesfo en ella, le liene en
guarda, liasta que V" Mag'' mande lo que del se dcba bazer. Avia
unas [cartas] para el rey de Portugal y unos consejeros suyos,
que son las que el Duque enbia \" Mag''.
En el puerlo desta plaza, abia diez capitanes con basia dos mil y
quinicntos bombres, con los (pialcs esperavan pasaje para yr a
servir a el rey de Portugal ; y, enlendido el suceso, se querian
volver a sus ticrras, y, antes que se determinasen a hacerlo, le
escrivieron al Duque se cmbiase a mandar lo que le parecia que
debian bazer. ^ , como es tan zeloso del servizio de V'' Mag'' \ con-
tinua con tanto cuidado lo que en eslo bizieron sus pasados, le
parecio convendria delener alguna desta génie para mucbos fines
que podrian ofrcscerse y resullar de lo sucedido. ^ asi rcspondiu
a los capitanes se entrelubiesen hasta que se dièse cuenta a V" Mag''
dello. y a mi m'escrivio lo procurase y solicitase con los capitanes
y con el l'actor del rey de l'ortiigal, (|ue alli réside, les proheyasf
de io neccsario, como lo abia lieclio basla cslonees ; v tambien les
LETTRE DE OCHOA DE VILL.WUEVA A PHILIPPE II .SOQ
embio el Duquc sobrello. Cou lo quai se oïdeno se delul)ieseii
mil liombres, a quien el diciio faclor olVecio dar hastimenlos ocho
o nueve dias. Sera necesario que V" Mag'' emjjie a mandar la
orden que se deba lener en este, porque, pasados estos dias, sera
dificuitoso de lener esta gente.
Nuestro Sefior la S. C. R. persona de V" Mag'' guarde y en
mayores reynos y senorios acresciente, como sus criados y vassallos
deseatnos.
San Lucar, 12 de Agosto ib'jS.
S. C. R. Mag",
Criado de V" Mag" que sus reaies pies besa.
Signé : Licenciado Oclioa de Villanueva.
Brilish Muséum. — Additional Mss, ^83'ii, f. lôQ. — Orù/inal.
3io
CXVIII
LETTRE DE PHILIPPE II A ANTONIO PEREZ'
La défaite du roi de Portugal est confirmée par une lettre du duc de
Médina- Sidonia. — • Le caïd de Tétouan a écrit au (jouverneur de Ceuta
que D. Sébastien était prisonnier. — Le départ de D. Christoval de Mnra
pour Lisbonne, s'il n'a pas encore eu lieu, devra être ajourné jusqu'à
plus ample information. — Des mesures ont été prises pour la sécurité
des places portugaises d'Afrique. — Le duc de Medina-Sidonia a été
prié de ne pas congédier jusqu'à nouvel ordre les soldats espagnols qui
devaient rejoindre l'armée portuqaisc en Afrique.
[kS aoiM 1378] 2.
Iloy os esL-iebi lo que liaviTis visto v lo que avia venidd de
Cadiz. Y esta larde ha veuido coireo v caria del duque de Médina
Sidonia que cerlifico el ncgocio. Y assi me parece que se puede
tener por cierta la rota. Y embia uiia caria de un falor del l\e\ en
que la conQesa v dicc quel alcaide de Teluan la escribe al de Ceula,
y que dice que el Rey estava preso, de inanera ipie en eslo es lo
que ay duda ; y, si es verdad, no liavria lanla priesa en lo demas.
Y por eslo. si Don Chrisloval no es partydo. avisalde luego que no
parla liasla que entendamos mas desto y veamos In que sera bien.
j Y ojala fuese verdad la prisioii ! Ilize mosiraral Duque' lo de Cadiz.
y hanse apunlado algunas provisiones, auntpie buena paite délias
aùadi yo ; y son asi para asegurar lo de aca como las plaças de
I. Cl. .«H/iro. l)oc. ( A\ . (;\V|, CWII, vinrpiil les premiirrs nouvrll<-s Ar la
pp. 3o4, 3o5, 307. Iialaillr il'Kl-Ksar cl-Kcbir. riicoro m^-
a. La pn'sontp lollrp ost dalir il'iin liVs d'iiicortiliKli- sur If sort Ho D. Si''l)as-
mercredi, qui doil èlro le mercredi i3 aoi'll. lion,
car elle a élé écrite an moiiienl où par- ?i. Al Ouqne: \f duc d'Alln'
LETTHE DE PHILII'IT II A AMOMO PEREZ .'^11
Afi'ica de Portugal ; y hanse eiiihiado a lia/.er los despachos a Delgado ' .
Escribe el diiquc de Médina quel marcjuos de Sanla y esfava en
Gibraltar cou las galeras, ques bueno, ii cjuc en el l'iicrio de Santa-
Maria eslavan ii Î5 soldados bncnos de aca que iljan a la jornada,
V que, porque los despedian, el end)iava entretenerles por (S dias
liasta ver lo que se le ordena. Y respondesele que los enlrelcnga
liasta ver lo que entendra, y a Delgado cpie se embie recado por
aquellos. El de Alva escrive de suyo la ntra plalica, mas dice c|ue
no es por el solo, sine para con algunosotrosque nombra, y entrellos
al Marques, \ para con muclio secreto. ^ yo bien holgaria que no
buviese partido Don Cbrisloval, porque no se liiziese rumor si no
es menester. Veremos a la manana lo que sera.
Agora pongo este pliego deniro del del Marques, quel os le
embiara, que me parece lo mas seguro por agora.
Mycrcoles noche.
British Muséum. — Additiunal Mss. 28'2(12, f. '2S5. — Oriçiinal.
I V. supra, p. ii/|, note 2.
3l2
APRES LE
iG
[5-8
CXIX
LETTRE DT:N MÉDECIN JUIF' A SON FRÈRE'
Marche des armées marocaine et porlmjaise avant la bataille d'El Ksar
el-Kebir. — Maladie de Moulay Abd el-Malck. — Relation de In bataille:
mort de Moulay Abd el-Malek, de Moulay Mohammed et île D. Sébastien.
— Nombre des morts et des prisonniers. — Moulay Ahmed annonce aux
troupes la mort de son frère et se fait proclamer roi. — Funérailles de
Moulay Abd el-Malek. — Entrée de Moulay Ahmed éi Fez et ses premier.^
actes. — Fuite des gens de Fez au commencement de l'engagement. —
Moulay en-Nasser passe à Arzila avant la bataille. — Le commandant
d'Arzila fait demander la liste des morts et des vivants.
\Fci', apri's le ifi aoiM'' 157S ]
Au dos, nliu manu : The Kiiii; of Marruecos. — No date —
Temp[ore] Car[oliJ I'.
Sefior,
Despues que nos aparlamos de Al(pieia\ luego al otro (lia parli-
I. Mécl.cin de Moulay Abd fl-Malck.
On lit sur la traduction anglaise de ce docu-
ment la mention suivante : « The coppio
of a Icltor written from tlie campe of the
King of Morocus Mullic Mcllnque b)' a
■Icw, phisicioii lo tbe said King, and
diroctcd lo liis brollicr. «
ï. Sur la bataille d'Kl-Ksar el-Kehir.
racontée dan» la présente lettre, V. ;"■''
Sérir, France, t. I, pp. 3g5-fi76.
3. La date de lieu est fournie par une
indication de l'auteur de la lettre. V. infra.
p .S'iO, noie 7. l'allé n'c>l (las en eonlia-
diction avec la mention .1 wrilleii from Ibe
campe... » qui figure sur la traduction
anglaise (V. ci-dessus note i), car lu
inalialla ehérifienne était établie sous les
murs (le Fez.
'1 . \ . inj'rn. p. .'vio, l'iiniH' ition d'après
bupielh' celte date a été rétabli.'.
.'). Mention inexacte.
I). AtqiHTtt.\. 1" Série. Krancc, I II,
p. aJ8 cl note 3. C'est sur l'oued el
Kahira que so rencontraient les contin-
LETTRE D t N MEDECIN JL"IF A SON FRERE
3i3
mos de alli a Xixua ', movidos por carias que venieron a el Rey de
Mulei Hamet — que Dios guarde — : y al tercero dia se puso
nuestro campo cerca del rio de Tancifet. El Uei entro en Marruecos ",
y dormimos ally dos noches : y de Tancifet venimos por nueslras
jornadas fasta Uegarmos a Maure' en Tamesena. El Rei puso su
alojamienlo denho en el alcaçava* y algunos de nosotros con el,
mui deseoso de acabar dicha alcaçava y poner en ella gente y
lombardas. ^ para esto mando traer de Marruecos todos los
oficiales, tapieros y pedreros, carpinteros y herreros, Mores y
Cristianos.
Y como quiera que Dios ordena otra cosa fuera del pensamento
de los hombres, al tercero dia que alli llegamos, comio el Rey un
poco de pescado y bebio mucha agua sobre el y algun melon, de
manera que se le rebolvio el eslomago y vomito, y sobre el vomito
le acudio una pequena fiebre y un dolor de barrigua. y le tuvo de
larde a tarde, que nos dio mui gran Irabajo con este disgusto de
su mala desposicion.
Llegamos a Sale, en donde se hallo bueno ; y despues que parti-
gcnts venus de Marrakech el ceux venus
du Sous, de même que l'oued el-Abid
était la ligne de défense des. gens de Mer-
rakech contre les attaques parties de Fez.
Le point de la rivière n'est pas précisé,
mais on peut supposer avec toute vraisem-
blance qu'il se trouvait à l'endroit où la
route de Bouibaoun à Merrakech coupait
ce cours d'eau, soit à une lieue au nord
de Frouga (V. ibidem, page 259 et note 3).
Il )• avait eu en ce même point une bataille
en l5^4 entre Moulav Ahmed el-Aaredj
et son frère Moiilay Mohammed ech-
Cheikh. — La phrase « Despues que nos
apartamos partimos de alli » doit être
entendue comme suit, en complétant
la pensée de l'auteur : « Après que nous
firmes partis d'El-Kahira pour le sud, nous
y revînmes et en repartîmes le lendemain
pour Chichaoua ». Le Chérif marchait
contre le Sous pour v faire reconnaître
son autorilé, mais recevant de son frère
VIoulay .\hmed, qui commandait les troupes
du Gharb, de mauvaises nouvelles, il re-
vient sur El-Kahira d'où il part le lende-
main
I . Xixua, Chichaoua.
3. La mahalla resta campée deux nuits
sur les bords de l'oued Tensift pendant que
le Chérif entrait seul dans Merrakech.
3. Maure: peut-être la ville d'Umbre.
qui fut prise par .Alonso de Noronha le
10 avril i5ig et que GoES décrit ainsi:
« .\ villa de L'mbre esta situada sete legoas
d'.\zamor pela Enxouvia cerrada de muro
& barbacam de assaz boni tamanho, e forte
per estar assentadia nhuma barreira muilo
ingremc... » (IV, 4o). Les relations pu-
bliées dans /■■' Série, France, t. I, n'indi-
quent pas ce point, mais font seulement
mention d'une étape du Chérif dans la
province de Tamesna (V. pp. 336, Sga,
ifiS et note 3). Sur l'itinéraire de ce der-
nier, V. Ibùl-, p. 530, note i.
4. Alcaçava. La traduction anglaise
porte : pallace.
3l4 APRÈS LE l6 AOIT 1078
mos de Sale, aviciido estado ailv 1res dias, veniinos a La Maniora por
nuestras jornadas ; y al otro dia nos encontramos con Muley Hamet
juntoaSale. \ aqueldia cavalgoel Reiacavallomui galano'. endonde
le venieron a encontrar losdel Argarvejuntamente con su hermano,
con mucho contenlamento. disparando muchaartelleria de una parle
\ de olra ; y la escopeleria ' de los dos hizieron su salva tics vezes, cosa
mucho para ver. Juntose la mas hermosa cavalleria que nunca nesle
reino se junto v escopeleria, que podian ser por lodos siele mil.
Caminamos para el aposienlo; y, quando el Rei Uego al aloga-
mieiilo, y va con flebre y Aomilo niuy grande, que yo me agasle'
mucho, causado por la grande calor y beber muchaagua y remeler
el cavallo. no estando en desposicion para ello. Tomo cl Rei por
opinion de beber agua fria y mêler los dedos y vomilar y no querer
corner; e yo llorando y grilando delante del. tornandome como
loco, sin aprovechar nada.
Al lercero dia, le acudio un hipo mui grande y un temblor en
las manos, en especial en la parte derecha, lorpedad en la lengua,
que me pronostico luego la desventura que aviade ser. Encontremc
con Mulei Hamet. e dile quenta del caso, y divele la verdad de lo
que sucedio ; fueme mandado por el que io luviese en secrelo ; y
dende aquella ora enpeso a enlender en los negocios del reino. Fue
tan grande la sed que acudio al Rey que no bastaran quanlos rios
avia nel mundo para se la quitar, de manera que yo y mestre Guil-
lermo* y el alcaide Aly no teniamos otro oficio sino guardarle el
agua". En eslo estuvimos fasta, el seteno, permitio Dios que. con
unas dos ayudas que le mande echar, le acudieron unas camaras
2/j oras, cosa nunca vista ni pensada. Quilosele la sed. tuvo apetito
de comer. abriolos ojos, conserloselc la liabla y cl tcnibloi- mui poco.
I. Moiilay .\bcl pl-Malck avait « longue- mol portugais inconnu pour lui.
mr-nt marcJK' on littièrc >i et n'était monté il i. Mestre Guillermo, Guillaume Bcrard.
cheval qu'il la nouvelle de l'approche de son Sur ce médecin, V. /" Série, Franco, t. I,
frore. Cf. 1" Série. Franco, t. I, lielnlion p. 3(17, note 1, t. II, pp. io.'5-i 10 et I, III,
Conestaggio. p. 587. Introduction, .\genls el Vaynijeurs franrais
3. La escopeleria. Le copiste anglais a nu Maroc, p. VI.
traduit : u the foltmcn caIl}rvors ». 5. GiiarHarle el agua. I,a traduction
3. Agaste, mol portugais. Cf. agaslar anglaise porlo ; « lo kepo liim from
« SB fâcher II. Le traducleur anglais n'a pas ilrinckinge of walor », co qui ddil #lro |p
rendu ce membre do phrase, arrêté par ce sens.
LETTUF. DL'N MKHECIN .lUIl' A Sn\ FnKRIÎ .3l5
Al olro dia, primero de Agoslo', nos viiio uucva conio cl ici do
Portugal venia maichando fuera de Arzila. Llevantamos nueslro
canpo y lo asentamos sobre Alcaçar. ^ a les 3 de Agoslo partinios
de Alcaçar, y tuvimos por nuevas que el enemigo queria pasar la
puente del rio que se dize Magazen \ Paso adelante Mulei Hamet.
y el Rei quedoatras, fasta queaseiito nuestro canpo. Y, pareciendole
que cl enemigo presentava la balalla aquelia tarde, puso en orden
loda la escopeteria y lombardas : y para cslo — DIos le perdone —
casi muerto, pidio el cavallo y cavalgo, contra mi voluntad, y dexo
loda la génie de a cavallo que con el venian, y fue a poner en orden
la escopeteria. \ , estando a cavallo, senti que se avia desmavado ;
llegeme a el, pedindole de merced que se echase en su litera. y de
ella podia dar orden. No tan solamente lo quiso hazer, mas, viendo
que lo seguian algunos, arranco su espada y dio bueltas sobre ellos,
porque lo dexasen.
Fccho esto, vino recaudo de Mulei Hamet como los enemigos
avian asenlado, y que Su Alteza se fuese al canpo a descansar y
corner un bocado, y que comeria la escopeteria, y despues bolveria
a poner en orden y son de guerra. Y con esto apeo del cavallo y se
puso en la litera, y marchamos para las tiendas. Y Mulei Hamet
quedo en el canpo, yunto de los enemigos, con obra de ciento de
cavallo solamente . Por la o tra parte del rio ' avia Béni Mileque y Sofian
y algunos Alarves de la sierra": y, nueslra gente loda recogida,
aquelia larde embio el hermano del alcaide Abdenu y Mulei Mançor
Lantely y el bijo de Gide Hamet bcn Daude y algunos elches.
Todavia aquelia tarde, llevanlaron los enemigos en son de cami-
nar; y con este rebalc salio cl Uei del alojamenlo y se puso en su
1. .\vant le r"' août, le récit ne permet « Alarves de la sierra » du teite et la note
|ias de rétablir les dates de l'itinéraire d'Abd marginale qui prétend les expliquer sont
el-Malek ni de les accorder avec celles de également inexacts. Les Beni-Malek et les
Conestaggio. V. France, 1. 1, p. 536, note i. Sofian, deux tribus du Gharb, étaient bien
2. Mngazen. l'oued el-Mekhazen. Sur arabes, mais ceux que l'auteur appelle ici
cette rivière et sur le pont, V. i" Série, « Alarves de la sierra » n'étaient autres
France, t. I, p. ^78, note i, et la carte, que les Djebala et appartenaient, comme
l'I. \ 11, p. 648. tous les montagnards du Maroc, à la race
3. Por la otra parle del rh. de l'autre berbère. Les uns et les autres, en apprenant
coté de l'oued el-Mekbazen. qu'une bataille était imminente, étaient
'1. On lit en marge : i< Alarves arc venus se joindre à l'armée d'.'Vbd el-Male k
.\rabesdi.- la «ierra, Highlanders n. Les mots dans l'espoir de faire du butin.
3l6 APRÈS LE l6 AOLT IÔ78
litera, y marchamos lueia de las heiidas. ^ los Cristianos bolvieron
a asentar ; nos quedamos nel canipo fasla la tarde, y nos recogimos
a nuestras tiendas. Y Mulei Hamet luvo guaida aquella noche con
gente del Algarbe.
Y al otro dia jueves de mafiana, — diguo lunes de mafiana. ■• —
Ix de Agosto, se llevanlo el Rei mui bueno. y, antes que amaneciese,
me pidio le dièse de almorzar. Bebio un caldo de meoUo de pan y
très yemas de guevos ' frescos. E vino Muley Hamet a bablar con
el sobre el négocie de la batalla. y despediose del con muclio con-
tente. De las 10 oras, pedio el Rei de comer. Hizile Iraer una polla
asada y otra cosida, un poco de manjar blanco. y comio de cada cosa
un poco y bevio una poca de agua de canela a la enlrada de comer.
Y, despues de aver comido, venieron nuevas como los Portugueses
enpeçavan de caminar. Pedio el Rei de vestir y vestiose de borcado.
puso una pequeiïa loca en la cabeça, puso su medalla con lies piedras
y su plumaje, siniose su espada, que le vino de Turquia, cosa muy
rica, y su punal de la misma suerte. loda de piedras mui ricas de
turquesas y rubines'. Finalmente se puso como en dia de Pascua',
con sus anillos grandes en los dedos de piedras mui ricas. y se puso
a cavallo, mui contra mi voluntad, y caminamos al canpo.
Allamos nueslra gente en orden. y los Cristianos venieron mar-
chande quanto mas podian ; y Mulei Hamet con la cavalleria del
Algarbe, a nueslra mano dereclia, yunlamenle con quatre mil esco-
peteres de Feez ; y, a nuestra mano esquicrda, los nuestros alcaides
de Marrueces, y Ulendeta*, y Heiiamina. y la etra gente mucha.
usando de su custumbre y lugar para poder luege huir.
Juntarense les campos'' en una buena canpana, que ye nunca
tal vide, que ni piedra. ni arbol en ella avia. Y, como se juntaron
a tiro de lombarda. cl Roi mando lirar nuestra artellcria. que eran
2^ pieças buenas, y tiraron dos vezes e bizieron algun dane en los
I. Gaevo$, ppur huevos. musulmane.
a. Cf. 1" Série. France, t. I, p. 'i85. 4- L'iendeta. corruption par nirlatlièsp ;
.■?. Dia df Pasnin. c'e«l-,\-dire : le jour il faut rétablir : Oulad Mia. CoUc tribu
do la Wtedc 1' Vid cs-seghir, par laqucllr se et celle des Kehamna constituaient i cette
termine le jci"ine du Ramadan. C'est pour époque ce que l'on appelait les Arabes de
celle raison que les auteurs non-musulmans Mcrrakcch.
regardaient cotte fétc comme la pàquc 5. ^a< cam/wi, avec le sens : lot armées.
LETTRE d'un MÉDECIN JUIF A SON FKÈRE Si']
Cristianos, a lo que parecio y despues supimos. Ellos nos respondieron
con su artelleiiu, y entre las banderas del Hei mataron a un liombre
y dos cavallos, y no se apio\ ecliaion flelhi como las génies pensavan.
En este medio, se ayuntaron a liro d'escopeta y enpesaron deuna
parte y de otia a pelear reziamente, y nuestra gente de a cavallo,
los de verguença', con los acubertudos de los Cristianos. Acodio
a nuestros lados, dereclio y esquerdo, de los Cristianos ciertos esqua-
drones tan reziamente que nuestra gente, asi de a pie como de a
cavallo, se retraxeron fasla detras de las banderas del Rei ; que^
seguieron la viloria por aquella parle en donde nos estavamos. Y
créa V. md. que nos perdiamos ; mas Dios ténia ordenado otra cosa.
Y, bolviendo a nuestro proposito, digo que, al tiempo que el
Rei vido su gente ronpida, y miro a una parte y a otra, y vidose
detras de si sin gente de cavallo, que se avian esparsido por miedo
de las lombardas, por algunos dellos ser ydos a pelear', fue tanto su
enojo que se puso sobre los estribos y puso mano a la espada ; y
tomole un temblor que ceno los dientes : perdio el sentido y la vida
yuntamente. Fue cosa muebo para ver, y permision devina. Acudi
yo luego, y, viendo que estava muerto, luego de inproviso lo liize
ecliar en la litera, deztendo que eslava desmaiado. Fingi que le dava
de beber. Cobrile la cara, porque no sentiese la gente tan gran mal.
A este tiempo a nuestra mano derecha estava Mulei Hamet —
que Dios exalce — , como ya arriba digo, y arremelio tan rezia-
mente a los Cristianos que les bizo niucho daûo ; y ansi lo hizo por
dos o très vezes, que Uevavan y lo tiaian*. Apretolos tanto con su
animo que certifico a V. md. que lo vi quedar solo dos vezes con otros
hombres. \ en cl mismo tiempo, viendo iiueslra escopeteria que-
I. Los de vcryuença. La traduction an- victoire. La traduction anglaise porte :
glaise porte : «which «ère raen ofhoncstie». u They did foHowe tlie victury... »
Le sens complet est : nos cavaliers, ceux H. 11 faut rétablir ; « por miodo de los
du moins qui étaient hommes d'honneur. lombardas fo] por algunos dellos scr vdos
Le médecin juif fait celte restriction, parce ;i pelear ». Le traducteur anglais l'a inter-
qu'il dira plus bas (V. p. ?i-ii) qu'au début prêté ainsi et a écrit :« becawsethatsome did
de l'action trois ou quatre mille Arabes ronne away for feare of Iho municion and
s'enfuirent, entraînés par les gens de Fez. some wente to figbt >>•
3. Il manque un sujet au verbe seguieron. 4. Que i/euauan^ !o (raian; qu'ils s'avan-
Ce sont les Marocains qui se replient et ce çaient, puis reculaient. Le traducteur an-
sont les Chrétiens qui poursuivent leur glais a omis ces mots.
3l8 APRÈS LE l6 AOUT I578
brada, alcaide ' bolvio en si especialmeiite", una bandera de Beze-
nin\ que aquel dia avia venido con ' el alcaide Mabamet Zarcon '
de Laracbe, por nianera que acometio tan rezianienle alosCristiauos,
V junlamenle la cavalleria. que les liizieron perder las lombardas.
Y Iravose la balalla olra vez, rodeando los Cristianos por lodas parles
por génie d'à cavalio, que no seaparlo dellos fasla que los acabaron.
Y lo que mucbo favorecio para cslo lue ser el llei muerto y no
lo saber nadie, y nosolros birmos con el y con las banderas por
delanle, los elcbes de su guarda, alabàrderos y los piques"^ y otra
gentu : y el bijo de Zarcon Mabamel e yo y Muselin\ sabedores* de
su muerle. E, con birmos por delanle, davamos a entendor ser man-
dado del Rei ; porque yo me apoava de mi cavalio cada ora, iingiendo
que bablava con el : de manera que Iraian las génies a Crislianos,
(listianas caplivas, y venian adonde el eslava, y nosolros les
deziamos que el Uei eslava durmiendo, que no lo despcrtasen.
Los Crislianos, viendose ya perdidos, iiezieron reparos con los
carros que Iraian, y alli pclearon fasla que iueron muertos y cativos:
que de 3o 15 animas no escaparon mas de 20 o 20, que i'ueron aparar
a Arzila, cavallcros de Tanger.
Muley Mabanied, viendo ya su pcrdicion, se puso eu buida con
10 o 12 cavalleros, en que yvan los bijosde Bcnluda ' y llanui IWna-
miza'° y olros. Los tjualcs, queriendopasar el rio. el cavalio de Mulei
Mahamed atolo, y, como la mare encliia, se aliogo Miilei Maba-
med, V el cavalio se salvo.
1 . Probablement le caïd Brahlm es- troupe organisée h la tiiriine par Moulav
Sofiani. V. (''' Série, France, t. I, p. Gio. Abd el-Malek pour sa garde parliculii re,
2. Phrase incomplète et inconipréhen- V. /■■' Série. Franco, t. I, p. Go3, note i.
5ible,quelelraducteuranglaisn'apaséclair- 7. Muselin. Nom défiguré par une niau-
cie. « And in the same self tvme did see vaisc transcription. Le traducleur anglais
our calljvor meii discomliti, the Capilan a écrit Mussalym.
came to him self «itli an aunciente of 8. Sabcdnres, Le traducteur anglais a
Ucssanine... « complété lo sens et a écrit : n .\nd llif
3. Bezenin, mot défiguré par une mau- sonne of Zarcon Malianiet, nnci 1. andMus-
vaise transcription. salym onlie liad tlic knowlcdjc of liis
4. Con. Version anglaise ; « from », ce deathe x.
qui doit être un lapsus. g. Le caïd Sidi \l)d il-k.rlni Inn l'ud.i
5. Sur ce caïd, V. su/)n/. p. îOf) cl note j. V. infra, p. .'îgj, noie i.
■ 111. //<i(mi l!eiiumi:a: llauiiuciu Ix-ii ila-
6. Los pi,,nes. les p.iks iJL. . Sur crllo ^^^-^^
LETTRE d'un MEDECIN JUIF A SON FUKHE SlQ
El rei de Portugal muiio de dos heridas que lenia en la cabeça e una
en un braço. Esta en Alcaçar, metido en una caxa con cal.
Gran secrelo es el de Dios, que, denlro de una ora, inurieron très
reis, los dos dellos tan podeinsos : v, muclio maior niilagro, un
rei muerto vensor' a un rei de Portugal en tan poco espacio que
parece cosa dccncanlamienlo. Toda la liidalguia de Portugal, dende
el hijo del duque de Bargança fasla el escudero, son muertos y
cautivos. Eslo es cosa nunca vista ni oyda. Milagrosamenle tomo
Dios el reino de Portugal y lo entrego a estas génies.
Los muertos, a lo que yo vide, pueden ser i5 15'. Y cativos no
puedo jusgar, porque no ay Alarve que no traiga Cristiano por
paje, ni escopetero que no traiga pajes tras sy \ \alos Irabajadores
inoros no tienen en que ganar dinero, porque Feez el Viejo esta tan
Ueno que no ay olicial* que no tenga 2 o 3 Crislianos cativos, y los
cidadanos por lo conseguiente para sus liuertas. La valia dellos fue
dende 3o onças Casla 100. 100 ', y algunos de resgate de 3oo, 4oo,
5oo onças. El rey Mulei Hamet, en donde lialla el cavallero hidalgo,
lo toma para sy, pues los Alarves y los serranos de los campos de
Arzila, Tituan e Xixuan aun no an aportadoa Feez con sus Cristianos.
Quedo este reino tan rico de 010, y plata, y armas de loda suerle, y
mulas, cavallos y bueis que no ay escopetero que quiera ya servir,
ni negro que no quedase rico mas que sus senores. No le puedo,
sefior, dezir tanto quanto es, y quien no lo vido no lo puede créer.
Acabada la batalla, vino tener a las banderas Muley Hamet,
teniendo aviso que el Rei era muerto. E avisome no lo dixese a
nadie, y caminamos por nuestro alojamiento, dos oras anles del sol
1. Vensor. abréviation pour: vensedor, femmes, enfants, goujats, nègres, esclaves,
OH lapsus pour: vencio. Le teste anglais montait à plus de i4ooo, qui, dès le Icn-
porte : did overcome. demain de la bataille, n furent receuz.
2. Fray Luis Nielo estime le nombre des départis et dispersez par les provinces de
Chrétiens tués dans la bataille à laooo au Barbarie », V. i" Série, France, 1. 1, p. 5oi .
moins. V. France, t. I,p. ^97. Coneslapgio Chrisloval de Mora, dans une lettre à Phi-
dit qu'il y mourut 3 000 Maures et autant lippe II du 20 novembre 1578. les évalue à
el plus de Chrétiens. Ibid., p. 567. Luis de 20000. V. ;'"' .Série. Espagne, à cette date.
Oseda parle de plus de loooo cadavres .'i. Oficial. ouvrier, artisan. Le texte
chrétiens. IbiJ. p. 617. Le même chiffre anglais porte : handycraftesman.
est donné par Palma Cayet. Ibid.. p. 67a. .5. Le traducteur anglais a ajouté cette
3. Fray Luis Xieto rapporte que le glose :« And is nowe evcry ounces valuer at
nombre des captifs, tant hommes que two shillinges sterlinge ».
320 APRÈS LE iG AOUT 1578
puesto. y metiraos al rei niueiio en las tiendas. y quedose el alcaide
Botigima'. \ llamome en publico. y dixome que fuese a ver si su
hermano estava en desposiclon para poder liablar con el. \ enire
y detuveme un poco, y bolvi a salir e dixele que el Rei avia comido
y que estava reposando. \a en este liempo Cide Mahamel ben Aiça
estava escreviendo una carta de como llevanlavan por rei a Mulei
Hamet. Y acabado d'escrevir, mando Uamar los Xarifes" y alcaides,
asi de la cavalleria como de la escopeteria, y les hizo el mismo
una habla, deziendoles como su hermano era muerto, y que muriera
como buen capilan. y que bien sabian ellos que en su vida avia el
pasado lodo el trabajo de la guerra de su enemigo Mulei Maliamet,
y ellos mismos lo tenian jurado por rey, y que agora el era su rey.
y que les haria lo que ellos bien verian'. Todos respondieron a
una : « que Dios lo exalçase », y le besaron la mano, y lo juraron por
i-ey. Y el cavalgo por todo cl canpo. pregonando ': « que Diosperdo-
nase a Muley Abid el Melique y enxalsase a Muley Hamet ».
\ esto acabado. recojiose a su alojamiento. y puso en orden el
enterramiento de su hermano. \ lue desta nianera : en las mismas
andas en que estava, y vestido y calsado. lo llevaron las justicias
maiores de Feez% y Cide iMahamet ben Aiça, y todos los lelrados
de Feez, y los Xarifes todos; y con atabales, y gailas, y sus très
banderas rcales. y con loo escopeteros de cavallo y los nioços de
su casa, partieron la misina noche camino de Feez. \ lo enlerraron
junto de su hermano Muley Mahamct el llaran" : y fue cnlerrado
con la misma litera, y pusieron sus banderas a su cabecera. Fue
mui sentido deste pueblo : y tienenlo por santo, pues que, despues
de muerto. hizo una deslruicion tan grande.
Mulei Hamet — Dios lo exalce — entro en esta ciudad de Feez
a los 16 de Agosto. Va poniendo en orden su reino — Dios se lo
concierte como el desea — . Pareseme que estara aqui " fasta la
I. El alcaide Boligima. Le caïd Uoii Taisant publier. Le lex(e anglais porlc :
Djemaa. u crving afore liim ».
a. Ims Xarifes. Le traducteur anglais a 5 l.af jusiieias maiores Je Fe: :\cni\vma<i
écrit improprement: u thc gentlemen ». de Fez.
3. Que les haria lo que ellos bien vcrian. 6. Sur ce clirrif, V. supra. PI III.
Le copiste anglais a traduit ineiaclenierit : Tableau ^onéulugique.
« and bow he used tliem verv wcll ». 7. C'est cette indication i|ui a |iornu5.le
/(. Preyonaiulu : publiant, c'est-à-dire : restituer la ihite de lieu.
LETTKK n L N MÉDECIN JUIF A SON FltÈllE ,'{ 2 I
caresma'. Ha mandado llamar a Muley Daude^ para le dar Mequi-
nes, y a su hijo Mulei Xeque lo dexara en Feez. Afirmase qucdara
con el el hijo del alcaide Aly l)cii Xicra. Al alcaide Ali Canus le
dieron el alcacer de Feez el Vicj(j. Al hijo de Abdala ben Xeque
le dieron Alcacer'. Esto es lo que fasta agora se ha fecho : lo que
mas uviere de nuevo avisare.
Aviaseme olvidado de le dezir que, al tiempo que fue la primera
quiebra, los Fecis todos huieron y no pararon fasta Feez ; e jun-
tamente huieron algurios 3 o 4 ^ Alarves, y pasaron por nuestras
tiendas. y enpesaron a robar, deziendo que veniamos rolos. Por
donde se Uevanto la maior parte de la génie e huieron camino de
Feez : de manera que algunos escaparon de non ser robados por el
camino, y otros fueron de tocio robados.
Muley Nasar, hijo de Muley Abdala, huio la noche anles del dia
de la batalla, y fue a tener a Arzila con 4 de cavallo, juntamente
con la nueva de la perdicion. Quizieron lo hechar fuera de Arzila,
deziendo que era lo que queria. que ya no avia otro rei en Portugal
que truxese a morir, como hizo su hermano.
Estas nuevas dio Palma. que vino tener a nosotros el tercero dia
despues de la batalla *. con cartas del capitan de la armada y de
Arzila, para saber de los muertos y de los bivos. El quai se bolvio
luego con respuesla, y llevo consigno un corrigidor de la corte, que
avia calivado, el quai fue embiado por eslos sefiores cativos. duques
y coudes, y la hidalguia de Portugal. Es piedad ver los padres, e
hijos, y hermanos de los muertos y de los cativos. Son pecados de
Portugal, y cierto que pagaron.
Public Record Office. — State Papers, Forei(jn, Royal Lelters, vol. II,
n" 77. — Copie contemporaine de l'orujinai' .
I. La caresma: le Ramadan, qui com- 4. El tercero dia despues de la batalla:
mençait, en 1D78, le i"' novembre. le 7 août.
a. A . supra, PI. 111, Tableau généalo- 5. C'est sur celle copie qu'a élé faite la
liique. traduction anglaise qui Ggureau Publ. Hec.
3. Aleacer : pour EI-Ksar el Kebir. Le OOîce, St. Pap..Foreiyn.BarbarYStates, vol.
copiste anglais a confondu « l'alcacer » de .\7/. On en peut fournir entre autrespreuves
Fez el-Bali avec la ville d'El-Ksarel-Kebir, l'omission dans la version anglaise de cer-
et il a écrit : « To the sonne of Abdala ben laines phrases incorrectes ou obscures du
Xeque «as glven this forte in kepinge n. copiste espagnol. \ . supra, p. Si^, uolc 2.
De Castries. VII. — 11
32 2 25 SEPTEMBRE l.ô^S
cxx
LETTRE DE HECTOR >sUNEZ' A BLRGHLEY
(Extrait)
Des lettres de Lisbonne ont apporté à Anvers la nouvelle que le roi de Portugal
a été (lé/ait au Maroc, qu'il a péri avec vingt mille des siens et que neuf
mille hommes ont été faits prisonniers, parmi lesquels D. Antonio et
le fils aine du duc de Bragance. — Une cinquantaine de Chrétiens ont
seuls échappé. — Cinquante mille Maures auraient péri et, parmi eu.i\
Moulay Abdel-Malekvt Moulay Mohammed elMeshukh. — Le premier,
avant la bataille, a fait à D. Sébastien des propositions qui ont été
repoussées. — Une prophétie avait cours au Maroc, qui annonçait ces
événements. — Le bruit est venu de France que D. Sébastien aurait
échappé et serait en sûreté à Arzila.
Londres, ib septembre iS^S.
Audos: To ihe right honoral)le the Lord Treasorer olTEnglando.
— .[lia manu: xv. 33. 25 Scpleiiil)ei- 1078. M' Doclor Hector to
my Lord. Tlio ovcrthrowc of tlic Kiiigo of Portiigall
Right Ilunorablo.
Before I sliuld iiiakc ane answere unto \our Lordsliippcs leller.
dated tlip \xiil"' of this présent. I aiii to teslilic \oiir [loiior of the
neuves from l)eyond the seas, which lie lanicnialik' for ail C.his-
tendom. There is Ictters in Andwerpc from Lishitorne, daled the
xxiiii"' of Auguste, Avherein is dedared. ihat, the xxvi"" day nf llial
I. Don Ilcclor Nunez, Porltigais, « Doc- conséquence iiro considéré conanic siijrl
lor of Pliysic », résidait en Angleterre .inglais et admis à porter plainte pour la
depuis plu> do vingt ans. Le Conseil privé confiscation de ses biens en ICspagnc. Cat-
décidnil, en janvier i"i7t'>, i|u'il devait en eint. af l'ur. Pup. Eli:., i^iyH-iCi//, n" 'ij^.
LiîTTRi: DK iircTon mim;z a m ru;m,t-;Y
323
monelh, ihe Cardinall of Porlugall, wich is thc Kinges great unkle
and a mane of fowre skoore and above, shulde be sworen kinge of
ihal lealnie, becawse theyonge Kinge and ail Lis nobililie were slayne
l)y llic Moores, the 4"' of ihe said monlh of August. And, as ihey
saye. the said Kinge Avilh liis armye Avas goinge to tlie kingdome ofT
P'eyes, Avher ihe old Kinge of Marocws' had many frendes, and il
was ihought that they Avold conspire wilh hime againste the newe
Kinge. Passinge a river called Morbey^ the battell was crewell
belAveen both, and ther dyed the poore yonge Kinge of Porlingall,
and xx"" thoAVsande of his beste mené, and the rest of the number
of IX thowsande taken prysoners by the Moores', and amongest
thein Avas el Scnor Don Antonio', Avhich Avas sonne to infantey
Don LcAves, Avhich Avas tlie second child of Kinge EmancAvell, next
to Kinge John the third, A\'hichAvasgraunfalher tothisyonnge Kinge:
and ihe saide Don LcAves had never no AvyfPe, but gote Ihe said Don
Antonio by a AAoman, Avhich AA'as lykeAvyse unmaryed. Aliso tlier
is taken presoner the eldeste sonne of the Duke of Braganca % Avhich
1 . The old Kinge : entendez : l'ancien roi
(lu Maroc, Moulay Mohiimmedel-Meshukh.
dépossédé en iS^fi par son oncle Moulay
Abd el-Malek.
2. Morbey : l'oued Oumm er-Rbia. C'est
une erreur de Hector Niinez. V. supra, p.
3i5, noie -i.
3. Sur le nombre des morts et dos pri-
sonniers de l'armée portugaise, V. supra,
p. 3l9 et notes a et 3.
4. D. Vntonio, prieur de Crato. "Se en
i53i, fils naturel de D. Luiz. deuxième fils
du roi Emmanuel, il se prépara à la vie
ecclésiastique et reçut les ordres mineurs ;
puis, par dispense du pape, il entra dans
l'ordre de Malte el fut nommé à la première
dignité de cet ordre en Portugal, celle de
prieur de Crato. Fait prisonnier à la bataille
d'El-Ksar el-Kebir, il réussit à cacbcr son
rang et sa qualité au Maure qui l'avait pris
et parvint à se racheter pour une faible
rançon, après quarante jours de captivité.
Il fut conduit à Arzila, d'où il rentra en
Portugal. A la mort du roi-cardinal Henri,
son oncle, qui avait succédé à D. Sébastien,
il se lit proclamer (i58o), tandis que son
compétiteur, Philippe II, petit-fils d'Em-
manuel par sa mère, chargeaitle ducd'Albe
de s'emparer du pays. Vaincu à Alcantara,
D. Antonio alla vivre en France et en
Angleterre, où ses prélentions à la couronne
de Portugal furent reconnues et appuyées.
Il tenta vainement trois expéditions, deux
aux Açorcs (i582 et i583), avec l'aide
de Henri IH, l'autre en Portugal (i 58g), avec
l'aide d'Elisabeth. II rechercha également
l'assistance du Chérif, Mouiay .\hmed el-
Mansour, auprès de qui l'un de ses fils, D.
Christophe, résida quelque temps comme
otage. V. infra. pp. 492-54o, passim; ;'''■
.Série, Angleterre, t. ll,passim; France, t. H,
pp. 1 2h-^oi, passim; Pays-Bas, t. I, pp. 3-
i/|. Il mourut en i5g5, 4gé de 64 ans. Il
était d'une grande courtoisie de manières et
d'une grande libéralité, plus versé, au dire de
Barbosa Machado, dans les spéculations
tliéologiqucs que dans l'art de la guerre.
5. Ce fils aîné du duc do Bragance était
le duc de Barcellos, âgé de 12 ans. V. infra.
p. 375, et France, t. I, p. 586, note 5.
.'?o'| t") SFPTEMIÎIÎK 1078
is5 a grcat dukedome in Portingall. and divers others of ihe noble-
men ; and did scape only about 5o men of the Christians', very
soore hunle, and, havinge good horses, were able lo gett into the
holdes againe. OIT the Moores side died. as the reporte is, 5o ihow-
sand men', and bolh the Kinges ol Morrokus, the olde and the
Yonge : and, yf it be treAv, I feare very muche of the state of the
Christyans which were in Morokus. And in dede the Kinge of Por-
tingall had a good oCTer of the ncAv Kinge before the fought, for he
offred bime the libertie and dominion of ail the portes in Barbery.
and allso the possession of xx"" myles Avithin the land of one of the
portes '. And beinge humbly desyred l)y the Counsell te axcept bis
offer, he denied it, saying ihat he had geven bis promesse lo the
old Kinge of Morrocus to geve hime the possession of bis kingdome ;
and so went further in ihe matter to llic end ihat I bave geven your
Honor to undersiande.
And in ihis point I ame able to say of triith. and ihre or fowre
of niy freindes, that. the last winter. sillinge by llie fyre in myne
OAvne howse wilh some of my frendes, iher was in oiir company a
Portingall called Diego Lewes, which was in Barliery the space of
fyve yeares, and said openly unto us, that he barde amongest ihe
Moores lo be a prophesy, lliat a chrislian kinge shuld corne wilh
a greal power inlo ibal conlry. lo Ihe inlent to conquere the same,
and, afler ibat he had passed the river of Morl)ey, tliere shuld be
a greal ballell, and ibe said clirislien kinge and bis company shuld
be overlbrouen iberc, and be in such dislresse thaï skace any shuld
skape lo carry newes ; and soo by our sinnes is come lo passe.
Vt was saide hère yesterday by ihe way of France ihat ihe Kinge
did skape Avilh hvo wowndes, and thaï he was in savelie in Arzela.
whidi is (me of bis holdes*; and. \f it had pleased (îod il were so,
1. Tout en variant sur le cliifTre des el-Malck a Don Sébastien, V. ;"• Série.
Chrétiens qui échappèrent à la mort ou :i France, t. I, p. 383-3()3.
la captivité, les différentes relations s'ac- /| Lo bruit que D. Sébastien avait
cordent pour dire qu'ils furent tris peu échappé à la mort, bruit que favorisait
nombreux. Fray Luis ISicto, qui donne le cette circonstance que l'on no sut jamais
chiffre le plus élevé, dit qu'ils étaient aoo réellement comment il avait péri, fit surgir
au plus. un certain nombres de personnages qui se
3. Chiffre manifestement exagéré. il>)nnaienl pour le roi de Portugal. Cca
.'. Sur li« offres faites par Moulay .Vbd faux D. Sébastien ont suscité toute une
LETTRE DE HECTOR NUtSEZ A BURGIILEY
."^2 5
the harme ^vel■e nol soo great : but for lo he laken or slaine, ihis
lasle were bélier for Chrislendome, for I ame sure Ihe Mores will
nol deliver hlme agayne, unlesse he Avold deliver ail ihe lioldes lie
had in Afl'ryca, over and above llie ympoverishinge of liis reanie
for his raunsome ; therefore of loo evills, il pleased God did liappen
the leasle '.
From my howse in Marke Lane, this présent Thursday l)einge
llie xxv"' of September lô-S.
Vour Lordshippes mosl umble to commaunde,
Signé: Hector Nunez.
Hatfield Home, Cecil Mss, vol. X, f. ^6. — Oriyinal.
littérature. Cf. Miguel d'Antas, Les J aux
D. Sébastien.
I . Les lettres des agents anglais à l'é-
tranger mentionnent le désastre d'El-Ksar
el-Kebir, qui eut en Europe un immense
retentissement. Il semble qu'au début, on
ait eu peine à y croire; plusieurs dépêches,
dans lo courant du mois de septembre,
présentent la nouvelle comme un bruit qui
demande confirmation. Le i" septembre,
Davison écrit d'Anvers à Burghley : « Sur
un avis venu d'Espagne, un bruit a couru
ici de la défaite des l'ortugais parles Maures,
bruit dont l'exactitude a besoin d'être con-
firmée. » State Pap., Foreùjn, HoUand and
Flanders, vol IX, n" li. Le désastre appa-
raît, au contraire, comme certain dans les
deux lettres qu'Amias Poulet adresse de
i'aris, le "i septembre, à Elisabeth et à
Burghley. « Le Roi, écrit-il à Elisabeth, a
été informé lo 3i août que le roi de Por-
tugal a été défait en Afrique, la plus grande
partie de sa noblesse massacrée et lui-même
mort ou prisonnier. » Slate Pap.. For.,
France, vol. II. n"" 68 et yo. V. également
une lettre de Thomas Wilson h Gobham
et Walsingham, du i5 septembre (State
Pap.. For., Hollnnd and Flanders. vol. IX,
n" 23), une autre de Davison, s. d.
(ihid. n" 2j), une autre de Gobham à Bur-
ghley, datée d'Anvers, ad septembre, de
Davison à Walsingham, du aS septembre,
une autre, non signée, à Davison, du 27
septembre (ibid. n"' 3q. ii. 44]- — L*
bataille d'El-Ksar cl-Kebir, et notamment
la mort de Stukely, eurent un grand reten-
tissement en Angleterre, ainsi que l'atteste
toute la littérature consacrée à cet événe-
ment. George Peele en faisait le sujet d'un
de ses drames, The Battle of Alcazar...
Des ballades circulèrent, dont l'une repré-
sentait Stukely comme ayant été tué en
pleine bataille par ses propres soldats ita-
liens, quand ils virent à quel désastre il
les avait conduits. Gf. Richard Simpson,
The School of Shahspere.
•Safi 18 NOVEMBRE IJ-yS
ex XI
LETTRE DE CABHETTE A PHILIPPE il
Sur le rapport de son serviteur, de retour du Maroc, Cabrette s'est décidé
à écrire au Hoi. — // est hors de doute que le Maroc est destiné à
tomber sous la domination turque, ru la faiblesse du Chérif régnant.
— Cependant, il serait encore plus important pour Philippe 11 de pré-
server ce royaume de leurs entreprises que de défendre le sien pro-
pre, car l'occupation du Maroc par les Turcs ferait courir à l'Espai/ne
et à l'Italie les plus f/rands risques. — // ne faut pas attendre que cette
éventualité se produise pour avi.ser. — Au temps de Moulay Abd el-Malek.
on disait qu'il faudrait quarante ou cinquante mille hommes pour conquérir
le Maroc. — Aujourd'hui, Cabrette estime que la conquête pourrait se
faire avec quinze à vingt mille bons soldats : il ne demande qu'à étrr
l'un de ces soldats. — Mais il faudrait avoir des troupes solides pour ne
pas recommencer l'équipée de D. Sébastien. — 5i Philippe II veut s'em-
parer du Maroc, il n'aboutira à rien avant d'avoir pris Alger. —
Alors même que le Turc Jer ait la paix avec l'Espagne, cela ne l'empê-
chera pas de conquérir le Maroc, entreprise qui, d'après lui, n'est pas
un acte d'hostilité contre les Chrétiens: il serait, d'ailleurs, préférable
de le voir s'attaquer à ceux-ci, car, dans ce cas, l'issue serait dou-
teuse, tandis qu'il réussirait certainement et immédiatement à s'emparer
du .Maroc. — Cabrette désirerait renvoyer son serviteur au .Maroc
avec une lettre qu'il écrit au Chérif et qu'il a fait voir à Francisco de
Ibarra ; il garderait ainsi une occasion de retourner lui-même au Maroc,
pour le ras où cela deviendrait utile au service du Hoi. — // compte .<te
mettre en route le 20 novembre pour la France,
Madrid, 18 novombro i5-8.
La venida del mio criado de Berberia e la rolasion (|uo me da
daquellas parles me ha movido a lar inlender a V" real Mag' a(nios(o
inyo poco discursso, di (jiie plu/t"ia a \" real May' lo loiuar lulo
LETTRE DE CABRETTE A PHILIPPE II 32"]
por bien et por la bona aCccsioii poique lo digo. Ben qucpor allro
myo memoriale hapocos dias ne avisay V" real Mag' de acjuello (pie
convenia a V" real Mag', et ancora dy novo digo a V" real Mag' que
conviene mocho a V" real Mag' que considère bien in aqucl regno,
por que importa muclio mas que non penssa, por que, conforme io
veo et intendo, V"' Mag' si po asicurar que, por la poco valor
daquesto rey que régna', que aquel regno a de venyr in man del
Turco ; et dy coesto V''' real Mag' se ne po asigurar, como de coza
serta. si Dios et V" real Mag' non ly remédia por tienpo. Et V" real
Mag' mire bien que ly conviene mas gardar aquel regno que non
lo suyo que tiene, porque daquel regno a de venyr grandisimo
dagno in lodos suos Estados, tanto de Espana que Italia ; et, si lo Tur-
que toma posesion in coelos regnos, V''" real Mag'po dyr que aquello
que tiene non lie suyo, porque io lo so muy bien ; y por coesto suplico
a V''" real Mag', como crestiano et como liomo que lo intende, que
considère bien in esto negosio, por que es de mocha considerasion
et non son cozas de bourlas ; et non bisogna esperar que venga lo
mal, pois por ly remediar, que sera dificille a lo poder azer. In
tenpo de Molen Moluc, trovarano por escrito que ay dicho que hera
menestier quarenta a sinquenla myl honbres por si poder inpatro-
nyr daquellos regnos. Hora, io digo que, in lenpo daquesto, con
quinze a vingte myl bon sordados si poriano inpatronyr dellos, et
my contentarebe esere uno dellos ; mas non menar jente como lo
rey de Portogal, incora que fosano sento mil, por que uno boeno
valle por siento et siento non valen uno, por que non son acostun-
brados in l'arte et, quando uno foge, todos fogeno ; et di questo ne
vemos cada dia los exemplos. El, por coesto, conviene mocho a \"
real Mag' que tenga de jente de guerra échos por los bisognos que
poeden suseder, porque, si agora inlervenisse (que Dios non quiere)
a far una resistenzia al Turquo ho a altro enemigo, io non so que
si faria salvo como a écho el rey de Portogal, por que pensariamos
aver sordados et averiainos carneros por los levar a lo maladero.
Por quoesto es menestier avisar a todo por tienpo, et, bien que V"
I. La vicloirc d'El-Ksar el-Ivebir avait principaux souverains de la Chrétienté,
porté à son comble la puissance de Moulay Cabrclte n'a en vue que la valeur person-
\limod l'I-Mansniir. qui reçut à celte cpoqiie nelle du Cliérif, qui était évidemment Iri'-s
des ambassades du (Irand Seigneur et des inférieure à celle de .Moulay .\bd olMalck.
SaS l8 NOVEMBRE 1578
real Mag' se volese inpatronvr daquellos regnos, como saria rason
avante que hotros lo agan, tuto non saria azer nada si V" real
Mag' non se risolvesse a lomar Argies, por que daqui a de venyr
mocho travallo ; et io prometo a V" real Mag' que los dineros que
se espenderiau in coelas impresas, que cada docado ne vaidria dos a
V" Mag', et coesto sensa duda, et V" real Mag' se levaria de gran
peligro ; et, poys que Iv conviene, non bisogna pensar altramente.
por que se ingagnaran qui pensaran al contrario. V'' real Mag' h
avisara, por que in el toqua; et, ben que il Turquo venisse a una pas
con V"^' real Mag', con todo esto non manquera a se inpatronvr
daquellos regnos, por que dira que non toca a Crestianos : mas saria
mijor que toquasse a Crestianos que non aqui, por que a Crestianos
la sua inpresa poria esere inserta et aqui es sierta. lo dia que ira, el
coesto sensa duda.
Io averia Irovato boeno que mio criado fossa volvidn in \V,\\-
baria levando una caria que jo inbio in coesto rey, di que il sefior
Francisco de Ibara la vista, que non po far que mocho bien
sensa dagno; et. por avère hocasion, si fossa menestier que iovolvise,
por alla a lo mio ritorno', por alguno servisio que polria suseder
por servicio de V"^" real Mag"', non saria que mocho Ijien a my
inlretenyr con hocasion, por que altramente esendo menestier non
avero ninguna hocasion por poder ir alla, se fossa menestier: in estp
V" real Mag' gasta poco et si ne poede servir asay . V" -Mag' avisera a
todo, por que con l'ajota de Dios, penso parlyr joeves a lus vinte
del présente sensa falo.
Io non dire mas a V" real Mag', salvo que rogare a Dios que lo
conseje lo mijor por conservasion de suos Estados et ripozo de N "
real Mag'.
Fata in Madril, hoj r 8 novembre 10"^.
De V" real Mag' il minimo servidor,
Siijné : Capilan Cabrela.
liristish Muséum. — Additinnat Mss. '28360, ff. 7'/ 7,5. — Original.
I. A h mio ritornu. Entendez: à mon en décembre iS^S. V. i" Série, l'rnnre,
retour de France, où Cabrctto se trouvait t. Il, p. 7.
RELATION" ANONYME DE LA BATAILLE I) EL-KSAR EL-KEBIR
.39,9
CXXIÎ
RELATION ANONYME' DE LA BATAILLE D'EL-KSAR EL-KEBIR
Le Maroc est un pays où les Juifs sont fort nombreux cl font presque tout
le commerce. — Assassinai de Moulay Mohammed ech-Cheikh. —
Moulay Abdallah, qui lai succède, fait mettre à mort par le caïd Ali un
grand nombre des membres de sa famille. — Deux autres s'enfuient en
Turquie. — Un troisième. Moulay Ahmed, demeure au Maroc sans être
inquiété. — Mort violente du caïd Ali. — Moulay Abdallah laisse le
royaume en mourant à un fils, Moulay Mohammed, qu'il avait eu d'une
négresse. — Moulay Ahmed, craignant la tyrannie du nouveau roi,
.<;'enfuit à Alqer. — Moulay Mohammed el-Mesloukh se rend impo-
pulaire. — Moulay Ahmed, à l'instigation de la noblesse du royaume,
engaqe son frère Moulay Abd el-Malek, réfugié chez les Turcs, ci ren-
trer au Maroc. — Moulay Abd elMulek, avec le concours de 10 000
Turcs, envahit le royaume, où (7 est accueilli avec empressement. —
Moulay Mohammed, malgré ta supériorité numérique de ses troupes, est
I . La présente Relation n'est pas l'œuvre
d'un témoin oculaire de la bataille d'El-
Ksar el-Kebir. Bien qu'elle s'écarte sur
certains points, notamment en ce qui con-
cerne l'évaluation des forces de Moulay
Abd el-Malok, de la relation de Duarte de
Mcnezes (V. z"' Série. France, t. I, p.
ti/lg), son auteur a certainement utilisé ce
dernier texte comme sa principale source
d'information. C'est ce que prouvent de
très étroites ressemblances, qui portent non
seulement sur l'ordonnance générale du
récit, mais encore sur des détails précis.
La relation de Duarte de Menezes circulait
déjà en .Angleterre au mois d'octobre 1378,
comme on le voit par une traduction an-
glaise, d'ailleurs incomplète et inexacte,
qu'un certain Chaderton envoyait à un cor-
respondant inconnu et qu'il datait; « From
Ihe Court, at Ricbmond, in grcat hast.
Ocl. Il"' i")78 )i. lirilisli Musi-um. Harteian
Mss. /O.'iô. f. 3i/. Il existe encore au Bri-
tish Muséum deux exemplaires en anglais
de la relation de .Menezes (CoUon Mss.
Vespasian. C. .\7//. /. 240 et f. sii), aux-
quels il faut ajouter une liste de morts et
de captifs (ifcirf. /. 243). Mentionnons enfin
un exemplaire espagnol au Public Record
Omce, Stale Pap.. For.. Portugal, vol. II.
Ces divers exemplaires présentent des va-
riantes, notamment pour les listes de morts
et de captifs. Ils ne mentionnent pas tous
la mort de Moulay -Abd el-Malek. Comme
l'auteur de la présente Relation ne la donne
pas comme certaine, il est à présumer
qu'elle ne figurait pas dans la copie qu'il
avait sous les veux, Ji moins qu'il n'ait eu
ses raisons de la révoquer en doute. 11 a,
d'ailleurs, le souci de ne rien afBrmer dont
il ne se croie sur.
33o 1578
battu et chassé (/ans les montatjnes. — Popularité de Mnuhix Abd el-
Malek, son activité, son expérience de la guerre, ses bonnes dispositions
pour les Chrétiens et spécialement les Anglais. — Après avoir en vain
prolongé la lutte, Moulay Mohammed va demander secours au roi de
Portugal. — D. Sébastien réunit une armée de 4oooo hommes. — De
Cadix il passe à Tanger, où il rencontre Moulay Mohammed, puis à
Arzila. — Départ d'Arzila : marche de l'armée portugaise. — Réunion
d'un conseil de guerre : la marche sur El ft'.var el Kebir est décidée. —
L'armée portugaise et l'armée marocaine campent l'une en face de l'au-
tre. — Ordre de bataille adopté le lendemain, 4 août, par D. Sébas-
tien. — Après avoir victorieusement repou.'isé deux assauts, l'armée
portugaise est taillée en pièces. — 671e centaine de combattants échap-
pent seuls à la mort ou à la captivité. — Listes de morts et dcprisonniers.
— Le corps de D. Sébastien serait resté aux mains des ennemis. — 4oooo
Maures au moins ont péri : Moulay Abd el-Malek serait du nombre.
(1578)'.
Titre: A floloroiis discourse ol" a mosl terrible and bloudy batlel,
foiight in Barbarie, Ihe l'oMrlb dav of August lasl pasl, 1678.
W herein were slainc hvo Kings (but as niost men say three), besyde
many other famous personages, witli a grcat niimbcr of caplaiiis
and other souldiers that were slainc on bolh sides. Whereunlo is
also annexed a note of ibc names of diverse that were takcn pri-
soners al tlie saine tirnc'.
A description of tlie orders and cuslomes of liarbary.
Barbary is a counir) scituate in AllVica, inhabiled \\\{\\ a l)arl)a-
rous people observinge llie lawes of Malioiiiet, gcven (for Ibe most
part) lo idlenes, and sundry superslicions.
I. La Ri'lalion est antérieure au mois 3. Suit une préfari) lnulc en oonsidéra-
d'aoùl 1379, ainsi qu'il résulte de ces mots lions morales sur l'ambition et les ruines
du titre : tlie fowrlli <lay of August lasi pasl, causées par elle, avec des laits h l'appui, la
1578. D'autre part, l'innerlitudc qu'elle chute de Pliaéton, l'histoire de Marins, de
laisse planer sur la mort d'Abd el-Malek (iinna, de Pompée, île César. Lo récit qui
indique qu'elle fut rédigée à une date ta suivre est présenté comme un nouvel el
encore très voisine de» événomont». nient uxcniple.des cirols de l'nndiition.
RELATION ANONYME DE LA BATAILLE D F.L-KSAB EL-KEBIR
.13]
In ihis counti ye are manie Jewes enlialjiling, in wliose liandes
consisleth the most parle of ihe trafique of ihe counlry, being ihe
onely marchantes of sugers, mallasses, and other ritche marchan-
dize which the same yeldeth : for the which they paye great sums
of money to the king'. And now to the matter.
A dolorous discourse of a most terrible blouddy batlell fought
in Barbarie the ^ of August, i5-8.
Understande that not long synce, there raygned over the countrey
of Barbary a King named Mully Hamet Shek : Avho had divers sons
by sundiy his wives and concubines ; for there they may hâve as
manye wives as they wyll.
The King passing on a lyme from Moroccus, ihe chiefe cily of
his countrey, toAvards anolher countrey of his, called Sus, Avas in
the mydway, at a place called Bibon', murdred by his OAvne men\
After him raigned one of his sons called Mulla Abdula : by whose
meancsanobleman of the countrey, called AlcalhoAUey', causedthe
throtes of eleven of the Kinges brethren to be cutte in one morning ".
Tavo other of his brethren " lied for feare into Turky, and were
there brought up in the Turks Avarres.
1. Depuis la prise de Santa-Cruz-du-
Cap-He-Guir (i54i), les esclaves chrétiens
avaient introduit dans le Sous et les pro-
vinces méridionales du Maroc (Haha,
Chiadma) les procédés de raffinage. Les
Chérifs possédaient de nombreuses sucre-
ries qu'ils alTermaient aux Juifs.
2. Bibon. Bouibaoun ; ce nom s'applique
non à une localité, mais au col ouvrant la
route principale de Merrakech à Tarou-
dant.
3. Surl'assassinatdeMoulay Mohammed
cch-Chcikh par des émissaires du sultan
de Constantinople (aS octobre lÔS/), V.
El-Olfràxi, p. 78-82.
!i. Alcalho Alley. le caïd Ali ben Bou
Beker .\zikki. originaire du Haha. II était
chambellan de Moulav Mohammed erh-
Chvihli et gouverneur de Merrakech. \.
El-Oufràni, p. ^3 et p. 70.
5. L'auteur confond ici le massacre de
Moulav .\hmed el-Aaredj. oncle de Moulay
Abdallah, et de ses enfants, accompli par
le caïd Ali (ToRRF.s,cap. 108; El-Oufràm,
p 4 2) et le massacre de Moulay Otman et
de Moulay Omar, frères du dit Moulay
Abdallah (Torres, cap. log). Des autres
frères de ce chérif, trois étaient morts du
vivant de Moulay Mohammed ech-Cheikh.
C'étaient Moulay Mohammed el-Harran.
Moulay Abd el-Kader et Moulay Abd er-
Rahman.V. supra. PI. III, Tableau généa-
logique. Sur les trois derniers, V. note
suivante et p. 332, note 1.
6. Moulay .\bd el-Moumen et Moulay
.\hd el-Malek. Le premier fut assassine
dans une mosquée de Tlemcen par un émis-
saire lie .Moulay Mohammed el-Mesluulih.
332 lô-jS
One other of his brelhren named MuUa Ilamet', reinavned
slyll in Barbaiy. ^vilhout any violence oflered unto liim, and was
Avell beloved of his A^icLed brotlier : so that he grew verye rytch,
and was in great estimation througl.oullhe whole countrey.
And as cruel murder can never long rest untCAvarded, ihis
Alkatlio Alley, the onely minister of ihe Kinges mischievous devise,
was in the ende measured willi such a lyke mt^asure, as he had
before méat lo the Kings brelhren.
NoAv the cruel King MuUa Abdula, amongst manye other, takinglo
his wife a bondAvoman, thatAvas a blacke JNegro, had by lier a sonne,
called Mu lia Sherifra\Avho for that he Avas of his mothers complection .
Avas commonly called tho Black Iving. to Avhome MuUa Abdula his
father commytted the kingdome aller his dealh. as lo his onely
heyre.
Mulla Hainel. aller the dealh of his brolher Abdula, fearing the
lyranny of his blacke nevcw thaï succeded him, fled incontinenlly,
Avith ail his subslaunce and treasure, to Argere, a Ioaa ne behinging
lo the Turke, Avher he remayncd in good saielie ^
Mulla Sherilfa, haviug for a Avhyle peacefuUy possesscd the
croANue. becamc in the ende so cruel a tyranl, as his people there-
fore hating him, uiurmured in thcir mirides al his grcat severity,
and in the ende burst oui in plaine speches, saying that the sonne
ofa bondAvoman should not raigne over thern.
Midla Hamet. his uncle, remaining ail this Avhyle at Argere,
aiid uiiderslauding how the people «ère enclined, bA the procu-
rement of the iiiost part of the nobility of the reaime, sent to his
brotlier Mulla Maluca. that romayned Avilh the Turke. Avylling him,
A\illi ail expédition, lo procure such forces as lie coulde, and to
retuine thcrAvilh inlo the country of Barbary, AAhere he cerlil'Aod
him thaï lie shoulde be sure to finde such friendcs as he miglil
easel\ attaiiie to ihe crowiic.
I . Moulay Ahmed el-Mansour. surcesseiir (locuracnls cl les ctiroiiiqups du lomps pour
du Moulay Abd cl-.MaIck. l'ojiposcr à son compélilcur Abd ol-Vlalrk.
a. Moulay Mohammed eW/tfs/ou/(/i. L'au- 3. Cf. z" Série. France, l. I, p. 45i. Si
leur prend ici li; mot chéri/ pour un nom l'on en croit .Akensous, Djich el-Aremram.
propre, parcoquccVstle lermosouslequolcc Moulay .\hmed serait allé jusqu'à Cons-
prini:c itail habiluellemcnt di'signé dan» les lantinoplc awc .Abd el-Mnlek.
RELATION \\f)NYMK DE LA BATAILLE n EL-KSAH EL-KElilR .'i.S3
Wilh this good hope, MuUa Maluca. ha\ing oblalned of the
Tuike (^in recompence ofhis long service ^vith him) a band of
loooo Turks', he entred with ihem into Barbary, where he «as
wvUingly receyved by bis friends and favourers, and greallie suc-
coured, aswel by ihem, as Avith tbe substaunce ofhis brolher MuUa
Hamet, Avho spared nothing to pleasure him Avilhall. or to further
his présent enterprise.
MuUa Sherifla, his blacknepheAv, understanding ofhis comming.
levied a huge army, to make resyslance against him : but yet
although his poAver farre surinounled the number of his enemies.
yea, though hee had ten to one more ihen his uncle Mulla Maluca,
yet what tlirough his OAvne valliancie. and the good Avyll that he
kncAV the conimon people baie to him. Mulla Maluca dyd in short
lyme so prevaile against the said SherifTa, as dryving him to the
mountains of the countrey, he obteyned possession of the crowne.
and ever synce halh continued King of Barbary ' : where he Avas
AAell beloved of his people, being a man Acry actyve, and of great
agillitie. skylfuU inAvarres, Avherein from his youth he had ahvayes
ben trayned op ; and as men report, mlnislred justice Avith equitie,
much favouring Christians, and specialie our nation.
The Blacke king, Avhen he fled into the mountaynes, carryed
with him a great parte of the treasure of the countrey, and dayly
dysturbed the quyet possession ofhis uncle Maluca ; AAho slepte nof
in the meane space. but prepared by ail meanes to pre\'ent AAhatso-
ever his blacke nephcAA' might doo lo his préjudice, and in the ende,
drave him to so great extremilie, that he aa as forced to cra\ e ayde of
ihe king of Portingale, A\ho hath certayne holdes in that countrey '.
The Kinge of Portingale being a lusty young gentleman, about
23 yeares of âge, peradAenlure pricked forAA^rde by a Aaine hope
and ambilious désire of gaine and glory, not respecting the perril
that depended (lier uppon, promiscd the sayd Sheriffa to performe
his desyre therein ; and ihereupon levied an armye, to the number
of 4oooo in ail: to AAete 16000 Portingale footemenne, and ^000
I. Sur rarmée algérienne mise au ser- 2. Sur ces événements, V. .«upra. p. 169.
vice d'Abdel-Malek par le Grand Seigneur, note i et Doc. LXXII, pp. 178-180.
V France, t. I, p. ^,52. note 3. 3. V. suprn. pp. i8lt. 327, 278.
334 1578
horsemen, loooo foolemen of Spaniards. liigli Almaines and
Italians, and 10 000, that were pages, servauntes, purveiours, and
sucli lyke continuallve accotnpaning the campe'. Witli ihis poAver
tlie King of Portingale in his owne personne, accompanied Avith a
great number of his nobillilie, departed oui of his owne countre\
on ihe xiiii day of July ib'jS. and with his whole tleetc firsl arived
at a town in Spaine called Calez : Avhere lie made his abode for ihe
space of 8 whole dayes togelher, the occasion Avherof Avas (as some
suppose) to furninsh his armye with ail such things, as should be
needefuU for the prosecution of his pretensed ptirpbse.
And on the 22 day" of the foresayd month of July, lie galhored
his men togelher, and Avilh ail expédition passed froin Calez to
another towne lying within the borders of Barhary, called Tanos\
Avhere hee mette Avith the Blacke Kinge, aaIio had Avilh liim fyve
hundreth Mores horsemen. And after he had also soiourned there
fora season, he departed fromthenceto Argele', aaIùcIi is a cerfayne
houlde that the sayde King of Portingale halh in Barhary.
And after his deparlurefromthence. the lyrstdaye. Avhich Avas the
■',9 day of the sayd July, the sayd king of Porlingale, Avilh iiis Avhole
pOAAcr, marchcd forAvard one league farder ', aa Inclus three of our En-
glishe miles, and pitched his tents in a place called SAveele RiA'cr".
The second day, he Avent forAvard one league more, and in that
place remained for the space of tAvo Avhole dayes. In A\hich tynie
ihere AAas dispovered, on the toppe of a Acrye high hil, a Iroope of
horsemen of the Mores. Avhich AAcre, by estimation, not abovc the
Mumbcr of Aoo in the Avhole, and the cause of Iheir comming, as
it miglit very Avell be imagined, Avas onelye to take a aIcav of the
King of Portingales campe, to knoAve of aa bat poA> cr he « as :
whiche in deede standelh greatlye aaIiIi reason, for that aller iheir
appearaunce, IIu'a departed againc so suddainly Avilhoul ollering to
skAimishe, or makinp; anA olhcr cncouiilct- al ail.
1. Sur la composition des troupes <lc D. 5. V. le tableau <lo In mairlie lii? l'année
Sébastien, V. supra, p. 29.'}, note 3. portugaise, ;" Série. IVame, I. I. p. ^o:").
2. Cette date et celle cpii préci'de sont II a |iani inutile de rele\er les inexactitudes
inexactes. V. supra, p. .3oo et note 2. de dates cl de lieux commises par l'auteur
3. Ta nos : Il faut rétablir Tanger. de la présente i-elation.
t). Arijele. la ville d'Arzila. tj. ^tveele tiiurr. l'oued el-llulou.
HEr,\TiriV WONYMH DK H BATAII.LK n'iH.-KSAU F,I.-KEBrK 3.''?5
The third day of the King of Portlngales procecding. lie maiched
fonvarde ihree leagues farder, and Avitliout any resystance quietlv
pitched his tentes neere unto a ryver called Quexena', and there
remayned ail that niglit,
The 4 day, he also marched 3 leages furder, and arrived at a city
of the Mores, called Alcasar Kiber. belweene which cily and theni
ran the greal river Tenesa " ; and llie bridge thcreof ■\vas so stronglve
garded by 2000 Mores horsemen, that the King of Portingale.
perceiving it lo be impossible without great peryll to passe that
way, because he A>ould spare his men tyl more meete occasion
might be offred for the prosecution of his présent enterprise, he
coasted the countrey to finde out some ollier -\vaye more fyt for his
purpose. And at the length came to a lytle foorde Avhere he con-
vayed over his whole army, his ordinance, and carriages, Avithout
any daunger or difficulty at al, which being his whole daies worke,
he was consirayned to harbor there ail that night.
The nexl daye, the King of Portingale called ail his mosl wysc
and best experienced captaines to counsell. and asked theyr advise :
whether it Avere better for him Avith his AAhole poAver to martclie
tOAvarde Alcasany\ Avhich being a drye tOAAne, though there AAcre
in it about the number of 7000 housholds, yet Avas it but Aveake.
unmeete to make any great encounter, and not able long to stand
in resystaunce, or else to proceede forewarde on his waye toAA ards
the tOAAne Alcasar K.iber before named.
This being long dcbatcd betAAeene tliem, CAcry man alleadging
AA'hat hc lysted. after they had ail particularly expressed thoir opin-
ions therin, som one AAay, and some anolher AAay, in the end it
was concluded Avith a gênerai consent that he should keepe his
course toAAard Alcasar Kiber, Avhich he performed accordingly.
He had not passed Aery farre before he discoA'cred MuUa Maliica,
that AAas the King of Barbary, martcliing toAAardes him Avith a
great poAver of men, AAhich AAere valued to be in number 70000
I. Quexena. l'oued er-Raiçana. Le pré- référant aux autres récits, toutes les
sent document contient plusieurs noms fois que l'erreur de l'imprimeur était
propres mal lus par l'imprimeur du temps manifeste.
et très déformés. Ils ont été restitués, sans 2. Tenesa. l'oued el-Mekhazen.
linir compte de leur efrapliio. mais en se .3. .ilcasany. la ville do Larache.
336 i578
horsemen. and /joooo (ootemen, whoroof 20000 wore horsemen
shotte, and 10000 fooleinen gunners, besvdes otiier foUowers of
the campe, whose number I liave not heard, and llierfore cannot
make a true report therof. But because the day was quilo spent
before the Iavo armyes could come anylhing neere togelher, tbey
both encamped themselves ihere ihat night, in syght the one of
the other.
The next da\e. being the fcAvrlh of Augusl, i5-8. the King of
Porlingale devided bis battel into fowre squadrons' : whereof he
appoynted to Don Duert de Mennesses, Generall of the army, the
leading of the vantgarde. The second squadron, the King of Porlin-
gale himself tooke charge off. Upon the right liande was the lUacke
King SherifTa, with bis horsemen, and upon the lefl bande, the
Duke Daverro. the cldcsl sonne ol ihc Duke of iiargansy", with
the k squadron.
King Maluca dyd also use the ly ke order in the devision of bis army .
AU thinges being tbus prepared on bolh sydes, the two Kingcs,
purposyng to put themselves to the bazarde ofthat which shoulde
happen, adressed ihcmselves lo fighl. King Mahica fyrsl gave the
onsette upon the horsemen of ihe Porlingales armye, but tliey vally-
aunlly defended ibemselvcs, and in tlie end forced Maluca and bis
Mores to rctyre with the losse of many of ihom. But Maluca bcre-
wilh nolhing dyscouraged, bringing bis men agayne in good ordcr
of battel, gave such a fresh charge up|)on the Kyng of Porlingales
horsemen, as li£ conslraincd ihcm lo rclyre unlo the niayne
battell. But the Porlingales horsemen, being inconlinenll\ gatlier-
ed againe togelher in good order, thoy gave ihc Mores such a
sharpe charge, that tbey slewe a great number of ihcm. The Mores
agayne returned frcshly uppon the forces of the Porlingale horse-
men, forcing them lo joygne Avilli ihcyr foolemen. ^\ hich done,
the saydc Porlingales gave a new cliardge upon ibe Mores. But
theyr bosl souldiors beyng slaync bcforc, and having no newe suc-
courers, lo supplyc llicyr wanles, for llial lhe\ werc iarrc l'n.iu
I. Sur l'ordre Ae balaillo des deux ar- a. Di'lail crroiu'. \.v lil> ilii duc du lira
méos enncniic!,, V. /" Série. France, l. I, (jaiice(V. supra, p. 333, noie 5) n'avait mi-
pp. 485-488, 661 et PI. VI. p. 49O. cun commandcmeiil dans l'aniH'e.
KELATION WONYME DE LA BATAILLE D EL-KSAR EL-KEBIU
337
theyr friendes, and in a forrayne countrey, amongst theyr mortall
enemyes, wliose power greallye surpassed iheyrs, ihey were not
ablc to doc any good at ail. But llie Mores styll remayning verye
slronge, with the force of tlieir horscmen shotte, and footemen
gunncrs, so brake the arrayes of the Poitingale horsemen, as ihev
overthrewe, kylled, and took captyve the Avhole armye, except 80
or 100 personnes at the most, that saved ihemselves by flight.
In ail this conflicte were slaine 3 000 Almaines, 700 Italians,
and 2000 Spaniards, whereol' Don AUonso Dageler, a knight of
Cordua, was one.
In tins last bal tel, it is supposed that ail the three Kinges were slaine.
The names of the Porlingale nobilily that were slaine ' :
Don Sabastian, Kinge of Porlingale.
Don Lewis de Cordua.
Don Diego de Mennesses.
George de Silva, Governoure and Justice of Portingale.
Don Francisco de Porlingale^.
Don Francisco, sonne to the Countye of Sortelha.
Don Conslantino.
Don Ferdinando de Silva.
Don AUonso de Almado.
Don Chrlsloplier and Don Avero Peeres of Travora.
Don Alvaro de Silva.
More : SherifTa the Black Kinge.
The names of such as were laken, and are knowen to remaine
alive in Barbary :
I. Voici les noms des personnages énu-
raércs ci-dessous que l'on retrouve sur les
listes de Mexdoça etde Bakbosa Mai;hado :
1° genlilshommes tués: Diogo de Menezes,
fils de Fernando de Menezes, Jorge da
Silva, à qui sont attribuées, ici, par erreur,
les fonctions de son neveu, Lourenço da
Silva, mort également, Joâo da Silveira
ff't lion : f-Vancisco). fds du comte do Sor-
De Castrils.
tollia.ChristovâodeTavora et Alvaro Pires de
Tavora ; 2° prisonniers : le duc de Barcellos,
fils (lu duc (le nragance, Duarte de Menezes,
Fernando de Castro, Diogo da Silva.
2. Ce personnage, que mentionne égale-
ment la relation de D. de Menezes (V.
France, t. 1, p. 6D3), iie doit pas être con-
fondu avec Francisco de Portugal, comte
de Vimioso (V. infra. p. 388, note i).
\1I. — a
338 1078
The Duke of Bargansas sonne.
Don Duart de Mennesses, great maisler of ihe Campe, and
Generall of tlie Tangere.
Don Farnando de Castra, Controwler of tlie fenances.
Don Diego de Silva.
Don Piedro de Mennesses.
Diverse olher Lordes and noble men tliere are missing. Init whe-
ther they be slaine, or taken captives, il is nol vet certainelye
knowen .
The dead body of ihe Kinge of Portingale is reporled to remain
in Alcasar Kiber, for ihe delyvery wherof ihe Mores require in raun-
some ihe townes of Faues ' and Arsylla, willi the munition therein ".
There is ofFered for the raunsomc of ihe Duke of Bargansa liis
sonne loooo duccats : but it isrefused^
The King of Portingale lost by this battell 2a peeces of ordin-
aunce, 700 ohariottes, wilh mules and oxcn, bcsydes many other
thinges of very great vallue.
There were slayne of tlie Barbarians about (lie number of ■io or
5o ihousand one wilh another, Avhereof the King is supposed to
be one.
The Portingales bave cliosen for their King a Cardinall, thaï was
arreat uncle to their late Kiny; desceased.
British Muséum, Printed Books, Press Mark: C. 33. a. 16.
I. Faues. Mauvaise lecture de l'impri-
meur. Probablement Tanger.
a. Le corps de D. Sébastien fut rendu
sans rançon et, à cette occasion, Moulay
Abmcd écrivilh PhilippoII une lettre pleine
do noblesse. V. /" Série. Espagne, 3 no-
vembre 15/8. Cf. infra, p. 877 et note 3.
3. Cf. infra, p. 875 et note 3.
4. Vient ensuite une conclusion dans
la({uclle l'auteur tire la morale des événe-
ments qu'il vient de raconter et insiste à
nouveau sur les funestes cITcls de l'ambi-
tion, qui provocpic les guerres. Il invite
les prélats, proplùtes et prédicateurs il
toujours enseigner les bienfaits do la paix.
On lit i la dernière page : « Pax super
omnia prodest. — Imprintcd at l.ondon hy
.lohn Cliarlewood and Tliomas Manu. >i
NOTICE StH CHRlsrOPlIER LYSTEK S.Sq
CXXIII
NOTICE SUR CHRISTOPHER LYSTER'
1578.
It is furiher also to be remembred, tbat divers other English
genllemen were in this battell, Avhcreof the most part were slaine ;
and among otbers M. Cbristopher Lyster^ was taken captive, and
was tbere long delained in misérable servitude. Whicb gentleman
although at length lie liappily escaped the cruel liands of the
Moores ; yet returning home into England, and for bis manifold
good parts being in the yeere i586 employed by the bonourable
the Earle of Cumberland, in a voyage intended by the streights of
Magellan for the South sea, as viceadmirall (wherein he shewed
singular resolution and courage), and appointed afterward in divers
places of spécial comniand and crédite, Avas last of ail miserably
droAvned in a great and rich Spanish prize upon the coast of
Cornwall.
Hakluyt. — The Principal Navigations of the English Nation. —
Édition 1598-1600. — Tome II. 2' partie, p. 68.
1. Fbeiciiis avait donné en 1579 ""^ '''' Mendoza écrivait à Philippe II, le 8
tradurtion latine de la plaquette de Luis septembre 1078, que des gentilshommes
^'iF.TO (V. /" Série. France, t. I, pp. 899- anglais avaient quitté récemment l'Angle-
4oo et les notes). Hakluyt en a traduit terre pour aller sonir le roi de Portugal et
trois courts passages relatifs à Stukely, que, parmi eux, se trouvaient le capitaine
qu'il fait suivre de la présente notice sur Bensar, Stanley et Lister, que Stanley pas-
Lyster. sait pour un catholique, mais que les autres
2. Aucune des nombreuses relations de étaient partis sur l'ordre de la Reine et
la bataille d'El-Ksarel-Kebir ne mentionne, avec la connivence de Leicester, pour voir
en dehors de Stukely, la présence de gen- où Stukely voulait en venir, maintenant
tilshommes anglais dans l'armée de D. que son expédition prenait fin. Cul. of
Sébastien; mais l'ambassadeur Bernardino Span. Pap.,\o\. 1568-1679, p. 6i.'5.
34o i4 MAUs 15/9
CXXIV
LETTRE DE PHILIPPE II A LA VILLE DE LISBONNE
// exprime la tristesse que lui a causée la mort de D. Sébastien, rappelle
les efforts qu'il fit pour le détourner de l'expédition du Maroc et offre
son entremise pour le rachat des captifs.
i!) mars 1579.
Au dos: The direction: By ihe commandement of his ^Ia"^ —
Gonsalo Pethes. — To llie worshipfuU and our welbeloved the
Aldermen, Recorder, and VVarders of the Cittie of Lishborne.
En te'le : A copple of the King of Spaines letters to the Cittie of
Lisborne, cnglished.
PliiUipp, by the grâce ofGod, King of Spaine, of the two Cicells,
and Jherusalem.
Worshipl'ull and our welbcloved,
Nolwitlistanding tliat I gave order unlo Sir Chrisloplier de Mora,
that he should tell you certaine ihings from me, wbicli lie will
reliearsc lo you by word of mouth, 1 would you siiouid undorsland
this, by a lelter of mine, declaring unto you, that ihcre is no man
living in the world, which halh received so great griefe of tiie
losse of the kings llighncs my ncphewe and of his soldicrs as 1,
and the causes of my just griefe are easelie to i)e undersiood.
because I losl a sonne, and a friend, whom I loved verie Icnderlie ;
and in like manner I loved ail those vvhich wcro lost with him,
because I doe estceme ail llie subjoctes of th(^ same reaime as mine
owne.
LETTRE DE PHILIPPE II A LA VILLE DE LISBONNE 3l\l
I doe beleeve to be well knowcn fhe great diligence, wliich I
made to staie his journey, as ■well my sclfe, when wee [were] at
my Ladies of Guadalupie, as before and after by my messengers' ;
of the Avhicli maie be had good wilncs by manie noblemen of the
same reaime. Bul il were best lo lelt that allone as a ihing remi-
dielesse, and not renewe so great a griefe, and selt our eyes into
the Irue comfort, wliich is that the same trouble was permitled by
the hands of God, and by his great wisdome'.
I bave at this présent no more to saie, but I piltie the great last
trouble generallie, but particularlie of the great nobilitie of the
same reaime, Avhicli was causcd by tlie same jorney : and so I désire
you ihatyou should consider of anie thinge that I can doe for those
which were left in captivitie, to advertise me of il. For notwith-
standing that for my part hath bene made, and I doe make ail the
necessarie diligence, I would be glad to understand your opinion,
because ail shall be made, as it is required for tliem, to bave their
libertie. And be you sure that in anie tliing which shall touch you,
you shall find in me a falheilie love, which you shall knowe parti-
cularlie by the deedes, Avhen the occasion sliall require.
From Madrill, the i4 of Marche 1079.
The Kinge.
British Muséum. — Cotton Mss, Nern B. !, f. 188. — Traduction.
I. Cf. supra. Doc. LXXVII. p. lyo pI rardinal-roi Henri, Philippe II expose
Doc. LXXXVIII, p. 223. longuement ses droits à la couronne de
a. Après une phrase élogieuse sur le Portugal.
3^2 I^ AVRIL 1579
cxxv
LETTRE DE PHILIPPE II V MATEO VAZQUEZ '
(Extrait)
Philippe U envoie le mémoire de D. Juan fie Silva sur les néqociations
qu'on pourrait ouvrir avec Moulay Ahmed el-Mansour. ainsi <pi'une
relation de ce qui s'est passé au sujet de la trêve avec le Turc.
L'Escurial, i4 avril i57Ç|.
Au dos, alia manu: En S' Lorenzo, \!\ de Abiil 1079. — Por-
tugal. Xarife. Tregua con el Turco.
Y lambien van aqui los apunlamientos que hi/o Don Juan de
Silva^ de lo que se podria tratar con el \anfe, ques lo que se aeusava
en los apuntamyentos de ayer. Y, por lo que alli apunla de lo de la
tregua del Turco, embie apuntamiento particular por una relacion
de lo que en ello ha pasado, que me ha embiado esta manana. Es
bien que lo tengais visto y enlendido fodo esto ; y asi lo veed
myentras yo como y duermo, y me lo embiad lo que en ello con-
vendra.
A lo demas que va aqui veremos lo que se respondera quando os
Haine ; y asi lo traed lo primero, y procurarelo, aunque tengo
mucho que hazer.
firitish Muséum. — Additional .Mss, '28263, /. 222. — Original'.
1. V. siiprn. p. îig, noie i. Kraiicc, I. II, p. frj ri noie a.
a. Sur ce pcrsonnape, V. /" .sVnV, 3. Do la main Ho l'Iiilippe II.
MÉMOIRE D ISSUÎSÇA SUH LES l'U0P0Sn•10^S DE LANSAC 343
CXXVI
MÉMOIRE D'ISSUNÇA' SUR LES PROPOSITIONS DE LANSAC^
La première proposition que fit Lansac à Philippe II de lui livrer Larache
a dû être dictée par le roi de France qui redoutait un rapprochement
entre l'Eupagne et le Maroc. — Lansac comptait ensuite révêler les con-
ventions passées entre Philippe If et lui à Moulay Abd el-Malek pour
indisposer ce dernier. — Loin d'être rebute par un premier refus,
Lansac a accueilli avec empressement l'invitation que lui faisait Francisco
de Ibarra de reprendre la conversation. — Le capitaine envoyé par
Lansac à Larache aurait dû s'arrêter à la cour d'Espaqne pour qu 'Ibarra
pût lui adjoindre un agent esparjnol. — Mais ce capitaine est parti seul
pour informer le Chér'if de ce qui se tramait et arrêter avec lui la con-
duite à tenir quand les vaisseaux espagnols se présenteraient devant
Larache. — Ainsi, tout en préparant son propre échec, Lansac eût pu
prétendre avoir tenu sa promesse. — Les nouvelles, qui, au dire du
capitaine, sont arrivées à Larache, y ont été répandues par lui. — •Bien
que ces nouvelles aient mis la place sur ses gardes, il se fait fort d'en
tenter la prjse et prétendra, s'il échoue, avoir rempli ses obligations. —
Les vaisseaux qu'il amènerait resteraient à Larache, sous le prétexte qu'ils
ont été pris par les Maures, et, si la guerre éclatait entre le Portugal
et l'Espagne, ils seraient utilisés contre celle-ci. — C'est ce qu'indique
la demande mystérieuse faite par le capitaine de pouvoir mettre à leur
bord des marins portiiqais. — Alors même qu'il ferait bon accueil à
l'ambassade dont Pedro Venegas est charqé, le Chérif, en apprenant
les desseins de Philippe II sur Larache, repoussera toute alliance avec
1. Dans deux lettres datées de Madrid, n'avait pu jusqu'alors mettre par écrit par
ai juin 1679, et adressées respectivement suite de son état de santé. Ce sont ces
à Philippe II et à Mateo Vazquez {Addit. observations qu'il envoie présentement à
Mss, 28360. ff. 88. 8g), Issunça rapporte Philippe II.
qu'en traduisant quelques jours auparavant, 3. Sur ce personnage et ses négociations
à la demande de Francisco de Ibarra, un avec Philippe II en vue de l'occupation de
document relatif à Lansac, il lui vint à Larache par les Espagnols, V. /" Série,
l'esprit certaines observations qu'il avait France, t. Il, pp. i-is, l6-ai, .^5-60, 79-
jugc bon de soumettre au Hoi mais qu'il 85.
3^4 2 1 JUIN 1079
ce prince. — Pour parer à ce danger, il faudrait que Philippe H
congédiât le susdit capitaine sans rien conclure, assurât le Chérif qu'il
n'a jamais intrigué pour s'emparer de Larache et lui demandât la pm-
messe de ne jamais permettre aux ennemis de l'Espagne d'utiliser ce port
ni aucun autre port marocain.
(ai juin 1079]'.
En te'fe : Apuntainentos sohie lo de Alaraclie.
Supuesta una verdad que, conforme a lo que nuestros padres nos
advirtieron (de mano en mano) y a lo que la expericncia nos ha
ensenado, tanlo en los tiempos del Empeiador Rey nuestro Senor,
de immortal memoria, como en los de Su Mag**, a quien Dios
guarde, conserve y ensalce, como la Christiandad lo ha menester...
De lo quai résulta que el primer ofrecimicnto hecho por Lansach
a Su Mag"* fue con orden de su Rey y de su consejo, que, avicndo
entendido, como facilmente entenderia (atento que en Spafia se
hazen pocas cosas con el recato y secreto necessario), que Muley
MaluP difunto hazia mucha instancia por confederarsc con Su Mag''^.
de cuyo elTcclo notoriarnenle se havian de seguir a Franceses muchos
ympedimenlos en sus traças y disignios, y al Gran Turco, su intimo
amigo y hermano en armas, muchos mas y mayores. lomaron por
medio el ympedir dicha confederacion, cuya execucion eucomen-
(laron a Lansach, como a tan huen ofHcial desle genero de liciones,
el quai, pensando hallar entrada en Su Mag^, acomelio con el
primer oITrecimiento que hizo de fomar la villa y puerlo de Ala-
rache, y ponerla despues en sus reaies manos, a fin que, si su oITre-
cimienlo fuere aceplado, mostrar las capilulaciones al Maluc, y
hazcrle perder (por este medio) cl desseo que tcnia a la dirha confe-
deracion ; cosa que no fuera mucha salirse con cUa a cucsta de Su
Mag"*, que no sacara ningun bencficio, sino mucho dafio. per-
diendo. por lo menos, la seiïal que diera (pues no se duhda que.
I. Surccttedato,V.«upr(i. p. 3^3, notei. Malek avec l'Espagne, V. supra, pp. 306-
3. Sur les relations de Moula; Abd cl- }io, ai4-3l8) 330, note l, 373, 373.
MEMOIRE D ISSUNCA SUR I.ES PROPOSITIONS DE LANSAD
3/1 5
siendo adverlido el Muley de lo que Lansacli avia ofTrecido liazer,
para cumplir con Su Mag"*, pondria tan buen recaudo en Alarache
para que la hallase en defensa) y la ocasion de traer el Maluc a su
devocion para otros mayores efTectos. Pero todo esto cessa con no
admitir a Su Mag*" el diclio ofTrecimienlo de Lansach.
Y, aun que no fuera mucho, si Lansach hubiera andado llano,
quedara desgustado del poco caso que de susodicho primer olTreci-
miento se a^àa hecho por parte de Su Mag"", acudio tan puntualmente
al cbillido que cerca deste negocio se le hizo por parte de Francisco
de Ibarra, que a declarado bien el deseo que su Rey tiene de que
la platica començada para desacordar del todo a Su Mag'' y al Rey
de Fez passe adelante hasta que aya effeclo el trato doble que
piensa hazer a Su Mag"": pues no fuera mucho que, antes que este
capitan', su lugarteniente, fuera a Alarache, se llegara a esta corte
a dar cuenta de lo que yva a hazer, para que, si Francisco de Ibarra
le quisiera dar alguna persona que juntamente con el fuera a
Alarache para reconocer el stado y fuerza de aquel puerto, y hazer
relacion verdadera délia, se pudiéra embiar. Pero el capilan quiso
yr libre, para dar al rey de Fez quenta de lo que por parte de Su
Mag"* se le pedia. y del diclio tracto doble que le pensava hazer en
ello, para que el de Fez fortificase y proveyese aquella plaça de la
manera que dize lo hazia, y concertar con el lo que, quando Uegase
con sus dos navios de alto borde y diez saetias, se haria por la una
V otra parle, para que, sin que ninguna délias reciviese dano,
pudiese decir Lansach aver cumplido con Su Mag''. Que las nuevas
que dicho capitan finge aver llegado en Alarache por mayo, etc',
son las quel sembro e imprimio en los Moros con su llegada y
embusfes que para el fin dicho les puso delante ; lo quai se déjà
entender bien en que, estando, como dicho capitan dize estava,
aquella plaza tan fortificada y proveida de gente y de todo lo demas
necessario, y tan recatada y vigilante como es razon lo este, aguar-
dando el poder de Su Mag'', se haze fuerte de meter dichos vajeles
en el puerto. y desembarcar la gente, y hazer despues su deverpara
I . Este capitan : le capitaine Descroix, cour d'Espagne. V. infra, p. Sig, note i ;
que Lansac avait envoyé en reconnaissance i'"' Série. France, t. II, p. 10 et note s,
à Larache cl qui. à son retour, s'arrêta a la pp. 17, 07, 65.
3A6 2 1 jLi\ 1079
lomar la plaza, y que, si no la tomare. aya complido con esto. Y
aun, lo que no séria mènes malo, es que dichos vajeles se queda-
rian alli (diziendo que les Fezeses se los tomaron), y, en caso que
lo de Portugal veniese en rompimiento, hazer con ellos, o, por lo
menos, con las saetias (que son propicias para aconiodarse al remo,
para lo quai traeran de Alarsella maestros de acha y las otras per-
sonas y recaudo necessario) mucho enojo a la armada de Su Mag**
y gran servicio a Porlugueses ; pues, no sin gran misterio, pide
licencia para traer en dichos bajeles marineros porlugueses,
sobrando en toda la costa de Francia gran numéro dellos, y que,
para el, serian mucho mas confidentes que los Portuguescs. Pcro
quierelos para pilotos de la cosla de Portugal y lengua. y que se
metan con las saetias en calas y porteçuelos donde no han de entrar
los bajeles ni galeras de la armada, y por este medio mêler en
tierra socorro de gente y municiones, avisos y otros recaudos, y
sacarlos de la tierra para otras partes, sin temor de ser defendidos.
Todo lo quai Uevarian y pondrian a punto a cosla de Su Mag'',
pues sola la senal que dicho capitan pide es bastanle para ello.
Supuesto lo dicho, que. conforme a las ocasiones présentes, va
tan arimado a razon, que con dificultad se podria contradezir, pare-
ce que, aunque el rey de Fez reciva graciossamente la embajada
etc. que llevo Pero Venegas', y lo de a entender assi por la res-
puesta, le quedara tan estragado el pecho de aver savido y enten-
dido, por medio del dicho capitan. la pretcnsion que Su Mag'' ha
tenido de lomarle Alarache, que nunca encarara de bucna gana a la
dicha confederacion, aun que lan bien la dessea. pues no se dubda
que sus alfaquies (que, entre ellos, pueden mucho) procuraran
desuadirle dello.
Y, para soldar todos esfos inconvinienies. y reduzir el animo del
rey de Fez y de los suyos a quietud y benevolencia, parece (so la
dévida correccion) se debria despedir el dicho capitan sin ninguna
conclusion ni esperança délia, y despachar a Pcz persona de recaudo
con carias en que se diga al Rey que a noticia de Su Mag'' a venido
que algunos malivolos encmigos de ambos. y muy apasionados y
1. Sur la misaion nii Maroc dont l'cdrn par Philippe II, V. 1" Série. Frnnr
Venegas de Curdoba vuiiail d'ilri! chargé l. Il, pp. 3o- 5i.
MÉMOIRE D ISSUNÇA SUR LES PnOPOSIT10>S DE LANSAC 3i'l~
confidentes amigos de Turcos, le lian informado etc., y que, para
que entienda ser todo contra la verdad, le da su palabra real etc..
y que en aquella conformidad y para que reciprocamente se corres-
pondan en este particular, quicrc que el rey de Fez le da la suya y
promela en su ley que no hara ni consintira que del dicho puerto
de Alarache, ni de otro alguno de los suyos, sea hecho ni intentado
hazer ningun enojo a Su Mag'' ni a sus armadas, ni dada ayuda ni
otro favor alguno a sus enemigos, ni consintiia que en el dicho
puerto entre ni sea acogido, revitallado, rcIVcscado, ni proveido de
algunas municiones ni pertrechos, ningun bajel de alto ni bajo vorde
de sus enemigos, ni de sus aliados ni coniederados, expresandolos,
si fuere necesario, la llaga que Francescs han hecho en este negocio.
British Muséum. — AddiUonal Mss, '28360,/. 92. — Orirjinal.
3A8 6 AOLT 1679
CXWII
LETTRE DE CABRETTE A PHILIPPE II
Cabreite expose à Philippe II que Lansac. en vue de l'entreprise snr
Larache, avait réuni de nombreux gentilshommes, résigné sa charge de
gouverneur du Brouage. refusé d'autres fonctions en France et fait de
grandes dépenses. — Philippe 11 fera bien de ne pas se l'aliéner. —
Andréa Gasparo Corso a été avisé du Maroc que l'ambassadeur enrové
par le Grand Seigneur au Chérif avait mission de lui demander son aide
pour une expédition contre Oran. — Cabretle croit que cette démarche
avait pour but de sonder les dispositions du Chérif envers les Turcs. —
Il craint que ce dernier ne soit travaillé par des personnes hostiles à
Philippe II. — Un soulèvement a eu lieu au Maroc ; les rebelles apjtellent
le fils de Moulay Abd el-Malek ; danger d'une intervention turque en
leur faveur . — La pré.'sencc simultanée de quatre ambassadeurs auprès
du Chérif peut amener des surprises fàcheui^es. — C'est une raison pour
Philippe II de saisir l'occasion qui se présente à lui d'exécuter, sans
aucun risque à courir, l'entreprise sur Larache. — Lansac est capable
de soumettre l'Afrique avec les soldats qui viendraient, de tous côtés, s'en
râler sous ses ordres. — // n'en coûterait que de l'arqent à Philippe IL
— Influence de Lansac sur te duc d'Anjou et parti qu'on en pourrait tirer.
Madrid, 6 aoi\t 1171)
.4« dos : A la S. C. II. Mag'' del Uev my sefior.
\lia manu: Cap" Cahrcla. fi do Ag'" 1579. — Lansacli. — Oran.
S. C. R. Mag".
Antes que se vaya il capitan de la Croys', ho qiicrido avizar a
V" Mag'', como afeosionado scrvidor de V" Mag', lo que aqui se
I. I.r tapiuiiie iJi'.'.irnix. V. siipni. p. 3'i3 el iiotr 1.
LETTRE DE CABRETTE A PHILIPPE II 3^9
sigue. Et primo, poys quel négocie non a seguido a perfecion'.
Dios save porque, V" Mag'' sera avisado como monsieur de Lanssac
eslava aparejado in este negocio por servir V" Mag** con uno boen
nomero de jenle, prinsipalz cavalières, que, sensa ly azer entender
lo que queria azer, eslavan a ponto esperando il tienpo que foesen
comendados. \ tanbien el se dismilio del suo governamento de
Broagio espresamente por poder servir \" Mag'' con mas facilidad.
Y tanbien daspoys il rey de Francia a establido uno consegio des-
tado et de guerra de noevo. la vonde queria poner monsieur de
Lanssac. et lo azia governador de Toreria ; et de todo non hi
querido por las diclias hocaziones. \ tanbien V" Mag'' sera avizado
como a hecho de boenos gastos demas. Que V" Mag'' non penssa
bien que todo eslo non es nada a el, al respeto de lo que sentira non
poder aver esecutado alguna coza conforme sua boena volonta. Et,
porque yo lo conosquo por tal, me fa dizer lo que digo, por avizar
a V'^" Mag'' que conple mocho a V" Mag'' que tenga coento del,
porque so que poede azer mocho bien in sus servicio, y tanbien por
contra con hocaziones mocho mal, quando querria.
Y tanbien de Andria Gasparo Corsso ho intendido, como por
carta que a resevido de Barbaria me a mostrado, que dize que lo
inbaisador del Turquo, ques venido al rey de Fes, dize que viene
espresamente por azer intender al rey de Fes da parte del Gran
Turquo que se préparasse, por la prima que viene, de ly ajodar de
monisiones et jengtes, porque quiere inviar sua armada sobre de
Horan'. Si esto es verdat, non mi paresse nada de boeno ; et mi
par que lo inlenden porque lo quieren provar, bien que non man-
dasen armada, solo por ver sua boiia volonta que tiene inverso del
Turquo, et conforme a ello ce governarano por ly levar lo regno,
in escuza de venyr a Horan. Et, como ya tengo dicho, es de mocha
considerasion, y tanbien que de algunos saria coza fasil que fossa
solisitado por poder dar inpendimenio a los disegnos de Y" Mag'';
I. Le capitaine Descroix et Desportes, France, t. I[, p. 18. C'est, sans doute,
qxii avaient été envoyés par Lansac pour à celle circonstance que Cabrotle fait ici
inspecter la place de Larache, avaient écrit allusion.
à celui-ci qu'elle ne pouvait être surprise, à 2. Sur cette ambassade turque, V. inj'ra.
cause de récenles fortifications. \ . r''' Série, p. 358 et note 3, p. 372.
35o 6 AOUT iS^ç)
que todo se poede imaginar et pensar, porque son cozas que se
poeden azer.
Y tanbien yo tengo intendido in aquellas partes del regno de
Fes et Maroquos ay hotros que si son levanlados contra del dicho
rey di Fes et llaman lo igio del charifo moerto' por rey. Et tanbien
esto es dagno, porque aquella parte, non podiendo sallir con la
suya, se poria ajodar del Turquo. Y tanto mas que intendo que se
allan qualro enbaijadores alla^ que non es bien por lo ([ue yo veo,
porque cada uno dara conto de lo que passa, et poria essere que
cauzaran alguna novidad. Et por esto me pareseria bien que si ly
avessehordineque, in tanto que aquestas cozas van de esla maniera,
se podiesse azer et esecutar lo eteclo de Larach, non se deveria per-
dere una liora de tienpo, porque conviene mocho por tienpo a \"
Mag'', si le considerara bien, de tenyr acjuella plassa et la azer
foerte por tienpo menlre estos galboyos. El plega a Dios que yo soy
mentidor, por benefisio de la crestiandat et de \''' Mag'. Ma, poys
(|ue V" Mag'' la poede aver senssa que se pone in ninguno peligro
ny que se descobre, me parese (|ue non se deveria pcrdere una bora
de tienpo, porque tanlo mas ce délaya tanlo mas poria cauzar de
dagno. Suplico a V" Mag'' (jue, avante que dicho de la Croys se
vaya, V" Mag'' considère bien a eslo, porque mi paresse (|ue inporta
porque, si una vos monsieur de Lansac pone lo pie in Alrica. porra
azer de boenes servicios a V'" Mag''. quando V" Mag** lo querra
comandar, et saria hocasion por lo gardar de grandes travajos. Et,
si V" Mag*" sera servido de ly ajodar de pocas forssas de jenle mas,
que ly ajoude de dineros, el poria poner la Afriqua in man de \ "
Mag'', porque V" Mag'' a de saber que, aqui vonde el se allara. ly
veneran tanta jcnte de todas partes, que non se poria crcr. Et lo
tengo por lai que V'^" Mag'' et la crestiandat ne cararia grandisimo
fructo, senssa que V" Mag"" venise a dismenuyrsse de sua forssa ni
que aga amalar sua jengte, salvo que gaslos de dineros, que esto non
faltaran a V" Mag'' si me (jucrra escocliar. \o non poedo di/.ci' mas.
I. Lo icjio ilel charifo moerto: Moula> a. Outre IV'iivoyi; (^L^[)agno, qui ne
Ismaïl, fils de Moulaj AbJ el-Malok. V. pout être visé dans ce passago, il y avait
supra, p. i54. note 2. — Lo soulèvomenl alors à Murrakvcli les l'iivoyés du Grand
dont parle ici Cabrctle n'est pas lonlîrmij Seigneur, du roi de Portugal ot do la reine
par ailleurs. l'jli^ubetli. V. iiifru. Doc. CWX, p. 356
LETTRE DE CABKIiTTE A PHILIPPE II 35 I
Y tanbien, teniendo monsieur de Lansac in la dcvosion de V"
Mag'', corno ya ista, et que se manteiiga como es al présente, yo
me asseguro que, quando foesse servicio a V" Mag**, qu'el se
enpleasse de azer alguno boeno efecto con Monsieur, lo hermano
del Rey, por lo ripozo de la crestianita et beneficio de V" Mag''. El
lo poede muy bien azer, porque Monsieur lo tiene por tal que,
quando el volesse, non aria salvo lo que ly consellarla: mas nonqua
la querido seguir por lo camino que fenia, bien que lo azia suo jene-
ral. Et, quando tossa menestier azer inpreza contra Anglatefra,
como que algunas vezes poede venyr l'ocasion, el poria azer de
maniera que, dando ajoda V" Mag'', poria azer mover Monsieur iii
aquella inpreza. Iratando algun casamiento con una de las serenis-
simas Infantas : (jue posibile las cozas mal incaminadas se porian
poner in bon termine ; jentes azen todo et mismo el que mocho
poede. Et esto poria esere cauza que con mas facilidad V'^'' Mag''
poria venyr a gozer de la fortuna de Portugal. lo non serquo altro
salvo de tiovar comodila de poder levar delante lo que poria inpe-
dir a lo que conviene a V" Mag'', et por esto digo forssa mas de lo
que me conviene : mas V" Mag'' sera servido me perdonar et lo
tomar todo in bona parte, como por la boena intension por que lo
digo.
Et al resto. Dios consege lo mijor a V'^^ Mag''.
in Madiil, boy a 6 de Agosto 1079.
D. V. S. C. U. Mag'' il miiiimo servidor,
Siyné : Capitan Cabreta.
Britlsh Muséum. — AddiUomd Mss, 28360, /. 97-99. — Original.
35a 18 jLiN-22 AOLT lôyg
CXXVIII
LETTRE DE MOULAV AHMED EL-MANSOLR A ELISABETH
// a reçu la lettre d'Elisabeth en faveur des marchands anglais trafiquant
au Maroc. — Ceux-ci seront traités arec la même bienveillance que par
le passé. — • // fera en sorte que les Juifs qui ont ses sucreries à ferme
acquittent leurs dettes aux dits marchands. — // est prêt à donner .•satis-
faction à toutes les demandes que lui soumettra la Reine. — Le présent
exemplaire de sa lettre est accompagné de l'original arabe.
Merratech. [il Hbia II] 987 — 18 juin [1579]'.
Leiter from ihe K.ynge of Barl)erie unio the Quene of Englande.
The sarvante of Gode, which pultelh his full truste and confi-
dence in ail his devyne volontatli, \vhich commclh t)f ihe seede of
Mahomett, Hamel, sonne of Mahonielt, sect of a goode memorio.
shérif délecte. EmperadorofMorocke, Kingof FesseandofSusse. \c.
To the moste amoungste hur owne ande mosle mvghfie,
Elizabclh, Quene of Englande and of Irelande. «N:c.
Fort that \\e receivedo your letc' in this our riall Corte. and by
the same lo havo somc care over youi- subjocts her Engllshe
marchaunts which trade hère into our kyngdoines ; and for that
theie be yours, and for your sake theie shall be euscdc as il is llie
use hertofore in ihis our liall liowse. as also lialli liine herlofori'
of our elders.
And for that you requestethat I sholde coniniauiulo llie .lues lo
I. Celle IcUrc, qui est suivie d'un posl- i. C'est i celte lellrc, remise au Cliérlf
scriplum dalé du 32 aoiH 1079, aurait dû par Ralpli Skvdmoore. i|u'.\uj.Mi>line l.anr
ilre placée, selon l'ordre chronologique. fait allusion dans >a loltri- ii llalpli l.ane. \
apr^9 lo document suivant. in/ra, p. 'Sb"].
LETTRE DE MOULAY AlniED EL-MA>SOL'U A ÉLISAHETII 353
pay tliat ihiie doe owc, wliich hc rciits and faclors of our iiigciiiics,
\t sliall 1)0 so, nnd iheie sliall be payde ail ; for tlial it isour ciislom
lo be laverable ah\ayse uiito marcliaunls slraungcrs, and more lo
the Englismen, for ibal liicic be your subjccts, and commendcde
by you, and sbal be verie well enlerlaynede ; and of llial be you
vcrie «cil assurede, ore any lliinge ihat sball complc vou in this
requeste : or in any olher whatsoever it be, give me advice, « bicb
shall be donc, as By the dedes you sliall see.
God lighl you «illi ail his grâce.
Geven in our riall howse in Morocuse. 18 ni' llio monlli of .lune,
h\ our accounfe 987.
Posl-Scrijiliiin ' ; Ilere goclli anolher letre of ours, w rillen in oui'
languisb Arabisa llie which copie is tliis" ; and if llicr be any ibat
can rcde and enlar|)rel. you may se wbat il dolli déclare ; yt goetli
in slill and ordeilie, aaIucIi \\e usede on kyngc lo anolher.
\\ lillcn in the monllie of .\ugusle i-'i-g. the aad dav.
John IMchols. — The Progresses and piiblk Processions of Qaeen
Elizabeth. — Édition 1823, t. Il, p. 288.
I. Ce post-scripliim, daté du 32 aoiM. anglaise.
indiqiir que l'original arabe a été écrit [los- i . Ni l'original arabe, ni lo texte cspa-
lérieurement au texte espagnol d'après giiol, désigné par les mois : i/ie iuAicA copie
lequel aurait été faite la présente traduction is tlùs. n'ont élé retrouvés.
De Castbies. mi
354
i»79
CXXIX
LETTRE D'EDWARD "WOTTON ' A WALSINGHAM
(Extrait)
f/élévation du duc de Dragance au trône de Portugal amènerait les Maures
à exiger, pour la rançon de son fils, la restitution des fronteiras. —
L'avbnement de Philippe II serait facilité par la faiblesse des Portugais,
gui sont inaptes à la guerre et ont perdu, à la Imtnille d'El-Ksar elKebir,
leurs meilleurs soldats et capitaines.
Madrid, i8 aovM 1579.
Au dos : To llie righte honorable Sir Fiauncis \N alsingliaiii. 011c
of lier Ma''" Prevy Counsell and Principall Secretaries. — Alla
manu: 18 August 1079. Madril. From M'^Wotlon.
Sir. — Il uiay plcase your Iloiiour to 1)C advorlised
Tliinges which mav liinder llie Duke of Rraganza'.
lie is not helovcd of ihc conunon people. llis eldesl soniie^ is in
Apiirica prisoner, and it islhouglilc, if llie Duke slioulde l)e cliosen
I. Edward Wollon (i548-l626) fut
cliar^'é de plusinurs missions en Êcossn
(i585), en France (i586, 1610), cl fut
nommé membre du Conseil privé (iCoi).
Il avait été envoyé on Portugal, au mois de
mai 1370. pour féliciter le roi Henri do
son avi'nerarnt cl il ronlrail on Anirlclcrre
par l'Espagne.
3. La mort du cardinal-roi Henri (3i
janvier i.'iSu) allait bicntùl ouvrir la suc-
cession au Irûno de Portugal. Edward
WotloneiaminclesclianceRdes prétendants.
Il a parlé de celles de D. Antonio, qui a
contre lui la défaveur du cardinal-roi, ses
mœurs dissolues, sa pauvreté, mais qui est
tri'S populaire. Le duc do Bragance est
riche, bien vu du cardinal-roi, d'uno
graiule partie de la noblesse et des Jésuites.
Wollon examine ensuite ce qui peut le
desservir. Cf. supra, p. SaS, note !t.
3. Le duc de Barcellos. Y. supra, p. 3i3
et note 5.
LETTRE D EDWAHD AVOTTON A \\ ALSINC. II \ \t
355
kiii2. ihe \[oores ^\il asko, fur liis sonnes ransonic, thc restitution
o(" those fortes ■fthich the Portugheses hoiilde ni Aplirica. wliicli
«ère a mallcr verv prejudiùall fo Porlugall.
Tliinges ^\ hicli niay hclpc (lie K.ing of Spayiie.
The gênerai weaknes of Uie Portngliese nation', as being alto--
getlier unacquainled witli the matters of the warre, men oui of
order and untrained, whose chefeest souldiours and captaines eilher
were slaine at the haltayle in Aphriea, or are iioaa there delayned
as prisoners '.
Froui Madrill, the 18 of Auguste 1079.
^our llonours inosle huinhly at conunaundnienl,
Signe: EdA\arde Wolton.
Public Hecord Office. — Stale Papers. Spain, roi. J. n"26. — Original.
I. Celle faiblesse île la iialion portugaise au gouvernement anglais (novembre iS^g),
est au nombre des circonstances que Wolton que le vieux roi Henri racbi^' te ses partisans
considère comme favorables k Pbilippe II. et laisse en captivité au Maroc ceux de
3. On lit, dans un rapport adressé de Pbilippe II. State Pap.. For.. France, vol.
Paris par Amias Poulet et Henry Co'ibam /// n" i3.
356 9 SEPTEMBRE IO79
cxxx
LETTRE D'AUGUSTINE LANE ' A RALPH LANE^
Les bons rapports (]iù s'établissent entre Moulay Ahmed et Philippe II seront
nuisibles au commerce anglais. — La réponse de Moulay Ahmed aux
dernières lettres d'Elisabeth en faveur de Sir Thomas Gresliam et des
marchands anglais se réduit à de bonnes paroles. — Philippe II a envoyé
à Moulay Ahmed un ambassadeur avec un présent. — Les deux sou-
verains auraient conclu une ligue. — Il n'y a plus lieu de compter sur les
facilités que Moulay Abd el-Malek aurait assurées aux commerçants
anglais. — Deux autres ambassadeurs ont été envoyés, l'un par le roi
de Portugal, l'autre par le Grand Seigneur. — Le premier, qui apportait
un présent, est venu pour le rachat des captifs. — Le Chérif, par amitié
pour Philippe II, rendrait le duc de Barcellos .mns rançon. — L'ambas-
sadeur turc réclame à Moulay Ahmed certains ports et la région de Fe:.
— Philippe II vient d'enlever aux Turcs la place de Tlemccn, qui appar-
tient de droit au roi du Maroc. — Le bruit a couru que Philippe II allait
assiéger Alger. — Ce bruit s'est trouvé faux. — On parle d'une ligue
entre le roi d'Espagne et le Grand Seigneur. — .Moulay .Ahmed vient
d'égorger trois de ses neveu.c. Le quatrième s'est réfugié dans les mon-
I. Augiisline Lane, membre de la Bar- StalePap.. Domcslic.Eli:ahclh,vol.CX.\\l,
bary Company (ondée en i58d (V. infra. p. n" 6S. Envoie on Irlande en i583, il )'
ùliô), était parent de Ralph Lane (V. infra, exerça les fonctions de sliériT du comté <lc
p. 3Co). On le retrouve au Maroc en i585 Kerry. Il prit part en ij8d à l'expédition
(V. infra. p. li'ig). Il y était détenu en organisée par Waltcr Raleigli vers la cùlo
prison par ordre du Chérif en lâflo. V. /''' américaine au nord de la Floride et dirigée
Série. Angleterre, t II, lettre d'Edward par Uichard (irenville. En essai de coloni-
Prynnc, 3o mai iSgo. sation fut tenté dans l'ile de Roanoko. Cet
3. Sir Ralph Lane, mort en i6o3. En- essai n'eut pas do lendemain. En i586,
gagé de bonne heure dans les entreprises Lano et ses compagnons étaient ramenés
maritimes, il songeait, en 1679, à se rcn- par Urake en Angleterre. Nommé on 1092
dro au Maroc cl il priait Burghley, au cas « muater-master » de la garnison d'Irlande,
où il mi^llrait à exécution ce projet, de lui Ralph l.aue prit une pari nclivoii la répres-
iihtcnir de la Reine des lettres de recom- siou de la révolte ipit éclata on lôij'i dans
ma
nilalluii pour « lesrolsile l'c/i-ld'Algor». le nurd de l'ili'
LETTRE DAUGUPTINE I.ANE A BAI.PII LANE 357
tagnes. — Augustine La ne a envoyé à Ihilph Lane un faucon du Maroc.
— // possède un très beau cheval qu'il voudrait être autorisé par le
Chérif à lui envoyer aussi.
[Morrakocli,] 9 septembre 1679.
Au dos. alla manu: To ihe AAorshipfull lus cosen M' Raplie Lane,
Esquire. London, att Cliaring Crosse. — Per the « Ricliard and
Jane », master Ricliard Stasley. — Lettres out of Barbary. —
Peace concluded betwixt ihe King of Spayne and the King of
Marrocoos. — Oute of Barbary, of the 9"' of September 1079.
Woorsliipfull, I bumblye commonde me unie yoAv, lioping of
your good lieallh.
In my lastletters untoyow,Avlii(^li I sente yourWorsbip by a sliippe
called « tlie Foresyglile », daled tbe xiiii"' of Auguste, I advcrlysed
yow of tbe altération likely too growc to-wardes our nation in tbeis
partes for our tralyclie, by reason of lykclylioode of a greale aniytie
loo growe belAvixte this Kinge and tbe Kinge of Spayne ; so tbat
notwilbstandinge tbe arryvall beatber of a gentleman OAvte of
l'^nglande, witb lier Ma"" lettres to tins Ivinge, in favor of Sir Tliomas
(jresliam', and otlier lier Ma"" lettres for the wliole company of
inerchaunts, brouglite heather in a shippe called « the Richarde
and Jane », and delevered to tbis Kinge by a gentleman called
Skydmoore', tbe ansAvere to lier Ma"" lettres froni tbe saide Kinge
1. Sur ce personnage, V. s»/)ra, p. 300, avant le iS juin, dale ilc la réponse du
note 2. Cliérif à cette lettre. V. supra. Doc.
2. SurSkydmoore,V. m/ra, Doc. CLWI, CN.XV11[, p. 352. D'autre part, une dépè-
|i. 438. Le texte d'.\iigustine Lane semble clie de l'ambassadeur espagnol à Londres,
bien établir une distinction entre ce Bernardino de Mendoza, datée du 20 juin
Skydmoorc et le « gentleman » mentionné 1J79 et adressée à Zayas, annonce qu'un
quelque lignes plus haut comme venu agent est allé au .Maroc pour traiter avec le
il'.Vngleterre avec une lettre d'Elisabeth. roi de Fez de la mi.se à exécution du ion-
Un ignore qui il était. Skydmoore aurait Irat passé entre son prédécesseur et les
seulement remis au Chérif la lettre Anglais. Aux termes de ce contrat, le
d'Elisabeth en faveur de la Compagnie des paiement des armes et des munitions four-
marchands. Il était arrivé à Merrakeeh nies à Abd el-Mulek devait se faire en
358 9 SEPTEMBRE lÔ^f)
is a satisfaction iii woordes, but nothinge in deedes ; as Sir Thomas
Gresliam as well as ourselves shall find in this reckeninge.
For nowe the matter of amytie betwecne tlie Kinge of Spayne
and this Kinge is throAvghlye concluded, the Kiiig of Spayne havinge
sente an ambassadeur unie hime ; Avhoe came verie noblie Avithe
forlye gentlemen and servaunts, and Avith a présent unie this King
from the said Kinge of Spayne of ccxx thowsande ducados', and
a greate leage throwghlye conchided betAvene tllem^ So that the
good means of trafycke in this Kingcs domynyons. that oiir nation
uppon her Ma"'* recomendacions myghte hâve bene assured of ail
the other Kinges handes, is cleane culte off; as in my laste hêtres
toochinge your owne cause 1 did ait large discourse unie yoAv.
Furlhermore, thero are hecre. at lliis présent, other Iwoo ambas-
sadeurs, the one frome the Kinge of Porlingale ', and the other
frome tiie Greate Turke '.
The ambassadeur ffrom the Kinge of Portiiigale bronghie this
Kinge a présent of a c thowsande ducados. and his cuniNuge ys loo
rysgale capty^es. But ytt ys said that tiiis Kinge, in tokenof the
good AAill that liée hcarelh unto the Kinge of S])ayne doothe franc-
kelye gevc unto him the Duke of Bragansa iiis sonne Avitlioul
ransome.
The Greate Turke his ambassailour demandelh of this Kinge.
certayne portes, and also ihe countrye of Pliesse, beinge the bettcr
parte of lande towards the Strayles '.
The King of Spayne, by avyzoes tliat came healher eyghle dayes
salpêtre, mais le chérif régnant ne voulait conclu, cette assertion est inexacte. C'est
pas que ce produit fiH exporté de son seulement le 3 aoiM i58i qu'im accord fut
royaume. Cal. of Spanish Pop., vol. i568- signé. V. /"^ Série. Franco, t. 11, p. gg et
1679, P- ^79- L'auteur de la relation de note 7.
l'ambassade espagnole fait également alla- 3. Sur l'ambassade portugaise, V. 1'
sien à la venue d'un envoyé anglais. V. Série, France, l. 11, p. 5a et note 7, et
/" Série. France, l. Il, p. 5a. (La réfc- inj'ra, pp. 369-871.
rence à l'avis de Ceuta indiquée ibidem. 4. Sur l'ambassade turque, \ . France,
noie 8, et la conjecture sur Hogan, sont t. II, p. ht et note (j, et iiij'ni, p, 87^.
inexactes). 5. Sur les rapports entre Moulay .\hmr<l
1. Surcclteambassadcotsurcesprésenls, rt-Maïuioiir et le Grand Seigneur, V.
V. infra, p. 871. et ;■■' Série. Franco, l. II, France, I. Il, p. 67, note a, p. 94, Soni-
pp. 3o-54. maire et note i, p. 99 et note fi, p. 181)
3. Si Lane entend qu'un traité a été ol note 7.
LETTRE d'aUGUSTINE I, \NE A HAI.IMI I.ANE .SÔf)
paste. liatiietakcn a towne called Ticmcsyne', ijingc fiftecne longes
within tlie lande beinge in ihe Strayles. Tlic saide lowiie is wlthin
the lande Moroccoosand doothein riglileappcrtaineuiito tliis kiiige.
But llie Turkeof Argyars did holde ill he force uniill llie Kinge of
Spayne dId nowe rannesacke il. And ilie Kinge of Spayne was by
an oulde leage bounde too défende lliat towne for tlie Kinge of Hai-
barye agaynste ibe Turkes.
Wee did bere likewyse that ihe King of Spayne, willi an army
botlie by sea and lande, was goinge to beseege Argyars; wiiicli
kingdome is tbe greate distruction of christyan bludde, by reason
ihat bis gallers bee they that make ail the spoyle of crystyan mar-
chants ; and thcrefore they hadde benne verie good newes if they
hadde benne Irewe. But nowe we heere, that, furthe then for
Tremesyne, ihe Kinge of Spaynes meaninge is noit to deale wilh
llie Turke of Argyars, wboe is but a slave to the Greale Turke ; for
it is saide heere, by avyzoes cume froine the East partes, ihat Ihcrc
is a leage taken betwene the Kinge of Spayne and the Greale Tui ko.
Yow shall also understande (bat this Kinge of Barbarye halhe
within this eyghie dayes culte ihe ihroates of ihj-ee of bis nephewes :
but the fowerlhe escaped iulo the mountaynes: whoe, wee slande
in doupte. will rayse sume Irobles in thois parles^.
Ffurthermore, Sir, I bave sente unto yow by this bearer, niy
ffriende. M' Owen\ in token of my poore good will, a Barbarye
ffawcon, and I hâve a Barbarye horsse, the ffayrest that ever I
sawe, which I Avyshe in your stable : and if I coulde bave goUen
lycens too hâve paste liim att this Kinges bandes, as I myghte bave
I . Celte nouvelle était inexacte. fils de Moiilay Abtl el-Malck. réfugié à
î. On ignore quels furentles trois neveux Conslantinople ; Monlay Mohammed, fils
de Moulav Ahmed el Mansnnr que celui-ci d'Ahou Hassoun, souverain éphémère de
fit mettre à mort en 1079. La nouvelle Merrakcch en 1608. Quant au quatrii-me
donnée par Augustine Lane ne saurait, en neveu du Chérif dont parle .\ugustine Lano
tout cas, s'appliquer aux seuls neveux et et qui venait de s'échapper dans les mon-
polils-neveux du Chérif que l'Histoire con- tagnes, il n'est autre que Moulav Daoud, fils
naisse et qui sont les suivants: Moulav de Moulay .\bd cl-Moumen, qui souh va les
Mohammed, fils de Moulav Abd el-Kader. Berbères du Seksaoua contre Moulav Ahmed
mort en 1567 : Moulay ech-Cheikh, fils de eW/ansour. Sur ces personnages, V. Tableau
Moulav Mohammed el-Mesloukh. el Moulav généalogique, PI. III.
en-Nasser, frère de ce dernier, tous deux 3. Thomas Owen. V. supra, p. 107 et
alors fixés en Portueal ; Moulav Ismaïl, note i.
36o 9 SFPTEMBBE 1 079
donne ait the otliers', >ou shoulJe bave liadd liim erc noA\c. If
the Barbarve flawcon doo myscarrye affore sbee bee delevied unto
\o-\v, this same bearer shall delever unto yoav a Barbarve tassell,
\i hee also doo not myscarrye, as I liope neyther of ibem shall.
And thus, rygle WoorshipfuU, I comende yow to tlie keepinge
of Almightye God.
Your ^\oorshippespoore kynesman and freinde assured t(io com-
maunde,
Signé : Augiistyne Lane.
British Muséum. — Lansdowne Mss, LX, f. 1^0. — Original.
I. The iilhrrs: Monlay Abd el-Mal.'k. —
Les chevaux étant considérés comme des
bètcs nobli'S « frayant le chemin à travers
les colonnes ennemies » (Coran, xlvi, 5)
et nécessaires à la guerre sainte, il est con-
traire à la doctrine de l'Islam de les ven-
dre à des non-musulmans, et l'exportation
en est rigoureusement interdite. Quand
exceptionnellement il était dérogé à cotte
règle, l'acte de vintc dressé par les adonis
(notaires) portait toujours les signalements
du videur et de l'aelieleur. V. Brit. .Mus..
CoUon Mss. Nero B XL ff. 6S et 70.
— Moulay Abd elMalek, qui s'alfrancliis-
sail volontiers, comme on sait, des usages
musulmans, s'était sans doute nionlré plus
tolérant sur ce point que son successeur
Ahmed cl-Monsoiir.
LETTRE DE THOMAS CELY A lîUnnHLEY '.')(] \
CXXXI
LETTRE DE THOM\S CELY ' A BURGIILEY
(Extrait)
PrcjKiralifs militaires en Espaqne. — Cerlains les croient dirii/cs contre
le Portugal, d'antres contre AUjer, d'autres contre Laroche et Tétouan.
Puerto de Sanla Maria, I3 décembre 1379.
Au clos: To tlie ryghle lionoraijlc and my singuler good Lordp,
the Lord Tresurer ol' Ynglande, geve tlics when God sendes wynde
and wether. London. — Alia manu: Deceniber 157g. Thomas
Ccly to my Lord, from Spaine, being there in tlie gallyes. — ^^'i(ll
a lelter to hir Ma'".
En tête: Laus Deo. — In Andolazia, yn Porta Santa Maria,
the 12 of December iS'yf).
Uyghte Honorable, my dewte remembryd. — For thati am wher
I can not hâve tyme to wryte dewtely, for Godes love, béer with my
haste indytyngs. ylT my pen run astrcy. Rede the Quienes leter
fyrste, so shall your Honer pyke owet som mater, and the menyng
of my good wyll toardes my soveren Lacly and mystres, and toardes
her honerable Cowncell, and her hoel domynyones.
Fyrste, to towyche the grete préparation l'or warres >Yliich ys
nowe makyng redy in Spayne, bot whyther, or for whal plass, God
knoyes. Som seys yt ys to conquer Portyngegaell by swoorde ;
som seyes yt ys for Arjell yn Barbery : other seyes yl ys for Ala-
I. riiomas Cely, « one of the Quocn's quisition, avait été condamné à quatre ans
guard ». Ce personnage, après avoir été de galères. State Pap., For., Spain, vol. l,
tenu en prison pendant trois ans par l'In- n"' 28 et 6.^,
302 12 nÉCE:MBRE 1 O'f)
radie' and T\\ehvan yn Buibery. lo portes Avhcr ihe galyotes do
harbor. Tliys woman"" halhe toweld me that slie liatlio harde the
capytaynos say yl y s Avonly for Erlande or for FlaAvnderes ; farther
they sey tliat lliey sliall hâve grel eyde owel of Scollande and
Erlande \
Comytynge your Honer to God and lo Ilys lloly \\orde, your
Honer mey allweys liyer of me in Uns porte, al llie lio\vcs of Avon
Thomas Bullercs, a \ngleshe man, and heer a dweller.
^our poAver orator,
Signe: Thomas Celv ol Brystow.
Wrylen in haste.
Public Record Office. — SUite Papers, Domcstic, EUzaliclh. Aililcmia,
vol. A'AVf, n" 35. — Orirjinal.
1. Cf. supra, p. (6'i, nolo i. ces pri^p:iralil"s ctaicnt, soU»ii los vins, ilirigt's
2. Il s'agit d'une courtisane, dont parle contre le Portugal, selon d'autres, contre
Thomas Cely, dans sa lettre de même date le roi de Fez, tandis que, d'après une Iroi-
à la Reine, et dont il recevait les conGden- siinie opinion, ils avaient pour but d'assu-
ces. State l'apers, Foreijn, Spain, vol. I. rer la défense Je la cùle espagnole contre
n' sS. les Maures, que les Portugais avaient appe-
3. Parlant égalemciil de préparatifs faits lés à l'aide et sollicitaient d'envahir le
(lar l'Espagne, William Waade écrivait de rovaume de Philippe II. llaljietil llouse,
Florence, le - mai l579, à Uurghley que Cfcil Mss. ool. X. n" ijo.
MÉMOIRE DE nOGFR BODEMIAM 363
CWXi!
MÉMOIRE DE ROGER RODEMIAM'
liodenham préconise, comme moyen île défense contre l'EspcKjne, un traité
secret avec le Maroc. — Monlay Ahmed el-Mansoar y consentirait
d'autant mieux que les bases en ont déjà été étfiblies par son prédécesseur ,
qu'il en tirerait avantage el qu'il préviendrait le danger qui résulterait
d'une annexion du Portugal par Philippe II. — Ce traité, qui laisserait
les Anqlnis disposer de l'ile de Mogador, créerait une continuelle menace
pour l'Espagne et pour ses possessions au Maroc. — Son commerce dans le
Détroit et le long des côtes serait paralysé, San Lucar et la baie de Cadix
bloquées, les flottes des Indes en danger d'élre détruites, les ressources
financières taries, les Canaries conquises, la pèche sur les côtes du Maroc
rendue impossible, les villes maritimes pillées, les Mori.'scos soulevés. —
Bodenham el ceux que désignerait là Reine se chargeraient de l'exécution,
sans grandes dépenses ni danger pour son royaume. — Le roi de France
eut jadis l'idée d'utiliser le Maroc contre l'Espagne. — Monlfort fut l'agent
de cette tentative. — Coligny et les protestants français approuvaient une
telle politique. — Le prince d'Orange considère toute cdliance, même avec
des Mahométans, comme légitime et nécessaire contre le papisme, dont
le massacre de la saint Barthélémy a nmnife.tté les doctrines. — /-<,' rm
d'Espagne, qui redoute un rapprochement entre l'. Angleterre et le Maroc,
a conclu une ligue avec le Chérif contre la Turquie, par laquelle ils
s'enqagent à se défendre mutuellement des entreprises de cette puissance
contre Tlemcen ou Oran. — Cette ligue n'est pas un obstacle au projet
d'entente anglo marocaine. — Bodenham ojj're d'aller négocier lui-mcme
cette entente.
S. 1. [Fin de i579^.]
Au dos, alla manu: A discnursc of devises agavnst Englaiid and
liow to be prevented.
I. V. supra, p. l!n. note i. entente entre Philippe II et le Clicrif con-
3. Le présent Mémoire, qui signale une tre les Tnres, doit iHre postérieur ii l'am-
364 FIN DE lô-g
£i'/i tête, alla manu: A discours of M' Bodenliam, loochinge ihe
desscingnes of the King of Spayne against Englande. aiul liow
thev miglit be nrevented.
En marge : \ f we conclude a firme inlelligence with Barbary, and
that Ave doe fortefye in Magadore, and ihen lincke in wilh us on the
other syde ihe King of AUgyers, which wil be the desirest ihinge of his
parte that may be, and Avill from thence invade Spaine as he shalbe
derecled, and at our eleccion of tymes. This onelyo opynion, wliich
governes in state mallers as muche as poAver, and is a spcciall
braunche of AA'isedome t^ be able to norishe it Avell, a\ ill makc ail
Spayne to tremble to amasethc King. as much as if the eiicmy Avcre
marchinge toAvardes Validoleth ; Avherby vi good sliippos having
iheire stacon in Magadour shalbe able to defeale his Indyan flcete,
his marchant sliipps and fishing, and yet be ■\vithout danger of his
gallies, and kepe him in perpetuall aAvc and servitude.
A booke published of the victorie of Don John by sca. the scid
book priviledged by the King, the publique joies and fiers made, by
the French Kings commaundmenl, for the same victorie, vvhich
Avcre parte of the Adrnyralls reasons lo discover to the Turko, at
that tyme, hovveinvvardlyc ihe Frcnche King vv as his enemyes, alvod
vv ith enemyes; and soe consc([iiently the Icage brokon betvvene
them.
A leage défensive and offensive betwene the King of Spaine and
Barbarie; Mahomclt for the ono syde. nnd inrydclylie f)ii liic other.
Seinge, my rig!)t honorable good Lord, that the same vv hich over
Avas lyckely and hath i)ynn soe often advcrtyscd, thoughe not belc-
ved, is noAve come to his inexcusable sIkavc, llial is, that Spayne
and Fraunce be joyned in one
I am liierelbre humblye, in respecte ol the prémisses, to put your
Lordshipp in rcmembrunce of one remedyc against Spayne, more
hassado de Pedro Vciipgas de Cordnba à la inoil du cardiiial-roi Ilinri (;^i jnnvIiT
(aoiH 107;)). V. l'Vance, t. Il, pp. .'<o-D'|. 1.Ï80), apri's laquelle li-s évi'nemonls se
Comme il cnt leage, d'autre pari, cl rcdoule siiccédJronl assez vite pour ne plu» laisser
l'éventiialilé do l'annciion du I^trlugal par de doute sur la réalisation de ci'llc eveii-
Pliilippc II, il est probablement antérieur tualité. Cf. inj'ra. p. 38o, note 1.
MÉMOIRE DE ROGER BODEMIAM 365
then once heretofore remembrcd by me, but nowe most aple aiid
conveiiyent to be exécutée!, botli l'or tlic scason and provocacions
used, and for the qualvlic oT sucii an eneinye, and dealcs soe
sublellye wilh herMa"" ; wbicb shall dy verte bis forces wbomcwardcs
and toutche bim nerer then eylber bis vakie or decciple wil be able
to repayre. It is a présente treatye to be made witb the Kinge of
Barbarye : and yet ber Ma""not be sene tberin; A^bereunto tbc savd
King is easye to condiscend, tbe foundacion and projecte tliereof
being already layd by bis brotber and predycessor ', tbat wise and
valyente prince Mully Mohjco, in regarde of tbe protDlt and advan-
tages tbat be and bis kinsdomc sbolde receyve tberebye, specvallve
frome our nacon, and of tbe greate daunger avoyded by tbis onelve
meane ofoures. lest tbe king of Spaync do unité Portingale by bis
abstinance betwene tbe Turke and liim. and preveale of sucb a cpiiet-
nes as bee desyres to proseculc tlie rest of bis disseignes tbat be
halb longe synce conceyved.
VVbicb trealy being sccreallye brougbt to conclusyon. and our
shippinge to bave tbe isle of Madagor ", lyinge wilbin a fayer fresbe
ryver, to grave in and to fortefye Ibeire againste forrayne surprisers,
witb the libertyeof bis otber portes, as tlie cause sball require, itwill
effecte fortbewitb tbat citber ail the Spanishe forces abrode musl
be diawen into Spayne to défende tber OAvne; or olberAvise tbat
Spayneand Porlingall (if tbey joyne in one) sball enjoye noe peace
norc toAvne in Barbarye lenger tben wc Avill ; bredinge to theni
ftirtber as «ell infynite chardges as contynuall dreade to be so
approcbed, tbey beinge more unprcpared at home and untreyned
tben perbapps others be. It shall choakc ail tiie Spanisbe trafique
ibrougiie the Slraites, and alonge the coastes and iselandes : it sball
sliutt upp the mouthe of St Lucar Avitb the baye of Cales, and be
hable to defeale bis navie of the Indyes, bolh goinge and cominge'\
I. Sur les relations entre Elisabeth et Indes Orientales et Occidentales ou revenant
Abdel-Malek, V. supra, pp. 202-25Ô, passim. en Europe avec leurs riches cargaisons
3. Sur 1 île de Mogador, V. supru, p. d'épices, de sucre, de métaux précieux.
■iStJ et note i . Des pirates de toutes nationalités établi-
3. Le littoral marocain de r.A.tlanti'|ue rent des repaires sur ce littoral. Aussi
«iffrait une base d'opération redoutable l'Espagne avait-elle un intérêt vital i s'y
contre les navires espagnols allant aux créer des points d'appui et c'est ce qui ex-
366 i^iN DE 1079
al our cliovce ; wliich is ihe verve brcakeiiecke ol ail liis kingedomes
and forces at one instance, and the overlhrowe of ail the bankers
and counters (whoo be llie onoK e noryshers of warres in our lyme),
and ofecb otber ihat dépendes of hiin in Europe of what degré
soever. It Avill procure hereupon the révolte of the Indyes ; the
conquest ofthe Canaries and other iselandes; the eultinge of as woU
of bis fishinge as of the Porlingalls upon the coast of Barharye,
wherewith tbey doe victuell bolli ther Est and \\ est Indyes; the
sackinge of the sea townes in Spayne. and rei)cllyon in Granada:
thoughe manye of the olde inhabitantes be transplantedinlo other
provinces, yet by the praclise and ayde of inen and provysyons niin-
stred outof Barbarye, soe nere afronlier, holdinge correspondencye
^\ith them, the reasydue which be and m numberfor one Spaniarde
in Aragon, Castile, Valenlia, and Granada aforesayd, w il be brougbl
lo thincke ofthere auntyente llberlie, and to take holde of anye oc-
cacion offered for l'ecoveringe the sanie, which the Rings of Spayne
ingrate and irriligius delinges doth provoke both there and hère.
And our proceding and action is yet to be stayed al lier Ma""
OAvne pleasure, when she shall hâve salisfaccion and assurance
humblye presenled hère, witii ihe full honor ovcr lier enemyes
ihat she mayedesyreby lakinge tins course roundelye in hand, and
bye sufferinge such as she maye commaund to be dealers llicrin.
Avithoute greate chardges to herself or danger lo lier slatc or sul)-
jectes, beinge a good maxime lo concpiera proiid perfidcous cnemy
by any degré sive virtute slve dolo.
^Yhich place of Barbarye Avas once cntended by the Frenchc
King, to bave anoyed Spayne therebye, Monsford beinge bis
agent'. Thereforc ibis our entcrprice is iiol withoul prcsydcnt .
and synce aj^proved by Chaltilion, ibe Adniirall, ami bis proles-
taunles, as a good meane lo défend ibemsehes and lo entangle tlicre
advcrsaryes with lliciie mighiyar, wliicli shold baxe bon ioll<i«ed,
plique ses visées sur Larachc. Dans uiio taiil les na\ires qui rovioiinenl i\r> Indes.
Icllrc (lu 23 juillet id84, ramhassaclciir Slalc Pap.. Fur.. I''rancf, vol. \ll.n"ji.
d'Angleterre à l'iiris, Edward Stalford, Cf. Anglelerre, l II, i3 di'cemlire lôyo;
signale à VValsingliam que aj galères du l'av.«-Uns, t. I, Introduction, pp. vm, ix.
roi d'Alger ont franchi les Détroits et sta- i. Sur Monlforl cl sa mission, V. /"
lionncnt ii Laraclie et aux alentours, guet- Scric. l'Vance, l. III, Introduction, p. m.
MÉMOIRE DE ROGER BODEMIAM 867
bolh in Barbarie and in Constanlinople, by Veryns and otber
commissioners, to hâve made ihe Turke and tbe Barbaryen parties
to ther defence, by such reasons as ibey had lo perswade them witli.
The Prince of Orange, allsoe a grcal stateman, with other grave
persons of that side, as v,el\ devynes as politiques, doe ihincke
yt not onely lawfull in Christians, but necessarye in ail estâtes, for
defence of there relygion, countrey, and liberlie, to use tbe ayd of
anve, for tbe tvme, to repulce and beale downe tbe vyolence and
tvrannye oCfi'ed them bye the common enemye : makinge smale def-
ference betAvcne Poperye and Paganisme in ihis case, or betweene
Maranes' and Mabomettes, in tbe nacions where the Romishe
churcheand inquisycion dolb nowe governe, wlioe, in justifienge,
accordinge to tber faitb borne to us of tber relygyon. the borible
massacre of Paris, affirmed that y t ^vas siinulatio sancta et dissiniulatio
pielatis plena. to hâve brought ihese poore men professinge God soe
happely into that treacherous trappe, the Cardynall of Loraigne
makinge a sollempne oracion, whcrof the spectacle and memorje
must for ever endure bloddy and engraned, whicb concernes us
as Avell as the rest to bcAvare of the lycke.
TheKinge of Spayne ibereforo, Avboe seaeth nolbinge soc muche
as that Engelande sboulde hâve anye nere intelligence Avith Barbarye,
halh, to cover bis iuAvarde carethat Avay, with a respecte of common
savetye, drawen tbe présente Ring of Barbarye to covenante Avith
bim- against tbe Turcke, that, in case tbe sayde Turke sbulde at any
tvme invade Tremyson. aperteyninge to the domynion of Barbarye,
Ihen lo give bis ayde against tbe Turke: as, of the other syde. tbe
Bai barien is to doe the lyke in favor of the king of Spayne, if Oran
bc attempted by the Turke ; Avherby he wold carrye tbe Barbarien
fromhisbrothershumorandinsighte. Tavoc causes, ey ther abrode or
al home, enterlayne bim Avilh a hope of good neighbourhod : that bis
owne securytie in Spayne and intelligence maye be the more, con-
vertinge AvhoUy tbe sayde King of Barbaries gelousye agalnstc the
Turke ; but cbeifelye to remove our eyes from tbence. ^^ bereonio ibis
covenante serves in noe parte eylber to barr our purpose therc (Ihe
I. Maranes, de l'espagnol marrano. nom 2. Sur celle information. Cf. supra, p.
méprisant donné aux Juifs convertis. 358 et note 2.
368 FIN DE 15/9
seyd cause of Oraii and Tremyson reseived), nor lo Le more secluded
fiom entringe into Ircaly willi the sayd Kinge ihen lie of Spayne is :
Avhoe fuither lialh concluded a slraighlcr leagiie wilh llie Turkc
(foUoAvinge Iherin llie exaniple ol'Fraunce, contrarye lo his former
calholike opyiiionV lo the eiide his Christian neighhours mightbe.
ihe meanewhile. Avilh moreconimodylie, persecuted. oppressed, and
rootedout, by thcrhollye leage, Avhichdispenseth A\itli ail lliingcs'.
To AA hich negociacion of Barbary, soe yt please your Lordship.
notAAilhslandinge anye diffîcullie and daunger tliat may Le inter-
posed, I doemost humblye ofler myselfe, and do underlake to bring
ihal topasse lhere(beinge furnished with secreate auclorylie and in-
slruclions froni hencc) ihal shall contente lier Ma'" and you, and be
of notable servyce, T double nol, lo ihe whole reaime Avithspeede.
AMiich concluded ihe execucion maye be disposed of accordingly.
when you be adverlysed howe ihinges bave laken thcio cflecle :
Avherein my service and lyfe shal be employed Avilh ihc utlermoste
expérience and poore dilligence Ihal I canne use, as liic mites of a
Irue faithfuU servaunlc andsul)jecte. ihatdolh desyre fiom hisharle
to sacrifice his carcas and devocion for his Soveraigne and contrey,
Avhonie Gode longe préserve, wilh you, my mosl noble Lord. Crav-
inge pardone for my rude longe discourse ; Avhich because il con-
leynes some playne speche of the Frencbe, ihonghe truc in my
simple opynion, il maye please you Ihcrin to measure my zealc lo
lier Ma"% moie then ihe désire thaï eilher men bave lo please the
lyme. or lo merytl by somethinge of foirayne humour: whicli your
Lordship Avill favour in me by suppressinge whal you ihinke super-
Uuous, or not convenyent lo be spoken of, in tliis o^ertre^ve thaï I
hâve made. Yel ihere is noe dutye nor amytie lo Iruth, liow manye
éveil Avillers so ever il bave, Avhich I will seake vvith my bliidd,
whcn cause rcquires, in the service of lier most gratyiius Ma""".
Public Hecord Office. — Stale Papcrs, Domeslic, Elicabclli, vol.
C.YXXIl, n" 17.
Ibidem. — Ibidem, .Addenda. Elizidielh.val. A.Vl'. n' IXl.
I. Sur les rapports ciilrc lo roi d"Espa- ^gG, lu'le i, 'iiiT, 3ijS, 'loo, 4o/|-iiî. .'|j3-
gne, lo Chôrif et lo CiraiiJ Seigneur, V. /iaâ, 4a8, cl ;■■• Série, Fmnco, I. Il, p. G7
sitjira. p. STu), iiifru, pp. 377, .3S.i, 3i)'i, et noie 3, pp. 08, 80-IOO, iia-iati.
LISTE DE PRESE>TS ENVOYES A MOULAY AHMED EL-MANSOLR
369
CXXXIII
LISTE DE PRÉSENTS ENVOYÉS A MOULAY
AHMED EL-MANSOUR'
f'579]
Aa dos, alla, manu: Présents sent to the Kinge of Fesse from the
King of Spayn, Portugal, Great Turk'.
A coppie. — Parliculars of présente sente by the King of Portin-
gale too the SheriQa Mulley Hamett, Kinge of Fesse and Moroccos.
Firste a hangginge for a chamber of syx peeces of clothe of golde
and unsborne velvetl;
A bedde of state of clothe of golde ;
Twoo chestes of mother-of-perle, one of them with loopes and
a bedde of silke in it, and the olher with a pavyllion of silke with
fringes of golde -wrougbte in China;
Tbree cliayres of clotlie of golde and nayled ail willi golde ;
Twoo tables made in Chyna, verie ryclilie garnisbed wilhsilver,
with coveringes of clotb of golde ;
A coberde^ of silver verie ryche, with a coveringe of clolbe of
golde ;
I . Il existe en Angleterre quatre exem-
plaires de cette liste de présents, dont les
références détaillées sont données ci-après,
p. 3-1. On a signalé en notes les princi-
pales divergences. Pour plus de facilité,
nous désignons par la lettre A l'exemplaire
qui est publié, par la lettre B l'exemplaire
en italien du British Muséum et par la
lettre C celui qui est conservé à Oxford
De Castries.
(AU SottU Collège).
3. On a vu ci-dessus (p. 358) que le
roi d'Espagne, le roi de Portugal et le
Grand Seigneur avaient envoyé, en 1679,
des ambassadeurs au chérif Moulay .■Vlimcd
cl-Mansour. Ce sont les présents apportes
par ces ambassadeurs dont la liste est
donnée ici.
3. Cet article manque dans B.
VII. - 34
3-0
"'^79
A lounde table of molher-of-perle. wilh a coveringc of clotlie
of golde ;
Twoo carpetts of silke verie ryche ' :
A bassen of silver to washe in, Aerie great and curyouslye
wroughte " ;
A greate charger of silver^ ;
A cannapiefor ihe sonne', Avith a hondellof molher-of-perle and
amber standinge on the toppe of it°;
Three waukinge-staAes of mother-of-perle ;
Tavoo check bordes \ the one of mother-of-perle and golde, Avith
the peeces Avroughte in India of golde and sih er, and the olher of
silver and crystall, AAilh the peeces of ebony and crystall ;
Taa'OO coflers of mother-of-perle fiUed aa ith benjamyn " ;
Two olher coffers [made] aa ith a AAOod in the Chyna called tarla-
ruara*, verie rvchelve ffarnished, the one full of coddes of musk,
and the other full of Utile dried paste of curyous perfumes ;
A wrightinge deske made in Chyna, Avith fortie and five boxes
in it, and ail curyouslye Avroughte ;
Tavoo greate chestes of mother-of-perle, in Avhich ihe lytle cofers
Aveare pulle that came, and covered Avith greene velvett.
A SAVoorde of golde made in the Indyas, marvaylous ryche;
A dagger made in the Indyas sett full of rubies, verie
ryche.
I. B. a Due lapcti doit' Indle, raoUo
rigue d'oro et sella di cincocnla palmi di
longeza ciaschcduno el allri due minore. »
3. C. « Two euers of silver very greal
and curiousiy wrought. >< Omis dans A et
dans B. — B. « Due candclieri d'argenlo
molto bene lavorali. Lna coppa et mocca-
tori di candelli d'argenlo. » Omis dans .V
el dans C.
3. Omis dans B.
t). B. « uno capcllo. » Il faut probable-
ment entendre un parasol. Le parasol avait
élé introduit au Maroc par les chérifs saa-
diens comme insigne du pouvoir ot était
porté par un grand dignitaire dans les céré-
monies solennelles. ËL-OuFKi.ti, pp. 19$-
200. C'est pourquoi il figure souvent au
nombre des présents envoyés aux Chérifs
par les souverains chrétiens.
5. B ajoute: « et H vergeti d'argenlo
con due pomi di cristallo. »
6. Les échecs sont un des rares jeux en
faveur chez les Maures cultivés, bien que
certains musulmans rigoristes les considi'-
rent comme jeu de hasard et, à ce titre,
comme prohibés par la religion. Cf. Cohan,
II, aiC; IV. 33; V. ga, gS.
7. B. « Beijoin bianco. » — C. « VVhite
benjamin. »
8. Tarlaruga, écaille. C'est par erreur
que l'auteur applique ce nom •'1 im bois de
Chine.
LISTIi DE PRÉSKNTS ENVOYÉS A MOL'LAY AIIMEn EL-MANSOLR !^~J \
Twoo greate cocos, called blacke mazers, trymmed verie curyous-
lye with silke ' ;
Twoo hole peeces of masye clollic of golde ;
A greate peece of salambaco", veiie i'yne'.
ïlie paiticulars of the présents tluit tlie King of Spayne sent by
bis ambassadeur' lo tbe SberiiTa MuUey llamctt, King of Fesse and
Moroccos.
First the said Spanisb ambassadeur was mett ai tbe sea syde by
a seconde masteroftlie kmges borsses, wilb 12 spare horsscs fur-
nisbed for the Kinges owne person, e verie furniture beinge woorlhe
by eslymacion a thowsande markes, cverie horsse havinge a Moore
to leade him. And the said ambassadour, rydinge uppon the one of
tliem, made bis enterie inlo Moroccos with fortie gentlemen and
servantes of bis owne: and aflerAvards delevered a présent unto the
Kinge, the parcelles wliereof wearc iheis ensewinge :
Acollarof golde verie ryclie sett witli 12 ballaces of greate value,
and betweene everie one three ryche perles ;
Three greate perles verie ryche :
An emeralde of the compassé of the palme of a mans bande,
and one other emeralde banging att it, of the bygnes of a mans
thumbe, of verie greate value.
One bailace alone verie greate and rychelye garnished ;
Fower other ballaces verie ryche :
1. B. « DaecoquidiMaldivabeneguarniti 2. 15. « Uiio pezzo molto grande di legno
di argento. » — C. « Two great cocos, d'Aquila... » — C ce A great peece of
called black mazers, trimed verie curiously calambaco... ». II s'agit du bois odoriférant
with silver. » — 11 s'agit ici de coupes des Indes appelé calambac, calambart,
faites de noix de coco et incrustées d'argent. calambouc, calambour.
Cf. M UR RAY, su6 uoce mazer : A hard wood o. B ajoute: « Una cassa di porselane
used as a malerial for drinking-cups; a mollo riguc e bella. »
bowl, drinking-cup, or goblet witliout a /|. Cet ambassadeur était D. Pedro
foot, originally made of « mazer » wood, Veriegas de Cordoba. Sur son ambassade
ofleu richly carved or ornamented and et les présents envoyés par Philippe II, V.
mounled with silver and gold or otber supra, p. 358 et /" Série, France, t. II,
métal. pp. 3o-54.
3/2 i579
A caskelt wilh 12 pounde waighte of gréa le and oryent perles,
varie Avhy te and cleare ' .
This présent was estemed by the Sheryffa hyni selfe to be
Avoorthe 100 ihowsande ducados.
The particulars of the présent which the Greate Turke sent lo
the said SherilTa at the same tyme.
A Turkye swoorde of golde, varie ryche ;
A payre of ballances of golde ;
The piclure of a man in golde, with a swoorde in bis bande ;
FoAver Turkye robes ;
A banner of the Great Turkes ensigne.
In ail which présentes there is said to be conleyned a mysterie".
Public Record Office. — State Papers, Foreign, Barbary States, vol. XII.
Bntish Muséum. — Cotton Mss, Nero B. I, J. 230 (en italien).
Ibidem. — Ibidem, J. 239.
Oxjord. — AU Soûls Collège, Ms 205, ff. 56 v''-57 v".
I. La liste des présents publiée dans le s. On lit à la suile dans C; « Goods
Doc. X, I" Série. France, t. II. pp. 3o-3î, brou. ht for a présent for the Kinp of
comporte quelques variantes; mais on y Morocco for rédemption of captives: 4 largo
voit figurer les deux pièces principales and fair Flandcrs mares. — i lances of
indiquées dans la présente liste, à savoir : le rich wood. — i pièce of fine cambrick. —
collier de douze rubis balais et le bijou a ebbin lances riclily puilt. — 602'"' of
formé de deux émeraudcs montées en pen- ebbin %vood (0 make a bedsiead. — 7 fair
denlif. Il est superflu do faire remarquor iron cbests. - 3 pairs of rich pistoles. —
que la grosseur des pierres est tris exa- 2 rich hclmelts. — 3 buff targells lincd
eérée. vith volvelt. »
SENTENCE DU ROI UE PORTUGAL 3"3
CXXXIV
SENTEÎS'CE DU ROI DE PORTUGAL
CONTRE PEDRO D'ALCAÇOVA CARNEIRO
Attendu que Pedro d'Alcaçova Carneiro, conseiller de D. Sébastien, au
lieu de détourner ce prince de ses dan(jereux projets contre Laroche, que
désapprouvaient le roi d'Espagne, la ville de Lisbonne et tous les grands
du royaume de Portugal, le poussa à les exécuter en personne et s'employa
à lui en faciliter l'exécution, le Roi ordonne que te dit Pedro d'Alcaçova
Carneiro cessera de faire partie du Conseil, qu'il abandonnera sa charge
de trésorier et partie des gratifications reçues par lai et qu'il s'éloignera
de la Cour.
1579.
En tête : A copie of a sentence which was gyven by the Kinge '
againste Peler Dalcasova Carnero. wliich Avas Lorde Thresoror to
the late Kinge Sébastian.
Consideringe thèse actes and pointes delivered againste the
défendante Peter Dalcasova Carnero, tbe answere and defence of
the same défendante, which in parte was receved. the proves
gyven, and, as yt apperethe by them and the presumptuosnes of
the lawe in suche case, the saide défendante being a councellor to
the late Kinge Sébastian, which is in heven, and his dutie beinge
to geve him good councell. and to travell to turne him from ail
Ihinges that he wolde hâve donc, w hereof mighte bave risen somc
danger to the saide lorde and his slate, the saide défendante did
the contrarye^ and did geve him councell ihat he, in his proper
1. Le cardinal-roi Henri. do l'entreprise projetée par D. Sébastien.
a. D. Pedro d'.Vlcaçova ne semble pas V. Bakbos*. M.vcn*DO, IV, pp. 163-169.
avoir été un partisan aussi décidé de Texpé- Comme il s'était montré très hostile au
dition marocaine que la sentence le laisse cardinal et qu'il avait combattu la proposi-
supposer. Des observations qu'il présenta tion de désigner celui-ci comme successeur
le 5 octobre 1677 au ISoi, il résulte qu'à éventuel de D. Sébastien, il se peut qu'il
cette date il se rendait compte des difficultés ait été victime de rancunes personnelles.
37 A t579
person. havinge no cliildren. ghold goe and beseige Larachia. ihc
saide jorny beinge dangerous to the person of the saide lorde, the
nobilitie and stafe of thèse realmes and the wellhe of them ; and
againste my opinion, and of the Qiiene his grandmothers, and of
the Kinge of Castiha his unkell, and of the cilié of Lisshborne'.
and the opinion of the grete lordes ecclesiasticall and temporall, b\
his particuler respectes, in that tyme he received of the saide lorde
grêle honor and guiftes, the saide lorde putlinge away from him
and from his favor ail those which wolde tlie contrarye and pcr-
swaded him otherwayes not to make ihe same jorny in his propcr
person; and the saide défendante did seke ail meanes to gel money
and soldiers for the same jorny and, by the meanes of ihal, did
make more ease the cxecucion of the same purpose :
Havinge respecte to the qualitie of the profe which is for no
more condempnacion then ihe saido défendante dolhe prove in his
defencc, and the depocicion of the righte :
I doe condempne him tliat hereafter he shalbe no more of my
councell. and he shall loose ail the guiftes and olTice of Lorde
Thresoror which he received of the saide lorde aftcr Ihat lie came
agayne to his service and intreate of ihe matter of ihis jorny willi
his saide lorde, excepte the guiftes of money which were gyven to
him by the respecte of the jorny thaï he made into Castillia by the
commaundemente of the saide lorde. and that he shall absente him-
selfe, as longe as our plesure is and doe not comaunde tho con-
trary, by iwentie leagues from the Courte.
And there is also comaundcd to kepe his howse Lewes de Silva\
which was Lorde Tliresorer, and Ihcre is proceded againste him.
Wee look for the sentence : God knowelhe what yt wilbe.
Brilish Muséum. — Cotlon Mss, Aero B. I, f. 1S7 v". — Traduclion'.
I. Les éclievins de Lisbonne avaient p. 173) d'obtenir l'aide de IMiilippc H,
adressé au Roi une lettre pour le dissuader n'aurait pa."! été plus favorable (|in' Pedro
de conduire en personne l'expc^dition. V. d'.Mcaçova aux projets de D. Sébastien.
/" Série. Portugal, année 1678. lUnoosA Maciiadh, IV, pp. 101-107.
a. Ce renseignement a Hé ajoute à la ^. Il existe de celte sentence une copie
copie do la sentence. — L. da Silva, bien en portugais. Si. l'ap.. l'or.. Portugal, l'ol.
((u'ayantctéchargccn 1576 (V. Doc. LXX, /, n' i5.
A.VIS DE MADRID 370
cxxxv
AVIS DE MADRID
(Extrait)
A ide offerte par Moulay A hined à Philippe U pour l'enlrcprise 'le ce dernier
contre Alger. — Mise en liberté, sans rançon, du duc de Barcellos.
Madrid, 7 janvier i58o.
Au dos : An exlractoutof a privât leller written from the Court
of Spayne. — i^^J79-
An extrade out of a Spanislie letter daled at Madrid, the vij'" of
January 1079.
Il is reported that the King of Marruecos hath offered the King pas-
sage throughe his dominions to go lo Argil and the assistaunce of
/ioooo men for the atchieving of that enterpryce'
The King of Marruecos hath sent unto the King for a présent the
sonne of the Duke of Berganca" and diverse otherprisoners ' whoin
before he had refused to release for any ransome.
Public Record Office. — State Papers, Foreign, Spain, vol. 1. n" 36.
1. Cf. supra, pp. 367, 368 et note. i. 3. On trouve !a même information dans
j. Cf. sapra. p. 3i3 et note 5, p. 354 ; une lettre de William Pelham à Burghley
infra. pp. 378, 879, 382, 384 ; i" Série, du 29 février i58o. St. Pap.. Ireland. Eliz..
France, t. I, pp. 671-572, t. II, p. 76. vuL LXXI, n" 62.
376 IQ JANVIER l58o
GXXXVI
LETTRE DE JACQUES ROSSEL' A WALSINGHAM
(Extrait)
L'Espagne et le Portiiqnl ont envoyé des ambassadeurs à Moulay Ahmed
qui leur a fait un excellent accueil. — Jla renvoyé le corps de D. Sébastien
et relâché des prisonniers de marque. — Entente de l'Espagne et du
Maroc contre Alger.
Anvers, 19 janvier i58o.
Au dos : A Monseigneur, Monseigneur de Walsingliien, Chevalier,
Conseillier el Sccrclaire d'Eslal de Sa Mag". En court d'Angleterre.
— Atia manu: 19 January 1579. From Russell.
Monseigneur,
Par mes dernières du 17' du présent je ne vous ay représenté
Testât dune grand armée navalle qui ce dispose en Espagne,
laquelle, suyvant le bruyt commung, sera de soixante mil hommes,
et ce pour donner en Alger, puisque les moyens el forces du Turc
sont sy basse el dissipées à cause des batailles qu'il a produis contre
le Sophie. Pour accomplir ce dessein le roy d'Espagne cl les Por-
thugallois ont envoyé devers les roy Moores ambassadeurs. Aupa-
ravant eux estoit arrivé ceux du Turc qui, pour la bienvenue de ceux
d'Espagne, les Turquoys ont esté renvoyés et les Espagnols bien
I. Jacques Rosfcl, originaire de Bour- de Guill.nume d'Oraiipe. sVtail mis !i In
gogne, conlriileur gonc'rral des Iroiipos des solde du r.\ngletorro el lennil \\ nUiiifrliam
iniurgés aux Pays-Bas, 1res en crédit aupris nii courant des iivinenients.
LETTRE DE JACQUES KOSSEL A WAI.SINGHAM 3~"
venus ', qui ont obtenus le corps mort du feu roy de Porlhugal' et
les plus notables prisoniers qu'ils tenoit ; dont c'est ensuyvy une
bonne alliance et intelligence entre ledit roy et l'Espagne par le
moyen de laquelle ils espèrent exploilter contre ledit Alger ^
En priant ce bon Dieu, Monseigneur, qui vous conserve en heu-
reuse santé, prosjjerant vos genereus désirs.
D'Anvers, ce 1 9' en j an ver i58o.
De V" S'*' très-hunjble et asseuré serviteur,
Signé: Jaques Rossel.
Public Record Office. — State Papers, Foreign, Holland and Flanders,
vol. XIII, n" 6. — Original.
1. Surces diverses ambassades, V. supra. le roi d'Espagne va faire une expédition
pp. 358, SBg-S'jî. contre Alger et que le roi de Fez lui a
2. Cf. i" Série. France, t. I, p. 671, p. promis 4oooo hommes. News lelters. vol.
6a5 et note 3, t. II p. 02. XC. n° 10. V. encore un avis de mars i58o
3. Cf. supra, p. 367 et note 2, p. 368 et (ibid.. n" 3), une lettre de David Pirren h
note I. Les bonnes relations entre Pliilippe Ch. Howard, de Bayonne, i5 février i58i
II et Moulay .\hmcd el-Mansour sont frc- (.Ç( Pop.. Dom.. Addenda, vol. XXVII A.
quemmcnt mentionnées dans les correspon- n° 3). de Henry Cobliam à Walsingham, de
danccs de celle époque. Ln avis d'Espagne Paris, 22 mars c583(S(. Pop.. For.. France,
de septembre i58o transmet la rumeur que vol. 1\. n" 66).
378 20 MARS 1080
CXXXVII
LETTRE DE HENRY COBHAM' A BURGHLEY
Le duc de Barcellos, récemment racheté, est arrive à San-Liicar, où on le
retient. — On a laissé passer en Portugal les quatre-vingts autres
gentilshommes rachetés et revenus avec lai.
Paris, 20 mars 1579 [n. st. i58o].
Au dos: To the righle honoiirable Lord the Lorde Burleigh,
Lord HIghe Treasureur of England, at the Court. — AHa manu:
1079. Sir Henry Cobham to my Lord. The P^ench Kings pretence
to hâve warr \vith Spayne. The Spanish ariny, 9000 horse, 22000
footmen.
Since such tyme as the Kynge is come now laste to Parys, he
halh four the moste parte kepl his cabinet! .
Dom Duarle dy Menesis is assigned to comniauiulo in llie coun-
trey of Algarvc on the sea coastcs. In lyke sorte Dom Diego di
Zzotsa^, who was generall on the sea, ^\hcn the laste yongc Kynge
passed into Barhary, shall now conimaundc four the defence of
that quarlerof the rcalnie called Lentesio\ which is ihe next fron-
tier parte toward Caslille, wher it is ihoughle King Pl\illip w ill niake
his fyrste enlrye.
The yonge Duke of 13reseilles, cldestsoiuu; to Donnya Callierina.
I. Sir Henry Cobham (i538-i6o5 ?), jusqu'en i583.
avait été chargé <lc- plusieurs missions h a. D. Diego do Sosa. Cf. /" Sérir.
Vienne, à .\nvcr8, à Madrid. Il succéda, en France, t. I, p. 687.
■ 57g, à Sir Amias Poulet comme ambassa- 3. Lenle3io:\a province d'Alontojo, rhef-
dcur à la cour de France et occupa ce poste lieu Ëvora.
LETTRE DE HENRY COBHAM \ BIRGHLEY .S-yÇ)
Duchés of Braganza, as he retoiirned froni Barijary newlv raunso-
med ont of captivily ' , and landing at S' Lucar, was fyrste with good
cheare entertayned of his kynseman, the Duke Madyna Sidonya',
but now deteyned and kept ther against his will. Howbeit the
Lxxx other gentlemen which wer redemed and retourned in his
companye hâve hen sufTred lo passe into Portugal.
From Parys, the xxth of Marche 1579.
Your Lordshipps humble to serve and obey.
Signé: Henry Cobham.
Public Record Office. — • State Papers, Foreifjn, France, vol. IV, n" 33.
— Original.
I. On sait par ailleurs (\. supra, p. 876 2. Alonso Ferez de Guzman, duc de
et note 2) que le duc de Barcellos fui remis Mcdina-Sidonia, gouverneur et capitaine
en liberté sans rançon. général d'Andalousie.
38o 2 I MARS 1 58o
CXXXVIII
LETTRE DE RALPH LANE A BLRGHLEY
(Extrait)
Les gouverneurs portugais dans les Indes Orientales et en Afrique ont été
invités par le gouvernement intérimaire du Portugal à ne pas résigner
leurs fonctions entre les mains de personnes non autorisées. — Ceux de
Tanger et des autres fronteras ont répondu qu'ils se conformeraient
strictement à ces instructions.
$. 1.. ai mars 1679 [n. st.i58o].
.Au dos: To ihe righl honourable and most especiall good Lord,
the Lord HighTIueasorerofEngland. - Aliamann: 22 Marlii 1079.
M"^ Raph Lane to my Lord. Adverlesmcntes from Porliigall and
Spayne. The Duke of Al va proclamed generall of llie Kinge ol
Spaynes armada.
Ryghte Honorable,
Thys daye came unto mee, oute of the weste, a masler of a shyppc.
sum tyemes towardes mee, who, ihe fyrst of thys monethe, was in
Calys. and from ihence broughte me syche newes as I thyncke nul
unfylte to adverlyesc your Lordship of. althoiigh I licaro of yoiii
Lordships payene, whicli I am righl sorry for. Tlieye newes aie
thés and that for certayeno, as he coiislantcl} halh alTymiedd. viz ;
That tljey fyeve governorcs of Portyngallc ' liave dyspaschedd
I. Il s'agit du gouvernement intérimaire talcs et en .\rriquc s'expliquent par lesdi
■le cinq membres qui fut formé îi la mort du verse» compétition!! nu trône devenu varaiil
cardinal-roi Henri f.Si janvier i58o). Les D. .\ntonio, prieur de Crato (V. supra, y
instruction» envoyées dans les Indes Oricn- 33.'Sel note ^i) et le duc de Braganco élaionl .
I.ETTHE DR RAI. PU LAMÎ A lUJIUiHLEY ^^8 I
commyssyones to ail theyer signoryes, aswell in the Easte Indyes
as in Affryque, wyllynge theyr governores in lliieso places to hâve
greale care ofalllheyer charcleges, and in no sorte to resygne the
same into theye handes of eny whasoever, without the great sealle
of Portyngalle, what other warrant soever shail be oHerredde unto
them ; and that Tangyrre and other theyer towenes in AflVyque
hâve retiirnedd theyer aunsuerre unto them, assueryng they said
governoures that theye wyll periorme theyer comyssyons to the
uttermost.
Thys I humblly crave al your Lordshipes handes, by waye of
favour, and of juslyce also.
21 Marche 1679.
Your Lordshipes humble...
Signé : Rap '
Public Record Office. — State Papers. Spain, vol. I, n" ^i2. — Original.
avec le roi d'Espagne, les seuls candidats elle n'apporta pas grand changement dans
sérieux (V . supra. Doc. GXXIX, p 35/i)- les places africaines qui conservèrent leurs
Les gouverneurs intérimaires du royaume garnisons portugaises. Sur les sentiments
paraissent avoir favorisé Philippe II, tandis de celles-ci, Henry Cobhara écrivait de
que les Etats lui étaient opposés. En juin Blois, le aa décembre i58o, que Tanger,
i58o, D. Antonio était reçu et acclamé par Centact Mazagan demeuraient à la dévotion
le peuple à Lisbonne; mais le duc d'.\lbc, de D. Antonio (State Pap., For.. France,
après l'avoir défait à .Vlcantara, entrait lui- vol. IV. n" ig4), mais, quelques jours plus
même dans la ville (25 aoiU). L'union du tard, le 6 janvier i58i, le même Cobham
Portugal et de l'Espagne fut réalisée à annonçait à Burghley que Tanger et Ceuta
l'assemblée des Cortès tenue à Tomar le avaient reconnu l'autorité de Philippe II
i5 avril i58i. Comme elle laissait au (Ibid. vol. V, n" a).
royaume annexé une certaine autonomie, i. Manuscrit déchiré.
382 8 AVRIL i58o
CXXXIX
LETTRE DE HENRY COBHAM AUX SECRÉTAIRES DÉTAT
(Extrait)
Philippe II, qui retenait le duc de Barcello.<!, aprl's l'avoir racheté de sa
captivité au Maroc, l'a laissé rentrer en Portiujal. — Certains catho-
liques, écrivant de Rome à leurs corelir/ionnaires, déplorent la mort du
cardinal-roi Henri comme ayant porté un coup aux de.tseins de Phi-
lippe If, gai, pour avoir les mains libres en Portugal, s'était rapproché
du Chéri/ et du Grand Seigneur.
Paris, 8 avril i58o.
If it like your Honoures, herMa'' may be adverllsed how tho Pio-
testauntes is very weake and muclie lorne in sonder.
Thelasteadverlisemenlsout ol'Spayne and Poiiingallc are tlicis :
That certaine of the nobillitye shold semé to niislyke that llie
Spanishc Kynge, havinge released ihe yongo Duke ol" Barscilles oui
of llie liandes of the Mores', shold delayne liini. \Vheron it is saide
that he liatli setl iiiin free, and is thoughlc to be in Porlugalle yer
this tymc.
The papists wryte from Rome to thcir associâtes résident in
theis partes that they should be of good comforle, with ihe forme
of theis wordes following:
« That (îod tryelh his people many waves, as il appearelh by
sondry calamityes and misfortunes whicli liavo hapj)ciu'd to Ihc
I . Cf. aiipra, p. i-^b cl nolo a.
LETTlip: DE HKNHY COHM AM AUX SECUKTAl HIÎS d'kTAT 383
Churche of God, and now, laste of ail, throughe the event of the
deatli ot" the old Kynge of Portugallc, A\lieieoii now tlie Poringalls
doe conlynue in tlieir resistaunce againsle llie Catholique King:
surely a thing suffered by God to trye us farder, to the end we may
see our owne imperfections. Ffor when tins plotte was fyrste layd,
the younge King was yet lyvinge, and after him succeded a most
godiie man enjoying ihe seale. Throughe tlic commoditye thcreof
the Avaye was the hetler made agayne. Lykewise a league was pro-
cured Avith them of Barbarye, and an amity wilh the Tuik to the
intentther shold benoimpediment'. iNotAvithstanding, itis a miracle
to se how the chaunce fell oui throughe the deathe of the laie Car-
dinal-Kynge, Avliich is noAv the only lett of so godly an enterprise. »
Thus I leave your Ilonours in the protection of the Allmightye.
From Parys, the viij"' of Aprill i58o.
Your Honours humble to commaunde,
Signé: Henry Cobham.
Public Record Office. — Slate Papers, Foreign, France, vol. IV. n° ^3.
— Original.
I. Cf. supra, pp. 3G7, 368 et note i.
38^ 3 MAI lâSo
CXL
LETTRE DE HENRY COBHVM AUX SECRETAIRES D'ÉTAT
(Extrait)
Arrivée à Paris de Francisco Barreto. fait prisonnier à El-Ksar el-Kebir
et mis en liberté avec le duc de Barcellos.
Paris, 3 mai i58o.
The bysshoppe of Glasco (yfit lyke your Honours) on llie xxvij""
being Wednesdaye came unto me.
Don Francisco di Barretlo' , which was Lord Chamberlayne lo Don
Sebastyan, the laste yonge K.ynge ol" l'ortugalle, came lo ihis towne
on ihe lasle of Aprill, having bon xvj dayes on ihe sca.
This Francisco Barrcllo was lakcn prysoncr in Liarbarye al ihe
ballayle where ihe Kynge Sebaslian was slayne, and retourned but
three monelhs passed in ihe conipany of ihc yonge Duke of Har-
seilles, of whom he gyveth oui great commendalione.
From Parys, ibc 3 of Maye i58o.
Your Ilonours assured lo commaunde.
Signé: Henry Gobham.
Public Record Office. — State Papers. Forei(/n, France, vol. IV , n" <>H.
— Original.
I. l'Vancisco Barnjto avait commaiidij lus vovérs à r(!i|>rditiiiii du l'iiloii ilo Voliv
Iroupps porluf-'aiscs qui avaipnl M en- (|564). V. ;"■' Série Kraïuc. t. I. |j. i-^t
AVIS D ANVERS
385
CXLl
AVIS D'ANVERS
Moulay Ahmed el-Mansour aurait offert à D. Antonio contre Philippe If
un secours de quarante ou cinquante mille hommes.
Auvnrs, 12 septembre i58o.
Au dos, de In main de Bunj/iley : Antwerp, 12 Seplember 1080.
A discourse uppon ihe mallers of the Low Contrcys sent lo me hy
M' Tho. Cotton
De Portui,'al nous n'avons nouvelles certaines, car les uns disent
que le roy d'Espaigne par capitulation en est esleu le roy et Don
Antonio son viceroy ; d'autres maintiennent que lesdicts Portugois
ont meilleur courage que jamais, car le roy de Fese a présenté
audict Antonio secours de AoouSo mille hommes, qu'ils ont acceptés
et attendent", faisant cependant entre culx tous bons actes de gens
de guerre.
Hatjleld House, Cecil Mss, vol. M, f. 00 v". — Original.
!. Celte rumeur était inoxacle et, d'ail-
leurs, invraisemblable, au moins quant au
chiffre d'hommes; mais elle montre que
l'éventualité d'une aide offerte par Moulay
Ahmed elMansour à D. Antonio se présen-
tait iléjà aux esprits. On verra ci-dessous,
pp. 493, 527, 5a8, ce qu'il en advint. Le
bruit courut même à cette époque que le
prétendant portugais s'était enfui au Maroc.
L'auteur anonyme d'une « Remonstrante
au Uoy et à la Royne Mère louchant Testât
(le l'orlugal )) l'ail valoir (pie, si la l'rancc
.ihandonne D. Antonio, celui-ci « s'en ira
desespéré en Barbarie et livrera les places
■ fortes qu'il y a aux Mores, d'oîi facilement
ils pourront passer en Espagne, à la honte
de la France et ruine de la Chrestienté ».
State. Pap.. For.. Portugal, vol. I. «".îry.Cf.
deux lettresMe Henry Cobham, datées de
Muret, .'1 oet. i58o, et de ISlois, 1 3 janvier
i5Si. Ihid.. France, vol. IV. n" /Ih ;
uni. V. n" 0.
386 2 2-3l MARS loSl
CXLII
LETTRE DE MOUL.W AHMED EL-M\NSOLR A ELISABETH
// a reçu la lettre (f Elisabeth et accédera à toutes ses demandes. — Il a
ordonné aux trésoriers de son royaume d'acquitter le compte du marchand
qu'elle lai a recommandé. — // sauvegardera également les droits de
John Herman et de tous ceux que la Reine lui signale. — // saisira
toutes les occasions de lui être agréable et la prie de l'informer de ce qui
lui surviendra d'heureux.
16-35 Safar 98g [32-3i mars i58i).
A la muy alla y muy poderosa Ucyna Elisavet. Reyna de Inggla-
teria y Yilanda, etc\
Trasiado de una earla scripla en aravigo por niaudado de la
Real Alteza de Muley Hamet, Emperador de Manuccos, que Niiestio
Senor guaide y ensalze, elc".
Laus Deo.
A la muy engrandeszida, alla y poderosa y de gran linaje, cuya
proszessiou procède de allissimos prencipios y reyno cngraiules-
zido de nobles y anchas ciudades y consejo acerlado y honrra cum-
plida quanto perlenece a tan alto cstado, cuyo mandamiento es
cumplido y nobleza acalada en iodo podcr. la mas grande de les
reyes que siguieron al Mexias, la que procode de prencipios muy
antiguos, la rrcyna Elisavet — | sea Dios acjucl cpio le de de sus oras
de vendicion y tlempos de paz in sus reynos y cnsalçamicnto en
sus estados I
Damos gracias a Dios, aquel que on todas las leies es de preccplo
que sca alabado, y rogamos a su diviiia Mau'csiad cinbie su saucli-
(icacion sobre sus sicrvos, y de nuestio rcal cxcrcilo y ynipcrio del
LETTRE DE MOULAY AHMED EL-MANSOLH A ELISABETH SSt
poniente sea el quelo guarde, y no ay quien sino su diviiia bondad,
cuya es la suprema grandeza.
Certificamos ser en vuestra comphedcracion y firme ciniicnto de
amistad, y qu'eslando en lan lontanas y rremotas parles aquel amor
qu'estando cerca no quebrantariamos, y esto con loda volunlad y
cierta ffe. Hazemos [saber] aver recivido vueslra alabada y de nos
deseada carta, en la quai entendirnos estai- en aquella amistad y liga do
amor pei durable que nos com bos eslamos. La qualletra rrecivimos
con toda lionrra y buen recivimiento, y se cumpllra todo lo por
cUa pedido. Y, en lo que toca a la bazicnda del mercader que por
vuestra real carta nos es enconiendado, cmos mandado a los llieso-
reros de nucstro real estado le paguen y concluyan con loque se le
dcve, y esto se bara condeszendiendo a la volunlad de vuestra real
corona'. Y, enlo que se nos encarga de vuestro basallo Jhoan tler-
man", sera acaladoy sele guardara tododereclio,asiael, como todolo
demas por vuestia alabada carta encomendado y lo demas que de
nuestra real presencia se ofreciere. \ las puertas de buen rrccivi-
inienlo seran avierlas cada y quando que se ofrezca; y no dejeis de
avisarnos de vueslros buenos subcesos y alla presencia, porque dello
rreciviremos contento. Y Nuestro Senor sea en vuestra guarda.
Dada en nuestro real exercito, a los postreros de luna de mes de
Marco de 989 de nuestra quenta arabiga.
Public Record Office. — Slate Papcrs, Fnreirjn, Royal Letters, vol. II,
n° il. — Traduction officielle.
I. Cf. infra. p. fi'-f] el noie g. qiies ania-rs plus tard, la disgrâce d'Elisa-
3. Sur ce marchand, qui encourut, quel- belli, V. infra. j)p. ^16, ^21, !\S^, 5o6.
388 i8 MAI 1081
CXLIII
LETTRE DE HENRY COBHAM AUX SECRÉTAIRES D'ÉTAT
(Extrait)
Captivité du comte de Viinioso au Maroc : sa tentative d'évasion . favorisée
par la sœur du Chéri/, qui voulait raccompagner en Portugal; échec
de cette tentative; sa mise en liberté sur les instances de l'ambassadeur
espagnol.
Blois, 18 mal i58i.
I certified your Honnors of late of Monseigneurs comminge to
Alanson and of tlie Quecne Mothers repairinge lo liim. Avhcrc she
arryved on Wensday, ihe tenlh of ihis présent.
For llial (and l\ke your Honnors) thcre was certaine opinion eon-
ceyved (uppon Ihe occasion of Monseigneurs retorne lo Alanson
Avilli liis inlenl knowen for lo repaire inconlineully lo llie froiiliers of
llie Lowe Coulreys)tlial iheir Ma'"'' Avilli iheir Court wold reinove
fiom lliose parles lOAvardes Parys, some of ihc ambassadors ihereon
resolved afore llieir parlinge to sec Towers. So as I Iiavinge llie
coinmodilie lykewyse of llie nyghnes of tlie place, I wenl to Amboyse
ou Thursday afore VVilsundaye, and on Fryday I arryved al Towers
spendinge llie Salterday in seingc llic lowno. \\ iien as I enlringc
into tlie caslell lo vewe ihe samc and Irom tlioncc llie siiluacion
of ihc lownc, il pleascd tlie Counte \ ymioso ' beinge iherein lodged
I. D. Francisco de Portugal, comlo de d'El-Ksar cl-Krbir. Les Vimioso étaient
Vimioso, fait prisonnier à la bataille d'iil- une brandie bâtarde issue des ducs de
Ksar cl-Kebir. 11 fui un des principaux Hragaiice. V. z" SenV, Kranoe, I. I. pp. iSo.'i
partisans de D. Antonio et le suivit en et nule 5, 6^5 et note 2, filid. — Dans une
l'rance, où il ni^gocia très activement pour lettre à Walsingliam, datée du a8 avril,
lui obtenir des si>cours. 11 y connut d'Au- Cubliani rapportait un premier entretien
bigné, qui lui doit certains détails origi- qu'il avait eu avi'c Vimioso arrivé à lllois
naui insérés dans son récit de la bataille le ao courant. Parlant de ses aventure.-, au
LETTRE DE HENRY COnilAM Al \ i^ECRÉTAIRES d'ÉTAT .38q
to corne downe inio llic court unlo me. and to brinire me into liis
lodgmge, where I found liim accomjjanied willi mons' de Slrosso',
tlie CJounte Rochefoucault. ^^ itli dyvers olher caplaines, and gardcd
by siindrv Frenche sliol. At (lie first I Avas inlertaiiicd willi liis
musike wliicli lie liad tlieie olMonsieuis. Tlien it pleased liitn to wilh-
drawe me aparté inlo a privale Avalke, «hère he first sliowed me
lie hatli liad a great desier to hâve communicated with me, tliat whicli
noAve uppon tliis commoditie lie Avold hriefly doo in sliort ■\vordes,
wlilcli was liis manner, because, lie sayde, thoAvgh rayne wasgood
and profitable for tlie bringinge forihe of fruités, yet to mucbe
tbereof was noysome : therefore as wordes didd serve to expresse
ihe mvnd. yet to many did cumber tlier herer and confonde tlie
sence of niatfeis. Therefore he ment briefiy to sIioavc me hoAve he
was prisoniier in Barbary, Avhere lie passed some danger, bcinge
favored bv tlie Sheryphes sister. AvhichhadgoltontAvoorthree hoiiii-
dreth horsemen to accompanye lier and him into Portugal! ; but
ijoin^e brauçrht backe aa illi greater forces, lie escaped with muche
j)aine, partly throwgh ihe intreaty of tlie ambassador of Kinge Pliil-
lipp, as lykewyse for tliat tlie occasion was not found to be in him,
iior anv dishonnorable dealinge passed in lliat cause ; whereby llie
Sbervphe uppon intreaty was induced to release him. So as at bis
rclorne he found tlie Kyngof Castillia at the frontieis of Portugal, by
«home he was muche chered and honnored, receaving llie lyke
intcrtainement of the Duke of Alva, beinge great oncle unto the
Counles mother.
Thus I betake my self into your Ilonnors favors.
From Bloys, the xviij'^ May i58i.
Vour Honnors humble and assured to commande,
Sifjnc : Henry (^obham.
Public Record Office. — Slate Papers, Foreujn, France, vol. V, n" 7i'.
— Original.
Maroc, Virnioso reconnaissait devoir «a de celte indépendance qui l'avait amené à
mise en liberté à Philippe II et se disait la cour de France. Siafe Pu/)., For.. France,
prêt à mettre sa personne au service de ce vol. V. n" 6i .
prince, mais en réservant son honneur et i. Philippe Strozzi. V. i" Série. France,
l'indépendance de son pays. C'est le souci t. II, p. 6, note !\.
3qo 20 JUIN 1081
CXLIV
AUTORISATION
A J. SYMCOTTS D'EXPORTER DU BOIS AU MAROC
Le marchand John Symcotts ayant offert d'importer en Angleterre du sal-
pêtre du Maroc, et, d'autre part, le Chéri/ ne consentant à laisser sortir
ce produit de son royaume qu'en échange de bois de construction, Elisa-
beth accorde au dit Symcotts, sur sa demande, le droit d'acheter, dans
les comtés de Sussex et de Southampton, six cents tonnes de bois et de
les exporter au Maroc, à charge pour lui de rapporter en Angleterre tout
le salpêtre qui lui aura été cédé en retour.
Londres, ao juin i58i.
Au dos: To our riglit Irusiie ;iiid riglil McUicldNod counsolkir llic
Lorde Burghle\. our liigli Treasorer of l'jigland. To tlie Loiilc
Treasorer. — Alia manu: 20 Juiiii i58i. Warrant fo liccns .lu"
Sympcol. merchant orLondon, lo carrv iiito Barbary \i' Ions of
tymiter. \\'\\h command to l>ryng into England as mucli sallpetcr
in valle>v .
Hy tlic Queen Klizal)elli \\.
Righl trustée and riglil ^^elllol()vcd Counsellor, we greot mmi
well.''
Wlieras a\(> undershiiid llial an oITre is niade l)\ our Inving suli-
jecte Jolin Synipcole'. of our cilié of London. niarcliaunle Irading
inio Barliary. lo I)ringe froni llienre inio lliis onr realnic a good
quaniclie of sallrpelre. and to llial cndc, liocaiisc llie Kinge ihrre
I. Ne vers loi-, mort en Anglolrrro en cl-dossoiis pp. /ioi-4o3, ttii-iii, tii'i ; Cal.
i583, au rolourd'un voyage au Maroc. Cf. of Span. Pap.. vol. i58o-i586, p. Iti'h
AUTORISATION IlEXPOIiTEn DU nOIS AU MAROC Sol
will sufier none lo be caryed awaie for money or any coinodllie bul
onlyin exchange for timbre, dolh make rcquesl fo hâve our Hcence
tobuy and provide wilhin our counties of Sussex and Soulhamplon
a certaine quantetie of timbre in places ibere where il niav be besl
spared':
We lel yow vvitt, that, considering howe necessarie a thinge it
is to bave store of saltpeter for ibe increase and mayntenaunce of
our miinicion, We are pleased and contcnted to grannt unlo the
said Sympcote lo provide and buy in the said shires lymbre lo the
quanlitie of sixe hundred tonnes and lo convey and cary awaie the
same eitlier sawen or ai hole inlo the partes of Barbary aforesaid.
And thcrfore our wûi andphîasure is thaï furlb^^ilb yow lake ordre
Avilli the ofïicers of oiir portes within our said shires lo sufier ihe
said Simpcote, bis servaunles or députes lolade and shipp the said
lymber to the full quantetie aforesaid and to carie the same awaye,
upon suflicienl bande lo be laken of him to Ijringe inlo this our
reahne so muche saUepeler as he shall hâve in excbaunge in Bar-
bary for the said v\"Oode'. Geving straigbl commaundment lo llie
said ofTicers thaï under colour of this our licence tliey sulïre no
grealer quantetie of timbre to be conveyed oui ihen liere is expres-
sed, as tliey will answere for the contrarie al thcirultcrmost pcrills.
And iheis our lelters shalbe your suffîcient warraunt and discharge
in this behalfe.
Geven under our signelt, al our pallaice of Westminster, the xx"'
daie of .lune i58i , in ihe ibree and t■\^enlilb year of our raign.
Ifatfehl House, Cecil Mss. vol XL f. 95. — Original.
I. 1,0 Cliérif altarliail inif pramlo iin- 2. Symrolts ne partit pour In Maroc
portance à la fourniture de bois pour la ipi'an mois de décembre i582. V. inj'ra.
ronslructioii de ses galères; ses besoins p. /|02, note 2. Ijcicesler, au (lire de l'am-
élaient si considérables qu'on ne pouvait bassademd'lispagne, avait pris à son compte
les satisfaire complètement en Angleterre celte affaire de bois de cbarpenle, dans
et qu'on était obligé de s'adresser à la laquelle Symcotls n'aurait plus été que son
Hollande. V. Caleiid. of SiMjiiish /'«/icrs, représentant. V. Cal. nf .S'/mn. Pnp.. p.
vol. i58o-i58(J, pp. iijy, 377. 277.
Sga
3o OCTOBRE l^Sl
CXLV
CÉDULE POUR LE CAÏD D'ARZILA
Le caïd Sicii Alid rl-Kcrim est autorisé à vi'n'lrc huit tapis, (jualrr tentes,
cinq courtepointes moresques, deux draps de soie el de laine de même
travail el cinq chevaux, sans payer de droits.
Lisbonne. 3o octobre i58i.
La cedula que no se despacho para el alcaydc de Aivila.
Por quanio, por parle del alcayde Abdil(|ueiin ', se me ha lieclio
rclacion que cl tiene neocsidad para su suslcnto de vender ocho
alhombras grandes y pequenas, quatre tieiidas, cinco colchas de
obra morisca, dos panes de seda y laua de la misma obra, y cinco
cavallos, suplicandome le mandasse dar licencia para ello. sin que
se le lleven dercchos algunos de las diclias cosas; y. porque lo lie
tenido assi por bien ; por la présente niando a qualesquier justicias
deslos nuestros reynos de Portugal y los de Castilla. alcaldes de
I. Le caïd Sidi Abd el-Kerim ben Tuda,
dont la famille dominait dans toute la ré-
gion du Gliarb. Il était resté fidèle à la
cause de Moulay Mobammod el-McslouItli.
qui avait épousé sa sœur. C'est hii qui, à
la fin do lâ'j^, avait livré la ]daco d'Arzila
à D. Sébastien. Réfugié en Portugal,
il fut un do ceux qui poussrrcnt le plus
vivement ce prince à enlreprendro l'expé-
dition marocaine. Un autre réfugié maure,
Sidi Moussa, ayant cru devoir, au contraire,
signaler au jeune roi les périls de cette
entreprise, Sidi Abd nl-Kcrim l'aurait
accusé d'inlclligonce secrète avec Mouiav
.\bd el-Malck et l'aurait empoisonnr. Il
prit part à la bataille d'EI Ksar ol-Kobir,
s'échappa grièvement blessé el n iilra en
Portugal. V i" aérie. France, 1. 1, p. 5j8,
note a, p. 687, note 7 ; Barbosa Maciiado,
t. IV, pp. 107-log, 149-157. .\u commen-
cement de l'année lâgg, il quilla lu Por-
tugal et retourna vivre au Maroc, où il ac-
quit auprès de Moulny Ahmed el- Mnnsniir
une très grande influence. Il y mourut
en 1601. V. ;" Série, Espagne, année»
1 599-1 601, pa$sim.
CÉDULE POl R LE CAÏD n AR/ILA SqS
sacas y cosas vedadas, deznieros, aduaneros, portazgueros, y otras
qualesquier personas a quien lo aqui contenido toca, que dejeis y
consintais vender al dicho alcayde Abdilquerin las dichas cosas
libremente, donde le paresciere, sin llevarle por ellas derechos al-
giinos ; con que, assi como se fueren vendiendo, se vavan assen-
tando por ante scrivano a las espaldas dcsta mi ccdula. para que,
cumplida, se vuelva a esta corte. a poder de Matlico Vasquez, mi
secretario. y en virtud délia no se saquen olra vez ; que por esta
dispensâmes, quedando en su fuerza y vigor para en lo demas ade-
lante.
Fecha en Lisboa, a xx\ de Oclubre i58i .
Dritish Muséum. — Ariditional Mss, 28357, f. .5^!. — Minute.
Sg^ 12 DÉCEMBRE l58l
CXLVI
LETTRE DE HENRY COBHAM A \AALSI.\GHAM
(Extrait)
Moulay Ahmed a envoyé une ambassade à Philippe II pour lui demander
des secours contre les Turcs. — On les lui d promis. — A'éanmoins les
troupe.', levées en Castillc ont été licenciées.
Paris, 12 dicembrc, lôf*!.
I have tliought very longe syn loliere some corluintv froni your
Ilonnorofthose causes whereon lliere is so many unccrtaiiic reportes
dclyvered forth
From Paris, tlie \ij"' ôfDoceinlx'r iô8i.
Youj- Iloiinors assured to coriiiniinde.
Signe : Henry Cnbliam.
Posl-scriptum : Sincethe wrylingeof tlius muclic unfo yourlloii-
nour there is corne to speake Avilh me a Flemming, which was llie
xvij'" of November in Lisbona, whatlyme King l'Iiillip ^\as ihcro in
good beallh and tlie Duke of Alva, having ordeyneil Cascays. Porli),
and otlier portes on ibe sea cost to be fortillyed, and balb not as y et
appointed any olher caslell or cittadell in LislxJiia ; in llic a\ hicb towne
and caslell tbere apperclli IjuI a fcw soldiors. Tiic king of Fe/ liad
sent ambassadors unto King Pliillij) to denianiie ayde against llie
Tnrks, tbe wliich is promiscd unto Ibeni. llowbeillbe baniules ni'
foolmcn A\liich wcre leavied in (^aslillia arc ljy a laler comandeuieiil
discharged, so as tlici'c is no pressent action in liaund
Public Hecord Office. — State Papers. Forei</n. France V(d. 17, n" 7.7.
— Original.
LETTRE DE PIIILLIPPE II AU DUC DE MEDINA-SIDOMA 3g5
CXLVII
LETTRE DE PHILIPPE II Al DUC DE MEDINA-SIDOMA
(Extrait)
Le duc de Medina-Sidonia prélèvera sur les troupes qu'il tient en réserve
pour l'affaire de Larache un détachement de mille fantassins qui s'em-
barqueront avec leurs vivres à destination de l'île de San Miguel oii les
Français ont dessein de faire une attaque. — Si le Chérif agit loyale-
ment, cela ne nuira pas à l'affaire de Larache. car Euldj Ali étant parti.
mille hommes suffisent à cette dernière entreprise.
Lisbonne, 21 décembre i58i
Au dos : De Su Mag''. Al Duque de Medina-Sidonia. De Lysboa.
a 21 de Dez' i58i. Ordenandole que de la gente que lien e j un ta
para lo de Aloraclie embie mil \nfantes a la ysla de S' Miguel,
para defenderla de los Franceses \ otros cossarios.
Duque de Mediiia Sidonia. primo.
Aviendose entendido que los Franceses tienen fin de yr a liazer
dano en la ysla de San Miguel, que es una Ao las yslas Terceras, y
conviniendo que con gran brevedad se Ueve a ella alguna infanleria
cspaùola que este en su guarda y deffensa, y siendo la dicha ysla de
la ymporlancia que es, y no pudiendose liazer de otra parte con
lanta brevidad como de la que teneis junla para lo de Alaraclie'.
I. Pedro Venegasdi! Cordoba était reslé supra, p. \i)!i, note 1). En pré\ision de
au Maroc après l'ambassade de 1579 (V, celle oventualilé, le duc de Medina-Sidonia
supra, p 358) pour suivre avec le P. Diego avait réuni à Cadix une force armée prèle
Marin les négociations relatives à la cession à embarquer pour Larache au premier
de la place de Larache à Philippe II (Cf. signal.
396 21 DÉCEMBRE l58l
haparecido, y os encargamos y mandamos que, pues, segunlo que
nos scrivistes, teniedes juntos dos mil y qualro cientos hombirs.
pocos mas o menos, hagais embarcar y embiar luego basta mil
infantes dellos en sus compafieas con los capitanes y olFiciales
dellos que sean los mas arcabuceros a la dicha ysla de San Miguel,
bien en orden a cargo del capilan Montesdoca.
Pues quedaran de la dicha génie olros mil o md quinienlos
liombres para lo de Alarache. y eslos bastaran para ella por agora.
\ que pues estava proveydo basllnicnto para qualro meses para
cinco mil bocas y avian de yr a lo de Alaraclie, ordeneis que se
provean dellos los dichos mil ynfanles que an de yr a la dicha ysla
de San Miguel.
Ofrecense cosas que no pueden dejar de mudar las delermina-
ciones, y esta es una délias, y si el Xarile va de buen pie, no eslor-
vara esto aquello de Alarache, pues siendo ydo Aluchali', baslan
mil bombrcs o pocos mas para alli.
British Musciim. — Additional Mss, '28357./. 560. — Minute.
I. Le capitan-pacha Euldj Ali (V. supra. occasion pour rappeler le capilan-pacha.
p. i54, note j), voulant profiter delà Irève Euldj .\li quitta Alger, à la grande salis-
de trois ans entre l'Espagne cl le Turc, avait facticn de Philippe II et du Cliérif, égalc-
obtcnu du sultan .\murat III de réunir Ji ment préoccupés de ses projets. Cf. 1"
Alger V un grand nombre de galleres pour Série. Espagne, à la date du iSaoïH l58i :
aller contre le roy de Fez » el conquérir le Gka.mmont, Hisl. d'Ahjer. pp. iao-i3i;
Maroc. Celle expédition était déjà prête en CiiARRiiiRi!, A'é;;oc. dam te Levant, t. 1\ .
mai i58i (V. j" Série. France, l. II, pp. p. 617. La date de i58i qui est donnée par
94-97), mais, sur ces entrefaites, une ré- Grammonl pour le départ d'Alger du ea-
volle éclata en Arable. Le sultan, qui, pitan-pacha est erronée. Il résulte, en
d'aulre part, soupçonnait Euldj Ali de vou- elTet, du présent document qu'Euldj Ali
loir se créer un rovaume indépendant dans avait certainement quitlé Alger à la date
l'Afrique du Nord, ce qui avait été le rêve du 11 décembre i58i cl probablement
des beglierbeys SCS prédécesseurs, saisit cette beaucoup plus tôt.
MÉMOIRE ANONYME 897
CXLVIII
MÉMOIRE ANONYME
(Extrait)
Le roi d'Espai/ne veut vivre en bonne intelliijence avec le mi de Fez, dont il
pré/ère le voisinage à celui des Turcs. — // lui offrit assistance quand
on le crut menacé par Euldj Ali — Mais il n'a pas grande confiance en
lui et ne se soucie pas de lui envoyer des secours importants.
Adverlisemcnts toucliinge Spaine.
The giealness of tlie King of Spaiiio, liis stales. liis forces, ihe
iiiteiest ot" Lliat Cro-\vne Avilli ail othor princes ol" ihe Avorlde are
niatlers of soo greate importance, that I shall nol need to seek
gcnlle audience of your Ilonour, because tlie\ are ihinges verie
desireable of iheniselves lo bee licard.
And noAV I will entreale of llie intelligences whicb liis Ma'""^ may
hâve wilh the otlier princes of the workl, a matter in Irulh verie
hard lo entreale, because the nivndcs of princes cannot bc so fuUy
discovered ; bul I will déclare ihat which by the exlerior acles may
probablA be galhcred.
\\ ith Ihe King of Fez he maketh shewc thaï liée halh gond inlelli-
irence, more in reirard ofliis owne benclille then for anylliiiige ells ;
I. La restitution approximative do cette J'auleurduMémoiro.V. in/ra, p. 3(j8,noteî.
date est fondée sur une allusion que fait 2. His Ma'"' : le roi d'Espagne.
398 i58i
so it tornelh to lus greale commoditee to hâve a king of smaller forces
to be his neiglibour tlien ihe Turk'. And Avhen it was leporled that
Vechiali meant to go to the winning of that kingdome", the King
of Spain ofTered to the King ail nianner of ayde. boofli secret and
opcn. to the ende that hee might withstande the Turkishe forces,
and also becaiise he ' should not get the possession of ihe porlc of
Larachia. But forasmuch as lliis King is an infidell, it is not to be
ihought that lus Ma"* dooth greately trust him, especialiv profes-
singe himself to bee the defender of Christcndome and an arrannf
enimie to infidclls. JNeilher doolh his Ma'" greately cai-e to serui
manv succours to tins King; soe if he should scnd but a small
armée, lillie goode may be hoped to be donc ^vithall ; but if he should
send a greatc-armee, ho niaye not grcafeK trust thcin in bis bandes.
Briùsli Muséum. — Sloane Msx. 1710, Jj'. -29-3/, v\ — Copie.
I. Cf. supra, ]i. 368 et note i. projetéi' en i58i. V. siipni. p 3f|l'). note i
i. Il s'agit sans doute de l'expédition 3. He : c'csl-à-dire, Eiddj Ali.
LETTRE DE ROfJER BODENHAM A WALSINGHAM .'^()9
CXLIX
LETTRE DE ROGER BODENHAM A WALSINGHAM
(Extrait)
Les Espagnols arment deux Jlottes. dont l'une doit se rendre ù Larache.
San Lucar de Barrameda, 8 janvier i58i [n. st. 1082].
Au dos: To the riglit honorable Sir Francis Walsyngam, Knighl,
Cheafe Secretaryeto the Quenis Mag'" of ^nglande. — Alla manu :
8 January i58i. From Roger Bodenham.
Right Honorable, my dewtie remembred, etc. — I hâve Avrcton
your Honor dyvars lelters sence my coming in to this contre.
The Kinge i# at Lyseborne, wher in myne opinion he hathe and
shall liave ynowglie to doo to put Ihat reaime in good order a nomber
of yearis. and it is allso dowglilful liow it sliall end. Heare is gret
preparacion oftoo fleeltcs tobe madeone afleranother, the onne for
Alarache' in Barbery owt of bande, and theolherabowghtmidsomer
for the Tersera ^vith 3o shipes and tenue gallis. And hoAv ail this
canne be done I knoAv not, for ihat this contre is in gret mizerye
and lacke of ail kind ofvitlalles andother nessecaryes, and specyally
of maryners and good shipps.
' And God préserve your Honor in helthe wilh iucrese of honor.
From Saynct Lucas, the viij of Jenever, anno i58i.
\ our Honors moste homble.
Signe: Roger Bodenham.
Public Record Office. — State Papers, Foreign, Spain, vol. I, n" 83.
— Original.
I. Sur les visées des Espagnols sur Larache, V. supra, p. iG4. note i.
4oO 12 JUIN l582
CL
LETTRE DE ROGER BODENHAM A BURGHLEY
(Extrait)
Par crainte des Turcs qui voudraient le détrôner, Moulay Ahmed a promis
à Philippe II, pour aroir son appui, toutes ses places maritimes.
San Lucar de Bariamcda, 12 juin i58a.
Au dos: To llie light lioiioiablc llie Loitle Briiglilo, Lord Migho
Trezurar ol" Yiigland. m\ very good Lorde, delivor. B\ Edmund
AiiselL — Alia manu: 12 Junii i582. Roger Bodenham. From
S' Lucas in Spaine.
Right Honora Me,
The King of" Spaine lialli a promis of ihe King of Fez lo dely\;ir
him ail llie fortes and porltes ihat lie lialli upon ihe see syde witli-
in and Avitliowt tlie Straigliles ; and il is tliouglil he w ill delyvar
theinme, for llial tlie Tnrke dolli prelcndc lo selt in anollier in tlic
kingdom of Fez, soe llial llic King of Fez thinkes lo assuor Imn
sellfe by llie ayde of llie King of Spayne '. \f ihis corne lo pas, as \ l
is prelendid, and willigrcal dilligensprocurid, llie Iradc of Barhai \
sliallie siiut up clenc from ail iiaovfms and reiiuiMic onlv l<i llir
Spanyardes
From Sainte Lucas, tlie 12 of .lune, a" 1082.
\our Ilonors mosle humble,
Si(jné : Roger Bodcnliain.
British Muséum. — Lansdowne ,Uy.s-. .Vi', jf. l'il-l'r^ r". — Original
I . Lf. supra, ^l. 308 cl nolo I .
LETTRE DE LEICESTER AU LORD MAIRE DE LONDRES 4O I
CLI
LETTRE DE LEICESTER AL LORD MAIRE DE LONDRES
John Symcotts, qui a négocié avec le Chéri/ une fourniture de produits du
Maroc à la Reine et souscrit un engagement envers celle-ci, s'apprêtait à
partir avec une lettre d'Elisabeth à l'adresse de Moulay Ahmed, quand
ses créanciers ont voulu mettre obstacle à son départ. — Malgré la lettre
du Conseil privé, qui demandait au Lord Maire de surseoir à toute pour-
suite contre Symcotts, la saisie de ses biens a été autorisée et lui-même
arrêté. — Leicester invite le Lord Maire à ne plus relarder le départ
de Symcotts, sous peine de s'attirer de graves ennuis.
Bewdley ', 20 septembre 1082.
1 recotnend me hartcly to your Lordsliip.
And whereas myself Avilh other ihe Lords of her Ma"" Pri^^e
Counsell did of late write our letlers to yow and ihe shirieves of
London'signifieing thereby thatone John Simcoltes, a merchaunte
of London. hath contracted Avith the King of Barbarie for divers
I. Bewdley : petite ville à 17 milles de que des créanciers le menaçaient dans sa
Worccster. liberté et dans ses biens. Le Conseil, en
3. Cette lettre du Conseil privé au lord conséquence, demandait que John Svmcotts
maire était datée du 10 juillet. Il v était fiH mis à l'abri de toute action judiciaire
dit que John Symcotts (V. supra. Doc. pour une durée de six à huit mois. Guild-
CXLIV, p. 890) était tenu par un engage- hall. Remembrancia. vol. I. n" 3/3. Le
ment envers la Reine d'importer du Maroc lord maire avait répondu, le 19 juillet, que
une certaine quantité de salpêtre et autres Symcotts ne cherchait qu'un moyen de ne
produits représentant une somme de 2 000 pas payer ses créanciers et que rien ne
livres, pour l'approvisionnement en mu- l'empêchait de remplir ses obligations
nitions du royaume, que le moment était envers la Reine par l'intermédiaire de ses
venu pour lui d'exécuter son contrai, mais facteurs au .Maroc. Ibi<t.. n" 3y8.
De Castkies. VII. — alj
4o2 20 SEl'lEMliUli 1082
comodilies to be bv bim brougbt iiilo ibis realine for the Queues
Ma'" service, and ihat Simcolles had entered into bondes to ber
Highnes for performing tbereof : and nowe even very lalely ber
Higbnes balb appointed bim to go over tber himseU' to ihe said
Ring "wilh ber Ma'"' lelters as Avell lo performe tbat wbicb he batb
allrcdie begane as for divers otbcr causes for her Highnes and for
some of us': whicb voiage, as I ame credably informed, diverse
of London batb gon about to staye and overtbrowe of very envey
and mabce loAvardes tbe said Simcottes :
And because tbeir prelended mabce sbold take no eiTect, we
cbefely wrot to you and the sbireves tbat Simcottes sbold bave
bbertie for bimself and bis goodes for vi or eigbl moutbes at ibe
most : yow, btle regarding our letlers and her Ma"" service pre-
senlly to be done, bave gevcn bcence to sondery to attache and
troble bis goodes ; and now of late yow sent for bim liome to your
owne bowse and ihere caused bis bodie to be arrcsted, and kept
bimself a season in your bouse, to the great liindcraunce of ber
Ma''" service : ^vbich indirect dealing of yours I doe very much
muse at, beside tbe small regarde yoAV bave to our lelters writton
to yow in bis bebalf :
Wherefore I tbought good to let yow understand. that, if any
staye be made eilber of Simcotes or bis goodes. wbcreby bis vioage
sbalbe bindered (bis shippes bcing even noAv reddie to départ),
there wilbe great négligence found in yow and small care of ber
Ma"" service, and peradventure brede a great troble to your shippes
and merchauntes of London, than I woold wishe ; Avhich I dont
not yow will bave more regard unlo hereafter*. And so I bid yow
farcwell.
I. Ces mois indicjuenl que certains toi. Rcmcmbr.. vol. I. n' 4oy. — Bornardino
membres du Conseil privé, et pnrmi eux de Mendoza, ambassadeur d'Espagne i
Leice^lcr, étaient intéresses dans les alTaires Londres, écrivait h Philippe H, le |3 décom-
qiio Symcolts avait mission de traiter au bro I38î,qucla I\eine, avant entendu dire
Maroc. Cf. supra, p. 3f)i, note i et infra. que loooo hommes de troupes étaient
p. ^16, nolo 1. réunis sous les ordres du duc de Medina-
a. Le lord maire, répondant à Lcicester, Sidonin pour s'emparer île Laraclio ((if.
lo 4 octobre, expliquait dans quelles cir- supra, p. 16C1. note 1), avait envoyé, une
constances il avait autorisé les poursuites semaine auparavant, .lobn Symcotts avec
contre Symcolts et proU<slail do sa bonne une lettre adn-.oée au f.bérif. [wur faire
LRTTRE DE LEICESTEU AU LOHU MAIHE DE LONDRES /(oS
Beaudlcy, xx September iBSa.
Your Lor(lslii[)s loving IVende,
Uob. Leycester.
To my very loving frende Sir James Ilarvey, Kniglit, Lord Maior
ùf ihe cittie of London.
Guildhall. — Hememhrancia. vol. I (Oriijinal Entry Book), n" WG.
('chouer l'entreprise et lui olTrir l'assis- i583 et adressée également à Philippe II,
tance et les munitions dont il aurait be- Bernardino de Mendoza parle de la pression
soin. Symcotts avait emporte dans son qu'exerce la reine Elisabeth sur le Grand
navire de la poudre et des armes. Cahndar Seigiipurpourqu'ilempèchcMoulay Ahmed
of Spanis}i Papers. vol. i58o-i586, p. !i2lt. el-Mansoiir de. remettre la place de Larache
Dans une autre lettre, en date du 6 janvier à l'Espagne. Ibidem, p. i^Sa.
4oi
CLII
MÉMOIRE DE CABRETÏE'
(Extrait)
L'intérêt du Grand Seigneur est de nuire à l'Espagne en profitant de l'oc-
casion que lai offre la guerre des Pays-Bas. — Il conviendrait, à cet
e(fet, (ju'il terminât la guerre avec le Sofi et qu'il s'emparât du Maroc. —
Jl concentrerait à Larache et dans les ports voisins ta moitié de lajiotle
turque, qui. unie aux forces du Maroc, suffirait pour infliger de sérieux
dommages à l'Espagne. — // pourrait même s'en emparer avec l'aide
des Moriscos. — // tiendrait ainsi la clef de l'Océan et celle de la Médi-
terranée. — Le .Maroc fournirait beaucoup de bons soldats et de nom-
breux produits. — Le Grand Seigneur y établirait un vice-roi. — Ainsi
l'Afrique, dont il tire actuellement si peu d'avantage, doublerait la puis-
sance turque. — Les Moriscos seraient tirés de la servitude. — .Si" la
trêve avec l'Espagne n''était pas expirée, il serait aisé de la violer. — Le
Grand Seigneur pourrait arracher par la crainte aux Vénitiens une ile
ou une forteresse. — La supériorité de la /lotte turque rend possible l'exé-
cution de ces projets. — Déjà maîtres de la mer, les Turcs étendraient
leur domination sur terre.
i582.
Au dos: 1082. Discurso de Luys Cabreta assi de los re\es y
principes como de los infieles. Trala aqui del poder dei Gran Turco,
y lo que le conviene para sustenlarse.
Discurso heclio en summa por Luis Cabrela, en (|uanlo loca a lo
que conviene a algunos reycs, principes y seûorias, asi de Cliris-
tianos como de infieles y liciejes, tralando de cada uno dellos en
particular, de lo (|ue les conviene para se poder conscrvar con sus
I. Sur ce personnage, V. su/jra, p. i83, note i.
MEMoiUE m: f:Aiiiu:TiE ;|00
stados y levés : todo fundado sobre biifii consejo, dejando a parle la
Providencia. que puede en un instante confundir el universo, pero
tratando por via de razon y juyzio de hombre, como aquel que ha
visto y discurrido por las cosas de! mundo, y conforme al juyzio
que de los unos a Los otros se puede hazer, como se vera por le
siguiente.
ÎNo conviene a la grandeza del Gran Senor ' que el rey de Espana
sea tan grande. Supuesto que el no sea ambicioso, ni enliende de
se engrandescer mas, sino conservar lo que tiene. pero otro podria
subcederen su lugar que nos podria dar en que entender ; y pues
tenemos tiempo y lugar, no es bien que lo perdamos, quanto y mas
que nuestras riquezas no son ydas fuera de nueslros reynos. Y para
poder hazer mas dafio a nuestros enemigos, el mejor camino de
todos séria empeçar del rey de Espana, como de uno de los mayores
y poderosos, ayudandonos de la buena ocasion que tenemos en
estar el occupado en la guerras de Flandes, y quanto mas que, si
nosotros fueremos sobre el, no faltaran otros que, viendole occu-
pado en defenderse de nosotros, que le daran trabajo, porque es
muy embidiado de otros principes, como de todo ello eslamos bien
informados ; y, allende deslo, tiene muy poca gente de guerra, que,
quitando diez o doze mil soldados que puede tener, todos los demas
son bizonos.
Por lo quai nos conviene, quedando fin a nuestras guerras
del Sofi, yr a la vuelta de Berberia, a conquislar aquel imperio
de Marruecos y reynos de Fez, y poner toda aquella Morisma
debajo la corona y estandarte del Gran Seâor, adonde podremos
tener de ordinario la mitad de nuestras fuerças de mar, y,
juntandolas con las de aquellos reynos, son muy sufBcientes de
hazer grandissimo daûo a ilespana, teniendo nuestra armada en
el puerlo del Arache y en otros comarcanos ; y no solamcnte de
hazerle dano, pero saremos poderosos de arruinar y ensenorearnos
ella, teniendo dentro en ella de nuestra parte dozientos mil
I. Cabrelle examine successivement publié ici se rapporte aux Turcs, qui, par
queUe serait, pour divers États, la politique une fiction de l'auteur, sont censés exposer
la plus conforme a leurs intérêts. L'extrait eux-mrmes la politique à suivre.
Moros, que no agnardan que una occasion para se dcclaiar, y
cinquenta mil Turcos arcabuzeros, y otra tanta de cavalleiia que
passaremos de Fez. Y, poniendo nuesfra armada en el estrecho de
Gibraltar, defenderemos que las fuerças de les Christianos del mar
Oceano no se junlen con las del Medilerraneo, que nos sera graude
avuda de acabar nuestras empresas con mayor facilidad y con mucba
seguridad.
Y en el imperio de Marruecos haremos otra Conslaiilinopla. y
tendremos dos estrechos, que seran como dos piierlos cerrados
con dos Uaves, uno del mar mayor, y el otro de Gibraltar. Que es
mas importante y acommodado assi para el mar Oceano. como
el Méditerranée, por las ricjuezas que vienen de una parte y de
otra, y principalmente de las Indias. ^ allende desto en aquel
imperio de Marruecos ay mucha y muy buena gente. y buenas
commodidades de todas las cosas necessarias : tan solamente falta
una buena cabeça para governar y se ayudar de las cosas de alla,
y, quando fuesse la voluntad del Gran Senor y conviniesse a su
servicio, pornemos en aqviellos reynos un su segundo. adonde cada
dia se podra engrandecer. por estar tan vczino de la Cbristiandad.
Y dèsta mancra venimos a doblar nuestras fuerzas y grandeza ; por
que, de la mancra que esta oy en dia AlTrica, poco nos valemos délia,
y de la manera ya diclia, sera el mejor miembro y fuer/a de nueslro
imperio, y haremos lo que conviene a nuestra ley, de quitar de
esclavonia y servidumbre a los Moros que eslan en llespafia, y
dejaremos nuestra ley muy ençalçada, como es razon. \ , caso que
cl tiempo de nuestra tregua no spirasse', ya se sabc que nosolros
guardamos las promesas y pazes micntras nos esta bien, que siem-
pre quando queremos las rompemos ; pero, en el cntretanto que se
acabe la tregua, nos podremos senorcar de Afl'rica, como esta dicho,
y allende desto, quando bizieremos alguna buena jornada de im-
portancia sobre elrey de llespana. pediremos a los Vcnccianos una
yzleta o fortalcza de importancia, que de miedo la habran de dar
como los Sefiores passades". De mancra que podemosganar por dos
I . .Mlusion à la Ir^-vc qui avait clé con- France, I. II, p. 88.
rliio pour Irois ans, le ï5 janvier i58i. a. Los Turc» avaicnl enlevé l'île de
entre la Turquie tt l'Espagne. V. 1" Série. Chypre b la Seigneurie de Venise en iS/i.
MEMOIRE DK CAHKETTE [\0']
vias, o a lo menos daremos temor a los mas principes cliristia-
nos.
Todo lo quai se puede hazer mu y bien , porque nuestras fuerzas son
tan grandes y inexpugnables que no podemos hallar resistencia ni
defensa alguna, y podemos passar por toda la Christiandad con
trezienlas galeras y veinte mahonas (que son galeaças) y treinta o
quarenla galeotas que teneaios de cossaiioS; que es una buena armada,
despues de averla juntada; quanto mas que podriamos Uevar mu-
chos navios gruessos y caramusales mas; pero en Uevarlos, antes
séria nuestro dano que jîrovecho, porque esta suerte de navios no
son buenos para acompaùar a las galeras, sino para dar trabajo ;
por lo quai bastara la sobredicha armada, pues nuestros cuemigos,
con el principal dellos. que es el rey de Hespaùa, no tienen mas de
cien galeras, o pocas mas, las quales no son sufficienles a estorbar
ninguna de las empresas que quisiei'emos hazer. De manera que,
pues somos senores de la mar, lambien seremos de la tierra adonde
fueremos, por que, aunque ellos tengan muchos navios para junlar
con las galeras, es graudissima Ventura, quando van juntos, para
se nos del'ender y estorbarnos el poncr en execucion lo que empren-
diercoms.
Drilish Muséum. — AddUional Mss, 28360,/. 223. — Orùjinnl.
/io8 lâSa
CLTII
MEMOIRE DE CABREïïE
Le Maroc ne peut conserver son indépendance (/ne s'il est r/ouverné par un
i<rai chef. — Si ce chef manque, il est facile à conquérir, pour toute
autre puissance qu'une puissance chrétienne, dont l'aj/ression unirait tous
les Maures contre elle. — Bien que le Chérif puisse lever plus de looooo
cavaliers et 20000 arquebusiers, il suffirait de 10 000 Turcs pour s'em-
parer du royaume. — Les Turcs ignoraient ces facilités de conquête jusqu'à
Moulay Abdel-Malek qui leur en donna avis. — Antérieurement, le .Maroc
était uni sous des rois vaillants, habiles, populaires et ouvertement hostiles
aux Chrétiens. — Aujourd'hui, il est désuni sous un roi maladroit et
impopulaire. — Situation embarrassante de .Moulay Ahmed el-Mansour
entre Philippe II qui lui demande Larache et le Grand Seigneur qui lui
réclame une partie de ses royaumes. — Baisons qui l'empêchent de se
rapprocher des Chrétiens et le forcent à ménager les Turcs. — //
pourrait, cependant, avec plus d'habileté, conserver l'amitié des uns et
des autres. — C'est un homme sans expérience et ses conseillers ne savent
que piller le royaume. — Deux voies s'offrent à lui : l'une est de se
déclarer nettement contre les Chrétiens et d'admettre les cor.faires turcs
dans ses ports. — L'autre, qui serait plus sûre pour lui, parce qu'on
ne peut se fier aux Turcs, est de s'allier avec Philippe II en vue de con
quérir Alger, dont la prise supprimerait pour le Maroc le péril ottoman.
— // serait bon ensuite de fortifier Melilla contre les Turcs : le Chérif
paierait les frais de cette opération.
i58a.
Au dos: Traltado ciel rcy de Fez y lo que conviene para su con-
servacion. iBSa.
Aqui se Iratara en suma del rey de Fez, cmperadoi de Mariueros,
y de lo que le conviene por su conservacion.
mfmoihf; dp: cabiuctte 4og
Es cosa vulgada y muy noforia que el reyno do Fez y Marriiecos
es un supremo imperio, por lener todo lo necessario, y muy poblada
Y aviluada de gente, segun uso y costumbrc de la nacion africana,
sin haver villas ni lugares, sino muy pocas, respecto de la grandeza
y anchura del, ni monos forlalezas, sino lan solamenfe la fuerça y
poder de aquel imperio consiste en la mucha cavalleria que ay en
el. No le falta olra cosa que una buena cabeça para se conservary.
caresciendo délia, es dificd de se mantener en su estado baviendo
quien lo quiera usurpar, porque séria muy facil, pero como no
sean Crislianos, porque conlra ellos toda la Morisma séria de
acuerdo y de union, y el numéro es grande: y para subjectallos
serian menester grandes iuerças y gente platica en la disciplina
mililar. Pero, quando fuesse conlra este imperio otro de su misma
ley, es muy facil de se perder, por la poca fee y leallad que ay
entre ellos, porque son muy variables: y, aunque aya en el de
ordinario cinquenta mill liombres de paga enlretenidos con la
cavalleria e infanteria, entre los quales puede baver diez o quinze
mill arcabuzeros, aunque, quando viene a juntar sus fuerças, puede
bazer mas de cien mill de a cavallo y veynte mill arcabuzeros, lo quai
séria gran fuerça si fuessen todos leales y unidos ; pero. porque no lo
son, diez mill Turcos seran suficientes y poderosos, por la variedad
que ay en ellos y la poca experiencia que lienen en la milicia y no
lener cabeças, como por lo passado hemos vistoque, por dos vezes
que ban venido' no llegando a qualro mill, siempre los ban ven-
cido ; de manera que passaria gi'andissimo peligro de se perder
en caso que el Turco lo quisiesse usurpar, como le conviene.
Y no hallo manera como se poder conservar; y la causa porque
se ha conservado basta el tiempo présente no ba sido otra sino el
no baver venido a conquistalle y baverse ayudado de las comodi-
dades que ay en el y por no baver tenido noticia dellos los del
consejo del Turco ; y aun al présente no lo supieran a no baverles
dado aviso Molen Malucb^ ^ , allende deslo, en aquellos liempos
I. Les Turcs étaient entrés au Maroc une 3. On se rappelle que Moulay Abd el-
première fois avec le roi de Vêlez, Abou Malek, qui avait séjourné à Constantinopic,
Hassoùn, en i554 (V. supra, p. 3 1 , note 2), avait sollicité lo secours du Grand Seigneur
une seconde fois avec Moulay Abd el-iMalek, pour s'emparer du Maroc. V. supra, p. i53.
en iStô. note 3.
^lo 1082
liavia reyes valientos v entendido? y qiierirlos do sus vassallos.
porque no tenian agraviado a nadie como al présente ay, de manera
que, por las muclias necedades del que reyna (que assi se pueden
Uamar). v por los truecos de reyes que ha avido siempre, ay par-
cialidad entre elles que, aunque no lo muestran, agora no se
dexaran de descubrir en liempo de occasiones para se poder vengar
de los agraAaos recividos.
Item, en tiempo de los reyes passades, no se moslravan amigos
de Christianos sino enemigos; por lo quai los Turcos no se curavan
de conquistalle ; y, caso que liuviessen tenido volunlad, no se
atrevian por las grandes fuerças que ay, estando en union y de un
acuerdo como lo estavan entonces y contentes y bien pagados y la
gente de guerra tenida en mucha veneracion, de manera que
querian mucho y aniavan a sus reyes; pero, al présente (como
tengo dicho), es al contrarie y muy diferente', de le qiial se puede
colligir que, por razen, no puede dexar de perecer.
Bien podemos dezir que el diclie emperador se halla al présente
en travajos como un navie cerca de tierra, combatido de des mares
sin viente que no le dexan passar adelanle ni bolver alras, y se va
a dar al traves en tierra, si Dios no le remédia cen algun viente
para libralle de peligro ; de la misnia manera se va combalido de
grandes pensamientos, a causa que la Magestad Catliolica le pide
la iuerça de Larache^, porque le cenviene, y por otra parte el
Turco le pide parte de sus reynos' para le poder usurpar despues
el reste cen mas facilidad, porque no ay que fiar del ; y, por otra
parte, tedos les Mores tiencn mas micdo de Christianos que de los
Turcos, por la dill'ercncia de leyes que ay entre elles, por causa
que algun dia no les hiziessen perder el suyo; de manera que, si el
se quisiessc fiar de les Cbristianos, antes que de los Turcos, como
es razen porque son mas de (iar. cen todo este, el vulgo ne lendria
esta consideracion, v ansi antes lemarian el partide de los Turcos.
considerando «|ue tedos son unes en quanlo son unidos por el
vinculo de la ley y enemigos de la (]luistiandad, y les que siempre
I. CabreUc cherche visiblement, pour a été le plus hrillant dr la d^iiaslic
les besoins de sa thèse fantaisiste, h discré- saadicnne.
diler Moulay Ahmed «/-.Vansoiir. Lo rî'gno 2. V. supra, p. i6/(, note i.
de cf chérif, miîmc s'il fut impopulaire, S. f)f. supra, p. ."558 et note 5.
MÉMOIHE DE OABRETTE /5 1 I
les hazen guerra y alcançan huenas presas v, como quienes ganan
mucho con ellos. y enriquescen su tierra': v, dando las fuerças de
las marinas a los ChrisUanos. los Turcos bo liaviendo puerto en el
mar Occeano, procurarian antes de venir a conquislallos por
fuerça, y esto no lo podrian liazer sin senorearse primero del reyno
de Fez ; de manera que todo se ha de perder, porque, para lomar
el dicho reyno, han de venir por tierra y lo lomaran con facilidad
sin que los Cliristianos sean bastanles de defenderlo: y, en tal
caso. el mismo riesgo que passare el reyno, passaran las fuerças de
los Cliristianos que ay en aquella marina.
Y, pues todas estas razones son muy évidentes, yo dexo consi-
derar como se deve de liallar en su imaginacion, quanto y mas
siendo el para poco": el quai, despucs de havcr todo l)ien conside-
rado, por razon antes le conviene no ser amigo de Cliristianos que
de Turcos, porque de la parte dellos poco pnede perder, y por la
de los Turcos, todo el reslo de su reyno, lo quai es causa de sus
locuias v mal consejo, porque bien liavia iiiodo y manera de se
conservar en la amistad de los unos y de los otros, y complazer a
la Magestad (^atholica sin declararse tanto.
Pero muclias cosas huenas se pierdan por no las entender y
mirar mas adelanle delo que puede succéder, y no es de maravillar
de todo esto, porque el es hombre que no save ni ha visto del
mundo ni tiene huen consejo, pues no tiene hombres entendidos en
las cosas que a semejahtes conviene, siuo en las grangerias del
reyno, a causa de no ha ver salido jamas del, y assi por fuerça han
de hazcr grandes hierros, los quales despues son malos de remediar,
si Dios no lo haze, que es el ultimo remedio.
Dos camiuos ay para remedio deste imperio y evitar muchos
danos y peligros que le pueden succéder, conforme muchas razones
que podria poner : el uno es no dar el puerto de Larache a los
Christianos en ninguna manera, antes mostrarse enemigo dellos, y.
pudiendose fiar de los Turcos (mas no ay que fiar dellos), meterlos
en sus puertos, como han hecho por lo passado, y tener huenas
I. Gabrctte attribue, ailloms, aux Mau- trouve formulée que par des clirétiens, ne
res une violente haine contre les Turcs V. semble pas mieux établie que les autres
supra, p. i83 et note a. allégations do Cabrette sur Moulay .ALhmed
î. Cette accusation de lâcheté, qui ne se rl-Mansoiir.
4t2 i.'jSa
gnarniciones de gente fiada y fortificarlos l)ien y procurar de remé-
diai' los agiavios passades, aunque es dificil, y estar bien armados
y aparejados por lo qu& puede succéder. El otro remedio, mucho
mejor, por la poca confiança que ay de los Turcos, séria ahuyen-
tarlos y alexarlos del reyno, procurando que la Magestad Catholica
fuesse con su armada a tomar Argel, que es el origen de donde ha
de succéder el dafio y ponerlo por tierra, y que el con sus fuerças
fuesse a ayudarle, pudiendo se fiar dellos, aunque lo tengo en duda;
y, por mas seguridad. lo que el gastaria con su exercito en yda y
buelta por tierra en tan largo viage, que diesse en dinero y muni-
cion y bastimiento a la Magestad Catholica, para que el solo hiziesse
la empresa. Y, quitando de alli Argel séria quilar al Turco : y. qui-
tandole a el, estariamas seguro el reyno de Fez y no passaria taiiio
peligro. Aunque despues el Turco podria embiar una gruesa armada
en Berberia al puerlo de Melilla para de alli tomar el rcyiio de Fez ;
y el remedio desto séria de hazer aquel puerto o forlilicalle de
suerte que assegura el dicho reyno de los Turcos ; y lodo el gasto
que en eslo se podria liazer se puede pagar deste reyno. Esto es lo
que me paresce mejor [)ara se poder conservar. conforme a lo c|ue
se puede juzgar coino liombre platico de aquellas partes y de otras,
remiliendome a otros mejores parescieres.
Hritixh Muséum. — Adililionnl Mss, '3S!i(l(l, f. '23'). — Orifjinal.
LETIHIÎ DE JOHN SYMCOTTS A RICHARD TAVII.L I-,T CONSORTS ^l3
CUV
LETTRE DE JOHN SYMCOTTS' A RICHARD TAVILL
ET CONSORTS*
// n'ii/nore pas (es procédés de Richard Tavill et consorts envers lui ni leurs
intrigues pour empêcher ses lettres aux Lords du Conseil privé de par-
venir à leur adresse. — // leur envoie une nouvelle lettre pour le Conseil
en les requérant de l'expédier par la « Mary Marten » et de faire en
sorte quelle soit remise. — On lui rapporte qu'ils l'accusent d'ouvrir
leurs lettres et de les traduire en arabe pour les montrer au Chérif. —
Cest la moindre entre de nombreuses calomnies qui ne seront pas acceptées
aussi facilement en Anqleterre qu'au Maroc et dont les auteurs pourront
avoir à se repentir.
Merrakech, 8 fn. st. i8] avril i583.
Au dos : To Ihe merchaunts laders of ihe « Mary Marten » give
this in the Play '. — Alla manu : The request of ihe marcliants trad-
ing Barbary.
In Morocus. the 8 of Aprill, anno i583.
Foiasmuch as I am given to underslande of your \ewd practizes
and speeches used there againsl me by some of you. wliose names
is nol nedefull to be written, for llial they be well inough knowen,
against tbe Lordes of hir Ma"" Councell lliat sent me. ifyou, loyinge
I. Cf. supra. Doc. C\LIV, p, Sgo, du Document suivant. V. in/ra. p. /i 17. lis
CLI, p. /loi. otaient les facteurs au Maroc d'un certain
3 Les « merchaunts laders » du navire nombre de marchands anglais.
u Mary Marten », à qui J. Symcotts adresse 3. Sur ce nom de lieu, V. inj'ra. p. 4i5,
sa leltre, ne sont autres que les signalalrcs note i.
4i4 i8 AVRIL i583
your plalt to make a stay of their Honors lettres whicli I do send
unto theym, and ihose their servaunts which be interessed in the
same. as by theym may appere which the master and pursser hâve
refused lo dcHver. I thouglil it good to lett you undcrstand thereof
in their llonors behalf, who I thinck will give theym small thank
therefore. And becawse you shall not excuse yourselves thereby,
I do send you another lettre to be sent to their Honors, requiringe
you in hir Ma'"' name and their Honors, as you will answer to the
contrary, ihat you send this lettre in the saide « Mary Marten »,
and to give speciall chardge for the saCfe deliverie thereof at your
perills, for their Honors maie thincke you or any olber but diso-
hedienl subjects which shall refuse the same.
And also I am given to understand howe you give it out there
that I sholde open ail your lettres and wyll translat theym into
Morisco to sheAve lo the Kinge. I cannot lett any man to ly of me,
when Ihey will not lett to do it against their Honors and hir Ma'"
that sent me'. I knowe tins is the least of a nomlier oflycs Ihat
wilbe Avrittcn by some. 1 do A\ishe llicym to «lile of a good
grownde, for lyes will not be so well accepted of in England as
hère. It maie so fall out that he that writeth or tellelh a ly to their
Honors maie repent the dooiiige thereof, and an cxample for ail
other to do the like. \t is but a foily to make any discorse to you
that hadd rather hère of my yll docings then well, for llial i liope
within theise fewe daies to signefie to their faces.
In the meane lyme I commilt you to God, wisshinge belter to
you then you do lo me, and wysshinge you not to stomack their
Honors for my sake.
Vours as 1 am used,
Slfjné : Jon Symcotts.
Public Hec.ord Office. — Slalc Pnpers, Forciijn, Darbary Slates, vol.
XII. — Original'.
1. Sur la mission qu'aurait confiée la V. Doc. suivant. Ces deux Icltros furent
Reine il Symcotls, V. supra, p. 4oa, noie a. ensuite annexées par les marchand» trafi-
a. La lettre (le Jolin Symcotts fut jointe quant au Maroc à la rcquiMe publiée ci-
par Richard Tavill et consorts il la leur. dessous (p. /|i 8).
I.ETTIU; DE H. TAVILL ET CONSOKTS A LKUKS COMMETTANTS ^lÔ
CLV
LETTRE DE RICHARD TAVILL ET CONSORTS
A LEURS COMMETTANTS
Vexations dont ils sont victimes au Maroc de la part de John Symcolls.
— // retient et ouvre des lettres. — Pour assurer un fret de retour
à son navire, il y a fait embarquer, avec un ordre du Chérif, leurs
propres marchandises. — lia obtenu du Chérif le monopole de l'impor-
tation au Maroc du fer, de l'étain, du plomb et du soufre. — Propos
malintentionnés tenus par .John Ilerman devant le Vice-Roi sur Tavill
et consorts. — On les menace de surveiller leur commerce. — fis
craifjnenl pour leur liberté et pour leurs marchandises. — Ils envoient
comme exemple des procédés de Symcotts une lettre qu'ils ont reçue
de lui. — Celui-ci se prévaut d'une commission de Leicester, ou de tel
autre membre du Conseil privé, qu'il ne leur a jamais montrée.
La Playa ', 21 a<rll |n. st. i'''' niai| l583.
Au dos, alla manu : Tlie rerjuest oflhe marcliants trading Barbarv.
Jésus !
In tlie Play, aborde ihe « Mary Marlyn », 3i of Aprill.
DutifuUie wee comende us unto your Worshippes.
Il maie please yow by this to understande of the trobles thaï
wee your factors and servauntes liave of laie passed hère by sinisler
I. La Playa : la plage. Ce nom (ou le Guir. V. /" Série, France, t. Il, p. 269 et
nom portugais a Prahya) s'était transformé note a. C'est ainsi que J. de Cardenas date
en un nom de lieu qui se rencontre sou- deux lettres adressées à Walsingham: From
vent pour désigner, à cette époque, la ville the Playe, in Sus. V. infra. Doc. CXCVII,
basse (la Marine) de Santa-Crua-du-Cap-de- p. 53u, CXCVIII, p. 5^1.
4i6 i" MAI i58.S
and undirect dealinge of Jon Sytncotts and his adhérentes since
his arrivall in this country : first the detevninge of divers mens
lettres which came in his shipps, the Avhich moste or ail were oponed
and delivered a longe tyme after there arrivai. Secondly. by their
procurement, our gooddes \sere ymbarged ashore. and ihey had
gotton eut the Kynge his lettre by their yll informacon, wherein
he comaunded us, first to laide our gooddes in one of his shippcs
and so to dispeed hir aAvay before wee sholde lade this shipp, « the
Mary Marten » ', Avhich your Worshipps had sent of purpose to
fetch home your gooddes, Avhich hath byn no small troble and
chardges unio us, as well in procuringe the libertie of our gooddes
as also in keepinge the shipp upp demores".
Also he hath procured a stanke or licence of this kynge, lliat
none sholde bringe into this country eilher iron. tyn, lead, or
brymston, but he or his only ', since which tyme ail menues iron
of our nation is stayed or imbarged for the Kynge to the grete
damage oflheowners thereof, wee not knoA\einge uhat prico the
Kinge will give for the same, or when it shalbe paide for.
Also it is to longe to reherse unto yow the evill speaches by John
Harman *, who letted not in the présence of divers of us to saie
before the ^ ice Kinge, that, yf wee laded noihinge but merchaun-
dizes, wee mightalso lade his shippes, alUhough there were morc°.
1. Il faut entendre que John Svmcolts On sait, enfin, que peu avant l'établisse-
et les siens, pour ne pas renvoyer leur na- nnent en corporation des marchands trafi-
vire à vide, ont contraint Itichard Tavill à quant au Maroc (juillet i385), Lcicester
y embarquer ses marchandises, dont ils avait passé un contrat avec le Chérif pour
font, bien entendu, payer le transport. des fournitures de fer et autres métaux. N.
C'est seulement après le chargement de ce infra. p. 554. C'est ce contrat que signale
navire que Tavill peut commencer celui très probablement l'agent français Guil-
de la « Mary Marten », si toutefois il lui laumc Béraril dans sa lettre à Villeroy du
reste quelque chose à y mettre. 38 août i583. V. France, t. II, p. 107
a. Demores, démarrage : surcsiarie. 4- Sur ce personnage, V. p. 887, note a.
3. C'est pour le compte de Lcicester que 5. John Ilcrman fait ironiquement allu-
Symcotts agissait au Maroc et qu'il avait sion, ainsi qu'il résulte du Document sui-
obtenu le monopole en question. Lcicester vant (V. p. 4ji), à des eiportalions d'or
est, en effet, nommé un peu plus loin du Maroc. Si, dit-il, Richard Tavill et con-
commo un des personnages par qui Symcotls sorts, au Heu d'échanger conlre de l'or le»
80 dit commi.^sionné. L'attitude arrogante marchandises qu'ils importent d'Angle-
de ce dernier indique bien, d'ailleurs, qu'il terre, les échangeaient contre dis marrhan-
est .soutenu par un puissant personnage. dises ilu Maroc, celles-ci fourniraient uu
Besides lie halh threalened us to procure oui a licence IVome llie
Kinge to call us ail to accompte of our dealings, and lie and liis com-
plices lo serch us at ail t> mes, and in ail places wheresoever Avee
goe. willi many otlier injuries olTred unlo us, and so much as. if \our
^^ orsliipps seeke not remedv for theym and sucli like as mav
happen to corne hereafler, both we your servaunts shall rune in grete
daunger of our lil)crlies as also the utter los of ail your goods.
Tlius cravinge pardon for our bricfnes, wee end, beseching yow
to consider of the daungerousnes of this trade. To the AUmighlie
Avee commill yow to ail prospcr ail your good devices to his plcasure.
Maie it please your Worshippcs furlher for a more profe of
their dealings evilly against your doinges and trade herein, wee
do send M' Symcotts owne lettre by liim and his complices as maie
appere, whereof your Worshippes are to judge tliereof, whether
wee Avere to obey his comanndment, lie not shewinge us his
commicion lie brouglit, as he sayetli, fronic the Lords of Warwick
aiidLecester, or fromany of the Counccll, whicliA^ee hâve notseene.
And nowe wee pray your Worshippes pardon, committinge the
ho... reformacons unto your industries for preventinge so evill
manners and doeings against a commenwealtli, as they hâve mvn-
istered against your trades.
Committinge your Worshipps to the Lorde.
\our A\orshipps servauntes,
Sùjné : Richard Tavill. — Richard PurccU. — Thomas Hitchcock.
— William Jennings. — ^^ illiam Resoulde. — Thomas Harrysoii.
— Edward Womewell. — John AndrcAves. — Roger Roggell. —
Richard Evans. — Roger Thomas. — John Kinaston.
Public Record Office. — State Papers. Fareit/n. lînrbnry Slnles, eol.
XII. — • Orùjiwd.
fret de retour largement sulTisant pour quand il menace Tavill et consorts de les
remplir ses navires et les leurs. On sait soumettre à une étroite surveillance. Il est
que les Chérifs prohibaient jalousement de fait, d'ailleurs, qu'elle était largement
l'exportation de l'or. C'est encore cette pratiquée à cette époque par les mnrcliands.
exportation qui est visée par J. Herman V. in/ra. p. !\(t%.
Dt Castries. VII. — 27
/ii8 JUIN i583
CLVI
REQUÊTE DE MARCHANDS TRAFIQUANT AU MAROC
Les envois au Maroc de munitions, de rames, de galères, de bois pour
les construire, de charpentiers calfats, etc., que font certains mar-
chands anglais provoquent une grande indignation dans les autres pays
et nuisent ù la religion. — Les premiers marchands anglais qui se
livrèrent à ce commerce illégal obtinrent du Chéri/ des faveurs injustes
et ruineuses pour les autres trafiquants. — Les marchands honnêtes
d'Angleterre sont terrorisés et n'osent se plaindre. — Leurs marchandises
seront confisquées et leurs agents au Maroc emprisonnés si l'on n'in-
tervient promptcmcnt. — Les contrebandiers ont intrigué pour obtenir
du Chérif le monopole de l'importation au Maroc de certains produits
anglais. — Ils menacent les marchands honnêtes de les dénoncer à Moulay
Ahmed comme exportant de l'or du Maroc. — Pour assurer un fret
de retour à leurs navires, ils y ont fait embarquer, avec un ordre du
Chérif, les propres marchandises des requérants . — Ceux ci craignant de
paraître en nom ont prié un marchand espagnol de pré.<tenter lui-même
leur requête et sollicitent du Con.ieil privé une lettre de remontrances,
aussi mesurée que possible dans les termes, à l'adresse de John Symcotts
et de John Ilerman.
[Juin i583'.]
Au dos. aliamnnu .'The rcqucsl of (lie marchants IradinjïTîarbary.
W\ ihc undyroctc and liardc dcalyngo of sochc as hatlic cliarged
forbedcnc commodities, as wcU owl of lliis lande as olhcrs, by lior
Ma"" subjccls, iiito tlie liethcn coiinlryc of narhciyo, lialiio not
otdic caused grcalc clamois lo be sprcad in ollier conliios, tbal owl
I. La présente requête fut motivi'o par p. .'ii3), qui j sont annrxi'rs lU qui iliirriit
le» lettres (le Jolin Symcotts et do Richard parvenir aux marcliand> dans le courant de
'I'a>ill(V. ju/)rfl, Doc. CLlV,p. 4i3, CLV, mai ou do juin i583.
REQIKTE DE MARCHANDS THAFIOUANT AL' MAROC ;| U)
of Yngland iher should be sulîerd to goo muiiilioii, and ollicr lur-
nitur, to ihe ayde of ihe infldells ; «hich causelli cure most tre«
and pCAvar relygyon to be broughte in questyon, as nol to prosed
fiom God, for ihat, owt of Ihe lande wher it is profesed, there is
suffi'ed to go galles, framed tymber, and experte carpenters, with
otiier provision (o make galles, as also shote, owars, and ail olher
furnylur fortlieni ' : Avhereby nol only lyke to faivlle OAvt grete cap-
tyvety to other wbo profess to be Christyanes, bnt even also to her
Ma"" subjects tliat tradeth Spa\ne : and liow moche her Ma"" sub-
jects ar dyspysed in Spayne for those matters, I leave to y our Hon-
nors consideracione.
The trade of Barbary was a r\all Irade for the \cnle of ihe commo-
dyties of ihis lande, and for iher retorne, untyll the first shippers
of unlaAvfuU commodylies spo^led the same ; who obteyned soche
favor of the Kinge, as they obteyned ihe Kinges graunte to the
JeAves, renters of the sugar howses, to geve unto them other mens
sugars long before payd for, by Avhich barde delynge the Jewes
bankerowled, and iherljy her Ma"" subjects lost very nere forty
thoA\sande poundsS the syrcomeslances Avhcreof wold be to tedyus
to troble your Honor ; and the greatest matter to cowntenance
ther doings was to make them to bringe into tins reallme sawlt-
peter, and to what effect that is come, is not unknown to your
Honor.
The transportinge of unlaA\full comodytes «as ill begone, and
worse contynowed : and if it be not the sooner prevcnted, tlios that
never olTended is like to felle the smarte thereof: and tins liaAe
I hard, that as Avell hère as in the cuntry of Barbery, the mo^^ thés
of the wellmenynge merchants hathe byne slopped, that they durst
not complayne and seke for remedy, ferynge the mallys of some
might ensence ihc Kinge of Barbary agaynst them, by reportinge
that they wcre hinderers thaï he could nol be furnyshed of soche
thinges as mightc slrenlhene hym agaynst ihe Chrystyands ; wlierby
ther goods might be lost and ther sarvanles made capty ves : for
I. Sur la veille des inarcliandises de ncmcnl d'Elisabclli, ^ . in/r<i. Introduction
contrebande, qui se pratiquait si largement critique, p. ^i/iti.
en territoire marocain, soit avec la tolé- 2. Sur celte perte d'argent, V. inj'ia. p.
rance, soit a%ec la complicité du gouvcr- ^63 et note i.
^20 JUIN l583
with soclie a hethen Kinge, ihcr is no betler to be expecled tlieii
his Avyll miist slatid for lawe wilhowt mersey. The marchants speak-
inge as far as ihey durste to lompiayne themselves of ther wronge
ofTred hâve byne answered, wilh tliretenynge speches. that if they
wer well sarved, the Kinge of Barbery sliowld know Avhat ther
doings Avere ; by which meanes the marchants hère durst never
complayne nor seke for remedy.
And noMC of hitc, tlie mallys of soinc of ihcse parsons encreselhe
so greatly, thaï ihe factors and servants résident in lîarbery are
forsed to -wryt, both generally and particularly, to tlier masters,
that if remedy be nol presenlly sowghtc for, they Aow I not ondly
of the lose of so profilahle a trade inlo tliat cuntry, with the la^^ full
comodytes of the laiid, Inil also fereth captyvety and Uisc of ail that
they bave ther; for lliat lliey wbo bave caryed ovor forbedene
comodytes. wilh soche otbers lliat tlier dotlie assosialc tbem abowt
some ncAV and secrète contracte, it is thoAvght, bave practyscd to
get the Kinges graunte, that none but they maye bryiige inlo tbat
cuntry sarlcn comodytes usually carryd fi-om hence in ibose partes
by tbe orderly traders, as parsons recommendcd by ber ^^a"'■ and
her llighncs rnosl honoral)lo pryve Cownsell'. One of ihem halhe
thretencd tbat tlie Kinge sball kiiow ail the greale masses ofgo^^l(l
that is usually carryed oa\ t ofhis cuntryc, and, in the présence of
a noble man very nere in attendynge uppon ihe Muges parson,
ultered speches that in a sbip lliat was sunk berc in tbe ryver of
Thèmes, ail the sngar A\as consumed, but Ihe g()\\ld that was in llie
cbesles and hogeshcds «as i\>\\ nd, and llial llier sbowld be an order
gotten from tbe Kiug to ca« le lluin ail to accounle wlial goodcs
they bave receved for I en yercspasi, ami Ihiw tliey ha\e luade Iber
retornes ; jjy which examynacion lliey will manefest unio llie kinge
what gowld hathe byne convaycd owl ofhis cunirve".
They procured a conunandinenl from the kini:c lliat tbe faclois
ther sbowld forbere to lade tbe « .Mary Marteu », uiitill tlier slii|)es
wliicii they bad caryed iber comodytes lu wcr ladeii ' : tbe marcbanls
makinge tlier slicwte to tbe conirary, alegiuge llial tlicy had nol
I. V. supra, p. /|iG f.'l nolo 3. 3. Sur cet incidinl, V. su/<ra. p. 'iiG
a. V. siipra. |i. ,'|iO e\ nolo 5, p. i'|i7. cl noie i.
nroiÈTE DE MAnr:iiA>r)S trafiquant au Maroc !\9.i
goodes sufTycient to lade them, [it] Avas b\ lliem replyed that, if tliey
would forbere to sende home poAvlde. thaï tlien tliey could lynde
ladynge suffycient.
Tlier hathe byne also allempts lliat iinnc but ibey sho« Id Ijiynge
in Ynglishe clollbs or ther asslnes.
The marchants, ferynge to complayne and make open shew of
themsclves btfore the Lords of hcr Ma"" most lionorable pryve
Cownsell, knoAvinge your Honor to be well airecled to ail good
malters and a furtherance of inarchaiithke trades, Avhich maye
redownde to the benefyte of ihe common Avellhe of ihis her Ma""
realhnchaveentreated meloacquayntc your Honor wilh iher présent
dangerous estate ; Avhercin thev of themselvcs cane devise no bélier
meane for ther safly then to praye favorable Ictters from your Ilonor
and the rest of the Lords lo be dyrected unlo Jane Syscott and
John Harmane, and ihe same lo go in the most myldesl manner',
as a malter complayned of by me and some other Spanishe mar-
chants ihen anvlhinge to prosed from them ; and, for the betlere
satvsfyenge of your Honor, if it be your Honors plesur to confare
Avith too or ihre of them, ihey Avill most deAvtvfuUy atend uppon
Nour Honor.
Public Ri'cord Office. — State Papers, Forelrjn, Barbary States, vol.
XII. — Orujinal.
I. Comme Leicesler, sans être nomme. (V. suiira. p. /liG, note 3). on s'explique la
était mis en cause dans la présente Requête craintive réserve des marchands.
422 l-^ JUILLET l583
CLVII
LETTRE DE IIEMIY COBHAM A WALSINGIIAM
(Extrait)
Un Français est venu du Maroc, porteur de lettres et d'instructions à l'adresse
de la Reine-Mère et de D. Antonio.
Paris, 3 [n. st. i3J julllcl ir.83.
Au dos: To tlie most honnorahlc Svr Fliances ^^ alsmgliam,
Knvght, Principall Secretai-\ lo Quecnes Ma'"'. At tho ('nml.
riierc is corne licllior owlc of l^ar!iar\ a l''ri'iisiu'iiiaii willi Icllros
aiid iiislnu-ioiis IVoiii thdse parles, dii'eeted. as 1 Iierc, lo llielhieeric
Molher and Don \nlonio'.
FlVom Paris, llie lliirde of .liily, a" i^So,
Your Honnors liuinble to commande.
Siijné : llcnr\ Clobliani.
Public Ih'cord Oj'Jice. — State l'apcrs. l'oreiijn, France, roi. A, n" I . —
Original.
I. (-elle nouvelle semhlo inexacte. Mou- Bcrard Iui-iiii5mo, soit i|urlqin< uutri"
lay .\limed avait bien le désir d'envoyer personne; mais ce désir n'a pas di'l se n'ali-
un ambassadeur en l'rancc, soit Guillaume ser. \ . i" Série. Krance, I. 11. pp. loi-i lo.
LETTRE DE PIETRO BIZARRI A WALSINGIIAM
!l23
CLVIII
LETTRE DE PIETRO BIZARRI ' A WALSINGHAM
Moukiy Ahmed aurait donné Larache au Grand-Seicjncar, ce cj ai pour rail
avoir de (/raves conséquences pour l'Ëspaijne.
Anvers, 17 juillet i583.
Molto illustre Si<rnor et Padron mio,
Son circa 2 mesi da clie il serenissimo ro Don Antonio inando di
qua alli Slali il signor Diogo Bolelio, nobile Portughese et ptr-
sona, pcr quanto ne lio relatione, mollo saggia et accorta, per siio
ambascialore.
Qui s'inlende clie il re di Fez liahbia dalo al Turco il porlo
d'Araze", luogo imporlantissimo et capace d'ogni grand' arniala:
il che. alla giornata, jDotiia mollo incommodai- Spagna, et sforzarla
a rivolger l'armi altrove
D'An versa, li 17 Luglio io83.
Di V. S. lUustrissima devotissimo servitore,
Signé : P . Bizarri ,
Public Record Office. — ■ State Papers, Forciqn, Hnlland and Flandcrs,
vol. XIX. n" 80. — Orirjinal.
I. Pirtro Ri/arri (i53o ?-i3S6 ?), his-
torien et poileilalien rjui avait aillicré il la
réforme et résida longtemps en Angleterre.
Revenu sur le continent pour faire imprimer
ses œuvres, il était un dos ini'ormaicurs du
gouvernement anglais.
■i. Cette information était fausse. — Sur
les bruits contradictoires qui circulaient en
Europe au sujet de la cession de Larache,
soit au Granil Seigneur, soit à Pliili|)|ic II.
ou d'une entreprise espagnole contre cette
place. Cf. Stale Papers. Foreijn. Ilolland
and Flanders. vol. XV. n° ij, XIX. n" 77.
XX.n'"4o. 58: Ibidem. France, vol. X. 11"'
2(1. 60. XI. n" 34; Ibidem. Spain, vol. II. n"
12; Ibidem, Turkcy. vol. I, n" 18; Stale
Papers. Newsletlers. vol. XCV, n" 4. 5;
France, t. II. p. u3.
Ii2fi lO SEPTEMIiHlS I 083
CLIX
RÉSUMÉ DUNE LETTRE DE J.-R. DE LECCA A PllILlI'PE II
Ayant appris, par la rumeur puhlii/ite, que Pliilipiie II envoie sa flotte
à Laroche, il expose que la prise de cette place amènera les Turcs à
s'emparer du Maroc. — Pour écarter ce péril, il propose que Philippe II
équipe une Jlotte importante, que le Chéri/lui fournisse un million d'ur
et 20 000 cavaliers et qu'on att(Ujue Ah/er. dont la prise serait Jacde. -
On s'emparerait ensuite sans déUn de Tunis et de Tripoli. — Si l entre
prise parait moins aisée qu'il ne le prétend, il s'njj're à faire disparaiire
les difficultés.
Madrid, lo septembre i583.
En iêle: A Su Magestad. — En Madrid, lo de Sotiemhic i583.
Don Juan Baptista de Lecca.
En marge, de la main de Philippe 11 : En\iadinc aca cl original
para yr myrando en aqucllo. — Esa caria de Maleo \'a/(]uc/ me
acordareis quando vengais aca y esotro de Gonzalez.
Con occasion de lo que oye por cslas calles, de (jue Su Mageslad
manda yr su armada sobre Alarache, movido del /elo y parlicular
afleccion que liene a su real servicio, dizo (dcjando a parte algnnas
difTicultadcs que se le offrescen) que, quando la ernprcsa succediessc
muy bien, sera causa de que la armada dcl Turco vcnga a Argel,
y, juntamente con las fuerças de aquel reyno, apoderarse Incgo do
Fez y Marruecos. Y dcsto se seguira conllrmar mas su amislad con
Franceses y Ingleses, perlurbando los dcsinos de Su Mag''.
l']l remedio que mas convenienle le parescc es que, acabada la
Iregua con el Turco, ponga Su Mag'' en orden una gruessa armada,
y que el rey de Fez conlribuyacon un millon de oro y 25 15 bombres
de a cavallo, y dar con ella sobre Argel, a liempo (|ue no pueda
RÉSUMÉ DI.NE LETTRE DE .I.-R. DE LECC A A PHILIPPE II /|35
bajar armada de Levante, que, segun es poco fuerte aquella ciiidad,
y reyno mal proveido de municiones y mantenimientos, tiene por
cierto que se tomara con gran facilidad. Y la empresa sera segura,
embiando a ella un buen gênerai. Ganado Argel, se eche luego
por el snelo, y destruyan el puerto. para que no puedan star
navios en el.
Sin dilacioii passe la armada a Tuncz, y liaga lo mismo, pues
no importa menos, y sin perder tiempo yr a Tripol, y discurrir por
las liciras de aquella marina. Con lo referido, le paresce que Su
Mag'' assegura sus reynos y devierte los malos pensamientos de sus
enemigos. Paresciendo a Su Mag'' o a algun ministre mas dilTicul-
tosa esa empresa de lo que el la représenta, se ofTresce a avanar las
difficultades que occurreran.
British Muséum. — Ar/rlitional Mss. -28306,/. •?§/.
426 6 NOVEMBRE l583
CLX
RÉSUMÉ D'UNE LETTRE DU DUC DE MEDLNA-SIDONL\
Les perles de tout prix, pourvu qu'elles ne soient pas rondes, sont
très recherchées au Maroc où Von est devenu riche.
San Lucar de Barrameda, C novembre lâSS.
Entête: A Mateo Vazqucz. mi Sefior. i583. — El Duque de
Médina Sidonia. 6 de INoviembre. San Lucar.
Dize que. liaviendo vislo el mémorial de Pedro Lu\s 'l'oiregrossa.
locanle a las perlas, en que le parece que no havra salida délias en
lierberia, sciivio a un criadosuyo que liene en Marruecos, dandole
a enlender que son suyas, para que le avisasse lo que ay sohrelio.
Responde el dicho que se podra despachar una buena parlida de
perlas, aunque sea de 3o 1S ducados de las de cadcnilla y média cade-
nilla, lopos (sic) y otras, como no sean redondas, que son las que aca
valen poco. Que, sabiendoque se van embiando, se accomodara la
parlida en la dicba quantidad : y sera bien que Su Mag'' lo enUenda.
para que se liaga lo que mas fuere servido, reclbiendo su volnnlad.
Por el dezir que séria ocasion que .ludios y Turoos mercadores
bajassen a conlratar a Berberiaen las perlas, no es deconsideraeion,
porque se conoeen y no pueden bacer dano, y alli se dcspacliaran
de las que se suelen llevar a Turquia por la via de Florencia y
Venecia, porque Bcrberia no es como solia, (|ue ay en ella ricpic/.a
y curiosidad '.
liritish Muséum. — Additinnal .Mss, ?cS',?70. /. /.')/.
I. facile rlcliossc el ce goiM du luxe larges cl nombreuses rançons payées par les
(■laioiit venus aui Maures à la siiKe dos prisonniorsdolabalaiiled'l^l-ksarel-Kebir.
PROJETS DE LETTRES ^21
CLXI
PROJETS DE LETTRES A P. YENEGAS. A D. MAHIN
ET AU DUC DE MEDINA-SIDOMA
S. 1., 7 janvier i58i.
Au dos : Apuntamiento para embiar a Çayas. — Embiosele
de Lcles a - de Enero i584- — Sobre el Jarife y Larache.
En télé : Lo que Su Mag'' es servido se responda a los despachos
del duque de Médina Sldonia. Pedro Venegas v Marin, recebidos a
29 y ultimo de X''"' i583.
I. — Pour Pedro Venegas.
Les atermoiements du Chérif prouvent qu'il ne veut pas remettre Larache.
— Venefjas ne devra pas se rendre à Merrakech, alors même que le
Chérif l'y inviterait. — Si, à la réception de'la présente, les pourparlers
n'ont pas abouti, il se retirera d'El-Ksar el-Kebir à Arzila. — Il évitera
de considérer la né(/ociation comme rompue et d exposera qu'en raison
de l'hiver et pour ne pas donner soupçon au Turc de l'entreprise
projetée contre Alçjer. il vaut mieux ajourner à l'été la remise de Lara-
che. — // attendra à .Arzila la réponse du Chérif. — // écrira à
Diet/o Marin de négocier cet ajournement avec le Chérif, de lui
transmettre l'avis de ce prince et d'attendre à Merrakech ce que lui-même
y répondra. — On dissimulera ainsi le ressentimml que l'on éprouve de
la mauvaise foi du Chér'if.
A Pedro ^ enegas.
Que, del termino que lleva el Xarife, se conozce el fin que tiene
de buscar como entretener y no venir a la entrega. Y que assi el no
vaya a Marruecos, aunque le Uamen. sino que, si, al recebir de su
^aS 7 jANviKR i58'i
despaclio. no se hallare eflectuado el negocio, que, cou odor de
indisposicion y de haveise alejado Marin, se pucde passai- a Aizilla,
diziendo que por lo uno y lo otro, le sera mas a proposito esperar
alli que en Alcassar.
Que esto sea sin dar a entender que tiene por rota la platica de la
entrega, sino que la crée y espéra, pero que, para salir délia con
mas decencia y menos obligacion de resentimieiilo, \ lanbien para
no cortar el liilo a lo que adelanle podra ser, ol luismo Pedro
Venegas de color a la dilacion, acceptando para adelanle la enircga,
con dezir que, por los malos liempos que liazc agora en invierno
para atravesar la mar, es mejor que no se liaga luego, y ponieiido
en consideraclon al Xarife si sera hueno diCerirla lanbien los prl-
meros meses del verano, para dar de parle del Xarife nienos celos
con esto al Turco, y lenerle mas encubierlo por este verano la pla-
tica y intentes contra Argcl', a que al Xarife se le lia de niostrar
incliiiacion y gana de llevarla adelanle de parle de Su Mag'' ; y por
aqui, sin soltarle la palabra de la entrega, antcs confirmandola de
nuevo. aplaçarla para el Agoslo o Septiembre deste ano. } tener
por esta via las plalicas vivas y en pie. De lo quai j)odra aguardar
la resposla del Xarife en Arcilla, y dar quenta a Su Mag' de lodo.
Que escrivia el a Marin en conformidad, ordenandole que assi lo
assiente con el Xarife, y le avise de averlo heclio, y, si se hallare
con el, no se parla hasta tener resposta de Pedro Venegas, de lo
que assi le avisare ; y esto por salir despucs, dejando menos sospe-
cha de que qucda sentimienlo aca de lo mal que el Xarife lia cum-
plido la palabra y promesas, pues por di versos respetos no con-
viens que le quede esta sombra.
II. — Pour Diego Maiun".
On rciucirirra Dieqo Marin de ses; iwis et de son zèle. — // ilevra suivre
les inslriirlinns que lui donneront Medina-Sidoniu et Pedro Venegas.
I. D'apWs ccpassagr, unrcnlroprispsur a. Sur ce religieux, V. siii>rn, ]>. aofi,
Alger avait l'k- conrcriéc par Pliillppc II cl iH /" Sérif. Franco, l. Il, pp. 3.'i, 5a, ."iil,
MouUy Alimod. 4a6, noie ti.
PROJETS DE LETTUES ll2Q
A Marin.
Satisfazer a su caria, agracleciendo de los avisos que da y el zelo
que muestra, y remitiendole a lo que le escrivan el duque de
Médina Sidonia y Pedro Vencgas.
III. — Pour le duc de MEDi>"A-SiDo>iiA.
On melira le duc de Medinn-Sidonin nu rourunt des instrurlions dannces à
Pedro Veneijas: elles ont pour but de dissimuler à Moulny Ahmed le res-
sentiment qu'inspire sa mauvaise foi, de crainte qu'il ne se jette dans les
bras du Turc, et il convient, à cet effet, de remettre l'affaire à l'époque
'indiquée, pour agir alors avec le Chérif au mieux des circonstances. —
Les 200 hommes dont parle Pedro Venegas devront se tenir à Arz'ila pour
prendre possession de Larache, au cas où le Chérif effectuerait la remise
de cette place avant d'avoir reçu la proposition d'ajournement. — Dans le
cas contraire, les 200 hommes devront s'en retourner. — Le duc de
Medina-Sidonia pourra se churqer de faire délivrer par voie d'échange
ou de rachat le Juif prisonnier à Malte qui est demandé par le Chérif.
Al Duque.
Embiarle copia de lo que se escrive a Pedio Venegas, o escrivirle
en la niisma instancia, tocandole que para que el Xarife no se eciie
en braços del Turco, si leme que aca se piensa en pagarle su mal
procéder, conviene Uevar este termine y para poder mejor, al
licmpo que se sefiala, lomar con el Su Mag'' el camino que, de
aqui alla, se vera mas convenir.
Aprobar al Duque el baver mandado despedir los patajes y
piuaças de Castro, y el aborrar de loda cosla. y loarle la orden que
dio para que no saliessen de Arzilla los patajes que alli avia embiado,
los quales, en conformidad de lo que arriba se lia dicbo, sera bien
no se vengan de golpe mas por disscmlnacion; y lanbien que se
tenga alli en Arzilla los 200 bombres que dize Pedro Venegas, para
loinar la possession de Alaracbc, caso que el Xarife con effecto la
uviesse mandado bazer an tes de tener uoticia deste despacbo que
agora va ' : en el quai caso debria Pedro Venegas tomar la diclia
I. V. ;" Série. Espaune, à la lialn du île Mediiia-Sidonia au «apitainc Juan de la
23 novembre l583, les instructions ilu duc R<a.
43o 7 JANVIER lh8!i
possession, y el Duque se lo podra adverlir, auiique iio se crée ni
espéra. Pero, si este cessa y lo del plazo de Septienibrc se concierta
o excluye, no avra para que tener les 200 liombres, sino que se
vuelvan, si huvieren ydo. Que podra encargarse de procurai- la
soltura que el Xarife dessea, por via de rescate o Irueque, del Judio
que esla presso en Malla, y que avise el Duque las sefias y lo deinas
que sobre eslo le occuriiere. pai'a que se pueda escievir en cUo al
virrey de Sicilia.
British Muséum. — Addu'uuiid Mss, '38376, f. S. — Minute.
REÇU D U.NE PIECE D ETOFFE
A3i
CLXII
REÇU DÉLIVIAI': A UN MAHCHAND ANGLAIS
a-i Moharrem 991 [4 février i58i].
^l^Vl (^r-ij' (J'.r^'' ^^'' j/* ô-'^'J' J^ tj^;» * ô-v=-j <\! A^l
xLl ol*J <..i.Vl tjr^f- J*^' a^ ^-J^ Ja-*^j Â^o'i v>^^J wi>Vl <"—
British Muséum. — Cotlon Mss, iXero B. .\l,f. 69 — Or'ujinal.
TrADLCTIO-N.
Louange au Dieu unique ! — Il a élé pris livraison au Dar el-
Odda' des mains du marchand clirélien Artous". de nationalité
anglaise, de si\ mille deux cent cinquante coudées de létofle
« nakhla^ », pour doubler les tentes' des fusiliers de l'armée
victorieuse. Acte en a été dressé pour régularisation, le 22 Moharrem
de l'année 992 \
1 . Dar el-Odda. maison de l'armement.
2. Arlous. peut-être Arthur Atie, mar-
chand trafiquant au Maroc, dont on trouve
le nom dans les lettres patentes de i585. V.
infra. p. iCg.
3. Afafc/i/a ou ;io/./i/v. palmier. — C'était
une étoffe de couleur dont les ramages res-
semblaient aui branches du palmier. Ce nucls indéchiffrables.
terme, tombé en désuétude dans ce sens,
est remplacé aujourd'hui par le mot îsci
kemkha .
4. ï».,>-l pluriel de 'L*-, tente en toile.
5. On voit sur la pièce un cachet dont
l'empreinte est effacée et trois seings ma-
432 9 FÉVRIER l584
CLXIII
LETTRE DE WILLIAM PAGHT A WALSINGHAM
(Extrait)
Paget rappelle qu'il proposa à WalnifKjhain de s'inte'resser dans une foiir-
niliire de marbres au Chérif. — L'alderman Slarkie, à <jui Paget avait
suggéré le projet, en a conféré avec Leicesler. — C'est à la demande
de Starkie que Paget en parla à Walsimjham . — Mettre maintenant
\\ alsingham à l'écart serait de la part de Starkie un procédé inqua-
lifiable. ■ — iS/ \\'alsinghani peut être associé à l'affaire. Paget l'engage
à ne pas la négliger. — Il .mit qu'on peut trouver des ntarbres en Irlande,
mais il n'en avisera les intéressés que si Wnlsinghani est du nombre.
S. 1.. oo janvier i58!i |ii. si. y fcM-ier i5Si].
Au dos : To llic riglil lioniiorablc Sir Frances Walsingliam,
Knight, Pryncipall Secretary to liir Ma'"' and une oflier mosi hoiino-
ral)le Prwie Counsell. gcove llicise. — .Mia manu: .So .lanuarit-
i583. — Fiorn William PagclL
Uiiziit lloiinurablc,
lu llial 1 f'vrsl inovcd youi- lloiiuor nfllio maiblc l'<>v Hail)ai\ by
souche mcanesasi hâve salciyoïl \ci\\ . and I'^iiIIkm- by M' i?eall gave
your Honnor to underslandc lluil iber \\ t r ibat \\ ciil aboiit il and
to move my Lorde of Lecester liierin : sytbcns nul knowing liowo
your Ilonnor proccdcd in llic picniisis, 1 bave bad porfol know ledge
that M' Aldernian Starky ' halli iiad tonforcnce \\ ilb niy Lord liiciin :
and, considcring I fyrsl t(jnUl M' \ldcrnian ihcrof. and by hisdesyrc
uiovcd your Ilonnor tbat bo niyghl bc a partcnner, now yl" your
I. Ce personnage trali(|iiait a\ec le Maroc. \. inj'ra. p. 'i(iij cl note i.
LETTRE DE WILLIAM PAGET A WALSINGHAM !l'6'd
Honnor wer willinge to dell therwilh and should be exempled,
I can not thincke well of lus doing, and to llie trutli hereof I dare
stand. Yet, yf your Honnor may hâve a part, doe not refuse it, to ihe
end out oflrland ye shall furnish them witli souch sortes and kyndcs
as hère is liard and dere to be hade, as I can, yf God send me ihelher,
send your Honnor satnples of eny.
And your Honnor being a partener. my adviz by Gods grâce shall
vantaig ihem more ihen olherwyse Ihey can well understand of or
otherwyse wilbe made pryvet. But your Honnor not deling, It shall
rest where it is.
For Ihe former matter, I am now to goe about it when your Hon-
nor will, and, yf in case you deall not in tlie marbell, the partye I
Ihought to take in my company shall not goe ; for he shall not
untersiand llial wliich I was mynded to hâve opened to hym, which
serveth also for Baibary'.
So that nowe resting on no more but to knowe your Hoiinors
determy nation, I endecomylling hir Ma"", you, and ail yours, wilh
ail hir well willers, to the niost provident protection of the Almighty
and Gloryous Jésus.
xxx'° January i583.
Your Honnors at comendiment,
Signé: WiUiam Paget.
Public Record Office. — Slatc Papers, Domeslic, Elizaljelli, vol. CLXVIl,
n" 5h. — Original.
I. William Pagpt fut envoyé par Wal-
singham, au mois d'avril, en Irlande, avec
mission de rechercher dans les carrières
du pays les pierres qui pourraient être
envoyées au Maroc. Quelques échantillons
furent envoyés à Walsingham. Edward
Walerhouse, rendant compte à ce dernier
des recherches, dans deux lettres écrites
d'Irlande le i3 mai et lo i4 juillet 158/1,
estimait qu'on pourrait se procurer quel-
ques belles pierres, mais doutait quelles
fussent assez longues ou assez grosses pour
De Casthies.
fairedescolonnes. S^a/cPap.. Ireland Eliz..
vol. ex. n" 3o el vol CXI. n" 28. Cette
remarque indique, selon toute prohabilité,
que les marbres demandes par le Chérif
étaient destinés à la construction de son
palais d'El-Bedi. V. /" Série. Pays-Bas, t.
IV, p. 672-577. On ignore quelle suite fut
donnée à cette affaire. On sait seulement
qu'un important marchand de Londres,
Richard Tomson, procura des marbres à
Moiilay Ahmed. V. 1" Série, .\nglcterre,
l. Il, à la date du î'i juin lôyy.
VII,
■jS
^34 8 AvuiL i584
CLXIV
LETTRE DE \MLLIAM IIAllBOHNE' A WALSIMGHAM
(Extrait)
Euldj Ali voulait se rendre au Maroc, soi-disant pour écarter du Chérif
tous les conseillers favorables à l'Espatjne et obtenir de ce prince un
présent plus important que celui qu'il a l'habitude d'offrir au Grand
Seigneur, mais plutôt, à ce qu'on rapporte secrètement, pour dépouiller
des Juifs extrêmement riches qui ont accaparé tous les revenus royaux.
— Le Grand Seigneur n'a pas accédé à sa demande.
Péra, '.'.g mars [n. st. 8 avril] i584.
Au dos: To the righte honorable Sir Francis Walslngham,
Knighle, her Majesties CliieJ Secrelairie and one of lier most hono-
rable Privie Counsell. — ai) Jiine". Froin M. llarbrown.
In our lasl, righlhonourable, of the second of Februai y, cnlarged
by copy \vitli addition of the i5 diclo. we ccrlificd your ITonoiir
such occurrences ihcn extant
The Admirai ', as it is thoughl of the wisesl, more minding his
own privale gain ihan lus mastcr's good service, hath procured by
ail means to go for Fez and Morocco, in Barbary. promising nol
oïdy lo reinove from lliat King ail counsellors and olliers alVcclion-
ing the Spanisli. ^vhieh as he sailli be ihc most part, but also lo
I. William Ilarbonie. mort en 1617, 3. Le Ca/i-nr/nr suppose que celle date
fut le premier ambassaileur d'Angleterre à est celle de la réception de la lettre.
Constantinople, où il résida, dans l'exercice 3. The Admirai: Knldj .Mi. ('.{. siiprn. p.
de cette cliarge, de |583 à juillet l'iSS. i5'i, note .5. pp. 3(jt)-3i|8,
LKITHE DE WILLIAM HAUHOKMi A WaLSINGMAM ^35
induce hlin voluntarily to make a far greater présent to the Grand
Signor lliaii cillier now or heretolbrc lie halh done. But as secretly
the caplairis of the navy under liiui du report, he ratlier mindelh
to spoil and utterly destroy a nundjcr of" very rich Jews wliicli in
the said two places bave engrossed the Kings customs and rents
in deposila, whose alteinpt though favoured of the vice-rey, yet
halh not taken place with ihe Grand Signor, counselled l)y Roba
longa, whereby against bis wiil lie dolli Ibr tliis summer remain
hère.
Pera, tliis 29 Marcb i584-
Public Record Office. — State Papers, Foreign. Turkey, vol. I. n° 19.
— Original.
I . Ce ilociiment est cii cliifTies. Le Calcndar of Foreir/n State Papers, vol.
déchiffrement [mlilié ci-dessus est celui du i583-ir58i, p. /|43.
A36 lo MAI i584
CLXV
LETTRE DE MOULAY AHMED EL-MANSOUR A PHILIPPE H
// a déjà écrit à Philippe II pour le prier d'accorder aux marchands
Alvaro Lopez et Francisco Duarte l'autorisation de faire plusieurs
voyages aux Indes. — Etant donné que les dits marchands lui procurent
des matières précieuses originaires de ces pays, il renouvelle sa requête
en leur faveur. — Alvaro Lopez réside au Maroc, où il travaille à
r embellissement du palais royal. — C'est à Francisco Duarte que devrait
être accordée l'autorisation.
Mcrrakcdi, lo mai i584.
Au dos: Traduccion de carta del Xariffc a Su Maj;''. — De
Marueccos, a lo de Mayo de i584. — En recoinendarion de Alvaro
Lopez y Fi-ancisco Duarte, mercadcres, para que puodan hazor
viagcs a las Indias con una uica suya.
En nombre de Dios piadoso y misoricordioso. j La paz de Dios
sia sobre nuestro prophela y senor Malioma y sobre sus discipnlos
y amigos !
Del siervo de Dios poderoso, el que esta en la licrra en lugar de
Dios, Abielabaz ' Hamet, el prospero senor de los fieles de Dios,
liijo del senor de los fieles de Dios. el que se levanlo por su nian-
dado, el Xarife el Hazeni — ; Que Dios prospère su eslado y liaga
bienaventurados su liempo y exercilos !
Al muy alto y poderoso, el antiquissimo Roy, generoso \ vcrda-
dero, siervo de Dios, hijo del grande Emperador. en qiiien Dios
puso su tnano para ser piadoso con sus creaturas, al sin numéro en
estado. el rey Don Phelippe.
I. .•I6ic/<i(iar : \bou cl-Abbas, surnum de surnom, V. i" Série. Fraïui-, l. 111. p.
corroliuralii.n A<\ Alimcd. Sur ce gciiru de ^98, nolo 3.
LETTBE DE MOULAY AHMED EL-MANSOLH A PHILIPPE II \ii-j
Scrivimos esta a V" Mai:'' de nuestra corte la alla de Marruecos
— 1 que Dios la ampare y defienda !
Los meses pasados, scrivimos a V" Mag"* fuesse servido hazer-
nos merced de permilir a los mercaderes christianos Alvaro Lopez
y Francisco Duarte que puedan passar a las Indias, con una urca
suya, très o qualro viages. Y, como sean tanto de nuestra casa
por los servicios que nos hazen en traernos regalos de essos reynos,
y les desseo dar lavor, agora de nuevo he querido tornar a scrivir
esta, supplicando a V" Mag'', si la dicha merced no se les huviere
liecho, se la haga por nuestio respecto, porque haremos quenta
que a nos se haze, pues se arrimaron a nuestro favor, entendiendo
que no acabaria otro con V" Mag** lo que yo. Y assi deseamos sea
la merced con el cumpliiniento possible, porque yo la recibo a mi
quenta. El uno dellos, que es Alvaro Lopez, queda en estos reynos,
sirviendome en algunos regalos de nuestra casa real ' , y a quien alla
se ha de concéder la merced es Francisco Duarte, a quien se hara
por amor de mi, y que sea muy favorable. Y confiando no se me
ha de negar esta merced, no ha mas que dezir, solo pedir la res-
puesla.
Y con tanto la paz de Dios sea con todos.
Fecha ut supra.
British Muséum. — Additional Mss, 28358, j. 313.
1. Le palais d'El-Bedi. Cf. supra, p. 433, note i, el Pays-Bas, t. IV, pp. 572-577.
^38 MARS i585
CLXVT
ACTE DU PARLEMENT D'ANGLETERRE
Attendu que l'on soupçonne géncralement que Ralph Scudamore, envoyé
récemment vers le Chéri/et mort à Merrakech, a clé empoisonné par un
marchand anglais, le Parlement décrète une enquête et le châtiment des
coupables.
Mars i585>.
Au dos, a lia manu : t584- Scudamore. Sahliati xiu" Marlii is the
first reading. A hill against the merclianles suspected to hâve po\-
soned Raphe Scudamore.
\\ har it is vchementlie suspccled, and ihf common vovce and
famé is, ihal Rafe Scudamore, laie sent by ihe Queues Ma'"' lo Ihe
Kinge of Moroccoin Barljary", about her Ma"" speciall business and
alTares with the said Kinge, dyed at Morocco aforesaid, in her Ma""
said service, of poyson lo him minislred hy an English nicrchaunt ;
and forasmoch as so horrible a Hicl don [o tho grêle oITence of
AUmighlie God, and hindrauncc of her Ma"'" service may receve
condigne punishmonle to ihe tcrror ofolhers éveil disposed persons :
Be il enacled, by ihe authorilie of ihis présent l'arliameul. lliat
the said offence shalbe inquired, herd, tryed, and delermyned, iiy
the order and course of the lawes of the reaime, and the oiTender
and oifendours lliercin, being of lier Vhi"" ligeaunoc, aflcr conviccon
and atlayndour thereof, shall)c punisshed and shall forfett in ail
respecles, in soch manner and forme, by cawcse of Ihe said hnves,
as if the said ofience liad been commillcd al Westminsler, in the
counly of Middlesex.
Ilouse of Lords Mss. — Minute.
1. Ainsi qu'il est dit ci-dessous, la pre- déjà venu à Morrakccli, avnni le mois df>
mièrc lecture du pn'sont bill devait avoir soptembro 1379, ot avait remis îi Moulay
lieu Ift i3 mars i584 (n. st. a3 mars i585]. Ahmed el-Mansour dos lollrcs d'Klisabolh
ï. Kalph Scudamore (Skydmooro) était V. supra, p. 357.
LETTRE DÉLISABETll A MOULAY AHMED EL-MA^SOUH 'j.'ill
CLXVII
LETTRE D'ELISABETH A MOULAY AHMED EL-MANSOUK
Elisabeth a appris les bonnes dispositions du Chéri/ à son érjard par une
lettre d'Auçjustine Lane à Leicester. — Elle le remercie personnellement
et va lui dépécher un agent pour examiner ses propositions. — Elle est
touchée du bon accueil que Moulay Ahmed a réservé aux personnes que
lui avait recommandées Leicester.
Greenwich, avril i585.
Au dos, alla manu: The King of Maroca, April i585.
Al muy alto y muy poderoso seilor Muley Abdelmelecli ', empc-
rador de Marruecos, rey de Fez y de Sus.
Muy alto y muy poderoso Seûor,
Entendiendo, por una carta que a escrito a nuestro primo el
cnnde de Leycester un cierto Augustin Lane^, la mucha volunlad
(jue nos leneys y los lan lionrados y coiteses offrescimienlos que
nos aveys querido liazer, no podemos dexar de testificaros, por
nueslras proprias carias, en quan grande manera os lo agrades-
cemos, como mas parlicularmenle lo sabreys por un criado nuestro
qu'en brève os embiaremos espressamente para lai efleto. \ en el
entretanto no avemos querido dexar de daros las gracias que meres-
ceys, por el buen y ical tralamiento que soys servido de hazer a
nuestros vassallos, principalmenle por los favores y mercedes que
de vos an recebido los que os a encommendado nuestro primo el
conde de Leycester.
Nuestro Seûor guarde y prospère vuestra muy alla y muy pode-
rosa persona.
Fecha en nuestro palacio real de Grenwick a d'Abril i585.
Public Record Office. — State Papers, Foreitjn, Royal Letlers, vol. JI,
n" 8. — Minute.
I. Lapsus pour Moulav Vlimuil. 2. V. suprn, p. 350. noie i.
l\^o MAI i58â
CLXVIII
LETTRE DE THOMAS HENEAGE ET WALTER RALEIGH
AU CONSEIL PRIVÉ
Ils envoient leur rapport sur l'affaire que le Conseil les avait chargés
d'instruire, le Lord Maire ayant repoussé l'accord qu'ils avaient pro-
posé entre les parties et résolu de porter le débat devant le dit Conseil.
S. 1., mil i58d.
Au dos, alla manu: May i585. — From Sir Thomas Henneag
and Sir Walter Ralegh. — A\ bat they hâve donn in the matler
betwen Morgan Powell and Jones abowt ihe mony payde for rede-
minge of a captive in Barbary.
To the righte honorable and oure verie good lordes the Lordes
of hir Ma"" moste honorable Pryvie Counsell.
It maie please your good Lordships, — Accordinge to your Lord-
ships pleasures dyrecled unto us from your honorable Lordships and
olhersof hir Ma"" mosl honorable Pryvie Cou mell. upon a complainte
exhibitcd by tbis bearer Morgan Powoll. we called before us the parties
to Avhome the cause dolh apperleyne. And upon twycc hearinge
therof, and what was produced by the learned councell of both sides
and also thcmsclves, we conccyve the malterto slande even as il is
selldoAvne in a paper hère inclosed. And Ave fynde ihe hardenes of
the case toconsisl in this: Tliat the iiij'^v" sent by tbis complainant
unto John Owen. accordinge to the direction of the Lord Maior. to
be payde to W" Symcoles for the captyves ransom, was, by the pro-
curemenl of the said Lord Maior, attachcd in the naine of Johnes, in
the bandes of the saide Owen. as the goodes of one Jon Symcoltes
LETTRE DE T. HENEAOE ET W. HALEICII AU CONSEIL PRIVÉ /|4l
deceascd', for tliatthe saidJohnes, as ilappearilh, was thenindebted
to the Lord Maior ; by which devise Ihe said iiij'* v" se sent by this
complainant for the captyves ransom is comme to the bandes of the
said Lord Maior for the answeringe of the said Johnes his debt :
wherby, as we take it, this complainant is muche wronged.
In truth it bath directlie been approved before us that the captyve
was redemed by W"" Symcottesgoodes, and ihal the byls of exchange
thereupon made by the captyve in Barbary were to the use of the
said W"" Symcottes. And therfore it seemith slrange unlo us and
ageinst ail equilie that this complainants money shold to eny olher
purpose be deteyned.
We also fynde that the saide W™ Simcotes bath recovered ageinst
the said captyve, in hir Ma'"" Courte of Common [Plees], at West-
minster, his whole somme of iiij^^v'' for the ransom, and x'' for
damages besides. So that both the captyve and this complainant
are lykely to be twice charged for the satisfaccion of onedebt, unlest
your Lordships take order to the contrary.
We had ordered and ended the matter to the satisfaction of ail
parties and to the hinderance only of V\"" Symcotes, but with his
consent, save that the Lord Maior refiised it and referredhimself and
the cawse to your Lordships consideracion ; to whom we humblie
commende us.
Your Lordships humble at comaundment,
Signé: T. Henneage.
W. Ralegh.
Public Record Office. — Slale Papers. Domestir. EUzabeth. vol.
CLXXVUI, n" 7S. — Original.
i. V. supra, p. Sgo, nolo i, et infra. p. !\l^'i.
4^2 MAI l585
CLXIX
RAPPORT DE THOMAS HENEAGE ET WALTER RALEIGH
AU CONSEIL PRIVÉ
Ils exposent le conflit qui s'est produit au sujet du rachat pour une somme
de 85 livres de Thomas Powell, captif au Maroc, rachat dans lequel
était intervenu John Symcotts, mort depuis.
S. 1., mai i585.
Au dos: The report of Sir Thomas Heneag and Sir ^\alter
Raleigh how they find ihe matter belwen Powel and Jones.
En le'le : Thomas Powel and Peter Williams taken captyvcs in
Barbarie, i58i.
En marge, alia rnnnu : It appearitli hy Ihe condicion of ihe sayde
bonde. — Witnesscs to this John Wardener and William Lynncy,
whoe were ihen présent in Barbary and nowe hère. — Edwarde
Collyns the factors déposition. — It appearith by bylls of exchange
and the byll of debte madc in Barbary. — It appearith by the Lord
Maiors lettcr and by John Owens letter sent to llie complainant.
— Confessed of the parties to be Irewe.
John Owfn of London, lynnendraper, w llli one George Williams,
servant to Alderman PuUison, nowo Lord Maior, entrcd in bonde to
Jon Symcottesin ce'' wilh condition lu paie ail such somes of money
as sliolde be disbursed in Barbary for tiie ransom and rcdempcion
of the said caplyves by the said Jon Symcottcs. or any othcr by
bis order. according to bills of exchange or olher remembrances to
be presenled lu ihe said Julin Owen and George \N illiains for the
same.
Thomas Powell onolie was rcdecmed hy lliis meanes followinge.
RAPPORT DE T. HENEAT.E ET W . UALEIfill AU DONSEIL PRIVE
1^3
Jon Symcotles. lo wliom tlie Loiide was inade, not havinge cny
goodes in those partes of Barbary, required one Edwarde CoUyns,
factor to W" Symcoltes, whoe then had the adventure of iiij''', to
disburse of the said W" Symcofes goodes iiij^^v'' for the ransom
of Tliomas PoAvell captyve, and to putt it to W" Symcottes accompt,
and to take bylls of exchange and other assurances of the said cap-
tvve to tlie use of the said \^ " Symcottes, for the said somme of
iiij^'v'' ; ail which the said Edwarde did accordinglie, as appearith
by twoe bylls of exchange and one byll of debte made by the said
capfyve in Barbarie.
In the retourne from Barbarie Jon Symcottes died.
The said captyve, aryving in London in September i583, mett
with the said W" Symcoltes : where lie tould him he was redeemed
\vith iiij^^v'" of his goodes by Edward CoUyns his factor, and had
gyven bills of exchange, and also a bill of debt, to the use of the
saide W" Symcottes for payment therof.
Wherupon the said W" Symcoles and the captyve went to seeke
John Owen and George Williams, whoe were not then in the cittie.
Andhavingsome spechcAvith Alderman Pullison, noweLord Maior,
for ihat the said George Williams was and yet is his man, the said
raptvve tould the said Alderman that he was redeemed by the goodes
of the said W"" Simcotes. And then the said Alderman promised the
said W" Symcottes to wryte to one Morgan Powell, brolher to the
said captyve, to sende up ihe monie ; whoe thereupon sent it lo Lon-
don, the yi'*" of November, to be paid to W" Symcottes, with three
letters, one to the Alderman. the oliicr to John Owen to see the
payment. and the thirde to W™ Simcottes, whicli was nevcr delyv-
ered lo him.
When this money was sent up to London. one Xicholas Jones
altached the same as belonginge unlo Jon Symcottes deceased,
alleaginge thaï, because the captyve was redeemed by Jon Symcoltes
appomlmenl (thoughe oui of his brolher W"" Symcoltes goodes)
and bonds made unto Jon, before his departlnge England. by the
sureties aforesaid. that iherfore this monie was dewe unto Jon
deceased, and Jon beinge indcbted to Jones, Jones altached the
same money. and Jones beinge indebted lo the Lord Maior payde
it lo him.
li^ll MAI in85
And nowe ihe said W™ Svmcottes. by whose goodes the captyve
was redeemed, brought his action in hir Ma'"' Court cl Commun
Plees at Westminster, upon the captyves byll, and hath recovered
the saide iiij^^v'' besides x'' for his costes and damaiges. and hath
judgment therupon.
Signé: J. Henneage.
^Y. Ralegh.
Public Record Office. — State Papers. Domestic. Elizabeth, vol.
CLXXVIII, n" 78-1. — Original.
LA BAHBAUY COMPANY ^^3
LA BARBARY COMPANY
Introduction critique.
Le Maroc ne devait pas rester en dehors du puissant mouvement d'expansion
qui s'était produit en Angleterre au xvi* siècle et qui amenait les marchands
de ce pays dans la Baltique, en Moscovie, dans le Levant, en Guinée. On a vu
comment des relations commerciales avaient été entamées en i55i avec les
sujets du Chérir'. Ces relations avaient d'abord été fructueuses. Elles étaient
entretenues par les trafiquants les plus en vue de Londres, des lords maires
comme \\illiam Garrard, William Chester, Thomas Lodge-. Des personnages
tels que Sir Thomas Gresham, Burghley, Clinton, Leicester et son frère
^Varwick n'y restaient pas étrangers^. Dans les longues discussions avec le
Portugal provoquées par le commerce anglais en Afrique, le gouvernement
d'Elisabeth refusait énergiquement d'interdire à ses sujets le trafic au Maroc.
Cette attitude lui était dictée par les marchands eu.\-mèmes, qui, en 157.3,
allaient jusqu'à déclarer que mieux vaudrait pour eux se voir fermer l'accès
du Portugal*. En échange de leurs étoffes, ils se procuraient à bon compte du
sucre, des dattes, des amandes et cette monnaie d'or marocaine, d'un titre
élevé, qui était convertie en monnaie anglaise^. Diverses causes, néanmoins,
avaient peu à peu troublé cette situation prospère jusqu'à la rendre désastreuse.
La première lut 1 intrusion dans le commerce au Maroc de marchands inex-
périmentés et maladroits. Leurs devanciers, qui se considéraient comme les
fondateurs du trafic en pays chériCen, accusent, dès 156", ces nouveaux venus
de l'avoir grandement compromis. En inondant le Maroc des produits anglais,
ces marchands novices ont amené leur dépréciation et, du même coup, un
renchérissement des produits marocains. Profilant de la précipitation malen-
contreuse de ces « artisans, drapiers, marins » et autres gens qui n'entendent
rien aux affaires, les Juifs, qui détiennent le commerce au Maroc, se sont rendus
les maîtres du marché. C'est eux qui fixent les prix d'achat des produits
anglais et les prix de vente des produits marocains. Ils paient en marchan-
dises et non plus, comme auparavant, en monnaie d'or. Les Anglais sont bien
1. V. sufira. Doc. l.\, p. lt^ et Doc. X, note i, pp. ao3, ao3, 2.'i4, 357.
p. 17. !t. \. supra, pp. 109. 1 [o. Somnuiire,
2. V. supra. Doc. XX, p. .Sç). et p. 117.
3. V. supra, p. 35 et* note 1, p. 87 et 5. V . supru. Doc. XXXVIII, p. i|j.
446 INTRODUCTION CRITKJUE
obligés de se soumeltre h leurs exigences, sovis peine de laisser sur place leurs
marchandises invendues el de perdre leur fret de retour ' .
Plus malfaisants encore que les trafiquants maladroits sont les trafiquants
malhonnêtes, qui pratiquent généralement la vente des armes et des munitions
en territoire marocain, c'est-à-dire à des infidèles, et compromettent le bon
renom de l'Angleterre dans la Chrétienté -. Ces concurrents déloyaux sont
d'autant plus redoutables que leur négoce attire immanquablement sur eux les
faveurs des chérifs, au grand préjudice des marchands honnêtes. lis obtiennent
des monopoles ; ils se font livrer par les Juifs, sur un ordre du prince, des stocks
de sucre déjà achetés et payés par d'autres négociants anglais; ils parlent en
maîtres à ceux-ci, leur imposent mille vexations, et, devant la moindre velléité
de résistance, les menacent et les terrorisent^. Assurés des bonnes grâces du
Chérif, ils le sont également de leur impunité en Angleterre. Non seulement
le gouvernement d'Elisabeth ferme les yeux sur leur trafic, mais il s'y adonne
lui-même. Pour obtenir du salpêtre, il consent à livrer des boulets au Chérif.
Officiellement, il essaie de sauvegarder les apparences, car l'ambassadeur do
Portugal, à qui ces menées n'ont pas échappé, proteste énergiquemcnt. Edmuiid
Hogan, envoyé vers Moulay Abd cl-Malek, reçoit pour instructions d'éluder
toute demande de munitions et d'armes qui lui serait faite, et, si le Chérif
insiste, d'invoquer l'honneur el les principes; mais ce même Hogan a déjà été
activement mêlé aux tractations sur le salpêtre et il emporte précisément sur
son navire, à l'intention du souverain, ce qu'il a ordre de lui refuser*. Les
premiers personnages du royaume agissent comme le gouvernement. Lcicestcr
passe un marché avec Moulay Ahmed el-Mansour~\ C'est ainsi que toutes les
marchandises prétendues prohibées, rames pour les galères, soufre, balles,
boulets, cottes de mailles, parviennent aux chérifs. Quelle considération auraient-
ils pour les honnêtes et naïfs marchands qui n'ont que des étoires à leur oiïrir?
L'unique ressource qui reste à ces derniers est de porter devant le Conseil privé
des doléances inefficaces.
A celte concurrence de compatriotes inex])érimcntés ou dénués de scrupules
vient s'ajouter celle des étrangers, et, notamment, de plusieurs marchands
de Rouen, dont les toiles avaient plus de vente au Maroc quiî les étoiles anglaises.
Euslache Trevache et ses associés accaparent les sucreries royales, vendent le
sucre aux Anglais à des prix exorbitants et se vantent insolennncnt de les
évincer du marché marocain'^.
Mais la plus grande cause de ruine, c'est pent-êlrc l'incertitude ([ui pèse sur
tous les contrats passés au Maroc. Que ces contrats soient conclus avec le sou-
verain lui-même ou avec les Juifs, trop souvent Juifs el souverain s'abstiennent
1. V. ibidem. .'l. V. siipni. Doc. I.WIX, |i. 19.^,
2. V. supra. Doc. LX, p. i/|'i. Doc. LXXXI, p. lyi.i, l,XX\l\, |i. un, Vt'.V.
LXXVIU, p. 1,,-j. p. 35...
3. V. supra. Doc. CLIV. Cl.V, CI.M, ."). \ . supru. p. /iitj cl iiolo a.
pp. Itli-lfii. 0. V. infra. Doc. CCI, p. r)5;{.
LA UAUbAKY COMPANY '(.'CT
de payer ce qu'ils doivent. Les trafiquants anglais livrent leurs marchandises
à crédit, en quantité souvent considérable'. Le paiement se fera presque
toujours en nature, et, d'ordinaire, en sucre. Le Chérif, par exemple, assigne
à cet effet aux marchands les revenus de telle ou telle de ses sucreries; mais
il arrive qu'il les ajourne indéfiniment à une prochaine récolte, et c'est ainsi
qu'en 1600 il doit à deux d'entre eux, depuis iSgS, une somme de iiooo
onces-. Cet état de choses est malheureusement favorisé par des compatrioles
peu scrupuleux qui, en offrant des prix élevés au Chérif, se font céder les
récoltes que celui-ci avait primitivement réservées pour ses créanciers^. Parfois
aussi, les marchands prennent eux-mêmes à ferme les sucreries du Chérif.
L'opération est dangereuse, car celui-ci est aussi dur créancier que débiteur
inceutain-. Si les fermiers anglais font de mauvaises affaires, le prince n'en
exige pas avec moias de rigueur l'exécution de leurs contrats et l'entretien de
ses sucreries. Ils sont contraints d'emprunter à des taux exorbitants et s'enlisent
de plus en plus*. S'ils manquent à la moindre clause de leur bail, ils sont
emprisonnés et mis aux fers, en compagnie des voleurs et des assassins. Les
garanties ne sont pas meilleures quand on traite avec les Juifs, qui sont d'aussi
mauvais débiteurs que leur maître, soit de propos délibéré, soit par suite de
l'instabilité de leur situation". Le Chérif, en effet, les dépouille à son gré®.
Les sucreries qu'il leur a affermées et sur lesquelles le marchand anglais compte
pour récupérer son dû peuvent leur être retirées du jour au lendemain. Ou
bien le prince les contraint à en céder la récolte à tel ou tel autre trafiquant
qui s'est insinué dans ses bonnes grâces'. Dans tous les cas, les Juifs font ban-
queroute et entraînent leurs créanciers dans leur déconfiture. L'une de ces
banqueroutes ne coûte pas moins de 4(iooo livres aux marchands anglais*.
Aussi parlent-ils souvent de leurs « dettes » au Maroc, par quoi il faut entendre
non pas ce qu'ils doivent, mais, au contraire, ce qui leur est dû et dont le
recouvrement apparaît très problématique. La reine Elisabeth intervient de
temps à autre auprès du Chérif pour leur obtenir satisfaction".
Ajoutons enfin que cette insécurité dans les affaires était grandementaccruepar
les changements de règne toujours à craindre et les bouleversements intérieurs
qui les accompagnaient. C'est ce qu'indiquait très justement, au mois d'avril
i583, un capitaine Carlile, dans un mémoire sur un projet d'expédition en
1. V. ibidem. 6. V. infra. p. b'i'j.
a. V. !'■« Série, Angleterre, t. II, Requête 7. V. supra, p. ^19. V. un cas analogue,
de J. JN'ewlon, avant le 10 avril 1600. p. igS, où il n'est pas spécifié si le sucre était
3. V. ibidem. Ordonnance du Conseil dû par le Chérif ou par les Juifs.
privé, a octobre 1600. 8. V. supra, p. /I19 et note a, et inj'ru.
4. V. infra, p. 587 et note 3. p. 587.
5. V. sapra. Doc. LXXXI'V', p. an, g. V. supra. Doc. LXXXIV, p. an,
XCI, p. a33, XCII, p. 234, XCIII, p. a36, CXX\ III,p. 35a, CXLII.p. 386; /"Série.
XCIV, pp. a47, 2^8, XCVIII. p. 2d5. Angleterre, t. Il, lettres d'Elisabeth à Mou-
CWVin, [1. 35a. lay Ahmed, fi mars ifioo et octobre 1600.
!\l\S INTRODUCTION CRITIQUE
Amérique, en constatant que le commerce au Maroc allait de mal en pis. A
chaque mort d'un souverain, les marchands couraient le risque de perdre tous
les biens qu'ils avaient en ce pays, « car, jusqu'à ce qu'un nouveau roi fût
choisi, tous les gens de désordre avaient pleine liberté de piller et de molester
qui bon leur semblait, sans qu'il fût possible de se faire rendre justice ' ».
A l'origine du mal était, disait-on, l'indiscipline qui régnait parmi les mar-
chands. Si tous les trafiquants inexpérimentés ou malhonnelcs. au lieu de pouvoir
agir à leur fantaisie, étaient écartés ou soumis à certains règlements édictés
dans l'intérêt général, le commerce au Maroc retrouverait avec le bon ordre la
prospérité de ses débuts. Pour rétablir ce bon ordre, il n'est d'autre moven que
de constituer les maichands en « corporation » -.
On appelait de ce nom les compagnies de marchands oniciellemenl reconnues
par une charte royale et recevant, pour un temps variable, avec le monopole du
trafic en certains pays déterminés, le pouvoir de réglementer leur commerce et
d'imposer à leurs membres l'observation de ces règlements sous peine de sanc-
tions disciplinaires. Consécration ollicielle, monopole et droit de réglementation
coercitive, ces trois caractères, quelles que fussent par ailleurs les dissemblances,
constituaient l'essence même de toute « corporation » ^. C'est ainsi que par acte
royal furent successivement « incorporées » : en ir>54, la Russian Company, en
1677, la Company of Oie Spanisli merchants ' , en i'b']Q,ÏEastland Company, qui
trafiquait avec les pays riverains de la Baltique, en 1081, la Levant Company,
en 1088, la Guinea Company, en iSgS, pour la seconde fois, la Levant Company,
et, le 3i décembre 1600, la célèbre East Indla Company.
La constitution financière de ces compagnies anglaises, aux xvi" et xvn'
siècles, se réduisait à deux types : la regulated com/jany et ]n joint stock company.
« Dans la première, chacun des membres, moyeimant le paiement d'un droit
d'entrée et en se conformant aux règles élaborées par la Société, conduisait ses
affaires avec son capital particulier, à ses propres risques et périls, et ne par-
tageait avec personne ses bénéfices. Dans la seconde, qui se rapprochait de la
Société moderne par actions, tous les capitaux étaient mis en commun cl les
bénéfices partagés entre les membres en proportion de leurs capitaux'. »
I. « Tho trade into Barbarie grovvelh of Ihe Emjlish Nation, iditioii lâgS-iOoo,
likewise to worse termes thcii before limes, t. III, p. i83.
aiid when il was at Ihe best, oiir merchants 2. V. supra. Doc. XXWIII, p. 92, I.X,
bave bene in danger of ail llieir goods Ihry p. 1^4, LXXVIII, p. iç)i. cl infra. Duc.
hadthere, whcnsoever il bappened Ihe king GLXX, p. ^55, CLXXl, p. .'iGo, (ILXXII.
lo die. For unlill a new wcn^ choscn, tbc p. 462, et p. ^05, annotations marginales,
libcrtic of ail disordcrcd persons is sucb, ."5. V. in/ra. p. /itii el noie /i ; Angleterre,
as they spoile and wrong whom Ibey list, t. II, 1" octobre 1600.
wilhout any redresse at ail. » A briefe and /j. Cf. Dasi-si, AcIs of tlie Privy Coiin-
tummary discourse upnn the intended voyage to cil of England. New Séries, t. IX, p. 354-
thc hilhcrmosl parts of America: wriltcn by û. Inna Luuimknko, Les marchands an-
CaptaineCartile in April i583, d!msUicH\ni> glais en Russie au XVI' siècle, dans la Revue
FUklutt, The principal Naviijii lions. . . . //liton^uc. janvier-février 191a, p. T).
LA BAUBAUY COMPANY ^^Q
Jusqu'en 1612, date à laquelle l'Easl India Company, en se transformant, adopta
le principe du capital commun, la Russian Company semble avoir été la seule
où ce principe fût appliqué'.
C'est seulement en i585 que les marchands trafiquant au Maroc furent
constitués en « corporation » par lettres patentes d'Elisabeth datées du 5 (n. si.
1 5) juillet-. On n'a que peu de renseignements sur ce qu'était avant cette date
leur organisation. Il est certain qu'il y avait déjà une Compagnie du Maroc,
qui englobait, soit la totalité, soit une partie des marchands trafiquant en ce
pays, et qu'une telle Compagnie continua d'exister après l'expiration des douze
années pour lesquelles la « corporation » avait été instituée. Cette Compagnie,
avant i58d, était administrée par un « maître » et des « assistants » ^. Les
membres trafiquaient pour leur compte personnel ou par petits groupes d'asso-
ciés. Les liens qui les unissaient devaient être fort lâches, si l'on en juge par
la discorde et l'indiscipline qui sévissaient parmi eux. C'est pour y remédier
que certains d'entre eux, comme on l'a vu, el bien avant i585, demandaient
à former une « corporation ». Il s'en fallait de beaucoup, cependant, qu'au
moment où cette « corporation » fut constituée, un complet accord de vues
existât parmi les marchands sur cette importante question. Beaucoup d'entre
eux, — la majorité, semble-t-il, — - étaient résolument opposés au projet,
même après l'énorme perte de 4oooo livres que venait de causer la dernière
faillite des Juifs au Maroc. Les arguments pour et contre s'échangèrent dans
des mémoires présentés au gouveriicmcnl'. Il est probable que le projet
n'aurait jamais abouti, s'il n'avait été appuyé, ou, pour mieux dire, imposé
par un tout puissant personnage'.
En i58i, on voit apparaître, pour la première fois, dans l'histoire du com-
merce anglais au Maroc, un certain marchand de Londres appelé John
Svmcotls. 11 a ofl'ert à Elisabeth d'importer en .\ngleterre une bonne quantité
de salpêtre, et, comme le Cliérif ne consent à laisser sortir cet article qu'en
échange de bois de construction, la Reine autorise le dit Symcotts à en acheter
el transporter 600 tonnes au Maroc'. Ce bois de construction était évidemment
destiné à la fabrication des galères chérificnnes et rentrait, par conséquent,
1. V. infra. p. 46i, noie 2. maku bolde to présent Ihcse my labors to
2. V. infra. Doc. CLXXIV. p. 468. you onely, becauseyou are ail brolhers. and
3. V. infra. p. 455, note 3. — L'exis- men that mosl «orthily can judge of llie
lence d'une Compagnie du Maroc après la relation, and llie trulh thereof. » \. ;'''
dissolution de la a corporation » établie Série. Angleterre, l. II.
pour douze ans est attestée par la dédicace 4. \. infra. Doc. CLXX,p. 455,CLXXI,
de la Relation de George Wilkins: « Tolhc p. 458, CLXXII, p. 41)2.
riglit worshipfull Ihe whole Company oflhc 5. Les marchands trafiquant en Espagne
barbary Merchants. » Wilkins expose opposèrent également une vive résistance à
qu'ayant écrit un petit volume sur les événe- leur « incorporation » en 1577. Cf. .\cts
menls récents du Maroc, il ne pouvait mieux of Ihe Prwy Cowidl. vol. IX.
faire quedeledédicr à ceux qui commercent 6. V. supra. Doc. CXHV, p. 3(j0, CLl,
en ce pays: « amongst wliich number I p. 4oi.
De Castries. vit. — 29
45o INTRODUCTION CRITIQUE
dans la catégorie des niarcliandises de contreliando. En i583, on trouve Svm-
cotts au Maroc, très en faveur auprès de Moulay Ahmed. 11 a le verbe haut ;
il malmène ses compatriotes ; c'est lui qui a causé la dernière banqueroute des
Juifs'. Il est l'agent de Lcicester, au nom de qui il a passé marché avec le
Chérif pour une fourniture « de fer et autres métaux »^. On sait que la
noblesse anglaise, contrairement à celle du continent, s'intéressa de bonne
heure aux entreprises commerciales et y participait volontiers. Lcicester, dont
on rencontre le nom dans l'histoire de la Russian Company, avait aussi tourné
ses regards vers le Maroc. Son marché conclu, il se préoccupe d'écarter la con-
currence des marchands anglais et de se réserver la vente des articles stipulés
dans le contrat. Pour en venir à ses fins, il a mieux que des requêtes ;ui
Conseil privé. Il use de moyens radicaux: il commence par faire mettre l'em-
bargo dans les ports anglais sur les navires en partance pour le Maroc et par
interdire aux marchands le transport des métaux en ce pays. Puis il les « con-
traint I) à former une « corporation », dont lui, Lcicester, et son frère War-
vvick deviennent membres. Il les oblige même à lui payer mille livres en
échange des privilèges qu'il leur fait concéder par la Reine et de la haute
garantie que l'inscription de son nom dans les lettres patentes leur assure pour
le respect de ces privilèges^. Il est bien dit, dans le préambule de ces Icllres,
que l'établissement de la « corporation » a pour but de remédier aux lourdes
pertes que les marciiands ont subies et de mettre de l'ordre dans leur com-
merce^ ; mais comme les règlements qu'ils reçoivent le droit d'édicler doivent
être soumis à l'assentiment de Leicester, celui-ci garde la haute main sur le
gouvernement intérieur de la Compagnie". .Mnsi la réglementation du trafic
au Maroc était encore un moyen pour lui de sauvegarder ses intérêts personnels,
et, dans l'espèce, de s'arroger pour lui seul le commerce des métaux. Quand les
marchands eurent accepté la « corporation », payé les mille livres à Leicester
et consenti à faire les frais de l'entretien d'un agent de la Reine à Merrakecb '.
leurs navires, qui étaient détenus depuis ])lus de six mois, jinreMl enhii quittci-
l'Angleterre et faire voile vers le Maroc'.
Telle avait été l'origine de la « corporation » du Maroc. Fille comprenait,
outre Lcicester et Warwick, quarante membres, tous marchands de la ville
de Londres". Parmi eux se trouvaient des nouveaux venus, qui n'avaient
jamais trafiqué au Maroc'. C'étaient les |)artisans de Leicester et du régime
imposé par lui; ils avaient pour chef Richard Stapers'". In rcrlaiii nombre
I. V. supra. Doc. GLI\ , CLV, CLVI, suscita pas une moins vivo opposilion que
pp. 4i3-i2i. rétabli sèment de la « corporation ». V.
1. \ . supra, p. 4(6, noie a. l'n/ra. Doc. GLXMII, p. 46i, Doc. CXGIX,
3. V. infra. Doc. CLXXVIII, p. .',86, p. 543, Doc. CC, p. 547.
Doc. CCI, p. 554. 7. V. infra, p. 4(>4, "Ole a.
4. V. infra, p. 470. 8. V. infra, pp. 40ij, 470.
5. V. infra, p. 471, note i. y. V. infra. p. 478.
0. Gel entrelien d'un agoni an Maroc ne 10. V. infra, p. 548, note 1.
LA BARBARY COMPANY /jOI
des anciens marchands ne faisaient pas partie de la Compagnie, soit qu'ils en
eussent été exclus, soit qu'ils eussent mieux aimé se retirer que de subir la
nouvelle organisation'. Le reste de ces anciens marchands formait la majorité
des membres. C'étaient tous, ou presque tous, des mécontents. La « corpo-
ration » appartenait à la catégorie des regulated companies ^. Elle était
instituée pour douze ans. La Reine lui concédait, pour toute celte période, le
libre et exclusif trafic avec le Maroc. Nul commerçant étranger à la Compagnie,
ou non autorisé par elle, ne pouvait se livrer à ce trafic sous peine d'empri-
sonnement et de confiscation de ses marchandises. Les membres recevaient,
comme on l'a vu, le droit de s'assembler et de faire toutes lois et ordonnances
relatives à leur commerce ^
On ne connaît le texte d'aucune de ces ordonnances ; mais on peut, soit en
expliquer, soit en conjecturer quelques-unes à l'aide des règlements qui étaient
en vigueur dans la puissante Compagnie des Merchanls Advenlarers, dont l'ori-
gine remontait au \in' siècle et dont l'organisation avait servi de modèle aux
grandes associations de commerce du xvi' siècle. Ainsi voit-on, qu'à l'imitation
de ces Merchanls Advenlurers et de ces associations, la Barbary Company pré-
tendait ne se recruter que dans l'aristocratie du monde commercial, parmi les
gros marchands. Les détaillants (retailers), les boutiquiers (shopkecpers) en
étaient exclus'. Ln autre règlement des Merchanls Advenlarers se trouve
invoqué à l'appui de leur' thèse par ceux qui réclamaient l'établissement en
« corporation » des marchands trafiquant au Maroc. On a vu que la liberté
absolue du commerce avait amené l'encombrement du marché marocain. Les
négociants les plus riches avaient, d'ailleurs, toute facilité pour accaparer le
trafic cl évincer les concurrents moins aisés. Les partisans d'une « corporation »
rappellent que, pour prévenir ce danger d'accaparement, les Merchanls Adven-
lurers, qui formaient une regulaled company, dont les membres trafiquaient
pour leur propre compte, avec leurs fonds personnels, avaient établi pour
chacun de ces membres la quantité maxima d'étolTes qu'il pouvait exporter.
Celle quantité variait selon son degré d'ancienneté dans la Compagnie °. Cela
I. V. infra, p. ^78. clans une Ordonnance de la Ccmpagnie des
3. Cela résulte, entre autres preuves, de Merchanls Advenlurers: k .\o persone of
la requête de George Gyppcs et John Bol- this ffcllovvsliipps dwellinge wiiliin tlie
drow. V. infra. Doc. CLXXV, p. 476. J. Cittye of Londone... shall by anie means
Boldrow, membre de la Barbary Company. scll or cause to bee sold for him by relayle
apparaît bien comme trafiquant pour son or cutting out anie kyndc of mcrcliandlse,
compte personnel : il expose qu'il ne nor sliall koepe opcn shoppc or showhouse.
pourra continuer son commerce, si, en refii- upon pain of three skore pounds. » Cité par
sant d'admettre G. Gvppes parmi ses W'.E.LtsG^LBxcii, The internai organisation
membres, la Comp;ignie le sépare de cet 0/ tlie Merchant Adventnrers 0/ Emjland.
ancien associé. dans les Transactions ofthe Royal Ilislorieal
3. V. infra. p. '171- Society. New Séries, vol. XVI, p. 35.
4. V, inj'ra. pp. /177, 478. — On lit 5. V, infra. p. '|0l et note I.
!^b2 INTRODUCTION CRITIQUE
fournit 1 exemple d une des ordonnances que la Barhnrv (_^ompany aura pu
édicter ' .
Ayant été mise en mesure de substituer à un trafic « désordonné » une
réglementation qui, tout en limitant les bénéfices de certains marchands, ser-
vait les intérêts de l'ensemble, la Barbary Company parvint-elle à rétablir le
commerce au Maroc dans son ancienne prospérité? Il est visible qu'il n'eu fut
rien.
On est, d'abord, tout surpris de retrouver, dès sa fondation, le même mal
contre lequel s étaient déjà élevés si énergiquement les marchands expérimentés :
une exportation en masse des draps anglais et, par suite, leur avilissement. Cet
état de choses est signalé par les agents anglais résidant à Mcrrakech -. Comment
la Barbary Company, munie d'un pouvoir de réglementation qui lui permettait
de parer au mal, étail-elle retombée dans les anciens errements? En réalité,
elle n'agissait pas de son plein gré. Ici, encore, on soupçonne quelque puissante
inilucnce à laquelle elle aura dû céder. L'hostilité qui régnait alors entre
r.\nglelerre et 1 Espagne avait privé les drapiers anglais d'un important
débouché pour leurs produits. « Pour leur venir en aide », la Barbary Com-
pany, à peine instituée, exporta au Maroc « une quantité de draps telle que
cela ne s'était jamais vu auparavant ». 11 lui fallut, en outre, pour le paiement
de cette marchandise, ouvrir au Chérif un crédit beaucoup plus grand que
tout ce qui avait été accordé aux Juifs antérieurement'. Ainsi, dès l'origine,
s'établissait d'emblée la même situation qu'autrefois; des articles avilis et des
débiteurs plus ou moins solvables. Il est à noter que les marchands qui signa-
lent cette exportation en masse de draps anglais au Maroc, l'énumèrenl à la
suite des diverses charges dont ils avaient été grevés à la fondation de la Bar-
bary Company. Cela donne bien à penser qu'elle leur avait été imposée.
C'était là un mal particulier, amené par les circonstances; mais il y en
avait un autre, plus ou moins commun aux regnlated companies, et dont pas
plus qu'elles la nouvelle association ne pouvait complètement se défendre. Ce
mal si répandu, c'étaient les inlerlopers. On appelait ainsi des marchands qui,
sans cire membres des compagnies instituées par charte royale et sans avoir
obtenu d'elles aucune licence, commerçaient, pour leur propre compte, a\ec
les territoires réservés aux dites compagnies. Dans tout le cours de leur exis-
tence, celles-ci eurent à souffrir de la concurrence de ces outsiders. Souvent,
ils se recrutaient parmi d'anciens agents des compagnies, qu'une longue pra-
tique des lieux avait mis très au courant des alfaires. Comme l'opinion publique
en .\nglelerrc n'était pas très favorable au monopole, celle circonstance ne
pouvait que fortifier leur situation et accroître leur nombre qui fut très élevé
I. Il est toutefois douteux qu'elle l'ait brcment du marcliô au Maroc persista et
fait, au moins dans les preraii'Tcs années même s'aggrava,
qui suivirent son étalMissemenl cl durant a. V. infra. pp. 483, 538, â3ç).
Icsquollcs, ainsi qu'on va le voir, l'encom- 3. V. injra, p. 487 cl p. 554.
LA BARBARY COMPANY 453
au xvi' siècle. Il leur suffisait, en outre, d'introduire des articles de contre-
bande dans la région où ils opéraient pour s'assurer les faveurs du souverain.
On sait tout le prix qu'attachait le Chérif aux armements et munitions qui
lui venaient d'Angleterre. Il y avait là un champ d'action tout indiqué pour
les interlopers. Et, de fait, on voit la Barijary Company se plaindre énergieiue-
ment d'un Richard Tonison, dont le nom ne figure pas sur les lettres patentes
du 0 juillet idSô. Le dit Tomson semble agir au Maroc comme en pays con-
quis. Les trafiquants sont contraints d'embarquer ses marchandises sur leurs
navires et de laisser les leurs en souffrance. Tomson et ses consorts ont obtenu
le monopole du commerce des amandes, des dattes, des câpres, des mélasses.
Tomson a amené au Maroc presque autant A' interlopers que la Compagnie
compte de membres. Et s'il obtient toutes ces faveurs, c'est parce qu'il fournit
au Chérif rames, lances, mousquets, arquebuses, cordages de navires, lames de
sabre, balles, etc.' Les plaintes de la Barbary Company ne devaient pas gêner
beaucoup le commerce de Tomson, car on trouve des membres de sa famille,
frères et cousin, installés comme ses agents au Maroc jusque vers 1600.
Impuissante contre les interlopers, la Barbary Company avait même
beaucoup de mal à maintenir la reconnaissance officielle de ses privilèges.
A peine est-elle constituée qu'elle s'émeut d'entendre dire qu'au mépris de son
monopole, des marchands des comtés de l'Ouest sont autorisés à trafiquer au
Maroc, et elle prie Leicesler d intervenir '. Quelques années plus tard, elle
invoque encore ses privilèges contre un marchand de Rouen, Enstache Trevache,
et un ou deux autres Français qui, non contents d'avoir accaparé le sucre du
Maroc, prétendent venir le vendre jusqu'en Angleterre'.
Il semble, enfin, qu'à celle époque, Moulay Ahmed el-Mansour favorisait les
Espagnols au détriment des Anglais. C'est, du moins, ce dont se plaignent très
vivement ceux qui résident au Maroc. Ils signalent les mauvais traitements
dont sont victimes les sujets d'Elisabeth. Trois d'entre eux sont assassinés par
un Espagnol, sans que le coupable soit inquiété. Deux autres meurent en prison ;
on ne peut obtenir l'élargissement d'un troisième'.
Toutes ces causes réunies condamnaient à un échec la Barbary Company.
Les documents constatent abondamment cet échec. Un fait, à lui seul, parle
plus haut que tous les autres. En iSgi , six ans seulement après la constitution
de la compagnie, trois de ses membres, Olyver Style, Nycolas Style et Symon
Lawrence demandent à être admis dans la Levant Company, dont il était ques-
tion de renouveler les privilèges. Ils font valoir comme raison que des trois
pavs avec lesquels ils trafiquaient jusqu'alors, la France et l'Espagne leur sont
interdits à cause des troubles el qu'en ce qui concerne le commerce au Maroc,
I. Y. !'■' Série. Angleterre, t. II, .S. V. m/rn. Doc. CCI, p. 553.
Requête de la Barbary Company, année i. V. iiifra. pp. 483, 587; Angleterre,
jSgô. t. Il, lettre d'Edward Prynne, 3o mai
i. V. infra. Dqc. CLXXVHI, p. /186. iDgo.
!\04 INTRODUCTION ClilTlQUE
il est tombé à un tel état qu'il ne vaut plus la peine d être continué. Leur
demande, est. d'ailleurs, vivement combattue par la Levant Company. Elle
s'élève contre ces gens dont l'étrange humeur n'est jamais satisfaite et expose
que, si l'on augmente le nombre do ses membres, il adviendra de son commerce
ce qu'il est advenu au Maroc, où les marchands « en voulant trop pousser
le trafic et en l'engorgeant, ont fait (Je nos draps anglais un article méprisé,
amené une forte hausse sur le sucre de plus basse qualité et non seulement
gâté et détruit le trafic, mais se sont ruinés eux-mêmes avec beaucoup d'hon-
nêtes marchands, vieux commerçants dont c était autrefois le gagne-pain' ».
On ne s'étonnera donc pas qu'à l'expiration des douze années fixées par les
lettres patentes, la Barbarv Company n'ait pas été reconstituée comme « corpo-
ration ». Cela ne veut pas dire que les relations commerciales entre l'Angleterre
et le Maroc n'aient pas subsisté, ni qu'un certain nombre de marchands n aient
pu réaliser des opérations fructueuses. Bien au contraire, on continue à ren-
contrer au Maroc des commerçants anglais-. Ils paraissent même déplover,
sous Jacques I*' et Charles l"', une assez grande activité ; mais il faut attendre
jusqu'en i(i38 pour retrouver un nouvel essai d'« incorporation », et cet essai
lui-même semble avoir été sans lendemain '.
1. V. la rcquèle d'O. St^le, N. Style cl la trace do cette compagnie de m.'ircliand'i
S. Lawrence, i" Série, Angleterre, t. II, d'Exetcr traliqiiant avec le Maroc periml-
à la date du 38 juin i5ç(i. leiil de croire (lu'cllc n'a Jamais exislù.
2. \ . supra, p. ^.'19 et noie 3. Signalons toutefois que. dans une requête
3. ^KBiDCET Meaki.n", dansson ouvrage adressée à Leicesler vers lôS^j, par les
The Moorish Empire, p. 4oi, mentionne membres de la a Barbarv Company >i (V.
l'existence d'une « Exeler Company of infr: Doc. CLXXVIIL p. 486), ceux-ci
Barbarv Adventurers », qui aurait reçu sa se plaignent que des marchands de la région
charte d'incorporation en i585. Les recher- de l'Ouest ont été autorisés à trafiquer au
ches que nous avons faites pour retrouver Maroc.
REQUÊTE DE MAUCHANDS THAFIQUANT AU MAROC l\ÔÔ
CLXX
REQUÊTE DE MARCHANDS TRAFIQUANT AU MAROC '
fis demandent à former une corporation et à jouir des avantages qui y
sont attachés : droit de se réunir, à Londres ou ailleurs, d'élire leurs
olficiers, d'édicter des règlements, de punir les contraventions et les
atteintes à leurs privilèges, d'établir un gouverneur au Maroc ayant
autorité sur toute personne y trafiquant, d'imposer leurs règlements aux
marchands étrangers à la corporation, de requérir la force publique
contre les délinquants, d'exclure ceux-ci de la corporation, de nommer
un agent avec des pouvoirs disciplinaires.
[Avant le i5 juillet i585.] 2
Au dos, alla manu: Articles for llie mcrchauntes Iradiiige iiilo
Barbarie lo be incorporât. — Matters concerning tbe EngUsb mer-
chants trading into Barbarie.
Tbe effect of a graunt required by tbe mercbaunts tradinge
Barbarie.
Tlial tlie mercbauntes tradinge Barbarie maie be incorporated lo
be one perpetuall felloAvsbip, and communallie, and bodie pohtique
by tlie name ofmasler, assistauntes, and fellowsbip oi' mercbauntes
tradinge Barbarie. Tbe masler and tbe assistauntes for tbe présent'
1. V. supra. Introduction critique. patentes du i5 juillet i583. Ils s'adaptent
2. Le présent Document et le suivant parfaitement aux Documents CLXXII et
(V.m/ra. p. .',58) ne renferment, dans leur CLXXIIUV. m/™' PP- ^63, /16/1), dontlcs
texte, aucune donnée qui permette d'en dates sont certainement voisines de celle
fixer la date ; mais tout porte à croire qu'ils des dites lettres patentes.
se rattachent à la discussion que souleva le 3. For the présent : c'est-à-dire: le maître
projet d- .< incorporation >> des marchands et les assistants qui sont actuellement en
trafiquant au Maroc réalisé par les lettres charge. Ils garderont leurs fonctions, à l'éta-
^56 AVANT LE I .1 JUILLET 1 585
are named to continew lill aniongesl Ihemselves tliey shall chuse
olher ia manner hereaftcr to be appoinled.
Thev be incorporated with ail circumslances belonginge to a
corporation.
Authoritie to assemble iheinselves witliin the cittie of London
or anv other place ^vitliiii the realme. and to elect amonge Ihem-
selves one or more masler or masters, deputie or deputies, and xij
assistauntes to continew tlU bv the more parte of them thev be
amovid and other chosen in their places.
Authoritie to keepe courtes and assemblies in L(jndun or ells-
Avhere M'ithin the realme.
Authoritie to master or masters, deputie or deputies, and the
assistauntes, or the more parte of them, to make actes and ordin-
aunces for the better governemenl of themselves and such as
trade the countrie of Barbarie, and them to revoke and put in
exe -ucion at their pleasure by imprisonment, forfeiture. or penaltie
to be levied to their owne use or othcrwies.
Authoritie to the master or masters, deputie or deputies, to
commit to prison, or olherwies to punishe by fines ail such as,
beinge warned, refuse to come to the courtes and assemblies; or
shall doe any acte against their priviledges or against tiieir ordin-
aunces, or directlie or indirectlie: or by any complaint or practise
with any forreine prince or magistrat, or in any forrein countrie.
or with any slraunger borne, shall secke or attempt to impcache.
infringe, or vyolate the priviledges or liberlies graunted to them.
Authoritie gevcn to the master or deputie, and the more parle of
the assistauntes to appoint some discret person atlcndinge and
l)eingc in Barl)arie to rule and governc there ail and every person
tradinge Barbarie, as by the said master or deputie, and tlie more
parte of the assistauntes slialbe prescribed or appoinfcd, accordinge
to the statules, actes, and ordinaunces of the said fellowship.
Ail persons not free of llial fellowship, which shall trado into
Barbarie, shalbe obedient and subjcct to such actes and ordinaunces
blisscmenl de la corporation, jusqu'à ce que légales, avec des droits définis, les mar-
celle-ci ait élu leurs successeurs. Ceci chands trafiquant au Maroc, ou, plutAt. un
indiquerait qu'avant les lettres patentes qui certain nombre d'entre eux, formaient déji
instituèrent une compagnie sur des bases une société organisée et hiérarchisée.
REQUETE DE MARCHANDS TU AFIQI' ANT AU MAROC '|07
as slialbe made by lliat felluAvship for llie good order and gov-
ernement of tliemselves and tlieir trade, uppon like penallies and
forfeitures as tliemselves shall incurie or susleine in like cases
and l'or like causes, whith aulliorilie to lake order with the said
persons to obey sucli acles and ordinaunces as slialbe made by tlie
said fellowship.
A commandement to ail oflicers to assist tlie said fellowsliip,
and to ail gayoUers to receive into warde and custodie ail sucb
persons as the said mastcr or masters, deputieor depulies, shall send
to them, beinge transgressors or offendors against any their actes
or ordinaunces, or other matters above specified, and them to
relaine wilhout bayle or mainprise tillby them they be dischardged.
Authorilie to diffranchise offendors and obstinât persons at their
■\vill and pleasure.
Authorilie to appoint an officer for the levyinge of the penallies
and fines, and to arrest the bodies of the offendors and disobedient,
and the same to keepe irreplevishable.
A commandement to ail officers to aide and assist them, etc. '
Public Record Office. — State Papers, Foreign. Barbary States, vol.
XII. — Original.
Britisli Muséum. — Cotton U.m. Nero B. 177/. /. 6'j. — Original.
1. Cp dernier article ne se tromc pas An arliclc to punisli collorers «. — Les
dans l'esemplaire conservé au Britisli sanctions réclamées contre les « collorers «
Muséum. On lit à la place : « That the firsl visent, sans doute, des malfaçons dans la
ordcrs be presenled to the CounccU to be teinture des draps, qui provoquaient par-
considered of, and from time to lime ail fois des réclamations. Cf. supra. Doc.
new orders to be likewise presenled. — WXIX, p. gO, XLVI, p. ii3.
458 AVANT LE lÔ JUILLET 1 585
CLXXI
MÉMOIRE SLR UN PROJET DE COMPAGNIE DE COMMERCE'
Arguments contre le projet : — Inutilité d'une corporation (jui ne serait
pas reconnue par le Chérif. — La conduite des membres de la corpora-
tion résidant au Maroc échappera au contrôle du gouverneur à Londres.
— Les membres indisciplinés seront favorisés par le Chérif, si leur conduite
sert ses intérêts. — Ils maintiendront leur indépendance contre l'afjent
de la corporation au Maroc. — Le despotisme du Chérif ne souffrira
aucune autorité étranq'ere en son royaume. — Les résultats ne seront pas
meilleurs que ceux qu'obtiennent individuellement les marchands expéri-
mentés. — L'expérience montre que, dans les corporations, chaque mem-
bre trafique pour son compte personnel.
A rguments en faveur du projet : — Un 'est pas nécessaire que le roi du Maroc
reconnaisse la corporation. Il n'est d'ailleurs pas impossible qu'il accorde
des privilèges. — Le contrôle sur la conduite des membres résidant au
Maroc serait facile à exercer. — Ils s'abstiendraient, dans la crainte des
sanctions édictées par la corporation, de chercher leur profit personnel
au détriment de leurs compatriotes. — La corporation préviendrait les
accaparements, la baisse des produits anglais et la hausse de ceux du
Maroc. — Les sanctions ne seraient pas appliquées au Maroc mais en
Angleterre. — Seule, une corporation peut protéger une majorité de mar-
chands contre une minorité riche. — L'indépendance des membres, dans
les corporations, n'est pas au.<;si grande qu'on le prétend. — Les abus
qui se pratiquent et l'étal actuel du commerce au Maroc rendent une
corporation nécessaire.
[Avant le i5 juillol ir)85]''
Au dos. nlia manu: Arguments concoiriinf; llio iiicorpnratinp of
mercliants Iradinp Barharv, and aiiswcr lo tho saine.
I. V. jupra.lnlroiiuclion criliqiic.p. 4^5. 3. Sur rclledato, V. juprn. p. i;)5,nolo3.
^viEMOinr: sun t \ phojtt de compagnie de commehce V^!)
There are no reasons lo be had of anie weighte induciiig that llie
merchants trading Barbarie sliouldbe incorporated, but good reasons
lo ibe contrarie :
First : unless the King of Barbarie give his assent, and also make
his graunte of freedom and priviledge in Ibis bebalfe, tbis corpora-
tion, or any ordinaunce lo be rnade bere, toucbirig anv ibing to be
done in that countrie, will be of small elTect ;
Item: A governor and 12 assistentes in London sball Iiardbe
take sucbe notice, bere, of anie facle done in Barbarie, as tbat
tbcreuppon tbey may duUe exécute their ordinaunce bere :
Ilern : If anie so disposed sball do anie acte againste tbeir ordin-
aunces, to tbe advantaige of ibe King of Barbarie, or bis countrie,
it is to be prcsumcd tbat be sball bave as mucbe favor iberc, and
more, in ihis bebalfe, tban tbe governor and the wbole corpora-
tion :
Ilem ; Il « ill be in vaine lo appoynte one discreete man as ledger
in Baibarie. if any sucli be there, to rule ail the rest by sucbe
ordinaunces as sball be prescribed by the master or governors bere,
when as everie unrulie person sball there stand frce. al his owne
bbcrlic, ■\vhetber he wilbe ruled or no :
Ilem : Tbe King of Barbarie and ail bis subjecis are barbarous
infidcls, and Avitbowle anie kno«ledge of ibe Ircwe God : and bis
niajestralesgovern by lyranie; and ibereforelbedaunger wilbegreale
to exécute anie ordinaunce of tbis corporation, «ithin his kingdome,
if il shall be underslode to iiim or anie of his majeslrales ;
Item: Tbcre dolb nol appere any commodilie, by tbis corpora-
tion, whicb may be enlarged to the mercbaunts of our countrie,
more tben alredie tbey enjoye: for olberwise iben by tbe reslreyn-
inge of tbe shippinge tbither to certen tymes, there is no reason
to be shewed of any greate matter to be done by tbis corporation,
more then every venturer thilher may now doo solie of himselfe, if
be bave the compétent knovvledge of a mercbaunt ;
Item : Il is sene by expérience tbat wheare alredie the mercbaunts
are incorporated, and bave a gênerai freedome of trafique to one
sorte of men, yet every man of that sorte, altboughe be be under
tbe obédience of certen gênerai ordinaunces, yet his trafique is
privale, and he standeth uppon his oAvne devise.
46o AVANT LE l5 JUILLET 1 585
Answer :
There is greate reason tokepe reasonablemen in order, andtobri-
dell unrcasonable men Iradinge into Barbarie, bv incorporalinge tbem :
Allhoughe the King of Barbarie geve no assent, yet may there
be orders devised hère for the use of trafique there, which may tend
to the common benefit to our countrie and the Companie, and the
seUinge of our commodities and byenge of theirs to advannlaige;
neither is it to be despaired but Ihat priveledges may be obteined
there; the Companie being inablyd to rocewe Ihem \)\ incorporal-
inge hère, iflhey shall be thought neccssarie ;
The portes of trafique, and the commodities sente and l)roughle.
are not so many and divers' but any act done there contrarie to
order prescribed hère may be knowne and puniiyshed heare, if the
case so require ;
Everie prince seekelh (oenterlainemerchaunls, and main laine traf-
fique, so longeas merchaunts orderlie behave themselves ; as beinge
incorporate they best may. ^vilhoute meaninge to dooe any ihinge
shouldhinder the prince, or mainteineany such. And if any subject
shall seeke to impeache them there, lie must of a Christien become a
infidell, and abandon his countrie, which cannot be enterod. But
if he be not restrained by order and fcare of punishment al home,
it maye then be doubtyd thaï some greal person will praclise for his
owne commodilie, to the hurle of his countriemen and countrie;
It will be very good purposc tliat such as shall occupic there be
direcled by good prescribed orders from home, to govern themselves
in their occupieing: namely, seeing the commodilics of ihat coun-
trie is in so few mens handes as a few wilie lieddes, wilh greate
stockes, may, by ingrosing the hole commodilie, exclude ail olher
their countriemen, and sell heare, athome, as they list : asisin eflect
broughte to passe, ail commodities beinge solde theare to much
lost advantaige, and their commodilie, viz. sngar. much advanced
in price there, and so consequcntlie raysed heare from f)'' to i V ;
It is not mente, %vithout the consent of the King of Barbarie, lo
put any orders in operatitiu there ; neilher is it needful ; seeing the
places of trafique arc but twaine, and the merchaunts to dcale with
I. On lit (Ml marge ; <i Sapliia for disrharge, and Sanria Cnicis for the Indingc >■
MÉMOIRE SUR t'N PROJET DE COMPAGNIE DE COMMERCE /iGl
arc but fewe in one companie ; but the direction for redresse of tbe
enormities now used may be heare ;
It is confessed that restreyning of shipping lo cerlein fymes
thelher may be a coinmoditie ; and ibal without a corporacion can-
not be. Evin so may it be beneficiall ibat a indiffèrent proporcion
be appointcd to every man ; least olberwise, the trade beinge not
greate, one, twoo, ibree, or a small number, may witb Ihcir grcale
substannce overley tbe yonger and poorer sorte, and tbe greater
number; and so, in the ende, atlayne to monopolie; and consc-
quentlie sell liere as they Hstevin as it is ahedie piitl in expérience ;
Althoughe particular numbers of mercbants incorporated doo
use theirowne devise, yet expérience bathe taught them lo restreyne
themselves, every man according to his caUing, to a quantitie of
shippinge, least the wealthy sbould oppresse tbe younger and meaner
sorte; and so it is used witb tbe mercbaunts of tbe staple and mer-
chaunts adventurers ' ; ncytbcr is the assertion so generall as is
alledgyd : for ibc mercbaunts that trade Moscovia, which are not
the unexpertest of trade, do occupie one entier stock", and do not
admilt every private mans devise ;
Finallie, if expérience halh taught, in so few yeares, that our
commodities solde in Barbarie at muclie lesse advannlaige then at
the first, and that tbe commodities of that countrie are now at much
greater priée (whiche groAveth through the greate disorders of some
that are so private to themselves as do practise to ingrosse the hole
trade into tlieir owne bandes, meanynge tyme having attayned the
monopolie, to excludc ail other lionest and skilful mercbaunts'),
il is not only consonaunt to reason. but most necessarie, lo incor-
porale them, for to prevente the furlher disorders and mischefs that
are like to follow for lacke of good ordei-.
Public Record Office. — State Papers, Domestic, Elizabelh. vol. CLVIf,
n" 85. — Original.
I. Los membres de la Compagnie des dans la quinzième.
Merchants Adventurers ne pouvaient expor- -i. One entier stock : un capital commun.
1er que i^oo pièces de drap au plus, durant V. supra. p. 4^8. Ce passageconfirmela thèse
les trois premières années qui suivaient leur soutenue par M°" Inna LuBIME^•KO, que
entrée dans la société, 45o pièces durant la " la Compagnie moscovite se rapprochait
quatrième année, 5oo durant la cinquième, déjà du type de la Société par actions ou,
et ainsi de suite jusqu'à la limite de i 000 du moins, de la Société en commandite ».
402 AVANT LE 10 JUILLET 1 585
CLXXII
MÉMOIRE DE MARCHANDS TRAFIQUANT AU MAROC
Ils ne demandent pas un bill qui les constitue en corporation, mais qui leur
confère seulement un monopole pour un temps donné et les autorise à
réglementer le commerce avec le Maroc. — Ils invoquent à l'appui de
leurs requêtes les grandes pertes qu'ils ont subies: les désordres qui
se sont introduits dans le commerce avec le Maroc; le discrédit Jeté
sur ce commerce par ceux qui vendent sous main en ce pays les produits
anglais et y achètent, soit par inexpérience, soit par désir de nuire, les
produits marocains à des prix très élevés ; la grande quantité de salpêtre
que l'on aurait pu, sans ces abus, importer du Maroc et qu'on en retirera,
si l'on y met bon ordre. — Ils demandent l'établissement d'un agent au
Maroc. — La proximité de l'Espagne rendrait bien nécessaires des mesures
de protection pour les navires commerçant avec le Maroc.
[Avanl le 1 5 juillet i585]2.
Au dos, alla manu: Ilcasons for ihe Rarbaryc bjH.
The bill desired for Barbarye is not so inuch as is granlcd lo llie
Companyc of Tri[)oli\ or lo tbose ihal trade inlo ihe Seignorye of
Venice, or to any olher ; for ibey liavc a corporacion*. This is oiily
1. V. supra. Introduction critique, p. ^^5. tuant la Barbary Company.
2. Le présent Document est postérieur 3. Companye of Tripoli: c'est un des
au mois d'avril i583, date des lettres pa- noms sous lesquels on désignait alor^ la
tentes qui furent accordées aux marchands Levant Company.
anglais trafiquant avec la Seigneurie do Ve- !i. On no saisit pas bien la ilislinclioii
nise et auxquelles il fait allusion. Comme, que les auteurs du Mémoire prétendent
d'autre part, il mentionne séparément la établir entre une corporation et ce (|ui
Compagnie de Venise cl la Compagnie de n'est pas une corporation. Kn sollicilanl
Tripoli (e'est-ii-dire la l.cvanl ou Tlirkey un bill qui leur c<iufir(' le monopule
Company), il est antérieur au mois do jaii- du commerce au Maroc et le droit do
vior iSgî, date des lettres patentes qui réglemenlii onlri' ou\ cr coiiuuorco, ils
fusionnèrent ces doux compagnies. Il so mentionnent jusliiiniil deux des Irails
rattache donc à la discussion d'où sortirent essentiels qui se retrouvent, quelles que
les lettres patentes du ifi juillet i585 insti- soient, d'ailleurs, les différences, dans Ion-
MÉMOIRE DE MARCHANDS TRAFIQLANT AU MAROC /(G.H
a restraint of traders for a tynie willi license for Ihose lliat trade
to take somme good orders for the trade amongesl themselves,
and no more; and the reasons for the recjuest are:
The great losses susle\ned by the iiowe traders to tlie somme of
thirty thousand poundes and above'.
The great disordres dayly commitled to tlic grcal hinderance of
the trade, and no redresse liad for lacke of gouveriunent.
The discrédite growcn andgiowing to the trade by sucheas with-
out ordre going thilher sell our warcs iinder hande, and huye their
wares there at over priées, somme for «ant of skyll, and somme
of maUce to otliers.
The great store of saltpeter that mought havc bene brought ère
this, hadde not the afore saide disordres bene. and shalbe nowe
brought yf ordre may thus be laken.
There shall (yf this be granted) an agent be there. which may
do her Ma'"' good service wilhout charge to lier Highness.
And at this tyme it is mosle expédient somme ordre be laken for
the safe going and comming of sache shippes as trade thilher,
considering howe neare they are to Spayne bothe going, comming,
and remayning tliere".
Public Record Office. — State Papers, Foreign, Barbary States, vol. XII.
tes les lettres patentes instituant, à cotte
époque, des compagnies de commerce, et
notamment dans celles de la Compagnie de
Tripoli et de la Compagnie de Venise. V.
supra. Introduction critique, p. 448. Il
semble, du reste, que ces deux privilèges
impliquaient nécessairement l'existence
d'une association ofTicioUoment constituée,
en un mot, d'une « corporation ».
I . Ces « grandes pertes », qu'on retrouve
mentionnées dans le Document suivant et
dans les lettres paten!es(V. infra. pp. 467,
.'170), sont estimées plus loin à 00000, ail-
leurs à 40000 livres, et attribuées à une
banqueroute des fermiers juifs des sucreries
du Chérif (V. supra, p. 4 '9, Infra. pp.
477, 487, .55o).
2. Le voyage de conserve était pratiqué
depuis le moyen âge pour assurer la pro-
tection des navires contre les pirates ou
contre l'ennemi. En 1676, le gouvernement
anglais prescrit à plusieurs armateurs de
veiller à ce que les capitaines de navires en
partance pour l'Espagne s'engagent à navi-
guer ensemble et à se prêter mutuellement
assistance. Les infractions à de tels engage-
ments commises par les capitaines de na-
vires étaient jugées au xvi* siècle par la
Co:ir de l'Amirauté. Cf. R. G. Marsden,
The Hiyh Court of .Admiralty... dans les
Transactions of Ihe lioyal llistorical Society.
New Séries, vol. XVI, p. Sa.
^64 AVANT LE l5 JUILLET I o85
CLXXIII
REQUÊTE DE MARCHANDS TRAFIQUANT AU MAROC '
Les marchands trafiquant au Maroc n'ont aucune raison d'accréditer un
agent auprès du Chérif. — C'est eux que le Cher if tiendra responsables
des fautes du dit agent. — Les voyant formés en compagnie, il en prendra
ombrage et leur sera hostile. — Par les redevances qu ils paieront à
l'agent, l'importance de leur trafic sera connue des Maures, qui surveil-
leront et qêneront leurs opérations. — En maintenant un agent au Maroc,
ils paraîtront tenir davantage à leur commerce avec ce pays, ce qui
rendra les habitants plus exigeants. — L'agent esquivera plus difficile-
ment que de simples particuliers les demandes de galères, rames, canons,
etc. , faites par le Hoi. — Ne sachant pas l'arabe, il devra recourir à
un interprète et se laissera tromper. — Il favorisera certains marchands
au détriment des autres. — Inutilité d'un agent dans un pays où le
souverain est accessible à tous les marchands. — // accroîtra les charges
des requérants, déjà éprouvés par de grosses pertes. — Ils demandent
qu'on leur épargne cette nouvelle dépense et qu'on laisse partir leurs
navires retenus en Angleterre depuis six mois.
[Avant le i5 juillet i385|2
Au dos: Tlie causes alleclgd by llic Barbarie mercbaiiles againsl
the having of an agent tlierc.
I. V. jupra.Introduclioncritiqucp. .'(43. l585 qui les constituaient en corporation,
•j. Outre l'allusion aux grandes pertes car on sait, d'autre part, qu'il fut un moyen
subiesparles marchands, laprcsento Ilecpu^lc de pression employé pour les contraindre
mentionne l'embargo mis en Angleterre sur à accepter l'établissement de celle eompa-
les navires des dits marchands en partance gnio. V. infra. p. 55/|. Ajoutons que tous
pour le Maroc. Ce fait est légèrement au- les signataires de la llequéte sont nommé»
téricur aux lettres patentes du lâ juillet dans les dites lettres patentes.
nEQLiÊTE DE MARCHANDS TRAFIQUANT AU MAROC /|6o
En marge, aliamaim^ : i . For contractes hc is not le mcdie. VVhat
cryme should lie committ to liurt lliem ! llis debles slial be uiider-
taken.
2. He Avill rallier thincke you nowe mean to lyve ordcrly
in his contrye, whereas lieretofore you hâve lyved very disorderly
to the discrédite of our nation and trade.
3. It may be paide ail liere i per cent of thaï ihat goelh oui.
Or elles lett them compounde for a certain somme ^.
4. As thoughe they mighl not asAvelI be scanted of commodilyes
wilh an agent !
5. He may rathcr then any olher satisfye ihe King in suche
demandes Avith reason.
6. This is neythcr in Moscovia nor Turckye.
7. Lett him be sworne, the Marchantes Adventurers are in lyke
case. t
8. Nothing lyke an agent.
g. The subjecles trading withMahometan princes, \i. the Tripoli
Company, are Ireble so muche cliarged and fynde greal good by il.
The causes alleadged by the merchanles trading Barbarie, Avhie
it is not requisile to bave an agent or governoi- there.
First, « hatsoevcr the saidagentdolh \\\\\\ the King or any olher, or
what olTence he may committ against their laAves, the merchauntcs
and their goodes are liablc to il.
Item, if the King perceave us to be unitcd in a companie, lie will
gather we are bent against him to bridle him and his' conlrey in
our trade, and so continuallie crosse us and exacte uppon us by somc
newe imposicions.
Item, if Ihcre be any alloAvance made to an agent or governor for
that contrey, it AA^lbe a meane lo make our trade knoA>en to ihe
Moores, and quantitie of our goodes in the contrey ; Avherbie any
evill disposed person at any time may cause us to be callcd lo
accompte for our imploymenles, as in Spaine ; AA'liich will hinder
j . Ces annotations margiiKilcs .«(ml aulnnt :'.. C'est ccltn combinaison ([):iloni(.'iit
de réfutations mises en regard des neuf d'une somme fixe à l'agent) qui prévalut,
arguments présentés dans la requête. V. infra. p. 54^.
De Castriks. Vil. 3o
466 AVANT LE l5 JUILLET l58o
US moche in our returne, ihe principall being gold', as it is well
knoAven.
Item, we are not to hâve an agent or governor to give the Moores
to understande that we meane to establish our trade amongest them,
for that there is no Avay to use them, being brute people, but to
skante them in sending our commodities ; Avherbie we ma y do some-
thing with them. Contrarie, if our trade be estabhshed by an agent,
their governement is such that then they will suppose Ave do it to
maintaine our trade for an exlraordinary gaine we liave by them,
and so accompte the lesse of us.
Item, if an agent be in Barbarie and liave accesse unto the King.
that then we knowe his custome is such to be cvcr demanding
thinges extraordinarie, as gaUies, oares, ordinaunce, and such like
not to be caried to him by Gliristians ; which hath bene demanded of
us sondric times and.refused by us, alledging disabiUtie and want
of aucthoritie in our contrey, and therebie excused of that service
withoul any furtlier blâme : which we thinke an agent or governor
sent from our prince cannotavoid, but, in refusing any such service,
wilbe cause of displeasure in sondric waics".
Item, we are not to bave an agent to deale in causes gencrall, for
that none can be sent which hath the Alarbia tonge, but must speke
by an interprelor, wherein hath bene greal deceyte, and men bound
to that by interprctors meanes that they never consentcd unto, as
sondric of us are experimented and hâve fclt the sniurte thercof
especiaUie in tlie Kings causes.
Item, we are not to hâve a governor, because wearc not in jointe
stock but in severall, everie one for himself ' ; wherefore an agent
may hinder whomc lie please, and fiirlher where he is more alVoc-
tioncd, being in favor and crédite with the King ; which may be
to the overthrowe of the yonger sorte of us in shorte lime.
Item, we are not to bave an agent because our trade licth for tiie
most parte where the King is résident, to whome we and our ser-
vantes may bave everie Friday accesse in ail our causes, and not
I . Sur l'or importé du Maroc, V. supra, p. munitions aui chcrifs, V. supra, p. .'|/i6.
9.3 ot note a, p. .'iifi et note 4 ; infra. p. 538. 3 Sur le» deui modos d'associations in-
a. Sur les fournituros (l'armes e.l do diipiés ici, V. supra, p. /|48.
REQUÊTE DR MAHDHANDS TKAFK.IUANT AU MAROf: !\()~
farre distant in sondrie contreys from the King, as those that trade
Turkey and Muscovia are.
Item, if this burden of agent be laid uppon us any way, we shalbe
further charged tlien any mercliantes subjectes of this land are ; which
we trust shall not be imposed uppon us, considering ourgreatlosses
in Barbarie of late sustained, and the long staie of our shippes and
goodes thèse vi monethes inEngland, to ourgreathindraunce,being
but XXII househouldes, and the most parte yong men and poore.
In tender consideracion wherof, we most humblie pray your
Honor to be a meane to lier Ma"" thaï this new e imposicion be not
laid uppon us, nether we be driven to further sute, but that our
shippes laden, andat Gravesend, to proceade on theirviage, may be
released and suffred to départe.
By me, John NeAvton
By me, John Suzan
John Tedcastell
Jerarde Gore Junior
M' Alderman Starkey'
M' W. Shcrington
Tho. Bromeley"
Antho. Garret
Tho. Dod for M' Gore
Ro. Ofelde
Ro. Walkenden
Tho. Owen
Rey. Gye
John Swinnerton
John Carlwryte
W. Brun
Tho. Hitchecocke.
Public Record Office. — State Papcrs, Foreign, Barbary States, vol. XII.
— Copie contemporaine de l'original '.
1. Ce nom et les suivants ont été tran-
scrits, faute de place, au dos du document.
2. Ce personnage et son gendre Henry
Farrington (V. infra. p. 46(J, notesSet 19)
intentèrent, en 1597, avec l'appui de la
Reine, des poursuites, au Maroc, contre un
facteur infidèle. V. /"' Série, Angleterre,
t. Il, aux dates du n juillet 1697 et du 25
mars 1698.
3. Il existe, dans le même volume, un
autre exemplaire de celte requête, sans les
annotations marginales.
468 i5 JUILLET 1 585
CLXXIV
LETTRES PATENTES D'ELISABETH'
Attendu que les comtes de Warwick et de Leicester et les marchands de
Londres trafiquant au Maroc ont récemment subi de lourdes pertes et que,
d'autre part, divers produits de ce pays sont ne'cessaires à son royaume,
la Reine accorde pour douze ans aux personnages susnommés le libre
et exclusif trafic avec les territoires gouvernés par le Chérif. — Ils
pourront s'assembler et faire toutes lois et ordonnances relatives à ce trafic,
pourvu qu'elles ne soient pas contraires à la législation anglaise. — Nul
autre sujet anglais, à moins d'avoir obtenu leur autorisation, ne pourra
trafiquer avec le Maroc, sous peine d'emprisonnement et de confiscation
de ses marchandises. — Nulle décision concernant le trafic au Maroc
n'aura de validité sans ou contre leur consentement. — Nul autre qu'eux.
Anglais ou étranger, ne pourra, sans leur autori.'iation, importer dans le
royaume des produits du Maroc, sous peine de confiscation. — La moitié
des marchandises confisquées reviendra à la Reine et l'autre moitié à la
Compagnie. — Cette moitié devra lui être remise sans délai par le Tré-
sorier et les barons de l'Échiquier. — Les agents des douanes ne perce-
vront des droits sur les marchandises importées du .Maroc en Angleterre
et ne laisseront entrer ces marchandises qu'avec l'assentiment et au nom de
la Compagnie. — Le Trésorier et les barons de l'Echiquier adresseront, à
cet effet, des instructions aux dits agents.
5 [n.-st. |5] juillel i585.
The letlers patents or priviledges granted by lier Majostie lo cer-
taine noble nien and marchants of London, l'or a trade lo Barbaiie
in tlie yeere i585.
Klizabclh, by the grâce of Ood Queene of EnglantL France, and
Ireland, defonderof thc faith, etc. lu llie Trcasurer >.\: liarons of our
I. V. supra, inlroduclion critique, p. 44-^'
LETTRES PATENTES d'ÉLISAHETII /i6q
Exchequer, and to al maiors, shirifs, constables, cusfomers, collec-
tors of our customes and subsidies, controUers, scarchers, and kee-
pers of our havens and creekes, ports and passages, wilhin ihis our
realme of England and the dominions of the same, and lo al our
ofïlcers, ministers and subjects, and to ail otlier wliosoever, to whom
it shall or may appertaine, and to every of tliem, greeting.
Wliereas it is made evidenlly and apparantly knowen unto us,
that of late yeeres our right trustie and right welbeloved councellors,
Ambrose Erle of Warwike, and Robert Erle of Leicester, and also
our loving and naturall subjects, Thomas Starkie ' of our citie of
London, Alderman. Jerard Gorethe clder', and ail his sonnes, Tho-
mas Gore the elder', Arthur Atie, gentleman, Alexander Avenon*,
Richard Staper ', William Jennings, Arthur Dawbeny\ William
Sherington\ Thomas Bramlie", Anthony Ga^rard^ Robert Hoav'°,
Henry Colthirst". Edward Holmden'", John Swinnerton", Robert
Walkaden ", Simon Lawrence'', Nicliolas Stile '\ Oliver Stile",
William Bond'\ Henrie Farrington ", John Tedcastle'^", Walter
I. Cf. supra, pp. 432,^67 et m/m. p. Sai.
3. Gérard Gore, élu alderman de Bridge
Without en avril 1674, mort en 1607. Cf.
supra, p. 194 et infra. p. 48i.
3. Cf. supra, p. 194.
!l . Alexander Avenon, fils de Sir Alexan-
der Avenon, quincaillier, qui avait été
lord maire en iSôg et plusieurs fois Master
of the Ironmonyers Company.
5. Cf. supra, p. 45o et infra, pp. 544,
548 et note i. John Stow, The Survey nf
London. édit. i633, p. 188, cite l'épitaphe
de Richard Staper : « Hère resteth the body
ofthe worshipful M. Rich. Staper, elccted
alderman of this citie, i5g4. He was the
greatest merchant in his time, the chiefest
actor in discovcry of the trades of Turkcy
and East India : .\. man humble in prospe-
rity, painefuU and ever ready in Iho affaires
puhlike, and discreetly carefull of his pri-
vate. A liberall house-keeper, bountifuU to
llic poorc ; an upright dealer in the vvorld,
and a devout aspirer after the world lo
corne. Mucli hlesl in hispostcrity. and happy
in his and their alliances. He dyed the last
day of June, An. Dom. 1608. Intravit ut
exirct ».
G. Cf. supra, pp. m, 181.
7. Cf. supra, p. 467.
8. Cf. supra, pp. iii, 181, 467.
9. Cf. supra, pp. III, 181, 467.
Anthony Garrard appartenait, sans doute,
à la famille de William Garrard. V. supra,
p. 3o, note 2.
10. Cf. supra, pp. 96, 181, 194.
11. Cf. supra, p. 194.
12. Sir Edward Holmden, alderman
shériff de Londres en i5g8, mort en ifiifi.
Il était membre de la Levant Company.
i3. Cf. supra, p. 467.
i4- Cf. supra, p. 467.
i5. Cf. supra, pp. 194, 453.
16. Cf. Ibidem.
17. Cf. supra, p. 453.
18. Cf. supra, p. m.
19. Membre de la Levant Company, mort
au Maroc en 1597.
20. Cf. supra, pp. ig'i. !\6-.
470 l5 JUILLET l585
Williams', William Brune', John Suzan ', John NeAvton *.
Thomas Owen ', Roger Afield % Robert Washborne \ Reinold
Guy', Thomas Hilchcocke\ George Lydial, John CarbYrighl'",
Henry Paiton, John Boldroe", Robert Bowyer, Anthonie Das-
sell, Augustine Lane '", Robert Lion", and Thomas Dod '\ ail
of London, marchants now trading in the countrey of Barbary, in
the parts of Africa under the government of Muly Hammet Sheriffe,
Emperor of Marocco, and King of Fesse and Sus, hâve sustained
great and grievous losses ' ", and are like to sustaine grealer if it
should not be prevented :
In tender considération whereof, and for lliat divers marchandize
of the same countries are very necessary and convenieni for the use
and defcnce of lliis our realme of England'", and for divers other
causes us especially moving, minding the reliefe and benefite of our
said subjects, and the quiet trafique andgood government to be had,
and usedamongthemin theirsaidtrade, ofourspeciall grâce, certaine
knowledge, and meere motion bave givcn and granted, and by thèse
présents for us, our heires and successors, doe glve and grant unto
the saide Earles of Warwike and Leiceslcr, Thomas Slarkie, Jerard
Gore theolder, Arthur Atie, gentleman, AlexanderAvenon. Richard
Staper, William Jennings, Arthur Dawbenie, William Sheringlon,
Thomas Bramlie, Anthonie Gerrard, Robert Ilowe, Henry Collhirst,
Edward Holmden, John Swinnerton, Robert Walkadcn, Simon
Lawrence, JN'icholas Slile, Oliver Stilc, William Bond. Henry Far-
ringlon, John Tedcastle, Waltcr Williams, William Brune, John
Suzan, John Newton, Thomas Owen, Roger Afild, Robert VVash-
1. Cf. supra, p. ig4- I2- Cf. supra, p. 35lî, note i.
2. Cf. suprn. p. 467. i3. On trouve Uobcrt Lion an Maroc imi
3. Cf. Ibidem. '577- V. supra, p. ilio. II y meurt rn cap-
/|. Cf. supra, p. 467 ni .Vnglcterre, t. II, livité en i5()0. V. /'''■ Série, Anglctorri',
& la date (lu 10 avril 1600. t. II, 3o mai i.'ifio.
5. Cf. supra, pp. 107, 108, ftCi-j, et i4. Cf. supra, p, 4O7.
Angleterre, t. II, hladatedu loavril lOoo. i5. V. supra, p. iifi3 cl noie i.
fi. Ci. supra, p. 467. ifi. .\u nombre des produits importes du
7. Cf. supra, p. 2^0. Maroc, que le gouvcrnomcnt anglais jugeait
8. Cf. suprn. pp. \Ç)li, 467. Ins m'ccssaires ."i la cli'fi'n>r ilu r(iva\ime,
(|. Cf. Ibidem. il convient do mintlonnnr parliculiiremonl
10. Cf. Ibidem. le salpùtro. V. supra, pp. ii)(i, Kj^-joS,
11. Cf. infra. pp. /17G-478. iltti-'iliS, 3go, 891.
LETTRES PATENTES d'kLISABETII [["Jl
borne, Ilainold Guie, Thomas Hitchcocke, George Lidiate, John
CartAvright, Henry Paylon, John Baldroe, Robert Bowyer, Anlho-
nie Dassell, Augustine Lane, Robert Lion and Thomas Dod, that
they. and every of them by themselves or by iheir factors or servants,
and none others, shall and may, for, and during the space of 12
yeeres, hâve and enjoy the whole freedome and Hbertie in the saide
trafique or trade, unto or from the said countrey of Barbary, or
from or lo any of the cities, toAvnes, places, ports, roades, havens,
harbors or creeks of the said country of Barbary, any law, statute,
graunt, mattcr, cuslomes, or privilèges to the conlrarv in anywise
notwithstanding.
And for the better establishing ordering and governing of the said
Erles of ^\ar^vike and Leicesler, Thomas Starkie, etc. abovesaid,
their factors, servants and assignes in the trade aforesaid, we for us
our heires and successors, doe by thèse présents give and graunt
full licence to the saide Thomas Starkie, Jerard Gore the elder,
and the rest aforesaid, and to every of them from time to time,
during the said terme of twelve yeres, at their pleasures to assemble
and meetetogetherinany place or places convenient within our citie
of London, or elscwhere, to consult of, and for the said trade, and
with the consent of the said Erle of Leicester, to make and establish
good and neccssary orders and ordinances, for, and touching the
same, and al such orders and ordinances so made to put in ure and
exécute, and them or any of them wilh the consent of the said Erle
of Leicester'. to alter, change and make voyde, and if need be,
to make new, as at any time during the saide terme, they or the
most part of them tlien li\ ing and trading, shall finde convenient ;
provided ahvayes. that the ordinances or any of them bee not
contrary or répugnant lo the laAves, statules or customes ol this
our reaime of England.
And to the intent that they onely to whom the said libertie of
I. On notera que les rf-glements édictés d'importeren Anglcterredes produits de ce
parlaCompagnieet les modiflcationsqu 'elle pays. V. infra. pp. 472, ^78. Les lettres
y apporterait devront être sanctionnés par patentes assurent donc à Leicester, au sein
Leicester. Il en est de même des autorisa- de la Compagnie, une influence prépondé-
tions qu'elle accorderait à des marchands rante, capable do tenir la majorité en échec,
non affiliés de trafiquer avec le Maroc ou V. supra. Introduction critique, p. 45o.
^-2 l5 JUILLET l585
trafique is graunted by thèse our letters patents, and none other
our subjects Avhatsoever, wilhout their spécial consent and licence
before had, should during the said terme hâve trade or trafique
for any maner of marchandizes. to, or from the said counlrey, or
to. or from any citie, tourne, place, port, harbor or creeke wilhin
the said countrey of Barban., to, or out of our said reaimes and
dominions, y^ee doe by thèse présents slraightly charge, com-
maund, and prohibite ail and every our subjects whatsoever, other
then only the said Erles of WarAvike and Leicester, Thomas Star-
kie, and the rest abovesaid, and every of them by themselves,
or by their factors or servants during the saide terme, to trade or
trafique, for or Avilh any marchandize, to, or from the saide
countrey of Barbary, or to, or from any the dominions of the
same, as they tender our favour, and will avoyde our bigh displea-
sure, and upon paine of imprisonment of his and their bodies, at
our Avill and pleasure. and of forfoiling ail the marchandizes, or the
full value thereof, wherewith they or any of tliem during the saide
terme, shall trade or trafique to or from the said counlrey of Barbary,
or to, or from the dominions of the same, contrary to ihis our pri-
vilège and prohibition, unlesse it be by and with the expresse licence,
consent, and agreement of ihe saide Erles of Warwike and Leicester,
Thomas Starkie, Jerard Gore the clder, and ail his sonnes, '1 bornas
Gorethe elder. Arthur Atie, gentleman. Alexandor Avcnon, Richard
Straper, William Jennings, Arthur Dawbnic, WiUiam Shcringlon,
Thomas Bramlie, Anthonie Gerrard, Robert Howe, Henry Colthirst,
Edward Holmden, John Swinnerton. Robert Walkaden, Simon
Lawrence, ^icholas Stile, Oliver Stile, William Bond, Henrv
Farington, John Tedcastle. Waltcr Williams, ^Villianl Brune, John
Suzan, John Newton, Thomas Owen, Roger Aiield. Robert Wash-
borne, Rainold Guy, Thomas Hitchcock, George Lidiate, etc. or
by, and wilh the expresse licence and consent of the more part of
them living and trading, firsl had and obtained, so alwayes, thaï the
sayd Earle of Leicester be one, if hce bee living.
And we further for us our heires and successors of our spociuU
grâce, mccre motion aiul certaine know Icdge, do graunt to tbe said
Erles of Warwikc and Leicester. Tliomas Starkie. and tiie rest abo-
vesaid, and lo CNcrN cif llieni, llial nolliini: sliall be donc, or be of
LETTRES PATENTES d'ÉLISABETII '|-.'i
force or validitie touching the said trade or trafique, or ihe exercise
thereof, without or against the consent of ihe saide Erles, Thomas
Starkie (and the others before named) during ihe time of thèse our
letters patents for la yeeres as aforesaid.
And for that the said Erles, Thomas Starkie, etc. and every of
ihem aforesaid should not be prevented or interrupted in this their
said trade, we do by thèse présents for us, for our heires and suc-
cesseurs, straightly proliibite and forbid ail maner of person or
persons, as well as strangers of wliat nation or countrey soever, as
our owne subjects, other then onely the said Erles, Thomas Starkie,
etc. and every of them as aforesaid, that they nor any of tliem from
hencefoorth during the said terme of 12 yeeres, do or shall bring,
or cause to be brought into this our reaime of England, or to any
the dominions thereof, any maner of marchandizes whatsoever
growing, or being made within the said countrey of Barbary, or
within any the dominions thereof, unlesse it be by and Avith the
licence, consent and agreement of the said Erles, Thomas Starkie
etc., or with the consent and licence of the more part of them then
living, first had and obtained, so ahvayes that ihe sayd Erle of Lei-
cester (if hee be living) be one, under the paine that every one that
shall offend or doe against this our présent prohibition hère last above
mentioned in thèse présents, shall forfeite and lose ail and singular
the said marchandizes to belanded in any our reaimes and dominions,
contrary to the ténor and true meaning of this our prohibition in
that behalfe provided : the one moitié of ail and every which said
forfaitures whatsoever mentioned or specified in thèse our letters
patents, shalbe to us our heires & successors : and the other moity
of al and every of the said forfaitures, Ave doe by thèse présents of
our certaine knowledge and meere motion, clearely and Avholy for
us, our heires and successors, give and graunt unto the said Erles,
Thomas Starkie, etc.
And thèse our letters patents, upon the onely sight thereof. with-
out any further warrant, shal bce suflicieni authoritie to our Trea-
surerof England for the time being, to our Barons ofthcExchcqucr,
and to ail other our officers that shall lune to deale in this behalfe,
to make full allowance unto the said Erles, Thomas Starkie. etc.
their deputies or assignes of the one moitié of ail and singular the
47^ i5 JUILLET i585
goods, marchandizes andthings -whatsoever mentioned in ihese our
présent letters patents, to be foifaited at any time or tiines diiring
the said terme of lAvelve yeres : w hich said allowance we doe slraightly
charge and commaund from time to lime to be made to the savd
Erles, Thomas Starkie, etc., and to every of them accordingly,
Avilhout any maner of delay or deniall of any of our ofTlcers wliatsoe-
ver, asthey tender our favour and the furtherance of our good plea-
sure.
And Avee doe straighlly charge and commaund, and by thèse
présents prohibile ail and singular customers and collectors of our
customes & subsidies, and comptroUers of the same, of, and within
our citie and port of London, and ail other ports, creeks, & places
Avithin this our reaime of England, and every of them, ihat they
ne any of them take or pcrceive, or cause, or sulfer to be taken,
received or perceived for us & in our name, or to our use, or lo
the uses of our heires or successors or any person or persons, any
sum or summes ofmoncy, or other things whalsoever during ihe
said terme of 12 yores, for. and in the name & hew or place of any
custome, subsidy & other thing or duties to us, our heires or suc-
cessors due or to be due for the customes & subsidies of any mar-
chandizes whatsoever growing, being made or coniniing oui of iho
said counlrey of Barbary , or out of the dominions Ihcrcof, nor inake,
cause, nor sulTer lo be made any entrie into our or their books of
customs & subsidies, nor make any agreement for the subsidies and
cusloms of, and for any the said marchants, saving onely with, (.V in
the name of the said Erles, Thomas Slarkie, etc. or the mosl pari
of them, as they and every of them will answere at their ullermosl
périls to the contrary'.
And for the bélier and more sure observation of lliis our graunl.
wee will, and grant for us, our heires & successors by thèse présents,
I. L'inscription dos marcliamliscs sur Company », la Roino proliibail, rn fait,
les registres îles douanes el la perception l'entrée en Angleterre des manliandisis
des droits d'entrée équivalaient à une auto- dont la dite Compagnie n'admettrait p.is le
risalion officielle de débarquer la cargaison. débarquement. V. lo conllit qui .«'éleva
En interdisant à ses agents do percevoir dos entre cello-ci et Richard Tomson, /"
droits sur les marrliandises importées du Sérii\ Angleterre, t. II, îi la date du 3^
Maroc, sauf en accord avec la u Barbary septembre i5g6.
LETTRES PATENTES DÉLISAIiETlI li'jb
that the Trcasurer »k Barons of our Exchequer for thc time being, by
force of ihis our graunt or enrolment thereof in the said court, al al
(k every time & times during the said terme of la yeres, at À; upon
request made unto them by the said Erles, Thomas Starkie, etc. or
by tlie atturneis, factors, deputies or assignes of them, or the most
part of them then living and trading, sliall and may makc & direct
under the seale of the said Exchequer, one or.moe sulTicient writ
or Avrits, close or patents unto every or any of our said customcrs,
collectors or controliers of our heires and successors in ail and
every, or to any port or ports, creeke, haven, or otlier places
within this our reaime of England, as the said Erles, Thomas
Starkie, etc. or any of the atturneis, factors, deputies or assignes
of them or the most part of lliom then living and trading, shall at
any time require, commaunding and stiaighlly charging them and
every of them, that they nor any of them at any time or times
during the said terme of 12 yeeres. make any entrie of any Avares
or marcliandizes Avhatsoever growing, being made or comming out
or from the said countrey of Bârbary, or the dominions thereof,
nor receive or take any custome, subsidie oi- olher entiie, or make
any agreement for the same, olher then ■\vith or in the name of the
said Erles, Thomas Starkie, etc. the faclor or factors, deputies or
assignes of them or the most pari of them then living and trading,
according to this graunt, and the true meaning there of, and accord-
ing to our saide Avill and pleasure before in thèse présents declared.
In Avilnesse Avhereof Ave bave caused thèse our lelters to be
patents.
Witnesse our selfe at Westminster, the 5 day of July in the 27
yeere of our reigne.
Richard Hakluyt. — The Principal Navigations... — Édition 1598-
1600, tome II, 2' partie, pp. llU-117'.
I. Un résumé des présentes lettres décisions promulguées, se trouve au Brilish
patentes, énuméranl dans l'ordre toutes les Muséum, Lansdowne Mss. 44- / 5g.
476
MARS I 586
CLXXV
REQUÊTE DE GEORGE GYPPES ET JOHN BOLDROW
AU CONSEIL PRIVÉ'
Ils demandent l'admission de Gyppes parmi les membres de la nouvelle
« Barbary Company », en exposant leurs raisons et en réfutant les
objections que la dite corporation oppose à cette admission.
S. 1.. [mars i586».]
Au dos : The articles of Gippes and Boldrowc to trade Bar-
barye.
George Gvppes, a mcrchant tradinge to Raibarve and partner
wilh John Boldrowe, ys reslrayned from his trafu|ue thither by
the merchantes of the ne\ve incorporate Societic.
I. V. supra. Introduction critique, p. ^liô.
■j. Dans une précédente requête, adres-
sée au Conseil privé, George Gyppes el John
Boldrow avaient exposé qu'ils trafiquaient
depuis lon^itcmps au ^laroc. que tous deux
avaient contribué solidairement, comme
associés, aux frais occasionnés par l'octroi
des lettres patentes instituant la u liar-
barj Company », que néanmoins le nom
de Gyppes avait été omis dans ces lettres,
et que Boldrow, ayant eu ses biens saisis
en Kspagnc pour une valeur de i ooo livres,
ne pouvait continuer son commerce dans
le royaume du Chéri f sans la participation
de son associé. Le Conseil privé, sur cclt43
requête, avait résolu, par un acte du u'i
février i585 |n. st. 6 mars i586], de faire
écrire à la Compagnie pour lui exprimer
l'avis que George Gyppes, qui avait em-
ployé son capital h trafiquer au Maroc el
dont les biens en grande partie se trouvaient
en ce pays, devait être admis parmi ses
membres el pour l'inviter, si elle s'y oppo-
sait, à produire ses raisons. J. U. Dasf.xt,
Acls of Ihc l'rivy Cnimcil of Engtand, New
Séries, vol. \IV, p. lo. La Compagnie
répondit par un refus motivé, qui provoqua
la présente el seconde requête de George
Gyppes. La date de la Icllre du Conseil
privé à la « Barbary Company « permet
d'indiquer approximativement celle de celle
nouvelle requête.
REQUÊTE DE G. GYPPES ET J. BOLDROW AU CO.NSEIL PRIVÉ /^TT
Gyppes sueth to be admitted into theire Companye upon theise
reasons followinge, vz. for ihat :
Gypps former
reasons ' .
1. He was a trader into Barbarye longe before
and sythence the newe graunte.
2. Boldrow and Gypps Avere partners at ibe tyme
of the graunte. BoldroAve ys named in yt
and Gyppes leafte oute.
3. Gippes contributed wilh Boldrowe towards the
chardge of the neAve graunte.
4. Gyppes hath remayned in Barbarye accomptes
bothe in stocke and creditte i ooo".
5. Gyppes hath deminished other trades to inake
liimself more liable for Barbarve.
6. If Gyppes be restrayned, Boldrowe hath not to
adventure, ail lus goods being stayde in
Spayne.
Notwilhstandinge ail theise reasons and the letters of the Lords
of the Councell wrylten on the behalf of Gyppes to the Societie',
they refuse to admytte him upon theise pretenced causes follow-
inge :
/ The newe graunte, saye they, was meantc to the
imeere merchantes : Gyppes ys a retaylleing
linnen draper ^
The graunte was made in rclille of liftie thowsand
pounds losse happened by reason the Jewes of
the suger howses bankrupted ' ; wherof Gyppes
; bare nothinge.
1 . Entendez : les raisons présentées par
Gyppes dans une première requête.
3. C'est la lettre dont il est question
ci-dessus, p. ^76, note 2.
3. Sur l'exclusion des marchands au
détail, des boutiquiers, que pratiquaient
alors les grandes compagnies de commerce,
V. supra. Inlrodviction critique, p. i5i et
note 3.
II. Sur ces perles subies par les mar-
chands trafiquant au Maroc, \ supra, p.
/jtiS, note I.
748
The replye of
Gippes to
the 2 las te
MARS i586
Many shopkeapers are knowne to be great mer-
chantes : the Lawes or Statutes doe not cutte
theym from yt.
Gyppes ys knowne to sell in grosse as other mer-
chantes doe, and ys no commen retaylor. The
merchantes of the Societie trade to dyvers other
reaimes as well as to Barbarye. So dothe not
Gyppes, save only to Barbarye.
Manye ofthe noAvc merchantes otthe Societie bare
nonne of the losse, neither tlien were traders
there, and dyvers whieh bare thaï losse arc not
naraed in the newe grau nie.
The ex Ire m y-
ties which
Gyppes and
bis partner
are in.
Forasmutche as Gyppes and Boldrowe (bona fide)
before the graunte were partners and so are yet,
in suche sorte as Avithoute incurringe great forfay-
lure thcy cannol seperate ;
And for tliat Gyppes liatlie alreadye imployed in
stocke and credylte in Barbarie accomptes i ôoo ',
and hath a factor résident there ;
And for that yf Gyppes and Boldrowe wcare now
reslrayned, theire goods beinge provided for that
contrey, and ihc shipps lo départe presently, yt
Avould be theire utter undoinge :
The humble peticion of Gyppes and Boldrowe ys
that yt would pleaseyourHonorstotake présente
order that Gippes may be admitted to the said
Societie ; or els that for tins présent voyage theire
goods provided may l>e shipped and hâve fr;iii;hle
for thaï rcturne, and then ihc maller for Gyppes
admission lo be furlher considered by your
Lordshipps.
Public Hecord Ol/ice. — Sintc Pnpers. Dnmeslic. l'Iiznbeth. vol. CLVII.
n" 86. — Original.
The peticion
ofGippsand
his partner.
LETTRE d'un MARCHAND CAPTIF AU MAKOC ^79
CLXXVl
LETTRE DUN MARCHAND CAPTIF AU MAROC
Arrivée à Safi du navire amjlais « Ihe Dolphin ». — Quelf/ues jours après
le (léchar(jement de la carcjaison, le capitaine du dit navire, John Gyles,
a poursuivi et capturé une caravelle espagnole. — L'équipage de la cara-
velle, ayant échappé dans une chaloupe, est allé se plaindre à Merrakech,
auprès du Chérif. — Celui-ci a exigé la restitution de la prise, menaçant
de saisir les marchandises débarquées du « Dolphin » et d'user de
rigueurs envers les Anglais. — L'agent d'Elisabeth au Maroc, Henry
Roberls, ayant envoyé deux marchands à Safi pour engager John Gyles
à rendre la caravelle, celui-ci a refusé, ajjirmantqu'elle était de bonne prise.
En conséquence, les marchandises débarquées du « Dolphin » ont été
saisies à Saji. — Des discussions se sont engagées entre les facteurs des
marchands lésés pour savoir à qui incomberaient les dépenses du procès
en restitution à intenter aux Espagnols. — Certains voulaient les imposer
à l'auteur de la lettre, comme étant l'agent de l'armateur da « Dolphin ».
On finit par accepter la répartition des frais proposée par Henry
Roberts. — Ma'is William Gore et Lawrence Female ont refusé leur
participation, rejeté .mr l'auteur de la lettre et ses patrons toute la res-
ponsabilité de l'ajfaire et provoqué, par leurs dénonciations, son empri-
sonnement à Taroudanl. — Il demande qu'on mette un terme à leurs
honteuses pratiques et que la Reine écrive au Chérif pour empêcher la
confiscation des biens de ses patrons et le sauver lui-même d'une captivité
perpétuelle. — Les Maures font peu de cas des produits anglais par la
faute de la « Barbary Company » qui en a encombré le marché. — Le
Chérif accable les Anglais de mauvais traitements : il les fait emprisonner,
quand part un navire espagnol, pour qa^'ds répondent de tout ce qui
pourrait arriver de fâcheux au dit navire. — Les Espagnols dominent
les Anglais et la « Barbary Company » est indijférenle aux maux de
ses compatriotes.
Taroudant, 12 [n. st. aa] décembre i586.
Au dos, alla m.anu: A certlficate out of Barbery, touching the
prize brought home in the « Dolphin », T February 1087.
A8o 22 DÉCEMBRE I 586
Righte honnorable and singuler good Lord,
In moste humble Avyse my bownden dutye remembred, desyringe
Almightve God to encrease vour Ilonnor Avith His crace. Ionise
lyfe, and prosperytye lo your Honnois everlastinge desyre and Gods
glorye.
My bowldnes maye seeme straunge unlo your good Honnor (bul
ihat the cawse is so requysyte and concerneth your Honnors profil It
and comodity of my natyve countrye) ; like a dutyfuU subjecte
I am bowldened to wryte unto your Honnor that wliereas, ihe 18
of October paste, there aryved at the roade of Safila an English
shipp, cailed the « Dolphin ». which came fuU laden A\ilh goodcs
from London for certayne of the Barbarie marchaunles : llie Avhich
were dischardged in the said lowne of Saffia : and, in 3 or 4 dayes
after her aryvall, there departed out of the saide roade a Spanishe
carvell, laden Avith Spanyardes goods, tliat traffickes tins counlrye :
after Avhich carvells departure John Gyles. master of ihe aforesaid
« Dolphin », Avayed ancker and sett sayle in the nighte tyme, and,
as yt pleased God.tooke the said carvell. But the Spanyardes escap-
ed Avith there boate alande, and came presenllye to Morocus, Avher
MuUey Hamett, the Kinge of this conlrye, is resydente ; to Avhonie
they made complainte, accusinge the Englishe marchantes, lier
most gracions Ma"" subjects, to bc the doers and consenlers of tlio
takinge iheir carvayle and goods. Wheruppon the Viz-Rey of this
countrye deciared unto our nacione that the King Avas higlily
ofiended for the flacte, and threatened that, yf the carvell Avere nol
retourned againe, that ail the goods Avhicli wer landed out of the
aforesaid « Dolphin » shoulde be confiscate, and besydes great
pennalty shoulde be layd uppon us.
1 lier Avas suffîciente rcasons allcdged in our delVcnsc, yfyt wcre
in a countrye Avher Ave mighle hâve trcAve justice ; but beinge herc,
under the laAves of a heatlien Kinge, Avhose Avill musl bc pronerrcd
l)efore justice and equytye, yt is occasyon that we suH'eic grcalc
iiijuryes, to Ihe roprocbe and disshonnore of our conlrye, and dolh
cheefelye prococdc liiroiigli the misscdemcanour and Irccherons
dealings of our oamu- countiy men.
LETTRE d'un MARCHAND CAPTIF AU MAROC ^8 1
For that may please your Honnor to understande : wheias, to
satisfye somewhat the Kings mynde, at the appoyntement of the
Quenes Ma"" agente, M' Henry Robarles', resydente in Morocus,
t>\o Englishe marcliantes wente to SafTia to entreatc John Gyles,
master of the foresaid « Dolphin », to retourne the carvell for
appeasinge the Kinges displeasure conceaved againste us : the said
master, clayininnge the carvell to be alawfull pryze, and that he had
comytted noe offense againste the Kinge nor none in his contrye,
neyther had medled in the porte, but had libertye of the sea to
follow his enemye, reffused to retourne thepryse: wilUnge them
to stande in their owne deffense for safegard of iheir goodes ; and
havinge order also from the aforesaid M' Henry Robartes that he
shoulde not retourne the carvaile, yf he tooke her out of the roade,
cawsed him to care the lesse for the troubles which wer like to
ensue, and the damadge we sustayne ihereby. For contrary to ail
reason and justice, by the Spanyardes procuremenles, ail the mer-
chantes goodes, which wer dischardged out of the « Dolphin », by
the kinges order are deteyned and arested to ihis dav in Saffia ;
which we hitherto cannot gelt released. AVheruppon grewe contro-
versye amongeste the laders servants for the repartition of such
chardges as should be dissbursed in folio winge the su te againste
the Spanyardes for releasement of our foi'esaid goodes, somme
laymge to my chardge, beinge the owners servaunte of the « Dol-
phin », in respecte that your Honnor shoulde reape somme parte
of the pryse, that the sute shoulde be mayntayned at my cost and
chardges. And perceavinge somme ofownecontrymen affectionated
more to the Spanyardes then Avillinge to withstand them, as trewhart-
ed Englishe men oughte to doe, I was contented, for avoydinge the
danger which their malycious myndes meante towards me, and my
masters goodes, to hâve our Quenes Ma"" agent take somme good
order amongeste us howe the chardges shoulde be levyedindifferent-
lye ; wherunto every one was willinge and yelded to his judgemcnle.
But since, one William Gore and Lawrence Feraaie, with others
of iheir conffederates (who is the sonne and servauntes of M"^ Jar-
rurd Gore^ in London), as they bave dealte very unchrislianlike
I. V. infra, p. 5oo, note i. 2. V. supra, p. 469, note i.
De Castkies. Vil. - 3i
482 22 DÉCEMBRE 1 586
before, inclynninge tlieir false harted proceedinges with the Span-
yardes againste God, their prynce, and cuntrye. so doth the said Wil-
liam Goie now reffuse to joine like a trewe subjocte with the reste
of his contrymen, and dissobayinge the comandemenle ofherMa""
agente, hatlie accused me to our enemyes the Spanyards how I am
the owners servaunte of the « Dolphin », and that your llonnor
and my masters hâve the greateste parte of the pryse, and that niy
masters hâve goodes inoughein the contrye to paye for the carvell.
and that with ail reason his falhers goodes sliould be released and my
masters answere for ail; and not satisfyed nether with that evyll
reporte, liath alsocawsed pryncipall Alcaide ofthis lande to enfoime
the Kinge the like matter ; by which meanes, at the Kinges coman-
demente to the Viz-Rey ofthis contrye, I am hère impryssoned
amongeste a nomber of healhens. By which your Honnor may per-
ceave what malicyous and envyous harted Englishemen heic be in
tins wicked lande, tliat shall so lightlye accompte of lier Ma""" agente :
they may well be thoughte such members toward their contrye as
those that would bave spoiled and subverted the whole reaime, thaï
shall ihus wickedlye conspire and betraye their contrymen , cleav-
inge to the enemye, and forsakinge lier Ma"" agente and ail tlic
reste of the Englishe men, to our grcat damage and their ownc
overlhrowe. For wlial grcaler shame and disshonnor can ther be
againste hcr soveraigne prynce and contrye tiien tlius to be liad in
subjection by tiie Spanyardes in this contrye ; which cuiuetli
principallye through our owne contrymens envyous and ungodly
attemplcs ! Beseechinge your Honnor, for Gods cawse, that il
would please your llonnor to be a meane to the Quenes Ma'"' honor-
able Cow nsell thaï a refTormacion may be speedelye provyded, and
ordcr Iaken for betler governiente hère of lier Ma"" subjectes, thaï
they may be brydicd and resirayned from their wicked atlemptes,
which daylye cncreaseth in somme supportinge our enemyes cawse
both againste tlie majcstye of God, the honor and prollit ofour
contrye. Likewyse that it would please your llonnor. God sciid-
inge tlie pryse weil home, to take suche order that notliinge be
dimynyslied oiitof my masters bandes, and that, \vhal daniadge and
losse soever I sustayne by mv fnresaifl rontrymons unnalurall deai-
inge, m\ Irii^le is tliat your llunnur will considcr ol" ihc cawse
LETTRE d'un MARCHAND CAPTIF AU MAROC 483
and worcke suclie meaneslhat Iheir frendes sliall answere ihesame;
beiiige well worthye lo answere for tliat which is alreadie passed ;
and, yf the Kinge be not mercyfuU, ail my masters goodes are in
hassard to be confiscate, and I, wilh my companyons, like lo remayne
in perpetuall captivitye, unlesse speedye redresse be procured by
your Honnors favorable furlherance, by her Ma"" letlers to ibe
Kinge of this contrye; which for the love of God I most humblye
desyre your Honnor to furlher.
Becawse I will not be overtedions. I omytt to satefye your Honnor
vvhat small accompt thèse heathen people make of us and our Ing-
lishe comodities ; which pr'oseedeth of the dissorderlye deahnge of
the Barbarye Company, by overlayinge this wicked contrye of late
with abundance of goodes'; also whal great injuryes and abuses
is daylye offred us by the Kinge in favour of the Spanyardes : detayn-
inge our goodes ashore, impryssoninge marchauntes, our masters
and maryners of our shipps, at the departure of any shipp laden by
the Spanyardes, and threaten us Ihat, yf ther shipps misscarry, we
shall answere for yt, in such crewell manner that noe Christian
harte woulde sulTer, if we cowld otherewyse rcmedye yt; and are
more overcrowed by the Spanyardes hère then our conlrymen are
in Spaigne, to the great dissgracc of our contrye; and so like to
persévère, yf speedye remedye be not soughte by the honorable
Cownsells comniandemente : for the Barbary Company regardeth
litle the wronges and intoUerable injuries we abyde amongeste
those cursed people.
And thus cravinge your Honnors pardon for my bo^^ldnes, de-
syringe your flonnor for Cliristes sake toremember my sute as the
waightynes of the cawse requvreth, I cease, beseechinge the Al-
mightyeCod lo protecte and préserve your Honnor with everlaslinge
glorye to the health of your sowle.
From Barbary, in the infydells prysson, in the citly of Taira-
dant, the xij daye of December i58G.
British Muséum. — Lnnsdoirne Ms.i. l't'i, [f. 321-322. — Copie con-
temporaine.
I. A . sufjra. Introduction critique, p. liÔ2.
^8!^
3o
JUILLET I
58;
CLXXVII
LETTRE D'ELISABETH A MOULAV AHMED EL-MWSOUR
Elle a été heureuse d'apprendre avec quels éçjards le Chérif traite son ayenl
et de recevoir les lettres de ce prince. — Elle s'excuse de ne pou-
voir, à cause de la guerre qu'elle soutient en ce moment, lui envoyer
tout ce qu'il lui a fait demander. — Elle a prescrit qu'on lui donnât
satisfaction autant qu'il est présentement possible, ainsi que son agent
le lui expliquera plus en détails. — Elle a chargé ce dernier de lui
exposer ce qu'elle désire qu'il fasse contre son sujet John Herman qui l'a
gravement offensée. — Elle le prie de continuer ses faveurs au dit ambas-
sadeur et de ne pas se laisser influencer par les calomnies.
Grpcnnich, 20 [n. st. 3o] juillet 1587.
Muy alto y muy poderoso Sennor,
Aviendo entcndido de parte de nuestro agente ' la muclia aficion
1. L'ambassadeur vénitien à Madrid,
Hieronimo Lippomano, après avoir signalé,
dans une dépêche du 10 juillet i586, les
efforts de la reine d'Angleterre aupris du
Grand Seigneur pour amener ce prince à
prévenir l'occupation de I^rache par Phi-
lippe II en s'en emparant lui-même, an-
nonce, le 1 1 octobre, qu'Elisabeth a dépêché
vers le roi de Fez un agent qui a travaillé
de concert avec un envoyé turc pour mettre
cette placeà l'abri des tentatives espagnoles.
Revenant sur cette question dans deux dé-
pêches des i5 et 16 décembre, l'ambassa-
deur affirme que la Reine a envoyé un
riche présent au roi de Fez, que le « cha-
vass » turc est en train de conclure un
traité avec ce prince au sujet de Larache
et que les négociations sont dirigées par
l'ambassadeur anglais. Cah-ml. 0/ \ enelUin
Pnpers. — Les documents de provenance
anglaise ne gardent aucune trace des
menées dont parle Lippomano. L'agent
Henry Roberls ne donne, d'ailleurs, aucuns
détails précis (V. infra. Doc. CLXWIIl,
p. 5oo, CLXXXVII, p. 5 10) sur lis
affaires qu'il aurait traitées pendant ses
trois années de séjour au Maroc. Comme,
d'autre part, il y était arrivé au mois de
septembre L'Isa et que l'envoi d'un agent
anglais annoncé par Lippomano n'aurait
ou lieu ipien lôSl). il est ii sup|)oser.
si les informations de l'ambassadeur sont
exactes, que les mots : nueslro aiirnlr
s'appliquent au personnage signalé par lui
et que ce personnage était dislinci de Henry
Roberls,
LETTRE d'Elisabeth a moulay ahmed el-mansouu /i85
y volontad que nos teneys, y quanta honra y favor le hazeys por
amor nueslro, para darnos tanlo mayor teslimonio de vuestra amis-
tad, hemos recebido de lo uno y de lo otro muy grande contento y
satisfacion : y assy no podeinos dexar de agradcsceroslo como mere-
ceys.
Vuestras cartas ' hemos tambien recibido y con ellas holgadonos
infinilamente, por venir de parte de un principe a quien tenemos
tanta obligacion.
JVuestro agente nos ha escripto sobre ciertas cosas que desseays
ser os embiadas de aqui^. Y, aunque queriamos poderos en ello
puntualmente complazer, como pidiz, ha succedido que las guerras,
en que stamosal présente occupadas, no nos lo consienten del todo.
Hemos pero mandado que se os satisfaga en parte, y conforme a
lo que por agora la necessitad nos permite, como mas particular-
mente os lo declarara nuestro agente ; esperando que lo reciberreys
en buena parte y conforme al animo con que os lo concedemos.
Y porque nos ha sido referido que aveys prometido de procéder
contra un Juan Herman vassallo nuestro (el quai nos ha gravemente
offendido)' de la manera que os lo demandaremos, avemos dado
orden a nuestro dicho agente de deziros mas particularmente lo que
desseamos ser hecho acerca deste negocio, rogando os que lo man-
deys assi complir, y que seays servido de favorescer siempre ai
dicho agente, y tenerlo en buen credito, como hasta agora aveys
hecho, sin permitir que nadie os haga mudar de parecer acerca de
las calumnias que le podran levantar, ny dudar que no complamos
muy por entero todo lo que de nuestra parte os prometiere.
Nuestro Sennor guarde vostra muy alla y muy poderosapersona.
Hecha en nuestra Corte real de Grenewich a 20 de Julio 1687.
Hichard Hakluyl. — Tlie Principal Navigaiions... nf Ihe Emjlish
.\ation. — Édition 1598-1600, t. II, 2' partie, p. II9-.
I. i'ueslras cartas: ces lettres de Mou- 3. Sur ce personnage, \'. supra, p. 887,
lay Ahmed n'ont pas été retrouvées. note a. On ignore ce dont il s'était rendu
s. On ignore ce qu'étaient ces « cer coupable,
taines choses » que le Chérif avait deman- 4. Cette lettre est suivie, dans Hakh-yt,
décs à Elisabeth. d'une traduction anglaise.
486 VERS 1587
CLXXVIII
REQUÊTE DE LA. BARBARY COMPANY A LEICESTER
Les associés rappellent que Leicester , pour remédier aiix lourdes pertes qu'ils
ont subies au Maroc, leur a obtenu de la Beine un monopole temporaire du
commerce en ce pays et, comme garantie de sa protection, a fait insérer
son nom dans l'acte royal. — Ils ont contribué aux frais de la mission
de Henry Boberts au Maroc, sans compter d'autres charges , et, pour venir
en aide aux drapiers, expédié en ce pays d'énormes quantités de draps.
— Bien que ces expéditions eussent amené un encombrement du marché
marocain qui leur a été très préjudiciable, ils espéraient, avec le temps
et grâce à leur privilège, améliorer leur situation et écarter la concurrence
française. — Or, ils apprennent que les marchands des comtés de l'Ouest
ont été autorisés à trafiquer au Maroc. — Ils seront ruinés par celte
mesure, attendu que le Chérif et ses Juifs, voyant venir de nouveaux
marchands , en conclueront que le Maroc est l'unique débouché qui reste
aux draps anglais et n'en donneront pas un penny. — Us prient Leices-
ter de les sauver du désastre.
■ S. 1., [Vers 1587'.]
En tête, alla manu : The humble pétition of tlio mercliauntes
tradinge Barbary.
To the right honourahic the Earle of Lecoister,
In moste humble wisc shcwcth unto your Ilonor the Company
of mercliauntes tradinge Barbary:
Whereas it pleased your Honor to tendoi' our dislressed estâtes
[. Le présent Document est postérieur ccster. L'état do choses qu'il si^'nolo sup-
aui lettres palenlos ilu i5 juillet ir>85 pose, d'ailleurs, un certain temps écoulé
ci-do9su9 publiées et antérieur au 5 sep- depuis la fondation d<^ la liarbary Cum-
tembre i588, date de la mort de Loi- pany.
REQUÊTE DE LA BARBARY COMPANY A LRICESTEK f\R'j
(havinge susteyned grete losses, and sundrie debtes beinge owed
unto us in tliose partes) not onlie to procure a graunlc frome hir
Ma"', ihat for certen few yeres none sholde interrupt us in that Irade,
but also, forourassured releif'e in that bchalle, vouchsaffed to yelde
your honorable protection, and by nantie inserted yourselfe to that
end in the saide graunt :
Wee, your suppliantes, hereuppon recevinge grete incoragement,
did not onlie mosle franckly accorde to contribule in the charge for
M' Henry Roberles, hir Ma"'* agent, his inayntenaunce ihere,
besides olher grete chardges imediatUe by us payde hère, but also
devised for tlie clothiers releife, and sent over, uppon the same our
first establishment, such a quantelie of cloathes as in no tymes before
ever was tlie like'. And alUhough (as wee are given to understande)
hir Ma'"" agent hath certefied your Honor that the overleyinge of
that countrey somewhat discredited our Inglish commodités, and
by that nieanes was also prejudiciall unto us, both in sale (havinge
hadd no retorne yet home for any those clothes so sent) as in
augmentinge our debles" (being now growen to a grete some, and
standinge uppon many hassardes and cawsualties ever or no to be
paide); yet Avee hoped in processe of tyme, and by meanes of hir
Ma"'* saide graunte, to lielpe ourselves, and to wcary forth the
Frencli' and other straungers, wiio sludied to bringe iheir country
cloath in estimacion, and our Inglish commodities into disgrâce.
But now, right Honourable, beinge the verie instant tyme when
hir Ma"' hath written verie latelic hir letter to the Kynge for us*,
and wee leyed the plott both for an assured recoverie of our debtes,
as also in effeclinge the creditt of the commodités of tins reaime,
and disgracinge the strangers, wee are given to understande that hir
Ma"" saide graunte shall not bave that course, by reason that a
liberlie is graunted to those of the Westcountry also to deale pre-
sentelie for Barbary ; wliich will worke our utter confusion and
I. Sur Ions les faits rappelés ici par les français. V. iiij'ra. Doc. CCI, p. 553.
marchands, V. supra, Introduolioii critique, 4- Cette lettre d'Klisabeth au Cliérif en
pp. h^o, 452. faveur des marchands anglais n'a pas été
a. Our debtes ; c'est-à dire : les sommes retrouvée. C'est elle, sans doute, qui amena
qui nous sont dues. V. supra, p. 4^7. la promulgation de l'édit de Moulay Ahmed
3. Sur cette concurrence des marcliaiids ci-dessous publié, p. ^go.
488 VERS 1687
decay : for if the Kynge may hâve knowledgo of newe merchauntes
and customers to deale mth, he nor the Jewes will ever hâve any
conscience to pay us one penny value, but will suppose wee hâve no
other place to vent our cloathes. and therefore do post thevm to his
country : so that in the end a desolacion wilbe of thattrade towardes
this reaime, and a misérable beggery corne uppon us présente
traders thither. In tender consideracion whereof, and for that wee
rely uppon your Honors protection, as aforesaide, and that the
saide graunt is not of perpetuitie, but for a fewe yeres to elTecl a
matter of grete necessitie, that your Honor, in charitable conside-
racion, will take in hand the defence of this our distressed cause
for us; and accordinge to bounden duelie, wee will never cease to
pray for the prospérons state of your Honor.
British Muséum. — Cotton Mss, Nero B. XI, f. 296. — Orujinal.
AVIS DE MADIUD 480
CLXXIX
AVIS DE MADRID
(Extrait) •
Le gouverneur de Ceutu aurait projeté, à rinxli>/a.l[iin de la reine Elisal)elh
et de D. Antonio, de livrer la place au (J/u'rif.
Madrid, 7 janvier i588.
Au dos, alla manu : 7 Jan. i588, di Madrid.
Illustrissimo Signor mio Osservatissimo,
Ho poco che dire a \'oslra Illustrissima con qiiest' ordinario, per-
che li romoii di far nuova armala quest' anno sono gia del tuUo
cessati, onde le cose passano in questa corlc quielissime.
Si va raggionendo in segreto che il governatore di Ccuta, forlezza
délia corona di Portugallo in Africa al stretto di Gibilterra, tratti di
darsi al SerifTo per trattation délia regina d' Inghilterra et di Don
Antonio, che sarebbe cosa di mala consequenza.
Di Madrid, a 7° Genaro 1088.
Public Record Office. — State Papers, Foreign, Spain, vol. III.
4 go io~î9 MARS i588
CLXXX
ÉDIT DE MOULAY AHMED EL-MANSOUR
// a accordé sa protection aux marchands anglais et fait défense à ses sujets
de les capturer dans les ports de son royaume et de leur causer aucun
préjudice.
S. 1.. 2' décade de Rl)ia ii pgô [10-19 ^^^^ i588].
Este es un traiisladu bien y fielmente sacado da uiia caria real
del rey Mulet Hamet de Fes y emperador de Manuecos. cuyo ténor
es este que segue.
Con el nombre de Dios piadoso y misericordioso etc.
El siervo de Dios solierano, el conquistador por su causa, el
successor ensalçado por Dios, emperador de los Moros, liijo del
emperador de los Moros, Jariffe, Ilaceni, el que perpétue su bonra,
y ensalce su estado.
Se pone este nuestro real mandado en manos de los criados de
nuestras altas puertas los mercadores Yngleses, para que por el
sepan todos los que la présente vieren, como nuestro alto Consejo
les anpara con el favor de Dios de todo aquello que les enpcciere
ydannare. en qualquiera maneraquc fueren oITcndidos; y, en qual-
quiera viaje que fueren, ninguno les captivara en eslos nuestros
reynos y puertos y lugarcs que a nos pertenescen : y que les
cuhre el amparo de nuestro poder de qualquiera fatiga ; y ningun
los impida con mano de encmistad, ni se dara causa de que se
agravien en qualquiera inanera. con el favor de Dios y de su anqiaro.
Y mandamos a los alcaydes de los nuestros puertos y forlalczas.
y a los que en estos nuestros reynos liencn cargo, y a toda la génie
commun, que no les allegucn en ninguna manera, con orden de
queseanofrendidosen ninguna manera; yesto seranecessariamentc.
ÉDIT DE MOULA Y AHMED EL-MAN80UR ^91
Que es escrita en los medios dias de Uabel segundo, aiino de
nueve cientos y noventa y seys.
Concorda el dia d' esta carta con veynte dias de Marco del anno
de mil y quinientos y ochenla y siete', lo quai yo Abd el-Rahman
el-Catan^, interprète per Su Magestad, saque en romance de verbo
ad verbum, como en el se contiene, y en fee dello firmo de my
nombre, fecho ut supra.
Abd el-Rahman el-Catan.
Ifakluyt. — The Principal Navigations of the English Nation. —
Édition 1598 1600. — Tome H, 2' partie, p. 118.
I. Il n'y a pas concordance entre la date est tenu à la date arabe,
de rhégire et celle de l'rre chrétienne. L'une 3. El-Catan pour el-Catani, probable-
des deux est nécessairement fausse. En ment un ethnique. L'interprète renégat
l'absence de toute autre donnée, on s'en devait être originaire de la ville de Gatane.
^92 29 MARS-28 AVRIL l588
CLXXXI
LETTRE DE MOULAY AHMED EL-MANSOUR A DON ANTONIO
D. Antonio', qui était alors réfugié en Angleterre, voulait obtenir l'aide du
Chérif pour reprendre à Philippe II le royaume de Portui,'al. Les négociations
qu'il entama à cet effet et poursuivit durant plusieurs années étaient favorisées
par Elisabeth. Elles tiennent une place importante dans l'hisloire des relations
entre l'Angleterre et le Maroc. Fidèle à sa politique de bascule entre l'Espagne
et les puissances hostiles à Philippe II, Moulay Ahmed el-Mansour exploita
habilement la situation ; il se contenta de faire des promesses et imagina, avec
une fertilité inépuisable, des prétextes pour en ajourner la réalisation '.
Moulay Ahmed a reçu la lettre de D. Antonio et il a fait connaître ses
intehtions à l'ambassadeur de ce prince, dont les désirs seront accomplis.
— Déférant à la demande de D. Antonio, il s'est empressé cfécrire à la
reine d'Angleterre pour lui recommander la cause de ce dernier.
Merrakecli, Djoiimada I''' 996 [79 mars-aS avril i588].
I. V. siiprn. p. Ai'.i, nolo /j. i3t)-i;W. l'iti-KiH, iij8-aoi , ^05. aol), 3a?<-
3. Cf. France, t. 11. pp. ult, iig-i'ii, sSo ; Pays-Bas, t. 1, pp. 3-i^, 3i-^i .
LETTRE DE MOULAY AHMED EI-MANSOUR A OON ASTOMO '|()3
jlja.ll v_>!i Ij U «ôsl >«l^j 4jiil L^U ^jii !_/• <J^'l 15;-^ /^ (X-'l 1-J^
LJVI ^y <^ ^JIiJI Al) lie i_r'j'^=^J ■* jl^'l ls^^ ôJujCj o^^ w^— «j -»•
^ lÀ* Là j^ ^i ^j^j -^^ -«■ Â^-^l l5il_-. Jl j>^lj * Âiii^^n
^1 Ju U U jl:S -> \>j^y>- fj jçS *'y^' J-^ yl-Ilj * tjb ^^
JJ\â ■«■ ^\J^i Ic^ ô''^j5j * !>^ ^W *iA!i li«>j'j ^-f ^c'^*-? y>^» "4^
Sa. JuJI 'IjVij « ^_iJl jUi-Vi ^ ç^' ^ ^-^ ^ f^^ J' <^^ -^
Ij.^; ^jJ ôj_/^j * y\-2ij'j ÂL>- *^\ 'U o' '^. (^^:^ * '^-N'^
•«■ tJ j^ j^'l ^Ll y <Ç«j_5 -H- lie JCjS c^ U Jyj Ia* J|_j ■«• ^}^\
/îq4 29 MARS-28 AVRIL 1088
•«• Ulifr rjA JC'UI ^JÀ ULlij yUl <j b <ûsi 'U. o^ (^— aI b-^J
Suprasciiptio titulum repis
♦4I c5^^ J^b ÂUlb V^> ^'^b ^Vl :^ilJVl
.oll=UI j^\ JJVl J-t.Vi ^UVl Jill ô^J\ aIUI
«r//«/( Muséum. — liiirney Mss, 367. (f. 1DS-I<t9. — Copie'.
I. Le Ms. Burney 867 esl uniquement /« et le yn/ la ponctuation maglirebino. —
composé des papiers (l'IsaacCasaubon. C'est L'original do ce document devait ôlrc
probablement ce savant orientaliste qui aura une de ces lettres en « langue arabique »
transcrit la présente lettre. L'écriture, en que D. Christopbo trouva dans les papiers
tout cas, révèle, d'une façon manifeste, de son père. VA. r' Sêrif. Franco, t. Il,
une main curopécne. On a rétabli pour le p. i5g.
LETTRE DE MOULA Y AHMED EL-MANSOUR A D. ANTOMO
'|(JO
CLXXXP'
LETTRE DE MOLL.W AHMED EL-MANSOLK A D. ANTOMO
(TllADUCTIOÎi)
Merrakcch, Djoumada I" 996 [29 mars-28 avril 1588].
De la part du serviteur de Dieu Très-Haut, le combattant pour la
cause de Dieu, l'imam victorieux par la grâce de Dieu", le Com-
mandeur des Croyants, fils du Commandeur des croyants, fils du
Commandeur des Croyants', le cliérif hassanien — veuille Dieu
Très-Haut fortifier, de son secours, son empire et faire triompher ses
armées : qu'il perpétue la mémoire de ses bonnes œuvres ainsi que de
ses hauts faits : qu'il lui accorde à la fois la gloire dans cette vie et
dans l'autre !
Au [prince] très noble, très digne et très glorieux, qui a acquis la
1. Celte lettre est l'crite en prose rimie.
Ce genre de style, très en faveur à la chan-
cellerie chérifienne, faisait le désespoir des
orientalistes du temps (Scaliger, Casaubon,
Hubert, etc.) appelés à le traduire. Scaliger
le qualifiait de « langage fort estrange ».
Cf. 1" Série. Pays-Bas, t. I, p. i55. Avant
lui, Ibn KhaldouD s'était élevé contre cette
forme qu'il ne trouvait mdlement compa-
tible avec la dignité (l'un souverain. « Dans
les lettres ofificielles. ajoulc-t-il, le seul stvle
que Ion puisse recommander est celui de
la prose libre, dans laquelle on donne car-
rière à la parole, sans la soumettre aux en-
traves de la rime. » Ibk Kh.vldoun, Prolé-
gomènes. 3' Partie, pp. 862, 363, de la
traduction de M. de Slaxr.
2. On a préféré cette traduction à celle
de : El-Mansour bi Allali, qui serait la dési-
gnation du Chérif par son surnom roval.
Les fekih, dans le protocole, se font une
règle de ne désigner l'auteur d'une lettre
chérifienne ni par son nom, ni par son
surnom. C'est un usage analogue qu'avaient
adopté les souverains d'Espagne dont les
lettres n'avaient pour toute signature que :
Yo cl Rey. Cf. H. de Castries, Les Lettres
missioes des chéri/s saadiens. Essai de Diplo-
matique arabe, au chapitre : Suscription.
3. Cette répétition doit être entendue
de la façon sviivante : fils de .Moulav
Mohammed ech- Cheikh, lequel était fils de
.Moulav Mohammed el-Kuïm bi amer Allah.
Ce dernier étant l'ancétrc d'où est sortie
la dynastie saadiennc, les chérifs régnants
avaient l'habitude, dans le protocole épisto-
laire, de faire remonter jusqu'à lui leur
filiation.
4()6 29 MAnS-28 AVRIL l588
plus belle réputation par sa constance et sa fermeté à supporter
les vicissitudes des temps, le très nol^le, très glorieux et très célèbre
roi D. Antonio, descendant des grands rois et des souverains qui
ont laissé après eux la plus grande et la plus parfaite renommée et
qui ont joui du pouvoir le plus élevé et le plus éclatant.
Après avoir loué Dieu qui accorde son assistance à tous ceux qui
s'en remettent à Lui du soin de leur destinée, qui se confient à Lui
dans les conjonctures difficiles, et qui s'affermissent sur sa toute
puissance, sachez que la présente vous a été adressée par nous de
notre auguste capitale .Merrakech — Dieu la protège ! L'action de Dieu
sur nous est comme une pluie tombant goutte à goutte ', et son glaive
n a pas cessé d'être tranchant pour nous secourir et nous assister.
Ceux, d'ailleurs, qui sont gardés par la sollicitude divine n'ont besoin
ni de lances, ni de lames tranchantes. Les armées du Dieu Très-Haut
sont dans ces contrées plus nombreuses que les grains de poussière
et les gouttes d'eau des mers. A Dieu appartiennent la puissance et
le pouvoir ; à Lui la force et l'omnipotence.
Vos estimées lettres et vos derniers courriers sont parvenus à
notre noble Seigneurie, par l'intermédiaire de votre envoyé qui,
depuis longtemps déjà, réside à l'abri de notre palais, et se trouve
depuis des années dans notre noble voisinage". Nous avons accueilli
vos lettres avec bienveillance et considération et nous avons pris
connaissance de leur contenu en détail et point par point. Nous
l'avons parfaitement compris.
En conséquence, nous avons fait part à votre envoyé de nos
nobles intentions^ et de nos nobles* vues en ce qui vous concerne, afin
(ju'il vous les fasse connaître d'une façon générale et en détail et vous
en présente un clair exposé. Aussi, tout ce que l'envoyé vous dira de
1. Lecopiste a lu : ,__aJl_j pour : , «S Ij. dommcnl porteur ilc la prt'spiito lettre et
2. L'envoy,-. ,lonl il est iei q.ustio.i ''« '^''"^^ 1"" "^'""'"^ M'"'""' ''''''''''• '' '"
«lovall, comme on le voit quelques lignes <"']'■"'' ''»'^. ■' '" >■'•''"• l'^li^al"'!' ^ >'"'■
plus bas, retourner vers D. .\iitonio. Ce suivant.
doit donc èlre Gaspar de Agram ou da 3. Le copiste a lu : jUaJill pour ; juàj >l.
Gram (V. 1" Série. Vmuco, t. II, p. i3i ,^ , ,, ,,„j,j^,,, , ^■^^.^■. ;, ^^,^^ j^ ,,„„ii,i,,,,if
et note r), dont le retour du Maroc est
signaK', vers le a4 juillet i588, par un des ^ij^"- "''""- 'I"'' '^'-"'"^ )' »^"''' ''""^
espions que Pliilippe II avait placc'^s auprès l'original un aotic .uljiclir formant asso-
de D. .\ntonio (/fcir/., p. i^g). Il «'lait évi- nancu.
LETTlUi DE MOULAV AHMED EL-MANSOUH A D. ANTOMO /ly"
notre part, toutes les bonnes nouvelles qu'il vous donnera en notre
nom, tenez les pour véridlques — s'il plaît à Dieu. Accueillez-les de
conliance et sans arrièi'e-pensée. Comptez que vos désirs seront
accomplis et que vos souhaits seront réalisés par un effet de la grâce
et de la générosité de Dieu le Très-Haut.
Quant à ce que vous nous demandez dans votre dernière lettre
au sujet de la démarche que nous devrions faire auprès de la reine
d'Angleterre pour vous recommander à elle, nous nous sommes
empressé d'accéder à votre désir, de réaliser votre souhait et de
combler votre vœu. Nous lui avons écrit' en votre faveur, appelant
son attention sur les questions qu'il serait fâcheux de traiter à la
légère ou de laisser de côté. Nous avons insisté auprès d'elle à votre
sujet, ce dont vous apercevrez bientôt les résultats — s il plaît à
Dieu — et recueillerez les fruits par un effet de la grâce et de la
toute puissance de Dieu.
Telles sont les questions qui ont motivé l'envoi de la présente.
Ecrit en Djoumàda I" de l'année 996.
Suscription [où sont énoncés] les litres du Roi.
Le noble d'entre les nobles, le chef d'entre les chefs illustres,
le prince qui, par sa constance dans l'adNcrsité, s'est acquis une
glorieuse réputation :
La majesté du sultan très illustre, très noble, très célèbre, le
sultan^ D. Antonio \
i. V. Doc. suivant.
2. Le copisle a écrit tieux fois le mot
,juaL- (sultan) avec un sad.
3. On trouve dans le catalogue des ma-
nuscrits portugais du British Muséum dressé
par F. F- de la FioAMiiRE les indications
suivantes sur le présent document : « Carta
original em lingua arabica, dirigida pclo
Xcrife Hosein, ïmperador de Marrocos,
a D Antonio (Prior do Crato) . Dizem que
nella accusa a recepçâo de cartas de D. An-
tonio c Iheassevera suescriptoem scu favor
a Rainha de Inglalerra. Tem a data de
llegirayyB, isto eannodc Chrislode ID87.
E assignada pclo Xerife. Consta de 2 pagi-
nas. » Il est inutile d'insister sur les erreurs
de cet article : 1° le document n'est pas un
original, mais manifestement une copie ;
2° l'année gijô de l'hégire est comprise
entre le 2 décembre 1 587 et le 2 octobre
i5S8.
VU. — 32
^g8 29 siARs-28 AviuL i588
CLXXXII
LETTRE DE MOULAY AHMED EL-MANSOUR A ELISABETH
// a reçu la lettre dans laquelle Elisabeth lui recommandait la cause de
■D. Antonio, à laquelle il s'intéresse vivement. — Il la signale, à son
tour, à la sollicitude de la Reine et souhaite que. par son aide, ce prince
soit remis en possession de son royaume.
j Merrakrcii, Djoumaila [I"] ' ggfi [31) inars-aS avril 1Ô88].
En nombre de Dios el pindoso apiadador. — j Oracion de Dios
= ■■ • ' Mihsl'o '^p'i !• y iiiicslio profi'la Mafunied y sobic sus
uim^us y alU'gados a el !
Del esclavo de Dios, el iimy exalsado guerrero por mandado de
Dios, Mir al Muminim, hijo de Mir al Muminim, nieto de Mir al
Muminim, el Xarif'e, el Hazne — \^\^^ Dios propere su Eslado y
exaise su corona !
Para la illustrlsima y muy alla y poderosa y nombrada reyiia
Isabel, reyna y senora d Inglalierra, etc.
Vos escrivimos esta nueslra caria de ruiestra alfa y real corlo de
Marruecos, que Dios sostente y prospère con mucho dcscanso, alegria
y prosperidad !
Haveisnos escrilo, dias ha, en caso del rey Don Antonio, rey
de Portugal, el quai vino a vucstra cortc real y a vuestro ampaio,
y nos encomcndastcs muy cncarescidamenle todos sus negocios,
los quales liavcmos tenido y tenemos en muclia cuenta, y mucho
mas por nos lo cscrivirdes vos tan encarescidamenle como lo cscri-
I. Le document porte seulement comme préci'donto dati'c île IJjoumaila I"', il est
date (le mois : Djoumada. On a rétabli : fait allusion ii celle-ci comme étniit i\rjh
Djoumada I"', parce que, dans la lettre écrite. V. supra, p. /|i)7.
LETTKE DE MULLAY AHMED EL-MANSOUK A ELISABETH ^99
vistes ; y tenemos en mucha cuenta lo que nos encomendais. Por
lo que, aliora vos rogamos muy encarescidamente y encomendamos
que tengais respeto en su négocie y a quanta razon tiene en lo que
pide tocante a los reynos de sus anlipassados, y que tengais respeto
a que vino un hombre como el debaxo de vueslras alas y de vuestro
amparo, y deseamos y os pidimos que tengais mucha cuenta con
este négocie que pide de vos, hasta que por vuestra mano sea dcsa-
graviado de los agravios que le han écho y por vuestra mano buelba
a su reyno, pues ha tantos annos que esta debaxo de vuestras alas
y en vuestra coite. Y, alende de que en esto hareis conforme a
vuestra grandeza y a quan poderosa sois, a mi [tamjbien me hareis
en ello mucho plazer.
Echa en esta real corte en el mes de Gemad, annos 996 del
nascimiento ' de nuestro Profeta^.
Public Record OJfice. — State Papers, Foreujn, Royal Letlers, vol. II,
n" 10. — Traduction officielle.
1. C'est, sans doute, par inadvertance existant à la Bibliothèque nationale. V
que le secrétaire, sous l'influence de l'usage i''' Série. France, t. II, pp. i5i-i56. Il en
clirétien, a daté celle lettre de la nativité existe égalemi'nt une minute au British
au lieu de l'hégire du ProphMe. Muséum (A/ir/ei'an Mss. 2i)6 f. 20.3). Outre
2. En réponse au présent document, quelques variantes insignifiantes, on y relève
Elisabeth envoyaune lettre à Moulay.\hmed une légère différence dans la di.te : « Fe-
par l'intermédiaire de D. Christophe, fils cha en nueslra casa real de S' James a
de D. .\ntonio, lequel se rendait à Merra- lo del mes de Setiembre i588 ». Cette
kech comme caution des subsides promis modiGcation de date s'explique, sans doute,
par le Chérif au prétendant portugais. V. par l'ajournement du voyage de D. Chris-
njra. p. 5'2" et note 4. Cette lettre d'Êli- tophc, qui ne se mit en route pour le
sabeth a déjà été publiée d'après un imprimé Maroc que le 20 octobre.
500 12 JUILLET 1088
CLXXXIII
LETTRE DE HENRY ROCERTS' A LEICESTER
// a reçu la lettre de Leicesler par le messager de D. Antonio. — L'ambas-
sadeur de ce prince et lui ont conféré avec le vizir de Moulay Ahmed. —
Après plusieurs délais, ils ont eu une audience du Chéri/, à (jui Hoberts
a exprimé les remerciements de la Reine pour son offre de secours à D. An-
tonio. — Le Chéri/ a protesté de la sincérité de ses promesses. — L'am-
bassadeur de D. Antonio l'a prié d'accorder son congé à Roberls, dont
le retour en Angleterre serait utile au prétendant qu'il a déjà servi contre
les Espagnols. — Deux jours après l'audience, le Chéri/ a /ail dire par
son vizir qu^il laisserait partir Roberts et enverrait, en même temps, un
ambassadeur pour tout conclure avec D. Antonio. — Depuis tors, le
Chéri/ retarde indéfiniment le départ du messager de D. Antonio et de
Roberts pour l'Angleterre. — Il a appris que l'armada de Philippe II avait
pris la mer, et il attend, sans doute, pour régler son attitude, l'issue de
la lutte entre l'Angleterre et l'Espagne. — Craignant de ne pas partir et
n'ayant pas confiance dans les paroles du Chéri f, Roberts prie Leicester de
/aire intervenir la Reine pour lui obtenir son congé.
Merrakccli, 3 |n. st. la] juillet i588.
En marge: From Ilenrle Roberts, out of Barbarie.
Right Honorable,
Your Honores I received hère by ihe KingDon Antonyes messen-
I. Henry Roborls, « l'un des écuycrs Soldat de profession, il avait plus d'avan-
jurés de la Reine », fut envoyé comme son tages, prétendait-il, à rester soldat. Mais, au
représentant aupris du Cliérif et comme dire des marcliands de la Barbnry Company.
agent de la nouvelle Bnrbary Company. La c'est, au contraire, sur ses instance», que
présente lettre nous apprend qu'il avait servi Leicesler, qui le protégeait, lui fit obtenir
D. Antonio contre les Espagnols. Il occu- cette mission au Maroc et le leur imposa,
pait, avant d'aller au .Maroc, un poste mili- Les frais de son séjour devaient être, pour
taire en Irlande. C'est contre son gré, si trois ans. îi leur charge. Il arriva à Sa(i le
on l'en croyait, qu'il abandonna ce poste. i.'i septembre i585 ol revint à Londres le
•LETTRE DE HENRY ROBERTS A LEICESTER DOI
ger', the i6 of Maye, this King being then iii his kampe, owte of
the sety : but presenllie I sent his Ma'" Avorde, thaï ihere was a mes-
senger come a purpose, from the King Don Antonyo, and ihat I had
a leter of importance, wreten by her Ma"" order to me. to imparte
to his Ma"" ; and iidayes after, the kinge sent in his Inse-Heye" wilh
whome the Kinge Don Anlonyes imcbaseler^ and I. hade lovinge
talke, and desecoursede ail the besenes at large ; anirl ii daves after,
the Kinge retorned us anser, that he lyked well of ail, but put us
ofi" for anser, frome time to time, lele the 18 of Joune ; and then
the King. being come in, sent for us.
So, Avhen the King Don Antonves imebasseler hade told the King
ail his besenes, I, haveinge your Honors leter in my bande, dide
tele his Ma"' the foule effect thereof, what hère Ma"' caused to be
Avreten to me by your Honor. I shoAveyed liis Ma"' hoAve thange-
fuley hère Ma"' toke the good offer his Ma"' offered to the Kinge Don
Antonyo, and that heie Ma"' Avase A'ery thangefuU, in the Kinge
Don Antonyes behalfe, to his Ma"' for the same. With thèse and
many other discourses, as Avasè mouste fête for that matar, the
Kinge promesed us he AAOuld be as good as his promese, in every
pruvinge, and tould us, ii dayes afier, his Fice-Ueye should anser
us at large of his hole delermeuasion. Thene the Kinge Don Anto-
nyes imebaseler deseyred his Ma"' to geve me leffe to goe for
Ynglande, declaringe my goinge Avoulde doe the Kinge his Ma"'
mèche proffete by my serves, for that I hade served the King Don
Antonyo before agene the Spanards ; and he ansered he Avoulde
thinge on it, and his Fice-Reye should anser us it ail.
So, the ii dayes after this, the Fice-Keye sent for us, and tould
us that the Kinge his Ma"' Avas fouley delerminede to perfroume
ail that he promesed, and mèche moure, and also Avas Avel contente
that 1 should départe for the serves of the Kinge Don Antonyo, and
that the Kinge his Ma"' Avoulde sende wilh us a prensepall Moure
32 janvier lôSg. accompagné d'un ambas- i. Ce messager ctail Joao Diaz Varela.
sadeur de Moulay Ahmed^ V. infra. Doc. V. /« Série. France, t. II, pp. 147. 168.
CLWXVII. p. 5io. Le règlement de ses 1. Sur ce vice-roi. V. infra, p. 5li,
honoraires souleva des difficultés entre les note i.
marchands et lui. V. supra. Introduction 3. Mathias Becudo. V. infra. p. 533,
critique, p 45o et note 6. note i.
5o2 12 JllI LET 1088
of his to eude ail malars Ijelwixle llie King Dun Aulonvo and
hime, and we should lie ail desespeded within 12 da\es afler ; and
lie preyd me to stave tlie sliipes lele tliat time.
After ail thèse, I, seeing ther wase small forwaidnes in thés bese-
nes, I sent for adyance lo tlie Fice-Reye, and toulde hime the lime
passede a wave, and that ihe shipes Avould not tarey. Then he
desevered me to staye ihe shipes 8 dayes lounger, for that the
Kin£;e dede meine to perfourme ail Ihinges : tins beinge Soundaye.
the last of Jeune; promessenge ^\e should be desespedede frome
Maroccos apon Seterdaye nexte, ^vilheo^^le al! fayle. But sence thés
matarce Avase in hande, hère came nouée thatlheKinge of Spaynce
armathar is departed for Ynglande; the whiche I well perseve is
the case that this Kinge dowthe prolounge the times, to knowe howe
they spede : for, if the Ringe of Spayne should prosper agen\ ngland,
ihen this Kinge w ould do nolhinge : and, if the King of Spayne bave
the overthrowe, as by Gods helpe he shall, then will this Kinge per-
fourme promes and more'. Wherefore I, perseving his délayes, I
wryte this, fering that the King Don Antonyes man maye be lefle
behinde thés shipes also, and for that I bave founde no grete cre-
dele in this Kings woides hetherto.
I trouste to coume myselffe ; if not, I umbely sue your Honor
to procure hère Ma"" grasous leter to this Kinge for my couminge
houme by the next.
Tliis preinge to the Lorde God for your Honors prossperous
hellbe, wilhe mèche increase of honor.
Marocous, the 2 ofJouley. a° 10S8.
Your Honors umble and ()i)edeyente survante.
Sign^ : Henry Robarts.
In haste I roule this, craflïnge of your Honor pardon for Ibe
roudenes ihereof.
Dritish Muséum. — Harleian Mss, '206, f. 207. — Original.
I. Dans une lottrr h Henry Robcrts, offre cl promcssa royale, comme le roy do
rl.iléedu 5(n.sl. i5)aottt i588,\Valsingham Castillo areceu depuis peu de jours si grand
recommandait k l'agent anglais de rappor- coup comme a esté la deffaito de son armée
li-r au Chérif, « avec l'inlcnlion de l'encou- sur mer n. V. i" .Srrif. l'rance, t. H, p.
r.iger davantage en la procédure de «on i58.
LETTRE DE PEDHO DE IIKKREHA A MATEO VAZOUEZ ÔO.'J
CLXXXIV
LETTRE DE PEDRO DE HERRERA A MATEO VAZQUEZ
(Extrait)
// s'occupe depuis huit ans à Ceula de la rédemption des captifs et des
affaires intéressant le Roi, sous la direction du duc de Medina-Sidonia.
— En l'absence de ce dernier, il a Jugé bon d'écrire directement à Mateo
Vazquez. — Les Anglais prennent occasion de leur commerce à Safi et
à Santa-Cruz-du-Cap-de Guir pour piller tous les navires qu'ils rencon-
trent. — Ils en ont récemment capturé deux, dont un chargé de vins et
l'autre d'huile et de sel. — Ils vendent ces prises au Maroc. — Le
Chérif tient à Salé sept ou huit galiotes qui, de temps en temps, vont
opérer des prises sur la côte d'Espagne. — // serait aisé de se défaire
de ces galiotes, qui sont lourdes et commandées par des Maures. —
Deux galères sont arrivées de Constanlinople à A Iger avec un ambas-
sadeur, qui vient, sans doute, comme précédemment, demander de l'argent
au Chérif.
Ceuta, i6 août i588.
Au dos, alla manu: Ceuta i588. — Pedro de Herrera, i6 de
Agosto. — A Matheo Vazquez de Leca ss° de Su Mag'' y su secre-
tario y de la General Inquisicion, etc. En San Lorenzo".
No he tomado la pluma para liazer eslo anles de agora porque,
sabiendo tantas ocupaciones como V. md. tiene, me a parecido cosa
ynjusta anadirlas yo.
I . Il existe au clos une analyse du docu- dar razon para el que loque, para que bien
ment suivie d'une note de la main do se vea por los que cslan en Madrid y tain-
Philippc II; « De estas très cosas se podria bien aqui. Kn San Lorenzo, ii)dc7"" i588».
5o/i i6 AOUT 1 588
Despues que sali de Sevilla, como V. md. abra entendido, que
a ocho o nueve anos, he estado en esta praza, y en ella me e ocu-
pado en redemtion de calivos y en el servicio de Su Mag** en las
cosas que an corrido por el duque de Médina. Agora con su ausencia
en las que se ofrecen, me lia parecido guiarlas por este camino,
y con esta ocasion he dado comienço a que V. md. se acuerde,
recibiendo esta mia, que tiene aqui un servidor. Y asi, dandome
V. md. licencia, las continuare en la materia que tratare en esta,
y en lo que mas fuere V. md. servido mandar. Y asi digo, para
que Su Mag"* sea sabidor dello.
Los Ingleses, con titulo o color de venir con mercaderias a Safi
y Cabo de Aguer, lugares desla costa de Berberia, donde vienen a
contratar, hechan ali las mercaderias que traen, y salen a la mar y
roban todos los navios que topan. Y abra dos meses que vinieron
dos navios de estos Ynglezes a Sus. que es un puerlo desla costa,
y alli echaron la carga y luego salieron a la mar y tomaron dos
naos, una que era cargadade vinos y olras mercaderias para Yndias,
y otra cargada de aceytes y sal ; y con estas naos se vuelven a
aquellos puertos y alli las venden o rrescatan, como lo barian los
propios Moros.
Tanbien este rey Xarife tiene en Sale sicte o ocho galeotas, que
algunos tiempos del ano salen a hazer presas en la costa de Espana
y son danosisimas' ; leniendose mucho cuydado de saber el liempo
de su salida, pues de aqui lo avisâmes, siemprc son navios
pesados y mandados de Moros. que, con muy poco trabajo se escu-
saria tanto daûo. V. md., pues eslo que Iralamos es tanlo de scr-
I. .■Vvant le ri'gne de Moulov Ahmed 4 19. V. ('galomcnt Francr, t. II, p. 176.
el-Mansour. les « rames pour galères » Le négociant espagnol Hallhazar l'olo,
figurent déjà au nombre des articles qui résidant à Merrakccli, nous apprend qu'en
s'exportaient au Maroc, ainsi qu'il résulte i5g4-i595, il s'employait très activement
d'une lettre de Tlirockmorlon du aç) juin à réunir et ,'1 armer des gali'rcs. pour les-
i56i et d'une requête de marchands de quelles il ne recrutait pas moins de a 000
1574. V. supra, pp. ag, i^."). Moulay soldats, et quo les Anglais lui procuraient
.\hmod semble avoir clé tout particulière- à cet effet tout le nécessaire, rames, esco-
ment désireux de posséder des navires. En petles, munitions... V. i" Série. Espagne,
i58i, il n'autorise l'exportation du salpêtre lettres de Ballhazar Polo des a3 septembre,
du Maroc qu'en échange do bois do con- 3o novembre i5g/i, i3 avril, 6 mai, ao
«truction. \. supra, p. Sgi el note i, p. juillet i5g5.
LETTRE DE PEDRO DE I1EKHERA A MATEO VAZQUEZ DOO
vicio de Su Mag**, le mande hazer sabidor dello. Y lo que mas se
ofrecicre de su servicio, lo yre avisando, como lo e hecho el liempo
que aqui he eslado por su mandado debajo del duque de Médina.
Y lo que YO escriviere en estas niatcrias'siemprc sera certisimo, y
asi podra Su Mag'' estar cierto dello.
De Argel a venido agora una fregala. Da por nueva que son
llegadas alli dos galeras de Costantinopla, y que traen un ambajador
para este Rey Xarife, que sera pedir lo que otras vezes, que es
dinero'. Y lo que mas se entendiere con suvenida queseadeimpor-
tancia se avisara.
Si aqui se ofreciere alguna cosa en que yo pueda servir, muy
buena suerte mas sera mandarmelo V. md., a quicn guarde INues-
tro Senor. como yo deseo.
Ceuta, i6 de Agoslo i588.
Siijné : Pedro de Herreia.
Brilixh Muséum. — Afidilional Mss, '283^8, f. 292. — Orir/inal.
1. Cf. /'■'' Série. France, t. II, p. l8t), note 7.
5o6 2 1 AOUT 1088
CLXXXV
LETTRE DE MOULA.Y AHMED EL-MAMSOUR A LEIC ESTER
Il a reçu la lettre de Leicesler. — En ce qui touche le retard des otages
qu'il attendait, il se déclare satisfait des explications fournies par Henry
Roberts. — Avant l'arrivée de la lettre de Leicester, il avait déjà, sur
la plainte de Roberts, fait arrêter John Herman, qui restera détenu jus-
qu'à son jugement.
Merrakech, 28 Ramadan gyfi [21 aoiU i5S8].
En nombre de Dios el piadoso piadador.
Oracion de Dios sobre nuestro Sennor y prophcla Mabumcl, y les
allegados a el.
El siervo de Dios, y muy guerrero, y ensalsado por la gracia de
Dios, Myra Momanyn, hijo de Myra Momanyn, nicto de Myia
Momanyn, el Jarif, el Hazeny, — que Dios sustenga sus reynos y
enhalse sus mandados ! — para el sennor muy afPamado y muy illus-
tre, muy eslimado, el condc de Leycesler.
Despues de dar las loores dévidas a Dios, y las oraciones y saludes
dévidas a el propheta Mahumet, servira esta por os hazcr saber que
Uego a nuestra real corte vueslra caria', y enlcndimos lo que en
ella se contiene.^ vueslro anibaxador" que aqui esta en nuestra corte
me dio a entendcr la causa de la lardança de los rehenes •* hasla agora ;
el quai descuento rccebimos, y nos damos por salisfechos.
Y quanta a lo que a nos escriveys por causa de Juan lierman*, y
lo mesmo que nos ha dicho el ambaxador sobre el, anles que Ue-
1. Coite lettre <ie. I^ricoslor n'a pas cti> sans doute, D. Christophe el les Portugais
retrouvée. qui accompagnÎTont ce prince au Maroc.
2. Vuestrn ambaxador: Henry Roberts. V. infra, p. 627 el note /|.
3. A-o.? rc/if/iM. flettr expression di'sipnp, l\. V. supra, p. /|85 et note 1.
LETTBE DE MOULAY AHMEII EI,-MANSOUU A LEICESTER OO7
gasse vuestra caria, por la cjuexa del aiiibaxador, que se avia que-
xado del, ya aviamos mandado prenderlo, y assi queda aora preso
y quedera, hasta que se le haga la justicia que mas se le ha de hazer.
Y con tanto Nuestro Sennor os tenga en su guardia.
Heclia en nuestra corte real en Marruecos, — que Dios sostenga !
— el 28 dias del mes de Remodan, anno 996.
Richard Hakluyt. — The Principal Navifjations... — Édition 1598-
1600, tome II, 2' partie, pp. 118-119.
I . Celte lettre est suivie, dans IIakluït, d'une traduction anglaise.
5o8 29 DÉCEMBRE 1 588
CLXXXVI
LETTRE DE JOHN ^VOLLEV A \A ALSI.NGIIAM
(Extrait).
L'ambassadeur de Philippr II à Paris accuse Elisabeth d'appeler le Grand
Seigneur et le roi du Maroc à son aide contre l'Espagne. — Walsingham
devra enjoindre à l'ambassadeur d'Angleterre de déclarer au roi de
France que la Reine n'a jamais recherché le concours de ces deux sou-
verains et qu'ayant été sollicitée par eux d'accepter leurs offres de secours,
elle les a refusées.
Grecnwich, ig [n. st. 29] décembre i588.
Au dos : To the right honorable Sir Francis Walsingham. Knight,
Principall Secretary to hir Ma'". — Thèse be delyvered with spede.
— Aliamanu : ig"" December i588. From M' Wooliev.
Sir,
I hâve acquainted her Ma"' with the letters you sent me owt of
Fraunce, who wylled me. touchingone poynt in the Icttcr, to putt
you in mynd to direct her cinbassador llicr for answerto the Span-
isshe embassadores objections, whcrewith lie seketli lo stirr the
French King to assist bis niastcr againsl lier Ma"", as ihough her
Ilighness had endevoured to call in the Turk and tlio King of Bar-
bary to her ayde agaynst Spayne ' : that it is not trew she ever
1. On a vu cl-dcssu? (pp. 4ga-5ot))com- lui en Angleterre aupWs do D. Antonio. V.
ment la reine Elisabeth s'efTorrait d inté- i""' Série. France, t. II. pp. lî^i-aoi, pajjim.
fesser le Chérif à la cause du prétendant .\ussi attirait-il l'attention des puisrancoi
D. Antonio. Los négociations poursuivies sur les menées anglaises. Au mois de mai
à cet cOet avec Moulay .\hmed n'cchap- i588, un agent anglais, John Wrothe, dcri-
paient pas i Philippe II. que renseignaient vail de Venise il Walsingham : « On parle
très exactcmrni les espions aposlés par beaucoup ici des galères turques: on croit
LETTKE DE JOHN WoLLIii A W ALSl.NGllA.M JUU
moved them unto it (allhough she moglit mosl justly hâve donc
it) ; bat being moved by them to receyve greale forces and
strength by tliese meanes against Spayne, she hath hilherto refused
the same. \\ hich answer she wisheth her embassador should make
to the French King, to stoppe the exclamations of Don Bernardino'
that shewelh hymself almost niad in ihis matter. For the reste,
she Nville treave her owne directions al lier retorne to the Courte.
And so havinge nothinge els to wiite, 1 humblye lake my leave.
At the Courte, the ig"" December i588.
Your Lordships ever most assured.
Signé : J. WoUey.
Public Record Office. — State Papers, Doniestic, Elizabeth, vol. CCXIX,
n" 33 . — Original.
qu'elles prendront la mer celte année-ci. Il
se rapporte communément qu'elles seront
employées aux frais de Sa Majesté, laquelle,
selon leurs dires, projette d'établir D. An-
tonio en Portugal avec l'aide du Turc et du
roi de Fez. De telles rumeurs sont répan-
dues ici à dessein par la faction espagnole,
qui ne néglige aucune invention par laquelle
elle croit pouvoir rendre Sa .Majesté odieuse
aux princes chrétiens. » BritàhMtiseum, Har-
leian Mss, 38O, f. i34. On lit encore dans
une lettre en français, datée de Madrid,
4 février 1089, et dont une copie se trouve
au Public Record Ojjiee, Stale Pap., For.,
Spain. vol. III: « Hz [les Espagnols] font
feinte de favre une armée comme celle de
l'année passée, mais ils n'ont pas le pouvoir,
et croys qu'il leur ira au contrere. Car s'ils
pensiont d'aller chercher les Anglois, les
Anplois les viennent chercher à eux et vien-
dront comme l'on dit. Car j'avons entendu
que Draque fait une forte armée pour venir
à Portugal et que, an Berbervc, le roy de
Fez faitquel((ues prépara tives de guerre qui
donne de penser à ceulx ycy. »
I . Bernardino de Mendoza, ambassadeur
d'Espagne à Londres de mars 10783 janvier
1084, puis à Paris jusqu'en janvier iSgi.
5lO AOUT l585-JA>VlER l5ê
CLXXXVII
RELATION DE HENRY ROBERTS
Envoyé par la Reine vers Moiilay Ahmed, après la constitution de la « Bar-
bary Company », Henry Hoberts arrive à Saji le 1 4 septembre i585.
— Le caïd le reçoit avec honneur. — Le Chérif lui envoie une escorte
pour le conduire à Merrakech, où il se rend en compagnie de Richard
Evans et autres marchands anglais. — Tous les marchands chrétiens.
Anglais, Français, Hollandais, viennent à sa rencontre hors de la ville.
■ — Il est logé par le Chérif dans une belle maison du quartier juif . — //
remet à Moulay .4 hmed les lettres de la Reine. — // séjourne trois ans
à Merrakech comme agent d'Elisabeth, traitant les affaires soit avec le
Chérif, soit avec son vizir Ibrahim es-SoJiani. — Ayant obtenu son
congé, il s'embarque, le 2 novembre 1088, à Santa-Cruz, avec Merzouk-
Raïs, envoyé vers la Reine par .Moulay .Ahmed. — L'ambassadeur maro-
cain et Roberts J'ont leur enlréedans Londres, le 12 janvier i ,')8t), escortés
par les marchands de la « Barbary Company » .
AoiU i5S5-janvicr iSSg.
Tlie ainljassage ol' niasler Hent y Uolicrls, one of llie sworne
esquires of her Majesties person, from lier Ilighnesse to Mully
Hamet, Emperour of Marocco and the King of Fesse, and Sus, in tlie
yeere i585 : who remained there as liger for ihe space of 3 yeeres.
\\iillen luielly l)y himselfe.
Upon an incoiporalion granted fo ihe Conipanv of Harliary Mar-
chants résident in London'. I, Henry Iloherts. one of lier Majesties
sworne esqnnes of lier person. was appointée! lier Iliglinesse nies-
I. V. sufira. Introdiictiiiii critique, p. /i^").
KLLATION DE HENUV llOBliUTS .') 1 1
senger and agent ' unto the aforesaid MuUy Hamet, Emperor of
Marocco, king of Fesse, and Sus. And atter 1 had received niy
commission, instructions, and her Majesties letters, I deparled from
London ihe lA of August, in the yeere i585, in a tall ship called
« the Ascension », in the company of the « Minion » and « Hopt;-
well », and Ave ail arrived in safelie at Azafi, a port of Barbary, the
i^ of September next foUowing. The alcaide of the towne (being
the Kings ofTicer tliere, and as it were maior of the place) received
niee willi ail humanilie and honour, according to the custome of
the coiintrey, lodging me in the chiefest house of the towne, froiu
whence I dispatched a messenger(wliich in their language they call
a trottero) to advertise the Emperour of my arrivai! : who imme-
diatly gave order, and sent certaine souldiers for my guard and
conduct, and horses for myselfe, and mules for mine owne and
my companies carriages. Thus being accompanied with M. Richard
Evans, Edwaid Salcot, and other English marchants résident thcre
in the countrey, Avilh my traine of Moores and carriages, I came at
length to the river of Tensift, which is within four miles of Marocco ;
and there by water side I pitched my tents under the olive trees,
where I met with ail the English marchants by ihemselves, and the
French and Flemish, and divers other Christians, which altended
my comming. And after we had dined, and spent out the heat of
the day, about foure of the clocke in the afternoone, we ail set
forAvard the citie of Marocco, where we arrived the said day, being
the 1 4 of September '", and I was lodged by the Emperours appoint-
ment in a faire house in the Judaria or Jurie, Avhich is the place
where the Jewes hâve their abode. and is the fairest place and
quietest lodging in ail the citie.
After I had reposed myselfe 3 dayes, I had accesse to the Kings
présence, delivered my message and her Majesties letters, and was
received with ail humanitie, and had favourable audience from
time to time for three yeeres : during Avhich space I abode there
in his court, and her Majesties agent and ligior : and Avhensoever
I had occasion of businesse, 1 was admilted eithcr to his Majeslie
I. V. supra. ^. ^■'io et note fi. Roberls arrive h Safi à celte iiu^ine
i. Lapsus. On a vu plus haut que date.
5 12 AOUT i585-JA\viEK iSSy
himselfe, or to his Vice-Rov, Avhose name «as alcavde Brème
Saphiana', a very wise and discret person, and tlie chiefest aboul
his Majestie. The particulers of my service, for divers good and
reasonable causes, I forbeare hère to put downe in wriling.
After leave obtained, and an honourable reward beslowed by tlie
Empereur upon me, I departed from his court at Marocco the 18 of
August i588, toward a garden of his, -Nvhich is called Sliersbonare",
where he promised mee I should stay but one day for bis letters:
howbeit, upon some occasion, I was stayed until the i!\ of Sep-
tember at the Kings charges, with '40 or 00 shot attending upon
me for my guard and safefie.
From thence at length I was conducled wilh ail tbingbs neces-
sary to the port of Santa Cruz, being sixe dayes jouriiey from
Marocco, and the place where our shippes do comnioidy take in
their lading, where I arrived ihe 21 of the same moncth. In tins
port I stayed 43 dayes, and at length. ibc second of November, I
embarked myselfe. and on Marshok Reiz ', a captaine and a
gentleman, which the Emperour sent with mee upon an ambas-
sage to lier Majestie: and after much loimenl and foule weather at
sea. yet^ew-Yeres day I came on land atS. Ives in Cornwall. from
whence passing by lahd bolh together up towards London, we
were met without the citie with the chiefest marchants of the Bar-
bary Company well mounted ail on horsebacke, to Ihe number of
l\o or 5o horse, and so the Ambassadour and myselfe being bolb
in coche, enlred the citie by torchlighl. on Sunday al night, the
12 of January 1089*.
Hakluyt. — The Principal Navifjations of the English .\ation. —
Édition I59S-IGU0. lome II, 2' partie, p. 117.
I. Brome Saphiana. — Le caïd Ibrahim 3. Marshok ftei:, Merzouk Raïs. Sur la
es-SoGani, vizir de Moiilay .\hmod el-Man- mission do ce personnage ol son retour au
lour. V. El-Oifràni, pp. 275,389. Maroc, V. iiifra, pp. 5i3-D23, 537-539;
3. Shersbonare : Sahridj cl-Menara. V. /" Série, France, t. II, p. 178 cl note i,
supra, p. 3^7, note 3. C'était dans le jar- pp. 179, 181, 186.
din d'EI-Menara, propriété de la Couronne, 4- La date d'annéo est l'n nouveau stvic,
que les ambassades chrétiennes station- tandis i|ue celle du mois (r/imuni'/ic. 1 3 jan-
naient plusieurs jours, soit à leur arrivée, vicr) est en stvio julien et correspond au
soit i leur départ de Mcrrakech. 33 janvier dans le calendrier grégorien.
RESUME DES PROPOSITIONS DE MOULA Y AHMED 5l3
CLXXXVIII
RÉSUMÉ DES PROPOSITIONS DE MOULAY AHMED
Moiilay Ahmed fait proposer, par son ambassadeur, à Elisabeth, de l'assister
en hommes, en argent, en vivres, de lui ouvrir ses ports, de combattre en
personne et de se liguer avec elle contre le roi d'Espagne leur ennemi com-
mun. — Pour mieux assurer le succès de l'expédition en Portugal, il
demande que la flotte anglaise vienne prendre, dans le détroit de Gibraltar,
des secours fournis par lui, qui contraindraient le roi d'Espagne à dégar-
nir le Portugal pour défendre la côte méridionale de ses États et faci-
literaient à D. Antonio la reprise de son royaume. — A l'arrivée des
navires anglais, il remettra iJoooo ducats à Elisabeth.
[Après le 22]' janvier i588 [n. st. iSSg].
Au clos, alla manu: January i588. — The substance of tlie
Emperor of Murocus message seul hy liis servant Musliac Reys.
The substance of the Emperor of Marocus message sent by liis
servaunt.
To offer unto your Ma"" not only to imploye in her assystaunce
men, mouey. vyctualls, and ihe use of lils poortes, but also his
owne person, if your Ma"" shoold he plcased to require it ; and to
desyre. for the betler withstanding of ther comnion enemy the
Kinge of Spayne, hère miglit [bej a sownde and perfect leage of
amytye betAven them.
To let her understande that for ihe betler furiJieraunce of her
l^rynsely purpose to restore D. Antonio to the kingdome of Por-
tugall", lie tlif)ughtit a good coorse, that the arniye by sea, that she
I. On n Ml 1,1,1, |,.,,it (p. 5i:!) tpi<; i!3)janvier. Cf. /'■'S.ViV. Prune. 1, II, p,,.
Mcrzoiik-l{;n\, porli-m- cits proposition.s ilii i-,S, 1 -,).
Cliérif, i-Liit arrive ;i Londrrs le i u (n. st. 3. Cf. iiifra. p. 5i(i et nute 3.
De Gastries. VII. _ 33 \
5l4 APRÈS LE 22 JANVIER 1 58g
shoold send with him, shoold enter into the Strayles, and thear
to shippe soche assystaunce as he shoold send ; wherby the Kiiig
of Spayne, for the défense of those parles of Spayne wilhin the
Straytes, that coast uppon Barbarye, shoold be constraned to with-
draw his forces owt of Portugall ; wherby D. Antonio, fyndinge
the contrey unfurnished of forreyn forces, may he better able to
recover his contrey.
Lastly, to offer, Avhen the loo shippes shoold conie uppon the
coast of Barbarye, wherby he might in his owne person goo into
Spayne, he woold delyver unto lier Ma"' looooo ducats.
Dritish Muséum. — Lansdowne Mss, LIX, /■!■ — Original.
MEMORANDUM DE ROBERT CECIL
CLXXXIX
MÉMORANDUM DE ROBERT CECIL'
Conférence avec D. Antonio: on lui dira que l'expédition en Portugal, si
elle peut avoir lieu, sera commandée par John Norris, et que la Reine lui
déconseille d'y prendre part ; on l'interrogera sur les secours que compte
fournir le Chérif ; on lui demandera quel appui il espère trouver en
Portugal. — Conférence avec l'ambassadeur du Chérif: on remerciera
ce prince de ses offres : un dira que la Reine n'approuve pas sa proposi-
tion de fournir des troupes, mais qu'elle encourage fort celle d'envoyer de
l'argent ù D. Antonio.
[Février iSSg]-.
Alia manu : A project liow lo deale witli Don Anthonio arul
the ambassador ofMorocco. « litlen liy M' Roherf CeciP.
D. Antonio*.
The one°. — To let liim underslande : that lier Ma'" hatii
1. Robert Cecil(i 563-1 6 13), fils de Lord
Burghlev, fut associé par son père au gou-
vernement et remplit pendant plusieurs
années la charge de secrétaire d'Etat avant
d'y être oITiciellcmont nommé (lôgCj). Il
fut un des commissaires désignés pour juger
en i6oo le comte d'Essex et devint, apri's
la chute de ce favori, le premier personnage
de l'Etat. Il prépara l'avènement de Jac-
ques i*', fut créé comte de Salisbury en
i6o5 et nommé lord trésorier en ifioS.
2. La dernière partie du Mémorandum
est une réponse au Document précédent,
qui date de la fin de janvier. D'autre part,
le silence qu'il garde sur les demandes for-
mulées par l'ambassadeur marocain dans le
Document CXCII (p. 52o), porte à croire
([u'il est antérieur à ce dernier.
3. Dans ce Mémorandum rédigé par
lui, Robert Cecil mentionne sommai-
rement les points que lui, Cecil, et l'jutre
personne adjointe par la Reine auront à
traiter dans leurs entretiens avec D. .Vnto-
nio, d'une part, et l'ambassadeur du (Shé-
rif, d'autre part.
/(. Entendez: Ce qu'il faudra dire à D.
Antonio.
5. Entendez: Ce que dira l'un des deux
délégués chargés de discuter avec D. .-Vn-
tonio.
5l6 FÉVRIER 1589
appoynted us to confer with the King of Marocos servant: that,
before our conférence, she thought it meta we shoulde confer Avith
him. for tliat his repayre' hither principally concerneth him.
The Qther'\ — To confer with him uppon the intended viage of
PortingalP for that he desireth that hir Ma"" shoulde open herselve :
•that liir Ma'"' meaninge was. and is. that Sir J. NofrrisJ ', if ihe
enterprice can be performed Avith honor and suerty. shall put the
same in exécution ; that she cannot advyse him lo adventure his
person% becaAvs that the success is doubtfull ; that ther viage hath
sondry endes.
The first membre*. — Whal assislaunce the Kinge of Maroccos
wyl yeld ?
Whal assuraunce he seeketh'?
AVhen the money shall be payd ?
The second membre : — Hir Ma'" is lothe to hazard the honor
1 . Entendez : la venue en Angleterre de
l'ambassadeur du Chérif.
2. Entendez: Ce que dira l'autre délégué.
3. Sur cette expédition, V. infra. Som-
maire, p. 527.
/(. Sir John Norris (toi" ?-l597), l'un
des meilleurs généraux d'Elisabeth, com-
manda les forces anglaises aux Pavs-Bas
(i577-i588), dirigea avec Drake l'expédi-
tion en Portugal (1089), conduisit en
France (iSgr) l'armée qu'Elisabeth met-
tait à la disposition de Henri IV et termina
sa carrière en Irlande (1095-1597).
5. D. Antonio prit part, néanmoins, à
l'expédition.
6. Ces mots et, plus bas : Ihe second
membre ont la même signiCcation que the
one et the olher.
7. On lit en marge : « Men, money,
munitions, victualls, harbour ». D. Anto-
nio entretenait directement des relations
avec le Chérif. On lui demandera donc
ce qu'il croit qu'on peut attendre, comme
concours, de la part de Moulay Ahmed
et-Mansour. — Dans un mémoire ano-
nyme et sans date, mais qui se rapporte
au même sujet, comme l'indique ce titre
inscrit au dos : « A devise how Porlyngale
may be invadcd «, on lit: « Quant aux vi-
vres, Portugal est assés fourny de chers, de
vins et de l)onnes eaux ; et pour le regard
du blé, il ne fault point doubler que l'on
n'en aye de Franc et d'Ostorlandc, pour
cstrc acostumés à y en porter pour leur
profil, et quand ells seroil incertain, la Bar-
barie, qui est voisine et abondant, en four-
nira plus que l'on n'en sauroit avoir bezoing,
cnlrctonant toullefois bonne amitié et cor-
rcspondanc avec le roy do Fes, qui, de sa
part, n'en fera point de dificullé, ains en
sera bien aise pour voir diminuer la fore
et grandeur de l'Espaignol, qui est uns tri'S
mauvais et dangereux voizin et d'un ches-
cun recogneu pour tel. » State Paj).,
Foreiijn. Portugal, vol. II.
8. Entendez : Quelles garanties réclame
le Chérif pour le remboursement îles
sommes qu'il avancera? D. .\nlonin venait
d'envoyer son fils D. Christophe au Maroc
comme otage.
MÉMORANDUM DE ROBERT CECIL 5l7
achieved last ycare'. lothe ihal ihe Kinge' shoulde runne any
defortune :
What partye he looketh for in Portugall?
What partye in the Isles^?
Whether, uppon ther firstdescent, they willdiscover llicmselves?
Emperor of Morocco':
Her Ma"" great good acceplalion of his frendly offer";
That he shall fynde her Ma'" most rcadye to requite the same,
so far foorthe as may stande with her honor and conscience ;
That, touchinge his ofTer of men, she thinketh it not good,
neyther for the seyd Kinge'', nor for herself ;
That, for his ofTer of money unto D. Antonio, heing a prince,
her friend, and one that wyll be readye to shew himself most
thankful for the same, she can not but incorage him to performe
the same ; for whiche he shall finde them bothe ihankfull and
readye to requite, in case he shoold be assayled by any eathenique
prince.
British Muséum. — Lansdowne Mss, LUI, f. 73. — Original.
1. Allusion à la défaite do l'invincible ^. Entendez : Ce qu'il faudra dire à
armada. Merzouk Ra'is, l'ambassadeur du Cliérif.
2. The Kinge: D. Antonio. 5. V. Doc précèdent.
3. The Isles. les Açorcs. 6. The seyd Kinge : D. Antonio.
i589
cxc
LETTRE D'ELISABETH A MOULAY AHMED EL-MANSOUR
L ambassadeur du Chérif s est acquitté de sa mission auprès de la Reine.
— Elle lai a remis sa réponse et l'a chanjc de remercier Moulay Ahmed
de ses bienvedlantes dispositions .
Whitehall, fi-vricr i588 [n. st. iSSg].
Au dos: Al inuv alto y muv poderoso senor Mulev Hamet.
empcrador de Marruecos, rey de Fez y de Sus. — Alla manu : FehruA-
riu i588. The coppie of her Ma""lefter lo the Emperor of Morocos.
Muy alto y muy poderoso Scfior,
El que con estas va, vuestro emljaxador Mushac Reyz, nos a de
punlo en punlo communlcado lodo lo que le aviadcs dado en cargo
que de parle vueslra nos dixcsse ; de que nos queda, con mucho
gusto y grandissimo contento, la obligaclon que nierescen lan reaies
y senalados leslimonios de la mucha alTicion y amislad que soys
servido nos lener ; aviendolo lodo ncgociado cl dioho Reyz con la
prudencia y fîdclidad que conviene a persona de quien lanlo os
fiays ; y assi os llcvara sobre ello la respuesta y muclios agradescl-
niientf)S que os devemos liazer; rogandoos muy de vcras que os
assigureys de recibir, scgun las ocrasioncs que podran occurrir.
el Irueque de gralitud que podeys con razon esperar de quien estima
lo que se deve vuestra lan real y verdadera amislad, coino mas
parlicularmenle os lo declarara vueslro dicho embaxador.
Feclia en nuestra casa real de Whitliail a... del mes de Febrero
afio de Nuestro Senor 1088.
Public Record Office. — State Papers. l'nrei'jn. Rovnl Letters, vol.
II. n" 9. — .Minute.
LETTRE D ELISABETH A MOULAY AHMED EL-MANSOUR 5 I Q
CXCI
LETTRE D'ELISABETH A MOULAY AHMED EL-MANSOUR
Bien qu'elle ait récemment répondu aux ouvertures qui lui ont été faites par
l'ambassadeur marocain, la Reine profite de la prolongation du séjour de
celui-ci en Angleterre pour renouveler l'expression de ses remerciements
au Chérif ainsi que de son désir de lui être agréable.
Westminster, février i588 [n. st. i58g].
Au dos: Al muy alto y muy poderoso senor Muley Hamet,
emperador de Marruecos, rey de Fez y de Sus. — Alla manu : The
coppie of the Kinge of Moroccos letter to her Ma"^ i588.
Aunque os ayamos liarto frescamente escrilo por respuesla del
recaudo que de vueslra parle nos truxo vueslro emhaxador Mushac
Reyz, todavia, quedando el diclio Mushac por aca hasta agora, os
hemos querido de nuevo dar gracias por la corlesia y merced que
hemos recibido de avernos vos tan amigahlemente embiado a visitar,
esperando de vuestro real animo y prudencia que la respuesta que
os hemos ya dado, la quai no dudamos que recibireys ansi de la
' y satisfecho, pues va fundada sobre la razon y circun-
stancias de nuestra honra y del estado en que se hallan al présente
nuestro négocies ; assegurandoos tambien de nuevo que, como
os lenemos mucha ol)ligacion, assi no olvidaremos de cumplir con
ella en lo que se oITresciere para vueslro l)ien y servicio, conforme
a los medios que Dios nos a dado.
Fecha en nuestro palacio de Westminster, a... del mes de
Febrero. aiïo de Nuestro Senor i588.
Public Record Office. — State Papers, Foreign, Royal Letlers, vol. II,
n" 15. — Minute.
I. Déchirure.
520 8 MARS lôSg
CXCII
MÉMORAiNDUM DE L'AMBASSADEUR MAROCAIN'
L ambassadeur du Clicrif demande que son maître puisse se procurer, en
Angleterre, au cas où une guerre éclaterait entre lui et des princes non-
chrétiens, des navires et des marins, qu'il puisse faire venir des rames,
s il en manque, engager des charpentiers et constructeurs ilc narires,
acheter tous articles dont il aura besoin
S. 1., 26 février i588 [n. st. 8 mars i58ç)].
Au dos, alla manu: 26 February i588. Hcqucsls cxliihitcd h\
the King of Maruocos scrvanl.
En télé, alia manu : llequesls exhibiled lu liir Ma'" \)\ llio King uf
Maruecos servant.
1 . That the King, liis masler, niay l)e permilled, in case of warrc
falling out between him and anie princes bis neiglibors nol boing
christians, to hire for his money certain shippes and mariners
wilbin tbis reaime, in such numbers and of such burden as he shall
bave necd to use.
2. That also the said King niay l)e periuillcd. In l\ n\i's uf need,
to buy oarcs in reasonalile qnantily. A\illiin Ibis rcahm-, and to
transport them for the use of his gallyes.
3. Tliat he niay liave Icavc lo liire soinc carpcnlers and ship-
I. Les deux minutes précédentes lurent lesdiilos de ces documents sont antérieures
rédigées au moment oi'i l'ambassadeur du à celles du présent mémorandum et du
Maroc allait prendre congé do la Reine, document suivant ipii logiquement de-
mais son départ fut retardé. C'est pourf|uoi vrnicnt les précéder.
MEMORANDUM DE L AMBASSADEUR MAROCAIN 02 1
wrightes, in ihis reaime, for his money, for the huilding of certain
foystes and frégates, in tymes of warre'.
4- That hc may be permitted lo buy williin tliis reaime such
provisione and comniodityes as, from lyme to tyme, he shall hâve
need of, being content that hir Ma'" shall doe the like for anie
ihing that may be had ont of his doniiniones for bir use.
5 . That it may please hir Ma'" to hâve considération of Alderman
Starkyes pétition for hir Highness letters in favor of his sonne \
6. That it may please hir _Ma""to bestow hir reward on the poore
man of BristoU, who brought him out of Irland and had liis sliippe
cast awav in the voyage'.
Public Record Office.
XII. — Original.
State Papers, Foreign, Barbary States, vol.
1. Ces trois articles sont une nouvelle
preuve de l'importance qu'attachait Moulay
Ahmed à la possession d'une flotte. \ .supra.
p. 5o4 et note i.
2. On ignore à quoi cet article fait allu-
sion. Sur l'alderman Thomas Starkie, V.
supra, p. 469.
3. Henry Robert», rentrant en Angle-
terre en compagnie de l'ambassadeur maro-
cain, raconte qu'il aborda à S' Yves, en
Cornouaîlle, « après beaucoup de tourment
et de gros temps «.V. supra, p. 5i2. Ce que
dit ici l'ambassadeur donne à penser qu'il
aurait été jeté par la tempête sur la côte
d'Irlande, d'où l'aurait ramené un marin de
Bristol.
MAHs lôSg
CXCIII
RÉPONSE A L'AMBASSADEUR MAROCAIN
Elisabeth est reconnaissante à Moiilay Ahmed de lui avoir envoyé un ambas-
sadeur et de favoriser la cause de D. Antonio. — Elle lui rendra, dans
la mesure du possible, tous les services qu il pourra requérir. — Elle compte
qu'il approvisionnera, en cas de besoin, la flotte présentement équipée
par elle et qu'il fera bon accueil aux Anglais qui fréquentent le Maroc.
[Mars' IDS9.]
Au dos : An aunsweare to the requesfs exhibited hv iho King of
Maruccos servant.
En tête, alla manu : An aunsweare made b> liir Ma"''~ direction
to the requests exhibited by the King of Marocos servant.
Hir Ma"% in regard as well of ihc bonnor don unio bir bv llic
said King, bis master. in sendmg unlo bir this gentleman, in so
irendly manner, wilb offer of ail good olliccs of amitye, as also of
the great favor shewed by bini to the King Don Anthonio at bir
request, wilbe ready to lequill the same with ail good corrcspon-
dency, in such sort as whalsoever may be don for the accomplisb-
ment of bis requests, or anic olher like matler, by the lawes and
customes of hir kingdome, and wilh the honnoi- and safcly of hir
estate, she will not fayle to perfornie at such lyme as be sball bave
anie cause to require the same ; assuring birsclle (bat liotb bir
fleet, now sell out^ for Spayn, shall bave ail rii'cdfnll relief of vic-
1. LeprùseniDocumcntrépondilafoisaiix Pt CXCIl, pp. 5l3 et ."rjo. Il ai donc
proposilions et aux rcquéles prcsonlùes par postérieur au 8 mars.
l'ambassadeur.V. supra. Doc. CLXXXVIII 3. Sett out : Il s'agit ici non du départ.
REPONSE A L AMBASSADEUn MAROCAIN 523
tuelles and other necessaryes out of his portes and havens, in case
they shall hâve need lo use the same, as also hir subjects resorling
into his cuntryes he curteously and favorably used, according to
the good intelligence now planed lictwecn hoth iheir estâtes and
kingdomes.
Public Record Office. — State Pnpers, Foreu/n, Royal Letlers, vol. H.
n" 82. — Copie contemporaine.
mais de l'équipement de la flotte, puisque l'expédition en Portugal. Le départ de la
l'ambassadeur marocain est encore en An- flotte avait été fixé au !<"• février; mais les
g!etcrrc et que l'on sait, d'autre part, qu'il navires ne se trouvèrent pas préis, et ils ne
s'embarqua sur un des navires destinés à purent mettre à la voile qu'au mois d'avril.
024 AOUT iô8q
CXCIV
COMPTE DE LÀ MAISON D'ELISABETH
(Extrait)
Les marchands traf quant au Maroc, qui sont au nombre de quarante, doivent
fournir à la Reine soixante caisses de sucre contenant chacune trois cents
livres, à quatorze pence la livre.
S. 1., août ibf-Q.
Au dos, alla manu: August lôSg. — Spicery lo bc provided for
hir Ma"" house.
An estimate of sondiye kvndes of spyces, etc., yearelye to bc
provided for the cxpences of her Ma"" howslioulde in ber Ma"" spi-
cery, as foUoAvelhe :
Pepper at ij' 11 mvc 11 clxviij''.
Ther is required of ihe Barbary merchanls, beyyn xl, the nombre
of iij"" chestes of sugar, wherof every cheste conleaneth by estima-
tion iij", at xiiij'' the pownd'.
Public Record Office.— State Papers. Domestic. Elizabeth, vol. CCXXV,
n° 76. — Original.
I. Ces lignes ont été ajoutées en note au bas de la page par Burghlcy.
MÉMOIRE DE MARCHANDS 525
cxcv
MÉMOIRE DE MARCHANDS'
Ils exposent les raisons de ta cherté du sucre du Maroc. — La « Bar-
bary Company » détient maintenant le monopole de ce produit. — Aupa-
ravant, le sucre du Maroc était importé en Angleterre en beaucoup plus
grande quantité et vendu bien meilleur marché. — // en venait trois qua-
lités seulement, qui étaient triées et marquées d'une lettre sur les caisses. —
// en vient aujourd'hui diverses autres qualités, inférieures et confondues
avec les bonnes. — L'approvisionnement de la maison de la Reine à
des prix raisonnables et fixés mensuellement serait beaucoup plus facile
si les sucres arrivaient triés, mis en caisse et marqués comme autrefois.
— Aussi longtemps que subsistera la « Barbary Company » avec son
monopole, elle devrait approvisionner ta Reine de la meilleure qualité de
sucre et à des prix raisonnables , chaque membre fournissant une quarùUé
proportionnelle au chiffre de ses importations.
28 août [n. st. 7 septembre] i58g.
A u dos. a lia manu. ■{] Sept." lôSg. Allégations oftherelailersof Bar-
bary sugers touchinge ihe cawse of ihe lùghnes of their prises, etc.
The allegacions of the retaylors and buyers of Barbarye sugers
touchinge the cause of the high pryces of the sauie, etc.
I . Bv reason of the corporacion grauiitcd to the lîarbarye mer-
cllaunttes^ no EngHsshe borne or merchaunt straunger but of tlial
corporacion maya brynge into this land anye Barbary sugers to
sell, withowt vexacion by the sayd conipanye.
I . Le présent Mémoire accompagne une ce produit. Ce sont ces explications qu'ils
lettre des « Wardcns of the grocers «, datée envoient à Burghlcy.
du 28 aoiU(n. st. 7 septembre) iSSg. Dans 2. Les dates de septembre 1589 et du 6
cette lettre adressée à Burghley, ils exposent septembre i58g, qui figurent, l'une au dos
que, conformément à ses instructions, ils de la lettre, l'autre au dos du mémoire,
ont convoqué les principaux marchands en indiquent sans doute le mois et le jour où
détail du sucre du Maroc, dont ils ont en- les documents furent reçus par Burghley.
rendu les explications touchant la cherté de 3. V.sHpra.Introduclioncritiquo.p.iiS.
526
SEPTEMBRE 1 OC
/
2 . In tyme past, when lyberlye and free traffyque was into thos par-
tes ofBarbarye, theare came in larregrealer quanlities of good sugers
then are nowc brouglit in by the sayd mercbaunles, and weare
tben solde at more reasonable rates and priées iben nowe tbev be.
3. Sugers wliiche the sayd companye doe nowe brynge in are
untruly packed, sorled, and marlved.
4. In tyme past, before tbe sayd corporacion graunled, theare
■\vas commonlye brought in but ihrce sortes ol' Barbarye sugers,
which weare knowen of what sortes they weare by ihree letters,
marked uppon the chesles, and, in tyme past, so trulye packed,
sorted, and marked, tbat, by the letters uppon the chesles, tbev
weare hought withoAvt any speciall vewe or siglit. But, nowe of
late, the sayd company bave brought in other sortes, more base
and course then weare, before theyre corporacion graunled, brought
into Englond. The buyer consti'ayned to buye of thos sortes \\ itli
the better, or cls can hardly buy any sugers of ihem at ail.
5. ^ t is thought convenient tbat lier Ma'" be scrved with sugers,
as lier Highnes and other lier niost noble progenitors bave heare-
tofore most commonlye byn, by the grocer appoynted for the ser-
vyce of her Ma"" and householde of grocerye and spyccs, at a reaso-
nable pryce, to be sett downe monelhely by her Ma''" ofTycers ;
which might be much better perfoarmed yf sugers Mcaïc brought
in, as before ihe grauntynge of the sayd corporacion llicy weare,
trulye sorted, packed, and marked.
(i. \l is thought veary rcasonahlc, il" il slaiid willi xoiir lionors
goodlykynge, tbat so longeas the Barbarye merchaunttcs contMiue
incorporatcd, havinge, as at Ihis présent, the \\lioll trade of thaï
cominodytye in tbcyre bandes, ibal ihey cqually and ralablv,
accordynge to ihc proporcion tbat every of them i)ryngelli in,
beare emongest them the servyce of her Ma''° and howsehoiild wilh
good choyce and the best sugers, at reasonable raies and piNccs.
Public Hecord Office. — State l'apers. Dnmeslic. i:ii:,tl,etl,. ml f.l.X.W ,
n° 721. — Original.
MOULAY AHMED ET L EXPEDITION DE DHAKE E.N PORTUGAL 02"
MOLL.W AII.MED ET L'EXPÉDITION DE DKAkE EN l'UllTLGAL
Dès le mois de septembre i588, au lendemain de la délaite de l'itivinciblc
Armada, le prétendant D. Antonio soumettait à Burglilcy un projet d'invasion
du Portugal. Ce projet, au début de l'année i")89, était l'objet de pourparlers
entre Robert Cecil et l'ambassadeur du Cbéril récemment arrivé à Londres avec
Henry Roberts'. L'envoyé marocain ollrait à Elisabeth et à D. Antonio le con-
cours de son maître. Les .\nglais et le prétendant avaient fondé {juclque espoir
sur ces offres de secours. A tout le moins comptaient-ils que le Cbérif enver-
rait en Portugal des ravitaillements à l'armée expéditionnaire-. Le fils de D.
Antonio, D. Christophe, venait, d'ailleurs, de débarquer au Maroc, où il avait
été envoyé comme otage et caution de subsides que Moulay Ahmed s'était
déjà engagé à fournir •'. Le départ de la flotte anglaise eut lieu dans le courant
d'avril. Drake et Norris commandaient l'expédition. Après avoir pillé la Corogne,
les Anglais débarquèrent à Péniche et marchèrent sur Lisbonne. Repoussés
devant cette ville, ils vinrent se rembarquer à Cascaes et rentrèrent en An-
gleterre avec d'énormes pertes causées par la maladie (mai-juin). Quant aux
secours attendus du Maroc, ils ne furent jamais envoyés. Les Anglais reprochèrent
fréquemment à Moulay Ahmed son manque de parole, auquel ils attribuèrent
un échec que leurs propres fautes expliquaient sullisariinient '. L'ambassadeur
marocain avait accompagné l'expédition anglaise, habillé en Portugais, sur le
même navire que D. ,\ntonio^.
1. V. supra, pp. 5i3-5i7. pédition était également accréditée à l'élriin-
2. V. supra, p. 522. — On ht, dans deux ger. Cf. /" Série. Dépôts divers, Venise,
documents datés de juin i58g, que les année iSSy, pwssim. Le 28 juin i58g,
troupes anglaises, en quittant IWnglelerre, Tomaso Gonlarini, ambassadeur vénitien
n'étaient approvisionnées que pour six à Madrid, écrivait au Doge que D. Antonio
semaines, comptant sur ce qu'elles prélève- s'était attendu à recevoir l'aide du Chérif,
raient par la force en Portugal et sur ce que que celui-ci avait réuni 3o 000 cavaliers,
leChérifavaitpromisde leurenvoyer. S<a(<; mais qu'ayant craint d'être attaqué parle
Pap., Dont.. Ëliz.. Addenda, vol. XXXI. n<" fils d'.\bd el-Malek. (V. supra, p. i54, note
.'il, 33. .\u moment où elles allaient se rem- 2), qui se trouvait auprès de son beau-père,
barquer à Cascaes, les cbefs envisageaient Hassan Veneziano, il avait dû s'abstenir de
encore l'idée de faire voile vers le Maroc les envoyer et avait assuré Philippe II de
pour s'y approvisionner et préparer de nou- ses dispositions amicales et pacillqucs.
velles entreprises. Lettre de Roger Wil- 3. V. /" Série. France, t. Il, pp. i5i-
iams à VV'alsingham, de Cascaes, i'"'(n. st. 174, 181, 190, 198-201.
Il) juin 1689, Staie Pap., Dom., EU:., l\- V. infra, p. 536; i" Série, .\nglc-
vol. CCXXIV. n" 77. L'opinion que le terre, t. Il, année iSgo.
Chérif devait apporter son concours à l'cx- 5. V. /''' Série, France, t. II, p. 181.
528 9 SEPTEMBRE 1 5^
CXCVI
RELATION ANONYME'
(Extrait)
Retour de l'ambassadeur du Clicrif au Maroc en conipaijnie d'un envoyé
de D. Antonio et d'un envoyé des (jèncraux anijiais.
Londres, 3o aoiH [n. si. g septpmbri'] 1589.
En titre: A true coppie of a discourse wrilten by a gentleman
employed in the late voiage of Spain and Portingale, sent to liis
particular friend and In lilni published for ihe belter salisfaclion of
ail such as baving bcen scduced by particular report bave entered
inlo conceipts tending to ibc discrédit of tbe cnlerprise and actors
of tbe same.
Aboul tbis time was tbe « Marcbiuil Royal ». witb ibrec or
Ibure other sbippes, sent lo Penicba, to fetcb away tbo companies
tbat were lefl ibere ; but Caplainc Harton baving received letlcrs
froin tbe Generalls tbal were sent overland, was departcd bcfore,
not being ablo by reason of tbe enemies speedie marciiing tlu-lbor,
cilbcr to bring away tbe artillarie, or ail bis men, according lo
tbe direction tlios'e Ictlers gave bini ; for bee was no sooner gonc,
tban tbe enemie possessod tbe towne and castle, and sbot at onr
sbips as tbc\ came intt) llii' rond.
I . Celle relation (lercspédition aiigloise <i Clnlonel .\iiloiice \\ liiklirld n dont on sait
en Portu(.'al fui p:il)lii'c h Londres en r58i|, peu de cliosi\ et il n'aiiporle niicnn nrjrn-
sans nom d'auteur. Ilakluvl, qui la n'ini- imiil à l'appui decclteconjecturc. L'uulonr,
prima, présume (pi'elle fui éirile par un ipiel qu'il suit, avait pris pari il reipédilion.
lŒLATION ANONYME
029
At this time ' also m as llie Amhassador from llio Kmperour of
Moroco, called Reys Ilaïuct Bencasamp', relurned, and willi him
M. Cipriaii '. a gentleman of good place and désert, was sent froin
Don Antonio, and Caplaine Ousley ' fioin the Gênerais lo tiie
Empcror.
From London. ihc 3o of August loSg.
Brilish Muséum, Printed Bookn, Press Mari;: ■2!J2. e. 7.
cojijne of a discourse' — Londres, ]5S9, in-^/'',p. K.
A true
1. L'auteur a mentionné pic'ci'dcmment
le rembarquement des troupes anglaises à
Cascacs (3 juin, v. st.), puis le départ pour
Londres du comte d'Esscx (6 juin). Gela
place vers la mi-juin (n. st.) le renvoi de
l'ambassadeur du Cliérif au Maroc. Cf. ;'*
Série, France, t. II, pp. i85, 186.
2. L'ambassadeur, si l'on restitue son
nom. se serait appelé Raïs .\hmed Belkas-
sem. On a vu rpie Henry Roborts le nomme
Marshok [Mcrzouk] Raïs.
3. Sur ce personnage, V. infro, p. 53o,
note I.
li. Cet Anglais, que Francisco da Cosia,
l'ambassadeur d'Espagne à Merrakccb, ap-
pelle NicholasHusla(V. /" Série, Espagne,
8 octobre iSSg), avait vécu à Malaga, d'où
il envoyait régulièrement à Elisabeth des
avis Ires sûrs. Walsingham, qui était bon
juge en matière d'espionnage, le considé-
rait comme un des hommes les plus habiles
qu'il connût. La Reine lui devait beaucoup
pour ses informations. Il avait combattu
comme volontaire contre l'invincible .ar-
mada, à bord du navire « the Revenge ».
l^ans une lettre à Burghley, l'amiral
Hortard recommandait chaudement qu'on
le récompensât de ses services sur mer et en
Espagne. Calendar of Sjianisli Papers, vol.
I 587-1603.
5. On lit à la suite du titre : « .\t London.
Printed for Thomas Woodcock, dwelling
in Paules Churchyard, at tbe sign of tlie
Blacke Beare, i58g. «
Dii Castries
53o
i58c)
CXCVII
LETTRE DE CARDENAS' A WALSINGHAM
Cardenas est venu au Maroc pour décider Moulay Ahmed à se joindre à
l'Angleterre contre l'Espagne, mais n'y a pas réussi. — Ftetenu ringl et
un jours à Saft, il a dû attendre près d'un mois à Merrakech avant de
remettre ses lettres. — Reçu (juinze jours plus fard par le Chéri/, il
presse vivement celui-ci de déclarer nettement ses intentions sur l'aide
promise à D. Antonio. — Le Chér'iJ' élude la question, puis s'engar/c ù
répondre dans quatre jours. — Mandé, au jour fixé, avec l'amba.f.'Kuleur
de Portugal, Cardenas est informé par un Juif qu'on lui remettra une
lettre contenant la réponse du Chér'if. — Sur ses instances, on lui fixe
une autre date pour voir le Chérif, qui lui répondra de vive voix. — Le
jour de l'audience l'enu, Cardenas n'est reçu que par le chef des renégats:
le Chérif lui fait savoir qu'il est prêt à envoyer l'argent promis, quand
Elisabeth et D. Antonio lui annonceront la reprise des opérations en
Portugal ; il esquive la question des munitions et des fusiliers à fournir. —
1. John de Cardenas, alias Giprian (V.
infra. p. 5?2, note 2), qualifié ci-dessus
(p. 528) de « gentleman of good place and
dcserl », venait d'être envoyé par D. An-
tonio vers Moulay Ahmed (V. Ibitl.y 11
était d'origine espagnole. Son pire, « ré-
puté homme ilc bien et de sçavoir », avait
traduit en latin les Rclnciniii-s d'Antonio
ferez. Kntré lui-même au service du gou-
vernement anglais, John de Cardenas rem-
pli.<isait auprisde Walsingham les fonitions
de scirélairc. Il reçut le litre de serviteur
de la Reine. Sir Thomas l'ullison, lord
maire, et les aldermcn de Londres lui ayant
conféré le droit de cité et promis un emploi,
(|uand une vacance se produirait, il sollicite,
en décembre iSiji, la charge de « colleclor
of scavagcs », c'csl-à-dire, de percepteur
de laïcs levées par la cilc sur les marchan-
dises vendues sur son territoire. Burghley.
eu appuyant cette candidature, rappelait
les longs et loyaux services de Cardenas,
qui. lui-même, dans une lettre à Uobi rt
Cecil, les invoquait comme ayant été il la
fois pénibles et d'une nature confidentielle.
Il semble, cependant, (ju'il échoua dans sa
recpiêle, car il écrit à Robert Cecil, in
novembre iSgO, pour se plaindre il'avi/ir
été si mal récompensé et annoncer son in-
tention de quitte'rl'.Vnglolerrc. Néanmoins,
sa présence îi Londres est constatée en iCiio.
V. i" Sérir. l-'rance, t. II. p. iS.î et note
I ; Angleterre, t. II. du !) juillet iGoo; .S(.
I\ip.. nom.. ICli:.. e»/. (.CVVV. ;i" 77:
GuiltlIiaU. licmembranciit. vnl. II. ;i"' .jX'.
45 ; Lainbelh Palace Librarv. uol, 'j,<C (lettre
de Le Doux à Anl. lincon. m avril i5g6):
Cal. nf llatjield Pap.. vol. V, pp. 80, .'147.
LETTRE DE CARDEN.VS A WALSINOH.AM 53 1
Cardenas insiste pour que l'argent lui soit remis immédiatement ou pour que
D. Christophe soit rendu à son père. — Le capitaine des renégats retourne
vers le Chérifet rapporte la même réponse. — Deux Maures de sang royal
vivent présentement en Espagne. — Le gouvernement tyrannique de
Moulay Ahmed a rendu ce prince impopulaire. — Les habitants des
montagnes refusent de lui payer l'impôt. — Les deux princes maures
pourraient, avec l'appui du roi d'Espagne, renverser Moulay .Ahmed.
— Mais Philippe H n'ose pas provoquer le Chérif. à cause de D. Antonio.
— Réciproquement. Moulay .Ahmed ménage Philippe II par crainte des
princes maures. — Cardenas, considérant la manière dont il a été traité, la
haine du Chérif contre les Chrétiens, .ça lâcheté et son avarice, ne croit
pas à ses promesses. — Constatant l'inutilité de ses efforts et, d'ailleurs,
mollement soutenu par l'ambassadeur de D. Antonio. Cardenas a quitté
Merrakech. — Au Chérif, qui lui reprochait l'insuffisance de la flotte
envoyée contre l'Espagne, il a répondu qu'on avait compté sur ses pro-
messes de .recours. — Le Maroc n'offre ni ports ni vivres, sauf le pain,
pour le ravitaillement d'une flotte. — Moulay .Ahmed cherche. "seulement
à pousser l'Angleterre contre l'Espagne, .sans prendre part à la lutte. —
// a peur, en effet, de Philippe II,, qu'il a offensé en lui refusant Larache,
malgré ses promesses, et, d'autre part, son impopularité et sa lâcheté l'em-
pêchent de risquer une guerre à l'étranger. — Il a échangé des lettres avec
Philippe II, pendant le séjour de Cardenas à Merrakech, dont ilcherchait à
tirer parti. — Etat misérable du commerce anglais au Maroc : prix excessif
du sucre; les Juifs, pressurés par Moulay A hmed. font faillite et entraînent
les marchands dans leur ruine : ceu:c-ci sont presque tous obligés d'em-
prunter à des taux usuraires ; le Chérif les contraint à continuer l'exploi-
tation de ses sucreries, pour lesquelles il leur impose des marchés draconiens,
et. à faute d'exécution, il les emprisonne avec les imleurs et les a.ssassins.
— t\ul bénéfice comme compensation : on ne peut plus avoir de salpêtre ; on
perd plus qu'on ne gagne, vu la hausse des monnaies, à rapporter de l'or
marocain en Angleterre; trois mille pièces seulement dedrap anglais sont
importées annuellement au Maroc et deux mille caisses de sucre, au maxi-
mum, exportées de ce pays ; l'indigo marocain est inutilisable. — // est
déplorable de voir des chrétiens fournir au Maroc du fer, du soufre, des
fusils, des lames de sabre, etc. — Le Chérif a beau maltraiter les mar-
chands anglais, il a très peur de les voir s'en aller, car ses procédés barbares
ont déjà causé le départ de la plupart des marchands français et flamands.
— Les marchands anglais sont eux-mêmes responsables, en partie, du
mauvais état de leur commerce, parce qu'ils inondent le Maroc de leurs
produits et parce qu'ils se jalousent. — Il faudrait l'inlervcnlion du gnu-
532 l!^ OCTOBRE IÔ89
vernement anglais pour modérer et régler leur trafic. — Le meilleur plan
serait de ne trafiquer que sur la côte, dans le royaume du Sous, où sont
les sucreries. — Les Anglais ne risqueraient point ainsi leurs vies et leurs
biens à l'intérieur. — Le Chérif aimerait mieux accepter ce } dan que de
voir cesser le trafic et de perdre ainsi le bénéfice que lui rapportent ses
sucreries, les draps anglais qu'il achète bon marché et qu'il vend cher à ses
soldats. — Elisabeth devrait poursuivre sans tarder ses succès contre Phi-
lippe II et donner ainsi au roi de France le temps de s'affermir. — La
puissance de Philippe II n'est qu'apparente.
La Plava'. 8 [n. si. 18] oclobre iSSg.
Au dos: To the right lionnorable Sir Fraunces Ualsyngham,
Kniglit, her MaT' Principall Secrelary. — Alia manu: S'" October
i58g. From Ciprian'.
It mav please vour Honor. — Bv my last I acquainled your
Hoiior Avith ihe purposid sending oi me into Barbary, ^\berunlo
1 was the more willing for tbat I saw >l «ould be a guod service
don to her Ma'"^ yi" the Moore mighte be Avonne to make hiniseUany
wave a party in the présent action against the K.ing ol' Spayne.
\N itli this zeale and aflection I hâve traxelled accordingly in the
niatter, but the effecles bave fallen oui nuicb InLc the successe of
the principall enterprise.
For my vvelcom inlo Barl)ar\ , 1 cuntiniicd twciilv and i>dd dayes
at Saphv , my landing place, cre I could bave leave to repeire te
the (".ourte at Marrocos. Being ihere. mv first acccsse to delvver
inv lellers and comj)lementes vvas delTerred l)y the space of almost
a whole inonelh. My audience foUowed not till \\el neere a for-
linnight alter : and \ et \\ as 1 then twyce or ibryee inlerruptid in lin-
middest of my laie ; w bich had beii clean eut of, vf I liad not reso-
lullie l'isisled to l>e sull'erid lo saxe v\hat I had to sa\e. 1 delwered
1. Sur ce nom (if lieu, \ . Sdpni. p. ^l"', fournis par les documciils sur le iicrsoiuiago
note I. dénommé Ciprian s'ap|>lii|ueiit parfaitemiiil
a. Celte mention se retrouve au dos ii Cardcnas, il ne parait pas douteux qu'il
Je plusieurs lettres écrites par Cardenas. ne s'agisse d'un seul el mi^nie personnage,
liomme, d'autre part, les renseignements malgré l'étrungeté de ce double nom.
LETTRE DE CARnENAS A WALSINGII AM 533
my message to the Moore, urgiiig hiin, hy ail thc reasoiis I could.
lo llie perfourmaunce of his promise. Ile; confessid ihe promise and
aunswerid my demaundcs with a longe speeche lending lo shew
liis pretendid forward disposicion lo assisl llie King of Portugal.
I requilid ail thos complcmenU^s willi lliankes ol' l>ke valicw, pray-
ing liim neverllieles thaï lie would descend lo parlicuiarilyes, for
llial ihos wear l)ul generalilyes wlierwilli I coiild nol in reason resl
salisfyed. And in eonclusion, galliering hv iiis former délayes and
sirainge kind of usage of me a verie probable conjeclure of his fainl
disposicion, or rallier unnillingnes, lo pcM-fourme whal lie liad
promisid in llie nialler I cam for; and fynding ihat lie Avent al)oul
lu lill my cares «illi \\ynd only, considering williall thaï his
disli(jnnorahle nianner of proceeding A\illi lier .Ma'"' did necessarily
requier ihat lie should he roiindly dealt ^^illlall, I lould him in
playne lermes llial, the enlerprise of Portugal beingto heconlinued
lliis wynter, yl did importe lier Ma""' service and the King of Por-
tugal so much to know, withoul any longer delay, what was lo he
lookid for at his handes, as lie must presentiy résolve elher of or
on ; adding ihirlo Ihat he Avas king aijsolut and in his own country,
wher he could nol l)e forced lo the perfouimaunce of that I was
senl for; but yea, or nay, I iiiusl presenliy hâve, and thaï foras-
much as yl Avas in his choyce lo geve yl or no, I did prolesl thaï I
would take his delay iherein fora playne refusall.
When I liad thus dryven him lo the «ail, lie promisid lo send
for ihe Portugal amhassador' and me, llie fouilli day folio Aving, and
ihen to take a fynall resolucion in the ma lier, and lo agrée Avilh us
upp(jn ihe meanes liow lo perfourme his piomised assislaunce.
Al the day appointid. sending for us Ijotli lo repeire unie him,
lus former promis made to me Avas perfourmid only by sending
his JcAve AAilhoul unlo us, lo let us undersland that he Avas Avell
disposid lo accomplish a\ bal lie had promisid lo the King of Porlu-
I. L'ambassadeur de D. Aulonio à Mer- l'avait antérieurement chargé d'une mis-
rakech était un relij;ieuï portugais appi'lc siou ,'i Oonslantinoplc. C'est lui, au dire
MathiasBecudo. Il résidait au Maroc dejiuis des agents espagnols, qui avait négocié 1
i.'iSli et on l'y trouve encore en iSgi. V. venue de F). Christophe au Maroc. V. i'''
une lettre de lui à D. Antonio, /'"'■ Srrie, Série, France, t. II, pp. i-j^, i3o, i3l,
Angleterre, t. II, i8 avril iSgi.D. Antonio i36-i38, ii6-i5o, i63, i68, 174, 186.
534 lî^ OCTOBRE 1089
gai, the manner Avherof lie would wryte in a letter of aunswer that
should be delyvered lo me.
I found meself greevid ^vIlh Ihis manner of dealing, and sayed
flally I would cary no aunswer closid up in letters. To salisfy me,
annother day Avas appointid, wherein I should hâve accesse to the
King, and then receave my aunswer by mouth from himself. But,
al my repeire to the Courte, the capten of his renegades was appointid
to acquaint me with the sayd auns^yer, being in effect that, when-
soever her Ma"" and the Ring of Portugal would write unto his
master, that, the yere of the date of their letters the Avarre should
beginne agayn in Portugal, he would delyver the somme of monny
promisid. To the powther, he sayed his master made no mencion
of yt, and, for the thrce thowsand shott, that he could not send
them so farr ont of his counlrye (denyeng belyk toperfourme some
part of his promise the betler to put me in hope of the perfour-
maunce of the other part). I refusid llally to accept of thaï aunswer,
alleadging former breaches of promise, and that I must elhcr bave
the monnye presently, or ells did déclare unto his master that Don
Christoval' from thencefourlh was not to be his pledge, Imt must
hâve his passeport to retourne ymmediatly to Ibe King his father.
The capten caryed this message in to his master, who returnid
him to me Avith his fynall rcsolucion, that he assured me of por-
fourmaunce of his promise uppon receipt of Ihe letters above
mencionid, and that Don Christoval he would not Ict go till he
might send him to the King his father at Lisbona.
There are with the King of Spayne two gentlemen of the blood
royall of Barbary that bave a neerer interest in the crowne then
the Moore that now usurpelb the same, and arc very wcll i)clovid
of the people^. The subjcctcs of Barl)ary are gcncrally very mucb
greevid and disconfcntid with the tyrannicall govcrncmcnt and
1. V. supra, p. 537 et note .'|. et Philippe II exploilnit adroitement cotte
a. Les deux princes de sang royal dont inquiétude. En mai r5g5, Moulay en-
parle Cardcnas étaient les chérifs Moulay Nasser débarqua au Maroc pour conquérir
rn-Nasscr et Moulay ech-Chcikh, l'un frère lo royaume. Vaincu 'imc première l'ois ii
et l'autre fils de Moulay Mohammed cl- Er- Roken, il fut de nouveau défait, l'année
Mestoulth. V. supra, Tableau pénéalopique, suivante, à Tnguate ol mis h mort. V.
PI. III. La présence en Espagne de ces pré- /" Série, France, l. II, pp. loS-aa^;
tendantsévenlucls inquiétait Moulay Ahmed Espagne, année iSfig, passim.
LETTRE DE CARDENAS A WAI.SINGHAM 535
intoUerable polling and exactions of liim ihalnow raignetli'. In the
mounlaynes tlierc lyve many tliowsarides of pcople, in ihe nature
of outlawes, tliat refuse ulterly the payment of his taxes and impo-
sicions ; and to tliem iheie resorte dailye many from other partes
of thos thât lie robbeth and reduceth to extreeme beggery. Vt is
thought that, yf the King of Spayne did set over thos Iwo princes,
ihough but wilh some porcion of monny, they should presently
fynd a suffîcient party in the country, and be hable to worcke a
generall alteracion in the wliole slate : the cominon speeches of the
people and extreeme feare of tlie Moore himself seeme to importe
no lesse.
The King of Spayne, as yt may probably be conjecturid, now
that the Moore is entrid into praclise wilh the King of Portugal,
dare not provok the sayd Moore by setting over thos two princes,
least he should ether descover himself oppenly againsthim in favor
of the King of Portugal ; and the Moore, on the other side, knowing
the danger that may growe unto him by the sayd princes, dareth
not provok the King of Spayne by assisting the King of Portugal,
least he should presently set ihem over : so that ether of them ser-
veth his turne whh the présent occasions to bridle the other, and
nether dare beginne to provoke other, doubting the dainger that
Avould follow to himself.
That the Moore doth not purpose the perfourmaunce of his pro-
mis, I judg by his ill usage of me, and by his délayes in dealing
wilh me ; and of his unwillingnes I ghesse the termes he standeth
in wilh the King of Spayne to be the cause ; wherunto I may add
the naturall halrid he beareth to Christians, and his cowardly and
extreeme covetous disposicion.
Being then out of hope to obteyn any better aunswer, and seeing
no lykelyhode, for the consideracions before alleadgid, of any good
to be had from the Moore, I thought I should be better out of the
country, then to continew unprofTilably in yt, and so was content
to wynck at his deceipt, becausc I Avould gel me out of his dain-
ger : the ratherfor that the Kinges ambassador was ahvaves content
I. Sur le gouvernement Ijramiique de larilé, V. i" Série, l'rancc, t. Il, p. aoS
Moulay Ahmed c/-Ua«soiir et son impopu- et note i.
536 l8 OCTOBRE 1089
to leave me to me self in mv nego(_vacion ; Avheflier it weare
ihorough tvmorousnes, or love of his owne ease, being Avell setled
and providid for, or because be hopetb yet for some good ot the
Moore, I knoAv nol : but he can nelber yeld suffîcienl reasons of
bis own for any such hope, nor impugne myne lo llie conlran'.
The Moore, in ihe coorse of bis speerbe. seemld to take excep-
cions to tbe weak setting fourtb of her ^[a"" fleete, but I turnid the
faulte directlv uppon bimself, alleadginge the preparacions weare
for the most part made bv prvvat men, encouraged by bis large
offers and promises : Avberof vf be bad perfourniid l)ul only some
part, tbe kinge of Porlugall bad l)en ère tiiat \\\nv fnllv possessid
of bis kingdom.
The coste of Barbary balh no bavens. nor l^arborowes, scant any
convenienl places wliere a wliole lleete may take fresh water.
The counlry, bred only exceptid, yeldeth no manncr of provisions
for tbe sea ; for Iheir beefe ^vill nol sait, and otlier sea \iltalls ether
want, or are vcry deere and scant.
Her Ma"" may fynd yt straung tbat Ibis reporte and the oiTers
wliiob the Moore made by his ambassador do se farr disagree; but
>t may please her to beleeve tbat the Moores drift aabs only to
drawe her by such incouragement tbe more willingly io enter into
oppen Avarre against tlie King of S|)ayne (A>hom he exceedingly
fearetb. as well in respect of bis greatnes. as for tbat be bath
olTendid him liy not delyvering of Alarache according to promise"),
and tlien to leave her to herself : kno«ing tbat tbe warre once
Ijegunne caimot so soone beendid. though be put not to bis belping
band, and tbat. in tbe meane wbile. bimself sliall lyvc quietly at
bomc. The proofe bcrof appearelb botli l)y tbe untrulb of some of
bis promises, wbicli bis counliy cannot peitonrme. and by ibc
consideracion of bis owne estate and disposicion : for liow can a l
agrée Avith reason tbat tbe cowardlvest man in tbe ^vorld^ annother
I. L'ambassa Ipiir d'Espagne à Merra- pncurio. V. i''' Srrir, Kfpairno. S inan
kecli o ipçonnail Mathias lircudo de se 1089.
laisser volontairement diiprr par le Clii^rif t. Sur les négorialions relatives ii
parce qu'il y trouvait son rompte et parce l.araclie entre le Chérif et Philippe II, V.
que le « pauvre moine n prenait plaisir supra, p. l6.'i. note i.
s'entendre appeler nmliassadeiir et Sei- 3. V, suprn. p. 1^1 1. note 3.
LETTRE DE CAUDENAS \ \V M.PINCII VM 5.3'7
Sardanapalus in lyfe, a man srcnerally liatirl of hissubjeclcs. should
hazard himself and his fortune al home lo underlake a needies and
endles warr abioade ?
Tliere halh passid entercoorse of lettcrs betwin ihe Moore and
ihe King of Spayne during Ihe tyme of my being al Marrocos. I
lliinck ihe Moore souglit lo serve his fiiriie wilfi my being in the
countrv, and therfor usid délayes lo kecpe me liie longer in yt.
Tiie trade of ihe Anghsh merchaunlcs in [îarbary is conliruied
with more dishonnor lo her Ma'" and tho stalc Ihen bcnilFil to
ihemselves : for ihe priées of sugars are raysid to an excessyve rate,
and ihe merchauntes forcid to take Ihem, good and bad, fyne and
coorse, ail al one price '. The Moore dolh rohl)e ihe Jewes and
makelh them so bare as they are forcid lo l)reake and runne awaye
daily with ihe merchauntes goodes' : «liicli hathso much impairid
iheir eslate as (U\o hoAvses onl> exceplid) there is not any among
ihem' thaï is free from taking up of monny al hvo and a half and
Ihree in the hundreth hy ihe monelh. to keepe cicdil and l<> per-
fourme llieir bargaynes with the Moore : A\ho forceth ihoin lo
mayntayne his ingcnnes*, and drawelli ihem to inakc hard bargaynes
wilh him : in ether of which yf they fayle never so litle of porfour-
maunce, Ihen doth he presently imprison them in the common
gaole, among iheeves and murlherers, and cloggelh ihem \\ilh
vrons, as yf they Aveare the mosl détestable malefactors in llie
world, besides many other Avronges, extorcions, and oppen injus-
tice offrid unto them by himself, his sonnes, and other principall
men about him. nol lolleral)ie to be sulferid by her Ma'": the rallier
for thaï ncther herself, nor the state in generail, do rea^ie such
beneflil by thaï trade as may in any proporcion counlervayle ihe
liinderaunce and barbarous usage of ihe subjecles (espctyally no^\
Ihat saltpeeter caniiot be had from thence. and thaï the moimyes
1. Cf. supra. Doc. C\CV, p. SaS. fermait pas seulement ses sucrefies à des
2. Ces banqueroutes des Juifs n'étaient Juifs du Maroc mais aussi h des marchands
pas cliose nouvelle. V. supra. Introduction européens. Tel fut le cas d'un certain John
critique, p. i^T. Wakcman, qne ruina la mort de Moula)-
3. Them : il faut entendre, non les Juifs. .Vlimcd, survenue au milieu de son bail
mais les marchands. avec ce prince. V. /« Série. Anglolerre,
',. Ce passage (tablll que le Ch. rif n'af- t. II. Requête de Thomas Pâte, iC.o3.
538 t8 octobre iBSg
are so raysed as there Avould be ratlier losse then gayne in caryeng
their goulde into England') : for there is not caryed into Barbary,
one yere Avilh annother, above lliree thowsand clolhes (a small
vent to be put in acconipt of any generall beneffît to the reaime),
nor brought from thence tAvo tliowsand chesles of sugar, a\ lien
there ismost (whichcounlervayletli not the spoyle of so much tym-
ber in England'); by the custome of both Avliich commodityes her
Ma"" revenews are but slenderly encreasid.
Lynnen cloth is shipped out of England only by certificat. Anyll
to dye Avithall is made so false and so full of earth in Barbary
al men dare not medle withall. Ollier commodityes of other coun-
tryes are exchangid butin smaule proporcion. And yet is yt to be
lamented ihat Christians should furnishe the sworne ennemyes of
Christ witli yron, « ilh lirimston, handgunnes, witli fyerlockes.
Avith swordblades, and such lyke, though yt be in never so smaule
quantityes'.
The Moore bath ben tould by some Spanishe mcrchauntcs. for
his owne profRt, that the English trade must needes deca\ in
case he deale not better with the merchauntes; but lie aunswcrid
doggedly that, yf thos dogges went awayc, other dogges would
corne. And yet I knowe be feareth greatly the loosing of tlicni.
and cannot be ignoraunt that, witli a couple of shippcs and as maux
pinnaces to ply up and downe the coste, Avhere thcy sludl f\ nd
purchases to beare their chardges, he may be cutt of from ail trade,
having already, by his barbarous usadg, reducid llie number ol
French and Flemishe that tradid with him to t«o or throe, besides
whom there are now but English and Spaniardes lefl.
The merchauntes ihemsclves bave in smiie sorte bcii the causes
of their owne harmeand spoyling of the Irade, partly by overhiAing
of the same, which hath bred a glut and discrédit of their commu-
dityes, and partly also by outbidding one annolher in ihe jirice of
Barbary commodityes thoi'ough the env^ and inallicc Ihat raignclh
amonglliem; w hicli bath lucd a concci])! in llie Moore bolli llial
1. V. supra, |). 'ifitj ol noie i. désireux (l'nccioilrc sa Molle. V. siiprn. p.
2. Les bois de construction pour navires 3gi et note i.
étaient particulièrement rcclierchés en 3. Sur ce commerce de contrebande, V.
.Vnpletnrre par Moulay .\hmod rl-Mnnsonr. siipra. Introiluctlon critique, p. /|^|('>.
LETTRE DE CAKDENAS A WALSINCIIAM Ô3g
ihev wantid other ventes for iheir owne commodilyes, and ihat
ihev weare extraordinary gayners by his. INow they fynd llie smart,
thcY would be glad lo remove the cause by houlding of some while,
ihat their trade may recover his iîrst repulacion ; wbich neveribeles
I feare will hardiy be brouglil to passe witboul some generall rcs-
tiavnt by publick autborily : for wliiles some forbeare. olbcrs.
greedv to make tbeir pioflit ofsuch forbearauncc, do send dnuble
store of commodityes. and then tlie first. loth to be so overmatcliid
and discreditid, do continue ibeir «ontid coorse of sending in lyke
manner '.
But the surest way to procure a good trade ^Yeare to end
ihis. and beginne a new, and. in the beginningof a new, to eslab-
Hsh ihe same by way of exchaunging of commodityes only at tbc
seaside, in ihe kingdom of Sus. where the ingénues be, lyke as
other Christians do Irnde «ith tlie Indians and with other negros.
For there is no reason that her Ma"" subjects should hazard their
Ivves and goodes so farr witbin the land. at the discrecion of an
mfidell, voyde of honnor and bonesty, and in a counlry so subjecl
to change and alleracion. Xetlier is yt to be doubtid that the Moore
would not be drawen to condescend lo tbis manner of trade rather
Iben to loose the beneffit of his ingénues (which are more \vorth to
him then ail Sus besides, and yeld mayntenaunce lo the most part
of the inhabilanls there) and of the English clolhes Avherby he
reapelh double benelhl. For besides the tenth due to him for custom,
he buyelh many of the resl al an easy rate, and selleth them deere
unto his souldiers. deducting the price out of their enterteyne-
mentes.
The only objection 1 fynd hercin is that the cariadg of the Eng-
lish commodityes from Sus over the mountaynes to Marrocos
would be very chardgeable and difficult. But therlo yt may in (ew
wordes be aunswerid that the inconvenience of loosing the trade
would be much more prejudityall U> ihe Moore.
Some do judge by the coorse of tbinges that tbc King of Spaynes
I . V. supra. Introduction critique, p. 445 . ter le trafic de ses membres ou tjuc ses rcgle-
— Ce que dit ici Cardcnas indiquerait que ments n'étaient pas respectés. Elle ne put,
la Barbary Company n'avait pas usé du d'ailleurs, à ses débuts, éviter l'encombro-
droit qui lui avait été conféré de réglemen- ment du marché m.irocain. V. ibtd.. p. .'iDS.
bllO 18 OCTOBRE I.l8l)
ill fortune iiiusl ether chainge vcry shortly lo heller, or ells pull
liim cleane downe ; for many more blowes he is not hable to l)eare,
andyet, heing sufferid to breathe, he maie recover himself agayne.
Yt is wished ihat, as lier Ma'" halh most honnorabiy begunne to
stoppe the coorse of his greatnes, so yt would pleas her to keepe
liiin a lifle occupied l)y sea, wliilest the French Kiiig doth selle his
owne estate at home, wherby he maie l)e ihe better hable to wrestle
afterwards wilh him bolh there aiul aljroade ; beiiig greallie to be
doubtidthat otherwyes he willbeiid bis ^\ hole plotl to the suppress-
ing of Ibe sayd King now in iheis bis Ijesl gi-oA\ing yercs ; which
doth so much importe his owne safety and \\ell doing as no tem-
porisingof the protestant princes, doubling leasla generallcombina-
cionor counterleagueofall thecathoHckessbould otlierwyesfolb)\\e,
canstayehimfrom practisingthe concurrency against the sayd King
of ail tbal are addictid to the Sea of Roome : who, yt is to bc fearid,
willprevenl us, if \ve make not the more hast lo prevent tbcm.
The K-ing of Spayncs greatnes consisteth but in opinion, [lis
weakenes al home the laie brocken enlci-prise batb sulIicicnlK
discovered. Ilis meanes abroadc are procurid and mayniaynid ^^illl
his treasure. How easy a matler yt is lo cuti of his Ireasure from
him every man knowelh; and, wilhijul his Ireasure, his greatnes
Aveare rallier a ciogge ihen a slrength to bim. \f her Ma'"' %\eare
possest of the Uandes', she inight ether pntl iiim cleane downe. or
force him lo an bimnorable peacc : for b\ menues of the llandes.
she should ship]»' ibe Irade of boln Induis, and keepe m ail ibe
sliippiiig bolh of Spayne and Porlugall.
Tbiis baving not bing ells to trouble voue llonnni- \\ ilball. 1 niosl
linmblv Iaki' ni\ leaxe.
From Ibe Phi\c in Sus, ibe viij"' i>f l^rtober 1,089.
'luni' lliinors most humble.
Sitfiié : .1. de Cardenas.
Public lieronl Office. — Slnlc Paprrs. rorcii/n. linrhury Sinirs. ml. .\[l.
— Original.
I. Thr //.,«</,•«.■ fS ilrs Artirrs.
LETTRE DE CARDEN.VS A \V\LS1\GI1AM 54 1
CXCVIII
LETTRE DE CAliDENAS A ^\ ALSINCII \M
Bien qu'on lui eût refusé un passeport, à Merrakech, en lui donnant l'as-
surance qu'il n'en aurait pas besoin pour s'embarquer, il est retenu à
La Playa par le caïd. — Ayant prié le porteur de ta présente lettre de
surseoir pour deux Jours au départ de son navire, dans l'espoir qu'il
recevrait entre temps son passeport de Merrakech, il prie Walsinqliani
de faire payer au dit porteur une indemnité de six livres. — // rappelle
qu'il sollicite depuis longtemps le titre de serviteur de la Reine.
La Playa, 8 [n. st. i8] octobre lâSg.
Au dos: To the righte lionorat)]e Sir Frauncis Walsingliam.
Knighl. lier -Ma'"* Piincipall Secretary. — Alla manu: Cipi-iaii,
8"* Oclober lôSc).
It may please your Honour. — Tliis ollier lelter I had madc
ready to be sent by sea, for that I purposed miself to bave landed
in Corin\all, but it falleth out that, coniing from Morrocos witboiil
pasport (tbougb I called eaniestly for it, but could not bave it,
being alwayes assured by tbos about ibe Moore that I needed none
for tbat I liad bis inen \vith nie), the Alcaide hcre of the Play liatb
stayed me. so as I caniiot go into England in thcs shippes. I bave
sent to the Moore for a pasport, but wbat be will do wilb me I
knowe not. In the meane while, because I bave ben at sixe pouiids
cbardgeswitblhisbearersshippeandannolber wbicb might not break
Company, to stay two dayes for thés letlers, in which tymc I did
well hope that my pasport ^^ould bave corne, il may please your
Honour that the sayd bearer may bave warrant for the said sixe
pounds, and tbat it be there receivid and reservid to my use. It
may also pleas )our Honour to remcmbcr howe long I bave ben a
5/|2 iH OCTOBUE 1Û8()
sutor for the name of lier Ma"" servant, though but extraordinarv,
to the end nien may not judge ihat I am altogether cast oi". And
so I humbly lake my leave.
P>om the Phiy. in Sus, the viij"' of OctoLer 1589.
\our Honours inosl bounden.
Signé: J. de Cardenas.
Public Record Office. — State Papers. Foreiyn. Burl/ury St<ites,
vol. XU. — Oriyinal.
MEMOIRE DE HENRY ROBERTS 040
CXCIX
ML.MUllU: DE IIENUY HOBEUÏS'
// n'a reçu de la Compagnie du Maroc que 7 5oo onces représentant deux
ans et demi de traitement. — On devait, en outre, lui payer 1000 onces
par an, dont une grande partie, par suite de la mort de Leicester, n 'a pas
été versée. — // n'aurait pu. vivre au Maroc sans les neuf onces par jour
que lui accordait le Chér'if et sans un emprunt de 5oo onces. — Il réclame
l'exécution de son contrat avec la Compagnie, quis'engaqea à lui payer
3ooo onces par an. — Il n'a jamais reçu d'or du Chérif. — }l a racheté,
à grands frais, des captifs anglais. — Il a donné asile, dans sa maison,
aux agents de la Compagnie et fait rembourser à celle-ci 24000 onces,
que lui devaient les Juifs. — // lui a fait rendre des marchandises d'une
valeur de 5ooo livres qui avaient été confisquées par représailles après la
capture d'un navire espagnol dans le port de Saf. — C'est sur les ins-
tances de Boberts que le Chérif a payé à la Compagnie une dette de
4o 000 livres, qu'il aurait pu contester, selon les lois de son pays. —
Autres services rendus par Roberts. — C'est contre son gré qu'il est
allé au Maroc, abandonnant sa position en Irlande. — Pertes subies par
lui du fait de ce voyaqe. — Le climat du Maroc a ruiné sa santé. —
// eût eu plus d'avantage à conserver ses fondions de soldat. — Il a
dépensé le quart au moins de son traitement pour recouvrer le reste.
An dos, alla manu: M' Roherls answeare to tlie iiole of ihe
allowance and benefitl receaved bv his eniplo\menl in Harbarv.
I. Ou voit par ce Mi'moiif que le n'gk- prouver qu'il avait retiré de son séjour au
niMit (les sommes dues à Henrv Roberts Maroc plus d'avantages qu'il ne voulait
pour sa mission près du Cliérif (V. supra, en convenir. Ce premier mémoire n'a pas
p. 5o(i, note i) donna lieu à des contes- été retrouve.
talions entre cet agent et la Bnrbary Oim- 2. On se rappelle que Roberts était
[mn\. qui avait assumé les frais de la dite rentré à Londres le 22 janvier iBSg. V.
mission. Henry Roberts répond, dans le suprn. p. 5i 2 et note 4. Ses démêlés avec
présent Document, à un premier mémoire la Barbary Compunr durent avoir heu dan»
de la Compagnie, où celle-ci s'eirorçait de le courant de la même année.
54 i 1589
1 . The firste is but 7 000 oz., which is for Iwo yeres and a lialt'o.
tliat tliey liave paied.
■1. To ihe second, whereas tlie Lord of Leycesler and \rSlapers '
was lo paye a 1000 oz'., by my Lords dealh a greale parle of il
unpaied, and a farr greatcr somme, which I suslalnod by reason I
was absenl at his Honors dealh In ihis service ".
3. To the third, ihey are nol lo entermedell whal ihe Kinge
gave me, and yet I hâve receved no parle of ihis, for ihal il remayn-
eth whole ihere ; and yf ihe KInge had nol geven me 9 oz. a daye,
I had not bin able lo havc lyved, for that ihey paid nol my slipend
accordinglye, and I was fayne lo Iakc up Ôou oz. for Iwo yeres.
aaid paid SGtie in ibe bnndrcd fn- I w n mtcs. A\bicbf canic tu
36o oz.
'1. To ibe fnnrib. lliey arc unaccpiainlcd willi m\ groale charge
ihere ; bul I demaunde of tliem ibeir owne prémisses, accordinge
to M' Secrelaries order, which is 3 000 oz. per yerc for my l>mc
bcinge therc.
a. To the fyvclb, il is ;dl surmised and nnlrcwo.
6. To llie sixte, the Kinge gave me no gokh'.
7. To the seaventhe, it is untrewe for lliat I was al greale charge
to redemc Enghshe captives as olhers'.
8. I bave ph'asnred thein as ToHowelh, viz : I saved llicm l'unii'
I. Sur co |pc'rsomiagc, V. supra, p. 4Gij. — (|iic celle qui reslail iiniiavrr sur ses
iiolc 5. I 000 onces do L'ralincatioii niiniiello. V.
•1. Pour rexplication de en passage, V. in/ra, p. 55 1, arl. i."). la n'pnnsc ili-- inar-
Hi/ra, p. 548 et noie i. chands à cet arfiunioiit.
3. Le comte de Leicesler élail morl le l\. D'upn's la réponse dis nianliaiicN ii
5 septembre i588. Uoberls veut dire qii'é- ccl arlielc(V. i;i/Vu. p. 5^()),c< ii\-ci .wnieni
tant alors tenu au loin par son service an di'l accnser Hoberts do sVtre em|ilové an
Maroc, il n'eut aucune part aux libéralités raclint de captifs llnmands, qui le récompcu-
lestamentaires de son protecteur et perdit, sèrent do ses services, el d'avoir négligé des
de ce fait, une somme beaucoup plus grande prisonnniers anglais, qui, sans doute, ii'i -
encore — I ooalivrcs,ilil-il plusbas(p. 5/^5) talent pas en mesure de le rétribui'r.
MÉMOIRE DE HENKy KOBERTS 545
and twenlie thowsand ounces. ihc whiche I saved thetn, the which
the Jewes ought them, and the inercliauntes servantes kepte in
my hoAvse as sanctuarye, tell I liad dealte wilh the Kinge for them,
the whiche they ne ver had receved peny but by my meanes.
g. And I saved them fyve thowsand powndes, and was for a
prizc they toLe in the Kinges porte of the Spaniardes, and the
Spaniardes cawsed their goodes to be imbard to the value of 5ooo'',
the whiche they had paide or made restitucion of the pri2e but by
my meanes '.
Also the Kinge oughte them fourtie thowsand powndes, and
tliey toke the Jewes. their delters. to paye them. and aflerwardes
the Jewes Ijrake and was not able to paye. So the Kinge. by the
laA> es of his lande, nede not bave paid any penv of yt, but did at
niy earneste sute to liim made in lier Ma"" behalf^.
Theis three pleasures I did them by her Ma"" countenaunce,
besides many other particuler pleasures, Avhich was to my greate
charges to foliote them for the oljteyninge of them.
And where they say that the voyage hath |jin beneficiall and
gaynefuU to me, that 1 deny. For I Avas forced to take this voyage
full sore againste my w ill ; for the Avhich cause I was forced to
vealde up my place where I was setled in Ireland, by meanes
whereof I ame bindered fyve hundred poundes.
Besides my greate charges, kepenge my bowse in London. tbis
three veares and a half. Ijy ihe meanes of this servis, Avhich hath
cost me two hundred and filtie poundes or more.
Also I bave loste by my absence l)y my creditors Iwoe hundred
poundes.
And by my absens froni my Lord and by bis deatbe. I bave loste
one thowsand powndes.
Also I ame undon by the unnaturall clyment in that couiilrie
for the unheltbfuUnes of my bodye.
I. V. iafra, p. 55o et notes i et 2. a. V. infra. p. 55o et noie 3.
De Castries. \'II. — 35
5A6 '•"i^9
And also for that I ame a souldior I had bin likely to hâve won
more preferment and benefytt yf I had bin ymployed in marshall
affayres.
I protest that the best quarter of the stipend hath bin spente in
recoveringeof the reste. \V herefore I humblye beseache your Honor
that I inaye bave shorte end of this.
Public Record Office. — State Papers, Foreign, Barbary States, vol.
XII. — Original.
MÉMOIKE UK LA HAIIHAHY COMPANY O4-
ce
MÉMOIHK DE LA BAllBARY COMPANY'
Elle ajoute i5oo onces, traitement d'une demi-année, aux j.'}oo onces que
Roherts reconnaît avoir déjà reçues. — Ce dernier touchera également
.es 1000 onces par an promises par Staper et ses associés, soit 3ooo onces.
— Outre les g onces par jour qu'il confesse avoir reçues du Chérif, ce prince
lui donna ôoou onces, soit, au total. 1 1855 onces. — La somme allouée
par la Compagnie pour ses frais était plus que suffisante. — // est
parfaitement exact qu'il a reçu de l'or du Chérif pour s'en J'aire faire
une chaîne. — H est vrai que les agents de la Compagnie, à qui le
Chrr'if réclamait de l'argent, demeurèrent quelque temps réfugiés chez
Roberts ; mais, sommés de rentrer chez eux, ils furent ensuite arrêtés ; puis,
ayant établi qu'ils ne devaient rien, ils furent relâchés, sans aucune inter-
vention de celui-ci. — (Je n'est pas Roberts, ce sont les lettres du Lord
A mirai et la nouvelle des opérations de Drake contre Cadix qui engagèrent
le Chérif à restituer les marchandises confisquées. — La dette du Chérif
envers la Compagnie était payable en sucre par les Juifs fermiers de ses
sucreries ; mais ceux-ci ayant fait faillite, les lois mêmes de son royaume
contraignaient ce prince à payer et les instances de Roberts n'y furent
pour rien. — La Compagnie reconnaît avoir usé parfois de l'appui que
Roberts pouvait lui donner comme ambassadeur . — C'est sur la demande
de Roberts que Leicester lui donna le poste du Maroc, malgré les objec-
tions de la Compagnie. — Son absence n'a pu entraîner pour lui les
pertes qu'il prétend avoir subies. — Le Maroc est un pays très salubre.
et Roberts. comme d'autres, en est revenu en parfaite santé. — Sa mis-
sion n'a valu à la Compagnie que des dépenses et aucun bénéfice. — Il
est faux qu'elle n'ait pas servi ponctuellement son traitement. — Les
marchands de la Compagnie sollicitent une décision telle que ie.i:igent
la justice de leur cause, le mauvais état de leur commerce et la pauvreté
de beaucoup d'entre eux. — Ils soutiennent que l'once marocaine ne vaut
pas plus de i8 pence et offrent à Roberts de lui rembourser, au Maroc,
à ce taux, toute somme qui ne dépasserait pas 12000 livres.
1 . Ce m (■•m ni If .-si une réplique au Dncuinorit précédent.
548 i589
[.589.}
Au dos : The ansAver to M' Robertes objections.
The ansAver to M"^ Robertes objections :
1. To the first, iM"^ Robertes confesseth he hath receved for two
yeres and a half 7600 oz. ; and half a yere we he nowe content to
paie him more ; which is 1 5oo oz., Avhich two somes joyned makes,
as Ave truelie sait downe : 09000 oz.
2. To the second, }tV Stapers' and that company did promise
him 1000 oz. a yere, and no dowbt ; but he hath receved or will
receve the same, consideringe they were the only procurers of his
goeinge ^ : o 3 000 oz.
3. To the third, whereas he sayeth wee are not to entermedle
with that the Kyng gave him. no more wee do but to shew the
truth to his Honor hoAV mueh Nr Robertes hath benefilted by his
imployment in that service ; and he cannot deny but the Kinge
both alloAved \ùm 9 oz. a day, and also gave him 5 000 oz., wliich
ail amounteth to, asbefore Avas declared : .... i i 855 oz.
And if he did takc 5oo oz. at interest for 2 yeres to his losse, as
I. Cf. supra, p. ^69, note 5. Compagnie IraGquaient pour leur propre
3. La suite des idées est celle-ci : Staper compte, avec leurs capitaux personnels, soit
et ses associés — Stapers and Ihat company individuellement, soit par groupes d'asso-
— ont promis i ooo onces par an à Roberls, eiés.V. supra, Lntroduclioncritique, pp. 448,
qui les a reçues ou les recevra, et c'est Sta- 45 1. Ainsi s'explique l'existence du groupe
per et ses associés qui les lui paieront, Staper au sein de la Compagnie. C'est, cvi-
puisque c'est eux seuls qui ont voulu et demment, ce môme groupe qui réclama
procuré son envoi au Maroc. Cf. supra, p. « l'incorporation « par lollrcs patentes des
544- On voit ici, plus en détail, comment marchands trafiquant au Maroc, laquelle no
avait été décidée la mission de Roberts. rencontra pas moins d'opposition que la
Une grande partie des membres de la Com- nomination d'un agent à Merrakecb. V.
pagniey étaient hostiles(V. infra.p. 55i et supra, pp. 449, 4-'>o. Slaper, en celte cir-
note i); mais Staper et ses associés, avec constance, avait partie liée avec I.eicestor.
l'appui de Leicester, imposèrent la décision. Tous deux, d'ailleurs, s'associaient pour leur
C'est eux, cl non plus la Compagnie tout trafic, car, en iSgS, Staper devait encore
entière, qui versent les i ooo onces de gra- de l'argent à la veuve du favori « aur le
tification annuelle ajoutées au traitement compte du Maroc». St. Pap.. Dom., Elii..
di' Roberls On sait que les membres de la vol. CCXLVI, n° ta.
MEMOIRE DE LA BAHDAIIY COMPANY O^Q
he sayeth, he is to impute that to his owne necossitie, before he
went in this service, and not to us : for he hath hadd good payaient
frome time to time ot" thaï vvee were constrayned to give.
4. To the II"', wee be not unacquainted with your charge ; there-
fore if wee hadd put doAvne your charges ihere 1000 oz. lesse then
wee did. yet hadd wee put downe more then you or your men
coldspend spendinge frugally. And wee promisedagainst our wills'
but to pay for 3 yeres, allthougti you hadd tarryed above 20 yeres.
5. To ihe 0"', it is not surmiscd, but castupp true. as \rRobertes
shall finde takinge his pen againe, Ijut wee are not to allowe up[)on
the oz. after his demaunde.
6. To the 6"", you say the Kinge gave you no gold, but he gave
to you to the value of 100" and belter, to make you a chayne.
Wee stand not uppon termes, but matler '.
-]. To the 7"", you confesse the gifte of the Flemminge captives.
8. To the 8"", wee answer that it is true some of our servauntes
did take M' Robertes howse to kepe theym frome the officers of
the Justice, who wolde hâve arrested theym for money which the
Kinge demaunded; where they remayned a certen tyme, but made
no end otherwise then followeth. The Justice, refrayninge violenllie
to take theym forth of \P Robertes howse, beinge an embassador.
willed theym to repare to their hoAvses, Avhich they did. But no
soner were they there but they were sent for before the Justice,
leyed in prisone. and so continewcd a moneth without any help of
M' Robertes at ail. Afterwardes uppon tryalls of lawe that they
hade paid the Jewes longe before, weyed forth and impared those
sugers, and so overthrew the action of the Kinge, those our ser-
vauntes were sett at liberty after grêle troble and chardge, and no
whit al ail by M' Robertes meanes.
I. On remarquera l'insistance avec la- de l'or en poudre ou en lingot pour s'en faire
quelle les marchands rappellent la violente faire une chaîne, ce qui permettait à ce
contrainte dont ils furent l'objet. Cf. infra. dernier de jouer sur les mots, en allirmant
p. 55 1, art. 12. (V- supra, p. 544, art. 6) qu'il n'avait pas
■i. Le Chérif avait dû donner à Uoberts reçu d'or monnayé.
5ÔO I 589
g. To the [)'*'. our gooddes Avere defoyned h\ the Kinge a longe
time, but never released before wee sent frome hence the Lord
Admiralls lellers reportinge thaï the prize ■\vhich was taken was
laAvfull', and then also the neuves came frome Calez of the burninge
of the sliippes and invasions Avhich Sir Fr. Drake madein Spaine^ ;
whereby the Kinge was moved to retorne to us our gooddes, and
lo hold the takinge of the Spanish carvell no offence, but don as
in time of lawfuU wares and against enemyes ; and nothinge at ail
by M' Robertes meanes in that were wee lielped.
10. To the lo"", wee answer that there was gooddes delivered
into the Kinges treasury by our nation for a grete sonie of money,
he assuringe us by his bills to rcceve our paymentes for theym in
sugers of certen Jewes, renters of his suger howses ; parte whereof
wee receved accordinge to order. And it happened the Jewes brake
and woldepaie us no more' ; whereuppon wee retorned to the Kinge
with our bills recjuiringe payment of that lefte unpaide ; whirh he
grannted, for that by lawe he Avas bound to pay us, and not as
M"' Robertes sayelh : for AA-ee knowe this, and it is trcAvc that, by
laAA'e of Mores, AA'hosoever receves is l)ounde lo pay, if ihey uppon
Avhome the bills he assigned do not paie. VVherefore we say and
knoAA'e that \P Robertes mistakes his matter, assuringe ourselves the
Kingeisnot so liberalltopay ^ociooooz. uppon M' Robertes inlrealy.
1 1 . To the 1 1"', wee graunl tliat m somecaAvses the countenauncr
of M' Robertes, beinge an eml)assador, wee used, as in former times
wee hâve used the helpe there nf ibt; einbassadors offorren princes;
vvho of a Christian favor, and nul for ativ rewarde, hâve assisted us.
I. C'est la prise faite par le capitnine leur des .Vçores, un navire des Indes orien-
.lohn Gyles et dont il est question ci-dessus. laies avec un énorme butin. La nouvelle de
Doc. CLXXVI, p. 479. ees exploits ne pouvait qu'impressionner
5. Le ig avril «587, Drake apparaissait Moulay Ahmed et le disposer it ménager
soudainement devant Cadix avec une esca- les Anglais.
dre anglaise, coulait ou brûlait dans le port 3. C'est cette banqueroute des Juifs qui
plus de trente navires et en emmenait qua- avait causé aux marchands anglais les lour
Ire chargés de provisions. Il s'emparait de» pertes dont il a été souvent question
ensuite de Sagres, comme based'opéralions, ci-dessus. V. p. 4*i3 et note i. Le» lignes
•t allait reconnaître Lisbonne. Avant de qui suivent montrent que les marchanda
regagner l'Angleterre, il saisissait, à la hau- Hnircnt par recouvrer leur dl^.
MÉMOIRF, DE LA BAnnAnv f.DMPAW 55 1
12. ïo the 12"', it is straunge ihat M' Hoberles doth alledge he
"was forced to go this voyage againsl his will, Avhen it is well
knowen he sewed ernestelie for it, and my Lord of Leceister did
uppon his suite yeld him the place, in compassion towardes him,
for his releif, and wee varie sera urged to be contributors for his
releif by my Lord of Leceister, when wee alledged many tliinges
againste his goeinge'.
1 3. To the 1 3"', if M' Robertes hadd not gon but tarryed at home
in England, lie inusle bave hadd the like chardge havinge wyfe
and famely, and kepinge a howse with a more some, himselfe
beinge witb theyin.
i!\. To the i4"\ it is ratber to be thought that M' Robertes
creditors hjst by his absence, in that thay forbore him till nowe
ha came home, then he to lose one panny by thay m.
i5. Ti) the i5"'. beUke M' Robertes tliinckes, if he hadd byn in
England at my Lord of Leceisters decease, he wold bave bequethed
him 1000". But tbose that he loved belter. and divers wayes did
him daiely service, receved by legacy no such some.
r6. To the i6"'. and for the constitution and helthof yourbody,
truely the country is as holsome as can be, andyourself not altered
naither in favor nor person, l)ut bcllbfull and in as good likinge
as you were at your deparlure. And divers others. comparable to
you, M' Robertes, bave remayned there a longe time and in conti-
nuall perfect helth.
17. To the i7'\ wee answer that, if M' Robertes hadd remayned
at home to hâve byn imployed in marshall affaires, wee shold havc
saved 3ooo oz. a yere, which wee in vayne bave bestowed uppon
hym, he not havinge benefited us, notwithstandinge his afirma-
cions, the value of one penny.
18. And wheraas you say, by way of protestacion, that you
spent the beste quarter to recover the rest, you chardge us sclaun-
1. V. snprn. Doc. CLXXIII, p. 464-
552 '589
derously with an unlruth : for commenly you were paide for the
yere before it was fuUy expired, unies this half yere.
Ail which abovesaid considered, your supliantes most humbly
beseech yourHonor to sett do^vne your order with such reasoncible
favor as tlie equitie of their cawse, the badnes of their trade. and
the povertie of a grete niany of iheym requirelh, promisinge ihat,
if M"^ Robertes willfinde meanes to furnishe theym with «liai some
soever not excedinge xii ihowsand poAvndes, they will put in good
assuraunce to deliver an ounce of Barbary money there for every
xviii'' receved hère' ; and so dependinge uppon your llonor in this
behalf refer theymselves to the same wilh their daiely prayers for
you.
Public Record Office. — State Papers, Foreign. Rarbary States, vol.
XII. — Original.
I. Ce passage est obscur. En le rappro- sans doule, régler les comptes, en Angle-
chant de l'article 5 du mémoire (V. supra. terre, au taux de i8 pence ronce. Henry
p. 5ig), on entrevoit un désaccord entre Roberis jugeait ce taux insuffisant. La
la Barbary Company et Henry Roberis sur la Compagnie le maintenait. Elle se déclarait
valeur de l'once marocaine en monnaie prête à rembourser, en onces et à ce mi)me
anglaise. C'est en onces qu'étaient formu- taux, au Maroc, toute somme inférieure
lées les sommes qui étaient dues à Roberts à 1 3 ooo livres qui lui serait avancée en
par la Compagnie. Celle-ci prétendait, Angleterre.
REQUÊTE DE LA KARBARY COMPANY 553
CCI
REQUÊTE DE LA HAUBARV COMPANY
Les marchands rappellent cjiie Leicesler, ayant passé marché avec le Chéri/
pour lui fournir du fer et autres métaux et voulant écarter leur
concurrence, leur fit interdire l'exportation de ces arlirles. — // les con-
traignit, pour rérjlemenler le commerce au Maroc, à se constituer en
corporation. — Ils ont payé, tant à Leicesler que pour l'entretien d'un
agent de la Reine au Maroc, les sommes exigées en échange des privi-
lèges qu'on leur concédait. — Forts de ces privilèges, ils ont importé tous
les ans au Maroc de grandes quantités de draps de couleur, pour lesquels
ils ont accordé au Chérif, avec une confiance inusitée, de larges facilités de
paiement. — Eiistache Trevache et un ou deux autres marchands français
leur font concurrence avec leurs toiles et d'autres articles qui ont plus
de vente au Maroc que les draps anglais. — Par un contrat passé avec
le Chérif, ils ont accaparé ses sucreries, sur lesquelles les requérants
espéraient être payés de leurs marchandises, et ils vendent à très haut
prix le sucre que ces derniers remportent du Maroc. — Ces Français
veulent maintenant vendre leur sucre jusqu'en Angleterre. — Le sucre
étant le seul produit fourni par le Maroc en échange des draps qu'ils y
importent, les requérants exposent le dommage qu'entraînerait pour eux
la liberté laissée à Trevache de le vendre en Angleterre, et, invoquant
leurs privilèges , demandent qu'elle lui soit refusée.
[Vers lâSg']
Au dos, alia mnnu : A pétition and entreales of ihe occasions of
hirMa""graunt to the merchants trading Barbary, andreasons wliy
the same shold be favored.
I . La présente Requête rappelle les cir- septembre 1 588), car c'est à hii , leur associé
constances dans lesquelles fut établie la et protecteur naturel, que les marchands
Bnrfear^'Compan^.V. supra, tnlroduction cri- auraient eu recours de son vivant, comme
tique,pp. 449,450. Elle a dû, d'autre part, ils l'avaient déjà fait. V. siipni. Doc.
être rédigée apn's la mort de Leicesler (5 (XWN lU, p- 486.
55^ VERS i58ç)
The righl honorable ihe Ei ell of Lecesfer havinge enired inlo con-
Iractes with f he Ringe of Barbary to fuinish him with iron and ollier
mettalls, and dowhtinge lest he might be preveiited, if the mer-
chaunles trading thither were not of such thinges restrayned,
cawsed the sliippes then laden ^Yilh your suppHantes gooddes, by
your Honois order, to be stayed, and se perforced iheym not onlie
to abridge theymselves frome transportinge mettalls, but also cons-
trayncd uppon iheyni to enter into a fellowshipp for certcn yeres',
for refoi'macion of that trade, whichlie perceved to be growcn farr
out of order. and that, in considération of hir INIa"" graunte in
that behair they shold m[ake] présente payinent unlo his Honor of
one thousand powndes, and also yeld, for a certen tyme agreed
uppon, iii c'' yerelie fowardes the maynelenaunce of an agent for
hir Ma'" in thés partes : which uppon hir Ma"" comaiindement and
your Honors lettres was duelefully paid : otherwise they cold not
getl liberty for their shippes to départ.
And so presumynge uppon the certentie of iiir Ma"" graunt, and
seeinge the distressed state of the clothiers in ihis restraint of Spaine',
presenlelie shipped away ihat yere' at the least fowre thousand
clothes collered (which ^ooo colered clothes selteth a worke as
many people as twentie thoAvsand whites) ; and so ever since bave
contine^Ned to scnd yerelie aflor that rate, niakinge bargaines and
Irustinge the Kinge in an exedinger measure then ever they did the
Jewes before.
This EwsticeTravacie ', with one or two Frenchmen more, percev-
inge by this meanes howe farre your suppliaunles had plunged
theymselves \Aith the Kinge. sendes forth of France grete store of
roanes" and otherFrencii commodités": wliicii l)eingemoreiti request
and vendable tliere then our Iiiglish cloath made their money : and
I . On lit en marge : « Thf occasions (.'uni/iunv. romini' l'indique le mot pri'sen-
of her Ma"" grant lo Ihc merrlianls Iclie et comme il roMille encore do la re-
tradinge Barbarv. » qiu^le des marcliands ii Lcicesler(V. supra.
3. I^'état des relations entre l'Espagne p. 487). \ . aussi p. 483.
et l'Angleterre privait alors les drapiers fi. Kustaclie Trevaclie. Sur ce person-
anglais de déboucliés importants pour leur nage, V. supra, p. 5i, note j.
commerce. 5 Ronnrs : toiles de Ilouon.
3. TAat yere : c'esUà-dire : i58â, l'année 6. On lit en marge: « The necussitv
môme de 1' « incorporation >i de la linrbnry «liv liir Ma"" grant sliold be favored. •■
HEQUÈTE np, LA BAUBAHV COMPANY 555
so contracted wilh Ihe Kinge for foMre or fyve hundrelh thowsand
ownces, ingros<singe into tlieir handes ail the bestingenewes' which
the Kinge hadd, which wee hoped shold hâve served for our spedier
paymenl, inforcinge us to buy sugers for Ihe retorne of our shippes
at iheir handes, and at an excessive rate; which is a principall
occasion noAve of the darth of sugers.
But noAve of late, your suphantes, to rydd theymselves forth of
that bondage, hâve " in order not to buy at their handes ; which
iheise Frenchmen percevinge bave given ' attempt to bringe
nowe this shippesladinge liither', to make an expérience to prev
For sugers is the onHe comodity whicli that country yoldeth to make
retornes of our woUen cloth withall. Whereof if Ihe French maie
bave the free course ofven[ding] asAAcll bereas in Fraunce andolher
partes, they will sone eate us out of lliat trade, prefer the vent of
their roanes, andgrctehe deminisb the saile of our Inglish clothes,
as the Frenchmen in Barbary bave made their bragges to doe.
^^ ho then beinge tollerated to bringe their sugers hither bredes
thèse inconveniences : the sbortening of hir Ma"" coostomes ; the
lessening of sayle of cloalhes : the decrease of navigacion ; the
losse of your supUantes deijtes to the utter decay of tbem ail, besydes
many other inconveniences which cannot nowe be so well remembred
as tyme wolde ley open.
Therefore mostehumbly beseechinge your Honour not to admitt
thecollered excused of the said Stravacie, but ratlier consider the
naturall deceit of the Frenche, and to prefer us, hir Ma"" subjectes,
havinge leyed our plottes and buylded our proceedinges uppon the
unfallable graunt of hir Ma'", as is afore declared, and they shall
allwayes be bound to pray for your Honour.
Public Record Office. — Slate Papers. Domealic. Elizabeth, vol.
XXXVIII, n" 37. - Orifiinal.
1. Ingenewes : altération du mot espa- -i. Manuscrit déchiré.
gnol ingenios (en portugais: enjenAos), avec 4. Ne pouvant plus trafiquer de leur
le sens de moulins à sucre. Cf. .supra, p. sucre au Maroc avec les -\nglais, Trevache
i86, note I. et consorts projettent d'en amener une car-
2. Manuscrildéchiré. — L'idée à suppléer gaison en .Vngletcrre même pour l'y vendre,
est que les marchands ont pris des mesures et comme les privilèges de la Barbary Com-
pour que nul d'entre eux n'achète de sucre. pany s'y opposent, ils essaient d'obtenir du
au Maroc, de ïrcvache et de ses associés. gouvernement une autorisation spéciale.
ADDENDA
AUX
DOCUMENTS DE LA PREMIÈRE SÉRIE ANGLETERRE
(Tome I)
AUTORISATION [)E CONSTIUIHK A DKS MAUCHANUS ANGLAIS ÔOC
AUTORISATION DE CONSTRLTKE A DES MARCHANDS ANGLAIS
i" décade de Redjel) 979 1 19-28 novemlirf f57il.
^ ç\c ^J\ ^j J.bl * ^;^Vl jl^' ^:^^_j '^Vj JL>.V J>
British Muséum. — • Nero B. XI. J. G(i — Ori(/inal.
Traduction.
Louange à Dieu ! — Il n'y a aucun empêchement à construire
une petite maison' contre le canal, sous la réserve expresse que
cette construction ne causera préjudice à personne. Constatation
écrite en est adressée aux marchands anglais, dans la première
décade du mois unique^ de Redjeb 979, par le serviteur de Dieu,
suppléant du gouverneur, Aljdel-Kerim, que Dieu lui soit favorable !
anglais auraient demandé l'autorisation de
I . Au Maroc, l'expression ôj^Ls C^ construire des latrines communiquant avec
désigne habituellement des latrines et, si l'égout. On s'explique mieux ainsi la ré-
elle devait être entendue dans ce sens, le serve mise à l'autorisation.
. 2. Sur ce qualificatif donné au mois de
mot JjWll (canal, conduite d'eau) aurait n^dj^b, V. H. de Castries, Les leUres
alors le sens particulier d'égout. Si l'on inissioes des chérifs saadiens, Essai de diplo-
adopte cette interprétation, les marchands inatique arabe, à l'article Date.
56o
PLAN PERSPECTIF DE LA BATAILLE D'EL-KSAR EL-KEBIR
1578.
Note critique.
Le plan perspectif de la bataille d'EI-Rsar el-Kebir conservé à Hatfield
House (Ccc(7 Mss-, Maps 1/66) et reproduit en fac-similé, PI. IV, mesure o™, 84
de long sur o'",58 de large. 11 est dessiné à la plume sur papier; le fond est
colorié en jaune. On lit au dos :
Descripcion of tlie batlale hetwixt llie Kings of Portingale and Fées
in Barhary wher D. Sébastian llie K. of Portingale was slaine.
Un cartouche à droite et en bas du plan était réservé au litre, (^.c titre, par
suite d'une déchirure du papier, est incomplet. On ne peut en lire qu'une
partie :
The rare and sirange Ballaille fonghten in Barbarie neare to Arzile,
belwene the hinges of Portugale Don Sebasliano and Mtillie llam
hinge on Moluc... Pess
On n'a aucune indication sur l'origine et la provenance de ce dessin.
De l'examen critique du plan perspectif, il ressort que la topographie de la
région, ainsi que l'ordre do bataille des armées portugaise et marocaine, sont
loin d'être d'une exactitude rigoureuse.
L'orientation du dessin anglais est la mémo que celle du plan dressé par
Fray Luis Nieto'. On trouve à droite dans les deux documents l'oued Loukkos;
le dessinateur anglais a placé Merrakech à l'origine de ce cours d'eau, sans
I. V. /" Série. France, t. 1, p. /(g6. — silion qu'il a dans la plat|iicllo friinçnisr
Nom rappellerons que ce plan a été rcpro- de 1579, c'est-à-dire en nullanl ]v nord i
duil par nous en sens inverse de la dispo- la partie supérieure.
l'I. IV
Fac-similk du foutulan de Joan Mvrtines.
D'apns l'original conservé au Briti^h MusiMirii.
^<Ù-
PLAN PERSPECTIF DE LA BATAILLE DEL-KSAH EL-KEBIR 56 1
doule parce que l'armée de Moulay Abd el-Malek venait de cette ville. Quant
à l'oued el-Mekhàzen, il semble qu'on doive l'identifier avec la rivière placée à
la droite d'Arzila, bien que celle-ci se jette dans l'Océan, alors que l'oued el-
Mekhàzen conflue en réalité avec le Loukkos, non loin du lieu de la bataille.
Les deux ponts que l'on voit sur cette rivière, et dont parlent les principales
relations de l'expédition, confirment celle identification. Ajoutons que les
tentes représenteraient alors les camps occupés par l'armée portugaise avant et
après le passage de l'oued el-Mckhàzcn. A l'entrée du détroit de Gibraltar, se
voit Tanger ; mais la ville, retirée dans l'intérieur des terres, est reliée à la mer
par une petite rivière. Enfin, il faut signaler la figuration naïve des accidents
de terrain derrière lesquels sont dissimulées les troupes marocaines, cavalerie
en tête, qui s'apprêtent à tourner l'armée portugaise'.
S'il a paru que le dessin de Hatfield méritait d'être publié pour être versé
au dossier de l'expédition marocaine de D. Sébastien, il n'a pas semblé que les
détails en fussent assez précis pour servir de base à une étude militaire de la
fatale journée du 4 août 1078. Cette étude sera plus à sa place à la suite des
documents portugais se rapportant à l'expédition. Il serait vain, d'ailleurs, de
prétendre reconstituer, d'après le plan perspectif, l'ordre de bataille des armées
portugaise et marocaine, car l'auteur, comme plusieurs dessinateurs de batailles,
a voulu représenter l'action à deux moments dilTérents, à savoir: avant l'en-
gagement et pendant l'exécution du mouvement tournant opéré par l'armée
de Moulay Abd el-Malek. Nous nous contenterons donc d'expliquer et, le cas
échéant, d'interpréter le plan perspectif, en nous aidant des relations déjà
publiées-,
I. — Armée de D. Sébastien.
Conformément à la tactique militaire du xvi' siècle, l'armée de D. Sébastien
s'avançait au combat sur trois lignes, que l'on appelait dans le langage mili-
taire de l'époque : avant-garde, bataille, arrière-garde.
La première ligne, telle que l'a représentée le dessinateur, est formée d'un
corps de piquiers ^ flanqué de deux manches d'arquebusiers ; chacune de ces
troupes a sa bannière, qui doit servir à l'identifier. La bannière de gauche est
aux armes de Portugal *, ce qui s'explique mal et doit être une erreur du des-
I. D'après les relations, Moulay Abd Icmful k- mot liallcbardicrs, alabardcros ;
el-Malek avait pris soin de faire occuper mais ce terme s'applique à des soldats ar-
les petites collines qui dominaient la plaine, mes de piques. On les rcchercbail pour les
afin de dérober à la vue les deux ailes de opposer « à la furie de la cavalerie maure ».
son armée qui avaient pour mission d'en- V. ibidem, p. 255, noie 5.
velopper les Portugais. Cf. Rf.beli.o da i- D'argent i 5 ocussons d'azur mis en
SILv.^, pp. 219, 320. croix, chacun chargé de 5 besans d'argent
a. V. /" Série, France, t. I, pp. 3y5- en sautoir, un point de sable au milieu de
•'176 et supra, pp. 3i2-32i et 829 338. chacun.
3. Les relations emploient plus généra-
De Castries. Vil. — 30
562 1078
sinateur, puisque nous savons que l'aile gauche de l'avant-garde était formée
de Castillans sous les ordres d'All'onso de Aguilar' ; elle était, d'ailleurs, com-
posée en réalité de piquierset renforcée seulement d'une manche d arquebusiers
commandés par Luis de Godoi. Des trois bannières de piquiers. la première,
fascée d'or et d'azur, ne peut être identifiée : la seconde est celle des chevaliers
du Christ et repère vraisemblablement un parti de fronteiros venus de Tanger ^;
la troisième bannière de piquiers, qui est semblable à celle des arquebusiers
de l'aile droite, est aux armes de Bourgogne ancien ^. Or, nous savons que les
Allemands, sous la conduite de Martin de Bourgogne, seigneur de Tambcrg',
se lrou\aient à la droite de la première ligne". A la vérité, la manche d'ar-
quebusiers de l'aile droite était formée d Italiens commandés par Hercule de
Pise ou Stukely *.
Sur le plan perspectif, on voit, derrière cette première ligne, des troupes de
cavalerie. Or, dans tout ordre de bataille, à cette époque, les cavaliers se trou-
vaient répartis aux ailes; le dessinateur anglais, qui ne pouvait lignorer, a
manifestement voulu représenter ce moment de l'action où la cavalerie por-
tugaise, ne pouvant résister, « entra en grand confusion parmi les gens de
pied » ' ; sa place primitive est occupée dans le dessin par les cavaliers de
Moulay Abd el-Malek prononçant leur mouvement tournant. Ainsi qu'on le
voit et qu'il résulte de l'explication précédente, la deuxième ligne (la bataille)
n'est pas figurée dans le plan perspectif, et le dessinateur l'aura sans doute
confondue avec la troisième ligne. Si l'on examine les bannières de ces escadrons
de cavaliers, on constate que celle de l'escadron de gauche est aux armes de
Portugal; c'est là que se trouvait le roi D. Sebastien. Quant à l'escadron de
droite, il en a deux: la première, sur laquelle sont dessiné-s trois croissants, est celle
des Maures de Moulav Mohammed el-Mesloukh, qui combattaient dans les rangs
de l'armée portugaise ' ; la seconde bannière est celle des Chevaliers du Christ.
Les troupes de la troisième ligne (arrière-garde) ont toutes la bannière de
Portugal ; elles se composent, suivant la tactique de l'époque, de deux régiments
de piquiers encadrés de manches d'arquebusiers.
L'artillerie, qui au moment où s'engagea le combat, se trouvait tout entière
à l'avant, est figurée sur le dessin à l'arrière-garde. Ce ne peut être une erreur
de l'aulcur ; mais celui-ci aura sans doute voulu par cette disposition indiquer
dans quel degré de confusion se trouvait, à la lin de 1 action, la pauvre armée
de D. Sébastien. Il est possible aussi que le dessinateur ait voulu représenter
le moment où l'armée portugaise en marche avait dépassé son artillerie. La
I. V. /" Série. France, l. I, pp. tiS~, noie 4.
55i et 601. 5. V. /" Série, France, l. I, pp. 55i,
a. Les Chevaliers du Clirist ser\'aiont on 601 et 655.
grand nombre dans les frontciras africaines. 6. V. ibidem, pp. 4^7; 55 1 et note 4 ;
3. Bandé d'or et d'azur de six pièces à et 601.
la bordure de gueules. 7. V. /" Série, France, t. I, p. 55S.
4. \. ;" Série, Pavs-Ras. t. I. p. i. 8. V. ibidem, pp. 55a etOoi.
PLAN PERSPECTIF DE L\ BATAILLE d'eL-KSAH EL-KEBIH 563
même intention se retrouve dans la figuration de l'armée marocaine '. On sait,
d'ailleurs, qu'au début du combat, « les Mahométans gaignèrent l'artillerie des
Chrestiens qui ne leur avoit servy de guère - ».
II. — Armée de Moulay Abd el-Malek.
C'est surtout dans la représentation de cette armée que se découvre la double
intention de l'auteur: figurer l'ordre de bataille initial, en même temps que
donner la position des troupes à la fin de l'action. Et c'est pourquoi le corps en
demi-lune placé derrière l'artillerie se revoit, figuré une deuxième fois, devant
cette même artillerie, dans une situation tout à fait invraisemblable. Il est,
d'ailleurs, évident que la disposition en croissant des troupes à pied ne devait
plus subsister intégralement, alors qu'une partie d'elles, comme le montre le
plan, s'était infiltrée à droite et à gauche pour encercler l'armée portugaise.
Quant à la véritable place de l'artillerie, à savoir devant le corps de bataille,
elle est établie par les principales relations''.
On remarquera sur le dessin une autre inexactitude : les fantassins de l'armée
de Moulav Abd cl-Malek sont représentés armés de lances, tandis qu'en réalité
l'infanterie marocaine « estoit toute d'arquebusiers* ».
Il n'y a aucune observation à faire au sujet des bannières marocaines ; elles
portent toutes trois croissants, armes conventionnelles souvent employées pour
désigner les musulmans, et ne peuvent servir à repérer les Açuagos. les Gui-
suies, les Elches, les Andalos, les Espaquis et autres unités de l'armée d'Abd
el-Malek.
I. V. PI. IV. 3. V. ibidem, pp. 488, 6oi, 655.
3. V. i" Série. France, t. I, p. !\g2. !>. V. ibidem. France, t. I, p. 552.
564 1 ''79
LE PORTULAN DE JOAN MARTINES'
Note critique.
Le portulan de ['Add. Ms. 22018 est de format grand in-8' ; il comprend
sept folios et six cartes coloriées sur vélin, qui se rapportent toutes avix cotes
occidentales de l'Europe et de l'Afrique, à la Méditerranée et à la Mer Noire.
Le géographe Joan Martines en est l'auteur; il le dressa à Messine en lâ-Ç),
ainsi qu'il résulte de 1 indication suivante, qui se lit sur la troisième carte (fol. 4).'
JoAN MaUTINES en MeSSINA ANT I 079.
Le fac-similé ci-contre (PI. V) est celui de la quatrième carte (fol. 5), qui
intéresse plus particulièrement le Maroc, dont elle reproduit les eûtes depuis
l'embouchure de la Monlouïa jusqu'à Safi. Nous donnons ci-dessous les noms
des villes côtières qui figurent sur cette carte. Nous v avons joint, autant que
cela paraissait nécessaire et possible, quelques explications destinées à faciliter
les identifications, soit avec les noms de la carte de Mercator - publiée au fron-
tispice du présent volume, soit avec ceux des cartes actuelles.
jafarins. — Les iles Zafarines ; en espagnol : Cliafarinas.
P. Novo. — Ce nom (Puerto Novo) s'applique au mouillage que présentait
la sebkha de Bou Erg, appelée autrefois par les l'2spagnols « Laguna de Puerto
Novo », et qu'ils désignent aujourd'hui sous le nom de Mar Cliica '.
Melilla. — Nom et situation exacts.
C. Dintraforc. — Cap Très Forças. Ceca]), dans les documents espagnols du
wi' siècle, est souvent appelé : a Cabo de l'^ntrefolcos ».
I. Il existe à la Bibliolhi'qiie de r.\rsc- alors qu'il était géographe du dur (le Julirrs,
nal un portulan de ce géographe daté de c'csl-ii-dlre & partir de l'année lôSg, mais
1682. Cf. He.mit Martin, Catalogue des l'atlas no fut publié qu'après sa morl. La
Maniiscrils de la Bibl. de l'Arsenal, t. VI, premiÎTe édition est do Duisbourg, i5i)5.
n" X3i3. 3. Cf. Mahmol, lib. IV, cap. gj ; K.
■i. Mercator dressa les cartes de son atlas, de Castro ï I'idrf.ra, pp. ^"-gS
PL V.
M
FaC-SIMK.K du plan PKlfiPECTIK DE LA BATAILLE !>' l''l.-ksAU EL-ki:lllll.
D'après l'originiil consorvi' à Ilallield Ilouse.
LE POUTUL/VN DE JOAN MAKTI.NES 565
Alcudia. — Figure dans Mercator enlnî Molilla et Caçaça.
Tarfaquira. — Ce nom est à identifier avec celui de Tarfaqiiiratc de la carte
de Mercator. Il s'applique à l'embouchure de l'oued Kert. 11 faut probable-
ment voir dans ce nom une altération de Thorf el-Kert Zj S^'^ ^ is « Kxtré-
milé du Kert », dont on aura fait un nom de lieu '.
Alzima. — Ou lit sur la carte de Mercator: Buzemma et au-dessous de ce
nom : Mezemma al. Le nom du portulan, comme ceux de la carte de Mercator,
s'applique à l'ancienne ville de El -Mezemma voisine de l'îlot rocheux
d'Alhucemas.
Buxancor. — Buzencora de la carte de Mercator. Ces noms sont à identifier
avec Necour (Nekour), ville qui se trouvait à l'embnurhure du cours d'eau de
ce nom. L'emplacement du lieu sur le portulan ne laisse aucun doute sur celte
identification^. Les transcriptions insolites Buxancor, Buzencora, sont impu-
tables aux copistes d'Edrici qui ont mal supplré les points diaciilitpies, omis
sans doute sur le manuscrit original. Ils ont lu tantôt un ,_j, lanlol un 3t au
lieu d'un 0 et ont écrit soit uîCT Boucour, soit j.'T) Zecour, au lieu de j^Cj
Necour. Combinant ces deux lectures fautives, on est arrivé à : )f)y Bouzcour
et, par amalgame avec le nom véritable, à : ^»^)j; Bouzencour.
Belis Elis. — A identifier avec Badis. La carte de Mercator porte : Bedis vel
Velcz.
Targa. — Non et situation exacts.
Natigali. — Correspond à Netegella de la carte de Mercator'.
Tutuan. — Tétouan.
Seuta. — Ceuta.
Alcaco. — Alcacer dans la carte de Mercator. ElRsar es-Seghir.
Tangyra. — Tanger.
Lasgoma. — Peut-être EbDjoumaa (Souk el-Djemaa).
Fornilo. — Impossible à identifier.
Marnera. — Nom et situation exacts. L'eiuboucbure de l'oued Sbon est
figurée sur le portulan.
Zali. — Salé.
Almansora. — El-Mansouria, kasba bâtie au xn' siècle par le sultan almo-
hade Yacoub el-Mansour.
i Les voyageurs anciens, par suite do prcmirros cartes de l'Algérie et dont le
leur ignorance de la langue indigène, ont nom « ma narf » (je ne .sais pas) n'était
parfois transformé en noms propres de lieux autre que la réponse faite par un indigène
de simples indications données par des in- à celui qui l'interrogeait,
formateurs locaux. Des erreurs semblables i. Cf. El-Bekri, p. 310 ; Massicnon.
ont été commises par des topographes p. i(\l\.
modernes, et l'on a conservé le souvenir de 3. Cf. Massic.non, page itxh. carte
ces Djebel Manarf qui figuraient sur le» XXVIl.
566 i5-9
Fadala. — Fedala.
Anife. — Transcription de El-Anfa, ancien nom de la ville de Casablanca.
Plaïa. — Les caries catalanes indiquent des « Plages » entre El-Anfa et
Azemmour '.
C. di Zozor. — A identifier avec Cabo (Je Sossor de l'Anonvme portugais '^.
Azamore. — Azemmour.
Tite. — Tit.
Casadicav. — A identifier avec Cisadocavali de la carte de Mercator. Ce point
se trouvait près de la lagune d'Aïer. L'Anonyme portugais l'appelle Casa do
Cavaleiro.
Babaque. — identification impossible.
Zafini. — Safi.
1. Cf. ibidem, p. aïo, carie XXL — Ce du-Cap-dc Guir. V. supra, p. ii5, note i
nom de Plaïa était appliqué plus parlicu- et /■"' Série. France, t. IL p. aôg et note 2.
lierement à « la Marine » de Santa-Cruz- î. Cf. /■"' Série. France, t. II, p. lôl.
TABLE CHRONOLOGIQUE
DATES
TITRES
i54o, 1 1 octobre
lo^i, 25 avril
» l\ mai
lôZia, 4 janvier
i543, 2 février
i54^, '7 juillet
i54i,), 7 juin
i55o, rosi'ptembre
i55i
i5oa, mai-octobre
i5o4, 3o décembre
i555, 3o septembre
IÔ58, 25 juillet
i56o, lo octobre
i56i, 29 juin
» 3o »
» 26 juillet
» 26 »
» i3 août
» i/j «
i562, 1 1 mai
» - juin
» 24 »
Fin de 1062
idB3, ao juillet
Lettre de John W'allop à Henri VIII
Lettre de Roger Basvng h Thomas Wriothesicy
Lettre de Southampton et J. Russell à Henri VIII..
Lettre de William Paget à Henri VIII
Lettre de VVilliam Paget à Henri VIII
Lettre de Stephen Vaughan à Thomas AVriothesley .
Lettre de FVancis Yaxlce à William Cecil
Lettre de John Mason au Conseil privé
Lettre de James Alday à Michuel Lok
Relation de James Thomas
Lettre de John Mason à VVilliam Pctre
Avis de Constantinople
Lettre d'Edward Carne à Marie Tudor
Lettre de Nicholas Throckmorton à Elisabeth
Lettre de Nicholas Throckmorton à VVilliam Cecil. . . .
Lettre de Nicholas Throckmorton à William Cecil. . . .
Lettre de Nicholas Throckmorton à William Cecil. . . .
Lettre de Nicholas Throckmorton à Clinton
Avis de Rome
Lettre de W. Chester, VV. Garrard et Th. Lodge à W. Cecil.
Lettre de Thomas Chaloncr à Elisabeth
Mémoire de Joào Pedro Damtas
Lettre de Thomas Chaloner à Elisabeth
Déclaration de Pierre Lubin et Eustache Trevache. . . .
Lettre de Robert Cullcn à Thomas Chaloner
i4
33
34
36
38
%1
4i
44
DO
5i
53
368
TABLE CHRONOLOCIOUE
NUMÉROS
des
PIÈCES
XXVI
XXVII
XXVIII
XXIX
XXX
XXXI
XXXll
XXXIII
XXXIV
XXXV
XXXVI
XXXVII
XXXVIII
XXXIX
XL
XLI
XLl»"^
XLII
XLIII
XLIV
XtlV-i'
XLV
XLVI
XLVI W'
XLVII
XLVIII
XLIX
L
Ll
LU
LUI
LIV
LV
LVI
DATES
i563,
i564,
IÔ65.
[D67
1569
1570.
1073.
iS^S.
107/4
6 août
() juin
2'i »
18 juillet
2 septembre
5 »
ap. le 6 sept.
27 septembre
3o juin
i"' juillet
17 novembre
février
25 avril
après mai
i568
12-21 oct.
» »
16 novembre
1 1 juin
17-26 janvier
» »
,iT février
7-16 mars
» »
9 juin
20 juillet
27 »
.3i »
3o décembre
avril
2 mai
/• »
TITRES
Lettre de Robert Cullen à Tbomas Chamberlain
Lettre de Tbomas Cbaloner à tlisabetb
Relation de Pedro Venegas de Cordoba
Lettre de Léonard Chilien à Tbomas Chaloncr
Lettre de Léonard Chilton h Thomas Cbaloner
Avis d'Espagne
Relation de la prise du Penon de A elez
Lettre de Tbomas Cbaloner à Elisabeth
Lettre de Robert Ilogan à Leicester
Lettre de ^^'iiliam Phayre à William Cecil
Lettre de William Pba>re à William Cecil
Projet de contrat pour le commerce au Maroc
Reciuèle de marchands trafiquant au Maroc au Conseil privé. .
Requête de marchands trafiquant au Maroc à Elisabeth.
Relevé de recettes douanières
Lettre de Moulay Abdallah el-Ghalib à Elisabeth (Texte arabe).
Lettre de Moulay .\bdallah el-Ghalib à Elisabeth (Traduction) .
Avis de Cadix
Sauf-conduit pour L. Fernandez et S. Nimez
Procuration de Thomas Owen à Richard Glascocke(7'fa-<(" arafce).
Procuration de Thomas Owen à Richard Glasrocke (Traduction).
Déclaration de marchands trafiquant au Maroc
.Vcte de dé.sistement de marchands juifs (7('x/p nrnbe). .
.\cte de désistemcnl de marchands juifs (Traduction). .
Lettre d'Antonio Gracian à Juan Delgado
Lettre de Thomas ^^'ilson à liurghley
Lettre de Thomas Wilson à Rurgliley
Lettre de Thomas \\ ilson à lîurghiey
Lettre d'Antonio Gracian a Juan Delgado
Mémoire en réponse à Francesco Giraldi
Mémoire en réponse à Francesco (îiraldi
Lettre de Francesco Giraldi à Burghlcy
Mémorandum de Francesco Giraldi
Note sur le commerce au Maroc
TABLE CHnONOLOGlQUE
56f,
.l.■^
i'ii.CES
1574. i" juin
4 »
» 16 novembre
.57/4
1575, 6 janvier
» 7 »
» 9 »
» 28 mars
» 20 octobre
» » »
1076, 24 mars
» 1 1 avril
» ap. le I I avril
» 33 avril
» 20 juillet
» juillet
» 13 novembre
1574-1576
1577, 3 février
» 5 »
» 17 »
» av. le 5 mars
« 17 mars
» mars
» 16 avril
» avril
» mai
» 37 mai
» ag »
» 4 juin
» 1 1 »
., 1 3 »
Lettre d'Antonio Fogaza à Luis de Requesens. .
Lettre de Francesco Giraldi à D. Sébastien
Lettre de Roger Bodenham à Burghley
Requête de marchands trafiquant au Maroc
Lettre du Père del Puerto à D. Pedro de Vargas.
Lettre du Père del Puerto h D. Pedro de Vargas.
Lettre de Don Pedro de Vargas à Philippe II.
Avis de Valence
Lettre de Bencdello Spinola à Burghley
Note de Bencdelto Spinola
Mémoire de Giovanni Battista Gesio
Lettre de D. Sébastien à D. Duarte de Castelbranco.
Mémoire de D. Sébastien sur Larache
Mémorandum de Luiz da Silva à Philippe II. . . .
Mémoire de Giovanni Battista Gesio
Lettre de D. Duarte de Menezes à D. Sébastien. . .
État des pertes subies par des marchands anglais. . .
Lettre de Cabrette à Francisco de Ibarra
Produits du Maroc importés en Angleterre
Acte du Conseil privé
Avis d'Espagne
Requête de marchands trafiquant au Maroc à Burghley.
Mémoire de Francesco Giraldi
Lettre d'Amias Poulet à Burghley
Mémoii-e d'Edmund Ilogan
Lettre de Moulay Abd el-Malek à Philippe 11. . . .
Mémoire de Moulay Abd el-Malek
Instructions d'Elisabeth pour Edrnund Ilogan. . . .
Projet de traité entre Philippe II et le Chérif. . . .
Rapport de Mateo Vazquez à Philippe 11
Mandement d'Eli.sabeth à Burghley
Rapport de Mateo Vazquez à Philippe 11
Lettre d'Edmund Hogan à Elisabeth
Rapport d'Antonio Perez à Philippe II
ri
7"
TABLE CHRONOLOGIQCE
NUMÉROS
<
eu
des
PlfelES
DATES
TITRES
XCI
■ 5-7
6 juillet
Edit de Moulav Al]d el-Malek en laveur des marchands anglais.
■i'62
j XCIl
»
/ "
Êdit de Moulav Abd el-Malek en faveur des marchands anglais.
234
XCIII
»
10 »
Lettre de Moulav Abd el-Malek à Elisabeth
236
' xcn
xcv
JJ
mai-juillet
9 août
Lettre de Francesco Giraldi à Walsingham
200
XGVI
»
i"' septembre
Lettre d'Abd el-Malek à Andréa Gasparo Corso
301
XCVII
a
2 »
Lettre du caïd Redouan à .Andréa Gasparo Corso
253
XCVIII
»
» »
Lettre d'Elisabeth à Moulav Abd el-Malek
205
XCIX
»
3 2 octobre
Lettre de Francisco Gasparo Corso à Philippe II
257
C
»
» »
Lettre de Francisco Gasparo Corso à Mateo Vazquez.
260
CI
»
5 novembre
Lettre de Christopher Hoddesdon à Walsingham
262
Cil
»
28 »
Lettre d'Andréa Gasparo Corso à Mateo Vazquez
a65
GUI
»
3o »
Lettre de Francisco Gasparo Corso à Mateo Vazquez
275
CIV
»
4 décembre
Lettre de Diego de Benavides à Mateo Vazquez
377
CV
CVI
»
7 »
décembre
a 79
3.80
Voyage de circumnavigation de Francis Drake
CVII
»
»
Voyage de circunmavigation de Francis Drake
285
CVIII
15-78
19 février
Lettre d'Amias Poulet à \\ alsingham et à Wilson
289
CIX
»
i5 mars
Lettre de D. Sébastien aux États-Généraux des Pays-Bas. .
391
ex
icxi
»
»
10 mai
i/j juin
293
293
Lettre de Thomas Wilson
CXII
CXIII
»
juin
18 juillet
Kapporl de U illiam Pillen
297
3oo
Lettre de Cabrette à Strozzi
CXIV
cxv
»
19 »
12 -août
.\vis de Venise
3oa
3o4
Lettre de Philippe II à .\ntonio Perez
GXVI
CXVII
»
" »
Lettre de Ochoa de \ illanucva à Philippe II
307
ex VI II
»
i3 »
Lettre de Philippe II à Antonio Perez
3io
CXIX
»
ap. le 16 août
Lettre d'un médecin juif à son frère
3iJ
cxx
»
2') seplcnihre
Lettre de Hector Nuncz à Burghiey
332
cxxi
»
18 novembre
Lettre de Cabietle à Philippe II
326
CXXII
1578
Belation anonyme de la bataille d'EI-Ksar cl-kebir.
329
CXXIII
CXXIV
p..
, i.'i mars
Notice sur Christopher Lvster
340 j
1
TABLE CIIRONOLOGIOUE
571
NUMEROS
CXXV
C\\\ 1
CXWII
CXXVIII
CXXIX
cxxx
CXXXI
CXXXII
CXXXIII
CXXXIV
CXXXV
CXXXVI
CXXXVII
CXXXVI II
CXXXIX
CXL
CXLI
CXLII
CXLIII
CXLIV
CXLY
CXLVI
CXLVIl
CXLVIII
CXLIX
CL
CLI
CLII
CLIII
CLIV
CLV
CL VI
CLVll
CLVIII
i5-(), 1 4 avril
» ai juin
» 6 août
» 18 juin-aa aoùl
» 18 août
» 9 septembre
» 12 décembre
Fin de ib~\)
■571)
l58o, 7 janvier
» '9 »
» 20 mars
8 avril
3 mai
1 2 septembre
2 2-3 1 mars
iS mai
i58i
» 20 juin
» 3o octobre
» 12 décembre
» 2 1 »
i5S[
i582, 8 janvier
» 12 juin
» 20 septembre
1D82
1083, 18 avril
» i" mai
» juin
» i3 juillet
» 17 »
Lettre de Philippe II à Mateo Vazquez
Mémoire d'Issunça sur les propositions de Lansac
Lettre de Cabrette à Philippe II
Lettre de Moulay Ahmed el-Mansour à Elisabeth
Lettre d'Edward VVotton à Walsingham
Lettre d'Augustine Lane à Ralph Lane
Lettre de Thomas Celv à Burghlev
Mémoire de Roger Bodenham
Liste de présents envoyés à Moulav Ahmed el-Mansour..
Sentence du roi de Portugal contre Pedro d'Alcaçova Carneiio.
Avis de Madrid
Lettre de Jacques Rossel à Walsingham
Lettre de Henrv Cobham à Burghlev
Lettre de Ralph Lane à Burghlev
Lettre de Henry Cobham aux secrétaires d'Etat
Lettre de Henry Cobham aux secrétaires d'Etat
Avis d'Anvers
Lettre de Moulay Ahmed el-Mansour à Elisabeth
Lettre de Henry Cobham aux secrétaires d'Etat
Autorisation à J. Symcotts d'exporter du bois au Maroc. . .
Cédule pour le Caïd d'Arzila
Lettre de Henrv Cobham à Walsingham
Lettre de Philippe II au duc de Medina-Sidonia
Mémoire anonvme
Lettre de Roger Bodenham à U alsingham
Lettre de Roger Bodenham à Burghiey
Lettre de Leiccster au Lord Maire de Londres
Mémoire de Cabrette
Mémoire de Cabrette
Lettre de John Svmcotts à Richard Tavill et consorts. . . .
Lettre de Richard Tavill et consorts à leurs commettants. .
Requête de marchands trafiquant au Maroc
Lettre de Henry Cobham à Walsingham
Lettre de Pietro Bizarri à Walsingham
TABLE CHRONOLOGIOUE
NUMEROS
CLIX
CLX
CLXI
CLXII
DATES
i583, lo septembre
» 6 novembre
i584, 7 janvier
» 4 février
CLXIII
»
9 »
CLXIV
»
8 avril
GLXV
»
10 mai
GLXVI
i585
mars
CLX VII
»
avril
CLXVIII
»
mai
CLXIX
»
»
CLXX
„
av. le i5 juil.
CLXXl
»
» »
CLXXII
»
» »
CLXXIII
»
» »
CLXXIY
»
i5 juillet
CLXXV
i586
mars
CLXXVI
»
22 décembre
CLXX VII
1087
3o juillet
CLXXVIII
vers ID87
CLXXIX
i588
7 janvier
CLXXX
»
10-19 mars
CLXXXl
>,
agmars-aSauil
CLXXXF-
»
» »
CLXXXll
»
» »
GLXXXIII
,>
12 juillet
CLXWIV
,,
16 août
CLXXXV
»
31 »
CLXXWl
,,
ag décembre
CLXXXVII
août 1 585- janvier 1089
CLXXXVIII
i58.)
ap. leaajanv.
Résumé d'une lettre de J.-B. de Lecca à Pliilippe II. . . .
Résumé d'une lettre du duc de Medina-Sidonia
Projets de lettres à P. ^enegas, à D. Marin et au duc de
Medina-Sidonia
Reçu délivré à un marchand anglais
{Texte arabe el Iraduclion). . ■
Lettre de William Paf<et à Waisingham
Lettre de William Harborne à ^Valsingham
Lettre de Moulay Ahmed e/-3/ansour à Philippe 11
Acte du Parlement d'Angleterre
Lettre d'Elisabeth h Moulay Ahmed el-Mansour
Lettre de Thomas Heneage et ^^ aller Raleigh au Conseil Prive.
Rapport de Thomas Heneage et \\ alter Raleigh au Conseil Privé.
La Barbarv Companv. — Introduction critique
Requête de marchands trafiquant au Maroc
Mémoire sur un projet de compagnie de commerce
Mémoire de marchands trafiquant au Maroc
Requête de marchands trafiquant au Maroc
Lettres patentes d'Elisabeth
Requête de George Gyppes et Joiin Boidrow au Conseil Privé.
Lettre d'un marchand captif au Maroc
Lettre d'Elisabeth à Moulav .\hmcd el-,)tansour
Requête de la Barbarv Companv à Leicester
Avis de Madrid
Edit de .Moulay Ahmed el-Mansour
Lettre de Moulav Ahuied el-Mansour à D. Antonio (Texte arabe).
Lettre de Moulav .\hmed el-Mansour à D. Antonio (rroi/uf/ion). .
Lettre de Moulav Ahmed el-Mansour à Elisabeth
Lettre de lienrv Roberts à Leicester
Lettre de Pedro de Herrera à Mateo Vazquez
Lettre de Moulav Ahmed el-Mansour a Leicester
Lettre de John Wolley à Walsingham
Relation de Henry Roberts
Résumé de-s propositions de Moulav ,\hmed el-^[ansour.
TABLE CHKO>OLOGIOUE
573
NUMEROS
CLXXXIX
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lô"! , 19-28 nov.
1D78
'579
Mémorandum de Robert Cecil
Lettre d'Elisabeth à Moulay Ahmed el-Mansonr. .
Lettre d'Elisabeth à Moulay Ahmed el-Mansour. .
Mémorandum de l'ambassadeur marocain
Réponse à l'ambassadeur marocain
Compte de la maison d'Elisabeth
Mémoire de marchands
Moulay Ahmed et l'expédition de Drake en Portugal
Relation anonyme "
Lettre de Cardenas à Walsingham
Lettre de Cardenas à Walsingham
Mémoire de Henry Roberts
Mémoire de la Barbarv Company
Requête de la Barbary Company
5i8
5.9
520
522
025
527
528
53o
5Ai
5/i3
5i7
553
ADDENDA
Autorisation de construire à des marchands anglais
ÇTexte arabe et traduction)
Plan perspectif de la bataille d'El-Ksar el-Kcbir
Note critique
Le portulan de Joan Martines
Note critique
559
56o
564
TABLE DES PLANCHES
HORS TEXTE
Fessse et Marocclii Régna (d'après une carte de l'Atlas de Mercator). Frontispice
I. — Lettre de Moulav Abdallali el-Ghalib à Elisabeth. — Texte
arabe loo
II. — Même lettre. — Texte espagnol 102
III. — Tableau généalogique de la dynastie saadienne 236
IV. — Plan perspectif de la bataille d'EI-Rsar el-K.ebir 56o
V. — Portulan de Jean Martines Ô64
DANS LE TEXTE
Signature autographe de Moulay Abd el-\lalek 210
Sceau du marchand antrlais Matthew Field >o-
CHARTRES. — IMPRIMEllIE DURAND, RUE FULBERT.
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Castries, Henri Marie de La
302 Croix, comte de ^
C3 Les sources inédites de
sér.l l'histoire du Maroc
V.3
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