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Full text of "Les sources inédites de l'histoire du Maroc de 1530 à 1845"

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MANDIIIIIiMi 
AT  TIIL 


IJNIVKRSITY  OF 

loRONrro  l'Ri  ss 


Digitized  by  the  Internet  Archive 

in  2010  witii  funding  from 

University  of  Ottawa 


littp://www.arcliive.org/details/s1  p1  lessourcesindiOScast 


^-àTl 


LES 

SOURCES    INÉDITES 

DE 

L'HISTOIRE  DU  MAROC 


COLLECTION       DE      LETTRES,       DOCUMENTS       ET       MEMOIRES 


F-AC-SIMII.F    1 

1)1    I  'A  II  \s   ni    Mkrcat 


Pi..   I 


JXE    CARTE 

.A  Amsterdam  en   1607. 


LES 


SOURCES   INÉDITES 

U  E 

L'HISTOIRE  DU  MAROC 


Le  Comte  HENRY  DE  CASTRIES 

•*■*•••••* 

PREMIÈRE  SÉRIE  —  DYNASTIE  SAADIENNE 

ARCHIVES  ET  BIBLIOTHÈQUES  D  ANGLETERRE 

TOME     I 


Uistory  cannol  be  urriUenfrom  manuscripts 
Blisc  Pirtisos. 


PARIS 
ÉDITIONS  ERNEST  LEROUX 

28,    RLE    BONAPARTE,    28 


LONDRES 
LUZAC    ET   C- 

/|(5,  GREAT  RISSELL  STREET,  46 


.918 


jT 


SOUSCRIPTEURS 


Résidence   Générale  de   la   République   Française   au    Mahoc. 

Ministère   de   l'Instruction   Publique. 

Ministère  de  la  Guerre. 

Ministère  de  la   Marine. 

Ministère  des  Colonies. 

Gouvernement   Général  de  l'Algérie. 

Résidence  Générale  a  Tunis. 

Gouvernement   Général  de  l'Afrique   Occidentale. 

Société  asiatique. 

Union   Coloniale   Française. 

Compagnie  Marocaine. 


INTRODUCTION 


I 

La  prise  de  Santa-Cruz-du-Cap-de-Guir  (Agadir),  enlevée  aux 
Portugais,  le  12  mars  i5/ii,  par  le  chérit"  iVIoulay  Mohammed  ech- 
Cheikh,  affermit  l'autorité  de  la  dynastie  saadienne.  Le  vainqueur, 
dépassant  le  Sous  et  franchissant  la  chaîne  du  Deren,  déposa  son 
frère  Moulav  Ahmed  el-Aaredj  et  se  fit  rapidement  reconnaître  par 
tout  le  Maroc  du  sud.  Cette  contrée  fut,  par  excellence,  celle  de  la 
domination  des  Saadiens,  et  la  ville  de  Merrakech  fut  presque  exclu- 
sivement leur  capitale.  C'est  pourquoi  agents  et  trafiquants  anglais 
viennent,  à  cette  époque,  beaucoup  plus  nombreux  dans  le  sud 
marocain  que  dans  la  région  de  Fez.  C'est  à  Santa-Cruz,  le  port  du 
Sous,  c'est  à  Safi,  le  port  de  Merrakech,  qu'ils  débarquent  le  plus 
souvent'.  Ce  choix  s'explique,  en  outre,  pour  les  trafiquants,  par 
l'importance  des  opérations  sur  le  sucre,  car  la  culture  do  la  canne 
ne  dépassait  guère  au  nord  le  cours  de  l'oued  Tensift. 

Les  fréquents  voyages  effectués  par  les  Anglais  les  avaient  fami- 
liarisés avec  les  difficultés  de  la  navigation  sur  la  côte  du  Maroc,  où 
l'Océan  africain  «  mare  saîvum  ac  importuosum  »  vient  briser  pen- 
dant de  longs  mois.  Ils  avaient  la  réputation  d'être  les  marins  con- 
naissant le  mieux  la  côte  marocaine  «  beslacquaineted  with  that  coast 
to  conduct  other  shippes  ihilher  »,  et  les  marchands  de  la  Hanse 
recherchaient  les  patrons  et  les  pilotes  de  cette  nation  pour  conduire 
leurs  navires  dans  ces  parages'. 

I.   Sous  les  Bcni  Merin,  dont  Fez  ét;iil  navires  (V.  infra.  p.  iSa),  mais  ce  fui  vers 

1  a  capitale,   le  port  de  Larache    avait  été  le  Maroc  du  sud  que  se  porta  principale- 

très  fréquenté  par  les  trafiquants  européens  ment  le  commerce,  après  l'avènement  des 

(V.  i"  Série,  France,  t.  I,  Doc.  V,  p.  i4).  Saadiens. 

Les  .\nglais  continuèrent  à  y  envoyer  des  2.   V'.  infra.  Doc.  LXXVI,  p.  188. 

De  Castries.  VU.  —  a 


INTRODUCTION 


Les  Portugais,  qui.  au  temps  où  ils  étaient  maîtres  de  Safi  et  de 
Santa-Cruz.  avaient  monopolisé  le  commerce  dans  le  sud  du  Maroc, 
et  en  particulier  celui  du  sucre,  supportaient  avec  peine  racti\4té 
des  Anglais  dans  ces  deux  ports  de  leur  ancienne  domination.  Ils 
cherchèrent  à  se  prévaloir  des  bulles  de  partage  qui  répai'tissaient 
entre  le  Portugal  et  l'Espagne  la  conquête  éventuelle  de  l'Afrique, 
pour  interdire  à  leurs  rivaux  le  libre  trafic  du  Maroc.  Les  marchands 
anglais  prolestèrent  énergiquement  et  furent  soutenus  par  leur  gou- 
vernement. Le  différend  fit  l'objet  de  longues  négociations  qui  durè- 
rent de  i56i  à  1076,  sans  aboutir  à  une  solution  efiicace,  car,  dans 
l'accord  final,  on  omit  intentionnellement  de  mentionner  le  Maroc'. 

Comme  il  est  facile  de  le  prévoir,  les  relations  des  Anglais  avec 
le  Maroc  ont,  sous  les  premiers  Saadiens,  un  caractère  exclusivement 
commercial,  qui  gardera  toujours  son  importance,  même  quand 
linlérèt  politique  sera  venu  s'y  ajouter.  Leurs  agents  se  présentent 
«  in  marchant  wise"»,  et  les  chérifs  sont,  par  ailleurs,  les  plus  âpres 
négociants  de  leur  royaume. 

La  contrebande  de  guerre  pour  le  compte  des  chérifs  est  un  des 
grands  éléments  du  trafic  des  .Anglais  au  Maroc.  Leurs  navires  vont 
décharger  à  Safi  armes  offensives  (piques,  lances,  etc.),  armes 
défensives  (cottes  de  maille,  morions.  etc.),  métaux,  munitions, 
bois  de  construction  pour  la  marine,  agrès  de  navires  (rames,  cor- 
dages, voiles,  clc.)'.  On  sait  que  les  papes  avaient  édicté  des  prohi- 
bitions rigoureuses  et  souvent  renouvelées  contre  la  fourniture 
d'armes  aux  nations  musulmanes  et  que  celles-ci,  d'autre  part, 
d  accord  avec  les  préceptes  de  l'islam,  se  déclaraient  en  état  d'hosti- 
lité permanent  avec  les  Chrétiens.  C'était  donc  violer  à  la  fois  la  loi 
de  l'Eglise  et  le  droit  des  gens  que  de  transporter  au  Maroc  des 
objets  de  guerre.  Cependant,  en  Angleterre  comme  en  France,  on 
contrevenait  manifestement  à  ces  prescriptions.  Les  Portugais 
allaient  même  jusqu'à  rendre  responsables  de  la  perte  de  leur  fron- 
leira  de  Santa-Cruz  les  trafiquants  anglais  et  français  qui  apportent 
«  au  Chérif,  contre  les  lois  divines  ef  luniiaines,  si  grande  ([uanlilé 


I.  V.  infra.  p|..  loij,   i  lo.  i  ;  pp.  a,,,  35,  3-,   ',0,  ^7,  91.  itk.  137, 

V.  infrn.  p.  18.  ,35,  ,37,  i45,   i<j5,   iij(i,  a5o,  Syi,   'il6, 


3.   V.  infrn.  p.   i3,  noie  i  ;  p.  18,  nolo        V|0,  538,  554. 


INTllODUCTION  Ht 

d'armes  offensives  et  clcfTensives,  estain  et  melaulx  propres  à  la  fori- 
dition  de  l'artillerye,  lances,  rames,  que  les  Sarrazins  sont  à  présent 

mieulx  armés,  artillez  et  monitionnez  que  les  Cresliens et  ilz 

ont  après  gaigné  par  armes  la  ville  et  cliasteau  de  Saincte-Croix'  ». 
Si  l'on  voit  quelquefois  des  princes  chrétiens  rappeler  leurs  trafi- 
quants au  respect  du  droit  des  gens,  il  n'est  pas  toujours  certain  que 
leurs  intentions  fussent  très  pures  et  qu'ils  ne  voulussent  pas  réser- 
ver à  leurs  favoris  ou  à  eux-mèrnes  le  bénéfice  que  rapportait  la  con- 
trebande de  guerre.  Il  en  allait  ainsi  eu  Angleterre,  où  Leicester  et 
Burghlcy,  pour  ne  nommer  que  les  principaux,  se  livraient  à  ce 
trafic  prohibé.  Les  négociations  cauteleuses  d'Edmund  Ilogan  avec 
le  Chérif  établissent  (ju'Elisabeth  elle-même  ne  dédaignait  pas  ce 
genre  de  profit". 

Ce  commerce  illicite  était  pour  les  trafiquants,  il  faut  le  reconnaître 
à  leur  décharge,  le  meilleur  moyen  d'écouler  leurs  autres  marchan- 
dises, car  les  chérifs  leur  en  faisaient  une  obligation  rigoureuse. 

Parmi  les  oljjets  de  guerre  importés  d'Angleterre  au  Maroc  figu- 
raient, comme  on  l'a  vu,  des  agrès  maritimes.  Ce  fut,  en  effet,  la 
pensée  constante  des  chérifs  de  posséder  une  flotte  de  guerre'.  Mou- 
lay  Ahmed  el-Mansour  demande  même  à  Elisabeth  de  lui  envoyer 
des  charpentiers  et  des  constructeurs  de  navires.  «  Il  a  accordé  avec 
les  Anglois,  écrit  err  i583  Guillaume  Bérard,  de  luy  aporter  remos, 
plomb,  estain,  arbres,  antennes,  fer,  et  se  sont  acordez  à  un  tel  pris 
jusques  à  luy  faire  dix  galleres.  desquelles  il  baille  quatorze  mil 
livres  de  chacune,  toutes  en  point  pour  naviguer  horsmis  de  forsaires, 
dont  il  y  en  a  une  qui  sera  bientost  achevée  '.  »  Malgré  l'aide  qu'ils 
rencontrèrent  chez  les  nations  chrétiennes,  les  sultans  du  Maroc  ne 
réalisèrent  que  très  imparfaitement  leur  projet;  les  pirates  de  Salé 
et  de  Tétouan,  dont  le  loyalisme  était  la  moindre  vertu,  furent  sur 
mer  la  seule  force  avec  laquelle  eût  à  compter  la  navigation  euro- 
péenne. 

Quant  au  commerce  licite,  le  principal  article  d'importation  de  la 
Grande-Bretagne  était  le  drap  .  Dès  le  xvi"'  siècle,  les  trafiquants 

1.  V.  m/ra.  p.   tiQ.  5'2i  ;  p.  538  et  note  a. 

2.  V.    infrn.    p.   35,  note  i  ;  p.  4'|t5  et  !t.  V.  /'''■  Série,  France,  t.  II,  p.  107. 
noies  ti  et  5.  ").  V.  infra,  pp.  18,  29,  go,  g3,  g^,  gS, 

3.  V.  infra.  p.  5o4  et  note  i  ;  pp.  Sao,  gg,  i32,  1^5,  2o4,  A3i,  487,  53g  cl  554- 


IV  INTRODUCTION 

anglais  avaient  réussi  à  introduire  au  Maroc  une  variélé  de  drap 
appelée  encore  aujourd'hui  hernaiha  '  lis>l"j-  Ce  drap,  de  couleur  bleu 
foncé,  fut  celui  des  bernous,  des  caftans,  des  djellaba,  à  telle  ensei- 
gne que  cette  couleur  bleu  foncé  est  devenue,  pour  la  classe  aisée, 
la  couleur  nationale  du  vêtement-.  La  qualité  des  draps  venus 
dAnsleterre  laissait  parfois  à  désirer  et.  en  lôGy,  le  cliérif  Moulav 
Abdallali  el-Ghalih  avait  dû  interdire,  sous  peine  de  confiscation, 
l'introduction  dans  ses  Étals  des  «  browne  blewes  «  dont  la  fabrica- 
tion était  trop  inférieure  ^ 

Les  navires  anglais,  après  avoir  déchargé  leurs  marchandises  à 
Safi,  allaient  à  Santa-Cruz  prendre  leur  fret  de  retour',  qui  consistait 
principalement  en  or.  en  sucre,  en  salpêtre,  en  cuivre,  en  peaux 
brutes  ou  tannées.  Venaient  ensuite,  comme  marchandises  secon- 
daires, la  cire,  la  gomme,  les  amandes  et  les  dattes. 

L'or  qu'on  trouvait  au  Maroc  était  de  l'or  natif  en  poudre  apporté 

du  Soudan  par  les  caravanes  et  appelé  tibar  jC  (oro  de  libar).  Il  y 

était  coimu,  dès  la  plus  haute  antiquité,  et  était  très  reclierché  par 
les  Phéniciens  et  les  Carthaginois".  Il  y  arriva  surtout  en  grande 
quantité  sous  le  règne  de  Moulay  Ahmed  el-Mansnur,  après  la  con- 
quête du  Soudan  (lugi). 

Le  tribut  annuel  payé  par  Tombouctou  seul  s'élevait  à  60  quin- 
taux de  poudre  d'or.  Ces  richesses  faisaient  du  Chérif  «  the  grealest 
prince  in  the  world  for  money'  ».  Le  Maroc  avait  si  bien  ilrainé  l'or 
du  Soudan  qu'on  n'en  voyait  plus  sur  la  côte  africaine,  et  Mclchior 
Petoncy  proposait  à  Philippe  II  d'établir  une  factorerie  à  Arguin 
pour  faire  rcllucr  sur  ce  point  l'immense  quantité  d  or  qui  |)assail 
aux  mains  de  .Moulay  Ahmed  cl-Munsnnr' .  Bien  qu'il  fût  jalouse- 


I.  V.  infra.  Doc.  XLVIol  XLVI'"",  pp.  un  dociimcnl  I  l'poquo  où  CPltr  oprrallon  si 

I  lï  ot  1 13.  frucliicuso  a  ûté  rôalisi'c. 

a.   Pareil  fail,  qui  liîmoignc  d'une  égale  3.    V.  infra.  Doc.  XX\I\.  p.  96. 

habileté-   rommcrcialc,   s'est  produit   pour  /|.  V.  infrn,  pp.  18,  ig,  p.    i.Su  et  noie 

le  llié  vert,  dont  les  importateurs  anglais,  3,  p.  i38. 

fournissant   en    outre    llii-itTes,    samovars.  5.    IlriionoTE,  IV,  p.  ()6. 

tasses,  etc.,  sont  arrivés  h  faire  la  boisson  0.   V.    ;"'  Série.    Anglelerre,   I.  II.  ii  la 

nationale  du    Maroc.    Nos    rcclierclies    ni'  date  du  9  septembre  l5g'|. 

nous  ont  pas  oniore  permis  d'établir  par  7.   V.  iV>i(fivn,  i  la  dntodu  in  janvier  iT)!)!. 


INTRODUCTION 


ment  gardé  dans  le  pays,  les  marchands  anglais  réussissaient  à  en 
exporter:  ils  déclarent  même  dans  une  requête  que  cet  or  constituait 
leur  principal  fret  de  retour'.  Certains  d'entre  eux  en  ayant  dissi- 
mulé dans  des  caisses  de  sucre  et  leur  navire  ayant  coulé  dans  la 
Tamise,  le  sucre  en  fondant  fit  apparaître  la  fraude.  On  menaçait  les 
fraudeurs  de  les  dénoncer  au  Chérif,  ce  qui  ne  pouvait  manquer 
d'attirer  sur  eux  ses  rigueurs". 

A  côté  de  la  poudre  dor,  les  sequins  du  Maroc  étaient  très  recher- 
chés des  trafiquants.  Ils  transportaient  en  Angleterre  de  grandes 
quantités  de  «  fyne  golde  of  the  coyngof  ihat  countrye'  »,  provenant 
de  leurs  transactions  avec  les  Juifs,  et  cet  or,  au  titre  élevé,  con- 
verti en  monnaie  anglaise,  leur  rapportait  de  gros  bénéfices.  Ces 
opérations  avantageuses  ne  durèrent  qu  un  temps,  car  les  Juifs 
insistèrent  pour  payer  les  marchandises  anglaises  en  produits  du 
pays'. 

Le  sucre  de  canne,  jusqu  à  1  époque  oîi  les  Antilles  et  le  Brésil  en 
accaparèrent  la  fabrication,  était  le  produit  du  Maroc  le  plus  re- 
cherché des  trafiquants  européens.  La  culture  de  la  canne  y  avait 
probablement  été  introduite  par  les  Arabes,  qui  lavaient  déjà 
pratiquée  en  Andalousie.  D'après  le  géographe  Edrissi.  qui  écrivait 
en  II 54,  «  on  cultivait  dans  le  Sous  une  canne  d'une  qualité  tel- 
lement supérieure  qu'on  n'en  voyait  nulle  part  ailleurs  pouvant 
lui  être  comparée,  soit  pour  la  hauteur  et  le  diamètre  de  la  tige, 
soit  pour  la  douceur  et  l'abondance  du  suc.  Le  sucre  qu'on  en 
extravait  était  réputé  dans  le  monde  entier  et  surpassait  toutes  les 
autres  variétés  en  saveur  et  en  pureté  '  ».  Ce  sucre  tant  vanté  n  était 
cependant  que  du  sucre  biut,  et  les  procédés  de  sa  fabrication,  mal- 
gré les  dires  du  géographe  arabe,  laissaient  encore  beaucoup  à  dési- 
rer. Léon  l'Africain,  mentionnant,  dans  sa  Descrittione  deW  Africa 
(1026),  la  grande  quantité  de  sucre  que  produit  le  Sous,  ajoute  que 
les  habitants  «  non  lo  fanno  ben  cucere  ne  purgare,  pcrcio  il  detto 
zucchero  è  di  color  nero"  ». 

1.  V.  infra.  p.  406.  Cf.égalementEL-BEKRi.traduct.DESLAXE, 

2.  V.  infra,  p.  4ao.  p.  357. 

3.  V.  infra.  pp.  g3,  53;,  538.  6.  Délia  Dcscriltione  deli  Africa.  seconda 
A.  V.  infra.  p.  9^.  parte,  art.  Teijeut(Teïoul')citta  di  Sus,  dins 
5.  Traduction  Duzy  bIGoeje,  p.  71.  —  Ra.musio,  \'avigat.  e  ]'iaggi,  t.  I,  f.  171°. 


VI  INTRODUCTION 

Le?  cannes  récoltées  dans  les  plantations  élaient  portées  dans  des 

moulins,  ou  plus  exactement  dans  des  pressoirs  m«rtser_;^^L^,  mot 

quon  trouve  transcrit  dans  la  relation  de  Ro...  C...  inasseraw\ 
Ces  pressoirs  sont  plus  souvent  appelés  dans  les  documents  anglais 
ingeneioes ,  ingénues,  de  l'esjiagnol  ingenios  de  caiicar"  (^moulins  à 
sucre,  sucreries).  Les  cannes  étaient  broyées  entre  des  meules  de 
pierre  qui  n'exprimaient  qu'une  faible  partie  du  jus  sucré  :  le  pro- 
duit recueilli  subissait  une  évaporation  au  soleil  «  usually  stoved 
with  the  sonne'  ».  Si  défectueux  qu'il  fût,  ce  sucre  était  déjà 
exporté  au  xm''  siècle  à  Venise  et  en  Flandre*. 

Les  Saadiens,  venus  du  Sous,  avaient  été  à  même  d  apprécier 
cette  source  de  richesses  et  les  revenus  que  pourrait  en  tirer  leur 
empire  naissant.  Moulay  Mohammed  ech-Clieikh  multiplia  non  seu- 
lement les  plantations  de  cannes",  mais  il  chercha  encore  à  perfec- 
tionner la  fabrication  du  sucre  par  le  ralfinage,  que  les  ^  énitiens 
avaient  inventé  et  dont  les  esclaves  chrétiens  généralisèrent  la  pra- 
tique ^  On  exportait  généralement  du  Maroc  du  sucre  fin.  du  sucre 
brut  ou  moscouadc  et  delà  mélasse  '.  L'agent  d'épuration  employé 
dans  les  ingenewes  pour  raffiner  le  sucre  ne  nous  est  pas  connu. 
Ce  n'était  certainement  pas  le  noir  animal,  car  ce  produit  eût  été 
réprouvé  par  les  casuistcs  de  l'islam,  comme  provenant  d  os  calcinés. 
Les  sucres  bruts,  qu'on  commençait  à  cette  épo([ue  à  ralliner  en 
Angleterre,  donnaient  un  produit  très  défectueux:  les  marchands 
de  la  «  Barbary  Company  »  prétendaient  que  les  raflineurs  anglais 
se  servaient  de  substances  malsaines  «  unAvholsom  compoundes'  ». 
Quant  au  sucre  fin  du  Maroc,  il  ne  ressemblait  plus  au  produit 
«  mal  purgé  »  dont  parle  Léon  l'Africain  :  il  était  tellement  apprécié 
que  la  reine  Elisabeth  n'en  voulait  point  d'autre  |)()iir  la  consom- 
mation de  sa  maison  :  celle-ci  s'élevait  en  i58()  à  18000  livres,  que 
la  reine  payait  1 '1  pence  la  livre'. 

I.   V.   /'■••  Série.  Anglclcrri'.   l.  II.   à  la  '|.  MAs-LAnur,  j).  37!'). 

dalc  1C09.  5.  Kl-OiiilIni,  p.  a6i. 

a.  V.  iiifra.  p.  .");{7  ;  p.  5,"ir),  iiolc  1.  Le  6.  Mahmol,  Lib.  III,  cap.  %\\r. 

traducteur  <lo  Torre.s  o   rendu  inijcnios  de  7.  V.  infra,  pp.  186,  ^33,  .'iaO. 

ariicar  par:  cnjiVudcvucrc-.  V.  cliap.cviii.  8.  V.    1"  Série.  .\ngU-lcrro,  l.   Il,  à  la 

3.  Cf.  P.  R.  O.,  Stale  Pap..  Don,.  Eti:ii-  dalu  .lu   |3  juillet  i,')(,3. 

beth.  vol.  CCLIII.  n"  ;,i;.  g.  V.  i,ij'ra.  pp.  yo.  5jii,  5a6. 


INTRODUCTION  VII 

Les  planlaiioiis,  comme  les  sucreries,  étaient  presque  toutes  la 
propriété  des  cliérifs,  qui  y  faisaient  travailler  des  esclaves  chrétiens  ; 
ils  les  alTermaient  à  des  Juifs  et  quelquefois  à  des  marchands  euro- 
péens ',  tout  en  intervenant  arbitrairement  dans  la  fixation  des  cours 
du  sucre. 

Après  l'or  et  le  sucre,  le  salpêtre,  appelé  melali  el-bnroud  (sel  de 
poudre),  occupait  la  troisième  place  dans  les  exportations  du  Maroc, 
où  l'on  en  rencontrait  quelques  gisements  importants".  Mais  les 
dires  des  Juifs  et  d'agents  intéressés  accréditèrent  au  xvi"  siècle  des 
données  fort  exagérées  sur  l'abondance  et  la  qualité  de  ce  produit. 
John  Williams,  l'agent  d'Edmund  Hogan,  déclarait,  avec  une  exa- 
gération manifeste,  que  le  salpêtre  marocain  était  «  far  bettar  tlien 
he  coolde  provyde  anne  in  ane  other  plase  whear  hee  had  travalyd  ■  » . 
D'autre  part,  les  trafiquants  d'Amsterdam  écriventdans  un  mémoire 
rédigé  en  iG/iy:  «  Quant  au  salpêtre,  on  peut  s'en  2ii'ocurer  au 
Maroc  et  on  en  a  importé  ici  dans  le  temps.  Mais  il  est  de  si  mau- 
vaise qualité,  qu'il  ne  vaut  pas  la  peine  qu'on  en  parle.  On  peut  en 
avoir  de  meilleur  et  en  al)ondance  dans  d'autres  pays  '.  »  Il  est  pré- 
férable de  s'en  rapporter  aux  renseignements  que  le  capitaine  de 
Saint -Mandrier,  «  l'homme  le  plus  compétent  en  cette  matière  », 
donnait  à  Albert  Ruyl,  le  commissaire  des  Provinces-Unies  auprès 
du  Chérif.  D'après  Saint-Mandrier ,  il  n'y  avait  dans  la  région  de  Mer- 
rakech  que  quatre  nitrières  :  une  sur  le  territoire  des  Ghebâ^at^  une 
à  AghmatetdeuxàMerrakech".  Ces  mines  pouvaient,  à  grand  peine, 
donner,  par  an,  de  trois  à  quatre  cents  quintaux  de  salpêtre  que  le 
filtrage  réduisait  d'un  tiers'.  Les  mines  du  Sous,  sur  lesquelles  les 

1.  V.  infra,  p.  537  et  note^.  — MouJay  3.  V.  iiifra,  p.  2ui. 

Ahmed  ci-Afansour,  dans  une  lettre  adressée  ^.   V.  :"  Série,  Pays-Bas,  t.  V,  :i  la  date 

à  son  fils  Abou  Farrs,  écrit  que  «  les  grains  du  i/l  juin  iG/17. 

.  _  5.   Celte  tribu,  qui  a  étr  dc.tnille  par  les 

des  pressoirs  >.  J^\A\  ^3  doivent  être  premiers  Filaliens,  occupait  le  versant  nord 

exclusivement  fournis  par  les  Juifs  et  les  dn  Deren,  près  de  la  haute  vallée  de  l'oued 

Chrétiens.   11  faut,    sans    doute,   entendre  Seksaoua. 

par  l'expression  «  grains  des  pressoirs  »  les  6.   On  voit  aujourd'hui,  en  dehors  des 

redevances  en  grains  que  les  fermiers,  juifs  murs  de   Merrakcch,   des  amoncellements 

ou  chrétiens,  payaient  pour  la  location  des  noirâtres,  vestiges  de  ces  anciennes  nitri- 

sucreries  chérifiennes.  V.  El-Oufràni,  p.  ères;  la  poudre  était  fabriquée  sur  place. 
3oa.  7.  V.    i''"  Série,  Pays-Bas,   t.   III,   pp. 

2.  V.  I''''  Série.  Pays-Uas,  t.  III,  p.  17/1.  liiti,  /ii5,   p.  !tl6  et  note  ?.. 


INTROnUCTION 


données  précise?  nous  manquent,  devaient  être  plus  riches,  cai" 
c'était  de  cette  région  que  les  chérifs  faisaient  venir,  d'ordinaire, 
celui  qu'ils  concédaient  aux  trafiquants  anglais,  en  échange  d'armes 
et  de  munitions'.  Mais  ils  éprouvaient  une  certaine  répugnance  à 
laisser  sortir  ce  produit.  On  voit  le  chérif  Moulay  Mohammed  el- 
Mesloukh,  pris  de  scrupule,  consulter  les  ulema  pour  savoir  sil  est 
licite  d'accorder  à  un  chrétien  la  permission  d'exporter  du  salpêtre". 
Son  successeur.  Moulay  Abd  el-Malek,  ajoute  à  une  autorisation 
semblahle  la  réserve  que  cet  article  ne  pourra  être  transporté  en 
Espagne  et  en  Portugal^.  Quoi  qu  il  en  soit,  il  est  certain  que  la 
reine  Élisaheth  attachait  une  grande  importance  à  se  procurer  du 
salpêtre  marocain,  ainsi  qu'en  témoignent  les  lettres  patentes  du 
i5  juillet  io85,  où  ce  produit  est  classé  parmi  ceux  «  very  neces- 
sary  and  convenient  for  the  use  and  défense  of  iliis  our  reaime  of 
England  '  ». 

Il  est  (hfTicile  de  se  prononcer  sur  l'importance  des  transactions 
auxquelles  donnait  lieu  le  commerce  du  cuivre.  Ce  métal  était  une 
des  richesses  du  massif  du  Deren,  mais  les  indigènes,  avec  leurs 
procédés  rudimentaircs,  ne  pouvaient  l'extraire  que  de  filons  à  ciel 
ouvert,  ce  qui  en  rendait  l'exploitation  très  aléatoire.  Au  sortir  de 
la  fournaise,  où  il  subissait  ime  première  fonte,  le  métal  était  façonné 
en  pains  pour  être  exporté  sous  cette  forme  '.  Ce  sont  ces  pains  que 
les  indigènes  appelaient  tangoull,  et  qui  étaient  connus  en  France 
sous  le  nom  de  pains  de  rosette".  D'autre  part,  le  Maroc  recevait 
d'Europe  un  grand  nombre  d'objets  fabriqués  en  cuivre  (bassins, 
aiguières,  chandeliers,  etc.).  Dans  les  exportations  de  cuivre  du 
Maroc,  il  faut  également  comprendre  celui  que  les  cbérifs  expé- 
diaient aux  usines  européennes  pour  la  fonte  de  leurs  canons". 

Les  documents,  pour  la  période  que  nous  envisageons,  ne  men- 
tionnent que  rarement  les  peaux  tannées  ou  crues  dans  les  exporta- 
tions du  Maroc".  Mais  nous  savons,  par  ailleurs,  que  cet  article  était 


I.   V.  infra.    Doc.    lAWI,  y.    199,  lI  p.  365. 

pp.  346,  î47,  a48.  6.   Henri  III  avnil  oblciui  <i'cii  oxlrairo 

i.  V    infra.  p.  201.  4ooooquinlaux(/"SBrùr.Krancc,l.II,p.a4). 

3.   V.  infra.  p.  ao3.  7.   V.  /'•'  Série.  Pavs-Bas,  l.  III,  pp.  8g- 

/(.   V.  injra.  p.  /[■jo  cl  noif  tf>.  \ji.passim. 

5.   V.  infra.  pp.   ag.  go;   \I.i-I,\tiiik,  8.   V.  infra,  pp.  jg,  iSfi,  187.  aai,  aaa. 


INTRODUCTION 


l'objet  d'un  trafic  iinpoilanl.  Dès  le  xii""  siècle,  le  maroquin  rouge 
était  particulièrement  recherché  en  Angleterre,  où  l'on  ne  connais- 
sait pas  encore  les  procédés  de  préparation  et  de  coloration  des 
cuirs.  Quand  ces  industries  se  créèrent,  l'exportation  des  cuirs  tan- 
nés et  colorés  se  ralentit  et  les  navires  anglais  chargèrent  surtout 
des  cargaisons  de  peaux  crues  ' . 

Le  capitaine  portugais  Melchior  Vaez  d'Azevedo,  vantant  à  Nicho- 
las  Throckmorton,  en  1061,  la  richesse  du  Maroc,  cite  encore 
comme  produits  avantageux  pour  le  commerce  l'ambre  et  les  che- 
vaux «  better  thenin  Spaine"  ».  Lambre  gris  n'était  pas  un  produit 
naturel  du  pays  :  il  venait  au  Maroc  de  l'Orient  en  petite  quantité 
et  ne  pouvait  qu'exceptionnellement  être  l'objet  de  transactions.  On 
le  voit  surtout  figurer  dans  les  présents  olTerts  par  les  chérifs  aux 
souverains  chrétiens'.  Quant  aux  chevaux,  la  loi  religieuse  en 
interdit  formellement  l'exportation,  voire  la  vente  à  linfidèle,  et  les 
trafiquants  devaient  même  éprouver  de  grandes  difficultés  à  se  pro- 
curer les  montures  qui  leur  étaient  nécessaires*. 

L'argent  et  l'alun,  dont  parle  Edmund  Hogan%  ne  sauraient 
davantage  être  mentionnés  comme  des  produits  donnant  Heu  à  un 
commerce  régulier. 

On  remarquera  que  ni  les  céréales  ni  les  bestiaux  ne  figurent  au 
nombre  des  articles  exportés  du  Maroc,  alors  que  le  pays  produit 
abondamment  le  blé,  l'orge,  le  maïs,  etc.,  et  que  l'élevage  du  bœuf 
et  du  mouton  y  est  prospère.  Mais,  autant  par  scrupule  religieux 
que  par  esprit  d'accaparement,  la  sortie  des  céréales  et  des  bestiaux 
ne  fut  que  très  rarement  autorisée  par  les  chérifs. 

Les  documents  fournissent  quelques  indications  sur  la  manière 
dont  se  pratiquaient  au  Maroc  les  opérations  commerciales.  Les 
droits  de  douane,  dont  étaient  exemptes  les  marchandises  vendues 
aux  chérifs.  étaient  de  10  pour  100  à  l'entrée  et  payables  en  nature  ; 
les  taxes  à  la  sortie  étaient  insignifiantes  ^  Les  Juifs  étaient  presque 
toujours  les  intermédiaires  des  transactions,  qu  elles  se  fissent  avec 
le  souverain  ou  avec  ses  sujets.  D'une  façon  générale,  on  peut  dire 

1.  Cf.  Mas-Latrie,  pp.  3-;.'>,  i-/4.  4.   \.  inj'ra,  p.  35g,  p.  36o  cl  note  i. 

2.  V.  infra.  p.  îq.  5.   V.  infra.  p.  ao^. 

3.  V.  ;'■'  Série,  Pavs-Ba*,  t.  1,  p.  .■i65  ;  6.  V.  infra.  p.  53g:  Angleterre,  t.  II, 
1.  Il,  p.  175.  à  la  date  du  7  mai  i5gi . 


INTRODUCTIO.N 


que  les  chérifs  étaient  acheteurs  des  armes,  munitions  et  objets  de 
guerre,  tandis  que  les  autres  marchandises  allaient  surtout  aux 
négociants  indigènes.  Les  opérations  avec  les  chérifs  étaient  de 
beaucoup  les  plus  difficiles  et  les  plus  aléatoires  :  ils  ne  payaient 
jamais  comptant,  mais  remettaient  aux  trafiquants  anglais  des  lettres 
de  change,  tirées  sur  les  Juifs. 

Les  fermiers  des  sucreries  devaient  acquitter  en  sucre  les  billets 
chérifiens.  Mais  il  arrivait  que  les  Juifs  faisaient  banqueroute,  ou 
que  les  sucres  assignés  en  payement  aux  marchands  étaient  enlevés 
par  daulres  trafiquants  qui  en  avaient  offert  un  prix  plus  élevé'. 
Les  transactions  avec  les  négociants  indigènes,  qui,  comme  nous 
1" avons  dit,  se  servaient  aussi  des  Juifs  comme  intermédiaires, 
n'offraient  pas  beaucoup  plus  de  sécurité,  et  les  marchands  anglais 
étaient  en  continuelles  discussions  pour  le  règlement  de  leurs 
créances'. 

Il  faut  ajouter  à  ces  causes,  qui  rendaient  difficiles  les  transactions 
régulières  et  suivies,  une  très  grande  instabilité  dans  le  commerce, 
résultant  des  prohibitions  d'entrée  et  de  sortie  que  le  chérif  reslait 
toujours  maître  d'édicler.  Mais  un  mal  dont  souffrait  le  commerce 
anglais  et  qui  n'était  imputable  ni  au  Chérif,  ni  aux  Juifs,  provenait 
du  manque  d  entente  des  marchands  entre  eux.  Ils  en  venaient,  dans 
leur  rivalité  étroite,  à  avilir  les  prix  de  certaines  marchandises,  dont 
ils  encombraient  le  marché  marocain  \  On  tenta  de  remédier  à  celle 
situation  par  la  création,  en  laSô,  dune  compagnie  à  charte:  la 
«  Barbary  Company  »,  à  laquelle  fut  attribué  pour  douze  ans  le 
monopole  du  commerce',  monopole,  d'ailleurs,  assez  illusoire,  puis- 
qu'il n'était  pas  reconnu  par  le  souverain  du  Maroc.  La  «  Barbary 
Company  » ,  tout  on  laissant  ses  membres  tiafiquer  avec  leurs  propres 
capitaux  et  pour  leur  compte  personnel,  avait  un  pouvoir  de  régle- 
mentation et  de  contrôle.  Le  remède  ne  semble  pas  avoir  été  bien 
efficace  :  la  Compagnie,  que  Leicester,  le  principal  de  ses  membres, 
exploitait  plutôt  qu'il  ne  servait,  végéta  pendant  douze  ans  (lôSô- 
lâj)-^).  Elle  avait,  d'ailleurs,  à  lutter  contic  la  concurrence  des 
<■  interlopcrs  »,  (jui  jouissaient  des  bonnes  grâces  des  chérifs,  aux- 


I.   V.  infra.  p.  !,t,-j  ol  note  3.  3.   V.  iiifra.  p.  f)3. 

a.  \  .  ibiilnii  cl  nolo  i,.  4.  V.  inj'ru.  Iniroduc.  ail.,  pp.  /i/15-/|5V 


INTRODUCTION 


quels  ils  fournissaient  armes  et  munitions'.  A  l'expiration  de  son 
privilège,  celui-ci  ne  fut  pas  renouvelé. 


II 


Il  n'apparaît  pas  qu'avant  l'année  1577,  l'Angleterre  ait  cherché 
à  nouer  des  relations  politiques  avec  les  chérifs  de  la  dynastie  saa- 
dienne  ;  le  commerce  au  Maroc  était  sa  seule  préoccupation.  En 
1677,  Éhsabeth  envoie  à  Moulay  Abd  el-Malek  l'ambassadeur 
Edmund  Hogan  ;  elle  l'avait  chargé  d'obtenir  des  avantages  commer- 
ciaux pour  les  marchands  anglais  et  tout  spécialement  pour  son 
gouvernement.  Mais,  parallèlement  à  cette  mission,  Edmund  Hogan 
en  avait  une  autre  d  ordre  politique  :  il  devait  répondre  aux  ouver- 
tures du  Chérif  en  vue  d'une  alliance",  alliance  que  la  Reine  dési- 
rait tenir  secrète  :  «  la  quai  querriades  que  no  fuesse  pubhca  »,  lui 
écrit  Moulay  Abd  el-Malek  ^  Même  après  le  précédent  de  François  I" 
contractant  alUance  avec  le  Grand-Seigneur,  les  ligues  entre  souve- 
rains chrétiens  et  musulmans  inspiraient  encore  certains  scrupules. 

La  bataille  d'El-Ksar  el-Kebir  (4  août  1078),  dans  laquelle  som- 
brèrent à  la  fois  l'armée  et  le  royaume  de  Portugal,  fil  entrer  de 
plain-pied  le  Maroc  dans  la  politique  européenne.  Les  chérifs  appa- 
rurent comme  des  souverains  dont  l'alliance  pouvait  compter:  leur 
trésor  s'était  enrichi  des  rançons  payées  par  la  noblesse  portugaise 
réduite  en  captivité;  leurs  armées  étaient  devenues  redoutables  à 
l'égal  de  celles  des  Turcs  dont  elles  avaient  adopté  l'équipement  et  la 
lactique.  Aussi  voyons-nous  l'Angleterre  reprendre  la  suite  des  pour- 
parlers qu'elle  avait  entamés  sous  le  règne  de  Moulay  Abd  el-Malek. 
UogerBodcnham,  dans  un  intéressant  mémoire*,  met  en  lumière  les 
résultats  politiques  à  attendre  d'un  accord  avec  le  Maroc  :  susciter 
cette  puissance  contre  l'Espagne  pour  contrecarrer  les  desseins 
ambitieux  de  PhiUppe  II  ;  obtenir  sur  la  côte  atlantique  un  point 
d'appui  pour  menacer  les  Canaries  et  intercepter  la  route  des  Indes. 

I.   V.  ;™SeriL'..\ngIetcrrc,àladale  i5g6,  3.   V.   infra.   p.    26',  p.  2^9  et  note  i. 

Requête  de  marchands   de    la  Barbary   C".         p.  256. 

3.   V.  infra.  p.  237,  notes  i,   i,  3.  4.    V.  infrn.  Doc.  CXXMI,  p.  363. 


IMRODUCTION 


Lue  autre  nation,  les  Provinces-Unies  des  Pays-Bas,  plus  hostile 
encore  à  l'Espagne,  dont  elle  venait  de  secouer  le  joug,  que  ne 
Tétait  l'Angleterre,  était  portée  par  sa  politique  naturelle  à  se  rappro- 
cher du  Maroc,  car  les  troupes  espagnoles  menaçaient  la  jeune 
république'. 

Philippe  II  cherchait,  de  son  côté,  à  se  concilier  les  bonnes  grâces 
de  Moulay  Ahmed  el-Mansour  ;  il  lui  envoyait  un  ambassadeur  avec 
des  présents  somptueux,  et  les  félicitations  qu'il  lui  faisait  adresser 
équivalaient  à  un  désaveu  de  1  expédition  de  l'infortuné  D.  Sébas- 
tien, désaveu  dont  ses  agents  secrets  avaient,  d'ailleurs,  donné  déjà 
l'assurance  à  Moulay  Abd  el  Malek.  Ces  démarches  amiables  ne  suf- 
fisaient pas  au  Roi  prudent,  et  il  entretenait  en  Espagne  deux  préten- 
dants saadiens  pour  peser,  le  cas  échéant,  sur  la  politique  du  Chérif. 

Telle  était,  au  regard  du  Maroc,  la  situation  de  l'Angleterre,  des 
Provinces-Unies  et  de  l'Espagne  vers  l'année  i58o.  Les  raisons 
d'entente  de  l'Angleterre  et  des  Provinces-Unies  avec  le  Maroc  trou- 
vèrent l'occasion  de  se  réaliser  dans  lafFaire  de  la  succession  de 
Portugal,  où  les  deux  puissances  soutinrent  contre  Philippe  II  les 
prétentions  de  D.  Antonio.  Cette  affaire  domine  de  1080  à  iBqB  les 
relations  politi<|ues  d'Elisabeth  avec  Moulay  Ahmed  el-Mansour. 
Les  Anglais  se  servent  de  D.  Antonio  contre  Philippe  II  et  insistent 
auprès  du  Chérif  pour  qu'un  concours  lui  soit  prclé.  Mais  Philippe  II 
el  Moulay  Ahmed  el-Mansour  sont  à  deux  de  jeu  cl  obligés,  l'un  et 
1  autre,  à  suivre  une  même  politique  de  bascide  :  le  roi  d'Espagne 
hésite  à  se  déclarer  contre  le  Chérif  qu'il  craint  de  voir  appuyer 
D.  Antonio;  Moulay  Ahmed  el-Mansour  n'ose  rompre  ouvertement 
avec  Philijjpc  II,  qui  peut  lancer  au  Maroc  les  prétondants  saadiens. 
Celle  situation  des  deux  souverains  pouvant  se  rendre  ré(i|>rocpie- 
menl  do  mauvais  services  est  très  bien  exposée  par  l'agent  .Inhn  do 
Cardenas'.  Il  en  résulte  que  la  correspondance  qui  s'établit  entre 
Elisabeth  et  Moulay  Ahmed  el-Mansour  se  passe  surtout  en  con- 
gratulations réciproques'.  Quant  au  concours  que  ce  dernier  a 
promis  de  donner  à  D.  Antonio,  à  la  demande  delà  Reine,  il  csl 


I.   V.  ,"  Série.  Pays-Bas,  l.  I,  Inlroduc-         cl  CXCVIH,  p.  [l'it. 
lion,  PI.,  m-viii.  3.   V.  infra.  pp.  /iSy,  ^84,  4(|0,  /^Qi,  498, 

3.   V.  infra.  Doc.  CXCVII,  pp.  SSo-S^o        .'joO,  5i8,  619. 


INTRODUCTION 


toujours  dilTéié,  bien  que  le  Cliéiif  s  olVio  à  aller  coinljallre  en 
personne  le  roi  d'Espagne'.  Elisabeth,  d'ailleurs,  semble  s'être 
ravisée,  et  voulant  sauver  les  apparences,  dans  un  moment  oii  elle 
se  défend  de  toute  alliance  avec  un  prince  musulman',  elle  décon- 
seille au  Cliérif  l'envoi  d'une  force  armée  ;  elle  lui  demande  seule- 
ment de  ravitailler  la  flolte  anglaise  qui  va  opérer  en  Portugal  sous 
les  ordres  de  Drake  et  de  Norris  et  de  remettre  à  D.  Antonio  le 
subside  en  argent  qu'il  s'est  engagé  à  fournir  ^  Mais  ni  le  ravi- 
taillement ni  l'argent  n  arrivèrent  et,  le  2  juillet  TÔSg,  l'expédition 
de  Drake,  après  avoir  cruellement  soufiert  du  manque  de  vivres, 
rentrait  à  Plymouth,  ramenant  l'infortuné  prétendant'. 

La  reine  Elisabeth,  bien  que  fixée  par  ses  agents  sur  les  raisons 
des  atermoiements  du  Chérifet  sur  son  peu  de  bonne  foi.  ne  renonça 
pas  à  négocier  avec  Moulay  Ahmed  el-Mansour.  Au  fond,  une  même 
pensée  préoccupe  les  deux  souverains  :  affaiblir  la  puissance  de 
Philippe  II,  qu'Elisabeth  accuse  d'aspirer  à  la  domination  univer- 
selle, ((  orbis  universi  imperium  affectare  »,  comme  elle  l'écrit  au 
Grand  Seigneur,  en  lui  recommandant  la  cause  de  D.  Antonio''. 
Mais,  comme  la  restauration  du  prétendant  sur  le  trône  de  Portugal 
est  un  moyen  et  non  une  fin,  Elisabeth  et  Moulay  Ahmed  eZ-J/rt/îscM/' 
s'attendent  1  un  l'autre  dans  l'exécution  des  engagements  récipro- 
ques qu'ils  ont  pris  de  le  secourir  et  se  contentent  d'échanger  des 
formules  banales  ",  sans  grand  résultat  pour  le  pauvre  D.  An- 
tonio, qui  se  décide  à  intéresser  à  ses  revendications  le  roi  de 
France'.  En  logo,  Duarte  Pcrin  (Edward  Prynne),  agent  portugais 
à  la  solde  d  Elisabeth,  est  envoyé  par  elle  au  Maroc  pour  sonder, 
une  fois  de  jjIus,  les  intentions  de  Moulay  Ahmed  el-Mansour.  Il 
déclare  que  celui-ci  diffère  son  concours  par  crainte  de  Philippe  II, 
et  il  estime  que  la  Reine  devrait  lui  écrire  une  lettre  énergique 
«  a  charpe  leter*  »,  exigeant  la  remise  du  subside  en  argent 
on  le  renvoi  immédiat  de  D.  Christophe,  le  fils  d#D.  Antonio,  qui 


1.  V.  iiifra.  p.  5i3.  6.  \'.   /"  Série,   Angleterre,  t.  II,  aux 

2.  V.  iiifra.  p.  5o8.  dates  de  février  et  23  juin  1090. 

3.  V.  infra,  pp.  517,  522,  523.  7.  V.  1"  Série.  Angleterre,  t.  H,  à  la 
ti.  V.  infra,  p.  537.  date  du  3  mars  iSgo. 

5.  V.   /"  Série,   Angleterre,  t.  II,  à  la            8.  V.  i"  Série.  Angleterre,  t.  II,  à  la 

date  (lu  3  septembre  i.'igo.  date  du  23  juin  i5qo. 


\iv  iNTnonrcTioN 

était  retenu  comme  caution  à  la  cour  marocaine'.  El-iMansour  se 
dérobe  encore,  mettant  en  avant  le  départ  de  son  armée  pour  la 
conquête  du  Soudan.  Les  atermoiements,  qui  sont  l'unique  diplo- 
matie des  souverains  marocains,  avaient  duré  près  de  six  ans, 
sans  amener  de  résultat.  Mais,  dans  un  pays  comme  le  Maroc,  qui  ne 
saurait  se  passer  des  produits  de  l'industrie  européenne  et  où  les 
droits  de  douane  sont  le  principal  revenu  des  sultans,  un  refroidis- 
sement dans  les  rapports  politiques  n'a  aucune  répercussion  sur  les 
relations  commerciales.  Même  quand  il  arrivait  aux  chérifs  de 
rompre  avec  une  nation  chrétienne,  ils  se  gardaient  bien  d'interdire 
l'accès  de  leurs  ports  aux  marchands  de  celte  nation^.  Le  trafic  se 
maintint  donc  très  actif  entre  l'Angleterre  et  le  Maroc.  Moulay  Ahmed 
cl-Mansour  revint  bientôt,  d  ailleurs,  à  sa  politique  contre  Philippe  II , 
et  nous  le  verrons,  en  iGoo,  proposer  à  Elisabeth  une  action  com- 
mune pour  conquérir  l'Espagne'. 

1.  V.   /"  Série,  .Vnglelorre.  l.  II.  à  la        p.  533,533.  Mas-Latkie,  pp.  igôot  335. 
dale  du  22  juin  iSgo.  Depping,  Corresp.  ailin.  sous  le  règne  de 

2.  Cf.  John  Bbaitbwaite,  The  Ilist.  of       Louis  XIV.  II,  p.  289. 

Revol.  in  the  Empire  ofMorocco.p.  Zâ-j.  Vi-  3.   V.  /''''  Série.   Angleterre,  t.  II.  à  la 

DOU  DE  S'  Olon,  p.  l4o.  Chénier,  t.  III,        date  (lu  ti  septembre  :6oo. 


MÉTHODE    DE    PUBLICATION 


MÉTHODE  DE  PUBLICATION 


Il  a  paru  utile  de  rappeler  en  tête  de  ce  premier  volume  des 
Sources  inédiles  de  l'histoire  du  Maroc  consacré  aux  documents 
tirés  des  bibliothèques  et  des  archives  de  l'Angleterre  quel  a  été  le 
plan  de  la  publication. 

La  collection,  limitée  aux  dynasties  chérifiennes  du  Maroc,  com- 
prend la  période  de  i53o  à  i8/|5.  Cette  période  a  été  elle-même 
divisée  en  trois  séries  chronologiques  qui  sont  : 

Première  série.   —  Dynastie  saadiexne.    i53o-i66o. 
Deuxième  série.   —   Dynastie  filalienne.    1660-1757'. 
Troisième  série.   —   Dynastie  filalienne.    \';b'j-i8!ib\ 

Chaque  série  a  été  subdivisée  en  six  sous-séries  correspondant 
aux  principaux  pays  d'où  proviennent  les  documents:  France, 
Angleterre,  Espagne,  Portugal,  Pays-Bas,  Pays  divers  (Allemagne, 
Autriche,  Belgique,  ItaUe,  Suisse,  etc.). 

Ainsi  que  je  le  reconnaissais  dès  igoS',  la  méthode  la  plus 
rationnelle  à  adopter  pour  une  semblable  collection  eût  été  de  pré- 
senter tous  les  documents  relatifs  à  l'histoire  du  Maroc  dans  une 
seule  série  chronologique,  sans  se  préoccuper  de  leur  lieu  d'origine. 
Les  publier  en  tenant  compte  de  leur  provenance  exposait  à  des 
répétitions,  voire,  ce  qui  est  plus  grave,  à  des  rectifications  dans 
l'appareil  critique,  où  il  entre  toujours  quelque  partie  conjecturale. 
Nous  en  convenons  encore,  aujourd'hui.  Mais  celte  imperfection 
n'existe-t-elle  pas  bien  davantage  dans  ces  récits  synthétiques  qui 
sont  l'Histoire?  Celle-ci  est-elle  jamais  définitive,  et  la  découverte 

1.  Cette  date-  (1757)  est  celle  de  la  mort  passé  entre  la  France  et  le  Maroc  pour  la 
du  sultan  Moulay  Abdallah,  fils  et  succès-        délimitation  de  l'Algérie. 

seur  de  Moulay  Ismaïl.  3.  Cf.    SS.    Hist.    Maroc,    7"    Série. 

2.  Cette  date  (i845)  est  celle  du  traité        France,  t.  I,  Avant-Propos,  p.  viii. 


MliTHODE    DE     PUBLICATION 


d'un  documenl  ne  vient-elle  pas  parfois  infirmer,  non  seulement  les 
théories,  mais  même  les  faits  qu'on  crovait  le  mieux  établis? 

Il  était,  eu  outre,  impossible  pratiquement  d'adopter,  même  en 
prenant  une  période  assez  limitée,  le  seul  ordre  chronologique,  car 
il  eût  fallu,  avant  de  publier  le  moindre  fascicule,  avoir  achevé,  pour 
cette  période.  1  exploration  des  archives  et  des  bibliothèques  de 
lEurope.  C'était  reculer  aune  date  lointaine  et  indéfinie  l'utilisation 
de  nombreux  matériaux  déjà  recueillis.  L'expérience,  d'ailleurs, 
nous  a  donné  raison,  car  d'excellents  travaux  sur  le  Maroc  ont  été 
déjà  publiés,  dont  la  documentation  principale  a  été  fournie  par  les 
volumes  parus  de  notre  collection. 

En  tète  du  dernier  volume  de  chaque  sous-série,  notre  intention 
est  de  placer  une  biographie  des  agents  et  voyageurs  au  Maroc,  qui 
appartieniunl  au  pays  d'où  proviennent  les  documents  de  la  sous- 
série. 

On  s'étonnera  peut-être  de  trouver  dans  ce  Corpus  quelcjues  textes 
déjà  imprimés,  comme  ceux  que  nous  avons  cru  devoir  emprunter, 
par  exemple,  à  Ilakluvt  el  à  Purchas.  Nous  ne  pouvons  que  répéter 
à  ce  sujet  l'explication  que  nous  donnions  dans  notre  Avant-Propos 
de  igoS:  les  sources  imprimées  ne  sont  pas  toujours  plus  claires 
que  les  sources  manuscrites,  et  il  a  semblé  que  des  documents,  déjà 
publiés,  mais  édités  ici  pour  la  première  fois  avec  un  appareil  critique 
qui  identifie  les  personnes,  les  lieux  et  les  faits,  qui  signale  les 
incorrections  typographiques  des  textes  et  c|ui  fait  le  jour  sur  leurs 
obscurités,  devaient  prendre  place  dans  les  Sources  inédites  de 
l'Histoire  du  Maroc. 

IjCs  documents  concernant  en  entier  l'histoire  du  Maroc  ont  été 
puhliés  in-e\tcnso.  Quant  à  ceux  qui  traitaient  de  |)lusicurs  sujets, 
il  n'en  a  été  donné  que  les  extraits  intéressant  cette  histoire. 

Les  textes  ont  été  reproduits  en  conservant  rigoureusement  leur 
graphie,  si  insolite  qu'elle  fut.  Les  seules  libertés  qui  aient  été  prises 
avec  les  originaux  consistent  dans  l'emploi  régulier  de  la  ponctua- 
tion ainsi  que  des  majuscules  cl  des  minuscules  <l  dans  le  déxc- 
loppcincnt  (les  abréviali(jns. 

Afin  de  permettre  de  prendre  une  vue  d'ensemhle  des  textes  se 
rapportant  à  un  même  sujet,  il  a  été  fait,  toutes  les  fois  oii  la  chose 
a  été  possible,  des  synthèses  partielles  qui  facilitent  l'intelligence  des 


I 


METHODE    DE    PUBLICATION  XVII 

documents.  Ces  synthèses,  imprimées  en  petit  texte,  constituent, 
suivant  leur  étendue,  des  sommaires  ou  des  introductions  cri- 
tiques. 

Les  références  sont  naturellement  très  nombreuses  dans  une 
publication  dont  l'apjiareil  critique  est  considérable.  Il  y  a  lieu  de 
distinguer  les  cas  suivants  : 

i"  Références  aux  sources  imprimées.  —  Elles  sont  données  d'une 
façon  très  concise  par  le  nom  de  l'auteiu'  écrit  en  petites  capitales 
et  suivi  de  l'indication  du  tome,  s'il  y  a  lieu,  et  de  la  page.  Pour  les 
ouvrages  qui  ont  plusieurs  éditions  ou  qui  ont  été  traduits  en  une 
ou  plusieurs  langues,  comme  ceux  de  Léon  l'Africain,  de  Marmol, 
de  ToRRES,  etc. ,  on  a  substitué  à  l'indication  de  la  page  celle  du  livre. 
du  chapitre  ou  du  paragraphe,  afin  d'éviter  toute  confusion.  La  men- 
tion abrégée  du  titre  a  été  ajoutée  exceptionnellement,  lorsqu'il 
pouvait  y  avoir  confusion  entre  plusieurs  ouvrages  d'un  même 
auteur.  Pour  les  auteurs  arabes,  le  nom  mis  en  référence  a  été 
généralement  l'ethnique.  Exemple  :  El-Oufràni,  Ez-Zaïa.m,  En- 
Nassiri,  Et-Touati,  etc. 

2°  Références  aux  volumes  de  la  collection  déjà  parus.  —  On 
renvoie  à  ces  volumes  par  la  mention  de  la  série  et  de  la  sous-série 
(France,  Espagne.  Pays-Bas.  etc.)  Exemple:  r"  Série,  Pays-Bas, 
t...p... 

3°  Références  aux  documents  recueillis,  mais  non  encore  publiés. 
—  A  l'indication  de  la  sous-série  on  ajoute  celle  de  la  date  du  docu- 
ment. Exemple:  t''^  Série,  Espagne,  à  la  date  du 

Il  résulte  de  ce  qui  précède  que  la  sous-série  «  Angleterre  » 
renferme,  pour  une  période  donnée,  tous  les  documents  pouvant 
intéresser  l'histoire  du  Maroc  que  des  investigations  prolongées  nous 
ont  fait  découvrir  en  Angleterre.  Celui  qui  voudrait  y  suivre  dans 
leur  origine  et  leur  développement  les  relations  politiques  et  com- 
merciales des  Anglais  avec  le  Maroc  devra  préalablement  trier  les 
documents  relatifs  à  cette  étude,  documents  qui  se  trouvent  forcé- 
ment mélangés  à  d'autres  ne  se  rapportant  nullement  à  l'histoire  de 
l'Angleterre. 

De  Castries.  \II.  —  b 


METHODE    UE    l'LBLlCATION 


Transcription   DE   l  arabe  en  français. 

L'appareil  critique  de  la  publication  (titres,  sommaires,  introduc- 
tions critiques,  analyses,  noies)  étant  en  français,  c'est  uniquement 
la  figuration  de  l'arabe  en  celle  langue  qui  est  en  cause,  car  il  est 
bien  entendu  que,  dans  les  documents  reproduits,  on  a  respecté 
scrupuleusement  les  transcriptions  des  mots  arabes,  quitte  à  identi- 
fier ces  mots  dans  les  notes,  quand  ils  semblaient  par  trop  mécon- 
naissables. Avant  de  donner  la  méthode  de  transcription  adoptée 
dans  la  publication,  nous  voudrions  rappeler  et  développer  les 
observations  que  nous  présentions  déjà  en  1902  à  ce  sujet. 

Le  problème  général  de  la  figuration  d'un  mot  d'une  langue  dans 
une  autre,  de  manière  à  en  assurer  l'exacte  prononciation,  est  un 
problème  Insoluble  :  on  ne  peut  construire  un  cercle  équivalent  à 
un  carré;  un  même  vêtement  ne  saurait  habiller  convenablement 
deu,\  personnes  de  taille  et  de  conformation  dllférenles.  Pour  se 
convaincre  de  cette  impossibilité,  il  suffît  de  consulter  le  diction- 
naire d'une  langue  quelconque  donnant  le  figuré  de  la  prononciation 
dans  une  autre  langue,  ce  figuré  n'est  presque  jamais  adéquat  à  la 
véritable  prononciation.  Bien  plus,  dans  une  même  langue,  la 
figuration  de  la  prononciation  est  elle-même  très  sujette  à  caution, 
car  certaines  particularités  phonétiques  échappent  à  toute  codifica- 
tion. Un  Inrallllble  moyen  de  se  faire  reconnaître  comme  étranger 
serait  de  se  conformer,  en  parlant  français,  à  certaines  prononcia- 
tions figurées  dans  le  dictionnaire  de  Lillré,  et  de  dire,  par  exemple. 
fiii-lf-rie,  alors  que  dans  l'usage  l'e  muet  de  la  seconde  syllabe  a 
presque  disparu  dans  la  prononciation  usuelle  de  ce  mot. 

La  conclusion  est  qu'il  faut  rejeter  des  publications  historiques  ces 
notations  compliquées  (|ui  hérissent  un  te.xte  de  points,  d'esprits, 
etc.,  et  qu'on  n'est  pas,  d'ailleurs,  arrivé  à  unifier.  En  conséquence, 
nous  n'adopterons  pas  la  transcription  Aïsa  pour  le  nom  si  joli  et 
si  populaire  de  l'épouse  du  I'ro|)hète  et  nous  continuerons  de  l'écrire 
-Vïcba.  Il  <Mi  va  de  même  de  ces  figurations  fpii,  sans  recourir  à  des 
signes  ly|)ogiaphi{pies  conventionnels.  s'eUorcent  de  reproduire, 
Icllic  p;ir  ii'ltic,  lu  gia|)hlc  des  mots  arabes.   Nous  nous  giirderoiis 


METHODE    DE    PUBLICATION  XIX 

donc  pareillement  de  transcrire  le  mot  i^Ji.^  par  sayyidl  et  nous  lui 

conserverons  la  forme  usuelle  sidi.  «  On  se  trompe  généralement 
sur  les  besoins  du  lecteur  non-arabisant.  Ce  qu'il  réclame,  ce  n'est 
pas  une  transcription  d'après  une  règle  inflexible,  immuable,  expo- 
sant à  donnera  certains  mots  desgrapliies  insolites:  ce  qu'il  exige  — 
et  à  bon  droit  —  c'est  une  môme  grapbie  pour  un  même  mot".  » 
Ajoutons,  par  contre,  qu'un  arabisant  tant  soit  peu  averti  et  aidé 
par  le  contexte  se  trouvera  rarement  embarrassé  par  les  déformations 
qu'aura  subies  un  mot  arabe  transcrit  dans  une  autre  langue.  C'est 
ainsi  qu'on  a  pu  facilement  faire  les  restitutions  suivantes  :  Sotées 

pour  setouh  7-Jla^  «  terrasses  des  maisons  arabes"  ».  Gemi'^ue  pour 
adjemi    ^  «  langue  étrangère  à  l'arabe'  ».  Dar  Lachor  pour  Dar 

el-Achour  ja^Jl  jli  <(  Maison  de  la  dîme'  »,  etc.,  etc.,  etc. 

Si  l'on  veut  être  fixé  sur  la  valeur  des  systèmes  de  transcription, 
il  suffit  de  recourir  à  la  méthode  expérimentale.  11  m'est  arrivé  de  la 
pratiquer  et  j'ai  cberché,  entre  autres,  à  faire  prononcer  à  un  non- 
arabisant  le  mot  jujj,  en  le  transcrivant  successivement  bedi",  bedi, 
bedià"  ;  les  prononciations  étaient  toutes  défectueuses,  certaines 
lettres  comme  le  c-  résistant  à  toute  transcription.  Peut-on  se  flatter 

d'obtenir   une  prononciation  plus   régulière  du    mot  (j\^,  en  le 

transcrivant:  Otmân,  Otsmân,  Othniiui,  Atmân.  Atsmân,  Athmâni' 
Il  reste  cependant  que  la  méthode  expérimentale  est  la  seule  logique. 
Pratiquée  judicieusement,  elle  aurait,  sans  doute,  préservé  l'Afrique 
du  Nord  de  ces  noms  de  lieux  absolument  méconnaissaides  pour  les 

1.  V.  /"  Série.  Fraïuc,  Inlrocluction,  4.  «  Il  y  .i  aussi  une  autre  maison  qu'on 
p-  XII.  appelle  Dar  lachor,  c'està  dire  :  Maison  de 

2.  «  Les  maisons  qui,  k  la  mode  d'Afri-  la  disme.  »  /'''Série,  France,!.  III,  p.  728. 
que,  sont  couvertes  de  sotées.  »  /''''  Série.  5.  L'accent  circonllexe  sur  la  voyelle  a 
France,  t.  II,  p.  889,  notr  j.  est  employé  dans  les  transcriptions  usuelles 

3.  «  Langue  gemiquc  (qui  est  espagnol  à  prolonger  le  son  a  ;  mais  on  peut  consla- 
ou  portugais  corrompu).  »  Ibid..  p.  SgS.  ter  expérimentalement  que  cet  accent  ren- 
note  3.  force  le  son  plutôt  qu'il  ne  le  prolonge. 


XX  MÉTHODE    UE    PUBLICATION 

indit^ènes.  C'est  ainsi  qu'on  aurait  été  amené  à  transciire  \Aij  en 
Rhal  ou  Rehat.  ce  qui  eût  fait  naturellement  prononcer  le  /  final, 
alors  que  cette  lettre,  emphatique  en  arabe,  tombe  presque  toujours 
avec  la  transcription  :  Rabat. 

Tableau   de  tr.a^nscription. 

I      a,  e.  é. 


I     ou. 
^    h. 


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s  a,  al,  cl 

J  ou,  w. 

t5  y,i- 


0.\OM  ASTIQUE. 

Si  la  transcription  est  pour  une  publication  bistorl(|ue  une  ques- 
tion d'une  irnporlancc  secondiiirc,  il  n'en  est  pas  de  même  de 
l'()ii(imasli(pi('   arabf,   <pn   déroule  singuiièi'cmcnl    le    lecteur    non 


METHODE    DE    PUBLICATION 


averti.  «  Une  des  choses  qui  embarrassent  le  plue  les  personnes 
qui  veulent  s'occuper  de  l'histoire  de  l'Orient  musulman,  écrit 
Garcin  de  Tassy,  c'est  la  quantité  de  noms,  de  surnoms,  de  titres 

honorifiques   que    portent    souvent   les    mêmes    personnages 

L'emploi  simultané  de  cette  suite  de  noms  et  de  titres  offre  souvent 
des  inconvénients  réels  et  donne  lieu  à  des  méprises.  On  confond 
quelquefois,  en  effet,  des  noms  propres  avec  des  sobriquets  et  des 
surnoms  honorifiques,  et  c'est  ainsi  qu'on  a  quelquefois  méconnu 
des  personnages  historiques  et  qu'on  a,  d'autres  fois,  séparé  le  même 
en  plusieurs  individus,  ce  qui  ne  serait  pas  arrivé,  si  on  s  "était  bien 
rendu  compte  de  la  différence  qui  existe  entre  les  diverses  dénomi- 
nations dont  il  s  agit,  de  leur  valeur  et  de  leur  emploi'.  » 

Je  n'entrerai  pas  dans  les  développements  et  les  classifications 
que  comporte  un  traité  général  sur  une  matière  assez  absconse. 
Aussi  bien,  les  auteurs  musulmans  qui  l'ont  étudiée  ont  plutôt 
cherché  à  imposer  des  règles  qu  à  se  conformer  aux  usages  établis  ". 
On  peut,  d'autre  part,  reprocher  aux  orientalistes  des  identifica- 
tions abusives  avec  les  termes  de  l'onomastique  latine  prœnomen. 
nomen,  cognomen,  agnomen.  Je  me  bornerai  à  donner  les  notions 
indispensables  pour  éviter  les  méprises  signalées  plus  haut.  Ces 
notions  proviennent  moins  de  l'érudition  que  de  l'observation  ; 
elles  concernent  seulement  le  Maghreb  et  je  ne  saurais  prétendre 
les  appliquer  strictement  à  tous  les  pays  de  l'islam. 

La  principale  cause  de  confusion  dans  l'onomastique  arabe  est 
l'absence  du  nom  de  famille  [nomen  gentilicium).  Alors  que,  chez 
les  peuples  de  l'Europe,  les  noms  patronymiques  se  sont  peu  à  peu 
formés  par  la  cristallisation  des  prénoms,  des  noms  de  lieux  et  des 
surnoms,  il  n'existe  dans  les  pays  musulmans  aucun  nom  hérédi- 
taire permettant  de  distinguer  la  famille  de  la  collectivité. 

Il  est  une  autre  cause  d'erreurs  contre  laquelle  ne  sauraient  trop 
cire  mis  en  garde  ceux  qui  ont  à  identifier  un  personnage  hislo- 


1.  Mémoire  sur  les  noms  propres  et  les  l'tabli  la  règle  ci-dessus  que  pour  ((u'on  y 
lilres  musulmans,  pp.  5  et  6.  —  On  trou-  ramène  les  noms  qui  seraient  disposés  diffé- 
vera  plus  loin  (p.  .ixv)  deux  exemples  de  remment.  )i  Prolé<jomenes  à  l'étude  îles  his- 
ces  méprises  portant  sur  des  personnages  toriens  arabes.  Traduction  d'KMiLE  Am.vr, 
du  Maroc.  Extrait   du  Journal  asiatique,    p.    123   du 

2.  «  Du  reste,  écrit  Es-Safadi,  je  n'ai  tirage  à  part. 


METHODE    DE    PUBLICATION 


rique.  On  sait  que  le  rapport  de  filiation  s'exprime  en  arabe,  en 
ajoutant  an  nom  de  la  personne  le  nom  de  son  père,  précédé  du  mot 

ibn  (ben)  ^1  «  fils  ».  Or  les  historiens  substituent  fréquemment 

au  nom  du  père  celui  de  l'ascendant  le  plus  notoire,  ce  qui  amène 
à  confondre  les  générations.  Le  d>naste  de  Chaouen(Chefrbaouen). 
à  la  fin  du  xv"  siècle,  s'appelait  Ali  ben  Moussa  ;  les  historiens  le 
nomment  généralement  Ali  ber-Rached  (d'où  Marmol  et  Torres  ont 
fait  Ali  Barrax).  supprimant  la  génération  intermédiaire  de  Moussa 
ber-Rached.  Les  niarabouls  de  Dila  (i 612-1660),  fils,  petit-fils  et 
arrière-petit-fils  de  Sidi  Abou  Beker  lien  Mohammed,  sont  également 
désignés,  tousles  trois,  par  le  nom  de  Ben  Abou  Beker  qui  ne  devrait 
appartenir  qu'au  premier  d'entre  eux.  Les  historiens  chrétiens  en 
ont  fait  des  Ben  Boucar  qu'ils  ont  presque  toujours  confondus. 

Parmi  les  multiples  dénominations  en  usage  chez  les  Arabes,  il 
en  est  trois  principales  qu'il  est  utile  de  distinguer  pour  qui  veul 
reconnaître  les  personnages  de  l'histoire.  Ces  dénominations  sont, 
dans  Tordre  on  on  les  rencontre  : 

L  —  Le  Kouma,  <LI$oI,  que  nous  traduirons  par  prénom,  unique- 
ment à  cause  de  sa  place  et  nullement  parce  qu'il  désigne  l'individu 
comme  \e prœnomen  des  Romains. 

II.  —  LIsm',  (^-«>I,  c'est  essentiellement  le  nom  propre,  le  nom 
imposé  ù  la  naissance,  celui  qui  sert  à  distinguer  l'iiulividu. 

III.  —  Le  Lacab,  j_Ji1SI,  le  surnom. 

I.    —   Le   Kouma. 

Celte  dénomination,  très  spéciale  à  l'onomastique  orientale,  est 
prcs(|ue  exclusivement  composée  du    mot  Ahoii'   ^|,  père ',  suivi 


I  )ii  IhiiiicIIl'  aus 


Alain  aIc. 


2.    Knr<!alilr:    Vb  ■_)'  (iiii   doiiiit,   siii- 


nous  conformer  ii  un  «sa^'O  presque  géné- 
ral, nous  adopterons  la  seule  forme  ,\hou 
qui,  dans  lo  l.ingage  vulgaire,  se  réduil 
souvent  à  Hou. 


vaut  lis  cas  do  la  déclinaiMin  :   Alinu,  Aba  3.   Nous  laissons   inlenlionnellemi'nt  de 

et  Alii.    .\iitnnt  pour  »im|ililier  que   |)our        côté   les   kounia  rommençanl   par  Oumm 


METHODE    DE    PUBLICATION  XXIII 

d'un  nom  propre  (ism).  Exemple:  Abou  Abdallali  «^^IjUc-  4>1- quise 

traduit  par  :  père  d'Abdallah.  \  nici  1  originedu  kounia.  Les  Sémites, 
et  particulièrement  les  Arabes,  ont  toujours  tiré  une  grande  vanité 
de  la  naissance  de  leurs  fils.  Si  lun  d  eux,  par  exemple,  appelé 
Amer  avait  un  fils  auquel  était  donné  à  sa  naissance  le  nom  propre 
de  Zeïd,  aussitôt  les  amis  de  la  famille  et  les  flatteurs  appelaient 
l'heureux  père  :  Abou  Zeïd.  Le  même  personnage,  à  la  naissance 
de  ses  autres  fds,  pouvait  recevoir  un  nouveau  kounia '.  Quand  les 
porteurs  de  semblables  prénoms  furent  des  personnages  célèbres, 
leur  kounia  et  leur  nom  jiropre  arrivèrent  à  s'identifier.  Prenons 
par  exemple  le  Prophète,  dont  l'ism  était  Mohammed.  A  la  naissance 
de  ses  fils  Kassem  et  Abdallah",  il  fut  appelé  successivement  Abou 
el-Kassem  et  Abou  Abdallah,  et  la  réunion  du  kounia  et  de  l'ism 
donna  : 

Abou  el-kassem  Mohammed. 
Abou  Abdallah     Mohammed. 

Par  la  suite,  tout  musulman  appelé  Mohammed  put  adjoindre  à 
ce  nom,  comme  lui  étant  équivalent,  soit  Abou  el-Kassem,  soil 
Abou  Abdallah. 

Les  noms  des  premiers  personnages  de  l'islam,  parents  ou  com- 
pagnons du  Prophète,  guerriers  illustres,  khalifes,  etc.,  passèrent 
ainsi  à  la  postérité  avec  leurs  prénoms  en  Abou  et  l'équivalence 
s'établit  entre  le  kounia  et  l'ism.  C'est  ainsi  que  l'on  eut  les  iden- 
tités suivantes  : 

»l   mère;  Ibn    (J",!    fils;  Ibna  (bent)   4Ji  I  2.   Le  Prophète  eut  huit  enfants:  quatre 

fille,  etc.,  etc.  Us  sont  dun  usage  beaucoup  <''*  Kassem,  Taïeb,  Tahar  et  .Abdallah,  qui 

plus  restreint.  Nous  omettons  également  les  moururent  tous  en  bas  âge,  et  quatre  filles 

dénominations  formées  de  A6o»  suivi  d'un  falma.   Zeineb,    Rekeïa    et   Oumm    Kal- 

toum.    Ses   kounia  les  plus  en  usage  sont 

sidjslantif  comme  Abou  el-Kheirj4-ljil  „-,ix    qui    sont    tirés    de    Kassem    cl    de 

«  le  père  du   bien  ».    Ces  dénominations  Abdallah,  mais,  dans  les  poésies  arabes,  on 

sont  plutôt  des  surnoms  (lacab)  que  des  le  désigne  fréquemment  par  des  prénoms 

kounia.  tirés   de   ses    autres    enfants.    Le    prénom 

I.    Si  Mohammed  el-Bachir  et-Touati  _  . 

dit  que  Ion  peut  prendre  q.iatre  kounia  et  -^''°"  R«'"^'«  V->  ^'-  ''««""  """"  P™?"""^- 

même  davantage.    V.    Kilab  meiljmima  el-  se   rencontre   assez   fréquemment   dans   la 

ifada 3"  éd.  Tunis,  p.  i58.  province  d'Oran. 


METHODE    DE    PUBLICATION 


Abou  el-Kassem  ] 
Abou  .\i)dallah    < 

=  Mohammed 

Abou  el-Hassen 

=  Ali 

Abou  el-Abbas 

=  Ahmed 

Abou  Hafs 

=:  Omar 

Abou  Merouan 

==  Abd  el-Malck 

Abou  Saïd 

=  Otman 

etc. 

etc. 

Rétrospectivement,  cet  usage  fut  apphcjué  aux  personnages  des 
Ecritures  qui  figurent  dans  \c  Coran,  et  Ion  obtint  ainsi  : 

Abou  Ishac       [Isaacl         )        ii      i-      r*i     v       i 

.,   ,.      >         J         J  =  Ibrahim   Abraham 

Abou  Madian  '  )  ^  ^ 

Abou  Moussa  [Moïse]  =  Imran  ^jl_^*c 

Abou  Youssef  [Joseph]  =  Yacoub  [Jacob] 

Abou  Sliinan   [Salomon]  =  Daoud    [David] 

Abou  Valiia     [Jean]  =  Zakaria" 
etc.  etc. 

Pour  connaître  ces  écpiivalcnccs  entre  kounia  ctism.  il  faul  être 
déjà  très  averti  des  choses  de  l'islam.  Mais  ce  qui  achève  de  dérouler 
un  lecteur,  c'est  que  le  kounia  et  l'ism  ont  été  employés  par  les 
historiens  tantôt  simultanément,  tantôt  séparément,  de  la  façon  la 
plus  arbitraire,  lu  même  personnage  Ahmed,  par  exemple,  peut 
être  désigné  de  trois  manières  diflerentes  : 

i"  Abou  cl-Abbas  Ali  mcd. 


I.    Madian   élail    fils  d'.\br.nliam    cl    de  (îarcin    de    Tassy  (p.    i8)   ne  semble   |ias 

Cclhiira.  Genc.ic  XXV,  i,  a.  s'Atre  rendu  complc  ilo  la  fonction  de  cor- 

3.   On  ronconlro  parfois  ces  prénoms  en  roboration  que  remplit  le  prénom  en  Abou. 

Alioii   sous    In    forme    inverse,   par  cxcm-  C'est  ainsi  qu'il  donne  de  la  ilénominalion; 

pic:    Abou    Ibrabim    Isliac,    Abou    Imran  Abou  Yncoub  Isliac  bon  Ibridiini  l'explica- 

Monssa.  Ce  sont  là  dos  fantaisies  do  pcr-  tion  suivante:  Isbae  lils  d'Ibrabim  et  père 

sonnagesqui,  se  nommant  Isbacou  Moussa,  île  Yacoub.  Xous  répétons  que  Abou  Yacoub 

ont  appelé  leur  (ils  Ibrabim  et  Imran.  Mais  ne  fait  que  corroborer  le  ni'm  d'Isbne,  sans 

il  est  évident  cpio  de  pareil  kounia  ne  saii-  iuiliquer  que  cet  Isbac  a  eu  lui  fils  du  nom 

raient  avoir  aucune  videur  de  corroboration.  île  Yacoub.  Cf.   Ei.-Oi'iiUni,  pp.  f)(j,'ii('i. 


METHODE    DE    PUBLICATION  XXV 

2"  Abou  el-Abbas. 
3"  Ahmed. 

On  conçoit  les  méprises  que  peut  engendrer  le  fait  de  divers 
noms  attribués  à  un  même  individu.  L'illustre  maître  qu'était  Sil- 
vestrede  Sacy,  traduisant,  pour  sa  Chreslomathie ,  une  lettre  adressée, 
le  2  novembre  i63o,  par  un  chérif  du  Maroc  au  roi  Louis  XIII,  et 
se  trouvant  fort  embarrassé  pour  en  identifier  l'auteur,  écrit  :  «  L'em- 
pereur du  Maroc,  au  nom  duquel  cette  lettre  est  rédigée,  n'est  pas 

désigné  par  son   nom Comme  j'ignore  à   quelle  époque   de 

l'année  i63o  est  mort  Moulay  Zidân,  je  ne  puis  assurer  positive- 
ment si  cette  lettre  a  été  écrite  sous  son  règne  ou  sous  celui  d'Abd 
el-Malek  [ben  Zidàn].  »  En  réalité,  la  lettre  en  question  émanait 
de  ce  dernier  souverain  qui  était  désigné  dans  la  suscription  par  le 
qualificatif  de  «  merouanien  »,  tiréd'Abou  Merouan,  prénom  corro- 
boratif  d'Abd  el-Malek'. 

Une  erreur  portant  également  sur  les  prénoms  en  Abou  a  été 
commise  par  M.  Hondas,  le  traducteur  du  Tordjemun  el-Moarib.  Le 
savant  professeur  a  confondu  Abou  Hassoun,  prénom  corroboratif 
d'Ali,  avec  le  surnom  «  le  rossignol  ».  Ce  sobriquet,  d'après  lui, 
aurait  été  donné  à  un  puissant  marabout  qui  fonda,  vers  la  fin  du 
xvi"  siècle,  un  état  indépendant  dans  le  Sous.  Or  ce  personnage 
s'appelait,  en  réalité,  Abou  el-Hassen  Ali  \ 

On  a  vu  que  les  prénoms  en  Abou,  les  kounia,  employés  comme 
corroboratifs  de  noms  propres  (ism),  avaient  perdu  tout  sens  de 
paternité,  mais  une  autre  évolution  leur  a  souvent  fait  perdre  leur 
fonction  de  corroboration  et  en  a  fait  de  véritables  noms  propres. 
De  là,  dans  l'onomastique  arabe,  toute  une  source  d'ism.  C'est  ainsi 
qu'on  rencontre  des  Abou  Hafs,  des  Abou  el-Hassen  non  suivis  des 
ism  d'Omar  et  d'Ali. 

I.  Cf.  Silvej-tkedeSacy,  C/ir('stomfl//i(c.  2.   Cf.  Ez-Zaïani.  Trad.,  p.  ?>,  note  i. 

t.  111,  pp.   200-253,  ainsi  que  les  notes  à  M.  Iloudas  a  commis  dans  cette  note  une 

la  suite  pp.   3ii-.3i3;   SS.   Hist.   Mahoc,  autre  erreur,  laquelle,  d'ailleurs,  est  impu- 

i"    Série.    France    t.    III,    pp.    35o-35^  ;  table  à  un  lapsus  d'EL-OuFR.i.M,  l'auteur 

H.   DE  Castries,  Le  protocole  des  lettres  auquel  il  se  réfère.  Dans  la  .Vor/ie/ e?/farf(. 

des  sultans  du   Maroc.  Compte  rendu    des  il  faut  corriger  lo  titre  du  chapitre  qui  porte 

séances  de  l'Académie  des  Inscriptions  et  le  n"  LXXIV  dans  la  traduction  et  rempla- 

Belles  Lettres  igii,  p.  28(3.  cer  .Vbou  Hassoun  par  .\bou  .\bdallah. 


METHODE    DE    PUBLICATION 


J'ai  recherché  pourquoi,  dans  certains  kounia  comme  Abou  el- 
Hassen,  l'ism  prenait  l'article,  alors  que  dans  d'autres,  comme  Abou 
Hafs,  l'ism  restait  indéfini.  Voici  l'explication  qui  m'a  été  donnée. 
Parmi  les  noms  propres  des  anciens  Arabes,  les  uns  n'avaient  aucune 

signification  comme  Ali    L;  Hafs  ^joj»-'-,  Omar^^;  etc.  Combinés 

avec  Abou  pour  former  des  kounia,  ils  ont  donné  Abou  Ali    le  ^1  : 

Abou  Hafs  jaji>.  y\  ;  Abou  Omar^c.  jil.  Mais  il  \  avait,  au  contraire, 
d'autres  noms  propres  ayant  un  sens  dans  la  langue  arabe',  comme 
Kassem  ..,.»;  Hassen   Vt,.^  ;  Ahbas  ^j-Lc.  Ces  ism  prennent  l'article 

El-Hassen  •  Ll  ;  El-Kassem  . .  'a\\  ;  El- Ahbas  ^LJI,  et  deviennent, 
en  composition  avec  Abou  :  Abou  el-Kassem  .  ,,.'<)H  ^\  ;  Abou  el- 
Hassen  •  .Ll  J\  :  Al)Ou  el-.\bbas  (r'^-*^^  y^  ■  dans  le  langage  popu- 
laire où  Bou  remplace  Abou,  on  a  eu:  Uel-Kasscni  ,  '/il\.  :  Uel- 
llasscn  •  .„LV)  ;  Bel-Al)bas  ^LJb.  C'est  ainsi  qu'on  rencontre  pres- 
que toujours  ces  kounia  quand  ils  sont  devenus  de  véritables  noms 
propres.  Enfin  des  ism  pouvant  prendre  diverses  formes,  comme  la 

forme  Hassoun  ^j ,  .-^  .  dérivée  de  Hassen  •  ,^.  ont  donné  naissance 
à  de  nouveaux  kounia.  Généralemeiil  avec  la  forme  Hassoun  on  sup- 
prime l'article  cl  on  dit  Abou  Hassoun'  ^««.o^  j)l. 

I..e  kounia,  et  nous  rappelons  que  c'est  l'unique  raison  qui  justifie 
le  terme  de  prénom  par  lc([uel  nous  lavons  traduit,  se  place  au 
Maghreb  avant  le  nom  cl  même  avant  les  titres  bonoriliqucs  :  cheikh, 
moulay,  sidi,  etc.  Ainsi  on  dira 

Abou  cl-Abhas  Moulay  Ahmed. 
.\bou  Abdallah  Moulay  Mohammed. 

I.  (iûncralemrnt  un  sensdo  bon  nugiiro.        l)en   Mahnmmcd  (V.   Ei.-Oufhàni,  p.  58) 
a.   (jO  surnom    fui  celui    du    «ouvcniiu         el  do  plusieurs  princes  saadiens.  V.  inj'ra, 
meriiiide  (hranclio  des  It.ni  Ounlas»)  .\li         l'I.  III,  Gfnéalotjie.  nolos  i6  el  î3. 


MKTHODi:     DE    PUBLICATION  XXVH 

Abou  el-Hassen  Sidi  Ali. 
etc.  etc. 

Cependant,  dans  les  historiens  du  Maroc,  on  rencontre  avec  la 
l'orme  Bou  Hassoun  le  kounia  après  l'ism  :  Ali  Bou  Hassoun. 

Parmi  les  trois  modes  de  désigner  l'individu,  à  savoir  :  i"  le  kounia 
suivi  de  l'ism,  2°  le  kounia  seul,  3"  lism  seul,  la  première  dénomi- 
nation est  une  forme  plus  solennelle  et,  «  par  son  emploi,  on  a  en  vue 
la  considération'  ».  On  la  rencontre  dans  les  pièces  officielles,  et 
les  magistrats  musulmans  signent  ainsi  leurs  actes. 

Si  le  kounia  n'est  pas  un  nom  propre  distinguant  l'individu,  s'il 
n'est  qu'une  forme  de  l'ism  auquel  il  s'accole  automatiquement,  il 
semble  qu'on  devrait  alléger  l'bistoire,  voire  les  traductions,  de  ces 
encombrants  prénoms  en  Abou  cl  ne  laisser  subsister  dans  les  index  ^ 
que  ceux  de  ces  prénoms  qui  sont  devenus  des  noms  propres.  C'est 
surtout  dans  ces  tables  onomastiques  que  l'on  rencontre  les  méprises 
les  plus  fâcheuses  :  un  même  personnage  y  figure  plusieurs  fois  sous 
des  dénominations  différentes,  et.  par  contre,  on  a  souvent  réuni 
sous  une  même  vedette  des  personnages  différents  ^ 


II.    —   L'ism,    y^-Jy^- 

Il  n'y  a  rien  de  particulier  à  dire  sur  l'ism,  qui  est  le  nom  propre 
des  Arabes,  car  l'élude  de  ses  origines  ne  saurait  trouver  place  dans 
ces  notions.  Les  ism  antéislamiques  étaient  peu  nombreux  et 
l'homonymie  devait  être  fréquente.  Les  prénoms  en  Abou,  surtout 
ceux  qui  avaient  été  portés  par  d'illustres  personnages  de  l'islam  et 
qui  étaient  en  quelque  sorte  des  prénoms  historiques,  devinrent, 
comme  nous  l'avons  expliqué  à  propos  des  kounia,  la  source  de 
nouveaux  noms  propres. 

Enfin   toute   une   série   dism  se  créa   par  l'adjonction,  comme 

|.     .  ,  p.     5ao.     Le    souverain    merinide    Abou 

1.  ^iojSW^  J.^J.  Et-Touati  loc.  cil.         Hassoun  figure  sous  trois  articles  et,  dans 

2.  L'index  de  la  No:het  el-Hadi  ne  l'un  des  articles,  il  est  confondu  avec  .\bou 
compte  pas  moins  de  ioo  prénoms  en  Abou.         Hassoun    le    petit-fils    du    cbùrif   saadicn 

3.  V.  l'index  de  la  Nozhel  el-Hadi  à  la        Moulay  Ahmed  cl-.iaredj. 


WVIII  METHODE    DE    PUBLICATION 

complément  au  mot  Abd  Jlc  «  serviteur  »,  du  nom  de  Dieu  ou  de 

l'un  des  innombrables  qualificatifs  que  l'Islam  attribue  à  la  Divinité. 
C'est  ainsi  que  se  créèrent  les  noms  propres  de  la  forme  suivante  : 

Abdallah  <^JJ|  u_c  «  le  serviteur  de  Dieu.  » 

Abd  er-Rahman  ^>L>.Jl  a_c  «  le  serviteur  du  Miséricordieux.  » 

Abd  el-Kader  jiliJl  JLc  «  le  serviteur  du  Puissant.  » 

Abd  el-Malek  dAJUl  JLt  «  le  serviteur  du  Roi  [des  rois|.  » 

Abd  el-Aziz  j;  ^jl  JLc-  «  le  serviteur  du  Fort.  » 

Abd  el-Hafid  Uai^l  Xc  «  le  serviteur  du  Protecteur.  » 
etc.  etc. 

On  trouve  également,  en  composition  avec  le  nom  de  Dieu,  des 

ismde  la  forme  Albaallah  ^ÎIlLcl  :  Matliaallah  i^JJIlLj»^  qui  correspon- 
dent à  nos  noms  propres  :  Adéodat,  Dieudonné. 

III.    —   Lf.   Lv(.vb,   ^iJlSl. 

Le  lacab  est  le  surnom  ;  il  se  place  après  I  ism.  Deux  classes  de 
lacab  sont  intéressantes  à  distinguer. 

i"  Les  lacitlj  lionorijhiues.  —  L'historien  El-Oufràni  les  appelle 

surnoms  royaux  ÂjlLLJI  k_jli]Vl .  et  on  peut  les  désigner  assez  juste- 
ment, d'après  leur  signification  et  leur  terminaison,  par  l'expression 
((  surnoms  en  Allah  ».  Us  fuient  adoptés  par  les  souverains  saadiens. 
à  l'exemple  des  Abhassides  et  des  Falimides  '.  Ces  lacab  sont  des  for- 

I.  iJ'apri's  iinc'ii|)iniun.  que  j'ai  l'nli'niiii  liinlraieiil  îi  [irouvor  <iiio  les  Siiadinis  iii' 
fiirmuler  a»  .Maroc,  ci.'s  siiriinms,  cmprun-  «;  raUjiclicraient  pas  il  la  fainillo  du  l'ro- 
lés  au  prolocoli-  dp  djiiaKlii>!i  usurpatrices,         pliMr  el  no  scraipiil  pas  des  clu^rifs  nullien- 


METHODE    DE    PUBLICATION  XXIX 

mules,  où  1  on  célèbre  une  vertu  du  souverain,  en  en  faisant,  d  ail- 
leurs, remonter  le  mérite  jusqu'à  la  Divinité.  Sous  ce  rapport,  ces 
surnoms  correspondent  assez  exactement  au  Dei  gratia  de  notre 
ancien  protocole.  Voici  quelques-uns  des  lacab  honorifiques  pris 
par  les  Saadiens. 

El-Kaïm  lA  amer  All<ih\  à^\  ^\)  ^uJI.  Celui  qui  se  manifeste  par 
ordre  de  Dieu. 

El-Ghalib  In  Allah.  <^\)  ,^U]I-  Celui  (jui  triomphe  par  Dieu. 

Et-Gha:i  Ji  sehil  Allait.  ^^\    [j^      •  (^jliJl.  Celui  qui  conquiert 
dans  la  voie  de  Dieu. 

El-Moutaouakkil  ala  Allah.  4JJI     b  Jp  1^1.  Celui  qui  se  résigne 
à  la  volonté  de  Dieu. 

El-Mansour  hi  fedhol  Allah.  ^\    Lk*  j  »,<alil-  Celui  qui  est  victo- 
rieux par  la  grâce  de  Dieu. 

etc.  etc.  etc. 


L'usage  a  prévalu  fort  heureusement  de  restreindre  ces  longues 
formules  et  de  ne  laisser  au  lacab  que  le  qualificatif  initial,  par  lequel 
les  historiens  nomment  souvent  les  souverains,  sans  autre  désigna- 
tion. C'est  ainsi  qu'on  trouve:  El-Kaïm.  El-Ghalib,  El-Mansour,  etc. 

2°  Les  lacab  circonstanciels.  —  Ils  sont  généralement  tirés  d'une 
particularité  physique;  nous  n'avons  pas  voulu  cependant  les  assi- 
miler aux  sobriquets,  vu  que  ce  mot  a  pris  dans  les  sociétés  civilisées 
un  sens  péjoratif  et  impUque  une  idée  de  dérision  qu'il  n'avait  nul- 
lement chez  les  peuples  primitifs.  Les  Arabes  ont  conservé  cette 
simphcité  de  mœurs,  et  l'on  peut  entendre  sur  la  voie  publique  ou 
dans  un  marché  1  interpellation  «  Hé!  Mohammed  le  Teigneux! 


tiques.  Leurs  successeurs,  les  chérlfs  fila-  habituelles  BiamriHa/i,  Bi7?aA.  etc.,  c'est  en 

liens,    dont    l'origine    était    incontestée,  conformité  de  mon  principe  :  ne  pas  dérou- 

n'adoptèrent  pas  de  lacab  honorifiques.  ter  le  non-arabi.*anl.  Celui-ci,  en  effet,  ne 

I.   Ces  transcriptions  6i  amer  Allah  ;  bi  reconnaîtrait  que  dillîcilement  sous  ces  for- 

Allah  ;  etc.  ont  été  blâmées  par  des  criti-  mes  contractées  le  mot  de  la  langue  arabe 

ques.  Si  je  n'ai  pas  adopté  les  transcriptions  qui  lui  est  le  plus  familier  :  Allah. 


XX\  METHODE     DE     l'UBLIC.VTION 

^lli>yijl  JU^  l  sans  que  la  moindre  désobligeance  se  mêle  à  l'énoncé 

de  cette  infirmité. 

Le  premier  cliérif  saadien  qui  ait  pris  le  pouvoir,  Moulay  Ahmed 

avait  été  surnommé  Ël-Aaredj  r'jUl  le  Boiteux'  (Courte-heuse). 
Moulay  Mohammed,  le  quatrième  i^ouverain  de  la  dynastie,  reçut 

après  sa  mort  le  lacab  El-Mesloukh  r- Ji^l.  Ce   surnom  posthume 

était  bien  un  sobriquet  impliquant  une  idée  de  dérision  :  le  cadavre 
de  ce  prince,  allié  de  D.  Sébastien,  fut  écorchc  et  la  peau,  remplie 
de  paille,  fut  ensuite  promenée  à  travers  les  villes  du  Maroc. 

Les  lacab  El-AUber  j^*^\  «  le  plus  grand  «  et  El-Asegher    l,^\ 

«  le  plus  petit  »  ne  sont  pas,  en  réalité,  des  surnoms  ;  ils  sont 
donnés  à  des  souverains  de  même  nom  pour  les  distinguer  et  sont 
équivalents  à  premier  et  second. 

Mohammed  ech-('lieil;li  el-Ahher     =  Mohammed  erh-Cheikh  l" 
Mohammed  ech-Cheikfi  el-Asegher  =  Moiiamnied  ech-Cheikh  IL 

Les  trois  dénominations,  kounia,  ism  et  hicab,  ([ui  se  réduisent 
à  deux,  puisque  les  deux  premières  se  confondent,  sont  très  insuf- 
fisantes pour  assurer  la  détermination  de  lindividu.  Il  peut  y  avoir 
dans  une  foule  plusieurs  Pierre  qui  soient  boiteux  et  plusieurs  Paul 
qui  soient  chauves.  Le  rapport  de  filiation,  c'est-à-dire  l'adjonction 
au  nom  de  la  personne  du  nom  de  son  père   précédé  du  mot  fils 

çj\  ibn  (bon)    restreint  les   identifications,    mais   l'homonymie   en 

pays  musulman  n'en  reste  pas  moins  telle  cpie,  sur  cent  personnes, 
on  en  trouvera  dix  peut-être  s'appelani  Mohammed  ben  Abdallah. 
Les  Arabes  ont  été  amenés,  pour  remédier  à  celle  confusion,  à  ajou- 
tera la  suite  du  lacah  un  ou  plusieurs  ethrii<|U('s  (nisha  À, i)comme 


I.    .\|>rî'ssa(l<''posilio(i  parsoii  rW'rcMou-         vous  le»  lacali  on  italiques, 
loy    Moliammod    eeh-Clieikh.    on    l'appela  a.   Ces  elliiiiques  se  rt'conn.iis.scnt  ii  leur 

El-SleUMnud  «  lo  Ud-troiié  ».  —  .Nous  écri-         tcrminaixin  en  i. 


METHODE     DE     PUBLICATION 


El-Fasi  (de  Fez).  El-Habti  (du  Habt  '),  El-Oufram  (d'Oufiân  -),  Ez- 
Zaïani  (des  Zaïan^),  Es-Slaoui  (de  Salé),  etc.  Mon  intention  nest 
pas  d'entrer  dans  les  détails  et  les  classifications  des  nisba,  ce  qui 
exigerait  un  volume.  II  suiïit  de  retenir  que  chaque  nisba  ajouté 
apporte  une  précision  plus  grande  à  la  détermination  de  la  personne, 
sans  parvenir  à  un  résultat  complètement  satisfaisant.  On  peut  citer 
comme  exemple  les  noms  du  dernier  souverain  des  Béni  Ouattass,  qui 
s'appelait  Abou  Hassoun  Ali  ben  Mohammed  eZ-jl/p/'inJ,  el-Oualtassi, 

el-Badisi  ^^ÀJ\  ^^[!hy\  ^Jli  Ju^  (j  W-  ù^-^  f)  c'est-à-dire  que 
cet  Ali  ben  Mohammed  était  de  la  tribu  des  Béni  Merin,  de  la  bran- 
che des  Béni  Ouattas  et  avait  été  seigneur  de  la  ville  et  du  territoire 
de  Badis. 


J'arrête  ici  ces  notions  destinées  à  faciliter  l'utilisation  des  docu- 
ments qui  vont  suivre.  Mais,  en  terminant,  j'éprouve  le  besoin 
d'exprimer  toute  ma  reconnaissance  à  M.  le  Général  de  Division 
Lyautey  pour  la  bienveillance  avec  laquelle  il  a  encouragé  la  reprise 
de  mes  travaux,  interrompus  par  trois  années  et  demie  passées  au 
front.  La  haute  appréciation  du  Commissaire  Résident  Général  de 
la  République  Française  au  Maroc  sera  la  meilleure  des  garanties  pour 
la  continuation  d'une  œuvre  destinée  à  fournir  une  solide  base  his- 
torique aux  études  de  toute  nature  que  nécessite  l'évolution  aciuelle 
de  l'empire  chérifien. 

Je  dois  également  un  témoignage  de  gratitude  à  M.  André  Dreux, 
archiviste  paléographe,  et  à  M.  Léon  Bogaert  ;  leur  |collaboration 
assidue  m'a  été  d'un  grand  prix.  Les  connaissances  approfondies  de 
M.  Dreux  en  anglais  m'ont  rendu  son  concours  particulièrement 
précieux  dans  la  publication  du  présent  volume  consacré  à  des 
documents  britanniques. 

I.  Le  Ilabal  de  Léon  l'Africain  et  de  transcrit  o  Ilibl  »  dans  la  traduction  de  la 

Mahmol.  Cette  région,   située  an  sud  de  Nozhel  el-Hadi. 

Tanger,  comprenait  les  plaines  du  (iharb,  2.   Oii/rdn. ville  du  Sous, 

le  territoire  des  Kholoth  et   une  partie  de  3.   Zaïi,n.  tribu  du  Moyen-Atlas.  Ce  nom 

celui  des  Djebala.  Cf.  Archioes  Marocaines,  a  été   transcrit   fautivement  Ziani  dans  la 

t.  XVII.  —  C'est  à  tort  que  ce  mot  a  été  traduction  du  Tnnijeman  el-Mourib. 


XXXII  MÉTHODE    DE    PUBLICATION 

J'ai  aussi  des  obligations  envers  MŒdAvard  Edwards,  Assistant  in 
the  Oriental  Department  of  British  Muséum,  et  à  M' A.  G.  Ellis 
de  rindia  Office  Library  pour  les  conseils  et  les  indications  utiles 
qu  ils  m'ont  donnés  avec  la  plus  grande  complaisance. 

Enfin,  je  n  aurai  garde  d'oublier  dans  mes  remercîments  mes 
intelligentes  collaboratrices  de  Londres,  Miss  A.  R.  Hutchinson. 
Miss  Mabel  E.  Carter,  Miss  Béatrice  Baker  King,  Miss  Gertrude 
M.  Guthrie,  Miss  S.  E.  MolTat,  Miss  K.  H.  Tbompson  et  Miss  Leo- 
nora  de  Alberti.  Sur  mes  indications,  et  faisant  preuve,  à  l'occasion, 
de  la  plus  clairvoyante  initiative,  elles  ont  exécuté  dans  les  Biblio- 
thèques et  les  Dépôts  d'archives  de  l'Angleterre  de  longues  et 
patientes  recherches,  échelonnées  sur  une  durée  de  plus  de  quinze 
ans. 


LETTRE     DE    JOHN     WALLOP     A     HENRI     Mil 


I 

LETTRE  DE  ^HN  WALLOP'  A  HENRI  VIII 
(Extrait) 

Les  Barbaresqaes ,  venus  avec  quatre-vingts  navires,  sont  entrés  dans  la 
ville  de  Giliraltar  par  surprise  et  sont  allés  mettre  le  siège  devant 
Ceuta. 

Paris,  n  octobre  [iS^o]-. 

Au  dos  :  To  the  Kinges  Highnes.  —  Alla  manu  :  M' Wallop,  of  the 
xj  October,  to  the  Kinges  Ma'".  —  ii"'  October,  Wallop. 

Please  it  your  Highnes,  —  The  G"'  of  this  moneth  I  receyved 
your  most  gratious  letlers  dated  the  iij''"  of  the  same. 

Ow  te  of  Spayne,  lately,  passed  by  a  post  to  the  Emperour,  «  ho 
brought  news  that  iiij""  sayle  of  Mores  entred  by  nyght  iiilo  the 
straytes  of  Jewbryaltary,  and  in  the  breake  of  the  day  toke  the 
towne  so  called,  whiche  I  do  knowe,  and  bave  ben  there,  being  of  a 
very  smawle  strengtb.  Tlie  next  day  after,  tliey  dvd  set  owl  bannyers 
oftryfvez  to  sell  their  prisonnyers,  and  that  don,  theye  went  to  a 
towne  of  the  King  of  Portugais,  called  Cyatta,  xv"'  Icages  over  on 
the  other  syde  of  the  Straytes,  within  the  reaime  of  Affricke.  and 

I.  Sir  John  \N  allop,  soldat  et  diplomate,  2.    Le  Conseil  privé  prit  connaissance  de 

lieutenant  de  la  citadelle  de  Calais  (i53o).  la  présente  lettre  le  14  octobre  lô^o.  Privy 

ambassadeurd'AngletcrreenFrance(février  Council  Reriister,  Henry  VIII.  uol.  I.J.  52. 

l54o-janvier   lâ^i),   capitaine  de  la  place  — Haiiris  Nicolas,  Procect/ini/s of  the 

de  Guisnes  (mars  i54i),  mort  en  i55i.  Privy  Council.  t.  VII,  p.  63. 

De  C.vstkies.  vu.   —   1 


I     OCTOBRE     ID4O 


hathe  laied  seige  lo  ihe  same'.  How  tliey  bave  sped  as  \t't  is  not 
known. 


And  tlius  I  beseche  tbe  blissed  Ti ynitie  long  lo  conserve  your 
Higbnes  in  your  most  noble  and  royal  eslate. 
From  Paris,  llic  11"'  off  Octobre. 
Your  most  luunble  l)oundon  subject  and  servaunte, 

Siyné  :  John  Wallop. 


Public  Record   Office.   - 
ff.  83-8G  v".  —  Original'. 


Slale  l\ 


iper.'t 


llcnrv  VI JI.    vol.    CLXllI, 


I.  Richard  Pâte,  ambassadeur  d'An- 
gleterre pris  de  (Iliarlis-Quliil,  écrivant  île 
Bruxelles  au  Conseil  privé,  le  itt  octobre 
i54o,  dit  que  l'Empereur  a  récemment 
reçu  d'Espagne  la  nouvelle  que  les  dom- 
mages infliges  par  les  Barbaresques  à 
(libraltar  n'étaient  pas  aussi  considérables 
qu'on  l'avait  cru  etque  les  prisonniers  étaient 
rachetés  pour  /j  ooo  ducats.  Dans  une  autre 
lettre  au  Conseil  privé,  datée  de  Bruxelles, 
3g  octobre  i5io,  R.  Pâte  annonce  que  onze 
navires  ont  été  pris  aux  Barbaresques  et 


cinq  autres  coulés  par  Bernardine  de  Mcn- 
doza.  Public  Record  Office,  State  Papers, 
Henry  VIII.  vA.  CLXIII.  ff.  107.  iji. 
—  Sur  ces  événements,  Cf.  i"  Série, 
Portu  al,  lettre  d'Affonso  de  Noronha  à 
Jean  III  du  i5  septembre  ihlio. 

•i.  Ce, document  et  la  lettre  de  Richard 
Pâte  du  29  octobre  iSto  ci-dessus  men- 
tionnée ont  été  publiés  dans  la  collection 
intitulée  Stalc  Papers,  duriiuj  the  reign  of 
Henry  Ihe  Eiijltlh.  i83o-i8,")q,  t.  VIII,  pp. 
447  et  .'ilifi. 


i 


LETTHE    IIE     HOOEU    BASVNG     A     THOMAS    WHIOTHESLEY 


II 

LETTRE  DE  ROGER  BASYNG  '  A  THOMAS  WRIOTHESLEY  ' 

(Extrait) 

Le  Chéri/ a  enlevé  Sanla-Craz-dii-Cap-de-Guir  au  roi  de  Portugal  et  assiège 
Azemmour.  —  Le  roi  de  Portugal  a  demandé  l'assistance  de  l'Espagne. 
—  //  envoie  des  secours  au  Maroc  sous  le  commandement  de  son  frère 
D.  Luis. 

Séville,  35  avril  i54i. 

Au  dos  :  To  the  right  worsliipfuU  Syr  Thomas  Wryotliesley, 
Kniglit.  —  Alia  manu:  Roger  Basing  to  M'  Sccretary  M'  Wrio- 
thesley,  xxv°  Aprilis  i54i. 

Pleasilh  your  Maislership  lo  be  advertysed  lliat,  the  v"'  day  of 
Aprlll,  I  receyved  a  lelter  from  the  kinges  most  lionorable  Coun- 
cell.  dated  the  xviij  day  of  February. 

And  as  touchinge  newys,  your  Maistership  may  be  advcrtised  thaï 
Ihe  Kinge  of  Mare\YCOS,  called  the  Charyffe,  one  of  the  greatest 
prynce  of  the  Moores,  haith  enlred  and  taken  certeyn  townes  and 
portes  of  the  Kinge  of  Portugalles,  whiche  be  in  Barbary^  and  as 

1.  RogerBasyng,  servileurd'HenriVlII,  3.  Il  s'agit  de  la  prise  de  Santa-Cruzdu- 
envoyé  par  ce  prince  en  Espagne  pour  lui  Cap-de-Guirpar  le  chérif  Moulay  Moliam- 
procurer  des  chevaux.  med  ech-Cheikh.  fondateur  de  la  dynastie 

2.  Sir  Thomas  Wriotliesley(i5o5-i55o),  saadienne.  Ce  prince  était  alors  maître  du 
principal  secrétaire  d'État  (avril  i54o),  Sous  et  non,  comme  le  dit  Basyng,  de  Mor- 
lord  chancelier  d'Angletene  (3  mai  1544).  rakech,  où  régnait  son  frère  Moulay  Alimcd 
comte  de  Southampton  (i6  février  154"),  el-.Aaredj.  Sur  ces  deux  chérifs,  V.  /'"'' 
puis  disgracié.  Série,  France,  t.  I,  passim.  Sur  leur  lutte 


i5Ai 


nowlvoth  at  siégeât  an  olhre  grcat  toun  of  lus,  called  Azamor.  wllli 
llie  nombre  of  xx  m'  horsemen  and  xxx'  m'  fotemen,  and  is  lyke  lo 
wonne  it.  Wherforthe  King  ofPortugalle  haithsenthytlier  for  ayde, 
and  haith  taken  up  certeyn  souldeours  hère,  to  the  nombre  of  twoo 
thovvsande,  whiche  be  departed  inlo  Barbary.  And  also  the  Kinge 
ofPortugalle  doetb  send  bis  brotlier  Don  Lowys  for  capileyn  gene- 
ralle,  with  the  nombre  of  x  m'  men,  for  to  socour  the  said  tonnes. 
I  pray  God  send  theym  the  ovei'hande  of  their  enemycs  '. 

Thus  the  blyssed  Trynyte  préserve  your  Maistership. 

From  Cyville,  the  xxv"'  day  of  Aprille. 

Your  Masterschippys  bounden  bedeman, 

Sùjné  :  Roger  Basyng. 


Public  Record   Office. 
/.  132.  —  Orùjinai. 


Stale    Papers,    Henry    Vlll.    vol.    CLXV, 


contre  les  places  portugaises  au  Maroc,  Y. 
ibid.,  p.  43,  Sommaire.  Sur  Santa-Cruz- 
du-Cap-<lc-Guir,  V.  i6(</. ,  p.  44.  note  i, 
et  sur  la  date  h  laquelle  elle  fui  prise  (12 
mars  i54i),  ibid.,  p.  106,  noie  i.  A  la 
suilc  de  cet  événemenl  la  mésinlelligence 
cclata  entre  les  deux  chérifs.  V.  ibid.,  pp. 
147,  note  1,  i5o,  note  3. 


I .  L'i'vacuation  d'.Vzommour  ot  de  Sali 
que  nous  avions  placée  au  mois  de  décem- 
bre i54i  (V.  ;"  Série.  France,  t.  I,  p.  i4i, 
note  3,  p.  i46,  noies  3  et  3),  aurait  eu  lieu 
un  peu  plus  tôt.  La  no\ivclle  en  arriva  à 
Fez  le  6  novembre.  V.  z™  Série.  Portugal, 
Lettre  de  Basliào  Vargas  à  Jean  11F,  au  i'"' 
décembre  1 54 1 . 


LETTIIE     DE     SOLÏHAMPTON     ET     J.     RUSSELL     A     HENRI     VIII 


III 

LETÏRP:  de    SOLTHAMPïON'  et  j.   RUSSELL^  a  HENRI  VIII 
(Extrait) 

Le  patron  d'un  navire  portugais  rapporte  que  le  roi  de  Portugal  a  perdu 
l'une  de  ses  meilleures  places  au  Maroc  après  trois  mois  de  siège.  — ■  Les 
sept  cents  hommes  de  ta  tptrnison,  qui  iw<nent  misa  mort  leurs  femmes 
et  leurs  enfants  pour  les  soustraire  à  l'esclavage,  ont  été  pris  et  massa- 
crés par  les  Maures. 

Douvres.  4  ma'  iâ4i- 

Au  dos:  To  the  Kings  mosle  excellent  Majestie.  —  Alla  manu: 
My  Lord  Privy  Seal  and  Lord  Admyral  to  the  Kings  Ma'",  un  Maii 
i54i. 

Please  it  your  Ma'", 

This  morning  Avee  receiAcd  by  the  post  from  M'  Secretarie 
Wriothisley  your  most  honorable  instructions  to  us 

This  morning  being  at  the  wike  to  see  the  works,  Avee  thought 
good  toboord  the  Portingall  to  see  Avherwith  she  was  laden,  entend- 
ing  to  hâve  bought  some  skynnes  and  SAAcel  oringes  to  hâve  sent 
your  Ma'",  but  there  Avas  no  good  thing  in  lier.  And  talking  Avilh 
the  master,  who  sailhe  he  AAas  in  his  contrée  sithens  Estur,  and 
seemethe  to  bee  a  sad  man  and  of  good  yeris,  he  told  us  ihat  the 

I.   William  Filzwilliam,  Earl  of  South-  a.  John  Russell,  Earlot  Bcdford  (i486?- 

ainpton,    lord    high   admirai    de     i536   à  i55d),  soldat   et  diplomate   habile,  chargé 

iS^o,  lord  du  sceau  privé   en    i54o.  mort  de  plusieurs  missions  en  Italie,  lord  high 

en   i543.  admirai  de  i5^0  à  154^. 


6  ^  MAI  i5/|i 

Kiiig  of  Portingall  hathe  lost  one  ofhis  best  townes  in  Barbaria', 
aftre  it  had  beene  beseeched  by  the  Moores  iij  monethes,  Avherin 
he  saithe  were  xij'  men  of  Avarre  ;  and  when  ihey  were  so  hardely 
beseeched,  belng  in  desperation  of  verie  indignation,  bicause  they 
wold  not  become  slaves  to  the  said  Mores,  they  slewe  their  wiefs 
and  childrcn  their  owne  bandes,  and  Avcre  al  lengthe  taken  them- 
sclfes  and  slayne  every  man. 

Thus  having  no  noodre  thinge  lo  signifie  to  your  Ma'",  wee 
beseeche  the  Holy  Trinitie  lo  scnd  the  same  long  lief  in  health 
and  ail  honor  withe  fuU  accomplyshment  of  ail  the  most  noble 
entreprises  and  desires, 

Froni  your  Ma'""  towne  of  Dovre,  the  un"'  of  the  nioneth  May. 

Your  Majesties  niost  humble  and  niost  IjouikIcu  and  servaunts. 

Signé:  W  .  Southainpton.  — J.  iîussell. 

Public  lîecnrd  OJice.  —  Stalc  Pajwrs.  llrnry  Mil.  vol.  CI.W, 
f.  160.  —  Oritjinal. 

I.   Sur  cet  événement,  V.  supra,  p.  3  cl  note  3. 


LETTRE     DE     WILLIAM     PAGET    A    HENRI     VIII  7 

IV 

LETTRE  DE  WILLIAM  PAGET'  A  HENRI  VIII 

(Extrait) 

Prise    de  Sanla-Cruz-dii-Cap-de-Guir  par  un  Chéri/  fjiii  en    a    chassé 
le  roi  de  Fez. 


Paris,  l\  janvier  lâ/ii  [n.  st.  iD/ia]. 

Au  dos  :  To  the  Kinges  moost  excellent  Majeslie.  —  Alia  manu: 
M'  Paget  to  tlie  Kinges  Ma'"',  iiij"  Januarii  i5/ii . 

Pleas  it  your  moost  excellent  Majestie  to  be  adverlised  that  I  hâve 
of  late  received  a  lelter  IVom  niy  LorJes  and  otheis  of  your  moost 
lionourable  Counsail. 

Tlie  Ambassadeur  -  fuillier  showed  me  that  Don  Lowys  shuld 
ihis  springtyme  go  into  Aphrique,  witli  an  armye,  to  make  Avarre 
upon  one  Sheref,  who  halli  taken  a  citie,  called  Caput  Ege^  upon 
the  see  cosle.  and  dryven  IVom  liions  the  King  of  Phese  '. 

From  Paris,  llie  Iburlh  of  Januaryc. 

Your  Majesties  moost  humble,  failhfuil  and  obedient  subject, 
servant  and  daily  oratour, 

Signe:  William  Paget. 


Public  Record   Office, 
ff.   l-!i.  —  Original'. 


State   Papers,   Ihnry    Vlll.   vol.    CLMX, 


1.  \\'illiam  F^aget  (i5o5-i563),  ambas- 
sadeur (l'Angleterre  en  France  (septembre 
i54i-avril  i543),  secrétaire  d'État  (aS  avril 
1 043),  baron  Paget  de  Beaudesert  (3  déo. 
iSîig),  très  en  faveur  auprès  de  Philippe  II, 
sous  le  règne  de  .Marie  Tudor,  lord  du 
sceau  privé  (29  janvier  i556). 

2.  L'ambassadeur  de  Portugal. 

3.  Capul  Ege  :  Cap-de-Guir.  Sur  ce 
nom,  V.  infra,  p.  8,  note  3. 

4.  C'est  aux   Portugais,   comme  on   l'a 


vu,  que  Sanla-Cruz  du-Cap-de-Guir  avait 
été  enlevée  el  non  au  roi  de  Fez,  .\hmed  ben 
Mohammed  ct-OuaUàssi.  Sur  ce  prince, 
dernier  souverain  de  la  dynastie  merînide, 
qui  disputait  alors  les  restes  de  son  empire 
au  chérif  Moulay  Mohammed  echChrikh, 
V.  !'''  Série,  France,  t.  I,  pp.  i-i5i,  pas- 
sim,  el  notamment,  pp.   i4g-i5l. 

5.  Ce  document  a  été  publié  dans  la 
collection  des  State  Papers.  Henry  MU, 
i83o-i8â2.  t.  VIII,  p.  (J47. 


2     FEVRIER 


i5A3 


LETTRE  DE  WILLIAM  PAGET  A  HENRI  Mil 
(^Extrait) 

Les  Français  ont  un  instant  songé  à  se  procurer  au  Maroc  du  métal  pour 
leurs  canons.  —  Le  roi  de  ce  pays  a  offert  de  leur  en  fournir  à  raison 
de  cinq  quintaux  par  quintal  d'ètain  importé  dans  ses  Etats.  —  La  tra- 
versée pour  s'y  rendre  est  .<tans  péril;  on  débarque  à  cent  vingt  lieues 
de  Cadix  et  à  six  de  Santa-Cru:-du-Cap-de-Guir.  —  Le  roi  de  France 
voulait  y  envoyer  Jehan  Pacquclone,  mais  il  l'a  retenu  pour  la  fabrication 
d'artillerie  qui  se  poursuit  activement  à  Paris. 


Paris.  2  février  i543. 

Au  dos:  To  thc  Kinges  moost  excellent  Majestye.  —  Alla  manu: 
W™  Paget  lo  ihc  Kinges  Ma'"',  ii"  Februarii,  anno'  xxxiiii". 

Trew  il  is  ihey  liave  great  store  of  arlillerv  ;  and  as  for  powder 
they  hâve  coleand  sulphui  ynowgli,  but  very  lille  sallepetre  ;  wliich 
al  lliis  présent  is  nne  of  iheir  great  sollicitudes,  and  lliey  go  about 
ernostly  for  tbe  rccovery  of  tlie  samc.  They  luul  tliouglit  aiso  lo 
hâve  sent  iii  lo  llic  counlrcy  of  Mores  for  gonnc  uietal  :  llie  King 
of  thc  countroy  hath  ollVcd  to  gyve  fyve  kyntalls  of  gonne  niettall 
for  every  k\ntall  of  lynne  tliat  shalbc  brought  liiin,  aftcr  wiiicb 
compte  (as  I  liavc  lerned)  the  said  mettal  woold  nol  cost  above 
fourty  pens  a  kyntall  ;  and  thc  navigation  ihitbcr  is  notdaungerous, 
lo  passe  belwene  thc  isles  of  Canarc  and  Madré,  not  above  six 
score   legges   bcyondc    (^ales  by   Andolo/ia.   and    six  Icggcs   fioni 

I.    Entendez:  l'oniiée  du  règne  (!■' tli-nri  VIII. 


LETTRE    DE     WILLIAM     PAGET     A     HENRI     VIII  Q 

Caput  Egue,  which  the  King  of  Portugal  lately  lost'.  This  King 
had  thought  to  hâve  sent  thilher  one  Jehan  Pacquelone.  I  think 
the  master  maryner  of  Diepe,  whom  your  Ma"'hath  lately  reteyned 
in  service,  knowyth  him,  but  now  he  is  stayed,  because  they  hâve 
workes  in  hand  hère  at  Paris  upon  arlillery.  Avherupon  be  working 
daily  aboul  tlire  hundred. 

Bordery',  as  bis  man  sayth,  goyth  very  sbortely  from  this  King 
with  a  grand  présent  to  the  Grand  Seigneur,  with  whom  the  saide 
Bordery  halh  bene  ones  heretofore. 

I  beseche  God  to  sende  your  Ma'"'  nioost  prosperously  and  long 
to  reign. 

Ffroni  Paris,  the  seconde  of  Ffebruary,  at  i\  of  the  clock  in  the 
morning. 

Your  Majesties  most  humble,  faithfuU  and  obedient  subget, 
servant  and  dayly  oralor, 

Signé:  William  Paget. 

Public  Record  Office.  —  Slale  Papers,  Henry  VIII,  vol.  CLXXV, 
ff.  128-135  v°.  —  Original. 


1 .  William  Paget  désigne  ici  la  ville  de 
Sanla-Cruz-du-Cap-de-Guir  (Agadir),  qui 
se  trouve  à  six  lieues  environ  du  cap  de  Guir 
(Caput  Egue,  Gabo  de  Aguer,  Cap  Rir  des 
caries  modernes) ,  et  qui  venait,  en  effet, 
d'être  enlevée  aux  Portugais  par  les  Maures 
(i54i).  V.  supra.   Doc.  II,  III  et  IV.   La 


distance  de  Cadix  à  cette  place,  indiquée 
par  Paget,  paraît  un  peu  faible. 

2.  Bordery.  Bertrand  de  La  Borderie  ou 
de  La  Bourdarie,  page  de  l'écurie  du  Roi, 
envové  de  France  en  Turquie  (août  1587- 
juin  i538),  en  Suisse  (octobre  iS^i). 
Catalogne  des  actes  de  François  V. 


l-:    JLILLET    loaii 


VI 


LETTRE  DE  STEPHEN  VAL'GHAN  '  A  THOMAS  AVRIOTHESLEY 

(Extrait) 

Le  Grand  Seigneur  ne  veut  pas  signer  la  paix  avec  l'Empereur  sans  y 
comprendre  le  roi  de  Fez. 

Anvers,  17  juillet  i5ii5. 

Au  dos:  To  llic  right  lionorable  Lorde,  myLoide  Thomas  Wryo- 
tlicsley,  Lorde  Cliaiicellor.  —  Alia  inaim  :  M'  Vaugluui  lo  my  Lord 
Cliaiincclor,  xvij  Jiily   ifj'iS. 

Please  il  yoiir  liglil  honorable  Lordsliip  lo  hc  advertis\d  liow  I 
having,  iiow  vij  days  pasi.  growc-ii  lo  a  poyiit  wyth  Jasper  Dowchc 
for  tho  emprimilure  ol'iij'  ni' ducales  for  ihe  KInges  Ma"°.      .     .     . 

I  lier  save  Ihe  Tiirkc  woll  inake  110  peac  e  wilh  hyin  for  lesse  then  v 
veres,  and  «oll  coniprelicnd  in  thc  pcaee  ihe  Kyiig  of  Fesse',  Ihe 
Kyng  of  Porlugall  and  S[)aYne\ 

l'ioin  Anch\er|).  llic  x\ij  of-luly  in^Tt. 
V)Mr  Liiii|sliiii>  liiinililf  and  iiiosl  honndon. 

Signe  :   \  anglian. 

Puhlic  lUrord  ogicc.  —  SInh-  Papas.  Henry  Mil.  v(d.  CCIV, 
II'.  fiS.'iO  r".  —  Original. 

I .    SU-|ilioii  Vaii^lian.  ili|il(iinnl<'  <l  rnm-  3    Dos nogociationsde paix vcnnicnl il'i'lrr 

iiiiTriiiil.  agcnl    liiiancicr  «lu  roi  (l'Angle-  l'iitain/osmlrt!  Cliarles-Quiiitil  KenliiKiiid, 

(erre  au  1  Pavs-Has,  iiiorl  en   l5.'|(|,  iluiic  part,  l'I  Soliman  II,  d'aulrr  part.  Klles 

a.  Alimod  bon  Moliammcd  cl-Ouallasai.  aboutiront  îi  un<>  tri^\o,  d'ailleurs  mal  obsor- 

V.  lupra,  p.  ■;.  nnlo  '1.  vie,  ipii  expirait  ii  la  lin  d'octobre  IJ^IJ- 


LETTRE    DE    FRANCIS    YAXLEE    A     WILLIAM     CECIL  H 

VII 

LETTRE  DE  FRANCIS  YAXLEE  A  WILLIAM  CECIL' 

(Extrait) 

Le  chcrif  Mmday  Mohammed  cch-Cheihh  s'esl  emparé  du  royaume  de  Fez 
et  d'autres  Étals  du  Maroc.  -  Sa  puissance  inrjuiète  grandement  les 
Espaf/nols. 

Greenwjch,  7  juin  iSig. 

Au  dos:  To  the  righl  worshipful  and  his  ospeciall  and  singuler 
good  masler  M'  William  Cecill.  Esquier. 
En  marge  :  Sir  Philip  Hobbye,  29  May\ 

"  The  Shèrief.  as  the  saicng  goith  hère,  halh  lalely  usurpod  inlo 
his  hands  both  Ihc  kingdome  of  Fez  and  sund.ie  olher  Estais  ot 
Barbeiy^:  and  being  thereby  giowne  to  gieat  power,  he  is  not  a 
little  feared  in  Spaine,  speciallie  because  he  halh  in  redinoss  a  gret 
armie  of  bolh  horsemen  and  folemen,  and  prepanlh  sundre 
vessells,  wherewith  il  is  supposed  he  mindelh  lo  passe  into  SpaIne^ 

From  Grenewich,  ihe  7'"  of  June,  anno  ibhç)- 
Your  Mastershipps  humble  servante  and  so  bounde, 
Signé  :  Frauncis  Yaxlee. 

Iliil/leld  Ihuse.  Cecil  Mss.  —  Original'. 

,     V    ,„/>«.  p.  37,  note,.  ainsi     que    Stephen    Vaughan      écrivant 

■   l    Y  xlec' ésume  pour  Cecil  les  nou-  d'Anvers  à  Henri  VIII,   e   .  Ju.Uel  ,5 

velles  reçues  de  divers  correspondants.  Les  rapportait  qu'un  ro.  en  Afnque  aura,   love 

eseiBn;ments  qui  suivent  sont  empruntés  une   armée    de    ,00000    fantass.ns    et   de 

alu^uneletledePhilipHob,.  3o  000    cavaliers    et   ^^     a     .0    arme^ 

^  3    Moulay  Mohammed  ech-Che.l<k  avait  envah.ssanl  l'Espagne,  aurait  d^ja  depass 

enlevé  la  Je  de  Fe.,  au  début  de  l'année  Carthagène.    Considérant    la   d'^culte   d 

,5i„  au  derniersouveralnmerinide. Ahmed  transporter     par     mer     un     tel     nombre 

,£L.V.."SéHc.France,t,I,p.,49.  dbommes,  Vaughan  fa.sa.t  toutes  reserves 

Tll  visées  des  chérifs  sur  l'Espagne  sur   l'exactitude   de    cette  ^f^^ 

devenaient  pour  cette  puissance   un   sujet  Papcrs^  Henry    W//.   -'„ '^"f  ^  ^•^,  - 
.Imquiétude   constante   et  donnaient  lieu  5.   Pubhe  par  S.mx;...  Ha,.es.  A  Cotlcc 

souvent  à  des  bruits  invraisemblables.  C'est  lion  0/  Slate  Papers...  p.   >oy. 


lO     SEPTEMBRE 


i55o 


VIII 

LETTRE  DE  JOHN  MASON  '  AU  CONSEIL  PRIVÉ 
(Extrait) 

MutilaY  Mohammed  erli-Clwikli.   ayant  Irnlc  de  surprendre  Oran,  a   été 
repoussé  par  Bernardino  de  Mend():a  et  s'est  dirhjé  contre  AUjer. 

Poissy,  10  septembre  i55o. 


Il  mave  likc  yoiii'  good  Lordsliips  to  bc  advcrliscd  lliat  ihe 
Quene  of  Scolls  liallic  llR'^;e  leii  or  Uvolve  days  benc  dangcrously 
sycke. 

The  Sherif  bavingc  attcmjîtcd  tbc  *;urpiise  of  Oran,  which  is  a 
towiie  of  Uic  Empereurs  in  liaibaric,  and  i)ciiige  chased  l)y  Don 
BarnaidincdeMendo<,a,  dcpaiicd  froiii  tbeiis  lo  Argel,  lo  see«  helber 
he  niigbl  liavcany  beltcr  luclvi-  in  ihal  enlcrprisc  ;  but  howe  lie  bathe 
sped,   \ve  liave  not  s\llicn  bard'.  Tliis  good  fellow  semelli  lo  be 


I.  Sir  John  Mason  ( i âoS- 1 500) ,  anilias- 
sadi-iir  «J'Anglflcrrc  m  Kraiiio  «le  mai  i55(> 
à  juin  i55i. 

a.  Ces  détails  soiil  inexacts.  Moulay 
Mohammed  rc/i-C/iBiA-Zi  avait  envoyé  contre 
TIcmcen  ses  deux  fils  aîués  Moulay  Moham- 
med el-llarran  el  Moulay  Ahd  el-Kader, 
qui  s'étaient  emparés  de  celte  ville  le  lo 
juin  iâ5o.  L'armée  chériliennc  s'était 
ensuite  avancée  dans  les  montagnes  voisines 
d'Oran.  C'est  sans  doute  ce  qui  avait  donné 
lieu  au  Taux  bruit,  rapporté  par  J.  Mason, 


iluiie  altaqun  roiitre  celte  ville.  Les  Turcs 
vinrent  d'Alger,  au  mois  de  septembre, 
disputer  b  Moulay  Mohammed  eclt-CheiUh 
la  possession  do  'l'iemcon.  Après  plusieurs 
cngagemcnls.  ils  mirent  en  fuite  l'armée 
ehérilienne,  dont  un  tiers  seulement  aurait 
échappé,  et  rentrèrent  dans  la  ville  (janvier 

ifiSi).  V.  ;"  Série,  l'îspagne,  aux  dates 
îles  ■^t^  mai,  m  juin,  il  juillet,  i^,  i5,  28 
septembre,  .So octobre,  tt,  5  décembre  i55o, 
8,  1 1  janvier,  i5,  aï,  a8  février,  3,  /(  mars 

i55i  ;  liL-UuriiiNi,  p.  55. 


LETTRE    DE    JOHN    MASON    AU    CONSEIL    PlUVÉ  l3 

indviïerenl  to  ail  men,  aiid  careth  noi  of  wlial  rcHirion  lie  hc  iVoin 
whome  lie  may  catch  ariy  place  lo  put  lils  foie  in. 

In  the  meane  lymc  I  tliiiike  llicre  will  he  no  grcate  lliin^rs  clis- 
pached  froin  the  Courte. 

From  Poyssy,  the  lo"'  of  Septeinljcr  i55o. 

Public  Record  O/fice.  — Slale  Papers,  Fore'ujn,  Edward  VI,  vol.   IX", 
f.  97.  —  Copie'. 

I.   Le  vol.   IX"^  est  le  Lelter  Book  de  Sîr  Jolin  Mason. 


a 


IX 


LETTUF,  Di:  .IAMi:s   \LDVY   \  MK-Il.VEL  LOK ' 

//  oJJ'rc  ses  services  ô  Loi;  pour  un  Miyaçjo  de  décourerle  en  Chine. 
—  On  l'a  accusé,  injustement,  d'avoir  refusé  de  prendre  part  à  deux 
rovar/cs,  dont  il  avait  pris  lui-même  l'initiative,  l'un  dans  le  Levant, 
l'autre  au  Maroc.  —  Il  explique  qu'il  était  retenu  par  la  maladie,  lorsque 
Thomas  Windham  partit,  sans  l'attendre,  pour  le  Maroc.  —  C'est  lui 
qui  avait  été  choisi  pour  commander  le  navire,  car  la  premih-e  idée  de  ce 
voyaqe  venait  uniquement  de  lui.  —  Deu.v  .Maures,  dont  l'un  de  sani/ 
royal,  furent  tran.tportés  <ui  Maroc  par  Thomas  Windham. 


Tlic  oiiginall  of  llic  first  voyage  for  traniquo  inlo  llie  kingdoiii 
of  Marocco  in  Harbarie,  bcgiin  in  thc  yecrc  i55i.  willi  a  lall  slilp 
called  «  llio  Lion  »  of  London,  wlicreof  went  as  caplaine  niastor 
Tlionias  \\  iiuhun  '.  as  ap|)eaielli  Ijy  lliis  cxlracl  of  a  Icltcr  of  .lames 


1.  Micliael  Lok,  marchand  et  vovagcur. 
(loiil  la  science  des  langues,  de  l'histoire,  de 
la  cosmographie...  a  été  louée  par  Ilakluyt. 
Il  était  en  relations  avec  l'e.xplorateiir 
Martin  l'rohislier,  pour  qui  il  s'endetta  au 
point  d'étro  poursuivi  et  emprisonné.  II 
mourut  vers  il'ii5. 

2.  Cotte  date  n'est  pas  colle  do  la  lettre 
de  James  .Mdav,  mais  du  voyage  au  Maroc 
dont  parle  la  dite  lettre.  La  date  de  cette 
dernière  n'est  pas  mentionnée  dans  l'ex- 
trait ipi'en  donne  Ilakiuvt. 

3.  Thomas  Windham  O  Tu o?-i  553)  ap- 
partenait à  une  famille  étahlie  dans  le  comté 
lie  Norfolk.  Son  |)ère.  Sir  'l'Iionias  Wiml- 
liam,  ]>ctit-fiU    de  John    llonard,   duc  de 


NorPolk,  avait  pris  une  part  active  5  la 
guerre  navale  entre  la  France  et  l'Angle- 
ti'rre(i5i  a-i5i3),  était  devenu  vice-amiral 
et  conseiller  do  Henri  VllF.  fliomas  Wind- 
ham servit  et  combattit  en  Irlan<le  de 
iS.'ÎC  à  i54o  et  so  fit  ensuite  marin.  Il 
exerça  comme  tel  divers  commandements 
sur  les  côtes  d'Kcosse  pendant  la  lutte  entre 
ce  royaume,  allié  de  la  France,  et  l'An- 
gleterre (i5l'i7-i5/|C)).  Il  fut  successive- 
ment promu  i<  maître  de  l'artillerie  des 
navires  du  roi  »  (iS'i'j)  puis  vice-amiral. 
Il  n'était  pas  moins  llihusiier  ipie  n  grand 
homme  de  marine  »,  au  dire  d'un  anihas- 
sadeur  do  France.  Kn  i5/i5,  il  était  cité 
devant  le  Conseil   pour  faits  de   piraterie. 


LETTRE    DE    JAMES    ALDAV    A    MICHAEL    LOK 


l5 


Aldaie  to  the  worshipfuU  masler  Micliael  Locke  ',  whicli  Aldaie  pro- 
fesseth  himselfe  lo  liave  bene  the  lii'^.1  inventer  uf  tins  trade. 

Worsliipful  Sir, 

Having  lately  bene  acquainted  with  your  intent  to  prosecute  ihe 
olde  interniilted  discoverie  for  Calai,  if  therein  with  mv  knowledge, 
Iravell  or  industrie  I  may  doe  you  service,  I  am  readie  to  doe  il, 
and  tlierein  lo  adventure  my  life  to  the  uttermost  point.  ïrueth  it 
is  thaï  I  hâve  bene  by  some  men  (not  my  friends)  evill  spoken  of 
al  London,  sa^ing  ihat,  althougli  I  be  a  man  of  knowledge  in  the 
arteof  navigation  andcosmograpliie,  andlhat  I  liave  bene  the  inven- 
ter of  some  voyages  that  be  no«  growen  to  great  elTect.  yet  say 
UicY  maliciously  and  wilhout  just  cause,  that  I  bave  not  bene 
ANilling  at  any  season  to  proceed  in  those  voyages  that  I  hâve  taken 
in  hand,  taking  example  especially  of  two  voyages.  The  one  was 
wlien  I  was  masler  in  the  great  barke  Aucher  for  the  Levant,  in 
^vhich  voyage  I  went  not,  but  the  causes  they  did  not  know  of 
my  let  from  the  same  nor  of  the  olher.  But  firsl  the  very  trueth 
is,  tliat  I  Avas  from  the  same  voyage  letted  by  the  princes  letters, 
«bich  my  master  Sébastian  Gabola  had  obUiinod  for  that  purpose, 
to  mv  srreal  griefe. 


La  paix  de  i55o  orienta  son  activité  cl  son 
énergie  vers  le  commerce  et  l'exploration, 
(j'tîst  ainsi  qu'il  accomplit  ses  deux  voya- 
ges au  Maroc  (i55i,  i552),  dont  il  est 
question  dans  les  pages  qui  suivent.  Au 
mois  d'août  i553,  il  quittait  Porlsmouth 
sur  le  «  Lion  »,  accompagné  du  (c  Primrose  j>, 
que  commandait  Antonio  Pinteado,  réfu- 
gié portugais,  et  se  rendait  à  la  Côte  d'Or, 
puis  à  la  baie  de  Bénin,  où  il  mourut  de  la 
fièvre.  II  fut  le  premier  Anglais  qui  doubla 
vraiment  le  Cap  \ort  et  pénélra  dans  les 
mers  du  Sud. 

I.  L'extrait  de  la  Ultro  do  James  Alday 
à  Micliael  Lok  que  publie  Ricbard  Hakluyt 
rlablil  bien  que  le  voyage  fait  par  Thomas 
Windliam  fut  le  premier  voyage  des  Anglais 
au  Maroc,  mais  n'en  fixe  pas  la  date.  Celle 


que  donne  Hakluyt  est,  d'ailleurs,  confir- 
mée par  la  Relation  de  James  Thomas 
(V.  infra.  p.  |8  et  note  2)  et  par  un 
passage  d'un  avis  que  Jclian  Scheyfve, 
ambassadeur  de  Charles-Quint,  envoyait 
d'.^nglctcrrc  le  2D  août  i55i.  Cet  agent 
rapporte  qu'il  y  a  peu  de  jours,  deux  navires 
ont  fait  voile  pour  le  Maroc,  sous  le  com- 
mandement d'un  Anglais  appelé  Wlndham, 
qui  antérieurement  pratiquait  la  piraterie, 
que  l'un  des  navires  a  un  bon  équipage  et 
est  bien  armé,  que  l'autre  a  une  cargaison 
de  marchandises  parmi  lesquelles  se  trou- 
vent dos  piques  et  des  armures.  Certains 
prétendent,  ajoute  Jehan  Scheyfve,  que  les 
navires  sont  encore  en  Cornouailles  ot  que 
Windham  est  mort.  V.  i"  Série.  Dépôts 
divers,  Autriche. 


I  (i  1 00 1 

And  as  touching  the  second  voyage,  which  I  invented  for  the 
trade  of  Barbarie,  the  living  God  knoAvelh  tliat  I  say  most  Irue. 
tliat  Avhen  the  great  sweate  was  (whereon  the  chiefe  of  those  with 
whom  1  jovned  in  tliat  voyage  dicd,  thaï  is  lo  say,  Sir  John  Lntte- 
rell,  John  Fletcher,  Henry  Ostrich  and  olhers)  I  niy  selfe  was  also 
taken  Avith  the  same  sweate  in  London,  and  after  it,  whethcr  with 
evill  diet  in  keeping,  or  how  I  know  not,  I  Avas  cast  into  such  an 
extreame  fever,  as  I  was  neither  able  to  ride  nor  goe  :  and  the  sliippe 
heing  at  Portesmouth,  Thomas  ^Vindanl  had  her  away  from  thence. 
Ijefore  I  was  ahle  to  stand  upon  my  legges,  by  whom  I  lost  at  that 
instant  fourescore  pound.  Besides  I  was  appointed  by  them  that 
died  (if  they  had  lived)  to  hâve  had  the  whole  governtnent  bolh 
of  shippe  and  goods,  becausc  I  was  to  them  the  sole  inventer  of  that 
trade. 

In  the  first  voyage  to  Barbary  there  wcre  two  Moores.  being  noble 
men,  whercof  one  was  of  the  kings  blood.  convayed  by  the  said 
master  Thomas  ^\indham  into  iheir  countrey  out  of  England  '. 

Vours  humble  at  your  conimandomcnt. 

James  Aldax . 

Richard  Hakliiyt.  —  The  Principal  Navigations.   \'oyages,  Trajfîijues  ^ 

Discnveries  of  the  English  Nation —  Édition   151)8-1600,    tonte  II, 

'2'  partie,  p.  7*. 

I.  Dans  un  avis  en   date  du   6  juillet  Moulay    Mohammed   ech-Cheikh.    V.     ;""« 

1 55 1,  Jehan  Scbe^rvc  signale  la  présence  à  Série.   i""rance,  t.  I,  p.   i53,   noie  2.  Los 

Londres  de  quelques  gentilshommes  de  la  gentilshommes  dont  parle  Jehan  Schevfve 

suite  du  roi  de  Vêlez  (sur  ce  personnage,  ne  sont  autres,  sans  doute,  que  ces  «  gen- 

S.infni.  p.  ai,  et  note  3)  qui  disent  qu'ils  lilzhommes    Mores,   cousins   cl   parens  au 

sont    porteurs    de    lettres   de    Sa    Majesté  roi  de  Vêlez  »  qui  se  Irouvaicnl  ii  Bruiellcs 

Impériale  et   qu'ils  sont  seulement  venus  en  i55o  et  se  rendirent  de  là  vers  l'Empe- 

pour  visiter  le  royaume  d'Angleterre.  V.  reur  à  Augsbourg.  Ibiilem,  p.    i5li.   (7est 

;"•'   Série.    Dépôts  divers.    .Autriche.  C'est  également  à   eux.  selon  toute  probabilité, 

l'époque  où  le  roi  de  Velcz,  .■Vbou  Ilassoùn,  que  James   -Alday  fait  ici  allusion, 
allait  trouver  Ch.irles-Quint   à  .\ugsbourg  a.   Par  suite  d'une  erreur  typographique, 

pour    solliciter  son  aide  contre  le    chérif  cette  page  porte  le  numéro  3ii). 


HELATION     IJK     JAMES     THOMAS 


RELATION  DE  JAMES  THOMAS 

Départ  des  trois  navires  coinmanJés  par  Thomas  Windham  au  mois  de  mai 
i552.  —  Arrivés  à  Safi  après  quinze  jours  de  traversée,  ils  débarquent 
une  partie  de  leurs  marchandises  à  destination  de  Merrakech.  —  Ils  se  ren- 
dent ensuite  à  Santa-Cru:-du-Cap-de-Guir  pour  y  déc/iarçjer  le  reste  : 
toiles,  draps,  corail,  ambre,  jais,  etc.  —  Un  navire  français,  redoutant 
de  leur  part  des  hostilités,  va  se  mettre  sous  la  protection  de  la  place,  qui 
lire  sur  eux  un  coup  de  canon.  —  Les  Anglais  ayant  déclaré  qu'ils  sont 
déjà  venus  l'année  précédente  et  qu'ils  se  présentent  en  trafiquants,  avec 
l'agrément  du  (JliériJ'.  on  les  laisse  débarquer  leurs  marchandises  ;  ils 
reçoivent  la  visite  du  caïd.  —  Ils  repartent  après  un  séjour  de  près  de 
trois  mois,  ayant  embarqué  du  sucre,  des  dattes,  des  amandes,  des 
mélasses  et  du  sirop  de  sucre.  —  Une  voie  d'eau  à  bord  du  navire 
«  the  Lion  »  les  contraint  de  se  rendre  à  Lancerole.  — ■  Ils  ont  une  rixe 
avec  les  habitants  de  l'île.  —  Ils  sont  menacés,  en  quittant  l'île,  par  une 
flotte  portugaise.  —  Leur  nouveau  commerce  avec  le  Maroc  mécontente 
les  Portuqais.  —  Arrivée  à  Londres  à  la  fin  d'octobre  r.5.52. 


i553. 


The  second  voyage  to  Barbary  in  the  yeerc  1002,  set  foorth  by 
the  right  worshiplull  Sir  John  Yorke,  Sir  William  Gérard',  Sir 
Thomas  Wroth.  rnaster  Frances  Lambert,  master  Cole,  and  others, 
written  by  the  relation  of  master  James  Thomas,  ihen  page  to  master 
Thomas  Windham,  chiefe  captaine  of  lliis  voyage. 

The  shippes  that  went  on  this  voyage  Averc  three,  wliereof  Iwo 
weie  of  the  river  ofThames,  that  is  to  say  :  «  the  Lyon  »  of  London, 

I.  Sur  ce  personnage,  V.  injra,  p.  3o,  note  2. 

Dt  Castkies.  \'1[.   —  a 


l8  MAIOCTOBUE     100  2 

wheieof  masler  Thomas  Windham  Avas  captaine  and  pari  owiier, 
of  about  an  hundred  and  fiftie  tunnes  ;  the  otiier  was  «  ihe  Buttolfe  », 
about  iburescore  tunnes,  and  a  Porlugall  caravel  boughl  of  certaine 
Portuirals  in  Ne^ypoil  in  ^Vales.  and  IVaightcd  for  Uns  voyage,  of 
summe  sixtie  tunnes.  Tlie  number  of  men  in  ihe  fleele  were  an 
hundred  and  twentie.  The  master  of  a  ihe  Lvon  »  \vas  one  John 
Kerry.  ofMynhed,  inSomersetshire,  his  mate  was  David  Landman. 
The  chiefe  captaine  of  this  small  fleete  was  masler  Thomas  ^\ind- 
ham,  a  Norffolke  gentleman  borne,  but  dwelling  at  Marslifield- 
parke,  in  Somersetshire. 

This  lleete  departed  out  of  King-rode,  neerc  Bristoll,  about  the 
beginning  of  May  i552  ',  being  on  a  Munday  in  the  morning  :  and 
the  Munday  fortnight  next  ensuing,  in  the  evening,  came  to  an 
ancker  at  their  firstport  in  the  roade  of  Zafia,  or  Asafi,  on  the  coasl 
of  Barbarie,  standing  in  .'^2  degrees  of  latitude,  and  there  put  on 
land  part  of  our  marchandise  to  be  conveied  by  land  to  tlie  citie 
of  Marocco  :  which  being  dtme,  and  having  refreshed  ourselves 
with  victuals  and  water,  we  went  to  the  second  port,  called  Sanla- 
Cruz,  where  we  discharged  the  rest  of  our  goods,  being  good  quan- 
lilie  of  linnen  and  woollcn  cloth,  coral,  amber,  jet,  and  divers 
other  things  well  accepted  by  the  Moorcs.  In  whicli  road  we  found 
a  Fri-ncli  sliip,  which  not  kno«  ing  whelhcr  it  were  warre  or  pcace 
belweene  England  and  France,  drewe  hersclfe  as  nccic  under  the 
towne  wals  as  she  could  possible,  craving  aide  of  the  townc  for 
lier  defence,  if  need  were  ;  which  in  deed  seing  us  draw  neere,  shot 
al  us  a  pièce  from  the  wals,  which  came  over  «  the  Lion  »  our 
admirai!,  bctwecn  the  maine  mast  and  lier  foremast.  Whereupon 
wc  comming  to  an  ankor,  presently  came  a  pinnes  aboord  us  to 
know  what  wc  were,  who  undcrstandiiig  thaï  wc  liad  bciie  therc 
the  yere  before'^  and  carne  with  the  good  leavc  of  their  King  in 
marchant  wise.  were  fuUy  satisficd.  and  gave  us  good  loave  to  bring 


I.  I^i's  le  G  mars  i55'i,  ramljnssaclriir  <l(<  Di'pôts  divers,  Aiilriclio. 
Cliarics-Quint  ii  Loiulrcs,  Jflian  Sclicjffvi',  a.   IIaklu)'t  a  tni»  en  ni,nrge  :  «  The  En- 

éeril  que    l'on  est  en  Irain  Je    cliarger  à  glish  were  ai  Sanla-Cruz  the  yoerc  beforo 

Douvres     Irois    grands    navires  de   toutes  being  i55l.  »  James  Thnmas  fait  [dus  loin 

tories  de   miiniticins  ili'    guerre    qui   sont  (p.  3o)  une  nouvelle  alhision  au  voynge  de 

dcilin£es,  dit  ou,  nu   Maroc.  V.  /"  Série,  «  l'année  précédente  ». 


RELATION     DK    JAMES    THOMAS  ig 

our  goods  pcaccably  on  shore,  wliere  llie  ^  iceroy,  whose  name 
wasSibill  Manache',  wilhin  short  time  after,  came  lo  visite  us.  and 
used  us  willi  ail  curtesie.  But  by  divers  occasions  we  spent  Iiere 
verv  neere  three  monelhs.  before  wecouldget  in  ourlading,  uhicli 
was  sugar,  dates,  almonds.  and  malassos,  and  sugar  syrrope.  And 
for  ail  our  being  liere  in  the  heate  of  the  sommer,  yet  nonc  ofour 
Company  perisbed  by  sicknesse. 

Our  sbips  being  ladcn,  Avee  drew  into  the  sea  for  a  weslerne 
wind  for  England.  But  being  at  sea,  a  great  leake  fell  upon  «  the 
Lion  »,  so  that  we  were  driven  to  Lancerola,  and  Forteventura, 
where,  betweene  the  two  ilands,  we  came  lo  a  road,  whence  «ee 
put  on  land  out  of  our  sayd  ship  70  chestes  of  sugar  upon  Lance- 
rola, «ith  some  dozen  or  sixteene  ofour  company  ;  where  the  iidia- 
bitants  supposing  ^ve  had  made  a  wrongfull  prize  of  our  caravell, 
suddenlv  came  with  force  upon  our  people,  ainong  «hom  I  my- 
selfe  «as  one,  tooke  us  prisoners,  and  spoiled  the  sugars  :  Avhich 
ihing  being  perceived  from  our  ships,  they  manned  out  three  boa  tes, 
ihinking  to  rescue  us,  and  drave  the  Spaniards  to  flight,  whereof 
thev  sle\v  eighteene,  and  looke  iheir  governour  of  the  iland  priso- 
ner,  avIio  was  a  very  aged  gentleman,  about  70  yeeres  of  âge.  But 
chasing  the  enemy  so  farre,  for  our  recoverie,  as  pouder  and 
arrowes  Avanted,  lhe8paniardesperceivingtlus,  returned,  and  in  our 
mens  retire  tbey  slew  sixe  of  them.  Tben  a  parle  grew,  in  the  whicli 
it  was  agrccd.  ihat  we  the  prisoners  should  be  by  ibem  reslored, 
and  thev  rcceive  their  olde  governour,  giving  us  a  testimonie  under 
bis  and  iheir  hands.  wbat  damages  wee  had  there  received,  the 
which  damages  were  hère  restored  and  made  good  by  the  King  of 
Spaine  bis  marchants  upon  our  returne  inlo  England.  After  we  had 
searched  and  mondcd  our  leake,  heing  returned  aboord,  Ave  came 
under  saile,  and  as  Avec  Avere  going  to  the  sea  on  ihe  one  side  of  ihe 
iland,  the  «  Cacafuego  »  and  other  ships  of  the  King  of  Portugais 
armada  enlered  at  tlie  other,  and  came  lo  anker  in  the  road  from 
Avhence  Ave  Avere  but  neA\  ly  dcpai  ted,  and  sbot  ofl"  tbeir  greal  ordi- 
nance  in  our  hearing. 

And  hère,  by  ihe  Avay.  it  is  lo  bce  undcrstood  ihal  the  Portugais 

I.  Sibill  ilimaclie  :  nom  difficile  à  iJenlificr. 


20  MAl-OCÏOBUIÎ     l553 

werc  much  offended  «ilh  this  our  new  Irade  into  Barbarie,  and 
bolli  in  our  volage  tlie  yeere  before,  as  also  in  this,  they  gave  eut  in 
England  by  their  marchants,  that  if  they  tooke  us  in  those  partes, 
they  Avould  use  us  as  their  mortal  enemies,  with  great  ihreales 
and  menaces'.  ButbyGod  and  good  providence  wee  escaped  Iheir 
handes. 

From  this  iland  shaping  our  course  for  England,  wc  Avere  seven 
or  eight  weekes  before  we  could  reach  the  coast  of  England.  The 
fîrst  port  wee  entered  inlo  was  the  haven  of  Plinimoulh.  from 
whence,  whithin  short  time,  wee  came  into  the  Thames.  and  lan- 
ded  our  marchandise  al  London.  about  Ihe  ende  of  the  moneth  of 
Oclober  i.ôôa. 

fiicltaid   IliiLliiyl.    —    The    Principal  I\ai'ii/alions  of  tlic   Eiujlisli 

Nation.  ~  Édition  IMS-IGOO.  tome  11.  -3' partie,  p.  S. 

I.   V.   infra.  p.   loy.  Sommaire. 


LETTRE     l)K    JOHN     MASO.N     A     WILLIAM     PETUE  2! 

XI 

LETTRE  DE  JOHN  MASO\  A  WILLIAM  PETRE' 

Le  roi  rie  Vêlez,  AI>ou  Hassaûn.  n  élc  /i/v'.v  jKir  Moulay  Mohammed  srh- 
Cheikh,  qui  l'a  fait  décapiter. 

Briixeiles,  3o  décembre  i5d^. 

Au  dos  :  To  the  right  honnorable  Sir  William  Petre,  Knight,  a 
King  and  Quenes  Ma'""  Principall  Secretarye. 

The  King  of  Vêlez  '  liaving  bin  m  or  iiii  ycres  sithes  bin  diyven 
ouf  of  his  kingdom  by  the  Xarife  and  sithes  having  goiten  ihither 
agaync  is  finally  by  his  sayd  ennemye  taken  and  behedded  ^ 
Thus  most  haslyly  fare  yow  well. 
From  Bruxelles,  tlic  xxx"'  ci'  Décembre  i554. 

\ouY  own  most  assuredly, 
Signé  :   John  Masone. 

Puhlir  liecord  Office.  —  Slate  Papers,  Foreifjn,  Mary,  vol.   V ,  n"  3I'2. 
—  Orii/inal. 

I.  Sir    William    Petre    (i5o5  ?-i573).  le  Chérif  Moulay  Mohammed  ech-Cheikh 

a.    The  King  of  Vêlez  :  Abou  Hassoiln,  avait  réoccupé  la  ville.   Sur  ces  faits  et  sur 

oncle  du  dernier  souverain  mcrinide  Ahmed  Abou  Hassoiin,  V.  i"  Série,  France,  t.  I, 

el-Oitallàssi (\  .  supra,  p.  ~,  note  ft).  llavait  p.   i53,  note  a,  p.  2g5,  note  5  ;  Espagne, 

repris  Fez,  au  début  de  l'année  i55i,  avec  année  i55/i;  Ei.-Oufràsi,  pp.  56-58. 
l'aide  du  pacha  d'Alger  Salah  Raïs;  mais  3.   El-Oufràni  (p.   58)  dil  simplement 

au  mois  de  septembre  de  la  même  année,  qu'Abou  Hassoùn  fut  tué  en  combattant. 


22  3o    SEPTE5IBRE     1 555 

XII 

AVIS  DE  CONSTANTIINOPLE 

(Extrait) 

Un  fils  de  Salali  Raïs  est  allé  demander  de  l'aide  à  Conslantinople  poar 
recouvrer  le  royaume  de  Fez. 


Co^^taIltinoplo,  3o  septembre  i555. 

Au  dos,  alla  manu:  Adverlisement  out  of  Conslantinople. 
En  le'le  :  In  letlere  di  Coslantinopoli  di  3o  Sctlembrc  i555. 

Che  essendo  venuto  Sultan  Rajaset,  minor  figliolo  del  Turco,  da 
lui  per  visitar  il  padre  et  basciarli  la  mano,  conduccndo  seco  olto 
figlioli. 

Che  un  figliolo  Sala-bei',  Sanzaco  di'  Algier,  era  gionto  a  Coslan- 
tinopoli con  Ire  gales  el  con  presenli  mollo  grandi  era  stato  alla  pre- 
senlia  del  Turco,  dimandandoli,  per  quanto  si  diceva,  aiuto  di  gicntc 
et  di  galee  per  recuperar  il  regno  di  Fez'. 

Puhlic  Record  Office.  —  State  f^npcrs.  Forcii/n,  i\}ary.  rtit.  VII.  n"  'iU>. 

I .   Salah  Raï6  (V.  supra,  p.  a  i ,  noie  a).         de  Gurrca  à  Marie  d'Anlrielie,  a3  décembre 
1.  Cf.  ;"  Série,  Espagne,  lollrod'Alonso         i555. 


LETTBK    d'eD\V.MU)    C.\H>E    A    MARIE    TUDOR  20 

XIII 

LETTRE  D'EDWAHD  CARNE'  A  MARIE  TUDOR 

(Extrait) 

L'armée  turque  s'est  portée  au  secours  d'Alger  que  Moulay  Abdallah  el- 
Ghàlib  assiège  avec  le  roncours  de  l'Espagne. 

Rome,  25  juillet  i558. 

Au  dos:  The  Queenes  most  excellent  Majestie.  —  Alla  manu. 
2Ô  Juli  i558.  Sir  Edward  Carne  to  Quene  Mary. 

Pleaselh  it  Your  most  excellent  Majestie  to  be  advertised.  thaï 
svlhins  mv  lettres  of  ihe  aS'^  of  tins,  addressed  to  your  Ilighnes. 
hère  hath  happened  no  other  occurrants  than  I  hâve  advertysed  in 
my  said  lettres. 

Advyses  there  hâve  [bcen]  from  sundry  places  : 

From  Janina.  ihat  the  Turks  army  on  theis  seas  hath  leafte  those 
quarters,  and  hâve  taken  the  rowle  towards  Aphrica  for  to  ayde 
Algiers.  beinge  besieged  by  the  Seryffe\  a  great  prince  of  that 
countrey,  wilh /je  thowsande  Mores  and  12  ihowsandc  Christennes. 
sente  owt  of  your  Ma«-  reaime  of  Spayne,  by  aggreement  betwixt 
the  said  SeryCfe  and  Spayne'. 

,     SirEd«ardCarnc,ambassadeurd  An-  Cheikh.  Il  régna.dc  i557  à  157/i.  V.   7- 

gleterre  à  Rome  (.5 5 5- février  lôSg).  Série.  France,  t.  I,  p.  .74,  note  ^- 

,     Moulav    Abdallah    el-GUàlib.    fils  et  3.   Le  pacha  d'Alger,   Hassan,  qu,  etaU 

succc^eur     de    Moulav    Mohammed    ech-  venu  assiéger  Fez.  avait  été  défait  au  mois 


2^  20    JUILLET     l558 

And  havinge  no  other  at  this  présent  thaï  I  can  heare  of,  I  besee- 
che  Allmighty  God  to  conserve  your  most  excellent  Ma""  in  long 
and  most  prospérons  lyfe. 

From  Rome,  the  25'*'  of  July  i558. 

Your  most  humble  subject  and  poore  servant. 

Signé:  Edward  Carne. 

Public  Record  Office.  —  Stale  Papers ,  Foreiyn,  Mary,  vol.  A///,  n"  810. 
—  Original. 

d'avril  i558,  à  la  bataille  de  l'oued  cl-  5  et  1 1  mai  i558;  El-Oufràni,  pp.  f)i. 
Lcbcn,  par  les  troupes  chérificnnes.  V.  gj  ;  Haëdo.  p.  iiti.  Le  siège  d'.\lger  par 
/"  Série,  Espagne,  aui   dates  des  ig  avril.         le  Chcrif  n'est  pas  confirmé  par  ailleurs. 


LETTRE    DE     NICIIOLAS     TIIROCRMOUTON    A     ELISABETH 


XIV 

LETTRE  DE  MCHOLAS  THROGKMORTON  '  A  ELISABETH 

(Extrait) 

Philippe  II .  crai(jnant  que  les  Turcs,  après  le  désastre  qu'ils  lui  ont  injliqé 
dans  l'ile  de  Djerha,  ne  cherchent  à  troubler  ses  bonnes  relations  avec 
les  Maures,  a  demandé  secours  au  roi  de  France  pour  la  défense  de  la 
côte  africaine.  —  Celui-ci  a  promis  cinq  mille  hommes. 

Poissj-,   10  octobre  i56o. 

Au  clos:  To  the  Queenes  most  excellent  Ma'".  —  Alia  manu: 
lo"'  October  i56o.  Sir  Nicholas  Throkmorton  to  the  Queenes  Ma'". 

It  raaye  please  your  Ma'"  lo  be  adverlised,  — The  last  of  September 
I  signifyed  unto  your  Highnes  the  arryvall  of  Don  Antonio  de 
Toledo  at  this  courte 


Don  Antonio  had  also  to  moove  to  the  French  King  that  foras- 
much  as  upon  the  losse  of  Algerbe',  where  ail  the  galleis  which 


I.  Sir  Nicholas  Throckmorton  (i5i5- 
1571).  II  fut  accusé,  sous  Marie  Tudor,  de 
complicité  dans  la  conspiration  de  Thomas 
Wyatt  et  emprisonné  à  la  Tour.  Il  fut 
ambassadeur  en  France  de  mai  iSSg  à 
octobre  i562.  Protestant  zélé,  il  décida  Éli- 
sibeth  à  envoyerdes  secours  aux  Huguenots, 
lors  de  la  première  guerre  de  religion. 
S'étant  lui-même  joint  à  l'armée  huguenote, 
il  fut  fait  prisonnier  après  la  bataille  de 
Dreux  (19  décembre  1 56a)  et  détenu  quel- 
que temps.  .\u  printemps  de  i5G4,  il  négo- 


ciait à  Trojes  la  paix  entre  la  France  et 
l'Angleterre.  11  fut  chargé  en  i565  et  1667 
de  missions  diplomatiques  en  Ecosse. 

2.  Algerbe  :  l'île  de  Djcrba,  dans  le  golfe 
de  Gabès.  Les  Turcs,  ayant  surpris  la  flotte 
espagnole,  s'étaient  emparés  de  65  navires 
et  de  5ooo  hommes  8000  autres,  qui 
résistaient  dans  l'île,  y  furent  exterminés 
apri  s  un  siège  de  six  semaines  (juin-juillet 
i56o).  Ce  désastre  amena  l'éclipsé  de  la 
puissance  espagnole  dans  la  Méditerranée 
jusqu'à  la  bataille  de  Lépanle. 


26  lO    OCTOBRE     lôGo 

wer  rapported,  upon  the  lîrst  overthrow,  to  be  escaped.  were  also 
taken;  whereupon  it  was  like  the  Turk  Avold  make  some  enler- 
prise,  eitherlo  take  from  Spaine  the  force,  the  alliance,  and  amitié 
which  it  hathe  upon  the  coast  of  Barbary,  and  so  holely  impech 
the  navigation,  and  put  Spaine  in  some  danger,  or  elles  sett  upon 
Maltas,  Scille.  or  some  other  place  of  Italy  :  fhe  King  of  Spaine 
required  a\de  for  the  defencc  of  the  coast  of  Africa. 

For  answer  heerunto  the  French  King  hathe  said  that  he  will 
lende  King  Philippe  fyve  thousande  men,  to  be  readyc  to  serve  in 
Mardi. 

And  thus  l  besceche  .Icsu  to  préserve  your  Ma'"'  in  heailh,  hon- 
nour,  and  ail  foUicitic. 

From  Poissy,  tiie  lu"' of  October  i5Go. 

Your  Ma"'"  humble  and  inost  obediente  subject  and  servant, 

Siyné  :  N.  Throkmorton. 

Public  Record  OJfice.  —  Slalc  Pupcrs,  Forcujn,  Eli:ahi'lli.  roi.  AV.V, 
h"  35i.  —  Orif/inal. 


LETTRE    DE    NICHOLAS    THROCkMORTON    A     WILLIAM    CECIL  27 

XV 

LETTRE  DE  MCIIOLAS  THROCKMOHTON  A  WILLIAM  CECIL' 

On  Portuf/ais.  le  capitaine  Melchior  Vaez  d'Azevedo,  acluellemcni  au  service 
du  roi  de  Navarre,  est  venu  donner  à  Throckniorton  en  çjrand  secret  des 
renseiijnemenls  sur  le  commerce  avantageux  que  les  Anglais  pourraient 
faire  au  Maroc,  oii  lui-même  a  vécu  douze  ans.  —  Ce  commerce  se 
fait  dans  des  régions  moins  éloignées  et  moins  malsaines  que  les  Indes  ou 
la  Guinée,  et  il  peut  être  continué  en  toute  saison.  —  On  trouve  au 
Maroc  en  abondance  de  l'or,  du  cuivre  d'excellente  qualité,  du  sucre,  des 
dattes,  de  la  gomme  arabique,  de  l'ambre,  de  la  cire,  des  peaux  et 
des  chevaux.  —  Les  articles  étrangers  qu'on  y  recherche  le  plus  sont 
iétain,  les  lames  de  sabre,  les  piques,  les  rames,  le  fer,  le  gros  drap.  — 
Le  roi  du  Maroc  retient  pour  lui  les  deux  tiers  de  l'étain,  qu'il  paie  i5 
ducats  le  cent,  et  le  reste  se  vend  d'ordinaire  3o  ducats  le  cent.  — 
F.es  piques  et  les  rames  valent  au  moins  2  ducats  pihce,  et  les  lames 
de  sabre  se  vendent  très  cher.  —  Melchior  Vaez  conduirait  lui-même 
au  Maroc  des  marchands  anglais.  —  //  ne  désire  de  récompense  qu'à 
son  retour,  selon  qu'on  l'en  jugera  digne.  —  //  demande  que  ses  pro- 
positions soient  tenues  secrètes,  pour  ne  pas  éveiller  l'attention  du  roi  de 
Portugal.  —  //  réclame  une  prompte  réponse  à  cause  du  roi  de  Navarre 
qui  lui  propose  une  e.cpédition.  —  Throckmorton  est  d'avis  de  tenter 
l'expérience.  —  Melchior  Vaez  ne  retirera  sa  femme  et  ses  enfants 
de  Navarre  qu'après  l'issue  favorable  de  l'expédition  projetée.  —  Le 
port  oii  il  veut  se  rendre  n'est  qu'à  i5o  lieues  au  delà  du  Détroit.  —  H 
prétend  s'être  acquis  comme  agent  de  la  France  au  Maroc  un  grand 
crédit  en  ce  pays.  —  L'importation  de  l'étain  anglais  au  Maroc  est  très 
désirée  par  le  Chérif 

Paris,  39  juin  i56i. 
Au  dos  :  To  the  riglit  honnorable  Sir  William  Cecill,  Knight,  llic 

I.   WilliamCecil(i5ao-i5g8),  secrétaire         Lord    Trésorier    d'Angleterre    (iâ7u),    le 
d'Elal  (t55o),  baron  de  Burghley  (1571),         principal  ministre  d'Elisabeth. 


28  '-i()    JUIN     l56l 

Queenes  Ma.""  Principall  Sccrctary.  —  Alia  manu  :  29"  .lunii  i56i . 
Sir  Nicholas  Throkmorton  lo  iny  master. 

Syr,  — The  28"'  of  Juiie.  in  ihe  evening.  your  sonne  arryved 
hère  ;  he  is  lodged  quietly  not  far  from  me 

Syr,  hère  hath  bene  «ith  me  a  Portuguese.  named  Captcn  Mel- 
chior',  aged  about  60  yeres  ;  he  halhe  ben  very  much  tradid  in 
Barbary  and  the  partes  thereabout  :  a  man  very  well  experymented 
in  navigation  ;  and  for  that  purpose  was  entretaynid  by  the  late 
old  King  Francis  and  King  Henry  of  France  ;  and  sins  their 
deathes  hathe  byn  with  the  king  of  Navarre,  of  whome  he  hathe 
two  hundred  crownes  yerely  lyvinge.  And  for  that  he  lyketh  neither, 
bis  pension  being  not  sufTicient  to  fynde  him,  his  wife  and  children, 
nor  vet  the  same  well  paide.  he  is  content  to  leave  it  to  be  receyv- 
cdelswhere.  And  because  he  desyreth  not  to  be  entretaynid  where 
he  will  not  well  deserve  it,  and  gyve  a  good  prouf  thcrcof,  er  he 
i)e  untrid,  he  hathe  uttred  unto  me  in  greate  secret  (with  conju- 
racion  lo  shew  Ihe  same  to  none  but  to  the  Queenes  Ma""  and  hor 
trusty  ministres)  a  trade  that  shall  be  commodious  and  profitable 
to  our  countrey;  which  is  not  tradid  at  this  day  by  any  others. 

He  hathe,  he  saitli,  livcd  twelve  yeres  in  the  kingdomcs  of  Susa, 
Marocliia,  and  Fessa,  and  kiiowcs  very  well  the  secrettos  of  the  coun- 
treys,  the  commodities  that  maye  be  had  there,  and  what  is  most 
estymed  there  to  be  solde  for  greate  gayne.  And  where  men  be 
desyrous,  he  sailh,  toseekeout  the  Indes,  Guygnee,  and  Bignie^ 
which  are  longe  wayes  and  dangorous  for  heates  (specially  for  our 
nacion  that  ar  not  so  well  ac(|uainlcd  with  the  mater  as  the  Porlu- 
gueses  ar  :  whereof  \ve  bave  had  sonie  tryall),  this  voyage  lie 
speakethof  is  nolhinge  so  farre,  nor  (langerons,  and  niayc  be  tradid 
ail  lymos  of  the  ycare  :  and  \et  as  greale  commodities  shall  be  had 
thcncc,  peper  exccpicd,  as  fr(jin  the  other.  The  Kings  of  Spaine 


I.    Molchiiir  Vaez  d'Azcvudo.  (le  |«T8on-  giigciiit.  l'ii  ntoiir  de  crrlaiiis  aMinliigc):,  à 

iiugi,  qualifie  ci-dessous  (p.  /i7)  d<!  «  (Jrcs-  rciiicllro  au    roi   de  Navnrro  la  rado   d'KI- 

lion  nouveau   i>,  était  un  Juif  converti.  Il  Ksar  cs-Sogliir.  C)i' Iraiti' no  fui  jamais  mis 

avait  été  envoyé,  on    i56o,  par  lo  roi  de  it  exécution.  \  .  Krann;,  t.    1,  |ip.  17/i-îO.'), 

\i\Brri'  \cr«  lo  Cliérif.    Il  avait   rapporté  aao,  aai  ;  t.  111,  Introduction,  pp.  ii-iv. 
un  traité  par  lequel  Moulay  .Midallali  s'en-  3.   liiijnie  :  lo  royaume  do  ISenin. 


LETTUE     DE     MCUOLAS     TIIKOCK  MOHI  ON     A     \MLI.1AM     CECIL  2U 

and  Portugall  he  al  coiilynuall  warre  \\  illi  tlio^e  princes,  and  tliere- 
fore  cannot  trade  ihilher  safely  for  tlie  commodities  of'those  coun- 
trves. 

There  are,  he  saith,  thèse  commodities  in  greate  store:  gold', 
copper  of  the  reddist  and  best  for  artyllery  than  is  fownde  anv- 
wher,  sugar',  dates,  gomme  arabic  for  clothiers,  amber,  wax. 
skvnnes  dressed  for  wearinge,  and  liorses  better  then  in  Spaine. 
And  lliinges  most  eslymed  there,  he  saith,  are  tynne,  sworde  hlades, 
lames  for  warre  of  the  longesl  sort',  ores  for  galleys,  iron,  cari- 
says*  blew  and  watchid",  whereof  some  of  thèse  thinges  are  our 
grcatest  commodities,  and  which  wc  must  needes  vent  oui'.  And 
therefore  the  voyage  is  meeter  for  us  than  for  any  other  prince. 

He  saith  the  King  there  will  hâve  two  third  partes  of  ihe  tynne 
al  his  prvce,  which  is  for  i5  ducates  the  hundred,  in  consideracion 
of  ail  the  imposts  and  custumes  for  the  wares  ;  and  the  other  third 
parte  to  be  sold  as  it  maye  be,  whicli  is  commonly  worthe  3o 
ducates  the  hundred.  Lances  and  ores,  he  saith,  are  commonly 
Avorthe  a  ducates  at  the  lest  a  peece,  and  sworde  blades  very  much 
made  of  and  solde  at  a  greate  pryce. , 


1.  L'or  ne  semble  pas  être  un  produit 
naturel  du  Maroc.  La  poudre  d'or  )"  était 
importée  du  Soudan  :  elle  arriva  en  grande 
quanlitc  apris  la  conquête  de  ce  pays  par 
Moulay  Ahmed  el-Mansour  en  i5yi.  Cf. 
/'■'■  .Série,  France,  t.  II,  p.  35f). 

2.  La  culture  de  la  canne  à  sucre  fut 
extrêmement  florissante  au  Maroc,  notam- 
ment dans  la  région  du  Sous,  jusqu'à  la 
raort  de  Moulay  Ahmed  el-Mansour  (i6o3). 
après  laquelle  les  guerres  civiles  qui  écla- 
tèrent entre  ses  fils  ruinèrent  les  planta- 
tions. Cf.  i''^  Série,  France,  t.  I.  p.  3o3, 
note  5  ;  t.  II,  p.  3.Ï8,  note  6. 

3.  Les  piques  étaient  au  nombre  des 
armes  que  le  traité  passé  avec  le  Chérif 
obligeait  le  roi  de  Navarre  à  fournir  à  ce 
dernier.  V.  France,  t.  I,  p.  i83,  noie  4,  et 
p.  i85. 

4.  Carisays  :  kerseys,  terme  aujourd'hui 
peu  usité,  désignant  des  pièces  de  gros 
drap,  généralement  à   cotes.   On   trouve. 


dans  le  français  du  temps,  l'expression  : 
carisies  d'Angleterre.  Cette  appellation 
vient  peut-être  du  nom  de  la  ville  de  Ker- 
sey,  dans  le  comté  de  SufTolk.  —  Ln  docu- 
ment sur  le  commerce,  contemporain  de 
la  présente  lettre,  constate  que  le  Maroc  était 
un  des  débouchés  offerts  aux  draps  fabriqués 
dans  ce  comté  :  «  Suffoulk  clothes  in  coul- 
1ers  westerne  redes  and  blewes  be  in  maner 
wholly  spent  and  consumcd  in  Eastland, 
Spaine,  Poningaell,  and  Barbarie.  »  Si. 
Pap..  Dom..  Eli:.,  vol.  XV.  n"  67. 

5.    Walchicl  :  watchet,  terme  vieilli  :  bleu 


léger  . 


bleu  pàl 


pale. 


6.  Dans  un  mémoire  sur  le  commerce, 
daté  du  12  mai  idS/,  où  sont  passés  en 
revue  les  pays  fréquentés  par  les  marchands 
anglais,  il  est  dit  que  les  ports  du  Maroc 
sont  un  débouche  pour  les  étoffes  et  qu'on 
en  rapporte  du  sucre,  des  dattes,  des 
amandes.  Slale  Pap..  Dom.,  EU:.,  vol., 
CCI,  n"  14. 


3o  29  jLiN   1061 

He  ofTrelh  ihc  Queeiies  Ma'",  or  any  marchants  or  otherthat  will 
sett  furthea  shippeofahundred  toonesonelv,  and  rafher  underthen 
above,  for  a  trvallof  hisolîer,  (and  to  goo  without  bruit  or  she«  for 
the  first  tyme,)  to  goo  in  it  himself,  and  to  shew  the  way  and  trade 
Ibither.  He  desyreth  to  bave  with  bim  some  men  skilfull  in  naviga- 
cion  to  make  tbem  experte  and  acquainted  witb  tbe  voyage,  toleave 
ibe  knowledge  tbereof  after  bis  deatb  to  sucb  as  during  bis  life  will 
doo  for  bim  :  and  also  desyretb  to  bave  wilb  bim  some  skilfull 
niarcbants  to  know  iiow  to  bandle  tbe  fraie  of  tbose  marcbandyses 
to  and  fro.  And  bavinge  doue  tbus  mucb  for  the  reaime,  if  it 
sball  approve  that  he  deservc  to  be  made  of,  and  entretayned, 
tben  be  desyreth  to  be  so  rewarded  and  to  bave  to  lyve  by,  at  bis 
retourne,  as  be  shall  be  thougbt  worthy  of  :  or  for  want  of  yerely 
enlertaynid,  to  be  well  rewarded  and  so  discbarged. 

lie  desyreth  thaï  tbis  matter  may  be  handlcil  «ith  as  greate 
secrecv  as  may  be  ;  for  the  King  of  Portugall.  knowing  very  well 
bis  sufficienoy  in  this  trade,  fearinge  least  he  «  ill  bring  some  other 
prince  to  it  (for  he  himself  hopeth  with  ihe  tyme  le  make  his 
commoditics  of  tbose  countreys),  lialh  sowght  by  divers  wayes  to 
undoo  bim,  for  that  be  will  not  dwell  in  Portugall  and  serve  bim. 
And  in  case  be  know  of  this  matter,  il  will  anymate  tbe  said  King 
the  more  against  bim. 

Sir.  if  it  wolde  jjlease  lier  Ma"*  to  make  ibis  tryall.  or  some  mar- 
chants together,  as  my  Lord  Mayour  ibat  no\s  is'.  M'  (Jarret',  etc", 
il  will  be  no  greate  matter  lo  setl  fiirlbe  sucb  a  small  sbippe  with  tbe 
said  comnifjdilies.  And  seeing  be  olfiilb  to  go  bimsolf.  tberecan  not 
bc  but  good  incaninge  in  llic  matter.  lie  will  also  bringe  wilb  bim 
an  otbcr  l'ortuguese,  the  best  pilote,  bc  ibinketb,  oflhe  worhl.  In 
case  tbis  sbould  be  ibought  nicete,  i  take  Stranynishe  to  be  a  very 
meete  man  to  goo  with  hym  lo  learne  tbis  trade,  bcinge  already 


I .    I.o  lurd  niairf  de  Londres  élail  alors  fiiiaruièrcs,  morl  en  1571 .  Il  fui  au  iiomliro 

Sir  \\  illiam  Clicster.  \.infra,  p.  3i|,  noie  dos  premiers  qui  enlamèrenl  de.s  r('lalioii> 

I.  commerciales  avec  le  Marco  cl  contribua 

1.  (jorre/;  Sir  \\  illiam  (îarrard,  l'un  des  aux    frais   du   second    voyage   de    Tliomas 

marcliands  de  Londres  les  plus  en  vue  et  W  indliam  en  ce  pays,  en    i55ï.  V.  supra, 

l'un  des  conseillers  el  agents  les  plus  écnu-  p.   !•;  eli/i/io.  p.  Sg.  Il  avait  éti^'  lord  maire 

t<^s  de    William    Cecil   dans   les  (pieslions  de  Londres  en  l550. 


LETTRE    DE    NICHOLAS    THIIOCKMOIITON    A    WILLIAM    CECIL 


:h 


well  experymented  in  navigacion  ;  and  can  well  away  willi  llie 
travaile  of  it,  being  the  lief  that  he  most  desyreth. 

The  said  Captein  Melchior  reqnireth  to  be  answered  in  ihis  matler 
as  soone  as  maye  bc  ;  for  the  King  of  Navarre  is  in  bande  witli 
him  to  undortake  a  voyage  ibat  ibe  Frencb  be  now  in  liand 
witb  ;  and  be  wolde  not  tye  bimself  to  it  if  he  maye  be  uscd  for 
England.  I  pray  you  to  let  tbis  matter  be  considered,  and  to  adver- 
tyse  me  with  speede  what  shall  be  determyned  hereuppon  ;  for  now 
semith  the  tyme  of  the  yere  for  that  pourpose  ;  and  uppon  knou- 
ledge  he  will  repayre  streight  to  you.  There  can  nolbinge  be  lost, 
ihough  he  be  entrctayned  with  some  bonest  pension,  thougb  not 
of  the  Queenos  Ma'"',  yet  of  llie  niarclianls:  for  it  cannot  be  but 
much  more  commodities  A^ill  ryse  to  ihem  Ihen  bis  entretaynement 
can  hinder  them.  At  the  least,  for  the  sanie  be  shall  leach  others 
the  trade  and  navigacion  of  ihis  voyage.  And  seence  he  offrelb  to 
go  bimself  and  to  deserve  it,  er  he  bave  anythinge,  methinks  the 
more  eare  maye  be  gyven  to  him  ;  besydes  that  he  can  not  lyve 
longe,  being  60  yeres  old,  but  yet  is  a  lusty  man.  Ile  hathe  wife  and 
children,  which  are  with  the  King  of  Navarre,  at  least  at  a  little 
bouse  in  Navarre  that  he  hathe  gyven  him.  At  his  goinge  there, 
he  myndeth  to  make  the  said  King  privy  to  his  goinge  abrode,  but 
not  whither  he  goetb,  and  myndeth  not  to  remoove  his  boushold 
from  tbence.  tyll  he  see  how  this  voyage  will  speede  to  advaunce 
his  lyving  in  England. 

The  porte  wbere  be  will  bringe  his  shippe  to  touch  lande  in  the 
said  countrey,  is  but  a  hundrcd  and  fifty  leagues  beyonde  the 
Straightes,  and  then  going  uppe  a  ryver  i^  leagues;  and  because 
of  this  ryver  the  shippe  must  not  be  above  a  hundred  tonnes  ' . 


I .   Il  est  irn|iossiblc  d'appliquer  h  un  seul  Melchior  Vacz  iP  Azevedo  et  que  ces  reiisei- 

ét  même  port  de  la  côte  marocaine  les  don-  gnements  concernaient  Santa-Cruz-dii-(;a|)- 

nées  contradictoires   fournies  par  Throck-  de-Guir  et  Larache,  les  deux  ports  du  Maroc 

morton  :    port  à    1 5o  lieues  du  Détroit,  à  les  plus  fréquentés  à  cette  époque  p;ir  les 

l'embouchure  d'un   fleuve   navigable,  port  navires  européens.  Le  premier,  en  effet,  est 

à  3o  lieues  du  Détroit,  à  la  hauteur  des  Mes  situé  dans  la  région  du  Sous,  à  i5o  lieues 

du  Cap  Vert,  dans  la  région  du  Sous  (V.  portugaises  environ  du  Détroit,  par  le  Ira- 

infra.  p.  35  et   notes   2  et  4).    Il   faut  ad-  vers  des  îles  dvi   Cap  Vert;    mais  il  ne  se 

mettre  que   Throckmorton   aura  confondu  trouve    pas   à    l'embouchure    d'un    fleuve 

les  divers  renseignements  que  lui  donnait  na%jigablc.  Larache  réi)ond  à  cette  ilernière 


."jy  aq  JUIN   i5Gi 

Thls  must  be  kept  as  secret  from  the  Spanish  Ambassador  and 
Spanyardes  as  from  the  Portugueses. 

You  will  perhappes  ask  how  he  dare  go  ihilher.  beingc  a  Portu- 
guesc,  and  they  alwayes  in  hoslilitie  Avitb  those  princes.  Thereto 
lie  saith  ihat  he  hath  ben  a  minister  ihere  for  the  French  heer- 
tofore,  who  wer  in  league  wilh  those  princes  ;  and  l)y  meancs  ci' 
ihal.  he  is  net  only  very  well  kno«ne  there  and  wellbelovid,  but 
liiilh  aiso  a  saufconduit  to  coiiic  Ihitlicr  and  trafique  as  liini  hslelh  : 
wliich  safeconduit  he  siiewed  me. 

He  tolde  me  t'urllier  that  in  lalke  with  llie  Prince  there,  lie  Aery 
iiiucli  desyred  lo  liavc  our  tyii  brought  irilo  his  countrye,  as  a  thyiig 
lliat  lie  estymelh  more  ihan  any  tliyng  elles. 

Il"  \ou  lyke  this  matter,  now  that  you  know  what  sliippe  and 
waics  will  serve  for  tins  voyage,  you  maye  prépare  the  same,  and 
lar\  his  comiiig;  and  wlien  the  same  shall  be  towardes  rediness, 
uppon  wariiing  lie  will  be  streight  wilh  you  ;  wlicrebv  tyine  will 
be  wonne,  and  Ihc  same  preparid  the  secretlver. 

And  llms  1  lake  leave  of"  you  humbly. 

From  Paris,  the  2()"'  ofJune  i5Gi. 

\ours  assuredly  to  commande, 

Sigiu' :  IN.  Throkmorlon. 

Public  Record  Office.  —  Slnlc  Paper.';,  Forei</n,  Eli:ahetli,  vol.  \'.\'VH. 
n"  '2'2(j.  —  (Jrii/inal. 

iM<]i<alion,    parlicllciiient    dvi    iimiiis,    car  d'Azovinlo  avait  eoinliiil,  raiim'c  |iirii'(lL'iilL' 

l'oui'd  Loukkosii'esl  qiicdillicilomciit  navi-  (i56o),  à  Sanla-Clniz-dii-CJap-dc-Ciuir,  l'rx- 

gable.  Ce   port  est,   en   outre,  situé  scnsi-  pédition  envoyéo  par  Antoine  de  Navarre, 

blement   à    3o  lieues   du    Détroit.    (5ii    se  V.   ;"  .S'énV.  France,  t.   I,  p.  JoS  et  notes 

rappelle   que   le   capitaine   Melcliior   Vae/.  j  et  3. 


LETTRE     DE    MCHOLAS    THROCKMOUTON     A     WILLIAM    CECIL  33 

XVI 

LETTRE   DE  MCIIOLAS  THROCKMOUTON   A  WILLIAM   CECIL 

//  a  exposé  tout  au  lorvj,  dans  sa  lettre  Je  la  veille,  les  offres  de  Melckior 
Vaez  d'Azevedo.  —  Il  ajoute  qu'entre  autres  avantages,  le  commerce  au 
Maroc  ouvrirait  un  débouché  à  certains  personnages  embarrassants .  — 
//  attend  une  prompte  décision,  car  les  services  de  Melckior  Vaez  d'Aze- 
vedo sont  vivement  sollicités  par  ailleurs. 

Paris,  3o  juin  i56i . 

Au  dos  :  To  the  inost  honorable  Sir  William  Cecill,  Knight,  the 
Queenes  Ma""  Principall  Secretary. 

Syr,  —  I  dvd  yesterday  sende  you  a  paquet  by  an  English  mar- 
chant offLondon,  namyd  Procter,  wheareyn  I  dyd  somewhat  towche 
the  reasons  and  commodyties  which  might  move  you  to  geve  eare 
to  the  Portuguese  overture  for  the  voiage  offBarbary.  And  bycause 
I  dyd  in  those  lettcrs  wryte  tliereyn  at  large,  I  wyll  not  by  tliys 
reiterate  them  agayne.  Tins  moche  I  wyll  add  :  soclie  traflîquc 
may  open  a  moyen  to  tell  you  how  some  may  be  occupied  ibat  way, 
which  be  desyerus  and  practise  to  occupy  the  Queenes  Ma""  wilb 
comber  another  way.  Thys  matter  is  meter  lo  be  told  than  wrvlyne. 

Il  may  like  you  to  advertyse  me  offthe  Queenes  Ma""  and  your 
acceptation  off  thys  matter  by  your  nexte  ;  for  the  Capitayne  and  the 
pyloll  be  grellly  pressed  to  be  otherwyse  employed  and  selt  a  workc. 

I  am  well  advertysed  tlial  tlie  nexte  sommer  thèse  men  do  mvnd 
to   sayle    that  Avaye. 

Frome  Paris,  the  last  of  June  i5bi. 

\ours  to  use  and  coniinand. 

Signé:  N.  Throkmorlon. 

Public  Record  Office.  —  State  Pupcrs,  Foreign,  Elizabeth.  vol.  \  AT'//, 
n"  228.  —  Original. 

De  Castkies.  \1I     —   3 


3!l  2G    JUILLET     lôGl 


XVII 

LETTRE  DE   MCHOLAS  THROCI^MORTON   A  ^MLLIAM   CECIL 
(Extrait) 

Melcliior  V'aez  d'Azevedn,  à  qui  Throckmorton  a  annoncé  l'acceptaliitn  de  sex 
offres,  se  prépare  à  partir  pour  l' Angleterre.  —  //  emmène  avec  lui  sept 
ou  huit  compa(/nons,  tous  marins  expérimentés.  —  //  conseille  à  Cecil  de 
transporter  l'étain  en  blocs  de  cinq  ou  six  cents  livres  et  le  fer  en  barres, 
longues  ou  courtes.  —  L'endroit  où  il  veut  aller  est  à  3o  lieues  au  plus 
du  Détroit,  vers  le  Cap  Vert.  —  Tlirock-morton  compte  l'adrc^tser  au 
Lord  Maire.  —  Melchior  Vaez  veut  avoir  la  direction  du  voyage  au  Maroc 
et  prétend  avoir  .séjourné  en  ce  pays  comme  agent  de  la  France. 

Paris,  a6  juillet  lâfii. 

Au  dos:  To  ihe  liglit  lumorablc  Sir  William  Cccill.  Kiiii^lit.  ihe 
Queenes  Ma""  Principall  Sccrctaiy. 

Syr,  — The  Qiieoncs  Ma''"|)ai|iicll  ol'  (lie  iii"'  olT.Iiily  I  rrceaxod 
hy  llic  bearcr  Francisco,  tlie  curror.  tlie  18"'  of  the  saine,  and 
tlierewilli  2  lellrcs  froin  you  ol"  llie  i  .V  and   i5"'  of  ihys  prcsenl. 

I  iiavcdcclayrod  to  (iapicii  Melcliior.  Porluguesc.  ihc  acccplalion 
of  Iiis  offcr'.  Ile  piiKelh  liyniselire  in  order  lo  départ  licnce  owle  of 
liaiido,  acconipanyd  «itli  ~  or  8  pcrsoiis  wilh  liyni,  wliereoH"  llicre 
arc  sonie  Porliimiisys,  somc  Spaiiiards.  soine  Frencli.  ail  cunnynge 
in  navigacion,  as  licsayllie.  Ilebringclh  «illi  liiiii  an  lùiglislie  inan 
ihat  liatlie  liciic  a  soldier  in  Spayne,  lo  be  bis  Iriicbeinan. 

I.  l,i'  i.S  jiilllil,  TlirocLinorlon  .ivail  aux  propositions  de  Melcliior  Vai-z.  Slale 
iii5ii.lé  pour  a»..ir  la   r.punsr  de  la  Reine         Papers.  Foreign,  Elii..i'ol.  XXVIII.  n'  i44. 


LETTllE     DE     NICHOLAS    THKOCKMORTON     A     WILLIAM     CECIL  ÔO 

As  for  the  orderynge  your  tynne  and  iron',  he  saythe  tliat  the 
tynne  maye  be  well  caried  in  blocks  of  5  or  G  hundrethe,  as  you 
use  commonly  to  caste  il.  And  the  iron  may  be  in  long  or  short 
barres,  as  they  corne  from  the  forgis,  or  as  they  may  be  bestbestow- 
ed  in  the  shippe.  Ile  saythe  that  the  place  whitlier  be  wold  go  is 
not  paste  3o  leagues  froine  the  Slraighls,  and  wilhowte  ihesame, 
towards  the  océan  seas,  towards  Cape  Verde".  The  ShcritTe  is  kyng 
of  the  contres  whither  be  wold  tradc. 

And  bycausc  the  Queenes  Ma'"  is  now  on  byr  progress  abrodc, 
farr  from  London,  I  mynd  toaddresse  byni  lo  my  LordMayor  ;  and 
therefore  itl  sliall  be  vei  y  well  donc  that  my  Lord  Admyrell  '  leave 
order  Avbat  he  shall  do  at  bys  coniynge  thylber*. 

He  makelh  hys  accownle  to  be  pryncipall  capitaync  of  the  shippe  ; 
for  otberwyse,  he  wyll  not  take  uppon  hym  the  vioage  ;  and  hc 
saythe  the  kynge  of  Susa  '  in  Marochus  wold  not  gladly  bave  to  do 
at  the  first  wilb  any  other.  He  forgetteth  not  bis  réputation  no 
more  than  a  Porluguese  can,  but  dolhe  remember  that  he  halhe 
bene,  as  he  saythe.  the  French  Kynges  ambassador  to  the  said 
Sheriffe,  and  hathe  liad  (he  capytaincy  of  3  or  fower  shippes  in 
sondry  vioagis. 

From  Paris,  the  2G"'  of  July  i5Gi. 

Signé:  N.  Throkmorton. 
Post-Scriplurn  : 


Public  Record  Offic 
n°  26^.  —  Original. 


Slate  Piipers,  Forciijn,  Elizdbeih,  vol.  XXV III, 


1.  Ces  mots  semblent  indiquer  que  Cccil, 
gagné  par  les  propositions  de  Melchior 
Vaez  d'Azevedo,  songeait  à  importer  au 
Maroc  du  fer  et  de  l'étain.  Il  en  aurait  été 
de  même  de  Clinton.  V.  infra.  p.  87. 

2.  V.  supra,  p.  3r,  note  i. 

3.  Lord  Clinton  (i5i2-i585),  nommé 
Lord  High  .\drairal  en  i55o. 


4.   Tlirockmorton    insiste   sur   ce   point 
Jans  le  Document  suivant. 

5.  The  Kynge  of  Susa  :  ces  mots  établis- 
sent que  l'un  des  buts  du  vo}'age  proposé 
par  Mclcbior  \  aez  dWzevedo  était  un  port 
de  la  région  du  Sous,  c'est-à-dire  :  Santa- 
Cruz-du-Cap-dc-Guir.  Ils  désignent  soit 
un  vice  roi,  soit  le  Chérif  lui-même. 


3G  26  JUILLET   i5Gi 

XVIII 

LETTRE  DE  MCHOLAS  THllOCKMORTON  A  CLINTON 

Il  a  annoncé  à  Melchior  Vaez  d'Azevedo  (jui'  ses  propositions  avaient  été 
acceptées.  —  Melchior  Vaez  va  se  rendre  en  Angleterre  avec  des  (jens 
qu'il  a  choisis  pour  raccompaijner  au  Maroc.  —  Throckmorton  prie 
Clinton  de  recommander  ce  personnacje  au  Lord  Maire  de  Londres.  — 
Quant  à  l'élain  et  au  fer  que  Clinton  veut  importer  au  Maroc,  Melchior 
Vae:  dit  qu'ils  peuvent  être  envoyés  en  blocs  et  en  barres,  tels  qu'on  les 
fond  en  Ànqteterre. 


Paris,  jG  julllrt   i5(Jl 


M  y  Yor\  good  Lord. 


Your  Lordshij)  liallic  sciic  «  liai  I  wi  oie  to  \L  Secrclary  of  Caplein 
Melchiors  Portugucse  olTre.  I  aiu  aiiswored  by  M'  Secrelary  that 
tlie  same  is  acccpted,  and  thaï  your  Lordsliip,  my  Lord  Mayor,  and 
XL  Garrel  will  give  llie  advcnture.  I  havc  tlioreuppon  warned  tlio 
Portuguese  lo  be  in  ordor  to  corne  lo  you  oui  ol"  liaiide  ;  \\  liicb 
hc  promiselb  me  he  Avili  do.  Ile  will  bring  \\i\\\  biin  of  bis  owne 
nacion,  S[)aignardes,  and  onc  l'^rtMicb.  llic  connyngosl  in  navi- 
gacion,  be  sailli,  of  Clirislcndnrno.  and  one  Knglissbc  nian  ibat  bc 
uselb  for  bis  cnlerpreler. 

Tbongb  I  d(jubt  nol  ibal  your  Lordsliip  balb  given  oïdcrs  wilb 
iny  L(jrd  Mayor.  wbal  llie  said  Melcbioi-  sliall  do  al  bis  coining  lo 
London,  for  tbal  I  takc  il  your  Lordsliip  will  nol  be  ibere  now  ibis 
progresse  lymc,  yel  I  ibongbl  il  nol  aniyss  lo  pnl  your  Lordsliip 
in  rcmembrance   ibercof.   And  if  you   bave  nol  so  donc,    llicn    I 

1.  \. <•  (îairniliir  nf  F'orriijn  Piipcrs  donnr  pniisaL'e  ilii  Dociimi'iil  |iri  rédriilfV.  siipru. 
la  |iri'si'iile  Icllrc  conimo  riant  adrcssro  au  p  'Mt  d  note  'i  )  iin'iHc  fut  c'crilc  au  l.orcl 
comln   de    Leic<'slcr.    Or,     il    résulte  d'un         Amiral. 


LETTRE    DE    MCllOLAS    TIIHOCKMORTON    A    CLINTON  3"] 

besech  your  Lordship  to  take  order  therein  accordingley  rather 
iheri  lo  hâve  him  comc  after  the  Courte  to  seek  eut  your  Lordship  ; 
which  wer  not  mete  for  divers  respects.  I  do  humbly  recom- 
mande his  goode  usage  to  your  Lordship,  praying  the  sanie 
lo  vvryte  as  much  to  my  Lord  Mayor  for  him.  that  his  paynes  be 
not  in  this  case  withoul  suchconsideracion  as  the  fruit  thereof  shall 
deserve  :  and  in  the  meane  tyme,  to  be  well  made  of,  to  the  encou- 
raging  of  himself,  his  company,  and  such  others  as  by  their 
example  maye  do  hke  endevour  to  the  benefit  of  the  realme. 

As  for  the  barre  of  your  tynne  and  iron  that  you  mynded  to 
sende',  he  saith  that  the  same  maye  hein  such  blocks  and  barres 
as  you  ordinarily  melt  and  cast  them  in  Englande.  At  his  coming 
to  you,  which  will  now  be  very  shorlly,  I  mynde  to  accompanye 
hym  with  my  letters  lo  your  Lordship  and  to  my  Lord  Mayor  lo 
make  his  acquain tance. 

As  for  our  occurrences  hère,  I  réfère  your  Lordship  to  my  pré- 
sent despatches  to  the  Oueenes  Ma""  and  the  CounseU. 

Public  Record  Office.  —  State  Papers,  Foreign,  Elizabelh,  vol.  AA  VIII, 
n"  262.  —  Copie. 

l.  V.  supra,  p.  35  et  note  i. 


38  i3  AOUT  i5Gi 


XIX 


AVIS  DE  ROME 

(Extrait) 

Moiilav  Abdallah  el-Ghalib  a  promis    i5ooo  cavaliers  et  des  vivres  à 
Philippe  II  pour  l'expédition  projetée  par  celui-ci  contre  Tunis. 


Rome,  i3  août  i56i. 


Au  dos,  alla  manu:  Advyses. 
From  Rome  i3°  Aususli. 


Tlie  wrvtinge  IVoin  Spaync  is  tliat  King  Pliillippc  mcaiicth  cor- 
taiiilye  an  onlerprlsc  againsl  Tunyssc  :  lowardes  llic  wliich  tlic 
King  of  Maroco  hath  promised  him  i5  thousand  hoissnien  and 
viltayles  abundantlye. 

Tlic  armye  of  Spayne  is  to  ihe  nombre  of  3i  galleys,  and  .'i  of 
tlic  Duke  of  Savoyes  were  dcparted  lowardes  Naplcs  from  Civita- 
\  occliia  to joyncwilli  ollier  22  llial  be  thcre  aireaydy.  Marc  Antonio 
Carclta  is  generall,  having  npon  ibc  said  galleys  3(ioo  S|)anyards 
wbicb  it  is  ihougbl  sball  bc  cnij)l()yed  abouglit  iho  iiilerpi  ise  above 
rehersed  ' . 


Public  Record  Office.  —  Slale  Papers,  Foreifjn.  l'.Uzabelh.  vol.  .\.\/V. 
n"  S66. 

I.  On  sut,  parflrsavi(iposl<''ricurs(iosop-        avail  conclu  un  accord  avec  Philippe  11.  (,'«( 
tcmbro  et  7  octobre),  que  le  roi  «le  Tunis         l'or.  Pnp.  vol.   iSfii-ififrj,  n""  h'xl\  cl  Ona. 


LETTilE    DE    \V.    CIIESTEU,    \\  .    GAURARD    ET   TIf.    LODGE   A   W.    CECIL  3cj 


XX 


LETTRE  DE   \V,   CHESTER ',  W.   GARRARD  '  ET  TII.   LODGE' 
A  W.   CECIL 

Ils  ont  enlendu  Melrhior  Vaez  d'Azevedo.  —  Le  port  marocain  où. 
celui-ci  offrait  de  les  conduire  n'est  autre  que  la  place  où  depuis  douze 
ou  treize  ans  ils  font  eux-mêmes  le  commerce.  —  Melchior  Vaez  ne 
mérite  aucune  confiance.  —  Par  égard  pour  l'ambassadeur  qui  l'a 
recommandé ,  ils  lai  paieront  ses  dépenses  à  Londres  et  son  retour. 


Londres,  i!t  août  i56i. 

Au  f/os  ;  To  tlie  right  honorable  Sir  William  Cecill,  Kniglit,  Pryn- 
cipall  Secretary  to  tlie  Quenes  Ma"",  in  hast.  —  Alia  manu  :  Lord 
Maior  of  Lonclon  and  others  lo  my  master.  i4  August  i5Gi.  Por- 
tingale. 

It  maye  please  your  lionor  to  understand  that  we  hâve  ben  in 
hand  Avith  ihe  Porlingall,  which  hathe  byn  recomended  by  Sir  Nyco- 
las  Trogmorton,  as  tochingc  the  new  viage  whichehcodred  to  des- 

1.  Sir  William  Cliestcr  (iSog  ?-i5g5  ?),  versité  de  Cambridge.  Cf.  R.  E.  Chester- 

.Maslor  of   llie   Drapers'  Company  en  i55.3  Waters,     Genealoijical    Mcmoirs    of    Ihe 

et,  p'.us  tard,  Governor  of  thc /ïussM/i  Com-  exl'mct  family   of  Cheslcr  of  Chichelcy. 
pany.  lord  maire  de  Londres   en    i56i.  U  2.   Sur  William  Garrard,V.  siiprn.  p.  3o, 

introduisit  en  Angleterre,  en  i544,  le  raf-  note  2. 

finage  du  sucre  en  fondant,  avec  quatre  as-  3.   Sir   Thomas   Lodge,    Master   of  the 

socics,    deux   ratTineries   qui   prospérèrent  Grocers'    Company  en    iSôg,   Governor   of 

pendant  vingt  ans  sans  aucune  concurrence.  the /îussian  Company  en    1 56 1,  lord  maire 

Son  commerce  s'étendait  à  l'Afrique  et  à  de  Londres  en  i562-i563,  mort  en  i58^. 

l'Orient.  Il  était  membre  de  la  Compagnie  II    faisait   un    important   commerce    avec 

des     Menhanis    Adventurers.     Retiré     des  l'étranger  à  Anvers  et  favorisait  activement 

affaires,  dans  sa  vieillesse,  il  passa  le  reste  les  entreprises  destinées  à  ouvrir  de  nou- 

de    sa    vie,    en   ami   des  lettres,   à  l'Uni-  veaux  marchés  dans  les  pa)S  lointains. 


4o  lA     AOUT     l56l 

covciuppon  the  cooste  of  Barbarv'  ;  and  now  thaï  he  hathe  declared 
Ihe  place,  wee  fyend  hit  to  be  thc  verie  same  ihat  liathe  byn  knowen 
and  traded  contynewally  by  us  this  la  or  i3  yers'.  It  dothe 
playnehe  appcre  unto  us  as  well  by  that  which  wc  fynde  ourselves 
in  comuning  with  hime  as  also  by  the  cnformacion  of  crédible  per- 
sons,  who  dothe  bothe  knowe  bis  person  and  conversacion,  that 
hc  is  a  man  of  small  creditl  and  honnestie.  And  for  that  \ve  wolde 
not  be  tedius  to  you,  we  do  send  the  bearer  Thomas  Herne  purposlie 
unto  your  Honor.  who  canne  at  leiilh  enferme  you  of  ail  that  which 
shallbe  nydfull  in  this  mattcr,  humble  praingc  your  Honnor  that  by 
hime  we  maye  be  advertysed  of  your  pleasur,  which  we  shall  be  rcdy 
to  acomplyshe,  as  knoweth  God,  who  longe  préserve  your  Honor 
in  good  bel  the. 

Written  fromc  London  this  xiiij"'  of  August  a°  i56i . 

Forsomuch  as  the  sayde  Portingall  is  commendyd  to  us  by  the 
Queenes  Ma""  Ambassador,  we  mynde  to  dcfray  bis  charge  with  bis 
companys  syns  bis  aryvall  hère,  and  to  give  hym  in  rewarde  loo 
crownes  towardes  bis  charges  of  retornc.  bcseching  your  Honnor  to 
advertyseby  this  bringer  your  pleasure  of  this  our  determynacion\ 

Your  Honnors  to  commande, 

Signé  :  Wyllyam  Chestor. 
William  Garrard. 
Thomas  Lodgc. 

Public  Hecord  Office.  — State  Papers,  Domestic.  Elizabelh,  vol.  A/.V, 
n"  'Jl.  —  Original. 

I.   V.  supra,  pp.  37-37.  cl  h  Santa-Criiz-flu-Cap-ile-(îiiir.  Celle 

•j.   .V   s'en   tenir  à   la    IcUrc  Hc  James  dernière  place  psl  une  do  celles  dont  Mel- 

.■Vlday  publiée  ci-dessus  (p.  i/i),  c'est  depuis  chior    Vacz    d'Azevedo    avait   cru    révéler 

dix  ans  au  plus  que  les  .\nglais  faisaient  le  l'existence   aux    marchands.   V.    supra,    p. 

commerce  du  Maroc,  puisque  c'est  en  lââi  3i,  note  i. 

qu'ils  y  vinrent  la  première  fois  pour  Ira-  3.   Sur  la  suite   donnée   aux   projets   do 

fiquer.  La  lettre  de  James  Alday  ne  men-  Melchior  Vacz  d'Azevedo,  V.  inj'ra.  p.  /17 

lionne  pas  le  port  où  ils  abordèrent  ;  mai»  et   noie   t.  On  retrouve  ce   personnage  à 

la  relation  do  James  Thomas  (V.  supra,  p.  Lisbonne  en    i564.  V.  1"   Série.  France, 

17J  établit  qu'on   i55a,  ils  allèrent  à  Safi  t.  l,  p.  i8a,  nolo  i. 


LETTHE    DE    THOMAS    CHALONEK     A     ELISABETH 


/Il 


XXI 

LETTRE  DE  THOMAS  CHALONER'  A  ELISABETH 

(Extrait) 

Les  Maures  ont  soadainemeni  mis  le  sihje  devant  Tamier  et  Mazaçian.  — 
Ils  comptaient  sur  le  manque  d' approvisionnements  de  ces  places.  —  On 
dit  qu'elles  ont  récemment  reçu  des  renforts  et  des  vivres  et  qu  elles  n  ont 
plus  rien  à  craindre.  -  Les  Maures  prennent  une  attitude  agressive 
envers  l'Espagne.  —  Chaloner  a  entendu  dire  que  des  gens  d  Alger  et 
autres  Maures  sont  arrivés  A  l' improviste,  avec  cinquante-deux  navires 
devant  Carthagtne.  —  Cette  place,  malgré  son  importance,  est  mal 
défendue.  —  Les  Moriscos  n'attendent  que  des  armes  et  un  chef  pour 
s'insurger.  —  En  dernière  heure,  on  ne  parle  plii^  du  siège  de  Cartha- 
gène. 

[Madrid,]  il  mai  1062. 

Au  dos  :  To  the  Queens  Ma"%  xiMay  i5(i3,  Monday.  lalealnight. 
—  Sent  by  Henry  King. 

Your  Ma"%  considring  my  long  intermission  from  tyme  to  tyme 
of  wrilingto  the  same,  may  perchaunce  impute  it  to  my  négligence, 
which  I  humbly  beseche  your  Highnes  to  interprète  rather  to  pro- 
cède of  want  of  convenient  meanes  of  despatche  of  the  letlers  m 
suche  a  removed  distance  as  is  from  heare  into  Englande. 


The  Mores  of  Barberie,  as  is  hère  reported,  evin  at  this  présent, 
hâve  with  grete  multitude  of  horsemen  and  pyoners  beseged  at  ones 

..   Sir  Thomas   Chaloner  (.5..-.565),         dre,  auprès  de  Marguerite  de  Parme,  puis 
auteur  et  diplomate,  ambassadeur  en  Flan-         en  Espagne  (oct.  i5bi-io6i). 


^2  II     MAI     1662 

two  foriresscs  belonging  to  llie  King  of  Portugal,  the  oon  called 
Tanger'  (a  stronghold  slluate  on  the  other  sydc  of  the  very 
straightes  of  Maroke  against  Gibraltar),  the  other  called  Mazagan", 
very  strong  and  situate  apon  a  sjilaye  a  lillc  more  removed  towardes 
Fiesse^ 

The  Mores  accompted  to  hâve  wonne  thosc  peeces  apon  the 
sodayne,  disprovided  as  they  were  ;  but  now  it  is  said  the  same  ar 
so  renforced  \\ith  men  and  vitayles  lately  entred,  as  htle  feare  is 
hère  taken  for  the  losse  of  ihcm  :  but  the  issue  will  trye,  for  some 
hâve  secretely  herc  told  me  the  contrary. 

Il  shuld  appere  theis  Mores  begynne  to  be  lustie  with  the  Span- 
yerdes,  not  vvithout  some  grete  intelligence  perhappes  vvithin  the 
lande,  and  grete  comfort  of  the  Turkes  assistence.  Yesternight 
I  understode  that  a  currour,  the  self  nonetyde,  arryvid  uith  adver- 
tisemeiit  ho\\e  an  armée  of  52  galees  and  foistes  of  Argicre  and 
other  Mores  of  Barberie  hath,  unloked  for,  arrivid  on  the  costc  of 
Granada,  and  now  besegd  Cartagene,  a  towne  Avhere  alToretymcs 
I  hâve  been,  somelymes  calld  Saguntus,  so  famous  through  Han- 
nibal.  The  said  towne,  as  genrally  ail  the  to\vnes  in  Spayne,  is  but 
feble,  nol  fortefied  for  the  moderne.  Il  is  ofgrelc  importance,  having 
llie  fayrest  haven  for  galees  in  ail  Spayne,  Avherc  presently  a  grêle 
part  of  the  kingcs  municion,  namely  sucli  grete  pièces  of  arlillarye 
as  the  empereur  Charles  conveyed  furlh  of  Germany,  remaignelh 
as  in  storchowse.  If  the  Mores  do  g^l  it,  as  il  is  likely  ynough,  and 
do  kepc  it  still.  wliercof  1  (If)wbte,  unlesse  it  be  a  purpeused  driflc 
ofllic  Tuikc,  ibeis  men  m  hich  aforc,  like  Menippus,  beheld  from 
alnfle  ihe  stage  playes  of  olhcrs,  maye  bave  cause  perchaunce  lo 
loke  lo  ihcir  owne.  For  Spayne  is  not  so  purilied  fr(jm  the  old 
inhabitanles  of  the  Morishe  secte  but  thaï,  ail  alon";  the  coaste  from 


I     Sébastien    do  r.Vubcspiiio.  ambassa-  a.    Sur  le  siège  de  Mazagan  par  lo  chc^rif 

deurdcFranco.ciTilde  .Madrid  à  (Charles  IX,  Moiday  .\bdallalic/-(i/id/i6  el  le  grave  l'cboc 

.i  la  date  du  10  mai  1.563.  que,  selon  lin  avis  subi   [lar  ce  prince,  V.    i"  Série.   France, 

do  (Iciila,  le  Cliérif  lient    6000  cavaliers  t.  I,  pp.  232-Ï.39;    Espagne   et  Portugal, 

autour  de   Tanger,  afin  que  nul  no  puisse  année  i56a,  passim. 

entrer  ni  sortir  pendant  ipi'il  est  occupé  à  3.    Plirasc  d'aulanl  plus  obscure  que  le 

prendre  Mazagan.    z"  Srric.  France,  l.    I,  sens    précis  <lu    mol   splurr    ne    peut    être 

p.  127.  déterminé. 


LETTRE    DE    THOMAS    CHALONEU     A     ELISABETH  ^\3 

(jiljiallar    lo    Callialoiiia,   llicre    be   infiniU!   nombcrs   of  disunncd 
Mores  llial  lacke  but  \\cap()?is  and  a  capilayii. 

The  assege  of  Garlagene  is  no  more  spoken  cif,  save  ihat  a  fewe 
galees  and  foisles  of  Mores  wcre  busy  on  tliat  coasle. 
And  ihiis,  etc. 
Monday  late  at  night.  \i  Maij  lôGa. 

Public  Record  Office.  —  Stule  Papcrx.  Forcir/n,  Elizaheili.  vol.  XXVII, 
n"  35.  —  Minule  '. 

1.   Un  extrait  ilc  la  lettre  île  Thomas         Brilisli    Museiiin,    Collon     l/ss,     ]  espnsimi 
Chaloner,    fait    à  l'époijne,   se  trouve    au         C.   \  il,  f,  3IJ1. 


hlx 


)62 


XXII 


MÉMOIRE  DE  JOÀO  PEDRO  DAMTAS  ' 

(Extrait) 

Les  Anglais  et  les  Français  réalisent  d'énormes  bénéfices  en  vendant  au 
Miiroc  de  l'étain  et  tous  autres  métaux  propres  à  la  fabrication  de 
rartilterie.  —  La  conséquence  est  que  les  Maures  ont  pris  récemment 
Santa-Cruz-du-Cap-de-Guir  et  assiè(/cnt  Ma:af/an  avec  120  000  hommes. 
—  Exemple  d'un  navire  anrjlaisqui  transporta  à  Laraclie,  ouvertement, 
des  rames,  des  tances,  de  l'étain  et  autres  métaux,  et.  secrètement,  des 
armes  offensives  et  défensives  ainsi  que  vingt-six  grands  coffres  remplis 
de  bibles  en  hébreu  pour  les  Juifs.  —  Grandes  dépenses  imposées  aux 
rois  de  Portugal  par  les  guerres  continuelles  qu'ils  soutiennent  dans  leurs 
colonies  contre  les  infidèles. 

-  juin  iSfia. 

Au  dos,  alla  manu:  7  Jiinii  i562.  Portugal.  The  ambassador  of 
Portugales  replication  in  Frenchc. 


I .  Le  5  mai  i56î,  NicliolasTlirockmor- 
ton  écrivait  de  Paris  à  William  Cecil  : 
«  Le  porteur  de  cette  lettre,  J.  P. 
Damtas,  qui  était  ambassadeur  résident  du 
roi  de  Portugal  en  cette  Cour  et  que  le 
dit  roi  son  maître  envoie  maintenant  auprès 
de  Sa  Majesté  la  Kcinc...  m'a  demandé  de 
le  munir  d'une  lettre  à  votre  adrcss.e,  pour 
avancer  les  négociations  dont  il  est  chargé, 
à  cause  do  la  bonne  opinion  qu'il  s'est  faite 
de  la  confiance  que  Sa  Majesté  la  Reine 
met  en  vous.  De  ce  qu'il  m'a  dit  en  termes 
généraux,  je  conclus  qu'un  des  objets  do 
sa  mission  est  d'obtenir  que  Sa  Majesté  la 
Heine  interdise  à  ses  sujets  toute  naviga- 
tion vers  les  cites  du  Maroc  et  d'.Vfrique, 
qui  no  seraient  pas  moins  fréquentées,  à  ce 
qu'il  craint,  par  bs  navires  île  Sa  Majesté 


la  Reine  que  par  les  marchands  qui  trafi- 
quent pour  leur  compte  particulier.  Et 
bien  que  je  sois  sur  que  vous  ne  lui  accor- 
derez rien  en  celte  aflairc  qui  ne  soit  com- 
patible  avec  l'honneur  et  le  profit  de  Sa 

Majesté  la  Reine  et  do  son  rovaumi- je 

vous  prie  do  faire  connaître  à  J.  1'. 
Damias  que  je  vous  l'ai  recommandé  dans 
ma  lettre  et  que  je  vous  ai  demandé  do 
faire  pour  lui  tout  ce  que  vous  pcrniellront 
votre  honneur  et  la  confiance  que  Sa  Majesté 
la  Reine  met  on  vous...  »  Slale  Pop  .  l'or.. 
Elhabelh.  vol.  XXXMI,  n»  /;.  —  Sur  le 
différend  que  cotte  question  du  commerce 
sur  les  côtes  d'.Vfrique  avait  fait  naitro 
entre  l'.Vngleterro  et  le  Portugal,  cl  qui 
devait  encore  so  prolonger  durant  de* 
années,  V.  infra,  p.   iiiij.  Sommaire. 


MÉMOIRE  DE  JOÀO  PEDRO  DAMTAS  45 

En  tête,  de  la  main  de  Burghley  :  -  Junii   lûCa. 

L'aiiibassadeur  de  Portugal,  répliquant  à  la  response  à  luy  faicte 
par  les  seigneurs  du  Conseil  de  Vostre  Majesté,  touchant  les  cinq 
points  contenus  en  son  premier  mémoire',  que  pour  obvier  pro- 
lixité ne  seront  par  luy  plus  répétez,  sinon  en  tant  que  de  nécessité 
sera  contrainct  le  fere... 

Au  cinqiesme  ",  où  est  dit  que  Vostre  Majesté  ne  trouve  point 
raisonnable  dcffendre  à  ses  subjcetz  les  dits  voyages,  estimant  que 
tant  plus  les  Crestiens  (estant  bien  reiglez)  hanteront  parmy  les  infi- 
delles  et  Sarasins,  tant  plus  la  foy  crestienne  s'augmentera,  le  dit 
ambassadeur  respond  qu'il  est  bien  marry  d'entrer  en  telz  propos, 
mais  que,  puisque  on  1  y  mest  par  force,  il  ne  pourra  fere  aultre- 
ment  que  le  debvoird'ung  bon  ministre,  sçavoir  est  de  dire  ce  qu'il 
entend,  suppliant  très  humblement  à  Vostre  Ma"  ne  le  prandre  à 
mauvaise  part^. 

Et  quant  au  profict  qu'on  vcult  donner  à  entendre  à  Vostre  Ma'" 
que  les  dits  traficquans  pourront  fere  touchant  la  foy  et  religion, 
quant  ilz  hanteroient  souvent  parmy  les  infidelles  et  Sarrazins,  il* 
désire  que  Vostre  Ma'"  sçache  maintenant  les  biens  et  proflctz  que 


1.  Dans  un  premier  mémoire,  en  date  raie,  que  la  moralité  des  gens  qui  vont  faire 
du  ao  mai,  Damtas  alléguait  cinq  raisons  du  commerce  dans  les  possessions  portu- 
pour  justifier  les  prétentions  du  Portugal  gaises  est  détestable.  Il  signale  les  violences 
au  monopole  du  commerce  en  Guinée.  qu'ils  exercent  sur  les  indigènes.  Ce  sont 
P.  R.  0..  State  Pap.,  For.,  Elizabelh.  gens  qui  n'ont  d'autre  souci  que  celui  de 
vol.  XXXVII,  n""  5g  et  60:  Brilish  Muséum,  leur  profit  personnel  et  qui  «  ayant  faict 
Colton  Mss.  \ero  B.  I.  f.  S5.  Ces  raisons  de  grans  fraiz  et  dépenses  à  armer  et  equi- 
avaient  été  discutées  dans  une  réponse  du  per  les  navires  en  guerre,  fault  qu'ilz  facent 
gouvernementanglais  endate  du3i  mai.  P.  du  pire  qu'ilz  pourront,  en  allant,  en 
R.  O,  Slate  Pap..  For.,  Elhnbeth,  vol.  séjournant  et  en  retournant,  pour  pouvoir 
XXXVII,  n°^  j3.  j4,  j5  :  Brilish  Muséum,  retirer  l'argent  y  employé  par  les  mar- 
Cotton  Mss,  Xero  B.  I,  f,  8g  v".  C'est  à  chauds  et  gaignereulx-mesmespour  depen- 
ectte  réponse  que  réplique  ici  Damtas  point  dre  et  pour  vivre  jusques  à  fere  aultre 
par  point.  voyage,   qui   ne   peult  estre  selon   le   vray 

2.  Les  quatre  premiirs  points  ne  cnn-  cours  du  traficque  et  marchandises,  sans  fere 
cernent  pas  spécialement  le  Maroc.  tort  et  dhommagc  en  beaucoup  de  sortes  ». 

3.  Damias  établit  ensuite,  en  thèse  gêné-  !i.   Il:  Damlas. 


46  7  -"^'^   i5G2 

la  nation  angloise  et  la  françoise  et  aultres  ont  faict  en  Affricque  et 
en  Barbarve,  depuvs  vingt  ans  en  çà.  pour  gaignerà  cent  pour  cent 
en  leurs  voyages  :  ce  est  d'apporter  au  Charif,  contre  les  lois  divines 
et  humaines,  si  grande  quantité  d'armes  offensives  et  defTensives, 
estainet  metaulx  propre  à  la  fondition  de  lartillerye,  lances,  rames, 
que  les  Sarrazins  sont  à  présent  niieulx  armez,  artillcz  et  monitionnez 
que  les  Crestiens.  Dont  est  advenu  que  là  où  la  couronne  de  Por- 
tugal, à  cause  d'estre  pour  lors  les  Sarrazins  mal  armez,  mal  artillez 
et  peu  instruictzau  faict  des  bastions,  avoyt  gagné  toutes  les  villes  et 
citez  situées  sur  la  coste  de  la  mer  Occean  et  faict  reculer  et  retirer 
les  dits  Sarrazins  tant  par  dans  le  pays  que  les  garnisons  et  chevaulx 
letriers  des  rovs  de  Portugal  couroxent  jusques  aux  portes  de  la  cité 
de  Marrocos  (qui  est  à  vingt-quatre  ou  vingt-cinq  lieues  de  la  mer) 
et  les  Sarrazins  du  royaulme  de  Fez  ne  se  tenovent  asseurez  silz 
n'estoyent  retirez  quinze  ou  vingt  lieues  loing  des  villes  et  citez 
que  la  Couronne  possedoyt,  ilz  ont  après  gaigné  par  armes  ou  à 
faulle  de  secours  la  ville  etcliasteau  Saincte-Croix  '  et  si  grandement 
augmenté  leurs  forces,  que  non  seuUement  les  subjectz  du  Uoy  son 
maislre  ne  peuent  rien  gaigner  sur  les  dits  Sarrazins.  mais  ils  sont 
cruellement  assiégez  dedans  leurs  places  et  forteresses,  comme 
maintenant  le  Charif  en  personne,  avec  six  vingt  mil  hommes, 
lien,  il  y  a  bien  quatre  moys,  assiégée  la  ville  de  Mazagan  '.  Dont, 
encores  que  cela  soyt  ung  très  beau,  joyeulx  et  honnorable  exercice 
pour  les  gentilzhommes  portugais,  qui  prcndeiit  plaisir  à  semblables 
choses,  toutefoys  la  dite  couronne  et  le  Roy  son  maistre  reçoivent 
en  cela  dhommage  et  préjudice,  tant  pour  la  depence  des  armées  et 
secours  qu'il  y  faull  envoyer,  que  principallement  pour  la  mort 
diceulx  que  de  nécessité  fault  qui  y  meurent  en  la  delTence  ;  et  que 
procédant  tout  cecy  de  l'ambition  des  Crestiens,  que  pour  feic 
grand  gaing  en  leurs  voyages  s'oublient  de  tous  les  respectz  cl 
debvoirs  de  leurs  honneurs  et  consciences  louchant  le  dit  port 
d'armes,  lances,  rames,  métaux  et  monitions,  les  roys  de  Portugal 
et  Caslille,  comme ceulx  au  préjudice  desquelz  ce  mallieuircloiiinc 
plus  qu'à   nul  aultre   prince   de  la   Crestienté.    oui    lilm   jiisic    cl 


I.    Sur    la  |)ri>f  ilr   Sanla-()riiz-Jti-Ca|)-  a.   Sur  lo  sii(;o   <lr    Miiziit-aii,   V.  .îii/ini. 

dc-(jiiir  (lâ.'ii),   V.   ji//jra.   p.    3,    iiolo   3.         p.  tfi  l-1  note  i. 


MÉMOIIIE     OK     JOÂ(J     l'KDlU)     DAMIAS  /j'y 

légitime  cause  de  estroitemeiit  dcITeiidre  le  dil  illicite  IrHllcciuc  et 
rigoureusement  cliastier  ceulx  qui  y  trouveront  aller  avec  les  dilcs 
clioses  deireiidues  tant  par  les  lois  divines  que  Inunaines. 

Et  que  si  aulcune  personne  vouldra  dire  (|ue  les  subj(;clz  de 
Vostre  Ma''  ne  font  pas  semblables  traficqucs,  ny  apportent  aus 
dits  Sarrazms  semblables  choses,  il  n'alléguera  point  les  exemples 
de  long  temps,  mais  de  bien  près,  qui  est  d'une  navire  qu'a  party 
au  moys  de  septembre  dernier  passé,  pourallcr  au  port  de  Larache. 
chargé  publiquement  de  rames,  lances,  estain,  et  aultres  melaux, 
et  en  secret  daulcunes  armes  olTensives  et  défensives,  et.  (|Mi  pni 
est,  avec  vingt  six  grans  cosfres  et  babutz,  Ions  plains  de  bibles 
et  aultres  livres  en  langue  ebréc  pour  les  .luil'z  de  ces  contrées  de 
par  dcUà  ;  lesquelz  '  ont  faict  vcnii'  icy  le  Cappitaine  Melchior  "  et 
aultre  Grestien  nouveau  ^  nommé  Louys  Rodrigclz,  mais  ont  esté 
au  dit  navire  chargé  par  les  marcbans  anglois.  Et  puisque  les  ungs 
pourvoyent  aux  Sarrasins  d'armes,  monitions  et  métaux,  et  les 
aultres  aux  Juifz  de  livres  pour  judaïscr,  estant  si  estroictement 
deflendu  et  ayant  les  princes  susdits  mys  sur  cela  la  meilleure 
garde  et  cure  quilz  peuvent  ',  ne  fault  point  penser  ny  croyre  qu'il 
soyt  expédient  j5oui-  le  bien  publique  de  la  Creslienlé,  ny  de  la  reli- 
gion, donner  liberté  et  abandonner  le  passaige,  le  traficque  et  la 
conversation  à  tout  le  monde,  en  nul  temps  ne  saisons  qui  soyt, 
d'aultant  plus  en  cestuy-cy.  auquel,  pour  noz  grans  péchés,  Dieu 
consent  ou  permet  (|u  en  toute  la  Crestienté  soyt  divisions  d'opi- 
nions, en  peu  ou  en  tro[).  non  tant  seullement  de  royaulme  à 
royaulme,  de  cité  à  cité,  du  prince  au  subject,  du  voisin  au  voisin, 
mais  de  frère  à  frère,  de  père  à  fdz,  du  mary  à  la  femme,  et  jusqucs 
au  dedans  les  esprilz   d  aulcunes  personnes,   (pii   tantosi   tiennent 

1.  Lesqueh.  c'ost-à-dirp  :  lesquels  hililns  jjarti  pour  Laraclio,  au  mois  de  sc^ploinljrc 
el  autres  livres...  i5Gi,  ail  été  frété  par  eux  d'aprùs  ses  ren- 

2.  Le  capitaine  Melchior  Vaczd'Azevedo.  seignements   et  ses  avis  et  que  lui-même 
On  a  vu  ci-dcssiis  (pp.  27-87)  les   propo-  ait  conduit  ce  navire  au  Maroc. 

sitions  que  ce  personnage  était  allé  faire  à  3.   L'origine    jui\i;    de    Melchior    Vaez 

Londres,  au  mois  d'août   i56i,   et  que  le  d'Azevedo  cl  de  Luis   Rodriguez  explique 

lord  maire  avait  écartées  (V.  supra.  Doc.  le  commerce  de  hibles  signalé  par  Damtas. 

XX,  p.  Sg).  Il  se  peut  que  ce  personnage  4-   Sur  l'interdiction  faite  aux  Chrétiens 

ait  été  mieui  accueilli  par  Ceci]  el  Clinton  de  procurer  aux  Juifs  des   livres  saints  en 

(V.  supra,   p.    35,    note    Ij,   que  le    iia\ire  hébreu.  Cf.   1"  Série,  France,  t.   I,  p.  82. 


une  chose,  tanlost  une  aultre.  et  aultres  foys  rien,  sinon  purement 
athéistes. 


Et  pour  respondre  à  cinq  objections  qu'aucunes  personnes 
veuillent  fere  sur  les  matières  susdites  '  : 

A  la  tierce"  dit  le  dit  ambassadeur  que  les  roys  de  Portugal  en 
ont  justement  réservé  ce  quilz  reservent  maintenant  pour  ayder  à 
souslenir  les  grans  IVaiz  et  deppenses  des  guerres  qu'ilz  ont  tousjours 
contre  les  infidelles,  et  tesmoing  de  cela  est  le  Chaiif  avec  six  vingt 
mille  personnes  tient  maintenant  assiégée  la  ville  de  Mazagan  au 
secours  de  laquelle,  et  en  aultres  semblables  sièges,  il  fault  fere 
bien  grandes  dépenses  '.  Oultre  que  pour  l'ordinaire  le  Roy  son 
seigneur  paye  tous  les  mois  quinze  mille  payez  vives,  sans  les  fraiz 
des  navires  et  monitions  *. 

Le  dit  ambassadeur  supplye  très  humblement  à  Vostre  Majesté 
et  pryc  très  afTectuesement  aux  seigneurs  de  vostre  Conseil   ne 


1 .  Damlas,  ayant  réfute'  le  mémoire  du 
3i  mai,  passe  à  la  discussion  de  cinq  autres 
objections  que  certains  ont  faites  à  la  (lièsc 
qu'il  soutient. 

2.  Auï  termes  de  la  troisième  objection, 
les  rois  de  Portugal  agissaient  contre  toute 
justice  en  se  réservant  pour  eus  seuls  cer- 
tains territoires. 

3.  Dans  une  description  du  Portugal 
écrite  par  Jolin  Rcynier  pour  la  reine  Eli- 
sabeth postéricuremonl  à  la  réunion  de  ce 
pays  à  l'Espagne,  il  est  dit,  au  sujet  de 
Ceuta,  Tanger  et  Mazagan,  que  l'on  con- 
serve ces  places  «  comme  les  clefs  de  l'Es- 
pagne et  du  Maroc,  et  aussi  de  toute 
l'Afrique  et  de  l'Europe  »,  que  leur 
défense  et  leur  entretien  nécessitent  d'é- 
normes dépenses,  bien  supérieures  aux 
revenus  qu'elles  proiiirenl  l',,,lli,ii  Mss. 
.\ero  li.  I.  f.  ■j.'if,  i". 


t\.  Cette  réplique  de  Damtas  fui  suivie 
d'une  nouvelle  réponse, en  daledu  i5  juin, 
dans  laquelle  la  reine  Elisabeth  repoussait 
énergiquemcnt  l'accusation  portée  contre 
ses  sujets  de  vendre  des  armes  aux  infidèles 
et  se  déclarait  pri>te  à  sévir  au  cas  où  l'am- 
bassadeur lui  fournirait  des  preuves.  Si  les 
Anglais  se  rendaient  aux  cotes  africaines 
avec  des  armes,  ce  n'était  pas  pour  les  ven- 
dre, mais  pour  se  défendre  eux-niéraes 
contre  toute  attaque  éventuelle.  Au  sujet 
des  bibles  en  hébreu,  la  Reine  se  demandait 
comment  ses  sujets  avaient  pu  s'en  procurer 
un  si  grand  nombre,  alors  qu'on  en 
trouve  si  peu  dans  son  royaume,  quand  on 
en  clierclic.  Elle  ne  comprenait  pas.  d'ail- 
leurs, pourquoi  l'on  ne  devrait  pas  vendre 
des  bibles  aux  .luif>.  aux  Sarrasins,  ou  sk 
toute  autre  nation,  puisqu'i-lles  renfer- 
ment le»  vrais   coniniandenii'nts  de  l>ieu. 


MÉMOIRE    DE    ,IOÀO    TEDRO    UAMTAS  ^9 

praiulrc  à  Ini^u^aiso  part  (ju'il  ay  dit  librement  son  advis...  Il  fera, 
en  toutes  choses  licites,  pour  le  service  de  Vostre  Ma'°,  la  suppliant 
très  humblement  luy  donner,  en  ce  qu'il  requiert,  occasion  et 
contentement  pour  de  plus  en  plus  eslre  obligé  à  louer  voz  grandes 
virlus. 


Public    Record    OJJice.    —    Slale    Papers,    Foreign, 
AXA  Vin,  II"  113.  —  OrifjinaV. 


Elizabeth.    vol. 


P.  R.  U..  State  Pnp..  For..  Elizabeth.  vol. 
XXXVIll.  n'»  i3l!.  i3j,  et  British  M:iseum. 
Cotton  Mss,  iVero  B.  I.  f.  loo.  Celte  ques- 
tion des  armes  et  des  bibles  vendues  aux 
infidèles  est  sèchement  écartée  du  débat 
comme  accessoire  dans  une  dernière  réph- 
que  de  Damtas,  datée  du  19  juin.  L'ambas- 
sadeur fait  observer  «  qu'il  n'est  point  venu 
ici  pour  entrer  en  procès  contre  ceulx  qui 
ont  chargé  les  articles  rames  et  lances, 
pour  les  aller  vendre  au  Charif,  ni  moins 
pour  disputer  s'il  est  raisonnable,  ou  non, 
que  les  Crestiens  apportent  des  bibles  aux 
Juifs  qui  sont  en  Barbarie,  mais  pour  fero 
seulement  les  remonstrances  qu'il  a  faictes 


à  Vrc  Ma'''  et  s'en  retourner  incontinent  à 
son  ambassade  à  la  cour  de  France.  Et  dit 
que  les  3O  coffres  de  bibles  et  livres  qu'on 
a  ici  chargés  ont  esté  apportés  de  Flandres 
et  non  pas  faicts  ni  imprimés  ici  ». 
P.  R.  0..  Stnte  Pup..  For..  Elizabeth.  vol. 
XXXV III.  n»  /5.yet  Brilish  Muséum,  Cotton 
Mss.  Xero  B.  I.  f-  io5.  —  Cette  réplique 
de  Damtas  semble  avoir  clos  les  négocia- 
tions. Toujours  est-il  qu'elles  n'aboutirent 
à  aucun  résultat. 

I.  On  trouve,  dans  le  même  volume 
(h°  112')  et  au  British  Muséum  (Cotton 
.Mss.  Nero  B.  1.  Jf.  gi-gg)  un  résumé  on 
anglais  du  présent  Document. 


Df    CaSTLIE'.. 


VU. 


2/i 


i5C)2 


XXIII 

LETTRE  DE  THOMAS  CHALONER  A  ELISABETH 

Les  Maures,  qui  assiégeaient  Tanger  et  Mazagan,  ont  été  repousses  par  les 
Portugais  avec  de  grandes  pertes. 


[Madrid],  i/j  juin  i5G'j. 

Au  dos:  M[inule].  To  llic  Queens  Ma"^  2/1  June  1062.  Sent  by 
Slephen  Bexon,  by  the  waye  of  Bilbao. 

Please  it  your  Ma'"',  —  Sins  the  depeache  of  my  laslc  lelters  to 
the  satne  by  my  seivaunt  Henry  Kinge',  the  occurrciiles  nf  tjiis 
Goorte  bave  in  a  nianner  consisled  after  oonn  sorte 

The  Mores  of  ihe  Sherilla'  and  of  Kiesse,  whiche  had  beseged 
iho  two  townes  of  ihe  Klng  of  Porllnghall",  havebeenrepulscdwilhe 
grêle  slaugb  1er  and  lusse  of  ihcirc  mcn. 

Public  Record  Office.  —  Slatc  Papers,  Forei</n.  Elizaheth.  roi. 
X.\  \  \  ■///.  n"  I7'i.  —  Min ute  ' . 

I.   V.  supra.  Doc.  \XI,  p.  4i.  3.  Tanger  et  Mazagan.  V.  supra,  p.  JJq 

a.   Il    faut,    sans  doute,    entendre:    les  et  notes  i  ol  ï,  p.  46. 

Maures  du  Cliérif,  c'est-à-dire  :  les  Maures  /j.   Un  extrait   do    la   présente    lettre  se 

de    Merrakecli,     résidence    habituelle   des  trouve   au    Britisli    Muséum,    Colton    Mss, 

cliérifs  saadiens.  Vespasian  C.   VU.f.aCn. 


i)i;i  i.Ai'.Ariiis 


■linr   i.ri'.iN   i;t   nusTAcnr;  tiiiîvachk 


XXIV 

DÉCLARATION  DE  PIERUE  LUBIN  ET   EUSTACHE  TREVACHE 

Une  cargaison  de  sucre  (la  Maroc  leur  a  été  prise  dans  le  porl  du  Havre 
et  transportée  en  Amjleterre. 


S.  1.  [Fin  de  i563'] 

Au  dos:  Remoiislrance  de  Pierre  Lubin  et  Euslace  Travachio^ 
marchans  de  Uoan,  touchant  l'arrest  d'une  certaine  quantité  de 
sugre  enter  les  mains  d'un  des  serviteurs  de  monsieur  le  Visdame 
de  Chartres  \ 

Pierre  Lubin  el  Euslace  Travachio,  qui  puis  nagueres  ont  faict 
arrester  icy  ■' ,  jjar  l'aulhorité  et  ordre  de  la  court  de  l' Admirante,  une 
certaine  quantité  de  sugre,  marquée  de  la  marque  mise  icy  en 
margue,  sont  marchans  francoys  demourans  à  Uoan,  el  qui  ont  de 


I.  V.  infra.  p.  Sa  et  note  i. 

a.  Euslache  Trevache,  mentionné  ci- 
dessous  dans  une  pétition  do  trafiquants 
anglais  (V.  infra.  à  l'année  i58y),  est  l'un 
des  signataires  d'un  acte  d'association  entre 
marchands  de  Rouen  pour  le  commerce  au 
Maroc,  en  date  du  i'^''  octobre  1570.  V. 
France,  t.  I,  p.  3o3.  Un  acte  du  Conseil 
privé  du  9  mai  1578  permet  à  deux  navires 
français  revenant  du  Maroc  et  appartenant 
à  Eustache  Trevache  et  Adrien  Le  Seigneur, 
marchands  de  Rouen,  l'entrée  dans  les  ports 
d'Angleterre  et  la  vente  de  leurs  marchan- 
dises, après  acquittement  dos  droits  de 
douane.  Les  autorités  maritimes  devront 
leur  procurer,   s'ils   en   font   la  demande. 


des  pilotes  anglais  à  des  prix  raisonnables. 
Dase.nt,  Acts  <rf  the  Prier  Council  of 
Eiujlaiul.  New  Séries,  vol  VIII.  p.  10^. 
Trevache  figure  encore  en  iSg^-L^gâ,  avec 
d'autres  bourgeois  de  Rouen,  comme  ayant 
prêté  de  l'argent  au  roi  de  France.  Arch. 
dép.  de  la  Seine -Inférieure,  Série  C.  /2.Î.Ï. 

3.  Jean  de  Ferrières,  seigneur  de  Mali- 
gny,  vidame  de  Chartres,  qui  négocia  et 
signa  le  Iraité  conclu  à  Hampton  Court 
(20  septembre  ij6j)  entre  les  Anglais  et 
les  Huguenots. 

4,  hy  :  en  Angleterre.  Pierre  Lubin  et 
Euslache  Trevache  avaient  obtenu  de  l'Ami- 
rauté anglaise  la  saisie  des  caisses  de  sucre 
dont  ils  revendiquaient  la  propriété. 


52 


i5G2 


tous  leurs  cueurs  porté  favor  aux  affaires  de  monsieur  le  prince  de 
Condé  et  .suivy  sa  partie  et  qui,  quand  Roan  fut  assiégé  et  prins. 
ilz  y  furent  griefvement  blessez,  en  sorte  qu'ilz  se  trœuvent  encores 
à  présent  en  dangier  de  mort  '. 

Ils  eurent,  dedans  un  navire  venu  de  Barbarye  jusques  à  la  rade 
de  Havre  de  Grâce,  le  nombre  de  cl  casses  de  sugre  et  autres  mar- 
chandises. Et  ainsi  estant  ledit  navire  saufvement  ancré  là.  les  fac- 
teurs de  ses  marchans  se  sont  allés  à  Roan  devers  leurs  maistres, 
pour  leur  monstrer  leurs  bons  succès  et  heureuse  retour. 

Mais  V  estant  une  fois  entrés,  on  ne  les  voulut  souffrir  de  se  partir. 
Et  ainsi,  pendant  ce,  ledit  navire  a  esté  pillé  et  lesdits  sugres  prins 
et  desrobés  hors,  dont  une  partie  a  esté  porté  à  Londres,  et  une 
grande  quantité  à  Ilampton  et  autres  places  en  ce  royaume. 

Public  Record  Office.  —  Slale  Papers.  Foreign.  Eli:abelli.  col.  XI A  II . 
n"  110(1.  —  Oritjiiuil-. 


1 .  Les  catholiqurs  avaient  enlevr  Rouen 
ain  Huguenots  le  20  octobre  i56j. 

2.  Cet  original  est  accompagné  (n°  //07) 
(l'une  traduction  en  anglais,  laquelle  est 
suivie  (h°  iioS)  d'une  Responce  à  la  re- 
monstrance  de  Pierre  Lubin  et  Euslace  Tra- 
vachio.  Il  est  faux,  disent  les  auteurs  de 
cette  réponse,  qu'on  ait  «  desrobé  »  au 
Havre  à  Pierre  Lubin  et  Eustacbe  Trevaclie 
les  iDo  caisses  de  sucre  et  autres  marclian- 
discs  qui  ont  été  apportées  en  Angleterre. 
C'est  conformément  à  un  contrat  passé  au 
Havre  que  les  dites  marcbandises  ont  été 
amenées  en  Angleterre  pour)  être  vendues. 
Le  contrat  qui  est  invoqué  ici  contenait 
peut-être  une  clause  semblable  à  celle  que 
l'on  trouve  dans  l'acte  d'association  du  i" 
octobre  i5'jo  et  qui  confère  à  l'un  des 
associés,  Barlbélenn    Halle,   la  missinn  de 


faire  décharger  les  marcliandises  arrivant 
du  Maroc  «  et  icelUs  recepvoir  et  en  faire 
la  vente  au  proufTit  de  ladicte  compaignie, 
parce  que,  de  ce  qui  sera  vendu  en  détail 
par  ledict  Halle,  il  ne  sera  tenu  d'en  tenir 
n'y  rendre  compte,  synon  que  au  prix  de 
ce  que  auront  esté  vendues  les  casses 
entières,  et  du  tout  sera  tenu  ledict  Hallev 
en  donner  compte  quand  requis  en  sera  ». 
France,  t.  t.  p.  .3o6.  Les  auteurs  de  la 
réponse  demandent  que  la  reine  d'Angle- 
terre renvoie  l'alTaire  devant  les  juges  du 
Havre  et  qu'elle  contraigne  P.  Lubin  et  E. 
Trevache  à  signer  leur  Remonslrance  à 
telle  fin  qu'ils  puissent  poursuivre  ces  deux 
personnages  en  réparation  du  préjudice 
causé  à  leur  honneur  par  l'accusation  de 
«  larcin  »  portée  contre  eux  dans  la  dite 
Remonslrance. 


LETTRE    DE    ROBEKT    CULLEN     A    THOMAS    CH.VLO.N'ER 


53 


XXV 


LETTRE  DE  ROBERT  CULLEN  A  THOMAS  CHALONER 


Lajlolte  esparjnole  attend  à  Malar/a  l'ordre  de  se  diriger  contre  le  Pehon 
de  Vêlez. 


Malaga,  30  juillet  i563. 

Audos :  Al  illuslrissimo  seûor  el  senor  Tomaso  Cliallenger,  ambas- 
sador  de  lareynade  Ingalaterra,  en  Madrid.  —  El  porto  uno  real. 
Alla  manu:  20  July  i563.  From  Robert  Colen,  from  Malaga. 

Right  honorable  and  singular  goode  Lorde, 

My  bounden  dutie  most  humblie  remembride,  —  It  maye  please 
your  Lordeshippe  to  understande  ihat,  accordinge  to  my  duelie, 
I  bave  written  unlo  your  Lordeshippe  from  tyme  to  tyme.  And 
my  last  I  wrote  from  Cartagena,  wherein  I  advysed  your  Lorde- 
shippe oftlie  socurre  ofOran',  witli  tbe  Sa  gallis  ;  sins  whicb  tyme 
be  comed  the  gallis  of  Malta,  tbe  gallis  of  thc  S'"  of  Genoa,  the 
Duke  of  Savoia,  and  other  gallis  newe  made  in  Barsalone  :  so  that 
we  are  in  ail  5o^,  and  remayne  hère  in  Mallaga,  takinge  in  of 
vittails  and  necessarie  monicions,  and  onelie  tarie  for  orders  to  goo 
into  Barberia  lo  take  Pinion';  whicb  is  a  stronge  fortresse,  and 


I.   Sur  l'échec  subi  par  Hassan,    pacha  suivaient  la  llolte,   sans  savoir  où  elle  se 

d'Alger,  qui, pour  s'emparer  d'Oran,  était  rendait  ».  B.  Collaços,  f.  58. 

venu  attaquer  Mers  el-Kebir,  V.  1"  Série,  3.   Sur  le  Penon  de  Vêlez  et  sur  les  im- 

France,  t.  I,  p.  îio,  note  5.  menses  dommages  causés  par   ce   repaire 

3.  Outre  les  cinquante  galères,  il  y  avait  de   pirates,    V.    i"  Série,     France,    t.    I, 

K  un  grand  nombre  de  petits  navires,  qui  pp.  243,  2^4  ;  Espagne,  passiiii. 


5^  20    JUILLET     1  ."163 

will  cosle  manie  a  manns  lyffe.  I  prae  God  sende  us  victorie  and 
well  to  torne. 

And  thus  owre  Lorde  préserve  your  Lordeshippe  with  encrease 
of  prosperitie  in  the  fortune  of  Genoa  '. 

In  Mallaga,  the  20""  of  Julie  i563. 

Your  Lordeshippes  servaunte  most  bownden, 

Signé:  Robert  Cullen. 

Public  Record  Office.  —  Stale  Papers,  Foreitjn,  Eli:abeth.  vol.  LXl. 
n"  950.  —  Orujinal. 

I.  Ce  souhait  rn  faveur  de  G^ncs  peut  était  cmbarqu;'  à  boni  <rmie  des  galères  do 
s'expliquer  en  supposant  que  Robert  Cullcii         Gênes  mentionnées  à  la  page  précédente. 


LETTRE    DE    KOBEKT    CLLLE.N    A    THOMAS    CHAMBERLAIN  55 

XXVI 

LETTRE  DE  ROBERT  CULLEN  A  THOMAS  CHAMBERLAIN  ' 

Robert  Cullen  raconte  l'échec  des  Espagnols  devant  le  Penon  de  Vêlez.  — 
Partie  de  Malaga  te  22  juillet,  lajiotle  est  rejointe  par  le  gouverneur 
de  Melilla  et  arrive  en  vue  du  Pehon  le  mercredi  28.  —  Les  habitants 
de  Vêlez  s'enfuient  dans  les  montagnes.  —  Les  troupes,  fortes  de  4  000 
hommes,  débarijuent  à  deux  lieues  du  Pehon  et  marchent  sur  Vêlez,  qu'elles 
trouvent  abandonnée.  —  3oo  Espagnols,  laissés  pour  la  garde  au  lieu  du 
débarquement,  sont  surpris  et  défaits  par  une  soixantaine  de  Maures.  — 
Deux  compagnies,  renvoyées  de  Vêlez  vers  les  galères,  sont  également 
attaquées  et  mises  en  fuite.  —  Le  Pehon,  qui  est  un  ilôt  rocheux  situé  en 
J'ace  de  Vêlez,  ne  renfermait  pas  plus  de  4  canons  et  5o  hommes.  — 
Le  second  jour,  les  Maures  commencent  à  se  rassembler  sur  les  monta- 
gnes. —  Le  vendredi,  le  général  espagnol  fait  venir  les  galères  et  rem- 
barquer ses  troupes.  —  La  flotte  rentre  à  Malaga  le  2  août.  —  Les 
Espagnols  ont  perdu  3oo  hommes,  tant  tués  que  blessés,  et  les  Maures 
moins  de  5o. 

Malaga,  6  août  i563. 

Au  dos:  Al  illustrissimo  senor  el  senor  Tomas  Chamberlen, 
ambaxador  délia   reyna   de   Ingalaterra.   en    Madrid. 

A /îV/ mana;  To  Sir  Thomas  Chamblaine,  ambassador  in  Spaigne. 
6  August  io63. 

Right  honorable  my  singular  goode  Lorde, 

My  bounden  dutie  most  humblie  remembrid,  —  It  maie  please 
your  Lordeshippe  to  underslande  that  for  because  Don  Francisco",  at 

I .   Sir  Thomas  Chamberlain  fut  chargé        comme  ambassadeur  résident, 
plusieurs  fois  de  missions  à  Madrid  durant  2.   D.  Francisco  de  Mendoza.  V.  France, 

le  temps  où  Thomas  Ghaloner  s'y  trouvait        t.  (,  p.  î^'ii  note  4- 


56  6  AOUT    i563 

thc  departiire  of  tlie  ôogallis  lowards  Piiiiori,  was  sicke.  lemavned 
behindein  Mallaga.  and  Don  Sanchia  de  Leva  went  in  his  place  as  a 
generall. 

We  departed  from  Mallaga  thc  aa"''  of  Julie',  and  flie  next  daie 
after  came  to  a  litle  isle.  i5  lègues  of  from  Mallaga,  called  Disar- 
bolata" .  From  thence  \vas  sent  3  frigaltes  to  Melilia  to  bringe  the 
iïovernor,  with  6o  sodiars  with  him  ;  who  was  fi  daies  cominge  ; 
whobeingcomed,  the  next  daie  afterward  departed.  And  uppon  the 
Wedensdaie,  !i  houres  before  daie,  which  was  the  28"'  of  Julie, 
we  passed  before  Pinion.  not  knowinge  where  we  were.  and  passed 
it  about  3  or  /i  leagues  ;  and  at  our  retorne  it  was  lyght  daie.  and 
were  discouvered  ;  and  being  discouvered,  ail  the  Mores  and  Jues 
lefle  the  towne^  and  ronne  up  upon  the  hills.  So  we  passed  Pinion 
a  leagues,  where  sodenlye  we  landed'  to  the  nombre  of  ^ooo  men, 
and  by  and  bv  putt  in  ordre  and  marched  towards  the  lowne  of  Vehs, 
which  is  counted  to  be  7  miles  ofT;  ail  drie  hills  wilhoul  a  sopp  of 
water.  We  arryvedal  Velis  about  the  midle  of  the  daie.  and  founde 
no  bodye  therein,  and  began  the  spoyle,  which  was  small  worlhe  ; 
for  ther  was  neilhcr  Mores,  nor  money,  but  butter  and  honnie, 
corne,  liens,  and  vclc,  and  beire,  and  a  greate  nombre  of  good 
skynncs,  with  moche  allum. 

At  the  place  wher  we  dlsbarked.  ihor  was  lofte  for  guarde  3oo 
men  w  ith  a  captcine  :  and  we  beingc  marched  up  upon  thc  hills  forlhe 
of  sight,  ther  came  an  imbuscade  of  Mores,  who  was  not  passed  a 
5o  footmen  and  upon  the  nombre  of  10  horsemen,  and  made  our 
valiant  3oo  Spaniards  liée,  and  killed  to  the  nombic  of  1^0.  They 
loke  nol  a  man  of  ihem  alivc,  but  cuit  them  iii  a  liiiii(lrcd  peeces. 
And  the  capteyne  of  them  was  one  of  the  first  liial  ranne  awaye, 
and  lost  his  banner  and  swordc  :  for  which  cause  ihe  generall  by 

I.    Sur    celle   expéililion,    V.    ;■■''    Série.  (.    l/ile  d'Alboran. 

France,   l.   I,  pp.  2lili-iffj.  —    Dans    une  3.    La    ville  de   Vclez  (en  arabe  hadiis), 

lettre    à    Elisabeth    du    i4   août,    Thomas  sitiico  sur  la  côte  et  domim'e  par  l'ilot  du 

Cbaloner  écrivait  que  les  galères  espagnoles  l'enon.   (î'était  une  .station  do  commerce 

étaient  revenues  do  leur  expédition  contre  importante  ;    on    la  considérait  comme   le 

le  Pcfion  de  Velcz,  après  avoir  essuyé  dos  port  do  Kez  sur  la  Méditerranée, 
pertes,  et  que  la  conduite  du  général  était  /i.    Les    troupes    débarquèrent     dans    la 

critiquée.  P.   n.  lt..Sl.  Pap..For..  Eli:..  pelile    rade    d'KI-Kalan    f  \lcala>   >iluée    ii 

vnl.  l.Ml.  n"  IOJ1.  iiruximilé  il  \\  l'ouest  île  Volez. 


LETTRE    DE    ROBERT     CULLEN     A     THOMAS    CHAMBERLAIN  '■^'1 

and  bv  dismissed  him  of  his  companie  to  his  great  dislionour  and 
shame,  and  ail  Spaniards'. 

The  same  night,  for  bicause  the  gallis  was  lefte  without  men,  was 
sent  back  frome  Velis  2  companies  ;  which  being  arry  ved  nye  unto 
the  gallis,  the  Mores  came  upon  thcm  and  made  them  flee  awaie, 
into  the  sea.  to  the  gallis,  caslinge  ther  armor  awaie  to  ronne  more 
faster.  Ther  was  slavne  and  hiute  to  the  nombre  of  3o. 

Your  Lordeshippe  shall  understande  that  Pinion  is  a  liie  rock  in 
the  sea,  which  is  an  isle  and  standes  before  Velis  ",  which  maye 
shoote  into  ail  places  of  the  towne.  It  is  not  stronge,  and  they  had 
not  passinge  4  peces  of  artillerie  within  it,  and  .ôo  men.  We  thought 
verelie  we  shall  hâve  gone  upon  it  straight  waie,  and  loked  hourely 
when  thev  Avolde  bringe  tlie  cannons  alande  to  beat  ils  wall.  The 
seconde  daie,  the  Mores  beganne  to  gather  themselves  upon  the 
monteyns  ;  who  made  a  greal  shooe.  And  owre  generall  with 
master  of  the  camp,  seinge  them,  were  AvonderfuUy  afraide,  and 
went  no  more  about  to  take  Pinion,  but  studied  and  conselled  how 
they  might  imbark  the  sodyars.  For  back  we  coulde  nôt  retorne, 
for  that  the  Mores  had  taken  the  passe  where  wc  came  aland  upon. 

Tlic  Fridaie  in  the  mornvng.  ther  was  conied  up  upon  the  liills 
to  the  nombre  of  8  thousande  Mores,  footemen  and  horsemen  ; 
who  the  gênerai  by  and  by  caused  parte  of  the  gallis  to  corne  and 
shote  at  Pinion,  and  imbarked  the  horsemen  and  the  sodyers 
boyes.  And  at  night  ail  tlie  gallis  came  and  shotle  ofiT  at  Pinion  :  and 
so  imbarked  ail  the  sodyars,  and  came  oure  waie  wilh  greatc  shame 
and  dishonour.  My  Lorde,  the  Spaniards  be  but  bravcrs,  for  in 
effect  they  are  but  verie  cowards.  Hère  in  Mallaga  we  arryved,  the 
2  of  Augoste,  and  doeth  remayne  for  the  Kings  commandement. 

Ther  was  kylled  and  hurte  to  the  nombre  of  3oo,  and  not  5o 
Mores.  Don  Francisco  is  dead,  and  the  noyse  is  hère  that  John 
Andréa  '  caused  him  to  be  poysoncd  with  a  bancket  wliich  John 
Andréas  brother  made  him.  Your  Lordsliippe  iher  shall  under- 
stande more  larcjelie  of  the  malter. 


I.   Sur  cet  épisode,  V.   Franrr.  (.   1,  p.         du  temps,  France,  t.  I,  p.  367. 
ilil.  note  I.  3.  John    Andréa:    Jean    André    Doria 

3.   V.  un  fac-similé  d'après  une  gravure        petit  neveu  d'.\ndré  Doria. 


58  ()  AOUT   1 5()3 

I   shall  desvre  your  Lordesliippe  to  pardon  my  rude  writtinge 
and  accept  my  good  will.  And  ihus  oure  Lorde  préserve  you. 
In  Mallaga,  the  6"'  of  Augoste  i563. 
Vour  Lordshippes  most  bounden  servant. 

Signé:  R[oberl  Cullen]'. 

Public  Record  Office.  —  Slate  Papers,  Foreign,  Elizabelh,  vol.  LA'//, 
n"  WOi.  —  Original. 

I.   Manuscrit  déchiré. 


LETTRE     DE    THOMAS    CHALONEK    A     ÉLISAliETH  59 


XXVII 

LETTRE  DE  THOMAS  CIIALONER  \  ELISABETH 

(Extrait) 

On    croit    que    l'entreprise    que  préparent   secrètement    les    Espa-jnnls    est 
diriijée  contre  Boucpe  ou  le  Pehon  de  Vêle:. 

Madrid,  9  juin   l56/i. 

Au  dos:  To  tlie  Quenis  Majestie.  —  Alin  manu:  Tlic  lasl  letter 
ix  or  xv°  Junii  iBG/j.  —  g  June  i5fi4. 

Please  it  your  Ma"%  —  Yesterday  being  Sonday,  al  iiij°^  of  ihe 
dock  afternone,  I  had  audience  at  the  King  Catholyke. 

The  Turke,  by  the  last  letters  from  Constantinople,  Avas  remo- 
ved  to  Andrinople  on  huntlng,  not  arming  forth  for  this  yeare 
any  of  hls  owne  gallees.  Which  understood  by  theis  men  hath 
been  occacion  that,  syns  Marche  last,  they  hâve  concluded  apon 
some  exployte  by  see  kept  very  secrète,  and  neverthelesse  amonges 
spéculatives  in  this  court  supposed  certenly  it  shalbe  agaynst 
summe  pece  in  Barbery,  either  Bugia  or  (as  most  suppose)  the 
Pennon  de  Vêlez'.  Their  nomber  shalbe  a  xm'  or  thereabowtes,  viz. 
iij  m'  Almaynes,  iij  m'  Italiens,  iiij  m'  Spanniardes. 

,     Préoccupé    des    préparatifs   de    l'Es-  vol.    LXM.    n"    35 j.    -    Sur   ces  mêmes 

pagne,  Chaloner  avait  écrit,  le  .6  mai,  à  préparatifs,    dont  le   but    fut  tenu    caché 

divers   Anglais  résidant  en  ce  pays,  pour  par  Philippe  II  jusqu'à  la  dernière  heure, 

savoir  quelle  en  était  l'importance  et  contre  V.  France,  t.  I,  pp.  ^^S-aSg,  les  lettres  de 

qui  ils  étaient  dirigés.  St.  Pap..For.,  Eliz..  l'ambassadeur  de  France,  Sainl-Sulpice. 


6o  9  JUIN   i564 

Besecliing  the  lyving  God  in  ail  heallh,  wealth.  and  prospérité  to 
mayntayne  your  Ma'"'  loyall  persone. 

F"rom  Madrid,  this  Frydaye  night,  the  ix"'  of  June  i56/l. 
Your  Ma""  mosl  humble  subject  and  bovvnden  servaunt, 

Signé  :  Thomas  Chaloner. 
Posl-scripliim  : 

Publie  Record  O/Jiee.  —  State  Papers,  Foreign,  Eiizabeth,  vol.  LXXII, 
n"  386.  —  Original. 


RELATION    DE     PEDRO    VENEGAS    DE    COHDOItA  Gl 

XWIII 

RELATION'  DE  PEDRO  VENEGAS  DE  CORDOBA - 

Un  marabout,  qui  était  arrivé  récemment  chez  les  Maures  du  voisinarje, 
se  faisait  fort  de  prendre  Melilla  sans  coup  férir,  par  ses  enchantements. 

—  Une  première  attaque  ayant  échcnié  par  un  straliKjème  du  (jouverneur, 
le  marabout  est  sur  le  point  d'être  massacré  par  les  Maures.  —  // 
recouvre  sa  popularité.  —  Le  Cliérif  alarmé  aurait  songé  un  instant  à 
marcher  contre  lui.  —  Le  gouverneur  s'emploie  à  confirmer  ce  mara- 
bout et  ses  disciples  dans  leur  croyance  à  l'efficacité  de  ses  enchantements . 

—  Les  Maures  procèdent  sous  sa  conduite  et  celle  du  caïd  Abou  Beker 
à  une  nouvelle  attaque  de  Melilla.  —  Attirés  dans  un  piège  par  le 
gouverneur,  ils  sont,  en  très  ijrand  nombre,  massacrés  ou  faits  prison- 
niers. 

Melilla.  a3  juin  i564 

En  tête:  Sucesos  de  Melilla,  28  de  Junio  \7)C>'\. 

La  relacioii  que  digo  en  mi  caria  que  devo  liazer  a  \ .  E.  de  lo  que 
en  esta  frontcra  a  acaecido  es  esla, 

En  Melilla  a  23  de  Junio  i5(j4  ^ 
A  les  i5  dias  desle  mes  de  Abril  pasado.   vino  a    correr  este 

I .    Un  récit  de  ceUe  tontalivo  da  Mauros  le  mi^me  niaraboul,  il  mot  aussi  en  évidence 

contre  Melilla,   suivant  fidèlement   la  pré-  celle  des  Espagnols  qui    acceptèrent   trop 

sente  relation,  se  trouve  dans  Cabrera,  Lib.  facilement  des  détails  invraisemblables. 

M,  cap.    XXVI.    Cf.    également  Baltasar  2.    Il  était  gouverneur  de  Melilla  depuis 

DE  CoLLAÇos,  ff.  107-109.  —  Si  Ce  docu-  i56i. 

ment  témoigne  de  l'inépuisable  crédulité  3.   C'est  par  erreur  que  Cabrera  place 

des  Maures,  mystifiés  deux  fois  de  suite  par  cet  événement  en   i565.   Cette  date  figure 


fia  33  jiiN   i56i 

cainpo  el  alcavde  de  Votoya  '  cou  poca  cavalleria:  digo  poca  para  la 
que  otras  veses  siiele  traer.  Salicndo  \o  al  campo  aqiiclla  mafiana. 
tuve  sentimiento  de  su  emboscada,  y  ordene,  como  suelo,  a  los 
escuderos  que  esluviesen  acojidos  en  cierta  parte  y  no  se  desman- 
dasen  quando  los  Moros  soltasen,  aunque  pareciesen  pocos,  y  lo 
inesmo  hiciesen  200  soldados,  que  estaban  en  una  irincliera  de  la 
vega,  donde  de  hordinario  se  ponen  cada  dia  quandu  se  liaze  el 
alajo.  Y  con  cinco  de  a  cavallo  me  puse  encima  de  un  pueslo  de 
adonde  podia  ver  nuestras  alalayas  y  si  algunos  de  estotros  se  des- 
lioidenarian,  y  lauibieii,  quando  los  Moros  sollasen,  reconocer  los 
que  eran  y  la  deniosiracion  con  que  entrarian,  por  si  fuesen  pocos. 
como  suelen  venir  algunas  vezes,  solo  por  Iravarse  y  malar  algun 
alajador  y  volverse  sin  parar  aca  adelante  a  escaramuzar,  y  nos 
diesen  lugar  aquel  dia  a  alargarnos  en  el  campo  y  ricojer  lefia  y 
olras  cosas  necesarias.  Que,  en  la  verdad,  los  Moros  (|ue  conlralan 
con  esla  fronlera  son  ya  lan  plalicos  en  nueslro  govicrnoy  liordon, 
que,  mas  vezes  con  pocos,  olras  con  muchos  Moros,  liacen  demos- 
Iraciones  que  no  se  pucde  cntender  los  que  son,  si  no  se  liene  aviso 
parlicular  de  ello  por  espia.  Y  en  el  campo  es  engaùoso,  por  scr 
tierra  muy  doblada,  nocnniplo  alargarnos,  si  no  es  congran  tienlo. 
\  asi  acoslumbrado  lengoporcosa  mas  segurael  recojtrmp,  quando 
cllos  me  vienen  a  buscar,  y  no  consicnto  escaramuça  auni|ue  sea 
en  esta  vega  debajo  de  nuestra  artilleriay  arcabuzeria,  si  no  es  muy 
pocas  vezes,  y  estas  reconociendo  alguna  buena  ocasion  ;  que  estas 
lo  hago  forçado,  porque  los  Moros  son  de  qualidad  que,  (piando 
nos  alargarnos  lemen,  y  (|uando  recogimonos  demasiadanienlc, 
pretenden  no  dcjarnos  salir  por  las  puerlas  a  rccojer  cosa  ninguna  ". 
En  esta  plaza,  es  mas  forzoso  (|uc  en  otras  salir  de  bordenario  catia 
dia  a  hazer  el  atajo,  que  es  una  peligrosa  subjecion. 

Una  parte  de  los  Moros  salieron  de  su  emboscada.   la  vnella  de 
nosotros,  y,  estando  yo  a  la  mira,  vide  un  cscudero  que  eslaba  en 

en     marge    du     chapitre    xxvi     iiillliilc  :  j.   Les  capllainos  de  Mclllln  no  ccssaienl 

Suceso  notable  al  alcaide  de  Melillu  con  los  d'exposer  la  sitcialion  précaire  dans  laqiicllr 

Moros  de  su  fronlera.  .  se  trouvait  colle  fronlera  dont  la  garnison 

I.    Voloya.  la  tribu  des  Rokkoya  \y>-  ,Hail  oMigée    de  prendre  lis   armes   p.Mir 

C'est   sur  son    territoire  que  si'  trouve   la  escorter   les  corvées  d'i>au    cl  de   bois.    V. 

ville  de  Vêlez  (ISadis).  |i-<  Série.  Kspagne.  1.1,  p.isiini. 


RELATION     DE    PEDRO    VENEGAS    DE    CORDOBA  (i.'"? 

atalaya  que  se  tardava  mucho  en  recojer  y  venir,  esperando  a  lus 
Moros  mas  de  lo  que  yo  quisiera.  Sali  a  dalle  socorro,  y,  haciendo 
detener  los  Mores  un  poco,  lo  recogi.  En  estos  cavallos  venia  el 
proprio  alcayde  moro  ;  y,  como  me  vio  con  pocos,  cargo  con  los 
suyos.  Venimos  metiendole  en  nuestra  arcabuzeria  y  cavalleria,  que 
estavan  encubiertos,  como  lie  dicbo.  ^  ,  Uegando  a  una  bereda 
eslrecha,  cayo  el  diclio  alcayde  y  su  cavallo  junlamenle.  Kn  este 
punto,  soltaron  los  otros  de  su  emboscada.  ^  ,  como  los  vide  de 
lejos,  y  no  salir  olros  de  olras  partes,  y  cstar  cerca  el  rio  y  sus 
pasadas  angostas,  aprovechandome  de  la  ocasion,  revolvi  sobre 
a(juellos  pocos  y  el  alcayde,  que  yva  huyendo  a  pie.  Y  no  oyeron 
nueslros  escuderos  la  voz  que  enfonces  les  di  de  que  le  rasen  hasta 
las  pasadas  anles  que  los  otros  Moros  llegasen.  ^  asi,  aunque  les 
deje  alras  a  el  alcayde  que  lo  niatascn  o  prendiesen,  por  seguir  a 
los  de  a  cavallo  que  lo  yvan  amparando,  huyendo,  como  recono- 
cieron  que  no  ténia  comigo  mas  de  cinco  de  a  cavallo,  cobraron 
animo  ;  y  de  la  pelea  sali  herido  de  una  lançada  en  la  picriia 
derecha.  \  todabia  se  tuvo  tan  buena  orden  que.  sin  abeiiturar 
otra  cosa,  dejaron  los  Moros  el  campo  con  dano.  \  de  nueslra  parte 
no  liuvo  olro,  sino  esto  v  mi  cavallo  y  otro  de  un  escudero  lieridos. 
Y  del  mio,  puesto  que  sea  de  poca  importancia,  doy  quenla  por 
que,  si  se  dijere  que  los  Moros  me  hirieron  peleando,  sepa  V.  E. 
de  que  manera. 

Ocho  dias  despues  de  esto,  que  fue  viernes,  a  los  31  dias  del 
dicho  mes  de  Abril.  vino  un  Moro  espia  a  dar  un  aviso,  como  a 
estos  pueblos  de  Moros  cerca  de  aqui,  avia  llegado,  très  dias  o  quatro 
havia,  un  nioravito,  grande  hombre,  con  ciertos  Moros  lelrados  que 
traya  consigo,  publicando  que  venia  a  tomara  Melilla.  que  los  que 
lo  quisiesen  seguir  se  recojiesen  y  viniesen  con  el  a  ballarse  en  la 
empresa,  y  que  ya  ténia  para  ello  mucha  gente.  Preguntado  que 
como  decia  que  la  havia  de  tomar,  si  era  hombre  que  lo  embiaria 
algun  rey  o  principe  a  ordenar  cosas,  entretanlo  que  cl  llegaria  con 
su  exercito,  dijo  que  no,  que  no  era,  sigun  las  gentes  entendian, 
sino  encantador  que,  por  arte  de  encantamientos  y  hechizerias, 
pensaria  tomalla.  \  para  ello  decia  que  enfriaria  nuestro  fuego, 
que  no  emprendiese  en  la  polvora.  para  que  artilleria  y  arcabuzeria 
no  le  pudiese  hacer   mal  :    }  las  ballestas  y  todas  otras  armas  en- 


6^  aS  JUIN   i56^ 

cantaria.  que  nolos  hiriesen  :  y  a  todos  los  Chrislianos  liaria  estar 
atonitos  y  modorros,  que  no  acertasen  a  governarse  en  cosa  iiin- 
guna  :  y  abriria  las  puertas  y  abajaria  las  puentes  desta  fortaleza  ;  y 
que  los  Moros  que  havian  de  venir  con  el  a  este  efecto,  havian  de 
venir  todos  a  pie  y  sin  armas  de  tiro,  y  ninguno  havia  de  bablar 
otra  cosa  mas  que  venir  diciendo  :  «  ;  Ala  !  Ala  !  Ala  !  Dios  te  oyga 
Adi  Mahamete  Bu  Balac  !  »  que  asi  es  el  nombre  del  dicho  mora- 
blto'.  Yo  quede  admirado  de  semejante  aviso,  y,  dandole  poco 
crédite,  hice  muclias  preguntas  a  la  espia,  el  quai,  certificandomelo 
mucho,  dijo  que  luego  otro  dia.  sabado,  bavian  de  venir,  porque 
este  dia  de  sabado.  en  la  iiora  de  mediodia  abajo,  decia  el  muravito 
que  era  apropiado  y  sefialado  para  su  el'ecto.  ^  ,  entre  olras  cosas, 
me  dijo  que  negava  la  ley  de  Maboma.  diciendo  a  los  Moros  qtje 
ninguno  biciese  caso  del  para  creello,  sino  en  un  solo  Dios,  que, 
de  la  demas,  era  burla.  A  que  asi  solo  el  nombre  de  aquel  liavia  de 
sersu  apellido  aquel  dia.  por  lo  quai  decia  ya  toda  la  mucbedumbre 
que  se  juntaria  dandt)[e  credito,  que  este  no  podia  ser,  sino  cosa 
cnibiada  de  Dios.  o  que  sin  falta  era  el  Antecbrislo.  que  llaman 
elles  el  Fatimi",  o  mensajero  del.  ^  ,  dicbo  esto,  el  Moro  espia  se 
quedo  aqui  comigo,  aunque  con  temor  de  que  bavian  de  tomar  a 
Melilla,  y  ballarlo  dentro. 

\o.  aunque  burlandunie  del  négocie,  corne  conesce  a  les  Mores 
ser  tan  faciles  en  créer  cerne  le  fueron  en  las  creiilcas  de  su  scia, 
queriende  antes  prévenir  que  ser  prevenido,  bize  llamar  tedos  les 
olTicialesque  sirvenaquia  SuMag*",  asi  engucrra,  comoenbazienda. 
y  a  los  liombres  viejos  plalicos  en  esta  frontera,  y  dizeles  el  avisn 
que  lenia  ;  y  determinose  entre  nosotres  que  se  pusiese  un  rastille 
que  cayese  y  cerrase  de  gelpe.  en  la  [)uerla  de  la  villa  vicja,  (|uc 


I.    Adi  Maliamete  fia  Balne;  Ado  Malia-  l'anlëclirist  (Ed-Dcddjal)  qui   clicrcliera  h 

met  Uiilialat  (Cabrera);  Sidi  Maamel  bon  induire   l'Iiumanitû  en    erreur.    Sur  celle 

Açus  (GoLi.Aços,  f.  107  v").  croyance  csclinlulogiqiie    dos   musulmans, 

3.   £/-y^a/imi.  C'esl  le  nom  (|ui  est  donné  Cf.    Ibn    Kuaidoun,   Prolégomènes  \\,  \)[). 

Iiarfois  au   Maliili  pour  rappeler  (pi'il  doit  i58    el    ss.    do    la    traduction    de    M.    i>k 

•Ntrc  de  la  descendance  de  Kalma.   On  sait  Slasf;     II.     uk    Ca.striks,    Apologie    de 

qui'  ce  personnage  mystérieux  doit  paraître  ilslam  par  Moulay  hmaïl.  p.  7(),  noie  2  cl 

avant  la  eousomm.-ilion  des  siècles  pour  Taire  p.    80,    note     1.    —   Tout    marabout   qui 

triomplier  l'Islam.  Il  ne  faut  pas  confondre  surgit  passe  nolens  rolena  pour  lo  M:duli,  le 

cet  apôtre  de  la  vérité  avec  son  adversaire  Kalimi. 


RELATION    DE    PEDRO    VENEGAS    DE    CORDOBA  65 

sale  al  campo.  Que  esta  villa  vieja  es  un  eercado  que  solia  ser  po- 
blacion  desta  ciudad,  antes  que  el  Emperador,  nueslro  seûor,  de 
gloriosa  memoria,  la  niandase  fortificar,  y  quedo  alajada  fuera  de 
la  fortaleza,  con  un  foso  que  atraviesa  de  mar  a  mar.  \  ,  aunque 
liene  pueslas  sus  puerlas  alla  fuera  debajo  de  uua  lorre,  como  es 
cosa  que  no  se  guarda  de  noche,  enlravan  los  Moros  en  ella  a  Ue- 
varse  el  ganado,  quando  lo  dejavan  alli,  y  olras  cosas.  \  a  esta 
causa  yo  la  hize  cercar,  despues  que  vine,  de  tapieria'.  ^  que 
dentro  desta  pueiia  y  rastlUo  se  dejasen  entrai"  una  parte  de  Moros, 
y,  para  los  que  quedasen  dentro  y  fuera  estuviese  en  orden  toda  el 
artilleria  y  tiradores  y  muchos  fuegos  artificiales  en  las  torres  ;  y 
alguna  gente,  laque  era  mcnestcr,  dentro  del  diclio  eercado  escon- 
dida,  para  que  matasen  a  los  Moros  que  quedasen  atajados.  ^  ,  por 
eslar  yo  en  la  cama,  malo  de  mi  herida,  y  entrar  en  el  dia  septeno 
délia,  rogue  y  encargue  muclio  a  todos  los  olEciales  se  pusiese  todo 
en  orden.  Y,  por  ser  el  termino  tan  brève,  parece  ser  que  no  pudo 
hacerse  el  rastillo  que  les  deci,  sino  ponerse  en  su  lugar  unos 
tapiales  de  madera.  Despues  desto,  por  confirmar  la  apariencia 
del  artilleria  y  liros  y  gente,  con  lo  que  la  espia  me  havia  dicho 
que  decia  el  Moravito  que  liavia  de  enfriar  el  fuego  y  encan lallo 
todo,  di  orden  al  condestable  de  la  artilleria  que  tuviese  las  piezas 
cerradas  sobre  el  caiïo,  para  que  no  disparase  mas  de  aquel  bumo, 
quando  los  Moros  llegasen  cerca.  Y  hordene  que,  quando  los  Moros 
pasasen  por  entre  las  torres  de  fuera,  no  les  tirasen  ni  pareciesen 
ningun  bombre  en  ellas,  y  que  aquella  puerta  del  campo  de  la 
villa  vieja  se  abriese  quando  los  Moros  llegasen  acerca  délia,  para 
que  creyesen  que  su  morabito  les  abria  por  su  encantamiento,  y 
enlrasen  libremente  dentro  del  dicho  corral  eercado. 

Otro  dia,  por  la  mafiana,  los  Moros  començaron  a  parezer  por 
tantas  partes  y  tantos  que,  en  tan  pocos  dias,  como  la  espia  me 
decia,  que  liavia  Uegado  el  Moravito,  me  maravillava  se  bubiesen 
podido  juntar.  Y  yo  sali  entonces,  y  puseme  en  un  pueslo  donde 
podia  ver  el  concierto  o  desconcierlo  de  toda  la  orden  dada,  advir- 
tiendo  a  todos  que  no  semoviesen  hastaque  tocaselacampana  grande. 
Los  Moros  a  nuestra  vista  se  acabaron  de  juntar  encima,  que  Uaman 

I.    Tapieriii.  mur  en  pisé,  do  l'aralie  <^_it. 

De  Castries.  vit.   —  5 


66  23  JUIN   i56i 

la  Huerta  grande.  AUi  lesdeclaro  el  Moravilo  como  todos  los  Moros 
que  no  supiesen  hazer  la  cirimonia  de  la  cala'  se  havian  de  quedar  e 
la  mirar  lejos,  y  los  que  la  supiesen  hazer  habian  de  venir  con  el.  Y 
destos  se  apartaron  como  los  5oo  liombres,  segun  el  parezer  v  lo 
que  despues  las  espias  dijeron  que  eran.  \,  pasada  la  liora  del 
mediodia,  partieron  con  sus  banderas,  al  descuvierto  por  el  camino 
real,  muv  de  rendon,  la  vuelta  de  Melilla.  ^  .  quandoUegaron  cerca, 
que  pasaron  por  entre  ticrras  sembradas.  vimos  que  oficiales  suyos 
A'cnian,  con  gran  diligencia,  haciendo  a  palos,  que  ninguno  entrase 
ni  pisase  cosa  sembrada,  ni  cogiesen  nada  de  las  huertas  :  que, 
segun  supc  despucs,  era  orden  del  Morabito  que  ninguno  hiciese 
semcjante  pecado.  Entrados  en  la  vega,  como  a  mil  pasos  de  nues- 
Iras  puertas,  liize  que  pegascn  el  fuego  fîngido  a  el  artilloria.  ^  , 
como  los  Moros  vieron  que  no  disparo  ninguna,  aprcsuraron  tnavor 
animo,  y,  ballando  luego  las  puertas  abiertas,  acabaronse  de 
enganar.  Entrose  el  Moravilo  y  sus  letrados  de  delante,  con  una 
bandera  grande  roja,  que  dizen  los  Moros  despucs  aca  y  las  espias 
como  el  Moravito  les  dijo  que  aqucUa  avia  caydo  del  cielo,  y  no 
era  cosa  tcjida  a  manos.  Tras  el  cntraron  los  demas,  liasta  que  liizo 
dar  senal  con  la  campana,  que  les  atajaron  la  entrada,  y  començo 
a  jugar  loda  la  arlilleria  y  todos  los  tiradores,  y  lo  bizo  lambien 
nuestra  génie  con  los  fuegos  arlificialcs  y  piedra.  Que,  lomo  ellos 
entiavan  tan  junlos,  repujandose  unos  a  otros,  se  bizo  grande 
estrago  en  ellos,  y  lanto  que  yo  no  bc  querido  créer  lo  que  las 
espias  y  otros  Moros  despues  aca  me  an  dicbo,  mas  que  bien  se 
parecio  ser  mucho,  para  tan  poca  génie  como  aqui  cslamos,  por 
los  muertos  que  quedaron  y  los  que  veyamos  abrasarse,  dcjando 
sembrado  el  campo  de  los  pcdazos  de  pelle,  los  que  se  quilarian 
con  la  furia  del  luego.  I^uego  se  dcsbarataion  y  pusieron  todos  en 
buyda.  El  Morabito  se  escapo,  aunque  mal  berido  en  un  braçu, 
que  salio  por  debajo  de  los  lapialcs,  lo  quai  no  biciera,  si  iuera 
raslillo  ;  aunque  lue  por  mas  victoria  y  milagro  de  Dios  su  salida, 
que  asi  se  devc  de  airibuir,  por  lo  que  despues  sucedio.  Yo  no 
consenti  alargarsc  nuestra  génie  aqucl  dia  en  alcance  de  los  Moros, 
por  lemor  de  la  muflicdimiljrc  que  avia  quedado  on  los  altos,  e  la 

I .   La  ralii,  la  [iriiro. 


I 


UELATION    DE    PEDlïO    VENEGAS    DE    COItDOnA  G7 

mira  de  a  cavallo  y  de  a  pie.  Dejo  de  contai'  otras  patticularldades 
que  huvo  en  cslo,  por  que  no  locan  a  mi,  por  evitar  prolijidad  ;  y 
esta  no  lie  podido  acorlalla,  porque  es  el  sugo  de  lo  (jue  [laso  en 
efecto. 

Pasado  eslo.  viuicron  aqui  cpialro  Moros  de  ellos  cou  avisos 
y  con  un  Judio.  que  lia  tomado  a  cargo  el  proveernos  de  caine 
y  olras  vituallas,  despues  que  les  Moros  no  las  Iraen,  cerca  de  un 
ano  a,  por  mandado  de  un  alcayde  leniente  del  rey  de  Fez,  que  selo 
mande  asi  por  ciertas  oeasiones  que  luvo,  y  parlicularmenle  por 
sospeclia  de  que.  entrando  los  Moros  a  tralar  de  rescale  aqui  e 
otras  cosas,  me  trayan  avisos.  Hablando  con  el  Judio  y  Moros  del 
suceso  del  Moravilo,  supe  de  ellos  como  avia  quedado  vivo,  aunque 
herido,  e  que,  queriendolo  matar  los  Moros,  porque  los  avia  enga- 
nado  e  traydo  al  degolladero,  se  disculpava  diciendo  que  ellos  pro- 
prios  havian  sido  la  causa  de  su  pcrdicion,  que  el  no  liavia  faliado 
ni  sus  encantamientos,  porque  les  havia  mandado  que,  hasta  que 
tuviesen  abierlas  todas  las  puertas  y  entrado  y  allanado  toda  la  ciu- 
dad,  ninguno  sacaso  por  su  boca  otra  palabra,  sino  :  Ala  !  Ala  !  Alal 
y  que,  aunque  al  entrar  viesen  Cluistianos,  los  dejasen  y  no  les 
hiciesen  mal,  pues  que  ellos  no  lo  liavian  de  hacer.  eslando  encan- 
tados  ;  y  tambien  que  ninguno  de  a  cavallo  lo  siguiese,  sino  todos  a 
pie.  Y  que  todo,  y  en  todo,  lo  havian  heclio  al  contrario,  porque, 
en  entrando  por  la  puerla,  liavian  vislo  unos  Cliristianos  y  havian 
aremetido  a  ellos  con  sus  lanzas,  diciendo  que  se  diesen  a  rehen, 
y  que  entonces  avia  dispaïado  el  artilleria,  que  antes  no  lo  liavia 
podido  hazer.  Y  que  el  alcayde  Bucar',  aunque  havia  venido  con 
el  a  pie,  avia  liecho  traer  su  cavallo  de  diestro.  v  otros  Moros  de  a 
cavalK)  tambien  havian  venido  delras  del  ;  y  que  tuviesen  porcierto 
que  de  las  herraduras  de  aquellos  cavallos  y  las  piedras  que  pisaron. 
salio  el  fuego  que  prendio  en  la  polvora  para  nuesiros  liros,  que 
de  olra  manera  era  ymposible.  Sino  que  mirasen  como  el  a\ia 
escapado  de  entre  los  que  murieron,  y  lantos  Chrislianos  como  lo 
cercaron  y  como,  aunque  que  lo  hirieron  de  espada,  no  le  pudo 
herir  ninguno  arcabuzaço  de  cuantos  le  dieron.  Y  mostroseles 
muchos  golpes   c[ue    Ucvaba   por  su  cuerpo,  y  desgarrones  en  la 

I.   Buear,  transcription  de  Abou  Boker. 


68  23  JUIN  IÔ64 

cabeza  y  cara,  de  quando  se  salio  huiendo.  diciendolcs  que  aquel- 
los  heran  balaços  de  arcabuzes,  que  le  babian  dado  sin  bacelle  una 
impresion.  Que  por  esto  los  Moros  no  lo  bavia  inuerto,  aunque  lo 
avian  desecbado,  sin  querello  recoger  en  Alcazar',  que  es  la  prin- 
cipal tierra  de  Moros  que  av  en  esta  frontera,  donde  vive  el  alcayde 
Bucar,  que  es  el  que  primero  avia  recojido  en  su  casa  a  el  dicbo 
Moravilo. 

Yo,  entendida  esta  occasion,  aunque  pensaba  tener  que  reyr  con 
elJudio  y  Moros  de  la  simpleza  del  Moravito  y  todos  los  demas, 
no  lo  hize,  sino  de  manera  que  ellos  no  sintiesen  que  yo  bavia 
lenido  aviso  de  su  venida.  Les  dije  que,  quando  parecio  tanta  mo- 
risma  aquel  dia,  bavia  pensado  que  fuese  el  Xarife,  rey  de  Fez,  o 
i)tro  que,  con  exercito,  viniese  a  combatir  esta  fuerza,  basta  que 
vide  la  gente  como  encantada  y  abrirse  estas  puertas,  sin  podellas 
cerrar,  y  los  tiros  que  no  se  podian  lirar  ;  que  entonces  sospecbe 
que  era  cosa  de  encantamicnto,  basta  que  Dios  lo  remedio,  que 
ya  eslavamos  casi  perdidos,  (juando  todo  resucilo  ;  que  me  dijesen 
que  grande  bombre  cra  este,  de  donde  se  bavia  levantado  con 
tanta  genlc. 

Ellos  creyeron  tan  de  veras  que  nos  baviamos  ballado  encanta- 
dos,  que,  salidos  de  aqui,  lo  publicaron  de  tal  manera,  por  toda 
esta  comarca,  que,  liaviendo  desecbado  conio  becbiccro  al  Moravilo, 
lo  recogieron  con  tanta  lionra  y  obedicncia,  quanta  se  puede  dar  a 
un  rey.  \  el  se  ensoverbecio  de  manera  ([ue  los  bincbio  mas  de 
vanidades,  y  se  dio  a  si  proprio  mas  crédite  de  lo  que  solia  en  sus 
liecbicerias.  A  todos  los  Moros  que  despues  dcsto  vinioron,  di  el 
proprio  entendimiento.  por  (jue  llevasen  a  mas  parles  la  lama,  la 
quai  se  cstendio  por  la  mas  parle  de  Herberia.  \  concurricron  otros 
mucbos  moravilos  y  alfaquies"  a  juntarsc  con  estotro  y  a  darle 
obedicncia.  diciendo  que.  en  sus  propbccias,  ballavan  como  csle 
bavia  de  ganar  a  Mclilla,  que  se  bavia  de  perder  en  este  liempo,  y 
despues  a  Oran,  y  pasar  a  Espana,  y  la  primera  cosa  que  bavia  de 
ganar  en  ella  bavia  deser  Malaga;  y,  con  estas,  otras  cicn  mil  vani- 
dades, con  las  quales  cl  dicbo  Moravilo  confirmava  sus  dicbos.  E, 

I.  La villc(l'EI-K»>arcl-Kcbircsl tri'sûloi-        la  ri'gion. 
gni'i^du  Icrriloiro  du  la  Iribu  des  Bok.koya.  Il 
h'agil  proliablimcnl  ici  d'un  k.sar  silu.5  dans  =■■   'l'/"7"'«-  *^' .  '«^s  canonislos. 


RELATION    DE    PEDRO    VENEGAS    DE    CORDOBA  6() 

queriendo  venir  algunos  Moros  a  traer  rescates  dehijos  y  parientcs 
que  tienen  aqui,  no  los  consintio,  diciendo  que  presto  los  sacaria 
sin  nada,  y  tamblen  a  quanlos  Moros  havia  cautivos  en  Espafia. 
Y  con  eslo  liacia  algunas  cosas  de  medicina  en  enfei  medades 
de  los  Moros,  como  dévia  de  ser  bucn  erbolario  ;  que  los  Moros  las 
atribuyan  a  niilagro,  y  asi  conlavan  muclio  del.  Haciase  tener  con 
grande  guardia  y  veneracion  :  en  su  casa,  cada  dia,  venian  gentes 
de  di  versas  partes  a  dalle  la  obediencia.  El  y  va  poco  a  poco  hacien- 
dose  rey.  Y  asi  lo  dicen  algunos  Moros  que  lo  liavia  de  ser,  que 
el  proprio  principio  tuvo  el  Xarife,  que  de  escolero  que  mostrava 
mucliaclios ',  se  hiço  rey  de  Fez  y  de  otros  tan  grandes  Reynos. 
Todavia  se  afirnio  en  negar  la  ley  de  Malioma  y  (jue  ninguno 
creyese  en  el,  sino  en  un  solo  Dios  ;  y  facilmenle  los  convirlio.  En 
mi  presencia  oy  negar  a  Mahoma  a  un  Moroque  se  precia  de  mu\ 
entendido  en  su  ley.  El  alcayde  Bucar  y  otros  Moros  de  otras  parles 
vinieron  a  hablar  conmigo,  fingiendo  que  venian  a  tralar  de  olros 
negocios,  por  entender  lo  cierto  de  esto,  si  era  verdad  que  nos 
haviamos  hallado  encantados. 

\  asi  el,  como  los  demas,  fueron  tan  creydos,  que  lii/icrou 
ensalçar  al  Moravilo  y  concurrir  mas  gcnte  y  présentes  ;  que  le 
hacian  tanto,  que  el  rey  de  Fez  liiço  juntar  gente,  alterado  desle 
nuevo  levantamicnto,  y  se  apercivio  para  imbiar  contra  el,  ampa- 
rando  la  ley  de  Mahoma,  y  liizo  prender  hasta  5oo  moravilos  y 
alfaquies,  que  venian  ajuntarse  con  estotro,  y  corlalles  las  cnvezas 
a  lodos  o  a  parle  dellos.  Mas  con  esto  se  allero  tanto  la  gente  de  su 
reyno,  que  tuvo  por  bien  de  suspender  la  cmpresa,  y  el  venir 
contra  estolro.  Dijeronle  que  este  moravito  no  se  levantava  contra 
el,  sino  contra  Christianos,  y,  aunque  negava  a  Mahoma,  no 
negava  a  Dios,  antes  decia  que,  por  virtud  dcl  y  con  el  apellido  de 
su  palabra,  havia  de  deslruir  los  Christianos.  Y  asi  tomo  por  con- 
sejo  eslarse  a  la  mira,  hasta  ver  si  tomaria  a  Melilla  como  decia 
por  palabras  ;  que  si  la  tomaria,  el  vernia  a  dalle  obediencia,  enlcn- 
diendo  que  tambien  le  podia  tomar  a  Fez  y  a  lodos  sus  coslados,  y 


I  Le  fondateur  de  la  puissance  saadicnne,  Ouallass,  sous  Mohammed  c/-/{ortou/.-i;/i. qui 
le  chérif  Moulay  Mohammed  ech-Chcikh.  l'avait  nomme  gouverneur  de  ses  enfants, 
.l'était  introduit,  en  i5o8,  à  lacourdesBcni        Cf.  Salazar,  cap.  6,  Torbes,  cap.  4. 


-o  2.3    JUIN    loG^ 

que,  si  no  la  tomava,  que  el  imbiarla  contra  el  adestruirle  luegn. 
Y  asi  se  estuvo  esperando. 

En  esta  coyuntura,  Uego  aqui  un  navio  de  Espaûa.  cargado  de 
\iluallas.  Y  dijeronme  las  espias  como  lo  havian  diclio  al  Moravito 
\  que  podia  ser  que  Irujese  mucha  gente  y  artilleria.  Dijo  que  no 
se  le  dava  nada,  que  antes  queria  embiarme  a  dezir  que  me  aper- 
civiese  y  hiciese  quanlos  reparos  quisiese,  que  lodo  lo  liavia  de 
allanar  v  lomar.  Y  les  dijo  que  aquel  navio  y  quantos  viniesen  de 
Espaûa,  cl  liaria  que  no  pudiesen  volver  ni  salir  deste  puerlo.  Para 
cslo,  despacho  luego  un  More  con  un  jarro  de  barru,  dorado  por 
cl  suelo  con  un  clavo  metido,  y  le  mando  que,  en  la  niar  dentro 
del  agua,  aqui  junto  al  puerlo,  entcriase  aquello  denlro  del  arena. 
que  aquello  era  que  para  ningun  navio  pudiese  salir  de  aqui.  ^ 
como  yo  supe  csto  por  las  espias,  para  confirinarme  con  su  diclio 
bordcne  que  ni  aun  las  barcas  cliicas  saliescn  del  puerlo  ;  y  en 
conformidad  lo  decia  asi  a  los  Moros  que  no  podian  sain-  (piando 
venian  a  liablar  ;  y  lo  creyeron.  Como  enlendi  cl  ui(i\iuiiiMito  tlcl 
rey  de  Fez  contra  este,  por  ascgurarme  si  sacava  arlill(Mia  y  olros 
portreclios,  paia  dar  aviso  a  Su  Mag''  y  a  V.  E.,  despaclie  espias 
difcrenles  |)ara  alla  y  olras  partes,  y  me  asigure  que  todo  era  en- 
canlamiento  y  hccbicerias,  y  no  olra  cosa,  y  que,  para  avenir  cl 
Moravito  con  su  exercilo  a  la  empresa,  no  se  esperava  mas  de  que 
acabase  de  sanardc  la  lierida  que  llevo  eu  cl  bra^-o  ;  que,  por  aver 
de  venir  a  pic,  el  y  todos  los  demas.  le  era  necesario  tener  mas 
l'uerça.  Y  asi  tuve  cspacio  para  hordciiar  de  baccr  algunas  cosas 
con  (|ue  liazellcs  el  dano  que  dcspucs  se  les  siguio.  llize  alzar 
tanto  las  parcdes  del  dicbo  corial  y  de  la  villa  vieja  que,  como  lie 
dicbo,  es  fuera  de  la  forlaleza  ;  toda  la  gcnle  tiabajaron  y  las  alça- 
ron  con  lanlo  regocijo,  quanto  lue  menester  pai'a  quf>  no  salicse 
ninguno  que  entrase.  Y  en  sus  puerla<  liicc  un  vtigniin  i|iu-  un  jin- 
diesen  levanlar,  y  ordciic  olras  cosas  lo  incJDr  (|ue  (miIcikII  tpie 
cumplian. 

Ya  el  dicbo  moravito  se  iiavia  atrcvido  a  imbiarine  a  dccii'  lo 
arriva  diclio  con  un  Moro,  que  me  dijo  de  su  |)arle  (pic  nie  apcr- 
civiesc  quanto  pudiese  con  reparos  y  génie  \  arlilliiia,  que.  auii(|ue 
vinicse  iodo  cl  podcr  de  Espaûa.  no  se  le  dava  nada,  laulo  mas 
presto  séria  para  el,  que  lodo  lo  liavia  de  lomar  sin  pelear  contra 


RELATION    DE    PEDRO     VENECAS    DE    CORDOBA  '71 

nosolros,  aunque  a  mi,  por  la  buena  fama  que  havia  o\do,  me 
queria  hacer  bucn  lialamienlo  y  emblarme  en  un  iiavio  a  Espafia 
con  toda  mi  bazicnda  y  con  hasla  Go  amigos  mios,  que  yo  les 
trujese  sefialados  y  me  rccogcse  con  ellos  en  una  torie  qiiando 
cntrase,  que  el  me  ascgiiiava  la  vida  y  a  lodos  los  demas,  y  cuin- 
pliiia  lodo  lo  que  decia.  \o,  lingiendo  tenelle  gran  miedo,  respondi 
al  Moro  muy  a  su  proposilo.  rogandole  mucho  que  el,  por  su  parte, 
y  el  alcayde  Bucar  por  la  suya,  jJues  que  eran  amigos  mvos,  tra- 
lasen  algun  concierto  con  el  Moravito,  para  que  se  contentase  de 
no  venir  a  tomarme  la  plaça,  sino  que  pasase  a  Oran  y  a  esotras 
partes  que  decia,  y  me  dejase  en  paz,  promctiendo  de  dalle  todo 
lo  que  yo  pudicse.  Y  cl  Moro  me  aconsejo  que  le  dièse  todos  los 
Moros  caulivos  que  lenia  aqui  y  la  vandera  grande  que  le  gane  aquel 
dia.  que  era  toda  su  lionrra,  y  le  dièse  a  su  liijo.  Es  de  entendor 
que,  aquel  dia  dcslotra  cmpresa,  quedo  aqui  muerto  un  liijo  suyo, 
y  yo  les  di  a  enlendcr  que  lo  tciiia  cautivo.  ^o  le  respondi  que  todo 
aqucllo,  y  mas  le  daria  loo  onças  de  plata.  Todo  eslo  fue  causa 
que  el  Moravito  se  ensovervecicsse  mas  v  todos  los  Moros,  parc- 
ciendoles  que,  pues  que  yo  promeli  aquello,  que  ya  me  rendia.  Y 
asi  no  lo  preciaron,  antes  dieron  mas  priesa  en  su  venida.  \ ,  viendo 
que  se  acercava  el  termino,  les  fui  dando  a  entender  como  la  génie 
se  me  desmayaria  y  todos  estavan  esperando  que  asomasen  para 
salirse  de  la  ciudad  y  mctersc  en  los  na^ios  por  ampararse,  que, 
aunque  no  podian  salir  ciel  pucrto,  hacian  cjuenla  de  concerlarse 
mejor  con  la  merced  del  Moravito  por  salvar  las  vidas.  Esto  lo  dije 
por  la  gente  que  pensaba  echar  por  la  mar  para  que  saltase  en  tieria, 
pues  que  por  las  puertas  de  la  ciudad  no  podia  liazello  aquel  dia, 
por  no  abrillas.  Y  asi  tube  bien  conccrtado  y  en  orden  1 1 5  lionibrcs, 
buena  gente  y  suelta,  melidos  en  las  barcas,  para  que.  aquel  dia, 
quando  los  Moros  Uegasen,  se  embarcasen  a  priesa,  como  que  en 
confusion,  y,  buiendose,  fuesen  la  vuelta  de  la  nao.  ^  asi  lo  Incic- 
ron,  de  donde  los  Moros  creyeron  que  ya  se  embarcarian  buycndo. 
^  luve  hasta  3o  cavallos  en  parte  donde,  sin  salir  por  las  puertas, 
saliesen  al  canipo  y,  juntos  con  la  iufanteria,  se  pusiesen  dobajo  de 
las  lorres,  para  si  algunos  Moros  de  los  desbaratados  con  el  artille- 
ria  y  tiros  hecliasen  por  las  paredes  de  la  villa  vieja  ;  y  fue  cl  caso. 
De  mancra  que.  dejadas  otras  cosas  y  parliculares  o  parte  que, 


ya  23  jLiN  i56/t 

como  he  dicho,  no  toca  a  mi  el  hazer  relacion  délias  a  V.  E.,  que 
lunes,  a  los  19  dias  deste  mes  de  Junio,  que  va,  porque  el  otro 
suceso  fue  un  dia  de  savado,  y  le  fue  mal  en  el.  lo  liavia  mudado 
de  lunes,  que  vino  el  dicho  moravilo  con  un  campo  de  morisma. 
En  el  numéro  délia  podria  ser  que  herrase,  porque  liacen  diferente 
la  muestra  que  la  liazemos  los  Clirislianos,  que  caminamos  los 
csquadrones  concerlados.  por  orden  de  hileras,  y  ellos  caminan 
muy  juntos,  serrados  y  sin  horden.  Llegado  a  visla  desta  ciudad 
algo  lejos,  hizo  como  la  oha  vez  apartar  lodos  los  Moros  que 
savian  hazer  la  cirimonia  de  la  cala,  y  quedarse  todos  los  que  no 
savian  a  la  mira.  Con  estotros,  deparlidos  en  esquadrones,  aunquc, 
como  digo,  sin  orden,  vino  caminando  rivera  delà  mar.  Yo  cstuve 
esta  vez  aca,  denlro  en  la  ciudad,  diferente  orden  que  en  la  olra, 
por  conformar  nuestras  aparencias  con  sus  vanidades.  Hize  que  el 
arlilleria  no  parecicso  asomada  a  la  muralla  ni  persona  ninguna, 
sino  que  todos  estuviesen  encubierlos  con  sus  armas  y  muclios  con 
banderas  en  las  manos,  y  en  la  ciudad  no  se  hiciese  humo  ninguno, 
por(|ue  pareciese  cosa  deshabilada,  y  que  todas  las  mugcrcs  y  mu- 
cliachos  saliesen  aquel  dia,  cada  una  con  banderas,  morriones  en 
las  cabezas,  y  asi  mismo  todas  encubierlas  en  la  muralla,  para 
parecer  enciina  quando  hiciese  tocar  a  el  arma.  \  las  mugeres  lo 
hicicron  tambien  y  sacaron  tantas  banderas  de  lantas  maneras,  y 
tambicn  bêchas  de  seda  y  olras  lavores,  que  creo  cierto  que  una 
de  las  cosas  que  puso  espanlo  a  los  Moros  para  su  huida  y  desba- 
rate,  fue  aquella. 

Viendo  yo  tan  notable  vanidad  de  los  Moros,  como  era  dar 
tantos  y  mas  hombres  principales  tanto  credito  a  un  encantador, 
que  lan  lacilmenle  avian  sujctado  sus  vidas,  primera  y  segunda 
vez,  a  las  palabras  y  locura  de  un  hombre  tan  bajd,  parccionte 
ser  cosa  de  milagro  (bvino,  que  Dios.  nueslros  soùor,  queiia  liacelln, 
de  su  sanla  Fce  caliiolica,  para  (jue  estos  inficles  se  conxirlieson  a 
ella,  viendo  la  poca  impresion  que  cnnira  ella  puodcn  hazer  las 
vanidades  de  sus  savidurias,  hechiços  y  encanlaïuientus,  \  reconn- 
cicscn  a  la  clara  que,  con  el  nombre  de  Jesu  Chrislo  se  desliazcn 
todas  aquellas  falsedadcs.  Détermine  de  rezivillos  cf)n  un  crucifijn 
de  la  colVadia  do  la  Sanla  Vera  Ouz,  que  aipii  tenemos.  ^  asi, 
puestas  todas  las  otras  cosas  en  liordeii,  me  con  cl  en   un  puesto 


RELATION    DE    PEDRO    VENEGAS    DE    CORDODA  "yS 

que  es  encima  de  un  rebellin,  que  liace  Iraves  al  foso  y  puente 
levadiza  de  la  primera  compuerta,  y  con  el  ynterprete  de  la  lengua 
arabiga,  que  ténia  comigo,  ya  industriado  en  la  plalica  que  havia 
de  hazer  al  Moravito  y  a  todos  les  demas,  porque,  quando  ellos 
Uegaran  alli,  ya  yo  les  ténia  dentro  en  la  piision  todos  los  que 
liuviesen  entrado  de  las  puertas  de  la  villa  vieja  adentro,  y  que  les 
dijese  a  el  y  a  ellos  la  falsedad  en  que  vivian  con  sus  encan lamienlos, 
y  les  descubriese  para  que  lo  creyesen  como,  la  otra  vez  que  vinie- 
ron,  supe  como  havian  de  venir  y  los  estuve  esperando.  y  como  el 
no  disparar  el  artilleria  ni  otros  tiros  todo  avia  sido  fingido  y  becho 
aposta,  como  presto  se  lo  liaria  conocer  a  la  clara,  si  no  querian 
convertirse  a  nuestra  santa  fee,  exorlandoles  que  se  rendiesen  y 
umillasen  a  aquel  sanlo  crucifijo.  que  es  imagen  y  semejança  de 
nuestro  Dios  y  senor  ;  y  que,  si  se  convertian,  no  moriria  nin- 
guno,  y  si  no  querian  todos  quedarian  perdidos,  porque  yo  les 
ténia  armadas  taies  cosas.  como  verian  si  decian  que  no  querian. 

Llegados  los  Moros  a  la  parte  del  rio  cerca  de  las  puertas  desta 
ciudad,  bicieron  alto.  ^  pareze  ser,  segun  despues  he  entendido, 
que,  por  temor  que  tuvo  cl  alcayde  Bucar  y  otros  principales, 
visto  que  se  yvan  acercando,  uvo  alguna  confusion  entre  ellos  sobre 
si  pasarian  adelante  o  no.  El  dicho  alcayde  Bucar  dijo  que  no  era 
bien  venir,  porque,  sin  duda,  creya  que  yo  les  ténia  armados 
algunos  enganos,  y  que  todo  quanto  les  liavia  dicho  eran  fingi- 
mientos,  que  el  conocia  Xiislianos  por  baver  eslado  entre  ellos. 
\a  eslavan  casi  determinados  de  volverse.  y  lo  estuvo  del  todo 
aquel  esquadron  del  Moravito  y  la  gcnte  mas  principal  que  venia  en 
balalla,  quando  se  levanto  una  voz  y  tumullo  de  otros  dos  esqua- 
drones  de  génie  que  eran  de  la  parte  de  Levante  liacla  Tremezen. 
Estes  tenian  creydo  que  el  Moravito  y  el  alcayde  Bucar  y  olros 
parliculares  andavan  por  enganallos  para  entrarse  ellos  en  lu  licrra 
para  alçarse  con  todo  el  despojo  y  ganancia  sin  dalles  parte  a  ellos. 
Eslo  les  bavia  dado  a  entender  el  dicho  Judio  que  avia  tralado  la 
platica  al  principio  comigo,  que,  como  hombre  tambien  codicioso  de 
la  ganancia,  se  perdio  con  ellos.  Estos  dos  esquadrones  se  movie- 
ron  y  a  priesa  se  vinicron  a  la  vuelta  de  las  puertas,  las  quales 
hallaron  aviertas,  y  enlraron  corriendo  sin  parar  hasta  encima  de 
las   compuertas   del  foso  y   cabe  la  puente   levadiza,    al  pie   del 


-^^  2.3  jiiN  i564 

revellln  donde  vo  estava.  esperandolos.  Como  no  podian  pasar  de 
alli,  hicieron  alto  con  grande  grilo  y  alarido  que  trayan.  Yo  me 
asome,  y,  con  el  ynterprele  de  la  lengua,  procure  a  vozes  todo  lo 
posible  que  escuchasen.  ^  .  como  es  génie  sin  raçon  y  baibara,  ni 
escuchavan  ni  reconocian  que  eslavan  perdidos.  Quando  vide  que 
ya  todo  aquel  esquadron  estava  dentro  de  la  villa  vieja,  entre  tanlo 
que  eniravan  los  demas  que  pudiesen  caver,  porque  es  plaça  que 
lan  juntos  y  apretados  como  elios  vienen  cabra  5ooo  liomlires, 
comenze  a  descubrir  una  pieza  de  artilleria  que  lenia  junto  a  mi. 
En  aquella  canon  era  para  quifar  unas  esteras  con  que  estava  cu- 
bierta  por  que  ellos  no  la  viesen.  Como  la  vieron,  reconoci  que 
tuvieron  algun  rumor,  que  se  volvian  liacia  atras. 

Visio  esto,  por  que  no  se  saliese  ninguno,  toque  aima  para  cpie 
dejasen  caerel  ingenio  de  la  primera  puerta.  \,  disparandn  la  pieza 
(pie  estava  junto  a  mi,  fue  senal  para  que  todos  los  olros  pcrlroclios 
se  usasen.  y  hombres  y  mujeres  y  mucliaclios  subiesen  en  cima  de 
las  murallas,  moslrando  sus  banderas.  Fue  todo  de  manera  que,  de 
todo  este  esquadron  que  entro  dentro  de  la  villa  vi(>ja  no  se  escapo 
Moro  ninguno  que  no  se  qucdase  muerlo  »  caulivo.  ^  los  olros, 
porque  quedaron  fuera,  puestos  eu  lHi\da,  bicieron  muclio 
eslrago  en  ellos  los  3oo  cavallos,  loo  infantes  (jue  salieron  por  la 
mar,  y  la  artilleria  que  parte  délia  jugo  en  ellos.  No  qucdo  Moro 
que  no  fuese  desbaratado,  sin  tener  animo  ni  concierlo  para  jun- 
larse  ni  rcazerse  en  ninguna  parte  ni  para  venir  a  dar  calor  a 
estotros  que  quedavan  encerrados  y  perdidos.  Los  quales,  dentro 
de  la  diclia  villa  vieja,  yntcntaron  de  bazello,  como  validités  bom- 
bres,  y  defendiendose.  Mas,  como  yo  no  dcje  salir  ningun  liombrc 
que  pelease  con  ellos,  sino  el  artilleria,  cargada  de  lanternas  Uenas 
de  perdigones  porque  bacian  mayor  dano  y  no  horadavan  las  parcdes, 
y  los  liradores  desde  las  murallas  y  torres  quesosteniau  en  nicdio, 
y  fuegos  arlificiales  que  los  liccbavan  y  cierlas  minas  con  mortercles 
y  perdigones,  dcsmayavan  del  todo,  reconociendo  su  perdicion, 
andavan  bordeando  de  una  parle  a  olra.  buscando  salida.  Knlonces 
sali  yo  solo  a  cavallo.  con  el  iiilerprele  de  la  lengua  a  exorlalles 
que  se  rindiesen,  si  no  cpierian  acabar  de  morir.  E,  vislo  que  no 
querian  liazello,  baciales  tirar  mas.  ^  despues,  tome  el  sanlo  cru- 
cifijo,  y  volvi  a  salir  a  ellos.  Y  \a  eian  muerlos  muclios,  y  los  que 


RELATION    DE    PEDRO    VEKEGAS    DE    CORDOBA  ■yO 

quedaron  plugo  a  Nueslro  Senor  que  se  rindieron.  El  sca  servido 
de  alumbrallos  y  a  todos  los  demas  infieles,  para  que  reconozean 
la  claridad  y  vcrdad  de  su  santa  fee  calholica  y  se  convieiian  a  ella 
para  su  servicio.  Que  yo  creyo  y  lengo  por  cierlo  que,  quando 
sepan  la  verdad  y  el  poco  caso  que  liice  de  sus  cncanlauiientos,  y 
como  fue  lodo  fingido  por  enganallus,  que  dejaran  el  lierror  de  su 
mala  sela  y  se  conAirllran  a  lo  verdadcro  '. 

Y  vuelvo  a  dezir  que  estos  dos  suzesos  se  dcveii  de  alribuyr  a 
milagro  particular  que  Dios  ha  querido  mostrar,  pues  que  havemos 
desbaratado  dos  vozes  lanta  gente  con  lanto  dafio  suyo,  siti  recivir 
ninguno  de  nueslra  parle,  pues  que  certifico  a  V.  E.  y  asi  lo  sabra 
por  verdad,  que  no  ban  mucrto  les  infieles  ningun  christiano.  Lo 
quai  no  es  justa  cosa  atribuillo  a  sola  mi  industria,  ni  yngenio",  ni 
de  olra  ninguna  persona  ;  aunque  en  mi  se  cncerrara  lodo  el  saver 
del  arle  mililar,  lia  sido  provision  divina.  ^  ,  por  ser  contra  infieles 
y  contra  semejanle  sujeto,  tengo  en  mas  eslos  buenos  sugetos  que 
tuvicra  olro  ninguno  do  quanlos  pueden  suzeder  en  la  guerra,  por- 
que  batallas,  silios  y  combalos  de  tierra  prosperos  y  adverses  vense 
cada  dia,  mas  pretcnder  tomar  una  fortaleza  y  tan  principal  por  en- 
canlamienlo,  y  cnlrarse  tan  ciega  y  bestialmente  por  las  puerlas, 
creyendo  que  lodo  era  suyo,  no  lo  lie  vislo  ni  oydo  dezir;  aunque 
a  Oran  y  a  Buzia  dizen  que,  en  tiempo  pasado,  vino  un  moravito 
a  encanlar  la  artilleria.  Mas  aquello  fue  desde  lejos  en  el  campo  y 
a  cavallo.  Eslos  vinieron  a  pie,  dejando  su  cavallcria  a  lo  lejos,  de 
la  manera  que  lie  dicbo  a  \  .  E. 

Plega  a  Nueslro  Seùor  que  lodo  sea  para  su  sersicio.  y  a  mi  me 
de  grazia  para  que  siempre  aciérie  a  servir  a  V.  E. 

Brilixh  Mii.sciiin.  —  Adilaional  Mss.  ^SJOS.  f.  <S. 

1.  CoLi.Ai.os  (f.  107  V")  lacontc  i|iie,  dos  rameurs  (/6it/t'm,  f.   log  \"). 
trois  milli-  Maures  avant  pcnéfrc  dans  Me-  3.   Cabrera  ajoute  à  la  fin  de  sa  relation  : 

lilla,  pas  un  seul  n'échappa.  Ils  furent  tous  «  El  Vcnegas  aviso  al  Roy  de  su  vitoria  sin 

tués  à  l'exception  de  4oo  qui  furent  réduits  sangre,  i  parcciendo  a  algunos  del  Consejo 

en  esclavage.  D.   Garcia   de  Toledo,  avant  aventure    mudio,    no    fue   loado   su    gran 

de  ramener  du  Penon  sa  flotte  victorieuse  hecho,  sino  calumniado,  mas  su  rcputacion 

(septembre  i564),  envoya  cherclier  à   Me-  era   tal  que  vencio  la   malignidad  i   en  la 

lilla   ces    lioo  esclaves  qui   vinrent   fort  à  estimacion  i   graria  de   su  rey  permanecio 

propos  armer   ses  galères,  dépourvues  de  hasia  morir...   n 


nQ  l8    JUILLET    i56A 

XXIX 

LETTRE  DE  LEONARD  CHILTON  A  THOMAS  CHALONER 

(Extrait) 

Les  préparatifs  espagnols  sont  supposes  diri'jes  contre  le  Pehon  de   ]'elez 
ou  Bomjie. 

Cailix,   i8  juilk't  i564. 

Au  dos,  alia  manu:  18"'  July  iô6\.  From  Léonard  Cliilton. 
Riglit  Honorable, 

Al  my  cominge  to  SalTra,  «hero  I  laried  one  niglil  and  halfe  a 
daie,  I  dellyvered  your  lellies  untoo  tlie  Conde  and  Condeza.  wliicli 
weare  tliarikfuUie  received. 

As  tocliingc  llif-  greate  armada  Ihal  \\  as  so  mucli  spokcn  of  hère, 
liere  is  noo  preparacion  at  aU.  AU  llie  preparacion  tliat  is  made  is 
abowt  Mallaga,  and  for  gallis  ;  for  ihere  is  no  sliippes  appointed. 
The  jugmcnt  of  manie  is  ihat  ihey  shall  goo  for  VeaUis  de  (îomera  ' 
and  the  Pynion,  or  elles  for  Bugea  ;  but  the  Irolhe  is  nol  ycl 
knowne  hère  more  thenne  ihal  ther  is  greate  preparacion  made 
for  villellos  and  ail  monycions  of  warr. 

riuis  for  ihis  pointe  I  rest,  desiring  Ower  Lord  lo  prospcr  your 
Ilonnor  in  ail  your  alTaiies,  and  to  clearc  youe  owt  of  this  coun- 
Irey,  as  your  Ilonnor  desyrelh. 

Fromc  Cadiz,  the  18"'  of  JuUie  i564. 

Your  Honnors  servaunt, 

Sifjné :  Léonard  Cliilton. 

Public  Record  Office.  —  State  Papers,  Foreirjn,  Elizahelh,  vol.  LWIII. 
n"  U87.  —  Orir/innl. 

1.   Sur  ce  nom,  V.  Franco,  (.  I,  p.  3/(3,   note  ,3. 


LETTRE    DE    LEONARD    CHILTON    A    THOMAS    CHALONER  77 


XXX 

LETTRE  DE  LEONARD  CHILTON  A  THOMAS  CHALONER 

(Extrait) 

La  flotte  espaijnole   est  partie   de  Malaija    le   2H   août,   se  dirigeant  très 
probablement  vers  le  Pehon  de  Vêlez. 

Cadix,  2  septembre  i564. 

Aa  dos'.  Al  illustrissimo  senorTomas  Chaloner.  embaxador  de  la 
serenisima  reyna  de  Ynglatiera  elc,  mi  sefior,  en  coile  de  Espafia. 
—  De  porte  dos  reaies  diiro  68  maravedis. 

Right  Honorable, 

I  wryt  your  Honor.  by  me  lasle,  of  Don  Garzia  de  Toledos 
commynge  helher  witbe  serlen  of  bis  gallis,  avIio  taryed  hère  but 
ij  dayes.  Yt  may  pleasse  your  Honor  ihat,  as  the  28  daye  of  Awgoste  ' , 
he  deparlid  from  Malaga  withe  92  gallis,  the  i5  chalupas  and  other 
fuysles  and  breganlyns  in  good  order  and  munyssions  to  concor 
ail  Barberie,  as  I  am  wrytlen  from  Malaga.  How  be  yt,  I  am  sewer 
Ihey  will  levé  part  to  concor  tell  another  lyme.  We  judge  verilie 
ihey  are  gone  for  Ihe  Pynnon.  God  send  them  good  suckeces. 

From  Cadiz,  the  second  of  September,  a"  i56A- 
Your  Honores  sarvant, 

Signé  :  Léonard  Chilton. 

Public  Record  Office.  —  State  Papers,  Foreiyn,  Elizabeth,  vol.  LXXIV, 
n"  556.  —  Original. 

I.    Le  mardi,  29  août,  à  onze  heures  du   matin  (B.  Coi.laços,  f.  2O). 


■^8  5     SEPTEMBRE     I  56/) 

xxxr 

AVIS  D'ESPAGNE 

Etat  (le  la  flotte  et  des  forces  cspu(/noles  diriijees  contre  le  Pehnn  de  Vêlez. 

5  septembre  i56i. 

Au  dos,   alia  mnnu  :  Advyscs 

By  lellers  from  Spayne,  ô"  Seplcmber  i564. 

The  Queenc  is  reluiiied  lo  parfighl  hcalllio.  and  the  Prince  fallen 
agayne  inlo  an  agewe  wherewilh  lie  was  slircwedly  Iroobled. 

The  nombre  and  furniture  of  the  arniye  for  Pagnon  de  Velcz  was 
go'  gallees',  Go  shippes',  1 1  ooo  foolcmen',  /|00  horsses,  /400000 
payreof  shooesof  ihreedde,  withladdersandall  olherkinds  of  neces- 
sarye  instruments,  and  victayles,  and  ail  kindes  of  ninnicion 
requisyle. 


Public  Record  Office.  —  Sidte  Papers,  Forc'njn,  EUzabcth.  vol.  L.\.\l\', 
n''jSI . 

1.   Cin<nianlC(leccsgaU'resc'laKiitvcinies  cl  de  l>rigaiilitis,  le  loiit  formanl  un  loUil 

d'Ilalie,   sous  le  commanilemeiil  de  Jean  île  i5o  voiles.  15.  Coi.lacos,  f.  ï-. 
André  Doria.  V.  infra,  p.  ii'\.  3.    L'armée,   commandée  par  U.  Garcia 

a.  La  Hotte  enlii Te  comprc^nait  II3  gros  de  Tolcdo,  comptait    i3  cifio   lionimes   de 

navires  et  un  certain   nombr<'  de  frégati'S  combat.  Ibid.,  f.  711. 


RELATION    DE    LA    PRISE    DU    PE\OX    DE    VELEZ  'yQ 

XXXII 

RELATION  DE  L.\  PRISE  DU  PENON  DE  VELEZ 

Partie  de  Malai/a  le  28  août,  laJlolLc  espaijnole  arrive,  le  jeudi  3i,  devant 
El-Kalaa,  où  D.  Garcia  de  Toledo  fait  débarquer  les  troupes.  —  Établis- 
sement d'un  fort  avec  installation  de  quelques  canons.  —  Arrivée  de 
l'escadre  portugaise.  —  Le  dimanche  suivant,  les  troupes  espagnoles  se 
mettent  en  marche.  —  \'ive  escarmouche  à  i arrière-garde.  —  Les  Maures 
évacuent  leurs  positions  devant  Vêlez  et  se  retirent  dans  la  ville.  —  Le 
lundi,  D.  Garcia  de  Toledo,  ayant  vainement  sommé  la  forteresse  du 
PeTion  de  se  rendre,  fait  débarquer  le  reste  de  sa  grosse  artillerie.  — 
Le  mardi,  il  commence  le  bombardement .  —  Le  mercredi,  après  une 
très  faible  résistance,  la  place  capitale  et  est  occupée  par  les  Espagnols 

[Après  le  fi  septembre  i56;i  'J. 

Au  dos:  Tlie  reporte  of  llic  entreprise  of  Pegnon  de  Velez. 

The  reporte  of  Capitayne  Francisco  de  Ilerazo"  made  of  the  suc- 
cesse  of  the  entreprise  of  Pegnon  de  Velez. 

The  army  departed  from  Malaga  on  Monedaye,  the  xxviij"'  daye 
of  August,  and  that  night  wee  anckred  at  la  Torre  de  Molinos'.  The 
next  morning,  at  ihe  albe  of  the  daye,  Avee  conlynued  our  vyage 
■\vithought  ihe  galleys  of  Portugall  and  Malta.  which  Avere  fallen 
loward  ihe  Ponente  lo  meete  wilh  the  greale  gallion  of  Portugall, 
Avhich  remayned  hcliynde  with  ihe  challoppcsand  someother  small 
veasselles. 

I.   L'auteur  de  la  Relation  dit  lui-même  2.   Francisco  de  Eraso  (?-l57o),   secré- 

qu'il  fut  dépêché  vers  le  roi  d'Espagne  tout  taire  de  Charlcs-Quint,  puis  de  Philippe   I; 

de   suite  après  la  reddition  du  Penon,  qui  secrétaire  du  Conseil  des  Indes, 
eut  lieu  le  6  septembre.  — Sur  cet  événe-  3.  Torremolinos,    à    i3    kilomètres  au 

ment,   V.   France,  t.  I,  pp.  360-278.  sud  de  Malaga. 


8o  APRÈS    LE    6    SEPTEMBRE     l564 

Thui-sdave  morning,  the  last  of  August,  being  wythin  xxx  myles 
of  the  Pegnon,  wee  lefl  the  shoare  of  Spayne  and  made  into  the 
sea  towards  the  shore  of  Barbarye.  They  of  that  shoar,  having  ihe 
sight  of  us,  shott  of  certeyn  peces  of  oidonance  to  geve  warneng  to 
the  coste.  Wee  conlynued  our  sayhng  Avilhought  making  anny  greale 
haste,  for  thaï  the  lerewarde  dragged  behynde  :  which  liaving  altey- 
ned  us,  wee  made  altogether  lo  Alcala'.  At  the  which  place  Don 
Garcia  comaunded  ail  the  skyfes,  that  ys  to  saye  the  shippe  botes, 
to  bee  hoyssed  ought,  and  to  bee  fylled  every  boat  wilh  soldyours 
carryeng  in  eache  puppe  Iwo  musquettes,  with  ordre  that  after  the 
fvrst  shott  of  a  greate  pece,  they  shoulde  drawe  to  the  shoar  and 
lande.  And  in  the  lyke  sorte  was  ordre  taken  for  the  landing  of  ail 
the  restof  the  anny,  every  soldyor carryeng  wilh  him  bis  necessyties 
for  Frydaye,  Satourdaye,  and  Sonedaye.  At  the  which  tyme  was 
also  dysbarcked  ought  of  every  galley  l  sacques  of  bysquett  and 
sixtene  skynnes  of  water.  Which  donc,  we  began  upon  the  Thurs- 
daye  a  forte,  and  to  dygge  also  certeyn  wcUes  for  tiie  furnilure  of 
water.  In  the  wiiich  forte  wcre  beslowed  certeyn  peces  of  greate 
artyllarye  ;  and  in  the  castle  of  Alcala  vere  mounted  two  fielde  peces, 
to  the  garde  wherof  were  appointcd  \f  soldyours.  By  Frydaye 
night,  the  forte  was  acheved.  abought  ihc  A^hich  so  manny  as  were 
landed  lodged  that  night. 

The  Saltordaye,  the  sea  became  so  high  as  the  rcsl  of  llic  victaylc 
coulde  not  bec  landed:  and  thorfore  A\ere  wee  forcod  lo  kcpe  us 
where  we  wcre,  being  llicrl)y  Icll  lo  niardie  ann\  furdcr.  At  ihis 
tyme  arryved  the  galleys  ofPortugall" and ofMalla  wilh  the  gall\on  : 
and,  abought  none,  yt  pleased  Godde  so  to  slave  llie  stormc  as 
wee  hadd  comodylie,  ihoughe  not  wiliiought  travayle,  to  lande  ail 
soch  ihinges  asjiecessarylie  wcre  to  bee  landed.  So  as  the  Sonedaye 
was  began  to  marche  forwarde  in  ibis  ordre,  that  ys  to  saye  :  the 
hole  companny  of  the  Spanyardes  being  devydcd  into  iij  partes, 
two  third  partes  of  thcm  were  appoynled,  the  one,  «hich  was  tiie 
band  of  Naples,  lo  the  conducle  of  Don  Sancho  de  Leyva,  and 
the  olhcr,   which   was   ibe  bande   of   Lombanlyc,   lo  Don  Luys 


I.   V.  supra,  p.  50,  noie  .'|.  la  prise  du  Pefion.  \'    /"Si-nV.  l'rann-.  t    I, 

a.   Sur  la  participation  Jos  Portugais  à        pp.  a'^j,  a'jS. 


HF.l.ATION     DK     L\    l'UlSE    DU    PE>0>     DE     VELEZ  01 

Ozorio  '  ;  to  the  wliich  were  added  certeyn  others  newly  brought 
ought  of  Spayne,  who  never  had  bene  before  in  the  warres  :  which 
kynde  of  soldyors  are  called  besogni^. 

The  sayde  Don  Sancho  ledde  the  avantgarde,  whome  followed 
the  baltayle  and  the  baggage,  and  ihen  the  arrierbande,  which 
stoode  moste  of  Almaynes,  with  vj"  Spannyardes  hacquebuttyers, 
and  vj  fyelde  peces  ;  eache  bande  in  very  good  ordre,  wifh  the  wynges 
well  furnysshed  with  hacquebulyers.  This  daye  was  there  a  greate 
skyrmysshe  made  upon  the  arryerwarde  ;  in  the  which  were  sclayne 
some  Almaynes,  wiierof  the  Moares  hadd  no  cause  to  make  anny 
buasle.  This  course  of  skyrmisslie  fayled  no  daye,  witli  the  dealhe 
of  some  small  nombres  of  bolhe  sydes.  The  avantgarde,  arryving 
within  the  view  of  Vêlez,  discouvred  good  nombres  bothe  of  horsse- 
men  and  footemen  ;  to  skyrmisshe  with  the  which  being  ordeyned 
convenyent  nombres  of  our  armye,  they  forsooke  their  place  afler 
small  defence,  and  retyred  tbem  selves  into  tlie  towne'.  The  lyke 
also  dydde  an  other  companny,  lodged  in  a  forte  which  they  had 
suddeynlye  made  in  places  where  before  stoode  a  wyndemyll  : 
wheare  werre  founde  iiij  good  peces  of  arlyllarye.  The  AUemaynes 
forlyfied  them  selves  uppon  the  liill,  and  the  sayde  two  ihirdes  of 
the  Spanyardes  in  the  vallée. 

Monedaye  in  the  morning,  Don  Garziasent  a  frigata  with  certeyn 
in  yt  to  somon  the  place*  ;  who  percey  ving  no  meaning  in  any  ihat 
were  within  the  forte  to  barken  to  anny  lalke.  and  that  they  coulde 
bave  none  other  tiiing  from  tbem  but  sliott  of  ai'quebuzcs,  came 
theyr  wayes  and  made  reporte  as  they  founde.  Wheruppon  ordre 
was  straight  geven  to  disbarcke  the  rest  of  the  greate  ordonance. 

Tuesdaye  morning,  wee  began  the  batterye  from  the  sea  syde, 
contynueng  the  same  ail  the  mornyng.  After  dynner,  wee  dydde 
the  lyke.  But  perceyving  that  this  our  ordonance  laye  somewhat 

1.  Ce  personnage  fut  j>armi  les  nom-  donnèrent  leur  position  devant  \'i'le/,(Ba(Ji») 
breux  morts  que  coûta  aux  Espagnols  une  et  se  retirèrent  dans  la  ville.  L'auteur  de 
attaque  des  Ghomara,  au  moment  de  leur  la  Relation  omet  de  dire  qu'ils  évacuèrent 
rembarquement.  V.  i'''  Série.  France,  t.  I,  également  celle-ci  et  que  les  Espagnols 
pp.  265,  266,  269.  l'occupèrent  sans  difficulté. 

2.  Ceci  est  vraisemblablement  une  glose  4.  The  pface  ;  Entendez  :  la  forteresse  du 
du  traducteur.  Penon,   distincte,   comme   on    l'a  vu  plus 

3.  Il  faut  entendre  que  les  Maures  aban-  haut,  do  la  ville  de  Vêlez. 

De  Gasthie.s.  VII     -    G 


82  APRÈS     LE     b     SRPTEMBIIE     lo()4 

farder  ol"  thcii  coulde  aiiuoye  tliem  in  soch  sorte  as  was  requisvte, 
\l  was  thought  good  to  plant  vj  greate  peces  nere  unto  the  foite. 
upon  the  povnte  of  the  hill.  To  the  which  ende,  ail  the  daye  Tues- 
daye  and  the  nighte  also,  the  pyonners,  and  a  greale  nombre  of 
the  soldyours  with  them,  Iraveylled  to  make  the  place  convenyent 
for  the  planting  of  the  sayde  peces,  with  ij  moo,  heing  in  ail  the 
nombre  of  viij . 

Abought  three  of  the  clock  afler  mydnight,  issued  ought  of  the 
forte  twoo  Turcqs  ;  who  being  taken,  desyred  to  bee  brought  to  the 
generall;  to  whome  being  presented,  they  tolde  him  the  substaunce 
of  the  Turcqs  and  a  greate  nombre  of  rennegates  had  habandonned 
the  place,  and  thaï  soch  as  dyd  remayne  had  agreed  to  rendre  the 
sa  me. 

The  Wennesdaye,  Sir  Juan  Andréa  was  sent  to  parler  with  them  : 
aftcr  Avhose  parlyng  with  them  no  greate  tyme,  they  concluded  the 
yelding  upp  of  the  place.  Whereupon  I  was  slraighl  dispatched  with 
a  lettre  of  credence  to  your  Ma'"",  having  fyrst  seene  within  the 
Pegnon  above  the  nombre  of  a  tliowsand  of  our  best  soldyours. 
There  was  none  of  skyll  in  the  oie  army  but  lie  marvayled  the 
castle  was  geven  upp  so  lightly  and  in  so  small  a  tyme,  being  the 
same  judgcd  to  bee  unprennable.  For  the  sure  keping  wherof,  and 
the  provyding  of  ail  thinges  necessarye,  Don  Garcia  hathe  taken 
order  with  ail  wisdome  and  dilligcnce  requisyte,  intending  ought  of 
bande  to  dispache  an  cther  unto  your  Ma'"  to  enforme  yow  more 
parlicularly  howe  c^ery  ihing  hathe  passcdde  '. 

Public  Record  Office.  —  Slule  Papcrs,  Foreign.  EUzaielh,  vol.  LXXIII. 
n°  î)ù^i.  —  Traduction  corttempontine  de  l'oriqinnl. 

1.   D.  Garcia  «le  Tolcdo  «  envoya...  le  faveurs  ».  B.  Collaços,  f.  gi. 
capitaine  Francisco  de  Eraso  à  Sa  Afajeslé,  a.   Sur  la  joie  que  causa  en  Espagne  et 

cl  le  Uoi  conféra  à  cet  envoyé  l'Iiabit   de  en  Portugal  la  prise  du  Pefion  de  Vêlez, 

l'Ordre  de  Santiago  et  lui  accorda  d'autres  V.  i"  Série,  France,  t.  I,  p.  î65,  note  i. 


l.KTTUi;     Di:     THOMAS     CIIAI.OMIU     A     1  LISAliF.Ill 


83 


XXXIII 

LETTRE  DE  THOMAS  CIIALONER  A  ELISABETH 

(Extrait) 

D.  Garcia  de  Toledo  a  pris  le  PeTion  de  Vêlez  aprh  une  faible  résistance 
de  la  garnison,  dont  une  partie  s'est  enfuie  et  l'autre  s'est  rendue.  — 
Dislocation  de  l'armée  expéditionnaire. 

Madrid,  37  septembre  i56^. 

Au  dos  :  To  tlie  Quenis  moste  excellent  Majestie.  —  Alia  manu: 
37  7'""  i56/i.  Sir  Thomas  Challoner  lo  the  Queenes  Ma'". 

Please  il  yourMa"%  —  Syns  thebegennyng  of  June  last,  I  hâve 
Write  twyse  unlo  the  same  at  lengtlie,  by  expresse  servauiiles  of 
myne  owne. 

At  last  the  long  conccaled  enterprice  of  this  grêle  assemhley  of 
galleis  halh  hroken  furth  apon  the  place  thaï  commen  speachc  did 
moste  gesse  of.  For  the  vij"'  of  ihis  inslanl',  arriving  but  the  day 
before  at  the  Pennon  de  Vêlez,  a  hold  of  strong  syle  in  Barberie 
and  of  grete  importaunce  for  this  countrey,  lyeing  not  farre  from 
the  Straightes,  the  generall  Don  Garsia  de  Toledo  landing  bis  sol- 
diours  and  planting  bis  arlillery,  wbich  baltred  the  furst  daye,  ihe 
next  morcning  the  Turkes  and  Mores  wilhin  iho  forte  lied  parle 
taken  and  parte  rendred.  And  so  wilb  small  resislcnre  Uie  Chris- 
tians  possessed  ihe  hold.  VVhereupon  Ibal  armey  (conlrary   lo  the 

I.  Ou  a  vu,  ilans  le  Document  pn?C(5dcnt,  lire,  l;i  veille  du  jour  où  Chalorier  place  le 
que  le  Pefion  do  Volez  fut  pris  le  6  septcm-        début  dos  opérations  du  siège. 


S/j  2~     SEPTEMBRE     I  564 

opinion  lierç  of  mosl  mcn,  avIio  ihought  they  would  liave  proceaded 
to  some  furtlier  altemple  agaynst  some  other  hold  ia  Barbeiie)  was 
dismissed.  the  Portinghalles  ayde  retorning  home,  the  Spanishe 
galleys  resorting  to  their  wonted  places,  and  ihe  rcst,  being  the 
gallees  of  Ilalye  of  ail  sortes  to  the  nomber  of  fiftie,  repayring  ail 
to  Corsica,  undcr  the  rule  of  John  Andréa  Doiea,  in  ayde  of  the 
Jenoveses  for  the  expulsion  of  St.  l'ero  Corso'. 

At  my  retorne  home  I  shall  by  Godds  grâce  more  al  lenglh  of 
much  more  yeeld  yonr  Maieslie  accompfe. 

From  Madryd,  the  xxvij"'  of  Septembre  ^b&!^. 

Your  Ma""  niost  humble  subject  and  faithfull  servaunl. 

Signé:  Thomas  Chaloner. 

Public  Record  Office.  —  Slatc  Papers.  Foreign,  Elizabelh,  vol.  LXXIV, 
f}.  1-21-12^.  —  Original'. 

I.  Cf.  /"  Série.  Franco,  t.  I,  p.  271.  un  avis  de  Rome,  du  19  octobre,  S/.  Pap  . 

a.   Sur  la  prise  du   Penon,  V.   >  ncorc        For..  Eli:.,  vol.  XXIV,  n"  603. 


LDTTHE     DE     ROBERT     HOC.AN     A     I.EICESTER 


85 


XXXIV 

LETTRE  DE  ROBERT  HOGAN  '  A  LEICESTER 

(Extrait) 

Le  pacha  d'Alf/er  et  le  Chàrif,  ligués  ensemble,  ont  décidé  d'assiéyer  Oran. 
Le  roi  d' Espagne  a  envoyé  mille  hommes  de  renfort  dans  celle  place. 

Madriil,  3o  juin  i565. 

Au  dos:  To  the  right  honorable  and  liys  good  lorde  the  Erle  of 
Leycylour,  [mnsler  of  tlie]  horsses,  and  of  hyr  Ma""PrYvy  Cooncell, 
gyve  thèse  at  Ihc  Cooii  in  London.  En  London.  —  Alia  manu  : 
Ult"  Junii  io65.  Uoheii  llogan  to  the  Erle  of  Lecester,  from  Madrid. 

My  good  Lorde, 

On  the  xxi"  of  thys  présent  monethe,  I  dyd  wryte  unlo  your 
Honor  by  M'  Hall,  M'  Secretarys  servant,  advertesing  your  Ilonor 
of  suche  occuranles  as  at  that  ynslant  wer  her  in  thys  coort  ;  as 
also  presently  I  cnforme  you  of  suche  newes  as  hathe  ben  sythens 
happenyd. 

The  King  ys  also  advertysed  that  the  King  of  Argealle  and  the 
Sharyffe'  be  in  a  great  league  togetlier',  and  that  ihey  be  deter- 

I.   Robert  Hogan  résidait  en  Espagne  et  et  transmettait  néanmoins  des  informations 

fut  contraint  de  quitter  ce  pays  au  début  de  en    Angleterre.    Burgon,    The    Lije    and 

l'année    1371,   après  avoir  été  arrêté  sous  Times  of  Sir  Thomas  Gresham.  1. 1,  p.  364. 

une    inculpation    d'espionnage   et    détenu  3.    The  Sharyffe  :   Moulay   Abdallah    cl- 

quarante  sept  jours.    11    était    sans    doute  G/.a(i6  (i557- 1574).    fils   et  successeur  du 

parent  d'Edmund  Hogan  envoyé  par  Élisa-  fondateur  de  la  dynastie  saadienne,  Moulav 

beth  au  Maroc  en  1677.  V.  infra.  pp.  199-  Mohammed  ef/i-C/ici/c/i. 

2bo,passim.  Il  était  à  la  solde  de  Philippe  II  3.   Sur  les  craintes  qu'inspirait  à  l'Es- 


86  3o  JUIN  ]56B 

myned  to  besege  Oran  :  uppon  the  whichc  adveitysement  ihe  King 
hathe  comandyd  JuUyan ,  the  master  of  ihc  kampe  ' ,  to  put  into  Oran 
a  thousande  mon  more  tlien  the  ordynary  ;  whiche  he  hathe  done, 
and  from  thense  he  ys  gone  into  Goleta  by  the  Ringes  coman- 
dyment. 

Thus  I  leave  to  troble  your  Lordeshyp  any  further  at  tliys  présent; 
praveng  to  God  long  to  contynew  your  Honour  in  heUhe,  wyth 
mutclie  increase  of  honour  as  I  and  other  your  Hoiiours  poore 
fryndes  doo  desyre. 

From  Madryd,  the  last  of  June.  a°  i565. 

Your  Honours  holy  to  comande, 

Signé  :  Robt.  Hogan. 

Public  Record  Office.  —  State  Papers,  Forcign,  Elizabeth ,  vol.  LXXVIII. 
ff.  23^-235.  —  Original. 

pagne    une   alliance   turco-marocaine,    V.  i.   Le  capitaine  Julian  Romero.  V.  in/ra, 

/"  Série.  France,  t.  I,  p.  agS,  note  5.  p.  87. 


LETTRE     DE     AMLLIAM     PHAYRE    A     WILLIAM     CECIL 


XXXV 

LETTRE  DE  WILLIAM  PHAYRE'  A  WILLIAM  CECIL 

(Extrait) 

Le  pacha  d'Alger  et  le  Chérif  assiéijenl  Oran.  —  Ce  siège  n'inquiète  pas 
l'Espagne  qui  a  renforcé  la  place  peu  aaparavanl. 

Madrid,   i  juillet  i563. 

.4m  dos:  To  the  ryglit  honorable  Sir  William  SecilL  Knyt,  Prin- 
cipal Secretarie  unto  theQuenes  most  excellent  Ma'".  In  the  Court. 
—  Alia  manu:  i°  July  i565.  ^^  illiam  Phayer  to  W  Secretarie, 
from  Madrid. 

After   mi  humble   coniendacions   unto   your   Honor. 

Hère  are  newes  thaï  the  kyng  of  Argel  is  relorned  upon  Oran, 
and  in  his  company  the  Kyng  of  Fez,  and  dothe  oppresse  the  towne 
marvelosly  bi  sege.  Notwithslandyng,  yt  is  not  miche  feared, 
bvcausse  that  a  ly  tle  before  the  Kyng  had  sen  t  thether  Julian  Romero, 
the  Capteyne,  with  i  ooo  men  and  vytaills.  The  said  Capteyne  Jullian 
is  departed  for  the  Goleta  with  more  succor  and  doth  tary  theare 
by  order  of  the  King. 

Frome  Madrid,  the  fyrsl  of  July  i565. 

Most  poore  and  obediant  servant  of  your  Honors  during  lyfTe, 

Signé  :  William  Phayer. 

Public  Record  Office.  — State  Papers,  Foreign,  El'izabelh,  vol.  LXXIX, 
n°  iOoi.  —  Original. 

I.  On  trouve  William  Phayre  en  Espagne  vices  de  ce  personnage  à  cause  de  sa  remar- 

dès  1557.  Le  îo  août  1063,  l'ambassadeur  quable  connaissance  de  la  langue  espagnole 

Thomas  Chaloner  écrivait  à    Sir    Thomas  et  des  usages  de  la  Cour  et  du  pays.    On 

Chamberlain  qu'il  avait  dû  recourir  aux  scr-  le  revoit  eu  .Angleterre  en  février  i568. 


88  «7    NOVEMBRE     l565 

XXXVI 

LETTRE  DE  WILLI\M  PHAYRE    V  WILLIAM  CECIL 
(Extrait) 

Philippe  II  a  ordonné  la  formation  d'une  nouvelle  milice  par  crainte  d'un 
soulèvement  des  Moriscos  et  des  Juifs  .  —  On  a  découvert,  en  effet,  dans 
la  Castille,  et  mis  à  la  torture  un  envoyé  du  roi  de  Fez,  qui  était  venu, 
comme  tous  les  ans,  lever  un  tribut  parmi  les  Moriscos,  au  nom  de  son 
maître.  —  Cinq  autres  envoyés,  ses  complices,  ont  été  pris.  —  Privi- 
lèges conférés  à  la  nouvelle  milice. 

Madrid.  17  novembre  i565. 

Au  dos  :  To  the  riglil  honorable  Sir  William  Cecill,  Knight, 
Principal  Secretary  to  the  Quenes  most  excelent  Ma"'.  —  Alla 
manu:  Wilham  Phavre  to  my  master.  17  Xovember  i565. 

Right  Honorable, 

!Sow  of  laie  the  King  hathe  ordayned  a  ncw  kind  of  milicla 
which  shall  be  resydent  in  everie  towne  of  Spayne.  They  saye  only 
for  llie  fcare  that  the  Moiescosand  Judeos,  of  whome  the  coiinlrye 
is  full.  allthoghe  that  ihcy  beare  the  namcs  of  f-ristians,  sholde  not 
rebell',  as  for  lesse  then  thro  monlhe  ago,  a  grcat  maller  of  prac- 
tis  was  discovered  in  Arevallo^,  a  towne  that  standeth  in  the  wesl 
of  Castilla,  after  a  strange  fashion,  and  too  long  eyther  to  wryt, 
or  to  reherse,  for  it  is  a  great  process:  but,  in  conclusion,  taken 
ther  was  an  ambassador  of  the  King  of  Fiessa,  who  came,  as  ycrely 

1.   Sur    la    rcvollc    des    Moriscos,    qui        p.   lo^,  et  France,  l.  L  pp- ï86-3oi. 
éclata  à  la  fin  de  l'année   i568  et  se  pro-  a.   Arrvalo,  polite  ville  de   la   province 

longea  jusqu'en  1570,  Y.  infra.  Doc.  XLII,         il'.Vxila. 


LETTRE    DE     WILLIAM     PHAYRE    A     WILLIAM     CECIL  89 

lie  was  wont  lo  do,  for  to  recover  his  ordenarye  tribut  '  ;  tlio  which 
the  sayd  Morescos  did  paye  unto  tlie  King  liis  masler,  in  acknovv- 
lyging  him  as  thyre  natural  King  and  Lord.  And  this  ambassador 
beinge  taken  and  put  to  thc  torment  for  to  knowe  the  holle  of  his 
practis,  discovered  to  hâve  other  five  colegas  in  thc  kingdomes 
of  Granada  and  Valencia.  A  searche  beinge  made  for  thein,  ail 
were  taken,  and  a  wonderfuU  nombre  of  mens  goods  confysked  : 
wherein  the  King  loseth  nothing. 

Now,  this  malter  well  considered,  the  daunger  wherein  the 
realme  slode  was  and  is  the  occasion  whie  the  King  caused  his  paient 
to  be  gyven  out,  and  proclaymed  in  ail  places  the  prevyleges  wiiich 
lie  dothe  graunte  unto  thème  wlio  wiil  inrouUe  thème  selves  in  the 
sayd  niilicia;  ail  the  whicii  sliall  injoy  divers  and  grcat  prevyleges, 
and  shall  be  bounJ  to  certeyn  constitutions,  the  which  tliey  must 
observe.  The  particulars  of  thème  I  cannot  get  yell;  and  because 
that  shorlly  they  shall  come  out  in  priiit,  I  do  not  sende  thème 
your  lionor  now. 

And  now  I  do  rest  praying  unto  God  Allmighty  tliat  lie  wiU 
preaserve  your  Honor  in  ail  your  alTaircs,  and  sende  you  long  lyllc 
with  much  joy  and  content  to  your  hartes  desyre. 

Frome  Madrid,  the  17  of  November  i5Go. 

Your  Honors  most  poorc  and  obedient  servant  duryng  lylVe, 

Signé:  William  Phayre. 

Public  Record  Office.  — State  Papers,  Foreign,  Eliznbeth.  vol.  LÀXXf, 
n"  1319.  —  Original'. 

l.  Ce  tribut  était  une   offrande  (ziaro)        gicuse. 
que  lesMoriscos  donnaient  au  chérit' régnant  3.    Il  existe  un  duplicata  do  ce  document 

au  Maroc,  en  raison  de  sa  siiprémalie  reli-         classé  sous  le  n"  i3i8. 


QO  FÉVRIER      l5(i7 

XXXVIT 

PROJET  DE  CONTRAT  POUR  LE  COMMERCE  AU  MAROC 

L  auteur  du  projet  formule  les  enç/agements  qu'il  prendra  envers  la 
Reine:  ta  (juanlité  de  draps  qu'il  devra  transporter  chaque  année 
au  Maroc  ;  les  droits  qu'il  payera  sur  les  marchandises  importées  ; 
la  quantité  et  le  prix  du  cuivre  qu'il  fournira  chaque  année  à  la  Reine 
pour  la  fabrication  des  munitions;  le  prix  du  sucre  qu'il  livrera  à 
la  maison  de  la  Reine.  —  //  s'engage  à  ne  pas  transporter  de  munitions 
au  Maroc.  —  Les  navires  ramèneront  directement  du  Maroc  en  Angleterre 
leur  cargaison. 

[Février  1367  '.  | 

Au  dos,  alia  manu  :  OfTer  for  the  trading  into  Barbarv. 

VVliereas  theic  is  sliippcd  into  Barbarv  owtt  of  lliis  countryc, 
yearlye.  to  the  nombcr  of  two  tbowsandc  clothes,  drcssvd  and  dyed 
within  this  reaime,  I  wylbe  bouiule  to  sbippo  yearlye  lo  tliatt  noniber 
and  upwardes  ; 

Also  I  will  give  unto  lier  Majestyefowcr  pence  upon  every  lioun- 
dred  waygbt  of  ail  kyndes  of  marcbaundyze  tbat  shall  corne  owtl 
of  tlie  sayd  counlrye  of  Barbaryc  into  ibis  reaime,  ower  and  above 
tbatl  wbicb  is  coslomarylye  payd  into  lier  Majestyescostome  howse. 

Also  I  wyll  serve  lier  Majestye  yearlye  owtt  of  Ibe  sayd  country 
of  Barbaryc  tbyrtye  thowsande  waygbt  of  ffyne  copper  for  the 
makynge  of  monyssyon.  for  2')  £  every  thowsande  waygbf  ;  tbe  sam- 
pell  wbereof  I  bave  presenllley  liere  to  showe. 

Also  I  wylle  be  bounde  to  serve  lier  Majestyes  bowssbolde  nf 
ail  siirbe  siigcrs  as  sball  ibere  yearely  be  spenti,  for  len  pence  ibe 
poiind  of  wbyle  sugers,  .mil  iiim-  pence  ibe  pound  of  corsse  siigers. 

I.    I,a   ilali'    ,1    ('lé    restituée    d'après    lo   Calendar  of  Domeslic  Slair  l'apers. 


PllOJKT     UE    COMUAT     l'OLlt     LE    COMMEIUJC     AU     MAROC  f)  I 

Also,  tliatl  whercas  beforc  lime'  ihere  liatlic  hyn  cairyed  divers 
kinds  ol'  monyssyon,  owtl  of  lliis  reaime,  inlo  tlie  sayde  couritryc 
of  Barbarye,  to  the  greatt  streiigtlienynge  of  llic  lieallien  peopell 
of  thaï  counlrye,  I  wylbe  bounde  lo  carrye  noue  bul  siiclie  as  slutll 
serve  for  the  deffence  of  ower  shippes  onlye. 

Also,  I  wylbe  bounde  Ihalt  ail  suche  shippes  as  sliall  go  from 
hence  inlo  the  sayde  counlrye  of  Barbarye  shall  directlye  relurru; 
hylher  wylhe  iheyr  marchaundyso,  wylbe  owlt  carryinge  any  of  il 
inlo  àny  fTorren  counlrye,  butl  only  inlo  lliis  realmc,  lo  the  prollN  II 
and  commoditye  of  the  subjecles  hère. 

Public  Record  Office.  —  Stale  Papers,  Domeslic,  Elizabclh.  vol.  .\Llf. 
n°  22.  —  Oriçjinal. 

I.   Le  transport  des  armes  et  des  muni-  l'ambasisadeur  de  Charles-Quint  à  Londres, 

tions  au  Maroc,  dont  se  plaignait,  en  i562,  dès  les  deux  premiers  voyages  des  Anglais 

J.  P.  Damtas  (V.  supra,   Doc.   XXII,  pp.  au  Maroc,   en  i55i    et   lôSî  (V.  siipni,  p. 

44-49),   *^*it  commencé,  si  l'on  en  croit  i5,  note  i  et  p.   i8,  note  i). 


9  2  20    AVRIL     1067 


XXXVIII 

REQUÊTE  DE  MARCHANDS  TRAFIQUANT  AU  MAROC 
AU  CONSEIL  PRIVÉ' 

//,ï  exposent  les  débuis  Jlorissanls  du  commerce  au  Maroc,  où  d'Iiabiles 
marchands  de  Londres,  en  échange  de  draps  de  couleur,  se  procuraient 
à  bon  compte  du  sucre,  des  dattes,  des  amandes  et  aussi  de  la  monnaie 
d'or  fin  qui  était  convertie  en  monnaie  anglaise.  —  Depui.^  lors,  des  mar- 
chands inexpérimentés  ont  encombré  le  Maroc  des  produits  anglais.  — 
Les  deux  marchands  juifs  du  Maroc  à  qui  le  Chérif  a  concédé  un  mono- 
pole sur  tous  les  produits  de  son  royaume  ont  profité  de  cet  encombrement 
pour  acheter  à  bas  prix  les  produits  anglais  et  vendre  très  cher  ceiLV  de 
leur  pays.  —  Ils  ne  veulent  plus  payer  en  or  les  draps  anglais,  mais  en 
nature.  —  Les  requérants  réclament  contre  les  marchands  inexpérimentés 
d'Angleterre  l'interdiction  de  trafiquer  au  Maroc  et  demandent  à  fumier 
eux-mêmes  une  corporation.  —  Ils  espèrent  ainsi  rétablir  les  prix  des  pro- 
duits anglais,  abaisser  ceux  des  produits  marocains,  rapporter,  comme 
autrefois,  de  grandes  quantités  d'or  et  mettre  chaque  année  en  service 
beaucoup  de  grands  navires. 

35  avril  iâti7. 

Au  dos:  25  April  15G7. 

The  marchaunts  tradynge  iiilo  llic  lenitorye  of  narberiy  and 
confines  of  llic  samc,  do  moslc  liumblye  bcseche  yoiir  Ilonnors 
to  undeislandc  ihis  llicre  humble  sewte  and  good  meaningo  for 
the  orderly  following  of  that  Irade  ;  wiche  being  well  ordered  may 
hâve  continuance  to  the  commaun  bennefil  of  ihc  rcalme,  and 
increace  and  maynlcnaunceof  the  navye  of  tbc  samo  :  tlic  conlrarye 
whereof  will  cnsew,  if  rcmedyo  by  good  pollicye  bc  noi  in  lynio 
provyded,  as  apon  good  considcracion  ihereof  your  Ilonnors  will 
understaunde. 

I.    V.  inj'rn.  I.a  u  Hiirljnrv  ('.iim|>»nr  r.  Inlruiliii'lloii  cr»(i(|iio,  aiiinc  l'iST). 


RF.QLKTE    DE    MAHCIIANDS   TKAFIQl  A>T    AU    MAItOC   AU   CONSEIL    PRIVÉ         qS 

The  fiist  searclie  of  Ihat  trade  into  Barbarye  from  this  realmc 
was  attemptid  and,  within  fewe  yeres,  broughte  to  good  effect  b\ 
the  orderly  procedinge  and  discreele  handiinge  of  certavne  expert 
and  skilfuU  marchaunts  of  Loridon  ;  by  whose  adventure  good 
quantatie  of  colloryd  and  dressid  clotlies  of  this  reaime  wer  carryd 
lliither  and  utterid  ai  muchc  belter  price  than  ihey  now  be  ;  and  for 
retorne,  brought  from  them  '  into  this  realme  not  only  good  wares 
of  ihose  partes  for  tlieire  cheffe  ladinge,  as  sugers,  dates,  almondes. 
but  also,  for  a  secrett  treasure,  greale  quantilie  of  fyne  golde  of  the 
coyng  of  thaï  countrye"  ;  wiche  was  afterwards  convertid  into 
EngUshe  coing  to  the  bennefilt  of  this  realme.  Wiche  wares,  being 
tlien  by  discrète  and  unifoime  handiinge  of  the  said  skilfuU  mer- 
chaunts  bought  in  those  partes  at  reasonable  priées,  wer  utterid 
agayne  by  those  merphaunts  in  this  realme,  mutche  under  the 
rates  they  now  beare  heare,  as  they  can  make  good  proofe. 

The  trade  being  thus  Avith  greate  charge  openid,  divers  other 
personnes,  artificers,  clothiers.  mariners,  and  others  altogether 
unskilfuU,  never  brought  up  in  the  trewe  knowledge  of  orderly  pro- 
ceading  and  dealinge  of  mgirchaundyse,  nor  weyinge  or  under- 
slandinge  the  importaunce  or  meanes  of  advancing  the  price  of 
comodities  in  a  forreyne  realme,  or  of  keping  downe  of  priées  of 
forreyne  comodities,  bave  and  do  make  yerely  and  severally  voyages 
theather  with  greter  number  of  clothes  then  Ihey  can,  as  they 
handell  it,  utter  to  any  reasonable  gayne  tlioroughe  there  owne  con- 
fuse divided  and  disorderlye  dealinge. 

For  the  merchaunls  of  that  countrye  being  onely  Jewes,  wiche 
twoo  only  Jewes  bave  ail  the  said  comodities  of  that  countrye  in 
ferme  of  the  King,  persevyng  the  greate  number  of  clothes  brought 
lliither  in  undew  season  and  time  of  the  yere,  and  perseyving  also 
that  thèse  merchaunls  must  nedes  make  spedye  sale  and  utteraunce 
of  theni,  and  also  make  hast  in  buying  of  the  said  comodities  for 
the  ladinge  of  their  shippes  (wiche  ells  must  retorne  unlade  with 

I.   Le  sens  appelle  :  Ihrnce.  chc  à   Tanger   par  les  Anglais,  au  temps 

1.   Sur  1  exportation  de  l'or  monnayé  du  de   leur  occupation   de  celle   place.  V.   3' 

Maroc  et   sur   le    mécontentement    qu'en  Série,    Espagne,    1670-1680,    liisloria    de 

éprouvait  le  Clicrif,  V.  infra,  l'^'mai  i583.  Ceu(a  de  .Iekonymo  Mascake.nhas,  eitrait  : 

L'or  marocain  fut  particulièrement  recher-  Moneda  de  Berberia. 


q!^  a5  avril   i56~ 

pavmeiit  orded  iVaighle,  or  cils  lye  long  ihere  at  greate  chargis),  do 
ollcr  verry  smale  priées  for  oiir  comodities  ;  so  as  the  said  mer- 
chaiints  ar  enforcyd  in  efTect  lo  cast  ihem  away  lo  ihe  greate  dises- 
liinacion  of  the  sanie,  and  lo  geve  for  tlie  comodities  of  tliat  coun- 
Iryo  such  price  as  lliey  will  demaunde  or  rallier  exacl.  For  tho 
said  Jewes,  perseyvinge  llie  hast  of  thèse  unskilfoll  merchaunts  in 
scliing,  or  ihe  gredincs  ol"  them  in  huying,  hâve  compacted  and 
agreed  toogelher  not  lo  geve  above  a  certayne  price  for  clothes, 
larr  under  the  accuslomyd  price,  and  also  lo  sell  ihere  owne  wares 
at  there  selt  price,  farr  dearer  then  they  were  sold  before  sutch 
unskili'uil  nicrchaunls  resortythc  lo  thatcounlrye  Avilli  such  confuse 
order  of  Irapliycke. 

By  wiche  compact  also  of  thèse  Jewes  and  also  there  complices, 
llicy  do  now  paye  no  golde  to  llie  merchaunts  for  theire  clothes, 
as  they  hâve  donc  herelofore  mosle  vvillingly,  but  doo  compell 
ihem  to  lake  wares  for  wares  al  ihere  owne  appoynlid  price,  as 
well  for  clothes  wiche  they  receyve  as  also  for  wares  they  delliver  ; 
al)  «iche  bave  growen  by  the  gredines  of  thèse  unadviscd  tra- 
phikers  ;  whereby  the  comodities  of  ihis  reaime  is  of  less  estimacion 
amonge  them,  no  more  gold  brought  hithor  from  thenco,  and  the 
wares  brought  from  thcnce  muche  dearer,  skanl  woorlhe  the 
advcnture,  lo  ihe  ulter  discooraginge  of  sulche  as  woldi'  and  can 
(Icalc  orderly  and  to  good  purpose;  and  in  short  tyme  to  liie  utlcr 
overthrowinge  and  adnichillating  of  thaï  trade,  and  greate  hurle  of 
the  navye  of  this  rcalme. 

For  remedis  whereof,  if  il  would  pleasc  the  Quoncs  Majeslio. 
fnr  llic  bencfyll  of  this  lier  ilighnos  reaime  and  for  reformacion  of 
tiie  disordcrs  in  thaï  Irade,  by  good  and  pollilick  governnient 
ainoungest  ihemselves  lo  prohibilt  suchc  unskilfull  personnes  lo 
cnteiincdell  in  thaï  Irade  anny  farlhcr,  and  to  granule  thaï  lier 
Majcsliessubjecls,  wlio  are  knowen  lo  bc  nicrchaunls  ofskill  and  did 
begin  and  give  the  doulcful  altempt  of  the  sayde  trade  of  Barbar\c. 
mayc  by  llic  nanie  of  merchaunts  of  Barbarye  and  connues  llicicof 
be  from  thensfoorllic  one  bodye  in  corporation  and  pcrptUuall  fcllo 
sliip  of  ihemscives,  bolh  iti  name  and  dcede,  wilh  ail  neecssarv" 
circumslaunces  loo  such  a  coiporation  belongingc',  they  do  trust 

1.   Cf.  iiifra.  I,a  <■   liarli.irv  Oipiupaiiv  ■■.    liiliDcliuli.iii  (  rllii|ui'.  ;miu'r  i585„ 


REQUÊTE  DE  MARCHANDS  TRAFIQUANT  AU  MAROC   AU   CONSEIL  PRIVÉ         QO 

by  Gods  grâce  lo  proceade  therein  with  sulcli  unitie  and  orderlye 
deallinge,  by  a  joynte  stock  or  banck,  as  thereby  to  reslore  the 
trade  and  to  bring  tbe  cominodities  of  tbis  reabne  to  the 
accustomyd  eslimacion  in  ihose  partes,  and  tbe  mercbaun- 
dyse  cominge  from  tbence  to  lower  priées  tlien  lliey  are  now  or  can 
be  sold  for;  and  also  to  bring  into  ibis  reaime  greate  quantitie  of 
fyne  golde  as  at  the  begynning  of  tbe  said  trade  tbey  did  :  and 
also  lo  sett  yearly  a  number  of  greate  sbippes  on  woork.  \Mierein 
tbey  most  humbly  besecbe  your  Honnors  favor  and  furlberaunce  to 
ber  Majestie. 

Public  Record  Office.  —  State  Paper  s.  Dômes  tic,  EUzabeth.  vol.  XLII. 
n"  U9.  —  Original. 


()()  Al'llKS     MM      1  5(1 


WXIX 

REQLÈÏE  DE  MARCll\NDS  TRAFIQUANT  AU  MAROC 
A  ELISABETH 

lia  prient  Elisabeth  d'écrire  au  Chérif  pour  que  celui-ci  leur  fasse  restituer 
certaines  pièces  de  drap  dont  il  acait  interdit,  sous  peine  de  confiscation, 
l'importation  dans  son  royaume,  et  font  valoir  que  leurs  fadeurs  ne  les 
avaient  pas  avisés  de  cette  interdiction. 


[Après  mai  1567]. 

Au  dos,  atianiaiiu  :  Suppllcalionof  certain  marchantes  trading  into 
Barbary.  —  That  it  may  please  the  Quenes  Ma'"  to  graunt  lier  lettres 
to  the  King  of  Barbary  lor  reslilucion  of  67  brown  blcw  clothcs, 
wbicli  Ihey  shippedand  sent  thitlier.  andhedeteyneth  by  rcason  of  a 
commandement  given  by  the  said  King,  in  May  a°  15G7,  that  no 
such  clolhes  sliuld  be  broughl  thither,  upon  payne  ol'  conliscacion  ; 
of  which  bis  commandement  tliey  wcare  ignorant. 

l'o  the  Qnenes  most  excellente  Ma'". 

In  most  hnmble  wise  sheweng  and  complayncng  nnto  yonr  most 
excellente  Ma'"'  your  dailie  oralors  and  subjecles,  Edwardc  .lackman, 
Fraunces  Bowier,  Barnarde  Feilde,  Reynolde  Barkcr,  William 
Wydnell,  Reynolde  Ilollingworth,  Roberte  Ilowe',  and  Henry 
(Jallys,  marchanntcs  of  this  yonr  Grâces  realme  of  Englande  :  that 
whercasyour  saide  oralors  bave  undcrstandinge  Ibal  the  kyngc  of 

I.   Fraunces   Bowier,   I3arnarda   Fciido,  Ilowe  ost  encore  nommé  dans  les  lettres 

Uoynoldc  Ilollingworth  et  Roberte   Ilowe  patentes  du  5  (n.  st.  iS)  juillet   i585.  V. 

figurent  également   dans   une  requête  du  infra,  à   ces  dates.    Sur   llinrv  Oallvs,    \. 

17    février   1377   adressée  à   Uurglilev.  H.  infra,  p.  iSa,  noie  .i. 


REQUÊTE    DE    MARCHANDS    TRAFIQUANT    AU    MAROC    A    ELISAHETll        Q"] 

Barbary,  in  the  parties  of  Affricke,  in  the  moneth  of  May  1067,  or 
thereaboutes,  caused  knowledge  to  be  gyven  to  certein  Englishmen, 
ihen  and  there  résidente,  that  liis  Grâce  Avold  bave  no  clothes, 
comonlye  called  browne  blewes',  to  bc  conAcyed  or  brouglit  inlo 
his  domynion  of  Barbarvc.  uppon  payne  of  forfeclure  of  tbe  same  : 
so  il  is,  most  gracions  soveraigne  Lady,  that  your  saide  orators, 
after  the  saide  moneth  of  May,  havinge  no  understandinge  or  know- 
ledge of  the  saide  prohibicion,  did  shipp  ihrescore  and  seven 
clothes,  called  browne  blewes,  uppon  sundrye  shipps,  and  Irans- 
ported  the  sanie  oute  of  ihis  your  Grâces  realme,  into  the  parties  of 
Barbarye  aforesaide  ;  by  meanes  wlierof  the  saide  Kyngc  halh  caused 
the  saine  clothes  to  be  seased  as  forfected  to  his  use.  Andalthough 
sundrye  peticions  bave  bene  exhibiled  to  him,  for  the  restilucion 
ihereof,  yet  lie  deteyneth  the  same  from  your  saide  orators  ;  whicli 
Avilbe  to  iheire  greate  losse  and  hinderaunce  ;  onles  your  tîraces 
favor  to  them  herein  be  sliewed. 

In  consideracion  wherof.  and  for  as  much  your  saide  oralors, 
throughe  the  négligence  of  their  servantes  remayninge  in  ihe  par- 
lies  of  Barbarye  aforesaide,  hadd  no  understandinge  of  the  saide 
prohibition,  before  they  did  sende  the  saide  clothes,  it  may  please 
your  most  noble  Grâce  to  dyrecte  your  Grâces  lettres  myssyve  to  the 
saide  Kynge,  requyringe  him  by  the  lenor  therof  to  restore  the  saide 
clothes  to  your  saide  orators,  or  their  assignes,  and  to  shewe  such 
lawfuU  favor  to  your  saide  orators  as  in  lymes  past  your  Grâce  halh 
donc  in  the  like  case  at  his  request.  And  your  saide  orators.  accor- 
dinge  to  their  bounden  dueties,  shall  daylye  pray  to  God  for  the 
prosperows  estate  of  your  most  royall  Ma'"  longe  to  contynewe. 

Public  Record  Office.  —  Slate  Papers,  Domestic,  Elizahelh,  vol.  XLIV, 
n"  63.  —  Original. 

I.   Cf.  infra,  p.   1 13. 


VII. 


9,8  i568 

XL 

RELEVÉ  DE  RECETTES  D0UA5N1ÈRES 

Droits  perçus  par  la  douane  anglaise  sur  les  marchandises  à  destination 
ou  en  provenance  du  Maroc  en  i56j  et  i568. 


i568. 


Custuma  et  subsidia  soluta  Domine  Régine  pro  rcbiis  et  mer- 
chandisis  lam  eskippalis  in  Anglia  versus  Porlingaliam  el  Baiba- 
riam  quam  abinde  in  Angliam  induclis  in  annis  nono  et  decimo 
rcgni  Screnissime  Domine  nostre  Régine  Elizabeth,  utroque  anno 
finienle  ad  festiim  Suncli  Michaelis  Arcbiangcli. 

Anno  nono  [1567!. 


Versus  Barba riam. 

Pro  custuma  paimoriim.  .      .      .     i  33()    6'  S** 
Ac    pro    subsi(h<j    aliaruiii    mar- 

cbandisaruin 2.3'  5-'' 


4 
Videlicot  in  toto £  3/|0  10'  i 


3, 
fi 
\    Barbaria. 


Pro  subsidio  mercbandisarum  inductarum  pcr 
mercatores  judeos  ad  12'  de  qualibet  libra  pro 
subsidio |  297  i3'2'' 


folabs  pro   Barharia £038     3*3-'^-" 

4 


RELEVÉ     DE    RECETTES    DOUAMÈRES  QQ 

AnNO    DECIMO    [l568j. 

Versus   Barbariam. 

Pro  custuma  pannorum €482  i3' 4'' 

Ac  pro  cusluma  et  subsiJio  omnium 

aliarum  mercliandisaium.     .  .      £     i3    o'V 

Videlicet  in  tolo t/igSiS'S'' 

A   Barbaria. 

Pio  custuma  et  subsidio  merchandisarum  ad  12''  de 

qualibet  libra €  /183    3'  4' 

Totalis  pro  Barbaria' ^97^  17' o*" 

Public  Record  Office .  — Stale  Papers,  Domestic,  Elizabeih,  vol.  XLVIl, 
n"  90. 

I.   D'après  le  même  document,  les  droits  £   3-5    i5'    6- — ""i    formant    un    total    de 
d'exportation   et  d'importation   perçus  sur  ■} 

1  .       ,•        •   j    ,      .■         .  £630  6>  i";  en  i568,  à  £/i58  3>  u-'' 

les  marchandises  a  destination   et  en  pro-  *.       a  >  >       *-  , 

venance  du  Portugal  s'élevaient  respecti-        gt   £    jSi    4'    o'',    formant   un    total    de 
vement  :  en  156",  à  £  263    lo'  6 — "'   et        c  -3q  -s  j,  Ad. 


12-21     OCTOBRE     lÔfig 


XLI 


LETTRE  DE  MOL  LA  Y  ABDALLAH   EL  GHALIB  A   ELISABETH' 

Luis  Fernande:,  serviteur  du  Chéri/,  désirerait  obtenir  un  sauf-conduit 
pour  les  vaisseaux  de  son  associé  Salvador  Nune:,  (jui  font  le  com- 
merce dans  les  ports  du  Maroc.  —  Le  Chéri/  espère  que  la  Reine 
accueillera  /avorablement  sa  demande. 


S.  1.,  l"  décade  de  Djoumada  i"''  977  [ia-3i  octobre  iô'i9]. 

En  léle  et  à  droite'  :  From  ihe  King  of  Fesse  to  the  Queenes  Ma''. 
—  Primo  Novembris  lôGg.  —  A  la  inuy  alla  y  muy  poderosa 
Reyna  Isabel,  Reyna  de  Inglaterra  y  Irlanda,  etc. 

jj^ij  ^^-'l  -i.'_^^  j^'-'ji^  j^^^  A'  ^^^  -*-^  O'*  *  "^^^  ^jf^ 4  ^ 

J,C.I_)    bj\    C>j^<  J_'yô   à^\   ■X)\  (J— ^^ 

iJjUl    A.'L.j    JU— l_j    Oj-O)    d-L-.il:j      [  Signe  de  validation. 


ft_^yij  jÇa  iLl  ^  o^\  ^^Ij  o^ir! 

j:.^  %il  s^'Vi  iji^JL'l  i-Ul  ll^-V^lj  »>?^'  ^%  ^<L.JI 

I.   L'écrilure   do    ce   doiiiinent  c>l   par  lo  secrétaire  l'avant   écrite   en   prenant    lo 

endroits  très  elTacée.  liant  de    la  lettre   pour   le   bas.    Il   en   est 

1.  Cette  lucnlion  se  présente  h  l'envers,  ainsi  dans  la  plupart  des  documents  arabes 


H 


n 


mil    ■«■É  <■■ 


■^5^ 


J 


^ 


LETTRE    DE    MOULAY    ABDALLAH    EL-GIIALIB    A    ELISABETH  lOl 

llj\  ^  l^  ]^j  ilo^Jlj  J^l  J^  l^  «U5I  dlL  Mil  jlUJI 
^  ^j  jj^  ^t''  ^^j;'  f_-^  ù*  ^''  *-J^  bl:5^,_^_^  j^U 

^jr  <t.J^  ^  ^l;  JJ-l^  ^t'I  A-a-Ls  jlj»!  ^jv«t    J)  d\J\  v_x'>ol 

Vj  ^_^  C^  >^^  ù"^  -^'  t/'-^^  V  ^  i^  l;:t  <îl^lj  t:>^U  Sjliï'i 

^^l>Vlj)  ^JUl  j^  <)  ^^^'^^^^  U  ^  bl^  V  OAi.j  LjI^  AiL"  ^I^V 

<l!l  'b  ^,1  il^ll  J<r Je  53     ii, 

Brillsh  Muséum.  —  Colton  Mss.  .Nero  B.  VUI\  f.  67.  —  Original'. 

conservés  soit  au  British  Muséum,  soit  au         folio  6g  v". 

Public  Record  OfEce;    la  même  erreur  les  2.  Au  dos  de  la   lettre,  on  lit  l'adresse 

a  fait  placer  à  l'envers,   lorsqu'on  a  relié        suivante: 

If  s  manuscrits. 

I.  V.  un  fac-similé  de  cette  lettre,  PI.  I.  ^'jb  J^^^  ^.Afr^"  ijà«!l  iSClll 

Il  en  existe  un  original  espagnol  au  Public 

Record  Office,  Stale  Papers.  Fore'ujn.  Royal  LLu-  ItSlj  <U)i  Li-J 

Letters.   vol.  II.  n"  2.   dont  nous   donnons 

ci-après  un  fac-similé  (V.  PI.  II).  Un  autre  «  La  respectable  et  illustre  reine  d'.^n- 

exemplaire   de  cette  traduction  se   trouve        gleterre  et  d'Irlande,  que  Dieu  l'assiste  et 
dans  le  même  ms.  que  le  texte  arabe,  au        la  guide  dans  sa  voie  1  » 


[02  12-2  1     OCTOBRE    1069 

XLI"'. 

LETTRE  DE  MOLLAV  ABDALLAH  EL-GHALIB  A  ELISABETH 

(Traduction) 


S.  1.,  i"  décade  de  Djoiimada  1"  977  [12-ai  octobre  iSfig]. 

Louange  au  Dieu  unique!  Nul  n'est  digne  d'adoration  si  ce  n'est 
Lui'  l'unique,  le  seul,  qui  n'a  point  engendré  et  n'a  point  été  engen- 
dré, qui  n'a  point  d'égal"  ! 

De  la  part  du  serviteur  du  Dieu  Très-Haut,  le  commandeur  des 
Croyants,  que  soutiennent  la  certitude  de  la  victoire,  l'assistance 
divine  et  les  conquêtes  éclatantes,  le  Chérif  Hassénien.  Que  Dieu 
l'aide  de  son  puissant  appui,  qu'il  affermisse  son  autorité,  qu'il 
favorise  son  siècle  béni,  qu'il  le  fasse  parvenir  aux  derniers  degrés 
de  la  gloire,  qu'il  étende  sa  domination  illustre  et  célèbre  sur  l'Orient 
et  l'Occident  ! 

A  la  reine  des  pays  d'Angleterre  et  d'Irlande,  la  respectable,  l'illus- 
tre, l'excellente  Élisabetb,  fille  du  roi  Henri \  —  Que  Dieu  la  dirige 
dans  la  voie  droite  et  salutaire  et  lui  conserve  la  santé  par  sa  bien- 
veillante protection  !  Salut  à  qui  suit  le  droit  chemin. 

Nous  vous  écrivons  cette  lettre  pour  vous  dire  que  le  serviteur  de 
notie  Cour',   le  trafiquant  Luis  Fernande/-',  nous  a  prié  de  vous 

I.   l'hrase  effacûc.  On  lit  seulement  >J.  4.   L'original  porte  \^<j)\  ^jS-  VtiU'-ra- 

.  lement  :    le   serviteur  de  nos   Portes,  avec 

Nous  aYOus  ajoute  •!  >^  3  t-iL*  ce  qui  cor-        ,  1      -r  1  .   . 1 

■*  -/       J-  '  le  sens  que   les    iiTcs  donnent  au   mol: 

rcspond  à  une  des  formules  en  usage  dans        Porte.     L'interprète    espagnol   a    traduit  : 

«  l'invocation  ».  criado  de  nuestras  casas. 

1.  Réminiscence  du  Coran,  CXIII,  3,  6.  n.   Le  texte  arabe  porte  seuicmcnl  :  Luis 

3     L'original  porte  iJ/l  Knriqne.  '^J.  Le  traducteur  espagnol  a  rétabli  :  Luis 


2   1     t.   §^   I    ê    § 


^  I  fe^  i  M  i.|  fe^  , 

H  g  5r§  £.1  i-â  1^  g  i 


■  PS    "^   ^    s    «  '•S  "~&i- 


'£    *=    "^    "=T\  ■■    s    s        .  «s     s    V.    ^ 
se    >^  o  S-a  fe    b    s^    S    S    5 

^      o       g 


H  ^    ç    S    s 


l>2  1^1 E  ^  I  I  s  I 

■  S  .jT^      '  ^-^S  "  I  ë    s   £    S  v_5   G 
I  I  H^  E\s  i-ë  -=^  fe.^  f 

K    ^  3  f  5   1    sï^    a   a    g 


J 


I.ETTIiE     DE     MOULAY     ABDALLAH     EL-GHALIB    A    ELISABETH  1  o3 

demander  un  sauf-conduil  pour  les  vaisseaux  de  son  associé  le  Irafi- 
quanl  Salvador  Nunez'  venant  faire  du  commerce  dans  noire  pays 
ou  s'en  retournant,  à  telle  fin  qu'aucun  de  vos  sujets  ne  leur  crée 
des  difficultés,  ou  ne  leur  cause  préjudice,  ou  ne  les  aborde  avec 
de  mauvais  desseins  ou  ne  les  contrarie,  tant  à  l'aller  qu'au  retour. 
Vous  leur  donnerez  un  sauf-conduit  dont  ils  puissent  user  sans 
avoir  aucun  ennui. 

Nous  vous  écrivons  avec  l'espoir  que  vous  accueillerez  favora- 
blement sa  demande  et  donnerez  satisfaction  à  son  désir,  eu  égard 
à  l'attachement  de  ce  serviteur  à  Xolre  Seigneurie  et  aux  services 
qu'il  lui  rend.  Tout  ce  que  vous  désireriez  obtenir  de  nous,  nous 
ferons  en  sorte  de  vous  l'accorder  en  comblant  vos  souhaits,  s'il 
plaît  à  Dieu. 

\  oilà  la  raison  de  cette  lettre. 

Ecrit  dans  la  première  décade  '  de  Djoumada  i"  de  Tannée  g^"  ^ 

FcrnanfJez.     En     i577,    Andréa    Gasparo  Xoiinès. 

Corso,  écrivant  de    Merrakech   au  grand-  2.    L  inlcrprcle   espagnol  a   traduit  :    en 

duc  de  Toscane,  présente  Luis  Fernandez  primero  de  Jemed  laiil. 

comme  un   marchand   qui   résidait  depuis  3.    La  date  de  l'année  est  écrite  dans  le 

plus  de   trente  ans   au   Maroc  et  qui  avait  système    de    numération    cryptographique 

connu     -Moulay     Mohammed     ech-CheikIi  appelé  Klem  el-Fassi.    Sur  ce  système  et 

avant  qu'il  ne  fût  roi.  V.  1"  Série,  Dépôts  sur  le  signe  de  validation  placé  en  tète  de  la 

divers,  Italie,  21  novembre  1577.  lettre,  V.  H.  de  Castries,  Les  lettres  mis- 
sives des  chérifs  saadiens.  Essai  de  diploma- 

i.   L'original  porte  ^  jjoJ-.  Salidour  H^.e  arabe,  ^u^arlides  Date  elSeir,,j  manuel. 


loii 


l6    -NOVEMBRE     1069 


XLII 

AVIS  DE  CADIX 

(Extrait) 
Les  Moriscos  insurgés  reçoivent  du  secours  du  Maroc. 

Cadiï,  i6  novembre  1069. 

Adverlizementes  laken  out  of  letters  and  otherwise. 

From  Cadiz.  the  xv)""  of  >ovember  1069,  by  one  tliat  was  in 
Granadie  xv  daies  afore. 

The  Mores  waxe  slronger  and  stronger  and  are  lenne  to  one 
Chryslian  in  the  campe',  and  hâve  greate  ayde  com  to  lliein  froni 
the  Tuike  and  ouïe  of  Barbarye^ 


Your  Ilonors  at  commaundement. 
Signé:  John  Mershe  \ 

State  Papers,  Foreicjn,  Elizabeth,  vol.  CIX, 


Public  Record  Office. 
'  428.  —  Original. 


I.  Sur  cette  révolte  des  Moriscos,  V. 
France,  t.  I,  pp.  a86-3oî.  V.  également 
la  traduction  en  anglais  d'une  lettre  écrite 
le  iS  juillet  1369  par  le  chef  des  insurgés 
à  Don  Juan  dWutriche,  British  Muséum, 
llarl.  Mss.  igô,  f.  2o5  ;  une  lettre  de 
Robert  Mogan,  datée  de  Madrid,  13  août 
1570,  P.  li.  O..  St.  Pap..  For..  EU:.,  vol. 
CXI II.  n"  Sny. 

a.  En  réalité,  les  rebelles  ne  reçurent 
guère  des  Turcs  ou  du  Cliérif  que  des 
promesses  et  des  encouragements.  V. 
Franco,  t.  I,  p.  399,  note  3.  Robert  Mogan 


écrit  dans  la  lettre  ci-dessus  mrniionnéo  : 
tt  Les  Moriscos  ont  reçu  des  secours  do 
Barbarie,  tant  des  Turcs  que  des  Maures, 
mais  peu  importants.  Les  galères  du  roi 
d'Espagne  ont  pris  di\-huil  galiolcs  et 
d'autres  navires  qui  apportaient  aux  dits 
Moriscos  dos  vivres  et  des  munitions  ;  mais 
la  plupart  des  hommes  ont  échappé  à  terre 
el  se  sont  réfugiés  près  de  ces  derniers.  » 

.■5.  John  Mershe  (Marsh),  marchand  an- 
glais établi  à  Antcrs,  d'où  il  transmettait 
au  gouvernement  d'Elisabeth  les  divers 
avis  recueillis  par  lui. 


SAUF-CONDUIT    POUR    L.     FERNAiNDEZ    ET    S.     NUNEZ  1 OO 

XLIII 

SAUF-CONDUIT  POUR  L.  FERNANDEZ  ET  S.  NUNEZ 

A  la  requête  de  Moulay  Abdallah,  Elisabeth  ordonne  de  laisser  naviguer 
librement  entre  Anvers  et  le  Maroc  les  navires  de  L.  Fernandez  et  de 
S.  Nunez,  à  la  condition  que  ces  navires  ne  transporteront  que  les  mar- 
chandises et  les  biens  du  Chérif  et  retourneront  directement  au  Maroc 
sans  faire  escale  dans  aucun  port  espagnol. 

Hampton  Court,  ii  juin  1570. 

Au  dos,  alla  manu:  ii  June  1570. 

En  tète:  Elizabeth  R.  —  Alla  manu:  An  original  safe  conduct 
signed  by  Queene  Elizabeth  in  her  own  hand  to  two  merchants 
of  the  Emperor  of  Morroccos. 

Elizabeth,  by  the  grâce  of  God  Queene  of  England,  France, 
and  Irland,  defender  of  the  faith,  etc. 

To  ail  our  Admiralles,  Viceadmiralles,  Capleines  and  other 
serving  us  one  the  seas  or  in  any  our  townes,  castcUs,  or  fortes 
one  the  sea  cost.  to  ail  our  officers  of  our  portes  and  to  ail  other 
our  officers  and  subjectes  to  whome  in  this  case  it  shall  appertein, 
greeting. 

Wher  the  Kinge  of  Maroccos,  by  bis  lettres  wrytten  in  November 
last  ' ,  hath  made  request  to  us,  that  it  myght  please  us  to  graunt  our 
safeconduct  and  licence  to  Lewes  Ffcrnandes  and  Salvador  Nonez, 
merchantes,  that  they  might,  with  their  shippes  and  vesselles, 
quietly  passe  from  the  contre  of  Barbary  through  the  narrowe  seas 
with  their  merchandizes  to  Andwerpe,  and  ther  exchanging  the 

I.   V.  supra,  pp.   ioo-io3. 


io6 


I  1     JUIN'     lOTO 


same  for  otlier  commodities  to  relurne  and  passe  quictly  and 
directly  into  the  dominlone  of  tlie  said  Kinge  in  Barbary,  wilhout 
any  maner  of  arrest,  impeachement,  or  trobie,  tobe  mored  lo  ihem, 
during  the  abstinence  of  entercourse  betwext  us  and  tlie  Kinge  of 
Spaine,  our  siibjectes  and  contreys  '  : 

We  are  pleasede  that,  according  to  the  said  Kingcs  requcst.  llie 
said  Lewes  Ffernandês  and  Salvador  Nonez,  and  llieir  faclors, 
shall  during  the  said  abstinence,  with  their  shippes  caryinge  onely 
the  merchandizes  and  goodes  of  the  said  King  of  Marroccos  and 
coming  from  Barbary,  quietly  passe  llu'ough  the  narrowe  seas  lo 
Andwerpe  and  from  thence  to  relurne  into  the  dotnynione  of  the 
said  King  of  Marroccos  onely  and  not  into  any  other  partes  of  the 
King  of  Spaynes  contryes  :  and  so  we  will  and  sireighily  commaund 
yow  and  every  of  yoAv  to  permilt  and  sulfcr  from  tyme  lo  lyine 
the  shippes  and  vessells  laden  with  the  said  Kinges  goodes  and 
merchandizes  onely,  under  the  conduct  of  the  said  Lewes  Ffer- 
nandês and  Salvador  Nonez,  or  their  faclors,  quielly  to  passe  tlirough 
onr  seas  willioiil  any  your  arreslor  Irohle.  Andyf  ihey  shalhc  dryvcn 
to  com  inlo  anv  our  portes,  havens  or  crekes,  thaï  ihey  may  hc 
favorahly  used,  and  al  iheir  commoditle  lo  deparl  away  from  llience 
withoul  any  impedimenl  or  let.  And  theis  our  lettres  shallie  your 
sufTicienl  warrant  and  discharge  in  ihis  behalfe. 

Geven  under  our  signet,  at  our  Honor  of  llamplon  ("omt,  llic 
xi""  day  of  >lune  iB-o,  in  Ihe  twelvelh  yere  of  our  reigne. 

Ex.  per  J.  Sommers. 

Lambelh  Palace  Library,  vol.  1168,  n"  7 .  —  Expédition. 


I.  En  décembre  i568,  le  gouvernement 
d'Elisabeth  avait  fait  saisir  des  navires  espa- 
gnols qui  transportaient  aux  Pays-Bas  d'im- 
portantes sommes  d'argent  pour  le  paiement 
des  troupes  du  duc  d'Albc  otque  la  tempête 
et  les  corsaires  huguenots  avaient  chassés 
dans  les  ports  d'Angleterre.  Le  duc  d'Albe 


avant  riposté  en  mettant  l'embargo  sur 
toutes  les  propriélés  anglaises  aux  Pays-Bas, 
le  gouvernement  anglais  avait  traité  do 
mémo  tous  les  biens  des  sujets  espagnols 
on  .Angleterre.  Il  on  était  ré.sulté  un  arrêt 
du  commerce  entre  les  sujets  d'Elisabeth 
et  de  Philippe  II,  qui  durait  encore. 


PROCUHATION    DE    THOMAS    OWEN    A    HICHARD    GLA5COCKE  tOy 

XLIV 

PROCURATION  DE  THOMAS  OWEN'  A  RICHARD  GLASCOCKE^ 

S.  1.,  I"'  décade  de  Ramadan  979  [17-26  janvier  1573J. 

J^\j^_  jU-«:  .^  ^X^  ^i  ^  a:^  VrU"  V^  o'  ^/^^>y- ' 

M/^"^!    J^    J^'   ^^    AiA^^    ôjJti    w^_;C-    Ua_ja-«   l-*w    !>^;i  _y    Ai^l^J 
Bri/ish  Muséum.  —  Cotton  Mss,  Nero  B.  .M,  f.  67.  —  Original. 

I.  Thomas  On  on,  marchand  de  Londres,  2.   Le  nom  de  ce  marchand  figure  dans 

est  mentionné   ci-dessous  dans  les  lettres  un    autre   acte   de    1572  (V.    infra.    Doc. 

patentes  du  5  (n.   st.  i5)  juillet  i585.  Il  XLVI'"''  p.  ii3)  et  parmi  ceux  des  signa- 

faisait  encore  du  commerce  avec  le  .Maroc  laires  d'une  requête  adressée  à  Burghlcy  le 

en  1600.  V.  /^'  Série,  Angleterre,  t.  11,  10  17  février  1577  C"'-  '"/''<'■  Doc.  LXXVIII, 

avril  iGoo.  p.  192)- 


I08  17-26     JANVIEU      1672 


XLIV" 

PROCURATION  DE  THOMAS   OWEN"   A   RICHARD   GLASCOCKE 
(Tradictiom) 

S.  1.,  I"  décade  de  Ramadan  97g  [17-26  janvier  1572]- 

Louange  à  Dieu  !  Le  négociant  chrétien  Thomas  Owen.  l'an- 
glais, donne  procuration  générale,  complète  et  dont  il  connaît  1  éten- 
due au  négociant  chrétien  Richard  Glascocke',  son  compalriole, 
de  recouvrer  pour  lui  toutes  créances  qu  il  pourra  avoir  à  Merra- 
kech  contre  des  Juifs  et  des  Musulmans,  d'en  donner  valable  quit- 
tance consécutive  à  paiement,  d'engager  aux  fins  de  recouvrement 
toutes  actions  et  instances  nécessaires. 

Dont  témoignage  a  été  porté  contre  lui,  alors  qu'il  était  dans 
l'état  requis  pour  valablement  déclarer,  son  identité  étant  établie, 
au  commencement  de  Ramadan  glorieux,  étant  prouvé  que  le  dit 
négociant  comprend  l'arabe'. 

I .  L'originalarabe  porte Raclierthi  Lech-        l'original  les  seings  manuels (aalama,  khen- 

fousa)  des    dovix   adcls   qui    ont   rédigé   lo 


kouk  ij^JLS  iJ^jZ,j 


présent   acte   et   dont    les    noms   n'ont  p>i 
1.  A  la  suite  de   la  date,   on  voit  sur        kire  déchiffrés. 


DECLAnATION    DE    MABCHANDS    TIIAKIQUANT    AU    MAROC  I OQ 


XLV 


DÉCLARATION  DE  MARCHANDS  TRAFIQUANT  AU  MAROC 


Les  Portugais,  se  fondant  sur  les  Bulles  de  partage,  qui  avaient  divisé  entre 
eux  et  les  Espagnols  la  possession  des  nouveaux  mondes,  prétendaient  se  réser- 
ver le  monopole  du  commerce  au  Brésil,  dans  les  Indes  Orientales  et  dans  toute 
la  partie  des  territoires  africains  au  sud  des  Canaries.  D'autre  part,  un  nouvel 
esprit  d'entreprise  poussait  les  Anglais,  depuis  l'avènement  des  Tudors,  à 
élargir  leur  commerce  maritime,  qui  jusqu'alors  avait  eu  pour  principaux 
débouchés  les  Pays-Bas  et  l'Espagne.  On  se  rappelle  les  deux  voyages  au  Maroc 
de  Thomas  Windham,  en  id5i  et  r552'.  En  i5d3,  Windham  se  rendait  à  la 
côte  de  Guinée,  déjà  visitée,  vers  1628,  par  AVilliam  Hawkins.  Des  marchands 
anglais  organisaient  de  nouvelles  expéditions  vers  cette  même  côte  en  i55/i, 
i5o5,  i5d6.  En  i56i.  Sir  William  Garrard  et  Benjamin  Gonson,  tré.sorier  de 
la  marine,  projetaient  d'établir  un  fort  dans  la  région  d'Elmina.  A  la  fin  de 
l'année  suivante,  John  Hawkins  paraissait  devant  Sierra  Leone,  s'emparait  de 
plusieurs  centaines  de  nègres  pour  les  vendre  comme  esclaves  et  pillait  des  navi- 
res portugais.  Les  protestations  du  Portugal  se  faisaient  de  plus  en  plus  vives'-. 
Il  s'élevait  à  la  fois  contre  tout  commerce  entre  les  sujets  d'Elisabeth  et  les 
régions  africaines  et  contre  les  déprédations  commises  par  les  corsaires  anglais. 
Des  négociations  entamées  en  Angleterre  en  i56i  par  l'ambassadeur  portugais 
Manuel  Daranjo  n'avaient  abouti  à  aucune  solution  précise.  En  i562,  D.  Sébastien 
envoyait  à  Londres  son  ambassadeur  à  la  cour  de  France,  J.  P.  Damtas,  avec  la 
mission  de  reprendre  les  questions  en  litige^  La  discussion  roula  principalement 
sur  la  Guinée.  Le  Maroc  n'y  figura  qu'incidemment.  On  ne  put  arriver  à  s'en- 
tendre.Dans  les  années  suivantes,  les  réclamations  et  les  griefs  allèrent  en  s'accu- 
mulant.  Les  représailles  exercées  des  deux  côtés  aboutissaient  en  1069  à  la 
suspension  du  commerce  entre  les  deux  pays.  Cependant,  un  nouvel  effort  fut 
tenté  pour  arriver  à  un  accommodement.  A  la  fin  de  l'année  i5-i  et  au  début 
de  l'année  1572,  l'ambassadeur  portugais,  Francesco  Giraldi',  et  William  Cecil 


1.  V.  supra,  pp.  i4-ao.  3.   V.  supra.  Doc.  XXII,  p.  44- 

a.  Ces  protestations,   accompagnées  de  4.  FrancescoGiraldi,  fils  naturel  du  mar- 

menaces,   avaient  commencé  dès  l'époqne  chand  florentin  Lucas  Giraldi.  Ce  dernier, 

des    voyages    de    Thomas    Windliam     au  après  avoir  acquis  une   immense  fortune, 

Maroc.  V.  supra,  p.  20.  alla  s'établir   on  Portugal   où  ses  rictiesses 


110  l"    FEVRIER     1672 

esquissaient  des  projets  de  traité'.  Cette  fois,  le  Maroc,  qui  auparavant  était 
resté  dans  l'ombre,  passait  au  premier  plan.  L'Angleterre  consentait  à  sacrifier 
la  Guinée  ;  mais  ses  marchands  insistaient  sur  l'extrême  importance  de  leur 
commerce  au  Maroc,  disant  même  qu'ils  aimeraient  mieux  se  voir  interdire 
l'accès  du  Portugal  que  celui  de  ce  royaume'^.  C'est  dans  ces  circonstances 
et  sous  l'empire  de  ces  préoccupations  que  vingt-six  d'entre  eux  produisirent  la 
présente  Déclaration.  Les  négociations,  d'ailleurs,  s'éternisèrent-'  et  le  traité 
qui  fut,  enfin,  signé,  le  29  octobre  KTyfi,  par  Francesco  Giraldi  et  Francis  Wal- 
singhani  esquiva  la  question.  Il  concernait  presque  exclusivement  la  restitution 
des  biens  capturés  de  part  et  d'autre  et  les  satisfactions  à  donner  à  divers 
griefs.  On  convenait  que  les  Portugais  pourraient  faire  du  commerce  avec 
l'Angleterre  et  l'Irlande,  les  Anglais  avec  le  Portugal,  l'Algarvc,  Madère  et 
les  .\çores.  Le  roi  D.  Sébastien  s'intitulait,  dans  le  préambule,  seigneur  de 
Guinée  et  d'Ethiopie.  Quant  au  Maroc,  il  n'était  pas  mentionné.  Ce  fut  l'an- 
nexion du  Portugal  par  Philippe  II  qui  trancha  la  difficulté*. 


L'interdiction   du  commerce  dans   les  possessions  portugaises    n'est  pas, 
à  leur  avis,  applicable  au  Maroc. 


ler  février  i5-j. 

Au  dos,  de  la  main  de  Burfjliley  :  Primo  Februaiii  1071.  — 
Words  to  be  inserted  in  tlic  trcaty  wilh  Portugall.  — By  report  of 
English  mercliants. 

\Ve,  the  persons  undernamed,  fynde  thaï  tlic  rcaliiies  of  Porlin- 
gale  and  Algarve,  tlic  islandes  of  Madera,  and  ail  ihc  islandes  of 
Assoryes  be  the  onlie  places  iinder  ihe  domynyon  of  ihe  Kinge  of 
Porlinçalc  whcrein  tlic  incrchaunts  of  Ensrland  and  Irclande  liavc 


lui  valurent  une  telle  situation  que  smi  fils 
F'ranccsco  put  obtenir  la  main  de  la  sœur 
ducomlcdc  Vimioso.  Francesco  Giralili  fui 
ambassadeur  de  Portugal  en  .\nglclcrre, 
puis  (1579)  on  France. 

1.  Cf.  Calcnilar  of  Forrijn  Pnpers,  vol. 
i56g-i57i,  n"*  aiSy,  2190,  ïmji  ;  vol. 
157J-1574,  n»"  I,  î,  3,  6(i,  io3-io8,  aai. 

j.  V.  infra,  p.  117. 


3.  Y.  inj'ra,  pp.  Ii5-iai,  ia3-i4o, 
lâ6-i5ç);  Calendar  of  For.  Pap.,  vol. 
1571-1574.  n"»  laSi,  ia8a.  laSS,  i384. 
i385  ;  vol.  1375-1577,  n"979.  g8G,  987  : 
vol.   l583  et  .Vddcnda,  n"*  007,  5o8.  509. 

,',.  Cf.  Miss  .\.  B.  Wau.is  Chapman,  TA, 
commercial  relations  of  liitgtand  and  Poriaiiut, 
i.'l8j-iSoj  ÇTrnnsaclions  of  the  royal  histo- 
riciit  Sociely,  Third  Séries    vol.  I,  p.  167). 


DFXLARATION    DE    MARCHANDS    TUAFIOUANT    AU    MAROC 


usually  trapiliqued.  Atid  if  tlie  prohibition  Le  for  itie  conquercd 
countries  of  the  King  of  Porlingale  wliich  be  now  in  bis  posses- 
sion, we  do  not  perceyve  tbal  it  will  impeacbe  ibe  trade  of  Bar- 
bary,  or  any  olber  place,  «beieunlo  any  olber  trapbi(|ue  hatli  bya 
usually  and  quiellie  used  by  tbc  Eiiglvsbc  mercbaunls. 

But  because  be  balb  ibiee  fortes  on  tbc  cosl  of  iiarbarie',  we 
ihinke  it  not  amysse  tbat  eylbcr  tbe  bolc  cnunlrey  of  barbarie  be 
excepted,  or  els  ail  places  beyond  Cape  Blaïuk,  soutlnvard,  be 
only  prohybyted. 

Signé:  James  Ilarys,  Aldernian 


William  Bond",  Alderman 
By  me  George  Barne  ^ 
Dominicke  Cbester  of  Bristow 
Wylliam  Yong  of  Exysters 
John  Dart  of  Basstabeli 
Jobn  Spencer 
John  Barne 
Thomas  Aldarson 
Thomas  Aldwortb  of  Bristow 
Per  me  John  Walson 
Richard  Venables 
William  Mavnnarde 


Richard  Saltonslall 
William  Towerson 
Arthur  Dawbeney 
Malthewe  Field* 
William  \Vydnell 
John  Barkan 
Nicolas  Toke 
By  me  Anthony  Garrard 
By  me  Edmond  Ilegan" 
By  me  Thomas  Bramley 
By  me  Arthur  Prêtes 
By  me  William  Gybbyns 
By  me  Thomas  Altham. 


Public  Record  Office.  —  Slatc  Papcrs,  Foreign,  Elizalielh,  vol.  CA'A'l', 
n"  380.  —  Original. 

British  Muséum.  —  Cotlon  Mss.  NeroD.  /.  f.   163.  —  Copie. 


1 .  Les  trois  places  qui  restaient  aux  Pur- 
tugais  sur  la  cùte  du  Maroc,  après  la  priso 
de  Santa-Crui-du-Cap-do-Guir  par  Moulay 
Mohammed  ech-Cheikli  (V.  supra,  p.  3  et 
note  3),  suivie  de  l'évacuation  de  SaC  et 
d'Azemmour  (V.  supra,  p.  'i,  note  i), 
d'Arzila  (i55i)  et  d'El-Ksar  esSeghir 
(i55o),  étaient  Ceuta,  Tanger  et  Maza- 
i;an. 

2.  William    Bond,     Artluir    Davvbencv, 


Antlionv  Garrard  et  Thomas  Bramley  sont 
mentionnés  ci-dessous  dans  les  lettres  pa- 
tentes du  5(n.  st.  i5)  juillet  i585. 

3.  On  retrouve  George  Barne  et  John 
Spencer  en  i5gi  parmi  les  membres  de  la 
Compagnie  du  Levant.  V.  infra.  à  la  date 
de  juillet  lâgi. 

4.  Sur  ce  personnage,  V.  injra,  p.  i8i. 

5.  Heijaa.  Ilogan.  Sur  ce  personnage, 
\  .  infra.  p.   181. 


112  7"!  6    MARS     1672 

XLVI 

ACTE  DE  DÉSISTEMENT  DE  MARCHANDS  JUIFS 

S.  1..  S'  décade  de  Clioual  979  [7-16  mars  1072]. 
J  ^y<u_,J  Ajjîi  J;  jls>  ^yl'b  ^)  à3j^  J-'^^^  J^*  ^  -ui-l 

U  ;.*^  ^  j;<U^  Vi  J/lVi  i^jUjI  ^\^^\  j^\i\  jljl  ^;J  J_^'l 
L^  ^^:lj  ^>^tj  it^Vl  J^JU  ç^j  dX'IÀ.  ^.Jlc  A^j  -çL  ^^U-jij  A^ 

Brilish  Muséum.  —  Lotion  Mss,  .Wroli.  A/,  J.  fJÔ.  —  Oriijinol. 


ii3 


ACTE     DE     DESISTEMENT     DE     MAKC11A>DS     JLIIS 

XLVI"" 

ACTE  DE  DÉSISTEMENT  DE  MARCHANDS  JUIFS 

(Traduction) 


S.  1.,  3"  décade  de  Clioual  979  [7-1O  mars  iB^a]. 

Louange  à  Dieu  !  Les  Juifs  Haroun  Lévy,  Jaki  bcn  Delouïu  et 
Yacoub  ben  el-Ajjouni  requièrent  contre  eux-mêmes  témoignage 
qu'ils  renoncent  entièrement  et  sans  restriction  à  tout  recours  qu  ils 
étaient  antérieurement  en  droit  d'exercer  contre  le  négociant  cliré- 
ticn,  l'Anglais  Richard  Glascocke,  au  sujet  des  vices  de  qualité  et  de 
la  non-conformité  de  couleur  constatés  dans  cinq  pièces  do  drap 
«  bernatha  »  ' ,  à  lui  par  eux  aclielces  pour  le  prix  de  trois  cents  onces, 
monnaie  en  cours.  Aucune  réclamation,  aucun  recours  judiciaire 
ne  seront  ultérieurement  admis  de  leur  part.  Ils  acceptent  sans 
réserves  et  réceptionnent  la  dite  marchandise,  encore  qu'elle  soit 
brûlée  à  la  teinture  et  de  tissu  grossier'. 

Dont  témoignage  a  été  porté  contre  eux,  alors  qu'ils  étaient  dans 
l'état  exigible  pour  valablement  déclarer,  leur  identité  étant  établie. 

Aussi  bien  toute  réclamation  par  eux  élevée  à  ce  sujet,  sur  quel- 
que argument  qu'elle  se  fonde,  sera  entièrement  non  recevable. 

Dernière  décade  deChoual,  année  979'- 

1.   On  désigne   encore    aujourd'hui  au  2.   Onavuci-dessus(Doc.XX\IX,p.  96) 

,1  ,.  que  certains  marchands  anglais  envoyaient 

Maroc  sons  le  nom  de  bernatha  Ustj;  le  ,lrap        ^^^  ^,^^^^  ^^^  ^^;.^^^  j^,  ^,,..,|,  ^^  fahricalion 

de  couhMir  bleu  tirant  sur  le  noir.  Cf.  I)o/.T,  inf^rjcre   «    brou  ne   bhnves    »    et   que   le 

DiHionm,ire.  au   mot  ^k^j,.  -    Le   .Ira,.  Shérif  avait  dû  en  interdire  l'importation, 

sons  peine  de  confiscation, 
bleu  moins  foncé  est  appelé  braia  ilj;.  Ces  j     ^   la  suite   de   la    date,  on   voit  sur 
deux  qualités  de  drap  sont  universellement  l'original  les  seings  manuels  des  adels  ré- 
employées au  Maroc  pour  les  bernons,  les  dacteurs  de  l'acte, 
caftan^  et  les  djellaba. 

Ut  Castries.  \"-   -    *^ 


11^  9  JUIN   1072 


XLVII 

LETTRE  D'ANTONIO  GRACIAN'  A  JUAN  DELGADO- 

(Extrait) 

Le  gouverneur  da  Pcnon  de  Vêlez  devra  xe  renseigner  sur  le  Maure  (/ai 
s^est  enfui  de  la  cour  du  Chérif  el  le  pourvoir  du  nécessaire. 

L'Esciirial.  ()  j\iin   t57î. 

Ert  marge  :  Al  Sei-rctario  Delgado. 

111"  Senor, 

Esta  tarde  me  dio  un  corrco  que  vino  aqui  despacliado  al  conde 
de  Chinchon  los  dos  plicgos  de  V.   md. 

En  lo  de  llayamen  Me.vuguele'  que  cl  alcayde  del  Penon  csciive 
se  avia  venido  alli  huyendo  del  rey  de  ¥ez,  dize  Su  Mag''  que  se 
responda  al  alcayde  que  el  entienda  del  Moro  lo  que  quioie  dezir 
a  Su  Mag''  y  avise  dello  y  de  la  qualidad  de  su  peisona,  y  ([ue. 
liasla  averse  aca  visto  y  rcspondido.  le  podra  proveer  alli  de  lo 
neccssario. 

\  .  nul.  vcra  loque  mas  cumple  al  servicio  de  Su  Mag"*. 
La  divina  etc. 

Del  Escmial,  ix  do  Junio  1572. 

British  Muséum.  —  Egerton  M.is,  20<i7,  f.  29^1 .  —  Copie. 

I.   Antonio  Gr.ician,  .secn'lairc  ilns  lan-  lario  Antonio  riracian, 

guc's  et  (lu  cliilTre.    —    La   |in'v.cnlo   lettre  ï.  Juan  Drlgado,  secrétaire  de  la  («icrre. 

lait  partie  d'un  recueil  intitulé:   Libro  en  3.   llaynmin    Mfj-wjuclc  :    Yaliia    ben.... 

que  se  assicnlan   Ins   carias  escriptas  por  La  deuxième  partie  du   nom  est  Irop  ilû- 

mandado  de  Su  Mag''  por  el  Seflor  secre-  liguréc  pour  i^lro  restituée  avec  corlitude. 


LHTTRE     DlC     TIKJMAS     WILSON     A     BURGHLKY 


XLVIII 

LETTRE  DE  THOMAS  WILSON '  A  BURGHLEY ' 
(Extrait) 

L'ambassadeur  de  Portugal  consent  volontiers  à  ce  que  le  Maroc  ne  soit  pas 
mentionné  dans  le  traité  à  conclure,  pourvu  que  la  Guinée  ne  soit  pas  non 
plus  nommée  et  qu'on  adopte  une  formule  générale  interdisant  aux  Anglais 
le  commerce  dans  les  pays  conquis  par  le  Portugal.  — Il  assure  que  son 
niiiitre  ne  s'autorisera  pas  de  cette  formule  pour  écarter  les  Anglais  du 
Maroc. 

S.  1.,  30  juillet  1578. 

Au  dos  :  To  the  right  honorable  my  verie  gootl  Lorde  the  Lorde 
Burgliley,  Lorde  High  Treasurer  of  Englande.  —  .\lia  manu  : 
20  July  1573.  D'  VVilson  to  the  Lorde  Treasurer.  Conférence  wilh 

the  Portugall  embassador  aboul  termes  of  amity Lelters  of  D' 

Thomas  Wylson,  Secretary  of  Slateand  Masler  of  Si  Katharincs 

\hiie  il  please  your  Ilonor,  — I  havc  spoken  wilh  tlie  Poihigalc 
amlwssador  '  this  mornynge,  who  is  verie  desierouse  of  a  specdie 
endc  for  entercowrse  and  amitié.  And  towchynge  the  article  where 
Barliaric  is  tn  Ijee  lefte  oui  and  no  mcncion  to  bee  made  ihcrcof, 
hc  likelh  wel  of  that  and  desicrelh  il  carnesllie  :  but  on  the  olher 

I.    Tliomas  Wilson(i5i5  ?-I  J8l).  ""t''"!'  uiif  promièrc  fois  de  novembre  i^^^iJimars 

d'une  Iniduction  des  (Jlyntlùennes,    la  prc-  1 57.T.  une  seconde  fois,  pendanl  que  1).  Juan 

mitre   traduction  en   anglais   d'œuvres  de  d'Autriche  était  gouverneur  des  l'avs-Bas, 

Démoslliène.   Il  avait  été   ambassadeur  en  d'octobre   1D76  à  juillet   1577,  et  devint, 

Portugal  de  1567  à  i568.  Il  servait  gêné-  en  novembre  1677,  secrétaire  d'Etat, 

ralement  d'intermédiaire  entre  les  ambassa-  3.   \ .  supra,  p.   log,  Sommaire, 

deurs  portugais  à  Londres  et  le  gouverne-  3.    l'iancesco  Giraldi.  V.  supra,  p.   109. 

ment  anglais.  11  fut  ambassadeuren  l'iaudre,  noie  !). 


I  l6  20    JUILLET     \b~j3 

syde  he  woulde  not  liave  the  prohibicion  to  bee  for  Guynee  by 
name,  but  the  gênerai  worde  to  passe  of  conquestus  régis  Portu- 
gallie,  and  so  the  prohibicion  to  bee  gênerai  Avitliout  mencion  of 
Guinée  or  Barbarie.  And  yet,  he  seyth  that,  notwilhstandinge  ihis 
gênerai  prohibicion,  his  Kinge  wil  never  claynie  to  forbidde  any  lo 
trade  to  Barbarie. 

He  desiereth  earnesllie  to  speake  with  your  Honor  and  saylh  so 
welof  your  honorable  dealyngsin  the  matter  as  I  was  right  gladdc 
to  heare.  I  woulde  not  aske  a  copie  of  the  same  treatie,  becawsc 
I  knowc  M"^  Benedict  Spinola  '  halh  the  same,  wbiche  your  Honor 
maye  hâve  at  conimandeniont. 

Tlius  most  humbhc  I  doc  takc  my  leave,  wyshinge  unto  your 
Honor  your  healthe  and  hcartcs  désire. 
This  20  of  Julie  1578. 
Your  Honors  assured  at  commandement. 

Signé:  Thomas  Wylson. 
British  Muséum.  —  Harleian  Mss,  6991./.  ^9.  —  Original'. 

I.   BencdcUo  Spinola,  marcliand  établi  II  était  mêlé  aux  ni'gociations entre  Burgh- 

i  Londre.-i,   fils  de    IJaltista  Spiiiola,  riche  ley  et  l'ambassadeur  portugais.   V.  in/r<i. 

commerçant  de  Gênes,  qui,  en  iSâô,  avait  Doc.  LXV  et  LXVI,  pp.  iSG-iSg. 
refusé  les   fonctions  de  doge  de  sa   ville  a.  Publié  par  Thomas  Wright,  £/i;iitc(/i 

naliilc.  Bcncdetto  Spinola  mourut  en  i58i.  and  lier  times,  t.  f.  p.  \iM). 


LETTKE     DE    THOMAS     W  II,S(JP(    A     BURGHLEY  II7 

XLIX 

LETTRE  DE  THOMAS  WILSON  A  BURGHLEY 

Le  Lord  Maire  et  plusieurs  mnrcJimvh.  considérant  Fimportant  débouché 
que  leur  offre  le  Maroe  pour  les  dnips  et  autres  articles.  Insistent  pour 
qu'aucune  clause  interdisant  le  commerce  avec  ce  pays  ne  soit  insérée  dans 
le  traité  avec  le  Portugal.  —  (Conversation  de  Wi'/.çon  avec  l'ambassadeur 
de  Portugal.  —  //  lui  a  objecté  que  le  Maroc,  même  sans  être  désigné, 
serait  impliqué  dans  une  interdiction  générale  du  commerce  avec  les  pays 
conquis  par  le  Portugal.  —  Il  lui  a  offert  d'Interdire  nommément  la 
Guinée  au  commerce  anglais.  — L'ambassadeur  a  insisté  pour  une  prohi- 
bition générale,  promettant  qu'en  fait  elle  ne  serait  pas  appliquée  au 
Maroc.  —  Wilson  a  répliqué,  mais  en  vain,  que  la  situation  ne  .serait 
pas  éf/ttle.  la  Reine  se  trouvant  liée  par  un  traité  et  le  roi  de  Portugal 
par  une  simple  promesse  verbale  de  son  ambassadeur. 

S.  1.,  27  juillet  iS-S. 

An  dos  :  To  the  right  honorable  my  verie  good  Lord,  my  Lord 
Burghley,  Lord  High  Treasurer  of  England,  at  the  Courte,  at 
Knowle',  delever  thèse. 

Maie  itplease  your  llonor,  —  I  receaved  your  letter  at  the  mercers 
ieasl,  the  contents  whereof  tonchinge  the  trade  of  Barbarie  I  did 
open  to  my  Lorde  Maier,  Sir  Rowlande  Hey^yorde,  and  to  four 
others  ;  who  ail  agreed  that  the  voyage  to  Barl)ary  is  so  necessarie, 
Ihat  it  were  better  to  bee  forbidden  PorlugaL  And  therefore  they 
desired  me  to  be  an  humble  means  to  your  Honor,  that  no  such 
worde  shoulde  passe  as  to  hynder  them  that  voyage,  because  of  their 
great  vent  they  bave  for  clothes  and  other  merchandise  more  aple 
foi-  the  nacions  speedie  utterance. 

I .    \Ian"ir  do  la  rfinc  Élisabolli  rians  le  cnmtr  rlo  Kent. 


Il8  27     JUILLET     1073 

I  went  after  the  conférence  to  the  Portugall  Ambassador,  unto 
whonie  I  did  my  message,  and  sliowed  hir  Ma""  full  resolucion  not 
to  forbid  lier  subjects  the  trade  in  Barbarie,  neyther  direcllie 
nor  indirectlie.  He  answered  accordinge  to  his  olde  worde,  that 
Barbarie  shoulde  not  be  nanied  at  ail.  Unto  whome  I  answered 
thaï  the  worde  conquests  did  by  implication  and  generalilie  make  a 
universal  prohibicion.  I  towlde  hym,  if  he  woulde  désire  to  bave  Gui- 
nea  forbidden,  he  might  fynde  hir  Ma"'  not  unwyllinge  to  pleasure 
the  Kinge  his  master.  But  of  this  lalk  he  coulde  not  abide  to  heare, 
ever  iteratinge  a  gênerai  prohibicion  ;  which  1  did  as  fast  withstandc 
as  he  did  vehementlie  urge.  He  notwithstandinge,  contynuyngc 
styl  his  Avrastelinge,  «oulde  not  Jeave  liolde,  but  imporluned  this 
his  désire  most  earnesllie,  Avith  promise  thaï  his  Kinge  woulde 
never  lelle  our  nacion  to  Irade  into  Barbarie.  And  ihis  assurance 
he  made  thereof,  that  like  as  his  King  and  aimceslors  did  never 
sende  any  armada  to  impeache  this  voyage,  so  Avoulde  he  never 
hereafter.  I  lowlde  him  he  had  good  advantage  to  deale  agavnst 
England,  whcn  hir  Ma"°  shoulde  passe  hir  assent  to  the  prohi- 
bicion undcr  hir  grcate  seale,  and  llic  Kinge  onlie  to  promise  not  (o 
deale  uppon  the  bare  worde  of  his  ambassador. 

In  conclusion,  he  lowlde  me  he  coulde  not  doe  olherwise,  and 
that  gladlie  he  woulde  be  the  author  of  a  perpetuall  peace,  if  it  wor 
possible;  and  so  desiringe  lo  speake  with  hir  Ma"",  I  lowlde  hym 
he  myghte  come  lolhe  Courte,  the  fourlh  of  August,  wliereof  your 
Honor  woulde  scndc  unlo  hym  advcrlisomenl. 

And  thus  most  humblic  doe  I  take  my  leave. 
Fromc  my  howse,  this  27  of  Julie  1673. 

Your  Ilonors  most  humble  at  commandmenl. 

Signé:   Tliomas  Wylson. 
liriùsh  Muséum.  —  llariclan  Mss,  G'J'JI,  f.  '26.  —  OrlijinalK 

I.    Ce  document  a  <li-  pulilié  par  Tu.   Wrk.mt,  lilizabeth  and  hrr  tiinrs.  I.   I,  p.  :i87. 


LETTUE     DE     THOMAS     ^VlLSON     A     BIRGIILEY 


LETTRE  DE  THOMAS  WILSON  A  BURGHLEY 

Nouvelle  conversation  de  Wilson  avcr  l'ambassadeur  de  Porluqal.  — 
Celui-ci  assure  que  le  commerce  des  Amjlais  avec  le  Maroc,  interdit 
par  le  traité,  serait,  en  fait,  toléré  par  son  maître.  —  Wdson  objecte 
la  différence  entre  un  acte  siynê  et  de  simples  paroles.  — •  Le  roi  de  Por- 
tugal ou  ses  succe.<!seurs  pourraient  un  jour  se  prévaloir  de  l'interdiction 
stipulée  par  le  traité.  —  Suite  de  la  discussion. 


S.  1..  3i  juillet  1578. 

Au  dos  :  To  thc  right  honorable  niy  verie  good  Lord,  niy  Lord 
Burghley,  Lord  High  Treasurer  of  England.  —  Alia  manu  :  Ultimo 
July  1073.  M'  Wilson  to  my  Lord  Treasurer.  Tlie  Portugal  Embas- 
sador  endeavouring  to  obtain  llie  Oueenes  scal  to  prohibit  lier 
subjects  to  trade  in  the  Portugal  conquesls,  promising  the  trade 
to  Barbary  should  be  winked  at  by  bis  King. 

Maie  it  please  your  Hoiior,  —  I  bave  once  againe  spoken  to  tbe 
Portugal  Ambassador  uppon  bis  relurne  out  of  the  countrie  :  and. 
as  I  can  geatber,  he  ean  not  do  otherwisc  than  he  is  determined, 
lor  ihat  lus  commission  dotli  so  slrayte  bini.  And  this  he  saythe, 
that  tbe  prohibition  to  enter  into  the  Kings  conquest  by  lier  Ma"" 
graunte,  under  her  seall,  sball  be  no  lette  for  our  nacion  to  trade 
mto  Barbarie,  because  bis  Kingwill  wyiik  at  tbe  matter,  and  never 
molesl  any  of  our  nation. 

I  towlde  him  that  betwixt  words  and  deedes  tlierevvasgreal  dilTe- 
rence.  Our  Soverayne  to  pass  a  prohibition  gcnerallie  under  lier 
greate  seale.  and  the  King  by  bis  ambassador  to  give  bis  worde 
onlie  that  our  nacion  should  not  be  disturbed,  was  a  greate  oddes, 


120  3l     JUILLET     1673 

and  the  covenanl  iiot  equal  on  both  sides,  but  ratlicr  a  préjudice 
to  our  nacion,  sucli  as  no  prince  Christian  lialh  or  woulde  yeelde 
unto.  (I  And  what  if  the  King  now  livinge  »,  saide  I,  «  or  his  succes- 
sors  shoulde  urge  the  prohibition  Avhich  is  to  be  observed  by  her 
subjecls,  upon  her  high  indignacion  ?  » 

He  answered  the  Queenes  Ma"^  might  wyl  the  King  or  his  succes- 
sors  to  punish  them ,  if  either  of  them  coulde  catch  soche  offenders  ' . 
I  towlde  hym  that  neyther  soche  an  answer  woulde  be  Hkcd  by 
his  King  when  soche  a  covenante  was  ones  passed,  neyther  woulde 
I  wishe  that  her  Ma"'  shoulde  yeelde  so  moche  to  her  subjccts  liarme. 
as  to  bave  them  endangered  to  a  forein  princes  violence  A\ithout 
mynde  to  redresse  soche  damage  as  perhappes  they  sbould  susleyne. 

Hereupon  he  replyed  that  neyther  the  King  Calholike,  nor  yet 
the  Frenche  King  did  ever  graunte  any  lelter  of  marke,  although 
llieir  subjects  had  often  tymes  been  emprysoned.  and  niaiiy  (ynies 
executed  for  tradinge  in  his  conquests.  I  towlde  him,  as  I  was  noi 
suer  of  that,  so  was  I  wel  assured  that  neither  the  French  Kingo. 
nor  tlic  Catholike,  did  ever  forl)idde  their  subjects  to  trade  in  the 
Kinge  bis  Majestys  conquests.  And  of  this  was  I  well  assured, 
that  King  John,  grandfather  to  this  King,  sending  his  ambas- 
sador  to  the  Emperor  Charles  for  a  prohibition,  they  had  a  dcnyal 
in  such  sharpe  wordes  as  I  would  not  utter  ;  ail  whiche  malter  I  had 
in  Avrittinge,  the  original  whereof  reniaynclh  in  recorde  licre  in 
England.  This  spcachc  passynge  and  moche  more,  I  rcc(unmonded 
M'  llcarle  unto  hym  lo  accompanye  him  in  his  voyage,  and  saide 
il  was  your  Honors  plcasure  he  sbould  so  doe,  «biche  Ibe  Ambas- 
sador  did  takc  vcrie  ibankfullie. 

And  tbus  I  doc  humblie  commende  me  to  yoin-  Moiior.  ilcsicrynge 
you  to  continue  your  favor  to  this  said  Erle. 

Fromc  my  bouse,  this  last  of  Julie  i.'iy.S. 

Your  Honors  mosl  humble  at  ronimaiidcnuMif . 

Signé:  Thomas  Wylson. 


I.   La  réponse  tiiy  l'ambassailriir  doit  Aire  le  commerce  anglais  dans  leurs  possessions, 

entendue  comme  suit  :  Si  le  roi  fie  Porlu-  la  Heine  leur  répliquerait  qu'ils  n'ont  qu'à 

gai  ou  ses  successeurs  venaient  à  réclamer  cliAtier  eus-mémos  les   contrevenants  s'ils 

l'application  nu  Maroc  du  traité  interdisant  pcincnl  les  prendre. 


LETTRE     PE    THOMAS    WILSO\     A     lUIRCriLEY  l 'M 

l^nsl-Srriplum.  '.  As  I  \\as  goynge  tu  llic  Anihassiulor's  llils  morn- 
yngc,  lo  wNslie  livin  wt'l  m  liis  joniey.  I  did  ineetc  willi  your 
Ilonouis  lellcr,  and  so  havc  slayed  liim  tyl  Monedale,  for  thewhich 
lie  niosl  liiiml)llc  lliankelli  lit-rMajcslie,  tliat  lias  sochccare  of  hym. 
net  to  violale  the  Sabbate  ;  as  indeed  I  was  Ibrbidde  in  L'ortugale, 
slayingc  twoe  several  Sonedaics.  wlieii  I  passed  tlie  counirie 

The  Ambassador  is  noi  coiilcnled  \\illi  William  Erle. 

^  our  servaiil, 

T.  W. 

British  Muséum.  —  Ilarlcian  M.ss,  6'l'Jl,f  .jfi.  —  OrUjinal. 

I.    Gc  pnst-scrii^tdm  est   piaci'-  en   mni-^r. 


122  3o    DÉCEMBRE     15/3 

LT 

LETTRE  D'ANTOMO  GRACIAN  A  JUAIN  DELGADO 

(Extrait) 

Le  qouverneur  du  Pehon  de  Vêlez  laissera  passer  en  Espagne  te  fis  du 
roi  de  Fez  et  sa  mère.  —  Ceux-ci  se  conformeront  aux  instructions  de 
l'évèque,  soit  de  Malaga.  soit  de  Carthagène,  louchant  leur  conversion  an 
christianisme. 

L'Escurial,  3o  décembre  lâ^S. 

En  marge  :  Al  Secretario  Delgado.  Secretario  Antonio  Gracian, 
por  mandado  de  Su  Mag'. 

Senor, 

El  despacho  que  V.  md.  me  enil)io  anoclie,  vieron  oy  estos  dos 
senores  delconsejo  y  despues  hize  a  Su  Mag''  relacion  de  lo  que  era. 

Al  alcayde  del  Penon  dize  Su  Mag''  se  podra  responder  que  podria 
dexar  venir  a  Espana  a  aqucl  hijo  del  rey  de  Fez'  y  a  su  madré  y 
criado,  con  que  en  Malaga  oCartagena  donde  se  desembarcaren  acu- 
dan  al  obispo  por  lo  (pic  toca  a  tornarse  chrisllanos"  y  a  lo  que  en 
eslo  se  ha  de  huzer  con  ellos. 

Nuestro  Senor  etc. 

De  San  Lorenzo,  a  xxx  de  Diziembre  1578. 

British  .Muséum.  —  Eqerton  Mss,  20^7 ,f.  327.   —  Copie". 

I .   Les  reclicrchcs   faites  pour  ideiilitier  par    lequel     les    iiidlgiiios    désignent    on 

ce  personnage  sont  restées  sans  résultat.  Algérie  un  renégat  musulman.    Le  rcné- 

a.    Tornarse  chrislianus  :  Cette  expression  gai  chrétien  était  appelé  citldj. 
est  5  rapprocher  du  mot  vulgaire  mfoiirni  3.   Cf.  supra,  p.  ii4,  note  i. 


MKMOIRE     EN-     RÉPONSE    A    FRANCESCO    GIRALDl  123 

LU 

MÉMOIRE  EN  RÉPONSE  A  FRANCESCO  GlRALDl' 

La  Heine  ne  peut  interdire  à  ses  sujets  le  commerce  dans  les  possessions 
porlufjaises  en  Afrique  et  aux  Indes.  —  Elle  s\'tonne  des  prétentions 
portufjaises  concernant  le  Maroc,  dont  chacun  sait  ipie  les  trois  royaumes 
de  Fez,  de  Merrakech  et  du  Soiui  sont  soumis  à  un  souverain  qui  en 
permet  l'accès  aux  marchands  de  toutes  les  nations.  —  Toutefois  la 
Reine  consent  à  réprimer  la  vente  des  armes  et  des  munitions  au  Maroc 
et  à  limiter  aux  trois  ports  de  Larache,  Safi  et  Santa-Cruz-du-Cap-de- 
Guir  le  commerce  de  ses  sujets.  —  S'il  .soupçonne  des  contraventions, 
l'ambassadeur  de  Portugal  aura  le  droit  d'instituer  une  enquête. 

Avril  1574 

Au  dos.  alla  manu:  For  the  Irade  into  Barbary.  —  Apnl  io7/i. 
En  marge,  alia  manu:  Aprill  107-i. 

Her  Ma'"  is  Avell  disposée!  to  conlinew  ail  good  aniyty  witli  the 
King  of  Portyngall  that  resonably  can  be  requiicd,  and  to  revive 
the  frce  intercourse  and  trade  of  Barbary  betwixt  the  subjecls  of  hir 
Ma"'  and  the  sayd  king,  in  ail  ther  kyngdoms  and  contreys,  as  vvas 
used  before  a  late  sley  made  by  the  King  of  Portyngall  of  dyvers 
of  hir  Ma"«  subjects  and  ther  shippes.  And  whcreas  it  hath  bene 
oftentvmes  required.  in  the  name  of  the  King  of  Portyngall,  that 
hir  Ma'"  Avold  inhibit  her  subjects  from  resorting  into  certen  con- 
Ireyes  in  Afric  and  the  Indies.  Avhich  he  callelh  his  conquests.  and 
also  from  resorting  into  Barbary.  saving  to  some  on  port  to  be 
named,  with  certen  other  restrictions,  lately  by  Cavallero  Gyraldi, 
in  the  name  of  the  sayd  King  his  master,  in  speches  to  hir  Ma'" 

I     V.  siiprn.  p.  109.  Sommaire. 


I  2  'l  WRII.      107a 

exnressed,  hir  Ma'""  dotli  slill  persisl  in  lier  former  determynation. 
ihal  she  cannot  Avifh  lilr  honor,  nor  safely  with  her  conscience, 
bynd  hirselfe  to  the  King  to  forbidd  her  subjects  from  any  such 
trade  and  resort,  by  navigation,  into  any  contreyes  which  they  hâve 
hertofor,  in  the  lymcs  of  hir  progenitors,  Kings  of  England,  resor- 
led,  and  namely  in  ihc  tyme  of  the  King  hir  most  noble  father,  the 
king  hir  late  brother,  and  the  Quene  hir  laie  sister. 

For,  if  she  should  so  do,  she  should  therby  in  hir  opinion  dimi- 
nisli  the  estate  of  hir  crown  and  the  liberty  of  hir  subjects,  by 
prohibiting  them  in  olher  sort  than  hatli  bene  in  any  tymes  past, 
wbvlest  any  amity  hath  contyneAved  bet^vixt  the  2  crownes  of 
England  and  Portyngall.  And  it  is  to  be  remembered  that  hir  Ma"" 
hath,  al  sondry  tymcs,  sence  she  came  to  this  crown,  refused  to 
agrée  to  thèse  rcquests.  delyveryng  to  certen  speciall  persons  sent 
from  the  sayd  King  sondry  substanciall  reasons  and  arguments  why 
the  same  requests  ought  not,  in  any  coller  of  right.  be  granted  as 
they  bave  bene  demanded. 

And  as  to  tlic  laie  motion  to  bave  hir  Ma""  subjects  prohibited 
to  resort  to  Barbary,  but  to  some  ports,  to  bc  lymyted  ^\ilh  certen 
restryctions.  hir  Ma"*^  marvelloth  thaï  this  should  bc  requircd  for 
liarbary,  consyderinge  il  is  notorious  that  ther  is  a  King  known, 
that  posscsseth  that  conlrcy  of  Barbary  under  the  title  of  3  king- 
doms,  that  is  Fessa,  Marocco,  and  Soussa,  and  that  by  bis  salve 
conduct  ail  merchanis  of  ail  nations,  as  French.  Spannyards. 
Flemings,  yea  Portyngalls  also,  as  it  is  affirmcd,  do  tralRck  frccly 
and  quietly  in  evory  of  the  thrce  kingdoms  ;  so  as  if  hir  Ma"'  should 
in  any  wise  défend  hir  subjects  from  thosc  Irades,  they  should  bc 
in  worss  case  than  ail  other  nations  al  this  daye. 

Neverlheless,  considering  hir  Ma""  hath  a  good  meaning  lo 
revive  the  ancienl  amyly  wilh  the  King  of  l'orlyngalc,  aiul  to  recon- 
linew  the  intercourse  belwixl  tlieir  subjects,  and  that  hir  ^hl"'  con- 
ceavelh  that,  by  so  free  a  resorl  of  her  subjects  into  Barbary,  some 
disordered  persons  do  convey  armour  and  munition  to  such  as  are 
enemycs  of  the  King  of  Porlyngalc  and  to  tiic  Christian  faylh,  hir 
Ma"",  of  mère  gpod  uill,  wiil,  withoul  b\nding  hirselfe  ihcrelo 
by  any  contracl,  lake  such  ordre  «ith  hir  subjects  as  lliose  incon- 
venyences  sliall  bc  avoydcd,  and  «ill  also  cause  hir  mcrchants  to 


MKMOIHK     Ey     REPONSE     A     FUANCESCO     OIUALOl  12;) 

make  tlier  trade  to  coiien  ports  nolorious  ;  \\liereby  it  sliail  more 
manifestly  appear  ihat  lliey  shall  only  use  ther  repayre  ihither  for 
trade  of  mercliaiulise,  and  not  to  relevé  the  Kings  enemyes  witli' 
armur  or  anytliiiig  belongying  to  hostilytie. 

And  to  that  end  liir  Ma'"=  will  geve  order  lliat  hir  subjects  sliall 
carry  no  armour  to  be  delivered  from  tbeir  own  possession  to  any 
in  Barbary,  uppon  pain  of  confiscation  for  ail  such  goods  as  shall 
be  laden  wilhin  the  ship  or  the  value  thereof,  provyding  tbat  they 
shall  register,  in  some  port  of  England,  ail  llieir  armour,  weapons, 
and  munition,  wliicli  ibey  shall  of  necessitie  carry  in  their  vessels 
for  their  defence  of  tbemselves  and  their  ship  in  their  voyage. 

Item,  they  shall  not  resort  in  Iradc  of  merchandise  to  any  other 
ports  than  three  by  name,  that  is  to  saie  :  Allaracha  for  the  kingdom 
of  Fess,  Sapbya  for  Marrocho,  and  Capo  de  Guerr  or  de  Gyhell  for 
the  kingdom  of  Susa,  exccpt  by  tempest  or  olher  necessitie  they  be 
therto  constreyned.  And  thereof  they  shall  at  their  returne  cause 
notice  to  begiven,  andentered  of  record,  in  what  sort  they  were  so 
constrayned  to  resorl  to  any  other  port  than  to  one  of  the  foresaid 
three  ports  ;  so  as  the  same  may  remain  in  record  to  be  known.  And 
if  at  their  returne  they  shall  not  cause  the  same  to  be  registered, 
either  in  the  port  whereunto  they  shall  arryve,  or  in  the  port  of  the 
Admirallie,  tlien  they  shall  be  punished  as  persons  that  without 
cause  did  repaire  to  a  port  not  limiled. 

Item,  it  may  also  be  accorded,  that,  if  the  King  of  Porlingall  shall 
hâve  an  ambassador  or  agent  hère,  the  same  ambassador,  uppon  allé- 
gation that  the  order  is  broken  in  going  to  olher  ports  than  the  said 
3  limited,  or  in  carrying  of  armour  or  munition,  shall  uppon  bis 
request  bave  knowledgc  of  ail  the  sliips  registered  and  their  ladinge 
in  any  port  of  England,  thereby  to  trie  ont  the  defaulte  of  any  that 
shall  offend  in  the  prémisses  ;  provided  that  thèse  orders  shall  con- 
tinew  as  long  as  the  Queenes  Ma""  shall  fynde  cause  that  hir  sub- 
jects be  well  used  by  the  said  King  or  bis  ministers,  or  otherwise 
as  long  as  the  amytie  shall  continew  betwixt  the  2  princes. 

Brilish  Muséum.  —  Cutton  Mss.  Nero  B.  l.f.   167.  —  Minute. 


laO  2   MAI   107^ 

LUI 

MÉMOIRE  i-:n  Réponse  a  francesco  giraldi 

La  Heine  accepte  les  articles  du  traité  établi  entre  ses  conseillers  et  l'ambas- 
sadeur portugais.  —  Elle  consent  à  interdire  à  ses  sujets  le  commerce 
en  Afrique  nu  sud  du  Cap  lilanc.  —  Elle  jindtUiera  la  vente  des 
armes  au  Maroc.  —  Le  commerce  anfjlais  y  sera  limité  à  trois  ports, 
lesquels  seront  Laroche.  Saji  et  Sanla-Cruz-du-Cqp  de  Guir.  ou  tels 
autres,  qui.  par  la  suite,  paruitraient  offrir  plus  d'avantarjes  aux  mar- 
chands. —  Un  contrôle  sera  exercé  sur  les  navires  an</lais,  éi  leur  départ 
et  à  leur  retour,  pour  empt'cher  la  contrebande  des  armes. 

a  mai  iS^^. 

En  lèle  :  1  Mali  lo^^.  The  ell'ocl  of  liir  Ma""  aiiser  lo  llie  Por- 
1\i,mI1  anihassador, 

Ilir  Ma'"  is  conleiited  llial  for  llic  rénovation  and  establishment 
ol'a  iiuiluall  amylic  helwixl  liir  Ma'"  and  the  sayd  Kingc,  and  for 
ihc  sclting  lo  hbeily  oi'lhe  inlercoursc  of  inerchandise  belwixt  thc 
suhjccls  of  bolli  the  princes,  andforoider  fcjr  thc  roslilution  or  re- 
compcncc  of  things  arrcsled  on  bolh  svdcs  sence  thc  l)cg\nning  of 
thc  !ast  gênerai  arrcsl,  thc  articles  lieretofore  accorded  upon,  in 
a  Ircaly  betwixt  cerlen  of  liir  Ma""  counsellors  and  thc  sayd 
Ainbassador',  shall  stand  in  IIkm  fut  inar  force,  uppon  dernonslra- 
cion  of  suiricicnl  commission  gyvcn  hy  the  sayd  King  lo  his  sayd 
Ambassador  to  acccpt  and  asscnl  to  the  former. 

I.  Kn  1 573,  un  proji'l  d'accord  avail  l'ti-  bioiis  confisquas  des  dcui  côU's.  (,'«(.  «/ 
l'Iaborc  i-ntr»  (îiraldi  cl  les  ronsoillorsdo  la  For.  Si.  Pap..  val.  i57'iiri7/l,  n"»  l'iSi, 
Reine  sur  la  rculilulioii  des  navires  ul  des         138a,  n83  ;  Uymeh's  Firdera,   XV,  7ÏI. 


MEMOIRE     EN     KEPONSE    A     FIIANCESCO     (JIIIALUI  1 '2  " 

And  wher  in  llie  sayd  articles  one  was  specially  devised  for 
gratifyeng  of  the  sayd  King,  uppon  the  crnest  sollicitation  of  the 
sayd  Ambassador,  in  which  liir  Ma'"  was  contented  to  admonish 
hersubjectsto  forbeare  the  trade  into  the  Kings  contryes  commonly 
called  his  conquests,  saving  lo  hir  Ma""  subjects  their  accustomed 
trade  into  ail  the  contryes  of  Barbaiy,  Algarves.  and  certen  others 
in  the  sayd  articles  conteyned;  foreastnuch  as  the  sayd  Ambassador 
hath  declared  that  the  King  his  master  dolh  not  allow  of  the  liberty 
lo  i)e  lett  so  generally  to  hir  Ma""  subjects  for  ail  Barbary,'biit 
(loth  require  that  ther  should  he  ccrtcn  parles  specially  namcd. 
and  that  none  should  trade  ihythcr  but  tiiey  should  be  first  icgis- 
tered  in  Portugall,  to  be  visiled,  thaï  lliey  should  carry  no  aiinur 
nor  munition  into  Barbary  ;  to  tins  hir  Ma""  answer  is  that  she 
meaneth  not  by  any  conlract  to  bynde  hirselfe  that  hir  subjects 
shall  beforbydden  to  traflick  into  Barbary.  But  to  gratefy  the  K.ing, 
and  to  satisfy  the  Ambassadors  most  ernesl  desyre  further  than  she 
hath  ever  doone  to  any  of  the  sayd  Kings  ambassadors  who  here- 
tofor  hâve  sollicited  the  like,  she  is  content  that  the  sayd  article 
shall  remayne  in  force,  as  far  as  the  same  concerneth  the  countryes 
that  are  conquered  fortlnvith  from  ihe  Cape  of  Being  '  beyond 
Barbary,  as  long  as  the  King  of  Portyngall  shall  kepe  peace  towards 
hir  Ma"'  and  hir  subjects. 

And  as  to  the  trade  of  Barbary,  hir  Ma"'  A^ill,  aller  the  treaty 
concluded  and  the  intercoursc  sctt  at  liberty  on  both  partes,  gyve 
order  in  hir  portes  thaï  no  armure  nor  munition  shall  be  carried 
into  Barbary  but  in  way  of  defence  of  hir  subjects  saylyng  thither; 
and  to  avoyd  fraud  and  deceyt,  by  over  much  hauntyng  of  ail  the 
portes  of  Barbarv,  hir  Ma""  is  content  also  that  hir  subjects  shall 
be  warned  to  repayre  only  to  3  portes  in  Barbary  for  trade  of 
merchandise,  that  is  to  Alaracha,  Saphy,  and  Cap  de  Guerr.  And 
if  hereafter  any  of  those  3  portes  shall  be  found  not  mete  for  ther 
trade.  then  they  shall  trade  to  other  portes  in  lieu  thercof,  not 
exceeding  the  nombre  of  3,  and  the  King  of  Portingall  shall  from 


I.  Les  rédactions  latines  du  présent  conqiie.<tu  ultra  Barbariam  a  capite  vulga- 
documcnt  portent,  à  cet  endroit  :  «  tjuan-  rilcr  vocalo  Cap.  de  Uianco  austrum  versus 
tuin  ad  illas  roL'iones  attinet,  quae  de  régis        prolciiduiitur  ». 


128  2     MAI     l5-4 

time  to  time,  as  occasion  requireth,  hâve  knowledge  gvven  to  liym 
of  the  change  of  any  such  porte. 

And  hir  Ma'"'  will  gyve  ordre  that  whensoever  any  of  hir 
subjects  shall  prépare  any  navigation  into  Barbary,  the  master  of 
the  shipp  shall  cause  to  he  rcgislered,  in  the  porte  where  he  shall 
lade,  ail  nianner  of  armure  and  munition  that  shall  he  put  into 
llie  shipp  for  defence  therof.  and  at  his  retorne  shall  also  delyver  in 
wryting,  to  be  registered  in  the  porte  wher  he  shall  land  at  his 
retorne,  a  note  of  the  expedyting  of  his  said  armur  and  munition, 
to  the  end  that  if  any  person.  on  behalf  of  the  Iving  of  Portugall, 
shall  object  that  any  shipp  hath  conveyed  any  armur  into  Barbary 
and  ther  sold  it,  the  Iruth  thereof  may  be  tryed  by  the  said 
register. 

British  Muséum.  —  (lotion  Mss.  .\ero  B.  I.  f.   165.  —  Minute'. 

I.   Celle   minute  eA  tout   enlière  rie  la  W'ro  D.  I.  f.  ili4cl  .\(l'lilii:inal  Mss.  .1i.1:>(), 

main  de  Burgliley.   Il    existe   trois  cxem-  /.  .ï)  et  un  au  Public  lîecord  OITice  (StaU 

plaires   en   latin  de   ce   môme  document,  Papers.   Foreiyn.   Eli:abellt.    eu/.    CXX.XI. 

doni  deux  au  British  Muséum  (Cotlon  Mss.  n"  SSS). 


LETTRE    DE    FRAXCESCO    GIRALDI    A    BURGHLEY  \ -JtJ 


LIV 


LETTRE  DE  FRANCESCO  GIRALDI  A  RL'RGHLEY 

Il  joint  à  sa  lettre  le  mémoire  en  latin  demandé  par  Buryhley.  —  Il  rappelle 
que  la  Heine  lui  a  déclaré  souscrire  à  toutes  les  clauses  proposées  par  le 
roi  de  Portugal,  sauf  à  celle  qui  prohiberait  le  libre  trafic  avec  Santa- 
Cruz-du-Cap-de-Guir.  —  //  pense  que,  sur  ce  point,  la  proposition  con- 
tenue dans  le  mémoire  sera  agréée  par  la  Reine.  —  Giraldi  est  à  In  dis- 
position de  Bnrghley,  si  celui-ci  a  une  communication  à  lui  faire. 


Londres,  4' mai  157^. 

AU  lU""  Signor  mio  oss™"  il  signor  baron  Burle  d'Inghilterra. 

Con  quesla  sara  il  ricordo  in  latino  che  V.  S.  111"'=' desidera.  E 
la  consideratione  che  in  tal  negolio  havera  Sua  Ma"  Ser"".  credo 
che  corrispondera  con  la  risposla  che  mi  fece  in  la  villa  de  Mdor 
Cubano  ' ,  sendo  la  substanlia  che  yo  potessi  scrivere  al  Serenissimo 
Re,  mio  signera,  eh'  aprovava  di  nuovo  tutto  quello  che  sera  disteso 
nel  contralto,  ecetto  che  non  si  prohibiscie  il  trafico  di  Capo  di 
Ghell  alli  suoi  sudditi  con  quella  piu  honesta  coperta  che  fussi  pos- 
sible, sendomi  da  V.  S.  111"°'  retificato  in  csso  loco.  E,  corne  il 
Ser'""  Re,  mio  signore,  su  questo  ne  fa  ladimoslralione  che  la  vede, 
la  quale  si  deve  stimare.  cosi  mi  persuado,  che  quella  de  Sua  Ma" 
Ser"'"  abbi  da  essere  talc  che  comrrisponda  a  una  vera  e  buona  e 
sincera  amisla.  E  se  V.  S.  H'""  m'a  damandare  a  dire  quai  cosa  per 
scritti,  la  pregho  per  cortesia  riservarsi  che  yo  lo  sappi  di  presentia 

I     Milor  Cubano:    Henry    Col)liain,  V.   infra.  p.  878,  nolo  i. 

De  Castries.  ^  "■  —  0 


l3o  h     MAI     \Ô~i!i 

questo  giorno,  se  non  li  sara  discommodo,  occorrendomy  essere 
con  lev-  Alla  cui  bascio  le  mane  preghando  Iddio  che  felicenienle 
conservi  la  111""^  persona  de  V.  S.  III"". 
Dalla  Xerlosa'  ally  ^  di  Maggio  lôy/i. 

De  V.  S.  111""  vero  servitore. 

Signé:  Fr'°  Giraldi. 

Public  Record  OJJice.  —  State  Papers.  Foreign,  Elizabeth,  vol.  C.V.VA7, 
n"  863.  — •  Original. 

British  Muséum.  —  Cotton  Mss,  IVero  B.  I.  f.  169.  —  Copie. 

i.   Dalla    XiTloSit  :     de    la    Chartreuse,         après  la  dispersion  des  religieux  ordonnée 
monastère  fondé  à  Londres  en  1871  et  qui,         en  i537,  passa  en  ditTérenles  mains. 


MÉMOUANDUM    DE    FRANCESCO    GIRALDI  l3l 

LV 

MÉMORANDUM  DE  FRANCESCO  GIRALDI 

(Conditions  auxquelles  l'accès  de  Santa- Cruz-du-Cap-de-Guir  serait  accordé 
par  le  Portu<jal  aux  marchands  anglais. 

[Londres,  4  mai  157^.]  ' 

Alla  manu:  Postiilata  (juaedam  Giraldi.  —  ]ï)~^. 

Illustrissime  Domine. 

Substantia  ejus  quod  dixi  Dominalioni  Tuœ  Illuslrissimœ  est  ut 
subdili  Suae  Seieiiissimse  Ma'"  possint  ire  ad  Caput  Igliel  pro 
lempore  limilato,  atque  cum  declaratione  numeri  vasselorum,  et 
prohibitione  ut  arma  et  alias  res  proliibilas  ferre  non  possint. 

Item  quod  vasella  quœ  ibunl  teneantur  in  uno  e  porlibus  maris 
regnorum  Lusitaniœ  regislrari,  qui  commodior  et  convenientior 
pro  tali  effectu  descernetur.  Si  autem  sine  registro  inventa  fuerinl, 
procedetur  juxta  formam  quae  descernetur,  ut  possinl  castigari  ac 
si  non  essenl  amici  el  taiiquam  pacis  pcriubatorcs". 

Public  Record  Ojjice.  —  State  Papers.  Foreiyn.  EUzabeth.  vol.  CXXXI, 
n»  86U.  —  Original. 

British  Muséum.  —  Colton  Mss.  .\ero  II.  I.  f.  169.  —  Copie. 

1.  Le  présent  document  était  annexé  à  inachevée  :  «  Ego  non  postulavi  lioc  supc- 
la  lettre  de  Francesco  Giraldi  à  Burghlev.        rius  scriplum,  sed   solum   modo   postulavi 

2.  Burghlev  ajoute  en  note  celte  phrase        ut  mihi » 


l32  MAI     tBj^ 

LVI 

NOTE  SUR  LE  COMMERCE  AU  MAROC 

Les  ports  du  Maroc  que  fréquentent  les  marchands  anglais  sont  ceux  de 
Laroche  et  du  Détroit,  qui  desservent  Fez;  celui  de  Sajî,  qui  dessert 
Merrakech  ;  celui  de  Santa-Cruz-du-Cap-de-Guir,  où  ils  vont  prendre 
un  fret  de  retour.  —  Les  marchands  consentent  à  ne  pas  trafiquer  au 
sud  du  cap  Aoun. 

|Mai]'  1574. 

Au  dos,  alia  manu  :  Portes  in  Barbary  whicli  the  Queeiies  sub- 
jects  use  lo  trafick.  —  1074. 

The  Queenes  Ma""  subjectes  do  trade  to  the  places  and  portes 
folio winge  in  the  kingdome  of  Barbarie,  to  saie  : 

To  the  port  of  AUarache  and  other  portes  within  the  Streales, 
which  serve  for  the  trade  of  Fesse  for  saill  of  clolhes. 

To  the  porte  of  Saphia  and  so  to  Marocus  for  the  sailles  of  oiir 
clothes,  and  from  thence  lo  the  countrie  of  Sows. 

To  the  porte  of  Capo  de  Gerre  '  to  relade  our  shippes  for  lo 
retorne  for  Englond  '. 

I.   Cette  note  dut  être  rédigée  dans  le  part,  dans  un  mémoire  de  l'ambassacleur 

même  temps  que  les  mémoires  adressés  6  du  Portugal,  en  date  du  33  mai  i5(i8,  on 

Francesco  Giraldi  et  publiés  ci-dessus  (pp.  trouve  mention  d'un  contrat  par  lequel  Oli- 

Iî3-I28).  \er  Burrus  et  John  Davys  ont  loue  leur  na- 

1.  Oa  lit  ici,  en  interligne,  de  la  main  \irc  au  marchand  de  Londres  Henry  Callis. 

de  Burghiev  :  Gell.  Aux  termes  de  ce  contrat,  le  navire  devait. 

3.    Les   ports   indiqués   ici  pour  les  na-  d'abord,  se  rendre  à  Sali,  pour  v  décharger 

vires  anglais  étaient   déjà,    sauf  Laraclie.  sa  cargaison,  puis  à  SantaCruz-du-Cap-do- 

ceux    où    ri'Ucha    Thomas    Windham     en  Guir,  où  il  a-sterait  55  jours  et  embarquerait 

i552.   V.   supra.   Doc.    X.  p.    17.   D'autre  pour  r.\ngletcrre  un  fret  de  retour.   ii(u(i- 


NOTE  SUR  LE  COMMERCE  AL  MAROC  1 33 

So  the  Queenes  subjectes  arc  content  nol  to  trade  beyonde  the 
Cappe  Rioll',  A^hich  is  to  the  sowlhe  wesl  of  tbe  kingdome  of 
Barbarie,  and  not  fare  fiom  the  Cannary. 

Public  Record  Office.  —  State  Papers,  Dômes  lie.  Elizabeth,  vol.  XCV, 
n"  90.  —  Original. 

British  Muséum.  —  Cotton  Mss,  Nero  B.  I,  f.   169  v".  —  Copie. 

PapiTS.    Forciyn.    Elizabeth.   vol.    XCV III.  i.   Nom   diflicile   à   identifier.    Le    seul 

n"  iy66   et    Cotton    Mss.    Ncro    B.    1.    f.  cap  qui   réponde  aux   indications  lopogra- 

j^i.  Ce   fret  de  retour  consistait    en    un  phiques  données  par  le  présent  document 

chargement  de  sucre.  est  le  cap  Noun. 


i3.' 


l"    JLIN     1074 


LVII 


LETTRE  D[ANTOMO  FOGAZA'J  A  LUIS  DE  HEQUESENS 

Les  négociations  en  cours  avec  le  Portugal  ne  se  traitant  qu'entre  le  Trésorier, 
Leicester  et  Giraldi,  les  particuliers  n'en  connaissent  pas  les  détails.  — 
Toute/ois  on  sait  que  les  Anglais  ne  veulent  pas  se  contenter  de  la  con- 
cession du  roi  de  Portugal  qui  leur  accorderait  le  libre  tra^fic  à  Ceuta, 
Tanger  et  Mazagan.  —  Ils  exigent  la  liberté  de  trafic  dans  toute  la  région 
qui  s'étend  au  nord  du  Cap  Blanc,  et  notamment  à  Santa-Cru:,  où  ils 
transportent  beaucoup  d'armes  et  de  munitions  et  d'oii  ils  rapportent  du 
sucre.  —  L'auteur  de  la  lettre  en  conclut  que  les  négociations  demeure- 
ront sans  effet. 

Londres,  r''juin  1574. 


En  marge:  Boliria.  —   \'o-k,  Junc  l.  —   lô"^. 

Illuslrissimo  y  cxcelenlissimo  Scnor. 
En  1-  del    passado  fue  la   ultima  que  a  \"  Ex'escrevy. 

El  negocio  de  Poilugal  esta  assy  que,  como  se  Irala  solamenle 


I.  Antonio  Fogaza  était  un  Portugais 
résidant  à  Londres.  Il  avait  élé  envoyé  pour 
aplanir  les  différends  ontro  l'Angleterre  et 
le  Portugal,  lorsque  l'rancesco  Giraldi,  arri- 
vant Kii-inéme  à  Londns  (iS^i),  parvint  à 
se  substituer  à  lui  comme  négociateur.  Il 
adressait  des  renseignements  au  duc  d'Albo 
en  Flandre  et  à  Requcscns,  son  successeur, 
(iiraldi,  ayant  décou\ert  le  fait,  le  signala 
au  gouvcrnimcnt  portugais,  qui  supprima 
la  pension  d'AMlonio  Fogaza.  CaUnd.  of 
Spanish  Papers,  »ol.  I,")68-|579,  pp.  670- 
67a.  Celui-ci  se  disposait  îi  ijuittor  Londres, 
au  mois  do  mars  idSo,  pour  aller  so  mcllre 


au  service  du  roi  de  France,  lorsqui'  Wals- 
ingham  le  fit  arrêter  sous  l'imulpalion 
d'avoir  noué  des  intrigues  avec  les  catlmli- 
ques  anglais.  Cal.  of  For.  Piip.,  mi1. 
i57ij-i58o,  n<"  i3G,  i38,  iSg,  187,  1S8, 
■i\i;  Cal.  of  Dom.  Pap..  vol.  i547-i58o. 
pp.  647,  649.  —  Lo  manuscrit  Galba  C.\ 
contient  sept  autres  lellres,  sans  indication 
d'autour,  qui  sont  de  la  même  écriture  que 
le  présent  document.  Leur  teneur  110  laisse 
aucun  doute  sur  l'identité  de  celui  cpii  !■  - 
a  écrites  (.\nlonio  Foga/a). 

2.   Le  nom  du  destinataire  de  In  préseule 
loltio  et  des  sept  autres  mentionnés  dans  la 


LETTRE    d'a>TOMO    FOCAZA    A    LUIS    DE    REQUESEiSS  I  35 

con  cl  Thesorero  y  con  cl  condc  de  Lcccicr  y  cl  Giraldv,  no  se 
saben  bien  los  pailiculares.  Despues  de  la  ullima,  me  dixeron  que 
lo  que  se  consedia  por  parle  del  Rrey,  m\  sefior,  que  Yngicses 
pudie?sen  lener  Irafico  en  la  Berberia,  era  en  Ceuta,  Tanger,  v  Ma- 
sagan,  que  son  las  forlalesas  que  ally  el  Rey  liene,  y  que  estos  no 
lo  quieren  accplar,  sino  del  Cabo  Blanco  para  el  norle  que  conliene 
assy  el  reyno  de  Sus,  Fes  y  Marruecos,  donde  esla  cl  Cabo  de  Gue 
con  cl  puerlo  de  Santa  Crus,  donde  eslos  lienen  grueso  tralo  de 
muclias  mercaderias  que  ally  llcvan,  y  niucbas  mas  armas  v  muni- 
ciones,  y  el  rretorno  en  açucares,  por  aver  ally  muclias. 

Paresce  segun  eslo  que  no  a\  ra  efelo,  sin  embargo  de  las  muclias 
dadivas  que  promete  y  deligeucia  que  en  ello  liene  el  Giraldy, 
assislido  y  ayudado  en  ello  por  sudllo  de  Su  Mag''°  aquy  rresidenle, 
sabiendo  muy  bien  quaiilo  pcrjuisio  es  al  servicio  de  Dios  y  de  Su 
Mag"*',  que  pucde  mas  el  ynlcressc  questa  oijligacion  '. 

Y  con  no  aver  olro,  Nueslro  Sefior  la  yliuslrisima  y  cxcelen- 
tisima  persona  de  V.  Ex'  con  mayor  eslado  acresciente  y  prospère 
por  muclios  y  largos  anos. 

De  Londres,  a  primero  de  Junio  de  ib~!]. 

Brilish  Muséum.  —  Colton  Mss,  Galba  C.  V.f-  35.  —  Minute. 

note  précédente  est  donné  par  le  catalogue  ne  céderait  pas  sur  la  question  du  Maroc, 

des  Colton  Mss  et  par  le  Calend.  ofSpanish  '.\prfs  une  telle  réplique,   Antonio  Fogaza 

Pap.  —  D.  Luis  de  Requesens,  grand  com-  blâmait,  comme  une  faiblesse  de  ses  com~ 

mandeur  d;  l'ordre  de  Santiago,  succéda  au  patriotes,    la   reprise    des    négociations    cl 

duc  d'Albe  dans  la  charge  de  gouverneur  redoulait  de  leur  part  une  reculade.  Il  ne 

des  Pays-Bas,  qu'il  occupa  depuis  le  mois  de  pouvait   cependant   croire,  ajoutait-il,  que 

novembre  1073  jusqu'au  5  mars  1576,  date  le    roi    de   Portugal  laisserait  ces  Anglais 

de  sa  mort.  liérétiques  trafiquer  avec  les  Maures  et  leur 

I.   Le    17    mai    107^,    .\nlonio    Fogaza  apporter,  comme  ils  le  font  constamment, 

avait  écrit  à  Requesens  que  les  négociations  de  grandes  quantités  d'armes,  au  préjudice 

se  poursuivaient,  malgré  l'énergique  dccla-  de   ce    roi   et  de  ses  sujets.    Colton  M.1S.. 

ration,  faite  par  la  Reine,  le  8  mars,  qu'elle  Galba  C.   V. 


i3G  à  JLiN   lô-h 

LVIII 

LETTRE  DE  FRANCESCO  GIRALDI  A  D.  SÉBASTIEN 

(Extrait) 


Conférence  de  Girahli  avec  Leiccsler  et  Sitssex  :  celui-ci  a  proposé  lu  dési- 
gnation d'un  port  d'Angleterre  où  les  navires  en  partance  pour  le  Maroc 
seraient  astreints  à  faire  inventorier  leur  cargaison,  avec  défense  de 
transporter  des  armes  et  autres  articles  prohibés,  mais  à  la  condition 
que  les  Anglcùs  pourraient  commercer  à  Safi  et  à  Laroche.  —  Giraldi 
a  répondu  que  ces  deux  ports  étaient  peu  propres  au  commerce  anglais, 
et  spécialement  Laracbe,  oit  ne  pouvaient  entrer  que  (ks  navires  de 
faible  tonnage,  oii  l'on  ne  se  procurait  que  des  marchandises  peu  impor- 
tantes :  cire,  cuirs  et  miel,  et  où,  du  reste,  les  Anglais  ne  trafiquaient  que 
depuis  huit  ou  dix  mois.  —  Les  Anglais  ont  répliqué  que  leur  commerce 
avec  Safi  n'était  pas  chose  nouvelle,  qu'' ils  avaient  l'habitude  d'y  débarquer 
leurs  marchandises  et  d'aller  prendre  ensuite  à  Sanla-Cru:  du-Cap-de- 
Guir  un  chargement  de  sucre.  Passant  Larache  sous  silence,  ils  ont 
repoussé  la  demande  de  Giraldi  tendant  à  ce  que  l'inventaire  se  fit  dans 
un  port  du  Portugal.  —  Conférence  de  Giraldi  avec  Durghley  :  celui-ci 
a  désigné  les  trois  places  du  Maroc  où  les  Anglais  voulaient  trafquer 
et  proposé  que  l'inventaire  eût  lieu  pour  les  navires  à  leur  port  de  départ. 
Il  a  discuté  également  la  question  de  savoir  si  le  port  de  Santa-Cru:- 
du-Cap-de-Guir  serait,  ou  non,  expressément  mentionné  dans  l acconf. 
—  Giraldi  n'a  pu  vaincre  l'obstination  de  Burghley.  qui  a  feint  d'ignorer 

I.  Ce  docunacnl  est  chiffre,  avec  d<5chif-  sont  figurés  par  des  signes  coiivcnlioiinels, 

freinent  interlinéaire.  Sa  présence  dans  les  et  le  déchiffreur  n'a  pas  jugé  utile  de  les 

Slalc  Pnpcrs  donne  tout  lieu  do  supposer  écrire  en  clair.  I,os  mots  que  nous  avons  di^ 

qu'il  a  été  intercepté  par  le  gouvernement  roslilucr  ont  été  placés  entre  crochets  ;   ils 

anglais.    —    Certains   mots   ont    été    sans  ont    été   suggérés   par   le   contexte   cl    par 

doute  mal  lus  par  le  déchiffreur  du  temps  ;  les   divers  documents   se   rappurlnnt  il  la 

d'autres,  revenant  souvent  dans  la  lettre,  question. 


LETTIIE    DE    FRANCESCO    GIRALDI    A    U.     SEBASTIEN  1  3~ 

les  propositions  de  Sussex.  —  Les  membres  du  Conseil  privé  renon- 
ceraient à  Larache  et  se  rallieraient  à  ces  propositions. 


Londres,  4  juin  157^. 

Au  dos:  A  el  Rey  INosso  Senhor.  —  Alia  manu:  ib~^.  Giraldo. 

Senhor, 

Nom  me  maravilho  da  obstinada  e  perversa  temçam  do  procéder 
desla  barbara  gemte  no  pomto  que  sospemde  esta  comcordia,  por 
lerem  de  costume  como  bereges  e  tiranos  serem  Inscomtantes  em 
tudo  quanto  fazem  c  dizem. 

Para  evilar  estas  dilacoens,  mandei  comvidar  o  Tezoureiro  com 
os  depftlados,  tanlo  que  soube  acbarse  milhor  momento,  por  ter 
entendido  que  o  Lesester  e  Susev  o  desciavam.  E,  sendo  estes  dous 
vindos  com  ho  Abiiirante,  [ho]  Gomtarolo  '  e  milor  Montauto'  e 
houtros,  por  ser  asi  a  huzamca,  inda  que  nom  fossem  comvidados, 
se  mandou  o  Burle  escuzar  em  nom  poder  vir  por  temer  fazer 
dezordem  alguma  ;  o  que  fez  por  se  nom  achar  presemte  a  resposta 
que  me  aviam  de  dar.  E  sendo  em  vintaseis  do  dito  mes'  tratados 
onrradamente  nesta  casa  de  [V'  Alteza],  nos  retiramos  depols  numa 
camara  os  très  he  eu'  somente.  Omde  o  Susex,  com  huma  lomgua 
aremgua,  se  resumio  ser  a  reposta  que,  em  nome  da  [Rainha],  me 
davam  nesta  sentemça  que  ela,  por  fazer  cousa  grata  ha  [V'  Alteza], 
deputaria  em  seu  reino  hum  porto  para  os  que  fosem  a  [Berberia] 
se  registrarem  ah,  com  prohibir  nom  levarem  armas  nem  outras 
cousas  defesas  aos  Mouros,  dandose  abo  agemte  ou  menistro  de 
[^'  Alteza]  que  aqui  estivese  o  imventario  e  registre  de  lodas  elas, 

I.  Probablement  le  K  ComplroUer  »,  qui  SUiarl. 

assistait  aux  séances  du  Conseil  privé.  3.  Entendez  le  26  mai. 

3.   Anthony    Bronne,    Vlscount    Mont-  A.   Giraldi  ne  désigne  pas  clairement  si 

ague    (i526-i5g3).     Catholique    zélé    et  le  troisième  négociateur  adjoint  à  Leicester 

loyal  sujet  d'Elisabeth,   il  fut  membre  de  et  à  Sussex  était  le  Grand  .Vmiral  ou  Lord 

la   Commission    chargée    de  juger    Marie  Montague. 


i38  !i  jui>-  157/Î 

podemtlo  ser  castiguados  uas  vidas  e  fazemdas  e  lidos  por  quebram- 
tadorcs  da  [paz]  o  quem  o  contrario  fizese  ;  com  tal  comdiçam  que 
pudesem  hir  a  Safim  e  Laraclie  :  nom  se  ombriguaiido  a  islo  por 
comlralo,  se  bem  o  l'aria  proclaniar. 

Respomdi  vivamente  ser  esta  resoluçam  niui  difcrenite  da  que 
eu  esperava,  polas  palavras  que  ha  me  disrra  na  quiiila  de  Cubam' 
nom  confronlarcm  com  as  demostraçoens  de  [V"  Altrza]  pola  com- 
prazer,  pois  maponlavam  dous  potlos  eslraordinarios  do  comercio 
cjuequeriam.  especialmenle  o  de  Larachc,  aonde  conlinuamenlc  os 
de  Tamgere  llic  faziam  agucrra",  sendo  hum  rio  cm  que  nom  podiam 
enilrarquc  caravelas  e  naos  pcquenas.  sem  ah  avcr  inorcadorias  que 
fosem  de  momcnlo  para  este  reino,  por  ser  s(M'a,  i-ourania  c  mcl 
sonienle,  quanto  mais  nom  tendo  os  conhecimcnlodesle  trafo(|uo  (]ue 
de  oito  ou  des  meses  a  esta  o[ra],  devemdosc  a  heeles  de  conliMnlar 
do  onesto  e  nom  de  allerar  em  cousas  que  nom  eslava  em  razam 
apoinlaremse  :  pois  Ihes  dezia  o  mesmo  por  Safim  rcspcito  a 
Mazaguam.  * 

Aleguavanmo  nom  ser  cousa  no\a.  mas  ordinaria  hircin  os  sem- 
pre  descarregar  a  Safim  '  como  luguar  mais  propicio  aho  reino  de 
Fez  e  Marrocos,  onde  suas  mercadorias  se  guastavam  e  depois  hiani 
tomarsuacarregua  dasuipicresaho  [Cabo  da  Cea].  sem  de  Laiacbe 
me  rephcarem  por  cntam  cousa  alguma.  K  que,  quanto  ao  registro 
que  Ihe  eu  comtrariava,  que  por  nenhum  caso  ho  comsenleria  la 
[UainhaJ,  por  Ihe  tocar  isto  muilo  na  omrra,  poste  que  nom  fose 
por  outro  que  polo  descomodo  e  perda  manifesta  que  os  sens  rece- 
beriam  em  fazerem  escala  em  algum  poi  lo  dos  reinos  de  [V'  AhezaJ, 
por  serem  todos  eles  mui  fora  de  maom  ha  tal  navcgaram.  K  que, 
se  me  parecia  estranlio  nom  se  quercrcm  ohriguar  ncsia  por  com- 
tralo,  que  se  dévia  ter  lambem  comsideraçam  tcrem  comcedido  o 
que  os  amleresorrs  dcsla  coma  niinca  (luiseram  fazer. 


I.    Cubam:  Lord  Coliliam.  (jaise.  Les  terriloircs  voisins  comme  celui 

a.   Ccl  ^'tal   d'Iioslilitë   n'ciistiiil   pas,   a  de  Larache  subissaionl  lo  contrecoup  do  ces 

vrai  dire,  entre  Laracho  cl  Tanger.   La  si-  incursions.   Safi,    conimo   lo  dit   quelques 

liialion  était  celle-ci  :  les  fronleiros  all.-iieiil  lignes  plus  bas  diraldi,  se  trouvait  dans  les 

constamment   razzier  les  douars  du  (Iharb  marnes  conditions  par  rapport  à  la  fronteira 

et.  d'antre  part,  les  mondjnliadin  fcnmlial-  de  Mazagan. 
tant-,  pnur  la  fi.i  1  l.arr.  I.ii.  ni  la  place  porlu-  3.   Cf.  supra,  p.    l3a  et  note  3. 


LETTRE    DE     FHANCESCO    GIllAl.Dl     A    D.     SEBASTIEN  l.''>() 

Vendôme  coin  huma  lai  reposla,  tornei  falar  la  [RainliaJ  dali  a 
(ious  dias,  cstranhamdole  com  lodo  feivor  e  modcslia  o  que  ncsia 
materia  se  me  oferecia  em  sorviço  de  [V"  Allcza],  scm  me  fioar 
cousa  que  llie  nom  apomlase  e  discse.  e  muito  mais  por  me  dizer 
nom  ter  ela  dado  comisam  aho  de  Susex  que  se  alaj-gase  lanlo  na 
ibrma  do  registre.  E  por  se  nom  saber  determiriar  comiguo,  fallan- 
dollie  o  prasme  lie  instruçam  do  Buile,  que  nom  era  enlam  na 
[coilej,  ficamos  d'acordo  que  me  vise  eu  com  ele. 

E,  scguimdo  islo,  o  dia  seguimte  em  sua  casa,  com  llie  raprcscnlar 
o  que  iazia  aho  caso,  me  apomto  aos  Ires  portos  e  que  os  que 
(leste  leino  fosem  a  eles  se  registrariam  donde  partlsem,  com  daiem 
ludo  por  nota,  asi  armas  como  artelharia  que  por  seu  huzo  levasem, 
e  que,  quando  tornasem,  fosem  tamhem  ohriguados  mostrar  como 
as  lornavaui  a  trazer,  e  que,  se  faltasem  piques  ou  arcabuzes,  ho 
provascm  com  jusias  cousas  ;  e  que  se  defemderia  nom  levarem 
armas  nem  ouïras  cousas  defesas.  sem  se  nomear  [o  Cabo  da  Cea'J, 
com  [>ciia  de  perderem  suas  fazendas  e  serem  prezos  e  castigados 
como  quebranladores  da  [paz]  ;  e  que,  se  por  o  de  [V'  Alleza']  consta 
se  terem  algums  emcoriidos  na  culpa,  que  seriam  punidos  com  toda 
severidade  ;  nom  se  emtendendo  nisto  obriguarse  a  por  comtrato, 
se  bem  o  faria  proclamer.  E  que,  se  a  clausula  gérai  ouvese  d  ir 
com  as  formas  palavras  de  mares,  terras  e  comquistas,  que  se 
avia  de  especificar  nela  :  exceilo  em  esloulras  circunstamcias  ;  e 
quando  nom  quiseze  alterar  a  dita  clausula,  que  Icixase  hir  o  pomlo 
(pie  diz  a  [Cabo  da  Cea  ^J  sem  outra  inovaçam'. 

I.  Le  déchiffrement  porte  ;  abuladacea.  d'excepter  le  Maroc  de  la  mesure  par  un 

—  L'interdiction  de  transporter  des  armes  engagement  verbal.  Les  Anglais   ne   vou- 

étant  applicable   à    tous   les   ports   où    les  laient  pas  s'en  conti^ntcr  et  exigeaient  une 

Anglais  seraient  autorisés   à   trafiquer,    il  stipulation  écrilc.  V.  supra.  Doc.  XLVIll, 

n'j  aurait  plus  lieu  do   mentionner  spécia-  XLL\    et     L,    pp.     ii5-iJl.     Burgbley 

limcnt  Sanla-Cruz-du-Cap-de-Guir.  demande  donc  à   Giraldi   que   la  formule 

3.   0  (le   ft'"   AUr:a],  l'agent  de  Voire  générale    d'interdiction    soit    suivie    dans 

-■Vitesse.  le   texte     même    du    traite    d'une    clause 

3.  Le  décbiirrement  porte  :  l'aloqua.  exceptant  de  la  prohibition  les  trois  ports 

4.  Cette  négociation  est  un  peu  confuse.  marocains  do  Larache ,  Safi  et  Santa- 
II  faut  se  rappelerque  les  Portugais  tenaient  Cruzdu-Cap-de-Guir.  Giraldi  s'y  refuse 
essentiellement  à  une  formule  de  prohibi-  catégoriquement.  Devant  les  exigences  do 
lion  générale  s'appliquant  aux  «  conquestus  l'ambassadeur    portugais,    Burghley    pro- 

,  régis  Portugallie  »  et  proposaient  seulement        pose,   à  titre  de   transaction,   que  le   port 


I /lo  ^  JUIN  15^4 

Nom  me  a  valendo  dar  Ihe  a  entemder  ha  verdade  e  a  rezam,  por 
se  sarrar  de  todo  a  bamda,  com  termos  barbares  e  de  hereges, 
desimulando  quando  Ihe  sostenlava  o  que  ho  Susex  me  disera.  E 
por  me  dar  alguma  salisfaçam,  tomou  prasme  de  que  retornar  falar 
la  [Rainha]  e  aos  do  Comselho. 

E  por  verem  que  nom  podiam  serrar  a  comcordia  com  as  com- 
diçoens  que  polo  [Susex]  me  enviarem  presemtar,  determinaram 
variar  nesta  reposta  por  mostrarem  reputaçam  nela,  visto  nam 
poderem  acomodar  comiguo  em  nova  ordem  de  [V"  Altcza],  que  a 
sido  a  causa  do  Burle  a  nam  querer  depois  facelitar,  como  me  deu 
a  entemder.  E  quanto  a  hopeniam  dos  [do  Comselho],  Ihes  parece 
que  desesteriam  de  Larache  e  que  se  comlemteriam  estar  polo  que 
o  Susex  me  dise,  nomeandose  neste  reino  dos  portos,  e  me  aguar- 
dam.  donde  se  o  averem  de  registrar,  que  dele  partisem.  Com  tudo, 
em  cousa  alguma  destas  nom  m"  afirmo,  por  nom  aver  nestes  tira- 
nos  de  que  se  fiar  nom  promeler,  por  se  governarem  segumdo  seus 
dcsimhos  caminham,  inda  que  a  rota  de  Lodovico  '  Ihos  augmenta 
com  as  conjuras  de  descuhicrtas. 

Por  tanlo,  ponho  tudo  nas  rcais  maons  de  \'  Alteza,  cuja  vida 
real  Nosso  Scnhor  acrecemle  por  muitos  annos. 
De  Lomdrcs,  l\  de  Junho  1574. 
Criado  de  V^^  Alteza. 

Signé:  Fr'°  Giraldcz. 

Public  Record  Office.  —  Slate  Papers,  Foreirjn,  Ëlizaheth,  vol.  C.VA'AY, 
n°  886.  —  Orifjinal  avec  déchiffrement  interlinéaire. 

de  Santa-Cnu  seul  soit  nommément  exceplé  i.   Lo  comte  Ludovic  de  Nassau,  frère 

dans  le  traité,  les  ports  de  Larache  et  de  du  prince  d'Orange.  Il  fut  battu  et  tué  par 

Safi  continuant  à  être  l'objet  d'une  simple  Sancho  d'Avila  prf-s  de  Mook  le  lii  avril 

tolérance  verbale.  ih'jk- 


LETTRE    DE    ROGER    BODENHAM    A    BURGHLEY  I 4 I 


LIX 

LETTRE  DE  ROGER  BODENHAM'  A  BURGHLEY 

(Extrait) 

Le  roi  de  Portuyal,  qui  se  vantail  de  coiu/uérir  tout  le  Maroc,  est  allé  à 
Tanger,  et,  trouvant  les  Maures  en  force,  a  dû  se  rembarquer.  — 
Pendant  son  séjour  en  Portugal,  Bodenhom,  sollicité  de  prendre  la  direc- 
tion d'une  entreprise,  a  repoussé  la  proposition.  —  Le  plan  était  d'envoyer 
des  navires  anglais  à  Santa-Cruz-du-Cap-de-Guir  avec  un  bon  nombre 
d'Anglais  et  des  marchandises  :  ces  Anglais  gagneraient  la  confiance  des 
indigènes,  et,  quand  le  roi  de  Portugal  débarquerait  au  Maroc,  ils  entre- 
raient par  surprise  dans  la  kasba,  où  ils  tiendraient  jusqu'à  l'arrivée 
des  secours.  —  Les  projets  d'expédition  du  roi  de  Portugal  ne  tendent 
qu'à  occuper  les  Maures  autour  de  Ceuta  et  de  Tanger  pour  avoir  le  temps 
de  s'emparer  de  Santa-Cruz-da-Cap-de-Guir ,  dont  la  possession  ren- 
drait ce  prince  seul  maître  du  commerce  au  Maroc. 

San  Lucar  de  Barrameda,  i6  novemLre  137^. 
Au  dos:  To  llie  riglit  honorable  aiid  his  vcry  good  Lorde  the 

I.  Une  relation,  éciile  par  ce  personnage,  cliands  anglais  trafiquant  en  Espagne  était 

d'un  voyage  qu'il   fît   en    lôdlt    à  S'  Jean  constituée  en    u    corporation  »  (\  .    infra, 

d'LUoa,  nous  apprend  qu'avant  cette  date,  La    «  Barbary   Company   »,    Introduction 

il   avait  longtemps   vécu    à    Séville,  où  il  critique,   année    i585),    le   Conseil  privé, 

était  marié,  qu'il  était  allé  ensuite  faire  du  au  nom  de  la  Reine,  recommandait  Roger 

commerce    au    Maroc,    notamment     avec  Bodenham    aux   dits    marchands    pour    le 

Fez,  où  il  avait  subi  de  lourdes  pertes,  et  poste  de  Gouverneur  de  la  Compagnie  en 

qu'il    était    alors   revenu   en   Espagne   en  Espagne    «   comme  un    homme  que   son 

quête  d'un  moyen  de  rétablir  ses  alTaires.  savoir  et  son  expérience  rendaient  tout  à 

C'est   ainsi   qu'il  fut  amené    à   se   rendre  fait  apte  aux  affaires  de  ce  pays  ».  Dasent, 

au  Mexique.  A  voyage  mode  by  M.  Roger  Acis  of  the  Privy  Council  of  Emjland,  New 

Bodenham  lo  S.  John  of  UUua  in  the  bay  Séries,  vol.  IX,  p.  35^.  On  trou\e  encore 

of  Mexico,    in  the  yeere  i5G4,  publié  par  Roger   Bodenham    en   Espagne,  en   i583, 

Hakluït,  t.  III,  p.  tiôb.  En  mai   lâ'y,  dans  l'exercice  de  ces  fonctions  de  gou- 

au  moment  où  la    Compagnie  des    mar-  vcrneur. 


l!\2 

Lorde  Brwglile  aiid  Lorde  Trezwrar  of  Inglande.  —  Alia  manu: 
lôlNovember  107/1.  Roger  Boddinham. 

Right  Honorable. 

At  mv  arryvall  in  Lisseborne  in  Portugal,  I  wrote  your  Ilonor. 
and  from  thens  I  Avenl  lo  ihe  Courte  of  Spayne,  being  at  Madrid. 

The  Kinff  of  Portugal  inade  a  grcate  braege  to  goo  into  Barbary 
and  to  conqucr  tbe  hole  countre  :  and  as  ihe  King  of  Spayne 
referres  ail  bis  doings  to  bis  CounscU.  soo  tbe  King  of  Portinngal 
Avilie  doo  ail  as  be  liste  himsellfe;  and  soo,  agenst  ail  tbcir  willes. 
lie  went  lo  bis  towne  of  Tanger,  in  Barbery.  and  tlieare  founde 
tbe  Mores  soo  strong  tbat  be  was  fayne  to  retorne  ;  and  dotbe 
promis  to  goo  iber  agein  at  tbe  spring  of  tbe  yeare  '. 

At  mv  beinge  in  Portugal,  I  was  requested  to  takc  in  bande  an 
entreprise  tbat  tbe  King  of  Porlingal  dotbe  prétende  ;  but  I  refused 
to  deale  therein  for  dyvers  causis.  \et  I  doo  thynke  good  to  make 
your  Honor  acquaynted  tbearwitb.  The  pretence  is  tbat  one  Cotterell 
and  anotber  sball  bave  gone  for  Ingland,  or  ofber  A\aye  bave  golten 
some  Inglesbe  sbippes,  witb  a  good  number  of  Inglesbcmen  in 
tbem,  well  appoyntid,  and  soo  to  goo  to  Cabo  de  Gerra  to  Santa 
Crus,  witb  marchaundis  allso,  and  soo  too  sell  somegoodes  tbeare  ; 
and.  by  tbe  \>aye  as  tbey  showld  goo,  to  take  some  Porlugalls 
carvells,  and  lo  sell  tbe  men  to  tbe  Moris  to  gel  tbe  more  crédit  ; 
and  so  beinge  tbeare  allwayes  in  readyncs,  tbat  wlianne  tbe  King 
sbold  come  tbetber,  witb  bis  wbole  arniy,  tbat  tbey,  witb  tbe  sayd 
Inglissmen,  sbeA\lde  flye  aland  to  tbe  sayd  ftirt  of  Caix)  de  .\ger. 
and  too  enter  in  ;  and  soo  being  in,  lo  rysc  witb  ibc  saytl  bolde, 
and  tbe  Kingto  geve  ayd  to  tbem,  and  soo  to  takc  il. 

Tlie  wbole  effect  of  tbe  King  of  Portugalles  going  inlo  lîaibarye 
was,  and  is  only,  to  ocwpie  tbe  Moris  in  tlies  parte  beare,  al  bis 
towne  of  Sewta  and  Tanger,  only  to  bave  tynie  lo  take  tins  foil  of 
Cabo  de  Ager  :  bycause  baving  tbat   towne,  tbe  trade  of  Barbery 

I.  Dis  l'annép  1.^70,  le  jeune  roi  D.  3o3,  3o8-.'5i7,  3îi,  3aa,  33î.  Sur  celle 
Sébastien  nourrissait  le  projet  d'envaliir  première  lentali^r.  dont  parle  Bodenliam, 
lo  .Maroc.  \  .  y"  Srrie.   l-'ranco,  l.   I,  pp.         \'.  ibiJiin.  pp.  3.'i()-3.'i5. 


LETTRE    DE    ROGEU    BODE.NHAM    A     BUHGHl.EY  1^3 

showlde  be  only  in  hls  bandes  and  bis  bsens'.   ^o\\  in  ihis  voiir 
Honor  may  deale  as  plcascs  yow. 

Tbus  far,  at  ibe  présent,  I  bave  tbowgbl  my  dewlye  lo  advarlise 
your  Honor  of.  If  it  sball  pleazc  ibc  same  lo  cornmand  me  any 
fartber  heareafter,  I  wille  be  readye  wilb  my  surves  allwayes. 

And  tbus  I  reste  dezirinj^  God  long  lo  continew  your  Honors 
beltbe. 

From  St  Lucar,  tbc  iG  of  November,  anno  ]ôjl\- 

\our  Honnors  most  bumble  at  commandment. 

Signé:  Roger  Bodenbam. 

Public  Record  Office.  —  Stale  T^aijers,  Foreitjn.  Eli:abelh,  vol.  CXXXIl, 
n"  973.  —  Orujinal. 

I.  On  se  rappelle  que  Santa-Cruz-du-  et  leur  avait  été  prise  en  i54i  par  Moulay 
Cap-de-Guir  avait  appartenu  aux  Portugais        Mohammed  ec/i-C/icifc/i.  V.  supra,  p.  3. 


i4A  1574 

LX 

REQUÊTE  DE  MARCHANDS  TRAFIQUANT  AU  MAROC 

Les  Espagnols  et  les  Portugais  ne  peuvent  trafiquer  au  Maroc  que  pourvus 
d'une  autorisation  spéciale  de  leur  souverain.  —  Le  commerce  anglais 
au  Maroc  est  compromis  depuis  peu  par  de  nombreux  marchands  inex- 
périmentés ou  déshonnêles .  —  Les  uns  achètent  le  sucre  au  Maroc  à  prix 
d'arrjent.  au  lieu  de  l'échanger  contre  des  draps  exportés  d'Angleterre, 
et  frustrent  ainsi  l'Etat  des  droits  qu'il  percevrait  sur  cette  exportation. 
—  D'autres  réalisent  de  gros  bénéfices  en  vendant  des  rames,  du  soufre, 
des  cottes  de  mailles,  des  munitions,  aux  infidèles.  —  Les  requérants 
sollicitent  un  acte  leur  conférant  pour  douze  ans  le  monopole  du  com- 
merce au  .Maroc.  —  Ils  s'engageront  à  exporter  de  Londres  une  certaine 
quantité  de  draps  pour  lesquels  ils  paieront  les  droits  habituels.  —  Ils 
seront  seuls  à  pouvoir  importer  directement  en  Angleterre  le  sucre  du 
Maroc.  —  L'importation  du  sucre  d'autre  provenance  restera  permise 
à  tous  les  marchands. 


.5-4 

Au  dos,  (liia  manu:  A   monopol^e  oi'  llie    Iratlo  iiilo  liarbarye. 
lin  Ic'te  :   1 .")-/!. 

The  Kynges  of  Spavne  and  of  Poilyriirall,  for  meuve  ijreall  and 
wayghlie  consyderations.  suflVelhe  iionc  of  tlieyr  siibjectos  to  Ira- 
fyque  inlo  llie  kyngdoin  of  Barbarie,  in  AUVica.  bull  by  speciall 
lycens  ;  l)y  meanes  wbcrcof  llieyr  sayed  subjccles,  bavyng  lycens 
and  beyng  knowen  to  Ije  honesle  and  expert  inir(  lianlcs.  kcepe 
Ibeyr  trade  into  tlie  sayed  contric  in  goodorder  ;  wliichys  vcrieexpe- 
dyenl  and  nessesaryc,  beyng  in  a  londe  of  infldcUes  and  encmics  to 
ail  (Hirystians. 

I.  Sur  les  molifs  ot  l'objet  (Ir  la  présenlo  cl  infra.  La  "  Harbarv  Companv  •>,  Inlro- 
requêle.  Cf.  aupra.  Doc.   XXXVIII,  p.  ga        ilnction  critique,  aimûo  i585. 


REQUETE     DE     MARCHANDS    TRAFIQUANT     AU    MAROC  T_|.) 

The  saypcl  trade  into  Harbarie  ys  nowe  of  laie  greatlie  fieqnentvd 
and  occupied  by  Englyshemen  ;  whereol"  menye  are  so  unscyllfull 
that,  where  the  expert  merchantes  «  ear  wont  to  make  iheyr  returne 
in  the  same  shyppes  thaye  sent  theyr  goodes  in,  nowe  ylt  ys  too 
yeres  befoie  thaye  can  make  theyr  returne  o«  t  of  thatt  dangerous 
contrie.  And  besydes  the  unscyllfull  occupyers,  tliere  are  some 
unlawfull  occupiers  into  Barberie,  ihat  carrye  treasure  owt  of  thys 
reaime  to  buye  sugars  with,  and  nott  clothes  ;  wherebie  her  Ma'" 
losethe  her  customes.  Some  others  conveye  provision  for  gallies 
as  owers,  brymstone,  shyrles  of  maie,  and  olher  municion,  havyng 
greatt  gayne  and  proffytt  therebie  ;  which  thaye  esteeme  more  then 
thesavetie  of  menye  poore  Chrystians  thall  are  daylye  taken  caplyves 
uppon  the  seas  by  the  sayed  infidelles. 

For  remédie  wliereof  and  to  mayntayne  the  sayed  Irade  in  good 
order  : 

Thatt  ytt  woUle  please  her  Majestie  to  graunt  a  lycens  unto  cer- 
teyn  honest  and  expert  merchantes  to  occupie  and  traficpie  into 
Barbarye,  forbyddyng  ail  others  h«r  Ma'""  subjectes  the  sayed  trade, 
huit  onlye  sutche  as  shall  go  under  her  Ma""'  lycens  in  cffect  as 
foUoweth  : 

Fyrste  thatt  no  Englyshemen  do  Irade  inlo  Barbarie  bull  onlye 
the  lycensed  for  the  terme  and  space  of  xij  yeres  next  ensuyng  ; 
in  the  which  tyme  thaye  to  shypp  into  Barbarye  xl™  clothes,  and  the 
same  clothes  to  be  shyppyd  onlye  from  the  port  of  London,  payeng 
her  Ma'""  customes  as  before  tyme  thaye  bave  donc  : 

Item  that  no  sugars  shalbc  returned,  or  shypped  ow  t  of  Barbarie 
directlie  into  Englonde,  l)utt  by  the  merchantes  lycenced. 

Ytt  ys  nott  ment  huit  thatt  ail  merchantes,  as  well  Englyslie  as 
strangers,  maye  bryng  sugars  into  Englonde  att  theyr  pleasurcs 
owt  of  Portyngail,  the  isles  of  Canaria,  or  Madera,  or  the  Yndyas. 
or  from  anye  other  places  where  sugars  do  growe  and  are  made. 

Public  Record  Office.  —  S  laie  Paper.';,  Domc.W/c.  Eli:ahelli.  ml.  AC/.V, 
n"  27.  —  Orifp'nal. 


Dp  Casthirs.  \  II. 


i/i6 


6    JANVIER     1070 


LXI 


LETTRE  DU  PÈRE  DEL  PUERTO'  A  [D.  PEDRO  DE  VARGAS^] 


//  a  Jait  un  séjour  assez  prolongé  au  Maroc  où  il  a  conçu  l'idée  d'une 
importante  affaire.  —  Mais  on  projette  de  le  retenir  à  Ceuta  et  de  le 
desservir  auprès  de  la  Cour.  —  //  prie  Varçfas  de  faire  copier  sa  lettre 
et  d'en  envoyer  un  exemplaire  au  Roi.  un  autre  à  l'archevêque  de  Grenade, 
un  troisième  au  président  deCastille,  un  quatrième  au  Saint  Office  de  Gre- 
nade. —  //  demande  instamment  qu'on  n'envoie  plus  de  lettres  au  .Maroc 
avant  de  l'avoir  entendu.  —  L'affaire,  qui  intéresse  l'Ëpsagne  et  la  foi 
catholique,  exige  un  grand  .lecret.  —  Recommandations  pour  ]'argas 
louchant  la  communication  et  la  copie  de  cette  lettre. 


I.  Le  Pire  Gabriel  Baptista  del  Puerto 
appartenait  à  l'ordre  des  Jésuites.  Une 
année  après  le  mart>Te  du  P.  André  de 
Spolcte  (g  janvier  lâSs),  les  Franciscains, 
traqués  à  Merrakecli  par  le  Cliérif  et  ne 
pouvant  que  diPRcilement  résider  à  Fez, 
avaient  rappelé  leur  mission  du  Maroc.  Les 
disciples  de  saint  François  n'y  revinrent 
qu'en  i63o.  Pendant  cette  interruption  de 
97  années  (i533-iG3o),  les  secours  reli- 
gieux furent  donnés  aux  captifs  chrétiens, 
soit  par  des  prêtres  séculiers,  soit  par  des 
rcligieus  de  divers  ordres.  De  iSSg  à  l548, 
le  P.  Contreras,  prêtre  de  Séville,  se  con- 
sacra à  cette  fpuvre  de  miséricorde  à  Fez  et 
surtout  à  Tétouan,  où  se  trouvait  un  des 
plus  grands  marchés  d'esclaves  chrétiens. 
En  iD.'iS,  à  la  demande  d'.\lfonso  de  No- 
ronha,  gouverneur  de  Ceuta,  le  roi  de  Por- 
tugal insista  auprès  de  la  Compagnie  de 
Jésus  pour  l'envoi  de  missionnaires  au 
.Maroc.  Le  Provincial  Simon  Rudriguez  fit 
partir  une  mission  de  trois  religieux.  Les 
Jésuites  furent  d'ahord  assez  bien  accueillis 
par  les  Maures,  qui  escomptaient  le  profit 
qu'ils  pourraient  tirer  du  rachat  des  captifs. 
Mais,  quand  on  eut  compris  que  ces  reli- 
gieux se  consacraient  exclusivement  à  leur 
ministère    auprès   des    Chrétiens,   on    les 


accabla  de  vexations.  Ils  durent  envoyer 
l'un  des  leurs  en  Portugal  recueillir  des 
aumônes  pour  pouvoir  opérer  quelques 
rédemptions,  après  quoi  ils  quittèrent  le 
Maroc  (1 553).  ^  ers  i573,  une  autre  mis,sion 
de  Jésuites  fut  envoyée  au  Maroc.  Elle  était 
composée  du  P.  Gabriel  Haplista  del 
Puerto  et  de  son  coadjutour  Gaspar  Lopez. 
Le  P.  del  Puerto,  laissant  à  Tétouan  son 
coadjuteur,  gagna  avec  <le  grandes  difli- 
cultés  Merrakech,  où  il  put,  pendant  quel- 
que temps,  réconforter  les  captifs.  En  1574, 
le  Chérif  ne  voulant  plus  tolérer  la  présence 
de  religieux  dans  son  royaume,  les  deux 
missionnaires  rentrèrent  à  Ceuta.  d'où  ils 
passèrent  en  .\ndalousic,  leur  province 
d'origine.  .\  en  juger  par  le  ton  mystérieux 
du  présent  document,  il  semble  que  le  P. 
del  Puerto,  dans  le  milieu  marocain,  ait 
été  dupe  d'une  imagination  surexcitée, 
comme  l'avait  été  en  |545  le  P.  Contreras. 
V.  /"  Série.  Espagne,  t.  I,  Doc.  \\l. 
X\II,  XXllI,  XXIV.  XXV  et  \XVI. 

a.  Cf.  infra.  p.  i5l,  le  passage  d'une 
lettre  de  Pedro  de  Vargas  où  celui-ci  dit 
que  les  lettres  du  P.  del  Puerto  (Doc.  L\l 
et  LXII)  lui  sont  adressées.  —  Pedro  île 
Vargas  était  corregidnr  de  (îibraltir.  V. 
infra.  p.   147. 


LKTTHE    DU     PÈKE     DEL    PUEKTO    A     n.     l'EDRO    DE    VARGAS  I^" 

Ceuta,  G  janvier  iS-jô. 

Muy  illustre  sefior. 

Con  cuidados  gravissimos  y  mucho  ynportantes,  no  pudiendo 
sosegar  esta  noche,  me  levante  a  encomendarme  a  Dios,  y  ponerle 
delante  y  en  sus  divinas  nianos  llenas  de  bondad  y  misericordias 
cstos  negocios  de  que  tratare.  Y.  abrebiando,  lo  que  Nuestro  Senor 
me  a  ofiecido  que  haga  y  en  lo  que  me  resuelvo  es  escrlvir  esta 
como  pudiere  y  siqjiere  y  el  tiempo  me  diere  lugar  (que  taies  enten- 
dimientos  mas  sabraii  entender  que  yo  dezir)  para  gloria  y  honrra 
de  mi  Dios  y  por  su  amor  y  servicio  de  los  que  tienen  sus  vezes  en 
la  tierra,  y  specialmentc  de  nuestro  rey  y  senor,  cuyo  a  de  ser  esta 
carta  principahncnte  ;  recivala  como  quicn  es  y  no  mire  al  aulor. 

Y  es  el  caso  que  yo  e  venido  de  Africa,  donde  e  andado  muclios 
dias  en  Marruecos.  Fez  y  Tetuan,  y  otras  partes,  y  e  salido  con 
ynvencion  y  buena  negociacion,  que  no  me  dexavan  y  an  deseado 
que  tome  alla,  procurando  detenerme  para  que  ciertas  cartas  y 
despachos  y  negocios  Ueguen  antes  que  yo  pueda  liablar.  Y,  para 
este  effecto,  a  muclios  dias  que  a  avido  hombres  que  an  tenido 
negociacion  grandissima  por  medio  y  fin  de  desacreditarme  ;  y  aqui 
a  avido  y  ay  negociacion  de  detenerme  por  mucbos  medios  ;  y  aun 
ayer  me  dixieron  que  oy  muy  de  mafiana,  con  ser  dia  de  los  Rêves, 
embian  algunas  de  las  cartas  y  despaclios  que  digo  ;  y,  para  cslo. 
que  a  de  pasar  un  bergantin  csquil'ado,  cosa  muy  extraordinaria. 
a  Gibraltar.  >  ,  porque  creo  que  V.  md.,  pues  le  an  elegid(j  por 
corregidor  de  (Jibraltar,  sera  cbristiano  religiosissimo  y  soldado 
valentissimo,  que  eso  a  menester  cso  olficio,  y  tengo  buena  relacion 
de  su  persona,  confio  este  negocio,  pues  Nuestro  Senor  v  Su  Mag' 
an  confiado  csa  ciudad  de  V.  ind.  :  y  es  que  conviene  que.  \ncon- 
tinenti,  que  V.  md.  mesmo  por  su  mano.  o  tomando  su  propio 
cunfesor,  que  le  ayude  y  debaxo  de  confesion  sacramental.  baga 
quatro  trasiados  de  esta  carta:  uno  para  Su  Mag',  otro  para  el  soûor 
arçobispo  de  Granada,  otro  para  el  senor  présidente,  otro  para  el 
an  clo  olficio  de  (îranada,  paia  que  sepan  en  sunia  cpic  cnnvicne 
mucbo  (mucbo  mas  que  sabre  ni  podrc  dczir.  ni  a\    tiempo)  que 


1^8  6   Janvier    \o~c> 

ningun  despacho  vuelva  a  Africa,  sin  que  me  ovgan  y  sepaii  largis- 
simamente  lo  que  aca  pasa,  porque  no  hablare  de  ml  cabeça  ni 
por  testigos  descabeçados  :  y  que  sepan  que  soi  religioso  y  Chris- 
tian o  \  castellano  y  vassallo  de  Rey  cuyo  desinos  y  zelo  y  deseos 
deseo  sumamenle  ver  cumplidos  y  executados,  a  trueque  de  que 
a  mi  me  hizieron  polvos  :  y  que  boi  a  hablar  caia  a  cara  y  a  ponerme 
en  sus  manos,  lo  quai  no  osaran  hazer  algunos  de  los  que  por 
Africa  andan  y  escriven  y  dizen.  Y,  si  pareciere  que  ay  dilacion  o 
que  me  detienen,  como  séria  posible,  camino  derecho  mo  de 
Gibraltar  a  Granada.  \  si  me  avisan,  auii  que  me  olvide  de  la  religion 
(sin  olvidalla)  y  de  mi  salud  y  vida,  tomare  la  posta,  (jue  deseos 
me  dan  grandissimos,  segun  veo,  (sin  dexalla)  de  ser  soldadu  en 
quanto  me  fuese  licilo  y  permitido  por  Dios. 

.Aeabo  con  que  conviene  que  nada  se  despache  para  aca  por 
nadie  sin  que  me  oygan.  Y  con  esto  cunplo  con  Dios  y  con  mi  i\e\ 
y  con  mi  yglesia  catholica,  cuyo  hijo  aunque  yndignissimo  soi.  a 
toda  la  quai  va  muclio  para  todos  efcctos  en  lo  que  deseo  ti  alar  : 
y  esto  basta,  si  Dios  no  permile  que  se  esten  ocultas  las  cosas  que 
deseo  sean  manifestas  a  los  nuestros. 

Todo  esto  a  de  ser  secretissimo  ' ,  y  asi  esto  y  lo  demas  digo  y 
escrivo  y  dire  y  declarare  debaxo  de  obligacion  de  secreto  naturai, 
el  (jual  pido  a  lodos  y  a  cada  uno,  y  al  que  fuere  sacerdote  sera  en 
confesion,  deziendo  a  cada  uno  lo  que  se  sufre  y  conviene  y  Dios 
permite,  y  no  mas. 

El  Spiritu  sancto  ,sca  con  todos  y  nos  guie  y  alunbre  y  esfuerce. 

De  Ceula,  dia  de  los  Reyes,  6  de  Henero  de  76  anos. 
De  V,  md.  siervo  en  Cristo  y  afTicionado, 

Gabriel  Baptista  del  Puerto. 

Posl-scrijdum.  —  Por  quanto  dixicre,  no  se  conciva  sospecha 
de  nadic  en  particular,  por  que  ay  de  todo  en  todas  parles. 

Kn  aviendo  amanccido  cnliie  a  saber  lo  que  avia,  y  me  dizen  que 
ya  MO  van  basta  despues  de  missa,  y  lodavia  yntentare  de  quenr 
yrme  y  ser  el  mcnsajero. 

I,  L'imagination  du  P.  (loi  Piicrloliiifail  scignomonts  qu'il  communiqur  i^l  nu\  |iri'- 
ollribucr  une  importance  exagérée  aux  ron-        cautions  h  prendre  pour  on  assurer  le  sncrel. 


LETTRE  DU  PKKii  DEL  PUERTO  A  D.  PEDKO  DE  VARGAS     I  |  f) 

Esta  caria  y  la  generalidad  délia  puede  V .  nid.  descubrir  ay  la 
senor  obispo,  si  esta  ay,  o  a  su  vicario,  y  de  conformidad  los  dos 
juezes  eclesiasticos  y  V.  md.  seglar  escoger  al  hombre  sacerdote  de 
mejor  vida,  letias  y  fama  que  ay  ay,  religioso  o  seglar;  y,  si  es 
predicador,  mejor  :  porque  voy  con  este  disigno,  como  aqui  lo  he 
hecho  en  cada  pueblo,  con  très  taies  personas  dezir  y  descubrir  y 
comunicar  lo  que  se  pudiere  y  sulViere,  confesandome  con  el  tal 
y  descubriendo  en  confesion  lo  que  no  se  puede  menos,  y  con  los 
dos  juizes  y  cabeças  eclesiastico  y  seglar  en  reverencia  y  por  amor 
de  las  très  personas  divinas  y  de  Cristo  Jhesus,  que  a  dado  su  palabra 
que  no  faltara  y  asistira  donde  dos  o  très  en  su  nonbre  y  por  su  amor 
V  para  sus  negocios  se  juntai'en  en  charidad. 

Y  cstos  dos  senores  ayudaran  a  sacar  los  traslados,  y  que  vayan 
dos  de  todos  très  V"'  mds  y  esta  guarde  V.  md.  original;  y  asi  se 
lo  pido  V  suplico  y,  con  atrevimiento  de  siervo  afTicionado,  de  todos 
les  requière  lo  hagan  y  cumplan  y  escrivan  con  grandissimo  cuidado 
y  priesa  las  dichas  quatro  cartas  con  correos  ordinarios  y  de  gran 
confiança,  sin  hazer  mensajeros  propios  ni  mucha  costa,  por  que 
es  gasto  de  pobres  ;  pues  podra  V.  md.  tener  muchas  ocassiones 
para  hazer  esto  a  menos  costa  :  y  alla  boy  a  ponerme  en  manos  de 
todos  y  a  dar  razon  de  mi  y  de  todo. 

liecha  ut  supra  y  vaya  esta  escrita  puntual. 
De  V"'  mds.  siervo  en  Cristo. 

Puerto. 

Postscript urn.  —  A  mi  ver  y  segun  mi  hacer,  digo  mucho  debaxo 
de  esta  generalidad,  y  sea  Dios  en  todo  y  con  todos,  amen,  amen. 

Signé'  :  Don  P.  de  Vargas 

El  Doclor  Consuegro" 
Fray  Martin  Davila '. 

British  Muséum.  — Additionat  Mss,  28339,  f.  163. —  Copie''. 

i.   Les  trois  signatures  ci-dessous  ont  été  3.   C'était  le  gardien  du  couvent  de  San 

mises  pour  certifier  la  copie  de  la  présente  Francisco,    dont    il    est  question   dans   le 

Ictlru.  document  LXIll,  p.  iSs. 

a.   C'est  le  vicaire  de  l'évêque  de  Gibral-  4.   Copie  envoyée  par  D.  Pedro  de  Vargas 

tar  dont  il  est  parlé  ci-dessus.  à  Philippe  II.  V.  infra,  p.   132. 


lÔO  7    JANVIER     1070 

LXII 
LETTRE  DU  PÈRE  DEL  PUERTO  A  D.  PEDRO  DE  VARGAS 

//  envoie  avec  celte  lettre  celle  (fu'il  a  écrite  la  veille.  —  //  conjure  Vargas 
d'envoyer  au  plus  vite  ses  lettres,  insiste  sur  l'extrême  importance  des 
déclarations  au  il  a  à  faire  et  attend  des  instructions. 

Ceuta,  7  janvier  1575. 

Au  dos  :  Estas  carias  an  de  yr  a  toda  priesa  y  con  gran  diligencia, 
haziendo  inensagero  propio  o  con  buonos  portes  a  mi  cuenta,  que 
conviene  en  todo  caso. 

Muy  Illustre  Scnor, 

Despucs  de  las  onze,  me  acostc  anoche,  y  creo  que  no  e  dorinido 
très  oras  ;  y  a  muv  buen  ralo  (jue  esloi  escrlviendo  cosas  que  no  me 
]iuedo  valer,  rodeado  de  iiiill  cuydados  ;  digolo  porque  ayer  escrivi 
la  que  va  con  esta  ;  y,  como  no  paso  nadie,  por  lo  que  Dios  sabe 
y  es  servido,  no  fue  ;  y  quisiera  yo  Icner  tiempo  para  sacar  los  tras- 
lados,  y  no  e  podido,  ni  aun  creo  que  conviene.  Y  asi  la  embio  con 
la  dclerminacion  en  ella  dicha.  Suplico  a  V.  md.  encarecidissima- 
iiiciilc  haga  lo  que  en  ella  lo  lengo  suplicado  ;  mire  que  conviene 
mas  c|ue  le  sabre  ni  podre  dezir.  Y,  como  digo,  con  très  laies  quales 
0  diclio  a  de  ser  ay  mi  comunicacion,  y  entcndcrme  con  V.  md. 
largo  :  suplico  a  V.  md.,  si  yo  no  fuere  tan  ayna  me  avise  lo  que 
haga,  y  si  ay  en  que  le  sirva,  etc. 

De  Ceula,  7  de  Henero  de  76. 

De  V.  md.  siervo  en  Cristo  etc.. 

Puerto. 

No  acabo  en  cncommendar  eslos  negocios,  pi)r  que  ynportan  mas 


LETTIIE  DU  PEHE  DEL  PLEHTO  A  n.  PEDRO  DE  VARr.AS     lOI 

tic  In  que  puedo  ni  se  dczir  :  ^  qucdninc  llt-no  de  deseos  y  vcjra  por 
alla.  Y  todos  viniesen  listos  y  savidos  de  por  aca  lo  que  yo. 

A  lia  manu  :  A  piiesta  de  sol.  el  inismo  dia,  scrive  cl  padre  Puerto 
a  Manuel  Machado,  su  amigo,  vccino  de  aqui,  que  diga  al  corre- 
gidor  que  enbie  con  diligencia  aquel  recaudo,  y  que  ya  se  an  decla- 
rado  con  el  de  no  dejarle  salir  de  Ceula  para  Spafia. 

Signée-  Don  P.  de  Vargas. 

El  doctor  Consuegro. 
Fray  Martin  Davila. 

Brilish  Muséum.  —  Additional  Mss,  '28339,/.  165.  —  Copie. 

I.   Cf.  ci-dessus,  p.  i^Q,  note  i 


102  9    J^^'^IER     1070 

LXIII 

LETTRE  DE  DON  PEDRO  DE  VARGAS  A  PHILIPPE  II 

//  a  reçu  du  P.  del  Puerto  deux  lettres  dont  il  garde  les  originaux  et  envoie 
la  copie  au  Roi.  —  Del  Puerto  a  également  écrit  à  un  de  ses  amis,  le 
j  janvier  ;  il  se  plaint  (ju'on  l'empêche  maintenant  de  passer  en  Espagne. 
—  Vargas  demande  un  accusé  de  réception  de  sa  lettre. 

Gibraltar,  y  janvier  i575. 

Au  clos,  ulia  manu  :  Gibraltar.  —  A  Su  Mag''  1075.  Don  Peilro 
Je  Vargas,  ix  de  Henero,  con  dos  copias  de  cartas  del  P'  Puerto. 

Adresse  :  A.  la  S.  G.  I\.  Mag'  del  Rey,  nuestro  sefior.  En  sus 
inanos. 

S.  G.  R.  Mag', 

Oy  lie  recibido  del  padre  Puerto  dos  cartas,  cuva  copia  cmbio  a 
V.  Mag',  firmada  del  vicario  de  aqui  y  guardian  de  San  Francisco, 
y  el  original  queda  en  mi  poder,  como  el  diclio  Puerto  me  lo 
escrive.  Y  despues  escrivio  otra  carta  a  un  amigo  suyo,  hecha  a 
siete  desle  mes,  en  que  dice  decir  al  corregidor  de  ay  que  enbic 
aquel  recaudo  con  brevcdad,  y  que  le  haga  saver  que  agora  a  puesla 
de  sol  me  an  aciarado  que  no  me  quiercn  dejar  pasar  a  Espana'. 
Supplico  a  V.  Mag'  mande  se  me  avise  del  recivo  desta  y  de  lo  que 
fuere  de  su  rcal  scrvicio  :  cuya  S.  C.  R.  persona  Nuestro  Scnor 
guarde  y  prospère  por  largos  tiempos  con  aumentos  de  mas 
reynos  y  senorios,  como  les  vassallos  de  V.  Mag' deseamos'. 

De  Gibraltar,  i\  de  Henero  1570. 

S.  C.  H.  M. 
Besa  las  reaies  manos  de  ^  .  Mag' 
Su  menor  vassalo, 
Signé  :  Don  P.  de  Vargas. 

British  Muséum.  —  Additional  .Mss.  ^83.19./.  t.'>f>.  —  Original. 

I.    Pedro  de    N'iirgas    roprodiiil    ici    lo  a.   On  ignore  ce  qu'il  advint  dos  [iropo- 

propres  l4Tnies  du  I'.  del  Puerto.  mIioos  du  P.  Gabriel  Baptista  del  Puerto. 


AVIS     DE     VALENCE  ï  •'•' 

LXIV 
AVIS  DE  VALENCE' 

Moutay  Abd  el-Malek  s'est  rendu  de  la  Goulette  à  Constantinople,  d'où  d 
reviendra  avec  une  puissante  Jlotte.  —  Il  lui  est  né  un  Jils.  —Son retour 
est  très  désiré  par  les  caïds  de  Fez  que  révolte  la  conduite  de  Moulay 
Mohammed  el-Mesloukh.  —lia  auprès  du  Grand  Seigneur  l'appui  de 
son  beau-père,  le  renégat  dalmate  Hadji  Morato.  —  Portraits  d'El-Euldj 
Ali  et  de  Ramdan  Pacha.  —  On  prête  à  Abd  el-Malek  le  dessein  de  s'em- 
parer d'Oran,  sur  la  demande  des  Moriscos,  puis  défaire  la  conquête  de 
Fez.  —  La  mort  du  sultan  va  ajourner  le  départ  de  la  Jlotte  turque 
mise  à  la  disposition  d'Abd  el-Malek. 


Valencp,  a3  mars  i5y5. 

Au  dos,  alla  manu  :  Avisos  de  Berberia  y  Levante  por  cartas  de 
Valencia  de  xxiii  de  Marco  i575. 

Por  cartas  de  Valencia  de  xxui  de  Marco  1570. 

Antenoche  Uego  al  Grau'  un  baxel  de  Argel  y  otro  a  Dénia  :  dan 
nuevas  como,  desde  Septiembre  hasta  Hebrero,  no  bavia  cessado 
de  llover  en  ArgeL 

De  Mulei  Meluch'  se  sabe  que  de  la  Goleta  avia  ydo  a  Estambor 

I.   Ces  avis  émanent  vraisemblablement  lOrdre  pour  lEspagne.  le  Portugal  et  les 

de  Francisco  Gasparo  Corso,  qui  résidait  à  Indes,  r'  Série.  Dépots  divers,  Florence,  à 

Valence  et  était  renseigné  sur  les  Turcs  et  la  date  du  i"  septembre  15-7. 
le  Maroc   par  son   frère   Andréa  Gasparo,  2     Le  Grao,  port  de  Valence, 

l'ami  de  Moulay  .Vbd  el-Malek.   V.  infra.  3.   MuU-i    Meluch.    ou    encore    Monlouc. 

p.  25i,  note  1. 'Francisco  reçut  en  1677  la  Matuco.  Maleck...   noms  sous  lesquels  était 

croix  de  chevalier  de  l'Ordre  du  S<  Sépul-  connu  en  Europe  le  cbérif  Moulay  Abd  el- 

chro   et  fut  nommé   procureur  général  de  Malek.  Ceprince.filsdr  Moulay  Mohammed 


io!x 


30     MARS     1070 


o  Constanlinopla ',  de  donde  se  esperava  con  gruessa  armada  para 
el  poniente  ;  pero  no  se  sal)ia  mas  particular  ;  y  que  le  havia  nacido 
un  hiio";  y  era  muy  desseado  de  los  principales  de  Fez,  por  que  el 
nuevo  rey^  de  alli  havia  muerto  a  un  suhermano'y  havia  maltratado 
a  muchos  alcaydes  principales,  los  quales  se  havian  huido  a  Tre- 
niecen  y  a  otras  partes  con  desco  de  ver  a  Muley  Abimelech,  assi 
por  su  nohieza  como  por  el  favor  que  ténia  en  Coustantinopla, 
mayormente  teniendo  a  Agi  Morato  por  suegro  ;  este  es  renegado 
de  nacion  esclavon  y,  aunque  de  muestras  y  costunbres  de  Turco, 
no  se  si  el  coraçon  consiente  que  lo  sea. 

De  Luchali^  no  sabre  dezir  lo  que  sea,  por  que  no  le  vi  ;  demas 
lie  oydo  dezir  que  es  hombre  de  buen  cuerpo  y  mienbros,  no  tanto 
valiente  como  atrevido  y  ingenioso  ;  y,  si  alguna  buena  inspirarion 


cch-Cheikh,  s  était  enfui  du  Maroc,  lorsque 
Moulav  Abdallah  el-Ghalib  (i557-i574) 
voulut  se  débarrasser  de  ses  frères  pour 
assurer  sa  succe:'sion  à  son  fils.  Il  s'était 
retiré  à  Alger,  puis  à  Conslantinople,  où 
il  avait  demandé  l'aide  du  Grand  Seigneur 
pour  conquérir  le  Maroc.  L'avènement  de 
Moulav  Mohammed  cl-Mesloiikh,  fds  de 
Moulay  Abdallah  <'(-G/ia/i4(r  674),  justifiait 
d'autant  mieux  les  prétentions  de  son  oncle 
Moulav  Abd  el-Malek  que  l'ordre  successo- 
ral établi  pour  la  dynastie  saadienne  appelait 
au  trône  l'aîné  des  miles  de  la  famille  et 
non  l'aîné  des  enfants  du  mort.  MoulayAbd- 
el-Malek  était  un  esprit  très  cultivé,  très 
ouvert  aux  idées  et  à  la  civilisation  euro- 
péennes, très  bicnveillanlpour  les  chrétiens. 
Il  savait  l'italien  et  l'espagnol.  V.  infra  pp. 
aoa-aig,  passim;  /"  Série,  France,  1. 1,  pp. 
346,  4^7  45 1,  5 10,  5i  I  et  t.  III,  pp.  73.S- 
755. 

I ,  Moulav  Abd  el-Malek,  que  l'on  trouve 
à  Alger  au  mois  de  février  i574,  écrivait 
de  cette  ville,  le  3o  juin,  h  .\ndrea  Gasparo 
Corso  qu'une  lettre  du  sultan  Sélim,  arri- 
vée de  Stamboul,  lui  mandait  d'aller  rc- 
'oindrc  la  llotlc  destinée  à  l'expédition 
contre  la  Goulctloet  qu'il  était  sur  le  point 
Hc  partir.  Lo  iti  septembre,  il  écrivait  au 
même  personnage,  do  Porto   Karina,  qu'il 


avait  pris  part  à  la  prise  de  la  Goulctle  et 
qu'il  se  rendait  à  Conslantinople.  V.  1" 
Série.  Espagne,  19  février,  3o  juin  et  a4 
septembre  1574.  Sur  l'expédition  contre  la 
Gouictte,  V.  France,  t.  III,  p.  704,  note  4. 
a.  Vn  hijo:  Moulay  Ismaïl.  11  fut  laissé 
à  .\lger  par  son  père,  lorsque  celui-ci  par- 
tit pour  le  Maroc,  et  il  se  retira  à  Conslan- 
tinople. Sa  mère  épousa  on  secondes  noces 
Hassan  Veneziano.  Les  Turcs  se  servirent 
de  lui,  comme  prétendant  éventuel,  pour 
inquiéter  Moulay  .\hmed  el-Munsoiir.  l'eu 
de  temps  après  la  mort  do  ce  chérif,  des 
tribus  marocaines,  fatiguées  des  luttes  qui 
avaient  éclaté  entre  ses  lils.  auraient  fait  des 
ouvertures  à  Moulav  Ismaïl,  dont  l'arrivée 
à  Zante,  le  18  novembre  i6o4,  en  compa- 
gnie du  vice-roi  d'Alger,  était  signalée  au 
doge  de  Venise  par  le  gouverneur  de  celle 
place.  V.  infra,  p.  358,  noie  3  ;  /"  Série. 
France,  t.  II,  p.  189;  Espagne,  ii  la  date 
du  i5  mars  1397;  DépôLs  divers,  Venise, 
à  la  date  du  aS  novembre  i6o4. 

3.  Moulay  Mohammed  cl-Mesloukh. 

4.  V.  /■■'  Série,  Franco,  t.  I,  p.  i.Si  el 
note  I . 

T).  Luchali,  Euldj  Ali,  renégat  calabrais, 
pacha  d'Alger  do  I,Î68  à  1671  cl  on  i58l, 
commandant  on  chef  des  flottes  turque»  de 
■  571  à  sa  mort  en  ihS-;. 


AVIS     DE     VALENCE 


le  viene  en  su  coiaçon.  no  se  deve  atrever  a  declaralla  por  el 
peligro.  y  porque  realmente  entendio  V.  md.  que  muclios  lo  dexan 
de  hazer  por  no  hallar  confessor  idoneo  y  secretario  secreto  y  avi- 
sado.  Es  tanbien  Luchali  muy  buen  marinero  y  que  trata  bien  sus 
christianos. 

Ramadan  Baxa',  quecs  oy  rey  de  Argel,  es  natural  sardo,  hombre 
de  mucha  justicia  y  de  muy  buen  contratar  :  lo  dcmas  no  lo  se  ; 
una  cosa  se  dczir,  y  es  que  un  renegado  tanto  quanto  mas  principal 
es,  procura  hazer  las  mueslras  muy  contrarias  a  Cristianos  por 
cscusar  la  sospecha  que  dcl  se  podria  tener  si  moslrasse  favore- 
cellos. 

Despues  de  escrila  esta,  lie  sabido  que  Mulei  Abimelech  o  Me- 
luch  estava  muy  favorescido  del  gran  Turco  y  que  lo  mandava  con 
una  gruessa  armada  en  Poniente  y  que  se  creya  era  para  tomar  a 
Oran,  porque  los  Andaluses,  que  son  los  de  Granada.  lo  liavian 
pedido,  y  que,  como  Muley  Abimelech  haviapedido  armada  y  favor 
para  tomar  a  Fez,  havia  mandado  que  viniesse  con  ella  a  Oran  y 
que.  hecha  alli  la  empresa,  fuesse  con  la  misma  armada  a  hazer  la 
empresa  de  Fez  :  y  que.  para  esto,  lo  havia  favorecido  mucho  su 
suegro  Agi  Morato,  que  esta  con  el  en  Levante.  Pero  tanbien  dizen 
que,  despues,  havia  venido  nueva  de  Tripol  que,  cerlificando  la 
muerte  de  Sehm.  ponia  en  duda  la  baxada  de  su  armada  con  Muley 
Abimelech  por  la  muerte  de  Selim,  y  nueva  revolucion  con  el 
nuevo  senor,  pero  que  podia  ser  confirmasse  el  hijo  lo  que  el  padre 
havia  ordenado  y  assi  baxasse,  aunque  algo  larde. 

British  Muséum.  —  Additional  Mss,  28359,/.  133.  —  Copie. 

I.   RamHan   Pacha.  Sur  ce  personnage.   V.  /'"'  .S'cnV.  FrancP,  t.  I.  p.  .'5:)3.  noie  i. 


[56  20    OCTOBRE     lÔVÔ 


LXV 


LETTRE  DE  BENEDETTO  SPI^OL.\'  A  [BIRGHLEY-] 

Giraldi  se  rendra  à  l'audience  de  la  Reine.  —  //  s'étonne  de  ce  que  Burqhley 
lui  a  fait  dire  par  Spinola  louchant  le  commerce  au  Maroc,  mais  il  espère 
que  la  Reine  et  son  Conseil  montreront  de  bonnes  dispositions.  —  Les 
points  dont  Spinola  croit  que  Giraldi  traitera  avec  le  Conseil  sont  exposés 
dans  une  note  jointe  à  la  présente  lettre.  —  Le  secrétaire  de  Giraldi 
espère  que  l'accord  se  fera  et  que  le  roi  de  Portuqal  laissera  aux  Anglais 
la  liberté  de  trafiquer  au  Maroc,  sauf  dans  les  trois  phucs  qu'il  y  occupe. 


30  octobre   iS^Ô. 

111"'"  e  Ecc""  Sig"  ecc. 

Ho  rilerto  quello  tanlo  che  V.  Ecc'  mi  ha  comesso  al  signer  cava- 
lière Giraldi,  il  quale  molto  ringratia  la  III""  S.  V.  del  favore  fattoli 
cossi  hora  come  molle  allre  voile  jjassale,  esegli  liene  obligatissimo 
seconde  li  dira  di  preseiiza,  dovendo  venire  a  fare  la  sua  desiderata 
visila  e  rivcrenza  alla  Ser""  Kcgina,  il  giorno  aponlatoli  di  domcnica 
poi  desinarc  ;  e,  per  inlendcre  la  hora  che  a  Sua  Ma"  sara  piii 
comoda,  mandera  da  Colbrok.  ove  sara  sabalo,  il  suo  segrelario 
domenica  matina  a  V.  Ecc'. 

E  locanle  lo  négocie  di  Porlugalo,  che  balle  solo  in  le  IralTico  di 
Barbaria,  li  e  dolulo  scntire  (juanlo  li  ho  dello  da  parle  di  V.  Ecc', 
ma  spcra  tuttavia  dovere  Irovare  in  Sua  Ma"  e  in  li  111""  S"  del  suo 
consiglie,  qualche  buona  disposiliene  di  compiacere  il  re  di  Porlugalo 
e  farli  gralia  délia  sua  riquesla  ecc. 

I.   l'A.  supra,  p.  Ii6,  note  i.  ilnir  portugais,  Franccsco  Giraldi,  touclioiil 

'j.   C'est  Biirglilcy  lui-mi^me,  comme  <m  li'  commerce  anglais  au  Maroc.  C'est  donc 

le  voit  ci-dessus  (pp.  loçf-itio,  passiin),  qui  vniisemblablomenl  ',<  lui  (pi'rst  adressée  In 

dirigeait  les  négociations  avec  l'ambassa-  présente  lettre. 


LETTRE     DE     BENEDETTO    Sl'INOLA     A     BlUGHLEY  10" 

E  si,  come  V.  Ecc'  ha  racordato,  per  non  fasiidire  Sua  Ma'"  di 
simile  pratica,  li  pregara  voglia  comeltere  la  comferenza  di  cio  alli 
detti  lil""  S"  del  suo  honoratissimo  consiglio,  con  li  quali,  per 
quanto  comprendo,  dovera  tratlare  delli  particolari  che  mi  e  parso 
mandare  sotto  quesla  in  una  notta',  accio  ne  resti  advertita. 

E  piu  ho  da  dire  a  V.  Ecc"  come  il  segrelario  di  detlo  signor 
cavalière,  ragionando  con  uno  mio  nipote,  se  lasso  uscire  di  bocca 
che  spera  si  acomodara  esso  ponlo  di  liarbaria,  poi  che  il  Re  se  con- 
lentara  chi  li  suditti  di  Sua  Ma'"  puossino  tralïicare  in  Barbaria, 
risalvato  solo  le  tre  luoghi  ove  sono  le  fortezze  del  Re.  in  le  quale 
pare  che  no  sia  comertio  di  mercanti  ;  ma  di  questo  particolare  esso 
Ambassatore  non  me  ne  ha  fatto  nolla  alcuna.  e  dexe  volerlo  risalvare 
al  ullimo,  ecc. 

Da  Londra,  li  20  di  Ottobri  15-5. 

D.  V''"  Illustrissima  Signoria  humile  servitore. 

Signé  :  Benedetlo  Spinola. 
Bristish  Muséum.  —  CoUon  Mss.  Nero  B.  I,  f.  175.  —  Original. 
I.  V.  Doc.  suivant. 


l58  20    OCTOBRE     15/5 

LXVI 

NOTE  DE  BENEDETÏO  SPINOLA  ' 

Le  roi  d'Espmjnc  a  interdit  à  .tes  sujets  le  commerce  an  Maroc.  —  Le  roi 
de  France  a  formulé  verbalement  la  même  interdiction.  —  Le  commerce 
au  Maroc  ne  profite  pas  à  l'Etat  ani/lais,  mais  .seulement  à  (juehjues  mar- 
chands de  Londres.  —  Ar(inla<ies  commerciau.v  que  le  Portui/ol  con- 
céderait à  l'Ançjleterre  en  échamje  de  l'interdiction  qu'il  demande.  —  La 
Heine  pourrait  au  moins  prononcer  cette  interdiction  .sou.t  la  même  forme 
que  le  roi  de  France,  à  .lavoir  que  les  Ànqlais  trafiquant  au  Maroc  le 
feraient  à  leurs  risques  et  périls.  —  Si  plus  tard,  la  liljerté  du  commerce 
au  Maroc  était  concédée  à  l'Espayne  et  à  la  France,  elle  le  serait  éya- 
lement  à  l'Angleterre. 

20  octohrp  1375. 

Propositi  chc  forsc  l'ambassalorc  lii  Porlugalo  alcgara  davanli 
li  111""  S"  (Jel  coiisiglio.  locaiilc  lo  Irallico  di  Barba  lia. 

(ilio  il  le  di  Spaifiia.  pcr  lonipiacero  il  vc  di  l'urliigalo,  lia  pio- 
liibilo  alli  suol  suditi  il  IralFico  di  Barbaria.  sotlo  gravissimc  peiio 
como  apparira  iii  scrilo  slabililo. 

Clic  il  ic  di  l'^rancia  lia  concosso  il  iiudcsiiiio  di  parola  0  cbc 
cbi  di  suoi  sudili  conlrafara  slia  al  risico  di  oi.M)i  dainpno  0  iiialc  \\ 
puotcssi  siicederc  da  l'oilugbesi. 

Clic  il  Iraffico  sudetlo  non  sia  di  comodila  senciali^  dic  ne  snccilo 

D 

al  rcgno,  ma  solo  al  parliiolarc  di  pochi  mcicaiili  di  Loiidra. 

Al  incoiiiro.  considerarc  di  quanlo  niaggiorc  pinlliid  ^uibc  alli 
cosliiiiii  rogii.  a  (juesla cilla  di  Ldiidra.  e  coinodo  roii  ripiilalioiic  a 
lullo  il  regiio,   se  pi-r  opcia  di  dollo  S"  cavalière  (Jiialdi,  si  aco- 

I.    Sur  l'origine  d  l'obji'l  do  ci'lli'  noir,   \.  DucuniPiil  |iri'ci'<lcnl. 


>OTE     DE     ISENEDiriTO     SPINOI.A  I  69 

modasse  tuUo  lo  trafBco  délie  spetie  di  Portogalo  a  venire  in  questa 
cilta  di  Londra  o  allri  luoghi  del  regno,  corne  seguiria  se  il  Re 
sara  compiaciuto  del  sudetto  ponto  di  Barbaria. 

Che  non  potendo  ottenerc  essa  gratia  In  perpeluo,  sia  al  meno 
durante  la  vitta  del  suo  re  di  Portugalo. 

Che  si  la  Ser^'Regina  non  sara  servita  di  concedere  la  prohibilione 
libéra  al  modo  che  ha  fatto  il  re  di  Spagna,  al  meno  se  segua  al 
modo  di  Francia,  cioe  che,  se  li  suol  sudittl  ti-aficherano  in  Barbaria 
in  luoghi  délie  conquisle  di  Portugalo,  vadino  al  loro  risico  ecc. 

Che  se  da  tempo  alcuno  sara  concesso  libero  il  detlo  traficf)  alli 
sudetli  re  di  Spagna  o  Francia  o  altri  principi,  se  mtenda  il  mc- 
desimo  per  questo  regno. 

Brilish  Muséum.  —  Colton  Mss,  Nero  B.  l,  f.  I7G.  -~  Original. 


l6o  24    MARS     1076 

LXVII 

MÉMOIRE  DE  GIOVANNI  BATTISTA  GESIO 

Nécesssité  pour  le  roi  d'Espar/ne  de  réunir  des  troupes  dans  les  ports 
voisins  de  l'Afrique.  —  Les  Turcs  veulent  s'emparer  du  royaume  de 
Fez  et  ensuite  envahir  l'Espagne.  —  Ramdan  Pacha  et  Moulay  Abd 
el-Malek  vont  marcher  contre  Moulay  Mohammed  el-Mesloukh.  —  Quoi- 
que celui-ci  ait  une  armée  nombreuse  et  bien  approvisionnée,  il  est  pro- 
bable que  les  Turcs  l'emporteront  par  suite  de  leur  plus  grande  expé- 
rience militaire,  de  l'inconstance  des  Maures  et  des  intelligences  de 
Moulay  Abd  el-Malek  dans  le  royaume.  —  //  se  pourrait  alors  que 
.Moulay  Mohammed  el-Mesloukh  demandât  secours  à  Philippe  II.  —  Ce 
serait  une  occasion  pour  celui-ci  d'entrer  au  Maroc,  et.  uni  au  Che'rif,  de 
chasser  les  Turcs  de  toute  l'Afrique.  —  Si.  au  contraire,  les  Turcs 
étaient  battus  par  le  Chérif  la  prise  d'Alger  serait  facile  aux  Espagnols. 
—  Le  Chérif,  victorieux,  aurait  à  co'ur  d'évincer  les  Turcs  de  toute 
l'Afrique,  ce  qu'il  ne  pourrait  faire  sans  Philippe  IL  —  Ainsi,  dans  les 
deux  hypothèses,  ce  dernier  atteindrait  son  but.  —  C'est  pourquoi  il 
doit  tenir  une  armée  prêle. 

Madrid,  al  mars  1576. 

.'lu  dos  :  Discorso  sopra  le  cose  de  l'Afiica. 
Syre, 

Quando  noi  consideraremo  le  cause  poi  le  (|uali  vcninio  a  esser 
detli   forlunati.  o  infortunati 

Ho  volnto  rho  procéda  |)iirnii  (piesto  discoiso,  accio  mefflio  se 
pussaiio  esaiiiiiiare  e  discoireie  le  occasloiii  iiiiporlaiilissimo  clio 
se  rapresenlano  in  questi  lempi  alla  Majr'"''^  \  .  e  se  possa  delermi- 


MÉMOlliE    DE    GIOVANNI    BATTISTA    GESIO  l6l 

naie.  Tra  le  quali  son  le  cose  de  l'AlVica,  quali  si  noi  consideraiemo 
mollo  bene,  ed  esaminaiemo  nel  slalo  che  al  présente  se  retiovano 
e  possono  relrovarsi  nel  avenire,  trovaremo  che  e  necessarissimo 
che  la  Mag""  \"  dia  ordine  se  unisca  una  buona  quantita  de 
soldati  nelle  terre  maritime  di  Spagna  frontore  d'Africa,  in  tanto 
numéro  che  possano  resistere  ed  invadere  secondo  l'occasioni,  per 
che,  secondo  se  puo  conjecturare  da  le  cosc  [che]  corrono.  saran 
forzati  e  necessitati  a  l'uno  o  a  1  altio  effetto.  e  quelle  che  non  si 
fa  per  electione  con  gran  vantagio,  viene  poi  a  farse  de  nécessita 
con  gran  disvantaggio. 

Gia  molto  tempo  ha.  che  s  ha  prcvislo  il  disegno  de  i  Turchi. 
e  hora  si  vcde  chiaramente  che  loro  intentione  e  di  farnosi  signori 
del  regno  di  Fez  per  causa  da  poi  polerno  invadere  la  Spagna,  como 
impresa  piu  facile  e  piu  commoda  che  non  accommetlere  l'Italia, 
el  anco  per  impedire  il  tratto  de  l'Indie.  Et  hora  sta  il  negocio  in 
termine  d'haverse  a  fare  la  giornata  tia  il  re  di  Fez  e  il  Ramadan 
con  Alimaluq',  de  laqnale  giornata  se  dubbita  molto  non  habbiano 
romanere  supcriori  i  Turchi,  perche,  si  considerarcmo  le  guerre  et 
imprese  chhan  fatto  i  iiostri  antipassati,  per  relacione  del'historie 
c  misurandomo  il  valor  et  esperichtia  de  l'uno  e  l'allro  esercilo, 
trovaremo  che,  lo  piu  de  le  volte,  i  pochi  esperimentati  hanno  supe- 
rato  i  molti  di  poca  espcrienlia.  Et  percio,  ancora  che  il  re  di  Fez 
tenga  di  gran  lunga  maggior  esercilo  e  quantita  di  munilione  et 
armi,  per  donde  appare  che  dovcrebbe  ronianer  superiore,  non 
di  meno  considerando  la  esperientia  de  Turchi.  la  infidelilade  Mori, 
amici  de  mutatione,  con  la  poca  esperientia  tengono  de  giornate 
campali  e  de  saper  formare  i  squadroni,  et  anco  la  parte  che  tiene  il 
Alimalucq  in  quel  regno,  da  de  credere  che  i  Turchi  han  d'essere 
vincitori,  si  alcun  caso  fortuite  non  s'alraversa,  il  che  (non  piaccia 
a  Dio)  si  seguisse,  se  possono  facilmenle  intcndere  gli  danni  e  le 
ruine  che  ne  seguirebbono  a  Spagna  primo  e  poi  a  Ilalia.  E  percio 
potrebbe  esser  ancora  che  quando  da  parte  nostra  si  relrovasse  in 
punlo  un  buon  colpo  e  numéro  di  soldati.  vedendose  il  Xarife  tra- 

I.   A  fare  la  yiornala  tra  il  re  di  Fez d'autre   pari.    —    L'entrée    au    Maroc    de 

Entendez  :   entre   le   roi   de    Fez  (Moulay  Moulay  -Vbd  el-Malek  était,  à  la  date  de  la 

Mohammed    el-Mesloukh)    d'une    part    et  présente  lettre,  un  fait  accompli.  \  .  infra. 

Ramdan  Pactia  et    Moulay    khii    cl-Malck  p.  ifig,  note  i. 

Dt  CAbTKiEs.  vil.    —    I  I 


162  2^    MARS     1576 

vagliato  (la  Turclii.  adomandasse  soccorso  alla  M"^  ".  E  con  qucsta 
occasione  polrebbono  i  nosiri  intraie  in  quel  regno,  e  giuntamenle 
con  Mori  scacciar  de  tutla  l'Africa  i  Turclii  tanto  pregiudiciaii, 
e  a  l'ullinio  romaner  signori  di  quella,  o  almeno  de  lutte  le  fron- 
tière maritime  de  1  Africa. 

E  quando  che  i  Turchi  perdessero  la  giornata  contra  il  re  de  Fez, 
romarrebbono  talmenle  rolti  e  conquassati  e  Algier  privo  de  défense, 
cbe,  standono  i  nustri  apparecbiali,  facilmente  se  polreblie  pigliare 
quella  cita.  Et  anco.  si  ben  il  Xariffe  romanesse  superiore.  per  il 
sdegno  conceputo,  vorebbe  disposseder  di  tulta  l'Africa  i  Turclii. 
il  che  non  potrebbe  fare  senza  confederarse  con  \  "  M"  e  con  l'aiuto 
de  suoi  eserciti,  e  cossi  verrebemo  a  conseguire  nostro  intente  o 
per  l'una  o  per  l'altra  via.  E.  tenendo  la  M"  V"  queste  genti  in 
ordine  et  apparechiati.  non  solo  saran  necessarii  per  invadere  o 
ajutare,  ma  per  defendere.  perche  s'ha  da  credere  che  i  Turclii 
baverano  a  tentare  altre  imprese  contra  Spagna.  e  vedendono  cbe 
stamo  provisli,  non  teneranno  quello  ardire  ne  quella  facilita 
pensano. 

Questo  e  quanto  me  occorre  dire  sopra  tal  negocio  alla  Mag" 
V",  mosso  dal  desiderio  et  affection  tengn  al  suo  servicio,  et  al 
ben  publico,  la  (juale  sempre  me  disperta  1  ingegno  a  pensare 
(|uelle  cose  le  possono  giovare  e  servire,  solo  per  dispertarle,  non 
applicandomi  a  modi  particularl,  il  cbe  s'ha  de  concedere  a  coloro 
Icngono  la  esperientia,  la  quale  io  non  possedo. 

Di  Madril.  a  a/j  de  Marzo  i5-G. 

Di  V.  C.  l\.  M"  huniilissimo  et  de\otissimo  creato, 

Cîio.  Bail'  Gesio. 

lirilisli  Muséum.  —  Additional  Mss,  2S359,  f.  i'j7 .  —  Copie. 


LETTKE    DE    D.     SEBASTIEN    A    D.     DUARTE    DE    CASTELBRANCO      1  63 


LXVIII 


LETTRE  DE  D.  SÉBASTIEN  '  A  D.  DUARTE  DE  CASTELBRANCO* 


D.  Sébastien  expose  les  raisons  rjui  font  au  roi  d'Espagne  un  devoir 
d'intervenir  au  Maroc  pour  arrêter  les  progrès  des  Turcs  ;  il  fait  princi- 
palement valoir  l'intérêt  de  la  Chrétienté.  —  //  charge  Castelbranco  de 
représenter,  même  en  les  exagérant,  ces  raisons  à  Philippe  fl.  —  Le 
meilleur  moyen  d'empêcher  les  Turcs  de  s'emparer  des  paris  du  royaume 
de  Fez,  c'est  de  se  rendre  maître  de  Laroche,  place  qui  offre  un  bon  port 
et  est  une  position  très  forte,  car,  d'un  côté,  la  ville  domine  la  plaine, 
d'un,autre,  elle  est  appuyée  à  l'oued  Loukkos  et,  d'un  troisième  côté, 
elleest  adossée  à  la  mer.  —  On  s'y  fortifierait  aisément  et  cet  établissement 
serait,  non  seulement  une  mesure  de  sécurité,  mais  encore  la  base  d'opé- 
rations plus  étendues.  —  Larache  offre  un  excellent  abri  aux  navires 
contre  les  redoutables  tempêtes  de  l'Atlantique.  —  Si  les  Turcs  s'y 
installaient,  la  navigation  serait  rendue  impossible  dans  ces  parages,  et 
il  faudrait  faire  d'énormes  frais  pour  essayer  de  lex  déloger.  —  D. 
Sébastien  insiste  sur  la  nécessité  et  l'opportunité  de  l'occupation  de 
Larache  ;  si  elle  était  ajournée,  cette  occupation  pourrait  devenir  impos- 
sible. —  Il  faut  l'entreprendre  tout  de  suite  et  ne  point  se  laisser  arrêter 
par  les  difficultés  inhérentes  à  toute  opération  d'importance.  —  L'intérêt 
de  Philippe  II  est  d'unir,  dans  ce  dessein,  ses  forces  de  terre  et  de  mer 
ù  celles  deD.  Sébastien.  —  Ce  dernier  ne  doute  pas  que  le  roi  d'Espagne 
n'adopte  ce  parti  avec  enthousiasme  et  promptitude. 


1.  Celle  lettre  et  le  Mémoire  qui  suit  ambassadeur  auprts  de  la  cour  d'Espagne, 
accompagnaient  le  Mémorandum  de  Luiz  il  passait  pour  «  poco  aficionado  a  Casiilla  ». 
da  Silva.  V.  infra.  p.  173.  Cabrera,  t.  II,  p.  5i5.  Lors  de  la  réunion 

2.  D.  Duarle  de  Caslelbranco  (ou  Cas-  des  deux  couronnes,  il  se  rallia  à  Philippe 
telobranco),  pctit-fds  par  sa  mère  de  D.  II,  fut  fait  comte  de  Sabugal,  puis  prési- 
Duarte  de  Menezes,  12'*  gouverneur  de  dent  de  la  Hacienda  de  Portugal.  Cf.  Bibl. 
Tanger,  merino-mayor  (grand  bailli)  de  I\lac..  M&dvid,  Nobiliario  de  los  reycs.  yran- 
Portupal.  Envoyé  par  D.  Sébastien  comme  des  v  litulo.^  de  PoHwjal.  Ms.  1 1  (JoS.  j.  177. 


l6A  11     AVRIL     l5~6 


Seliihal,    Il    avril    l5-6. 

En  tête  :  Copia  de  la  caria  del  rcy  de  Portugal  a  Don  Duarte  de 
Castelblanco,  de  xi  Abril  1576. 

Merino  mayor, 

\  iendo  les  successos  que,  por  razon  de  la  disposicion  de  las  cosas 
y  tiempos,  mucstra  el  discursso  deslas  revoluciones  de  los  Turcos 
en  Fez,  y  entendiendo  quanlo  locan  estas  cosas  a  Espana,  que  es  la 
piincipal  parle  de  la  Chrisliandad  de  la  quai  toda  procède  y  se 
sustenta,  y  siendo  présentes  los  malos  successos  que  se  dcven 
rccelar  y  anlever  en  Espaùa,  y  la  grande  obligaclon  de  los  reyes 
que  tienen  al  remedio  de  lo  que  se  spera  y  a  quien  loca  mirar  el 
remedio  présente  dellos,  concurriendo  en  esta  tan  grande  y  tan 
forçosa  obligaclon  la  cpie  se  tiene  a  la  utilidad  y  conservacion  de  la 
Clu'istiandad,  y  deviendosse  con  no  nienos  ponderacion  representar 
las  mesmas  consideraciones  en  lo  particular  de  que  tambien  en 
este  caso  se  sigue  y  procède  lo  gênerai,  me  parecio  scriviros  en  lo 
que  lanto  importa  a  todos,  para  que  hablassedes  luego  al  senor  Rey, 
mi  tio,  y  le  representassedes  y  encareciesscdes  y  exagcrassedes  los 
successos  que  se  deven  y  pueden  anlever  dcl  entrar  los  Turcos  en 
los  puertos  del  mar  dcl  reyno  de  F'ez,  y  los  rcmedios  urgentes  y 
présentes  que  se  proponen  para  obviar  y  impedir  el  iln  de  los 
Turcos,  que  tanto  deven  prelender,  como  deven  dessear  alcançar 
y  effectuar  los  designos  que,  por  razon  deste  medio.  deven  tener  por 
faclibles,  como  creo  que  le  seran  tan  présentes  estas  cosas  como 
es  razon.  (^uyo  remedio  de  présente  sin  com|iaracion  es  mucho 
mayor  el  occupar  cl  puerto  de  Laracbe'  \  cl  silio  dol,  que  la  occa- 
sion de  la  dissension  y  diversion  dellos  dispono  y  lacilita  tanto 
ygualmcntc,  assi  para  la  conservacion  de  las  cosas  como  para  grandes 
elTeclos  en  Africa  ;  de  que  procède  la  mas  verdadcra  conservacion 

I.   La  place  de   f,,nrarlic  all.iit   ilivrnlr  France-,  I.  Il,  pp.    i-ji,  fif)-!)!'),  7<)"''^7'  0**> 

l'objet  des  convoidsr-s  espagnoles.    Sur   les  ()()  el    iicjle  7,    luS,    il  1-11/1,   1  lô   el   noie 

iiilrigues  et  les  nc^gocinlioni.  auxcinellcs  ecs  /l,    iirj,     luS,     130,01'.    in/ra,    pp.    343- 

coiivoitisesdonniTciiliiaissaiice, V. /"S^rie,  3rii,   30i,   Sgâ,  3yt),  399,   4a7-43o. 


LETTRE    DE     D.     SÉBASTIEN    A    I).     Dl  AHTE     DE    CASTELISHANCO       1 65 

délias,  porque  esta  claro  que,  entiando  los  Tiircos  en  el  puerlo  y 
lugar  de  Larache,  que  es  el  mejor  y  mas  capaz  para  niuciias  traleras 
y  con  grande  disposicion  de  sitio  para  fortificar  niuy  bien  y  qiiedar 
muy  fuerte,  por  ser  sitio  superior,  y  por  una  parle  y  el  lado  deiecho 
superior  al  campo  y  por  el  izquierdo  tener  el  rio,  para  el  quai  se 
deciende  por  una  gran  ladera  y  a  las  spaldas  la  inar',  no  pudiendo 
los  enemigos  bâtir  sino  por  estas  dos  partes  del  campo  que  digo, 
en  el  quai  son  muy  inferiores,  y  la  del  mar  y  la  del  rio  con  dos 
desembarcacioncs.  quedando  la  lortaleza  para  todo  socorro,  y  lo  que 
fuore  menester  lodo,  tambien  agua  y  mucha  faxina  cerca  para  la 
fortificacion  y  la  calidad  de  la  tierra  para  hazella,  y  ser  lambien 
passo  de  la  costa  de  Castilla  y  del  Algarve  y  del  Strecho  y  a  barlo- 
vento  para  navegar  con  los  ponientes  suduestes  y  sur  al  Strecho  y 
cosia  de  Castilla,  pudiendosse  reparar  y  abrigar  en  esta  cosla  y 
puertos  de  la  furia  de  los  levantes,  que  en  aquellas  partes  son  tau 
lorçosos  y  tormentosos,  y  poder  en  lodo  tiempo  impedir  los  Turcos 
la  total  navegacion  de  aquellos  mares  y  liazer  despoblar  las  costas 
dellos,  de  que  quedan  tan  cercanos,  y  ser  necessario  despues  mas 
costoso  remedio  (el  quai  sera  infrutuoso)  que  el  présente  de  que 
Irato.  del  quai  resultan  tanlos  mayores  elTeclos  para  lodo. 

Y  devesse  ponderar  que,  navegando  las  armadas  de  los  Turcos 
estes  mares,  teniendo  en  ellos  tantos  puertos  y  tan  cerca,  que  casi 
en  todo  tiempo  os  pueden  yr  a  buscar,  no  solamente  seran  sonores 
de  todo  lo  que  huviere  de  passar  por  aquellos  parajcs,  que  es  toda 
la  navegacion  de  las  Yslas,  Peru  y  lo  demas,  mas  speraran  y  aspi- 
raran  a  hechar  la  génie  que  quisieren  en  estas  costas,  que  digo 
que  creo  lo  ternan  por  facil  y  todo  el  designo  (jue  en  eslo  prctcn- 
dieren. 

Por  lo  quai  y  por  todo  lo  demas  que  en  cosa  lan  grande  y  impor- 
lanle  concurre  y  «e  ofrece  y  se  puede  ver  discurriendo,  entiendo 
que  este  hecbo  es  de  mayor  importancia  para  lodo  y  para  todas  las 
cosas  présentes  y  l'uturas  que  al  présente  se  pueden  olVecer,  en  que 
la  occasion  y  sazon  esta  mas  dispuesta  que  jamas  estuvo  ;  y,  si  se 
passare  agora,  siendo  como  es  tan  présente,  quedara  impossible  en 

I.  Cette  manière  de  situer  Larache' avec  vateur  tournant  le  dos  à  la  nnor  et  faisant 
l'oued  Loiikkos  à  gauche,  suppose  un  obsc-r-        face  à  la  terre. 


l66  II     AVRIL     lÔ-yG 

lo  porvenir  y  para  siempre  y  quasi  impossible  el  remedio  de  los 
successos,  que  oy  le  tienen  tan  facil. 

Por  lo  quai  se  deve  passar  por  los  inconviiiientes  que  en  las  cosas 
tan  grandes  siempre  se  representan  a  quien  se  mueve  y  se  persuade 
mas  con  ellos  que  de  la  verdadera  solucion  dellos,  que  tanlo  deve 
persuadir  y  mover  en  eslo,  en  que  se  deve  grande  spiritu  y  animo 
para  passar  por  las  dificultades  aparentes,  y  no  menor  prudencia 
en  enlendersse  la  aparencia  de  las  iinpossibilidades  y  juizios  délias, 
para  no  enbaraçarsse  ni  detencr  lo  que  tanto  y  mas  se  deve  con 
resolula  deliberacion  apresurar,  conforme  a  la  occasion,  para  con- 
seguir  el  elTecIo  por  ella  y  por  todos  sperado  con  razon. 

Para  lo  quai  cuniple  y  importa  grandemente  juntarsso  las  fuerças 
para  conservarsse  y  augmentarlas  para  conseguir  y  alcançar  el 
elTeclo  de  Laracbe,  de  que  procède  lo  que  puede  y  deve  ser  visto. 
y  ajunlarssc  sus  armadas,  gente,  municiones  y  arlillcria  con  las 
inias  ;  y.  con  lo  mas  conforme  a  eslo  y  ]5or  la  dificultad  de  las  cosas, 
es  neccssarlo,  assi  para  lo  que  le  toca  como  para  mi.  procediendo 
en  esto  con  la  instancia,  brevedad  y  calor  que  recjuiero  de  presonio 
y  de  futuro  la  necossidad  y  obligacion  que  tanlo  insta. 

Y,  porque  cntiendo  quanlo  importa  eslo,  veo  que  sera  de!  scnor 
Rey  mi  tio  ponderado  con  el  discurso,  resolucion  y  deliberacion 
que  lengo  por  cierto,  como  convicne.  Y  avissamo  con  la  diligcncia 
que  a  cosa  tan  importante  se  requière. 

De  Seluval. 

British  Muséum.  —  Additional  Mss.  '2R360,  f.  ?i5.  —  Copie. 


MÉMOIRE    DE    D.     SÉBASTIEN    SUR    LARACllE  I  6/ 

LXIX 

MÉMOIRE  DE  D.   SÉBASTIEN   SIR  LARACHE' 

Laissant  de  côté  les  raisons  déjà  exposées  dans  sa  lettre  da  1 1  avril  à 
Castelbranco.  D.  Sébastien  insiste  sur  l'occasion  très  favorable  cjiii  s'ojfre 
actuellement  au  Maroc  pour  occuper  Laroche.  ■ —  Il  envisage  trois  hypo- 
thèses. —  Ou  Moulay  Mohammed  s'établira  dans  Merrakech  et  Moulay 
Abd  el-Malek  se  maintiendra  dans  Fez  :  dans  ce  cas,  la  rivalité  des  deux 
princes  facilitera  l'occupation  de  Larache.  —  Ou  Moulay  Mohammed 
reprendra  Fez,  et,  dans  ce  cas,  les  difficultés  de  [entreprise  l'empêcheront 
de  quitter  la  ville,  surtout  pour  aller  du  côté  de  Larache,  qui  est  à  Cop- 
posé  de  Tlemcen  et  d'Alger,  d'où  il  peut  craindre  des  mouvements 
hostiles  :  ainsi  l'occasion  restera  propice  pour  occuper  Larache.  —  Ou 
Moulay  Abd  el-Malek  s'emparera  de  Merrakech,  et,  dans  ce  cas,  l'opéra- 
tion sera  assez  diflicilc  pour  le  retenir  longtemps  ;  il  sera  donc  encore  plus 
éloigné  de  Larache  qu  'il  ne  l'est  actuellement  et  il  ne  risquera  pas  de  perdre 
Merrakech  pour  se  porter  au  secours  de  cette  place.  —  Si  Abd  el-Malek 
e.<!t  vaincu  en  voulant  s'emparer  de  Merrakech,  on  pourra  encore  mettre 
à  profit  la  distance  qui  sépare  cette  ville  de  Larache  pour  prévenir,  par 
une  occupation  rapide,  une  démonstration  offensive  du  vainqueur.  — 
Si  Moulay  Mohammed,  au  lieu  d'aller  immédiatement  à  Merrakech, 
s'attache  d'abord  à  reprendre  Fez,  son  premier  soin  sera  ensuite  de  se 
rendre  maître  de  Merrakech.  Il  est  inadmissible  qu'il  fasse  passer  avant 
cette  opération  primordiale  une  diversion  du  côté  de  Larache.  —  Ainsi 
toutes  les  éventualités  de  l'heure  présente  restent  propices  à  l'occupation 
de  Larache.  —  Situation  géographique  de  Larache  :  distance  qui  sépare 
cette  place  de  divers  autres  points  ;  facilités  d'accès  qu^elle  présente.  — 
Faible  résistance  qu'offrirait  le  fort  de  Larache  contre  un  envahisseur. 
—  A'i  l'artillerie  ni  la  mousqueterie  ne  pourraient  empêcher  un  débar- 
quement. —  Par  ailleurs,  la  place  pourrait  être  mise  en  état  de  défense 
par  les  nouveaux  occupants  dans  un  délai  assez  bref  pour  prévenir  toute 
tentative  de  .Moulay  Mohammed  ou  de  Moulay  Abd  el-Malck,  quelle  que 
soit  la  puissance  de  l'un  ou  de  l'autre.  —  On  construira,  dans  cette  pré- 

■  l    N.  supra,  p.   i63,  note  i. 


[68  APRÈS    LE     II     AVniL     1576 

vision,  une  forlificalion  provisoire,  suffisante  pour  repousser  un  premier 
assaut  des  Maures  ;  ceux-ci,  du  reste,  après  une  attaque  impétueuse  non 
suivie  de  succès,  se  découragent  promptement,  comme  D.  Sébastien  l'a 
expérimenté  quand  il  est  allé  à  Tanger  ;  cette  période  de  découragement 
sera  mise  à  profit  pour  construire  les  fortifications  définitives. 


[Après  le  II  avril  1676  '.] 

En  tête  :  Copia  del  recuerdo  de  mano  del  rey  de  Portugal  para 
Su  Mag'  sobre  lo  de  Larache. 

Respondiendose  a  lo  que  se  apunta  v  pregunla  de  lo  que  se  liene 
entendido  del  lugar  y  sitio  de  Laraolie  y  las  mas  parlicularidades 
que  en  esto  se  ofrecen,  para  entenderse  y  saber  particularmente 
como  se  puede  procéder  y  lo  que  dcslo  se  puede  sperar,  se  trataran 
y  discurriran  las  partes  que  son  menester  para  este  effeclo.  Supueslo, 
conio  por  todas  parles  la  prudencia  y  discurso  mucstran,  la  grande 
imporlancla  que  es  para  la  Christiandad,  y  parlicularmente  paia 
Espana,  expunarsse,  forlificarsse  y  sustentarsseel  lugar  de  Larache. 
no  se  Iralara  de  provar  quanto  importa  lo  que  se  presupone,  como 
larga  y  particularmente  esta  demonstrado  en  la  caria  que  si  levi  a 
mi  merino  mayor  sobre  esta  materia  a  xi  de  Abril,  pues  la  razou 
por  discursso  muestra  y  por  neccssidad  dever  de  estar  présente  lo 
que  sin  ella  pudicra  y  déviera  ser  entendido. 

Y  provarse  ha  y  se  demonstrara  quanto  facilita  y  dispone  la 
occasion  présente,  en  qualquier  manera  que  procedan  las  cosas  de 
los  Moros,  lo  que  la  obligacion,  razon  y  neccssidad  (puesto  que 
huviera  dificultad)  obligan  y  esfuerçan  a  este  cireclo,  supueslas  l.is 
Mucvas  de  como  las  cosas  de  African  proceden  y  lo  (jue  se  enliende 
del  Estado  en  que  eslan  los  rcyes  de  alli  y  de  sus  designos  y 
intcntos.  potcncia  y  prelenssiones. 

\  lo  (|uc  se  puede  discurrir  y  juzgar  parecc  (|ui'  iiiio  de  Ii4>^  (inr^ 

I.  I,p  pri>pTit  \limuiri' hil  1.  Iit'i' par  I).  C;.islelhr.inco  sur  l'iir.lr.'  .lo  >"ii  ~..\n.r.iiii 
Séba^illen  à  l'inUrnlion  de  Philippe  II,  qui,  (V.  Doc.  préiéilenl), avait  dem.Tndé  un  com- 
,i  la  suili-  il.-i  c.iiv.rliiris<pio  lui  avait  faites       pléinniil  d'eipliialions  (V.  injrn.  p.    \-'\) 


:\lÉMUlltE     DE     D.     SÉUASTIEN     SLU     I.AUACIIE  I  6<) 

podrian  tener,  de  que  no  ay  para  que  tratar  quai  dellos  se  puede 
sperar  y  penssar  que  sea,  porque  en  cada  uno  dellos  y  el  pi'occder 
dellos  parece  que  la  occasion  y  conjuncion  piesenle  esta  dispuesta  : 
poique  el  Moluc  quedara  ley  de  Fez'  y  el  Xarife"  de  Marruecos.  y 
aquellos  reynos  y  potencias  dellos  en  division  y  diversion  para  las 
cosas  distantes  donde  estan  y  residen  ;  o  el  Xarife  ganara  a  Fez 
como  dessea  ;  o  Moluc  a  Marruecos  como  prétende,  sperando  y 
conGando  tanto  en  la  gente  de  aquel  reyno  para  sus  intentos  como 
lo  terna  por  facil,  por  lo  que  vio  en  Fez  y  en  la  gente  del  Xarife 
quando  lo  gano,  y  por  lo  que  experimento. 

Si  quedaren  ambos  reyes  y  senores  de  los  reynos  que  al  présente 
cada  uno  ficne,  entendida  la  occasion  présente,  sabida  y  vista. 
estara  dispuesta  y  tan  facil,  como  estara  provado  y  demostrado. 
Si  el  Xarife  bolviere  a  Fez  y  lo  ganare,  la  occasion  sera  la  que 
esta  dicha.  porque  la  dificultad  que  el  Xarife  tendra  en  entrar  y 
ganar  a  Fez  sera  grande  por  las  causas  de  que  procedio  la  facilidad 
de  salir  del,  y  mucho  mayor  para  aquietarsse  brève  y  seguramente 
y  poderlo  dexar  y  divertirsse  para  tan  distante  parte  de  Fez  y 
mucbo  mas  del  camino  de  ïremecen  y  del  de  Argel,  por  lo  quai 
con  razon  temcra  siempre  y  devera  recelar  nuevos  enemigos,  como 
ha  tan  poco  que  lo  vio  y  tanto  le  costo  y  sintio  ;  de  que  procède  no 
se  mudar  ni  alterar  en  este  successo  v  acontecimiento  de  la  occa- 
sion que  seofrece.  Si  Moluc,  siguiendo  y  prosiguiendo  su  dcsigno 
y  inlenlo,  emprendiere  Marruecos',  por  la  dilacion  de  la  empresa, 
por  la  grandeza  y  dificultad  que  en  ella  tendra,  y  quanlo  se  aparta 
y  alexa  desla  parte  del  reyno  de  Fez  y  de  la  costa  de  la  mar  del 
donde  cae  y  esta  Larache,  el  mucho  tiempo  que  havra  de  gastar 
en  asegurar  y  sustentar  lo  ganado,  hara  que  no  sea  possible  dexar 
a  Marruecos,  que  es  la  principal  parte  de  aquellos  reynos.  para 
venir  a  Larache  tan  lexos  v  distante  dellos,  de  que  no  sperara  buen 
successo  por  haverssele  passado  la  occasion  (aventurando  por  esta 
causa  lo  que  tanto  le  importa  asegurar  y  conservar,  como  Marruecos). 

I.   Moulaj  Abd   el-Malck   (V.  supra,  p.  que  son  nçveu  s'enfuyait  à  Merrakecli.  V. 

i53,  note  3),  ayant  obtenu  des  troupes  du  i"  Série.  France,  t.  I.  pp.  453-456. 

sultan  Amurat  III,  avait  envalii  le  Maroc.  3.   E!  Xarife  :    Monlay    Mobammod  f(- 

ballu   Moulay    Mohammed  el-}[eslrjukh  et  Meslnulih. 

pris  possession   de  Fez  (mars  1076).  lamlis  3.  V.in/ra.  p.  i78,nole  3,  p.  i7g,note7. 


1-JO  APRÈS    LE     II     AYIUL     I  ■")"(") 

Si  en  .Manuecos  se  perdiere  Maluco,  rompiendolo  y  desbaratan- 
dolo  el  Xarife,  la  dilacion  de  llegar  a  eslos  terniinos  y  la  grande 
distancia  del  camino  sera  mayor  qne  el  liempo  de  poder  venir  y 
sperar  y  conseguir  huen  elTecto  en  Larache  contra  los  que  lo  tuvieren 
y  esluvieren  en  el. 

Si  emprendiendo  el  Xarife  Fez  y  desbaralar  a  Maluco  sin  yr  a 
Marruecos,  ni  por  esta  causa  ni  este  successo  ni  accaeciniienfo 
parece  que  vendra  a  Laraclie,  por  importarle  y  convenirle  inucho 
mas,  sin  perder  tiempo  y  conjuracion,  yr  a  Marruecos  y  hazersse  rey 
y  senor  de  aquellos  reynos,  que  aventurarlos  cou  dilalar  su  yda  a 
Marruecos,  aventurandosse  con  apresurarsse  en  su  venida  a  Larache. 

Por  donde,  como  esta  dicho  y  provado,  en  qualquier  deslos  sue- 
cessos  y  casos,  y  la  manera  dellos  no  se  m'uda  y  altéra,  y  passa  la 
occasion  que  las  cosas  y  el  tiempo  en  largos  anos  tiene  olVerido  de 
présente  para,  por  discurso  y  con  largo  discurso  y  animo  liolgailo  y 
determinado,  pondcrar,  discurnr.  entender  y  ver  quan  difcrcnles 
desta  seran  las  por  venir,  si  se  passaren  las  de  présente:  de  que 
procède  y  de  todo  lo  demas  se  signe  la  necessidad  desta  empresa, 
de  la  facilidad  délia  occasion  para  ella,  en  todos  los  casos  apuntados. 

El  lugar  de  Larache  tiene  el  rio  y  puerlo  que  se  sabe,  barra  facil 
y  buena  para  entrar,  doze  léguas  dcl  Strecho  y  de  ïanjar  para  el 
sur  en  el  mar  Occeano  :  cinco  de  Arzila,  y  dos  de  Arzila  al  rio  de 
Tagadarte,  e  très  de  Tagadarle  al  Cabo  de  Spartel,  y  dos  a  Tanjar; 
y  del  Cabo  de  Spartel  diez  y  siete  léguas  a  la  punta  de  Trafalgar 
en  la  cosia  de  Castilla,  corriendosse  norte  sur  de  un  cabo  ai  olri>, 
qucdando  el  de  Trafalgar  al  norte  :  y  puedesse  yr  en  demanda  de 
la  Costa  y  barra  de  Larache  con  liempo  leste  y  nordesle,  que,  aunque 
sean  tormenlosos  y  forçosos  en  el  Eslrecho,  en  la  costa  de  Cabo  de 
Spartel  hasia  Larache  son  liempos  blandos  y  de  bonança,  y  el  mar 
es  manso  y  llano  para  llegar  y  venir  a  el  por  cima  de  la  ticrra  de 
Africa  ;  y  puedesse  tanbicn  yr  en  su  demanda  con  viento  norle 
norueste  y  loeste  desde  la  cosla  de  Algarve  y  de  Castilla  hasta  casi 
el  pasaje  deCadiz,  que  en  los  meses  de  Agoslo,  Sopliembrc,  Oclubre 
en  aquellos  mares  y  costa  son  liempos  de  bonança,  como  los  expé- 
rimente y  vi  parlicularmente  quando  passe  y  navegue  por  alli. 

IjE  forlificacion  de  Larache,  segun  se  cnliendc,  es  pequena  y 
flaca  para  balir,  y  facil  y  con  poca  resislencia  para  podersse  entrar 


MEMOIRE     DE     D.     SEBASTIEN     SUU     LARACHE  I  ^  I 

brevemcnle;  esta  en  lo  mas  allô  del  sitio,  que  queda  superior  a  la 
campana.  Tiene  agua  y,  cerca  de  las  laderas  que  decienden  a  la 
mar  y  al  rio,  en  que  ay  caminos  por  donde  se  sube  y  va  a  lo  alto, 
es  llano,  donde  esta  el  lugar.  Donde  parece  que  no  speraran  los 
Moros  para  defendersse  ni  ofender,  puesto  que  tenga  guarnicion 
reforçada,  mas  anles  Irataran  de  defender  la  desembarcacion.  Que 
no  les  sera  possible,  pues  ni  con  el  artilleiia  pueden  bazer  dafio  a 
quicn  entrare  en  la  barra,  por  estar  el  lugar  muy  alto  y  désignai 
délia  y  no  tener  disposicion  ni  comodidad  de  punteria,  ni  con  su 
arcabuzeria  poder  iinpedir  la  desembarcacion,  por  podersse  bazer 
en  dos  o  très  partes,  y  assi  quedar  divididos,  y  podersse  facilmente 
impedir  y  obviar  qualquier  intcnto  que  pretendieren  en  eslo  y 
alcançarsse  el  elTecto  en  brève  tiempo  y  con  poca  resistencia,  y 
podersse  començar  la  forlificacion,  que  facilita  y  ayuda  en  pocos 
dias  la  commodidad  de  las  cosas  para  ella  necessarias  que  ay  en 
aquella  lierra,  y  en  muchos  menos  de  los  en  que  puede  venir  el 
poder  (Ici  Xarife,  aunfjue  fuera  rey  y  senor  de  lodosaquellos  reynos, 
como  lo  era,  quanto  mas  haviendo  en  el  de  Fez  Maluc,  que  es  rey 
(lel,  que  de  rccelarsse  del  poder  del  Xarife,  rey  de  Marruecos  y  de 
los  reynos  que  le  quedaran.  ^  con  poder  grande  no  osara  diverllrsse 
a  Laracbe,  leniendo  al  Xarife  su  enemigo  de  la  otra  parte  de  Mar- 
ruecos, pues  de  Fez  a  Larache  ay  cerca  de  treinla  léguas  y  muy 
distante  camino  y  quasi  al  oposito  de  Marruecos  para  Fez.  Enlen- 
diendo  que  esta  fortificacion  que  se  lia  de  bazer  y  puede  luego  no 
ha  de  ser  la'que  lia  de  durar  y  permaneccr.  mas  la  que  bastare  para 
poder  resislir  al  gran  numéro  de  la  cavalleria  de  los  Moros,  que, 
puesto  (jue  con  gran  destreza  y  desenboltura  no  menor  acometen  y 
pelean,  ballando  resistencia  y  quien  espère  su  primer  impetu  y 
fnria,  facilmente  buelven  las  espaldas,  como  vi  particularmentc  en 
el  campo  de  Tanjar'  :  y  puedesse  proseguir  la  fortificacion  que  en 
aquel  sitio  se  huviere  de  bazer  y  huviere  de  quedar. 

British  Muséum.  — Àclrlitional  M.ss,  28300,/.  ?'/.  —  Copie. 

I.  Ailiisinn  à  l'engagement  que  D.  (17  aoill-2  novembre  1074).  \.  ''''  Sérir, 
Sebastien  avait  eu  sous  les  murs  de  Tanger,  France,  t.  I.  pp.  SSQ-.'i'io,  Sommaire, 
au  cours  de  sa  première  expédition  africaine        C(.  siiprn.  p.   i^a. 


l'y  3  Al'KÈS    LE     II     AVRIL     I  5-6 

L\X 

MÉMORANDUM  DE  Ll  IZ  DA  SILYA  A  PHILIPPE  II 

l)a  Silva  résume  les  termes  de  l'entretien  qu'il  a  eu  avec  le  roi  d'Espagne 
d'ordre  de  D.  Sébastien,  son  maître.  —  Il  a  prié  Philippe  II  de  prendre 
une  décision  touchant  les  ouvertures  que  lui  a  faites  Castelbranco  au  nom 
du  roi  de  Portugal.  —  Philippe  II  a  demandé  un  complément  d'explica- 
tions, notamment  en  ce  qui  concerne  la  situation  qéographique  et  les  res- 
sources de  Larache.  —  Sur  ce,  Da  Silva  lui  a  donné  lecture  d'un 
mémoire  rédigé  de  la  main  de  D.  Sébastien,  d'après  l'avis  de  personnes 
compétentes.  —  Quant  à  la  nécessité  d'une  coopération  hispano- portu- 
gaise au  .Maroc,  Da  Silva  s'en  rapporte  à  ce  mémoire,  ain.'^i  qu'à  la 
lettre  de  D.  Sébastien  à  Castelbranco,  du  1 1  avril  pas.'ié,  lettre  qui  a 
été  le  point  de  départ  de  la  négociation.  —  Le  roi  de  Portugal  désire- 
rait que  cette  coopération  prit  la  forme  suivante  :  Philippe  II  fournirait 
cmquante  galères,  cinq  mille  fantassins,  et  des  vivres  ou  des  munitions  à 
discrétion.  —  Avec  ce  que  D.  Sébastien  fournirait  de  son  côté,  l'expé- 
dition ne  saurait  manquer  d'avoir  une  prompte  et  heurewie  issue.  — 
L'essentiel  est  de  devancer  les  Turcs  et  de  profiter  de  l'occasion  pré- 
sente. —  Da  Silva  demande  une  prompte  réponse  et  recommande  te 
secret  à  Philippe  II. 

lèpres  le  II  avril  1576'.] 

Loque  dixe  a  \"  Mag"*  de  parle  del  Wc\ .  un  sefior,  en  la  maleria 
de  Africa  y  de  Larache,  es  : 

Que  V"  Mag**  se  acordara  de  todo  lo  (|ue  en  eslas  lualorins  Su 
AU'"  le  havia  mandado  dezir  por  el  inerino  mayor",  su  einhaxadoi', 
y  de  los  teiminos  en  que  entonces  quodaron,  que.  a  lo  que  siive  la 
inemoria.  eran  recebir  \"  Maj;'  con  ronlontaniioiiln  la  pioposicioii 

I .   Le  présent    MéntioranHum  se   réfi're        da  Silva  avait  annexé  les  copies, 
aui  deux  docuiiicnis  précédenis,  dont  l.iiiz  t.   D.  Duarte  de  Castelbranco. 


MÉMOUVNDUM    DE    LUIZ    DA    SILVA    A    PHILIPPE    II  I"3 

que  Su  AU""  le  maiido  liazer  en  ellas,  lo  cjua!  eslirnava  en  tanlo  que 
ninguna  cosa  podia  ser  mas,  y  que  V"  Mag''  queria  enleiider  lo  que 
Su  Alt""  desseava  de  V"  Mag''  en  esta  materia  y  tainbien  el  silio, 
dispusicion  y  las  otras   cosas  de  aquel  lugar. 

Y  que,  desseando  Su  Alt' cumplir  en  esta  parle  los  desseos  de  V" 
Mag'',  conio  lo  prétende  hazer  en  toJo,  le  parecio  scrivir  por  su  pro- 
pia  niano  el  papel  que  leyo  a  V'"  Mag'",  porque  assi  me  parecio  que 
convenia,  porque  no  se  perdiesse  en  materia  do  tanla  imporlancia,  ni 
en  la  susianciani  en  las  razones  délia,  palabra  alguna,principalmenle 
siendo  todas  proprias  de  Su  AU'",  y  tomada  por  el  mesmo  la  infor- 
macion  de  las  mesmas  cosas  de  personas  que  tenian  mucha  expe- 
riencia  en  ellas.  Al  quai  papel  que  con  este  recuerdo  me  parecio 
presenlar  a  V' '  Mag''  me  remito,  y  tambien  a  la  copia  de  la  caria'  que 
en  el  se  acusa  de  \i  de  Abril,  que  scrivio  a  Don  Duarlo.  que  fue  la 
primera  piedra  deste  edificio. 

Y  que  lo  que,  para  ellectuarse  como  desea,  conforme  a  la  occasion 
que  el  tiempo  ofrece  (que  en  otro  alguno  ne  podria  ser  mayor  ni 
mejor)  querria  de  V'"  Mag'',  considerandolo  todo,  y  como  Qste 
negocio  importa  ygualinenle  a  V'"  Mag''  como  a  Su  AU'"  por  las 
razones  ya  diclias,  que  todas  son  muy  claras,  son  cinquenla  galeras 
y  cinco  mill  ynlantes  y  una  saca  de  Irigo  y  de  todas  las  demas  cosas 
inporlantes  y  necessarias  para  este  ellecto,  sin  alguna  limilacion,  ni 
de  lugar  ni  de  canlidad,  mas  antes  tan  larga  y  tan  favorable  y  con 
clausulas  tan  fuertes  y  evecutivas  que  por  ningun  caso  se  pueda 
difcrir  ni  dilatar  la  execucion  délia  ni  darsele  olros  enlendimienlos. 
sino  aquellos  que  fueren  necessarios  para  que  se  pueda  executar 
mejor  y  con  mas  brevedad,  visto  que  no  se  pide  sino  para  este  ellecto 
solamenle,  ni  en  la  empresa  ni  en  el  tiempo  y  punlo  délia  sufriria 
dilacion,  ni  en  ninguna  olra  cosa  semejantc. 

Y  que,  con  esta  ayuda  de  V'"  Mag'',  con  todo  lo  demas  que  el 
Rey  mi  senor  de  su  parte  lia  de  poner  para  poderse  bien  hazer, 
parecia  que  la  empresa,  modianle  Dios,  se  podia  acabar  con  mucha 
brevedad  y  elTectuar  conforme  a  sus  deseos,  que  son  no  dexar  al 
tiempo  ni  a  la  pretension  de  los  Turcos  que  pucdan  ellos  primero 
ocupar  aquel  lugar,  al  quai  dio  naturaleza  tantas  comodidades  en 

I.    V.  Doc.  nnVédeMi,  2.    V.  s«/„v,,  Doc.  I, XVIII,  p.    t63. 


l'jlx  APRÈS    LE     II      AVRIL     l5~G 

favor  de  quien  primeio  lo  poseyesse,  y  el  tiempo  présente  tantas 
occasiones  para  poderse  oeupar  en  beneficio  de  Espaûa  y  del 
comercio  délia. 

Acuerdo  a  V"  Mag''  la  brevedad  en  mandar  responderme,  por  la 
razoïi  del  tiempo,  y  tambien  quanto  conviene  el  secreto  del  negocio. 

Britisli  Muséum.  —  AJditlonal  Mss,  '2S360,  f.  '23.  — Copie. 


MEMOIRE    DE    GIOVANNI    BATTISTA    GESIO  I  "0 

LXXI 

MÉMOIRE  DE  GIOVANM  BATTISTA  GESIO 

Im  sittialion  troublée  du  Maroc  pounanl  amener  Philippe  II  et  D.  Sébastien 
à  intervenir  de  concert  dans  ce  pays,  il  semble  nécessaire  de  stipuler 
dans  la  liyue  en  projet  que  les  territoires  éventuellement  conquis  seront 
communs  entre  les  deux  couronnes,  nonobstant  les  bulles  de  partage, 
donations  et  traités  antérieurs. 

Madrid,  28  avril  1576. 

Au  dos  :  Averlimento  sopra  le  capitulacioni  de  la  liga  che  sha- 
vesse  a  faie  con  il  re  de  Porlugallo  per  limpresa  de  l'Afiica  etc. 

Raggloni  che  tene  la  corona  di  Portugal  sopra  gli  regni  de  Fez 
e  Marrocco,  etc. 

S.  C.  M". 

Si  il  consultare  e  delliberare  non  e  de  le  cose  présent!  ne  anco 
de  le  passate.  ma  solo  de  quelle  d'avenire,  non  edubbio  che,  quanto 
piu  le  cose  da  lungo  se  considerano,  lenemo  piu  spacio  a  trans- 
correrle  e  delerminaimoci.  prcparandole  a  nostro  commodo.  Et, 
perche  standono  le  cose  de  l'Africa  in  termine  clie  dan  sospetlo  de 
pericoli  a  tutti  gll  regni  di  Spagna  et  di  Portugallo,  et  potrebbe 
esser  che,  per  incontrare  a  gli  pericoli  che  ne  possono  seguire,  la 
M"  V"  con  Sua  Altezza  del  re  di  Portugallo,  si  determinassero  fare 
una  liga,  unendo  forze  per  far  limpresa  contra  Turchi  o  per  soccorer 
il  Xariffe  ;  e  como  che,  ne  i  successi  de  le  cose  voluntarie,  e  massime 
de  la  guerra.  lo  piu  de  le  volte  prédomina  la  fortuna,  poria  succe- 
dere  con  quesle  occasioni,  che  l'arme  di  V"  M"  con  quelle  del 
serenissimo  re  di  Portugallo  romanessero  signore  del  regno  de 
Fez  e  Marroco,  e  de  gli  allri  circonvicini,  e  potrebbono  dapo  succe- 


1-6  aS  AVRIL  15-6. 

dere  alcuiie  differenlic  de  pretendenlie  nel  doniinio  tra  V.  M"  e  il 
re  de  PorUigallo.  E,  a  cio  clic  i  Porluglicsi  non  si  possano  vanlare 
d'havernoci  ingannali  e,  quel  cli'  e  peggio,  con  l'arme  e  a  spese  di 
yia^jia  liaverno  guadagnati  regni  e  stali,  m'e  venuto  in  mente  aver- 
tire  a  V"  \["  un  punto,  forsi  da  pochi  considerato. 

El  e  che  la  M"  V"  non  lieiie  niuna  aclionc  ne  laggione  de  con- 
quista  nei  regni  di  Fez  e  Marroco,  ne  anco  in  qualsivoglia  altro 
regno  o  provincia  che  si  compreliendesse  Ira  un  meridiano  clie  pas- 
sasse 370  leghe  al  occidente  de  l'isole  de  Capo  Yerde  per  i  poli  dcl 
mondo,  e  per  le  isole  et  terre  ferme  de  India  orientale,  che  com- 
prehendono  la  meta  de  l'orbe  terrestre  de  180  gradi,  eccetto  ne  i 
luoghi  littorali  del  Mar  Mediterraneo,  perche  questa  conquista  e  de 
la  Corona  di  Portugallo,  a  causa  che  nel  anno  l!^!^2  per  una  BuUa 
de  papa  Martine  5°  '  fo  concedulo  alli  sorenissimi  re  di  Portugallo 
la  navegacion  del  mar  Oceano,  comniinciando  del  capo  de  Boyador 
fin  India  inclusive,  con  la  conquista  de  tutti  gli  regni  e  signorie, 
comprese  in  questo  medio  gloho  terrisire  ;  et  ancoloro  fo  concedulo 
lutte  lisole,  porti,  rescalti.  pescarie,  Iratli  c  commercii  di  questa 
conquista.  Dapo  loro  fo  confermata  la  medisma  bulla  e  donatione 
dal  papa  Eugenio  4"  et  da  Nicolo  quinto,  e  da  Sixto  A".  A  l'ultimo. 
per  accordo  e  conventioni  fatte  Ira  gli  scrcnissinie  re  Don  Fernando 
de  Aragon  et  il  re  Don  Juan  di  Poitugallo.  l'anno  i/ic)3.  fo  con- 
cluso  che  si  partisse  1  orbe  terrestre  per  un  meridiano  che  passasse 
370  leghe  al  occidente  de  l'isole  de  Capo  Verde  cl  per  i  luoghi  de 


I.   Les  bulles  de  dilimitalion,  ainsi  que  bulle  d'.Mexamlrc  VI  riablit.  on  i/iyS,  un 

les    accords    intervenus    enlie    l'Espagne  nouveau  partage.  Le  traité  entre  l'Espagne 

el  le  Portugal  au  sujet  du  partage  de  l'Afri-  et  le  Portugal  dont  Gesio  parle  plus  loin 

que,  sont   multiples   et  complexes  ;   ils  ont  est  celui  d'.Mcaeovas  (i4"()),  dans  li'quel, 

été  souvent  cités,  mt^me  par  les  liisloriens  en  effet,   la  «  conquête  »  des  rovaumes  de 

du  temps,  avec  de   nombreuses  inexactilu-  Fez  et  du   Maroc  (Merrakeçb)  est  enlii  re- 

des,  et  Gesio,  dans  le  présent  docunieni,  ment  réser\éc  au   Portugal.  Il  n'v  eut  pas 

commet  des   erreurs  de   faits  et  dédales.  de  traité   en    i/ii.(3;    lis   accords   cités   par 

En    réalité,   il   n'y  a    pas   eu    de  bulle  de  Gesio    sont    ceux   de   Turdesillas   (7    juin 

Martin  V  (i4i7-ii.3i)  sur  le  partage  de  la  l^lQ^t)  sur  In  mer  Océane  el  sur  le  Maroc, 

mer  Océane.  La  bulle  à  laquelle  Gesio  fait  accords  ipii   ont  suivi    ol    non    précédé   la 

allusion    est  un    acte  du   pape  Nicolas   V,  bulle    d'.Mexandre     VI.     Cf.     SS.     IIi.st. 

daté   de    l/i54,    et    qui    fut   confirmé    par  M\noc.    Cltrnnnloijic   critique  tic   illisloirr 

Calixtc  III   en   \fihCi  et  Sixte   IV  en   l'jMt.  du  Maroc  dans  ses  rapports  avec  l'Espngnc 

Apn's   la   découverte   de   l'.Vniérique,  inic  et  le  Pnrtugal,  aux  dates  ci-dessus. 


MEMOIRE    DE    GIOVANM    BATTISTA    GESIO  I 'J- 

sopra  detti,  e  che.  da  questo  meiidianoper  180  gradi  verso  oriente, 
lutte  le  terre  et  luoghi  inclut^i  in  questo  mezzo  globo  fossero  de  la 
conquisia  de  Portugallo,  ies(  rvandnse  -^oln  per-la  enrorii  di  Cn-lilla 
la  conquista  del  regno  de  Granatu  e  dcl  niar  .Medii  i-raiico.  c  pLi 
la  corona  de  Portugallo  precisamenle  la  conquista  del  regno  de  Fez 
e  Marocco,  e  che  l'altra  meta  del  orbe  per  180  gradi  al  occidente 
fosse  de  la  conquista  de  Castiglia.  de  modo  che  questo  fu  con- 
firmato  dal  papa  Alexandro.  Ancora  e  precisamente  nella  pace  fo 
concluso  che  la  conquista  del  regno  di  Fez  e  Marroco  fossero  de 
la  corona  de  Portugallo. 

Et  secondo  queste  boUe,  donation!  e  confirmationi  e  pace  fatta,  la 
M"  V"  non  tiene  niuna  actione  in  questi  dui  regni,  ne  anco  negli 
altri  mediterranei  de  Africa  e  Asia  ;  e  percio  sarrebbe  bene  che  se  ne 
pensasse  como  s'habbia  a  fare  questa  liga  et  questa  impresa,  acio  non 
romaniamo  ingannali  e  burlati  ;  e  nei  capitoli  e  conventioni  de  la 
lig^  se  doveria  precisamente  far  mentione  e  excludere  le  action! 
che  tenessero  per  le  bulle  et  confirmationi  passate  i  Portughesi  nel 
regno  di  Fez  et  Marroco.  e  che  tutto  quello  se  conquistasse  fosse 
comune  de  le  due  corone.  non  ostante  le  capitulationi  de  i  tempi 
passati  ;  e  con  queste  clausule,  e  con  altri  ch'io  non  so  dire,  e  che 
meglio  pareranno  a  V^M'^e  a  questi  signiori  del  consiglio,  farremo 
le  cose  nostre  stabili  e  sicure. 

Del  piu  io  non  me  alargo,  per  tante  qui  non  son  per  consigliare, 
eccetto  per  avertire  questo  punto  sovenutomi,  si  per  alcun  modo 
puo  essersi  giovevole  e  conveniente  ;  e,  si  questo  non  sara  susten- 
tiale  ne  a  tempo,  bastara  la  volonta  e  aflection  mia  al  servicio  di 
V"  M"  de  despertarme  a  quello  mi  pare  le  sia  bene,  utile,  grandezza 
e  reputatione.  E  quanto  piu  humilmente  e  reverenfemente  posso.  le 
baccio  i  piedi  prigandole  ogni  félicita. 

Di  Madrid  a  28  de  Aprile  i5-G. 

Di  V.  C.  R.  M'"  humilissimo  et  devotissimo  creato. 

Gio.  Battista  Gesio. 

British  Muséum.  — Additional  Mss,  '28359,/.  2 15.  —  Copie. 


De  Casteies.  VII.  —   13 


[^8  20    JUILLET     1076 

LXXII 

LETTRE  DE  D.  DLARTE  DE  MENEZES'  A  D.   SÉBASTIEN 

Moiilay  Mohammed  el-Mesloakh  a  été  défait,  le  ()  juillet,  par  Moiilay  Àbd 
el-Malek.  —  Il  a  perdu  toute  son  infanterie.  —  //  s'e.^t  enfui  dans  une 
direction  inconnue,  avec  sa  cavalerie  presque  intacte.  —  Moulay  Abd  el- 
Malek  serait  déjà  à  Merrakecli.  —  Les  troupes  de  son  adversaire  sont 
trop  lâches  pour  lui  opposer  (jrande  résistance.  —  Il  a  convoqué  à  Mer- 
rakech  tons  .les  créanciers  juifs  et  maures  pour  les  payer.  — Ses  pro- 
cédés bienveillants  et  son  courage  l'ont  rendu  populaire  et  Jéront  bientôt 
de  lui  le  maître  incontesté  du  Maroc.  —  IVominations  de  caïds  à  El-Ksar 
et  à  Arzila.  —  Duarte  de  Menezes  estime  que  les  conjonctures  présentes 
offrent  une  excellente  occasion  d'intervenir  au  Maroc. 

Tanger,  ao  juillet  lâ'jô. 

Au  dos  :  Al  Rey  de  Portugal. 

Kn  ti'lc  :  Copia  de  caria  de  Don  Duarle  de  Meiieses,  capitan  de 
Taiijar.  de  x\  de  >lulio  lâ^G. 

Sefior, 

Esta  larde  a  x\  de  Julio  llego  una  cailla  de  Alcaçar  en  que 
venian  dos  Mores  \  un  Judio  muy  conocido,  de  quien  supe  estas 
nuevas.  Dizen  que,  a  nueve  del  présente,  doze  o  Ireze  léguas  ade- 
lante  de  Sale,  se  dio  batalla  entre  los  Ueyes,  en  la  quai  lue  vencido 
el  Xarife'.  con   mucrte  de   mas  de  cinco  inill  de  los  suyos  y  dos 

I .  D.  Duarle  de   Menezes,  3o'  gouvcr-  fut  nommé  gouverneur  des  Algarvcs,  puis 

neur    de    Tanger.    11    avait    remplacé    D.  vice-roi  des  Indes  (i 584);  il  mourut  à  Goa 

Antonio,  prieur  deCrato,  en  l575(?)  dans  en  mai  i588.  Uakbosa  Maciiado,  liibl.  Lus. 
le  commandement  de   celte  place.    Choisi  à.   Cette  lialaillc  l'ut  lieu  h  Kli.iiidok  cr- 

par    D.    Sébastien    comme    «    maestro    de  UiliAn,  entre  Salé  et  l-Vdaln.  Sur  cet  évéïie- 

campo    gênerai    »    de    l'armée    porliignise  ment  et   ceux  qui  suivirent,   V.   /"  Série. 

réunie  pour  l'cipédition  africaine,  il  fui  fait  l"rancc,  t.  I,  pp.  /|,56-463.  Luis  Nifto  place 

prisonnier  le  4  aoiU  1 578,  à  la  bataille  d'Iil-  lu  liataille    au    ay  juin  (i6id.,   p.    457). 

Ksar  ol-Kcbir.  .\  son  retour  de  captivité,  il  Les  Maures  cpii  apportaient  celte  nouvelle 


LETTRE    DE    D.     DUARTE     DE    MENE/ES    A    U.     SEBASTIEN  I^yC) 

principales  alcaydes,  en  los  quales  lue  Ben  Xacia'  y  Ben  Zequerim'' 
de  Tituan,  y  le  captivaron  los  alcaydes  Ben  Giinia'  y  Corillo*, 
que  eran  de  la  gente  de  pie,  la  quai  se  perdio  toda.  Quasi  loda  la 
gante  de  cavallo  se  retiro  con  el  Xarife  porque  desla  dizen  se  jteidio 
poco;  y  van  en  su  seguimiento  el  licrmano  de  Mulcy  Moluc"  y  ci 
alcayde  Ben  Godifa\  Y  no  se  saljia  aun  para  donde  se  bavia  reco- 
gido  el  Xarife  :  unes  dezian  que  para  Suz,  olros  que  para  Marruecos 
o  Mazagan.  Muley  Moluc  havia  caminado  très  jornadas  adelante  de 
donde  dio  la  batalla,  y  va  derecho  a  Marruecos,  donde  parece  que 
eslara  ya\  Y  se  le  hara  poca  rcsistencia,  puestoque  he  visto  en  una 
caria  de  un  Judio  que  la  causa  de  la  vicloria  de  Moluc  fue  por 
darsse  la  batalla  en  lugar  de  grandes  matas  y  arboledas,  donde  no 
pudo  pelear  la  gente  de  ca\'allo,  en  la  quai  tcnia  el  Xarife  mas 
fuerça  y  vcntaja  ;  y,  porque  la  ténia  Moluc  en  la  gente  de  pie  y  en 
el  manejo  y  quantidad  del  artilleria  del  campo,  vencio  la  batalla, 
mas  con  (odo  esto  el  Xarife  llevava  gente  y  jjoder  jjara  dar  olras 
dos.  Por  lo  quai,  In  que  entiendo  desto  es  que  quantas  diere  per- 
dera,  porque  gente  que  liene  cobrado  tanto  miedo,  quanto  mas 
tanto  peor. 

Dize  que  scrivio  luego  mucbas  carias  y  hizo  grandes  mercedes  y 
mando  a  lodos  los  Judios  y  Moros  a  quien  ténia  tomado  dinero 
que  fuessen  luego  a  Marruecos,  que  alli  les  pagaria  todo*. 


à  Mcnezes  semblent  avoir  fait  une  confusion 
entre  les  résultats  des  doux  défaites  de 
Moulay  Mohammed  el-Mesloukh.  Ce  fut 
dans  lo  combat  d'Er-Roken  (mars  157C), 
beaucoup  plus  important  que  celui  de 
Kliandok  er-Rihin,  que  se  produisirent  les 
défections  capitales,  présages  du  succès 
définitif  de  Moulay  Abd  el-Malek.  Celle  du 
caïd  Saïd  cd-Deghâli  à  la  tète  des  troupes 
andalouscs  «  fît  comprendre  à  Moulay 
Mobammed  que  son  autorité  s'était  affaiblie 
et  il  se  crut  dès  lors  assuré  de  la  défaite  ». 
Fl-Oifràni,  pp.  109-110. 

1.  Ben     Xacrti.     Le     caïd    Ben    Cbacra 

•lyi-'ij'.  a* ait  fait  défection  à  la  bataille 
d'Er-Roken.  El-Oufhàm,  p.  110. 

2.  Ben  Zequerim.  transcription  trop  dé- 


fectueuse pour  permettre  une  identification. 
3.   Ben    Grima.  El-Oufh.îni   mentionne 

un  caïd  o^}  Griman,  chef  des  Oulad 
Amran,  comme  ayant  fait  défection  à  la 
bataille  d'Er-Roken  (p.  no). 

4-  Coritto,  peut-être  le  sobriquet  espa- 
gnol corito  K  gueux  ».  On  sait  qu'à  cette 
époque  un  grand  nombre  de  Maures  venus 
d'Espagne  portaient  des  surnoms  espagnols. 

5.  El  hcrmano  de  Muley  Moluc  :  Moulav 
Ahmed  el-Mansour. 

G.   Ben  Codifa.  Nom  diUîcile  à  identifier. 

7.  Moulay  Abd  el-Malek  entra  à  Merra- 
kech  le  lO  juillet  1576.  El-Kadiri,  p.  878. 

S.  Moulay  Abd  elMalck,  qui  avait  con- 
gédié les  Turcs  après  son  entrée  à  Fez, 
avait  dû  emprunter  aux  notables  de   cette 


l8o  20    JUILLET    1576 

Con  esto  y  con  olras  muchas  cosas  desta  sueiie  y  haver  mostrado 
mucho  esfuerço,  esla  bien  quisto  y  con  grande  nonbi'e,  y  parece 
que  no  havra  cosa  que  no  se  la  lleve  en  las  manos,  y  que  sera 
senor  pacifico  de  todo  muy  aprlessa.  Hizo  visorrey  de  Mequinez 
al  que  fue  alcayde  de  Alcaçar  y  diole  dos  mill  y  quiiiicntos  de 
cavallo  y  quinienlos  tiradores  de  a  pie.  Dio  Arzila  al  liermano  como 
la  ténia,  acrecentandole  mas  dozientos  de  cavallo.  Y  eslo  es  lo  mas 
particular  que  pude  entender  de  estas  cosas  destos  hombres.  De  lo 
que  mas  supiere  avisare  a  V"  Alteza  con  la  diligencia  que  enliendo 
que  conviene. 

Soy  de  parecer  que  denlro  destos  dos  meses  se  puede  liazer  un 
gran  servicio  a  Nuestro  Seùor  y  a  toda  la  Chrisliandad,  y  con  tanta 
facilidad  y  poco  peligro  como  hasta  agora;  y  tengo  la  occasion  pré- 
sente de  la  entrada  de  Muley  Moluc  en  Marruecos  y  del  espacio  y 
occupacion  que  ha  de  lener  en  pagar  y  conlentar  los  Turcos  y  en  otras 
mill  cosas  desia  suerte  por  tan  buena  y  mejor  que  todas  las  passadas. 
Y,  no  pareciendo  eslo  bien,  tornome  a  afirmar  de  nucvo  en  lo  que 
tanlas  vezes  tengo  scrilo  a  V"  Alteza,  que  es  deversse  de  liazer  y  de 
arriesgar  mucho  y  de  lodas  las  maneras  porque  esta  gente  no 
quedc  tan  de  assiento  y  tan  pacifica  y  absoluta  sefiora  destas  partes, 
porque,  passando  este  adelanle  como  va,  no  se  como  havra  Castilla 
ni  Algarve,  y  entiendo  que  hasta  Cascaes  y  Lisboa  corrcn  riesgo. 

Nuestro  Senor,  etc. 

Brilisk  Muséum.  — Addilional  Mss,  283C0,f.  '29.  —  Copie'. 

ville  de  grosses  sommes  d'argent  pour  don-  Lui/  da  Silva,  il  enjoignait  à  ce  dernier  de 

ner  une  gratiCcalion  de  5ooooo  onces  à  CCS  rappeler  avec  insistance  au  roi  d'Espagne 

turbulents  auxiliaires,  avant  de  les  renvoyer  l'importance,  l'opportunité  et  l'urgence  des 

à  Alger  (El-Oufràni,  p.  iii);  mais  il  en  projets  qu'il  lui  avait  soumis  au  sujet  du 

retint,  sans  doute,  un  certain  nombre  pour  Maroc.  Luizda  Silva  écrivit  immédiatement 

sa  garde  personnelle.  V.  infra,   p.   l83  et  ii  1'.  delbarra  une  lettre  très  pressante  pour 

note  3.  solliciter  une  audience  de  Philippin  11.  Il 

I.   Le  présent  document  est,  sans  doute,  exposait  que   l'alTaire   ne  soulTrait  pas  de 

une  traduction  espagnole  do   la   lettre  de  délai     et     qu'une     conférence     entre     1). 

Duarle  de  Mcnezes,  que  fit  faire  D.  Sébas-  Sébastien  et  Philippe  II  serait  plus  oppor 

lien  pour  être  placée  sous  les  yeux  de  Phi-  tune  que  jamais.    lirit.  Mus.,  .Atldit.   Mss, 

Ilippe  IL  En  l'envoyant  à  son  ambassadeur  383O0,  f.  38. 


ÉTAÏ    DES    PERTES    SUBIES    PAR    DES    MARCHANDS    ANGLAIS  l8l 


LXXIII 

ÉTAT  DES  PERTES  SUBIES  PAR  DES  MARCHANDS  ANGLAIS 

(Extrait) 

Capture  par  des  Français  du  navire  «  ihe  Antelop  «.  rjui  revenait  du 
Maroc  avec  une  cargaison  de  sucre  et  divers  produits  appartenant  à 
Edmund  Hogan  et  autres  marchands  anglais. 

Juillet  1576. 

Au  dos.  alia  manu:  An  abrigment  of  the  complavntes  nf  lier 
Ma''"  subjecles  for  spoiles  don  by  the  French.  —  Since  the  monethe 
of  Julie  i562  untill  the  same  monethe  in  the  yere  107g. 

A  briefe  of  suche  losses  as  lier  Ma'""*  subjectes  sustayned  by  spoy- 
les  don  on  them  by  the  Frenche,  and  hethurunto  no  reconipence 
made  ;  Avhereof,  before  this  tyme,  a  booke  at  lardge  was  made  and 
geven  uppe  to  the  lordes  of  the  Counsaile. 

En  marge:  Mense  Julij  1576. 

In  Julye  1576,  a  shippe  of  the  porte  of  London  called  «  the 
Antelop  »  belonginge  to  Anlhonle  Garrelt,  Thomas  Bromley.  and 
Robert  Ilowe',  freightid  in  Barbarve  Avith  sugers  and  olher  como- 
dities  by  Mathe«  e  Fyelde",  Arlhure  Dawbney  ',  Edmunde  Huggin  % 


1.  Sur  Robert  Ho«e,  V.  supra,  p.  gfi.  infra.  à  cette  date. 

2.  Sur  ce  personnage,  V.  infra.  Doc.  4-  Edmund  Hogan.  Sur  ce  personnage, 
l.XXIX,  p.  igS.  V.  supra,  p.  m  et  infra.  pp.   igD,  ig6, 

3.  Anthonie  Garrett,  Thomas  Bromlcv  igg-îoS,  211  3i3,  225-227,  232-25o.  On 
et  .\rtliur  Dawbnoy  sont  nommés  dans  les  lit,  dans  une  épltaplie  d'.\lico,  fille  de 
lettres    patentes  du    i5   juillet    i585.    V.  Thomas    Huchen,    de    Londres,    mercier. 


JUILLET     10" 


and  other  her  Ma"'*  subjecles  merchauntes  of  London.  was  pira- 
luouslye  laken,  spoyled.  and  carryed  away  by  ii  shippes  sett  furlhe 
by  Cbarles  du  Boys,  capitaine  of  ^euhavon  ',  one  Malyarte  beinge 
a  capitaine  of  one  of  the  said  shipps.  to  the  valcAve  of.    .        iiii""'  ''. 

Public  Record  Office.  — State  Papers,  Foreign.  France,  ml.  Ilf.  n'''27^. 


qu'Edmund  Hogan,  de  Londres,  mercier, 
avait  opovisé  Elizabeth  Blundell,  fille  de 
John  Blundell,  de  Londres,  mercier,  second 
mari  de  la  dile  .Vlice.  Celle-ci,  morte  le  31 
novembre  1574,  avait  épousé  en  premières 
noces  Hugh  .Melhwold,  de  Londres,  mer- 
cier, et,  en  troisièmes  noces.  Sir  Alcxander 
Avcnon,  aldcrman  et  ancien  lord  maire  de 
Londres.  Stow,  T/ie  Suroey  of  London.  éd. 
i633,  p.  28O. 

1.  \euhavon:    Le    Havre-dc-Gràce. 

2.  Dans  un  autre  dociimcnl  du  mc^mc 
fonds  (n"  2S)  intitulé  :  «  Dcprcdacions  cl 
pilleries  faictcs  et  commises  par  les  subjects 
du  roy  de  France...  »,  on  lit:  «  Restitu- 
tions accordéez  aux  Français  par  l'aulliorilé 


de  la  cour  do  l'admiraulté  de  Sa  Ma'**  au 
mois  de  mars  1573  :  .V  Bartholmcwe  Hall 
et  Anthoyne  Touque,  marchants  de  Rouen, 
restitution  a  este  accordée,  le  x\ir  de  juin 
1373,  de  XX  coffres  de  sucre  et  xx  peaux 
de  Barbarie  prinses  par  Robert  Davy,  de 
Bristovve,  et  menéez  à  Brislowe  et  y  arres- 
técz  ;  et,  depuis,  on  leur  a  payé,  pour  une 
quantité  plus  grande  de  ses  biens  à  la 
somme  de  xirlxvii'',  xii',  V*.  »  —  Bar- 
Iholmewe  Hall  (Barthélémy  Halle)  est  avec 
Eustaclie  Trevache  l'un  des  signalairi'S  d'un 
acte  d'asioiiation  entre  marchands  do 
Rouen  pour  le  commerce  au  Maroc  (i" 
octobre  1570).  V.  supra,  p.  5i,  note  3  et 
p.  52,  noie  3. 


LETTRE  DE  CABRETTE  A  FRANCISCO  DE  IBARRA         I  83 


LXXIV 

LETTRE  DE  CABRETTE'  A  FRANCISCO  DE  TBARRA 
(Extrait) 

!\'ouvelles  recueillies  par  Cabretlc  de  la  bouche  de  deux  captifs  qui  sont 
venus  de  Tétouan.  —  Moulay  Abd  el-Malek  est  à  Merrakech.  —  Haine 
des  Maures  à  l'égard  des  Turcs.  —  Moulay  Mohammed  el-Mesloukh  est 
dans  le  Deren  ;  il  a  fait  une  incursion  vers  Taroudanl  et  a  battu  une 
mahalla  commandée  par  le  frère  d'Abd  el-Malek,  lequel  s'est  réfugie  à 
Merrakech.  —  Il  a  incendié  les  sucreries.  —  Quatre  galiotes  d'Alger 
attendent  à  Tétouan  l'arrivée  d'un  présent  et  de  fonds  qu'Abd  el-Malek 
fait  porter  à  Constantinople,  afin  que  le  Grand  Seigneur  envoie  une  flotte 
au  Maroc.  —  Ces  galiotes  ne  partiront  pas  avant  deux  mois  :  Cabretlc 
donne  des  indications  sur  leur  itinéraire  pour  qu'on  puisse  les  quelter  et 
les  capturer. 

Séville,  13  novembre  i5-6. 

Au  dos:  Al   Illustrissimo  Signor  il  Signor  Francisco  de  Ibara, 
Consilliero  di  guera  de  Sua  Magesta,  Madrid. 

Illustrissimo  Signor  mio, 
Al  sendoarivatoqui  in  SiA-illa,  ho  vislo  et  trovato  homenipatroni 
suficienti  de  vaiseli  del  Signor  Juan  Antiionio  Corsso  que  fano  li 
traflqui  de  llndia 

Qui  sonno  arivalo  doy  cativi,  que  a  lii  joini  que  sonno  partili  de 
Totoan  :  io  ho  demandato  como  pasano  la  guerra  in  coele  parte. 
Me  anno  dilo  que  Molcn  Moluc  asla  a  Maroqs  et  fa  una  forlessa  al 
medio  de  la  sita  ;  et  que  li  Mori  astano  maie  con  Ji  Turqui  '  et  que 

I.  Sur   ce   personnage,    V.     i"    Série.  2.  Sur  l'insolence  des  Turcs  et  la  haine 

b'rance,  t.  III,  Inlroduction,  p.  )v  cl  injra.  des  Maures  contre  eux,  V.  /'''Série,  France, 
pp.  2o6.  ai 4,  2i5.  aao.  t.  I,  p.  45g  et  noie  6,  p.  ô'jg,  noie  3. 


\S'\  IJi     NOVE.MlîHE     15^6 

lanto  preslo  que  vederebeno  Crestiani,  que  li  propii  Mori  amasare- 
beno  li  Turqui  ;  et  dicano  que  lo  Chiarifo  '  ista  in  la  sera  et  que 
fessi  una  sortita  a  la  ^ila  de  Sus"',  et  que  tallo  in  pessa  in  sirqua  da 
sey  mille  persone  que  avia  in  conduta  lo  fratelo  de  Molen  Moluc', 
et  li  a  cremato  tuti  li  ingegni  de  sucaro  ",  et  que  louy  se  fougi  a 
Marroqs,  et  que  dito  Chiarifo  asta  forte  a  la  serra. 

Et  de  pieu  me  anno  dite  que  a  Totoan  li  a  quatro  galiole  soe  al 
capitanio  d'Argieri,  que  esperano  uno  présente  que  deve  mandare 
Molen  Moluc  in  Costantinapoli  et  denari  asay  per  far  venire  l'ar- 
mata  ;  et,  secondo  que  dicano,  acoeste  galiote  non  partirano  incora 
de  doy  meze,  pieu  presto  de  pieu  que  de  manquo.  Me  parcseria  que 
saria  cosa  de  grandisima  inportansia  que  si  serquasse  de  sapere  al 
serlo,  ben  que  si  po  credere  ;  ma,  per  non  cerrarsi,  queconvegneria 
asai  de  metere  tal  liordinc  con  parechi  galeri  in  tre  a  quatro  parte 
sufisienti  per  vederc  de  pillare  tali  galiote  ;  per  que  inporlarcbe 
asay  per  non  andar  in  Costantinapoli,  tanto  que  per  pillar  li  soi 
avisi  et  la  riquessa  que  portano  ;  que  me  asicuro  que  non  vano  per 
altro  que  per  far  venire  larmata.  Et  per  ragione  si  deveria  sor(|uar 
in  tuta  manera  de  gardar  que  taie  galiote  non  passaseno  ;  poy  que 
le  galère  de  Sua  Magesla  sono  pagatc,  ne  bisognarebe  metere  parle 
a  Iloran  et  parte  sopra  di  Cau  Bon  al  maritimo,  et  cocli  de  Malta 
li  far  inlendere  que  vellaseno  in  coello,  et  coell  de  Sisilia  incora. 
Que,  ben  que  si  perdesse  doy  a  tre  mesi  de  tenpo  sopra  di  coesto 
negosio,  non  saria  niente  di  maie,  per  que  li  galiote,  quando  se 
partcno  di  Argieri,  vano  costcgiando  la  Barbaria  per  fin  a  Gicrbis, 
et  vano  poy  sirqua  in  vista  de  Malta  ho  de  Cau  Pasaro,  et  poy 
costcgiano  in  Calabria  a  la  voila  de  Modon.  Il  Signor  Juan  Andria' 
sabera  bene  l'ordine  que  se  devera  tcnire,  si  n'averete  volonla  et 
gaslar  carque  poco  pci-  avisi  sopra  lai  fato;  per  que  di  Tabarqua  si 
po  avisarc  in  Sirilia  et  Malla  uno  meze  avanie,  per  que  in  Tabiinpia 
sabrano  la  partensa  di  Argieri  et  Rona,  per  que  se  vano  a  sparmaie 
senpre  a  Bona  ho  a  Beserli,  quando  vano  in  Levanti.  Che  sarano 

I.  Lo  Chiiirifo,  Moula)-  Molmmmeil  el-  sucre.  —  Sur  les  ili'pn'dalloiis  commifo» 

htesloukh.  dans  le  Sous  par  Monl.iy  Mohammed  el-Mi-s- 

a.    La  vila  de  Sus:  Taroudonl.  loiihh.  V.  ;•■'  Série.  Kraiicr,  l.  I,  p.  ttfu. 
3.  Moulay  Ahmod  el-Mansour.  5.  Jean  .\iidrc'  Doria.  V.  supra,  pp.  5^, 

.'i .  Li  ingegni  de  sucaro,  les  ralTmeries  do  S/J . 


LETTRE  DE  CABRETTE  A  FRANCISCO  DE  IBARRA         100 

molto  rique,  que  leverano  al  présente  de  Argieri  et  de  Tuniso, 
talmenle  que  non  si  potra  estimar  la  rlquessa  que  leverano.  E  blso- 
gnarebe  sey  galère  per  al  serto  in  cada  una  parte,  in  quatro  parte  ; 
credo  que  non  se  potria  manquar  a  far  calque  bene.  lo  dico  coelo 
que  me  paresse,   Vossignoria  save  coelo  que  conple  a  Sua  Mag". 

lo  no  vi  diro  altro,  baisando  li  mane  de  V.  S"%  pregando  Dio  lo 
conserve. 

Di  Sivilla,  a  die  12  di  novenbrio  1676. 

Di  V.  S"'  servitore  afecsionato. 
Signé  :  Capitan  Cabre  ta. 

Brilish  Muséum.  —  Additional  Mss.  '28359,  f.  267.  —  Original^ . 

I.   Le  même  manuscrit  renferme   (/.    2/0)  un  résumé  de  la  présente  lettre 


i86 


lo^Zi-io- 


LXXV 


PRODUITS  DU  MAROC  IMPORTÉS  EN  ANGLETERR 


En  tète:  London  induct. 

En  marge:  Barbarvie  i7i~!i-\c)-b. 


in;^- 


Sugar',  2068  clie-sts,  ad  valorem. 

Pannellis  ^  585  hhdes  »  » 

Allniondes\  60/4  kint.  »         » 

Mellusses.  217  Ions  m  » 

Annessede',  52  kint.  »  » 

Ostrich  fealhcrs  \  190  »  » 

Dates',  1 20  kint.  »  » 

Mermelade.  600  Ibs  »  » 

Sucketlcs".  I  4oo  Ibs  »  » 

Goat  skvnes",  3200  »  » 


Totalis  : 
Custum  : 


20680 

00 

0 

08873 

00 

0 

OT2o8 

00 

0 

02170 

00 

0 

00069 

06 

8 

000^7 

10 

0 

002/io 

00 

0 

000  30 

00 

0 

0006. 'j 

08 

^ 

00266 

i3 

A 

28689 

00 

0 

i'i3i 

'9 

0 

I.  Sur  le  sucre  iraporlé  du  Maroc,  V. 
r'  Série.  France,  l.  I,  p.  3o3.  note  5.  Le 
présent  relcvo.  ainsi  qu'un  prand  nombre 
de  documents  publiés  dans  ce  volume,  éta- 
blit que  le  sucre,  sous  ses  différentes  formes 
(pannellcs,  mélasses,  moscouades)  était  alors, 
el  depuis  le  début  des  relations  commer- 
ciales entre  l'.Vnglctcrro  cl  le  Maroc  (V. 
supra,  p.  ig),  le  principal  produit  importé 
de  ce  dernier  pavs.  Les  plantations  di'  can- 
nes, les  pressoirs,  les  raffineries  (ingenrwes. 
maseraws)  étaient  si  nombreux  sous  Moiilav 
Mohammed    ech-Cheikh   que    le   sucro    se 


vendait  à  vil  prix  au  Maroc  (El-Oi'fkàm, 
p.  a6i).  Les  prix  se  relevèrent  par  suite 
des  taxes  mises  sur  les  pressoirs  (/fcidem.  p. 
3oî)  ;  mais  le  renchérissement  du  sucre 
sous  Moulav  Ahmed  el-Mnnxnur  eut  encore 
pour  causes  les  spéculations  du  Chcrif  et 
des  Juifs  qui  affermaient  ses  sucreries, 
(ieux-ci  profilaient  de  la  concurrence  que  se 
faisaient  les  marchands  anglais.  —  On  sait 
que  les  Maures  avaient  introduit  on  Espa- 
gne la  culture  de  la  canne  ji  sucre  et  qu'il 
existait  de  nombreuses  raffmcrics  sur  toute 
la  cMe,  de  .Malaga  d  Valence. 


PRODUITS  DU  MAROC  IMPORTES  EN  ANGLETERRE 


.87 


En  mar^e  ;  Barbaryie  1575-1676. 

£ 

Sugar,   I  3/i8  chestes,  ad  valorem iS/îBo 

Pannellis,  2/Î4  hhdes      »         » 01626 

Capers,  9200  Ibs             »        » oooi5 

Allmondes,  976  kint.      »         » 01962 

Mellasses,  4/1  tons  1//1     »         » oo/i/ia 

Goat  skynes,  1100          »         » 00091 

Sucketles,  1  /loo  Ibs         »         » 0006/i 

Annessedes,  5o  kint.       »         » 00066 

Annelle',  1  Aoo  Ibs         »        » ooo36 

Totalis  :       i  '7775 

Custum  :  888 


s 

d 

00 

0 

00 

0 

06 

8 

00 

0 

10 

0 

i3 

li 

o3 

h 

.3 

/i 

o5 

0 

o5 

0 

i5 

3 

Brilish  Muséum.  —  Cotton  Msx.  Nero  B.  XI,  f.  298  v° 


1.   Sucre  roux  non  purifii'. 

3.  Les  amandes  furent,  comme  le  sucre, 
l'un  des  produils  le  plus  anciennement  impor- 
tés du  Maroc  en  Anglclcrre.V.  supra,  p.  19. 

4.  Il  faut  probablement  comprendre 
sous  ce  ,terme,  en  même  temps  que  les 
graines  d'anis,  les  graines  de  cumin  et  de 
coriandre  qui  se  récoltaient  au  Maroc. 

5.  Les  plumes  d'autruclic  étaient  appor- 
tées au  Maroc  du  Sahara. 

6.  Les  dattes  étaient  importées  du  Maroc 
dès  l552.  V.  supra,  p.  19.  Elles  provenaient 
presque  exclusivement  du  Draa  et  du  Tafi- 
lelt. 

7.   Ce  terme  (en  français  :  succadc,  chuc- 


cade,  etc.)  désignait  toutes  les  variétés  de 
sucreries  et  confiseries^ 

8.  Les  peaux  de  chèvres  et  les  cuirs  du 
Maroc  (maroquins)  étaient  déjà  très  appré- 
ciés en  Europe,  tant  à  cause  de  leur  qua- 
lité que  de  leur  préparation  spéciale.  Ces 
peaux  provenaient  surtout  du  Tafilelt,  où 
elles  étaient  teintes  en  rouge  avec  le  fruit 
du  takaout  (variété  de  lamarix). 

9.  Annelle.  transcription  de  AxSii 
cn-nila,  l'indigo.  Les  habitants  du  Draa 
cultivaient  en  grand  l'indigotier  dont  ils 
savaient  extraire  la  subtancc  tinctoriale. 
V.  Ibn  Khaldoun,  t.  1,  p.  igô. 


l88  3    FÉVRIER     1577 


LXXVI 

ACTE  DU  CONSEIL  PRIVÉ 

Certains  marchands  des  villes  hanséaliqiies  voudraient  transporter  des 
munitions  au  Maroc.  —  L'ambassadeur  de  Portugal  désire  que  ce 
transport  soit  empêché  et  sa  requête  mérite  considération.  —  D'autre 
part,  les  susdits  marchands  se  proposent  d'engager  pour  la  traversée 
des  patrons  et  des  pilotes  anglais  comme  étant  ceux  qui  connai.t.^ent  le 
mieux  la  côte  marocaine.  —  Le  Lord  Amiral  est  prié  de  faire  interdire  à 
ces  derniers  le  voyage  en  évitant  que  cette  interdiction  paraisse  procéder 
du  Conseil. 


Ilampton-Coiirt,  3  février  1576  (n.  st.   i5"7]. 

At  Hampton  Coourle,  the  thirde  of  Februarye,  ib~&. 

The  Lord  Treasourer.  The  Kaile  of  ^Nanvick.  Tlie  Earle  of 
Lelcester.  Mr.  Treasourer.  Mr.  Comptroller.  Mr.  Secretary  Wal- 
singham. 

A  letter  to  the  Lord  Admirall  that,  where  their  Lordships  under- 
sland  that  certen  merchauntes  of  the  Est  partes  minde  to  transporte 
inio  tlie  parles  of  Barbarie  certen  municion  of  iron  shotlc,  which 
tlie  Porlingall  Amhassadour.  on  the  bchalfof  the  King  liis  master, 
and  also  others  for  good  considcracions  desier  might  be  staied  : 
forasmuch  as  their  Lordships  thinke  their  requcst  meete  lo  be 
yeldid  unto  so  farrc  forth  as  convenienlly  it  may  bc  brought  to 
passe,  and  are  informed  that  the  Easterhnges  for  the  transpor- 
tacion  tlierenf  inindc  lo  liier  certen  l'.nglisho  inasters  and  pilottes 
as  best  acquainclcd  wilb  ibat  coasl  to  coiuluct  otiier  sliippcs  tliillier', 

I.  Antonio  de  Guaras,  écrivant  de  Lon-  Pliillippe  II,  Çayas,  avitail  celui-ci  (lu'nn 
dros  le  7  novembre  ih-jlt,  au  secrétaire  de        navire  de  la  Hanse,  à  destination  du  Maroc, 


ACTE    DU    CONSEIL    PRIVE  1 89 

their  Lordships  liave  thought  good  to  desier  him  to  give  oïdcr  lo 
soclie  olTicers  aiid  places  under  his  jurisdictioii  as  lie  sliall  thinke 
convenient  to  signifie  the  saine  unlo,  tliat  llie  said  masters  and 
pilots  be  commaundid  not  lo  (ake  in  hand  or  accomplishe  any 
soclic  voiadge  ;  desyreng  liis  Loi'dsliip  tliat  lliis  rcstiainle  may 
rallier  semé  to  procède  froin  liini  by  verlue  of  liis  office  tlien  lliat 
it  had  been  so  ordered  by  iheir  Lordsbips'. 


Public  Record  (JJ)icc 
f.  Ili2\ 


Priry  Council  Rei/ister,   EUzabeth.  vol.   III, 


Liait  altonJu  dans  un  jiort  anglais  avec  un 
chargement  de  4  000  rame»,  de  mâtures, 
de  cordages,  de  soufre,  etc.  Il  avait  deux 
Anglais  ponr  capitaine  et  pour  second,  le 
reste  de  l'équipage  étant  formé  de  marins 
de  la  Hanse.  Comme  d'autres  navires 
étaient  déjà  allés  au  Maroc  avec  d'aussi 
mauvais  desseins  que  celui-ci,  Antonio  de 


Guaras  conseillait  de  prendre  tles  mesures 
pour  le  capluriT  et  piuiir  les  hommes. 
Cal.    0/    Spaiiisli    Pap.,    vol.     1 568-1 579, 

p.  hm. 

I .  Sur  la  suite  donnée  à  cette  affaire,  V. 
infra.  p.  2o3  et  note  3. 

3.  Ed.  Dase.nt,  .Acts of  Ihe Privy  Cuuiicil. 
t,  IX,  p.  283. 


igO  5    FÉVRIER     1677 


LXWII 

AVIS  DESPAGNE 

(Extrait) 

Entrevue  île  Philippe  II  et  de  D.  Sébaslien  ù  Guadulupe.  Elle  a  été  amende 
par  les  conseillers  de  celui-ci,  dans  l'espoir  (jue  Philippe  11  le  dissuaderait 
de  ses  projets  sur  le  Maroc,  (juil  lui  accorderait  la  nwin  de  su  fdle 
aînée  et  ijue  les  deux  royaumes  s'entendraient  pour  protêijer  leurs  pos- 
sessions en  ce  pays  contre  les  Turcs. 


Mailii.l,   j  février  1076  in.  st.   1577]. 

En  marr/e  :  From  Madrid,  5"'  Fcbniarv   157(1. 

First  }t  is  cerlified  liyllier  by  niost  certavne  intelligence  from 
Constantinople,  tliat  llie  Turke  doetli  at  tliis  présent  arme  al  thc 
least  iiij'  gallyes  wilh  a  great  sort  of  maliones,  «  liicli  ar  great  sliipps 
ol'  burden. 

Tlie  KingeorPortingalles  meetinge  wilb  llie  Kinge  of  Spaync  bis 
unkle  al  tlie  monaslarye  of  (.iuadebipa  proceedcd.  as  il  is  tbougbt 
by  some  of  callinge,  of  a  ccrtayne  dévotion  lo  tbe  place,  and  a 
desyre  also  lo  see  ihe  Kinge  of  Spayne  bis  nnkle,  put  into  bis  bead 
and  procured  by  some  of  ihe  wlscsl  of  bis  (^ounsell.  wlio  sceing 
bim  very  mucb  disposed  lo  niake  wars  agayne  in  Harbarye',  bini- 
selfe  in  person,  wbicb  none  of  bis  Counsell  could  dis«aile  bim 
from,  ibey  ibougbl  ibey  could  nol  use  a  better  meanc  tben  lo 
procure  tbe  mcelinge  of  Ibe  unkle  and  nepbew  .  Ibat  tbe  Ivinge  ol 

I.   Sut  la  première  expédition  de  D.  Sébastien  au  .Maroc  en  1J7^,  V.  supra,  p.  l^î- 


AVIS     D  ESPAGNE  IQI 

Spayne  bv  his  autorilie  and  expérience  miglit  diswade  him  troni 
that  soe  chargeableand  daungeronsan  enterprise'  ;  and  also  that  ihe 
King  of  Portingall  might  procure  viva  voce  to  liave  the  eldest  infanta 
of  Spavne.  wliose  name  is  Doua  Isavola  Clara  Eugenia  ^  to  his 
wifc,  wliich  liisambassadorsbeefore  baddeallin  andcould  net  bringc 
to  passe  (and  that  the  Kinge  ol"  Spavne  at  ihis  \\me  also  hath  relu- 
sed,  ineaninge  to  bestowe  her  uppon  the  Emperor  i  ;  and  lastly  that 
ihev  should  enter  into  a  sliayl  consort  ihal  the  one  should  ayd  the 
other  in  case  that  the  Turkc  slionhl  seml  any  power  uppon  any  ol 
ihevr  fortes  in  Barbarie,  and  llies  ar  counled  the  cheef  causes  ol 
tlier  meetinge. 


Public  Record  Office.  —  Slale  Papers,  Foreiijn.  Elizabellt,  col.  CXLIll, 
n"  107  i.  —  Original'. 


1.  Sur  l'enlrevue  de  Guadalupe,  ^. 
/"  Série,  France,  t.  I,  p.  ^64  et  note  !>  ; 
p.  5i4.  —  Dans  une  lettre  non  datée, 
qu'il  écrivait  à  la  reine  Elisabeth,  An- 
tonio de  Vega  rappelle  qu'en  l'année 
1577,  les  rois  Philippe  et  D.  Sébastien  se 
rendirent  en  pèlerinage  à  X.-D.  de  Guada- 
lupe, qu'ils  y  discutèrent  sur  l'expédition 
marocaine,  que  Philippe  II,  appuyé  par  le 
duc  d'Albe  et  un  conseiller  du  jeune  prince, 
essaya  d'en  dissuader  celui-ci  et  de  l'amener 
a  se  joindre  à  iul  contre  l'Angleterre,  que 


D.  Sébastien  répondit  qu'il  ne  voyait 
aucune  raison  de  changer  ses  projets,  qu'il 
était,  d'ailleurs,  lié  par  la  parole  donnée 
au  chérif  détrôné,  Moulay  Mohammed 
el-Mesloukh.  et  qu'il  jugeait  plus  conforme 
au  service  de  Dieu  de  ronibatlre  des  inli- 
diles  que  des  chrétiens.  Hatfield  Uousc, 
Cecil  Mss.  vol.  CLX.  f.  116. 

2.  Le  texte  porte  :  Eusebia. 

3.  11  existe,  dans  le  même  volume,  deux 
autres  exemplaires  du  présent  document, 
n"'  loyS,  10/5. 


ig2  l'y  FÉVRIER   15/7 


LXXVIII 

REQUÊTE  DE  MARCHANDS  TRAFIQUANT  AU  MAROC 
A  BURGHLEY' 

Certains  marchands  de  Londres  ont  ac(jiiis  au  Maroc,  par  des  pratiques 
déshonnéles,  les  sucres  de  qualité  supérieure,  bien  qu'ils  n'ignorassent  pas 
que  ces  sucres  avaient  déjà  été  payés  par  d'autres  marchands,  et  ils  les 
ont  vendus  à  des  étrangers.  —  La  Reine  s'en  est  ainsi  trouvée  dépourvue 
et  ses  droits  de  douane  ont  été  diminués  d'autant,  sans  compter  les 
dommages  subis  par  les  autres  marchands.  —  On  soupçonne  vivement 
que  ces  trafiquants  déshonnétes,  sous  le  prétexte  d'assurer  l'approvision- 
nement en  sucre  de  la  Reine,  méditent  d'évincer  tous  les  commerçants  au 
Maroc,  ce  qui  ferait  perdre  à  ceux-ci  les  sommes  qui  leur  sont  dues  en 
ce  pays,  amènerait  une  nouvelle  hausse  du  sucre  et  une  grande  dépréciation 
des  produits  anglais.  —  Les  requérants  prient  Burqhley  de  couper  court 
à  ces  pratiques,  de  protéqer  les  intérêts  des  anciens  marchands  et  de 
veiller  à  ce  que  le  commerce  au  Maroc  se  fasse  comme  par  le  passé. 


17  février  «570  [n,  st.   1577]. 

Au  dos,  alla  manu  :  1 7  February  1 576.  —  The  iiicroliaiilos  traJiiif;; 
Baibary  a{,'einsl  somme  of  iheir  Company  llial  use  lo  Imi  upp  ail 
the  finest  sugeis,  and  to  sell  ihem  lo  siraungers  ;  wliorby  not  only 
the  reaime  is  servcil  of  ibc  woorst  sugers,  and  ihose  advanscd  lo 
excessive  priée,  bul  her  Ma""  cuslumes  dcminislicd  by  selleing 
away  ibe  same  lo  olher  reahnes.  Wliciof  tlicy  pray  ledrcsso  h\  \our 
Lordshij)s  meanes. 

To  tlic  rigblc  lionoralilr  llif  Uordi'  llif^li  Trcasiircr  of 
Englande. 

Whereas  cerlayne  mercbaunlrs  nf  Uomlon.  by  sinistcr  dcabnge 
I.  Cf.  injra:  La  «  Uarhorv  (^umiiany  >.,   Inlriiduitlun  trillinio,  aiinic  i585 


REQUÊTE    DE    MABCUANDS    TBAFIQL'ANT    AU    MAROC    A     litJRGIlLEY  I  f(3 

in  Barbary',  dIJ  procure  lo  their  privale  coinmodity  ihc  best  sortes 
of  sugers  of  ihat  land  (alllbowgli  it  was  certaynely  knowen  iinto 
ihem  that  the  said  sugers  of  righle  did  l)elonge  unto  other  mcr- 
chauntes  of  London  whoe  Iiad  paid  for  the  same  longe  before'), 
which  sugers  for  the  moste  parte  they  did  after  sell  thear  unto 
straungers  at  a  much  higher  pryce,  \a  biche  carried  the  same  into 
forreyne  lande,  by  reason  wheareof  the  Queenes  Ma'"  was  not  onelv 
unprovided  of  the  beste  sortes,  but  allso  loste  her  custome,  her 
merchauntes  disapointed,  and  yet  be  of  their  debtes  forced  by  this 
their  doinges  to  pay  very  muche  deade  fraighte\  and  sugers  thereby 
growen  to  a  very  greate  pryce  ; 

This  notwillistandinge  it  is  allso  vehemently  suspecled,  that  not 
onely  the  sayd  parties  but  others,  under  a  newe  pretence  to  serve 
her  Ma'"'  provition  for  sugers,  bave  devized  and  doe  devize  other 
meanes  yet  agayne  lo  prevente  ail  the  traders  tliither,  which  will 
not  onely  put  them  in  bazarde  of  the  losse  of  ail  their  debtes  llier, 
but  allso  bringe  sugers  yet  to  a  greater  pryce  and  estimation,  and 
thereby  utterly  abase  the  commodities  of  Englande,  onely  for  their 
pryvate  commoditye.  ail  their  feigned  pretences  notwithstandinge  ; 

In  tender  consideracion  wheareof,  it  miglit  therefore  jileaze  your 


I.  Dans  le  second  exemplaire  de  celte 
requête  (V.  inj'ra.  p.  194,  références),  la 
phrase  de  début  présente  la  variante  sui- 
vante qu'il  est  intéressant  de  signaler  : 
((  Whcreas  certaine  marchants  of  London. 
under  pretence  of  beneStinge  thcar  coun- 
trie  by  bringing  in  of  saltepeter  etc.,  hâve 
passed  owt  of  this  reaime  certaine  extraor- 
dinarie  commodities  for  the  oulde  Kinge 
of  Barbarie,  whearbie  they  did  procure  lo 
their  private  commoditie  ail  the  best  sortes 

of  sugers »  On  voit  par  ces  lignes  que 

ce  sont  des  conventions  passées  avec  le 
prédécesseur  de  Moulay  Abd  el-Malek  (tlie 
oulde  Kinge  of  Barbarie)  et  se  rapportant 
au  salpêtre  qui  sont  dénoncées  dan.î  la 
requête,  c'est-à-dire,  selon  toute  proba- 
bilité, celles  que  négocia  John  Williams 
et  qui  sont  rapportées  dans  le  mémoire 
d'Edmund  Hogan.  V.  infra.  Doc.  LXXXI, 
p.  igg.  Comme  Burghley,  lord  trésorier 
De  Castries. 


d'Angleterre,  ainsi  que  Leicester  et  son 
frère  Wanvick ,  avaient  été  mêlés  à 
celle  affaire  de  salpêtre,  on  conçoit  que 
les  requérants  aient  préféré  n'y  pas 
faire  allusion  dans  l'esemplaire  de  leur 
plainte  destiné  au  premier  de  ces  per- 
sonnages. 

2.  Il  est  probable  que  les  marchands 
lésés  avaient  livré  antérieurement  à  crédit 
des  étoffes  ou  autres  articles  importés  par 
eux  d'Angleterre  et  que  le  Chérif  ou  les 
Juifs  ses  fermiers  leur  avaient  attribué  en 
garantie  le  produit  de  certaines  sucreries. 
Cf.  i"  Série.  Angleterre,  t.  H,  Ordon- 
nance du  Conseil  privé,  2  octobre  lOoo. 

3.  Il  faut  peut-être  entendre  que,  n'ayant 
pu  recoiivrer  les  sucres  en  question,  qui 
leur  avaient  été  affectés  pour  nantissement 
des  sommes  qui  leur  étaient  dues  ((/leiV 
debtes),  les  requérants  se  sont  trouvés  pri- 
vés de    leur  frel  de  retour. 

VII    —   i3 


17    FEVRIER     10' 


1  C)4  I   /     rcivniim     i  u  y  y 

Honor,  that  generally  it  may  be  inliibited  lo  deale  by  any  suche 
sinister  meanes,  and  to  take  such  further  order  for  the  conty- 
nuaunce  of  tlie  accuslomed  trade,  that  not  onely  the  olde  and  aun- 
cicnte  traders  thilher  be  not  spoyled,  and  undoone  by  such  prac- 
tizers,  but  that  allso  the  olde  order  of  trade  be  preserved  and 
contynued,  and  to  doe  allso  ail  suche  other  thinges  incidente  therto 
as  shall  seeme  beste  to  your  Honor.  So  shall  we  be  bounde  to  pray 
for  \our  Ilonors  prospérons  healthe. 


S'ujnc  :  Ferme:  Jn°  Fromarton 
Walter  Williams' 
Henry  Bowyer 
Harry  Colthurste 
^^  illiam  Huband 
Frances  Bowyer" 
Jarrard  Gore 
Thomas  Gorc 
John  Spencer' 
Barnard  Fcld 
Richard  Glascocke ' 


Per  me:  Rie.  Gower 
Per  me:  Thomas  Gower 
S  y  mon  Laurence 
Nicholas  Style 
EdAvarde  Dowghtie 
l\oberl  Howe  ' 
RenoUd  Ilollenworlh 
John  Tedcastcll 
Georg  Holm 
Revnold  Gve 


Public  Record  Office.  —  Slale  Papers.  Domestic,  Eti:abeth.  vol.  CM, 
n"  3i.  —  Original. 

Ibidem.  —  State  Papers,  Foreiijn.  IJarbary  States,  vol.  AV/.  —  0/7- 
fjinal''. 


I.  Walter  Wllllaiiis,  Ilarrv  CoUluirsU', 
Jarrard  Gore,  Thomas  Gore,  Sjmon  Laii- 
rincc,  Nicholas  Slvlc,  Robert  Howc,  John 
Tcdcasti-11,  Roynold  Gve  sont  mentionnés 
ci-dessous  dans  les  lettres  patentes  du  5  (n. 
st.  i5)  juillet  i585. 

a.  Sur  Frances  Bonycr,  Barnard  Feld 
et  Renolld  Ilollcnnorth,  V.  supra,  p.  96. 


3.   Cf.  supra,  p.   III. 

!).   Cf.  supra,  pp.   108,  Ii3. 

5.  Cf.  supra,  pp.  96,  181. 

6.  Ce  second  exemplaire  (Cf.  supra,  p 
193,  note  i)  ne  porte  aucune  signalure. 
Il  est  adressé:  To  llie  rigide  lionnorablt) 
M'  Sccrelarye,  one  of  lier  Majesties  raoste 
honnorable  Prvvie   Consaile. 


MÉMOIRE    DE    FHANCESCO    GIRALDI  1 0)5 

LXXIX 

MÉMOIRE  DE  FRANCESCO  GIRALDI' 

//  signale  que  John  Bamplon,  marchand  anglais  résidant  à  Marrakech,  a 
passé  un  marché  avec  le  Chérif,  aux  termes  dacjuel  Edniund  Hogan  et 
Matthew  Field  doivent  fournir  pour  ce  prince  des  boulets  et  autres 
munitions  payables  en  salpêtre  et  en  sucre.  —  John  Williams,  facteur 
d'Edmund  Hogan  au  Maroc,  que  Bampton  avait  envoyé  en  Angleterre 
pour  traiter  cette  affaire,  est  reparti  pour  Sainte-  Croix-du-  Cap-de-Guir .  — 
Tout  le  monde  sait  que  le  dit  Williams  a  déjà,  il  y  a  un  an,  fait  expédier 
au  précédent  Chérif  trente  tonnes  de  boulets.  —  On  sait  aussi  que  d'autres 
marchands  anrjlais  ont  transporté  au  Maroc  des  rames  et  de  l'artillerie. 

[Avant  le  5   mars   1677 '-.] 

Au  dos,  alla  manu.  ïlie  Ambassador  of  Poiiingals  mémorial. 
John  A^  anton,  residing  now  in  Mairochos,  Hugan,  Feld^,  conveyors 
of  iron,  shol,  pellets  tliilher.  5"  Maiiii,  ordered  lo  be  before  tbe 
Lords  tomorrow  G".  They  were  tbere  '. 

En  marge:  Hugan,  Felde,  to  he  sent  for.  John  \\  illiams  sent  3o 
tons  of  balles. 

Joani  \\  anton.  Inglese  clie  rezide  in  Marrocos,  a  latto  un  parlilo 
com  il  Xarife  di  una  cantitla  grande  di  palle  di  ferro  de  Irenta, 
coremta  et  cento  libre  per  una  con  altri  monitione  imsieme,  per  il 

1.  Ce  mémoire  est  à  rapprocher  de  celui  sion  d'Edmund  Hogan  au  Maroc.  ^  .  infra, 
d'Edmund  Hogan  publié  ci-dessous,  p.  199.  Doc.  LXXXIX,  p.  226;  XCIV,  p.  289. 
Les  deux  documents  s'éclairent  et  se  préci-  3.   Cf.  supra,  p.  181  et  notes  2  et  .'(. 
sent  l'un  par  l'autre.  4.   On  ne  trouve  aucune  trace  dans  les 

2.  C'est  par  erreur  que  le  Calcndar  of  actes  du  Conseil  privé  de  la  comparution 
For.  Pop.  date  le  présent  document  de  d'Edmund  Hogan  et  do  Ficld  devant  le  dit 
1678,  attendu  qu'il  est  antérieur  à  la  mis-  Conseil. 


igG  AVANT    LE    5    MARS     lO"^ 

quai  efectto  mando  qui  un  Imgleze,  nominato  Joan  Guilhermo, 
servitor  e  fattor  de  .Mestre  Hugam,  serviendo  prima  Mateo  Fild, 
che  e  adesso  compagne  com  il  detto  Maestre  Hugam.  li  qualli  anno 
di  mandare  di  queslo  regno  le  dette  balle  e  monitione  al  deto 
\Aanton,  avendoli  il  Xarife  de  t'ar  il  pagamento  in  salitre  e  zu- 
cherv. 

Il  detto  Joan  Guilhermo  si  parti  di  questa  citta  alli  aO  di  dezembre 
passato  per  il  Capo-di-Guel.  avendosi  dimbarcar  a  ^\  aroiche'  in  una 
nave  che  de  li  e  per  partire  al  detto  luoco,  con  avisso  che  fra  tre 
o  coatro  mezi  alpin  terrano  qni  li  sopradetti  nominati  Mestre  Hugan 
et  Mateo  Fild  una  gran  cantitta  di  esse  palle  in  essere  inisieme  com 
allri  monitione,  sendo  pubrica  voce  e  fama  che  il  detto  Joan  Guil- 
liernio  alevato,  un  anno  fa,  di  questo  regno  al  Xarife  vecliio"  trenla 
tonelate  délie  dette  baie  di  ferro. 

Et  similmente  si  sa  che  altri  mercamti  Inglezi  mandorno  di  qui  a 
Berberia  havra  un  anno  e  mezzo  una  urcha  carica  la  maggior  parte 
di  remv  per  galère  et  cossi  délia  artiglaria. 


Public   Record  Office, 
n"  I3\  —  Original^. 


State    Paper.i,    Foreign,    Portugal,  vol.    l. 


1.  Waroiche,  Harwich.  Cf.  infra.  p.  2o3. 
note  3,  m  fine. 

2.  .4/  Xarife  vechio.  Moulay  Mohammed 
et-.Mcshulih. 

3.  Il  existe  sous  le  n»  i3  un  autre  exem- 
plaire de  ce  mémoire,  qui  est  tout  entier 
de  la  même  main  que  le  n"  i3'.  On  lit  au 
dos:  «  Tlie  Portugal  ambassadors  mémorial 
against  Mat.  Fild  and  Ilugan  for  Irans- 
portation  of  sliott  to  Barbarie.  »  La  convo- 
cation d'Edmund  llogan  et  de  Malthcw 
Kield   devant   le    Conseil   privé    n'est    pas 


mentionnée.  Le  document  se  termine  par 
cette  phrase  ;  «  Queslo  mesire  Hagam  e 
andatto  con  le  monitione  nel  galeone  di 
che  participa  Matteo  Fild,  che  e  qui,  e 
suov  compagni.  »  Le  départ  d'Edmund 
llogan  pour  le  Maroc  n'avant  pas  eu  lieu 
avant  le  mois  de  mai  (V.  infra.  p.  aî5), 
il  faut  admettre  que  l'ambassadeur  du 
Portugal  remit,  à  plusieurs  semaines  d'in- 
tervalle, un  double  do  son  mémoire  sur 
lequel  il  ajouta  les  derniers  renseignements 
qu'il  avait  reçus. 


LETTRE  D  AMIAS  POULET  A  BURGHLEY 


•97 


LXXX 

LETTRE  D'AML\S  POULET'  A  BURGIILEY 

(ExTiiAir) 
Préparatifs  des  rois  d'Espagne,  de  Portiujal  cl  du  Maroc  contre  les  Turcs 

Saint-Dvé-sur-Loirc.  17  mars  157I')  [n.  st.  1677]. 

Au    clos  :   To  the  riglite  honorable    m  y  very  good  Lorde,    the 


Lorde  Burgliley,  Lorde  Thresorer  of  Englande. 
Martii  1576. 


A  lia 


Yl  may  please  your  good  Lordsliip  to  be  advertysed  that  Doclor 
Beutrich,  and  the  reilmaster  and  colonell  of  the  Swysses,  his 
assystans,  lodged  hère  with  me. 

TheKingofSpaine.  the  King  of  Portugall,  and  llie  King  of  Fesse 
make  preparacions  against  the  Turke,  whoe  ys  sayed  to  intend  to 
corne  into  Afrike  in  the  favour  of  the  Kinge  of  Algyer". 


I .  Sir  Amias  Poulet  (i536?-i588),  lieu- 
tenant de  son  père  dans  le  gouvernement 
de  l'ile  de  Jersey  et  lui-même  gouverneur 
à  la  mort  de  celui-ci  (1571),  ambassadeur 
d'Angleterre  on  France  (sept.  1576-nov. 
i')79),  membre  du  Conseil  privé  (i585), 
succéda,  la  même  année,  à  Sir  Ralpb  Sadler 
dans  les  fonctions  de  gardien  de  Marie 
Sluarl,  qu'il  conserva  jusqu'à  la  mort  de 
cette  princesse  et  dont  il  s'acquitta  avec 
une  inllcxible  rigueur.  Elisabeth,  (]ui  aurait 
bien  voulu  se  décbarger  sur  autrui  de  toute 


responsabilité  dans  l'exécution  de  la  reine 
d'Ecosse,  le  iit  prier  par  ^^alsingllam  et 
Davison  do  faire  périr  celle-ci  clandestine- 
ment. Poulet  refusa,  dans  une  lettre  célè- 
bre, de  «  faire  un  aussi  pitoyable  naufrage 
de  sa  conscience  »  et  de  laisser  une  aussi 
grande  tacbe  à  sa  postérité  que  de  verser  le 
sang  sans  l'autorisation  de  la  loi  cl  sans  un 
acte  public. 

î.  Devenu  maître  (bi  Maroc,  Moubiy 
.\bd  el-Malek  se  déroba  aux  engagcmonls 
qu'il  avait  pris  envers  le  Grand  Seigneur 


igo  17  MARS    1077 

And  tlius  I  comtnyl   your  good  Lordship  to  tlie  tuicion   of  ihe 
Almightye. 

From  St.  Dye.  thc  xvij"'  of  Marche  1576. 

\our  Lordshypps  to  conimaund, 

Signé  :  A.  Poulet. 

Public  Record  Office.  —  State  Papers.  Forc'ujn,  Eli:<ibelli,  vol.  C.XLIV, 
n°  11^7.  —  Oriçjinal. 

pour  obtenir  son  aide  it  voulut  sauvegarder  lippe  II.    V.   i"  Série,    Angleterre,    t.   11. 

son  indépendance  vis-à-vis  de  ce  souverain.  lettre  de  Matliias  Bcrudo  à  D.  Antonio,  à  la 

.Vussi  rechcrcha-t-il  l'alliance  des   princes  ilate   du    i8   avril    i5yi,   el   France,    t.    I, 

elirc'tiens    et     parliculii'remenl    de     Plii-  pp.   35o,  Tua,  note  i. 


MEMOIRE    D  EDMLXD     IIOGA.N 


'99 


LXXXI 


MÉMOIRE  DEDMLND  HOCAN' 

Edinand  Hogan  rappelle  que  son  agent  John  Williams,  se  trouvant  à 
Hambourg,  ne  put  s'y  procurer  le  salpHre  que  demandait  Thomas  Grès- 
hani,  à  cause  de  la  rareté  et  de  la  cherté  de  ce  produit.  —  Envoyé  plus 
tard  au  Maroc  par  Hogan,  John  Williams  y  trouva  un  salpHre  excellent, 
que  des  lo's  rigoureuses  interdisaient  d'exporter.  —  Avec  l'appui  du  caïd 
Moral,  il  obtint  du  chérif  Moulay  Mohammed  el-Mesloukh  la  per- 
mission d'exporter  le  salpêtre,  ou  tout  autre  produit,  à  la  condition  que 
les  Anglais  livreraient  en  échange  au  Chérif  des  boulets  pour  sa  grosse 
artillerie.  —  Avant  de  faire  celle  concession,  le  Chérif  s'était  assuré 
de  l'approbation  des  docteurs  de  l'Islam.  —  John  Williams  envoya  alors  en 
.Angleterre un  échantillon  dusalp'tre,  que  Burghley,  Warwick et  Leicester 
juqèrent  excellent.  —  Quelques  boulets  furent  expédiés  d'.ingleterre  au 
moment  oii  Moulay  Mohammed  el-Mesloukh,  battu  par  son  oncle,  Mou- 
lay Abd  el-Malek,  perdait  la  vUle  de  Fez  et  se  retirait  à  Merrakech.  — 
Moulay  .Abd  el-Malek,  ayant  ensuite  pris  Merrakech  et  chassé  son  neveu 
dans  les  montagnes,  manda  John  Williams  et  John  Bampton  pour  leur 
confirmer  les  conventions  passées  par  eux  avec  son  dit  neveu  et  les  assurer 
de  ses  bons  sentiments  pour  la  reine  d'. Angleterre.  —  Après  entente  sur 
l'échange  des  boulets  et  du  salpêtre,  avec  cette  condition  posée  par  le  Chéri/ 
que  le  dit  salpêtre  ne  serait  pas  transporté  en  Espagne  ni  en  Portugal, 
John  Williams  apporta  des  lettres  de  ce  prince  à  Elisabeth  et  à  Thomas 
Gresham.  puis  retourna  avec  une  réponse  de  ta  Reine.  —  //  est  convenu 
que  le  Clu'rif  éconduira  tous  autres  Chrétiens  qui  lui  offriraient  des  muni- 
tions. —  Quelques  Anglais  devaient  se  rendre  au  Maroc  pour  y  fondre 
des  boulets,  mais  le  projet  n'eut  pas  de  suite.  —  Dans  ses  entretiens  avec 
John  Williams,  John  Bampton  et  d'autres  Chrétiens,  le  Chérif  s'est  montré 
désireux  d'accroître  le  commerce  de  son  royaume,  dont  ses  prédécesseurs 


I.  Cf.  supra,  p.  igS,  note  I.  —  Edmund  par  lui  au  Maroc,  avait  négocie  en  ce 
Hogan,  dans  le  présent  Mémoire,  expose  rovaume  et  les  nombreux  renseignements 
ce  (jiie  son  agent  John    \\  illiams,  cnvové        qu'il  y  avait  recueillis, 


(lissimiilaienf  les  richesses:  mines  d'or,  mines  d'orçjcnt,  alun,  olives  en 
abondance.  —  //  souhaite  aussi  que  les  produits  des  pays  chrétiens,  trans- 
portés actuellement  à  travers  l'Allemagne  et  l'Italie  en  Turquie,  y  soient 
dorénavant  acheminés  en  passant  par  le  Maroc.  —  Le  Maroc  sera  un  grand 
débouché  pour  les  draps  anglais,  d'autant  mieux  que  le  Çhérif  veut  que 
ses  sujets  s'habillent  à  la  mode  turque.  —  Si  on  laissait  d'autres  personnes 
livrer  des  boulets  au  Chérif,  ce  serait  une  affaire  à  jamais  manquée.  — 
Déjà  des  concurrents  ont  essayé  de  la  prendre.  —  Edmund  Hoqan 
insiste  pour  que  les  marchands  anglais  transportent  eux-mêmes  leurs 
draps  en  Turquie  à  travers  le  Maroc,  au  lieu  de  laisser  des  étrangers 
Jaire  ce  trafic  à  travers  les  Flandres  et  l'Italie. 


[Mars  1377]' 

Au  dos,  alla  manu:  A  discourse  of  John  ^^illianls  dealynge  in 
Barbarie  for  the  provision  of  saltpeter  from  llicnce,  to  serve  llie 
Kiniî  lliere  of  yron  pellels  from  hence. 

A  discoorse  of  John  Williams  dealinges  in  Barbare  for  the  oblai- 
iiinge  of  sallepectar  to  be  transportvd  from  tliens  iiito  Eiigland 
as  a  comodeti  most  nessessary. 

Firsl  ihe  sayd  Juhn  William?,  abowte  v  yeeres  pasl,  leyinge  in 
namboroughc  for  ihc  bussencs  of  liis  masler  Edmond  Hogan,  al 
w  liicli  tyme  Sir  Thomas  Gresham"  becinge  spokin  unto  by  some  of 

I.    Le  présent  documcnl  est  poslcriour  qui  Halont  du  mois  d'avril  1577.  V.  l'n/rn, 

à  l'entrée  victorieuse  de  Moulay   Abd  el-  Doc.  LXXXIV,  p.  211. 

Malik.  dans  Merrakech,  à  laquelle  il  fait  a.  Sir  Thomas  Grcsliam  (i5 19  .''-1571)), 

allusion  et  qui  eut  lieu  au   mois  de  juillet  second  fils  de  Sir  Richard  Gresham,  qui  l'ut 

1576.  On  y  lit  ensuite  que  .Moulay  Abd  el-  lord  maire  de  Londres  et  l'un  des  premiers 

.Malek  négocia   avec  John    Williams,   que  marchands  de  la  ville.   Thomas  Circsham 

celui-ci  fut  dcpéclic  en  Angleterre  et  qu'il  fut  nommé,   en  janvier    i55l.  à   l'impor- 

est  retourné  au  Maroc.  Or,  on  sait  (|uo.Iohn  tante  charge   de    «   marcliaml  du   roi   >■  il 

Williams  quitta  Londres  le  afi  décembre.  fil,  en  cette  qiialilé,  do  longs  cl  fréqu<•nl^ 

V.  supra,  p.  I(j6.  D'autre  part,  le  Mémoire  séjours  à   .Vnvers.    Sa    principale    fonclion 

d'Edmimd  llogan  est  antérieur  à  la  mission  était  de  négocier  des  emprunts  et  des  achats 

de   ce    personnage  au    Maroc,   dont   il  ne  pour   la  couronne,  d'approvisionner  l'Ktnl 

parle  pas.  Il  dut   être  écrit  pou   de   temps  de  tous  les  produits  étrangers  dont  il  a\ai( 

avant  les  Instructions  pour  cet  ambassadeur  besoin,    notamment    d'articles    militai^e^< 


MEMOIRE    D  EDMUND    HOGAN  20I 

the  Queens  Ma""'  offecars  for  proviseonof  saltpeetar,  vvho  direcktvd 
his  letters  to  the  sayd  John  Williams  to  see  how  he  coolde  provide 
anne  quanteli  in  tliose  parles.  Butl  fyndinge  skarseti  and  the  prise 
to  be  at  xxij  and  xxiiij  dollars,  which  is  vj''  Flemyshe,  wliearas  longe 
before  tliat  lie  had  providyd  in  ihis  Queens  Ma""  lyme  a  greate 
quanteli  at  iij  '  x\  so  as  nothinge  coolde  be  donc  at  Hamboroughe. 
Lewbicke  and  Danske  and  tbear  abowghtes. 

My  sayd  sarvaunte  charnsyd  at  Hamboroughe  to  bai  lar  my  clo- 
ihes  for  a  kynde  of  thynn  lynnen  clothe  of  that  cuntery  not  vend- 
able when  it  cam  into  England  ;  was  forcyd  to  send  my  mann 
with  it  into  Barbere,  whear,  thoroughe  the  expérience  he  had.  by 
Sir  Thomas  bis  comyssion.  perceavyd  that  in  that  cuntery  «as  store 
of  saltepeetar,  far  bettar  ihen  he  coolde  provyde  anne  in  ane  otber 
plase  «  hear  hee  had  travalyd  ;  pracktesyd  by  ail  meanes  possible 
how  to  obtayne  of  the  same,  fyndinge  very  straighte  lawes  that 
none  or  anne  passyd  owte.  nealher  made.  bougble,  nor  solde,  but 
to  the  Kinges  use. 

Nott>\  ithslandinge  délie  by  ail  meanes  possible,  offeringe  monne 
or  anne  olher  comoditis  that  he  had  theare  :  which  coolde  not  bee 
acceptyd,  lill.  al  the  lengthe.  deallinge  with  a  counsalor  of  the  Kinges, 
this  yeer  past,  cawlyd  Allcayde  Moralto,  who  pracktesyd  «illi  the 
Kinge  and  broughle  to  passe  that  the  Kinges  awnswear  to  ihe 
.\llcayde  «as  :  if  we  woold  lake  uppon  us  to  bringe  hym  bulletls  ol 
eyeron  for  his  greate  ordenanse,  wee  shoolde  bave  saltepeetar  or 
anne  comodetis  Avilliin  bis  rcallme.  Bull  before  he  made  this  ofTer, 
he  cawlyd  his  cownsaille  of  the  sayntes,  who  delarmenyd  that, 
allthoughe  his  law  was  to  the  contrary,  ibal  no  saltepeetar  shoolde 
passe  to  the  Christeans,  consideringe  the  comodeli  of  pelletts  was 
as  needfuU  for  bym  as  saltepeetar  to  the  Chrysteans,  it  was  to  be 
dyspensyd  wilhall. 

tels  que  poudre,  salpêtre  et  armes,  et  de  pour  se  fixer  définitivement  en  Angleterre, 

tenir  son  gouvernement  au  courant  de  tous  II   fit  construire   h    ses    frais   la    première 

les  événements  d'importance  qui   avaient  Bourse  de  Londres,  dont  il  posa  la  première 

lieu  sur  le  continent.  Un  instant  misa  l'é-  pierre  le  7  juin   i56(i  et  qui  était  achevée 

cart,  au  début  du  règne  de  Marie  Tudor,  en  i568.  On  lui  reproche  un  certain  man- 

il  fut  bientôt   réintégré  dans  sa  charge.   Il  que  do  scrupule  dans  les  opérations  finan- 

fut  l'ami  de  William  Gecil  et  très  en  faveur  cières  et  commerciales  qui  lui  valurent  son 

sous  Elisabeth.   Il  quitta  .\nvers  en   1067  immense  fortune. 


A\  iiearuppon  dyvars  lieightes  and  compasis  for  the  pellelts  weare 
delyveryd  loJohn  Willyams,  and  sente  me  ovar,  wilh  a  sample  of 
the  sallepeetar  :  wliicli,  accordinge  to  my  dulv,  Idelyveryd  the  sho 
thcaiof  fvrst  to  my  Lorde  Treasorer,  beeinge  neerLondon,  and  after 
to  the  Earle  of  Warwycke  and  the  Earle  of  Lessestar  beeinge  at 
Killingeworthe,  «hosc  Honnors  had  good  leekinge  of  the  salle- 
peeler.  Whearuppon  thear  Avas  meanes  fownde  to  transporte  a  vcry 
small  qiianfeti  of  bullelts  for  a  proofe  ;  Avhich  before  they  aryvyd 
thear,  the  Blacke  Kinge  '  was  gon  to  the  feehl  in  defence  of  bis  uncle  " 
beinge  enteryd  inlo  bis  cuntcry.  Biitl,  uppon  bis  firsl  ovnrlhro. 
A\hen  bis  uncle  tooke  Fesse \  he  reteyeryd  to  Morocus  and  thear 
grauntyd  \\arrauntefor  the  saltepelar.  Butl  the  sliipp  beeinge  reddc 
to  départe  and  the  sallepeetar  nol  refynyd  cooldc  bul  for  llial  lynie 
bringc  onley  xxx'. 

And  since,  bis  uncle  prevalingc,  canlyd  Mulle  Abdella  Melike. 
havinge  lakin  Morocus  and  dreven  the  Blacke  Ringe  in  lo  llie 
mo^nlavncs',  and  sborleley  aftcr  he  perusinge  bis  ordcnancc,  fyn- 
dinge  the  lacke  of  [)ellclls.  sente  for  John  \\  illiams  and  ,)n"  Bamp- 
ton,  whobaddellc  nilli  Iheollier  Kinge  before,  andsayd.  alltbougbc 
thear  wcar  dyvars  Chrysleans  of  sondrey  nations  thaï  bail  offeryd 
thear  sarvys  to  bringe  byni  pelletls,  monytyon,  or  anneolher  ibingo 
ihal  he  lackyd,  and  perceavingc  ihal  dyvars  dyd  makc  leekc  protncs 
in  the  ollier  Kinges  tyme,  «  and  none  performyd  but  yo« ,  which  I 
Icarne  \Nas  by  the  assistance  of  onc  Sir  Thomas  Gresbani,  ibo  Queens 
Ma""  agenle  in  England,  wboine  I  bave  barde  greate  spechc  of  in 
Ittaley  and  other  plasis  in  Chrystendome  that  I  hâve  travalyd  in  : 
tbearforc  if  I  mayc  bave  tiiat  sarvys  of  yow  to  bave  pellelts, 
accordingc  to  the  proportions  thaï  I  sball  appoyntc,  I  will  refuse 
the  ofTars  of  ail  otbcr  Cliirysteans.  and  bargayne  with  yow,  as  llic 
ollier  Kinge  dyd,  ihal  for  the  vallcw  of  ibc  pellelts  ihat  you  sball 
bringe  in  froni  lyme  lo  lynic,  you  nIi;iI1  ba\o  Icysens  lo  bcy  and  lo 


I.    Moiibv  Moli.-iminiMl  cl-Mcslmihh.  (|ui  Ali,l  cl-Mali-k.  \  .  siipnt.  |..   ifx,,  noir  i. 
par  »a  mire  rlail  do  sang  noir,  ce  qui  lui  4.   Sur  cos  évcnemiMils,    \  .   xiipni.   pp. 

avait  valu  le  surnom  de  El-Abd.  178-180,  i83-i85. 

a.  //«  undc:  Moulav  Alid  d-Malck.  Sur  5.  Ces  séjours  de  Moulnv  \l.d  el-M.nl(  l. 

ce  chérif,  V.  mprn.  Dur.  lAlV,  p.    iWA.  1  u  pays  clirétiens  etpliipienl  sa  f-randc  hir- 

3-  Sur  ces  |)rciniers  sucçi'»  de  Muulay  gcur  du  vues  et  »oii  caractire  tolérant. 


MÉMOIRE    d'eDMUND    HOG.W  2o3 

transporte  saltepelar,  coppar,  or  aune  comodelis  Avhatsoeavar  I 
hâve  within  my  reallme  ;  beinge  dcseycrous  oi'the  honnar  I  heer  oi 
Your  Qucene  of  England,  and  llie  good  leekinge  I  liave  of  the 
Englyslie  nalyon.  to  enter  in  leage  as  \\e\\  for  the  quiett  traiïickc  ol 
lier  shipps  and  subjeckts  in  to  this  cuntery  of  Barbere,  as  ihroughe 
the  Straightes  in  to  the  Leavant  seas,  so  as  beerafler  none  of  her 
Ma'"'  subjecktes  to  be  takin  captyfes  or  solde  in  anne  of  my  domy- 
nyons  ;  as  allso  ihat  the  Queens  Ma"'  shall  comaunde  anne  ibinge 
ells  of  lue  or  that  I  bave  in  my  cuntery.  » 

^\ilearuppon  John  \\dliams  and  John  Bamplon,  consyderinge 
what  a  sarvys  it  shoolde  bee  to  OA\r  reallme.  consartvd  Avitli  the 
K.i lige  and  accepted  theKinges  olTar  andAvarraunleof  leycens  for  the 
beyenge  and  provydinge  of  saltepetarin  a  reddenes  agaynste  anne 
shipp  shoolde  cum  with  the  pelletts  ;  allbey  t  the  Kinge  chargyd  them 
lliat  no  parte  of  the  saltepeelar  which  they  shoolde  transporte  myghto 
by  anne  meanes  be  convayd  into  Porlingalle  or  Spayne  ' .  And  lieerup- 
pon  the  Kinge  dyspattchyd  John  ^^  illiams  ovar  into  England,  with 
liis  lellers  to  her  Ma'"  and  Sir  Thomas  Gresham,  who  is  letornydwith 
anser  of  her  Ma""'^;  and  thearby  ail  other  Chrysteans  otTars  in  that 
behalf  shall  not  be  acceptyd,  allbey  t  it  is  noll  unknoen  that  thear  is 
pracktesyd  to  sarve  the  Kinges  torne  nott  onley  with  pelletts  butt 
ail  other  thinges  appertaninge  to  monylyon  and  provyseons. 

Besydes  some  Englyshe  menn  looke  uppon  them  to  carre  owte  of 
ihis  reallme  menne  of  exsperyence  for  the  castinge  thear  of  ail 
sortes  of  monytyon  and  pelletls,  for  that  thear  is  no  lacke  in  that 
cuntrey  of  coppar  and  eyeron.  Bull  for  ibis  tyme  ihe  sayd  partes 
beinge  shipped  wear  stayd  at  Harwyche  and  soddenley  lied  aAvaye^ 

1.  Sur  les  conventions  passées  par  John  au  Maroc  pour  négocier  l'entente.  V.  74i(/em 
Bampton  avec  Moulay  .\bd  cl-Malck.  V.  et  note  2.  John  Williams,  qui  avait  quitté 
supra,  p.  IQD.  Londres  le  26  décembre  1576  (V.  supra,  p. 

2.  Les  lettres  du  Chérif  et  la  réponse  i'j6),  remit  le  8  avril  1077  à  .\loulay  .\bd 
que  rapporta  John  Williams  n'ont  pas  été  el-.\Ialek  la  lettre  d'Elisabeth  (V.  infra.  p. 
retrouvées.    Moulay   Abd    el-Malek   expri-  236  et  note  i). 

malt  à  la   Reine  son  désir  de  nouer  avec  3.  L'incident  auquel  Edmund  Hogan  fait 

clic  (les  relations  d'amitié  ;   il  mettait  à  sa  ici  allusion  se  rapporte  probablement  à  la 

disposition   tout  ce  qui  lui    pourrait   être  même  affaire  que  l'acte  du  Conseil  pri^■é  du 

agréable  dans  ses  royaumes.  V.  infra.  p.  237  3  février  1377.  V.  supra.  Doc.  LWV'I,  p. 

et  note  i .  Elisabeth,  dans  sa  réponse,  pro-  188.  Il  s'agit,  dans  les  deux  textes,  d'armes 

mettait  d'envoyer  bientôt  un  ambassadeur  et  de  munitions  à  procurer  au  Chérif.  Le 


20a  MARS     1077 

Furtlier  ihe  sayd  Kinge  havinge  greate  conferance  wilh  the  for 
sayd  partes  and  other  Chrysteans,  consarninge  the  abgmentalyon 
of  traffvcke  into  his  cuntery,  and  sayd  he  dyd  nott  do\vbte  but  in 
shorte  tyme  lo  take  suttche  order  that  thear  shoolde  bee  as  greate 
traffvcke  in  lo  his  cuntery  as  to  anne  other  plase  ^A  hear  he  had  Ira- 
valvd,  for  that  he  had  seene  by  exsperyence  llial  in  his  cuntery  is 
good  store  of  ail  comodetis,  Avliich  other  kinges  heertofore  woolde 
not  suffar  to  be  knoen.  as  myndes  of  golde  and  sylvar',  mownlaynes 
of  allam,  greate  quantety  ofoUyves,  whearof  in  Chrystendome  oyllc 
is  made. 

Beseydes  for  ail  chrystean  comodetis  tliat  goyihe  o«lc  of  Chrys- 
tendom  tliroughe  Jarmany  and  Ittaley  to  sarvc  llic  Turke,  shall 
passe  throughe  his  cuntery  by  land  to  Constantynoplc,  becinge  a 
neerar  passage  and  lesse  charge  then  the  other  waAC.  w\lhc  good 
saphecundytt  and  pasporte. 

Further  it  apeeresthat  owr  Englyshe  comodeti  ofclotlies  and  car- 
sis'  shall  dalcy  hâve  greate  utterance  in  to  that  cuntery  ;  for,  sincc 
Barthollme«  tyde  that  this  Kinge  is  playsyd  ',  thear  is  iij  shipps 
contaninge  above  iiij'  tonn  in  clothe  gon  theather.  lîesydes  1  kno 
that  heer  is  in  London  a  greate  nombar  of  carsis  boughtc  and  pull 
to  deyeinge  of  ail  coUars  lo  send  iheatlu-r,  for  that  the  Kinge  will 
hâve  ail  his  subjecktes  wear  clothe  as  the  Turkcs  subjecktes  doo- 
the,  which  halhc  nott  byn  seene  heertofore  *. 

Conseil  privé,  dont  l'ombarras  se  Iraliit  à  :.  Il  ne  semble  pas  que  le  Maroc  ren- 
ia fin  de  l'acte,  s'applique,  dans  ses  consi-  forme  des  mines  d'or  ou  d'argenl.  Sur  le 
dérants,  à  restreindre  la  perlée  de  l'entre-  commerce  de  l'or  au  Maroc,  V.  supra,  p.  îQ, 
prise  et  à   mettre  le    moins   possible   les  note  i. 

Anglais  en  cause  :  mais  c'clail,  sans  doute,  2.  Sur  ce  mot,  V.  supra,  p.  af),  note  4- 
une  Eeule  et  mime  entreprise,  avec  John  3.  Ce  passage  iixerait  au  ai  aoiU  iS'ji) 
Williams  pour  principal  agent.  Le  Conseil  (saint  Barthélémy)  la  dalo  ii  laquelle  Mou- 
privé  jugea  bon  de  retenir  à  lorro  certains  lay  Abd  el-Vlalek,  entré  a  MerraLech  le  lO 
de  ceux  qui  devaient  accompagner  le  dit  juillet  (V.  supra,  p.  17g  et  note  7),  fui  inlro- 
Williams  au  Maroc,  afin  de  donner  un  nisé  (playsyd.  placed).  Celle  intronisation 
commencement  de  satisfaction  à  l'ambassa-  se  faisait  par  une  proclamalion  solennelle 
deurMe  Portugal.  Ils  furent  donc  conlrainls  _-.- 

de   quiller   le   navire    où    ils  étaient    déjà  (''"'»   '^O'  ''""^  "'='''  '^■'''''   '''"<"'"'■   ^"'"  '" 

embarqués.  On  notera,  du  reste,  que  le  port  liaïa.V.  Ibn  Khaldoun,  Proleij..  t.  I,p.  4a/i. 

do  llarwicli,  où  fiK  produisit  l'incident,  était  4.   Moulay  .\hd  el-Malok,  aynnl  séjourné 

celui-là  même  d'où  John  Williams  fit  voile  ii  Constantinople,  avait  adopté  le  costumi: 

pour  le  Maroc.  V.  aupra.  p.  ig6.  de»  Turcs  cl  suivait  leurs  usages  on   bien 


MÉMOIRE    DEDML'ND    IIOGA^  2o5 

To  conclude  I  must  needes  saye  ihat  if  ihe  Kinges  torne  be  sar- 
vyd  with  pcUetls  by  aone  other,  ihen  wIU  ihis  bargayne  be  fruslrale 
and  the  leek  neavar  had  agayne  for  anne  treasur  ;  whicb  I  am  bolde 
to  déclare  for  the  dyscliarge  of  ni>  duty. 

And  as  my  sarvaunte  Jn"  Williams  informyd  me  lliut,  before  be 
was  dyspallchyd  owte  of  Barbere.  ibear  was  of  owr  owne  Englysbe 
marcbaunles  that  dvd  wbat  ihey  coolde  in  procurynge  the  letl  of 
this  bargayne,  huit  after  they  kncu  the  Ivinge  had  made  bis  bill, 
offeryd  a  thowsand  powndes  for  liie  bill  Ihat  lliey  mygble  sarve  the 
Kinge.  Bult  before  bis  comynge  awaye,  some  provyseon  was  made 
of  saltepeetar,  and  the  kinge  promesytl  that,  when  soevar  the  shipp 
shoolde  bringe  the  sholt,  if  thear  ladinge  wear  not  redde.  that  be 
wooldelend  too  thowsandkinlallsof  saltepetarof  hisoAxne  provyseon 
that  leyelhe  in  Morocus. 

And  further  it  is  thougblo  Ihat  ail  ihc  Irade  wliich  the  Itlalleons 
bave  in  transportingeof  o«  iclolhes  and  carsis  by  thewaye  of  Flaun- 
dars  and  Ittaley  to  sarve  the  Turkes  maye  by  this  meanes  be  trans- 
porlyd  bv  owr  Englysbe  marcbauntes  beeinge  the  Queens  subjecktes 
ovar  land  from  Barbere  into  Turke  ;  wbearas  ail  owr  blew  carsis, 
wachettsS  redds,  yelloes,  and  greens,  and  ail  coUars  of  carsys  be 
ulteryd  in  Turke,  and  noit  one  pece  in  compareson  ulteryd  in  anne 
other  plase  to  be  worne,  butt  onley  thear  ;  which  is  Iransportyd  by 
straingers  to  thear  greale  profTytt  :  a  niatler  of  greate  importance  to 
be  consydervd  of.  And  by  carrcinge  of  ihem  from  liens  inlo 
Barbere  l)y  sea,  which  is  as  neer  as  Spayne,  wee  shall  kutt  ol  ail 
straingers  from  transportatyon,  and  tbearby  mayntayne  owr  navy  to 
the  inrychinge  of  the  Queens  Ma'"'  neer  subjecktes  ;  whicb  is  a  matlar 
of  greate  importance  because  thear  shalbe  savydij  thowsand  mylles 
of  carraige,  and  a  good  dyreckl  passage,  withowte  daingar  of  Por- 
tingalle  and  Spayne.  And  in  owr  tynie,  synce  the  Irade  hathe  bin  in 
lo  Barbere,  the  passage  is  suitche  by  sea  as  no  shipp  hathe  mys- 
carryd  that  waye. 

Signé  :  Per  me  :  Edmond  Hogan. 

Public  Record  Office.  —  Slalc  Papers,  Foreiijn,  Barbary  Slatcs,  vol. 
XII.  —  Orùjinal. 

des  circonstances.  El-Olfrà.ni,  p.  i38.  i.   Sur  co  mot,  V.  nipra.  p.  39,  note  5 


2o6  16    AVRIL     1077 

LXXXII 

LETTRE  DE  MOLLAY  ABD  EL-MALEK  A  PHILIPPE  II 

//  se  félicite  de  sa  rentrée  an  Maroc.  —  //  avait  envoyé  à  Philippe  If  le 
capitaine  Cabrelle.  porteur  de  propositions  auxquelles  il  n'a  pas  été 
répondu.  —  //  charge  présentement  de  la  même  mission  le  P.  Diego 
Marin,  dont  il  connaît  la  fidélité  et  (ju'il  accrédite  auprès  du  lioi 
Catholique. 

Mcrrakccli.   ni  avril  1377. 

Adresse:  A  la  S.  C.  11.  Maji''  del  ley  Don  Phelipc. 

S.  C.  R.  Mag", 

Puesto  aparté  el  comodo  que  a  my  se  a  seguydo  de  aber  entrado 
en  cslos  mis  reynos  y  eslimado  en  mucho  las  mercedcs  que  Dios 
me  a  hecho  por  aver  llegado  el  tiempo  que  yo  tanto  deseaba  para 
mejor  gosar  del  amistad  e  contienlo  de  V"  Mag'',  y,  en  confirma- 
sion  de  my  deseo.  enbie  al  capitan  Cabreta  para  que  lo  signilicara 
a  V"  Mag''  y  déclara  las  cosas  tocantes  al  serbisio  de  V"  Mag''  y  mio. 
Holgara  mocho  aver  visto  repuesta,  pero,  no  embargante,  agora 
de  nuebo  lo  torno  a  baser  con  el  padre  Diego  Marin',  al  quai  di 
lyljcriad  por  los  serbisios  que  a  mi  a  hecbo,  y,  conoscendo  su 
fidelilad.  détermine  escrebir  esta  a  V"  Mag'',  certificandolc  que  al 
dicho  padre  Marin  se  le  puede  dar  todo  crédite  en  lo  (pie  V''  Mag'' 
trattara,  porque  el  Uclja  a  cargo  el  yntento  de  nii  volunlad,  c 
V"  Mag''  este  sierto  que,  todo  lo  que  el  traclarc.  lu  conqilire  como 
por  las  f)bras  parescra  :  lo  quai  quedo  rogando  a  Nueslro  Sefior 
cumpla  e  consierbc  muclios  afios,  con  aumenlo  de  salud  para  su 
sancto  serbisio,  amen. 

De  Maruecos,  a  iG  de  Abril  de  1077. 

Vuestro  fiel  amigo. 
Signé'  :  Abdelmelec. 

liritish  Muséum.  —  .{dditional  .Mss.  2S3.yj,  f.  3:-J.  —  Original 

1.  Sur  D.  Marin,  Y.  in/ni.  p.  iiaK,iiolc  a.  3,   Cf.  inj'ia.  p.  a ui,  imli'  I. 


MEMOIRE    DE    MOULAY     ABD    EL-MALEK  20" 

LXXXIII 

MÉMOIUE  DE  MULLA'»    AbD  EL-MALKK 

Clauses  proposées  pour  un  truite  hispann  marocain.  —  Ahil  d-Malck 
rappelle  fju'il  a  toujours  rcclicrrhc  l'ainitic  de  Philippe  If,  comme  en 
témoiijne  la  correspondance  [trécédemment  échangée  entre  lui  et  la  Cour 
d'Espagne.  —  A  bd  el-Malek  n  'aura pas  de  bâtiments  de  guerre  susceptibles 
de  faire  des  incursions  sur  les  côtes  d'Espagne  ou  de  Portugal.  — •  Les 
corsaires  barbaresques  qui  riendraient  au  Maroc  avec  des  prises  espagnoles 
seront  pendus  et  leurs  prises  restituées.  —  Abd  el-Malek  n  'appuiera  aucun 
sourerain  contre  l'Espagne,  même  le  Grand  Turc.  —  //  obtiendra  par 
contre  l'appui  de  Philippe  If,  quand  il  en  aura  besoin.  —  Les  Chrétiens 
et  les  Maures,  dans  la  région  des  fronteras ,  pourront  faire  des  incursions 
les  uns  contre  les  autres,  tant  sur  terre  que  sur  mer;  mais,  si  une 
armée  chérifienne  attaquait  une  frontera,  le  roi  d'Espagne  pourrait 
intervenir.  —  Abd  el-Malek  aura  le  droit  d'avoir  deux  navires,  l'un  [)our 
l'Orient,  l'autre  pour  l'Occident.  Sur  chacun  de  ces  navires,  se  trouvera 
un  marabout  chargé  du  rachat  des  captifs  ;  ces  navires  respecteront  les 
privilèges  du  roi  d'E.yxiqne  comme  le  font  les  bâtiments  des  puis-mnces 
chrétiennes.  —  De  son  côté.  Philijipe  II  pourra  entretenir  nu  Maroc  une 
ou  plusieurs  personnes  chargées  de  la  rédemption  des  captifs.  —  Le  prix 
de  rachat  des  captifs  sera  fixé.  —  Les  sommes  destinées  aux  captifs. 
qu'elles  proviennent  de  legs  ou  des  fonds  de  rédemption,  seront  exonérées 
de  droits  fiscaux.  —  Comme  ratification  de  cet  accord,  le  roi  d'Es[)agne 
recevra  une  lettre  de  Moulay  Abd  el-Malek,  signée  et  scellée  par  ce  der- 
nier et  confirmée  par  les  ulémas  de  La  Mecque,  et,  de  son  côté,  Moulay 
Abd  el-Malek  recevra  une  lettre  signée  et  .^scellée  de  Philippe  If  et  con- 
firmée par  le  f^ape. 

S.  1.,  (i6  avril  1077']. 

Memoria  de  lo  que  se  a  de  traclar  en  Espaùa  con  Su  Mag'  dcl  rey 
Don  Filipe  es  lo  siguiente  : 

I.   Le    présent    Mémoire,    au     dirn    de        veux,  comme  lo  prouve  l'analyse  trî-s  précise 
Cabrlra.  qui  l'a  cerlainement  eu  sous  les        qu'il  en  donne  (Ijib.   I\.  cap.  x).  fut  ap- 


208  l6    AVRIL     1677 

1 .  Primerameute  la  prelension  que  e  teniclo  slenipre  del  amislad 
con  Su  Mag'  y  puesto  por  olira  en  las  carias  que  le  e  escrito  por 
parte  de  Andréa  Corso'  y  en  las  carias  que  nos  avemos  escrilo  y 
comunicado  el  conde  de  Benavente  '  y  Don  Marlyn  de  Cordova'  y 
el  maeslre  de  Montesa  *,  nianifoslandoles  esta  volunlad. 

2.  Asi  mismo  se  a  de  Iractar  con  Su  Mag'  para  que  nuestra 
ainistad  sea  en  servycio  de  Dios  nueslro  senor  y  provccho  de  los 
pohres  ;  no  a  de  aver  galeolas  jii  otros  na\dos  que  hagan  dafio  en 
lodos  los  reynos  de  Su  Mag'  ni  dcl  rey  Don  Sebasiian. 

,'j.  \ten,  que,  si  vinieren  cosai'ios  de  Argel  o  de  todo  Levante  y 
hizieren  dafio  en  todos  los  reynos  susodichos  y  vinieren  a  estos  rios 
en  qualquiera  puerto  o  playa  con  la  presa,  se  la  c  de  quitary  holver, 
sin  costar  rescate  alguno.  y  ahorcare  a  los  que  la  hizieren. 

^.  \len,  que  no  dare  socorro  conlra  Su  Mag',  auntjue  me  sea 
pedido  por  el  Gran  Tnrco. 

5.  ^  len,  que  me  a  de  dar  socorro  Su  Mag',  si  en  algun  ticmpo  lo 
oviere  menester. 

(j.  ^Icn,  tjuc  puedan  luizer  coi-redurias  los  (liislianos  \  Moros 
que  en  estas  frontcras  de  mis  reynos  cslan.  umis  cuMlra  ulros.  asi 
por  mar  como  por  liera '. 


portû  en  Espagne  pnr  Diego  Marin,  que  In 
lettre  (le  Moulav  Abd  cl-M;ilek  ilu  lO  avril 
(V.  Doc.  précédent)  accréditait  auprès  de 
Philippe  II.  L'exposé  que  fait  Caurfiia 
des  négociations  entre  ce  prince  et  Mmday 
Abd  el-Malek  depuis  1574  est,  d'ailleurs, 
confus  et  sujet  à  caution. 

1 .  .\nilrea  Gasparo  Corso  avait  été  mêlé 
à  des  négociations  entre  Alul  el-Malck  et 
Philippe  II.  V.  inj'rii.  p.  îfn  ,  noie  1 ,  p.  373. 

2.  D.  Antonio  Alonso  Pimente!,  romle 
de  Benavente,  vice-roi  de  \  alence  du  38 
mai  15O7  au  ij  décembre  1570. 

3.  Don  Martin  de  Cordoha  y  do  Velasco, 


comte  d'.\lcaudMe.  gouverneur  d'Oran. 

II.  D.  Pedro  Luis  (iarceràn  do  Horjii, 
gouveruenr  d'Oran  de  15117  à  1571. 

5.  Celte  clause  et  la  suivante  paraissent 
singulières  dans  des  propositions  pour  un 
traité  de  paix.  L'explication  (pi'en  donne 
C\uuEHyi(t.  II,  pp.  3.'i8-.'i/i())  doit  être  tenue 
pour  exacte.  On  sait  combien  étaient  favo- 
rables les  dispositions  de  Moulav  Abd  el- 
Malek  à  l'égard  des  nations  ilirétieiines.  Or 
le  Chérit",  en  s'opposanl  à  toute  incursion 
des  moudjahidin  (combattants  pour  la  foi) 
contre  los  frontora»,  se  serait  rendu  suspecta 
ses  sujets.  Il  no  pourra  donc  empêcher  co» 


MEMOIRE    DE    MOULAV    ABD    EL-MALEK  àOQ 

■y.  \ten,  que,  si  yo  fuere  con  cainpo  oonlra  qualquiera  de  las 
fronteras  susodichas,  que  en  tal  caso  que  pueda  lienir  socoro  de  Su 
Mag'  o  de  doude  mas  fuere  necesario. 

8.  \ten,  e  de  tener  dos  naos,  una  que  vaya  a  Levante  y  olra  a 
Poniente,  seguramente,  y  Uevar  en  ellos  un  morabito  a  hazer 
rescales  de  Moros  ;  y  an  de  guardar  los  previlejios  que  guardan  las 
de  los  Crislianos  a  Su  Mag'  y  an  de  ser  fajjorecidas  y  no  mal  tra- 
tadas  de  capilanes  de  galera  ni  de  otros  navios,  como  en  otras  vezes 
se  suele  hazer. 

g.  \ten,  si  la  voluntad  de  Su  Mag'  fuere  tener  una  o  mas  per- 
sonas  en  estes  mis  reynos  para  hazer  rescates,  podran  estar  e  yr  y 
venir  a  Espana  seguramente. 

10.  \ten,  que  le  ponga  precio  en  los  cativos,  asi  moros  como 
cristianos,  cada  uno  segun  su  cali.dad. 

11.  \len,  que  la  hazicnda  que  quedare  en  los  testamentos  para 
cativos  o  de  liiiiosnas  o  rentas  dadas  o  seùaladas  para  redemcion 
de  cativos,  asi  en  Espana  como  em  Berheria,  no  se  a  de  pagar  diezma, 
ni  pecho,  ni  otro  derecho  alguno. 

12.  Vten,  para  afyrmacion  desta  sancta  amistad  y  vezindad,  a 
de  tener  Su  Mag'  una  carta  mia  firmada  y  sellada  con  mi  firma  y 
sello  y  confirmada,  si  la  voluntad  de  Su  Mag'  fuere,  por  los  mora- 
bitos  que  en  la  casa  de  Meca  eslan  ;  y  yo  otra  de  Su  Mag'  asi  mesmo 


coups  de  main  qui  ont  lieu  presque  quoti-  une  réserve  analogue  «  en  faveur  des  bat- 

diennemenl  entre  les  garnisons  des  fronteras  leurs  d'estrade  des  deux  partis,  c'est-à-dire 

et  les  Maures  ;  le  roi  d'Espagne,  de  son  côté,  qu'il  devait  être  réciproquement  permis  de 

devra  se  désintéresser  de  ces  luttes.  Cette  faire  des  espéditions  de  maraude  et  d'atta- 

dernière  clause  n'est  pas  explicitement  in-  quer  les  fronteras,   pourvu  que  la  troupe 

diquée,  mais  elle  résulte  de  la  clause  q  où  mise  en   campagne  n'eût  pas  d'artillerie, 

il  est  dit  que,   si  le   Chérif  en   personne  pas  d'étendards,  mais  de  simples  pennons, 

marchait  contre  une  frontera,  dans  ce  cas  et  que  le  siège  de  la  frontcra  ne  durât  pas 

^pécial,  le  roi  pourrait  intervenir.  Dans  les  plus  de  trois  jours».  Albert  de  Cikcoubt, 

trêves  signées  entre  les  Maures  et  les  Cliré-  liUl.  des  Mores  Miidejures  el  des  Morisqiies, 

tiens  en  Espagne,  on  introduisait  toujours  t.  I.  p.  2S2. 

De  Castkies.  \  11.    —    i.'i 


2IO  l6    AVRIL     1577 

finnada  y  sellada  de  su  firma  \  sello,  confinnada  por  el  Papa  en 
Roma  ;  y  eslo  de  las  confirmaciones  quede  a  la  élection  de  Su  Mag' 
como  fuerc  su  voluntad. 

Signé'  :  Abdelmelec. 
Brilish  Muséum.  —  Additional  Mas,  2S3't9.f.  ô'"?^.  —  (Jri^/inal. 


I .  Cette  signature  est  autographe  ;  nous 
en  donnons  ci-dessous  un  fac-similé.  En 
le  comparant  à  celui  qui  a  déjà  été  publié 
dans  /"  Série.  France,  t.  III.  p.  760,  on 
constatera  que  l'écriture  comme  le  parafe 


sont  aussi  semblables  que  peuvent  l'être 
deux  signatures  d'un  même  personnage. 
Le  chérif  Moulay  .\bd  el-Malck  est  le  seul 
de  tous  les  souverains  du  Maroc  ayant  signé 
un  document  en  caracltres  latins. 


Fac-si.vilk  de  la  signature  de  Mol'lay  Abd  el-Malek. 


INSTRUCTIONS    D  ELISABETH    l'OUR    EDMUND    IIOGAN  211 

LXXXIV 

INSTRUCTIONS  D'ELISABETH  POUR  EDMUND  HOGAN' 

Uof/an  remerciera  Moalay  Abd  el-Malck  de  ses  bonnes  dispositions  pour  les 
marchands  anglais.  —  //  le  priera  d'en  montrer  la  sincérité  en  suppri- 
mant les  abus  dont  se  plaignent  ces  marchands  et  (jiii  entravent  depuis 
cjuelque  temps  le  commerce  du  sucre  en  son  royaume.  —  Quant  au  désir 
d'Abd  el-Malek  de  se  procurer  des  armes  cl  des  munitions  par  les  mar- 
chands anglais,  Hogan  tâchera  d'éluder  le  sujet.  —  Si  le  Chéri/  insiste, 
Ilogan  explicjuera  qu'Elisabeth  ne  pourrait  consentir  à  celte  requête 
sans  se  déshonorer  ni  violer  les  traités  avec  les  autres  princes  chrétiens. 
—  Si  le  Roi  revient  à  la  charge,  Hogan  fera  valoir  qu'Elisabeth  s'at- 
tirerait la  haine  et  l'hostilité  de  ces  princes.  —  Toute  autre  niarchandise 
d'Angleterre  dont  le  Maroc  aura  besoin  y  sera  transportée  en  abondance . 

Avril  1577. 
En  marge:  iï>-j~.  Maruccos.  Aprille. 

Inslriiclions  given  by  lier  Ma'"  to  Edmond  Iluggenes  sent  lo  Uie 
King  of  Marucos  and  Fesse,  tlie of  Aprill  an"  107-. 

Afler  llie  deliverie  of  our  lelters  lo  ihe  King',  you  sliall  tliank 
him  verie  much  in  our  name  l'or  ihat  lie  olTerelli  tliat  our  subjecls 
that  Iraphick  into  those  countries  shall  be  used  willi  ail  favore  and 
enjoy  ail  iinunilies  andliberties  as  amplie  as  they  bave  donc  in  otber 
bis    predecessores    tymes  :    and   to    tlic    end    \ve    may  see    some 

1.  \  .  supra,  Doc.  LXXXI,  p.   lyy;  mait  son  désir  d'une  entente  avec  Moulay 

2.  Cette  seconde  lettre  d'Elisabelli  5  Alxl  el-Malek.  Elle  le  priait  de  supprimer 
Moulay  .\bd  cl-Malek  (sur  la  première,  V.  les  entraves  dont  souffraient  les  marchands 
supra,  p.  2o3,  note  2)  n'a  pas  été  retrouvée.  anglais  au  Maroc  et  l'invitait  à  tenir 
Elle  fut  remise  au  Cliérif  par  Edraund  secn'te  l'alliance  projetée  entre  elle  et  lui. 
Hogan  le  i"  juin  1377.  La  Reine  y  cxpri-  \  .  inj'ra.  pp.  207,  255. 


212  AVRIL     l577 

parte  thereol  periormed,  we  cannot  but  lett  him  underslande  thaï 
our  said  subjects  do  finde  theinselves  agreeved  for  that,  especiallie 
of  laie,  ther  bath  bene  of  late  anolher  course  taken  amongst  bis 
officers  and  sulijecls,  wbicb  bave  the  cbeefest  supcrin tendance 
over  tbe  nialler  of  sugeres  (which  is  nol  one  of  ibe  smallest  com- 
modities  wbicb  our  subjects  transporte  bitber  oui  of  tbose  coun- 
tries),  then  hath  bene  used  before  lyme,  wberuppon  divers  discom- 
modities  ensued  toour  said  subjects  trapliic,  and  no  profite  to  hym'. 
You  sball  tbercfore,  as  we  bave  also  requested  byni  by  former 
lellres  Avritlen  unie  bym  in  that  bebalfe,  désire  hym  in  our  name 
tliat  the  said  encombrances  and  causes  of  the  hurle  of  tbe  former 
traphic  may  be  removed,  and  further  order  taken  thercin  for  tlie 
tyme  lo  conie.  that  the  effects  maye  déclare  tbe  sinccritic  ol  bis 
frendbe  ofler  made  touching  the  well  usage  of  our  subjects. 

And  for  that  he  hath  heretofore  made  means,  by  such  of  our 
mcrcliantes  as  are  lidgeres  and  Irailicpie  tbere,  lo  recover  from  hence 
such  artillerie  and  munition  as  he  sliall  from  tyme  to  lymc  bave 
neede  of  (a  matter  to  wbicb  we  can  neither  in  honor  or  conscience 
yeild  unto),  our  plcasure  tbercfore  is  thaï  you  make  no  mencion 
thereof  lo  bym  ;  and  in  case  he  niove  any  suche  matters,  we 
would  bave  you  endevore  yourselfe  to  put  it  of  llie  best  wayc 
and  with  the  best  Avordcs  you  can.  But  if  he  persist  in  that  pur- 
pose,  and  urge  il  with  more  inslaunce,  you  sliall  then  déclare  unto 
hym  in  our  name  how  much  il  imporletb  us.  bolli  in  honor  and 
safetie,  lo  yeild  lo  any  such  requcst,  liaving  regaidc  of  such  leagucs 
as  our  progenetores  and  we  bave  hadd,  and  presently  hâve  with 
olher  chrisliane  princes  our  ncighbf)urcs  ;  wlio  mighle  bave  just 
cause  to  make  hard  construccions  of  our  yeildinge  tlierin,  beinge 
a  matter  vcrie  dishonorable  and  lending  lo  the  violacion  of  Ihe  said 
leagucs,  especiallie  if,  in  ibis  tyme  of  controversye  belweene  som(> 
of  ibe  said  princes  our  colleagues  and  llym^  we  should  minisler 
the  Icast  supplément  of  ayde  or  succor  llial  maye  be  devised.  And 
thercfore,  as  he  is  a  prince  of  honor,  we  liope  he  will  not  presse 

I.   Cf.    infra.  Doc.  XGI,  p.  33ï,  XCII,  .\I),1  cl-Malck  el  lo  roi   .!.•  l'orlugal,  dont 

!'■  234.  les   projrls    d'cxprdition  contre   le    Maroc 

3.   Llisabctli  fait  sans  doute  allusion  aux  étaient  connus    en    Angleterre.    V.    supra, 

relations  qui  ciistaicnt  alors  entre  Moulay  Doc.  LXXVH,  p.  190. 


INSTRUCTIONS    d'ÉI  ISABETH    POLR    EDMUND    HOG.W  3  1.3 

US  to  yeild  to  other  demandes  bul  sucli  as  maye  be  well  accorded 
and  performed  by  us  in  bonore,  and  not  lo  Ibose  ihinges  tbat  are 
of  ihat  nature  that  were  like  to  procure  more  inconAenience  to  us 
ihen  profitt  to  hyni.  And  therefore  you  shall  désire  bym  in  our 
name  to  forbeare  to  presse  us  iherein,  especiallie  seinge  it  is  a  mat- 
ter  that  somewhat  concernetb  tbe  ser\ice  of  our  God,  which,  as 
reason  would.  and  so  we  bave  declared  in  our  former  lettres  to  iiym 
as  be  dotb  Hkewise  tbe  same  to  us.  is  not  in  anywise  therefore  to 
be  toucbed  or  consented  unto. 

And  if  so  be  you  shall  sce  bym  not  rest  satisfied  witb  this  our 
answer,  you  shall  ihen  more  particulerlie  lett  bym  understande, 
that,  in  case  we  sbould  consent  to  iiis  said  demandes,  we  see  it 
verie  apparent  tbat  we  sbould  drawe  tbe  batred  of  ail  Christian 
princes  our  neighboures  uppon  us,  and  thereby,  besides  an  im- 
minent warre  were  like  to  grOAve  unto  us,  both  ourmerchantes  and 
goodes  remaining  in  tbe  said  princes  countryes  (which  amounictb 
to  no  small  somes)  sbould  be  arrested.  and  ail  forraine  trapliic 
debarred,  to  the  great  inconlentment  of  our  owne  subjects.  ^\iiich 
beinge  a  matter  of  so  greate  conséquence,  and  touchinge  us  so 
nearlie,  we  liope  lie  a\  ill  weigli  it  accordinglie,  and  Ibrbeare  to 
presse  us  farther  tberem. 

But  as  for  ail  other  commoditics  growinge  and  issuinge  out  ol 
this  our  reaime  and  countrye,  which  maye  in  any  waye  serve  to 
furnishe  bis  necessities,  or  the  wants  of  bis  people  and  subjects, 
and  maye,  without  préjudice  to  any  former  league  concluded 
betwixt  us  and  other  forraine  princes,  be  transported  and  used 
in  trade  of  merchandize,  you  maye  assure  bym  tbat  be  shall  bave 
such  and  so  greate  store  of  them  as  our  reaime  maye  yeilde  and 
shall  seeme  to  bym  and  bis  people  convenient. 

Uritish  Muséum.  —  Harleian  Mss,  36,  f.  303.  —  Copie. 
Ibidem.  —  Cotton  Mss.  A'ero  B.  VIII.  f.  08.  —  Copie. 
Ibidem.  —  Lansdowne  Mss,  CLV,  f.  193.  —  Copie. 
Ibidem.  —  Sloane  Mss,  Si^Q,  f.  107.  —  Copie. 
Ibidem.  —  Barney  Mss,  CCC.XC,  /■  i2.  —  Résume. 


ai/i  MAI   1077 


LXXXV 


PROJET  DE  TRAITÉ  ENTRE  PHILIPPE  II  ET  LE  CHÉRIE 

(Avec  des  instructions  pour  Caurette  ') 

Avant-projet  pour  Francisco  de  Ibarra  cl  instructions  pour  le  caiiitaine 
Cabretle.  —  La  paix  sera  conclue  pour  le  temps  que  le  roi  d'Esparjne 
jugera  convenable  et  le  roi  de  Portugal  y  sera  compris.  — Le  roi  d'Es- 
pagne mettra  à  l'abri  de  toute  incursion  de  la  part  de  ses  sujets  les  Etats 
du  Chérif,  lequel  agira  de  même  envers  lui.  —  Des  sanctions  assureront 
de  part  et  d'autre,  l'exécùlion  de  cette  clause.  —  Pour  le  règlement  des 
prises,  il  sera  désigné  clans  chaque  royaume  une  place  où  personne  ne 
pourra  se  rendre  sans  l'autorisation  de  son  souverain.  —  De  même,  les 
parties  contractantes  se  garantiront  réciproquement  la  sécurité  de  leurs 
navires.  —  Le  ChériJ'  dénoncera  au  roi  d'Espagneles  actes  d'iioslililé 
qu'à  sa  connaissance  le  Grand  Seiqneur  projetterait  contre  la  Péninsule. 

—  Le  commerce  sera  libre  entre  les  sujets  des  Etats  contractants,  exception 
faite  des  Moriscos.  —  Le  Chérif  ne  confiera  aucune  charge  à  des  Turcs 
et  ne  les  aidera  en  rien  contre  l'Espagne.  —  //  ne  recevra  aucun  corsaire 
turc  dans  ses  ports.  —  Les  biens  des  bâtiments  qui  échoueront  dans  les 
ports  de  l'une  ou  l'autre  des  parties  contractantes  seront  restitués  à  leurs 
propriétaires.  —  Les  navires  de  l'Espagne  et  de  ses  alliés  auront  libre 
accès  dans  les  ports  marocains.  —  On  ne  pourra  obliger  ni  un  Chrétien 
ni  un  Maure  à  renier  sa  foi.  —  Le  Chérif  fermera  l'accès  de  ses  ports 
aux  corsaires  et  aux  ennemis  du  roi  d'Espagne,  sans  que  ce  dernier  soit 
tenu  à  la  réciprocité .  —  Le  ChériJ'  s'interdira  la  constitution  d'une  marine 
de  guerre.  —  Les  Espagnols  pourront  exporter,  en  payant  les  droits 
habituels,  tous  produits  marocains.  —  Les  parties  contractantes  .t'inter- 
diront de  prêter  appui  aux  Turcs  dans  leurs  desseins  contre  l'une  d'elles. 

—  Le  Chérif  n'accueillera  pas  les  déserteurs  espagnols.  —  //  interdira 

I.   Ce   prujcl   (lo    Irailù,   n'iligr   dans   la  mriil.  QiianI  aux  ill^lrllcliorl!>[K)^l^CBllrrlll■, 

chanccllcrir  de  l'liili|ipr  II.  a  |irolial)lcmGiil  elles    auront   élé   dictées   par   l'Iiilippr    II 

pour   auteur   Francisco  de  Ibarra,  dont  le  lui-mémo,    suivant    son    habitude,   il    son 

nom  flguro  au  commonccmont  du  docu-  secrétaire  Mateo  Vaîtjuei. 


PROJET     DE     TRAITE     ENTRE     riIlI.IPI'E     II     ET     LE     CHERIE  310 

à  ses  sujets  toute  déprédation  à  l'égard  des  habitants  des  Canaries.  — 
Les  parties  contractantes  se  prêteront  contre  le  Grand  Turc  un  mutuel 
appui  en  cas  de  besoin.  —  Le  traité  prévoira  l'envoi  réciproque  d'ambas- 
sadeurs et   le  rachat   des   captifs,   moyennant  soixante  ducats  par  tête. 


[Commeni'cment  de  mai  1077]  '. 

Aados  :  Algunos  apuntamientos  para  la  capifulacion  que  paresce 
se  podria  hazer  con  el  rey  de  Fez,  y  para  la  instruccion  que  havra 
de  llevar  el  capitan  Cabrela. 


Francisco  de  \  barra. 


Puntos  para  la  instruccion 
de  Cabreta. 


Que  la  paz  sea  Uana  y   comun  Que  Su  Mng'' ha  holirado  de 

por  el  tiempo  que  a  Su  Mag'  pa-  que  el  dicho  Xarife  se  incline 

resciere,  inlerviniendo  en  ella  el  rey  a  esta  paz,  para  que   se  haga 

(le  Portugal'.  comn  esta  apuntado. 

Que  Su  Mag''  (durante  la  paz)  Lo  mismo.  \,  demas  desto, 

assegure    las    costas     marinas     y  que    Su   Mag''   le    l'avorescera 

vassallos  del  dicho  rey  de  Fez  de  quando    se    hallara    apretado, 

qualquier    invasion    y    robo    que  ora  sea  de  estrangeros,  ora  de 

intentassen   cossarios    vassallos    o  naturales,  y  le  ayudara  a  reco- 

armadas  de  Su  Mag''.  brar  su  reyno  contra  sus  enc- 

migos. 


Que  lo  mismo  se  hiziesse   por 
parte  del  dicho  Muley  Meluch. 

Que  lo  que  en  contrario  desto  Lo  mismo. 


I.  La  rédaction  du  présent  Document 
fut  sans  doute  motivée  par  le  Mémoire  de 
Ntoulav  Abd  el-Malek,  dont  était  porteur 
Diego  Marin.  V.  supra.  Doc.  LXXXIII,  p. 
20*.  Il  renferme,  daulre  part,  des  instruc- 
tions pour  Cabrette,  dont  Philippe  II  envisa- 
geait, en  mai  1077,  l'envoi  au  Maroc.  \  . 


infra,  p.  320  et  note  i.  D'où  1m  date  pro- 
posée ci-dessus.  La  mission  de  Cabrcllc 
n'eut,  d'ailleurs,  pas  lieu.  Les  négociations 
avec  Moulay  .\bd  el-Malelt  se  poursuivirent 
par  l'intermédiaire  de  Diego  Marin. 

3.  Les  mots  en  italiques  sont  une  addition 
du  marquis  do  Los  Volez.  V.  infra.  p.  217. 


2l6  MAI    i"i77 

se  hiziesse  fuesse  castigado  y  re- 
compensado  por  ambos  Reyes, 
obligandose  el  de  Fez  a  detener  los 
cossarios  de  sus  tierras  que  no 
vengan  a  hazer  daîïo  a  Espana. 

Que,  para  tratar  destos  robos 
Y  su  averiguacion,  se  seûale  en 
cada  reyno  una  frontera  de  sus 
tierras,  donde  ninguno  pueda 
passai'  sin  licencia  de  su  rey. 

Que  Su  Mag''  se  obligue  a  asse- 
gurar  al  Xarife  qualesquier  navios 


raxek 


que 


navegaren 


por  los 


mares  de  Poniente  y  Levante,  y  lo 
mismo  el  Xarife  a  los  de  Su  Mag''. 

Que  cl  Xarile  sea  obligado  a 
avisar  a  Su  Mag''  de  qualquier 
designo  que  eniendicre  liene  el 
Turco  contra  qualquier  parle  de 
los  Estados  de  Su  Mag''. 

Que  aya  libre  comercio  entre 
los  vassallos  de  Su  Mag''  y  del 
Xarife  y  vayan  y  vengan  libre- 
mente  de  un  reyno  a  otro,  excepte 
los  Moriscos. 

Que  on  ningun  cargo,  officie, 
plaça  ni  guarnicion,  cl  diclio  Xarife 
tenga  Turcos,  ni  los  puoda  ayudar 
en  cosa  alguna  conlra  Su  Mag''. 

Que  no  consientaen  sus  puertos 
vaxeles  algunos  de  cossarios  o 
Turcos. 


Lo  misnio  ;  pagandose  los 
dercclios  ordinarios  y  en  la 
forma  (pic  se  podra  assenlar 
quando  desto  se  tratare,  y  avi- 
sando  el  Mcluco  de  otras  co- 
modidades  se  le  conccderan  ; 
y  dexara  Su  Mag''  en  su  libre 
alvediiolo  que.  on  récompensa 
y  correspondencia  de  todo  lo 
(|uo  Su  Mag"*  le  ofTresce,  cjucria 
cl  de  su  parte  concéder  y  ciiiu 
plir. 


PROJET    DE    TRAITE    ENTRE    PHILIPPE     II     ET    LE    CHERIE  2  I  ^ 

Que  si  en  los  puertos  de  ambos 
reynos  diessen  al  traves  algunos 
navios,  sea  restituvda  cada  cosa  a 
sus  duenos. 

Que  los  navios  de  Su  Mag''  y 
sus  confederados  puedan  entrar 
libi'emente  con  mercadenas  v  sin 
allas  unos  en  los  puertos  de  los 
otros. 

Que  no  se  pueda  forçar  a  ningun 
Gliristiano  ni  Moro  a  que  muden  Esta  palabra  afiadio  el  mar- 

de  religion.  ques  de  los  Vêlez. 

Que  no  consienta  el  dicho  Xaiife 
en  ninguno  de  sus  puertos  Ingleses, 
Franceses,  Normandos,  ni  otros 
cossarios  o  rebeldes  algunos  de  Su 

Mag''  en  sus  puertos  y   costas,  y  Lo   rayado  es   anadido    del 

que  Su  Mag''  pueda  admitir  cossa-      marques  de  los  Vêlez. 
rios  Moros y  Turcos y  enernigos  del 
Xarife. 

Que  no  pueda  el  dicho  Xarife 
armar  mas  que  diez  galeras  para 
la  seguridad  de  sus  costas,  pues  las 

de  Su  Mag''  serviran  de  lo  mismo.  Anadido  del  Marques, 

ni  pueda  fabricar  en  el  mar  occeano 
navios  algunos  de  alto  bordo,  si 
no  es  algunos  navios  que  para  sus 
mercaderias  huviere  menester. 

Que  se  puedan  sacar  bastimentos 
y  otras  cosas  del  reyno  de  Fez. 
pagando  los  dereclios. 

Que    no    pueda    favorescer    al 


ai8  MAI    K177 

Tiirco  en  cosa  alg:iina  contra  Su 
Mag"*,  el  quai  liara  cou  el  lo 
mismo. 

Que  no  reciba  en  sus  reynos  y 
estados  soldados  algunos  fugitivos 
de  los  de  Sa  Mag''. 

Que  los  vassallos  del  dicho  Xarife 
que  confinan  con  las  islas  de  Ca- 
naria    no   puedan   hazer    daùo  ni  , 

prejuYzio  a  los  dichos  islenos. 

Que.  en  caso  que  el  Turco  qui- 
siesse  innovar  alguna  cosa  en  su 
reyno  y  estados,  sin  consentirla 
se  saïga  de  su  amistad,  que  Su 
Mag""  les  favorescera  contra  el, 
haziendo  el  Meluco  lo  mismo  con 
Su  Mag''. 

Que  pueda  liavcr  cmbaxadorcs 
de  una  parte  y  otra,  y  cjue  los 
esclaves  que  huviere  en  ambos 
reynos  se  rescaten  a  i.\  ducados. 

British  Muséum.  —  Addillonal  Mss.  28359,/.  310.  —  Ori;im,il. 


It  VPPOUT     DE    MATEO     VAZQUEZ     A     PHILIPPE     II  2  I  f) 


LXXXVI 

RAPPORT  DE  MATEO  VAZQUEZ'  A  PHILIPPE  II 

(Extrait) 

Le  dur  (/Allie  el  le  inurquis  de  Los  Vêlez,  considérant  qu'en  ce  qui  concerne 
l'expédition  du  Marne,  Philippe  H  s'est  déjà  engagé  envers  D.  Sébastien, 
que  les  Portugais  sont  soupçonneux  et  que  Moulay  Abd  el-Malek  ne 
livrera  pas  les  ports  de  son  royaume,  sont  d'avis  de  différer  l'envoi  de 
Cabrctte  vers  ce  prince. 

L'Esrurial,  27  Mai   1577. 

Au  dos,  alla  manu:  En  S'  Lorenzo,  ^-j  de  Mayo  i5"".  —  Viose 
la  respuesta  del  rey  de  Portugal  y  no  esta  en  que  vuelva  Cabieta 
a  Moluch.  Lo  que  parece.  A  memoriales  de  los  depulados  del 
secieto.  Carta  de  Don  Cliristoval  de  Mora.  Veanla  el  duque  de 
Alva  y  el  marques  de  Vêles. 

En  marge,  de  la  main  de  Philippe  II  :  Mafiana  me  hareis  relacion 
desto  y  veremos  lo  que  en  ello  convendra 

S.  C.  R.  Mag", 
Han  visto  el  Duque"  y  el  Marques  lo  de  Porlugal.  ^  ,  porlas  cau- 

I.  L'Adilitional  Ms  28263  est  forme  tic  il  mourut  en  fonctions  le  ^  mai  i5pi .  C'était 
la  correspondanceenirc  Philippe  II  et  Mateo  l'homme  en  qui  Philippe  II  avait  lo  plus 
Vaïquez  (i574i59i)-  —  Mateo  Vazqucz  de  confiance.  Par  ses  mains  passait  la  cor- 
de Lecca,  né  à  Alger,  où  sa  mère  Isahclle  rospondance  confidentielle  du  Roi  avec  ses 
de  Lucchiano  était  en  captivité.  Rachrlc  ministres.  Sa  naissance  un  peu  mystérieuse 
par  le  duc  de  Medina-Sidonia  et  élevé  à  lui  valut  de  vives  attaques;  on  prétendit 
Sévillc.  il  devint  secrétaire  du  Conseil  de  qu'il  était  fils  de  Turc  ou  d'infidèle. 
l'Inquisition,  auditeur  au  Conseil  royal.  2.  Antonio  Perez,  écrivant  à  Philippe  II 
Nommé  secrétaire  du  Roi  le  2g  mars  1570,  le  ti  avril  1577,  Uii  transmettait  un  mémoire 


sas  que  el  Rey  dizc  en  su  respuesta,  y  estar  V''  Mag''  ya  prendado 
con  el  para  la  empresa,  y  ser  Portugueses  tan  sospechosos,  y  que 
Muley  Moluch  no  se  crée  que  ha  de  dar  los  puertos.  sino  viendose 
muy  apretado,  y  que  estandolo  no  terna  fuerça  para  nada,  se 
resuelven  en  que  a  Cabreta  se  vayan  dando  largas  entreteniendole'. 
\  el  Duque  dixo  que  se  le  podria  yr  dando  algo  con  que  se  pudiese 
entretener.  ^  afiadio  el  Marques  que  el  no  conocia  a  Cabreta, 
pero  que,  si  el  rey  de  Portugal  se  aquietara  que  la  yda  de  Cabreta 
no  podla  ser  de  ynconvenienle,  y  el  Cabreta  fuesse  para  fiar  del 
que  fuera  y  avisara  de  las  cosas  de  alla,  que  pudiera  yr  ;  pero  dixo 
que  el  no  conoscia  a  Cabreta.  Y  con  entretener  a  Cabreta  dixo  el 
Duque  que  se  podria  entender  en  lo  que  el  rey  de  Poi  tugal  trala. 
Y  ban  visto  tambien  lo  de  Italia  que  va  aqui. 

Dritish  Muséum.  —  Additional  Mss.  '28i?63,  f.  I'2'i.  —  Orii/indI. 


du  duc  d'Albe  sur  rexpi'dilion  projetée  par 
I).  Sébaslicn  ;  il  remarquait  que  le  Duc 
paraissait  fort  désirer  que  l'expédition  e\\l 
lieu,  que  son  insistance  était  étrange  et 
qu'il  serait  bon  d'avoir  l'œil  sur  lui.  Addil. 
Mss,  28262.  f.  21IH. 

I.  On  voit  ici  que  Pliilippc  II  songeait 
alors  à  renvoyer  Cabrelle  auprès  de  Mou- 
lay   Abd   cl-Malck  comme   négociateur  et 


qu'un  des  objets  des  pourparlers  aurait  été 
la  cession  d'un  port  marocain  à  l'Espagne, 
c'est-à-dire  de  Larache.  D.  Sébastien,  tout 
à  ses  projets  de  conquête  du  Maroc , 
s'opposait  cuorgiqucmenl  au  départ  de 
Cabrette,  comme  en  témoigne  une  lettre 
h  Philippe  II  de  l'ambassadeur  d'Espagne 
à  Lisbonne.  V.  /"  Série,  Portugal,  à  la 
date  du  i-j  mai  1077. 


MANDEMENT    D  ELISABETH     A    BURGHLEY  i^l 

LX  XXVII 

MAÎNDEMEXT  D'ÉLISABEIH  A   BLRGIILEY 

Des  marchands  amjbns  qui  /rajiijuenl  au  Maroc  n'ayanl  pu,  récemment, 
s  y  procurer  du  sucre,  ont  dii  en  rapporter  une  can/alson  de  peaux. 
—  Ces  peaux,  de  médiocre  (jualilé  et  avariées  par  l'eau  de  mer,  ont  été 
jugées  invendables.  —  La  Reine  ordonne  que  les  susdits  marchands 
soient  laissés  libres  de  transporter  ces  peaux  hors  du  royaume  pour  les 
rendre  au  mieux  de  leurs  intérêts. 

Greenwich,  29  mai  1377. 

Au  dos  :  To  our  right  trusty  and  rig}it  welbeloved  counsellor 
the  Lord  of  Burghley.  Higlie  ïreasourer  of  England.  —Alla  manu  : 
Barbarv  marchantes.  Mav  1077. 

Elisabeth  R. 

By  the  Queene. 

Right  trusty  and  right  welbeloved,  we  greele  yow  Avell. 

And  where  Ave  are  credibly  informed  that  certayne  our  loving 
subjectes  marchantes  trading  into  Barbary  hâve  of  late,  uppon 
necessitye,  for  want  of  their  wonled  kind  of  merchandizes  from 
that  contrey,  as  sugars  and  such  like  ',  brought  into  this  our  reaime 
certaine  bides  of  those  partes,  which  bides,  as  well  for  the  smallnes 
and  thynnes  of  them,  and  for  that  they  are  perisshed  and  faultye  by 
reason  of  long  and  close  lyeing  together,  as  also  because  they 
hâve  taken  wete  of  sait  water,  are  not  lo  be  uttered  and  occupied 
within  this  our  realm  for  any  commoditye,  benefile,  or  profitable 
use  of  our  subjectes  hère,  as  by  certificat  of  the  wardens  of  the 
mistenes  of  gyrdellers,  sadlers,  cordAvayners,  and  curriors  Avithin 

I.   Cf.  ci-dessus  Doc.  LXXA  III.  p.   iga. 


222  29    MAI     1077 

our  citve  of  London,  and  certayne  expert  laniiers  also  out  of  our 
said  citye,  who  hâve  seene  llie  said  liidcs  of  purpose,  is  playnely 
declared  and  teslefied  : 

We  let  yOAV  wete  tliat  not  only  for  the  causes  aiToresaid,  but 
also  for  tliat  the  smell  of  ihe  said  liides  (as  we  heare)  is  se  noyesome 
ihat  it  is  feared  lo  be  hkly  lo  breede  sonie  infeccion,  W  e  are  wel 
pleased  and  contented,  uppon  humble  sute  made  unlo  us  by  the 
said  merchaunfes,  to  grant  them  license  to  transport  the  said  Indes 
againe  out  of  lliis  our  realni. 

Wherefore  v,e  will  and  comaunde  yow,  by  vertue  of  thèse  pré- 
sentes, to  takeorder -withourcustoniersorfermorsof  our  custonies, 
and  ail  other  our  offîcers  to  whoni  in  tliis  case  il  shall  apperteigii, 
ihat  the  said  inerchantes  niaye  freely,  and  without  any  letlc,  staNc, 
or  trouble,  trauspcjit  llic  said  Barbary  bides  into  any  parles  of 
beyond  the  seas,  and  there  ultcr  and  sell  the  sanie  to  their  niost 
profTitt  and  advantage,  any  lawe,  statute,  proclaniacion,  ordi- 
naunce,  or  otber  provision  to  the  contrar\  notwilhstanding.  And 
ihese  our  letters  shalbe  your  sulficienl  warrant  and  discharge  in 
that  behalf. 

Gcven  undcr  our  signet,  at  our  inannor  of  (ireenw  ich,  the  xxix"' 
day  of  Maye,  in  the  nyneteenlh  yere  of  our  reign,   i577- 

JlnlJiM  IJouac.  —  Cccil  AJ.ts,  vol.  1\.  ;;'■  C'.t.  —  Ori<juutl. 


RAPPORT    DE    MATEO    VAZQUEZ    A    PHILIPPE    11  220 

LXXXMII 

RAPPORT  DE  MATEO  VAZQLEZ'  A  PHILIPPE  II 

.1  la  suite  de  la  conférence  qu'ils  ont  eue  au  sujet  de  la  coopération  éven- 
tuelle de  Philippe  II  à  une  expédition  portugaise  au  Maroc,  le  duc  d  Albe 
et  le  marquis  de  Los  Vêlez  ont  conclu  qu'il  serait  fort  malaisé  de 
détourner  D.  Sébastien  de  ses  desseins,  mais  que  le  roi  d'Espagne  pour- 
rait tenter  de  faire  ajourner  l'expédition  à  une  autre  année. 

L'Escunal,  4  juin  1077. 

Au  dos  :  En  San  Lorenzo,  4  de  Junio  1577.  Porlugal.  —  Moluch. 

Lo  de  Portugal  y  Moluch  vieron  oy  el  Duque  y  el  Marques,  y  se 
liablo  tan  largo  que  lo  séria  inucho  este  papel  si  en  el  se  huviese  de 
rcferir  ;  solo  dire  la  resolucion  de  su  parecer  ;  que  tienen  por  dura 
cosa  divertir  al  rey  de  Porlugal  lu  que  esta  tan  prendido  y  tan 
adelante,  por  mas  que  lo  este  el  tiempo,  con  su  deterininasion  y 
gallardia,  y  haviendo  el  gastado  lanto,  y  que,  no  haviendose  heclio 
otras  cosas,  ver  que  esta  tambien  se  le  deshazia,  séria  hazerle  ynjuria 
_  Personal  y  fuera  de  todas  razones  y  consideraciones  de  Estado  ; 
y  no  estuvieron  en  las  diligencias  del  Çuniga',  sino  fuesse  con  su 
sabiduria  del  Rey,  por  mas  secreto  que  fuese,  porque  esto  séria  tratar 
con  el  encmigo  del  aniigo,  y  encareciose  todo  esto  mucho  ;  pcro 

I.   V.  supra,  p,  2ig,  note  i.  —  Antonio  réunies  en  vue  de  l'entrepribe  marocaine. 

Perez,  écrivant  le   i"  juin  à  Philippe  II,  Addii.  Mss.  28262,  f.  2jH. 

engageait  ce  dernier,  au  cas  où  l'expédition  2.   Çuniga.  Francisco  de  Zufiiga  j  Tapia, 

portugaise  aurait  lieu  et  où  l'Espagne  four-  que  Philippe  II  avait  dépêché  à   Fez,  lors 

nirait  5 000   Espagnols  et  5o  galires,  à  ne  des  négociations  de  Cabrctte,  et  qui  avait 

pas  se  laisser  entraîner  au   delà   de   cette  remis    un    mémoire   sur    la    situation    de 

contribution.   Perez  envisageait  également  Moulay     Abd     el-Malek     et     de     Moulay 

la  possibilité  de  détourner  contre  l'.\ngle-  Mohammed.   Cf.  Cibrf.ra,  t.  II,   pp.  344 

terre    les    forces    qui    allaient    se   trouver  et  480. 


22^  A    JUIN     1677 

que,  si  V.  Mag"  eslava  en  dli'erirlo,  se  podiia  tomar  occasion  del 
tiempo,  aunque  dudavan  que  esto  le  fuesse  de  salisfacion,  y  que 
havria  de  ser  para  hazerse  otro  afio  lo  que  no  se  hiziesse  en  este, 
recompensandole  el  dafio  del  gasto  présente  ;  y,  en  caso  que  se 
huviese  de  proseguir  lo  començado,  se  junlarian  el  Duque  y  el 
Marques  y  yrian  apuntando  lodo  lo  que  se  pudiese  y  pareciese 
convenir  ' . 

En  marge,  de  la  main  de  Philippe  II  :  Con  todo  eslo  tratare  mas 
manana,  que  agora  no  ay  tiempo  ni  cabeça  ya  para  ello.  Las  cartas 
que  oy  deve  van  aqui  >  otras  que  oy  me  lian  dado  con  la  demanda 
que  vereis,  en  que  yo  no  estoy.  Todo  lo  veremos  manana  y  lo  que 
mas  aqui  dccis. 

Britisli  Muséum-  —  Additiunal  Mss,  '2S'263,  f.  I3S-]3'J.  —  Original. 

I.   Sur  les  efforts  de  Philippe  II  pour  mission    extraordinaire,     no    réussit    pas 

détourner    D.    Sébastien    de    l'entreprise  mieux  que  D.  Juan  de  Silva,  l'ambassadeur 

marocaine,  V.  supra,  p.  191,  note  i  ;  infra,  résident,  à  faire  abandonner  au  jeune  roi 

Doc.  CXXIV,  p.  34o  ;  /"  Série,  France,  son  projet.  Il  rend  compte  d'un  entretien 

t.  I,  p.  464  et  note  5,   p.  405.  —  Le  duc  avec  ce  dernier  et  de  son  insuccès  dans  un 

de   Medina-Celi,  envoyé    par    Philippe   II  rapport  à  Philippe  II  en  date  du  i3  avril 

à   Lisbonne,    au    mois   de  mars   1578,    en  iS^S.  \.  à  cette   date.   ;''■'  Série,  Espagne. 


LETTRE    D  ED:\IUND    HOGAN    a     ELISABETH  22.) 

LXXXIX 

LETTRE  D'EDMUND  HOGAN  A  ELISABETH' 

Arrivée  de  Hogan,  le  21  mai,  à  Safi.  —  Moulay  Abd  el-Malek  envoie  une 
escorte  et  trois  marchands  anglais  pour  le  conduire  à  Merrakech.  —  Tous 
les  marchands  chrétiens,  sur  l'ordre  du  Chérif,  viennent  à  sa  rencontre 
hors  de  la  ville.  —  //  est  conduit  immédiatement  devant  Moulay  Abd  el- 
Malek.  cjui  le  reçoit,  entouré  de  ses  conseillers  maures  et  chrétiens.  — 
Mené  ensuite  à  son  logement,  Hogan  est  rappelé  le  soir  même  à  la  Cour.  — 
Le  Chérif  lui  apprend  qu'il  a  permis  au  roi  d'Espagne  de  lui  envoyer 
un  ambassadeur  ;  mais  il  fera  sentir  à  celui-ci  combien  plus  il  estime 
l'envoyé  de  la  reine  d'Angleterre.  —  Philippe  II  est  gouverné  par  le  Pape 
et  cela  déplaît  au  Chérif,  qui  pense  comme  un  vrai  protestant  et  est  très 
versé  dans  la  connaissance  de  l'Ancien  et  du  Nouveau  Testament.  —  Le 
Chérif  est  disposé  à  traiter  les  marchands  anglais  avec  une  bienveillance 
particulière.  —  //  ne  demandera  rien  à  la  Reine  qui  ne  soit  compatible 
avec  l'honneur  de  celle-ci.  — Moulay  Mohammed  el-Mesloukh  tient  encore 
la  montagne  avec  de  faibles  contingents. 

Merrakech,  n  juin  i^']']. 

Au  dos  :  The  coppye  of  the  Quecnes  Ma""  letter.  —  Alia  manu  :  1 1 
Juiiii  i5--.  A  coppie  of  Hogans  lettre  to  lier  Ma'"  from  Maruecos. 

Maye  it  please  your  Ma""  lo  bee  advertised  ihat,  after  your  High- 
nes  lettersbeing  directid  urilo  the  King  of  Barbarie  with  your  Ma"" 
commission  signid  deliverid  lo  me,  I  dispeededmyself  for  thèse  par- 
ties, imbarking  at  Portsmouthe,  the  vj'  daie  of  Maye,  and  the  xxj' 
of  the  same  monnethe  arryved  in  ihis  cost  of  Barbarye,  at  a  port 
of  the  Kinges  called  Saphia.  I  remayiiid  a  bord  shipp  in  the  rode, 
and  wrotc  letters  to  Marocus,  where  the  K.ing  kepeth  bis  court.  And 
at  the  end  of  v  days,  the  King,  being  infourined  of  my  arryvall,  sent 
certain  captaines  with  souldiers  and  iij  Englishe  marchauntes  to  mec 

I.  Cf.  supra.  Doc.  LXXXIV,  p.  211  et  infra.  Doc.  XCIV,  p.  -j'.hj. 

De  Castkie.s.  VII.   —    lâ 


220  Ti    ,iri>    ia-;7 

for  to  safeconduyle  me  upp  to  lus  court,  declaring  ihat  lie  greatlie 
rejoysed  to  heare  from  your  Ma'". 

So  as  ihe  first  daie  of  June,  I  came  to  his  citie  of  Morocus  ;  and 
uppoun  the  «aie,  by  his  order.  mett  mee  ail  tlie  Christian  mar- 
chauntes,  and  nere  to  the  citie  somme  of  his  Councell  '  :  whom  decla- 
red  vt  was  the  Kinges  pleasur  to  honnor  your  Ma""  ail  he  could 
devise,  and  therfore  he  thought  it  good  I  shulde  comme  to  his 
présence. 

So  to  his  palace  I  was  brought,  and  to  the  présence  of  the  Kinge 
sittingin  his  chair  ofestate.  And  his  councellors.  beingaswell  Moores 
as  Chrislians,  standing  about  him,  I  dutifuUie  delyverid  your  Ma"" 
letters  and  declared  my  message  in  Spannislie  ;  ■\vhiche  (albeyel 
he  well  understoode)  caused  one  to  make  relacion  what  I  said  in  the 
Arrabian  language,  thatthe  Moores  might  understand  the  same.  And 
after  the  King,  geving  greàt  thankes  to  your  Highnes,  declared 
thathe,  with  his  countrie  and  ail  thinges  therin,  shuld  bee  at  your 
Ma""commaundmcnnl.  rescrving  his  honnorand  lawe.  I  aunswerid 
your  Ma'"  reservid  the  same,  as  by  your  Highnes  lelters  he  shuld 
perccave. 

Theruppoun  I  being  conducted  to  my  lodging,  being  appointed 
of  purpose  with  necessaries  accordingly,  the  same  night  lie  sent  for 
me  lo  llio  Court,  wherashe  had  great  confercnc  with  mee,  declaring 
ihat  Ihe  King  of  Spayne  had  sent  to  him  for  licence  that  he  might 
scnd  an  cmbassador  liillicr.  witli  request  his  Honnor  wold  not  geM' 
audience  toanie  that  might  coniin  from  your  Ma'"  ;  wliicli  licence  lie 
had  graunled. 

«  But,  said  the  King,  when  lie  commilh,  he  shall  sce  that  I  make 
more  acoumpt  of  you  comming  from  the  Queene  of  Kngland  then 
of  anie  from  Spaynne  :  for  I  will  use  him  aflcr  the  use  of  somm 
places  in  Cliristendoni,  lo  tariie  xx  dais  beforc  I  speke  with  him  «  : 
for  that  the  King  cannol  govern  his  ownc  countrie,  but  is  govcrniied 
by  the  Pope  and  Inquisition.  W  hich  religion  he  dotlic  wholic  mis- 
like  of:   finding  him  lo  be  a  vearie  earnncsl  Protestant",  of  good 

I.   C'est  ainsi  que  les  choses  se  passaient  quelques  kilomètres  de  la  ville   et,  h  une 

encore,  avant  le  Protectorat  français,  àl'ar-  moindre  distance,  .se  présentaient  le»  per- 

rivée  d'un  ambassadeur  :  la  colonie  euro-  sonnages  du  muklizen, 
prenne  se  portait  au  devant  de  celui-ci  fi  i.  llogann'apaspuprendrcAbdel-MaKl 


LETTUE     U  lîDMUM)     IIOCJ AN     A     lîI.ISVBETri  '211 

religion  and  liviiig,  and  well  experimentedas  Avell  in  tlie  Old  Testa- 
ment as  New',  hering  great  alleclion  t,o  Godes  trcw  religioun  used 
in  jour  Iliglines  realm. 

I  finde  liim  agréable  to  doo  good  lo  yonr  nnarcliauntes  more  than 
to  anie  otlier  nation,  and  not  to  urgeanie  demaund  of  your  Ma"''lhat 
maie  tend  toyourdishonnor  orbi'eche  of  league  Avith  other  Christian 
princes,  whear,  as  appertainithe  to  my  dutie,  I  spetiallie  regard. 

Hee  is  not  yct  ail  in  quielt  wilhin  liis  countrie,  for  the  Blacke 
King^  kepeth  in  the  mountaiiis,  being  of  small  force. 

Thus  praieng  to  the  Lord  for  the  préservation  of  your  Ma'"'  roiall 
estate  and  honnor  long  to  govern. 

From  Mariocus,  in  Barbaria,  the  xj'  of  Jiine  1077. 
Your  Ma""  mosf  humble  servaunt, 

Signé:  Edmond  Ilogan.    ■ 


Fac-similé  du  sceau  attaché  à  In 
lettre  d'Edmund  Hoyan^ . 


British  Muséum.  —  Colton  Mss.  Nero  B.XI,  f.  2gy.  —  Oritiinal'. 
Public  Record  Office.  —  Stale  Papers,  For'eign,  Elizaheth,  vol.  CXLV, 
rf  i2i5.  —  Copie. 


pour  un  protestant.  Il  veut  simplement  iliro 
qu'il  trouve  en  lui  des  opinions  tonl  à  fait 
conformes  au  protestantisme. 

1.  L'ignorance  où  l'on  était  alors  en 
Europe  de  la  religion  musulmane  (Cf. 
H.  deCastries,  L'Islam,  pp.  i4-2g)expli- 
que  l'étonnement  de  ceux  qui,  approchant 
des  chérifs  ou  des  lettrés,  constataient  leur 
connaissance  des  Ecritures. 


2 .  Tlic  Blnck  Kiruj  :  Moulay  Mohammed 
el-Mesloukh.  V.  supra,  p.  202  et  note  1. 

3.  Les  initiales  M.  F.  inscrites  sur  ce  sceau 
doivent  être  celles  de  Matthew  Field,  l'asso- 
cié de  Hogan.V.  supra,  Doc.  LXXlX,p.  ig5. 

4.  Publié  par  Thomas  Wright,  Queen 
Elizabeth  and  her  limes,  t.  II,  p.  56,  et  par 

Sir   Henry  Eli.ls,  Original  Letters 3' 

Série,  t.  IV,  p.  21 . 


228  i3  jris    1077 

xc 

RAPPORT  D'AMTONIO  PEREZ  '  A  PHILIPPE  IP 

//  relate  son  entrelien  avec  le  marguis  de  Los  Vêlez  au  sujet  des  lettres  <hi 
duc  d'Albe  qui  traitent  du  concours  que  Philippe  11  pourmit  éren 
tuellement  apporter  à  une  expédition  portugaise  au  Maroc.  —  Le 
marquis  estime  que  le  roi  d'Espagne  doit  s'en  tenir  à  ses  promesses  anté- 
rieures, qui  prévoient  l'envoi  à  D.  Sébastien  de  cinquante  galères  et  de 
cinq  mille  soldats.  —  Philippe  H  doit  résister  aux  instances  du  dur 
d'Albe  qui  voudrait  l'amener  à  faire  plus  qu'il  n'a  promis.  —  Quant  au 
ravitaillement  du  corps  expéditionnaire,  le  marquis  est  d'avis  de  le 
demander  à  l'Italie  plutôt  qu'à  l'Espagne,  car  on  évitera  ainsi  d'épuiser 
les  ressources  de  la  Pénin.mle  et,  d'autre  part,  la  lenteur  des  transports 
sera  si  grande  qu'elle  sujjira  à  faire  échouer  l'entreprise.  —  Le  duc 
d'Albe  propose  également  de  tirer  le  ravitaillement  d'Italie,  mais  dans 
une  intention  différente  :  ilpen.te  qu'une  fois  l'ordre  donné,  on  ne  pourra 
plus  le  révoquer  ;  tandis  que.  si  on  tire  les  vivres  d' Espagne .  un  pourra 
à  volonté  les  restreindre. 


Au  dos,  alla  manu  :  A  Su  Mag'',  a  xiii'  de  Juiiio  1577. 

S.  C.  1\.  Mag". 

Esta  rnanana  he  estado  con   o\ 
De  la  main  de   Philippe  II  :      marques  <lc  Los  Vclez  liasl'agora 
A  sido  niuY  bien  asi,  y  tain-      dcsde  ;imIos  de  las  7,  y  se  lia  Ira- 
bien    einbiarniclo   agora,  por-      tado  y   vislo  lo   que  V"    Mag''  nie 
que  yo  lo   pueda   escribir   en      mando. 

1.   Lcnomdol'autciirai^-tércstilucil'après  a.   Cf.  «i/pra.  Doc.   IAX\\I,p.    «iij, 

laprovenanccdudocumpnt.V.p.îSi  ,noto  I .         Dnr.  I.WW'III.  p.  5'j.'?. 


RAPPORT     D  ANTONIO    PEREZ     A     PHILIPPE     II 


los  mysmos  papeles,  como  lo 
hago  conforme  a  esto,  si  no 
fuere  lo  que  aqui  dire,  si 
mudare  ala:o. 


Esto  esta  agora  muy  bien 
dicho,  mas  en  esto  no  tengo 
yo  que  ordenar  ni  decir,  por- 
que  aquello  no  se  dice  alli 
sino  para  my  ;  y  con  no  res- 
ponder  nada  a  ello  se  cumple. 


229 

Cuanto  a  las  carias  de  lo  de 
Portugal,  en  la  primera  dize  que 
séria  de  parescer  que,  en  la  res- 
puesta  que  se  hiziere  al  Rey,  no  se 
embarace  V"  Mag''  en  ninguna  de 
aquellas  razones  que  se  dizen  cd 
principio  del  primer  capitulo  :  de 
que por  su  comodidad  dellos  etc., 
y  parescerle  que  con  esto  se  abre- 
viava,  etc.,  sino  solamente  admi- 
tirles  lo  que  agora  ultimamente 
han  escrito,  de  que  ellos  quieren 
embiar  personas  y  ofTîciales  suvos, 
y  todo  aquello,  con  labendicion  de 
Dios,  de  que  hazen  autoridad,  y 
offrescerles  V"  Mag"*  que  tendra  a 
punto  y  a  tiempo  lo  que  les  liene 
promelido  de  sus  5o  galeras  y  5Î5 
Espaùoles,  y  la  assistencia  de  sus 
ministres  para  lo  demas. 

Item,  advierte  que  en  lo  que  en 
la  2'  plana  de  la  primera  carta  se 
dize  que  :  quanto  se  vee  mas  yrse 
dlfficuUando  la  expedicion,  deve 
V™  Mag''  crescer  en  las  demonstra- 
ciones,  etc.,  puede  ser  arte  del 
Duque,  y  que  V"  Mag*  no  ha  me- 
nester  hazer  mas  demonstraciones 
que  lo  que  arriba  esta  dicho  de 
cumplir  lo  promelido,  y  no  anles 
del  tiempo,  como  se  dize  en  la 
carta,  sino  a  tiempo,  que  por  esto 
no  quede,  porque  esto  y  estotro 
es  para  esforzar  y  apresurar  al 
Porlugues,  y  el  yr  diziendo  y  pro- 
nosticando  que  no  se  ha  de  effe- 
tuar  este  negocio  del  Duque.  para 


23o 


I.)    JLIN     10- 


Es  muy  bien  asi  esto  :  de  lo 
decir  Aldana'  no  se  dice  nada, 
pero  no  se  puede  escusar  y  asi 
lo  respondo. 


No  ay  duda  sino  que  por 
todo  es  lo  mejor  darse  en 
Italia,  y  asi  lo  respondo,  y  que 
se  junlen  esta  tarde  o  a  la 
manana  para  ver  lo  que  a  cada 
parte  se  avra  describir  ;  y  alli 
tomareis  vos  mémorial  de  lo 
que  ubieredes  de  liazer. 


que  entre  V"  Mag''  en  las  demons- 
traciones  y  prendas  mejor,  pares- 
ciendole  que  V"  Mag''  no  tiene 
ganade  la  Jornada.  Yyodeziaagora 
al  Marques  que  yria  casi  con  el 
mismo  arte  con  el  Duque  que  con 
el  Portugues,  tanto  mas  si  no 
fuesse  fuera  de  proposilo  la  sos- 
pecha  que  me  ha  dicho  de  que 
todo  esto    es  de  Don  Fadrique'. 

Cuanto  a  la  2'  carta,  le  paresce 
que  las  viluallas  sean  las  de  Italia,  y 
en  ninguna  manera  de  las  de  aca. 
por  ser  el  ano  trabajoso  y  porque 
todo  lo  que  aca  se  hiziere  tendran 
por  facil  y  culparan  por  qualquier 
dilacion  en  Portugal,  y  que  en  las 
de  Italia  la  avra  tan  grande  que 
por  solo  esto  se  cayra  el  negocio. 

Item  se  diseur re  que  el  querer 
el  Duque  que  se  den  las  vituallas 
de  Italia,  y  no  de  aca,  no  es  sino 
porque  le  paresce  que,  en  lo  de 
aca,  como  estara  a  mano  la  clavija, 
(que  assi  dize  Vêlez)  se  podra 
apretar  y  alloxar  como  se  quisiere, 
y  que  las  de  Italia,  como  en  vi- 
luallas bêchas  y  dada  una  vez  la 
orden.  no  podra  aver  lanlo  emba- 
raço  ni  revocacion.  ^ 


I.  Le  capitaine  Francisco  de  .\ldana, 
qui  avait  longtemps  pratiqué  les  Maures, 
avait  éli'  envoyé  au  Maroc  par  Philippe  II 
pour  étudier,  à  la  faveur  d'un  déguisement. 
la  situation  cl  les  moyens  do  défense  de  ce 
royaume  ;  il  était  accompagné  dans  son 
voyage  par  Diego  doTorrcs.  Cf.  De  Tbou, 
.  VII.  p.  ftoS;  Uer.-vahdo  da  CHiz.p.  i8(i. 


3.  D.  Fadrique  de  Toledo,  marquis  de 
Coria,  (ils  aine  du  duc  d'Albo. 

3.  On  a  vu  ci-de>sus  (p.  a  19,  note  3) 
qu'Antonio  Perez  représentait  le  duc  il'Albe 
comme  favorable  à  l'expédition  de  D.  Se- 
bastien. Il  résulte,  au  contraire,  d'autres 
documents  que  lo  duc  d'Albc,  déjà  hostile  k 
l'expéilitiim  lors  de    l'enlrcvuc  île  Guada- 


KAPPORT     DANTOMO     PKHKZ     A     l'HII.IPPK     II  28  I 

A   sido    muy    bien,    y    que  Esto  he   querido  embiar  a  V" 

apunteislodemas  ;  aun  que  no  Mag''  luego  con  cartas,  por  si  qui- 

se  si  os  podre  llamar  oy,  por  siere  responderV"  Mag''  a  ellas,  y 

que  lengo  mucho  que  respon-  luego  apuntare  lo  demas  que  se  ha 

der  a  Madrid  de  lo  de  ayer  y  tratado  esta  mafiana  de  lo  que  ayer 

oy  con  Malheo  Vasquez.  que  V"  Mag''  me  mando. 
ayer    no    pude  ;     todavia,    si 
despues    me    quedare    algun 
liempo,  quiza  os  Uamare. 

British  Muséum.  —  Additional  Mss,  '28'26'2',  f.  '282.  —  Original 

lupc  (20  dcc.   1076 —  6  janvier  1077),  fut  /'''' Série,  France,  p.  464,  note  5  ;  Barbosa 

chargé  par  Philippe  II,    à  la  fin  de   1677,  Machado,  t.  IV,  p.  218. 
d'exposer  dans  un  mémoire  les  difficultés  i.   Ce  ms.  est  formé  de  la  correspondance 

de  l'entreprise.  V.  supra,  p.    igi,  note  i  ;  enirc  Philippe  II  et  Antonio  Perez. 


232  6    JUILLET     lÔ' 


XCI 


ÉDIT  DE  MOULAI  ABD  EL-MALEK  EN  FAVEUR 
DES  MARCHANDS  ANGLAIS' 

Edmund  Hogan  ayant  exposé  à  Moulay  Abd  el-Malek  tes  plaintes  des 
marchands  anglais  contre  les  Juifs  qui  ont  affermé  ses  sucreries,  le 
Chérif  ordonne  que  les  dits  marchands  jouiront  des  mêmes  libertés  de 
trafic  qu'autrefois ,  que  les  trois  qualités  de  sucre  leur  seront  vendues  aux 
prix  des  années  passées,  pesées  avec  les  poids  de  la  dime  royale  de 
Merrakech,  et  qu'en  cas  de  contestation  sur  la  quantité,  la  décision  sera 
remise  à  des  arbitres  de  leur  choix. 


Morrakecli,   6  juillet    1577. 

An  dos,  alla  manu:  As  ample  liliertie  to  trairicquo  as  in  former 
times  ;  ail  ihe  tliree  sortes  of  sugars  to  be  delivcrcd  unto  tliem  al  as 
raisonable  priées  as  before  ;  ihe  said  sugars  to  be  waved  \\\\.\\  ibe 
Aveigbts  of  the  Kings  bouseliold  in  Marruecos  :  if  aiiv  controvcrsie 
arise  for  the  greatnes  in  quantifie  of  the  loves,  llie  same  to  lu- 
decided  as  the  Englishc  marchants  siiall  chuse. 

Traslado  "  de   la   carta  del   Key  para   los  mercaderes  yngleses. 

Por  quanto,  por  parte  de  vos  Don  Egmondo  Hogan.  nos  ha  sido 
fecha  relacion  que  los  mercaderes  ynglesesen  estos  nuestrosreynos 
recibian  algunos  agravios  por  parle  de  los  duenos  de  los  vngenlos  en 
el  dar  y  cobrar  del  açucar,  por  donde  les  venia  mucho  dafio  a  los  di- 
chos  mercaderes,  y  nos suplicastes  la niustra  uiorced  fuese  de  prover 

1.   Les  projets  de  cet  édit  cl  du  suivant  1.   Celte  tniduclioii  n  étë  fait»  par  Frai 

avaient  è\i  «oumis  par  Hogan,  lo  27  juin,  Luis  de  Sandoval,  franciscain   de  Scville, 

au  ClK'rif.  qui  en  confirma  les  dispositions  emplov»''  comme  secrétaire  pnr  MuuUnv  Alid 

lo   11  juillet.  V.  infra,  pp.  ^47.  aW.  el-Malek. 


KniT     IIE     MOULAV     ABI)     EL-MALEK 


î33 


enellodesuertequelosclichos  \nglcses  no  tuviesen  estorvo  ninguno 
en  su  tralo  ;  por  lanto  y  por  el  ténor  de  la  présente  damos  licencia 
Y  facultad  a  vos  todos  los  mercaderes  yngleses  de  les  nuestros 
reynos  para  que  podais  tratar  en  los  dichos  yngenios  con  aquela 
franqueza  y  libertad  y  por  aquel  mismo  modo  que  soliades  en  los 
tiempos  de  nuestros antepassados;  y  mandamos  a  vos,  los  Judios  que 
teneis  los  nuestros  yngenios,  que  a  los  dichos  mercaderes  vendais 
los  açucares  finos  en  el  precio  que  antes  solian  valer,  y  el  masca- 
bado  como  solia  valer,  y  assi  mesmo  las  escumas  al  precio  antiguo, 
sin  que  podais  subir  ni  menos  abaxar  estas  très  suertes  de  açucar  de 
aquel  precio  que  solian  valer  los  anos  passades  :  yten  que  a  los 
susodichos  Yngleses  todo  el  açucar  que  les  vendierdes  vos  mandamos 
lo  peseis  con  el  orden  del  peso  de  nuestra  casa  de  la  die/ma  de  Mar- 
ruecos,  el  quai  açucar  no  lo  podais  pesar  sin  que  primero  este  al  sol 
diez  dias  y  que  no  echeis  mas  de  doze  alcaduzes  ])or  quintal,  los 
quales,  si  fueren  grandes  y  por  ello  ubiere  alguna  dilerencia,  damos 
facultad  a  vos  los  dichos  mercaderes  paia  que  de  vuestra  parte  pon- 
garen  hombres  que  entiendan  en  ello  y  dello  juzguen  lo  que  fuere 
dejusticia  y  razon. 

Dada  en  nuestra  corlc  de  Marruecos,  a  6  de  julio  de  1577  anos. 

Signé  :  Frai  Luis. 

Public  Record  0/Jice.  —  Slale  Paper.s.  Foreiqn,  Barbarj  States,  vol.  XII. 
—  Expédition  ori/jinale. 


a34  7  JUILLET   1077 


XCII 

EDIÏ  DE  MOULAY  ABD  EL  MALEk  EN  EAVELR 
DES  MARCHANDS  ANGLAIS' 

Les  marchands  anrjlais  s'étnnt  plaints  r/'avnir  ctc  Icsés  dans'  les  marches 
passés  au  Maroc  pour  des  achats  de  sucre,  le  Chéri/ ordonne  aux  Juifs 
et  autres  personnes  avec  qui  ces  marchés  ont  été  passés  de  livrer,  dans 
le  délai  de  trois  ans,  ces  commandes  de  sucre  ;  à  défaut  de  quoi,  ils 
restitueront  l'argent. 

Merrakcch,  7  juillet  1377. 

Au  clos,  alla  manu  :  Tlie  Englislie  niarchanls  to  bc  payed  within 
thrce  vears  next  insuinge  tlie  date  hereof  for  ail  such  somes  of  monev 
and  clolhes  as  they  havc  bartered  wiUi  tbo  Jcwes  for  sugars,  either 
in  sugars,  or  in  money. 

Copia  de  la  carta  del  Rey  para  los  mcrcaderes  yngleses. 

Por  quanto  por  parte  de  vos  Don  Egmorido.  embaxador  de  la 
Reyna  de  Ynglaterra,  nos  ha  sido  ynformado  conio  los  mercaderes 
yngleses  que  con  sus  liaziendas  y  mercancias  Iratan  en  eslos  nueslros 
reynos  tienen  impedimcnto  en  su  Irato  por  parte  de  los  ducnos  de 
los  yngenios,  en  no  querer  les  acudir  con  los  açucares  a  sus  ticinpos, 
y  nos  suplico  la  nuestra  merced  fuessc  de  mandar  en  cllo  ;  por  tanto 
y  por  el  lenor  de  la  présente  niandamos  a  lodos  y  (|uales  quier 
Judios  o  otras  personas  que  ayan  recebido  ropa  o  dineros  de  los 
dichos  mercaderes  ingleses  en  precio  de  açucares  que,  dentro  de 
1res  anos  primeros  siguientes  que  sequinten  dcsdc  el  diade  la  fecha 
desta  nuoslra  caria,  selo  pagueis  todo  en  los  prirnoros  açucares  que 

I     \.  iiiprn,  ().  iSî.  noti-  1. 


EUIT     HE     MOLiLAY     ABI) 


2.35 


se  molieren  o,  si  no  los  ubiere,  que  les  bolvais  todo  su  dinero  y 
recibais  vuestras  cartas  fechas  por  mano  de  los  escrivanos  publiées 
y  firmadas  del  xeque  Azday  y  de  Abrahen  Portai  y  de  Daud  ben 
Brahen  y  de  su  hijo  ;  de  suerte  que  hagan  fe  como  recibieron  los 
dichos  mercaderes  sus  dineros  o  sus  açucares.  Todo  lo  quai  man- 
damos  cumpiais  sin  embargo  ninguno  como  desuso  se  contiene. 
Dada  en  nuestra  corte  de  Marruecos,  a  7  de  Julio  de  iS^-. 

Signé  :  Frai  Luis. 

Public  Record  Office.   —  State  Papers,  Foreitjn,  Barbary  States,  vol. 
XII.  —  Expédition  orifjinale. 


a36  lo  JUILLET  167" 

XCIII 

LETTRE  DE  MOULAY  ABD  EL-MALEK  A  ELISABETH 

lia  reçu,  le  8  avril,  une  première  lettre  d'Elisabeth  lui  annonçant  le  pro- 
chain envoi  d'un  ambassadeur.  —  Le  dit  amba.'isadeur,  Edmund  Hof/an. 
est  arrivé  à  Merrakech  le  i"  juin  avec  une  nouvelle  lettre  de  la  Reine, 
dont  les  bienveillantes  dispositions  ont  réjoui  Moulay  Abd  el-Mcdek.  —  // 
enverra  prochainement  un  ambassadeur  pour  conclure  l'alliance  propustr 
entre  elle  et  lui.  —  Quant  au  de'sir  exprimé  par  Elisabeth  de  voir  sup- 
primer les  obstacles  apportés  au  commerce  de  ses  sujets  au  Maroc,  il  y  a 
accédé  comme  à  toutes  les  demandes  que  Ho<jan  lui  a  faites  en  son  nom. 

—  //  se  range  à  l'avis  qu'elle  lui  donne  de  tenir  leur  alliance  secrète. 

—  //  met  à  sa  disposition  tout  ce  qui,  dans  «aï  royaumes,  lui  pourrait 
être  agréable.  —  //  la  prie  d'accorder  créance  à  Hoijan  sur  tout  ce  que 
celui-ci  lui  dira  de  sa  part. 

Morraktcli.  10  juillet  i'^~'. 

Au  dos,  alla  manu:  10"'  Jiilv  1Ô77.  10  Ihm-  NLiJcsIn  frnm  fhc 
King  of  Mairuecos. 

A  la  muy  alta  y  muy  poderosa  Senora  Dofia  Elizabcli.  Hcyna 
de  Ynglaterra,  de  Francia,  Yrlanda  y  Escocia,  etc. 

El  siervo  de  Dios,  que  tciie  iiaru'a  y  on  lodo  se  remitc  a  su  diviiia 
voluiilad,  El  Mil"  Aliniiiuiiin  Ahdeltnclecli,  liijodo  Maiianict  Xct|ue. 
de  huena  meiiioria,  Xarif  cl  Ilaceiii,  Eiiipciailor  de  Manuecos.  Uey 
de  Fez,  de  Sus,  etc. 

A  la  muy  poderosa  Sefiora  Doua  Elisabeth.  Reyna  de  A  ngiatena, 
de  Francia,  de  Yrlanda,  de  Scocia,  etc.,  salud  y  ensalçaniicnlo  de 
vuestro  muy  poderoso  y  real  estado. 

Uecibimos  una  vuestra  pur  man'...  a  oclio  de  Abiil.  |i<>i'  la  (]uiil 

I.    Cultu  laciiiii;  et  culli.'S  qui  .'suivent  proieniirnl  de  ci:  ([iic  U'  maiiiiMril  a  ctr  hiiMr 


.LKTTRE     DE     MOULAY     ABD     EL-MALEK     A     ELISABETH  a.S^ 

nos  prometiadcs  embiar  un  criado  anles  de  mucho  a  Iratar  con  nos 
sobre  la  paz  y  amistad  de  que  por  nuestras  primeras  lelras  '  vistes 
era  nuestro  desseo.  Y  agora  en  cumplimiento  desto  llego  a  est... 
susodicho  criado  Don  Egmond  Hogan,  primero  de  Junio,  de  cuyas 
manos  recibimos  vuestras  letras^,  por  donde  hemos  avido  mucha 
honrra,  por  el  contento  que  hemos  cobrado  de  la  volunlad  que  con 
obras  mostrais  ten...  y  nos  aveis  puesto  en  grande  obligacion,  la 
quai  siempre  tendremos  en  nuestra  memoria;  y  en  senal  desto 
passades  algunos  dias  vos  embiaremos  un  criado  nuestro  ^  para  que 
ultimadamenle  concluya  con  la  dicha  paz  y  aliança  que  entre  n... 
es  començada. 

\  en  lo  que  por  la  vucstra  dezis  que  quitemos  los  ynpedimenlos 
que  tienen  los  mercadercs  yngleses  en  eslos  nuestros  reynos,  en 
esso  que  por  la  vuestra  pedis  y  en  todo  lo  demas  que  el  diclio  Hogan 
nos  ha  pedido  de  vuestra  p...  concedido  y  otorgado',  haziendole  a 
el  toda  la  honrra  a  nos  possible,  y  assi  mesmo  en  lo  que  el  de 
vuestra  parte  nos  ha  avisado  acerca  de  la  nuestra  liga,  la  quai  quer- 
riades  que  no  fuessepublica.  holgamos  de  que  sea  assi  co...,  porque 
nuestro  desseo  es  darvos  contento  en  todo  lo  que  destos  nuestios 
reynos  vos  pluguiere,  como  ya  por  otra  nuestra  vos  fezimos  dellos 
ofrecimiento.  \  agora  de  nuevo  vos  ymploramos  nos  aviseis  de 
qualquier  cosa  que...  que,  como  no  sea  contra  nuestra  ley,  sereis 
dello  servida  en  todo  lo  que  nuestro  possible  fuere.  Rogandoos 
que,  en  todo  aquello  que  vuestro  criado  Egmondo  Hogan  de  nuestra 
parte  vos  dixere,  le  deis  entero  credito  y  juntamente...  de  todo  le 
hemos  fallado  merecedor. 


sur  un  côlé.  Moulav  Abd  el-Malek  nommait  insistait,  comme  on  le  voit  quelques  lignes 

ici  l'agent  anglais  par  les  mains  de  qui  il  plus  bas  et  infra.  p.  :i56,  pour  que  ses  rela- 

avait  reçu  la  première  lettre  d'Elisabeth.  tions  avec  le  Chérif  fussent  tenues  rigoureu- 

Cet  agent  était   John  Williams,   V.  supra,  sèment  secrètes.   Elle  les  savait,  en  effet, 

p.  2o3  et  note  2.  attentivement  surveillées  par  l'ambassadeur 

1.  Cette  première  lettre  du  Chérif  avait  portugais  k  Londres,  Francesco  Giraldi, 
été  portée  en -Angleterre  par  John  Williams.  qui  en  exprimait  un  vif  mécontentement. 
V.  ibidem.  V.  supra,  pp.  193,  I(j6  et  infra,  p.  aSo. 

2.  V.  supra,  p.  211,  note  2.  ^.   Sur  les  griefs  des  marchands  anglais 

3.  On  ignore  si  Moulav  .\bd  el-Malek  au  Maroc  et  les  satisfactions  que  leur  accorda 
donna  suite  à  son  projet.  La  mission,  si  lUe  Moulav  .\bd  el-Molek.  V.  supra,  pp  212, 
eut  lieu,  n'a  pas  laissé  de  trace.  Elisabeth  232-235,  infra,  pp.  247-2^8. 


238  lO    JUILLET     1677 

Y  Nueslro  Sefior  vos  guarde  muy  largos  aûos  en  vuestro  mu  y 
poderoso  estado.  Amen. 

De  nuestra  corte  de  Marruecos.  a  10  de  Julio  de  1077  aûos. 

Signé  ^  :  Abdelmelec. 
Por  mandado  de  Su  Real  Altezza. 
British  Muséum.  —  Cotton  Mss,  Nero  B.  VIII,  f.  70.  —  Original. 

I.   Cf.  supra,  p.  210  et  noie  i. 


HKI.ATION    n  EDMUND    IIOCAN  23q 

XCIV 

RELATION  D'EDMUND  HOGAX  ' 

Arrivée  de  Hogan  ù  Safi  le  21  mai.  —  Honneurs  qui  lai  sont  rendus  à  son 
débarquement.  —  Départ  pour  Merrakech.  —  Sur  l'ordre  du  Chérif, 
les  Portuf/ais  et  les  Espac/nols  viennent  à  la  rencontre  de  Ho(jan,  en  dehors 
de  la  ville.  —  Entrée  solennelle  de  Hogan,  qui  est  conduit  au  palais  et 
remet  au  Chérif  les  lettres  de  la  Reine.  —  Il  est  mené  à  son  loqement.  — 
//  est  mandé  le  soir  nit'mc  par  le  Chérif:  ce  dernier  fait  part  à  Ifoqan 
des  efforts  du  roi  d'Espagne  auprès  de  lui  pour  discréditer  l'Angleterre 
et  exprime  son  antipathie  contre  ce  souverain,  dominé  par  l'Inquisition.  — 
Hogan  remet  au  Chérif  des  lettres  de  Thomas  Gresham.  —  Le  Chérif 
s'informe  des  musiciens  qu'il  veut  faire  venir  d'Angleterre.  —  Piété  du 
Chérif;  sa  science  de  l'Ancien  et  du  Nouveau  Testament  ;  sa  sympathie 
pour  l'A  ngleterre  qui  interdit  le  culte  des  idoles.  —  //  offre  à  Hogan  une 
dague  ornée  de  pierres  précieuses.  —  Nouvelles  et  nombreuses  au- 
diences. —  Le  Chérif  emmène  Hogan  à  bord  d'une  galère,  dans  un  de  ses 
jardins.  —  //  offre  l'accès  des  ports  du  Maroc,  en  toute  liberté,  aux 
marchands  anglais;  il  accordera  un  sauf-conduit  aux  navires  anglais 
traversant  le  Détroit  pour  se  rendre  dans  le  Levant  et  priera  le  Grand 
Seigneur  et  le  pacha  d'Alger  de  leur  donner  les  mêmes  garanties  qu'à 
ses  propres  navires  :  il  interdira  dans  son  royaume  la  vente  des 
Anglais  comme  esclaves.  —  Le  Chérif  promet  à  Hogan  de  lui  procurer 
du  salpêtre.  —  (Chasse  aux  canards,  rondiats  de  taureaux  et  île 
chiens  anglais.  —  Le  Chérif  envoie  chercher  du  salpêtre  pour  Hogan 
dans  le  Sous.  —  Hogan  est  conduit  au  jardin  d  El-Menara.  —  Discm- 
s'ion  des  édits  proposés  par  Hogan  et  relatifs  au  salpêtre,  à  la  liberté 
du    comnu^rce   ani/hiis,    au   sucre   fabr'Kjuc    par    les  .JuiJ's.   —   Hogan 

1.   Cette  relation,  où  l'on  retrouve  quel-  fait  atlribucr  une  trop  grande  importance 

ques-uns  des  détails  déjà  mentionnés  dans  aux  protestations  d'amitié  de  Moulav  Abd 

la  lettre  d'Edmund  Hogan  (V.  supra.  Doc.  el-Malek   pour    l'Angleterre.   Le  récit    de 

LXXXIX,  p.  3  25),  montre  chez  ce  dernier  l'ambassade  d'Edmund  Hogan  est  h  rappro- 

une  satisfaction  un  peu  naïve  de  l'accueil  cher  de  celui  de  Pedro  Venegas   de   Cor- 

qu'ilareçu  du  Chérif,  satisfaction  qui  l'en-  doba  envoyé  par  Philippe  II  au  Maroc  en 

traiiif  à  des  exagérations  manifestes  et  lui  157g.  V.  /"  Si'rie.  France,  t.  Il,  pp.  33-54. 


2^0  MAI-JUILLET     lO"" 

intercède  pour  John  Bampton  (jiii  a  mécontenté  le  Chéri f.  —  Audience 
de  congé,  le  12  juillet:  le  Chérif  accorde  à  Hogan  toutes  ses  demandes; 
il  ordonne  aux  Juifs  de  payer  les  sommes  qu'ils  doioent  aux  Anglais. 
—  Hogan  s'embarque  à  Saji. 


S.  1.,  mai-juillet  i577- 

The  ambassage  of  M.  Edmund  Hogan,  one  of  the  SAvornc  es(|uires 
of  her  Majesties  person,  fioin  lier  Highnesse  to  Mully  Ahd  el-Melech 
Empereur  of  Marocco,  and  King  of  Fes  and  Sus.  in  the  yeere  lO"-, 
written  by  himselfe. 

I  Edmund  Hogan.  being  appointed  aiubassadoiir  fioin  the 
Queenes  Majeslie  to  the  above  nained  lunpcruur  ami  king  Mulley 
Abd  el-Melech,  deparled  with  niy  coMipanN  aiid  servants  from 
London,  the  Iwo  and  twentie  day  of  Aprill  iô~~j.  being  iiiibarked 
in  the  good  ship  called  »  the  Gallion  »  of  Loiidon.  and  arrived  in 
Azafi',  a  port  of  Harliarie,  the  one  andtwenty  day  of  May  next  fol- 
lowing.  Inunedially.  1  senlLeoncU  EdgcMlon  a  shoarc  with  my  let- 
tersdirectedto  John  Williams  and  John  liampton",  uho^  dispalched 
a  trottero*  to  Marocco  lo  knowe  the  Kings  pleasurc  for  my  repaire 
to  the  Court,  \\hich  lelters  came  to  thoir  hands  on  the  Tbursday 
night. 

They  with  ail  speede  gave  the  King  understandlng  of  it,  wbo, 
being  glad  thereof.  specded  the  next  day  certaine  captaines  \\ith 
souldiers  and  lents,  with  other  provision,  lo  Azafi  :  so  llial.  upon 
Whitsunday.  al  night,  the  said  captaines,  with  John  Bampton. 
Koberl  Washborne,  and  Robert  Lion,  and  the  Kings  olVicers.  came 
late  to  Azafi  '. 


f|u'on   ii|>|iilli'    ;iii    Miiroc    une    nilia  *>-'j 


I.   En  marije:  M.    Ilogaii   his  arrivai 

.\2ali  iii  liarljaric.  May. 

■j.   Sur  cps  deux  pcrsionnagps,  V.  supra.  Lu  ambassadeur  alleud  souvoul  li>ugloiu|>s 

p|).   ii).">,  lyC.  aoo-3o5.  daus  le   purt  où  il  a  ilébarqué  r<'lte  raha, 

3.    HTio;  Entendez  Lcouell  Edgerlon.  dont  l'arrivée  éipiivaut  5  une  aulurisalion 

l\.    Troltero,  un  courrier,  un  rckkas.  pour  lui  de  se  mettre  en  roule.  Cf.  la  rcla- 

5.  Celle  escorte,  ces  tentes,  ces   provi-  lion  do  l'ambassade  de   t'idro  Venegas  do 

«ion»   envoyées  |iar  le    souverain  pour    le  Cordoba,  /'''  .Série.    Krance,   t.  II.  pp.  'i"}- 

vnyage   d'un   ambassadeur    constituent   ce  .'58. 


RELATION    D^EDMUND    HOGAN  2^1 

In  the  ineane  iime,  1  remained  a  boord,  and  caused  some  ol'  llie 
goods  to  he  discliarged  for  lii,ditning  oï  llie  sliijjpc,  and  I  wiolc 
in  my  leller  thaï  I  wouldnol  lande,  lill  Iknewe  the  King.s  picasuie. 

The  22day',  being  Saturday,  the  «  Make-speede  »  aiii\('d  in  llie 
loade,  about  two  of  ihe  clocke,  in  ihe  aflcrnoone. 

The  27  day^,  being  Whilsunday,  came  a  boord  «  ihe  (jallion  » 
John  Bamplon,  and  olhers,  giving  me  lo  underslande  how  much 
the  King  rejoyced  of  niy  safe  arrivall,  comming  from  the  Queenes 
Majeslie,  and  how  ihat,  for  my  safe  conduct  lo  ihe  Court,  he  had 
sent  foure  caplaines  and  an  hundred  souldiers  Avell  appointed. 
wilh  a  horse  fiirnished,  a\ hicli  he  used  himscUe  to  ride  on,  Avilh 
ail  other  furnitiire  accordingly  :  tliey  wislied  niee  also  to  come  on 
lande,  in  the  best  order  I  could,  as  avcU  for  my  selfe  as  my  men, 
which  I  did,  having  lo  the  number  of  tonne  men,  whereof  ihree 
were  trumpelters. 

The  ships,  being  four,  appoinled  ihemselves  in  the  best  order 
they  could  for  the  best  sliew,  and  shol  off'all  Iheir  ordinance  lo  the 
value  of  twenlie  markes  in  powder. 

At  my  coming  a  shoare,  I  Ibuud  ail  llie  souldiers  \\c\l  appoinled 
on  horsebacke,  the  caplaines  and  the  gouvernour  of  the  towne 
standing  as  neere  the  water  side  as  they  could,  wilh  a  jennet  of  the 
Kings,  and  received  mee  from  the  boate,  declaring  Iioav  glad  bis 
Majestie  was  of  my  safe  arrivall,  comming  from  the  Queenes 
Majestie  my  mislresse,  and  ihal  liée  had  sent  Ihem  to  attend  upon 
me,  it  being  his  pleasure  llial  I  sliould  tarie  ihere  on  shoare  five  or 
slxe  dayes  for  me  refreshing. 

So  being  mounled  upon  the  jennet,  they  conducted  mce  ihrough 
ihe  towne  into  a  faire  fielde  upon  the  sea-side,  Axhere  was  a  lent 
provided  for  mee,  and  ail  ihe  ground  spread  wilh  Turkie  carpcls, 
and  ihe  castle  discharged  a  pealc  of  ordinance,  and  ail  ihings  neces- 
sarie  were  brf)ught  into  my  lent,  where  I  bolh  looke  my  table  and 
lodging,  and  had  other  convenient  lents  for  niy  servants. 

The  souldiers  environed  the  lents,   and   watched  about  us  da\ 


I.   Dans  le  texte  de  la  présente  rclalioii  ilay.  Les  deux  dates  sont  fausses.  Le  samedi 

iiii])iimi'   par    .I.v.mes    Greï    Jackson    (\  .  tombait  le  25  mai. 
inj'ia.  p.    2^9,  note  3),  on    lit;   The   26"'  2.   En  réalité:  le  2(1. 

De  Castkies.  VU.  —    16 


2^2  MAI-JUILLET     iS/^ 

and  night,  as  long  as  I  lay  there,  allhough  I  souglit  niy  speedier 
dispatch . 

On  the  Wediiesday,  loAvards  niglit,  I  fooke  my  horse  and  tra- 
veiled  len  miles  to  llie  first  place  of  waler  ihat  we  could  (intle.  and 
there  pitched  our  tents  lill  the  next  morning',  and  so  Iraveiled  till 
ten  of  the  clocke  and  then  pitched  our  tents  till  foure,  and  so  tra- 
veiled  as  long  as  day  light  would  sulTer  ahout  26  miles  that  day. 

The  next  day,  heing  Friday.  I  traveiled  in  llke  order  hut  eight 
and  Iwenlie  miles  at  tlie  mo.>t.  and  liy  a  river"  heing  ahout  sixe 
miles  ^  Avithin  sighl  of  the  citie  of  Marocco  we  pitched  our  tenis. 

Immedialh  afler  came  ail  our  English  marchanis.  and  Ihe 
Frencli,  on  horsehacke  to  jnecle  me,  and,  before  night,  there  came 
an  alcayde  from  tlie  King.  Avith  fiftie  men,  and  divers  nmles  laden 
with  viclnall  and  iianket.  l'or  my  supper.  declaring  nnlo  me  liow 
glad  the  King  shewed  himself  to  lieare  of  llie  Queenes  Majestie. 
and  that  his  pleasure  was  I  should  he  received  inlo  his  coun- 
trev  as  never  any  Chrislian  the  like*:  and  desired  lo  knowe  what 
tinie  the  next  day  I  would  oome  into  his  citie,  because  he  would 
that  ail  the  Chrislians  as  also  his  nohilitie  shunld  meete  me, 
and  willed  John  r>amplon  to  lie  wilh  him  early  in  llie  morning, 
which  he  did. 

Ahout  seven  of  the  clocke,  heing  accompanied  willi  ihe  French 
and  English  marchants,  and  a  greal  numher  of  soulchers,  I  passed 
towards  the  citie.  and  l)y  that  time  I  liad  Iraveiled  2  miles,  there 
met  me  ail  the  Chrislians  of  the  Spaniards  and  Portugais  to  receive 
me,  whicli  I  kno^e  was  more  hy  the  Kings  commandement  llien 
ofanv  ijuod  wils  of  lliemselvcs  "  :  for  some  of  tlicm,  allhouyli  the\ 


I.  En  manjc:  In  Barbary  tliey  hâve  no 
iiincs,  but  llicy  lodge  inopcn  fieldcs,  wbcrc 
Ihfv  can  Gnd  walcr. 

t.   L'Ouod  Tensifl. 

.'<.  La  distance  de  Safi  à  Morrakccb  est 
d'environ  i.'io  kilomt'trcs.  Elle  aurait  ('li' 
parcourue  en  trois  jours  par  Edniund 
Ilogan,  ce  (|ui  csl  dilTicile  a  admettre,  car 
les  étapes  d'une  ambas!îado  avec  o.scortc  ol 
bagage»  ne  dépassent  j.iinais  3o  kiluniMrcs. 
Le  Irajel  de   Sali    à    Mcrr.iLecli,  dans  ces 


conditions,  exige  cini]  jours  au  minimum. 
Cf.  la  relation  de  Pedro  Venegas.  i"  Série. 
France,  l.  H,  pp.  li^-iâ  et  la  carte  do  son 
itinéraire.  Ibidem.  PI.  I,  p.  54.  Cf.  égale- 
ment le  récit  di'  Jean  Moii|iiet,  Ibiilem,  p. 
3(|i),  note  3. 

l\.  En  marge  :  Tlie  singular  liumanitie 
of  tliu  King  t<i  our  .Vmbassadour. 

5.  En  marge:  The  Spaniards  nnd  Porlu- 
gales  werecommanded  liv  llie  King  in  piiiiie 
of  deatli  lo  nieele  llie  Kiiglisli  Auibas.saduur. 


RELATION     D  EDMUND    HOGAN  243 

speake  me  faire,  huiig  donne  iheii-  lieads  llke  dogs,  aud  especially 
llie  Porlugales,  and  I  countenanced  lliem  accordingly. 

So  I  passed  on  lill  I  came  willun  two  Englisli  miles  of  tlie  cilié, 
and  tlien  Jolin  Bampton  relurned,  she^xing  me  tlial  the  King  was 
so  glad  of  my  comming,  llial  liée  could  net  devise  lo  doe  too  mucli, 
to  shewe  the  good  ^^\\\  lluil  hee  did  OA\e  lo  llie  Queenes  Majeslie 
and  her  reaime. 

His  counsellers  mel  me  Avillioiil  llie  gales,  and.  at  the  enlrie  of 
ihe  gales,  his  foolmen  and  guard  A\ere  placed  on  hotli  sides  of  my 
iiorse,  and  so  brought  me  lo  the  Kings  palace. 

The  king  satein  his  chaire,  wilhhis  Counsell  about  him,  as  Axell 
the  Moores  as  the  Elchies',  and,  according  to  his  order  givcn  unto 
me  before,  I  there  declaied  my  message  in  Spanish,  and  made 
deliverie  of  the  Queenes  Majeslies  letters,  and  ail  that  I  spake  at 
ihat  présent  in  Spanish.  hee  caused  one  of  his  Elchies  lo  déclare 
the  same  lo  the  Moores  présent  in  the  Larbe  tongue. 

Which  done,  he  answered  me  againe  in  Spanish,  yeelding  to  the 
Queenes  Majestie  great  thankes,  and  offering  himselfe  and  his 
countrey  to  bee  at  her  Grâces  commaundenient,  and  tlien  com- 
maunded  certaine  of  his  counsellers  to  conduct  mee  to  my  lodging, 
not  being  farre  from  the  Court. 

The  house  was  faire  aller  the  fashion  of  that  countrey,  being 
daily  well  furnishcd  with  ail  kind  of  victuall  at  the  Kings  charge. 

The  same  night,  he  sent  for  mee  lo  the  Court,  and  I  had  confé- 
rence with  him  about  ihe  space  of  two  houres,  where  I  throughly 
declared  the  charge  commitled  unto  mee  from  her  Majestie,  finding 
him  comformable,  Avilling  to  pleasure  and  nol  lo  urge  her  Majeslie 
with  any  demaundes,  more  then  conveniently  shee  might  willingly 
consent  unto,  hee  knoAving  that  ont  of  his  countrey  the  reaime  of 
England  mighl  he  bélier  served  wilh  lackes,  then  hee  in  compa- 
rison  from  us. 

Further  he  gave  me  to  undcrstand  that  the  King  of  Spaine  had 
sent  unto  him  for  a  licence",  ihal  an  andjassadour  of  his  mighl  come 


1.   Etcliies,    renégats.    C'est   à    tort  que  2.   A'»  man;e  :  Tho  King  of  Spaine  souglit 

Jackson    a    substitué    partout    à    ce    mot        to  ilisgracc  tlie  Queciie  and  lier  ambassa- 
celui  tl'  «  Alcaydcs  ».  dour. 


244  MAI-JUILLET     l577 

into  his  countrey,  and  liad  inade  great  meanes  ihat  if  the  Queenes 
Majesly  of  England  sent  any  unlo  hini.  that  lie  «ould  not  give 
him  any  crédit  or  intertainment,  «  albeit  (said  lie)  I  knoAv  ^vllat  the 
kingof  Spaine  is,  and  wliat  the  Queene  of  England  and  lier  reaime 
is  :  for  I  neither  like  of  him  nor  of  his  religion,  being  so  governed 
by  the  Inquisition  that  he  can  doe  nothing  of  liimselfe.  Therefore, 
Avhen  he  commeth  upon  the  licence  which  I  hâve  granted,  he  sliall 
Avell  see  how  litle  account  I  will  make  of  him  and  Spaine,  and 
how  greatly  I  will  extoU  you  for  the  Queenes  Majestie  of  England. 
He  shall  not  come  to  my  présence  as  you  bave  done  and  shall  dayly  : 
for  I  minde  to  accept  of  you  as  my  companion  and  one  of  my 
house,  whereas  he  shall  attend  t«  enlie  dayes  after  he  liatli  done 
his  message  '.  » 

After  the  end  of  this  speech,  I  delivered  Sir  Thomas  (îiesliams  let- 
lersS  when  as  he  tooke  me  by  tlie  liand.  and  led  me  doAvne  a  long 
court  to  a  palace  where  there  ranne  a  faire  fountaiue  of  water,  and 
there  sitting  liimselfe  in  a  chaire,  he  commanded  me  to  sil  downe  in 
another,  and  there  called  for  such  simple  musiciens  as  lie  had. 

Then  I  presented  him  with  a  great  base  lute,  which  he  most 
thankfuUy  accepted,  and  then  he  Avas  désirons  to  heare  of  the 
musicians  ^  and  I  tolde  him  (bat  there  was  great  care  had  to  provide 
them,  and  that  I  did  not  doubt  but  upon  my  reliirne  lliey  sliould 
come  with  the  first  ship. 

Ile  is  willing  to  give  tliein  good  iiilcrlainmeiit,  w  itb  provision 
of  victuall,  and  to  let  them  live  according  to  llieir  lan  and  con- 
science, wherein  he  urgelh  none  to  the  contrary. 

I  finde  him  to  be  one  that livelh greatly  iii  the  foareof  God.  being 
well  exerciscd  in  the  Scripturcs,  as  well  in  the  Olde  Testament  as 
also  in  tlie  New",  and  he  beareth  a  grealer  alTeclion  to  our  nalinn 
then  to  others  because  of  our  religion,  which  forbiddcth  worship  ni' 
ouridolsS  and  the  Moorcs  called  him  the  chrislian  king. 


I.   Dans    le    m6mp    lomps    où    Moulay  el-M.nlik  n'onl  p;is  ité  ri'lrouvi^es. 
Abri  rl-MaIck  exprimait  son  aversion  pour  3.   En   manjc  :    The    King   of  Barbarie 

l'Kspagne,  il  négociait  trJs  activement  une  sent  inlo  Knginnd  for  musicians. 
crilcnlc    avec   celte   puissance.    V.    supra.  t).   V.  supra,  p.  ^37,  note  i. 

Doc.  LXXXill,  p.  Î07  el  infra.  373.   p.  5.   Moulay  Ismaïl,  dans  une  lettre  adros- 

3.    Les  lettres  de  Grcsliam  à  Moulay  Al)d  sée    à    Jaccpies    II  (sT)    février    1698),    lui 


RELATION    DEDJriMI    HOG.VN  2^|5 

The  same  night,  beingthe  first  of  Juiie,  I  continuée!  wilh  hini  lill 
Iwelve  of  tlie  clocke.  and  he  seemed  to  liave  so  good  iiking  of  me, 
that  he  took  fiom  his  girdle  a  short  dagger  being  set  «ith  200 
stones.  ruhies  and  turkies',  and  did  Ijestow  il  upon  nie.  and  so  I 
being  conducted  returned  to  mv  lodging  front  thattinie. 

The  next  dav.  because  he  knew  it  to  he  Sunday  and  our  Sabboth 
day.  he  did  let  me  rest.  But  on  the  Mundav  in  thc  afternoone  he 
sent  for  me.  and  I  had  conférence  with  him  againe,  and  musicke. 

Likewise.  on  the  Tuesday,  by  three  of  the  clocke.  he  sent  for 
me  into  his  garden.  finding  him  layd  upon  a  silke  bed  complayning 
of  a  sore  leg  :  yet,  after  hjng  conférence,  he  walked  into  another 
orchard,  where  as  havinga  faire  bankettinghouse  and  a  great  water", 
and  a  new  galhe  in  it,  he  went  aboord  the  galhe  and  tooke  nie 
with  him,  and  passed  the  space  of  two  or  three  houres,  shewing 
the  great  expérience  he  had  in  gallies,  Avherein  (as  he  said)  he  iiad 
exercised  himselfe  eighteen  yeres  in  liis  youth. 

After  supper  he  shcAAed  me  his  horses  and  other  conimoditles  tliat 
he  had  about  his  bouse,  and  since  that  night  I  liave  not  seene  him.  for 
that  he  hathkept  in  Avith  his  sore  legge,  l)uthe  bas  sentto  medaily. 

Tlie  i3  of  June,  at  slxe  of  the  clocke.  at  night,  I  had  againe 
audience  of  the  King,  and  I  continued  with  him  lill  midnight, 
having  debated  as  well  for  the  Queenes  commission  as  for  the 
well  dealing  with  lier  merchants  for  their  tralTike  hère  in  thèse 
parts,  saying  he  would  do  much  more  for  the  Queenes  Majesly 
and  the  reaime,  offering  that  ail  English  sliips  with  lier  subjecls  may 
Avith  good  securitie  enter  into  bis  ports  and  dominions \  as  AAell  in 
trade  of  marchandiie,  as  for  A'ictuall  and  Avater.  as  also,  in  time  of 


reproche    sa   conversion   au   catholicisme;  2.   Ce  bassin  était  situé  dans  les  jardins 

«  Et  quoique,  en  général,  toutes  vos  rcli-  de  l'Aguedal.  Les  sultans  du  Maroc  de  lou- 

gions  soient  un  tissu  d'erreurs  et  de  four-  tes  les  dynasties  ont  eu  un   goût  très  vif 

voiement,  cependant,  votre  véritable   reli-  pourcespitces  d'caudegrandesdimensions, 

gion  à  vous  est  celle  d'IIenric  (Henri  VIII)  de    forme    rectangulaire   et   généralement 

qui  est  plus  raisonnable  que  les  autres  qui  surélevées.    Il    ne    faut    pas    confondre  la 

sont  embourbées  dans  l'infidélité.  »  Cf.  H.  pièce  d'eau  dont  parle  ici  Edmund  Ilogan 

DE  Castries,  Moulay  Ismail  et  Jacques  //.  avec  celle  qui  est  mentionnée  ci-dessous, 

p.  97  et  note  4-  p.  3^"]  et  note  3. 

I .   En  marge  :  A  rich  gift  beslowed  upon  3.   En  marge  :  Tlie  offers  of  the  King  to 

our  ambassadour.  pur  Englisb  marchants. 


2^6  MAI-.iriLLET     1077 

■\varre  wilh  anv  her  enemics,  lo  bring  in  prises,  and  lo  make  sales 
as  occasion  should  serve,  or  else  to  dejDart  againe  aaIiIi  them  at 
their  pleasure. 

Likewise,  for  ail  English  sliips  that  shall  passe  along  liis  coast 
of  Barbarie,  and  ihorow  ihe  Slraites  into  the  Levant  seas,  that  he 
would  graunl  safe  conduct.  tliat  the  said  ships  and  marchants  ^vith 
their  çoods  nii?ht  passe  into  the  Levant  seas.  and  so  lo  tlie  Turks 
dominions,  and  the  King  of  Argiers,  as  his  owne.  and  lliat  lie  Avould 
Write  to  the  Turke  and  lo  the  Kingof  Argior  liis  letk-rs  fur  llie  A\ell 
using  of  our  ships  and  goods. 

Also  that  hereafter  no  Englishnioii,  llial  liv  an\  ineanes  nia\  l)0 
laken  captives,  shall  be  solde  within  uny  of  his  dominions  :  uhe- 
reupon  I  declarcd  that  the  Queenes  Majesty,  accepling  of  thèse  his 
oifers,  were  pleased  to  confirme  the  intercourse  and  trade  of  (nir 
marchants  Avithin  tins  his  counlrey,  and  also  to  pleasnre  Inm  wilh 
such  commodilies  as  he  should  bave  need  of,  to  furiiisli  llip  neces- 
sities  and  wanls  of  his  counlrey  in  Irade  of  marchandi/e',  so  as  he 
required  nolhing  contrarie  lo  lier  honour  and  law,  and  ihe  breaidi 
of  league  Avilh  ihe  christian  princes  her  neighbours". 

The  same  niglit  I  presenled  the  King  wilh  ihe  case  of  Cdmbcs. 
and  desired  his  Majeslie  lo  bave  spécial  regard  that  the  ships  mighl 
be  iaden  back  againe,  for  that  I  found  lille  sturc  ni"  sait-peter  in 
readinessein  John  Bamptons  hands.  Me  answercd  nu-  llial  I  slunild 
bave  ail  ihe  assistance  therein  ihal  lie  coiild.  but  that  in  Sus  lie 
thought  to  bave  snmc  store  in  his  bniis(>  ibcrc,  as  also  that  ibe 
mountayiiers  had  made  much  in  a  rcadinesse.  l  requcstcd  Ibat  lie 
would  send  downe,  whicb  be  proinised  lo  doc. 

The  cighteenc  day,  1  w  as  wilh  liiin  againe,  and  so  (•iinlomcil  I  lie  te 
lill  iiight,  and  be  sbewed  nie  bis  bouse'  vilh  paslliine  in  diK-kiiig 
wilh  water-spaniels  and  baiting  buis  wilh  liis  Eiiglisb  dogges '. 

Al  lliis  tiriie  I  iiiDOved  bim  againe  IV>r  llie  sendinir  dr)\\  ne  In  Sus. 


I.   En  manje  :   .\  good   proviso.  pp.  ii-j.  •ji.'i. 

a.   Kdmiind  llogan  fait  ici  allusion  nux  .S.  Cetlou  maisun  notait  s^iliiùc  au  iionl  de 

munitionsquo  le  Clu'rif  ddsirait  so  prorurnr  IWgui'dal,  là  où  .s'cioviTont  succcs.sivpincnt 

m  Angleterre.  On  a  vu  que  ses  instructions  Icspnlnisdetoulnslcsdyiiasticsolnolaniment 

lui  proscrivaient  demi  pas  transiger  sur  ce  celui  d'KI-Bedi.  Cf.  iH/rn,   p.  437,  note  1. 

point,  au   moins  oITicicllomcnt.    \.  supra,  !\.  Ces  chasses  aux  canards,  ces  combats 


RELATION     n'iCDMLND    HOGAN  2f^'J 

which  he  granled  to  doe.  and,  ihe  a/i  day,  there  dcpaiied  alcayde 
Mammie',  «illi  Lionel  Edgerton,  and  J\oA\land  Guy,  to  Sus,  and 
caried  with  them.  forouraccomptsandhiscompany,  llie  Kingsletters 
tohis  brotlier  Muly  llammet".  and  alcayde  Shavan.  and  Ihe  vicerov. 
The  23  day  ihe  King  senl  me  ont  of  Marocco  to  his  garden  called 
Shersbonaro\  «illi  his  gard,  and  alcayde  Mamoute ',  and,  thc  a/j, 
at  niglit.  I  came  to  the  Court  to  see  a  Morris  dance,  and  a  play  of 
his  EIcliics.  Ile  [)rinnised  me  audience  the  next  day,  being  Tues- 
day,  but  he  put  il  od'  lill  Thursday  ;  and,  the  Thursday.  at  night,  I 
«as  senl  for  tu  the  King  aller  supper.  and  ihcn  lie  sent  alcayde 
Uodwan  ',  and  alcayde  GoAvry  toconferre  with  nie,  but,  afler  a  lilll(> 
talke.  I  desired  to  be  brought  lo  the  King  for  niy  dispatch.  And 
heing  brought  lo  him,  I  preferred  two  bils  of  John  Bamptons, 
w  bich  he  had  niade  for  provision  of  salt-peler,  also  two  bils  for 
llie  quiet  trafhque  of  our  Englisb  marchants,  and  bils  for  sugars  lo 
lie  made  bv  Ihe  Jcwes.  as  well  for  the  debis  past.  as  bci'eafler.  and 
iVir  good  order.  in  the  ingenios".  Also  I  mooved  him  againe  for  ihe 
sait-peter  and  other  dispatcbes.  wliicb  be  referrêd  to  be  agreed 
upon  by  the  two  alcaydes.  But  the  Friday,  being  the  2o\  the 
alcaydes  could  not  intend  it,  and,  upon  Saturday,  alcayde  Rod^\an 
fell  sick  ;  so,  on  Sundav,  we  made  meanes  lo  the  King.  and,  ihat 


de  dogues  et  de  taureaux,  sont  des  sports 
inconnus  au  Maroc,  et,  si  l'on  ne  doit  pas 
mettre  en  doute  la  véracilc  d'Edmund  llo- 
gan,il  faut  supposer  qu'ils  furentinlroduils 
passagèrement  par  Moula}'  Abd  el-Malek, 
dont  on  connaît  les  goûts  pour  les  mœurs 
d'occident.  Le  3  juin  1578,  l'ambassadeur 
1).  Bornardino  de  Mendoïà  signalait  à  Phi- 
lippe Il  le  départ  prochain  d'un  navire  trans- 
portant au  Maroc  un  grand  nombre  de 
I  biens  et  de  chevaux  dressés  destinés  au 
Chcrif.  Cal.  af  SpanisI,  Pap  .  vol.  iSfiS- 
137g,  n"  5o3. 

1.  Le  caïd  Mami,  reiiégat  castillan.  Il 
passa  du  cùté  de  .Mohammed  cl-MeslouK-h 
la  veille  de  la  bataille  d'El-Ksar  cl-Ivebir. 
\.  ;'""  Série.  France,  t.  I,  p.  55o,  note  i. 

2.  Moulay  Ahmed  el  Mansour,  succes- 
seur de  Moulay  Abd  cl-Malek. 


3.  Le  jardin  de  Shersbonare  doit  être 
identifié  avec  celui  d'El-Mênara.  La  trans- 
cription est  d'autant  plus  bizarre  que  l'on 
a  réuni  en  un  seul  les  deux  mots  Saliridj 
(lac)  et  Menara.  Shersbonare  correspond  à  : 
Sahridj  Menara  (lac  d'El  Menara).  Il  y 
avait  dans  le  jardin  d'El-Menara  un  lac 
artificiel.  Cf.  /'''  Sérir.  France,  t.  II.  p. 
^5  el  note  â. 

II.  Mamoute  :  probablement  le  caïd  Ma- 
hmoud, qui  succéda  à  Djouder  dans  le  com- 
mandement de  l'expédition  du  Soudan.  V. 
in/'ro.p.  26g,note2.  et  Eu-OurRÀNi.p.  i60. 

5.  Le  caïd  Rcdouan,  renégat  portugais. 
Sur  ce  personnage,  V.  ;'■"'  Série,  France,  I. 
II,  p.  36,  note  6. 

6.  Surce  mol,  V.  /'"''  Série.  France,  t  II, 
p.  358,  note  6. 

7.  En  réalité:  le  38  juin. 


2/ÎP  MAI-.IUILLET      I.J77 

afternoone,  I  «as  sent  for  lo  coidene  upon  the  hargaine  willi  Uie 
alcavdes  and  otiiers,  but  dit  not  agrée. 

Upon  Tucsdav,  I  wrote  alelter  to  the  King  for  my  dispatcli.  and. 
ihe  same  afternoone.  I  Avas  called  againe  to  the  Court,  and  referred 
ail  things  to  the  King,  excepting  his  offer  of  sait-peter. 

That  night  againe,  the  King  had  me  into  his  gallie,  and  the  spa- 
niels  did  liunt  the  ducke. 

ïhe  Thursday.  I  was  appointed  to  wa\  the  3oo  kiiitals  grosse  of 
sait-peter',  and,  that  afternoone,  the  tahybe"  came  unto  mee  to  n\\ 
lodging,  sheAving  me  ihal  the  King  «as  olPended  wilh  John  Bamplon 
for  divers  causes. 

The  Sunday  night  laie,  heing  the  7  of  July,  I  got  the  King  lo  for- 
give  ail  to  John  Bampton,  and  the  King  promised  me  to  speak 
againe  «ilh  me  upon  Munday. 

Lpon  ïuesday,  I  «rote  to  hini  againe  fur  niy  dispatch,  and  ihen 
hee  sent  Frav  Lewes^  to  mee,  and  said  that  lie  had  order  to  «  rile. 

Upon  Wednesday,  I  «rote  againe,  and  he  sent  me  word  tiial, 
upon  Tluirsday,  I  should  corne  and  be  dispatchcd,  so  that  I  shonld 
départ  upon  Friday,  Avilhout  faile,  heing  llic  t«clllii  of  .liih. 

So  the  Friday  after,  according  lo  the  Kings  oïder  ami  ap[)oinl- 
ment,  I  «ent  lo  ihe  Court,  and.  w  bereas  motion  and  pelilion  «as 
made  for  ihe  confirmation  of  llie  demaiinds  «hich  I  had  preferred, 
ihey  were  ail  granted,  and  likewise,  ibc  [nnileges  «hich  «ère  on 
the  behalfe  ôf  our  Engiish  marchants  rc([uestcd',  «ère  wilh  great 
favour  and  readinesse  yeelded  unto.  And  «bereas  the  Je«es  there 
résident  «ère  to  our  men  in  certaine  round  summes  indebted,  the 
Emperors  pleasure  and  commandement  «as,  that  ihey  should, 
«itliout  further  excuse  ordelay,  pay  and  discharge  the  same'.  .\nd 


t .  La  concession  de  ces  trois  cents  quin- 
tauï  (le  salpêtre  bnil  par  le  Clicrif  ne  fut 
qu'une  faveur  eiceptionnello  que  Moulay 
.\b(l  el-.Malek  n'avait  sans  doute  |)as  l'in- 
tention  de    renouveler.    V.   infrn.   note  5. 

3.    The    Inbybe  :    transcription    du    mot 

arabe  ,_  .  -!^'i  le  médecin. 

3.  Fray  Luis  do  Sando>al,  qui  traduisit 
en  espagnol  les  édits  des  6  ot  7  juillet. 


4.  En  marge  :  Tbe  Emporor  of  Marocco 
his  privilèges  to  the  Engiish. 

5.  Les  privilèges  accordés  aux  marchands 
anglais  firent  l'objil  des  deux  édits  cliori- 
fiens  datés  des  6  ol  7  juillet  1")".  V.  supra. 
pp.  aSa  cl  334.  —  Il  ne  semble  pas  qu'Ed- 
mund  llogan  ail  obtenu  d'autres  conces- 
sions en  favour  du  commerce  anglais.  Il 
reconnaît  lui-m()mc  un  peu  plus  haut  que 
l'alTuiro  des  salpAtres  trains   en  longueur 


RELATION     D  KDMLNn     HOGAN  3qg 

thus  at  lenglh  I  was  dismissed  with  great  honour  and  speciall 
counlenancc,  such  as  halh  not  ordinarily  bene  shewed  lo  other 
ambassadors  of  the  Christians. 

And  toucbing  the  privale  alVaires  iiitreated  upoii  betwixt  lier 
Majeslie  and  the  Emperour,  I  bad  letters  froni  bim  to  satisfie  ber 
lligbnesse  tberein'..  So  to  conclude,  baving  received  ibe  like  boriou- 
rable  conduct  IVom  bis  Coui't,  as  I  liad  for  iny  part  at  niy  first  lan- 
dlng,  I  enibarked  invseUe  wilb  niy  i'oresaid  company,  and,  arri- 
ving  not  long  after  in  England",  I  repaired  to  her  Majesties  court, 
and  ended  my  ambassage  lo  ber  Higbnesse  good  liking,  witb  rela- 
tion of  my  service  performed. 

Richard  Hakliiy  t.  —  The  principal  navifjations...  of  the  Enr/lish  nation^. 
—  Édition  1598-1600,  tome  II,  2'  partie,  pp.  64-67. 


cl  ne  put  ^tre  traitée.  Cette  affaire  était, 
cependant,  l'objet  principal  de  sa  mission. 
Cf.  supra.  Doc.  LXXXI,  p.  igg. 

I.  D'après  la  correspondance  échangée 
entre  Elisabeth  et  Moulay  Abd  el-Malek 
(V.  supra.  Doc.  XGIII,  p.  286  et  infra.  Doc. 
XCVIII,  p.  255),  Hogan  fait  ici  allusion  à 
l'ambassade  que  le  Chérif  projetait  d'en- 
voyer à  Londres  et  à  la  négociation  d'une 
alliance.  Elisabeth  désirait  que  cette  am- 
bassade fAt  entourée  du  plus  grand  secret  ; 
d'oiJ  l'expression  :  private  alTaires. 


3.  Edmund  Hogan  était  de  retour  en 
Angleterre  avant  le  g  août.  V.  infra.  p. 
25o,  note  I. 

3.  La  relation  d'Edmund  Hogan  a  été 
également  publiée  par  Robert  Kerr,  A 
r/eneral  History  and  Collection  of  Voyages 
nnd  Traucls....  t.  VII,  p.  330,  et  par  James 
Gkey  Jackson,  An  Account  of  Tinbuctoo 
and  Housa  territories...  by  El  Hage  Abd 
Salam  Shaheeny...  To  which  is  added.  Let- 
ters descriptive  of  Travels  through  West  nnd 
South  Barbary....  p.  ig^. 


25o  9  AOUT   iF»77 

xcv 

LETTRE  DE  FRANCESCO  GlRALDl  A  WALSINGIIAM 

Toute  la  ville  fie  Londres  s'entretient  de  l'accueil  empressé  f/ue  le  Chéri f  a 
fait  à  rand)assadeur  de  la  Reine  et  des  honneurs  qu'il  lui  a  rendus.  — 
(jiraldi  en  a  été  instruit  plus  au  lonij  par  un  Portugais  ijui  est  rcrenu 
en  Angleterre  avec  Hofjan.  —  //  siqnnle  les  munitions  et  armures  appor 
tées  par  ce  dernier  au  Chéri/'  et  le  mcamtcntcmcnt  qu'en  épniurera  le 
roi  de  Portugal. 

I.oiiilfcs,  t\  août  IÔ77 


Francesco  Walsinghuanio,  del  coiisiglio  privato  di  S.  M"  Scrcnis- 
sima  e  suo  secretario.  —  Alla  munu  :  y  Aug.  1577.  From  llie  Poi- 
lugal  ambassador.  toucliinge  ihc  matler  of  ginger,  his  rcplicalioii 
and  (lislike  ol'llie  .liidge  of  llie  Adiiiiraltie. 

Illustrissimo  Signor. 

Mi  e  parso  saliilar  V.  S.  Illuslrissima  et  cosi  farlli  a  sapere,  pcf 
ngni  buon  rispelo,  corne  tntta  questa  cita  e  piena  de  le  careze  e  aco- 
llense  che  dicono  aver  fato  quel  tiraiio  del  Xarife  al  imbasciator de  Sua 
M"  Serenissima,  mandandolo  1  iccvere,  et  honorandolo  de  la  sua  bocra 
con  questo  nome;  corne  piu  anpliamcnlc  nii  a  lilei'to  un  Porlogbesc 
cbe  veni  In  la  nave',  clie  a  daio  (picsla  relalione,  et  in  ollre  le  niil- 
liare  de  le  niouitionc  c  armeiie  cbe  quelo  Ugliens  li  a  levato  uc\ 
galeone  e  in  allre  due  nave  piu  piccole.  Dil  che  son  certissimo  clio 
avei'a  disgusiato  asay  a  la  Maesta  del  Screnlssiino  Hc  niio  signnre. 

Délia  Xerlosa.  ally  (j  di  Aghosto  1077. 

Sirj né  :  F r'°  (  !  i  ra I f  1  i . 

Public  Record  Office.  —  Slatc  Papcrs,  Foreli/n,  Portugal,  ml.  I,  n"  .V 
—  Original. 

I.  Enloiuicz  :  le  navire  qui  a  ramené  ce  dornior  élnil  r\r  relour  en  Anpleterr" 
Hogan  du   Maroc.  Ce  passage  établit  que        avant  le  9  aoiM. 


LETTRE    nABD    EL-MALEK    A     ANDREA    OASPARO    CORt<0  25 1 

XCVI 

LETTRE  DABD  EL-MALEK  A  ANDREA  GASPA1\0  CORSO' 

Il  a  élé  heureux  d'apprendre  tarrirce  d'Andréa  Gasparo  Corso  à  Lnrache. 
—  //  lui  conseille  d'apporter  ses  hardes  à  Merrakech,  plutôt  /jue  de  les 
expédier  à  Fe: .  —  Il  lui  fait  envoyer  des  lentes  et  une  escorte.  —  //  le 
Drie  de  faire  connaître  où  il  désire  être  loijé  ainsi  fjue  son  frère.  —  // 
l'enrjarje  à  venir  en  toute  diligence. 

Merrakech.  i"'' septembre  1077. 

Au  dos  :  Traslados  de  las  carias  que  a  sctilo  el  rey  de  Maruecos 
y  su  lugartinienle  Rozuan  Cayd  ^  a  Andréa  Gasparo  Corço,  a 
Laracha. 

Al)d  el  Melich,  eiipeiador  de  Marruecos  y  de  lodos  sus  reynos. 

Muy  atnado  nuestro  Andréa  Corço, 

Rezibimos  vucstra  caria  n\  primer  de  Sctiembre,  por  la  quai 
liemos  visto  vuestra  huena  llcgada  a  Laracha.  por  donde  heinos 
rccibido  mucho  plazer  ;  aunqiie  avovs  lardado  riiurlio,  ^eavs  muv 
bien  venido. 

\  ,  a  lo  que  dcz\  ;«  se  enbiarevs  vueslra  ropa  a  Fes,  o  se  la  tra^  reys 
iica.  mejor  que  la  Irayays  aqui  a  Marruecos  :  y  para  esto  lieinos 
ruandado  se  os  enbie  todo  recado  de  tendas  y  cavallos  para  vos  y 
vuestro  hermano  en  que  vengays  :  y  abisandonos  luego  donde 
quereys  posar,  jiara  que  os  adreze   se  quereys  dentro  o  fuera  de 


I .   Anrirca  Gasparo  Cnrso,  frère  de  Fran-  semciit  rlc  ce  prince  au  Maroc.  V.  siiprn.  p. 

CISCO  Gasparo  (V.  supra,  p.   i53.   note  i).  iTii.  note  i  et  infra.  pp.  ibZ-2-/8.  passim 

s  clait  lié  d'une  étroite  amitié  avec  Abd  cl-  2.   V.  Doc.  suivant.  —  Sur  le  caïd  Re- 

.Malek,   .-ju'il    avait   connu   avant   l'établis-  douan,  V.  supra,  p.  3^7  et  note  5. 


352  l"    SEPTEMBRE     107" 

nuestra  cassa,  o  vos  dentro  de  nuestra  cassa  y  vuestro  hermano  por 
sy  fuera  con  vuestra  ropa.  \  no  os  detangays  en  el  camino  sino 
venir  con  loda  brevidad,  por  que  os  hemos  deseado  dias  a.  Hemos 
holgado  que  seays  llegado  con  salud.  No  mas. 

Dada    en    nueslra  coiie  de  Marruecos,     primer    de    Seliembre 
1677  afios. 

Abd  el  Melich. 

Por  mandado  de  Su  Real  Altezza. 

Fray  Luis  '. 

British  Muséum.  —  Additionnl  Mss.  2S350.  f.  3'iô.  —  Copie. 

I.   V.  supra,  p.  aSî.  note  2. 


LETTRE    DU    CAÏD    IIEDOUAN    A    ANDREA    GASPARO    CORSO  a53 

XCVII 

LETTRE  DU  CAÏD  REDOUAN  A  ANDREA  GASPARO  CORSO 

Redouan  et  Moiilay  Ahd  el-Malek  (ml  appris  avec  plaisir  l'arrivée  d' Andréa 
Gasparo  Corso  à  Larache.  —  Us  lai  envoient  des  lentes  et  des  chevaux 
pour  lui  permettre  de  venir  à  Merrakech.  —  fis  se  chargent  du  transport 
de  ses  provisions  ainsi  que  des  hardes  que  celui-ci  apporte,  tant  pour 
son  usage  personnel  que  pour  le  Chéri/,  et  ils  lui  envoient  une  escorte. 
—  Si  cette  escorte  ne  lui  suffît  pas,  il  pourra  demander  des  renforts  à 
la  mahalla  de  Salé.  — ■  Qu'il  fasse  diligence,  car  Abd  el-Malek  va  quitter 
Merrakech,  et  qu'il  dise  à  Redouan  où  il  désire  être  logé,  soit  au  palais 
du  Roi,  soit  au  fondouk  des  marchands,  soit  ailleurs. 

Merrakech,  a  septembre  1577. 
Muy  magnifico  Senor, 

Por  caria  de  V.  md..  que  recebi  a  uUimo  de  Agosto,  me  haze 
sabidor  de  su  buena  llegada  al  puertu  de  Laracba  con  sus  sagelias  '  ; 
de  lo  quai  me  lie  bolgado  muy  muchu  de  que  venga  con  salud  V. 
md.  y  su  hermano  ;  y  asi  mismo  el  Rey  my  seâor  sta  muy  con- 
liento  de  su  llegada  :  y,  para  que  venga  a  esta  corle  con  brevidad, 
le  hemos  enbiado  Uendas  y  cavallos  en  que  venga. 

Y,  en  lo  de  la  ropa  que  traye,  ansi  por  el  Re\  my  senor  como 
por  V.  md.,  hemos  mandado  a  Fes  para  que  enbien  mulas  ay  por 
Uevarla  a  esta  corte,  y  no  es  minister  embiarla  a  Fes  ;  y  asy  mismo 
esso  que  V.  md.  traye  de  refresco,  como  son  anchoyas  y  quesos  y 
lo  demas,  venga  todo  aca,  por  que  ay  necesidad  dello  ;  y  oy  enbia- 
mos  unos  cavalleros  y  escopetei-os  con  esta  para  que  vengan  con 
V.  md.  para  guarda  de  su  persona  y  ropa.  Y,  si  mas  fueran  mi- 

I.   SiKjclias,    [juiir  saelias,  bâtiments  légers. 


254  2     SEPTEMBRE     15/7 

nister,  allara  un  campo  de  gente  hazia  Sale,  de  donde  podra  pedir 
la  gente  que  tuviera  menester,  quanlo  mas  que  el  camino  de  Sale 
esta  bueno  y  eslos  scopeteros  que  enbiamos  de  aca  bastaran. 

Y  venga  V.  md.  cou  loda  la  breA  idad  posible,  para  que  nos  balle 
aqui  en  Mairuecos,  a  causa  que  el  Hes  mi  senor  sla  para  sallu- 
fuera. 

^  ,  aiites  que  V.  nul.  Uegue  aca,  me  mande  bavisar  donde  v 
como  quiere  que  le  aga  aposenlar  :  si  quiere  en  casa  del  Hev  niy 
seûor,  G  en  la  doana  de  les  mercaderes,  o  en  olra  casa  por  sy. 

No  a\  mas,  sino  que  Dios  Irayga  a  \  .  md.  cou  salud  como  todos 
lo  deseamos. 

De  Marruecos,  a  2  de  Setiembre  là"  anos. 

Para  lo  (|ue  V.  md.  mandare, 
Gavlo  Rozuano. 

Brilish  Muséum.  —  Additiunal  Mss,  '28359,  f.  S'iô.  —  Copie 


LETTRE    U  ELISABETH    A    MOLLAY    ABD    EL  MALI£K  200 

XCVllI 

LETTRE  D'ELISABETH  A   MoLLAY  ABD  EL-MALEk 

Elle  reiiicrcie  le  Cliérif  du  boa  accueil  (^u  il  a  fait  à  Hofjan  et  des  mesures 
fju'il  a  prises  en  faveur  des  murchands  an(jlais.  —  Grâce  à  ces  mesures, 
le  commerce  du  sucre  est  libéré  de  toute  entrave  et  le  remboursement  des 
sommes  dues  par  les  Juifs  fermiers  des  sucreries  royales  est  assuré 
aux  dits  marchands  dans  un  délai  de  trois  ans.  —  Elisabeth  se  réjouit 
du  bénéfice  que  ses  sujets  retirent  de  ces  mesures  et  des  bonnes  disposi- 
tions dont  elles  témoignent  de  la  part  du  Chérif  envers  elle.  —  Elle  agira 
de  même,  ù  l'occasion,  envers  les  sujets  de  celui-ci.  —  Quant  à  l'ambas- 
sadeur dont  il  lui  annonce  le  prochain  envoi,  elle  demande  que  sa  venue 
soit  tenue  secrète,  assurant  qu'il  n'en  sera  pas  moins  honorablement 
traité. 

Oatlands'.  2  septembre  i5-y. 

En  marge  :  To  llie  King  of  Marruecos. 

Elizabeth,  etc.. 

Al  muy  alto  et  muy  poderoso  principe  Abdemelecli,  Emperador 
de  Marruecos,  Rey  de  Fes,  de  Sus,  etc.,  salud. 

Muy  uiuciio  os  agradescemos  el  honrado  reciljiiuiento  y  trata- 
miento  que  por  vueslras  carias''  y  por  la  relacion  de  nuestro  criado 
Edmond  Hogan  entendemos  le  haveys  hecho,  y  tambien  por  el 
buen  recaudo  que  aveys  dado  en  los  negocios  de  nuestros  vassallos 
mercadercs  que  Iralan  en  essos  vuestros  reynos,  segun  por  nuestras 
carias  '  y  por  nuestro  dicho  criado  os  lo  aviamos  pedido,  concedien- 
doles  no  solamenle  el  trato  de  los  açucares,  por  el  buen  orden  y 
concierto  que  aveys   pueslo  en  la  manera  por  la  quai  los  an  de 

I.    Localité  voisine  df    Wallon   on   Tl.a-  -i.   V.  supra.  Doc.   XCIII,  p.   iSC. 

mes,  dans  le  comte  de  Surrev.  3.   V.  supra,  p.   1211,  note  2. 


2,56  2     SEPTEMBRE     10" 

recibir,  quitando  por  tal  medio  los  dafios  y  cstorvos  que  recibian 
en  su  dicho  tralo.  pero  tambien  mandando  a  los  Judios  duefios  de 
los  ingenios  que  dentro  de  très  aùos  lestiluyan  a  nueslros  dichos 
vassallos  los  dineros  que  de  ellos  an  an  les  de  agora  recibidos  en 
precio  de  açucares.  en  dlnero  o  la  valor  en  açucares';  de  lo  quai 
nos  tenemos  por  tan  satisfecha.  non  solamenle  por  el  beneficio  que 
de  ello  recibiran  nueslros  diclios  vassallos.  pero  tambien  jîor  la 
singular  aflecion  que  en  ello  aveys  mostrado  acerca  de  nos,  que  no 
podemos  hazer  menos  de  lener  lo  en  mucho,  \  recibirlo  como  muy 
senalado  plazer,  el  quai  non  dcxaremos  de  rcconoscer  acerca  de  vos 
y  vuestros  vassallos,  quando  semejanle  negocio  se  olTreciere  de 
vueslra  parle. 

\  quanto  a  lo  que  escrevis.  que  aveys  deterniinado  anles  de 
muclio  d'embiarnos  por  aca  un  criado  vueslro.  liazemos  os  saber 
que,  como  lo  tendremos  a  bien  y  nosbolgaremos  muy  mucbo  d  ello, 
assi  os  rogamos  que  por  muchos  buenos  respeclos  lo  embieys 
secrelamente ^  y  sin  que  en  ninguna  manera  se  sepa  su  venida,  pro- 
meliendo  os  que  por  esso  no  dexaremos  de  hazerle  toda  la  honra 
y  buen  recibimiento  que  podremos,  siendo  enibiado  de  vueslra 
parte,  a  quien  desseamos  hazer  plazer. 

iNo  mas,  sino  que  Nuestro  Sefior  guarde,  etc. 

2  Sept.  1677,  Ollandes. 

Elizabetb  R. 

Public  Record  OJ/ice.  —  Slalc  Paprrs.  Foreujn  Entrv  /?oo/.vf',  /i"  KV.i, 
f.  3'i  v". 

Ibidem.  —  Slate  Papers.  ForeKjn.  Haynl Lellers.  ml.  If.  n"  7.  —  Copie. 

I.  V.  supra,  p.  287,  notp  '|.  el  instruclions  adrcsséi-s  aux  ambassadeurs 

ï.   V.  Ibidem,  mile  3.  ainsi  que  les  lellrcs  reçues  île  ces  derniers. 

3.   Les   h'oreùjn    Enlrr    Books    sonl    des  I.e   n"   i63  esl   en   fail  le  registre  de  Sir 

registres  où  étaient  transcrites  les  dép(>cl)es  Francis  Walsingliam. 


pi.  III. 


GÉNÉALOGIE   DES   PRINCES  DE  LA  DYNASTIE  SAADIENNE' 


—  Dans  ce  loblcnu  ne  figurent  que  les  princes  ayant  marqué  tlai 
l'Iii.sloiiv.  Ctux  qui  ont  r(^gnc  ont  leurs  noms  imprimés  on  rouge, 


el-Kaim  bi  amer  AlUh 


el-llarrdn 


MUHAUUUO  * 

rch-ChtM 


d-i-,l,^lil,  hi  Allah 


Abu  EI-M..UUB: 


elMrslonkU 
.574.1576 


III 
IsïiAiLÎl        \lo..A..«n,J-         Au^î        U.UAi,.«ii.:i 
rrk-ChàUi  iboa  l'arh 


Ml.) 


Zegltouda 
AoMEO  30 


Add  ei.-Mai.kk3'         Add  ei-Mai 


\ll.«.nl» 
.■l-Akhtu 
illSr.  ilWg 


"pi  a,. .. 

Alxl>ll.il, 
(C<|1.  ...■^ 
Maj<<iii<n 

M.',,,, 

J.  M.. 


ment  de  la  ]]ublicntion  et  les  documents  recueillis 

'i^ril  aiiitiiirdhui  de  rcctilior  et  de  compléler  le 

1    .    li.iin    .I.ins   le  tome  I  (France)  cl  le 

-     II     ,     \l,„no,  —  Les  (laies  antérieures  à 

1      I   Mi.,  élude  emni)arative  des  docu- 


dam 


SS.    H.S 


Ma: 


.  .l-kam  bi  amer  Allah.  —  11  n'exerça  pas  en  fait 
"  .  A  sa  dcuiandc.  les  gens  du  Sous  envo^-èrent  en 
'I  lits  ;dnê  Alimed  el-Aayedj. 
'■  fl  l.im/j,  _  Hoi  du  Sous  on  i5i  3.  de  Mcrrakeeh 

H-Kaliira  par  son  IVcro  Mohammed  ech-CheUih,  il 
1  ft  réduit  à  la  possession  du  Tafilelt.  Cbassé  de 

i  1I9.  il  se  réfugie  au  Uourara  11  rentre  au  TaRlclt 
ir  du  revirement  qui  rend  Ahou  Has<^oùn  maître 
chasse  Mohammed  eeU-Cbeikh.  Il  est  peu  après 

'  '  l  inlerné  à  Mcrrakeeh.  Le  gouverneur  de  celle 

'  lieker  A/.ikki.  le  fait  mettre  à  mort  en  1507  avec 
pililsBIs.  afin  d'assurer  la  couronne  à  Mouliiy 

■''  (Ma„iioi..  lih.  11.  cap  4o).  D'après  Tonacs 
iil  aurait  eu  plus  de  90  ans  en  1557  et  serait  par 
Hil    i4ii7.    tandis    que    Ibn     EL-QAOni.    cite    par 

place  sa  naissance  en  ii86. 
'»-.r.i.  ,rlt.i:hfikh.  —  Vi/.iron  i5il,  roi  du  Sous 
Koch  en  i5i/i.  prend  Fez  au  souverain  merinide 
.Maroc  en  lâ'ig.  D'une  de  ses  femmes  il  eut 
"fa.  Ahd  el-Kader.  Abdallah  el-Ohalil>  et  LcUa 
cap.     107).     Dune     autre,     nommée     Saliaha 

"'fsÀM,  pp.  io5.  1.19).  il  eut  Ahd  el-Moiimen  et 
l.-lla  Messaouda  il  eut  Ahmed  c/-,Waasoar  (Wi<lim. 
•  d  çnranls  de  D>  Meneia,  la  fille  de  D.  Gutierre  de 
''■  S»  Crue,  qu'il  avaitcpûusée  en  i5ii,  non  plus 
I.'  lillc  du  roi  merinide,  qu'il  épousa  en  ibiig.  sous 
l'eut  autres  enfants.  Ahd  or-Rahman  et  Olman. 

"'•"hines.  Un  autre  fils.  Omar,  dont  la  mère  n'est 

"lionne  par  Ei.-OeE«ÀM  (p.  70).  Moulay  Mohammed 
'.val  u  kl-Mahdi,  en  même  temps  que  celui  d'^ch- 

'  ""«'•s  (cap.    106).  il  avait  80  ans  à  sa  mort,  en 

par  conséquent  en   1471.  Asobada  (IV,  3i)  lui 

■".l.cequi  le  ferait  naître  en  iliji-.eaUri,  El.Oufbàsi 


—  Il  1 


i488. 


Meri 


fille  de 


avait  été  battu  et  fait  prisonnier  par  son  frère  Mohammed  ech-Chetlih, 
Lclla  Mericm  fut  choisie  comme  intermédiaire  entre  les  deux  chérifs 
et  les  amena  à  signer  un  accord.  Elle  fut  soupçonnée  d'avoir,  en 
i55i,  «  ajdé  i  mourir  »  son  frère  Abd  er-rialiinan.  o  craignant  que 
le  trop  grand  amour  que  son  père  [Mohammed  ec/i-(Ji,'iA-/i]  ii  loitl 
le  pays  luy  porloient,  fût  cause  de  priver  de  la  succession  Mulcy 
Abdala.  son  frère  de  père  &  de  mère  iS:  son  grand  amy  n  (Tobbes, 
cap.  85).  Après  l'avènomenl  de  son  frère  Moulay  Abdallah,  elle 
l'amena  par  ruse  à  faire  trancher  la  télé  .a  Ali  heu  Bon  Hekcr  Aïikki, 
le  gouverneur  de  Mcrrakeeh  :  plusieurs  enfants  de  cette  princesse 
avaient  clé  compris  dans  le  massacre  que  ce  gouverneur  avait  ordonné 
de  faire,  le  26  octobre  1057,  de  Moulay  Ahmed  el-Aar<^dj  et  de  sa 
postérité  (V.  note  3). 

11.  Moui.AT  Abd  Eii-RAnuAN.  —  V.  notes  4  et  10.  Il  prit  parti 
l'expédition  de  Tlemcen  (  i55 1),  parvint  à  s'enfuir  à  Fez,  où  il  mourut 
peu  de  .jours  après  de  ses  blessures  (/«  Série,  Espagne,  3  mars  i55i). 

13.  MouEAt  Add  ei..Mouueii.  —  11  était  né  en  i53ij  :  Tobbes.  qui 
bit  son  nmi,  dil  qu'il  avait  30  ans  en  i549  (cap.  77)  «  Il  avoit 
aprins  des  cbreslicns  plusieurs  vertus,  et  encor  h  parler  et  escrire  en 
espagnol  »  (cap  1 10).  —  Vice-roi  de  Mckncs  en  1557.  —  R,-doutant 
une  traîtrise  de  son  frère  Moulay  Abdallah  el-Ohalib,  qui  l'avait 
mandé  à  Mcrrakeeh.  il  s'enfuit  à  Alger,  en  décembre  i558  (/"  S/rit. 
Forliigal,  10  janvier  i55g),  où  il  l'ut  bien  accueilli  par  Hassan 
P.icha.  qui  lui  donna  une  de  ses  filles  en  mariage  et  l'envoya  comme 
gouverneur  à  Tlemcen  (Tobbes,  cap.  1 10)  U  péril  vers  1567.  assas- 
siné dans  une  mosquée  par  les  émissaires  de  son  neveu  Moulay 
Mohammed  el-Mesloalili.  alors  vice-roi  de  Fez  {Ibidem,  cap.  1 1 1). 

i3.  MoutA.  AsD  ,.-M..is  —  11  élait  né  en  i54i.  ayant,  d'après 
Tobbes  (cap.  91),  13  ans  en  i553.  A  l'avènement  de  son  frère 
Moulay  Abdallah  el-Ohalib  (ibij).  il  s'enluil  avec  son  jeune  frère 
Moulay  Ahmed  el-Mansour  à  Tlemcen,  d'où,  au  bout  de  quelque 
temps,  il  se  rendit  .a  .\lger.  puis  à  Conslantinople.  11  assiste  au  siega 
d'Orau.  en  i503  (IIfbbeb»,  lih.  V,  cap.  3).  En  janvier  1374.  à 
l'avènement  du  Mesloukh,  il  est  i  Alger,  d'où  il  rejoint,  en  juillet, 
la  Dollc  d'Euldj  Ali,  qui  prend  La  Goulclle  (33  juillet)  et  l'unis 
(i3  septembre).  Sa  mère,  Sahaba  cr-Bahmania,  informée  la  première 
de  ces  victoires  par  un  message  de  son  fils,  va  en  |iorler  la  nouvelle 
au  sultan,  qui,  en  récompense,  lui  promet  d'appuyer  Abd  el-Malek 
dans  ses  revendieaUons  sur  le  Maroc.  Revenu  de  Conslantinople  à 
Alger,  il  part  avec  des  troupes  turques  à  la  conquête  de  son 
royaume.  Il  est  vainqueur  i  Er-Roken.  le  8  mars  1576,  â  Kbandok 
er-Rihan,  le  9  juillet,  et  entre  i  Merrakcch.  le  16  du  même  mois 
(Et-OuEBÀM.  pp.    io5-,i3:   /"  Sèrit.   Angleterre,  t.   I.  p.    178:  El- 


la  fin  de  son  règne.   Est  délivré  par 
se  dans  le  camp  de  D.  Sébastien,  In 

- 1.    i.  I. .    .1  II   K- -r  el-Kebir(4  aoùl  1678).  Se  réfugie  on 

I'    i    _       ;  I    ,    _         Il  Philippe  II  l'oppose  à  Moulay  Ahmed 

'/   1/  I      !,  I,      I        ,    M.lijla  on  1.595  et  s'avance  sur  Fez  par 

I  i.ij  ,  il  c;t  l.iUu,  1.1  iii^niL  année,  à  Koher  er-Roumia.  puis,  en 
159II,  ù  ïogual,  ou  il  est  fait  prisonnier  et  mis  à  mort.  V.  Ei^Oobbàsi, 
pp.   175-178;  /«  Série,  France,  t.  Il,  pp.  306-337. 

30.  Moei-AV  Daoud.  —  Il  commandait  une  des  armées  de  son 
oncle,  Moulay  Abd  el.Malek,  en  1678,  et  fut  envoyé  à  Mazagau.|iuur 
s'opposer  à  la  marche  éventuelle  de  Moulay  Eeh-Cheikh,  le  fils  du 
Mesloukh  (jr»  iVri'e.  France,  t.  I,  pp.  533,  534  et  note  il  p.  691  et 
note  5).  U  se  révolta  en  1579  contre  son  onde.  Moulay  Ahmed  et- 
Mansour,  et  se  fit  proclamer  souverain  par  les  Berbères  du  Seksaoua. 
Battu  par  les  armées  d  El-Mansour, 

II  mourut  en   1589  ou   1690  (E1.-O01 
Angleterre  t.  I,  p    SSg  et  note  3), 

31.  Moui.Av  IsiiAli..  —  Sa  mère  était  une  liUe  du  fameux  corsaire 
lladji  Morale.  Il  naquit  en  1375  (/"  Séri-,  Angleterre,  t.  I,  p.  |54); 
son  père  le  laissa  ii  Alger,  quand  il  partit  pour  la  conquête  du 
Maroc.  Retiré  plus  tard  à  Conslantinople.  les  sullans  cherchèrent  ii 
l'opposer  comme  prétendant  à  Moulay  Ahmed  el-^iumour  {ire  Série, 
Dépôts  divers,  Venise,  38  juin  1589  et  35  novembre  i6o4  ;  De  Tuoe, 


hv.  139,  p.   168). 

33.    MODIAV    MOH 

arabes  le  désignent  i 
soit  El.Momoùn,  se 
de  i58i  à  i6o3, 
Mei 


MHBo  ecli-Cheilih  ,'t-Mamù<'i»     —  Les  historiens 

rement  par  son  nom  de  Mohammed  et  l'appellent 

l  plu»  souvent  Eeh-Cheikh.  —  Vice-roi  de  Fez 

de    Fez  de 


akeeh.  Livre  Larache  aux  Espagnols  en  1610.  —  Il  est  assas- 
sine en  i6i3. 

a3.  MoDEAT  An.  _  11  naquit  ver»  i508  et  mourut  en  i5g4,  du 
vivant  de  son  père.  Dans  les  documents,  il  est  généralement  appelé 
Bel  lla».,en,  pour  Ahou  el-Hassen,  nom  de  eorroboralion  du  nom 
d'Ali.  Lors  du  partage  de  |5S4  (Ei^Oepb;»i,  p.  176),  El-Mansour 
lui  attiibua  Meknès  ;  cette  répartition  fut  modifiée  peu  après  : 
Moulay  Zidan  reçut  Meknès  et  Moulay  Ali  eut  le  Tadia.  Ce  prince, 
qui  se  inonirail  fort  cruel  vis-à-vis  de  ses  esclaves  chrétiens,  périt 
assassiné  (mars  1394)  par  quelques-uns  d'entre  eox,  qu'il  avait  con- 
traints d'apostasicr  et  dont  il  voulait  faire  des  eunuques  (/«  Série, 
Angleterre,  t.  U,  jo  août  iSgfi.  t.  III.  iB  octobre  |U48;  Espagne, 
t.  111,  36  mars,  37  août  et  i3  septembre  1594). 

34.  Mo...»  VsDAtiAu  llo..  /.',„,'■  _  11"  avait  pris  le  surnom 
roval  <\El-Oaalit  hi  Allah.  Il  règne  à  Mcrrakeeh  de  l6o3  è  ilioS  eu 
butte  aux  altauucs  coolinuellcs  de  .Moulav  Zidan.   Kêiiouêdé  défini- 


.\rnonll  de  Liste  et  Guadalajara  disent  que  ce  prince  était  petit-neveu 
de  Moulay  /Vhmod  el-.Mansour.  Eirectivemcnt,  il  était  petit-fils  de 
I.clla  Mericm,  lu  sieur  du  Chérif  (V.  noie  10),  et  de  Zidnn  bon  Ahmed 
el-AareJj.  V.  :"  S/rie.  France,  t.  II.  p,  43o  et  noie  i  ;  Pays-Bas, 
t.  I,  p.  367  et  note  5  ;  Guadaeajaba.  f.  97;  EE-OiEBisi,  p.  3i6. 

3o.  M0U1.AV  ecu-CuBiiu.  —  Il  avait  1 1  ans  environ,  lors  de  l'expé- 
dition de  D.  Séhastien  au  Maroc.  On  le  chargea  d'aller  h  Mazngan. 
sous  la  conduite  de  D.  Martin  Correa  da  Silva,  pour  tenter  un  sou- 
lèvement de  la  région     II    rcnlrn    en    Portugal,    après  le   désastre 

d'EI-Ksar  el-Kel.ii   f.   M   ,  '.;")      u  ,„n  père  avait  trouvé  la  mort. 

Il  passa  on  Esp.iL;tii  1  .i  I  1  ...u  .r.  ilis  couronnes  do  Portugal  cl 
d'Espagne,  elfut  II  i|  1 1         il  i.l    I.  .'{  novembre  i593.  PtùH|ipe  II. 

son  parrain,  le  fil  1  li.  1  .li.  1  1  ^ ml ii^n  ol grand  d'Espagne.  C'est  un 
de  ces  princes  maroraiin  cnnverlis  au  cathoticisme  qui  furent  dési- 
gnés en  Espagne  sous  les  noms  do  Felipo  Xarife,  Felipe  do  Africa, 
Infante  de  Marrueco»,  Principe  du  Marruccos.  V.  /m  Série, 
Franco,  t.  I,  p.  534,  note  1,  I.  11,  p.  lori  ;  PaysBas,  t.  I,  p.  611 
et  note  1. 

3i.  Moulât  Abdallau.  —  Commando  les  armées  de  son  pèro. 
Était  B  lo  meilloiir  et  le  plus  vaillant  cavalier  do  la  Barbarie  »  (RoJAS, 
f.  7).  Prend  Mcrrakeeh.  le  10  dcconibre  i6ol3.  en  est  chassé  par 
Zidan  on  février  iDo-j  {tee  Série,  Pays-Bas,  t.  1,  p.  4(17).  y  rentre, 
le  10  décembru  1607  {Ibidem,  p.  470),  on  est  expulsé  de  nouveau  le 
35  janvier  iCo8(/6i'Jcmet  note  1).  reprend  Fez  ù  Zidân  on  août  1609 
{Ibidem,  p.  /174  et  note  3)  :  repousse  une  tentative  de  ce  prince 
sur  Fez  en  octobre  iljio  (Ei.-OeKBÂsi,  pp.  399-400).  A  la  mort  do 
sou  père  (i(3i3).  il  se  fait  proclamer  il  Fez,  mai»  son  autorité  ne 
B'étendil  que  passagèrement  sur  celle  ville,  en  proie  aux  discordes 
et  .'1  l'anarchie  {Ibidem,  pp.  387-4o4). 

33.  MoetAT  MoiiAsiuBD  Zc(jhoada  —  Se  révolte  en  161g  contre 
son  frère  Abdallah  et  est.  un  instant,  luallro  de  Fez  (Ei-OiFaÀ«i. 
p.  393).  Occupe  en  i6a8  la  kasba  do  Fez  et  est  assassiné  par  son 
cousin  Ahmed  el-Asegher  {Ibidem,  p.  4o4). 

33.  Moulay  Abd  el^Malsb.  —  Succède  à  son  frère  Moulay 
Abdallah  en  1G7Z,  mais  son  autorité,  peu  acceptée  dans  Fez.  ne 
s'étend  qu'il  une  partie  du  pays.  Meurt  en  1G37  (El-Oufbâsi,  p.  4o4). 

34.  Moulât  Abu  bl-Males.  —  Commando  Ks  armées  de  son  père 
Abou  Farès  en  i6o5  et  1O06,  meurt  de  la  peste  en  i6o(i  (j™  5,1,;,, 
Pays-Bas,  t.  I,  p.  io5,  note  3  :  p.  i46  note  3  et  p,  40fi  ;  GcADAtAjABA, 
ir.  93  vi-gS).  C'est  donc  à  lorl  qu'EL-OuEBÀiil  (p.  317)  parle  de  oe 


35.  Moin 


,:,.M.,.s,     —    Piinro    dépravé    (El-Ouh 
rance.  1.   III,  pp    377-390)     -   Il  épnu»e 

r.l.„\.nn„        »nl,.,.    ....    C. M-L. 


bir 

par  se 

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eu  plus 

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N      El- 

Qaou,, 

cité 

par 

nd  Fez  1 


de 


l'eu 


Abdallah  el-Ohatib   et  Lella 

le     autre,     nommée     Saliaba 

lut  Abd  el-Mouiuen  et 

I.  Lell.i  Messaouda  il  eut  Abraed  el-Mansoar{thid^m, 

..,>  d  enlanls  de  D>  Mcncia.  la  fille  de  U.  Giilierre  rlé 

■  de  S»  Cni«,  qu'il  avaitépouséo  en  lâii,  non  plus 

I,  1.1  fille  du  roi  merinide,  qu'il  épousa  en  iSig.sous 

Ueui  autres  enranls.  Abd  or-Rnliman  et  Otman. 

.inciibines.  Un  autre  fils.  Omar,  dont  la  m.-re  n'est 

1  nlionné  par  Ei-Ooi-ai»!  (p.  7.,).  Moulay  Moliammed 

royiil  d  ^ît■^tahdi,  en  même  temps  que  celui  d'A'cA- 

lonséquent  en  1J71.  A«n«.DA  (IV.  3i)  lui 
1473;  enfin,  Ei..Oy™;»i 


Me 


fille  de 


le   rréquenta,    dit  que 

■rince  Dl  qui  aimiiit   les   cbrcstïcnun.   Après  la 

1     i     EUKabira    (juin    ib4i)    et    l'entrée     à 

iimed  ft/i-C/iriWi,  il  alla    il   Foj  demander  du 

liile  cl  entra  en    relations  avec  Jean    ll[.    Il 

ralilclt.    d'où   il  sortit  en    i548   pour  venir 

;  par  Mohammed    ecti-Cheikh.  puis.    «  vo.Yant 

V  de  Fez  n'alloicnt  pas  aussi  bien  qu'il  le  dési- 

reiii.  Il  .  ,11  i,.|„„r„:,  .,u  Tafilell  où  estoit  son  père  11  (Toanrs.  cap.  67). 

Il  fin  1.1;.  ain-i  qui.  »„„  frère  En-Nasser,  en  i554.  par  ordre  de  son 

onili-  M,.liii,iuii,.,|  cch-Ckàkl,  (M.iiaoi.,11.   4o).  La  date  de   i5b3 

•loniiiV  ii.ir  EiOiiraÀKi  (p.  /,J)  este 

0.  Mo,..,.,  „.N,„„.Lv. 

7.  Muiii ,,,  Moii.,i«ED  tl-HaiTân.  —  1, 11  eut  la  direction  des  opéra- 
lioiis  militaires  et  toutes  les  conquêtes  faites  par  son  père  s'accom- 
|ilir™t  p,r  se.  soins  (Ei,-0cpi.i»i.  p.  G9).  »  Est  qualifiii.  dès  i5(i5.  roi 
1111  5ou,  par  les  Portugais  (;r«  Hfrit.  Portugal,  7  octobre  i545).  En 
iW.8  (aprts  la  captivité  d'Ahmed  el-Omllmsi  et  sous  le  règne  d'EI- 
va..cri,i 516.1  B47).  on  le  trouve,  ainsi  que  son  frère  Abd  el-Kader. 
■la».  .  G  larl,  .„  il  „zzic  lo  pays  avec  le  concours  de.  Khclolh  ; 
•". ..ig  .lest  dans  le  Sous  (yw™.  3o  mai  , bip);  il  en  repart  en 
.aSo  pour  conduire  une  e.pédition  dans  le  royaume  de  Tlemeen  avec 

éâl    r     â  "  "^°''"  "  '^'"'''""''  "'  °""'"  »  fc.  «"  retour,  en 
•cptcm^ire  ,55„  (,„  giri,.  Espagne,  3o  octobre  ,5ôo). 

.,..;■  r'î'  A""  «'.-Kaoh».  —  11  va  soumettre  le  Tadla  en  iSJS  et 
•Ksiigo  la  kasba  do  Fiehlala  qui  tenait  pour  le.  Merinide.  11  com- 
maniU,  un  corps  de  cavalerie  il  la  bataille  de  l'oued  Derna  en  ,545 
C.  hlr„.  Portugal,  7  octobre  i545).  En  ,55 1 ,  lors  du  retour  offensif 
t  tué  dans  un  combat  (|i 


de.  r 


piiro  (ïi 
qui  pli 


ricinccn,  il  0 
55 1). 

V  \»i..i,i.»„  ,|.(;i,„(,t  _  Viee-roi  do  Fez  du  vivant  do  son 

■s.  cap.  86).  11  avait  4„  ,„,  „„  ,55    (,j,,^      cap    m")  c^- 

1  na...anre  ™  ,  5 1 ,  ;  e„iie  ,|„,,  .'.lecorae  sensiblement  avec 

«sont  l'ordre 

Moi,„imiodW..,„„;,vi;,;,;'»i'i;;:r7S.»"'"'T 

-Itr.  I»  p„mL  chéri  s  ■  En    5  "3  '  îil  1        "'!  "^Tl  ''"  '"""' 


Hoii  liiH  MoUnmniDil  fL\t„u..i.i 


l-U'ri.é  (y   Ht;'  ■"'■  ""  """'''  *'""=■'  "'-■'"-'.'■  et  de  sa 

pou  de  jour,  après  de  ses  bless'url  (,r.  s/r"  "£  ."g^e  i"!!:™-' 
■  =.  Moec»,  A»D  m-Mocuii,.  _  H  élail  né  en  ,5,  ,  ■  TZ.  ■ 

fut  son  ami,  dit  qu  il  avait  .0  ans  eu  .ii^'clP-l)  ^T'Zl 
aprin,  des  chre.liens  plusieurs  vertus,  et  encor  à  narUr  et  e.cr' 
espagnol.  (c„p  ,,„)._  Viee-roi  de  Mekoès  en  ,55,  _  R^douUI 
une  trailr.se  de  son  frère  Moula,  Abdallah  el-GUih.  „,ii  lava» 
mande  a  Morrakeeh,  il  s'enfuit  à  Alger,  en  décembre  ,558  (,r,  .Zt 
Portugal,  ,„  janvier  ,559),  ou  il  fu,  bien  accueilli  par  Hiln 
Pacha.  q„.  lui  donna  une  de  se.  filles  en  mariage  et  l'envL-a  comme 
gouverneur  i,  Tlemeen  (Toii„:s.  cap.  ,  ,„)  H  p'érit  vers  ,567  als 
Sine  dans  une  mosquée  par  les  éinissaircs  de  son  no^».,  \f  i 
Mohammed  c(.,./„,e„Hi.  alors  viee-roi  de  Fez  (ftZ  "  p  ,  7  "' 
.3.  M„„r.,  A»  ri-Vl.ir.  _  Il  éUil  „é  en  i54i.  ayant,  d'  près 
ToaaEs  (cap.    91),    ij    ans   on    |553.    A    l'avènement  d  T 

Moiilay  Abdallah  el-Ghalib  (tii-A  i\  senluil  -iver  <„„  "i.!""  r"" 
Moulay   Ahmed    ci...W„\  Tllcen.  d'où,   au  b^t  T,:!:: 

laW-nemenl  du  Mesloukh,  il  est  ii  Alger,  d'où  il  rcioint,  en'iiiilla 
a  flotte  d'Euldj  Ali,  qui  prend  La  Goulette  (i3  juillet)  et  Tunis 
(.3  septembre).  Sa  mère,  Sahaba  er-Hahmania,  informée  la  première 
de  ce,  victoires  par  un  message  de  son  fil,,  va  en  porter  la  nouvelle 
au  sultan,  qui.  en  recompense,  lui  promet  d'appuyer  Abd  el-Malek 
dan.  SOS  revendication,  sur  le  Maroc.  Revenu  de  Con.lantinople  i, 
Alger,  ,1  part  avec  des  troupes  turque,  à  la  conquête  do  son 
royaume.  1  est  vainqueur  1.  Er-R„ken.  le  8  mars  ,576.  à  Khandok 
er-Hihan.  le  9  juillet,  et  entre  à  Merrakech.  lo  16  du  même  mois 
(El-Ou™;,i.  pp.  ,o5-,i3:  l"  SérU.  Angleterre,  t.  1.  p.  ,78:  El- 
lv«Di»i,  t.  1.  p.  378).  Moiilay  Abd  el-Malek  avoit  reçu  le  Mirnom 
royal  do  m-Mcal„ss.m  U  Allah  ol  celui  de  El-Glta,i  D  ..i-t./  Allah 

,4.  Moi.,r  A„„.„  ,i-.,/<„i,„„.  _  Sa  mère.  Lella  Mcs.aouda. 
femme  d  un  grand  mérite,  était  originaire  des  Ouzguilj.  et  sans 
doute  proche  parente  du  vizir  Abd  el-Aziz  ben  Said  e/ji/fjouori'. 
el-Oinguili.  appelé  familièrement  caid  Azzouz  et  dont  la  fortune  fut 
grande  sous  lo  règne.  Lo  Cliérif  eut  comme  concubine  une  mulâtresse 
appelée  tantôt  El-Kheizourân  (la  liane),  tantôt  El-Djauher  (la  perle), 
dont  naquirent  Moulay  Mohammed  erli-Chcikh,  Moulay  Ali  Abou  el- 
Hassen  et  Moulay  Abdallah  Ahm  Farèt  ;  et  comme  épou.e  légitime 
Aicha  bent  Abou  Beker.  appelée  Lella  Chebania  du  nom  do  la  tribu 
des  Chobiina.  ii  laquelle  elle  apparUnait.  et  qui  fut  mère  de  Moulay 
Zidiin.  Outre  le  surnom  royal  de  El-Mansoar  6i  Allah.  Moulay  Ahmed 
fut  appelé  Ed-Dehebi  (le  Doré),  au  retour  de  ses  armée,  du  Soudan,  à 
couse  de.  grande,  quantités  de  poudre  d  or  qui  furent  rapportées  de 
celte  e.pédition  (EL-Ouraoï.  pp.  jyS.  Sog  et  3.3  ;  E^S.d,.  p.  3io  ■ 
ROJAS.  f.  .9.  et  GoJDAL.lAn..  1'.   9.). 

|5.  MouiAT  OrviÀ».  _  Nommé  vice-roi  du  Sous  par  son  frère 
Moulay  Abdallah  el-GMib.  lors  de  ravonomont  de  celui-ci  (Toaiics. 
cap.  109).  Mi,  il  mort  par  ce  prince,  en  |558  (El-Oophà«..  p.  91  cj 
l^' Série,  Portugal,  35  janvier  |559), 

iC.  MooiAY  Al..  Fils  de  Lella  Mcriem  (V.  note  10),  Est  presque 
toujours  appelé  Abou  llassoùn,  nom  de  corroboralion  du  nom 
d'Ali, 

17.  MouiAT  MouAUMED.  —  Vizir  do  SOU  ouclc  Moulay  Abdallah 
el-Ghalib.  «  Ce  personnage  ,urpa,,a  les  autre,  ministres  par  son 
habileté,  sa  bienveillance  dan,  la  gestion  de,  alTairea  et  son  humeur 
enjouée»  (El-Oup»;»..  p,  97).  Était  vice-roi  de  Fez  on  .50..  ainsi 
que  l'élahlit  une  lettre  do  lui  adressée  ii  Charles  IX  et  datée  du 
.8-37  mars  i56i  (i"  Sérk.  France,  t.  III.  pp.  ,46-748.  —  Le  titre 
du  Doc.  3  doit  êlre  modifié  ;  le,  notes  1.  p.  7S6  et  l^.  p.  718.  .ont  ii 
annuler).  Co  prineo  mourut  le  33  décembre  1667  (Ei-OornAsi 
p.  99).  -  MAnvioL  (H.  4o)  et  Toanc.  (cap.  .09)  disent  que  Moulay 
Mohammed  fut  vic^roi  do  Mcknè.  ;  mai,  le  document  cilé  plus  haut 
est  un  témoignage  formel.  C'est  Abd  cl-.Moiimen  qui  fut  vice-roi 
de  Meknès  (V.  ci-dessus  note  .a). 

18.  Mon».    Mo.iAuiisn    c(-.V,j(<.ini,     _  Était   fiU   ,r„„.         1 

uiaii  ujs  11  une  esclave 
noire,  bon  surnom  royal  était  S/-,I/eiiluonoW  ala  Allah. 

19.  M011..AT  «»-Nas,««.  —Gouverneur  du  Tadla.  du  vivant  de  ,Dn 
père.  Mis  en  prison  à  lavènemcnl  de  son  frère  Moulay  Mohammed 


111.  36  . 


Mesloukh  (,"  4'me.  France,  t.  I,  pp.  533.  534  et  note  .  ;  p.  69.  cl 
note  5).  11  se  révolta  en  .379  contrn  son  oncle,  Mmilay  Ahmed  .1- 
iWoasour.  et  se  fit  proclamer  souverain  par  les  Berbères  du  Seksaoua. 
Battu  par  les  années  dEl-Mansoiir,  il  ,c  réfugia  chez  lea  Oudaia. 
Il  mourut  en  1689  ou  iSgo  (Et-OurnÀsi,  pp.  .5o-.5i  ;  .r.  Série. 
,\nglelerre  t.  I,  p    359  et  note  a). 

31.  Moui.Av  IsuAli.  —  Sa  mère  était  une  fille  du  fameui  corsaire 
Iladji  Morato.  Il  naquitcn  .675  (/r,  Sfrif.  Angleterre,  t.  I,  p.  ,54)  ; 
.on  père  le  lai.ssa  il  Alger,  quand  il  partit  pour  la  conquête  dii 
.Maroc.  Retiré  plus  tard  à  Constantinopic,  les  sultans  cherchèrent  ii 
l'opposer  comme  prétendant  ii  Moulay  Ahmed  c(-,l/unjour  (;r«  Série, 
DépôU  divers.  Venise,  38  juin  1089  et  35  novembre  i6o4  ;  Dp  Taoo 
liv,  139,  p.  ,68). 

33.  Mon  Aï  Mon.uupn  ceh-Cheikh  A-\la,,u.!„,  —  Les  historiens 
arabe,  le  désignent  rarement  par  son  nom  de  Mohammed  et  l'appellent 
soit  El-Mamoùn.  soit  plus  souvent  Ech-Cheikh.  —  Vice-roi  de  Fez 
do  idSi  i,  i6o3.  roi  de  Fez  de  ,6o3  à  ,6,3  ;  ne  règne  pas  k 
Merrakech  Livre  Laracho  aui  Espagnol,  en  1610.  —  Il  est  assas- 
siné en  i6i3, 

33.  Moulai  An.  —  Il  n.iquit  ver,  ,508  et  mourut  en  1694.  du 
vivant  de  .on  père.  Dans  le.  documents,  il  est  généralement  appelé 
Bel  Ha.sen,  pour  Abou  el-Has.en.  nom  de  corroboralion  du  nom 
d'Ali.  Lors  du  partage  de  ,584  (EL-Ocr»i»i.  p.  ,76),  El-Mansour 
lui  attribua  Mekuè.  ;  cette  répartition  fut  modifiée  peu  après  : 
Moulay  Zidan  reçut  Meknè.  et  Moulay  Ali  eut  lo  Tudla.  Ce  prince, 
qui  se  montrait  fort  cruel  vis-ii-vis  de  ses  esclaves  chrétiens,  péril 
assassiné  (mars  1394)  par  quelques-uns  d'entre  eux.  qu'il  avait  con- 
trainU  d'apo.la.ier  et  dont  il  voulait  faire  des  eunuque,  (,rt  Hérie 
»— '-terre,  l.  II.  3o  août  1694.  t.  III.  16  octobre  .048;  Espagne.' 
7  août  et  i3  septeuibre  .594). 
3».  .uoiii.T  .looALlAii  Mm,  rwà  —  11'  avait  pris  le  surnom 
royal  d'El-Omlik  bi  Allah.  11  régne  ii  Merrakech  de  i6o3  ii  .608  eu 
butte  aiii  attaques  continuelles  de  Moulay  Zidàn.  Dépossédé  défini- 
Uvcmenl  on  1608.  il  se  réfugie  auprès  de  Moulay  cch-Cheikh.  Il  csl 
assassiné  en  1O09  par  Moulay  Abdallah,  le  fils  do  ce  dernier  (El- 
OurniM.  pp.  309-319  :  t"  Série,  France,  t.  II.  p.  4,5) 

35     \1o.„_atZ.o,;n    _  En    rivalité   avec   ses  frères    Moulay   eeh- 

lez.  lin  .608,  il  finit  par  triompher  do  ses  rivnuic  il  Merrakech, 
dont  il  demeure,  après  la  répression  do  l'insurreclion  d'Abou  Mahalli 
(iC.i-i6i3),  le  souverain  incontesté  jusqu'à  sa  mort, 

36.  Moulât  ps-Nassim.  _  Se  trouvait  à  Merrakech  ,i  la  mort  de 
son  père.  \  oyanl  son  frère,  Abou  Faros,  proclamé  roi  dans  celle  ville, 
il  s'enfuit  dans  le  Dercn,  réunit  des  parlisan,  et  chercha  il  se  faire 
proclamer  roi  du  Sous  :  mai,  l'opposition  des  habilanl,  l'obligea  à 
,e  retirer  de  nouveau  dans  la  montagne  ;  il  mourut  de  la  peste  en 
mars  i6o5  (jre  Séne,  Angleterre,  l.  Il,  ftelalion  de  Ha.  C,  .O09). 

37.  MouiAï  Adoallah  ez-Zobda.  —  Lors  des  dernières  tentatives 
.le  son  frère  Moulay  2id.in.  pour  se  faire  reconnaître  il  Fez  (,ep- 
Icmbre-octobre  .610),  il  commandait  l'armée  de  ce  prince  el  f'il 
défait  a  Ras  el-Ma  par  ,on  neveu  Moulay  Abdallah  ben  ech-Cheikh 
(El.-O0P«ÀM.  pp.  399-400  ;  GUADAIAIABA.  f.  .  I  6  V"  ;  RoiAS,  IT,  5o-5i 
v).  En  .6.3.  Zidân  l'envoya  dans  le  Draa.  pour  s'opposer  i.  la  .nar- 
iho  du  prétendant  Abou  Mahalli  ;  l'armée  chérifienne  fut  battue  et 
perdit  3  000  hommes  (Ei.-Oupa»«i.  p.  387). 

38.  Lella  SapsIa.  —  Elle  joui„ait  d'une  grande  influence  dans 
l'entourage  de  son  frère  Moulay  Zidàn.  Sous  lo  règne  de  Moulay 
ol-Oualid,  elle  s'entendit  avec  les  gardes  du  palais  pour  le  faire 
assassiner,  afin  de  favoriser  l'avcuement  de  Moulay  Mohammed  ech- 
Cheikh  cl-Asegher.  le  dernier  des  enfants  de  Moulay  Zidàn 
(,"  Sére,  France,  l.  II.  p.  333  :  Dei  Puparo.  p.  390). 

39.  Moulai  Mouauupd.  —  Pendant  les  luttes  intestines  entre  les 
lils  d'El-Man,our,  il  est  élu  roi  de  Merrakech  par  les  notables  retirés 
dans  le  Guilliz.  pour  être  opposé  à  Moulay  Zidàn.  Il  csl  maître  de 
Merrakech  du  3  février  au  34  mai  1608.  —  L'iilentification  de  co 
prince  a  donne  lieu  i  plusieurs  erreurs  ;  le  prétendant  du  Guilliz  a 
reçu  difl'éronls  noms  et  sa  filiation  a  élo  inciactcmont  donnée  El- 
Oufràni  l'appelle  de  son  vrai  nom  Mohammed,  mai,  il  en  fail  un 
fils  d'Abdel-Mouiiien  (V,  note  13).  Ce  mémo  historien  cite  plus  loin 
un  commentaire  du  Zalirrl  eeh-Chemarikh.  où  ce  prétendant  est  dit 
appartenir  ù  la  descendance  d'El-Aaredj,  ce  qui  est  eïact.  mais  est 
appelé  Abou    Has,oûn    [Ali],    ce  qui    était    le    nom    de   son  père. 


1  passa  en  Espagne,  lors  do  l'union  des  couronnes  de  Portu™l  oi 
d  Espagne,  e,  fii.  baptisé  à  1  Escurial.  le  3  novembre  1  SgS.  Phn^  I 
âeces"""'"'  '"""^'"".•''"'■•''•S.ntiago.tgranddEspagno.  C'est  un 
.„.;.  .  ^l'."'"  '"»■■''"'"'  convertis  au  catholicisme  qui  furent  dé.i- 
gnes  en  Lspagne  ,ou,  les  nom,  do  Felipe  Xarife.  Felipe  de  Africa. 
Infante  .le  Marruecos.  Principe  ,1e  Marr..e.m  V  ,r.  S/rie 
ft^ôîê'.''  '■  ''■  "*■  """'  '•  '■  "'  ''■  '°''  ■  ''°y-D«..  l.  I.  p.  43 
it.  Moiir.AT  A0D41.LA».  —  ComniAndc  lei  Armées  de  son  ni^r.^ 
Lia.,  .  le  meilleur  et  le  plu.  vaillant  cavalier  ,1e  1.  Ilarbarie  „  (r'o^I.' 
,.?'  P'"!"!  .Merrakech.  le  ,0  décembre  ,606.  en  est  chassé  p»; 
Zidan  en  février  i0o7(,r.6'ér,',.  Pays-Bas,  t.  1.  p.  S,,,),  y  „„,'„, 
le  .0  décembre  .607  (;6.dem.  p.  470),  en  e,t  expulsé  ,lo  nouveau  le 
35  janvier  i0o8(rt.,i,mel  note  1).  reprend  Fez  à  Zi.làn  en  août  iOo„ 
[Ib.dem,  p.  474  et  note  3)  :  repousse  une  tenlalive  de  ce  princo 
,ur  Fez  en  oclobre  iGio  (El-Ouppà...  pp.  399.400).  A  la  mort  de 
sou  pore  (.0.3).  il  se  fait  proclamer  à  Fez,  mai.  ,on  aulorilé  ne 
«étendit  que  passagèrement  sur  celle  ville,  on  proie  aux  discorde» 
et  à  1  anarchie  (Ibidem,  pp.  887-404). 

33.  Moula,  Mo,.a.,„,d  Zej/io^da  -  Se  révolte  en  ,6,g  contre 
son  Irere  Abdallah  et  est.  un  instant,  maître  de  Fez  (Ei-Ovfb»». 
p.  393).  Occupe  en  .638  la  kasba  ,1e  Fez  et  est  assassiné  par  .on 
cousin  Ahmed  el-Asegher  (Ibidem,  p.  4oli). 

Abdal  ah   en    1633.  mais  son  auto.ité.  peu  acceptée  dans  Fez.   ne 
s  cknd  qu  a  une  parUe  du  pays.  Meurt  en  .637  (EL-Oupa;,.,  p.  4„4) 

34.  MouiAY  Aan  el-Malcx.  —  Commande  L,  armées  .le  son  père 
Abou  Farès  en  .0o5  et  ,606.  meurt  de  la  peste  en  .606  (,re  Série 
Pays-Ha,.  t.  I.  p.  ,o5.  noto3;p.  i46nolo3  etp.  40li 
fl'.  93  v^-93).  C'est  donc  à  tort  qu'Ei-Ouppi».  (p.  3.7)  parle  d 


35.  Moiim     \„ 
4o5  et  /ce  Série. 

de  la  tribu  des  Chebàna 


««.  —  Prince  .lépravé  (EL-Oupaisi 
t.  IIL  pp.  377-390).  -  Il  épouse  une 
'""      '   ■■  'ères  Mouhay  el- 


lutte  1 


teh-Chetkh  el-Axeijhei 
103,  ( 


;,  Morisqii, 


chrétienne 


Oualid  et  Mohammed  1 
Loui,  XIII  fut  signé  le 
pp.  406-417). 

30.  M..,,  A,  RL-n,i»Lm.  _  Élailfil,  d'un 
bannie  d'Espagne.    A    la   mort  de  son  pè 
procla,,ier  par  les  Morisco.  de  Salé,  avec  l'appui  lï'Èi-Ayaëb,'."  iTcrt 
train,  livre  11  son  frère,  Moulay  Abd  el-Malek,  et  ro.to  en  prison 

i"A*'"';!!°  '""'"■  *'  "'  '*'"'"'"'  """"S  '"■•  '»  """'■  il  W'it  la  tasba 
d  Ouahdia  et  projette  do  faire  de  co  lieu  une  résidence  royale.  —  U 
conclut  un  traité  avec  Louis  XIII,  lo  18  juillet  ,635.  Il  péril  en 
,636,  assassiné  par  des  renégats,  il  l'instigation  de  sa  tante  Lella 
SafeialV.  noie  38;  Del  PcEnio,  pp.  304-394;  El-Oup»;,,  „„  Joli 
407  ;  /"  Série,  France,  t.    III,  pp.  493-494), 

37.  Moulai  Auiiio  eUAlegher.  —  Fait  assassiner  son  co.isiu 
Mohammed  Zeglwada  en  1638  (V.  note  33)  el  s'empare  du  pouvoir 
Emprisonné  au  Dar  el-Makhzon  ,lo  Fez  ol-Djedid  de  ii;3S  h  ,nK.  ii 
s'évade,  déguisé  en  femme.  Los  Hyaina,  les  f'.IiiT.i    ,  ,  t  mii,  ,  i,i|',iis 

arabos,qiii,  par  leurs  brigandages,  exerçaient  à  F ..:•.[ 

l'accieillonl,  le  proclament  comme  chef  et  il  01,., I      -     ,|  ,„  „, 

laville.  Ilfoitsa.ouniissioniisonrivieMoiilav  M,.l 1.,/    1  1,  j  1, 

el-Asegher  en  i038.  Eallué.l.in f.ini ,.  m' ,.„   ,(;/,,,.   „  ,,„„';,v„ii. 

réussi  a  .nonter  sur  le  trôn..  1     \     , 
note  3  ;  Ei^OupnÂni,  p.  4u'i      I      k  ,,  , 

38.  «oui.r  MoD,iMi.En..l 

h  la  iiuissance  croissante  des  chefs  de  la 

cl-Abid.  au  gué  de  Uou  Akha,  le  30ocl..bro  iU38  (:'•  Série.  Angleterre, 
I.  IlLjonvier  1639,  you™o(  i/e  A.  Ulake),  il  se  résigne  à  composer  avec 
eux  et  maintient  avec  peine  son  autorité  sur  la  région  do  Merrakech 
(Ei.-Ocpi,»„,p,  4o8et  p.  433). 

39.  MoitiAi  Abued.  —  Prétendant , au  trilne  .le  Fez  en  .648,  il  no 
put  jamais  y  exercer  son  autorité  à  cause  des  émeutes  continuelles  qui 
troublaient  la  ville.  Lo  roi  d'Espagne  Philippe  IV  fut  sollicité  d'in- 
tervenir en  sa  faveur  (i"  Série,  Angleterre.  I.  III,  iSoctobro  i048) 

40.  Moui»  .»uuii,  el.Abba,.  _  La  tribu  dos  Chebàna,  dan. 
laquelle,  depuis  plusieurs  générations,  les  chérifii  saadiuna  avaient 
coutume  de  prendre  leurs  fomuic,  devenue  toute  pui..ante  à 
Merrakech,  se  révolte,  a..as.ine  El-Abba,  et  élève  au  pouvoir  son 
caid  Abd  ol-Kerim,  connu  sous  lo  nom  de  Keroiira  cl-lladj,  en  1O59 
(Ei.-Ocpi.À»i,  pp,  «38.439  ;  /'.  Séne.  France,  l.  III,  p.  379,  note  3) 


ts-Bas,  t.  IV,  p.  5,/,, 


'■   —  Ne  peut  .'opposer 
ma  de  Dila.  Battu  sur  l'oued 


LETTRE     DE     FRANCISCO     GASPARD    CORSO     A     PHILIPPE     II  aO^T 

XCIX 

LETTRE  DE  FRANCISCO  GASPARO  CORSO  A  PHILIPPE  II 

//  est  resté  longtemps  sans  écrire  au  Roi.  n'ayant  ni  instructions  de  lui,  ni 
nouvelles  à  lui  communiquer .  —  Hassan-Aga,  renégat  vénitien,  a  été 
nommé  pacha  d'Alger.  —  C'est  un  ami  de  Francisco  Gasparo  Corso 
et  de  son  frère  Andréa:  Francisco  l'a  connu  au  temps  où  il  se  rendit 
à  Alger,  par  ordre  de  Philippe  II,  auprès  d'Euldj  Ali,  dont  ce 
renéf/at  était  alors  intendant.  —  Hassan-Aga  parle  castillan  et  mani- 
feste quelque  désir  de  retourner  dans  sa  patrie.  —  //  serait,  pour  cette 
double  raison,  très  aisé  à  Francisco  Gasparo  Corso  de  renouer  avec 
lui  les  négociations  jadis  entamées  avec  Euldj  AU  son  maître.  —  Fran- 
cisco Gasparo  fait  cette  proposition  en  tout  désintéressement,  mais  il 
demande  qu'elle  soit  gardée  secrète  pour  qu'il  n'en  advienne  pas  ce  qui 
est  advenu  des  pourparlers  engagés  avec  Euldj  Ali.  —  Andréa  Gasparo 
Corso  est  parti  pour  Merrakech  au  mois  d'août  dernier  pour  voir  son  ami 
Moulay  Abd  elMalek  et  lui  porter  un  présent.  —  Francisco  Gasparo 
et  lui  sont  d'accord  pour  engager  le  Chérif  à  faire  revenir  d'Alger  sa 
femme  et  son  fils,  à  chasser  les  Turcs  de  son  royaume  et  à  s'allier  avec 
le  roi  d'Espagne  pour  conquérir  la  régence  d'Alger,  conformément  à  la 
promesse  qu'il  a  faite  avant  de  monter  sur  le  trône.  —  Si  cette  opération 
réussissait,  A  bd  el-Malek  resterait  maître  de  l'intérieur  et  Philippe  II  occu- 
perait les  ports  et  places  maritimes,  sauf  à  être  indemnisé  par  le  ChériJ 
des  frais  de  cette  occupation.  —  Andréa  Gasparo  Corso  a  écrit  à  Fran- 
cisco qu'il  était  arrivé  à  Larache.  Quand  il  aura  envoyé  d'autres  lettres, 
Francisco  en  rendra  compte  au  Roi.  — Le  kiahia  de  Hassan-Aga  est  un 
renégat  corse  qui  exerce  une  grande  influence  sur  son  maître  et  entretient 
avec  les  frères  Gasparo  d'excellentes  relations  :  ce  serait  un  très  bon 
intermédiaire  dans  les  pourparlers  dont  il  s'agit. 

Valence.  22  octobre  1577. 

Au  dos  :  A  la  S.  C.  Pi.  Mag'  del  Jîey  nueslro  Sefior. 
S.  C.  R.  Mag-, 

Muchos  dias  a  que  no  lie  scrito  a  \  "  Mag',  ansi  por  no  averseine 
De  CvsTRits.  VII.   —    17 


258  2  2    Or.TolUiE     i")77 

oflrecido  novidad  ne  causa  de  moniento,  como  aua  por  no  avermc 
mandado  emplear  en  su  real  servicio.  Y  lo  que  agora  semé  offrice 
dar  avisso,  ya  V"  Mag'  abra  enlendido  como  estos  dias  pasados 
Asan-Aga,  veniciano  renegado  de  Ochali',  a  venido  por  baxal  del 
reyno  de  Argel",  el  quai  es  muv  grande  amigo  mio  y  de  Andréa  niy 
hermano  ;  y  esta  amistad  la  tuvo  con  el  muy  estrcclia  quando    \  o 
fue  a  Argel.   por  mandado  y  servicio  de  V"  Mag',  al  tiempo  que 
Ochali  liera  baxal  de  aquella  tierra,  y  anlonces  este  Asan-Aga  liera 
alemino  suyo'.  Ymuchas  vezes,  tratando  con  el  y  con  Maniy  Caya  *, 
el  corço,  sobre  a  certos  nigocios,  yo  les  dezia  que  hellos  hazian  muy 
grande   eror  en   bénir  en  aquella    negra   sella   de    Mahoma.   con 
muclias  otras  cosas  que  yo  les  dezia  por  venir  al  effello  del  disino 
que  levava  ;  y  el  Asan-Aga  siempre  me  respondia  que  el  no  creya 
nada  en  la  sella  de  Malioma.   antes  dezia  ser  mas  cristiano  que 
no  moro,  y  que  tenya  muy  buena  sperança  de  bolver  presto  a  su 
tierra.  El  es  hombre  muy  leydo  y  sabe  muy  bien  escrivir  y  conlar 
en  nueslra  lingua,  que  es  la  mas  principal  cosa  que  pueda  loncr, 
ansi  para  reconocerse  del  eror  grande  en  que  esta,  como  aun  para 
poderle  trafar  con  carias  y  avisos  secretos  ;  y,  se  a  \"  Mag*  le  parc- 
ciere  vfiiere  servido  que  yo  procure  de  Iratar  con  el  diclio  Asan-Aga 
lo  que  se  tratava  con  Ochali  su  amo,    me  mandara  dar  licencia 
para  que  yo  lo  pueda  hazer  por  la  mejor  via  y  muedo  que  a  my 
me  parecera  ;   lo  quai   procurarc  con   toda  la  diligença  y  secrolo 
posible,   y  sin  remolo  de  ningun  enicresse  proprio,  por  que  cerlo 
no  deseo  otra  cossa  en  este  murido  que  servir  a  Dios  y  a  V"  Mag'. 
Y.  aviendose  de  Iratar  este  negocio,  a  de  ser  condicion  que  ninguna 
persona  del  mundo  la  a  de  saber,  eceplo  que  V"  Mag'  y  yo,  j)or  que 
no  queria  que  este  negocio  sucediese  como  el  pasado  con  Ochaly. 
Andréa  Gasparo,  my  hermano,  como  V"  Mag'  3}na  enlendido. 
si  fue  el  mes  de  Agoslo  pasado  a  Marruecos  a  visilar  y  llevar  pré- 
sente al  amigo  Muley  Meluco  :  y  a  su  yda  qucdamos  de  concerto 


I.    Ochali:  Eiildj  Ali.  V.  supra,  p.  i5/i,  placemonl  df  Ramdan-Pacha.  Il  mourut  en 

noie  5.  liigo.  V.  France,  l.  II,  p.  ii3,  noie  a. 

a.   Ilassan-Aga.  appelé  aussi  Ilassnn  Ve-  3.    Mt-minn  su_yo,    son   aniin,   son    inlen- 

ncziano,  rcnégal  vénitien,  esclave  d'Euldj  danl. 

Ali,    qui    l'avait    alTranclii,    venait    d'dtrc  4-    Caya,    pour   kialiia,   mol  turc  signi- 

iiommé  paclia  d'Alger  (juin  i577)en  rem-  liant  majordome,  lieutenant,  préposé,  etc. 


LETTKE     DE    Fll.WCISCO    GASl'AKO    COhSO     A     IMllLII'PE     11  ■A:)Q 

que,  en  eser  lle^rudo  a  Marruecos,  proc.urase  con  todo  efTeto  (jiie  el 
Muley  Meluco  enbiase  Uevara  su  luuger  y  lùjo'  que  licnc  en  Argcl  ; 
y  que,  despues  de  aver  hecho  esto,  que  procurase  de  hazerle  sacar 
los  Turcos  que  tiene  en  su  reyno,  y  que  haga  lo  que  siempre  nos 
avya  olTrecido,  que  dezia,  se  Dios  le  hazia  meiced  de  posarlo  en 
su  estado  y  reynos  de  Fes  y  de  Maruecos,  que  queria  procurar  de 
confiderarse  con  V"  Mag'  y  de  conpania  hazer  canpo  y  liarmada 
por  mar  y  por  tierra  para  yr  sobre  Argel  y  sacar  los  Turcos  de 
aquel  reyno.  y,  en  aver  los  sacados,  el  Muley  Meluco  quedar  senor 
entre  tierra.  y  V"  Mag'  quedar  senor  de  todos  los  puertos  y  fuerças 
a  la  marina,  con  condicion  que  el  dicho  Meluco  pagaria  todos  los 
guastos  que  por  guarda  y  sostiento  de  dichas  iortaleças  V"  Mag' 
harya.  Y  este  négocie  al  Meluco  le  convernya  muy  inuclio  si  quiere 
bevir  seguro  y  en  paz  en  sus  reynos. 

Del  dicho  Andréa  no  tiengo  cartas  ningunas,  eceptto  que  una 
que  me  scrivio  del  puerlo  de  Laraclia,  havissandome  de  su  buena 
allegada  en  aquella  tierra.  Creo  que  nmy  presto  terne  carias  suyas 
por  las  quales  mç  havisara  todo  el  parlicolar  de  alla  ;  y,  luego  que 
las  recebire,  dare  liaviso  a  V.  Mag'  muy  conplidamente  de  todo  lo 
que  me  havisare. 

El  caya  de  Asan-Aga  es  un  renegado  corso  que  es  su  aima,  y 
lo  que  manda  todas  sus  cosas.  y  es  grande  amigo  nueslro,  el  quai 
creo  sara  muy  buen  entercesor  en  el  nigocio,  se  se  abra  de  Iretar 
cossa  ninguna. 

Y,  por  no  ser  mas  moleste,  ceso  besando  los  pies  de  V'^'  Mag', 
rogando  Dios  iVuestro  Senor  la  S.  C.  y  l\.  persona  y  casa  de 
V"  Mag'  exalce  y  guarde  per  muchos  y  felicissimos  anos,  con 
aquella  felicidad  y  aumento  de  Estados  y  reynos  que  por  este  su 
fielissimo  criado  es  deseado. 

De  Valencia,  a  xxn  de  Ottubre  mdlxxvh. 
S.  C.  R.  Mag' 
V"  Mag'  dinandose,  su  affecionadisimo  y  lealisimo  criado, 
Signé:  Francisco  Gasparo  C'orsso. 

Brilish  Muséum.  —  Addilional  Mss.  28359.  f.  3^S.  —  Original. 

i.  Sur  ce  fils  de  Moulay  .Vbd  el-Malek,    V.  supra,  p.   lâ^,  note  s. 


aÔO  29  OCTOBRE  l5~' 


LETTRE  DE  FRANCISCO  GASPARD  CORSO 
A  MATEO  VAZQUEZ 

Il  a  écrit  quelques  jours  auparavant  à  Vazquez  et  lui  a  transmis  des  lettres 
de  son  frère,  Andréa  Gasparo  Corso,  auquel  il  se  charçje  de  faire  par- 
venir la  réponse.  —  //  prie  Vazquez  de  remettre  en  mains  propres  à 
Philippe  II  une  lettre  jointe  à  la  présente  et  contenant  un  avis  important. 


Valence,  22  octobre  1577. 

Au  dos  :  Al  muy  illustrissime  senor  cl  senor  Maleo  Vasques, 
secretario  secrelo  de  Su  Mag"  etc. ,  my  senor. 

Alia  manu:  Valencia,  a  M.  V.,  là-y.  —  Francisco  Gasparo 
Corsso,  XXII  de  Octubre. 

Muy  illustrissimo  Senor, 

Estos  dias  pasados  con  olra  mia  scrivy  mas  largo  a  V.  md.  y 
juntaniente  con  clla  le  enbie  un  plego  de  carias  que  yo  havya  rcce- 
bido  de  Andréa  Gasparo,  my  liennano  :  las  qualcs  liivan  dirigidas 
al  doter  Rebeca  para  que  el  les  dicsc  en  manos  probrias  de  V.  md. 
Holgaiia  muy  mucho  saber  que  V.  md.  las  aya  recebidas  y,  se  con- 
viene  responder,  V.  md.  podra  mandarme  enbyar  aca  las  carias 
que  yo  las  enbiare  al  diclio  Andréa  a  Maruecos  a  muy  buen  recado. 

Al  présente  se  me  offrece  dar  un  cicrlo  baviso  con  la  (|nc  con 
esta  va  a  Su  Mag'",  cl  quai  es  por  ncgocio  de  calidad.  Snpiico  \. 
md.  que  me  la  baga  mandarsela  dar  en  manos  probrias.  \.  se  de 
por  aca  se  oflreiu^  causa  on  que  yo  pueda  servir  a  V.  md..  iiu'  lu 

I.   V.  Doc.  priicédciit. 


LETTRE    DE     FRANCISCO    GASPARO    CORSO    A     MATEO    VAZQUEZ        26 1 

mande  havisar,  que  siempre  me  hallara  pronlissimo  ;  y,  por  no  ser 
mas  molesto,  cesso,  besando  las  manos  de  V.  md.,  rogando  Dios 
Nuestro  Senor  la  muy  illustrissima  persona  y  casa  de  V.  md.  exalce 
y  guarde  por  muclios  y  felicissimos  anos  con  aquella  felicidad  y 
aumento  de  stado  y  de  vida  que  por  este  su  servidor  es  deseado. 
En  Valencia,  xxii  oltubre  i^']~. 

Muy  illustrissimo  senor, 
Vuestro  muy  affîcionadisimo  y  cierlo  servidor, 
Signé  :  Francisco  Gasparo  Corsso. 

British  Muséum.  —  Addilional  Mss.  28359,  f.  350.  —  Original. 


202 


a    NOVEMlîliE     I  ,T 


CI 

LETTRE  DE  CHRISTOPHER  HODDESDON  '  A  WALSINGHAM  - 

(Extrait) 

Négociations  de  D.  Sébastien  en  Allemagne  pour  une  levée  de  loooo  soldat.'!. 
—  Le  duc  de  Holstein  consentait  à  les  hii  fournir  à  la  condition  qu'ils 
garderaient  leur  religion,  qu'ils  recevraient  d'avance  six  mois  de  solde 
et  que  trois  villes  allemandes  se  porteraient  caution  pour  tous  les  enga- 
qements  du  roi  de  Portugal.  —  Celui-ci  n'ayant  pas  repondu,  on  ciroit 
que,  malgré  les  grands  approvisionnements  en  munitions  et  en  vivres 
qu'il  a  reçus  de  Hambourg,  il  abandonne  ses  desseins  sur  l'Afrique. 

Hambourg,  5  novembre  1577. 

Au  clos:  To  the  nglite  honorable  M'  Francis  Wallsingham,  lier 
Ma""  Principall  Secrealorye,  and  one  olTher  Ma""  moste  lionorable 


I.  Sir  Christopher  Hoddesdon  (i53^- 
161 1)  prit  part  en  i553  au  premier  voyage 
en  Russie  de  Richard  Chancellor,  par  qui 
furent  cnlamces  les  relations  commer- 
ciales entre  l'Angleterre  et  ce  pays.  Il  y 
rolourna  avec  Chancellor  m  i555,  resta 
plusieurs  années  à  Nijni  Novgorod,  puis  h 
Moscou,  comme  chef  du  comptoir  anglais 
établi  en  cette  ville,  revint  i  Londres 
en  iSGa,  fui  envoyé  en  1667  cl  en  iDBg  à 
Narva  par  la  compagnie  des  marchands 
anglais  trafiquant  avec  la  Russie.  Vers  157^, 
Elisabeth  commença  à  l'employer  comme 
agent  Gnancicr  en  Allemagne.  Il  fut  avant 
1 600  Maître  de  la  Compagnie  des  .Merchanls 
AdrrnliiriTs.  Il  availépousé  une  lillequeln 
pK'inii' n  Tr  niini'  iji-  \\  ;iNinL'li.'<iii  ^iv:iil  iiii- 


d'un  précédent  mariage  avec  Alexandrr 
Carleill.  C'est  ce  qui  explique  ses  étroites 
relations  avec  le  secrétaire  d'Etat. 

a.  Sir  Francis  Walsingham  (i53o.'- 
l5(jo),  ambassadeur  d'Angleterre  en  France 
(i.')70-avril  1578),  secrétaire  d'Etat  (aodéc. 
1.173),  envoyé  une  seconde  fois  en  France 
I)our  une  courte  mission  (i 58 1)  cl  Ji  la  cour 
de  Jacques  YI  d'Ecosse  (i583).  l'roteslani 
zélé,  il  consacra  la  plus  grande  part  de  son 
activité  h  déjouer  les  cnmplols  contre  Elisa- 
beth, grâce  au  remarquable  système  d'es- 
pionnage et  d'informations  secrrles  qu'il 
avait  organisé.  H  découvrit  notamment  In 
conjuration  de  Rahinglon,  dont  il  lira  ar- 
gument pour  amiMiir  l'JisabrlIi  à  décrélor 
l'exécutiuri  .1.    \l:iri.'  Sliiarl. 


LETTRE     DE     CIIIUSTOPIIEU     IIODHESnoX     A     WAI.SINGH  AM  2().'i 

Prevye  Coiinsell,  dcliver  lliis.  —  Alininanii  :  i\ovember5.  —  Frotn 
M''  Hoddesdon,  dated  al  Ilanihorou^-li. 


Laws  Deo.  In  Hamborow,  tlic  5"'  oiT  November  1577. 

Ryght  Honorable, 

My  laste  I  sente  by  Walltcr  Cade,  bearinge  date  ofTlhe  ig"'  of  ibc 
laste  montbe. 

AboAvghte  the  begynninge  oITthis  soommer  passede,  the  Kynge 
off  Portingale  wrole  unlo  ihe  conlracktors  off  peper  to  deale  Avith 
some  prince  in  Jermanye,  to  assiste  him  for  bis  monye  witb  loooo 
soldiors',  and  topasse  tbem  ITrome  bence  in  lo  Portingale  by  sea  ; 
who  dealte  in  bis  behallfe  witb  tbe  Duke  oIT  Ilolste^  ;  wbicb  Duke 
was  contented  to  pleasure  bini  in  bis  demaunde,  so  ffarre  lloortlie  as 
sucbe  compociciouns  mygbt  be  agreed  unto  and  accompleshed,  as 
ibe  sayd  Dukeby  artyclesseltdowne  requered.  Amongesletbewhich 
artycles  tber  was  one  tbat  the  sayde  soldyors  sbolde  remayne  by 
ibeyr  owne  religioun,  and  tbat  precbers  sbold  be  sent  with  ibeme 
ffrome  bence  publyklye  to  insirucle  tliem.  One  otlier  artycle  was 
tbat  f)  montbes  waygis  sbolde  be  payde  before  tliey  departed  ITrome 
bence,  and  ibat,  ITor  tlies  and  ffuU  performaunce  off  ail  otber  cove- 
nantes,  3  suffyciente  townes  in  Jermanye  to  be  bownde  ffor  the 
same.  Tbe  which  artycles  beinge  sente  to  tbe  Kinge  off  Portingale, 
be  never  made  answere  to  anye  one  off  tbem'.  Wherefore  hit  is 

1.  Sur  les  troupes,  les  approvisionne.  l'envoyé  (le  D.  Sébastien,  Nuno  Alvarez 
incnts  et  les  munitions  réunis  par  D.  Se-  Pereira,  aboutirent  facilement  à  la  forma- 
baslien  dans  les  Flandres  et  en  Allemagne  tion  d'un  contingent  de  mercenaires  alle- 
pour  son  expédition  marocaine,  V.  i''' Série,  mands  évalué  selon  les  auteurs  de  3  ooo  à 
France,  t.  I,  pp.  377-880;  Pays-Bas  t.  I,  5  000  hommes.  Ce  contingent  débarqua  à 
|ip.  i-a.  Lisbonne  In    lA    mai    1678.  V.    ;'''■    Série, 

2.  .\dolphe,  premier  duc  de  Holstein-  France,  t.  I,  p.  /i(35  et  note  2,  p.  ^Gli  et 
Gottorp  en  i5^|/|,  mort  en  i586.  11  offrit  note  i.  Il  était  commandé  par  Martin  de 
de  prendre  part  à  l'expédition  marocaine  Bourgogne,  seigneur  de  Tamberg.  V.  f'''' 
avec  12000  hommes.  V.  France,  t.  I,  p.  Série,  Pays-Bas,  t.  I,  p.  3,  note  4-  Ce  der- 
37(j,  note  23.  nier  périt  à  la  bataille  d'El-Ksar  el-Kebir  (/( 

3.  Malgré  ce  que  dit  ici  Christopher  août  1578)  avec  presque  toute  sa  troupe. 
Hoddesdon,    les    négociations    menées  par  V.  France,  t.  I,  p.  503. 


264  5     NOVEMBRE     ïÔ~~ 

heare  thoughte  (nottwithstandinge  the  greate  provizioun  whiche 
he  hatlie  had  ITrome  hence  ofl'gooun  po\veder,  monissyone,  meale, 
bacoun  and  other  thinges)  that  ffor  vvante  ofTmenn  he  vvill  gvve  over 
his  pretended  viage  ffor  Affrycke. 

Thus  I  reste  with  my  piayer  unto  the  Allmyghlye  God  ffor  the 
bk^ssede  preservacioun  off  her  moste  excelente  Ma'",  and  ffor  the 
prossperous  estate  off  your  Honor. 

Your  Honors  obedyente, 

Signé:  Christophor  Hoddesdoun. 


Public  Record  Office.  —  Stade  Papers,  Foreiqn,  Hanse  Towns,  vol.  1, 
n"  15.  —  Original. 


LETTRE  d'a.M>MEA  GASPAKO  CORSO  A  MATEO  VAZOUEZ      265 


Cil 


LETTRE  D'ANDREA  GASPARO  CORSO   A   MATEO  VAZQUEZ ' 

Par  une  dépêche  acheminée  par  la  voie  du  Penon  de  Vêlez,  Andréa  Gasparo 
a  donné  avis  à  Vazquez  de  son  arrivée  à  Merrakech.  —  //  profite  d'une 
nouvelle  occasion  pour  envoyer  à  ce  dernier  les  informations  qu'il  a 
recueillies  depuis.  —  Moulay  Mohammed  se  trouvant  dans  les  montaqnes 
du  Sous  avec  3oo  arquebusiers  et  4oo  cavaliers  et  pillant  tout  le  pays, 
Abd  el-Malek  a  envoyé  contre  lui  le  caïd  Ed-Deghali  avec  i  ooo  Anda- 
lous,  tandis  que  son  frère  Moulay  Ahmed,  avec  2000  arquebusiers  et 
1 5oo  cavaliers,  s'avançait  dans  une  autre  direction  pour  le  cerner.  — 
A  cette  nouvelle  Moulay  Mohammed  s'est  réfugié  dans  la  partie  du 
Deren  voisine  de  Merrakech.  —  Le  caïd  Saietia  a  reçu  alors  l'ordre  de 
marcher  contre  lui  avec  5ooo  arquebusiers  et  3ooo  chevaux.  —  Abd 
el-Malek  a  rejoint  la  nuit  ses  troupes  pour  activer  la  poursuite  de 
Moulay  Mohammed,  qui  s'est  retiré  dans  une  autre  montaqne  à  cinq 
journées  de  là  et  est  allé  mettre  le  siège  devant  une  kasba  où  était  déposé 
l'argent  provenant  des  impôts  de  la  région.  —  Pres.'sé par  le  caïd  Saietta. 
il  est  passé  dans  le  Tadla  et,  après  avoir  tenté  vainement  de  s'en  emparer, 
il  a  fait  des  ouvertures  aux  tribus  des  Chaouia,  qui  avaient  été  autrefois 
fidèles  à  sa  cause  et  qui  lui  ont  répondu  favorablement  ;  mais  leurs 
lettres  ayant  été  interceptées  et  portées  à  Abd  el-Malek,  celui-ci  a  aussitôt 
envoyé  le  caïd  Zarcon  pour  couper  le  pa.^sage  aux  Chaouia,  qui  ont  été 
défaits.  —  Voyant  qu'il  n'était  pas  plus  heureux  dans  le  royaume  de 
Merrakech  que  dans  celui  du  Sous,  Moulay  Mohammed  est  venu  camper 
à  une  journée  de  Fez  pour  essayer  de  .loulever  la  région.  —  A  cette 
nouvelle  le  vice-roi  de  Fez  a  mandé  les  caïds  de  Mekinès  et  de  Taza  et, 

I.   Ce   document   très   important,    écrit  confident  d'Abd  el-Malek  et  dispensera  de 

dans  >m  italien  incorrect,  est  rempli  d'his-  signaler  chaque  fois  les  graphies   plus  ou 

panismes,    ce    qui    en   rend    l'intelligence  moins  bizarres.   L'hispanisme  rencontré  le 

difficile.  Andréa  Gasparo  analyse,  en  outre,  plus   fréquemment  dans   le   document  est 

dans  sa  propre  lettre,  deux  lettres  du  pacha  l'emploi  de  la  préposition  a  devant  le  com- 

d'Alger  qui  viennent  ajouter  à  la  confusion.  plémcnt  direct.  On  a  cru  devoir  distinguer. 

Le   développement  donné  à  l'analyse  per-  en  les  mettant  dans  des  alinéas  sépares,  les 

mettra  de  se  reconnaître  dans  le  jargon  du  deux  lettres  du  pacha  d'Alger. 


266  28    NOVEMBRE     15"" 

avec  leurs  continr/ent.s  rcunis  à  celui  de  Fez,  il  s'est  porté  à  la  rencontre 
de  Moulay  Mohammed.  —  Celui-ci  s'est  enfui,  de  nuit,  avec  tous  ses 
cavaliers  dans  la  direction  du  Pehon  de  Vêlez.  —  Le  lendemain  matin, 
ses  arquebusiers,  qui  étaient  restés  au  camp,  ont  porté  au  vice-roi  la 
nouvelle  de  cette  fuite.  —  Le  vice-roi  s'est  lancé  à  la  poursuite  de  Moulay 
Mohammed,  qui,  à  mi-route  entre  Fez  et  Vêlez,  se  sentant  serré  de  près, 
s'est  retiré  dans  une  montagne.  —  //  r  est  cerné  et  les  derniers  avis 
portent  qu'il  est  sur  le  point  d'être  pris.  —  Les  tribus  des  royaumes  de 
Sous  et  de  Merrakech ,  voyant  la  cause  de  Moulay  Mohammed  perdue,  ont 
demandé  l'aman  à  Moulay  Abd  el-Malek,  qui  le  leur  a  accordé,  moyennant 
le  paiement  de  deux  années  d'impôt  arriére;  elles  ont  remis  des  otages  à 
cet  effet.  —  //  y  a  trois  Jours,  est  arrivée  à  Merrakech  une  lettre  du 
pacha  d'Alger  : 

Le  pacha  prie  Abd  el-Malek  d'intervenir  'auprès  du  Grand  Seigneur  pour 
le  détourner  de  signer  une  trêve  avec  l'Espagne  et  l'engager  à  envoyer 
Euldj  Ali  avec  .ta  flotte  sur  Oran.  Abd  el-Malek  exposerait  que  les 
guerres  de  Flandres  empêcheront  Philippe  II  de  secourir  celte  place  et 
que  l'on  pourrait  ainsi  arracher  l'Afrique  aux  Chrétiens  ;  que.  .ti  le 
Grand  Seiqneur  a  déjà  conclu  la  trêve  avec  l'Espagne,  il  n'aurait  qu'à 
attaquer  les  f routeras  portugaises,  mettant  ainsi  l'Espagne  dans  l'obliga- 
tion de  secourir  le  Portugal  et,  par  là  même,  de  rompre  la  trêve:  que 
la  mission  de  libérer  te  pays  des  Maures  de  l'occupation  chrétienne  incoml>e 
au  Grand  Seiqneur  en  sa  qualité  de  khalife. 

Moulay  Abd  el-Malek  s'est  fait  lire  par  Andréa  Gasparo  cette  lettre  écrite 
en  italien,  afin  de  mieux  la  comprendre.  —  Une  seconde  lettre  d'Alger 
est  arrivée  à  Merrakech: 

Le  pacha  demande  à  Abd  el-Malek,  dans  le  cas  où  la  trêve  entre  l'Espagne 
et  ta  Turquie  serait  conclue,  de  recevoir  dans  les  ports  de  Laractie  et  de 
Salé  tous  les  corsaires  d'Alger  ;  ceux-ci  pourraient  enlever  aux  Portugais 
Tanger  et  Ceula  ;  Abd  el-Malek  bénéficierait,  en  outre,  des  pri.tes  qu'ils 
feraient  sur  les  Espaqnols.  Ce  faisant,  le  Chérif  serait  très  agréable  à 
Euldj  .[ti,  qui  aime  ses  cor.taires  comme  ses  enfants  et  qui  ne  trouve  pas 
à  les  employer  à  cause  de  la  paix  que  te  Grand  Seigneur  veut  respecter. 

Andréa  Gasparo  a  conseillé  à  Abd  el-Malek  de  ne  pas  faire  venir  la 
flotte  d' Euldj  .1  //  et  l'a  dissuadé  de  recevoir  dans  tes  ports  de 
Larache  et  de  Salé  tes  corsaires  d'Alger,  mais,  bien  au  contraire,  de 
clias.ter  du  Maroc  les  .5oo  Turcs  de  sa  garde,  en  préte.ctani  que  ses 
.\ujets  .ve  plaignent  de  leurs  vexations.  —  La  venue  des  corsaires  nu 
Maroc,  loin  d'enricliir  te  trésor  chérifien,  t'appauvrirait,  en  éloignant 
tes  traftijwinis  rlirétlenx  du  royaume.   —  (junnt  à  s'emparer  des  fron- 


LETTRE    DANDHEA     GASPAHO    COKSO    A     MATEO    VAZQUEZ  26" 

lera.s  pmiin/aises  avec  l'aii/e  des  Turcs,  ce  scrnil  un  aveu  d'impuissance. 
Ahd  el-Malck  est  resté  pensif  et  il  a  ajourné  le  conçjé  de  l'ambassadeur 
turc.  —  Il  a  envoyé  à  Alf/er  une  ç/alère  pour  prendre  sa  femme  et  son 
fils.  —  Il  a  rlemandê  à  Andréa  Gaspnrn  d'aller  à  la  Cour  d'Espagne 
pour  y  remplir  une  mission  diplomatique.  —  Andréa  Gasparo  a  refusé, 
en  alléguant  qu'il  n'était  accrédité  que  pour  les  affaires  commerciales  et 
qu'il  n'était  pas  qualifié  pour  d'autres  offices.  —  Abd  el-Malek  s'est  étonné 
de  ce  refus,  vu  qu'autrefois,  à  Alger,  Andréa  Gasparo  avait  été  mêlé  à 
des  négociations  entre  l'Espagne  et  lui.  —  Andréa  Gasparo  n'en  a  pas 
moins  déclaré  persister  dans  son  refus.  —  Préparatifs  militaires  d'Abd 
el-Malek,  qui  lève  3o  ooo  cavaliers,  1 1  ooo  arquebusiers  et  fait  venir 
des  chameaux  du  Draà  pour  les  envoyer  à  Fe:,  oh  il  compte  cire  au 
mois  de  janvier.  —  Andréa  Gasparo  affirme  qu'Abd  el-Malek  n'a  pas 
de  plus  grand  désir  que  d'avoir  une  entrevue  avec  le  roi  d'Espagne.  — 
Par  contre,  il  se  montre  l'ennemi  du  roi  de  Portugal.  —  Andréa  Gasparo 
prie  Vazquez  de  recommander  son  frère  Francisco  au  vice-roi  de  Valence. 


Merrakech,  28  novembre  1577. 

Au  dos,  alla  manu  :  Al  muv  illustre  seâor  Matlieo  Vazques,  secre- 
lario  de  Su  Cliatolicha  Mag"  etc.,  my  senor.  in  propria  mano. 

Molto  illustrissimo  Senor, 

\À  giorni  pasati  pcv  la  via  del  Pignione  de  Belis  scrisi  a  V.  S., 
dandoli  aviso  de  niia  arivata  en  questa  coite  de  Maroco  e  di  lute  le 
novita  che  fino  a  quel  giorno  acoieva  in  questa  corte,  perche  V.  S. 
ne  facesi  relazione  a  Su  Mag".  E,  corne  in  queslo  punto  se  oferise 
ocasionedepasagio  perla  via  de  Calis,  non  farofalta  con  quesia  mia 
avisar  le  secjuente  nove  a  V.  S.,  perche  ne  dia  aviso  a  Su  Mag". 

Nove  in  questa  corte.  primo  del  Rei  Negro',  sono  che,  li  giorni 
pasati,  se  retrovava  in  le  montagnie  de  Suso"  con  3oo  archihuseri 

1.  Moulay  Mohammed  el-Mesliiuklt.  V.  Elle  doit  peut-èlrc  s'appliquer  à  la  partie 
supra,  p.  202,  noie  i.  occidenlale  du    Deren.  —  Sur  les   inouve- 

2.  L'expression  «  montagnes  du  Sous  »  mcnls  de  Moulay  Mohammed  cherchant  à 
est  trop  vague  pour  permettre  de  préciser  échapper  aux  troupes  de  son  oncle  Abd  el- 
l'endroit  oi!i  se  trouvait  Moulay  Mohammed.  Malck,  V.  El-Oufbàm,  pp.   ii3-ii;'i. 


2fi8  98    NOVEMBRE     IO77 

e  4oo  da  cavallo  ;  andava  arupando  tute  quelle  montagnie  e  regnio 
de  Suso  '.  E.  venendo  nova  a  queslo  Rei,  supito  spedi  un  caito  nom- 
minafo  Eldeucal',  de  naziona  andalusa,  comile  cinqucccnto  Anda- 
lusi',  tuli  archibuseri,  e  mile  cavalli,  che  fusino  presto  al  incontro 
de  detto  Rei  Negro  ;  e  per  un'  altra  banda  spedi  a  su  fratello 
Mulie  Amelto  '  con  dui  mile  arcbibuseri  e  1 5oo  da  cavallo  per  vider 
se  lo  podevano  metere  in  mezo.  E,  avendo  el  Rei  Negro  aviso  che 
questi  dui  le  andavano  a  doso  comolta  presteza  se  parti  de  quelle 
montagnie  e  se  ne  paso  a  queste  montagnie  de  Maroco,  lontano  de 
Maroco  una  giornata  e  mezo.  arupando  tutto  quello  pudeva  aver. 
E,  supilto  che  questo  Rei  ebe  la  nova,  mando  lo  caito  Saicita  su 
locotenente  con  cinque  milie  archibuseri  e  tie  milie  cavalli  che 
fusino  supito  al'  incontro  del  detto  Rei  JN'egro. 

Visto  el  Negro  che  tante  brevemente  questo  le  aveva  mandate 
tanta  gente  al'  improvista,  se  prese  molto  suspelto  e  se  fcrnio  tre  o 
quatro  giorni  in  la  montagnia,  per  vider  quello  fariano  questi  che 
avevano  arivato  al  piedi  de  la  montagnia.  E.  visto  che  qucsli  mar- 
giavano  per  saglir  in  delta  montagnia  e  che  queslo  Rei  erra  saglito 
una  notte  lui  in  persona  con  cento  cavali  de  su  corte,  che  nisuno  ne 
ebe  nova,  e,  supilo  arivato  al  campo,  lo  fe  margiar  comolta  presa. 
inleso  lo  Negro  sua  arivata  de  questo,  se  reliro  in  ruina  altra 
montagna,  lontano  de  duve  slava  cinque  giornate,  per  vider  se 
podeva  prende  una  casaba  de  questo  rei,  che  vi  erano  denlro  cento 
milie  ducati  de  le  rcndile  de  tute  quelle  montagnie,  che  stavano 
recolle  e  poste  in  delta  casaba.  De  modo  che  quello  che  slava  dentro 
se  difese  ollo  giorni  bravamente  ;  slando  cobatendo,  obe  nova  che 
queslo  Rei  se  n'cra  tornatoqua,  e  che  aveva  mandaloa  su  locotenente 
che  lo  seguisi  tanto  quanto  pudeva.  Auto  lo  Nogro  l'aviso  che  lo 
canpo  li  veniva  tuta  viaadosso,  se  ne  paso  a  una  moiilagnia  de  una 
terra  che  se  demanda  TetuUa ',  per  vider  se  pudeva  farniente  de 
prender  la  terra  c  una  casaba,  che  vera  dentro   200  archibuseri. 


I.   Cf.  supra,  p.  i8'i  et  noln  ,'|.  3.    Les   troiippf    nndaloiises   des  armi'o- 

3.   Said  ed-Dcgliî\li.   Il  comtnnndait  les  chrrifiennc!;  claicnt  formées  par  les  Maurch 

troupes  andalouses  de  Moulay  Mohammed  d'Espagne   qui   élaienl  venus   s'établir  an 

el-Meshmkli  à  la  bataille  d'Er-Hoken,  durant  Maroc. 

laquelle  il  passa  du   c6té  d'.\bd  elMalelt.  4.    Moulay  .\limed  (-/-.Wa/ijour. 

V     France,   t.   1,  p.    ^fi'i  et  note  7.  .i     TetuUa.  Tadia. 


LETTUE     D  ANDKEA     GASPARD    CORSO     A     MATEO    VA7.QUEZ  2G0 

Visio  che  non  pudeva  far  niente  de  tomarla,  scrise  letere  a  una 
cabilla  de  Mori  che  se  doinandeno  la  Xcuiia',  che  errano  per  lo 
pasato  su  fidelU  amigi,  e  detta  cabilla  diceno  che  sono  sei  milie 
lanze  :  de  modo  che  le  respondcrno  che  sariano  presto  a  trovarllo. 
E.  andendo  la  resposta,  fu  presa  e  portata  a  questo  Rei  e,  vislolla 
che  quella  cabilla  li  volevano  far  tradimento,  mando  supilo  a  uiio 
cailo  Mamelto  Zarcone\  Andaluzo,  con  sette  milie  cavalli,  a  levar 
lo  paso,  de  modo  che  se  apontorno  e  li  Xeuiia  se  rupeno  e  questi 
preseno  lo  capo,  le  tagliono  la  testa  comolle  allre  e  moite  de  sui 
cavaUi.  Le  teste  fuio  porlale  qua  de  U  capi. 

Auto  lo  Xegro  tal  nova  che  tutto  le  andava  contra  in  questi  regni 
de  Suso  e  Maroco,  se  determino  pasar  sino  a  le  montagnie  de  Fesi, 
per  vider  se  la  podeva  levantar  quello  regno,  e,  arivato  a  una  gior- 
nata  de  Fesi,  se  apusento  con  su  gente.  Auto  nova  lo  visorei  de 
Fesi  de  sua  venutta,  mando  a  lo  caito  de  Michinese  e  a  lo  caito  de 
Tessa'  che  venisino  a  Fesi  con  sue  gente,  li  quale  veneno  ;  e  supito 
lo  visorei  furo  fora  con  tula  la  gente  de  Fesi  e  de  quelli  caili,  e  una 
malinata  fu  al  incontro  del  Negro,  che  stava  aguardando  se  qual- 
che  grande  de  quello  regno  veniva  a  lui.  E,  vistosi  venir  lo  visorei 
de  Fesi  con  tanla  gente  e  che  andavano  gereando  la  monlagnia  duve 
lui  stava,  la  nette  se  ne  fugi  con  tota  la  suia  gente  da  cavallo  al 
volta  del  Pignione  de  Belis,  e  laso  tuti  le  sui  archibuseri.  La  matina 
veneno  li  sui  archibuseri  a  trovar  lo  visorei  de  Fesi,  li  donorno 
nova  corne  lo  Negro  se  ne  andava  a  Belis  con  tuti  li  cavalli.  Supito  e 
lo  visorei,  con  lo  caito  de  Michinese  e  con  lo  de  Tessa,  li  furo  a- 
prcso  con  dui  milie  cavalli,  lo  quale  arivorno  a  meso  camino  de 
Belis  a  Fesi.  Visto  lo  Negro  che  la  cavaleria  de  Fesi  lo  arivavano, 
se  retire  in  una  montagnia  '  ;  e  quelli  de  Fesi  supillo  ano  cei'calo 
tutla  la  montagiia  de  cavalli  per  Icvarlli  lo  passo  che  non  possa 
pasar  a  Belis.  Di  tute  queste  particularita  aviseno  lo  visorei  de  Fesi 

I.   Xeuiia.  Chaouia.  V.  /"  Série.  France,  t.  II,  p.  198.  Il  esta 

a.  Mamelto Zarcone  (Mahamet  Hacercon,  identifier  très  vraisemblablement  avec  l'un 

Mahamude  Zarcam)  est  le  caïd  qui  Wnt  de  des  chefs  de  l'expédition  du  Soudan  (lôgi), 

Larache.en  1378,  avec  sa  troupe,  rejoindre  Mahmoud  ben  Zergoun.  V.  suprn,  p.   2^7 

la  mahalla  de  Moulay  Ahd  el-Malek  mar-  et  note  !i. 
chant  contre  D.  Sébastien.  V.  infra.  p.  3iS  3.    Tessa,  Taza. 

ot  ;'■'  Série.  France,  t.  I,  pp.  /|S6,  6o5.  Il  4-   Cette  montagne  doit  i^trc  recherchée 

L'Sl  donné  comme  vice-roi  du  Sous  en  1089.  vers  la  tête  de  l'oued  Ouergha. 


270  aS    NOVEMBRE     1077 

a  questo  Rei.  Dui  giorni  fa  che  sono  venulo  detli  avisi.  e  aviseno  clie 
la  prima  no^  a  clie  li  mandarano  sara  la  testa  del  Negio.  oveio  a  vivo, 
per  che  lo  leneao  de  modo  che  no  pode  scapar  lanto.  Lo  aviseno 
particulail  ancora  ;  pero  lo  Rei  mi  a  delto  che  pensa  cerlissimo  che 
si  salvara  in  Belis'  overo  Miliglia.  Tuti  questi  Mori  de  lo  regnio  de 
Suso  e  de  questo  de  Maroco,  avendo  visto  clie  lo  [Negrono  teneforze, 
se  sono  venuti  a  questo  Rei,  l'ano  domaudato  perdono.  e  cosi  l'a 
perdonati  a  tuti  ;  e  slano  in  pagie  li  paglieno  lute  le  rendite  che  li 
deveno  de  dui  anni.  ciie  no  le  iivevano  volute  pagar  mentre  che  lo 
Negro  stava  in  queste  parte.  Adeso  ano  datlo  in  prenda  tuli  li  Mori 
grandi  de  fora  li  figloli,  che  stiano  qua  asta  a  tanto  clie  averano 
pagato  li  tributi  che  deveno.  Allrc  nove  no  poso.  fino  al  présente, 
avisar  del  ÎNegro  a  V.  S. 

Avara  tre  giorni  che  in  questa  corte  e  venuto  uno  corere^  de 
Algieria  questo  Rei,  mandato  dal  visoredeAlgieri^,  lo  quale  e  venuto 
in  i4  giorni,  a  portato  letere  a  questo  Rei,  scrile  de  mano  propio 
del  visorei  de  Algieri  in  crislianesco  *,  avisandolli  da  parte  de  Luciali  ', 
pregandolo  che  per  li  scrvizi  reciuti  da  Luciali  e  da  lui  non  facia 
falla  con  queslo  anbaxador''  che  sta  qua  avisar  e  si  suplicar  al  Gran 
Turcho  che  questa  primavera  mandi  a  Luciali  con  tula  su  armatla 
sopra  de  Orrano,  che  li  pagara  tula  la  despesa  che  fara  delta  armatta. 
E  detto  visorey  li  avise  a  questo  che  auto  notizia  certa  che  ano  fatto 
pace  tra  lo  Turchcj  e  lo  re  de  Spagnia,  e  che  questo  Rei  no  facia 
falta  t|uantii   |)rinio  avisar  al  Turcho  ilic  auto   nova    per   via    de 


I.   Moulay    .Moliammed   cl-Mesloukh  est  connaissance  de  celle  laiigur.  V.  iiifrn.  p 

signalé    lo    4    décembre    1077    comme    se  ^V'-  "^t  '"  Série.  France,  t.  I,   p.   5o3  el 

trouvant  à  deux  lieues  du  Pcfion.  V.  infra.  note  i,  ainsi  que  t.  III,  p.  7.")5,  note  1 . 
p.  j'S.  5.   Luciali,  Euldj  .Vli.   V.  supra,  p.  i54. 

î.   Ce  courrier  ne  doit  pas  être  confondu  note  5. 
avec  l'ambassadeur  dont  il   est  parlé  plus  C.  Cet  ambassadeur,  dont  le  nom,  Salem 

loin  et  qui  avait  été  envoyé  par  le  Grand  el-Djafar,  nous   est  donné   dans  un   autre 

Seigneur  auprès  de  Moulay  .\bd  el-Malek.  document  (V.   in/rn.  p.    275  et   note   a), 

V.  infra,  note  6.  était  envoyé  par  le  Grand  Seigneur.  Eiildj- 

3.  Le  vice-roi  dWlger  :  Hassan-.Vga.  V.  Ali  l'avait  également  chargé  de  se»  aO'airi's 

supra,  p,  308,  note  a.  ainsi  que  le  paclia  d'Alger.  Dans  cc'  niémr 

t).  ilassan-Aga  employait,  comme  on  temps,  un  ambassadeur  de  .Moulay  .Vbd  el- 
le voit,  la  langue  italienne  dans  sa  cur-  Malek,  nommé  Moussa  bon  .Vbd  en-Nebi, 
respondance  secrète  avec  Moulay  Abd  cl-  se  trouvait  auprès  du  Grand  Seigneur.  ^  . 
Malek,  qui    lui-même    avait  une    certaine  i"  Série.  France,  t.  I,  p.  3â(|. 


LETTRE  D  ANDHEA  CASPAIK)  COUSO  A  MATEO  VAZQUEZ      9.~\ 

Francia  de  la  pace  che  voie  far  con  Spagiiia,  e  che  no  la  facia  per 
die  quesLo  unno  e  lenpo  lipaiarc  tulla  1  AlVicha  de  inano  de  Cliris- 
tiani,  peiclie  lo  re  de  Spagnia  tene  molla  guera  in  Flandes  e  non 
podera  lavorire  Orrano  ne  meno  le  terre  de  Portogallo.  Li  avise  lo 
de  Aligieri  che  questo  avisi  al  Gran  Turco  che,  se  a  dato  la  parolla 
de  far  pace  con  lo  re  de  Spagnia,  ciie  la  facia  in  honora,  ma  che 
avisi  che  li  dia  1  armatta  per  le  terre  che  sono  in  questa  costa  de 
Portoghesi,  che,  como  questo  sa,  lo  Turcho  li  la  promeso  e  no  li 
pode  mancar  ;  e  dandoH  l'armalla  per  le  tere  de  Portogallo,  lo  re 
de  Spagnia  non  podera  lasar  de  favorire  a  lo  detto  Portogallo,  e, 
solto  questo.  venerano  a  ronpere  la  pace,  se  sara  fatta.  E  piu  li  avise 
che  questo  Rei  pode  avisar  el  Gran  Turco  che,  esendo  detto  Turcho 
galifa  del  su  Profella  in  terra,  non  e  bene  lasar  de  liberar  la  terra 
deMoride  mano  de  (Jliristiani,  chêne  fano  tanti  schiavil'ano,  e  che 
questo  e  l'ano  farlle  lipara.  Tute  queste  particularita  li  avise  e,  corne 
le  letare  sono  in  lingua  taliana,  questo  Rei  mi  l'a  fatte  legiere  a  me, 
perche  lui  non  intende  bene  lo  taliano'. 

E  detto  visorei  sopra  de  questo  negozio  a  scrito  due  volte  con 
questa,  eancorali  avise  che,  esendo  lo  caso  che  si  siano  fatte  le  pace, 
che  sara  bene  che  in  suo  regno  recevi  tuti  li  corsali  de  Aligieri  in 
Laragia  e  Sale,  e  che  tra  quelli  che  venerano  ancora  de  Levante 
sarano  piu  de  60  corsalli,  che  podera  prendere  Tangiari  e  Zeula  e 
lo  farano  richo  de  la  ganime^  che  farano  in  Spagnia^  E  li  avise  che 
facendo  questo,  ne  fara  grandisimo  piacer  a  Luciali  e  a  lui  grande, 
no  volendo  lo  Turco  dar  sua  armatta  per  respetlo  de  aver  fatlo  pace. 
a  recevere  questi  corsali,  perche  Luciali  li  tene  a  tuti  come  sui 
figlioli  e  tuto  quello  bene  fara  a  li  corsalli  pensa  che  sara  tanto 
come  se  lo  facesi  a  la  persona  de  Luciali,  quando  venisi  fucito  dal 
Turcho  a  recogliersi  in  questo  regno. 

Altre  particularita  non  h  aviseno  de  Algieri  con  queste  letare  che 
siano  degnie. 

Sopra    de    ttuto    questo   che    l'a    scrito  lo   visorei    de    Algieri, 

I.   Ceci  explique  pourquoi  la  lettre  du  3.   Ilassan-Aga  fait  valoir  que  les  places 

pacha  J'Âlger  fut  si  bien  connue  d'Andréa  de  Ceuta  et  de  Tanger,  enlevées  aux  Por- 

Gasparo  Corso.  —  V.  supni.  p.  270,  noie  tugais,  pourraient  servir  de  base  aux  cor- 

'1.  sairos  d'Alger   pour  leurs   courses   sur    les 

i.    Gaiiiiii,'.  lie  l'arabe   <l_^  côtes  d'Espagne. 


2-2  28    NOVEMBRE     lO'j- 

resposo  a  questo  Rei  che.  per  quanto  Su  Alteza  sa  que  io  li  sono 
stato  senpre  bon  servi tor  e  li  saro,  che,  a  mio  giudizio,  no  li  conviene 
a  far  venir  armatla  ne  manco  receve  corsalli  in  sui  porli,  e  che 
saria  bene  che  5oo  Turchi  che  lui  tene  li  facesi  andar  via  de  su 
regnio,  e  trovarscusa  che  per  amor  de  tener  Turchi  li  sui  popoli  no 
lo  chereno  bene'  ;  e  che  aquello  li  avise  lo  de  Algieri  che  lo  farano 
rico  li  corsali,  che  piu  perdera.  perche  non  vencrano  marcanfe  conie 
veneno  e  perdera  lulo  lo  trato.  E  che  aquello  de  agiularlli  prende  le 
1ère  che  teneno  a  Portoghesi,  sara  parère  che  lui  non  sia  omo  senza 
li  Turchi.  De  modo  che,  dicendolitulequcsle  ragioni,  lui  resto  pen- 
sativo  e  mi  dise  :  «  Questo  anbasator'nolo  vogliodispedirsinoalaiine 
de  genaro  o  de  frebaro,  per  aver  mcglior  nova  se  vero  che  si  siano 
faite  le  pace  ».  A  mi  fatto  scrivere  a  me  de  su  parle  che.  con  lo 
ambaxator  li  respondara  a  tutlo.  E  cosi  a  mandalo  questo  niedisimo 
giorno  a  Deli-Mami,  che  sla  a  suosolldo  con  una  galera  de  aS  banchi, 
che  vada  a  Tutuvano,  armi  su  galera  c  che  vada  Aligieri  a  prende  a 
su  moglie  e  figlio,  che  la  porti  quanto  primo.  A  chi  fine  selo  face, 
no  1  o  pusulo  sapere  ancora. 

Sinor,  V.  S.,  avara  hotlo  giorni  che  queslo  Kei,  slando  io  con 
lui  in  sua  camara,  mando  fora  tuti  li  sui  criali,  e  pol  mi  dise  : 
«  Andria,  io  voria  che  lu  mi  facesi  piacere  de  andar  a  la  corle  de) 
rei  de  Spagnia  a  comunicar  certi  nigozi  che  conveneno  al  rei  de 
Spagnia  e  a  mio  servizio,  che  non  te  abio  disiato  la  venuta  tua  per 
altro  che  per  questo,  perche  ne  farai  servizio  a  lui  o  a  me.  »  In 
queslo  le  rosposoche  io  non  me  volovaintramelere  in  ncgozi  de  rei, 
perche  non  micognioseva  abile  per  Iralar  con  lan  gran  sinor,  e  che 
mi  perdonasi,  e  che  in  cose  de  marcanzle  loservcria  e  in  nogozi  de 
rei  non  mi  poneria.  E  lute  questc  scusc  le  facio,  per  cho,  (juando  mi 
despcdio  da  lo  exelenlisimo  sinor  Vespeziano  Gozaga  ',  mi  dise  che 
io  non  me  inlramesi  in  cose  de  Su  Mag",  salvo  che  io  li  avisi  tutc 
le  parlicularitai  de  questa  coite  a  lui  in  \alenzia. 


I.   Cf.  supra,  p.   |83  et  noie  2.  do  Valence  du  i3  juillet  ib")^  au  .'il  juillet 

a.   Entendez  :  l'ambassadeur  turc.  1378.  C'est,  comme  on  le  voit  Ici,  sur  son 

?>.   Don  \  espasiano  de  Gonzaga  y  Colona,  initiative,  qu'au  mois  d'août  précédent  (Cf. 

lils   de  Ferrante  Gonzaga,  général  des  ar-  supra.  |).  358).  Andréa  Gaspard  Corso,  ipii 

mécs  de  Cliarles-Quinl.  envoyé  on  mission  était  déjà  en  relations  avec  Ahd  el-Mali'k. 

en  France  par  l'iiilippe  11  (lâ^v),  vice-rni  était  parti  pii\ir  Merrakecli. 


LETTRE    U  ANDHEA    GASPARO    CORSO    A    MATEO    VAZQUEZ  'JjS 

Lo  tante  i'aro  de  avisar  a  V.  S.,  perche da  mi  parle  V.  S.  mi  facia 
grazia  dirle  a  Su  Mag'%  perche  mi  e  piu  comodo  lo  scriveie  de  qua 
aquesa  corte  a  dritura  che  non  per  Valenzia,  che  poderiano  mie  lelare 
andandoa  Valenciaeserepresedacorsall  deAIgieri  e  sere  miarovina. 
E.  corne  abio  dette  a  V.  S..  lui  me  astrengieva  che  venisi  a- 
quesa  certe,  dicendemi  :  «  Andria.  quondo  stava  Algieri,  lu  faceva 
lute  le  cause  che  le  re  de  Spagnia  te  mandava,  lanto  per  me  corne 
per  altri  »,  dicendemi  che  qucUo  vole  che  si  comunichl  da  su  parte 
con  Su  Mag'%  non  vole  sia  che  per  mi  mano.  lo  l'o  dette  :  «  Sinor, 
fami  grazia  de  no  me  inpaciar  in  nigozi  de  Spagnieli,  che  de  niguna 
manera  lo  faria  trametermi  in  cose  de  lei.  Tuto  questo  le  facio  per- 
che non  veria  venir  cesli,  e  pei  non  fusi  la  voluntai  de  Su  Mag". 
Centento  quande  io  fusi  cerlo  che  fusi  piacer  a  Su  Mag'S  non  mi 
saria  cara  la  vila  perderlla  per  servizio  de  Su  ^Iag'%  la  quale  stara 
senpre  prontissima  al  servizio  sue. 

Questo  Rei  comolta  presia  seva  aparegiando  con  tutta  sua 
génie  de  cavallo,  archibuseri  per  pasar  in  Fesi  :  a  mi  dette  che 
levara  xj  milie  archibuseri  e  3o  milie  da  cavallo.  A  mandate  che 
vengano  mile  camelli  de  una  terra  che  si  demanda  Deraa  :  dice  li 
vole  per  cargarlli  de  polvara  pera  Fesi. 

A  mi  dette  che  levara  decesette  caneni  che  tene  incavalcati  :  dice 
che  per  tute  genaro  sara  in  Fesi. 

Quatre  giorni  sono  che  a  mandate  sue  maiordome  a  Fesi  alestar 
tuto  per  sua  andata.  A  mi  dette  che  vole  che  io  vada  con  lui  dunde 
lui  andara  une  giorno,  (iiuro  a  V.  S.  quelle  peso  giurar  in  nostra 
santa  fe  che  questo  Rei  mi  a  dette  che  non  a  altro  disio  al  monde 
salvo  vidersi  con  Su  Mag'%  e  che  veneria  velinleri  a  una  terra  de  Su 
Mag"  de  marina  solo  per  visitar  a  Su  Mag'\  Aquello  demestre  lui  e 
moite  amice  de  Su  Mag"  e  tante  piu  nimico  de  lo  rei  de  Portogalle. 
Altrenovita  non  o  che  siano  degnie.  Questa  va  di  mi  manoperche 
non  ml  fido  a  farlla  scriver  a  nisuno.  V.  S.  la  legieraal  meglio  che 
podera.  De  tuto  fara  avisato  V.  S.  a  Su  Mag'".  Ceso  rogando  a  V. 
S.  mandi  dar  le  ligate  a  l'anhasator  del  grau  duca  de  Toscana, 
perdonandomi  de  mi  atrevemente. 

Reste  basando  le  mano  de  V.  S.,  pregando  Nueslre  Sinor  Dio  la 
molle  illustre  persena  e  casa  de  V.  S.  guarde  con  acrescemente  de 
magio  state  corne  da  me  sue  lidel  servidor  le  desiado. 

De  Castries.  \II.  —   i8 


2-jlX  20    NOVEMBRE     IO77 

De  quesla  corte  de  Maroco,  adi  28  Novembre  1077. 
Molto  illustre  Sinor, 
D.  V.  S.  suo  afizionalisimo  minor  servilor, 

Signé  :  Andréa  Gasparo  Corso. 

Con  cjuesta  mi  atrivo  a  suplicar  a  ^  .  S.  se  degiil,  quando  scrive 
a  lo  exelentisimo  visoi'ei  de  Valenzia,  recomandarli  a  Francesco 
Gasparo  mio  fralello  corne  servidor  minor  de  \.  S.,  che  mi  saia 
grande  merzede. 

BritLsh  Muséum.  — Additional  Mss.  '2S359.  f.  363-367.  —  Original. 


LETTRE  DE  FRANCISCO  GASPARD  CORSO  A  MATEO  VAZOUEZ    2' 


cm 

LETTRE  DE  FRANCISCO  GASPARD  CORSO 
A  MATEO  VAZQUEZ 

//  «  reçu  des  lettres  de  son  frère  .Andréa,  datées  de  Larache,  le  28 
septembre,  dans  lesquelles  celui-ci  lui  fait  connaître  qu'il  a  été  mandé 
à  Merrakech  par  le  Clie'rif.  —  Francisco  Gasparo  envoie  à  Mateo 
Vazquez  la  traduction  des  lettres  du  Chérif  et  du  caïd  Redouan  à  son 
frère.  —  Ce  dernier  espère  connaître  l'objet  de  la  mission  de  Salem 
el-Djafar,  envoyé  à  Merrakech  par  le  Grand  Seigneur,  Euldj  Ali  et  le 
pacha  d'Alger.  —  On  est  sans  nouvelles  de  Moulay  Mohammed  el- 
Mesloukh  depuis  qu'il  a  gagné  la  montagne.  —  Francisco  Gasparo  a 
également  reçu  une  lettre  de  son  autre  frère  Mariano. 


Valence,  3o  novembre  1577. 

Muy  illustrissime  Sefior, 

Ayer  receby  carias  de  Andréa  Gasparo,  my  liermano,  heclias  en 
lo  puerto  de  La  Raclia  a  los  veynte  y  ocho  de  Setiembre,  por  las 
quales  me  havisa  como  ha  via  recebido  cartas  y  borden  del  rey  de 
Maruecos  y  de  Rozuan,  su  lugarliniente,  para  que  se  fuesse  a  Ma- 
ruecos;  y  para  yr,  le  havian  inandado  prover  de  todo  recado,  como 
por  el  traslado  de  las  cartas  del  Rey  y  del  Rozuan  '  que  con  esta  van 
V.  md.  podra  ver.  Y  aquel  mesmo  dia  se  parlyo  para  Maruecos, 
el  quai  yva  muy  alegre  por  la  favor  quel  el  Rey  le  lia  mandado 
hazer  y  creoque  niucho  mas  se  la  haran  quando  llegue  a  Maruecos. 

Asi  mismo  me  havisa  como  Salem  Azalar,  su  grande  amigo,  le  a 
scrito  de  Maruecos,  havisandole  como  el  ha  venido  aquella  liera 
por  embaxador  del  Gran  Turco'  y  de  Ochali  y  de  rey  de  Argel,  por 

I.  V.    supni.    Duc.    XCVI,   p.    201    il  ^-    J^^^}-^    ^*'"^''"  <''->>ja''a'-  ^>"-  '■■<''■ 

a'jVII,  p.  253.  ainljassadcLir.  \.   stiiiru,  p.    .270  et  note  0. 


276  3o    NOVEMBRE     l5~7 

tratar  algun  negocio  con  el  rev  de  Maruecos.  Y  el  diclio  Andréa  mv 
dize  que,  en  llegar  ay,  el  sabra  todo  lo  que  este  enbaxador  ha  vdo 
a  tratar  y  que  luego  my  lo  havisara,  para  que  lo  haga  saber  a  V.  md. 

Asi  mismo  me  havise  como  toda  aquella  tiera  al  présente  esta 
en  paz  y  que  el  Rey  Negro  se  a  pasado  en  las  montanas  de  la  Zara' 
y  que  no  avya  nueva  del.  Ofra  cossa  no  havisa  que  sea  difia  de 
havisso. 

Oy  me  hallo  carias  de  Marcella,*de  los  doze  del  présente  mes,  de 
Mariano  Gasparo,  my  hermano,  por  las  quales  me  havisa  como  av 
avia  Uegado  certos  navios  que  venian  de  Suria  y  davan  nueva  como 
las  galeras  de  Malta  havian  tomado  una  galera  turquesca  muy  rica, 
la  quai  hera  aquella  que  do  quinze  en  quinze  dias  llevava  los  mer- 
caderosy  monedadeSalalia"[a]  Alixandria.  Tambiendizen  queavian 
lomado  dos  caramusalos  cargados  de  spcciarias,  y  el  todo  a  sido 
en  lus  mares  de  CiprA  . 

Olru  no  ay  fpae  sea  difio  de  haviso.  Ceso  besandu  las  manos  do 
\.  nid.,cu\a  muy  illuslrissinia  persona  \uestro  Senor  oxaloe  v 
guardepor  muclios  y  felicisimos  anos  con  aquella  felicidad  y  mayor 
dinidad  que  por  este  su  servidor  es  deseado. 

En  Valencia,  a  lio  de  Novicmbre  1Ô77. 

Mn\   illuslrissimo  Senor, 
De  ^  ,  nui.  muy  aflicionadisimo  servidor, 
StijiK^  :  Francesco  Gasparo  Corso. 

Briti:ili  Museunt.  —  Addilioital  Mss,  '3!^3ô!).  f.  .VtfcS'.  —  Oriyinal. 

I.   Montaûas  de  la  Zara:  moiilagnes  du  2.    Satalicli,    .VJjlia,    dans    le   gollV    du 

Sahara.  Il  s'agit  en  n'alité  du  massif  du  même  nom,  ville  d'.\sie-Mineurc  (.\nalolii-) 
Haut  Atlas  du  Deren.  au  N.-O.  de  l'île  de  Cliypre. 


LETTRE     DE    DIEGO     DE     BENAVIDES    A    MATEO    VAZQUEZ  2~~J 

Cl\ 
LETTRE  DE  DIEGO  DE  BENAVIDES'  A  MATEO  VAZQUEZ 

fl  transmet  à  Va:f/ue:  ries  lettres  'jue  Andréa  Gasparo  Corso  lui  a  deman'le' 
de  faire  parvenir  au  secrétaire  d'État  comme  intéressant  le  service  du 
Roi.  —  //  prie  Vazquez  de  lai  en  accuser  réception  et  de  lui  envoyer  la 
réponse,  .t'il  y  a  lieu,  afin  qu'il  l'achemine  sur  Merrakech.  —  Deucc 
autres  plis  sont  venus  par  la  même  voie,  l'un  pour  le  capitaine  Cabrette, 
l'autre  pour  le  régent  de  Milan.  —  IS'oavelles  du  Maroc:  Moulay 
Mohammed  el-Mesloukh,  vaincu  par  Ahd  el-Malel;,  s'est  retiré  avec  sa 
mahalla  à  deux  lieues  du  Pennn. 

Cadix,   'i  décembre  1577. 

Au  dos:  Al  muy  illustrissimo  sefior  Maleo  \asquez,  mi  sefior. 
secretario  de  Su  Mag',  Madrid. 

Alla  manu  :  Cadiz,  a  M.  V.  Diego  de  Benavydes,  un  Dexiembre 

i577- 

Advierte  haver  recibido  a  aquel  punto  el  pliego  de  Andréa 
Gasparo  con  un  navio  que  vino  de  Çafi,  encomendandole  mucho 
que  lo  enbie  a  recaudo  por  importar  al  servicio  de  V.  Mag'.  Enbia 
con  esta  un  pliego  para  capitan  Cabreta  y  otro  para  el  régente  de 
Milan  que  truxo  este  navio  de  Berberia.  Que  la  gente  del  navio 
dise  que  Mulei  Mahamet  fue  desbaralado  de  la  gente  de  Muiey 
Maluc  y  que  con  i  5oo  cavallos  se  reliro  al  Penon  y  que  esta  alojado 
con  su  gente  a  dos  léguas  del.  Que  la  propria  nueva  ba  sabido  de 
gente  que  ha  venido  del  Penon. 

Muy  illustrisimo  Senor, 
A  esta  ora  he  recibido  las  que  seran  con  esta  que  de  Marruecos 

1    II  était  gouverneur  de  Cadix. 


2-8  -'l     DÉCEMBRE     1^77 

me  enbio  Andréa  Gasparo  Corso,  el  quai  me  encarga  las  enbie  muy 
a  rrccaudo  a  V.  md.  y  dize  van  en  ellas  cosas  que  locan  al  servicio 
de  Su  Mag'.  Suplico  a  V.  md.  de  su  rrecibo  me  mande  avizar  y, 
si  V.  md.  oviere  de  rresponder  al  diclio.  me  enbie  las  suyas  que 
las  cncaminare  como  vayan  a  su  mano. 

En  el  navio  en  que  vino  este  plicgo  que  Uego  de  Çafi.  que  es  en 
Berveria,  a  la  baya  dcsta  ciudad  esle  dia,  vino  el  plicgo  que  sera 
con  esta  para  el  capilan  Cabrela,  y  otro  para  el  senor  rcgonle  de 
Milan'  ;  suplico  a  V.  md.  las  mande  dar. 

La  gcnle  deste  na\io  dize  que  Muley  Maliamale  lue  desbaialado 
de  la  gente  de  Muley  Maluco  y  que  con  mill  equinienlos  de  a  ca- 
vallo  se  vino  al  Penol  y  que  dos  léguas  del  liene  su  almaliala",  y  la 
propia  nueva  e  sabido  de  génie  que  a  venido  del  Peûol.  \  olio  no 
se  olVecc  que  avizar  a  V.  md.,  sino  que  terne  a  buena  \entura  que 
^  .  md.  me  mande,  que  acudire  a  las  cosas  que  al  servicio  de  \  .  mil. 
tocaien.  con  la  voluntadque  se  conoscera.  a  que  me  reficro. 

Nueslro  Senor  la  nmy  illustrissima  pcrsona  de  \  .  md.  gunrdc 
y  su  cstado  au  mente. 

De  Cadiz,  V  tle  Dixienibrc  a  nu  de  >n)L\\vn  anos. 

Mu\   illuslrisimo  senor. 
lîcsa  las  manos  a  \  .  md.  su  servidor, 
Sic/ lie  :  Diego  de  Benavides. 

iJrilish  Muscum.  —  Additionnai  Mss.  08359.  f.  'J7U.  —  Oriyinal. 

1 .  Le  régenl  de  Milan,  placO  alors  aiiprrs  cl-Mesloukh  dcvaiil  le  Pcfioii  de  Vclcz  cl  sa 
du  gouverneur  du  duché  de  Milan  marquis  relrailc  à  Ceuta.  puis  à  Tanger,  V.  siiprn, 
de  .\yamonle,  se  nommait  Filiodon.  p.  370;    1"  Série.  I*"rance,  t.   I,  p.   46j  et 

2.  Sur  l'arrivée  de  Moulav  Moliiimmcd  noies  3  cl  3,  p.  5i3  cl  noies  3,  .'i  el  h. 


AVIS     DE     HOME 


^■19 


CV 


AVIS  DE  ROME' 


D.  Sébastien  recherche  l  aide  du  qrand-duc   de  Toscane  pour  l'expédition 
qu'il  prépare  contre  le  Maroc. 


Rome.  -  ilécembre  1077. 


From  Rome,  llie  7"'  Decembcr.  an"  ib"/. 


The  Portingalle  Imbassador  ys  yet  at  Florence"  and  sliuUle  liavc 
laken  upp  200""  crownes'  by  exccliange  lo  be  repaid  by  the  Kinge 
lus  master.  and  dothe  allso  Ireate  slill  willi  tbe  Grcal  Duke^  llier  for 
lielpe  to  the  preparlnge  a  poure  againste  AiTrica. 


Public  Record  Office. 
n°  27.  —  Original. 


State  Papers,  Foreign,  Hanse   Town.';.  ro!.  I. 


i  ■  Cet  avis  est  transmis  par  Christophcr 
Hoddesdon  à  la  suite  d'une  lettre  qu'il 
adresse  à  Burghley  de  Hambourg,  le  23 
janvier  1677  [n.  st.   1578]. 

2.  D.  Joâo  Gomcz  da  Silva,  ambas.sa- 
(leur  de  D.  Sébastien  à  Rome,  avait  été 
cliarpé  de  la  négociation  avec  le  Grand  Duc. 
Après  un  court  séjour  à  Florence,  il  revint 
a  son  poste  et  dcpêcba  le  Docteur  Aiitonitt 
l'inlo  pour  suivre  les  pourparlers  avec  les 
marchands  et  banquiers  Qorcntins.  —  Dans 
une  lettre  à  Burghley  datée  de  Hambourg. 
3  janvier  1578,  Christopher  Hoddesdon 
avait  déjà  transmis  un  avis  de  Rome,  du  10 
novembre   1377,    annonçant  que  l'ambas- 


sadeur de  Portugal  était  parti  pour  Flo- 
rence, où  l'on  disait  qu'il  allait  s'entendre 
avec  le  Grand-Duc  sur  l'aide  promise  par 
ce  dernier  à  D.  Sébastien.  P.  R.  0.,  Slale 
Papers.  Fnreujn.  Hanse  Towns,  vol.  I.  n°  24. 

3.  Cette  somme  devait  être  gagée  sur 
des  cargaisons  d'épices.  Outre  l'aide  Cnan- 
ciire,  D.  Sébastien  demandait  au  Grand- 
Duc  l'autorisation  de  r,ecrutcr  3ooo  fantas- 
sins en  Toscane.  V.  i''  Série.  Espagne, 
leltre  de  Juan  de  Silva  du  ID  janvier  1578, 
et  Dépôts  divers.  Florence,  années  1377  et 
1378,  passim. 

4.  Le  grand-duc  Franço'is  de  Medicis 
(1074-1587). 


28o 


DECEMBRE     I 0 


II 


CYI 

VOYAGE  DE  CIRCUMNAVIGATION  DE  FRANCIS  DRAKE 
(Relation  de   Francis  Fi.etcher  ') 

La  Jlotte  de  Drake  passe  devant  la  Ville  aux  Lions.  • —  Orir/ine  de  ce 
nom.  —  La  Jlotte,  arrivée  devant  Saji .  excite  la  curiosité  des  indiijènes, 
qui  s'attendaient  o  une  intervention  portugaise  dans  le  conflit  entre  les 
deux  rois  du  Maroc.  —  La  Jlotte  mouille  à  Mor/adnr.  —  Les  imHuènes 
viennent  à  bord.  —  Pour  obtenir  ilis  renieii/ncnwnls  sur  la  flotte  et 
sur  ses  desseins,  ils  se  saisissent  par  stratai/ime  d'un  de  ses  hommes 
descendu  à  terre  et  l'amènent  en  hâte  devant  Moulay  Abd  el-.Maleh.  — 
La  Jlotte  J'ait  voile  vers  le  sud.  —  Les  neiçjes  de  l'Atlas.  —  i'sai/c  qu'en 
font  les  habitants  de  MerraUech. 

Drcombrc  i577- 

AU  thinges  nccessarv  being  providcd  for  so  honorable  a  vovage, 
Avee  loosed  from  the  baven  of  PHinoutli  in  ihe  counly  of  Devon, 
wilbe5  shipps.  lôo  incn,  anti  some  l)oycs.  (bc  lô"' day  oflNovoniber. 
anno  1077  ". 

^\llenco^  by  conliniicing  along  the  Umd  of  Barbaria  >vec  sayled 
nccrc  lo  the  cillv  of  Lions',  wbicb  someliine  is  said  lo  liave  bcen  a 


I.  Trancis  Klelcher  prit  pari,  coinnie 
cliupt'laiii,  ail  voyago  de  circiimiiavigalion 
accompli  par  Francis  Urakc  <le  décembre 
137-  à  octobre  i58o. 

1.  La  IloUc,  ayant  été  contrainte  par  le 
mauvais  temps  de  regagner  l'iymoiitli,  no 
fiuitla  dcfinilivcment  ce  port  que  le  i3 
ddccmbro. 

3.  La  llotlo  venait  d'arriver  ii  la  bautenr 
du  cap  Cnnlin  le  aô  décembre. 


/|.  Ce  nom  de  u  \  ille  aux  Lions  »  sem- 
ble n'avoir  été  employé  que  par  les  navi- 
gateurs et  voyageurs  cbrétiens  pour  dési- 
gner la  ville  ruinée  de  lit  (\  .  ;'''  Série . 
France,  t.  Il,  p.  HgS,  Ibulrm.  t.  111.  p. 
307  et  noie  i).  Ll^;()N  l'/Viricai.n,  ilans  sa 
ilcscription  de  lit,  ne  mentionne  pas  ce 
nom.  Il  faut  observer  toutefois  que  les  indi- 
gènes donnent  fréquemment  des  noms  ana- 
logues &  dos  cités  dépeuplées  et  ruinées  ne 


VOYAGE    DE    CIRCLMWVIG ATIO>     DE    FRANCIS    DRAKE  201 

citty  of  great  famé,  being  rrequented  >vith  marchants  out  of  many 
nations  anclkingdoms  :  but  the  inbabitanls  being  proud  and  exceed- 
ing  in  ail  other  wickednesses.  the  Lord  sent  an  army  of  lyons 
upon  them,  whoe  spareing  neither  man,  woman,  nor  child,  but 
consumeing  ail  from  the  face  of  the  earth,  took  the  city  in  possession 
lo  themselves  and  their  posterity  to  this  day,  whereof  it  is  named 
Civitas  Leonum  ever  since  ;  from  whence.  being  night,  the  lyons 
with  great  fierceness  came  foarth  rageing  along  the  shoare  witli 
fearfuU  roreings  and  cryes,  making  many  oflers  to  enter  the  sea 
and  to  make  a  prey  of  our  boate  rowing  along,  but  as  their  nature 
is  not  to  abide  the  light  of  the  sonn  or  of  fyre.  so  it  seemeth  that 
they  cannot  endure  to  corne  in  water. 

^^ee  thence  kept  on  our  way,  the  next  morneing  came  in  sight 
of  Sophia,  the  chief  port  on  thaï  side  of  that  land,  from  whence 
beeing  discovered  by  the  inhabitants  afar  oïï  they  sent  out  two 
shipps  against  us  in  ail  hast,  if  happily  Ave  had  been  those  whom 
they  hoped  for  and  whose  comeing  they  desired  ;  but  suspecting 
wee  vvere  not  the  same.  sodainly  they  returned  into  hai'borow 
againe  :  and  wee  quietly  kept  our  AAay  till  Ave  chanced  Avith  a  littlc 
island  some  miles  from  the  maineland,  named  Mogador',  to  the 
soulliAvard  of  Sophya,  AA'here  finding  a  good  roade  for  our  fleete, 
and  a  fitt  place  for  the  setting  up  of  a  pinnis  for  our  necessary  uses 
upon  that  coast,  wee  came  to  anchor. 

îNoAA-  the  reason  vA-hy  the  Sophinites  did  send  forth  their  shipps 
to  meet  us,  Avas  for  that  ihere  AAas  présent  Avarrs  in  hand  betAAeene 

servant  plus  que  de  repaires  à  des  animaux         de    Titanfelhcr,    localité    située   non   loin 

.     1  d'Azemmour,  sur  la  côte,  et  connue  aujour- 

sauvages.  -  La  ville  de  Tit  kjp  est  située        j.(j^;  ^^^^  ,g  ^^^  j^  J■^^  „    ^f.  Moumciti  el- 

à  lo  kilomètres  environ  au  S.-O.  de  Maza-  .-Isma.   dont  la  traduction  est  publiée  à  la 

gan.  Après  avoir  été  occupée  par  les  Por-  suite  du  Daouhat  en-A'achir  dans  Archives 

tugais,  en  septembre  i5l3,  sous  le  roi  D.  Marocaines,  t.  XIX,  p.  284.  Titanfather  est 

Emmanuel   (Damiào   de   Goes,    III,   li~),  un  nomcomposédumotberbèreTit(source) 

elle  fut  détruite  en   i5i4   par   En-\asscr,  . 

frère   du   sultan   ouattassi  Mohammed  el-  "'  '^^  °">'  """^^  F«"ier  ^kj  (déjeuner).  - 

BorlouUali  ("Marmol,   II,   94).  Le  célèbre  Fletcher  se  trompe  en  situant  la  Ville  aux 

cheikh  Mohammed  ben  Sliman  el-Djazouli  Lions,  comme  il  résulte  de  son  texte,  entre 

(?  —  i465),  après  avoir  résidé  à  Fez.  vint  le  cap  Cantin  et  Safi. 

suivre  les  enseignements  de  Abou  Abdallah  i.   Sur  l'île  de  Mogador,  V.  Doc.  sui- 

.■Vmghar  es-Seghir,  qui  habitait  «  le  ribat  vant. 


202  DECEMBRE     l'177 

the  two  Kinges,  the  one  of  Moroccho,  whicli  ^vas  tlie  nepliew,  and 
the  other  whicli  Avas  of  the  blackmoor?  ',  wliich  Avas  Ihe  uncle,  and 
being  ready  in  tlie  field  wilh  ihevrarmyes  Ihe  only  stav  thev  enlered 
not  into  batlle  (wlio  should  reigne)  Avas  for  lliat  ihc  King  of  Por- 
tugal «as  daily  expected  to  corne  with  his  poA>er  to  a\d  the  King 
ofMorocho  against  ihe  usurper  his  uncle,  andAAce  being  supposed 
to  be  the  forerunners  of  the  King  of  Portugais  (leet.  tliey  inlendcd 
to  satisfve  themselves  therein  by  sending  out  towards  us  to  dissuade 
US'  if  it  had  been  possible. 

But  Avhat  they  then  could  not  elTect  by  ihat  mcanes  al  that  timc, 
they  attempled  to  bring  to  pass  immcdiali-ly  by  another  practise  : 
for  noe  sooner  v.eve  wee  corne  to  anclior,  but  certaine  men.  as  it 
seemed  of  good  Avorlh,  AAere  sent  Avilh  expédition  to  com  to  our 
shipps,  if  happily  they  might  com  to  knOAv  Avhat  Avee  \\cre.  and 
to  put  ihemselAes  oui  of  doubt  Avhetber  Avee  AAer?  friends  or  eue 
myes  to  the  King  of  Maroccho.  AotAvilhslaiiding  iheir  conicingA>as 
in  vaine:  for  they  Avere  nolhing  the  Aviser  to  knoAV  the  Ibing  they 
came  for:  Avlierein  Avhen  lliey  saiv  they  failed.  they  yet  used  anolher 
pollicye,  hopeing  al  ihe  last  lo  satisfye  theniselves.  In  subtlllly 
therefore  ihcy  as  merchants  oITcred  to  tralhck  Avilh  us  such  conio- 
dityes  as  thoir  country  yielded,  as  shuger,  figgs,  dates,  and  such 
likc,  for  such  merchandise  asAvee  hadd  and  they  prelended  to  Avant: 
Avherein  a  mulunl  consent  being  given,  they  appoAuted  the  next 
day  thaï  ceilaine  camells  should  be  broughl  to  the  sboare  laden 
Avith  such  things  foi-  our  use  ;  and  so,  afier  a  kind  enicrtainment 
\\illi  a  biUK|uct.   and   som  small  gifls   l)esloAAcd  upnii    llicni.  tbey 


I .  Blachmoors  :  Il  faiil,  sans  doulc,  eiiton- 
dre  :  qui  était  roi  des  black  Moors.  des  Mavi- 
res  do  sang  noir,  ou  qui  appartenait  à 
cette  race.  C'est  le  surnom  <lc  Moulav 
Mohamnned,  Ihe  Black Kinij.  qui  aura  donno 
naissance  ncclti'airirmationrant.-iisisle,appti 
quéc,  par  surcroît  dVrreur,  ii  Moulav  .\l)d 
cl-Malek.  Il  est  inutile  de  relever  toutes  les 
inexactitudes  et  les  confusions  commises 
dans  ce  paragraphe  par  Flctclier,  qui  ignore, 
notamment,  que  Moulav  Mohammed  <■/- 
Mesloukh  venait  de  s'enfuir   au  Peùon.  V. 


supra,  p.  J^S.  Il  faut  seulement  retenir  de 
la  relation  de  Hetcher  l'inquiélude  que 
causait,  dès  le  mois  de  di'combre  1577.  à 
Moulav  .\bd  cl-MaIck,  l'évenlualiti^  d'une 
intervention  portugaise  en  faveur  de  son 
neveu  et  qui  le  rendait  si  avide  de  rensei- 
gnements. 

a.  Ces  mots  semblent  en  contradiction 
avec  lo  paragraphe  précédent  où  Francis 
l-'letcher  montre  II'?  habitants  de  Snfi  atten- 
dant impatiemment  l'arrivée  de  la  llolle 
portugaise. 


VOYAGE    DÉ     CIIUX'MNAVIGATION     UK     FHVNCIS    DHAKE  383 

departed,  in  hope  to  accomplish  iheir  purpose  the  next  dav.  In  tlie 
mcane  tyme  they  left  neilhcr  meanes  nor  opeitunilv  to  brine  to 
pass  Avhat  they  intended.  N\  eiefore  in  the  niglit,  they  haveing 
assigned  ihe  fillest  place  lo  serve  llieir  turne.  wliicli  was  a  narrow 
crcekbelvveen  twobankes,  ibey  placedlheieaniongllie  reedsonbolli 
sydes  secrclly,  divers  solgers.  \Aell  appnyntcd  lo  ihe  slawter.  The 
heure  being  noAv  com  of  iheir  disscmbled  Iralfick,  there  appeared 
in  sight,  by  eslimacion.  soine  3o  camells  laden.  as  seemed  lo  us, 
wilh  comodilyes  ;  Avbich  being  arrived  al  the  place,  they  niade 
signes  to  us  to  send  our  boal  to  fetcb  them  to  shipp  board,  wherein 
as  the  gênerai  Avas  mosl  Avillmg,  so  our  men  were  most  speedv. 
thinking  themsclves  ihe  bappyest  men  which  could  enter  first  inlo 
action  ;  but  often  tymes  the  proverb  is  verefied  :  «  More  hast  worse 
speed  »,  for  our  men  armeing  in  llie  place  and  casling  no  perills, 
one  of  iheir  company,  Frye  by  name,  wbo  somelymes  being  in 
the  counlry,  in  merchant  voyages,  had  allained  lo  som  use  of  iheir 
longue  (and  therfore  the  bolder),  did  sodainly  but  unadvisedly 
ieap  out  of  the  boat  on  shoare,  who  no  sooner  Avas  landed  but  the 
barbarians  layd  hands  upon  him,  inforceing  him  Avith  a  dagger  sctt 
to  his  breast  eilher  to  go  Avilh  them  or  presently  lo  dye.  ^\  ho 
being  sett  upon  a  horse,  Avas  Avith  ail  expédition  carried  aAvay  to 
ihe  King,  as  Avee  conceived  ;  the  rest  of  our  men  in  the  boat.  being 
as  it  Avas  in  the  midd  of  ibeir  barbarous  enemies,  Avilh  much  adoe 
most  hardly  escaped.  being  unprovided  eitlier  to  défend  lhemsel\TS 
or  lo  annoy  the  enemies,  Avhich  is  a  thing  ever  to  be  misliked  in 
travellers  :  I  mean,  to  be  secure  Avhen  they  deale  Avith  such  as  open 
and  knoAven  enemies  to  Christ.  A\hom  they  profess.  Wee  haveing 
ended  our  occasion  in  ihis  place,  and  having  tasled  of  the  fruits 
boalh  of  the  sea  aboul  this  island,  Axhich  yicldcd  aboundance  of 
good  and  most  Avholesom  fish,  as  in  like  case  the  Island  ilself  being 
fuU  of  long  «inged  Barbary  haAvks,  Ave  departed,  Avithoul  any 
notice  Avhal  Avas  becom  of  our  man. 

Now  Ave  coasling  along  lo  the  south  Avard  for  Cape  Blank  or 
N\  hile  Cape  '  hadd  every  sale  al  command  in  the  Avay,  as  if  \eptune 
had  been  présent,  Avithoul  anny  résistance  or  rcfusall  or  rcsisting  : 

I.    Il  ne  peut  ùtre  question  que  du  ciq)   Blanc  au  nord  de  lo  liaic  d'Arguin. 


aSll  DÉCEMBRE     lÔ^" 

when  we  arrived  at  the  same  cape.  \ve  found  il  so  fair  and  stately, 
and  the  only  ornament  of  that  land  :  but  in  the  meane  tyme,  in  the 
Avay  saileing  from  Magador  to  ihis  place,  upp  in  the  country,  did 
appeare  a  high  and  miglity  spire,  covered  at  topp  with  aboundance 
of  snow'  as  white  as  salmon.  which,  notwilhstanding  the  country 
be  exceeding  holt,  yet  it  seemeth  never  to  be  dissolved,  because  it 
leacheth  so  bigb.  into  the  colde  or  frozen  région  that  the  reflection 
of  the  sonn  can  never  com  to  it  fiom  the  face  of  the  earth  ;  whereby, 
as  it  is  reputed.  the  inhabitants  of  Moriocho  hâve  singular  benefilt, 
for  from  thence  ihey  ever  conliiiually  fetch  snow  and  bring  into 
the  citty  and  other  places  to  sell  in  the  marketts,  wbich  tliey  use 
for  many  things.  but  chiefly  to  mix  Avith  Avines  and  olher  diinks. 
Avhich  otlier-\vise  Avould  (for  tlie  extreame  beat  of  tlie  country)  be 
unnaturall  and  contagions  to  their  bodyes.  Neither  niay  ihis  seeme 
a  thing  strange  to  be  used  in  Barbary.  seeing  it  is  ordinary  in  Civill 
and  many  other  places  of  Spaine,  and  that  which  is  more,  Russia, 
Avhich  is  one  of  the  cold  countryes  of  the  world  in  their  winter,  yet 
in  their  summer.  which  is  exceeding  hott.  thei  are  inforced  to 
temper  their  drinks  with  ice  and  snow,  whicli  they  keep  and  pré- 
serve of  purposc  to  that  use,  lest  it  niighl  hreed  in  their  bodyes  a 
gênerai  contagion  through  their  whole  land.  Thèse  things  I  write  of 
my  owne  knowledg  in  my  former  travailes,  noi  by  report  or  liy 
conjecture. 

British  Muséum.  —  Sloane  Mss.  61.  (f.  3.  '4.  —  Copie'. 

1.  Ces  cimes  neigeuses  étaient  celles  du  Av  F/rancis  FJletcher.  MinisUr  of  Christ  and 
Deren.  Preacher   0/    Ihe    Gospelt.    advenlurer   and 

2.  La  relation  de  Francis  Fletcher,  qui  traveller  in  the  same  voyage.  Elle  était  rcs- 
s'arrète  vers  le  milieu  du  voyage  do  Drakc,  tée  manuscrite  Jusqu'au  jour  où  \V.  S.  AV. 
est  intitulée:  The  Jirst  part  of  the  second  Vavx  on  donna  d'importants  extraits,  en 
voiage  about  Ihe  world,  attempted.  continued.  notes,  dans  son  édition  do  la  relation  ano- 
and  happily  aecomplished . . .  by  M.  Ff rancis  nymc  dont  un  passage  est  publié  ci-après 
Dralte —  »ritltn  nnd  failhjiitly  layed  downe  \ .  infra.  p.  aSà,  note  1. 


VOYAGE    DE    CIRCUMNAVIGATION     DE    FRANCIS     DKAKE 


CVII 


VOYAGE  DE  CIRCUMNAVIGATION   UE  FUANCIS  DRAKE 
(Relation   anomïme') 

La  Jlolle  de  Drake  arrive  à  l'île  de  Motjador.  —  Description  de  cette  île. 
—  Réception  des  inditjènes  à  bord.  —  Crairjnanl  que  les  navires  ne 
fussent  les  avant-coureurs  d'une  flotte  portugaise,  Moulay  Abd  el-Mnlek 
fait  saisir  pour  l'interroger  un  des  hommes  descendu  à  terre.  —  //  le 
renvoie  vers  Drake  avec  un  présent.  —  Dans  l'intervalle,  la  flotte  a 
levé  l'ancre  après  une  vaine  incursion  de  Drake  à  terre  pour  délivrer 
le  prisonnier.  —  Le  Roi  renvoie  celui-ci  en  Angleterre.  —  Lu  flotte 
passe  devant  Santa-Cruzdu-Cap-de-Guir. 


Dt'cembre  1077. 


As  soone  as  we  were  out  of  sight  of  land\  our  generall  gave  us 
occasion  to  conjecture  in  part  whillier  lie  intended,  both  by  tbe 


I .  La  présente  relation  fut  publiée,  pour 
la  première  fois,  en  1628,  par  les  soins  de 
Sir  Francis  Drake,  neveu  et  héritier  de 
l'amiral.  Elle  a  pour  titre:  The  World 
encornpassed  by  Sir  Francis  Drake.  being  his 
next  voyage  to  thaï  to  Nombre  de  Dios,  form- 
erly  imprinted  ;  carefuUy  collected  out  of  ihe 
notes  of  Master  Francis  Fletcher.  Preacher 
in  this  ernployment.  and  divers  others  his 
followers  in  the  same,  offered  now  at  last  to 
publique  view...  C'est  une  compilation, 
dans  laquelle  l'œuvre  de  Fletcher,  tout  en 
restant  l'élément  principal,  a  été,  jusqu'à 
son  point  d'arrêt,  combinée  avec  d'autres 
sources,  puis  complétée.  W.  S.  \V.  Vaux  l'a 


rééditée,  en  l85^,  pour  la  Hakluyt  Society. 
Il  existe  encore  d'autres  relations  du  vovage 
de  Drake,  dont  cinq,  publiées  par  Hakluït, 
ont  été  reproduites  en  appendices  par\  aux. 
Une  sixième, anonyme, et  une  septième,  d'un 
certain  John  Cooke,  ont  été  données,  pour  la 
première  fois,  par  le  mtîme  éditeur,  égale- 
ment en  appendices.  Celles  qui  mentionnent 
le  passage  de  Drake  au  Maroc  ne  fournis- 
sant aucun  renseignement  qui  ne  figure 
déjà  dans  le  présent  document  ou  dans  le 
précédent,  on  a  jugé  inutile  d'en  reproduire 
des  extraits. 

3.   La  flotte  venait  de  quitter  Plymoutli 
(i3  décembre). 


286  DÉCEMBRE     1677 

directing  of  his  course  and  appoinling  the  randevous  (if  any  sliould 
bee  severed  from  the  fleet)  to  be  the  iland  Mogadore.  And  so  sail- 
ing  Avith  favorable  A^indes,  the  first  land  ihat  v,e  had  sight  of  was 
Cape  Cantine  in  Barbarie,  Decembcr  25,  Cbrislmas  day  in  the 
morning.  The  shoare  is  faire  Avhite  sand,  and  the  inland  contrie 
very  high  and  inountainous.  it  Hcth  in  S2  deg.  3o  mi.  norlh  lati- 
tude, and  so  coasling  froni  hence  soutlnvard,  about  18  leagues, 
we  arrived  the  same  day  at  Mogadore,  the  iland  before  named. 

Tins  Mogadore  lies  under  the  dominion  of  the  King  of  Fesse, 
in  3i  deg.  ho  mi.,  about  a  mile  offfrom  the  shoare,  by  this  meanes 
making  a  good  harbor  belA\eene  tlie  land  and  it'.  It  is  uninhabiled, 
of  about  a  league  in  circuit,  not  very  high  land,  ail  overgroAMie 
with  a  kind  of  shrub  brest  high,  iiol  much  unlike  our  privet^  very 
full  of  dovcs,  and  iherefore  niucli  fic(|uented  of  goshaukcs.  and 
such  like  birds  of  prey,  besides  divers  sorts  of  sea-foule  very 
plentie.  At  the  soutli  side  of  this  iland  are  three  hollow  rocks, 
under  which  are  great  store  of  very  vvholesome  but  very  uglie 
fish  to  look  to.  Lying  hère  about  a  mile  froin  the  maine,  a  boate 
Avas  sent  to  sound  the  harbour,  and  finding  it  safc,  and  in  the  very 
enlrance  on  the  north  side  about  i)  or  G  falhomc  walcr'  (but  at  the 
souther  side  it  is  very  dangeruus),  we  brought  in  our  «hole  fleet, 
Deccmber  27,  and  continued  tliere  lill  the  last  day  of  the  same 
moncth,  imploying  our  leisure  tho  mcane  while  in  setling  up  a 
pinnace,  one  of  the  /l  brought  from  lioiue  in  |)eiccs  witii  us. 

Our  abodo  hère  was  soone  peicei\('(l  b\  llie  inhabilanls  of  tlie 
contrie.  wlio  conuulng  lo  tlic  shoare,  1)\  signes  and  cries  madc 
shewe  tliat  they  desired  to  be  fclciied  aboard,  lo  «  boni  our  gcnerall 
sent  a  boale,  into  a\  hich  3  of  the  chiefcst  of  tlic  Moorcs  Avcre  pre- 
sently  rcceived,  and  one  nian  of  ours,  in  exchaiigc,  loll  a  land,  as 
a  pledge  for  their  returne. 

I.   Sur  Mogailor,   V.   /"  Série,  l'ranci',  English  Mille  ili>laiil   Iroiu   llu-  iiialiii",  wc 

l.  III,  pp.   7(1-78,    117,    121,   3f)l  ;    Pays-  sont  our  hoat  lo  somiil  llic  «Irptli,  ami  al 

Bas,  t.  IV,  pp.  5r)0,  Sgl  et  PI.  XIV  (Viio  llio  rctuino  llicrfof  \vo  undcrstood   Ijy  uur 

de  l'îlo  de  Mogador).  mon  thaï  llie  liavoii  «as  willioul  danger, 

a.   Il  s'agit  sans  dotilc  des   buisfoiis   de  having  (ive  fathnmes  of  «ater  last  by  llie 

scdra (jujubier  saiivagi).  nicks,  eiilring  iii  upou   llie  poynl  uf  llie 

3.    «  Sayliiig  from  llie  sayd  Cape...  «re  islaiid.     »    Uelation    d'Kdward    Clifle,    ap. 

ounJ  a  littlc   island  called    Mogador,  an  IUki.uït,  t.  III,  p.  7'|8. 


VOYAGE     DE     CIHCLMNAV1(;AT1ÙN     de     lUANClS     DHAkE  287 

They  that  came  aboard  were  right  courleoiisly  entorlained  «itli 
a  daintie  banquet,  and  sucb  gifls  as  they  seemed  to  be  most  glad 
of,  that  they  might  ihereby  understand  that  ihis  fleete  came  in 
peace  and  friendship.  oflering  lo  traffique  witli  them,  for  such 
commodities  as  their  conlrie  yeelded,  to  iheir  owne  content.  This 
offer  they  seemed  mosl  gladly  to  accept,  and  promised  the  next 
day  to  resort  againe,  with  such  things  as  they  had  to  exchange  for 
ours.  Il  is  a  luw  amongsl  ihem  to  diinke  no  wine.  notAAilhstanding 
by  steahh  it  pleaseth  them  wcll  to  bave  it  abundantly.  as  liere  «as 
expérience.  At  tlieir  returne  ashoare,  they  quieliy  restored  the 
pledge  whicli  tliey  hadstaxcd,  and  thenextday  at  the  houre  appoint- 
ed  returning  againe,  brought  \a  ilh  them  cainclls,  in  shewe  loaden 
with  Avares  to  be  exchaiiged  for  our  commodities,  and  calhng  for 
a  boate  in  haste.  had  one  sent  tliem,  accoi'ding  to  order,  whicli  our 
generall  (being  at  this  présent  absent)  had  given  before  his  depart- 
ure  to  the  iland. 

Our  boate  comming  to  the  place  of  landing  (a\ hicii  A^as  among 
the  rocks),  one  of  our  men,  called  John  Fry.  mislrusling  no  dan- 
ger norfearing  any  harmepretended  by  tliem,  andtherefore  intend- 
ing  to  become  a  pledge,  according  lo  the  order  used  the  da\ 
before,  readilie  stept  out  of  the  boate  and  ranne  a  land,  which 
opportunitie  (being  that  which  the  Moores  did  looke  for)  they  tooke 
the  advantage  of,  and  not  onely  they  Avhich  Avere  in  sight  layed 
hands  on  him  to  carrie  him  away  with  them,  but  a  number  more, 
which  lay  secrelly  hidden,  did  forlhwith  breake  forth  from  behinde 
the  rocks,  \\hitlier  they  had  conveyed  ihemselves  (as  it  seenieth 
the  night  before),  forcing  our  men  to  leave  the  rescuing  of  him 
that  was  iaken  as  captive,  and  with  speed  to  shift  for  themselves. 
The  cause  of  this  violence  was  a  désire  which  the  King  of  Fesse 
had.  to  understand  what  this  lleet  was,  Avhelher  any  forerunner  of 
the  Kings  of  Portugall  or  no,  and  Avhat  newes  of  certaintie  the  flcet 
might  give  him.  And  therefore  after  that  lie  Avas  brought  lo  the 
Jvings  présence,  and  had  reporlcd  thaï  they  were  Englishmen, 
bound  for  the  straighls,  under  the  conduct  of  Generall  Drake,  be 
was  sent  back  againe  with  a  présent  to  his  captaine  and  offer  of 
great  curtesie  and  friendship.  if  ho  would  use  his  contry.  But  in 
ihismeane  lime,  the  generall  l)einggrieve(l  wilh  this  slie«  of  injurie. 


288  DÉCEMBRE     l5~7 

and  intending,  if  he  might,  to  recover  or  redeeme  his  man,  liis 
pinnace  being  ready,  landed  his  companv,  and  marched  somewhat 
into  tlie  countrie,  Avithout  any  résistance  made  against  liim,  neitli- 
er  would  the  Moores  b_v  anv  meanes  corne  nigli  our  men  to  deale 
wifh  fhem  an\  way  ;  wherefore  having  made  provision  oiANOod, 
as  also  visited  an  old  fort',  built  sometime  by  tlie  K.ing  ofPortugall. 
but  noAv  ruined  by  the  King  of  Fesse,  wc  departed,  December  3i, 
towards  Cape  Blanck,  in  such  sort,  that  Avhen  Fry  relurned,  be 
found  to  his  great  griefe  ihat  the  lleet  was  gone;  but  yet.  by  the 
Rings  favor,  he  Avas  sent  iiome  inio  England  not  long  after.  in  an 
Englisb  marchants  ship. 

Shortly  after  our  putting  forth  of  this  haibour.  mc  wero  met 
Avith  contiaiy  windes  and  foule  weather,  Avhich  contiiiued  lill  the 
fourth  of  January  ;  yet  Ave  still  held  on  to  our  course,  and  the  third 
dav  after  fell  Avith  Cape  de  Guerre,  in  3o  dcg.  [  ]  min.,  Avbere 
Ave  lighfed  on  3  Spanish  fishermen  callcd  Caunters.  Avhom  Ave  tooke 
A\ith  our  neAA  pinnace.  and  carried  along  AAith  us  till  we  came  to 
Rio  del  Oro.  just  under  the  Tropick  of  Cancer,  Avhere  Avith  our 
pinnace  also  aac  tooke  a  carvcll. 


British  Muséum,  Printed  Books,  Press  Mark  :  G.  65 UK  —  The  World 
encompassed  by  Sir  Francis  Drake...  —  London,  /6'"2<S'.   '/°. 

I.  Ce  fort  avait  été  construit  le  lo  jan-  le  nom  de  Cajlcllio  lioal.  CI',  notre  C.liro- 
vier  i5io  par  le  capitaine  Diego  d'.\zain-  noloyie  critique,  à  la  date  de  i3io.  et  Da- 
buja  «  nas  illias  de  Mogado  "  et  avait  reçu        .Mi.io  de  Goes,  IV,  85. 


LETTRE    DAMIAS    POULET    A     WALSI>GHAM    ET    A     WILSO.N  289 


CVIII 

LETTRE  D'AMIAS  POULET  A  WALSINGHAM  ET  A  WILSON 
(Extrait) 

Levées  de  troupes  en  Italie  commandées  par  Stakely.  —  Armes  fournies 
par  le  Pape.  —  Les  uns  croient  ces  troupes  destinées  à  l'expédition  de 
D.  Sébastien  au  Maroc,  d'autres  à  une  descente  en  Irlande.  —  Préparatifs 
maritimes  à  Lisbonne  et  en  Espagne. 

Paris,  19  février  1578. 

Au  dos  :  To  the  right  honora!)le  Sir  Francis  Walsingham,  Knight, 
and  M''  Wylson,  Princypall  Secretaryos  lolier  Ma"*.  —  Alia  manu  : 
19  Feb.  1577.  From  Sir  Amias  Poulelt. 

Yt  maye  please  your  Honors  to  receave  inclosed  lierein  the  copie 
of  my  letters  of  the  xv""  of  this  présent. 

I  atn  credibly  infourmid  tliat  Stukeley  '  was  yet  at  Civita 
Vechia  the  xxviij"'  of  the  lasle,  where  there  had  bene  some  mulinie 
emongst  bis  souldiours.  Also  that  xxvj  schipps  were  stayed  at  Naples 

1.   Thomas  Slukely.  Sur  ce  personnage,  Ibkl.,   n"   3s.  Des    nouvelles  envoyées   de 

V.  /"  Série,  France,  t.  I,  p.  466,  note  2.  Pise  par  Thomas   Mansell  à  Ed.  Mansell, 

—  Dans  une  letlre  datée  de  Hambourg,  17  qui  les  transmet  à  Burghley  dans  une  lettre 

février  1578,  Christophcr  Hoddesdon  trans-  du  i5  mars,  annoncent  que  Slukely  a  quitté 

met  à  Walsingham  des  nouvelles  de  Rome,  Oslie  avec  quatre  galères,   dans  lesquelles 

du    4   janvier,   mentionnant  le  départ  de  il   a  lioo  soldats  italiens,  tous  payés  par  le 

Slukely    pour   Civita-Vecchia.    St.   Pap.,  Pape,    dont  il  a  reçu,  lui-même,  5oooo 

For..  Hanse  Towns.  vol.  I.  n'Si.  Une  autre  couronnes  pour  les  autres  dépenses  néces- 

lettre  du  mémo,  du   aS  février,  fait  savoir  sitées  par  son  entreprise.    liatfteld  House. 

à  Walsingham    que   «    le    faux   duc   an-  Cecil  Mss.  vol.  CLX,  f.  120.  Cf.  infra,  pp. 

glais  n  se  prépare  à  partir  pour  le  Portugal.  agS-agg  et  p.  SaO,  note  i . 

De  G*stries.  VII.  —   u( 


290  19    FÉVRIER     1678 

and  foAver  at  Civila  Vechia  for  the  embarking  of  Iwo  tliousande 
Ilalians  levied  by  the  authorifie  of  Paulo  Jordano  Urbino,  and  ihat 
the  Pope  had  delivered  towardes  the  furniture  of  theise  nnen  greate 
stoare  corseletes,  harquebuses,  pyques  and  lialleberles  :  some  afHr- 
ming  thaï  tlieise  preparacions  are  for  the  Kingof  Portugall  for  some 
enterprise  in  Africa  ;  others  are  of  opinion  ihat  they  shalbe  imployed 
against  Inglande'.  One  tellethe  me  ihat  certainly  Stukley  commelhe 
into  Irlande,  but  Avith  Avhat  nombre  of  shipps  and  men  he  dolhe 
notyel  knoAve.  \t  is  affîrmid  by  letters  from  Lisbone,  of  the  xxviij"' 
of  January,  ihat  greate  preparacions  are  made  tbere  for  the  seas, 
and  from  Madrill,  of  the  seconde  of  this  présent,  that  the  lyke  is 
done  at  Calis,  Cartagenia,  and  Bilbo. 

And  ihus  I  committ  your  Honors  to  the  tuicion  of  the  AUmighty. 
From  Paris,  the  xix""  of  February  1077. 

Your  Honors  to  commaunde, 

Signé:  A.  Powlet. 

Public  Record  Office.  —  State  Papers,  Foreign,  France,  vol.  II,  n°  17. 
—  Original. 

I.  Les  troupes  italiennes  de  Stiikel^  impossibles  à  prévoir  à  cette  date  qu'elles 
étaient  en  réalité  destinées  à  une  opération  furent  incorporées  à  l'armée  que  D.  Sébas- 
en  Irlande.  Ce  fut  par  suite  de  circonstances         tien  levait  pour  l'expédition  d'Afrique. 


LETTRE    DE   D.    SEBASTIEN    AUX   ETATS-GENERAUX    DES    PAYS-BAS        2QI 


CIX 


LETTRE  DE  D.  SÉBASTIEN  AUX  ÉTATS-GÉNÉRAUX 
DES  PAYS-BAS 

Il  les  prie  d'assurer  la  reine  d'A  nglelerre  que  ses  préparatifs  militaires  n'ont 
d'autre  objet  que  le  Maroc. 


Lisbonne,  i5  mars  1378. 

Au  dos:  Copie  des  lettres  escriptes  par  le  roy  de  Portugal  aux 
Estats-Generaulx  des  Pays-Bas.  En  télé  :  Translat  du  portuguese. 

Illustres,  Magnificques  et  Prudens  Gouverneurs  et  Conseilliers, 

Encores  que  je  treuve  pour  très-certain  que  es  mes  choses  feriez 
ce  que  de  vous  estoit  rayson  que  tousjours  j "attendisse,  niesmement 
depuis  que  d'icelles  vous  ay  escript,  je  me  suis  grandement  esjouy 
d  entendre  par  les  lettres  de  Sébastian  de  Costa,  gentilhomme  de 
ma  mayson,  et  de  Nunn  Alvrez  Periera'  vostre  bonne  et  prompte 
volunté  à  lefTect  de  négoces  pour  lesquels  j'envoyay  vers  vous. 
Ce  que  je  reçois  de  vous  es  singulier  plaisir,  et  tiens  ceste  grande 
libéralité  en  lien  que  la  rayson  veult  et  debvez  attendre  de  mov. 

Et  pour  ce  que  ja  avez  bien  sceu  ma  determinaljon  dune  emprinse 
es  Africque  et  comme  pour  icellc  je  désire  les  AUemans  et  munitions 
que  j'ai  faict  venir  diceulx  estats  au  pays",  je  vous  prie  fort  que  par 

I.   Xuno  AJvares  Pereira  avait  été  envoyé  vait  à  Leicester:  «  Les  Allemands  levés  dans 

par  D.  Sébastien    aui  Pays-Bas,   au  com-  la  région  d'ici  par  l'ambassadeur  de  Portu- 

raencement  de  l'année  1677,  avec  mission  gai,  au  nombredeSooo,  pourêtretranspor- 

de  recruter  des  troupes   pour  l'expédition  tés  en  Afrique  pour  le  service  du  Roi  son 

marocaine.  D.  Sébastien  da  Costa  se  rendit  maître,  sont  en  train  de  s'embarquer.  Leurs 

également    aux    Pays-Bas   pour   veiller    à  armes,  en  attendant,  ont  été  mises  sous  la 

l'embarquement  des  troupes.  garde  des  officiers  du  Prince  [Guillaume de 

a.  Cf.  supra,  p.  a63  et  notes    i  et  2.  —  .Nassau]  et  leur  seront  rendues  au  moment 

Dans  une  lettre  datée  du  28  février  1678,  de  leur  départ.  L'ambassadeur  a.  en  outre, 

Davison.  agent  anglais  aux  Pays-Bas,  écri-  fourni  caution  et  répondra  de  tout  accident 


aga  )5  mars   io-o 

vous  sache  la  s""  reyne  d'Angleterre,  à  laquelle  aussi  j'escrips  ma 
resolution  es  ceste  emprinse,  ce  que  dicelle  avez  tant  clerement 
entendu,  et  luy  iiionstrez  et  affirmez  comme  mon  desseing  et  inten- 
tion est  singulièrement  Africque  et  obvier  aux  grands  maulx  et 
dommaiges  que  les  Turcqs  en  icelle  me  peuvent  faire  ;  de  sorte  que 
elle  se  j^ersuade  de  chose  tant  certaine  comme  est  cesle-cy  et  se 
dissuade  de  toutes  différentes  informations  (s'elle  en  a)  ausquelles 
personne  ne  doibt  croire  aulcunes.  Et  pour  ce  que  je  scay  quel  bon 
office  ferez  es  cecy,  ne  m'a  semblé  nécessaire  vous  le  recommander 
avecq  plus  de  paroles'. 

Esciipte  es  Lisbona,  le  xv''  de  mars  1678. 

Signé  :  Le  Uo\. 

Sur  le  dos  :  Aux  illustres,  magnificques,  et  prudens  Gouverneurs 
et  Conseilleurs  des  Estals-Generaulx  au  Pays-Bas. 

Public  Record  Office.  —  State  Papers.  Foreign,  Portugal,  vol.  I,  n°  10. 
—  Traduction  contemporaine . 


qui  siirvifindrail  du  fait  de  ces  troupes.  » 
Si.  Pap..  For.,  Ilolland  and  Flanders,  vol. 
V.  n"  57.  Le  même  Davison,  écrivant  le  2 
mai,  de  Gand,  aux  Secrétaires  d'Etal,  an- 
nonce que  les  .allemands  sont  partis.  Ibidem, 
vol.  VI,  n"  4i.  Ils  arriveront  à  Lisbonne  le 
i^  mai.  V.  France,  t.  I,  p.  466,  note  1. 

I.  I>es  préparatifs  deD.  Sébastien  étaient 
l'objet,  dans  toute  l'Europe,  de  nombreux 
commentaires  cl  provoquaient  des  soupçons 
dont  les  agents  anglais  h  l'étranger  se  fai- 
saient l'écho.  On  craignait  que  le  Maroc 
ne  fiU  qu'un  prétexte  et  que  les  armements 
do  D.  Sébastien  ne  fussent  en  réalité  dirigés 
soit  contre  les  Pays-Bas  insurgés,  soit  contre 
r.\ngleterre.  On  lit  dnns  un  avis  de  Bruxel- 
les, 10  octobre  1677  :  «  On  parle  beaucoup 
ici  des  préparatifs  qui  se  font  en  Portugal 
sous  couleur  d'une  expédition  contre  les 
Maures,  mais  qui  sont  dirigés  (h  ce  qu'on 
soupçonne)  contre  ce  pays-ci.  On  annonce 
un  nombre  de  lao  navires,  dont  j.a  de  Oou 
luîmes  et  au  dessus,  3o  de  3oo  tonnes,  3o  de 


■J.00  et  io  au  dessous  de  aoo  ».  State  Pap. , 
For..  Ilolland  and  Flanders,  vol.  III,  n"  2l>. 
V.  également  une  lettre  à  D.  Rogcrs,  de 
Strasbourg,  3  septembre  1377  (Stale  Pap.. 
For.,  German  States,  vol.  I.  n"  i//),  une  autre 
de  Robert  Bcale  à  Walsingham,  do  Franc- 
fort, II  octobre  1677  (/ti'd..  n"  33),  une 
autre  de  Ed.  ManscU  à  Burghley,  du  i5 
mars  1578,  transmettant  les  nouvelles  en- 
voyées de  I^ise  par  Thomas  Mansell  (Hatjh-ld 
Iloiise,  Cec'tl  Mss,  vol.  CI.X,  f.  130),  ileux 
lettres  do  Poulet  h  Burghley  et  Ji  Walsin- 
gham, de  Paris,  ui  avril  i578(S(u(c  Pap.. 
For.,  France,  vol.  Il,  n"'  33  cl  33),  une 
autre  de  Uoddesdon  il  Burghley,  de  Ham- 
bourg, 19  mai  1578  (^Ibid..  Hanse  Towns. 
vol.  I,  n"  4')-  Pour  calmer  ces  préoccupa- 
tions, que  l'ambassadeur  de  Portugal  ii 
Londres  s'employait  égalomoni  à  dissiprr 
(V.  une  lettre  de  Vr.  Giraldi  du  î5  jaii 
vior  1578,  Ihitt  ,  Porlm),tl,  vol.  I,  n"  <»). 
D.  Sébastien  dcman<hiil  aux  Pays-Bas  leurs 
bonsoiricesauprèsdu  gouvcriicmentanglals. 


AVIS    DE    KOME  293 


ex 


AVIS  DE  ROME' 
(Extrait) 

Aide  pécuniaire  promise  à  D.  Sébastien  par  le  grand-duc  de  Toscane.  — 
D.  Sébastien  a  levé  une  armée  de  4o  000  hommes,  dont  6  000  lui  ont 
été  procurés  par  le  Pape  en  Italie.  —  Préparatifs  de  défense  de  Moulay 
Abd  el-Malek.  —  Il  a  envoyé  un  ambassadeur  à  D.  Sébastien  pour  le 
détourner  de  son  entreprise.  —  Celui-ci  n'en  est  pas  moins  parti,  le 
20  avrd,  avec  ses  troupes. 


Rome,  10  mai  1578. 


From  Rome,  the  lo""  of  Maie  i5-8. 


The  Portingall  Imbassador  is  departed  from  hence  to  Florence 
for  the  Soo"  ciownes  whichUie  said.Dukehatlie  promized  to  helpe 
the  Kinge  withall  in  his  viage  towardes  AITrica":  tor  which  parties 
he  makelh  an  army  oi'  4o  thowsand  men  %  wherof  he  hathe  out  of 

I .  Cet  avis  est  transmis  par  Christopher  se  déroba  et  ne  donna  ni  argent,  ni  troupes. 
Hoddesdon  à  la  suite  d'une  lettre  qu'il  II  écrivit  k  Baccio  Orlandini,  son  ambassa- 
adressc  à  Burghiey  de  Hambourg,  le  22  deur  à  Madrid,  que  les  temps  ne  permet- 
juin  1678.  laienl  pas  de  délier  sa  bourse  pour  autrui 

3.  La  somme  demandée  au  Grand-Duc  et  que  ses  capitulations  avecle  Grand-Sei- 
devait  être  gagée,  comme  on  l'a  vu  (Cf.  gneur  s'opposaient  à  ce  que  les  troupes 
supra,  p.  27g,  note  3),  sur  des  approvision-  fussent  levées  dans  ses  Etals  pour  combaltre 
nements  d'épices.  Les  conditions  imposées  les  Maures.  Cf.  /"  Série.  Depuis  divers, 
parles  marchands  florentins  n'ayant  pas  reçu  Florence,  à  la  date  du  21  mai  1578. 
l'approbation  de  D.  Sébastien,  les  pour-  3  Les  différentes  relations  de  la  bataille 
parlers  reprirent.  Finalement,  le  Grand-  d'FIKsar  el-Kebir  donnent  sur  l'armée  de 
Duc,  habitué  à  ne  consentir  de  tels  prêts  D.  Sébastien  des  chiffres  sensiblement  con- 
que contre  des  gages  solides,  voire  des  cou-  cordants.  On  peut,  d'après  elles,  évaluer 
remues  de  souverains  ou   la   tiare  du  pape,  les  troupes  de  combat  à   20000  hommes 


2f)'|  lO    MAI     lÔ-S 

Itallie,  throAvghe  the  avde  ofthePope,  6000  good  soldiers,  wilh 
other  great  provicion  :  against  whom  the  Kinge  of  Baibary  maketh 
gieat  preparacion  :  who  hallie  sent  to  llie  Kinge  of  Portingalle  an 
imbassador  lo  staye  liis  enterprice'.  Yet  notwithstandinge  the  said 
Kinge  is  deparled  with  ail  his  power  the  25  of  the  laste  monthe", 
who  shall  at  his  retorne  marry  the  Emperors  sisler. 


Public  Record  Office, 
n"  I4U.  —  Original. 


State  Papers,  Foreign,  Hanse   Towns.  vol.  1, 


environ,  dont  8 000 ou  9 000  Portugais,  2000 
ou  3ooo  Espagnols,  3ooo  Allemands,  600 
Italiens,  2000  «  aventuriers  »  (sur  ce  mot, 
V.  p.  3oi,  note  i),  2  000  cavaliers...  Sur  ces 
20000  hommes,  i4ooo  fantassins  et  les 
2000  cavaliers  prirent  part  au  combat,  le 
reste  ayant  été  laissé  à  la  garde  de  la  flotte 
ou  envoyé  b  .Mazagan.  Outre  les  combat- 
tants, il  y  avait,  selon  Fray  Luis  Nieto, 
«  trois  mille  gastadours  ou  pionniers,  et 
plus  de  mille  charretiers,  avec  une  multi- 
tude infinie  de  pages,  laquais,  gojats,  ser- 
viteurs, et  plusieurs  esclaves  mores,  force 
muUeliers,  et  des  femmes  pour  servir,  et 
grande  multitude  de  filles  de  joye  ».  L'ar- 
mée aurait  compté  ainsi  26  000  hommes.  /'''' 
Série.  France,  t.  I,  p.  476.  I-rs  non-cu'm- 
battants  auraient  été  bien  plus  nombreux 
encore  au  dire  de  Barbosa  .Machado,  qui 
prétend  que  le  chiffre  des  pionniers  et  dos 
«  hommes  inutiles  »  égalait  presque  celui 


des    troupes  actives.   B\rbos.\    MACHAno, 

t.  IV,  p.  357. 

1 .  Il  est  difficile  de  préciser  à  quelle 
démarche  antérieure  au  10  mai  15-8  il  est 
fait  ici  allusion.  Il  est  en  tout  cas  établi 
que  iloulay  -\bd  el-Malek  fit  des  proposi- 
tions conciliantes  pour  amener  D.  Sébastien 
à  renoncer  à  son  expédition.  Sa  lettre  au 
roi  de  Portugal,  en  date  du  22  juillet  1578 
(V.  i"  Série,  France,  t.  I,  pp.  383-3gi), 
lettre  dont  on  trouve  de  nombreux  exem- 
plaires dans  les  dépots  d'archives,  atteste- 
rait, même  si  elle  est  apocryphe,  'que  ses 
dispositions  pacifiques  étaient  connues.  Cf. 
Ibidem,  p.  535  ;  /"^  Série.  Dépôts  divers, 
Florence,  20  août  1678;  IIIKRo^YMo  de 
Mendoca,  f.  il). 

2.  L'information  est  inexacte.  Le  départ 
de  l'expédition,  plusieurs  fois  ajourné, 
n'eut  lieu  que  le  a5  juin.  Cf.  infra.  p. 
3oo  et  note  2. 


LETTRE     DE    THOMAS     WILSON  3q5 


CXI 


LETTRE  DE  THOMAS  AMLSON 

(Extrait) 

D.  Sébastien  a  refusé  à  Slukely  les  navires  que  celui-ci  lui  demandait  pour 
continuer  sa  route  vers  l'Irlande  et  l'a  retenu  à  Lisbonne  avec  ses  troupes 
pour  l'expédition  au  Maroc. 

i4  juin   1578. 

Entête:  Porliigallia.  —   1078. 

En  marge,  alla  manu  :  1678,   i/|June. 

Right  Honnralile, 

I  hâve  receaved  letters  tliis  claie  of  tlie  1 1  and  12  of  Maye  from 
Lisborne,  whereby  I  understande  that  Slewkeleys  purposed  voyage 
forireland  '  is  altered  lo  sei've  tlie  Ivynge  orPortugale  agaynst  Af'rica, 
moche  agaynst  his  wyl,  but  tlie  Ivynge  wyl  hâve  it  so.  Hereupon 
Stewkeley  halh  sent  a  post  to  ihe  Holye  Father,  retournable  in  20 
daies,  to  déclare  of  tliis  alteiacion. 

The  Kynge  was  moved  at  the  first  to  ayde  the  enterprise  agaynst 
Irelande,  and  becawse  the  greale  galyes  lliat  Slewkley  came  in,  did 
fayle,  therfore  he  was  desired  by  the  sayde  Stewkeley  to  ayde  hym 
with  shippes  and  otherthyngesnecessarieibrthe  warresof  Irelande  : 

I.   V.  supra.  Doc.  CVIIl,  p.  aSg  et  m/ra,  qu'il  était    prêt  à  passer  en    .\friquc,   que 

Doc.   CXII,  p.  297.  —  Dans  une  lettre  à  c'était  son  dernier  refuge,   que,  dans  tous 

Elisabeth,  datée  de  Paris,   aS  juin  1678,  les  États  où  il  avait  vécu,  les  gens  s'étaient 

.\^mias  Poulet  dit  avoir  appris  l'arrivée  de  rendu  compte  de  sa  vanité  cl  étaient  fati- 

Stukely  Ji  Lisbonne.  Il  ajoute  que  ce  per-  gués  de    lui.    P.    R.    0.,    Stale    Papers. 

sonnage  avait   perdu   tout  crédit  à   Rome,  I-'oreign,  France,  vol.  II,  n"  55. 


296  i4  juiî>  1578 

but  theKynge  answered that  he  was  in  amytie  wilh  Englande,  and 
therfore  woulde  not  deale  that  wave:  but  contrarywyse,  seeynge 
h\m  to  hâve  good  store  of  corseletes  and  other  municion,  wilh 
shyppes  and  men,  bath  seased  upon  hym  and  bis  companye  to 
serve  in  Africa  '. 

From  the  Court,  this  i4  of  June  iByS. 
Your  Lordsbips  most  assured  to  commande, 

Signé:  Tho.  ^^ylson. 

It  is  thought  the  Kynge  is  nowe  readie  to  sette  forthe,  his  Duche- 
men  being  cumme  to  hym  aboute  the  6  of  Maye  hist. 

British  Muséum.  —  (lotion  Mss,  Nero  B.  I,  f.   171 .  —  Original^. 


I.  L'ambassadeur  de  Philippe  II.  Jiiaii 
de  Silva,  avait  signalé  à  ce  prince  larrivoe 
de  Stukelv  à  Lisbonne  et  l'intention  qu'avait 
D.  Sébastien  d'utiliser  les  soldats  italiens 
commandés  par  ce  personnage  pour  son 
expédition  au  Maroc.  V.  y™  Série.  Espagne, 
22  et  3o  avril  iS'S.  Philippe  II  répondit, 
le  I  r  mai,  à  son  ambassadeur,  en  le  féli- 
citant de  la  circonspection  avec  laquelle  il 


avait  évité  d'intervenir  dans  les  affaires  de 
l'aventurier  anglais.  C'était,  ajoutait-il,  au 
roi  de  Portugal  et  aux  ministres  du  pape 
de  s'arranger  entre  eux,  car,  pour  lui,  Phi- 
lippe II,  il  était  clair  que  moins  il  se  mêle- 
rait de  cette  expédition  d'Afrique  cl  mieux 
cela  vaudrait.  Add.  Mss.  3835j.  f.  36/. 

t.  Publié  par  Tho.mas  Wkight,  Queeii 
Eliiabcih  and  her  limes,  t.  II.  p.  85. 


RAPPORT     DE    WILLIAM     PILLEN 


397 


CXII 


RAPPORT  DE  WILLIAM  PILLEN 

Arrivée  de  Stukely  à  Lisbonne,  au  mois  d'avril,  avec  sept  cents  soldats. 
—  Après  être  resté  quinze  Jours  à  bord,  le  «  Marquis  »,  comme  on 
l'appelle,  est  descendu  dans  une  maison  préparée  pour  lui.  —  Récep- 
tion cordiale  que  lui  a  faite  le  roi  de  Portugal.  —  Stukely,  causant 
avec  Pillen,  a  nié  l'intention  qu'on  lui  prête  d'envahir  l'Irlande.  —  // 
déclare  qu'il  va  servir  le  roi  de  Portugal  dans  une  expédition  contre  les 
Maures.  —  Pillen  a  vu  à  Lisbonne  plusieurs  princes  maures  venus  du 
Maroc  pour  se  joindre  à  D.  Sébastien.  —  //  ne  croit  pas  que  l'Irlande 
soit  menacée  par  Stukely  et   le  roi  de  Portugal. 


[Juin   1578]'. 

Au  dos,  alla  manu:  6  Aprill  1078.  —  The  saienges  of  Pillen,  of 
Chester,  touching  the  arryvall  of  Stukeley  in  Lisbon. 

William  Pillen  saith  thaï  he,  heinge  of  the  marchauntes  who 
fraighted  a  shipp  called  a  the  bark  Félix  »  from  the  porte  of  Chester 
to  Lushborne,  arrivée!  at  Lushborne  the  vi"'  of  Aprill.  and  there 
contincwed  untill  the  xxviii"'  of  May. 

He  saith  that,  at  his  being  in  Lushborne,  aboAvte  the  xuii"'  of 
the  same  moneth",  there  arrived  at  Lushborne  a  great  shipp  of 
vin"  tonnes,  wherein  was  Stukley  and  abowte  vu'  sowldiers,  as 
Slukiey  himself  gave  owte.  And  this  oxaminate  sawe  them  and 

I .   La  déposition  de  William   Pillen  eut  voit,  en  effet,  à  la  fin  de  la  dite  déposition, 

lieu  après  son  retour  de   Lisbonne,  où  il  que  l'incertitude  règne  encore   à  Londres 

resta,  dit-il.  jusqu'au  28  mai,  et  avant  l'é-  sur    le    but   de    l'expédition   projetée   par 

poque  où  dut  parvenir  à  Londres  la  nouvelle  Stukely. 

du    départ    de    la    flotte    portugaise    pour  2.    Entindez  :    le   mois    d'avril.   Stukelv 

r.\frique,   lequel  eut  lieu  le   2Ô  juin.  Un  arriva  exatltnienl  le  18  de  ce  mois. 


298  JUIN     1578 

thowght  the\  were  soe  manie  in  nomber.  And  thev  A\ere  miistred 
before  the  Kinge  ol"  Portingall,  and  as  yt  Avas  geven  oAvte,  there 
were  Ixxx  of  them  vearie  expert  sowldiers.  and  well  liked  of  the 
King  of  Portingall. 

He  saith  thaï  the  same  Stukley  there  was  called  by  noe  other 
name  then  Marques'.  He  saith  that  the  same  Stukley  browght  with 
him  one  busshopp  and  three  or  fower  prieste  of  the  Irishe  nacion. 
He  saith  that,  for  one  fortnighte  afler  his  arrivai!,  he  kept  himself 
on  shippe  borde,  and  there  enlerteyned  resorters,  but  after  there 
was  a  hoAvse  preparid  for  him  in  Lushborne,  Avhere  he  kept  howse. 
He  saith  that,  when  he  came  firste  to  the  Kinge  of  Portingall,  hee 
humblcd  himself  to  hâve  kissed  the  kinges  hande,  but  he  would 
nott  sufTer  him,  but  wilh  embrasing  receavid  him.  He  saith  that 
he  broAvght  fVom  ibe  Pope  lettres  to  the  King  of  Portingall. 

lie  sailb  ibat  tlie  vcssell  wherein  Stukley  and  his  companie  came 
■\vas  olde  and  \\ornp.  and  thaï  ibis  examinai  saA\e  the  same  there 
broken. 

He  saith  that,  at  two  certeine  times  of  his  l)eing  wilh  Stukley 
and  att  one  lime  more  wlien  he  mett  him  in  the  streale,  he  ever 
talked  wilh  ihis  examinate  of  his  slale  and  of  England,  in  which 
lalke,  as  nigb  as  this  examinai  could  call  lo  remembrance, 
he  told  this  examinât  as  followcth  :  «  Pillen,  I  was  profTred 
of  the  King  of  Spainc  greale  tilles  of  honor,  and  I  rcfused  Ihe  same. 
The  tille  wliich  the  Pope  gave  me  lo  be  Marques  of  Lymsler,  and 
a  Baron  or  Erle  of  Washford  (as  ihis  examinai  remenibrcth)  I  could 
nott  refuse.  They  saie  in  Ingland  (bal  I  am  goinge  lo  Ireland  ;  noe, 
noe,  I  am  not  appointed  for  il".  I  kiiowe  Ireland  as  well  as  the 
best;  there  is  nolhinge  lo  \)C  gotlcn  but  hunger  and  lice.  They 
saie  I  am  a  Irailor  to  the  Quenes  Ma''*';  noe,  ihey  are  trailors  tbal 
saie  soc.  I  will  ever  accept  lier  as  my  queue.  Yt  ys  Irewc  that  there 
is  in  Ingland  my  cruell  encmie  Ccoill,  ibe  Treasorer,  whonu- 1  care 
noil  for.  I  bave  bad  of  ibe  Pope  a  c.  ihowsand  ducats,   and  1  bave 

I.  Parmi  Sfs  nombmix  litres,  plus  nu  marquiAcrirlanrlxrt  ilomnrquisilij.i^in^lpr. 
uioitu>.iulliiMili(|ui-,,  Slukilj  porlailciui  lio  j.    \  .  sii/ira.  |>.   i(jo  i-l  nol<-  1. 


RAPPORT     DE     WILLIAM     P1LLE>  299 

a  ihnvvsand  ducatles  a  inoneth,  and  am  to  serve  the  King  of  Por- 
tingall  in  Aphrica  against  the  Mores.  » 

He  allso  saith.  that  he  sawe  the  flet  of  the  Kinge  of  Porlingall 
of  his  owne  great  shippe  xx'",  and  of  hulkes  and  small  shippes  to 
niake  upp  the  navie  Ix  saile. 

There  were  appointed  lo  goe  with  the  Kinge  the  Duke  of  Bur- 
gansy',  and  Don  Ed^vard^,  with  other  estâtes  of  Portingall. 

He  saith  alsoe  that  certeine  of  the  princes  of  the  Mores',  whome 
this  examinate  daily  saAve,  ahoAvte  six.  were  conie  lo  joyne  with 
the  Kinge  of  Portingall,  heinge  fled  from  the  Mores. 

He  saith  that  he  saw  e  neither  cawse  nor  likliehood  that  Slukly 
should  invade  Ireland,  for  he  had  neither  power  nor  shippinge, 
except  the  Kinge  wonld  prépare  the  wlioU  navie  ihether.  .Never- 
ihelesse,  what  he  ment  in  his  speche  to  this  examinai,  becawse 
he  knewe  him  to  Iravell  to  Ingland,  to  dénie  his  pretenc  to  Ireland, 
leasl  he  should  be  prevented.  he  knoweth  nolt.  Bull  in  Iiis  owne 
conscienc,  and  for  owght  lie  could  gather,  there  was  noe  cawse 
whic  the  Kinge  of  Portingall  should  or  w  ould  he  att  the  charges  to 
ayd  Stukley  for  such  entent,  huit  that  the  Kinges  navie  and  prepa- 
racion  was  onlie  against  ihe  Mores,  as  was  geven  to  ail  men. 

This  examinât  also  sailh  thaï  there  Avas  then  a  shipp  of  London. 
whereof  one  Feys  was  masler,  wlioe  was  alsoe  al  Lushborne  the 
same  time,  and  nowe  relorned  to  London.  He  knoAveth  ail  the 
contentes  of  ihis  to  be  trcAve. 

Public  Beœrii  UlJice.  —  Stale  Pa/ters.  iMimestir,  Addenda.  EUzahelh. 
vol  AA  V,  n"  95. 

1.   Le   duc    de    Bragance.     La    maladie  a.   Don  Duarle   du  Mcnezes.    V.   supra, 

l'empccha  de  prendre  part,   à  l'eipédilion,  p.  178,  note  i. 

dans  laquelle  il  fut  remplacé  par  son  fils  3.   Probablement  le  caïd  Abd  el-Kerim 

aine  le  duc  de  Barcellos.  V.   infra,  p.  323  bon  Tuda  et  sa  suite.  V.  infra.  p.  892,  note 

et  note  5.  1. 


3oo 


JUILLET     10" 


CXIII 


LETTRE  DE  CABRETTE  A  [STROZZI '] 

(Extrait) 

D.  Sébastien  est  parti  de  Cadix  pour  le  Maroc.  —  Énuméralion  de  ses 
forces.  —  Bruit  de  la  prise  de  Lnrache. 


Madrid,   i8  juillet  15/8. 

Au  dos,  alla  manu  :  [^a  coppie  d'une  lettre  escritte  de  Madril  par 
ip°'  Cabretz. 


M 


onseigneur. 


Depuis  mon  département  de  Paris,  jen'ayeu  roccasiond'escripre 
à  V"  S"%  bien  que  je  luy  ay  escript  par  aultre;  mais  ceste-cy  sera 
pour  fere  entendre  à  V"  S"'  comme  le  roy  de  Portugal  se  partit 
de  Calix  de  vij  de  ce  mois''  pour  aller  en  Barbarie  sus  le  royaume  de 
Fes,  dont  il  va  avec  une  grande  force  et  belle  armée.  11  meine  envi- 
ron  mille  voeles,    tant  grandes  que  petites',  et  moine  (rente-cinq 


1 .  La  présente  lettre  était  adressée  à  un 
personnage  de  haut  rang.  On  peut  suppo- 
ser, avec  beaucoup  do  vraisemblance,  que 
le  destinataire  était  Philippe  Slrozzi,  qui 
était  alors  colonel  général  de  l'inlanterio 
française.  On  sait  par  Vargas  Mexia  que 
Cabrette  était  en  correspondance  suivie 
avec  ce  grand  seigneur.   V.    France,  t.  II, 

a.  Partie  de  Lisbonne  le  iSjuin,  la  llotle 
portugaise  arriva  le   ï8  à  Cadix,  où  elle 


séjourna  une  di/aine  de  jours. 

3.  Amias  Poulet  écrit  do  Paris,  le  7 
juillet  i.'J78,  &  Elisabeth  :  «  Co  messager 
me  dit  aussi  qu'il  a  appris  par  des  mar- 
chands et  des  marins  arrivés  tout  récemment 
de  Portugal  que  l'armée,  là-bas.  a  pris  la 
mer  pour  aller  on  .\friqup,  et  (pi'i'llo  se 
compose  de  âo  grands  navire».  IJ  gal^^e9 
et  un  grand  nombre  do  petites  barques 
appelées  caravelles  1).  Slale  P<ip..  l'nrfùin, 
France,  vil.  Il,  n"  .ïi/. 


LETTRE  DE  CABRETTE  A  STHOZZI  3oi 

mil  hommes  de  combat,  sans  les  avanluriers',  qu'on  dict  sont  plus 
de  dix  mir\  11  porta  de  vitaillespour  six  mois  pour  60000  bouches, 
et  le  payement  pour  six  mois  pour  tous  ses  gens,  tout  en  or  dans 
caises  ;  aussy  70  pièces  d  artillerie  de  campaigne\  de  trois  à  quatre 
mil  chevaulx,  une  quantité  des  mules  etbeufs  pour  porter  munitions 
et  tirer  artillerie,  de  manière  qu'il  a  une  des  plus  belles  armées  que 
de  long  temps  se  soit  ouy  parlé.  Et  jamais  Charles  le  Quint  n'eust 
une  si  belle  sur  mer  sans  extra  ayde  de  personne  :  car  le  roy  d'Es- 
paigne  n  y  baille  point  d'aide.  J'espère  en  Dieu  qu'il  fera  quelque 
chose  de  bon.  Je  ne  fais  qu'une  double,  qu'ils  ne  soient  gens  de 
guerre.  Que  si  j'estois  asseuré  qu'ils  feussent  gens  de  guerre*,  je 
dirois  qu'avec  ses  forces  il  se  feroit  roy  d'Afrique.  Et  ne  sçay  si 
diray  que  ce  seroit  suffisant  aller  jusques  an  Conslantinople  ;  car 
i'entreprevndrois  plustost  prendre  toute  l'Afrique  que  non  point 
prendre  deux  forteresses  en  Chrestienté.  Je  vous  laisse  à  pensei- 
qui  vaut  plus.  Nous  verrons  ce  qui  en  sera  et  vous  le  ferons 
entendre  à  la  journée". 

Je  vous  obéiray  comme  bon  serviteur  que  je  suis. 
Vous  baise  les  mains,  pryant  Dieu,  Monseigneur,  vous  tenir  en 
sa  saincte  et  digne  garde. 

De  Madril,  ce  18  de  juillet  1678. 

Vostre  très  humble  et  très  obéissant  serviteur. 
Cap"'  Cabretes. 

Ce  jourdhuy  est  venu  des  nouvelles  que  le  roy  de  Portugal  avoit 
prins  Larach.  Je  ne  sçay  si  cela  soit  certain. 

Public  fiecord  Office.  —  State  Papers.  Foreign,  Porlu(jal,  vol.  I,  n"  11 
çf  //".  —  Copie  contemporaine. 

1 .  Avanturiers,  aventureiros,  gentils-  tourner  de  ses  projets  sur  le  Maroc  (\  . 
hommes  portugais  faisant  la  guerre  comme  supra,  p.  224,  note  i),  avait  appela  l'atlen- 
volontaires,  à  leurs  frais.  tion  du  jeune  roi  sur  l'inexpérience  mili- 

2.  V.  supra,  p.  agS,  note  3.  taire  des  Portugais. 

3.  Fray  Luis  Nielo  en  compte  seulement  5.  Cabrette  s'étend  ensuite  sur  la  des- 
36.  V.  France,  t.  I,  p.  !i~b.  cription  d'un  navire  à  «  doux  proues,  une 

tt.  Le  duc  de  Medina-Celi,  envoyé  par  devant  l'autre,  ii  dont  il  est  l'inventeur  et 
IMiilippe  II   vers  D.    Sébastien  pour  le  dé-         dont  Philippe  II  a  fait  faire  l'essai. 


3o2  19    JUILLET     1678 


CXIV 


AVIS  DE  VENISE 

(Extrait) 

Les  négociants  ijui  Ira/ujiient  Jans  le  Levant  et  en  Eçjypte  rapportent  (jue 
le  Grand  Seigneur  ferait  abattre  du  bois  en  grande  quantité  pour  con- 
struire des  navires  avec  le  dessein  de  s'ouvrir  ta  route  des  Indes  Orientales 
et  de  mettre  à  la  raison  le  roi  de  Portugal.  —  On  considère,  d'ailleurs, 
comme  périlleuse  pour  lui-même  l'expédition  que  prépare  ce  roi.  — 
Moulay  Abd  el-Malek,  qui  dispose  d'excellents  cavaliers  et  arquebusiers 
à  pied,  a  reçu  récemment  d'A  tger  des  renforts  en  hommes  et  en  matériel. 
—  L'unique  chance  de  succès  de  D.  Sébastien  serait  la  défection  des 
sujets  du  Chérif,  mais  elle  est  tout  à  fait  improbable. 


cl  1578. 


.Au  dos  :  Viro  amplissiino  Anglice  Uegine  legalo. 
Alia  manu:  Anglice  Régine  legato  \...  Antverpiani '.  —  ig  July 
1578. 

Scripsil  ad  me  vir  aiiiplissiinus  D.  Cliiislophorus  l'iicmiiis,  pla- 
cere  tibi,  vir  illustrissime,  ut  quie  hic  cligna  scriplione  occurrunt, 
ea  diligenter  et  accurale  ad  te  perscriberem 

Ego  ceiti  nihil  habeo  :  illud  eliam  a  multis  audiliim  milii  lantum 
quod  in  Oriente  negociantur  et  in  J'^gyplo  :  Turcani  maximum  \  Im 
lignorum  ad  navigia  conficienda  in  eo  regno  cœdere,  quibus(|ue  ad 
Indiam  Orientalem  aditum  sibi  patefacial  et  Lusitanum  in  tndintm 

I.    I.'airciil  lie  r.Viifîli'terri»  à   Aiimts  l'Iail  .ilors  Dinlsoii. 


AVrS     DE    VEMSE  3o3 

redigat.  Doquo  Lusifano  qui  ista  scire  vidcnliir  narrant  Aphricanum 
quod  tentare  insliluat  belluin  opinlone  miilloruni  pcriculosius  ipsi 
esse  ;  regem  Fessiumabcqiiitalu  et  sclopelariorum  peditalu'  egregie 
paralum  cl  inslructum,  auxiliis  etiam  nuper  yVligero  militiiin  omnis- 
que  instrumenli  militaris  auclurn  esse  ;  iinam  spem  in  populorum  a 
Fessio  defectione,  sed  illam  ipsam  plane  lubricatn  esse,  cum  expe- 
rientia  docti  animadvertant,  ex  principum  crebris  adeo  mutatio- 
nibus,  niliilaliud  sibi  quam  calamitates  et  pericula  augeri,  et  cbris- 
lianos  illos  reges  a  quibus  auxilium  sperare  queant  eo  rcdactos  ut 
vix  sua,  tam  nedum  aliéna,  defendere  possint. 

Venetiis.  xix  Julii  anno  1078. 

Public  Record  Office.  —  Slale  Papers,  Foreign,    Venise,  vnl.  I.   n"  1. 

I.  Cf.  /"■'  Série.  France,  t.  I,  pp.  !t-j3,  47^. 


3o/i  12    AOUT     l5' 


CXV 


LETTRE  DE  PHILIPPE  II  A  WTOMO  PEREZ' 

(Extrait) 

Il  a  reçu  secrMement  avis  que  le  roi  de  Portui/nl  a  péri  au  Maroc  avec  la 
plus  grande  partie  de  ses  troupes.  —  Moulay  Abd  el-Malek  aurait  égale- 
ment été  tué.  — Des  mesures  immédiates  s'imposent.  —  Antonio  Ferez 
devra  tenir  la  nouvelle  secrète. 

l  l'i  août  1578]. 

Aunque  he  recibido  y  leydo  vuestro  papcl,  dexare  el  res|jonder 
a  eL 

He  leiiido  un  aviso  secrelo,  por  la  Aia  (|iu'  os  dire  despues.  de 
que  avia  sucedido  lo  que  se  temia  del  rey  de  Portugal,  y  que  se 
avia  perdido  el  y  la  gente  y  inuerlo  el  y  la  mas  délia.  \  si  con  algo 
se  puede  aguar  eslo,  es  con  que  dicen  que  lambien  niurio  Molucli. 
que,  si  fuese  verdad,  séria  bueno.  Agora  conviene  luego  ateiider  a 
lo  que  en  esto  convenga,  y,  si  ay  no  lia  llegado  la  nueva.  vos  110 
digais  nada  délia. 

\  hazed  lo  que  en  ello  mas  convenga  y  en  todo.  Martes  anies  de 
corner. 

hritish  Muséum.  —  Addilional  M.ts.  l'(S'i'6't?.  /'.  (l'rJ.  —  Oritjinal'. 

I.   V.  supni.  \i.  aaS,  note  i.  Ac.  recevoir  la  iiouvollc  ilo   la  halaillc  il'Kl- 

».  La   présente   lettre    a   ét6   écrite   lui        Ksar  el-Kebir  (lundi  /|  noiM  1J78);  elle  no 
mardi,  au    moment  où  Philippe  II  venait         peut  donc  être  que  du  mardi   i  j  aoT^t. 


LETTRE     D  ANTONIO    PEREZ    A    PHILIPPE    II  3o5 


CXVI 

LETTRE  D'ANTONIO  PEREZ  A  PHILIPPE  II 

(Extrait) 

Dès  la  réception  de  la  lettre  de  Philippe  II,  il  a  fait  appeler  D.  Christoval 
de  Mora.  —  Celui-ci  if^norait  les  nouvelles  du  Maroc.  —  //  est 
d'avis  que  Philippe  II  envoie  immédiatement  ses  condoléances  et  il  s'offre 
à  les  porter  lui-même. 

[i2  août  1378]  '. 

Au  dos:  Al  Rev  nuestro  senor. 

En  marge,  de  la  main  de  Philippe  II  :  Muy  bien  allô  yo  que  sentis 
eslocomo  decis,  y,  aun  si  fuesen  pesadumbres  ordinarias:  podriarise 
pasar,  pero  son  de  lanto  cuydado  y  congoja  que  no  se  quien  puoda 
con  ellas  ;  es  bien  menester  su  ayuda.  i\o  ay  duda  sino  que  lo  mejor 
sera  el  acomodarnos,  salvo  lo  de  la  religion.  Pero  aun  eslo  tiene 
dificultades,  porque,  estando  lan  superiores,  no  han  de  querer  venir 
en  cosa  por  que  se  pueda  pasar.  Y  para  eslo  no  ay  duda  sino  con- 
vendria  armarnos  y  apercevirnos  y  levantar  gente. 

S.  C.  R.  Mag". 
Esta  tarde  recibi  a  las  vi  el  despaclio  de  V"  Mag''. 

En  lo  de  Portugal  no  puede  dexarse  de  sentir,  pero  quando  bien 
sea  verdad.  buenas  cosas  trae  consigo  para  lodo.  A  Don  Cbrisloval" 

i.   La  teneur  delà  lettre  d'Antonio  Ferez  a.  Le  Portugais  D.  Clirislovai  de  Mora 

mon  Ire  qu'elle  est  de  même  date  que  la  pré-  (i536-i6i3),   page  el  grand  icuver  de  la 

cédente  Elle  fut  écrite  à  la  lin  delà  journi'c.  princesse  Jeanne,   nu're   de   1).   Sébastien, 

De  Castbies.  vu,   —  20 


3o6  12     AOUT     1078 

hize  buscar  luego  en  recibiendo  cl  despacho  de  V"  Mag'',  pero  no 
parescio  liasta  las  via"  y  média.  A  esta  hora  vino.  No  ha  lenido 
ningun  aviso  desta  nueva.  Con  esto  yo  le  dixe  el  que  V"  Mag'"  avia 
lenido  y  el  cuydado  grande  en  que  le  ténia,  y  lo  démasque  V"  Mag'' 
me  escrivio  para  dezirle.  Avemos  platicado  en  cl  negocio.  Dize, 
despucs  de  sentir  lo  que  es  razon  tal  desgracia,  que.  en  Uegando  la 
nueva,  deve  V'"  Mag''  enibiar  luego  a  Portugal  a  liazer  [conj  diligencia 
demonstracion  del  seiitimienlo  desle  sucesso  :  c[uc  el  estara  dis- 
puesto  para  partir,  quiriendo  V''  Mag'  que  cl  vaya.  ^  ninguno 
mejor  a  mi  paresce  por  todo 

Don  Christoval  dixo  que  cscriviria.  Son  las  12  y  no  ha  embiado. 
Britisli  Muséum.  —  Additional  Mss,  '38'26'2,  ff.  6J'l'-6'5J.  —  Oriyinal'. 

devint  l'un  des  hommes  de  confiance  les  phis  crée  comte  de  Castel- Rodrigo.  Nommé  grand 

habiles  dé  Philippe  II.  Ambassadeur  de  ce  d'Espagne  par  Philippe  III,   avec  le  titie 

prince  auprès  du  cardinal-roi  Henri,  il  fut  de  marquis,  il  fut,  le  premier,  investi,  en 

après  l'annexion  du  Portugal  inspecteur  des  1600,  de  la  charge  de  vice-roi  de  Portugal, 
finances  de  ce  royaume.  Philippe  II  l'avait  i.   \  .  supra,  p.  2:28.  note  i. 


LETTRE     DE     OCIIOA     DE     VILLANLEVA     A     PHILIPPE     II 


CXVII 


LETTRE  DE  OCIIOA  DE  VILLANLEVA  A  PHILIPPE  II 

Le  duc  de  Médina  Sidoniu  ayant  c'crit  à  Philippe  II  toutes  les  nouvelles 
concernant  le  désastre  de  l'armée  portugaise,  Ochoa  de  Villanueva  se 
borne  à  signaler  au  Roi  un  certain  caïd  Sidi  Ahmed,  qui  a  quitté 
Moulay  Abd  el-Malek  pour  servir  D.  Sébastien.  —  ]'enu,  à  cet  effet, 
en  Algarve,  et  apprenant  que  D.  Sébastien  était  déjà  au  Maroc,  il  s'est 
rendu  à  Puerto  de  Santa-Maria  pour  s 'y  embarquer  et  rejoindre  ce  prince. 
—  Le  duc  de  Medina-Sidonia  craignant  que  ce  caïd  ne  fût  un  espion, 
Ochoa  de  Villanueva  est  allé  se  saisir  de  lui  et  l'a  envoyé  dans  la  forte- 
resse de  San  Lucar,  où  il  est  gardé  jusqu'à  ce  que  Philippe  IL  ait  décidé 
de  son  sort.  —  Ayant  appris  ta  défaite  de  D.  Sébastien,  ro  capitaines 
et  environ  2 5oo  soldats,  qui  devaient  s'embarquer  à  San  Lucar  pour 
aller  servir  ce  prince,  ont  demandé  au  duc  de  Medina-Sidonia  s'ils 
devaient  rentrer  chez  eu.r.  —  Le  duc,  pensant  qu'on  pourrait  les  utiliser, 
en  a  retenu  provisoirement  mille.  —  On  attend  les  ordres  de  Philippe  II 
à  leur  sujet. 


San  Lucar  de  Barrameda,  12  août  lâ'/S. 

Au  dos:  A  la  S.  C.  R.  M^''  del  Rey  Plielipe  nueslro  senor.  — 
Alla  manu:  San  Lucar.  —  A  Su  Mag''.  i5~8.  —  Licenciado  Ochoa 
de  Villanueva.  —  xii  de  Agoslo.  —  Rota  del  campo  del  rey  de 
Portugal.  —  Prision  del  Moro  y  sus  très  criados.  —  Soldados  que 
estavan  en  el  Puerto  de  Santa  Maria. 

S.  C.  R.  Mag^ 

Todas  las  nuevas  que  yo  podria  esciibir  de  la  rota  del  exorcilo 
del  serenisimo  rey  de  Portugal,  las  a  escrito  y  escribc  a  \"  Mag'' 
el  duque  de  Médina.  ^  .  porque  las  que  ban  por  su  mano  son  las 


3o8  12    AOUT    i5-8 

mas  ciertas  y  taies  que,  aun  para  decirlas  una  vez,  sou  laslimosas, 
quanto  mas  para  oyrlas  muclias  quien  tanto  las  sentira  y  con  tanta 
razon  como  V"  Mag'',  no  las  refiero  en  esta,  ni  digo  a  el  proposito 
deste  suceso  mas  de  que  es  sabiendose  en  esta  plaça.  Que  se  supo 
que,  en  la  del  Puerto  de  Santa  Maria  estava  un  Moro  alcaide, 
llamado  Cid  Hamete,  el  quai  dician  que,  abiendo  sido  basallo  del 
Maluco,  se  aparto  de  su  servicio  y  se  vino  a  el  del  rey  de  Portugal 
V  a  oiVescerle  quinienlos  mil  caballos  que  lenia,  y  que,  a  liazer  esta 
olerta,  abia  pasado  en  su  busca  a  Portugal.  A  desembarcado  en  el 
Algarve,  donde  supo  que  ya  el  Rey  estava  en  Berberia,  y,  siguien- 
dole,  se  vino  por  lierra  a  el  Puerto,  donde  esperava  pasaje.  \  ,  como 
aun  los  que  estaban  con  el  Xarife  se  an  tenido  por  sospechosos, 
quanto  mas  los  que  tan  conoscidamente  eran  contraries  como  este, 
considerando  que  podia  ser  espia,  que.  con  esta  ocasion,  venia  a 
entender  puntualmente  la  orden  quel  rey  de  Portugal  Uevaba  en  su 
exercito  y  la  prevencion  que  dejaba  liecha  en  su  reyno  de  socorro 
para  si  lo  ubiese  menester,  le  parecio  a  el  Duque  séria  bien  dete- 
nerle  hasla  dar  cuenta  a  Su  Mag''  dello.  ^  ,  aviendolo  dicbo,  me 
parti  luego  a  el  Puerto  de  Santa  Maria,  donde  alcance  a  el  Moro, 
\  lo  enbie.  con  otros  très  criados  suos.  a  la  fortaleza  desta  plaza, 
dond'el  alcayde.  que  el  Duque  tiene  puesfo  en  ella,  le  liene  en 
guarda,  liasta  que  V"  Mag''  mande  lo  que  del  se  dcba  bazer.  Avia 
unas  [cartas]  para  el  rey  de  Portugal  y  unos  consejeros  suyos, 
que  son  las  que  el  Duque  enbia  \"  Mag''. 

En  el  puerlo  desta  plaza,  abia  diez  capitanes  con  basia  dos  mil  y 
quinicntos  bombres,  con  los  (pialcs  esperavan  pasaje  para  yr  a 
servir  a  el  rey  de  Portugal  ;  y,  enlendido  el  suceso,  se  querian 
volver  a  sus  ticrras,  y,  antes  que  se  determinasen  a  hacerlo,  le 
escrivieron  al  Duque  se  cmbiase  a  mandar  lo  que  le  parecia  que 
debian  bazer.  ^  ,  como  es  tan  zeloso  del  servizio  de  V''  Mag''  \  con- 
tinua con  tanto  cuidado  lo  que  en  eslo  bizieron  sus  pasados,  le 
parecio  convendria  delener  alguna  desta  génie  para  mucbos  fines 
que  podrian  ofrcscerse  y  resullar  de  lo  sucedido.  ^  asi  rcspondiu 
a  los  capitanes  se  entrelubiesen  hasta  que  se  dièse  cuenta  a  V"  Mag'' 
dello.  y  a  mi  m'escrivio  lo  procurase  y  solicitase  con  los  capitanes 
y  con  el  l'actor  del  rey  de  l'ortiigal,  (|ue  alli  réside,  les  proheyasf 
de  io  neccsario,  como  lo  abia  lieclio  basla  cslonees  ;  v  tambien  les 


LETTRE    DE     OCHOA     DE    VILL.WUEVA     A     PHILIPPE     II  .SOQ 

embio  el  Duquc  sobrello.  Cou  lo  quai  se  oïdeno  se  delul)ieseii 
mil  liombres,  a  quien  el  diciio  faclor  olVecio  dar  hastimenlos  ocho 
o  nueve  dias.  Sera  necesario  que  V"  Mag''  emjjie  a  mandar  la 
orden  que  se  deba  lener  en  este,  porque,  pasados  estos  dias,  sera 
dificuitoso  de  lener  esta  gente. 

Nuestro  Sefior  la  S.  C.  R.  persona  de  V"  Mag''  guarde  y  en 
mayores  reynos  y  senorios  acresciente,  como  sus  criados  y  vassallos 
deseatnos. 

San  Lucar,   12  de  Agosto  ib'jS. 

S.  C.  R.  Mag", 

Criado  de  V"  Mag"  que  sus  reaies  pies  besa. 

Signé  :  Licenciado  Oclioa  de  Villanueva. 
Brilish  Muséum.  —  Additional  Mss,  ^83'ii,  f.  lôQ.  —  Orù/inal. 


3io 


CXVIII 
LETTRE  DE  PHILIPPE  II  A  ANTONIO  PEREZ' 

La  défaite  du  roi  de  Portugal  est  confirmée  par  une  lettre  du  duc  de 
Médina- Sidonia.  — •  Le  caïd  de  Tétouan  a  écrit  au  (jouverneur  de  Ceuta 
que  D.  Sébastien  était  prisonnier.  —  Le  départ  de  D.  Christoval  de  Mnra 
pour  Lisbonne,  s'il  n'a  pas  encore  eu  lieu,  devra  être  ajourné  jusqu'à 
plus  ample  information.  —  Des  mesures  ont  été  prises  pour  la  sécurité 
des  places  portugaises  d'Afrique.  —  Le  duc  de  Medina-Sidonia  a  été 
prié  de  ne  pas  congédier  jusqu'à  nouvel  ordre  les  soldats  espagnols  qui 
devaient  rejoindre  l'armée  portuqaisc  en  Afrique. 


[kS  aoiM  1378]  2. 

Iloy  os  esL-iebi  lo  que  liaviTis  visto  v  lo  que  avia  venidd  de 
Cadiz.  Y  esta  larde  ha  veuido  coireo  v  caria  del  duque  de  Médina 
Sidonia  que  cerlifico  el  ncgocio.  Y  assi  me  parece  que  se  puede 
tener  por  cierta  la  rota.  Y  embia  uiia  caria  de  un  falor  del  l\e\  en 
que  la  conQesa  v  dicc  quel  alcaide  de  Teluan  la  escribe  al  de  Ceula, 
y  que  dice  que  el  Rey  estava  preso,  de  inanera  ipie  en  eslo  es  lo 
que  ay  duda  ;  y,  si  es  verdad,  no  liavria  lanla  priesa  en  lo  demas. 
Y  por  eslo.  si  Don  Chrisloval  no  es  partydo.  avisalde  luego  que  no 
parla  liasla  que  entendamos  mas  desto  y  veamos  In  que  sera  bien. 
j  Y  ojala  fuese  verdad  la  prisioii  !  Ilize  mosiraral  Duque'  lo  de  Cadiz. 
y  hanse  apunlado  algunas  provisiones,  auntpie  buena  paite  délias 
aùadi  yo  ;   y  son  asi  para  asegurar  lo  de  aca  como  las  plaças  de 


I.  Cl.  .«H/iro.  l)oc.  (  A\  .  (;\V|,  CWII,  vinrpiil     les     premiirrs     nouvrll<-s     Ar    la 

pp.  3o4,  3o5,  307.  Iialaillr    il'Kl-Ksar    cl-Kcbir.    riicoro    m^- 

a.   La    pn'sontp    lollrp    ost    dalir    il'iin  liVs  d'iiicortiliKli-  sur  If  sort  Ho   D.  Si''l)as- 

mercredi,  qui  doil  èlro  le  mercredi  i3  aoi'll.  lion, 
car   elle  a  élé  écrite  an  moiiienl   où   par-  ?i.    Al  Ouqne:  \f  duc  d'Alln' 


LETTHE     DE    PHILII'IT     II     A     AMOMO    PEREZ  .'^11 

Afi'ica  de  Portugal  ;  y  hanse  eiiihiado  a  lia/.er  los  despachos  a  Delgado  ' . 
Escribe  el  diiquc  de  Médina  quel  marcjuos  de  Sanla  y  esfava  en 
Gibraltar  cou  las  galeras,  ques  bueno,  ii  cjuc  en  el  l'iicrio  de  Santa- 
Maria  eslavan  ii  Î5  soldados  bncnos  de  aca  que  iljan  a  la  jornada, 
V  que,  porque  los  despedian,  el  end)iava  entretenerles  por  (S  dias 
liasta  ver  lo  que  se  le  ordena.  Y  respondesele  que  los  enlrelcnga 
liasta  ver  lo  que  entendra,  y  a  Delgado  cpie  se  embie  recado  por 
aquellos.  El  de  Alva  escrive  de  suyo  la  ntra  plalica,  mas  dice  c|ue 
no  es  por  el  solo,  sine  para  con  algunosotrosque  nombra,  y  entrellos 
al  Marques,  \  para  con  muclio  secreto.  ^  yo  bien  holgaria  que  no 
buviese  partido  Don  Cbrisloval,  porque  no  se  liiziese  rumor  si  no 
es  menester.  Veremos  a  la  manana  lo  que  sera. 

Agora  pongo  este  pliego  deniro  del   del    Marques,   quel   os  le 
embiara,  que  me  parece  lo  mas  seguro  por  agora. 
Mycrcoles  noche. 

British  Muséum.  —  Additiunal  Mss.  28'2(12,  f.  '2S5.  —  Oriçiinal. 

I     V.  supra,  p.   ii/|,  note  2. 


3l2 


APRES    LE 


iG 


[5-8 


CXIX 

LETTRE  DT:N  MÉDECIN  JUIF'  A  SON  FRÈRE' 

Marche  des  armées  marocaine  et  porlmjaise  avant  la  bataille  d'El  Ksar 
el-Kebir.  —  Maladie  de  Moulay  Abd  el-Malck.  —  Relation  de  In  bataille: 
mort  de  Moulay  Abd  el-Malek,  de  Moulay  Mohammed  et  île  D.  Sébastien. 
—  Nombre  des  morts  et  des  prisonniers.  —  Moulay  Ahmed  annonce  aux 
troupes  la  mort  de  son  frère  et  se  fait  proclamer  roi.  —  Funérailles  de 
Moulay  Abd  el-Malek.  —  Entrée  de  Moulay  Ahmed  éi  Fez  et  ses  premier.^ 
actes.  —  Fuite  des  gens  de  Fez  au  commencement  de  l'engagement.  — 
Moulay  en-Nasser  passe  à  Arzila  avant  la  bataille.  —  Le  commandant 
d'Arzila  fait  demander  la  liste  des  morts  et  des  vivants. 


\Fci',  apri's  le  ifi  aoiM''  157S  ] 

Au  dos,    nliu  manu  :  The    Kiiii;  of  Marruecos.   —  No   date  — 
Temp[ore]  Car[oliJ  I'. 

Sefior, 
Despues  que  nos  aparlamos  de  Al(pieia\  luego  al  otro  (lia  parli- 


I.  Mécl.cin  de  Moulay  Abd  fl-Malck. 
On  lit  sur  la  traduction  anglaise  de  ce  docu- 
ment la  mention  suivante  :  «  The  coppio 
of  a  Icltor  written  from  tlie  campe  of  the 
King  of  Morocus  Mullic  Mcllnque  b)'  a 
■Icw,  phisicioii  lo  tbe  said  King,  and 
diroctcd  lo  liis  brollicr.  « 

ï.  Sur  la  bataille  d'Kl-Ksar  el-Kehir. 
racontée  dan»  la  présente  lettre,  V.  ;"■'' 
Sérir,  France,  t.  I,  pp.  3g5-fi76. 

3.  La  date  de  lieu  est  fournie  par  une 
indication  de  l'auteur  de  la  lettre.  V.  infra. 


p  .S'iO,  noie  7.  l'allé  n'c>l  (las  en  eonlia- 
diction  avec  la  mention  .1  wrilleii  from  Ibe 
campe...  »  qui  figure  sur  la  traduction 
anglaise  (V.  ci-dessus  note  i),  car  lu 
inalialla  ehérifienne  était  établie  sous  les 
murs  (le  Fez. 

'1 .  \  .  inj'rn.  p.  .'vio,  l'iiniH' ition  d'après 
bupielh'  celte  date  a  été  rétabli.'. 

.').    Mention  inexacte. 

I).  AtqiHTtt.\.  1"  Série.  Krancc,  I  II, 
p.  aJ8  cl  note  3.  C'est  sur  l'oued  el 
Kahira   que  so  rencontraient   les  contin- 


LETTRE     D  t  N     MEDECIN    JL"IF    A     SON     FRERE 


3i3 


mos  de  alli  a  Xixua  ',  movidos  por  carias  que  venieron  a  el  Rey  de 
Mulei  Hamet  —  que  Dios  guarde  —  :  y  al  tercero  dia  se  puso 
nuestro  campo  cerca  del  rio  de  Tancifet.  El  Uei  entro  en  Marruecos  ", 
y  dormimos  ally  dos  noches  :  y  de  Tancifet  venimos  por  nueslras 
jornadas  fasta  Uegarmos  a  Maure'  en  Tamesena.  El  Rei  puso  su 
alojamienlo  denho  en  el  alcaçava*  y  algunos  de  nosotros  con  el, 
mui  deseoso  de  acabar  dicha  alcaçava  y  poner  en  ella  gente  y 
lombardas.  ^  para  esto  mando  traer  de  Marruecos  todos  los 
oficiales,  tapieros  y  pedreros,  carpinteros  y  herreros,  Mores  y 
Cristianos. 

Y  como  quiera  que  Dios  ordena  otra  cosa  fuera  del  pensamento 
de  los  hombres,  al  tercero  dia  que  alli  llegamos,  comio  el  Rey  un 
poco  de  pescado  y  bebio  mucha  agua  sobre  el  y  algun  melon,  de 
manera  que  se  le  rebolvio  el  eslomago  y  vomito,  y  sobre  el  vomito 
le  acudio  una  pequena  fiebre  y  un  dolor  de  barrigua.  y  le  tuvo  de 
larde  a  tarde,  que  nos  dio  mui  gran  Irabajo  con  este  disgusto  de 
su  mala  desposicion. 

Llegamos  a  Sale,  en  donde  se  hallo  bueno  ;  y  despues  que  parti- 


gcnts  venus  de  Marrakech  el  ceux  venus 
du  Sous,  de  même  que  l'oued  el-Abid 
était  la  ligne  de  défense  des.  gens  de  Mer- 
rakech  contre  les  attaques  parties  de  Fez. 
Le  point  de  la  rivière  n'est  pas  précisé, 
mais  on  peut  supposer  avec  toute  vraisem- 
blance qu'il  se  trouvait  à  l'endroit  où  la 
route  de  Bouibaoun  à  Merrakech  coupait 
ce  cours  d'eau,  soit  à  une  lieue  au  nord 
de  Frouga  (V.  ibidem,  page  259  et  note  3). 
Il  )•  avait  eu  en  ce  même  point  une  bataille 
en  l5^4  entre  Moulav  Ahmed  el-Aaredj 
et  son  frère  Moiilay  Mohammed  ech- 
Cheikh.  —   La   phrase  «   Despues  que  nos 

apartamos partimos  de  alli  »  doit  être 

entendue  comme  suit,  en  complétant 
la  pensée  de  l'auteur  :  «  Après  que  nous 
firmes  partis  d'El-Kahira  pour  le  sud,  nous 
y  revînmes  et  en  repartîmes  le  lendemain 
pour  Chichaoua  ».  Le  Chérif  marchait 
contre  le  Sous  pour  v  faire  reconnaître 
son  autorilé,  mais  recevant  de  son  frère 
VIoulay  .\hmed,  qui  commandait  les  troupes 


du  Gharb,  de  mauvaises  nouvelles,  il  re- 
vient sur  El-Kahira  d'où  il  part  le  lende- 
main 

I .   Xixua,  Chichaoua. 

3.  La  mahalla  resta  campée  deux  nuits 
sur  les  bords  de  l'oued  Tensift  pendant  que 
le  Chérif  entrait  seul  dans  Merrakech. 

3.  Maure:  peut-être  la  ville  d'Umbre. 
qui  fut  prise  par  .Alonso  de  Noronha  le 
10  avril  i5ig  et  que  GoES  décrit  ainsi: 
«  .\  villa  de  L'mbre  esta  situada  sete  legoas 
d'.\zamor  pela  Enxouvia  cerrada  de  muro 
&  barbacam  de  assaz  boni  tamanho,  e  forte 
per  estar  assentadia  nhuma  barreira  muilo 
ingremc...  »  (IV,  4o).  Les  relations  pu- 
bliées dans  /■■'  Série,  France,  t.  I,  n'indi- 
quent pas  ce  point,  mais  font  seulement 
mention  d'une  étape  du  Chérif  dans  la 
province  de  Tamesna  (V.  pp.  336,  Sga, 
ifiS  et  note  3).  Sur  l'itinéraire  de  ce  der- 
nier, V.  Ibùl-,  p.  530,  note  i. 

4.  Alcaçava.  La  traduction  anglaise 
porte  :  pallace. 


3l4  APRÈS    LE     l6     AOIT     1078 

mos  de  Sale,  aviciido  estado  ailv  1res  dias,  veniinos  a  La  Maniora  por 
nuestras  jornadas  ;  y  al  otro  dia  nos  encontramos  con  Muley  Hamet 
juntoaSale.  \  aqueldia  cavalgoel  Reiacavallomui  galano'.  endonde 
le  venieron  a  encontrar  losdel  Argarvejuntamente  con  su  hermano, 
con  mucho  contenlamento.  disparando  muchaartelleria  de  una  parle 
\  de  olra  ;  y  la  escopeleria  '  de  los  dos  hizieron  su  salva  tics  vezes,  cosa 
mucho  para  ver.  Juntose  la  mas  hermosa  cavalleria  que  nunca  nesle 
reino  se  junto  v  escopeleria,  que  podian  ser  por  lodos  siele  mil. 

Caminamos  para  el  aposienlo;  y,  quando  el  Rei  Uego  al  aloga- 
mieiilo,  y  va  con  flebre  y  Aomilo  niuy  grande,  que  yo  me  agasle' 
mucho,  causado  por  la  grande  calor  y  beber  muchaagua  y  remeler 
el  cavallo.  no  estando  en  desposicion  para  ello.  Tomo  cl  Rei  por 
opinion  de  beber  agua  fria  y  mêler  los  dedos  y  vomilar  y  no  querer 
corner;  e  yo  llorando  y  grilando  delante  del.  tornandome  como 
loco,  sin  aprovechar  nada. 

Al  lercero  dia,  le  acudio  un  hipo  mui  grande  y  un  temblor  en 
las  manos,  en  especial  en  la  parte  derecha,  lorpedad  en  la  lengua, 
que  me  pronostico  luego  la  desventura  que  aviade  ser.  Encontremc 
con  Mulei  Hamet.  e  dile  quenta  del  caso,  y  divele  la  verdad  de  lo 
que  sucedio  ;  fueme  mandado  por  el  que  io  luviese  en  secrelo  ;  y 
dende  aquella  ora  enpeso  a  enlender  en  los  negocios  del  reino.  Fue 
tan  grande  la  sed  que  acudio  al  Rey  que  no  bastaran  quanlos  rios 
avia  nel  mundo  para  se  la  quitar,  de  manera  que  yo  y  mestre  Guil- 
lermo*  y  el  alcaide  Aly  no  teniamos  otro  oficio  sino  guardarle  el 
agua".  En  eslo  estuvimos  fasta,  el  seteno,  permitio  Dios  que.  con 
unas  dos  ayudas  que  le  mande  echar,  le  acudieron  unas  camaras 
2/j  oras,  cosa  nunca  vista  ni  pensada.  Quilosele  la  sed.  tuvo  apetito 
de  comer.  abriolos  ojos,  conserloselc  la  liabla  y  cl  tcnibloi-  mui  poco. 


I.    Moiilay  .\bcl  pl-Malck  avait  «  longue-  mol  portugais  inconnu  pour  lui. 

mr-nt  marcJK' on  littièrc  >i  et  n'était  monté  il  i.    Mestre  Guillermo,  Guillaume  Bcrard. 

cheval  qu'il  la  nouvelle  de  l'approche  de  son  Sur  ce  médecin,  V.  /"  Série,  Franco,  t.  I, 

frore.  Cf.   1"  Série.  Franco,  t.  I,   lielnlion  p.  3(17,  note  1,  t.  II,  pp.  io.'5-i  10  et  I,  III, 

Conestaggio.  p.  587.  Introduction,   .\genls  el    Vaynijeurs  franrais 

3.  La  escopeleria.   Le  copiste   anglais  a  nu  Maroc,  p.  VI. 

traduit  :  u  the  foltmcn  caIl}rvors  ».  5.     GiiarHarle    el    agua.    I,a    traduction 

3.   Agaste,   mol   portugais.    Cf.    agaslar  anglaise    porlo   ;     «    lo    kepo    liim    from 

«  SB  fâcher  II.  Le  traducleur anglais  n'a  pas  ilrinckinge  of  walor  »,  co  qui    ddil  #lro  |p 

rendu  ce  membre  do  phrase,  arrêté  par  ce  sens. 


LETTUF.    DL'N     MKHECIN    .lUIl'    A     Sn\     FnKRIÎ  .3l5 

Al  olro  dia,  primero  de  Agoslo',  nos  viiio  uucva  conio  cl  ici  do 
Portugal  venia  maichando  fuera  de  Arzila.  Llevantamos  nueslro 
canpo  y  lo  asentamos  sobre  Alcaçar.  ^  a  les  3  de  Agoslo  partinios 
de  Alcaçar,  y  tuvimos  por  nuevas  que  el  enemigo  queria  pasar  la 
puente  del  rio  que  se  dize  Magazen  \  Paso  adelante  Mulei  Hamet. 
y  el  Rei  quedoatras,  fasta  queaseiito  nuestro  canpo.  Y,  pareciendole 
que  cl  enemigo  presentava  la  balalla  aquelia  tarde,  puso  en  orden 
loda  la  escopeteria  y  lombardas  :  y  para  cslo  —  DIos  le  perdone  — 
casi  muerto,  pidio  el  cavallo  y  cavalgo,  contra  mi  voluntad,  y  dexo 
loda  la  génie  de  a  cavallo  que  con  el  venian,  y  fue  a  poner  en  orden 
la  escopeteria.  \ ,  estando  a  cavallo,  senti  que  se  avia  desmavado  ; 
llegeme  a  el,  pedindole  de  merced  que  se  echase  en  su  litera.  y  de 
ella  podia  dar  orden.  No  tan  solamente  lo  quiso  hazer,  mas,  viendo 
que  lo  seguian  algunos,  arranco  su  espada  y  dio  bueltas  sobre  ellos, 
porque  lo  dexasen. 

Fccho  esto,  vino  recaudo  de  Mulei  Hamet  como  los  enemigos 
avian  asenlado,  y  que  Su  Alteza  se  fuese  al  canpo  a  descansar  y 
corner  un  bocado,  y  que  comeria  la  escopeteria,  y  despues  bolveria 
a  poner  en  orden  y  son  de  guerra.  Y  con  esto  apeo  del  cavallo  y  se 
puso  en  la  litera,  y  marchamos  para  las  tiendas.  Y  Mulei  Hamet 
quedo  en  el  canpo,  yunto  de  los  enemigos,  con  obra  de  ciento  de 
cavallo  solamente .  Por  la  o  tra  parte  del  rio  '  avia  Béni  Mileque  y  Sofian 
y  algunos  Alarves  de  la  sierra":  y,  nueslra  gente  loda  recogida, 
aquelia  larde  embio  el  hermano  del  alcaide  Abdenu  y  Mulei  Mançor 
Lantely   y   el  bijo  de    Gide  Hamet  bcn  Daude  y  algunos  elches. 

Todavia  aquelia  tarde,  llevanlaron  los  enemigos  en  son  de  cami- 
nar;  y  con  este  rebalc  salio  cl  Uei  del  alojamenlo  y  se  puso  en  su 

1.  .\vant  le  r"'  août,  le  récit  ne  permet  «  Alarves  de  la  sierra  »  du  teite  et  la  note 
|ias  de  rétablir  les  dates  de  l'itinéraire  d'Abd  marginale  qui  prétend  les  expliquer  sont 
el-Malek  ni  de  les  accorder  avec  celles  de  également  inexacts.  Les  Beni-Malek  et  les 
Conestaggio.  V.  France,  1. 1,  p.  536,  note  i.  Sofian,  deux  tribus  du  Gharb,  étaient  bien 

2.  Mngazen.  l'oued  el-Mekhazen.  Sur  arabes,  mais  ceux  que  l'auteur  appelle  ici 
cette  rivière  et  sur  le  pont,  V.  i"  Série,  «  Alarves  de  la  sierra  »  n'étaient  autres 
France,  t.  I,  p.  ^78,  note  i,  et  la  carte,  que  les  Djebala  et  appartenaient,  comme 
l'I.  \  11,  p.  648.  tous  les  montagnards  du   Maroc,  à  la  race 

3.  Por  la  otra  parle  del  rh.  de  l'autre  berbère.  Les  uns  et  les  autres,  en  apprenant 
coté  de  l'oued  el-Mekbazen.  qu'une   bataille   était    imminente,  étaient 

'1.  On  lit  en  marge  :  i<  Alarves  arc  venus  se  joindre  à  l'armée  d'.'Vbd  el-Male  k 
.\rabesdi.-  la  «ierra,  Highlanders  n.  Les  mots        dans  l'espoir  de  faire  du  butin. 


3l6  APRÈS  LE  l6  AOLT  IÔ78 

litera,  y  marchamos  lueia  de  las  heiidas.  ^  los  Cristianos  bolvieron 
a  asentar  ;  nos  quedamos  nel  canipo  fasla  la  tarde,  y  nos  recogimos 
a  nuestras  tiendas.  Y  Mulei  Hamet  luvo  guaida  aquella  noche  con 
gente  del  Algarbe. 

Y  al  otro  dia  jueves  de  mafiana,  —  diguo  lunes  de  mafiana.  ■• — 
Ix  de  Agosto,  se  llevanlo  el  Rei  mui  bueno.  y,  antes  que  amaneciese, 
me  pidio  le  dièse  de  almorzar.  Bebio  un  caldo  de  meoUo  de  pan  y 
très  yemas  de  guevos  '  frescos.  E  vino  Muley  Hamet  a  bablar  con 
el  sobre  el  négocie  de  la  batalla.  y  despediose  del  con  muclio  con- 
tente. De  las  10  oras,  pedio  el  Rei  de  comer.  Hizile  Iraer  una  polla 
asada  y  otra  cosida,  un  poco  de  manjar  blanco.  y  comio  de  cada  cosa 
un  poco  y  bevio  una  poca  de  agua  de  canela  a  la  enlrada  de  comer. 

Y,  despues  de  aver  comido,  venieron  nuevas  como  los  Portugueses 
enpeçavan  de  caminar.  Pedio  el  Rei  de  vestir  y  vestiose  de  borcado. 
puso  una  pequeiïa  loca  en  la  cabeça,  puso  su  medalla  con  lies  piedras 
y  su  plumaje,  siniose  su  espada,  que  le  vino  de  Turquia,  cosa  muy 
rica,  y  su  punal  de  la  misma  suerte.  loda  de  piedras  mui  ricas  de 
turquesas  y  rubines'.  Finalmente  se  puso  como  en  dia  de  Pascua', 
con  sus  anillos  grandes  en  los  dedos  de  piedras  mui  ricas.  y  se  puso 
a  cavallo,  mui  contra  mi  voluntad,  y  caminamos  al  canpo. 

Allamos  nueslra  gente  en  orden.  y  los  Cristianos  venieron  mar- 
chande quanto  mas  podian  ;  y  Mulei  Hamet  con  la  cavalleria  del 
Algarbe,  a  nueslra  mano  dereclia,  yunlamenle  con  quatre  mil  esco- 
peteres  de  Feez  ;  y,  a  nuestra  mano  esquicrda,  los  nuestros  alcaides 
de  Marrueces,  y  Ulendeta*,  y  Heiiamina.  y  la  etra  gente  mucha. 
usando  de  su  custumbre  y  lugar  para  poder  luege  huir. 

Juntarense  les  campos''  en  una  buena  canpana,  que  ye  nunca 
tal  vide,  que  ni  piedra.  ni  arbol  en  ella  avia.  Y,  como  se  juntaron 
a  tiro  de  lombarda.  cl  Roi  mando  lirar  nuestra  artellcria.  que  eran 
2^  pieças  buenas,  y  tiraron  dos  vezes  e  bizieron  algun  dane  en  los 


I.  Gaevo$,  ppur  huevos.  musulmane. 

a.  Cf.  1"  Série.  France,  t.  I,  p.  'i85.  4-   L'iendeta.  corruption  par  nirlatlièsp  ; 

.■?.   Dia  df  Pasnin.    c'e«l-,\-dire  :    le  jour  il  faut  rétablir  :   Oulad    Mia.   CoUc   tribu 

do  la  Wtedc  1' Vid  cs-seghir,  par  laqucllr  se  et  celle  des  Kehamna  constituaient   i  cette 

termine  le  jci"ine  du  Ramadan.  C'est  pour  époque  ce  que   l'on  appelait  les  Arabes  de 

celle  raison  que  les  auteurs  non-musulmans  Mcrrakcch. 
regardaient   cotte    fétc    comme    la   pàquc  5.  ^a<  cam/wi,  avec  le  sens  :  lot  armées. 


LETTRE    d'un    MÉDECIN    JUIF    A    SON    FKÈRE  Si'] 

Cristianos,  a  lo  que  parecio  y  despues  supimos.  Ellos  nos  respondieron 
con  su  artelleiiu,  y  entre  las  banderas  del  Hei  mataron  a  un  liombre 
y  dos  cavallos,  y  no  se  apio\ ecliaion  flelhi  como  las  génies  pensavan. 

En  este  medio,  se  ayuntaron  a  liro  d'escopeta  y  enpesaron  deuna 
parte  y  de  otia  a  pelear  reziamente,  y  nuestra  gente  de  a  cavallo, 
los  de  verguença',  con  los  acubertudos  de  los  Cristianos.  Acodio 
a  nuestros  lados,  dereclio  y  esquerdo,  de  los  Cristianos  ciertos  esqua- 
drones  tan  reziamente  que  nuestra  gente,  asi  de  a  pie  como  de  a 
cavallo,  se  retraxeron  fasla  detras  de  las  banderas  del  Rei  ;  que^ 
seguieron  la  viloria  por  aquella  parle  en  donde  nos  estavamos.  Y 
créa  V.  md.  que  nos  perdiamos  ;  mas  Dios  ténia  ordenado  otra  cosa. 

Y,  bolviendo  a  nuestro  proposito,  digo  que,  al  tiempo  que  el 
Rei  vido  su  gente  ronpida,  y  miro  a  una  parte  y  a  otra,  y  vidose 
detras  de  si  sin  gente  de  cavallo,  que  se  avian  esparsido  por  miedo 
de  las  lombardas,  por  algunos  dellos  ser  ydos  a  pelear',  fue  tanto  su 
enojo  que  se  puso  sobre  los  estribos  y  puso  mano  a  la  espada  ;  y 
tomole  un  temblor  que  ceno  los  dientes  :  perdio  el  sentido  y  la  vida 
yuntamente.  Fue  cosa  muebo  para  ver,  y  permision  devina.  Acudi 
yo  luego,  y,  viendo  que  estava  muerto,  luego  de  inproviso  lo  liize 
ecliar  en  la  litera,  deztendo  que  eslava  desmaiado.  Fingi  que  le  dava 
de  beber.  Cobrile  la  cara,  porque  no  sentiese  la  gente  tan  gran  mal. 

A  este  tiempo  a  nuestra  mano  derecha  estava  Mulei  Hamet  — 
que  Dios  exalce  — ,  como  ya  arriba  digo,  y  arremelio  tan  rezia- 
mente a  los  Cristianos  que  les  bizo  niucho  daûo  ;  y  ansi  lo  hizo  por 
dos  o  très  vezes,  que  Uevavan  y  lo  tiaian*.  Apretolos  tanto  con  su 
animo  que  certifico  a  V.  md.  que  lo  vi  quedar  solo  dos  vezes  con  otros 
hombres.  \   en  cl  mismo  tiempo,  viendo  iiueslra  escopeteria  que- 


I.   Los  de  vcryuença.   La  traduction  an-  victoire.    La   traduction    anglaise    porte   : 

glaise  porte  :  «which  «ère  raen  ofhoncstie».  u   They  did  foHowe  tlie  victury...  » 
Le  sens  complet   est  :  nos  cavaliers,   ceux  H.   11  faut  rétablir  ;   «  por  miodo  de  los 

du  moins  qui   étaient  hommes  d'honneur.  lombardas  fo]   por  algunos  dellos  scr  vdos 

Le  médecin  juif  fait  celte  restriction,  parce  ;i  pelear  ».  Le  traducteur  anglais  l'a  inter- 

qu'il  dira  plus  bas  (V.  p.  ?i-ii)  qu'au  début  prêté  ainsi  et  a  écrit  :«  becawsethatsome  did 

de  l'action   trois    ou   quatre   mille    Arabes  ronne  away  for  feare  of  Iho  municion  and 

s'enfuirent,  entraînés  par  les  gens  de  Fez.  some  wente  to  figbt  >>• 

3.   Il  manque  un  sujet  au  verbe  seguieron.  4.   Que  i/euauan^  !o  (raian;  qu'ils  s'avan- 

Ce  sont  les  Marocains  qui  se  replient  et  ce  çaient,  puis  reculaient.   Le  traducteur  an- 

sont    les    Chrétiens   qui   poursuivent    leur  glais  a  omis  ces  mots. 


3l8  APRÈS  LE  l6  AOUT  I578 

brada,  alcaide  '  bolvio  en  si  especialmeiite",  una  bandera  de  Beze- 
nin\  que  aquel  dia  avia  venido  con  '  el  alcaide  Mabamet  Zarcon  ' 
de  Laracbe,  por  nianera  que  acometio  tan  rezianienle  alosCristiauos, 

V  junlamenle  la  cavalleria.  que  les  liizieron  perder  las  lombardas. 

Y  Iravose  la  balalla  olra  vez,  rodeando  los  Cristianos  por  lodas  parles 
por  génie  d'à  cavalio,  que  no  seaparlo  dellos  fasla  que  los  acabaron. 

Y  lo  que  mucbo  favorecio  para  cslo  lue  ser  el  llei  muerto  y  no 
lo  saber  nadie,  y  nosolros  birmos  con  el  y  con  las  banderas  por 
delanle,  los  elcbes  de  su  guarda,  alabàrderos  y  los  piques"^  y  otra 
gentu  :  y  el  bijo  de  Zarcon  Mabamel  e  yo  y  Muselin\  sabedores*  de 
su  muerle.  E,  con  birmos  por  delanle,  davamos  a  entendor  ser  man- 
dado  del  Rei  ;  porque  yo  me  apoava  de  mi  cavalio  cada  ora,  iingiendo 
que  bablava  con  el  :  de  manera  que  Iraian  las  génies  a  Crislianos, 
(listianas  caplivas,  y  venian  adonde  el  eslava,  y  nosolros  les 
deziamos  que   el  Uei   eslava  durmiendo,  que    no  lo   despcrtasen. 

Los  Crislianos,  viendose  ya  perdidos,  iiezieron  reparos  con  los 
carros  que  Iraian,  y  alli  pclearon  fasla  que  iueron  muertos  y  cativos: 
que  de  3o  15  animas  no  escaparon  mas  de  20  o  20,  que  i'ueron  aparar 
a  Arzila,  cavallcros  de  Tanger. 

Muley  Mabanied,  viendo  ya  su  pcrdicion,  se  puso  eu  buida  con 
10  o  12  cavalleros,  en  que  yvan  los  bijosde  Bcnluda  '  y  llanui  IWna- 
miza'°  y  olros.  Los  tjualcs,  queriendopasar  el  rio.  el  cavalio  de  Mulei 
Mahamed  atolo,  y,  como  la  mare  encliia,  se  aliogo  Miilei  Maba- 
med,  V  el  cavalio  se  salvo. 


1 .  Probablement  le  caïd  Brahlm  es-  troupe  organisée  h  la  tiiriine  par  Moulav 
Sofiani.  V.  ('''  Série,  France,  t.  I,  p.  Gio.  Abd  el-Malek  pour  sa   garde  parliculii  re, 

2.  Phrase  incomplète  et  inconipréhen-  V.  /■■'  Série.  Franco,  t.  I,  p.  Go3,  note  i. 
5ible,quelelraducteuranglaisn'apaséclair-  7.  Muselin.  Nom  défiguré  par  une  niau- 
cie.  «  And  in  the  same  self  tvme  did  see  vaisc  transcription.  Le  traducleur  anglais 
our  calljvor  meii   discomliti,   the  Capilan  a  écrit   Mussalym. 

came   to   him    self   «itli    an    aunciente  of  8.   Sabcdnres,    Le   traducteur   anglais    a 

Ucssanine...  «  complété  lo   sens   et   a  écrit  :    n    .\nd  llif 

3.  Bezenin,  mot  défiguré  par  une  mau-  sonne  of  Zarcon  Malianiet,  nnci  1.  andMus- 
vaise  transcription.  salym    onlie    liad     tlic    knowlcdjc    of    liis 

4.  Con.  Version  anglaise  ;  «  from  »,  ce  deathe  x. 

qui  doit  être  un  lapsus.  g.   Le  caïd  Sidi  \l)d  il-k.rlni  Inn  l'ud.i 

5.  Sur  ce  caïd,  V.  su/)n/.  p.  îOf)  cl  note  j.  V.  infra,  p.  .'îgj,  noie  i. 

■  111.    //<i(mi  l!eiiumi:a:  llauiiuciu  Ix-ii  ila- 

6.  Los  pi,,nes.  les  p.iks  iJL. .  Sur  crllo  ^^^-^^ 


LETTRE    d'un    MEDECIN    JUIF    A    SON    FUKHE  SlQ 

El  rei  de  Portugal  muiio  de  dos heridas  que  lenia  en  la  cabeça  e  una 
en  un  braço.  Esta  en  Alcaçar,  metido  en  una  caxa  con  cal. 

Gran  secrelo  es  el  de  Dios,  que,  denlro  de  una  ora,  inurieron  très 
reis,  los  dos  dellos  tan  podeinsos  :  v,  muclio  maior  niilagro,  un 
rei  muerto  vensor'  a  un  rei  de  Portugal  en  tan  poco  espacio  que 
parece  cosa  dccncanlamienlo.  Toda  la  liidalguia  de  Portugal,  dende 
el  hijo  del  duque  de  Bargança  fasla  el  escudero,  son  muertos  y 
cautivos.  Eslo  es  cosa  nunca  vista  ni  oyda.  Milagrosamenle  tomo 
Dios  el  reino  de  Portugal  y  lo  entrego  a  estas  génies. 

Los  muertos,  a  lo  que  yo  vide,  pueden  ser  i5  15'.  Y  cativos  no 
puedo  jusgar,  porque  no  ay  Alarve  que  no  traiga  Cristiano  por 
paje,  ni  escopetero  que  no  traiga  pajes  tras  sy  \  \alos  Irabajadores 
inoros  no  tienen  en  que  ganar  dinero,  porque  Feez  el  Viejo  esta  tan 
Ueno  que  no  ay  olicial*  que  no  tenga  2  o  3  Crislianos  cativos,  y  los 
cidadanos  por  lo  conseguiente  para  sus  liuertas.  La  valia  dellos  fue 
dende  3o  onças  Casla  100.  100  ',  y  algunos  de  resgate  de  3oo,  4oo, 
5oo  onças.  El  rey  Mulei  Hamet,  en  donde  lialla  el  cavallero  hidalgo, 
lo  toma  para  sy,  pues  los  Alarves  y  los  serranos  de  los  campos  de 
Arzila,  Tituan  e  Xixuan  aun  no  an  aportadoa  Feez  con  sus  Cristianos. 
Quedo  este  reino  tan  rico  de  010,  y  plata,  y  armas  de  loda  suerle,  y 
mulas,  cavallos  y  bueis  que  no  ay  escopetero  que  quiera  ya  servir, 
ni  negro  que  no  quedase  rico  mas  que  sus  senores.  No  le  puedo, 
sefior,  dezir  tanto  quanto  es,  y  quien  no  lo  vido  no  lo  puede  créer. 

Acabada  la  batalla,  vino  tener  a  las  banderas  Muley  Hamet, 
teniendo  aviso  que  el  Rei  era  muerto.  E  avisome  no  lo  dixese  a 
nadie,  y  caminamos  por  nuestro  alojamiento,  dos  oras  anles  del  sol 

1.  Vensor.  abréviation  pour:  vensedor,  femmes,  enfants,  goujats,  nègres,  esclaves, 
OH  lapsus  pour:  vencio.  Le  teste  anglais  montait  à  plus  de  i4ooo,  qui,  dès  le  Icn- 
porte  :  did  overcome.  demain   de   la    bataille,    n    furent  receuz. 

2.  Fray  Luis  Nielo  estime  le  nombre  des  départis  et  dispersez  par  les  provinces  de 
Chrétiens  tués  dans  la  bataille  à  laooo  au  Barbarie  »,  V.  i"  Série,  France,  1. 1,  p.  5oi . 
moins.  V.  France,  t.  I,p.  ^97.  Coneslapgio  Chrisloval  de  Mora,  dans  une  lettre  à  Phi- 
dit  qu'il  y  mourut  3 000  Maures  et  autant  lippe  II  du  20  novembre  1578.  les  évalue  à 
el  plus  de  Chrétiens.  Ibid.,  p.  567.  Luis  de  20000.  V.  ;'"'  .Série.  Espagne,  à  cette  date. 
Oseda  parle  de  plus  de  loooo  cadavres  .'i.  Oficial.  ouvrier,  artisan.  Le  texte 
chrétiens.   IbiJ.    p.   617.   Le  même  chiffre  anglais  porte  :  handycraftesman. 

est  donné  par  Palma  Cayet.   Ibid..  p.  67a.  .5.   Le  traducteur  anglais  a  ajouté  cette 

3.  Fray  Luis  Xieto  rapporte  que  le  glose  :«  And  is  nowe  evcry  ounces  valuer  at 
nombre    des    captifs,    tant    hommes    que        two  shillinges  sterlinge  ». 


320  APRÈS  LE  iG  AOUT  1578 

puesto.  y  metiraos  al  rei  niueiio  en  las  tiendas.  y  quedose  el  alcaide 
Botigima'.  \  llamome  en  publico.  y  dixome  que  fuese  a  ver  si  su 
hermano  estava  en  desposiclon  para  poder  liablar  con  el.  \  enire 
y  detuveme  un  poco,  y  bolvi  a  salir  e  dixele  que  el  Rei  avia  comido 
y  que  estava  reposando.  \a  en  este  liempo  Cide  Mahamel  ben  Aiça 
estava  escreviendo  una  carta  de  como  llevanlavan  por  rei  a  Mulei 
Hamet.  Y  acabado  d'escrevir,  mando  Uamar  los  Xarifes"  y  alcaides, 
asi  de  la  cavalleria  como  de  la  escopeteria,  y  les  hizo  el  mismo 
una  habla,  deziendoles  como  su  hermano  era  muerto,  y  que  muriera 
como  buen  capilan.  y  que  bien  sabian  ellos  que  en  su  vida  avia  el 
pasado  lodo  el  trabajo  de  la  guerra  de  su  enemigo  Mulei  Maliamet, 
y  ellos  mismos  lo  tenian  jurado  por  rey,  y  que  agora  el  era  su  rey. 
y  que  les  haria  lo  que  ellos  bien  verian'.  Todos  respondieron  a 
una  :  «  que  Dios  lo  exalçase  »,  y  le  besaron  la  mano,  y  lo  juraron  por 
i-ey.  Y  el  cavalgo  por  todo  cl  canpo.  pregonando  ':  «  que  Diosperdo- 
nase  a  Muley  Abid  el  Melique  y  enxalsase  a  Muley  Hamet  ». 

\  esto  acabado.  recojiose  a  su  alojamiento.  y  puso  en  orden  el 
enterramiento  de  su  hermano.  \  lue  desta  nianera  :  en  las  mismas 
andas  en  que  estava,  y  vestido  y  calsado.  lo  llevaron  las  justicias 
maiores  de  Feez%  y  Cide  iMahamet  ben  Aiça,  y  todos  los  lelrados 
de  Feez,  y  los  Xarifes  todos;  y  con  atabales,  y  gailas,  y  sus  très 
banderas  rcales.  y  con  loo  escopeteros  de  cavallo  y  los  nioços  de 
su  casa,  partieron  la  misina  noche  camino  de  Feez.  \  lo  enlerraron 
junto  de  su  hermano  Muley  Mahamct  el  llaran"  :  y  fue  cnlerrado 
con  la  misma  litera,  y  pusieron  sus  banderas  a  su  cabecera.  Fue 
mui  sentido  deste  pueblo  :  y  tienenlo  por  santo,  pues  que,  despues 
de  muerto.  hizo  una  deslruicion  tan  grande. 

Mulei  Hamet  —  Dios  lo  exalce  —  entro  en  esta  ciudad  de  Feez 
a  los  16  de  Agosto.  Va  poniendo  en  orden  su  reino  —  Dios  se  lo 
concierte  como  el  desea  — .   Pareseme  que  estara  aqui  "   fasta  la 

I.    El    alcaide    Boligima.    Le    caïd    Uoii  Taisant   publier.    Le    lex(e    anglais    porlc  : 

Djemaa.  u  crving  afore  liim  ». 

a.    Ims  Xarifes.  Le  traducteur  anglais  a  5    l.af  jusiieias  maiores  Je  Fe:  :\cni\vma<i 

écrit  improprement:  u  thc  gentlemen  ».  de  Fez. 

3.   Que  les  haria  lo  que  ellos  bien  vcrian.  6.   Sur    ce    clirrif,    V.    supra.    PI     III. 

Le  copiste  anglais  a  traduit  ineiaclenierit  :  Tableau  ^onéulugique. 

«  and  bow  he  used  tliem  verv  wcll  ».  7.   C'est  cette  indication  i|ui  a  |iornu5.le 

/(.   Preyonaiulu  :  publiant,  c'est-à-dire    :  restituer  la  ihite  de  lieu. 


LETTKK     n  L  N     MÉDECIN    JUIF     A     SON     FltÈllE  ,'{ 2  I 

caresma'.  Ha  mandado  llamar  a  Muley  Daude^  para  le  dar  Mequi- 
nes,  y  a  su  hijo  Mulei  Xeque  lo  dexara  en  Feez.  Afirmase  qucdara 
con  el  el  hijo  del  alcaide  Aly  l)cii  Xicra.  Al  alcaide  Ali  Canus  le 
dieron  el  alcacer  de  Feez  el  Vicj(j.  Al  hijo  de  Abdala  ben  Xeque 
le  dieron  Alcacer'.  Esto  es  lo  que  fasta  agora  se  ha  fecho  :  lo  que 
mas  uviere  de  nuevo  avisare. 

Aviaseme  olvidado  de  le  dezir  que,  al  tiempo  que  fue  la  primera 
quiebra,  los  Fecis  todos  huieron  y  no  pararon  fasta  Feez  ;  e  jun- 
tamente  huieron  algurios  3  o  4  ^  Alarves,  y  pasaron  por  nuestras 
tiendas.  y  enpesaron  a  robar,  deziendo  que  veniamos  rolos.  Por 
donde  se  Uevanto  la  maior  parte  de  la  génie  e  huieron  camino  de 
Feez  :  de  manera  que  algunos  escaparon  de  non  ser  robados  por  el 
camino,  y  otros  fueron  de  tocio  robados. 

Muley  Nasar,  hijo  de  Muley  Abdala,  huio  la  noche  anles  del  dia 
de  la  batalla,  y  fue  a  tener  a  Arzila  con  4  de  cavallo,  juntamente 
con  la  nueva  de  la  perdicion.  Quizieron  lo  hechar  fuera  de  Arzila, 
deziendo  que  era  lo  que  queria.  que  ya  no  avia  otro  rei  en  Portugal 
que  truxese  a  morir,  como  hizo  su  hermano. 

Estas  nuevas  dio  Palma.  que  vino  tener  a  nosotros  el  tercero  dia 
despues  de  la  batalla  *.  con  cartas  del  capitan  de  la  armada  y  de 
Arzila,  para  saber  de  los  muertos  y  de  los  bivos.  El  quai  se  bolvio 
luego  con  respuesla,  y  llevo  consigno  un  corrigidor  de  la  corte,  que 
avia  calivado,  el  quai  fue  embiado  por  eslos  sefiores  cativos.  duques 
y  coudes,  y  la  hidalguia  de  Portugal.  Es  piedad  ver  los  padres,  e 
hijos,  y  hermanos  de  los  muertos  y  de  los  cativos.  Son  pecados  de 
Portugal,  y  cierto  que  pagaron. 

Public  Record  Office.  —  State  Papers,  Forei(jn,  Royal  Lelters,  vol.  II, 
n"  77.  —  Copie  contemporaine  de  l'orujinai' . 

I.   La  caresma:  le  Ramadan,  qui  com-  4.   El  tercero  dia  despues  de  la  batalla: 

mençait,  en  1D78,  le  i"'  novembre.  le  7  août. 

a.  A  .  supra,  PI.   111,   Tableau  généalo-  5.   C'est  sur  celle  copie  qu'a  élé  faite  la 

liique.  traduction  anglaise  qui  Ggureau  Publ.  Hec. 

3.   Aleacer  :  pour  EI-Ksar  el  Kebir.  Le  OOîce,  St.  Pap..Foreiyn.BarbarYStates,  vol. 

copiste  anglais  a  confondu  «  l'alcacer  »  de  .\7/.  On  en  peut  fournir  entre  autrespreuves 

Fez  el-Bali  avec  la  ville  d'El-Ksarel-Kebir,  l'omission  dans  la  version  anglaise  de  cer- 

et  il  a  écrit  :  «  To  the  sonne  of  Abdala  ben  laines  phrases  incorrectes  ou  obscures  du 

Xeque  «as  glven  this  forte  in  kepinge  n.  copiste  espagnol.  \  .  supra,  p.  Si^,  uolc  2. 

De  Castries.  VII.  —   11 


32  2  25    SEPTEMBRE     l.ô^S 


cxx 


LETTRE  DE  HECTOR  >sUNEZ'  A  BLRGHLEY 

(Extrait) 

Des  lettres  de  Lisbonne  ont  apporté  à  Anvers  la  nouvelle  que  le  roi  de  Portugal 
a  été  (lé/ait  au  Maroc,  qu'il  a  péri  avec  vingt  mille  des  siens  et  que  neuf 
mille  hommes  ont  été  faits  prisonniers,  parmi  lesquels  D.  Antonio  et 
le  fils  aine  du  duc  de  Bragance.  —  Une  cinquantaine  de  Chrétiens  ont 
seuls  échappé.  —  Cinquante  mille  Maures  auraient  péri  et,  parmi  eu.i\ 
Moulay  Abdel-Malekvt  Moulay  Mohammed  elMeshukh.  —  Le  premier, 
avant  la  bataille,  a  fait  à  D.  Sébastien  des  propositions  qui  ont  été 
repoussées.  —  Une  prophétie  avait  cours  au  Maroc,  qui  annonçait  ces 
événements.  —  Le  bruit  est  venu  de  France  que  D.  Sébastien  aurait 
échappé  et  serait  en  sûreté  à  Arzila. 

Londres,  ib  septembre    iS^S. 

Audos:  To  ihe  right  honoral)le  the  Lord  Treasorer  olTEnglando. 
—  .[lia  manu:  xv.  33.  25  Scpleiiil)ei-  1078.  M'  Doclor  Hector  to 
my  Lord.  Tlio  ovcrthrowc  of  tlic  Kiiigo  of  Portiigall 

Right  Ilunorablo. 

Before  I  sliuld  iiiakc  ane  answere  unto  \our  Lordsliippcs  leller. 
dated  tlip  \xiil"'  of  this  présent.  I  aiii  to  teslilic  \oiir  [loiior  of  the 
neuves  from  l)eyond  the  seas,  which  lie  lanicnialik'  for  ail  C.his- 
tendom.  There  is  Ictters  in  Andwerpc  from  Lishitorne,  daled  the 
xxiiii"'  of  Auguste,  Avherein  is  dedared.  ihat,  the  xxvi""  day  nf  llial 

I.   Don  Ilcclor  Nunez,  Porltigais,  «  Doc-  conséquence   iiro  considéré   conanic   siijrl 

lor  of   Pliysic    »,    résidait   en   Angleterre  .inglais  et  admis  à  porter  plainte  pour  la 

depuis  plu>  do  vingt  ans.  Le  Conseil  privé  confiscation  de  ses  biens  en  ICspagnc.  Cat- 

décidnil,  en  janvier  i"i7t'>,  i|u'il    devait  en  eint.  af  l'ur.  Pup.  Eli:.,  i^iyH-iCi//,  n"  'ij^. 


LiîTTRi:   DK   iircTon    mim;z   a    m  ru;m,t-;Y 


323 


monelh,  ihe  Cardinall  of  Porlugall,  wich  is  thc  Kinges  great  unkle 
and  a  mane  of  fowre  skoore  and  above,  shulde  be  sworen  kinge  of 
ihal  lealnie,  becawse  theyonge  Kinge  and  ail  Lis  nobililie  were  slayne 
l)y  llic  Moores,  the  4"'  of  ihe  said  monlh  of  August.  And,  as  ihey 
saye.  the  said  Kinge  Avilh  liis  armye  Avas  goinge  to  tlie  kingdome  ofT 
P'eyes,  Avher  ihe  old  Kinge  of  Marocws'  had  many  frendes,  and  il 
was  ihought  that  they  Avold  conspire  wilh  hime  againste  the  newe 
Kinge.  Passinge  a  river  called  Morbey^  the  battell  was  crewell 
belAveen  both,  and  ther  dyed  the  poore  yonge  Kinge  of  Porlingall, 
and  xx""  thoAVsande  of  his  beste  mené,  and  the  rest  of  the  number 
of  IX  thowsande  taken  prysoners  by  the  Moores',  and  amongest 
thein  Avas  el  Scnor  Don  Antonio',  Avhich  Avas  sonne  to  infantey 
Don  LcAves,  Avhich  Avas  tlie  second  child  of  Kinge  EmancAvell,  next 
to  Kinge  John  the  third,  A\'hichAvasgraunfalher  tothisyonnge  Kinge: 
and  ihe  saide  Don  LcAves  had  never  no  AvyfPe,  but  gote  Ihe  said  Don 
Antonio  by  a  AAoman,  Avhich  AA'as  lykeAvyse  unmaryed.  Aliso  tlier 
is  taken  presoner  the  eldeste  sonne  of  the  Duke  of  Braganca  %  Avhich 


1 .  The  old  Kinge  :  entendez  :  l'ancien  roi 
(lu  Maroc,  Moulay  Mohiimmedel-Meshukh. 
dépossédé  en  iS^fi  par  son  oncle  Moulay 
Abd  el-Malek. 

2.  Morbey  :  l'oued  Oumm  er-Rbia.  C'est 
une  erreur  de  Hector  Niinez.  V.  supra,  p. 
3i5,  noie  -i. 

3.  Sur  le  nombre  des  morts  et  dos  pri- 
sonniers de  l'armée  portugaise,  V.  supra, 
p.  3l9  et  notes  a  et  3. 

4.  D.  Vntonio,  prieur  de  Crato.  "Se  en 
i53i,  fils  naturel  de  D.  Luiz.  deuxième  fils 
du  roi  Emmanuel,  il  se  prépara  à  la  vie 
ecclésiastique  et  reçut  les  ordres  mineurs  ; 
puis,  par  dispense  du  pape,  il  entra  dans 
l'ordre  de  Malte  el  fut  nommé  à  la  première 
dignité  de  cet  ordre  en  Portugal,  celle  de 
prieur  de  Crato.  Fait  prisonnier  à  la  bataille 
d'El-Ksar  el-Kebir,  il  réussit  à  cacbcr  son 
rang  et  sa  qualité  au  Maure  qui  l'avait  pris 
et  parvint  à  se  racheter  pour  une  faible 
rançon,  après  quarante  jours  de  captivité. 
Il  fut  conduit  à  Arzila,  d'où  il  rentra  en 
Portugal.  A  la  mort  du  roi-cardinal  Henri, 
son  oncle,  qui  avait  succédé  à  D.  Sébastien, 


il  se  lit  proclamer  (i58o),  tandis  que  son 
compétiteur,  Philippe  II,  petit-fils  d'Em- 
manuel par  sa  mère,  chargeaitle  ducd'Albe 
de  s'emparer  du  pays.  Vaincu  à  Alcantara, 
D.  Antonio  alla  vivre  en  France  et  en 
Angleterre,  où  ses  prélentions  à  la  couronne 
de  Portugal  furent  reconnues  et  appuyées. 
Il  tenta  vainement  trois  expéditions,  deux 
aux  Açorcs  (i582  et  i583),  avec  l'aide 
de  Henri  IH,  l'autre  en  Portugal (i  58g),  avec 
l'aide  d'Elisabeth.  II  rechercha  également 
l'assistance  du  Chérif,  Mouiay  .\hmed  el- 
Mansour,  auprès  de  qui  l'un  de  ses  fils,  D. 
Christophe,  résida  quelque  temps  comme 
otage.  V.  infra.  pp.  492-54o,  passim;  ;'''■ 
.Série,  Angleterre,  t.  ll,passim;  France,  t.  H, 
pp.  1 2h-^oi, passim;  Pays-Bas,  t.  I,  pp.  3- 
i/|.  Il  mourut  en  i5g5,  4gé  de  64  ans.  Il 
était  d'une  grande  courtoisie  de  manières  et 
d'une  grande  libéralité,  plus  versé,  au  dire  de 
Barbosa  Machado,  dans  les  spéculations 
tliéologiqucs  que  dans  l'art  de  la  guerre. 

5.  Ce  fils  aîné  du  duc  do  Bragance  était 
le  duc  de  Barcellos,  âgé  de  12  ans.  V.  infra. 
p.  375,  et  France,  t.  I,  p.  586,  note  5. 


.'?o'|  t")     SFPTEMIÎIÎK      1078 

is5  a  grcat  dukedome  in  Portingall.  and  divers  others  of  ihe  noble- 
men  ;  and  did  scape  only  about  5o  men  of  the  Christians',  very 
soore  hunle,  and,  havinge  good  horses,  were  able  lo  gett  into  the 
holdes  againe.  OIT  the  Moores  side  died.  as  the  reporte  is,  5o  ihow- 
sand  men',  and  bolh  the  Kinges  ol  Morrokus,  the  olde  and  the 
Yonge  :  and,  yf  it  be  treAv,  I  feare  very  muche  of  the  state  of  the 
Christyans  which  were  in  Morokus.  And  in  dede  the  Kinge  of  Por- 
tingall had  a  good  oCTer  of  the  ncAv  Kinge  before  the  fought,  for  he 
offred  bime  the  libertie  and  dominion  of  ail  the  portes  in  Barbery. 
and  allso  the  possession  of  xx""  myles  Avithin  the  land  of  one  of  the 
portes  '.  And  beinge  humbly  desyred  l)y  the  Counsell  te  axcept  bis 
offer,  he  denied  it,  saying  ihat  he  had  geven  bis  promesse  lo  the 
old  Kinge  of  Morrocus  to  geve  hime  the  possession  of  bis  kingdome  ; 
and  so  went  further  in  ihe  matter  to  llic  end  ihat  I  bave  geven  your 
Honor  to  undersiande. 

And  in  ihis  point  I  ame  able  to  say  of  triith.  and  ihre  or  fowre 
of  niy  freindes,  that.  the  last  winter.  sillinge  by  llie  fyre  in  myne 
OAvne  howse  wilh  some  of  my  frendes,  iher  was  in  oiir  company  a 
Portingall  called  Diego  Lewes,  which  was  in  Barliery  the  space  of 
fyve  yeares,  and  said  openly  unto  us,  that  he  barde  amongest  ihe 
Moores  lo  be  a  prophesy,  lliat  a  chrislian  kinge  shuld  corne  wilh 
a  greal  power  inlo  ibal  conlry.  lo  Ihe  inlent  to  conquere  the  same, 
and,  afler  ibat  he  had  passed  the  river  of  Morl)ey,  tliere  shuld  be 
a  greal  ballell,  and  ibe  said  clirislien  kinge  and  bis  company  shuld 
be  overlbrouen  iberc,  and  be  in  such  dislresse  thaï  skace  any  shuld 
skape  lo  carry  newes  ;  and  soo  by  our  sinnes  is  come  lo  passe. 

Vt  was  saide  hère  yesterday  by  ihe  way  of  France  ihat  ihe  Kinge 
did  skape  Avilh  hvo  wowndes,  and  thaï  he  was  in  savelie  in  Arzela. 
whidi  is  (me  of  bis  holdes*;  and.  \f  it  had  pleased  (îod  il  were  so, 

1.  Tout  en    variant  sur  le  cliifTre   des  el-Malck  a  Don   Sébastien,  V.    ;"•  Série. 

Chrétiens  qui  échappèrent  à  la  mort  ou  :i  France,  t.  I,  p.  383-3()3. 
la  captivité,  les  différentes  relations  s'ac-  /|     Lo    bruit    que     D.     Sébastien    avait 

cordent  pour  dire  qu'ils  furent  tris  peu  échappé    à   la    mort,    bruit  que   favorisait 

nombreux.   Fray  Luis  ISicto,  qui  donne  le  cette  circonstance  que  l'on   no  sut  jamais 

chiffre  le  plus  élevé,  dit  qu'ils  étaient  aoo  réellement  comment  il  avait  péri,  fit  surgir 

au  plus.  un  certain  nombres  de  personnages  qui  se 

3.   Chiffre  manifestement  exagéré.  il>)nnaienl    pour    le    roi    de    Portugal.    Cca 

.'.     Sur  li«  offres  faites  par  Moulay  .Vbd  faux    D.    Sébastien  ont   suscité    toute   une 


LETTRE     DE     HECTOR     NUtSEZ    A     BURGIILEY 


."^2  5 


the  harme  ^vel■e  nol  soo  great  :  but  for  lo  he  laken  or  slaine,  ihis 
lasle  were  bélier  for  Chrislendome,  for  I  ame  sure  Ihe  Mores  will 
nol  deliver  hlme  agayne,  unlesse  he  Avold  deliver  ail  ihe  lioldes  lie 
had  in  Afl'ryca,  over  and  above  llie  ympoverishinge  of  liis  reanie 
for  his  raunsome  ;  therefore  of  loo  evills,  il  pleased  God  did  liappen 
the  leasle  '. 

From  my  howse  in  Marke  Lane,  this  présent  Thursday  l)einge 
llie  xxv"'  of  September  lô-S. 

Vour  Lordshippes  mosl  umble  to  commaunde, 

Signé:  Hector  Nunez. 
Hatfield  Home,  Cecil  Mss,  vol.  X,  f.  ^6.  —  Oriyinal. 


littérature.  Cf.  Miguel  d'Antas,  Les  J aux 
D.  Sébastien. 

I .  Les  lettres  des  agents  anglais  à  l'é- 
tranger mentionnent  le  désastre  d'El-Ksar 
el-Kebir,  qui  eut  en  Europe  un  immense 
retentissement.  Il  semble  qu'au  début,  on 
ait  eu  peine  à  y  croire;  plusieurs  dépêches, 
dans  lo  courant  du  mois  de  septembre, 
présentent  la  nouvelle  comme  un  bruit  qui 
demande  confirmation.  Le  i"  septembre, 
Davison  écrit  d'Anvers  à  Burghley  :  «  Sur 
un  avis  venu  d'Espagne,  un  bruit  a  couru 
ici  de  la  défaite  des  l'ortugais  parles  Maures, 
bruit  dont  l'exactitude  a  besoin  d'être  con- 
firmée. »  State  Pap.,  Foreùjn,  HoUand  and 
Flanders,  vol  IX,  n"  li.  Le  désastre  appa- 
raît, au  contraire,  comme  certain  dans  les 
deux  lettres  qu'Amias  Poulet  adresse  de 
i'aris,  le  "i  septembre,  à  Elisabeth  et  à 
Burghley.  «  Le  Roi,  écrit-il  à  Elisabeth,  a 
été  informé  lo  3i  août  que  le  roi  de  Por- 
tugal a  été  défait  en  Afrique,  la  plus  grande 
partie  de  sa  noblesse  massacrée  et  lui-même 


mort  ou  prisonnier.  »  Slate  Pap..  For., 
France,  vol.  II.  n""  68  et  yo.  V.  également 
une  lettre  de  Thomas  Wilson  h  Gobham 
et  Walsingham,  du  i5  septembre  (State 
Pap..  For.,  Hollnnd  and  Flanders.  vol.  IX, 
n"  23),  une  autre  de  Davison,  s.  d. 
(ihid.  n"  2j),  une  autre  de  Gobham  à  Bur- 
ghley, datée  d'Anvers,  ad  septembre,  de 
Davison  à  Walsingham,  du  aS  septembre, 
une  autre,  non  signée,  à  Davison,  du  27 
septembre  (ibid.  n"'  3q.  ii.  44]-  —  L* 
bataille  d'El-Ksar  cl-Kebir,  et  notamment 
la  mort  de  Stukely,  eurent  un  grand  reten- 
tissement en  Angleterre,  ainsi  que  l'atteste 
toute  la  littérature  consacrée  à  cet  événe- 
ment. George  Peele  en  faisait  le  sujet  d'un 
de  ses  drames,  The  Battle  of  Alcazar... 
Des  ballades  circulèrent,  dont  l'une  repré- 
sentait Stukely  comme  ayant  été  tué  en 
pleine  bataille  par  ses  propres  soldats  ita- 
liens, quand  ils  virent  à  quel  désastre  il 
les  avait  conduits.  Gf.  Richard  Simpson, 
The  School  of  Shahspere. 


•Safi  18    NOVEMBRE     IJ-yS 


ex  XI 

LETTRE  DE  CABHETTE  A  PHILIPPE   il 

Sur  le  rapport  de  son  serviteur,  de  retour  du  Maroc,  Cabrette  s'est  décidé 
à  écrire  au  Hoi.  —  //  est  hors  de  doute  que  le  Maroc  est  destiné  à 
tomber  sous  la  domination  turque,  ru  la  faiblesse  du  Chérif  régnant. 
—  Cependant,  il  serait  encore  plus  important  pour  Philippe  11  de  pré- 
server ce  royaume  de  leurs  entreprises  que  de  défendre  le  sien  pro- 
pre, car  l'occupation  du  Maroc  par  les  Turcs  ferait  courir  à  l'Espai/ne 
et  à  l'Italie  les  plus  f/rands  risques.  —  //  ne  faut  pas  attendre  que  cette 
éventualité  se  produise  pour  avi.ser.  —  Au  temps  de  Moulay  Abd  el-Malek. 
on  disait  qu'il  faudrait  quarante  ou  cinquante  mille  hommes  pour  conquérir 
le  Maroc.  —  Aujourd'hui,  Cabrette  estime  que  la  conquête  pourrait  se 
faire  avec  quinze  à  vingt  mille  bons  soldats  :  il  ne  demande  qu'à  étrr 
l'un  de  ces  soldats.  —  Mais  il  faudrait  avoir  des  troupes  solides  pour  ne 
pas  recommencer  l'équipée  de  D.  Sébastien.  —  5i  Philippe  II  veut  s'em- 
parer du  Maroc,  il  n'aboutira  à  rien  avant  d'avoir  pris  Alger.  — 
Alors  même  que  le  Turc  Jer ait  la  paix  avec  l'Espagne,  cela  ne  l'empê- 
chera pas  de  conquérir  le  Maroc,  entreprise  qui,  d'après  lui,  n'est  pas 
un  acte  d'hostilité  contre  les  Chrétiens:  il  serait,  d'ailleurs,  préférable 
de  le  voir  s'attaquer  à  ceux-ci,  car,  dans  ce  cas,  l'issue  serait  dou- 
teuse, tandis  qu'il  réussirait  certainement  et  immédiatement  à  s'emparer 
du  .Maroc.  —  Cabrette  désirerait  renvoyer  son  serviteur  au  .Maroc 
avec  une  lettre  qu'il  écrit  au  Chérif  et  qu'il  a  fait  voir  à  Francisco  de 
Ibarra  ;  il  garderait  ainsi  une  occasion  de  retourner  lui-même  au  Maroc, 
pour  le  ras  où  cela  deviendrait  utile  au  service  du  Hoi.  —  //  compte  .<te 
mettre  en  route  le  20  novembre  pour  la  France, 


Madrid,  18  novombro  i5-8. 

La  venida  del  mio  criado  de  Berberia  e  la  rolasion  (|uo  me  da 
daquellas  parles  me  ha  movido  a  lar  inlender  a  V"  real  Mag'  a(nios(o 
inyo  poco  discursso,  di  (jiie  plu/t"ia  a  \"  real  May'  lo  loiuar  lulo 


LETTRE    DE    CABRETTE    A    PHILIPPE    II  32"] 

por  bien  et  por  la  bona  aCccsioii  poique  lo  digo.  Ben  qucpor  allro 
myo  memoriale  hapocos  dias  ne  avisay  V"  real  Mag'  de  acjuello  (pie 
convenia  a  V"  real  Mag',  et  ancora  dy  novo  digo  a  V"  real  Mag'  que 
conviene  mocho  a  V"  real  Mag'  que  considère  bien  in  aqucl  regno, 
por  que  importa  muclio  mas  que  non  penssa,  por  que,  conforme  io 
veo  et  intendo,  V"'  Mag'  si  po  asicurar  que,  por  la  poco  valor 
daquesto  rey  que  régna',  que  aquel  regno  a  de  venyr  in  man  del 
Turco  ;  et  dy  coesto  V'''  real  Mag'  se  ne  po  asigurar,  como  de  coza 
serta.  si  Dios  et  V"  real  Mag'  non  ly  remédia  por  tienpo.  Et  V"  real 
Mag'  mire  bien  que  ly  conviene  mas  gardar  aquel  regno  que  non 
lo  suyo  que  tiene,  porque  daquel  regno  a  de  venyr  grandisimo 
dagno  in  lodos  suos  Estados,  tanto  de  Espana  que  Italia  ;  et,  si  lo  Tur- 
que toma  posesion  in  coelos  regnos,  V''"  real  Mag'po  dyr  que  aquello 
que  tiene  non  lie  suyo,  porque  io  lo  so  muy  bien  ;  y  por  coesto  suplico 
a  V''"  real  Mag',  como  crestiano  et  como  liomo  que  lo  intende,  que 
considère  bien  in  esto  negosio,  por  que  es  de  mocha  considerasion 
et  non  son  cozas  de  bourlas  ;  et  non  bisogna  esperar  que  venga  lo 
mal,  pois  por  ly  remediar,  que  sera  dificille  a  lo  poder  azer.  In 
tenpo  de  Molen  Moluc,  trovarano  por  escrito  que  ay  dicho  que  hera 
menestier  quarenta  a  sinquenla  myl  honbres  por  si  poder  inpatro- 
nyr  daquellos  regnos.  Hora,  io  digo  que,  in  lenpo  daquesto,  con 
quinze  a  vingte  myl  bon  sordados  si  poriano  inpatronyr  dellos,  et 
my  contentarebe  esere  uno  dellos  ;  mas  non  menar  jente  como  lo 
rey  de  Portogal,  incora  que  fosano  sento  mil,  por  que  uno  boeno 
valle  por  siento  et  siento  non  valen  uno,  por  que  non  son  acostun- 
brados  in  l'arte  et,  quando  uno  foge,  todos  fogeno  ;  et  di  questo  ne 
vemos  cada  dia  los  exemplos.  El,  por  coesto,  conviene  mocho  a  \" 
real  Mag'  que  tenga  de  jente  de  guerra  échos  por  los  bisognos  que 
poeden  suseder,  porque,  si  agora  inlervenisse  (que  Dios  non  quiere) 
a  far  una  resistenzia  al  Turquo  ho  a  altro  enemigo,  io  non  so  que 
si  faria  salvo  como  a  écho  el  rey  de  Portogal,  por  que  pensariamos 
aver  sordados  et  averiainos  carneros  por  los  levar  a  lo  maladero. 
Por  quoesto  es  menestier  avisar  a  todo  por  tienpo,  et,  bien  que  V" 

I.   La  vicloirc  d'El-Ksar  el-Ivebir  avait  principaux    souverains    de    la    Chrétienté, 

porté  à  son  comble  la  puissance  de  Moulay  Cabrclte  n'a  en  vue  que  la  valeur  person- 

\limod  l'I-Mansniir.  qui  reçut  à  celte  cpoqiie  nelle  du  Cliérif,  qui  était  évidemment  Iri'-s 

des  ambassades  du  (Irand  Seigneur  et  des  inférieure  à  celle  de  .Moulay  .\bd  olMalck. 


SaS  l8    NOVEMBRE     1578 

real  Mag'  se  volese  inpatronvr  daquellos  regnos,  como  saria  rason 
avante  que  hotros  lo  agan,  tuto  non  saria  azer  nada  si  V"  real 
Mag'  non  se  risolvesse  a  lomar  Argies,  por  que  daqui  a  de  venyr 
mocho  travallo  ;  et  io  prometo  a  V"  real  Mag'  que  los  dineros  que 
se  espenderiau  in  coelas  impresas,  que  cada  docado  ne  vaidria  dos  a 
V"  Mag',  et  coesto  sensa  duda,  et  V"  real  Mag'  se  levaria  de  gran 
peligro  ;  et,  poys  que  Iv  conviene,  non  bisogna  pensar  altramente. 
por  que  se  ingagnaran  qui  pensaran  al  contrario.  V''  real  Mag'  h 
avisara,  por  que  in  el  toqua;  et,  ben  que  il  Turquo  venisse  a  una  pas 
con  V"^'  real  Mag',  con  todo  esto  non  manquera  a  se  inpatronvr 
daquellos  regnos,  por  que  dira  que  non  toca  a  Crestianos  :  mas  saria 
mijor  que  toquasse  a  Crestianos  que  non  aqui,  por  que  a  Crestianos 
la  sua  inpresa  poria  esere  inserta  et  aqui  es  sierta.  lo  dia  que  ira,  el 
coesto  sensa  duda. 

Io  averia  Irovato  boeno  que  mio  criado  fossa  volvidn  in  \V,\\- 
baria  levando  una  caria  que  jo  inbio  in  coesto  rey,  di  que  il  sefior 
Francisco  de  Ibara  la  vista,  que  non  po  far  que  mocho  bien 
sensa  dagno;  et.  por  avère  hocasion,  si  fossa  menestier  que  iovolvise, 
por  alla  a  lo  mio  ritorno',  por  alguno  servisio  que  polria  suseder 
por  servicio  de  V"^"  real  Mag"',  non  saria  que  mocho  Ijien  a  my 
inlretenyr  con  hocasion,  por  que  altramente  esendo  menestier  non 
avero  ninguna  hocasion  por  poder  ir  alla,  se  fossa  menestier:  in  estp 
V"  real  Mag'  gasta  poco  et  si  ne  poede  servir  asay .  V"  -Mag'  avisera  a 
todo,  por  que  con  l'ajota  de  Dios,  penso  parlyr  joeves  a  lus  vinte 
del  présente  sensa  falo. 

Io  non  dire  mas  a  V"  real  Mag',  salvo  que  rogare  a  Dios  que  lo 
conseje  lo  mijor  por  conservasion  de  suos  Estados  et  ripozo  de  N  " 
real  Mag'. 

Fata  in  Madril,  hoj   r  8  novembre  10"^. 

De  V"  real  Mag'  il  minimo  servidor, 

Siijné  :  Capilan  Cabrela. 
liristish  Muséum.  —  Additinnat  Mss.  '28360,  ff.  7'/  7,5.  —  Original. 

I.  A  h  mio  ritornu.  Entendez:  à  mon  en  décembre  iS^S.  V.  i"  Série,  l'rnnre, 
retour  de  France,  où  Cabrctto  se  trouvait        t.  Il,  p.  7. 


RELATION"     ANONYME     DE     LA     BATAILLE     I)  EL-KSAR     EL-KEBIR 


.39,9 


CXXIÎ 


RELATION  ANONYME'  DE  LA  BATAILLE  D'EL-KSAR  EL-KEBIR 

Le  Maroc  est  un  pays  où  les  Juifs  sont  fort  nombreux  cl  font  presque  tout 
le  commerce.  —  Assassinai  de  Moulay  Mohammed  ech-Cheikh.  — 
Moulay  Abdallah,  qui  lai  succède,  fait  mettre  à  mort  par  le  caïd  Ali  un 
grand  nombre  des  membres  de  sa  famille.  —  Deux  autres  s'enfuient  en 
Turquie.  —  Un  troisième.  Moulay  Ahmed,  demeure  au  Maroc  sans  être 
inquiété.  —  Mort  violente  du  caïd  Ali.  —  Moulay  Abdallah  laisse  le 
royaume  en  mourant  à  un  fils,  Moulay  Mohammed,  qu'il  avait  eu  d'une 
négresse.  —  Moulay  Ahmed,  craignant  la  tyrannie  du  nouveau  roi, 
.<;'enfuit  à  Alqer.  —  Moulay  Mohammed  el-Mesloukh  se  rend  impo- 
pulaire. —  Moulay  Ahmed,  à  l'instigation  de  la  noblesse  du  royaume, 
engaqe  son  frère  Moulay  Abd  el-Malek,  réfugié  chez  les  Turcs,  ci  ren- 
trer au  Maroc.  — Moulay  Abd  elMulek,  avec  le  concours  de  10  000 
Turcs,  envahit  le  royaume,  où  (7  est  accueilli  avec  empressement.  — 
Moulay  Mohammed,  malgré  ta  supériorité  numérique  de  ses  troupes,  est 


I .  La  présente  Relation  n'est  pas  l'œuvre 
d'un  témoin  oculaire  de  la  bataille  d'El- 
Ksar  el-Kebir.  Bien  qu'elle  s'écarte  sur 
certains  points,  notamment  en  ce  qui  con- 
cerne l'évaluation  des  forces  de  Moulay 
Abd  el-Malok,  de  la  relation  de  Duarte  de 
Mcnezes  (V.  z"'  Série.  France,  t.  I,  p. 
ti/lg),  son  auteur  a  certainement  utilisé  ce 
dernier  texte  comme  sa  principale  source 
d'information.  C'est  ce  que  prouvent  de 
très  étroites  ressemblances,  qui  portent  non 
seulement  sur  l'ordonnance  générale  du 
récit,  mais  encore  sur  des  détails  précis. 
La  relation  de  Duarte  de  Menezes  circulait 
déjà  en  .Angleterre  au  mois  d'octobre  1378, 
comme  on  le  voit  par  une  traduction  an- 
glaise, d'ailleurs  incomplète  et  inexacte, 
qu'un  certain  Chaderton  envoyait  à  un  cor- 
respondant inconnu  et  qu'il  datait;  «  From 
Ihe   Court,    at    Ricbmond,    in    grcat   hast. 


Ocl.  Il"'  i")78  )i.  lirilisli  Musi-um.  Harteian 
Mss.  /O.'iô.  f.  3i/.  Il  existe  encore  au  Bri- 
tish  Muséum  deux  exemplaires  en  anglais 
de  la  relation  de  .Menezes  (CoUon  Mss. 
Vespasian.  C.  .\7//.  /.  240  et  f.  sii),  aux- 
quels il  faut  ajouter  une  liste  de  morts  et 
de  captifs  (ifcirf.  /.  243).  Mentionnons  enfin 
un  exemplaire  espagnol  au  Public  Record 
Omce,  Stale  Pap..  For..  Portugal,  vol.  II. 
Ces  divers  exemplaires  présentent  des  va- 
riantes, notamment  pour  les  listes  de  morts 
et  de  captifs.  Ils  ne  mentionnent  pas  tous 
la  mort  de  Moulay  -Abd  el-Malek.  Comme 
l'auteur  de  la  présente  Relation  ne  la  donne 
pas  comme  certaine,  il  est  à  présumer 
qu'elle  ne  figurait  pas  dans  la  copie  qu'il 
avait  sous  les  veux,  Ji  moins  qu'il  n'ait  eu 
ses  raisons  de  la  révoquer  en  doute.  11  a, 
d'ailleurs,  le  souci  de  ne  rien  afBrmer  dont 
il  ne  se  croie  sur. 


33o  1578 

battu  et  chassé  (/ans  les  montatjnes.  —  Popularité  de  Mnuhix  Abd  el- 
Malek,  son  activité,  son  expérience  de  la  guerre,  ses  bonnes  dispositions 
pour  les  Chrétiens  et  spécialement  les  Anglais.  —  Après  avoir  en  vain 
prolongé  la  lutte,  Moulay  Mohammed  va  demander  secours  au  roi  de 
Portugal.  —  D.  Sébastien  réunit  une  armée  de  4oooo  hommes.  —  De 
Cadix  il  passe  à  Tanger,  où  il  rencontre  Moulay  Mohammed,  puis  à 
Arzila.  —  Départ  d'Arzila  :  marche  de  l'armée  portugaise.  —  Réunion 
d'un  conseil  de  guerre  :  la  marche  sur  El  ft'.var  el  Kebir  est  décidée.  — 
L'armée  portugaise  et  l'armée  marocaine  campent  l'une  en  face  de  l'au- 
tre. —  Ordre  de  bataille  adopté  le  lendemain,  4  août,  par  D.  Sébas- 
tien. —  Après  avoir  victorieusement  repou.'isé  deux  assauts,  l'armée 
portugaise  est  taillée  en  pièces.  —  671e  centaine  de  combattants  échap- 
pent seuls  à  la  mort  ou  à  la  captivité.  —  Listes  de  morts  et  dcprisonniers. 
—  Le  corps  de  D.  Sébastien  serait  resté  aux  mains  des  ennemis.  —  4oooo 
Maures  au  moins  ont  péri  :  Moulay  Abd  el-Malek  serait  du  nombre. 


(1578)'. 

Titre:  A  floloroiis  discourse  ol"  a  mosl  terrible  and  bloudy  batlel, 
foiight  in  Barbarie,  Ihe  l'oMrlb  dav  of  August  lasl  pasl,  1678. 
W  herein  were  slainc  hvo  Kings  (but  as  niost  men  say  three),  besyde 
many  other  famous  personages,  witli  a  grcat  niimbcr  of  caplaiiis 
and  other  souldiers  that  were  slainc  on  bolh  sides.  Whereunlo  is 
also  annexed  a  note  of  ibc  names  of  diverse  that  were  takcn  pri- 
soners  al  tlie  saine  tirnc'. 


A  description  of  tlie  orders  and  cuslomes  of  liarbary. 

Barbary  is  a  counir)  scituate  in  AllVica,  inhabiled  \\\{\\  a  l)arl)a- 
rous  people  observinge  llie  lawes  of  Malioiiiet,  gcven  (for  Ibe  most 
part)  lo  idlenes,  and  sundry  superslicions. 

I.    La    Ri'lalion   est  antérieure  au    mois  3.   Suit  une  préfari)  lnulc  en  oonsidéra- 

d'aoùl  1379,  ainsi  qu'il  résulte  de  ces  mots  lions  morales  sur  l'ambition  et  les  ruines 

du  titre  :  tlie  fowrlli  <lay  of  August  lasi  pasl,  causées  par  elle,  avec  des  laits  h  l'appui,  la 

1578.   D'autre    part,     l'innerlitudc   qu'elle  chute  de  Pliaéton,  l'histoire  de  Marins,  de 

laisse  planer   sur   la  mort  d'Abd   el-Malek  (iinna,  de  Pompée,  île  César.  Lo  récit  qui 

indique   qu'elle    fut    rédigée    à    une   date  ta  suivre  est  présenté  comme  un  nouvel  el 

encore  très  voisine  de»  événomont».  nient  uxcniple.des  cirols  de  l'nndiition. 


RELATION    ANONYME    DE     LA     BATAILLE    D  F.L-KSAB    EL-KEBIR 


.13] 


In  ihis  counti ye  are  manie  Jewes  enlialjiling,  in  wliose  liandes 
consisleth  the  most  parle  of  ihe  trafique  of  ihe  counlry,  being  ihe 
onely  marchantes  of  sugers,  mallasses,  and  other  ritche  marchan- 
dize  which  the  same  yeldeth  :  for  the  which  they  paye  great  sums 
of  money  to  the  king'.  And  now  to  the  matter. 

A  dolorous  discourse  of  a  most  terrible  blouddy  batlell  fought 
in  Barbarie  the  ^  of  August,   i5-8. 

Understande  that  not  long  synce,  there  raygned  over  the  countrey 
of  Barbary  a  King  named  Mully  Hamet  Shek  :  Avho  had  divers  sons 
by  sundiy  his  wives  and  concubines  ;  for  there  they  may  hâve  as 
manye  wives  as  they  wyll. 

The  King  passing  on  a  lyme  from  Moroccus,  ihe  chiefe  cily  of 
his  countrey,  toAvards  anolher  countrey  of  his,  called  Sus,  Avas  in 
the  mydway,  at  a  place  called  Bibon',  murdred  by  his  OAvne  men\ 

After  him  raigned  one  of  his  sons  called  Mulla  Abdula  :  by  whose 
meancsanobleman  of  the  countrey,  called  AlcalhoAUey',  causedthe 
throtes  of  eleven  of  the  Kinges  brethren  to  be  cutte  in  one  morning  ". 

Tavo  other  of  his  brethren  "  lied  for  feare  into  Turky,  and  were 
there  brought  up  in  the  Turks  Avarres. 


1.  Depuis  la  prise  de  Santa-Cruz-du- 
Cap-He-Guir  (i54i),  les  esclaves  chrétiens 
avaient  introduit  dans  le  Sous  et  les  pro- 
vinces méridionales  du  Maroc  (Haha, 
Chiadma)  les  procédés  de  raffinage.  Les 
Chérifs  possédaient  de  nombreuses  sucre- 
ries qu'ils  alTermaient  aux  Juifs. 

2.  Bibon.  Bouibaoun  ;  ce  nom  s'applique 
non  à  une  localité,  mais  au  col  ouvrant  la 
route  principale  de  Merrakech  à  Tarou- 
dant. 

3.  Surl'assassinatdeMoulay  Mohammed 
cch-Chcikh  par  des  émissaires  du  sultan 
de  Constantinople  (aS  octobre  lÔS/),  V. 
El-Olfràxi,  p.  78-82. 

!i.  Alcalho  Alley.  le  caïd  Ali  ben  Bou 
Beker  .\zikki.  originaire  du  Haha.  II  était 
chambellan  de  Moulav  Mohammed  erh- 
Chvihli   et   gouverneur  de    Merrakech.    \. 


El-Oufràni,  p.  ^3  et  p.  70. 

5.  L'auteur  confond  ici  le  massacre  de 
Moulav  .\hmed  el-Aaredj.  oncle  de  Moulay 
Abdallah,  et  de  ses  enfants,  accompli  par 
le  caïd  Ali  (ToRRF.s,cap.  108;  El-Oufràm, 
p  4  2)  et  le  massacre  de  Moulay  Otman  et 
de  Moulay  Omar,  frères  du  dit  Moulay 
Abdallah  (Torres,  cap.  log).  Des  autres 
frères  de  ce  chérif,  trois  étaient  morts  du 
vivant  de  Moulay  Mohammed  ech-Cheikh. 
C'étaient  Moulay  Mohammed  el-Harran. 
Moulay  Abd  el-Kader  et  Moulay  Abd  er- 
Rahman.V.  supra.  PI.  III,  Tableau  généa- 
logique. Sur  les  trois  derniers,  V.  note 
suivante  et  p.  332,  note  1. 

6.  Moulay  .\bd  el-Moumen  et  Moulay 
.\hd  el-Malek.  Le  premier  fut  assassine 
dans  une  mosquée  de  Tlemcen  par  un  émis- 
saire lie  .Moulay  Mohammed  el-Mesluulih. 


332  lô-jS 

One  other  of  his  brelhren  named  MuUa  Ilamet',  reinavned 
slyll  in  Barbaiy.  ^vilhout  any  violence  oflered  unto  liim,  and  was 
Avell  beloved  of  his  A^icLed  brotlier  :  so  that  he  grew  verye  rytch, 
and  was  in  great  estimation  througl.oullhe  whole  countrey. 

And  as  cruel  murder  can  never  long  rest  untCAvarded,  ihis 
Alkatlio  Alley,  the  onely  minister  of  ihe  Kinges  mischievous  devise, 
was  in  the  ende  measured  willi  such  a  lyke  mt^asure,  as  he  had 
before  méat  lo  the  Kings  brelhren. 

NoAv  the  cruel  King  MuUa  Abdula,  amongst  manye  other,  takinglo 
his  wife  a  bondAvoman,  thatAvas  a  blacke  JNegro,  had  by  lier  a  sonne, 
called  Mu  lia  Sherifra\Avho  for  that  he  Avas  of  his  mothers  complection . 
Avas  commonly  called  tho  Black  Iving.  to  Avhome  MuUa  Abdula  his 
father  commytted  the  kingdome  aller  his  dealh.  as  lo  his  onely 
heyre. 

Mulla  Hainel.  aller  the  dealh  of  his  brolher  Abdula,  fearing  the 
lyranny  of  his  blacke  nevcw  thaï  succeded  him,  fled  incontinenlly, 
Avith  ail  his  subslaunce  and  treasure,  to  Argere,  a  Ioaa  ne  behinging 
lo  the  Turke,  Avher  he  remayncd  in  good  saielie  ^ 

Mulla  Sherilfa,  haviug  for  a  Avhyle  peacefuUy  possesscd  the 
croANue.  becamc  in  the  ende  so  cruel  a  tyranl,  as  his  people  there- 
fore  hating  him,  uiurmured  in  thcir  mirides  al  his  grcat  severity, 
and  in  the  ende  burst  oui  in  plaine  speches,  saying  that  the  sonne 
ofa  bondAvoman  should  not  raigne  over  thern. 

Midla  Hamet.  his  uncle,  remaining  ail  this  Avhyle  at  Argere, 
aiid  uiiderslauding  how  the  people  «ère  enclined,  bA  the  procu- 
rement  of  the  iiiost  part  of  the  nobility  of  the  reaime,  sent  to  his 
brotlier  Mulla  Maluca.  that  romayned  Avilh  the  Turke.  Avylling  him, 
A\illi  ail  expédition,  lo  procure  such  forces  as  lie  coulde,  and  to 
retuine  thcrAvilh  inlo  the  country  of  Barbary,  AAhere  he  cerlil'Aod 
him  thaï  lie  shoulde  be  sure  to  finde  such  friendcs  as  he  miglil 
easel\  attaiiie  to  ihe  crowiic. 


I .    Moulay  Ahmed  el-Mansour.  surcesseiir  (locuracnls  cl  les  ctiroiiiqups  du  lomps  pour 

du  Moulay  Abd  cl-.MaIck.  l'ojiposcr  à  son  compélilcur  Abd  ol-Vlalrk. 

a.  Moulay  Mohammed  eW/tfs/ou/(/i.  L'au-  3.   Cf.  z"  Série.  France,  l.  I,  p.  45i.  Si 

leur  prend  ici  li;  mot  chéri/ pour  un  nom  l'on  en  croit  .Akensous,  Djich  el-Aremram. 

propre, parcoquccVstle  lermosouslequolcc  Moulay   .\hmed   serait  allé  jusqu'à   Cons- 

prini:c  itail  habiluellemcnt  di'signé  dan»  les  lantinoplc  awc  .Abd  el-Mnlek. 


RELATION     \\f)NYMK     DE     LA     BATAILLE     n  EL-KSAH     EL-KElilR        .'i.S3 

Wilh  this  good  hope,  MuUa  Maluca.  ha\ing  oblalned  of  the 
Tuike  (^in  recompence  ofhis  long  service  ^vith  him)  a  band  of 
loooo  Turks',  he  entred  with  ihem  into  Barbary,  where  he  «as 
wvUingly  receyved  by  bis  friends  and  favourers,  and  greallie  suc- 
coured,  aswel  by  ihem,  as  Avith  tbe  substaunce  ofhis  brolher  MuUa 
Hamet,  Avho  spared  nothing  to  pleasure  him  Avilhall.  or  to  further 
his  présent  enterprise. 

MuUa  Sherifla,  his  blacknepheAv,  understanding  ofhis  comming. 
levied  a  huge  army,  to  make  resyslance  against  him  :  but  yet 
although  his  poAver  farre  surinounled  the  number  of  his  enemies. 
yea,  though  hee  had  ten  to  one  more  ihen  his  uncle  Mulla  Maluca, 
yet  what  tlirough  his  OAvne  valliancie.  and  the  good  Avyll  that  he 
kncAV  the  conimon  people  baie  to  him.  Mulla  Maluca  dyd  in  short 
lyme  so  prevaile  against  the  said  SherifTa,  as  dryving  him  to  the 
mountains  of  the  countrey,  he  obteyned  possession  of  the  crowne. 
and  ever  synce  halh  continued  King  of  Barbary  '  :  where  he  Avas 
AAell  beloved  of  his  people,  being  a  man  Acry  actyve,  and  of  great 
agillitie.  skylfuU  inAvarres,  Avherein  from  his  youth  he  had  ahvayes 
ben  trayned  op  ;  and  as  men  report,  mlnislred  justice  Avith  equitie, 
much  favouring  Christians,  and  specialie  our  nation. 

The  Blacke  king,  Avhen  he  fled  into  the  mountaynes,  carryed 
with  him  a  great  parte  of  the  treasure  of  the  countrey,  and  dayly 
dysturbed  the  quyet  possession  ofhis  uncle  Maluca  ;  AAho  slepte  nof 
in  the  meane  space.  but  prepared  by  ail  meanes  to  pre\'ent  AAhatso- 
ever  his  blacke  nephcAA'  might  doo  lo  his  préjudice,  and  in  the  ende, 
drave  him  to  so  great  extremilie,  that  he  aa  as  forced  to  cra\  e  ayde  of 
ihe  king  of  Portingale,  A\ho  hath  certayne  holdes  in  that  countrey  '. 

The  Kinge  of  Portingale  being  a  lusty  young  gentleman,  about 
23  yeares  of  âge,  peradAenlure  pricked  forAA^rde  by  a  Aaine  hope 
and  ambilious  désire  of  gaine  and  glory,  not  respecting  the  perril 
that  depended  (lier  uppon,  promiscd  the  sayd  Sheriffa  to  performe 
his  desyre  therein  ;  and  ihereupon  levied  an  armye,  to  the  number 
of  4oooo  in  ail:  to  AAete  16000  Portingale  footemenne,  and  ^000 


I.   Sur  rarmée  algérienne  mise  au  ser-  2.   Sur  ces  événements,  V.  .«upra.  p.  169. 

vice  d'Abdel-Malek  par  le  Grand  Seigneur,         note  i  et  Doc.  LXXII,  pp.  178-180. 
V    France,   t.   I,   p.  ^,52.   note  3.  3.   V.  suprn.  pp.  i8lt.  327,  278. 


334  1578 

horsemen,  loooo  foolemen  of  Spaniards.  liigli  Almaines  and 
Italians,  and  10 000,  that  were  pages,  servauntes,  purveiours,  and 
sucli  lyke  continuallve  accotnpaning  the  campe'.  Witli  ihis  poAver 
tlie  King  of  Portingale  in  his  owne  personne,  accompanied  Avith  a 
great  number  of  his  nobillilie,  departed  oui  of  his  owne  countre\ 
on  ihe  xiiii  day  of  July  ib'jS.  and  with  his  whole  tleetc  firsl  arived 
at  a  town  in  Spaine  called  Calez  :  Avhere  lie  made  his  abode  for  ihe 
space  of  8  whole  dayes  togelher,  the  occasion  Avherof  Avas  (as  some 
suppose)  to  furninsh  his  armye  with  ail  such  things,  as  should  be 
needefuU  for  the  prosecution  of  his  pretensed  ptirpbse. 

And  on  the  22  day"  of  the  foresayd  month  of  July,  lie  galhored 
his  men  togelher,  and  Avilh  ail  expédition  passed  froin  Calez  to 
another  towne  lying  within  the  borders  of  Barhary,  called  Tanos\ 
Avhere  hee  mette  Avith  the  Blacke  Kinge,  aaIio  had  Avilh  liim  fyve 
hundreth  Mores  horsemen.  And  after  he  had  also  soiourned  there 
fora  season,  he  departed  fromthenceto  Argele',  aaIùcIi  is  a  cerfayne 
houlde  that  the  sayde  King  of  Portingale  halh  in  Barhary. 

And  after  his  deparlurefromthence.  the  lyrstdaye.  Avhich  Avas  the 
■',9  day  of  the  sayd  July,  the  sayd  king  of  Porlingale,  Avilh  iiis  Avhole 
pOAAcr,  marchcd  forAvard  one  league  farder  ',  aa  Inclus  three  of  our  En- 
glishe  miles,  and  pitched  his  tents  in  a  place  called  SAveele  RiA'cr". 

The  second  day,  he  Avent  forAvard  one  league  more,  and  in  that 
place  remained  for  the  space  of  tAvo  Avhole  dayes.  In  A\hich  tynie 
ihere  AAas  dispovered,  on  the  toppe  of  a  Acrye  high  hil,  a  Iroope  of 
horsemen  of  the  Mores.  Avhich  AAcre,  by  estimation,  not  abovc  the 
Mumbcr  of  Aoo  in  the  Avhole,  and  the  cause  of  Iheir  comming,  as 
it  miglit  very  Avell  be  imagined,  Avas  onelye  to  take  a  aIcav  of  the 
King  of  Portingales  campe,  to  knoAve  of  aa  bat  poA>  cr  he  «  as  : 
whiche  in  deede  standelh  greatlye  aaIiIi  reason,  for  that  aller  iheir 
appearaunce,  IIu'a  departed  againc  so  suddainly  Avilhoul  ollering  to 
skAimishe,  or  makinp;  anA  olhcr  cncouiilct-  al  ail. 


1.  Sur  la  composition  des  troupes  <lc  D.  5.   V.  le  tableau  <lo  In  mairlie  lii?  l'année 
Sébastien,  V.  supra,  p.  29.'},  note  3.  portugaise,  ;"  Série.  IVame,  I.  I.  p.  ^o:"). 

2.  Cette  date  et  celle  cpii  préci'de  sont  II  a  |iani  inutile  de  rele\er  les  inexactitudes 
inexactes.  V.  supra,  p.  .3oo  et  note  2.  de  dates  cl  de  lieux  commises  par  l'auteur 

3.  Ta  nos  :  Il  faut  rétablir  Tanger.  de  la  présente  i-elation. 

t).   Arijele.  la  ville  d'Arzila.  tj.   ^tveele  tiiurr.  l'oued  el-llulou. 


HEr,\TiriV     WONYMH     DK     H     BATAII.LK    n'iH.-KSAU     F,I.-KEBrK        3.''?5 

The  third  day  of  the  King  of  Portlngales  procecding.  lie  maiched 
fonvarde  ihree  leagues  farder,  and  Avitliout  any  resystance  quietlv 
pitched  his  tentes  neere  unto  a  ryver  called  Quexena',  and  there 
remayned  ail  that  niglit, 

The  4  day,  he  also  marched  3  leages  furder,  and  arrived  at  a  city 
of  the  Mores,  called  Alcasar  Kiber.  belweene  which  cily  and  theni 
ran  the  greal  river  Tenesa  "  ;  and  llie  bridge  thcreof  ■\vas  so  stronglve 
garded  by  2000  Mores  horsemen,  that  the  King  of  Portingale. 
perceiving  it  lo  be  impossible  without  great  peryll  to  passe  that 
way,  because  he  A>ould  spare  his  men  tyl  more  meete  occasion 
might  be  offred  for  the  prosecution  of  his  présent  enterprise,  he 
coasted  the  countrey  to  finde  out  some  ollier  -\vaye  more  fyt  for  his 
purpose.  And  at  the  length  came  to  a  lytle  foorde  Avhere  he  con- 
vayed  over  his  whole  army,  his  ordinance,  and  carriages,  Avithout 
any  daunger  or  difficulty  at  al,  which  being  his  whole  daies  worke, 
he  was  consirayned  to  harbor  there  ail  that  night. 

The  nexl  daye,  the  King  of  Portingale  called  ail  his  mosl  wysc 
and  best  experienced  captaines  to  counsell.  and  asked  theyr  advise  : 
whether  it  Avere  better  for  him  Avith  his  AAhole  poAver  to  martclie 
tOAvarde  Alcasany\  Avhich  being  a  drye  tOAAne,  though  there  AAcre 
in  it  about  the  number  of  7000  housholds,  yet  Avas  it  but  Aveake. 
unmeete  to  make  any  great  encounter,  and  not  able  long  to  stand 
in  resystaunce,  or  else  to  proceede  forewarde  on  his  waye  toAA  ards 
the  tOAAne  Alcasar  K.iber  before  named. 

This  being  long  dcbatcd  betAAeene  tliem,  CAcry  man  alleadging 
AA'hat  hc  lysted.  after  they  had  ail  particularly  expressed  thoir  opin- 
ions therin,  som  one  AAay,  and  some  anolher  AAay,  in  the  end  it 
was  concluded  Avith  a  gênerai  consent  that  he  should  keepe  his 
course  toAAard  Alcasar   Kiber,   Avhich   he  performed  accordingly. 

He  had  not  passed  Aery  farre  before  he  discoA'cred  MuUa  Maliica, 
that  AAas  the  King  of  Barbary,  martcliing  toAAardes  him  Avith  a 
great  poAver  of  men,  AAhich  AAere  valued  to  be  in  number  70000 

I.   Quexena.  l'oued  er-Raiçana.  Le  pré-  référant     aux     autres    récits,     toutes    les 

sent    document    contient    plusieurs    noms  fois    que    l'erreur   de    l'imprimeur    était 

propres  mal  lus  par  l'imprimeur  du  temps  manifeste. 

et  très  déformés.  Ils  ont  été  restitués,  sans  2.    Tenesa.  l'oued  el-Mekhazen. 

linir  compte  de  leur  efrapliio.  mais  en  se  .3.   .ilcasany.  la  ville  do  Larache. 


336  i578 

horsemen.  and  /joooo  (ootemen,  whoroof  20000  wore  horsemen 
shotte,  and  10000  fooleinen  gunners,  besvdes  otiier  foUowers  of 
the  campe,  whose  number  I  liave  not  heard,  and  llierfore  cannot 
make  a  true  report  therof.  But  because  the  day  was  quilo  spent 
before  the  Iavo  armyes  could  come  anylhing  neere  togelher,  tbey 
both  encamped  themselves  ihere  ihat  night,  in  syght  the  one  of 
the  other. 

The  next  da\e.  being  the  fcAvrlh  of  Augusl,  i5-8.  the  King  of 
Porlingale  devided  bis  battel  into  fowre  squadrons'  :  whereof  he 
appoynted  to  Don  Duert  de  Mennesses,  Generall  of  the  army,  the 
leading  of  the  vantgarde.  The  second  squadron,  the  King  of  Porlin- 
gale himself  tooke  charge  off.  Upon  the  right  liande  was  the  lUacke 
King  SherifTa,  with  bis  horsemen,  and  upon  the  lefl  bande,  the 
Duke  Daverro.  the  cldcsl  sonne  ol  ihc  Duke  of  iiargansy",  with 
the  k  squadron. 

King  Maluca  dyd  also  use  the  ly  ke  order  in  the  devision  of  bis  army . 
AU  thinges  being  tbus  prepared  on  bolh  sydes,  the  two  Kingcs, 
purposyng  to  put  themselves  to  the  bazarde  ofthat  which  shoulde 
happen,  adressed  ihcmselves  lo  fighl.  King  Mahica  fyrsl  gave  the 
onsette  upon  the  horsemen  of  ihe  Porlingales  armye,  but  tliey  vally- 
aunlly  defended  ibemselvcs,  and  in  tlie  end  forced  Maluca  and  bis 
Mores  to  rctyre  with  the  losse  of  many  of  ihom.  But  Maluca  bcre- 
wilh  nolhing  dyscouraged,  bringing  bis  men  agayne  in  good  ordcr 
of  battel,  gave  such  a  fresh  charge  up|)on  the  Kyng  of  Porlingales 
horsemen,  as  li£  conslraincd  ihcm  lo  rclyre  unlo  the  niayne 
battell.  But  the  Porlingales  horsemen,  being  inconlinenll\  gatlier- 
ed  againe  togelher  in  good  order,  thoy  gave  ihc  Mores  such  a 
sharpe  charge,  that  tbey  slewe  a  great  number  of  ihcm.  The  Mores 
agayne  returned  frcshly  uppon  the  forces  of  the  Porlingale  horse- 
men, forcing  them  lo  joygne  Avilli  ihcyr  foolemen.  ^\  hich  done, 
the  saydc  Porlingales  gave  a  new  cliardge  upon  ibe  Mores.  But 
theyr  bosl  souldiors  beyng  slaync  bcforc,  and  having  no  newe  suc- 
courers,    lo  supplyc  llicyr  wanles,    for  llial   lhe\    werc  iarrc  l'n.iu 


I.   Sur  l'ordre  Ae  balaillo   des  deux  ar-  a.    Di'lail  crroiu'.  \.v  lil>  ilii  duc  du  lira 

méos  enncniic!,,  V.  /"  Série.  France,  l.  I,         (jaiice(V.  supra,   p.  333,  noie  5)  n'avait  mi- 
pp.  485-488,  661  et  PI.  VI.  p.  49O.  cun  commandcmeiil  dans  l'aniH'e. 


KELATION     WONYME    DE    LA     BATAILLE     D  EL-KSAR    EL-KEBIU 


337 


theyr  friendes,  and  in  a  forrayne  countrey,  amongst  theyr  mortall 
enemyes,  wliose  power  greallye  surpassed  iheyrs,  ihey  were  not 
ablc  to  doc  any  good  at  ail.  But  llie  Mores  styll  remayning  verye 
slronge,  with  the  force  of  tlieir  horscmen  shotte,  and  footemen 
gunncrs,  so  brake  the  arrayes  of  the  Poitingale  horsemen,  as  ihev 
overthrewe,  kylled,  and  took  captyve  the  Avhole  armye,  except  80 
or  100  personnes  at  the  most,  that  saved  ihemselves  by  flight. 

In  ail  this  conflicte  were  slaine  3 000  Almaines,  700  Italians, 
and  2000  Spaniards,  whereol'  Don  AUonso  Dageler,  a  knight  of 
Cordua,  was  one. 

In  tins  last  bal  tel,  it  is  supposed  that  ail  the  three  Kinges  were  slaine. 

The  names  of  the  Porlingale  nobilily  that  were  slaine  '  : 

Don  Sabastian,  Kinge  of  Porlingale. 

Don  Lewis  de  Cordua. 

Don  Diego  de  Mennesses. 

George  de  Silva,  Governoure  and  Justice  of  Portingale. 

Don  Francisco  de  Porlingale^. 

Don  Francisco,  sonne  to  the  Countye  of  Sortelha. 

Don  Conslantino. 

Don  Ferdinando  de  Silva. 

Don  AUonso  de  Almado. 

Don  Chrlsloplier  and  Don  Avero  Peeres  of  Travora. 

Don  Alvaro  de  Silva. 

More  :  SherifTa  the  Black  Kinge. 

The  names  of  such  as  were  laken,  and  are  knowen  to  remaine 
alive  in  Barbary  : 


I.  Voici  les  noms  des  personnages  énu- 
raércs  ci-dessous  que  l'on  retrouve  sur  les 
listes  de  Mexdoça  etde  Bakbosa  Mai;hado  : 
1°  genlilshommes  tués:  Diogo  de  Menezes, 
fils  de  Fernando  de  Menezes,  Jorge  da 
Silva,  à  qui  sont  attribuées,  ici,  par  erreur, 
les  fonctions  de  son  neveu,  Lourenço  da 
Silva,  mort  également,  Joâo  da  Silveira 
ff't  lion  :  f-Vancisco).  fds  du  comte  do  Sor- 
De  Castrils. 


tollia.ChristovâodeTavora  et  Alvaro  Pires  de 
Tavora  ;  2°  prisonniers  :  le  duc  de  Barcellos, 
fils  (lu  duc  (le  nragance,  Duarte  de  Menezes, 
Fernando  de    Castro,   Diogo  da  Silva. 

2.  Ce  personnage,  que  mentionne  égale- 
ment la  relation  de  D.  de  Menezes  (V. 
France,  t.  1,  p.  6D3),  iie  doit  pas  être  con- 
fondu avec  Francisco  de  Portugal,  comte 
de  Vimioso  (V.  infra.  p.  388,  note  i). 
\1I.  —  a 


338  1078 

The  Duke  of  Bargansas  sonne. 

Don  Duart  de  Mennesses,  great  maisler  of  ihe  Campe,  and 
Generall  of  tlie  Tangere. 

Don  Farnando  de  Castra,  Controwler  of  tlie  fenances. 
Don  Diego  de  Silva. 
Don  Piedro  de  Mennesses. 

Diverse  olher  Lordes  and  noble  men  tliere  are  missing.  Init  whe- 
ther  they  be  slaine,  or  taken  captives,  il  is  nol  vet  certainelye 
knowen . 

The  dead  body  of  ihe  Kinge  of  Portingale  is  reporled  to  remain 
in  Alcasar  Kiber,  for  ihe  delyvery  wherof  ihe  Mores  require  in  raun- 
some  ihe  townes  of  Faues  '  and  Arsylla,  willi  the  munition  therein  ". 

There  is  ofFered  for  the  raunsomc  of  ihe  Duke  of  Bargansa  liis 
sonne  loooo  duccats  :  but  it  isrefused^ 

The  King  of  Portingale  lost  by  this  battell  2a  peeces  of  ordin- 
aunce,  700  ohariottes,  wilh  mules  and  oxcn,  bcsydes  many  other 
thinges  of  very  great  vallue. 

There  were  slayne  of  tlie  Barbarians  about  (lie  number  of  ■io  or 
5o  ihousand  one  wilh  another,  Avhereof  the  King  is  supposed  to 
be  one. 

The  Portingales  bave  cliosen  for  their  King  a  Cardinall,  thaï  was 
arreat  uncle  to  their  late  Kiny;  desceased. 


British  Muséum,  Printed  Books,  Press  Mark:  C.  33.  a.  16. 


I.  Faues.  Mauvaise  lecture  de  l'impri- 
meur. Probablement  Tanger. 

a.  Le  corps  de  D.  Sébastien  fut  rendu 
sans  rançon  et,  à  cette  occasion,  Moulay 
Abmcd  écrivilh  PhilippoII  une  lettre  pleine 
do  noblesse.  V.  /"  Série.  Espagne,  3  no- 
vembre 15/8.  Cf.  infra,  p.  877  et  note  3. 

3.  Cf.  infra,  p.  875  et  note  3. 

4.  Vient  ensuite   une  conclusion   dans 


la({uclle  l'auteur  tire  la  morale  des  événe- 
ments qu'il  vient  de  raconter  et  insiste  à 
nouveau  sur  les  funestes  cITcls  de  l'ambi- 
tion, qui  provocpic  les  guerres.  Il  invite 
les  prélats,  proplùtes  et  prédicateurs  il 
toujours  enseigner  les  bienfaits  do  la  paix. 
On  lit  i  la  dernière  page  :  «  Pax  super 
omnia  prodest.  —  Imprintcd  at  l.ondon  hy 
.lohn  Cliarlewood  and  Tliomas  Manu.   >i 


NOTICE    StH    CHRlsrOPlIER    LYSTEK  S.Sq 

CXXIII 

NOTICE  SUR  CHRISTOPHER  LYSTER' 

1578. 

It  is  furiher  also  to  be  remembred,  tbat  divers  other  English 
genllemen  were  in  this  battell,  Avhcreof  the  most  part  were  slaine  ; 
and  among  otbers  M.  Cbristopher  Lyster^  was  taken  captive,  and 
was  tbere  long  delained  in  misérable  servitude.  Whicb  gentleman 
although  at  length  lie  liappily  escaped  the  cruel  liands  of  the 
Moores  ;  yet  returning  home  into  England,  and  for  bis  manifold 
good  parts  being  in  the  yeere  i586  employed  by  the  bonourable 
the  Earle  of  Cumberland,  in  a  voyage  intended  by  the  streights  of 
Magellan  for  the  South  sea,  as  viceadmirall  (wherein  he  shewed 
singular  resolution  and  courage),  and  appointed  afterward  in  divers 
places  of  spécial  comniand  and  crédite,  Avas  last  of  ail  miserably 
droAvned  in  a  great  and  rich  Spanish  prize  upon  the  coast  of 
Cornwall. 

Hakluyt.   —  The  Principal  Navigations of  the  English  Nation.  — 

Édition  1598-1600.  —  Tome  II.  2' partie,  p.  68. 

1.  Fbeiciiis  avait  donné  en  1579  ""^  ''''  Mendoza  écrivait  à  Philippe  II,  le  8 
tradurtion  latine  de  la  plaquette  de  Luis  septembre  1078,  que  des  gentilshommes 
^'iF.TO  (V.  /"  Série.  France,  t.  I,  pp.  899-  anglais  avaient  quitté  récemment  l'Angle- 
4oo  et  les  notes).  Hakluyt  en  a  traduit  terre  pour  aller  sonir  le  roi  de  Portugal  et 
trois  courts  passages  relatifs  à  Stukely,  que,  parmi  eux,  se  trouvaient  le  capitaine 
qu'il  fait  suivre  de  la  présente  notice  sur  Bensar,  Stanley  et  Lister,  que  Stanley  pas- 
Lyster.  sait  pour  un  catholique,  mais  que  les  autres 

2.  Aucune  des  nombreuses  relations  de  étaient  partis  sur  l'ordre  de  la  Reine  et 
la  bataille  d'El-Ksarel-Kebir  ne  mentionne,  avec  la  connivence  de  Leicester,  pour  voir 
en  dehors  de  Stukely,  la  présence  de  gen-  où  Stukely  voulait  en  venir,  maintenant 
tilshommes  anglais  dans  l'armée  de  D.  que  son  expédition  prenait  fin.  Cul.  of 
Sébastien;  mais  l'ambassadeur  Bernardino  Span.  Pap.,\o\.  1568-1679,  p.  6i.'5. 


34o  i4  MAUs   15/9 

CXXIV 

LETTRE  DE  PHILIPPE  II  A  LA  VILLE  DE  LISBONNE 

//  exprime  la  tristesse  que  lui  a  causée  la  mort  de  D.  Sébastien,  rappelle 
les  efforts  qu'il  fit  pour  le  détourner  de  l'expédition  du  Maroc  et  offre 
son  entremise  pour  le  rachat  des  captifs. 

i!)  mars  1579. 

Au  dos:  The  direction:  By  ihe  commandement  of  his  ^Ia"^  — 
Gonsalo  Pethes.  —  To  llie  worshipfuU  and  our  welbeloved  the 
Aldermen,  Recorder,  and  VVarders  of  the  Cittie  of  Lishborne. 

En  te'le  :  A  copple  of  the  King  of  Spaines  letters  to  the  Cittie  of 
Lisborne,  cnglished. 

PliiUipp,  by  the  grâce  ofGod,  King  of  Spaine,  of  the  two  Cicells, 
and  Jherusalem. 

Worshipl'ull  and  our  welbcloved, 

Nolwitlistanding  tliat  I  gave  order  unlo  Sir  Chrisloplier  de  Mora, 
that  he  should  tell  you  certaine  ihings  from  me,  wbicli  lie  will 
reliearsc  lo  you  by  word  of  mouth,  1  would  you  siiouid  undorsland 
this,  by  a  lelter  of  mine,  declaring  unto  you,  that  ihcre  is  no  man 
living  in  the  world,  which  halh  received  so  great  griefe  of  tiie 
losse  of  the  kings  llighncs  my  ncphewe  and  of  his  soldicrs  as  1, 
and  the  causes  of  my  just  griefe  are  easelie  to  i)e  undersiood. 
because  I  losl  a  sonne,  and  a  friend,  whom  I  loved  verie  Icnderlie  ; 
and  in  like  manner  I  loved  ail  those  vvhich  wcro  lost  with  him, 
because  I  doe  estceme  ail  llie  subjoctes  of  th(^  same  reaime  as  mine 
owne. 


LETTRE    DE    PHILIPPE     II    A     LA     VILLE     DE    LISBONNE  3l\l 

I  doe  beleeve  to  be  well  knowcn  fhe  great  diligence,  wliich  I 
made  to  staie  his  journey,  as  ■well  my  sclfe,  when  wee  [were]  at 
my  Ladies  of  Guadalupie,  as  before  and  after  by  my  messengers'  ; 
of  the  Avhicli  maie  be  had  good  wilncs  by  manie  noblemen  of  the 
same  reaime.  Bul  il  were  best  lo  lelt  that  allone  as  a  ihing  remi- 
dielesse,  and  not  renewe  so  great  a  griefe,  and  selt  our  eyes  into 
the  Irue  comfort,  wliich  is  that  the  same  trouble  was  permitled  by 
the  hands  of  God,  and  by  his  great  wisdome'. 

I  bave  at  this  présent  no  more  to  saie,  but  I  piltie  the  great  last 
trouble  generallie,  but  particularlie  of  the  great  nobilitie  of  the 
same  reaime,  Avhicli  was  causcd  by  tlie  same  jorney  :  and  so  I  désire 
you  ihatyou  should  consider  of  anie  thinge  that  I  can  doe  for  those 
which  were  left  in  captivitie,  to  advertise  me  of  il.  For  notwith- 
standing  that  for  my  part  hath  bene  made,  and  I  doe  make  ail  the 
necessarie  diligence,  I  would  be  glad  to  understand  your  opinion, 
because  ail  shall  be  made,  as  it  is  required  for  tliem,  to  bave  their 
libertie.  And  be  you  sure  that  in  anie  tliing  which  shall  touch  you, 
you  shall  find  in  me  a  falheilie  love,  which  you  shall  knowe  parti- 
cularlie by  the  deedes,  Avhen  the  occasion  sliall  require. 

From  Madrill,  the  i4  of  Marche  1079. 

The  Kinge. 

British  Muséum.  —  Cotton  Mss,   Nern  B.  !,  f.   188.   —    Traduction. 

I.  Cf.  supra.  Doc.  LXXVII.  p.  lyo  pI  rardinal-roi  Henri,  Philippe  II  expose 
Doc.  LXXXVIII,  p.  223.  longuement  ses   droits   à   la    couronne   de 

a.   Après   une  phrase   élogieuse   sur   le        Portugal. 


3^2  I^     AVRIL     1579 


cxxv 

LETTRE  DE  PHILIPPE  II    V  MATEO  VAZQUEZ  ' 

(Extrait) 

Philippe  U  envoie  le  mémoire  de  D.  Juan  fie  Silva  sur  les  néqociations 
qu'on  pourrait  ouvrir  avec  Moulay  Ahmed  el-Mansour.  ainsi  <pi'une 
relation  de  ce  qui  s'est  passé  au  sujet  de  la  trêve  avec  le  Turc. 

L'Escurial,  i4  avril  i57Ç|. 

Au  dos,  alia  manu:  En  S'  Lorenzo,  \!\  de  Abiil  1079.  —  Por- 
tugal. Xarife.  Tregua  con  el  Turco. 

Y  lambien  van  aqui  los  apunlamientos  que  hi/o  Don  Juan  de 
Silva^  de  lo  que  se  podria  tratar  con  el  \anfe,  ques  lo  que  se  aeusava 
en  los  apuntamyentos  de  ayer.  Y,  por  lo  que  alli  apunla  de  lo  de  la 
tregua  del  Turco,  embie  apuntamiento  particular  por  una  relacion 
de  lo  que  en  ello  ha  pasado,  que  me  ha  embiado  esta  manana.  Es 
bien  que  lo  tengais  visto  y  enlendido  fodo  esto  ;  y  asi  lo  veed 
myentras  yo  como  y  duermo,  y  me  lo  embiad  lo  que  en  ello  con- 
vendra. 

A  lo  demas  que  va  aqui  veremos  lo  que  se  respondera  quando  os 
Haine  ;  y  asi  lo  traed  lo  primero,  y  procurarelo,  aunque  tengo 
mucho  que  hazer. 

firitish  Muséum.  —  Additional  .Mss,  '28263,  /.  222.  —  Original'. 

1.    V.  siiprn.  p.  îig,  noie  i.  Kraiicc,  I.  II,  p.  frj  ri  noie  a. 

a.   Sur    ce    pcrsonnape,    V.    /"    .sVnV,  3.   Do  la  main  Ho  l'Iiilippe  II. 


MÉMOIRE    D  ISSUÎSÇA    SUH    LES    l'U0P0Sn•10^S    DE    LANSAC  343 

CXXVI 

MÉMOIRE   D'ISSUNÇA'  SUR  LES   PROPOSITIONS  DE   LANSAC^ 

La  première  proposition  que  fit  Lansac  à  Philippe  II  de  lui  livrer  Larache 
a  dû  être  dictée  par  le  roi  de  France  qui  redoutait  un  rapprochement 
entre  l'Eupagne  et  le  Maroc.  —  Lansac  comptait  ensuite  révêler  les  con- 
ventions passées  entre  Philippe  If  et  lui  à  Moulay  Abd  el-Malek  pour 
indisposer  ce  dernier.  —  Loin  d'être  rebute  par  un  premier  refus, 
Lansac  a  accueilli  avec  empressement  l'invitation  que  lui  faisait  Francisco 
de  Ibarra  de  reprendre  la  conversation.  —  Le  capitaine  envoyé  par 
Lansac  à  Larache  aurait  dû  s'arrêter  à  la  cour  d'Espaqne  pour  qu  'Ibarra 
pût  lui  adjoindre  un  agent  esparjnol.  —  Mais  ce  capitaine  est  parti  seul 
pour  informer  le  Chér'if  de  ce  qui  se  tramait  et  arrêter  avec  lui  la  con- 
duite à  tenir  quand  les  vaisseaux  espagnols  se  présenteraient  devant 
Larache.  —  Ainsi,  tout  en  préparant  son  propre  échec,  Lansac  eût  pu 
prétendre  avoir  tenu  sa  promesse.  —  Les  nouvelles,  qui,  au  dire  du 
capitaine,  sont  arrivées  à  Larache,  y  ont  été  répandues  par  lui.  — •Bien 
que  ces  nouvelles  aient  mis  la  place  sur  ses  gardes,  il  se  fait  fort  d'en 
tenter  la  prjse  et  prétendra,  s'il  échoue,  avoir  rempli  ses  obligations.  — 
Les  vaisseaux  qu'il  amènerait  resteraient  à  Larache,  sous  le  prétexte  qu'ils 
ont  été  pris  par  les  Maures,  et,  si  la  guerre  éclatait  entre  le  Portugal 
et  l'Espagne,  ils  seraient  utilisés  contre  celle-ci.  —  C'est  ce  qu'indique 
la  demande  mystérieuse  faite  par  le  capitaine  de  pouvoir  mettre  à  leur 
bord  des  marins  portiiqais.  —  Alors  même  qu'il  ferait  bon  accueil  à 
l'ambassade  dont  Pedro  Venegas  est  charqé,  le  Chérif,  en  apprenant 
les  desseins  de  Philippe  II  sur  Larache,  repoussera  toute  alliance  avec 

1.   Dans  deux  lettres  datées  de  Madrid,  n'avait  pu  jusqu'alors  mettre  par  écrit  par 

ai  juin   1679,  et  adressées  respectivement  suite   de  son   état    de  santé.    Ce  sont  ces 

à  Philippe  II  et  à  Mateo  Vazquez  {Addit.  observations  qu'il   envoie  présentement   à 

Mss,   28360.  ff.  88.   8g),  Issunça  rapporte  Philippe  II. 

qu'en  traduisant  quelques  jours  auparavant,  3.   Sur  ce  personnage  et  ses  négociations 

à  la  demande  de  Francisco   de  Ibarra,  un  avec  Philippe  II  en  vue  de  l'occupation  de 

document   relatif  à   Lansac,   il  lui   vint  à  Larache  par  les   Espagnols,   V.   /"   Série, 

l'esprit    certaines   observations   qu'il    avait  France,  t.  Il,  pp.   i-is,   l6-ai,  .^5-60,  79- 

jugc   bon   de   soumettre  au  Hoi  mais  qu'il  85. 


3^4  2  1     JUIN     1079 

ce  prince.  —  Pour  parer  à  ce  danger,  il  faudrait  que  Philippe  H 
congédiât  le  susdit  capitaine  sans  rien  conclure,  assurât  le  Chérif  qu'il 
n'a  jamais  intrigué  pour  s'emparer  de  Larache  et  lui  demandât  la  pm- 
messe  de  ne  jamais  permettre  aux  ennemis  de  l'Espagne  d'utiliser  ce  port 
ni  aucun  autre  port  marocain. 


(ai  juin  1079]'. 

En  te'fe  :  Apuntainentos  sohie  lo  de  Alaraclie. 

Supuesta  una  verdad  que,  conforme  a  lo  que  nuestros  padres  nos 
advirtieron  (de  mano  en  mano)  y  a  lo  que  la  expericncia  nos  ha 
ensenado,  tanlo  en  los  tiempos  del  Empeiador  Rey  nuestro  Senor, 
de  immortal  memoria,  como  en  los  de  Su  Mag**,  a  quien  Dios 
guarde,  conserve  y  ensalce,  como  la  Christiandad  lo  ha  menester... 

De  lo  quai  résulta  que  el  primer  ofrecimicnto  hecho  por  Lansach 
a  Su  Mag"*  fue  con  orden  de  su  Rey  y  de  su  consejo,  que,  avicndo 
entendido,  como  facilmente  entenderia  (atento  que  en   Spafia  se 
hazen  pocas  cosas  con  el  recato  y  secreto  necessario),  que  Muley 
MaluP  difunto  hazia  mucha  instancia  por  confederarsc  con  Su  Mag''^. 
de  cuyo  elTcclo  notoriarnenle  se  havian  de  seguir  a  Franceses  muchos 
ympedimenlos  en  sus  traças  y  disignios,  y  al  Gran  Turco,  su  intimo 
amigo  y  hermano  en  armas,  muchos  mas  y  mayores.  lomaron  por 
medio  el  ympedir  dicha  confederacion,  cuya  execucion  eucomen- 
(laron  a  Lansach,  como  a  tan  huen  ofHcial  desle  genero  de  liciones, 
el  quai,    pensando   hallar  entrada  en    Su  Mag^,   acomelio  con  el 
primer  oITrecimiento  que  hizo  de  fomar  la  villa  y  puerlo  de  Ala- 
rache,  y  ponerla  despues  en  sus  reaies  manos,  a  fin  que,  si  su  oITre- 
cimienlo  fuere  aceplado,   mostrar  las  capilulaciones  al  Maluc,  y 
hazcrle  perder  (por  este  medio)  cl  desseo  que  tcnia  a  la  dirha  confe- 
deracion ;  cosa  que  no  fuera  mucha  salirse  con  cUa  a  cucsta  de  Su 
Mag"*,  que   no  sacara   ningun   bencficio,   sino  mucho  dafio.  per- 
diendo.  por  lo  menos,  la  seiïal  que  diera  (pues  no  se  duhda  que. 

I.   Surccttedato,V.«upr(i.  p.  3^3,  notei.         Malek  avec  l'Espagne,  V.  supra,  pp.  306- 
3.  Sur  les  relations  de  Moula;  Abd  cl-        }io,  ai4-3l8)  330,  note  l,  373,  373. 


MEMOIRE    D  ISSUNCA     SUR     I.ES     PROPOSITIONS     DE    LANSAD 


3/1 5 


siendo  adverlido  el  Muley  de  lo  que  Lansacli  avia  ofTrecido  liazer, 
para  cumplir  con  Su  Mag"*,  pondria  tan  buen  recaudo  en  Alarache 
para  que  la  hallase  en  defensa)  y  la  ocasion  de  traer  el  Maluc  a  su 
devocion  para  otros  mayores  efTectos.  Pero  todo  esto  cessa  con  no 
admitir  a  Su  Mag*"  el  diclio  ofTrecimienlo  de  Lansach. 

Y,  aun  que  no  fuera  mucho,  si  Lansach  hubiera  andado  llano, 
quedara  desgustado  del  poco  caso  que  de  susodicho  primer  olTreci- 
miento  se  a^àa  hecho  por  parte  de  Su  Mag"",  acudio  tan  puntualmente 
al  cbillido  que  cerca  deste  negocio  se  le  hizo  por  parte  de  Francisco 
de  Ibarra,  que  a  declarado  bien  el  deseo  que  su  Rey  tiene  de  que 
la  platica  començada  para  desacordar  del  todo  a  Su  Mag''  y  al  Rey 
de  Fez  passe  adelante  hasta  que  aya  effeclo  el  trato  doble  que 
piensa  hazer  a  Su  Mag"":  pues  no  fuera  mucho  que,  antes  que  este 
capitan',  su  lugarteniente,  fuera  a  Alarache,  se  llegara  a  esta  corte 
a  dar  cuenta  de  lo  que  yva  a  hazer,  para  que,  si  Francisco  de  Ibarra 
le  quisiera  dar  alguna  persona  que  juntamente  con  el  fuera  a 
Alarache  para  reconocer  el  stado  y  fuerza  de  aquel  puerto,  y  hazer 
relacion  verdadera  délia,  se  pudiéra  embiar.  Pero  el  capilan  quiso 
yr  libre,  para  dar  al  rey  de  Fez  quenta  de  lo  que  por  parte  de  Su 
Mag"*  se  le  pedia.  y  del  diclio  tracto  doble  que  le  pensava  hazer  en 
ello,  para  que  el  de  Fez  fortificase  y  proveyese  aquella  plaça  de  la 
manera  que  dize  lo  hazia,  y  concertar  con  el  lo  que,  quando  Uegase 
con  sus  dos  navios  de  alto  borde  y  diez  saetias,  se  haria  por  la  una 
V  otra  parle,  para  que,  sin  que  ninguna  délias  reciviese  dano, 
pudiese  decir  Lansach  aver  cumplido  con  Su  Mag''.  Que  las  nuevas 
que  dicho  capitan  finge  aver  llegado  en  Alarache  por  mayo,  etc', 
son  las  quel  sembro  e  imprimio  en  los  Moros  con  su  llegada  y 
embusfes  que  para  el  fin  dicho  les  puso  delante  ;  lo  quai  se  déjà 
entender  bien  en  que,  estando,  como  dicho  capitan  dize  estava, 
aquella  plaza  tan  fortificada  y  proveida  de  gente  y  de  todo  lo  demas 
necessario,  y  tan  recatada  y  vigilante  como  es  razon  lo  este,  aguar- 
dando  el  poder  de  Su  Mag'',  se  haze  fuerte  de  meter  dichos  vajeles 
en  el  puerto.  y  desembarcar  la  gente,  y  hazer  despues  su  deverpara 


I .  Este  capitan  :  le  capitaine  Descroix,  cour  d'Espagne.  V.  infra,  p.  Sig,  note  i  ; 
que  Lansac  avait  envoyé  en  reconnaissance  i'"' Série.  France,  t.  II,  p.  10  et  note  s, 
à  Larache  cl  qui.  à  son  retour,  s'arrêta  a  la        pp.   17,  07,  65. 


3A6  2  1  jLi\   1079 

lomar  la  plaza,  y  que,  si  no  la  tomare.  aya  complido  con  esto.  Y 
aun,  lo  que  no  séria  mènes  malo,  es  que  dichos  vajeles  se  queda- 
rian  alli  (diziendo  que  les  Fezeses  se  los  tomaron),  y,  en  caso  que 
lo  de  Portugal  veniese  en  rompimiento,  hazer  con  ellos,  o,  por  lo 
menos,  con  las  saetias  (que  son  propicias  para  aconiodarse  al  remo, 
para  lo  quai  traeran  de  Alarsella  maestros  de  acha  y  las  otras  per- 
sonas  y  recaudo  necessario)  mucho  enojo  a  la  armada  de  Su  Mag** 
y  gran  servicio  a  Porlugueses  ;  pues,  no  sin  gran  misterio,  pide 
licencia  para  traer  en  dichos  bajeles  marineros  porlugueses, 
sobrando  en  toda  la  costa  de  Francia  gran  numéro  dellos,  y  que, 
para  el,  serian  mucho  mas  confidentes  que  los  Portuguescs.  Pcro 
quierelos  para  pilotos  de  la  cosla  de  Portugal  y  lengua.  y  que  se 
metan  con  las  saetias  en  calas  y  porteçuelos  donde  no  han  de  entrar 
los  bajeles  ni  galeras  de  la  armada,  y  por  este  medio  mêler  en 
tierra  socorro  de  gente  y  municiones,  avisos  y  otros  recaudos,  y 
sacarlos  de  la  tierra  para  otras  partes,  sin  temor  de  ser  defendidos. 
Todo  lo  quai  Uevarian  y  pondrian  a  punto  a  cosla  de  Su  Mag'', 
pues  sola  la  senal  que  dicho  capitan  pide  es  bastanle  para  ello. 

Supuesto  lo  dicho,  que.  conforme  a  las  ocasiones  présentes,  va 
tan  arimado  a  razon,  que  con  dificultad  se  podria  contradezir,  pare- 
ce  que,  aunque  el  rey  de  Fez  reciva  graciossamente  la  embajada 
etc.  que  llevo  Pero  Venegas',  y  lo  de  a  entender  assi  por  la  res- 
puesta,  le  quedara  tan  estragado  el  pecho  de  aver  savido  y  enten- 
dido,  por  medio  del  dicho  capitan.  la  pretcnsion  que  Su  Mag''  ha 
tenido  de  lomarle  Alarache,  que  nunca  encarara  de  bucna  gana  a  la 
dicha  confederacion,  aun  que  lan  bien  la  dessea.  pues  no  se  dubda 
que  sus  alfaquies  (que,  entre  ellos,  pueden  mucho)  procuraran 
desuadirle  dello. 

Y,  para  soldar  todos  esfos  inconvinienies.  y  reduzir  el  animo  del 
rey  de  Fez  y  de  los  suyos  a  quietud  y  benevolencia,  parece  (so  la 
dévida  correccion)  se  debria  despedir  el  dicho  capitan  sin  ninguna 
conclusion  ni  esperança  délia,  y  despachar  a  Pcz persona  de  recaudo 
con  carias  en  que  se  diga  al  Rey  que  a  noticia  de  Su  Mag''  a  venido 
que  algunos  malivolos  encmigos  de  ambos.  y  muy  apasionados  y 


1.   Sur  la  misaion  nii  Maroc  dont  l'cdrn        par    Philippe    II,    V.    1"    Série.    Frnnr 
Venegas  de  Curdoba   vuiiail  d'ilri!  chargé        l.  Il,  pp.  3o-  5i. 


MÉMOIRE    D  ISSUNÇA    SUR    LES    PnOPOSIT10>S    DE    LANSAC  3i'l~ 

confidentes  amigos  de  Turcos,  le  lian  informado  etc.,  y  que,  para 
que  entienda  ser  todo  contra  la  verdad,  le  da  su  palabra  real  etc.. 
y  que  en  aquella  conformidad  y  para  que  reciprocamente  se  corres- 
pondan  en  este  particular,  quicrc  que  el  rey  de  Fez  le  da  la  suya  y 
promela  en  su  ley  que  no  hara  ni  consintira  que  del  dicho  puerto 
de  Alarache,  ni  de  otro  alguno  de  los  suyos,  sea  hecho  ni  intentado 
hazer  ningun  enojo  a  Su  Mag''  ni  a  sus  armadas,  ni  dada  ayuda  ni 
otro  favor  alguno  a  sus  enemigos,  ni  consintiia  que  en  el  dicho 
puerto  entre  ni  sea  acogido,  revitallado,  rcIVcscado,  ni  proveido  de 
algunas  municiones  ni  pertrechos,  ningun  bajel  de  alto  ni  bajo  vorde 
de  sus  enemigos,  ni  de  sus  aliados  ni  coniederados,  expresandolos, 
si  fuere  necesario,  la  llaga  que  Francescs  han  hecho  en  este  negocio. 

British  Muséum.  —  AddiUonal Mss,  '28360,/.  92.  —  Orirjinal. 


3A8  6  AOLT  1679 


CXWII 

LETTRE  DE  CABRETTE  A  PHILIPPE  II 

Cabreite  expose  à  Philippe  II  que  Lansac.  en  vue  de  l'entreprise  snr 
Larache,  avait  réuni  de  nombreux  gentilshommes,  résigné  sa  charge  de 
gouverneur  du  Brouage.  refusé  d'autres  fonctions  en  France  et  fait  de 
grandes  dépenses.  —  Philippe  11  fera  bien  de  ne  pas  se  l'aliéner.  — 
Andréa  Gasparo  Corso  a  été  avisé  du  Maroc  que  l'ambassadeur  enrové 
par  le  Grand  Seigneur  au  Chérif  avait  mission  de  lui  demander  son  aide 
pour  une  expédition  contre  Oran.  —  Cabretle  croit  que  cette  démarche 
avait  pour  but  de  sonder  les  dispositions  du  Chérif  envers  les  Turcs.  — 
Il  craint  que  ce  dernier  ne  soit  travaillé  par  des  personnes  hostiles  à 
Philippe  II.  —  Un  soulèvement  a  eu  lieu  au  Maroc  ;  les  rebelles  apjtellent 
le  fils  de  Moulay  Abd  el-Malek ;  danger  d'une  intervention  turque  en 
leur  faveur .  —  La  pré.'sencc  simultanée  de  quatre  ambassadeurs  auprès 
du  Chérif  peut  amener  des  surprises  fàcheui^es.  —  C'est  une  raison  pour 
Philippe  II  de  saisir  l'occasion  qui  se  présente  à  lui  d'exécuter,  sans 
aucun  risque  à  courir,  l'entreprise  sur  Larache.  —  Lansac  est  capable 
de  soumettre  l'Afrique  avec  les  soldats  qui  viendraient,  de  tous  côtés,  s'en 
râler  sous  ses  ordres.  —  //  n'en  coûterait  que  de  l'arqent  à  Philippe  IL 
—  Influence  de  Lansac  sur  te  duc  d'Anjou  et  parti  qu'on  en  pourrait  tirer. 


Madrid,  6  aoi\t   1171) 

.4«  dos  :  A  la  S.  C.  II.  Mag''  del  Uev  my  sefior. 
\lia  manu:  Cap"  Cahrcla.  fi  do  Ag'"  1579.  —  Lansacli.  —  Oran. 

S.  C.  R.  Mag". 

Antes  que  se  vaya  il  capitan  de  la  Croys',  ho  qiicrido  avizar  a 
V"  Mag'',   como  afeosionado  scrvidor  de  V"  Mag',  lo  que  aqui  se 

I.    I.r  tapiuiiie    iJi'.'.irnix.  V.   siipni.   p.    3'i3  el  iiotr  1. 


LETTRE    DE    CABRETTE     A     PHILIPPE    II  3^9 

sigue.  Et  primo,  poys  quel  négocie  non  a  seguido  a  perfecion'. 
Dios  save  porque,  V"  Mag''  sera  avisado  como  monsieur  de  Lanssac 
eslava  aparejado  in  este  negocio  por  servir  V"  Mag**  con  uno  boen 
nomero  de  jenle,  prinsipalz  cavalières,  que,  sensa  ly  azer  entender 
lo  que  queria  azer,  eslavan  a  ponto  esperando  il  tienpo  que  foesen 
comendados.  \  tanbien  el  se  dismilio  del  suo  governamento  de 
Broagio  espresamente  por  poder  servir  \"  Mag''  con  mas  facilidad. 
Y  tanbien  daspoys  il  rey  de  Francia  a  establido  uno  consegio  des- 
tado  et  de  guerra  de  noevo.  la  vonde  queria  poner  monsieur  de 
Lanssac.  et  lo  azia  governador  de  Toreria  ;  et  de  todo  non  hi 
querido  por  las  diclias  hocaziones.  \  tanbien  V"  Mag''  sera  avizado 
como  a  hecho  de  boenos  gastos  demas.  Que  V"  Mag''  non  penssa 
bien  que  todo  eslo  non  es  nada  a  el,  al  respeto  de  lo  que  sentira  non 
poder  aver  esecutado  alguna  coza  conforme  sua  boena  volonta.  Et, 
porque  yo  lo  conosquo  por  tal,  me  fa  dizer  lo  que  digo,  por  avizar 
a  V'^"  Mag''  que  conple  mocho  a  V"  Mag''  que  tenga  coento  del, 
porque  so  que  poede  azer  mocho  bien  in  sus  servicio,  y  tanbien  por 
contra  con  hocaziones  mocho  mal,  quando  querria. 

Y  tanbien  de  Andria  Gasparo  Corsso  ho  intendido,  como  por 
carta  que  a  resevido  de  Barbaria  me  a  mostrado,  que  dize  que  lo 
inbaisador  del  Turquo,  ques  venido  al  rey  de  Fes,  dize  que  viene 
espresamente  por  azer  intender  al  rey  de  Fes  da  parte  del  Gran 
Turquo  que  se  préparasse,  por  la  prima  que  viene,  de  ly  ajodar  de 
monisiones  et  jengtes,  porque  quiere  inviar  sua  armada  sobre  de 
Horan'.  Si  esto  es  verdat,  non  mi  paresse  nada  de  boeno  ;  et  mi 
par  que  lo  inlenden  porque  lo  quieren  provar,  bien  que  non  man- 
dasen  armada,  solo  por  ver  sua  boiia  volonta  que  tiene  inverso  del 
Turquo,  et  conforme  a  ello  ce  governarano  por  ly  levar  lo  regno, 
in  escuza  de  venyr  a  Horan.  Et,  como  ya  tengo  dicho,  es  de  mocha 
considerasion,  y  tanbien  que  de  algunos  saria  coza  fasil  que  fossa 
solisitado  por  poder  dar  inpendimenio  a  los  disegnos  de  Y"  Mag''; 

I.   Le  capitaine  Descroix   et   Desportes,  France,    t.   I[,   p.    18.  C'est,  sans  doute, 

qxii  avaient  été  envoyés  par  Lansac  pour  à  celle   circonstance  que  Cabrotle   fait    ici 

inspecter  la  place  de  Larache,  avaient  écrit  allusion. 

à  celui-ci  qu'elle  ne  pouvait  être  surprise,  à  2.   Sur  cette  ambassade  turque,  V.  inj'ra. 

cause  de  récenles  fortifications.  \  .  r''' Série,  p.  358  et  note  3,  p.  372. 


35o  6  AOUT   iS^ç) 

que  todo  se  poede  imaginar  et  pensar,   porque  son  cozas  que  se 
poeden  azer. 

Y  tanbien  yo  tengo  intendido  in  aquellas  partes  del  regno  de 
Fes  et  Maroquos  ay  hotros  que  si  son  levanlados  contra  del  dicho 
rey  di  Fes  et  llaman  lo  igio  del  charifo  moerto'  por  rey.  Et  tanbien 
esto  es  dagno,  porque  aquella  parte,  non  podiendo  sallir  con  la 
suya,  se  poria  ajodar  del  Turquo.  Y  tanto  mas  que  intendo  que  se 
allan  qualro  enbaijadores  alla^  que  non  es  bien  por  lo  ([ue  yo  veo, 
porque  cada  uno  dara  conto  de  lo  que  passa,  et  poria  essere  que 
cauzaran  alguna  novidad.  Et  por  esto  me  pareseria  bien  que  si  ly 
avessehordineque,  in  tanto  que  aquestas  cozas  van  de  esla  maniera, 
se  podiesse  azer  et  esecutar  lo  eteclo  de  Larach,  non  se  deveria  per- 
dere  una  liora  de  tienpo,  porque  conviene  mocho  por  tienpo  a  \" 
Mag'',  si  le  considerara  bien,  de  tenyr  acjuella  plassa  et  la  azer 
foerte  por  tienpo  menlre  estos  galboyos.  El  plega  a  Dios  que  yo  soy 
mentidor,  por  benefisio  de  la  crestiandat  et  de  \'''  Mag'.  Ma,  poys 
(|ue  V"  Mag''  la  poede  aver  senssa  que  se  pone  in  ninguno  peligro 
ny  que  se  descobre,  me  parese  (|ue  non  se  deveria  pcrdere  una  bora 
de  tienpo,  porque  tanlo  mas  ce  délaya  tanlo  mas  poria  cauzar  de 
dagno.  Suplico  a  V"  Mag''  (jue,  avante  que  dicho  de  la  Croys  se 
vaya,  V"  Mag''  considère  bien  a  eslo,  porque  mi  paresse  (|ue  inporta 
porque,  si  una  vos  monsieur  de  Lansac  pone  lo  pie  in  Alrica.  porra 
azer  de  boenes  servicios  a  V'"  Mag''.  quando  V"  Mag**  lo  querra 
comandar,  et  saria  hocasion  por  lo  gardar  de  grandes  travajos.  Et, 
si  V"  Mag*"  sera  servido  de  ly  ajodar  de  pocas  forssas  de  jenle  mas, 
que  ly  ajoude  de  dineros,  el  poria  poner  la  Afriqua  in  man  de  \  " 
Mag'',  porque  V"  Mag''  a  de  saber  que,  aqui  vonde  el  se  allara.  ly 
veneran  tanta  jcnte  de  todas  partes,  que  non  se  poria  crcr.  Et  lo 
tengo  por  lai  que  V'^"  Mag''  et  la  crestiandat  ne  cararia  grandisimo 
fructo,  senssa  que  V"  Mag""  venise  a  dismenuyrsse  de  sua  forssa  ni 
que  aga  amalar  sua  jengte,  salvo  que  gaslos  de  dineros,  que  esto  non 
faltaran  a  V"  Mag''  si  me  (jucrra  escocliar.  \o  non  poedo  di/.ci'  mas. 

I.    Lo  icjio  ilel  charifo  moerto:    Moula>  a.   Outre    IV'iivoyi;    (^L^[)agno,    qui    ne 

Ismaïl,  fils  de  Moulaj   AbJ  el-Malok.  V.  pout  être  visé  dans  ce  passago,  il  y  avait 

supra,  p.  i54.  note  2.  —  Lo  soulèvomenl  alors  à  Murrakvcli  les  l'iivoyés  du  Grand 

dont  parle  ici  Cabrctle  n'est  pas  lonlîrmij  Seigneur,  du  roi  de  Portugal  ot  do  la  reine 

par  ailleurs.  l'jli^ubetli.   V.  iiifru.  Doc.  CWX,  p.   356 


LETTRE     DE    CABKIiTTE     A     PHILIPPE     II  35  I 

Y  tanbien,  teniendo  monsieur  de  Lansac  in  la  dcvosion  de  V" 
Mag'',  corno  ya  ista,  et  que  se  manteiiga  como  es  al  présente,  yo 
me  asseguro  que,  quando  foesse  servicio  a  V"  Mag**,  qu'el  se 
enpleasse  de  azer  alguno  boeno  efecto  con  Monsieur,  lo  hermano 
del  Rey,  por  lo  ripozo  de  la  crestianita  et  beneficio  de  V"  Mag''.  El 
lo  poede  muy  bien  azer,  porque  Monsieur  lo  tiene  por  tal  que, 
quando  el  volesse,  non  aria  salvo  lo  que  ly  consellarla:  mas  nonqua 
la  querido  seguir  por  lo  camino  que  fenia,  bien  que  lo  azia  suo  jene- 
ral.  Et,  quando  tossa  menestier  azer  inpreza  contra  Anglatefra, 
como  que  algunas  vezes  poede  venyr  l'ocasion,  el  poria  azer  de 
maniera  que,  dando  ajoda  V"  Mag'',  poria  azer  mover  Monsieur  iii 
aquella  inpreza.  Iratando  algun  casamiento  con  una  de  las  serenis- 
simas  Infantas  :  (jue  posibile  las  cozas  mal  incaminadas  se  porian 
poner  in  bon  termine  ;  jentes  azen  todo  et  mismo  el  que  mocho 
poede.  Et  esto  poria  esere  cauza  que  con  mas  facilidad  V'^''  Mag'' 
poria  venyr  a  gozer  de  la  fortuna  de  Portugal.  lo  non  serquo  altro 
salvo  de  tiovar  comodila  de  poder  levar  delante  lo  que  poria  inpe- 
dir  a  lo  que  conviene  a  V"  Mag'',  et  por  esto  digo  forssa  mas  de  lo 
que  me  conviene  :  mas  V"  Mag''  sera  servido  me  perdonar  et  lo 
tomar  todo  in  bona  parte,  como  por  la  boena  intension  por  que  lo 
digo. 

Et  al  resto.  Dios  consege  lo  mijor  a  V'^^  Mag''. 

in  Madiil,  boy  a  6  de  Agosto  1079. 

D.  V.  S.  C.  U.  Mag''  il  miiiimo  servidor, 

Siyné  :  Capitan  Cabreta. 
Britlsh  Muséum.  —  AddiUomd Mss,  28360,  /.  97-99.  —  Original. 


35a  18  jLiN-22  AOLT   lôyg 

CXXVIII 

LETTRE   DE  MOULAV  AHMED  EL-MANSOLR  A  ELISABETH 

//  a  reçu  la  lettre  d'Elisabeth  en  faveur  des  marchands  anglais  trafiquant 
au  Maroc.  —  Ceux-ci  seront  traités  arec  la  même  bienveillance  que  par 
le  passé.  — •  //  fera  en  sorte  que  les  Juifs  qui  ont  ses  sucreries  à  ferme 
acquittent  leurs  dettes  aux  dits  marchands.  —  //  est  prêt  à  donner  .•satis- 
faction à  toutes  les  demandes  que  lui  soumettra  la  Reine.  —  Le  présent 
exemplaire  de  sa  lettre  est  accompagné  de  l'original  arabe. 

Merratech.  [il  Hbia  II]  987  —   18  juin  [1579]'. 

Leiter  from  ihe  K.ynge  of  Barl)erie  unio  the  Quene  of  Englande. 

The  sarvante  of  Gode,  which  pultelh  his  full  truste  and  confi- 
dence in  ail  his  devyne  volontatli,  \vhich  commclh  t)f  ihe  seede  of 
Mahomett,  Hamel,  sonne  of  Mahonielt,  sect  of  a  goode  memorio. 
shérif  délecte.  EmperadorofMorocke,  Kingof  FesseandofSusse.  \c. 

To  the  moste  amoungste  hur  owne  ande  mosle  mvghfie, 
Elizabclh,  Quene  of  Englande  and  of  Irelande.  «N:c. 

Fort  that  \\e  receivedo  your  letc'  in  this  our  riall  Corte.  and  by 
the  same  lo  havo  somc  care  over  youi-  subjocts  her  Engllshe 
marchaunts  which  trade  hère  into  our  kyngdoines  ;  and  for  that 
theie  be  yours,  and  for  your  sake  theie  shall  be  euscdc  as  il  is  llie 
use  hertofore  in  ihis  our  liall  liowse.  as  also  lialli  liine  herlofori' 
of  our  elders. 

And  for  that  you  requestethat  I  sholde  coniniauiulo  llie  .lues  lo 

I.   Celle  IcUrc,  qui  est  suivie  d'un  posl-  i.   C'est  i  celte  lellrc,  remise  au  Cliérlf 

scriplum  dalé  du  32  aoiH  1079,  aurait  dû  par  Ralpli  Skvdmoore.  i|u'.\uj.Mi>line  l.anr 

ilre   placée,  selon  l'ordre    chronologique.  fait  allusion  dans  >a  loltri- ii  llalpli  l.ane.  \ 

apr^9  lo  document  suivant.  in/ra,  p.  'Sb"]. 


LETTRE     DE    MOULAY    AlniED    EL-MA>SOL'U    A     ÉLISAHETII  353 

pay  tliat  ihiie  doe  owc,  wliich  hc  rciits  and  faclors  of  our  iiigciiiics, 
\t  sliall  1)0  so,  nnd  iheie  sliall  be  payde  ail  ;  for  tlial  it  isour  ciislom 
lo  be  laverable  ah\ayse  uiito  marcliaunls  slraungcrs,  and  more  lo 
the  Englismen,  for  ibal  liicic  be  your  subjccts,  and  commendcde 
by  you,  and  sbal  be  verie  well  enlerlaynede  ;  and  of  llial  be  you 
vcrie  «cil  assurede,  ore  any  lliinge  ihat  sball  complc  vou  in  this 
requeste  :  or  in  any  olher  whatsoever  it  be,  give  me  advice,  «  bicb 
shall  be  donc,  as  By  the  dedes  you  sliall  see. 
God  lighl  you  «illi  ail  his  grâce. 

Geven  in  our  riall  howse  in  Morocuse.  18  ni'  llio  monlli  of  .lune, 
h\  our  accounfe  987. 

Posl-Scrijiliiin  '  ;  Ilere  goclli  anolher  letre  of  ours,  w  rillen  in  oui' 
languisb  Arabisa  llie  which  copie  is  tliis"  ;  and  if  llicr  be  any  ibat 
can  rcde  and  enlar|)rel.  you  may  se  wbat  il  dolli  déclare  ;  yt  goetli 
in  slill  and  ordeilie,  aaIucIi  \\e  usede  on  kyngc  lo  anolher. 

\\  lillcn  in  the  monllie  of  .\ugusle  i-'i-g.  the  aad  dav. 

John  IMchols.  —  The  Progresses  and  piiblk  Processions  of  Qaeen 
Elizabeth.  —  Édition  1823,  t.  Il,  p.  288. 

I.   Ce  post-scripliim,   daté  du  32  aoiM.  anglaise. 
indiqiir  que  l'original  arabe  a  été  écrit  [los-  i .   Ni  l'original  arabe,  ni   lo   texte  cspa- 

lérieurement    au    texte    espagnol    d'après  giiol,  désigné  par  les  mois  :  i/ie  iuAicA  copie 

lequel  aurait  été  faite  la  présente  traduction  is  tlùs.  n'ont  élé  retrouvés. 


De  Castbies.  mi 


354 


i»79 


CXXIX 

LETTRE  D'EDWARD  "WOTTON  '  A  WALSINGHAM 
(Extrait) 

f/élévation  du  duc  de  Dragance  au  trône  de  Portugal  amènerait  les  Maures 
à  exiger,  pour  la  rançon  de  son  fils,  la  restitution  des  fronteiras.  — 
L'avbnement  de  Philippe  II  serait  facilité  par  la  faiblesse  des  Portugais, 
gui  sont  inaptes  à  la  guerre  et  ont  perdu,  à  la  Imtnille  d'El-Ksar  elKebir, 
leurs  meilleurs  soldats  et  capitaines. 

Madrid,  i8  aovM  1579. 


Au  dos  :  To  llie  righte  honorable  Sir  Fiauncis  \N  alsingliaiii.  011c 
of  lier  Ma''"  Prevy  Counsell  and  Principall  Secretaries.  —  Alla 
manu:  18  August  1079.  Madril.  From  M'^Wotlon. 

Sir.  —  Il  uiay  plcase  your  Iloiiour  to  1)C  advorlised 


Tliinges  which  mav  liinder  llie  Duke  of  Rraganza'. 
lie  is  not  helovcd  of  ihc  conunon  people.  llis  eldesl  soniie^  is  in 
Apiirica  prisoner,  and  it  islhouglilc,  if  llie  Duke  slioulde  l)e  cliosen 


I.  Edward  Wollon  (i548-l626)  fut 
cliar^'é  de  plusinurs  missions  en  Êcossn 
(i585),  en  France  (i586,  1610),  cl  fut 
nommé  membre  du  Conseil  privé  (iCoi). 
Il  avait  été  envoyé  on  Portugal,  au  mois  de 
mai  1370.  pour  féliciter  le  roi  Henri  do 
son  avi'nerarnt  cl  il  ronlrail  on  Anirlclcrre 
par  l'Espagne. 

3.  La  mort  du  cardinal-roi  Henri  (3i 
janvier  i.'iSu)  allait  bicntùl  ouvrir  la  suc- 
cession   au    Irûno    de    Portugal.     Edward 


WotloneiaminclesclianceRdes  prétendants. 
Il  a  parlé  de  celles  de  D.  Antonio,  qui  a 
contre  lui  la  défaveur  du  cardinal-roi,  ses 
mœurs  dissolues,  sa  pauvreté,  mais  qui  est 
tri'S  populaire.  Le  duc  do  Bragance  est 
riche,  bien  vu  du  cardinal-roi,  d'uno 
graiule  partie  de  la  noblesse  et  des  Jésuites. 
Wollon  examine  ensuite  ce  qui  peut  le 
desservir.  Cf.  supra,  p.  SaS,  note  !t. 

3.  Le  duc  de  Barcellos.  Y.  supra,  p.  3i3 
et  note  5. 


LETTRE     D  EDWAHD     AVOTTON     A     \\  ALSINC.  II  \  \t 


355 


kiii2.  ihe  \[oores  ^\il  asko,  fur  liis  sonnes  ransonic,  thc  restitution 
o("  those  fortes  ■fthich  the  Portugheses  hoiilde  ni  Aplirica.  wliicli 
«ère  a  mallcr  verv  prejudiùall  fo  Porlugall. 

Tliinges  ^\  hicli  niay  hclpc  (lie  K.ing  of  Spayiie. 

The  gênerai  weaknes  of  Uie  Portngliese  nation',  as  being  alto-- 
getlier  unacquainled  witli  the  matters  of  the  warre,  men  oui  of 
order  and  untrained,  whose  chefeest  souldiours  and  captaines  eilher 
were  slaine  at  the  haltayle  in  Aphriea,  or  are  iioaa  there  delayned 
as  prisoners  '. 

Froui  Madrill,  the  18  of  Auguste  1079. 

^our  llonours  inosle  huinhly  at  conunaundnienl, 

Signe:  EdA\arde  Wolton. 
Public  Hecord  Office.  —  Stale  Papers.  Spain,  roi.  J.  n"26.  —  Original. 

I.   Celle  faiblesse  île  la  iialion  portugaise  au  gouvernement  anglais  (novembre  iS^g), 

est  au  nombre  des  circonstances  que  Wolton  que  le  vieux  roi  Henri  racbi^' te  ses  partisans 

considère  comme  favorables  k  Pbilippe  II.  et    laisse   en   captivité  au   Maroc   ceux   de 

3.   On  lit,  dans   un    rapport  adressé   de  Pbilippe  II.  State  Pap..  For..  France,  vol. 

Paris  par  Amias  Poulet  et  Henry  Co'ibam  ///    n"  i3. 


356  9    SEPTEMBRE     IO79 


cxxx 


LETTRE  D'AUGUSTINE  LANE  '  A  RALPH  LANE^ 

Les  bons  rapports  (]iù s'établissent  entre  Moulay  Ahmed  et  Philippe  II  seront 
nuisibles  au  commerce  anglais.  —  La  réponse  de  Moulay  Ahmed  aux 
dernières  lettres  d'Elisabeth  en  faveur  de  Sir  Thomas  Gresliam  et  des 
marchands  anglais  se  réduit  à  de  bonnes  paroles.  —  Philippe  II  a  envoyé 
à  Moulay  Ahmed  un  ambassadeur  avec  un  présent.  —  Les  deux  sou- 
verains auraient  conclu  une  ligue.  —  Il  n'y  a  plus  lieu  de  compter  sur  les 
facilités  que  Moulay  Abd  el-Malek  aurait  assurées  aux  commerçants 
anglais.  —  Deux  autres  ambassadeurs  ont  été  envoyés,  l'un  par  le  roi 
de  Portugal,  l'autre  par  le  Grand  Seigneur.  —  Le  premier,  qui  apportait 
un  présent,  est  venu  pour  le  rachat  des  captifs.  —  Le  Chérif,  par  amitié 
pour  Philippe  II,  rendrait  le  duc  de  Barcellos  .mns  rançon.  —  L'ambas- 
sadeur turc  réclame  à  Moulay  Ahmed  certains  ports  et  la  région  de  Fe:. 
—  Philippe  II  vient  d'enlever  aux  Turcs  la  place  de  Tlemccn,  qui  appar- 
tient de  droit  au  roi  du  Maroc.  —  Le  bruit  a  couru  que  Philippe  II  allait 
assiéger  Alger.  —  Ce  bruit  s'est  trouvé  faux.  —  On  parle  d'une  ligue 
entre  le  roi  d'Espagne  et  le  Grand  Seigneur.  —  .Moulay  .Ahmed  vient 
d'égorger  trois  de  ses  neveu.c.  Le  quatrième  s'est  réfugié  dans  les  mon- 


I.   Augiisline  Lane,  membre  de  la  Bar-  StalePap..  Domcslic.Eli:ahclh,vol.CX.\\l, 

bary  Company  (ondée  en  i58d  (V.  infra.  p.  n"  6S.  Envoie  on   Irlande  en    i583,    il   )' 

ùliô),  était  parent  de  Ralph  Lane  (V.  infra,  exerça  les  fonctions  de  sliériT  du  comté  <lc 

p.  3Co).  On  le  retrouve  au  Maroc  en  i585  Kerry.  Il  prit  part  en   ij8d  à  l'expédition 

(V.   infra.   p.   li'ig).  Il  y  était   détenu  en  organisée  par  Waltcr  Raleigli  vers  la  cùlo 

prison  par  ordre  du  Chérif  en  lâflo.  V.  /'''  américaine  au  nord  de  la  Floride  et  dirigée 

Série.  Angleterre,    t     II,  lettre    d'Edward  par  Uichard  (irenville.  En  essai   de  coloni- 

Prynnc,  3o  mai  iSgo.  sation  fut  tenté  dans  l'ile  de  Roanoko.  Cet 

3.  Sir  Ralph  Lane,  mort  en  i6o3.  En-  essai  n'eut  pas  do    lendemain.  En   i586, 

gagé  de  bonne  heure  dans  les  entreprises  Lano  et  ses  compagnons  étaient  ramenés 

maritimes,  il  songeait,  en  1679,  à  se  rcn-  par  Urake  en  Angleterre.  Nommé  on  1092 

dro  au  Maroc  cl  il  priait  Burghley,  au  cas  «  muater-master  »  de  la  garnison  d'Irlande, 

où  il  mi^llrait  à  exécution  ce  projet,  de  lui  Ralph  l.aue  prit  une  pari  nclivoii  la  répres- 

iihtcnir  de  la  Reine  des  lettres  de   recom-  siou  de  la  révolte  ipit  éclata  on    lôij'i  dans 


ma 


nilalluii  pour  «  lesrolsile  l'c/i-ld'Algor».         le  nurd  de  l'ili' 


LETTRE    DAUGUPTINE    I.ANE    A     BAI.PII    LANE  357 

tagnes.  —  Augustine  La  ne  a  envoyé  à  Ihilph  Lane  un  faucon  du  Maroc. 
—  //  possède  un  très  beau  cheval  qu'il  voudrait  être  autorisé  par  le 

Chérif  à  lui  envoyer  aussi. 


[Morrakocli,]  9  septembre  1679. 

Au  dos.  alla  manu:  To  ihe  AAorshipfull  lus  cosen  M' Raplie  Lane, 
Esquire.  London,  att  Cliaring  Crosse.  —  Per  the  «  Ricliard  and 
Jane  »,  master  Ricliard  Stasley.  —  Lettres  out  of  Barbary.  — 
Peace  concluded  betwixt  ihe  King  of  Spayne  and  the  King  of 
Marrocoos.  —  Oute  of  Barbary,  of  the  9"'  of  September  1079. 

Woorsliipfull,  I  bumblye  commonde  me  unie  yoAv,  lioping  of 
your  good  lieallh. 

In  my  lastletters  untoyow,Avlii(^li  I  sente yourWorsbip  by  a  sliippe 
called  «  tlie  Foresyglile  »,  daled  tbe  xiiii"'  of  Auguste,  I  advcrlysed 
yow  of  tbe  altération  likely  too  growc  to-wardes  our  nation  in  tbeis 
partes  for  our  tralyclie,  by  reason  of  lykclylioode  of  a  greale  aniytie 
loo  growe  belAvixte  this  Kinge  and  tbe  Kinge  of  Spayne  ;  so  tbat 
notwilbstandinge  tbe  arryvall  beatber  of  a  gentleman  OAvte  of 
l'^nglande,  witb  lier  Ma""  lettres  to  tins  Ivinge,  in  favor  of  Sir  Tliomas 
(jresliam',  and  otlier  lier  Ma""  lettres  for  the  wliole  company  of 
inerchaunts,  brouglite  heather  in  a  shippe  called  «  the  Richarde 
and  Jane  »,  and  delevered  to  tbis  Kinge  by  a  gentleman  called 
Skydmoore',  tbe  ansAvere  to  lier  Ma""  lettres  froni  tbe  saide  Kinge 

1.  Sur  ce  personnage,  V.  s»/)ra,  p.  300,  avant  le  iS  juin,  dale  ilc  la  réponse  du 
note  2.  Cliérif    à     cette    lettre.     V.    supra.     Doc. 

2.  SurSkydmoore,V.  m/ra, Doc.  CLWI,  CN.XV11[,  p.  352.  D'autre  part,  une  dépè- 
|i.  438.  Le  texte  d'.\iigustine  Lane  semble  clie  de  l'ambassadeur  espagnol  à  Londres, 
bien  établir  une  distinction  entre  ce  Bernardino  de  Mendoza,  datée  du  20  juin 
Skydmoorc  et  le  «  gentleman  »  mentionné  1J79  et  adressée  à  Zayas,  annonce  qu'un 
quelque  lignes  plus  haut  comme  venu  agent  est  allé  au  .Maroc  pour  traiter  avec  le 
il'.Vngleterre  avec  une  lettre  d'Elisabeth.  roi  de  Fez  de  la  mi.se  à  exécution  du  ion- 
Un  ignore  qui  il  était.  Skydmoore  aurait  Irat  passé  entre  son  prédécesseur  et  les 
seulement  remis  au  Chérif  la  lettre  Anglais.  Aux  termes  de  ce  contrat,  le 
d'Elisabeth  en  faveur  de  la  Compagnie  des  paiement  des  armes  et  des  munitions  four- 
marchands.    Il    était   arrivé    à    Merrakeeh  nies   à   Abd   el-Mulek   devait   se   faire    en 


358  9    SEPTEMBRE     lÔ^f) 

is  a  satisfaction  iii  woordes,  but  nothinge  in  deedes  ;  as  Sir  Thomas 
Gresliam  as  well  as  ourselves  shall  find  in  this  reckeninge. 

For  nowe  the  matter  of  amytie  betwecne  tlie  Kinge  of  Spayne 
and  this  Kinge  is  throAvghlye  concluded,  the  Kiiig  of  Spayne  havinge 
sente  an  ambassadeur  unie  hime  ;  Avhoe  came  verie  noblie  Avithe 
forlye  gentlemen  and  servaunts,  and  Avith  a  présent  unie  this  King 
from  the  said  Kinge  of  Spayne  of  ccxx  thowsande  ducados',  and 
a  greate  leage  throwghlye  conchided  betAvene  tllem^  So  that  the 
good  means  of  trafycke  in  this  Kingcs  domynyons.  that  oiir  nation 
uppon  her  Ma"'*  recomendacions  myghte  hâve  bene  assured  of  ail 
the  other  Kinges  handes,  is  cleane  culte  off;  as  in  my  laste  hêtres 
toochinge  your  owne  cause  1  did  ait  large  discourse  unie  yoAv. 

Furlhermore,  thero  are  hecre.  at  lliis  présent,  other  Iwoo  ambas- 
sadeurs, the  one  frome  the  Kinge  of  Porlingale  ',  and  the  other 
frome  tiie  Greate  Turke  '. 

The  ambassadeur  ffrom  the  Kinge  of  Portiiigale  bronghie  this 
Kinge  a  présent  of  a  c  thowsande  ducados.  and  his  cuniNuge  ys  loo 
rysgale  capty^es.  But  ytt  ys  said  that  tiiis  Kinge,  in  tokenof  the 
good  AAill  that  liée  hcarelh  unto  the  Kinge  of  S])ayne  doothe  franc- 
kelye  gevc  unto  him  the  Duke  of  Bragansa  iiis  sonne  Avitlioul 
ransome. 

The  Greate  Turke  his  ambassailour  demandelh  of  this  Kinge. 
certayne  portes,  and  also  ihe  countrye  of  Pliesse,  beinge  the  bettcr 
parte  of  lande  towards  the  Strayles  '. 

The  King  of  Spayne,  by  avyzoes  tliat  came  healher  eyghle  dayes 

salpêtre,  mais  le  chérif  régnant  ne  voulait  conclu,  cette  assertion  est  inexacte.   C'est 

pas   que   ce   produit    fiH  exporté   de  son  seulement  le  3  aoiM  i58i  qu'im  accord  fut 

royaume.  Cal.  of  Spanish  Pop.,  vol.  i568-  signé.  V.  /"^  Série.  Franco,  t.  11,  p.  gg  et 

1679,  P-  ^79-  L'auteur  de  la  relation  de  note  7. 

l'ambassade  espagnole  fait  également  alla-  3.  Sur  l'ambassade  portugaise,    V.    1' 

sien   à  la  venue  d'un  envoyé  anglais.  V.  Série,   France,  l.   11,   p.   5a   et  note  7,  et 

/"  Série.  France,   l.   Il,  p.   5a.  (La  réfc-  inj'ra,  pp.  369-871. 

rence   à  l'avis  de  Ceuta   indiquée  ibidem.  4.  Sur  l'ambassade  turque,  \  .  France, 

noie  8,  et   la  conjecture    sur   Hogan,  sont  t.  II,  p.  ht  et  note  (j,  et  iiij'ni,  p,  87^. 

inexactes).  5.   Sur  les  rapports  entre  Moulay  .\hmr<l 

1.   Surcclteambassadcotsurcesprésenls,  rt-Maïuioiir    et    le    Grand    Seigneur,    V. 

V.  infra,  p.  871.  et  ;■■'  Série.  Franco,  l.  II,  France,   I.    Il,  p.  67,  note  a,  p.  94,  Soni- 

pp.  3o-54.  maire   et  note    i,  p.  99  et  note  fi,  p.   181) 

3.  Si    Lane   entend   qu'un   traité  a  été  ol  note  7. 


LETTRE    d'aUGUSTINE     I,  \NE     A     HAI.IMI     I.ANE  .SÔf) 

paste.  liatiietakcn  a  towne  called  Ticmcsyne',  ijingc  fiftecne  longes 
within  tlie  lande  beinge  in  ihe  Strayles.  Tlic  saide  lowiie  is  wlthin 
the  lande  Moroccoosand  doothein  riglileappcrtaineuiito  tliis  kiiige. 
But  llie  Turkeof  Argyars  did  holde  ill  he  force  uniill  llie  Kinge  of 
Spayne  dId  nowe  rannesacke  il.  And  ilie  Kinge  of  Spayne  was  by 
an  oulde  leage  bounde  too  défende  lliat  towne  for  tlie  Kinge  of  Hai- 
barye  agaynste  ibe  Turkes. 

Wee  did  bere  likewyse  that  ihe  King  of  Spayne,  willi  an  army 
botlie  by  sea  and  lande,  was  goinge  to  beseege  Argyars;  wiiicli 
kingdome  is  tbe  greate  distruction  of  christyan  bludde,  by  reason 
ihat  bis  gallers  bee  they  that  make  ail  the  spoyle  of  crystyan  mar- 
chants ;  and  thcrefore  they  hadde  benne  verie  good  newes  if  they 
hadde  benne  Irewe.  But  nowe  we  heere,  that,  furthe  then  for 
Tremesyne,  ihe  Kinge  of  Spaynes  meaninge  is  noit  to  deale  wilh 
llie  Turke  of  Argyars,  wboe  is  but  a  slave  to  the  Greale  Turke  ;  for 
it  is  saide  heere,  by  avyzoes  cume  froine  the  East  partes,  ihat  Ihcrc 
is  a  leage  taken  betwene  the  Kinge  of  Spayne  and  the  Greale  Tui  ko. 

Yow  shall  also  understande  (bat  this  Kinge  of  Barbarye  halhe 
within  this  eyghie  dayes  culte  ihe  ihroates  of  ihj-ee  of  bis  nephewes  : 
but  the  fowerlhe  escaped  iulo  the  mountaynes:  whoe,  wee  slande 
in  doupte.  will  rayse  sume  Irobles  in  thois  parles^. 

Ffurthermore,  Sir,  I  bave  sente  unto  yow  by  this  bearer,  niy 
ffriende.  M'  Owen\  in  token  of  my  poore  good  will,  a  Barbarye 
ffawcon,  and  I  hâve  a  Barbarye  horsse,  the  ffayrest  that  ever  I 
sawe,  which  I  Avyshe  in  your  stable  :  and  if  I  coulde  bave  goUen 
lycens  too  hâve  paste  liim  att  this  Kinges  bandes,  as  I  myghte  bave 

I .   Celte  nouvelle  était  inexacte.  fils  de  Moiilay    Abtl    el-Malck.   réfugié   à 

î.   On  ignore  quels  furentles  trois  neveux  Conslantinople  ;    Monlay   Mohammed,  fils 

de  Moulav  Ahmed  el  Mansnnr  que  celui-ci  d'Ahou   Hassoun,  souverain   éphémère  de 

fit   mettre   à    mort    en  1079.   La   nouvelle  Merrakcch  en    1608.   Quant  au  quatrii-me 

donnée  par  Augustine  Lane  ne  saurait,  en  neveu  du  Chérif  dont  parle  .\ugustine  Lano 

tout  cas,  s'appliquer  aux   seuls  neveux  et  et  qui  venait  de  s'échapper  dans  les  mon- 

polils-neveux  du  Chérif  que  l'Histoire  con-  tagnes,  il  n'est  autre  que  Moulav  Daoud,  fils 

naisse    et  qui   sont   les  suivants:    Moulav  de  Moulay  .\bd  cl-Moumen,  qui  souh  va  les 

Mohammed,  fils  de  Moulav  Abd  el-Kader.  Berbères  du  Seksaoua  contre  Moulav  Ahmed 

mort  en  1567  :  Moulay  ech-Cheikh,  fils  de  eW/ansour.  Sur  ces  personnages,  V.  Tableau 

Moulav  Mohammed  el-Mesloukh.  el  Moulav  généalogique,  PI.  III. 

en-Nasser,  frère  de  ce  dernier,  tous  deux  3.   Thomas  Owen.   V.  supra,   p.  107  et 

alors  fixés   en    Portueal  ;    Moulav    Ismaïl,  note  i. 


36o  9    SFPTEMBBE     1  079 

donne  ait  the  otliers',  >ou  shoulJe  bave  liadd  liim  erc  noA\c.  If 
the  Barbarve  flawcon  doo  myscarrye  affore  sbee  bee  delevied  unto 
\o-\v,  this  same  bearer  shall  delever  unto  yoav  a  Barbarve  tassell, 
\i  hee  also  doo  not  myscarrye,  as  I  liope  neyther  of  ibem  shall. 

And  thus,  rygle  WoorshipfuU,  I  comende  yow  to  tlie  keepinge 
of  Almightye  God. 

Your  ^\oorshippespoore  kynesman  and  freinde  assured  t(io  com- 
maunde, 

Signé  :  Augiistyne  Lane. 

British  Muséum.  —  Lansdowne  Mss,  LX,  f.  1^0.  —  Original. 


I.  The  iilhrrs:  Monlay  Abd  el-Mal.'k.  — 
Les  chevaux  étant  considérés  comme  des 
bètcs  nobli'S  «  frayant  le  chemin  à  travers 
les  colonnes  ennemies  »  (Coran,  xlvi,  5) 
et  nécessaires  à  la  guerre  sainte,  il  est  con- 
traire à  la  doctrine  de  l'Islam  de  les  ven- 
dre à  des  non-musulmans,  et  l'exportation 
en  est  rigoureusement  interdite.  Quand 
exceptionnellement  il  était  dérogé  à  cotte 


règle,  l'acte  de  vintc  dressé  par  les  adonis 
(notaires)  portait  toujours  les  signalements 
du  videur  et  de  l'aelieleur.  V.  Brit.  .Mus.. 
CoUon  Mss.  Nero  B  XL  ff.  6S  et  70. 
—  Moulay  Abd  elMalek,  qui  s'alfrancliis- 
sail  volontiers,  comme  on  sait,  des  usages 
musulmans,  s'était  sans  doute  nionlré  plus 
tolérant  sur  ce  point  que  son  successeur 
Ahmed  cl-Monsoiir. 


LETTRE    DE     THOMAS    CELY    A     lîUnnHLEY  '.')(]  \ 


CXXXI 

LETTRE  DE  THOM\S  CELY  '  A  BURGIILEY 

(Extrait) 

PrcjKiralifs  militaires  en  Espaqne.  —  Cerlains  les  croient  dirii/cs  contre 
le  Portugal,  d'antres  contre  AUjer,  d'autres  contre  Laroche  et  Tétouan. 

Puerto  de  Sanla  Maria,  I3  décembre  1379. 

Au  clos:  To  tlie  ryghle  lionoraijlc  and  my  singuler  good  Lordp, 
the  Lord  Tresurer  ol' Ynglande,  geve  tlics  when  God  sendes  wynde 
and  wether.  London.  —  Alia  manu:  Deceniber  157g.  Thomas 
Ccly  to  my  Lord,  from  Spaine,  being  there  in  tlie  gallyes.  —  ^^'i(ll 
a  lelter  to  hir  Ma'". 

En  tête:  Laus  Deo.  —  In  Andolazia,  yn  Porta  Santa  Maria, 
the  12  of  December  iS'yf). 

Uyghte  Honorable,  my  dewte  remembryd.  —  For  thati  am  wher 
I  can  not  hâve  tyme  to  wryte  dewtely,  for  Godes  love,  béer  with  my 
haste  indytyngs.  ylT  my  pen  run  astrcy.  Rede  the  Quienes  leter 
fyrste,  so  shall  your  Honer  pyke  owet  som  mater,  and  the  menyng 
of  my  good  wyll  toardes  my  soveren  Lacly  and  mystres,  and  toardes 
her  honerable  Cowncell,  and  her  hoel  domynyones. 

Fyrste,  to  towyche  the  grete  préparation  l'or  warres  >Yliich  ys 
nowe  makyng  redy  in  Spayne,  bot  whyther,  or  for  whal  plass,  God 
knoyes.  Som  seys  yt  ys  to  conquer  Portyngegaell  by  swoorde  ; 
som  seyes  yt  ys  for  Arjell  yn  Barbery  :  other  seyes  yl  ys  for  Ala- 

I.  riiomas  Cely,  «  one  of  the  Quocn's  quisition,  avait  été  condamné  à  quatre  ans 
guard  ».  Ce  personnage,  après  avoir  été  de  galères.  State  Pap.,  For.,  Spain,  vol.  l, 
tenu  en  prison  pendant  trois  ans  par  l'In-        n"'  28  et  6.^, 


302  12     nÉCE:MBRE     1  O'f) 

radie'  and  T\\ehvan  yn  Buibery.  lo  portes  Avhcr  ihe  galyotes  do 
harbor.  Tliys  woman""  halhe  toweld  me  that  slie  liatlio  harde  the 
capytaynos  say  yl  y  s  Avonly  for  Erlande  or  for  FlaAvnderes  ;  farther 
they  sey  tliat  lliey  sliall  hâve  grel  eyde  owel  of  Scollande  and 
Erlande  \ 

Comytynge  your  Honer  to  God  and  lo  Ilys  lloly  \\orde,  your 
Honer  mey  allweys  liyer  of  me  in  Uns  porte,  al  llie  lio\vcs  of  Avon 
Thomas  Bullercs,  a  \ngleshe  man,  and  heer  a  dweller. 

^our  poAver  orator, 

Signe:  Thomas  Celv  ol  Brystow. 

Wrylen  in  haste. 

Public  Record  Office.  —  SUite  Papers,  Domcstic,  EUzaliclh.  Aililcmia, 
vol.  A'AVf,  n"  35.  —  Orirjinal. 

1.  Cf.  supra,  p.   (6'i,  nolo  i.  ces pri^p:iralil"s  ctaicnt,  soU»ii  los  vins,  ilirigt's 

2.  Il  s'agit  d'une  courtisane,  dont  parle  contre  le  Portugal,  selon  d'autres,  contre 
Thomas  Cely,  dans  sa  lettre  de  même  date  le  roi  de  Fez,  tandis  que,  d'après  une  Iroi- 
à  la  Reine,  et  dont  il  recevait  les  conGden-  siinie  opinion,  ils  avaient  pour  but  d'assu- 
ces.  State  l'apers,  Foreijn,  Spain,  vol.  I.  rer  la  défense  Je  la  cùle  espagnole  contre 
n'  sS.  les  Maures,  que  les  Portugais  avaient  appe- 

3.  Parlant  égalemciil  de  préparatifs  faits  lés  à  l'aide  et  sollicitaient  d'envahir  le 
(lar  l'Espagne,  William  Waade  écrivait  de  rovaume  de  Philippe  II.  llaljietil  llouse, 
Florence,    le   -  mai   l579,   à  Uurghley  que  Cfcil  Mss.  ool.  X.  n"  ijo. 


MÉMOIRE    DE    nOGFR     BODEMIAM  363 

CWXi! 

MÉMOIRE  DE  ROGER  RODEMIAM' 

liodenham  préconise,  comme  moyen  île  défense  contre  l'EspcKjne,  un  traité 
secret  avec  le  Maroc.  —  Monlay  Ahmed  el-Mansoar  y  consentirait 
d'autant  mieux  que  les  bases  en  ont  déjà  été  étfiblies  par  son  prédécesseur , 
qu'il  en  tirerait  avantage  el  qu'il  préviendrait  le  danger  qui  résulterait 
d'une  annexion  du  Portugal  par  Philippe  II.  —  Ce  traité,  qui  laisserait 
les  Anqlnis  disposer  de  l'ile  de  Mogador,  créerait  une  continuelle  menace 
pour  l'Espagne  et  pour  ses  possessions  au  Maroc.  —  Son  commerce  dans  le 
Détroit  et  le  long  des  côtes  serait  paralysé,  San  Lucar  et  la  baie  de  Cadix 
bloquées,  les  flottes  des  Indes  en  danger  d'élre  détruites,  les  ressources 
financières  taries,  les  Canaries  conquises,  la  pèche  sur  les  côtes  du  Maroc 
rendue  impossible,  les  villes  maritimes  pillées,  les  Mori.'scos  soulevés.  — 
Bodenham  el  ceux  que  désignerait  là  Reine  se  chargeraient  de  l'exécution, 
sans  grandes  dépenses  ni  danger  pour  son  royaume.  —  Le  roi  de  France 
eut  jadis  l'idée  d'utiliser  le  Maroc  contre  l'Espagne.  —  Monlfort  fut  l'agent 
de  cette  tentative.  —  Coligny  et  les  protestants  français  approuvaient  une 
telle  politique.  —  Le  prince  d'Orange  considère  toute  cdliance,  même  avec 
des  Mahométans,  comme  légitime  et  nécessaire  contre  le  papisme,  dont 
le  massacre  de  la  saint  Barthélémy  a  nmnife.tté  les  doctrines.  —  /-<,'  rm 
d'Espagne,  qui  redoute  un  rapprochement  entre  l'. Angleterre  et  le  Maroc, 
a  conclu  une  ligue  avec  le  Chérif  contre  la  Turquie,  par  laquelle  ils 
s'enqagent  à  se  défendre  mutuellement  des  entreprises  de  cette  puissance 
contre  Tlemcen  ou  Oran.  —  Cette  ligue  n'est  pas  un  obstacle  au  projet 
d'entente  anglo  marocaine.  —  Bodenham  ojj're  d'aller  négocier  lui-mcme 
cette  entente. 

S.  1.  [Fin  de  i579^.] 

Au  dos,  alla  manu:  A  discnursc  of  devises  agavnst  Englaiid  and 
liow  to  be  prevented. 

I.    V.  supra,  p.   l!n.  note  i.  entente  entre  Philippe  II  et  le  Clicrif  con- 

3.   Le  présent  Mémoire,  qui  signale  une        tre  les  Tnres,  doit  iHre  postérieur  ii  l'am- 


364  FIN  DE  lô-g 

£i'/i  tête,  alla  manu:  A  discours  of  M'  Bodenliam,  loochinge  ihe 
desscingnes  of  the  King  of  Spayne  against  Englande.  aiul  liow 
thev  miglit  be  nrevented. 

En  marge  :  \  f  we  conclude  a  firme  inlelligence  with  Barbary,  and 
that  Ave  doe  fortefye  in  Magadore,  and  ihen  lincke  in  wilh  us  on  the 
other  syde  ihe  King  of  AUgyers,  which  wil  be  the  desirest  ihinge  of  his 
parte  that  may  be,  and  Avill  from  thence  invade  Spaine  as  he  shalbe 
derecled,  and  at  our  eleccion  of  tymes.  This  onelyo  opynion,  wliich 
governes  in  state  mallers  as  muche  as  poAver,  and  is  a  spcciall 
braunche  of  AA'isedome  t^  be  able  to  norishe  it  Avell,  a\  ill  makc  ail 
Spayne  to  tremble  to  amasethc  King.  as  much  as  if  the  eiicmy  Avcre 
marchinge  toAvardes  Validoleth  ;  Avherby  vi  good  sliippos  having 
iheire  stacon  in  Magadour  shalbe  able  to  defeale  his  Indyan  flcete, 
his  marchant  sliipps  and  fishing,  and  yet  be  ■\vithout  danger  of  his 
gallies,  and  kepe  him  in  perpetuall  aAvc  and  servitude. 

A  booke  published  of  the  victorie  of  Don  John  by  sca.  the  scid 
book  priviledged  by  the  King,  the  publique  joies  and  fiers  made,  by 
the  French  Kings  commaundmenl,  for  the  same  victorie,  vvhich 
Avcre  parte  of  the  Adrnyralls  reasons  lo  discover  to  the  Turko,  at 
that  tyme,  hovveinvvardlyc  ihe  Frcnche  King  vv  as  his  enemyes,  alvod 
vv  ith  enemyes;  and  soe  consc([iiently  the  Icage  brokon  betvvene 
them. 

A  leage  défensive  and  offensive  betwene  the  King  of  Spaine  and 
Barbarie;  Mahomclt  for  the  ono  syde.  nnd  inrydclylie  f)ii  liic  other. 

Seinge,  my  rig!)t  honorable  good  Lord,  that  the  same  vv  hich  over 
Avas  lyckely  and  hath  i)ynn  soe  often  advcrtyscd,  thoughe  not  belc- 
ved,  is  noAve  come  to  his  inexcusable  sIkavc,  llial  is,  that  Spayne 
and  Fraunce  be  joyned  in  one 

I  am  liierelbre  humblye,  in  respecte  ol  the  prémisses,  to  put  your 
Lordshipp  in  rcmembrunce  of  one  remedyc  against  Spayne,  more 

hassado    de    Pedro     Vciipgas    de    Cordnba  à  la  inoil  du  cardiiial-roi  Ilinri  (;^i  jnnvIiT 

(aoiH  107;)).  V.  l'Vance,    t.  Il,  pp.   .'<o-D'|.  1.Ï80),    apri's  laquelle    li-s   évi'nemonls  se 

Comme  il  cnt  leage,  d'autre  pari,  cl  rcdoule  siiccédJronl  assez  vite  pour  ne  plu»  laisser 

l'éventiialilé  do  l'annciion  du  I^trlugal  par  de  doute  sur  la  réalisation  de  ci'llc  eveii- 

Pliilippc  II,  il  est  probablement  antérieur  tualité.  Cf.  inj'ra.  p.  38o,  note  1. 


MÉMOIRE  DE  ROGER  BODEMIAM  365 

then  once  heretofore  remembrcd  by  me,  but  nowe  most  aple  aiid 
conveiiyent  to  be  exécutée!,  botli  l'or  tlic  scason  and  provocacions 
used,  and  for  the  qualvlic  oT  sucii  an  eneinye,  and  dealcs  soe 
sublellye  wilh  herMa""  ;  wbicb  shall  dy  verte  bis  forces  wbomcwardcs 
and  toutche  bim  nerer  then  eylber  bis  vakie  or  decciple  wil  be  able 
to  repayre.  It  is  a  présente  treatye  to  be  made  witb  the  Kinge  of 
Barbarye  :  and  yet  ber  Ma""not  be  sene  tberin;  A^bereunto  tbc  savd 
King  is  easye  to  condiscend,  tbe  foundacion  and  projecte  tliereof 
being  already  layd  by  bis  brotber  and  predycessor ',  tbat  wise  and 
valyente  prince  Mully  Mohjco,  in  regarde  of  tbe  protDlt  and  advan- 
tages  tbat  be  and  bis  kinsdomc  sbolde  receyve  tberebye,  specvallve 
frome  our  nacon,  and  of  tbe  greate  daunger  avoyded  by  tbis  onelve 
meane  ofoures.  lest  tbe  king  of  Spaync  do  unité  Portingale  by  bis 
abstinance  betwene  tbe  Turke  and  liim.  and  preveale  of  sucb  a  cpiiet- 
nes  as  bee  desyres  to  proseculc  tlie  rest  of  bis  disseignes  tbat  be 
halb  longe  synce  conceyved. 

VVbicb  trealy  being  sccreallye  brougbt  to  conclusyon.  and  our 
shippinge  to  bave  tbe  isle  of  Madagor  ",  lyinge  wilbin  a  fayer  fresbe 
ryver,  to  grave  in  and  to  fortefye  Ibeire  againste  forrayne  surprisers, 
witb  the  libertyeof  bis  otber  portes,  as  tlie  cause  sball  require,  itwill 
effecte  fortbewitb  tbat  citber  ail  the  Spanishe  forces  abrode  musl 
be  diawen  into  Spayne  to  défende  tber  OAvne;  or  olberAvise  tbat 
Spayneand  Porlingall  (if  tbey  joyne  in  one)  sball  enjoye  noe  peace 
norc  toAvne  in  Barbarye  lenger  tben  wc  Avill  ;  bredinge  to  theni 
ftirtber  as  «ell  infynite  chardges  as  contynuall  dreade  to  be  so 
approcbed,  tbey  beinge  more  unprcpared  at  home  and  untreyned 
tben  perbapps  others  be.  It  shall  choakc  ail  tiie  Spanisbe  trafique 
ibrougiie  the  Slraites,  and  alonge  the  coastes  and  iselandes  :  it  sball 
sliutt  upp  the  mouthe  of  St  Lucar  Avitb  the  baye  of  Cales,  and  be 
hable  to  defeale  bis  navie  of  the  Indyes,  bolh  goinge  and  cominge'\ 


I.   Sur  les   relations  entre  Elisabeth  et  Indes  Orientales  et  Occidentales  ou  revenant 

Abdel-Malek,  V. supra,  pp.  202-25Ô, passim.  en    Europe    avec   leurs    riches    cargaisons 

3.   Sur  1  île   de  Mogador,  V.  supru,   p.  d'épices,   de   sucre,    de   métaux   précieux. 

■iStJ  et  note  i .  Des  pirates   de   toutes  nationalités   établi- 

3.   Le  littoral  marocain  de  r.A.tlanti'|ue  rent  des   repaires    sur  ce    littoral.    Aussi 

«iffrait    une    base    d'opération    redoutable  l'Espagne  avait-elle  un  intérêt  vital   i  s'y 

contre    les    navires    espagnols    allant    aux  créer  des  points  d'appui  et  c'est  ce  qui  ex- 


366  i^iN  DE  1079 

al  our  cliovce  ;  wliich  is  ihe  verve  brcakeiiecke  ol  ail  liis  kingedomes 
and  forces  at  one  instance,  and  the  overlhrowe  of  ail  the  bankers 
and  counters  (whoo  be  llie  onoK  e  noryshers  of  warres  in  our  lyme), 
and  ofecb  otber  ihat  dépendes  of  hiin  in  Europe  of  what  degré 
soever.  It  Avill  procure  hereupon  the  révolte  of  the  Indyes  ;  the 
conquest  ofthe  Canaries  and  other  iselandes;  the  eultinge  of  as  woU 
of  bis  fishinge  as  of  the  Porlingalls  upon  the  coast  of  Barharye, 
wherewith  tbey  doe  victuell  bolli  ther  Est  and  \\  est  Indyes;  the 
sackinge  of  the  sea  townes  in  Spayne.  and  rei)cllyon  in  Granada: 
thoughe  manye  of  the  olde  inhabitantes  be  transplantedinlo  other 
provinces,  yet  by  the  praclise  and  ayde  of  inen  and  provysyons  niin- 
stred  outof  Barbarye,  soe  nere  afronlier,  holdinge  correspondencye 
^\ith  them,  the  reasydue  which  be  and  m  numberfor  one  Spaniarde 
in  Aragon,  Castile,  Valenlia,  and  Granada  aforesayd,  w  il  be  brougbl 
lo  thincke  ofthere  auntyente  llberlie,  and  to  take  holde  of  anye  oc- 
cacion  offered  for  l'ecoveringe  the  sanie,  which  the  Rings  of  Spayne 
ingrate  and  irriligius  delinges  doth  provoke  both  there  and  hère. 

And  our  proceding  and  action  is  yet  to  be  stayed  al  lier  Ma"" 
OAvne  pleasure,  when  she  shall  hâve  salisfaccion  and  assurance 
humblye  presenled  hère,  witii  ihe  full  honor  ovcr  lier  enemyes 
ihat  she  mayedesyreby  lakinge  tins  course  roundelye  in  hand,  and 
bye  sufferinge  such  as  she  maye  commaund  to  be  dealers  llicrin. 
Avithoute  greate  chardges  to  herself  or  danger  lo  lier  slatc  or  sul)- 
jectes,  beinge  a  good  maxime  lo  concpiera  proiid  perfidcous  cnemy 
by  any  degré  sive  virtute  slve  dolo. 

^Yhich  place  of  Barbarye  Avas  once  cntended  by  the  Frenchc 
King,  to  bave  anoyed  Spayne  therebye,  Monsford  beinge  bis 
agent'.  Thereforc  ibis  our  entcrprice  is  iiol  withoul  prcsydcnt . 
and  synce  aj^proved  by  Chaltilion,  ibe  Adniirall,  ami  bis  proles- 
taunles,  as  a  good  meane  lo  défend  ibemsehes  and  lo  entangle  tlicre 
advcrsaryes  with  lliciie  mighiyar,  wliicli  shold  baxe  bon  ioll<i«ed, 


plique  ses  visées  sur  Larachc.   Dans  uiio  taiil  les  na\ires  qui  rovioiinenl  i\r>  Indes. 

Icllrc  (lu   23   juillet    id84,    ramhassaclciir  Slalc  Pap..   Fur..  I''rancf,  vol.    \ll.n"ji. 

d'Angleterre    à     l'iiris,   Edward    Stalford,  Cf.   Anglelerre,  l    II,   i3  di'cemlire  lôyo; 

signale  à   VValsingliam   que   aj   galères  du  l'av.«-Uns,   t.  I,  Introduction,   pp.  vm,  ix. 

roi  d'Alger  ont  franchi  les  Détroits  et  sta-  i.    Sur   Monlforl  cl   sa  mission,  V.   /" 

lionncnt  ii  Laraclie  et  aux  alentours,  guet-  Scric.  l'Vance,  l.  III,  Introduction,  p.   m. 


MÉMOIRE    DE    ROGER     BODEMIAM  867 

bolh  in  Barbarie  and  in  Constanlinople,  by  Veryns  and  otber 
commissioners,  to  hâve  made  ihe  Turke  and  tbe  Barbaryen  parties 
to  ther  defence,  by  such  reasons  as  ibey  had  lo  perswade  them  witli. 

The  Prince  of  Orange,  allsoe  a  grcal  stateman,  with  other  grave 
persons  of  that  side,  as  v,el\  devynes  as  politiques,  doe  ihincke 
yt  not  onely  lawfull  in  Christians,  but  necessarye  in  ail  estâtes,  for 
defence  of  there  relygion,  countrey,  and  liberlie,  to  use  tbe  ayd  of 
anve,  for  tbe  tvme,  to  repulce  and  beale  downe  tbe  vyolence  and 
tvrannye  oCfi'ed  them  bye  the  common  enemye  :  makinge  smale  def- 
ference  betAvcne  Poperye  and  Paganisme  in  ihis  case,  or  betweene 
Maranes'  and  Mabomettes,  in  tbe  nacions  where  the  Romishe 
churcheand  inquisycion  dolb  nowe  governe,  wlioe,  in  justifienge, 
accordinge  to  tber  faitb  borne  to  us  of  tber  relygyon.  the  borible 
massacre  of  Paris,  affirmed  that  y  t  ^vas  siinulatio  sancta  et  dissiniulatio 
pielatis  plena.  to  hâve  brought  ihese  poore  men  professinge  God  soe 
happely  into  that  treacherous  trappe,  the  Cardynall  of  Loraigne 
makinge  a  sollempne  oracion,  whcrof  the  spectacle  and  memorje 
must  for  ever  endure  bloddy  and  engraned,  whicb  concernes  us 
as  Avell  as  the  rest  to  bcAvare  of  the  lycke. 

TheKinge  of  Spayne  ibereforo,  Avboe  seaeth  nolbinge  soc  muche 
as  that  Engelande  sboulde  hâve  anye  nere  intelligence  Avith  Barbarye, 
halh,  to  cover  bis  iuAvarde  carethat  Avay,  with  a  respecte  of  common 
savetye,  drawen  tbe  présente  Ring  of  Barbarye  to  covenante  Avith 
bim-  against  tbe  Turcke,  that,  in  case  tbe  sayde  Turke  sbulde  at  any 
tvme  invade  Tremyson.  aperteyninge  to  the  domynion  of  Barbarye, 
Ihen  lo  give  bis  ayde  against  tbe  Turke:  as,  of  the  other  syde.  tbe 
Bai  barien  is  to  doe  the  lyke  in  favor  of  the  king  of  Spayne,  if  Oran 
bc  attempted  by  the  Turke  ;  Avherby  he  wold  carrye  tbe  Barbarien 
fromhisbrothershumorandinsighte.  Tavoc causes,  ey ther  abrode  or 
al  home,  enterlayne  bim  Avilh  a  hope  of  good  neighbourhod  :  that  bis 
owne  securytie  in  Spayne  and  intelligence  maye  be  the  more,  con- 
vertinge  AvhoUy  tbe  sayde  King  of  Barbaries  gelousye  agalnstc  the 
Turke  ;  but  cbeifelye  to  remove  our  eyes  from  tbence.  ^^  bereonio  ibis 
covenante  serves  in  noe  parte  eylber  to  barr  our  purpose  therc  (Ihe 


I.   Maranes,  de  l'espagnol  marrano.  nom  2.   Sur  celle  information.  Cf.  supra,  p. 

méprisant  donné  aux  Juifs  convertis.  358  et  note  2. 


368  FIN  DE  15/9 

seyd  cause  of  Oraii  and  Tremyson  reseived),  nor  lo  Le  more  secluded 
fiom  entringe  into  Ircaly  willi  the  sayd  Kinge  ihen  lie  of  Spayne  is  : 
Avhoe  fuither  lialh  concluded  a  slraighlcr  leagiie  wilh  llie  Turkc 
(foUoAvinge  Iherin  llie  exaniple  ol'Fraunce,  contrarye  lo  his  former 
calholike  opyiiionV  lo  the  eiide  his  Christian  neighhours  mightbe. 
ihe  meanewhile.  Avilh  moreconimodylie,  persecuted.  oppressed,  and 
rootedout,  by  thcrhollye  leage,  Avhichdispenseth  A\itli  ail  lliingcs'. 
To  AA  hich  negociacion  of  Barbary,  soe  yt  please  your  Lordship. 
notAAilhslandinge  anye  diffîcullie  and  daunger  tliat  may  Le  inter- 
posed,  I  doemost  humblye  ofler  myselfe,  and  do  underlake  to  bring 
ihal  topasse  lhere(beinge  furnished  with  secreate  auclorylie  and  in- 
slruclions  froni  hencc)  ihal  shall  contente  lier  Ma'"  and  you,  and  be 
of  notable  servyce,  T  double  nol,  lo  ihe  whole  reaime  Avithspeede. 
AMiich  concluded  ihe  execucion  maye  be  disposed  of  accordingly. 
when  you  be  adverlysed  howe  ihinges  bave  laken  thcio  cflecle  : 
Avherein  my  service  and  lyfe  shal  be  employed  Avilh  ihc  utlermoste 
expérience  and  poore  dilligence  Ihal  I  canne  use,  as  liic  mites  of  a 
Irue  faithfuU  servaunlc  andsul)jecte.  ihatdolh  desyre  fiom  hisharle 
to  sacrifice  his  carcas  and  devocion  for  his  Soveraigne  and  contrey, 
Avhonie  Gode  longe  préserve,  wilh  you,  my  mosl  noble  Lord.  Crav- 
inge  pardone  for  my  rude  longe  discourse  ;  Avhich  because  il  con- 
leynes  some  playne  speche  of  the  Frencbe,  ihonghe  truc  in  my 
simple  opynion,  il  maye  please  you  Ihcrin  to  measure  my  zealc  lo 
lier  Ma"%  moie  then  ihe  désire  thaï  eilher  men  bave  lo  please  the 
lyme.  or  lo  merytl  by  somethinge  of  foirayne  humour:  whicli  your 
Lordship  Avill  favour  in  me  by  suppressinge  whal  you  ihinke  super- 
Uuous,  or  not  convenyent  lo  be  spoken  of,  in  tliis  o^ertre^ve  thaï  I 
hâve  made.  Yel  ihere  is  noe  dutye  nor  amytie  lo  Iruth,  liow  manye 
éveil  Avillers  so  ever  il  bave,  Avhich  I  will  seake  vvith  my  bliidd, 
whcn  cause  rcquires,  in  the  service  of  lier  most  gratyiius  Ma""". 

Public  Hecord  Office.  —  Stale  Papcrs,  Domeslic,  Elicabclli,  vol. 
C.YXXIl,  n"  17. 

Ibidem.  —  Ibidem,  .Addenda.  Elizidielh.val.  A.Vl'.  n'  IXl. 

I.  Sur  les  rapports  ciilrc  lo  roi  d"Espa-  ^gG,  lu'le  i,  'iiiT,  3ijS,  'loo,  4o/|-iiî.  .'|j3- 
gne,  lo  Chôrif  et  lo  CiraiiJ  Seigneur,  V.  /iaâ,  4a8,  cl  ;■■•  Série,  Fmnco,  I.  Il,  p.  G7 
sitjira.  p.   STu),  iiifru,    pp.   377,    .3S.i,  3i)'i,        et  noie  3,  pp.  08,  80-IOO,  iia-iati. 


LISTE     DE     PRESE>TS    ENVOYES    A     MOULAY     AHMED     EL-MANSOLR 


369 


CXXXIII 

LISTE  DE  PRÉSENTS  ENVOYÉS  A  MOULAY 
AHMED  EL-MANSOUR' 


f'579] 


Aa  dos,  alla,  manu:  Présents  sent  to  the  Kinge  of  Fesse  from  the 
King  of  Spayn,  Portugal,  Great  Turk'. 

A  coppie.  —  Parliculars  of  présente  sente  by  the  King  of  Portin- 
gale  too  the  SheriQa  Mulley  Hamett,  Kinge  of  Fesse  and  Moroccos. 

Firste  a  hangginge  for  a  chamber  of  syx  peeces  of  clothe  of  golde 
and  unsborne  velvetl; 

A  bedde  of  state  of  clothe  of  golde  ; 

Twoo  chestes  of  mother-of-perle,  one  of  them  with  loopes  and 
a  bedde  of  silke  in  it,  and  the  olher  with  a  pavyllion  of  silke  with 
fringes  of  golde  -wrougbte  in  China; 

Tbree  cliayres  of  clotlie  of  golde  and  nayled  ail  willi  golde  ; 

Twoo  tables  made  in  Chyna,  verie  ryclilie  garnisbed  wilhsilver, 
with  coveringes  of  clotb  of  golde  ; 

A  coberde^  of  silver  verie  ryche,  with  a  coveringe  of  clolbe  of 
golde  ; 

I .  Il  existe  en  Angleterre  quatre  exem- 
plaires de  cette  liste  de  présents,  dont  les 
références  détaillées  sont  données  ci-après, 
p.  3-1.  On  a  signalé  en  notes  les  princi- 
pales divergences.  Pour  plus  de  facilité, 
nous  désignons  par  la  lettre  A  l'exemplaire 
qui  est  publié,  par  la  lettre  B  l'exemplaire 
en  italien  du  British  Muséum  et  par  la 
lettre  C  celui  qui  est  conservé  à  Oxford 
De  Castries. 


(AU  SottU  Collège). 

3.  On  a  vu  ci-dessus  (p.  358)  que  le 
roi  d'Espagne,  le  roi  de  Portugal  et  le 
Grand  Seigneur  avaient  envoyé,  en  1679, 
des  ambassadeurs  au  chérif  Moulay  .■Vlimcd 
cl-Mansour.  Ce  sont  les  présents  apportes 
par  ces  ambassadeurs  dont  la  liste  est 
donnée  ici. 

3.  Cet  article  manque  dans  B. 
VII.   -   34 


3-0 


"'^79 


A  lounde  table  of  molher-of-perle.  wilh  a  coveringc  of  clotlie 
of  golde  ; 

Twoo  carpetts  of  silke  verie  ryche  '  : 

A  bassen  of  silver  to  washe  in,  Aerie  great  and  curyouslye 
wroughte  "  ; 

A  greate  charger  of  silver^  ; 

A  cannapiefor  ihe  sonne',  Avith  a  hondellof  molher-of-perle  and 
amber  standinge  on  the  toppe  of  it°; 

Three  waukinge-staAes  of  mother-of-perle  ; 

Tavoo  check  bordes  \  the  one  of  mother-of-perle  and  golde,  Avith 
the  peeces  Avroughte  in  India  of  golde  and  sih  er,  and  the  olher  of 
silver  and  crystall,  AAilh  the  peeces  of  ebony  and  crystall  ; 

Taa'OO  coflers  of  mother-of-perle  fiUed  aa  ith  benjamyn  "  ; 

Two  olher  coffers  [made]  aa  ith  a  AAOod  in  the  Chyna  called  tarla- 
ruara*,  verie  rvchelve  ffarnished,  the  one  full  of  coddes  of  musk, 
and  the  other  full  of  Utile  dried  paste  of  curyous  perfumes  ; 

A  wrightinge  deske  made  in  Chyna,  Avith  fortie  and  five  boxes 
in  it,  and  ail  curyouslye  Avroughte  ; 

Tavoo  greate  chestes  of  mother-of-perle,  in  Avhich  ihe  lytle  cofers 
Aveare  pulle  that  came,  and  covered  Avith  greene  velvett. 

A  SAVoorde  of  golde  made  in  the  Indyas,  marvaylous  ryche; 

A  dagger  made  in  the  Indyas  sett  full  of  rubies,  verie 
ryche. 


I.  B.  a  Due  lapcti  doit'  Indle,  raoUo 
rigue  d'oro  et  sella  di  cincocnla  palmi  di 
longeza  ciaschcduno  el  allri  due  minore.  » 

3.  C.  «  Two  euers  of  silver  very  greal 
and  curiousiy  wrought.  ><  Omis  dans  A  et 
dans  B.  —  B.  «  Due  candclieri  d'argenlo 
molto  bene  lavorali.  Lna  coppa  et  mocca- 
tori  di  candelli  d'argenlo.  »  Omis  dans  .V 
el  dans  C. 

3.  Omis  dans  B. 

t).  B.  «  uno  capcllo.  »  Il  faut  probable- 
ment entendre  un  parasol.  Le  parasol  avait 
élé  introduit  au  Maroc  par  les  chérifs  saa- 
diens  comme  insigne  du  pouvoir  ot  était 
porté  par  un  grand  dignitaire  dans  les  céré- 
monies solennelles.  ËL-OuFKi.ti,  pp.  19$- 


200.  C'est  pourquoi  il  figure  souvent  au 
nombre  des  présents  envoyés  aux  Chérifs 
par  les  souverains  chrétiens. 

5.  B  ajoute:  «  et  H  vergeti  d'argenlo 
con  due  pomi  di  cristallo.  » 

6.  Les  échecs  sont  un  des  rares  jeux  en 
faveur  chez  les  Maures  cultivés,  bien  que 
certains  musulmans  rigoristes  les  considi'- 
rent  comme  jeu  de  hasard  et,  à  ce  titre, 
comme  prohibés  par  la  religion.  Cf.  Cohan, 
II,  aiC;  IV.  33;  V.  ga,  gS. 

7.  B.  «  Beijoin  bianco.  »  —  C.  «  VVhite 
benjamin.   » 

8.  Tarlaruga,  écaille.  C'est  par  erreur 
que  l'auteur  applique  ce  nom  •'1  im  bois  de 
Chine. 


LISTIi     DE     PRÉSKNTS     ENVOYÉS    A     MOL'LAY     AIIMEn     EL-MANSOLR       !^~J  \ 

Twoo  greate  cocos,  called  blacke  mazers,  trymmed  verie  curyous- 
lye  with  silke  '  ; 

Twoo  hole  peeces  of  masye  clollic  of  golde  ; 
A  greate  peece  of  salambaco",  veiie  i'yne'. 


ïlie  paiticulars  of  the  présents  tluit  tlie  King  of  Spayne  sent  by 
bis  ambassadeur'  lo  tbe  SberiiTa  MuUey  llamctt,  King  of  Fesse  and 
Moroccos. 

First  the  said  Spanisb  ambassadeur  was  mett  ai  tbe  sea  syde  by 
a  seconde  masteroftlie  kmges  borsses,  wilb  12  spare  horsscs  fur- 
nisbed  for  the  Kinges  owne  person,  e verie  furniture  beinge  woorlhe 
by  eslymacion  a  thowsande  markes,  cverie  horsse  havinge  a  Moore 
to  leade  him.  And  the  said  ambassadour,  rydinge  uppon  the  one  of 
tliem,  made  bis  enterie  inlo  Moroccos  with  fortie  gentlemen  and 
servantes  of  bis  owne:  and  aflerAvards  delevered  a  présent  unto  the 
Kinge,  the  parcelles  wliereof  wearc  iheis  ensewinge  : 

Acollarof  golde  verie  ryclie  sett  witli  12  ballaces  of  greate  value, 
and  betweene  everie  one  three  ryche  perles  ; 

Three  greate  perles  verie  ryche  : 

An  emeralde  of  the  compassé  of  the  palme  of  a  mans  bande, 
and  one  other  emeralde  banging  att  it,  of  the  bygnes  of  a  mans 
thumbe,  of  verie  greate  value. 

One  bailace  alone  verie  greate  and  rychelye  garnished  ; 

Fower  other  ballaces  verie  ryche  : 


1.  B.  «  DaecoquidiMaldivabeneguarniti  2.   15.  «  Uiio  pezzo  molto  grande  di  legno 

di   argento.  »   —  C.    «  Two  great  cocos,  d'Aquila...   »   —   C     ce   A  great  peece    of 

called  black  mazers,  trimed  verie  curiously  calambaco...  ».  II  s'agit  du  bois  odoriférant 

with   silver.   »   —   11  s'agit  ici  de  coupes  des    Indes    appelé     calambac,    calambart, 

faites  de  noix  de  coco  et  incrustées  d'argent.  calambouc,  calambour. 
Cf.  M  UR  RAY,  su6  uoce  mazer  :  A  hard  wood  o.   B  ajoute:    «  Una  cassa  di   porselane 

used  as  a  malerial  for   drinking-cups;    a  mollo  riguc  e  bella.  » 

bowl,  drinking-cup,   or   goblet  witliout  a  /|.   Cet    ambassadeur    était     D.     Pedro 

foot,  originally  made  of  «  mazer  »  wood,  Veriegas  de  Cordoba.   Sur  son  ambassade 

ofleu   richly    carved   or   ornamented    and  et  les  présents  envoyés  par  Philippe  II,  V. 

mounled  with   silver  and   gold   or  otber  supra,  p.   358  et  /"  Série,  France,  t.  II, 

métal.  pp.  3o-54. 


3/2  i579 

A  caskelt  wilh  12  pounde  waighte  of  gréa  le  and  oryent  perles, 
varie  Avhy te  and  cleare  ' . 

This  présent  was  estemed  by  the  Sheryffa  hyni  selfe  to  be 
Avoorthe  100  ihowsande  ducados. 

The  particulars  of  the  présent  which  the  Greate  Turke  sent  lo 
the  said  SherilTa  at  the  same  tyme. 

A  Turkye  swoorde  of  golde,  varie  ryche  ; 

A  payre  of  ballances  of  golde  ; 

The  piclure  of  a  man  in  golde,  with  a  swoorde  in  bis  bande  ; 

FoAver  Turkye  robes  ; 

A  banner  of  the  Great  Turkes  ensigne. 

In  ail  which  présentes  there  is  said  to  be  conleyned  a  mysterie". 

Public  Record  Office.  —  State  Papers,  Foreign,  Barbary  States,  vol.  XII. 
Bntish  Muséum.  —  Cotton  Mss,  Nero  B.  I,  J.  230  (en  italien). 
Ibidem.  —  Ibidem,  J.  239. 
Oxjord.  —  AU  Soûls  Collège,  Ms  205,  ff.  56  v''-57  v". 


I.   La  liste  des  présents  publiée  dans  le  s.  On  lit  à  la  suile  dans  C;   «    Goods 

Doc.  X,  I"  Série.  France,  t.  II.  pp.  3o-3î,  brou. ht  for  a    présent   for   the    Kinp   of 

comporte  quelques  variantes;   mais  on  y  Morocco  for  rédemption  of  captives:  4  largo 

voit    figurer    les    deux   pièces    principales  and   fair  Flandcrs   mares.    —   i    lances  of 

indiquées  dans  la  présente  liste,  à  savoir  :  le  rich  wood.  —   i  pièce  of  fine  cambrick.  — 

collier  de  douze  rubis   balais   et    le  bijou  a   ebbin   lances  riclily  puilt.    —    602'"'  of 

formé  de  deux  émeraudcs  montées  en  pen-  ebbin  %vood  (0  make  a  bedsiead.  —  7  fair 

denlif.   Il  est  superflu  do   faire  remarquor  iron  cbests.    -   3  pairs  of  rich  pistoles.  — 

que  la  grosseur  des    pierres  est  tris    exa-  2   rich   hclmelts.   —    3  buff  targells  lincd 

eérée.  vith  volvelt.  » 


SENTENCE    DU    ROI    UE    PORTUGAL  3"3 


CXXXIV 

SENTEÎS'CE  DU  ROI  DE  PORTUGAL 
CONTRE  PEDRO  D'ALCAÇOVA  CARNEIRO 

Attendu  que  Pedro  d'Alcaçova  Carneiro,  conseiller  de  D.  Sébastien,  au 
lieu  de  détourner  ce  prince  de  ses  dan(jereux  projets  contre  Laroche,  que 
désapprouvaient  le  roi  d'Espagne,  la  ville  de  Lisbonne  et  tous  les  grands 
du  royaume  de  Portugal,  le  poussa  à  les  exécuter  en  personne  et  s'employa 
à  lui  en  faciliter  l'exécution,  le  Roi  ordonne  que  te  dit  Pedro  d'Alcaçova 
Carneiro  cessera  de  faire  partie  du  Conseil,  qu'il  abandonnera  sa  charge 
de  trésorier  et  partie  des  gratifications  reçues  par  lai  et  qu'il  s'éloignera 
de  la  Cour. 

1579. 

En  tête  :  A  copie  of  a  sentence  which  was  gyven  by  the  Kinge  ' 
againste  Peler  Dalcasova  Carnero.  wliich  Avas  Lorde  Thresoror  to 
the  late  Kinge  Sébastian. 

Consideringe  thèse  actes  and  pointes  delivered  againste  the 
défendante  Peter  Dalcasova  Carnero,  tbe  answere  and  defence  of 
the  same  défendante,  which  in  parte  was  receved.  the  proves 
gyven,  and,  as  yt  apperethe  by  them  and  the  presumptuosnes  of 
the  lawe  in  suche  case,  the  saide  défendante  being  a  councellor  to 
the  late  Kinge  Sébastian,  which  is  in  heven,  and  his  dutie  beinge 
to  geve  him  good  councell.  and  to  travell  to  turne  him  from  ail 
Ihinges  that  he  wolde  hâve  donc,  w  hereof  mighte  bave  risen  somc 
danger  to  the  saide  lorde  and  his  slate,  the  saide  défendante  did 
the  contrarye^  and  did  geve  him  councell  ihat  he,  in  his  proper 

1.   Le  cardinal-roi  Henri.  do  l'entreprise  projetée  par  D.  Sébastien. 

a.  D.  Pedro  d'.Vlcaçova   ne  semble   pas  V.  Bakbos*.   M.vcn*DO,  IV,  pp.   163-169. 

avoir  été  un  partisan  aussi  décidé  de  Texpé-  Comme  il   s'était   montré   très   hostile  au 

dition  marocaine  que  la  sentence  le  laisse  cardinal  et  qu'il  avait  combattu  la  proposi- 

supposer.  Des  observations  qu'il   présenta  tion  de  désigner  celui-ci  comme  successeur 

le  5  octobre  1677  au    ISoi,  il  résulte  qu'à  éventuel  de  D.   Sébastien,  il  se  peut  qu'il 

cette  date  il  se  rendait  compte  des  difficultés  ait  été  victime  de  rancunes  personnelles. 


37 A  t579 

person.  havinge  no  cliildren.  ghold  goe  and  beseige  Larachia.  ihc 
saide  jorny  beinge  dangerous  to  the  person  of  the  saide  lorde,  the 
nobilitie  and  stafe  of  thèse  realmes  and  the  wellhe  of  them  ;  and 
againste  my  opinion,  and  of  the  Qiiene  his  grandmothers,  and  of 
the  Kinge  of  Castiha  his  unkell,  and  of  the  cilié  of  Lisshborne'. 
and  the  opinion  of  the  grete  lordes  ecclesiasticall  and  temporall,  b\ 
his  particuler  respectes,  in  that  tyme  he  received  of  the  saide  lorde 
grêle  honor  and  guiftes,  the  saide  lorde  putlinge  away  from  him 
and  from  his  favor  ail  those  which  wolde  tlie  contrarye  and  pcr- 
swaded  him  otherwayes  not  to  make  ihe  same  jorny  in  his  propcr 
person;  and  the  saide  défendante  did  seke  ail  meanes  to  gel  money 
and  soldiers  for  the  same  jorny  and,  by  the  meanes  of  ihal,  did 
make  more  ease  the  cxecucion  of  the  same  purpose  : 

Havinge  respecte  to  the  qualitie  of  the  profe  which  is  for  no 
more  condempnacion  then  ihe  saido  défendante  dolhe  prove  in  his 
defencc,  and  the  depocicion  of  the  righte  : 

I  doe  condempne  him  tliat  hereafter  he  shalbe  no  more  of  my 
councell.  and  he  shall  loose  ail  the  guiftes  and  olTice  of  Lorde 
Thresoror  which  he  received  of  the  saide  lorde  aftcr  Ihat  lie  came 
agayne  to  his  service  and  intreate  of  ihe  matter  of  ihis  jorny  willi 
his  saide  lorde,  excepte  the  guiftes  of  money  which  were  gyven  to 
him  by  the  respecte  of  the  jorny  thaï  he  made  into  Castillia  by  the 
commaundemente  of  the  saide  lorde.  and  that  he  shall  absente  him- 
selfe,  as  longe  as  our  plesure  is  and  doe  not  comaunde  tho  con- 
trary,  by  iwentie  leagues  from  the  Courte. 

And  there  is  also  comaundcd  to  kepe  his  howse  Lewes  de  Silva\ 
which  was  Lorde  Tliresorer,  and  Ihcre  is  proceded  againste  him. 
Wee  look  for  the  sentence  :  God  knowelhe  what  yt  wilbe. 

Brilish  Muséum.  —  Cotlon  Mss,  Aero  B.  I,  f.  1S7  v". —  Traduclion'. 

I.    Les    éclievins    de    Lisbonne    avaient  p.    173)    d'obtenir  l'aide   de    IMiilippc   H, 

adressé  au  Roi  une  lettre  pour  le  dissuader  n'aurait  pa."!  été   plus  favorable  (|in'  Pedro 

de   conduire  en  personne  l'expc^dition.  V.  d'.Mcaçova    aux    projets  de   D.  Sébastien. 

/"  Série.  Portugal,  année  1678.  lUnoosA  Maciiadh,  IV,  pp.  101-107. 

a.   Ce    renseignement  a   Hé  ajoute  à  la  ^.   Il  existe  de  celte  sentence  une  copie 

copie  do  la  sentence.  —  L.  da  Silva,    bien  en  portugais.  Si.  l'ap..  l'or..  Portugal,  l'ol. 

((u'ayantctéchargccn  1576  (V.  Doc.  LXX,  /,   n'  i5. 


A.VIS    DE    MADRID  370 


cxxxv 

AVIS  DE  MADRID 

(Extrait) 

A  ide  offerte  par  Moulay  A  hined  à  Philippe  U  pour  l'enlrcprise  'le  ce  dernier 
contre  Alger.  —  Mise  en  liberté,  sans  rançon,  du  duc  de  Barcellos. 


Madrid,  7  janvier  i58o. 

Au  dos  :  An  exlractoutof  a  privât  leller  written  from  the  Court 
of  Spayne.  —  i^^J79- 

An  extrade  out  of  a  Spanislie  letter  daled  at  Madrid,  the  vij'"  of 
January  1079. 

Il  is  reported  that  the  King  of  Marruecos  hath  offered  the  King  pas- 
sage throughe  his  dominions  to  go  lo  Argil  and  the  assistaunce  of 
/ioooo  men  for  the  atchieving  of  that  enterpryce' 

The  King  of  Marruecos  hath  sent  unto  the  King  for  a  présent  the 
sonne  of  the  Duke  of  Berganca"  and  diverse  otherprisoners  '  whoin 
before  he  had  refused  to  release  for  any  ransome. 

Public  Record  Office.  —  State  Papers,  Foreign,  Spain,  vol.  1.  n"  36. 

1.  Cf.  supra,  pp.  367,  368  et  note.  i.  3.  On  trouve  !a  même  information  dans 

j.  Cf.  sapra.  p.  3i3  et  note  5,  p.  354  ;  une  lettre  de  William  Pelham  à  Burghley 

infra.  pp.  378,  879,   382,  384  ;  i"  Série,  du  29  février  i58o.  St.  Pap..  Ireland.  Eliz.. 

France,  t.  I,  pp.  671-572,  t.  II,  p.  76.  vuL  LXXI,  n"  62. 


376  IQ    JANVIER    l58o 


GXXXVI 

LETTRE  DE  JACQUES  ROSSEL'  A  WALSINGHAM 

(Extrait) 

L'Espagne  et  le  Portiiqnl  ont  envoyé  des  ambassadeurs  à  Moulay  Ahmed 
qui  leur  a  fait  un  excellent  accueil.  — Jla  renvoyé  le  corps  de  D.  Sébastien 
et  relâché  des  prisonniers  de  marque.  —  Entente  de  l'Espagne  et  du 
Maroc  contre  Alger. 

Anvers,  19  janvier  i58o. 

Au  dos  :  A  Monseigneur,  Monseigneur  de  Walsingliien,  Chevalier, 
Conseillier  el  Sccrclaire  d'Eslal  de  Sa  Mag".  En  court  d'Angleterre. 
—  Atia  manu:  19  January  1579.  From  Russell. 

Monseigneur, 

Par  mes  dernières  du  17'  du  présent  je  ne  vous  ay  représenté 
Testât  dune  grand  armée  navalle  qui  ce  dispose  en  Espagne, 
laquelle,  suyvant  le  bruyt  commung,  sera  de  soixante  mil  hommes, 
et  ce  pour  donner  en  Alger,  puisque  les  moyens  el  forces  du  Turc 
sont  sy  basse  el  dissipées  à  cause  des  batailles  qu'il  a  produis  contre 
le  Sophie.  Pour  accomplir  ce  dessein  le  roy  d'Espagne  cl  les  Por- 
thugallois  ont  envoyé  devers  les  roy  Moores  ambassadeurs.  Aupa- 
ravant eux  estoit  arrivé  ceux  du  Turc  qui,  pour  la  bienvenue  de  ceux 
d'Espagne,  les  Turquoys  ont  esté  renvoyés  et  les  Espagnols  bien 


I.  Jacques  Rosfcl,  originaire  de  Bour-  de  Guill.nume  d'Oraiipe.  sVtail  mis  !i  In 
gogne,  conlriileur  gonc'rral  des  Iroiipos  des  solde  du  r.\ngletorro  el  lennil  \\  nUiiifrliam 
iniurgés aux  Pays-Bas,  1res  en  crédit  aupris        nii  courant  des  iivinenients. 


LETTRE     DE    JACQUES     KOSSEL    A     WAI.SINGHAM  3~" 

venus  ',  qui  ont  obtenus  le  corps  mort  du  feu  roy  de  Porlhugal'  et 
les  plus  notables  prisoniers  qu'ils  tenoit  ;  dont  c'est  ensuyvy  une 
bonne  alliance  et  intelligence  entre  ledit  roy  et  l'Espagne  par  le 
moyen  de  laquelle  ils  espèrent  exploilter  contre  ledit  Alger  ^ 

En  priant  ce  bon  Dieu,  Monseigneur,  qui  vous  conserve  en  heu- 
reuse santé,  prosjjerant  vos  genereus  désirs. 
D'Anvers,  ce  1 9' en  j  an  ver  i58o. 

De  V"  S'*'  très-hunjble  et  asseuré  serviteur, 

Signé:  Jaques  Rossel. 

Public  Record  Office.  —  State  Papers,  Foreign,  Holland  and  Flanders, 
vol.  XIII,  n"  6.  —  Original. 

1.  Surces  diverses  ambassades,  V.  supra.  le  roi  d'Espagne  va  faire  une  expédition 
pp.  358,  SBg-S'jî.  contre  Alger  et  que  le   roi  de   Fez  lui  a 

2.  Cf.  i" Série.  France,  t.  I,  p.  671,  p.  promis  4oooo  hommes.  News  lelters.  vol. 
6a5  et  note  3,  t.  II  p.  02.  XC.  n°  10.  V.  encore  un  avis  de  mars  i58o 

3.  Cf.  supra,  p.  367  et  note  2,  p.  368  et  (ibid..  n"  3),  une  lettre  de  David  Pirren  h 
note  I.  Les  bonnes  relations  entre  Pliilippe  Ch.  Howard,  de  Bayonne,  i5  février  i58i 
II  et  Moulay  .\hmcd  el-Mansour  sont  frc-  (.Ç(  Pop..  Dom..  Addenda,  vol.  XXVII  A. 
quemmcnt  mentionnées  dans  les  correspon-  n°  3).  de  Henry  Cobliam  à  Walsingham,  de 
danccs  de  celle  époque.  Ln  avis  d'Espagne  Paris,  22  mars  c583(S(.  Pop..  For..  France, 
de  septembre  i58o  transmet  la  rumeur  que  vol.  1\.  n"  66). 


378  20    MARS     1080 

CXXXVII 

LETTRE  DE  HENRY  COBHAM'  A  BURGHLEY 

Le  duc  de  Barcellos,  récemment  racheté,  est  arrive  à  San-Liicar,  où  on  le 
retient.   —   On  a  laissé  passer  en    Portugal  les  quatre-vingts    autres 

gentilshommes  rachetés  et  revenus  avec  lai. 

Paris,  20  mars  1579  [n.  st.  i58o]. 

Au  dos:  To  the  righle  honoiirable  Lord  the  Lorde  Burleigh, 
Lord  HIghe  Treasureur  of  England,  at  the  Court.  — AHa  manu: 
1079.  Sir  Henry  Cobham  to  my  Lord.  The  P^ench  Kings  pretence 
to  hâve  warr  \vith  Spayne.  The  Spanish  ariny,  9000  horse,  22000 
footmen. 

Since  such  tyme  as  the  Kynge  is  come  now  laste  to  Parys,  he 
halh  four  the  moste  parte  kepl  his  cabinet! . 

Dom  Duarle  dy  Menesis  is  assigned  to  comniauiulo  in  llie  coun- 
trey  of  Algarvc  on  the  sea  coastcs.  In  lyke  sorte  Dom  Diego  di 
Zzotsa^,  who  was  generall  on  the  sea,  ^\hcn  the  laste  yongc  Kynge 
passed  into  Barhary,  shall  now  conimaundc  four  the  defence  of 
that  quarlerof  the  rcalnie  called  Lentesio\  which  is  ihe  next  fron- 
tier  parte  toward  Caslille,  wher  it  is  ihoughle  King  Pl\illip  w  ill  niake 
his  fyrste  enlrye. 

The  yonge  Duke  of  13reseilles,  cldestsoiuu;  to  Donnya  Callierina. 

I.   Sir    Henry   Cobham    (i538-i6o5  ?),  jusqu'en  i583. 
avait  été  chargé  <lc-    plusieurs    missions  h  a.   D.    Diego   do    Sosa.    Cf.    /"    Sérir. 

Vienne,  à  .\nvcr8,  à  Madrid.  Il  succéda,  en  France,  t.  I,  p.  687. 
■  57g,  à  Sir  Amias  Poulet  comme  ambassa-  3.  Lenle3io:\a  province  d'Alontojo,  rhef- 

dcur  à  la  cour  de  France  et  occupa  ce  poste  lieu  Ëvora. 


LETTRE     DE    HENRY    COBHAM      \     BIRGHLEY  .S-yÇ) 

Duchés  of  Braganza,  as  he  retoiirned  froni  Barijary  newlv  raunso- 
med  ont  of  captivily  ' ,  and  landing  at  S' Lucar,  was  fyrste  with  good 
cheare  entertayned  of  his  kynseman,  the  Duke  Madyna  Sidonya', 
but  now  deteyned  and  kept  ther  against  his  will.  Howbeit  the 
Lxxx  other  gentlemen  which  wer  redemed  and  retourned  in  his 
companye  hâve  hen  sufTred  lo  passe  into  Portugal. 

From  Parys,  the  xxth  of  Marche  1579. 
Your  Lordshipps  humble  to  serve  and  obey. 

Signé:  Henry  Cobham. 

Public  Record  Office.  — •  State  Papers,  Foreifjn,  France,  vol.  IV,  n"  33. 
—  Original. 

I.   On  sait  par  ailleurs  (\.  supra,  p.  876  2.   Alonso   Ferez    de    Guzman,   duc   de 

et  note  2)  que  le  duc  de  Barcellos  fui  remis  Mcdina-Sidonia,  gouverneur  et  capitaine 
en  liberté  sans  rançon.  général  d'Andalousie. 


38o  2 I    MARS    1 58o 


CXXXVIII 

LETTRE  DE  RALPH  LANE  A  BLRGHLEY 
(Extrait) 

Les  gouverneurs  portugais  dans  les  Indes  Orientales  et  en  Afrique  ont  été 
invités  par  le  gouvernement  intérimaire  du  Portugal  à  ne  pas  résigner 
leurs  fonctions  entre  les  mains  de  personnes  non  autorisées.  —  Ceux  de 
Tanger  et  des  autres  fronteras  ont  répondu  qu'ils  se  conformeraient 
strictement  à  ces  instructions. 

$.  1..  ai  mars  1679  [n.  st.i58o]. 

.Au  dos:  To  ihe  righl  honourable  and  most  especiall  good  Lord, 
the  Lord  HighTIueasorerofEngland.  -  Aliamann:  22  Marlii  1079. 
M"^  Raph  Lane  to  my  Lord.  Adverlesmcntes  from  Porliigall  and 
Spayne.  The  Duke  of  Al  va  proclamed  generall  of  llie  Kinge  ol 
Spaynes  armada. 

Ryghte  Honorable, 

Thys  daye  came  unto  mee,  oute  of  the  weste,  a  masler  of  a  shyppc. 
sum  tyemes  towardes  mee,  who,  ihe  fyrst  of  thys  monethe,  was  in 
Calys.  and  from  ihence  broughte  me  syche  newes  as  I  thyncke  nul 
unfylte  to  adverlyesc  your  Lordship  of.  althoiigh  I  licaro  of  yoiii 
Lordships  payene,  whicli  I  am  righl  sorry  for.  Tlieye  newes  aie 
thés  and  that  for  certayeno,  as  he  coiislantcl}  halh  alTymiedd.  viz  ; 

That  tljey  fyeve  governorcs  of  Portyngallc  '   liave  dyspaschedd 

I.   Il  s'agit  du  gouvernement  intérimaire  talcs  et  en  .\rriquc  s'expliquent  par  lesdi 

■le  cinq  membres  qui  fut  formé  îi  la  mort  du  verse»  compétition!!  nu  trône  devenu  varaiil 

cardinal-roi  Henri  f.Si  janvier  i58o).   Les  D.  .\ntonio,  prieur  de  Crato  (V.  supra,  y 

instruction»  envoyées  dans  les  Indes  Oricn-  33.'Sel  note  ^i)  et  le  duc  de  Braganco  élaionl . 


I.ETTHE     DR     RAI. PU     LAMÎ     A     lUJIUiHLEY  ^^8  I 

commyssyones  to  ail  theyer  signoryes,  aswell  in  the  Easte  Indyes 
as  in  Affryque,  wyllynge  theyr  governores  in  lliieso  places  to  hâve 
greale  care  ofalllheyer  charcleges,  and  in  no  sorte  to  resygne  the 
same  into  theye  handes  of  eny  whasoever,  without  the  great  sealle 
of  Portyngalle,  what  other  warrant  soever  shail  be  oHerredde  unto 
them  ;  and  that  Tangyrre  and  other  theyer  towenes  in  AflVyque 
hâve  retiirnedd  theyer  aunsuerre  unto  them,  assueryng  they  said 
governoures  that  theye  wyll  periorme  theyer  comyssyons  to  the 
uttermost. 

Thys  I  humblly  crave  al  your  Lordshipes  handes,  by  waye  of 
favour,   and  of  juslyce  also. 
21  Marche  1679. 

Your  Lordshipes  humble... 

Signé  :  Rap ' 


Public  Record  Office.  — State  Papers.  Spain,  vol.  I,  n"  ^i2.  —  Original. 

avec  le  roi  d'Espagne,  les  seuls  candidats  elle  n'apporta  pas  grand  changement  dans 

sérieux  (V .  supra.  Doc.  GXXIX,  p    35/i)-  les  places  africaines  qui  conservèrent  leurs 

Les  gouverneurs  intérimaires  du  royaume  garnisons  portugaises.    Sur  les  sentiments 

paraissent  avoir  favorisé  Philippe  II,  tandis  de   celles-ci,   Henry   Cobhara    écrivait   de 

que  les  Etats  lui  étaient  opposés.  En  juin  Blois,  le  aa  décembre  i58o,  que  Tanger, 

i58o,  D.  Antonio  était  reçu  et  acclamé  par  Centact  Mazagan  demeuraient  à  la  dévotion 

le  peuple  à  Lisbonne;  mais  le  duc  d'.\lbc,  de  D.  Antonio  (State  Pap.,   For..  France, 

après  l'avoir  défait  à  .Vlcantara,  entrait  lui-  vol.  IV.  n"  ig4),  mais,  quelques  jours  plus 

même  dans  la  ville  (25  aoiU).   L'union  du  tard,  le  6  janvier  i58i,  le  même  Cobham 

Portugal  et    de  l'Espagne    fut   réalisée   à  annonçait  à  Burghley  que  Tanger  et  Ceuta 

l'assemblée  des  Cortès   tenue   à  Tomar  le  avaient  reconnu  l'autorité  de  Philippe   II 

i5   avril    i58i.    Comme    elle    laissait    au  (Ibid.  vol.   V,  n"  a). 
royaume  annexé  une  certaine  autonomie,  i.   Manuscrit  déchiré. 


382  8    AVRIL    i58o 


CXXXIX 


LETTRE  DE  HENRY  COBHAM  AUX  SECRÉTAIRES  DÉTAT 
(Extrait) 

Philippe  II,  qui  retenait  le  duc  de  Barcello.<!,  aprl's  l'avoir  racheté  de  sa 
captivité  au  Maroc,  l'a  laissé  rentrer  en  Portiujal.  —  Certains  catho- 
liques, écrivant  de  Rome  à  leurs  corelir/ionnaires,  déplorent  la  mort  du 
cardinal-roi  Henri  comme  ayant  porté  un  coup  aux  de.tseins  de  Phi- 
lippe If,  gai,  pour  avoir  les  mains  libres  en  Portugal,  s'était  rapproché 
du  Chéri/  et  du  Grand  Seigneur. 

Paris,  8  avril  i58o. 

If  it  like  your  Honoures,  herMa''  may  be  adverllsed  how  tho  Pio- 
testauntes  is  very  weake  and  muclie  lorne  in  sonder. 

Thelasteadverlisemenlsout  ol'Spayne  and  Poiiingallc  are  tlicis  : 
That  certaine  of  the  nobillitye  shold  semé  to  niislyke  that  llie 
Spanishc  Kynge,  havinge  released  ihe  yongo  Duke  ol"  Barscilles  oui 
of  llie  liandes  of  the  Mores',  shold  delayne  liini.  \Vheron  it  is  saide 
that  he  liatli  setl  iiiin  free,  and  is  thoughlc  to  be  in  Porlugalle  yer 
this  tymc. 

The  papists  wryte  from  Rome  to  thcir  associâtes  résident  in 
theis  partes  that  they  should  be  of  good  comforle,  with  ihe  forme 
of  theis  wordes  following: 

«  That  (îod  tryelh  his  people  many  waves,  as  il  appearelh  by 
sondry  calamityes  and   misfortunes  whicli    liavo  hapj)ciu'd   to  Ihc 

I .   Cf.  aiipra,  p.  i-^b  cl  nolo  a. 


LETTlip:     DE     HKNHY     COHM  AM     AUX     SECUKTAl  HIÎS     d'kTAT  383 

Churche  of  God,  and  now,  laste  of  ail,  throughe  the  event  of  the 
deatli  ot"  the  old  Kynge  of  Portugallc,  A\lieieoii  now  tlie  Poringalls 
doe  conlynue  in  tlieir  resistaunce  againsle  llie  Catholique  King: 
surely  a  thing  suffered  by  God  to  trye  us  farder,  to  the  end  we  may 
see  our  owne  imperfections.  Ffor  when  tins  plotte  was  fyrste  layd, 
the  younge  King  was  yet  lyvinge,  and  after  him  succeded  a  most 
godiie  man  enjoying  ihe  seale.  Throughe  tlic  commoditye  thcreof 
the  Avaye  was  the  hetler  made  agayne.  Lykewise  a  league  was  pro- 
cured  Avith  them  of  Barbarye,  and  an  amity  wilh  the  Tuik  to  the 
intentther  shold  benoimpediment'.  iNotAvithstanding,  itis  a  miracle 
to  se  how  the  chaunce  fell  oui  throughe  the  deathe  of  the  laie  Car- 
dinal-Kynge,  Avliich  is  noAv  the  only  lett  of  so  godly  an  enterprise.  » 

Thus  I  leave  your  Ilonours  in  the  protection  of  the  Allmightye. 
From  Parys,  the  viij"'  of  Aprill  i58o. 

Your  Honours  humble  to  commaunde, 
Signé:  Henry  Cobham. 

Public  Record  Office.  —  Slate  Papers,  Foreign,  France,  vol.  IV.  n°  ^3. 
—  Original. 

I.   Cf.  supra,  pp.  3G7,  368  et  note  i. 


38^  3  MAI   lâSo 


CXL 


LETTRE  DE  HENRY  COBHVM  AUX  SECRETAIRES  D'ÉTAT 

(Extrait) 

Arrivée  à  Paris  de  Francisco  Barreto.  fait  prisonnier  à  El-Ksar  el-Kebir 
et  mis  en  liberté  avec  le  duc  de  Barcellos. 

Paris,  3  mai  i58o. 

The  bysshoppe  of  Glasco  (yfit  lyke  your  Honours)  on  llie  xxvij"" 
being  Wednesdaye  came  unto  me. 

Don  Francisco  di  Barretlo' ,  which  was  Lord  Chamberlayne  lo  Don 
Sebastyan,  the  laste  yonge  K.ynge  ol"  l'ortugalle,  came  lo  ihis  towne 
on  ihe  lasle  of  Aprill,  having  bon  xvj  dayes  on  ihe  sca. 

This  Francisco  Barrcllo  was  lakcn  prysoncr  in  Liarbarye  al  ihe 
ballayle  where  ihe  Kynge  Sebaslian  was  slayne,  and  retourned  but 
three  monelhs  passed  in  ihe  conipany  of  ihc  yonge  Duke  of  Har- 
seilles,  of  whom  he  gyveth  oui  great  commendalione. 

From  Parys,  ibc  3  of  Maye  i58o. 

Your  Ilonours  assured  lo  commaunde. 

Signé:  Henry  Gobham. 

Public  Record  Office.  —  State  Papers.  Forei(/n,  France,  vol.  IV ,  n"  <>H. 
—  Original. 

I.  l'Vancisco  Barnjto  avait  commaiidij  lus  vovérs  à  r(!i|>rditiiiii  du  l'iiloii  ilo  Voliv 
Iroupps    porluf-'aiscs    qui   avaipnl    M    en-        (|564).  V.    ;"■'  Série    Kraïuc.  t.  I.  |j.  i-^t 


AVIS    D  ANVERS 


385 


CXLl 


AVIS  D'ANVERS 


Moulay  Ahmed  el-Mansour  aurait  offert  à  D.  Antonio  contre  Philippe  If 
un  secours  de  quarante  ou  cinquante  mille  hommes. 


Auvnrs,  12  septembre  i58o. 

Au  dos,  de  In  main  de  Bunj/iley  :  Antwerp,  12  Seplember  1080. 
A  discourse  uppon  ihe  mallers  of  the  Low  Contrcys  sent  lo  me  hy 
M' Tho.  Cotton 


De  Portui,'al  nous  n'avons  nouvelles  certaines,  car  les  uns  disent 
que  le  roy  d'Espaigne  par  capitulation  en  est  esleu  le  roy  et  Don 
Antonio  son  viceroy  ;  d'autres  maintiennent  que  lesdicts  Portugois 
ont  meilleur  courage  que  jamais,  car  le  roy  de  Fese  a  présenté 
audict  Antonio  secours  de  AoouSo  mille  hommes,  qu'ils  ont  acceptés 
et  attendent",  faisant  cependant  entre  culx  tous  bons  actes  de  gens 
de  guerre. 

Hatjleld  House,  Cecil  Mss,  vol.  M,  f.  00  v".  —  Original. 


!.  Celte  rumeur  était  inoxacle  et,  d'ail- 
leurs, invraisemblable,  au  moins  quant  au 
chiffre  d'hommes;  mais  elle  montre  que 
l'éventualité  d'une  aide  offerte  par  Moulay 
Ahmed  elMansour  à  D.  Antonio  se  présen- 
tait iléjà  aux  esprits.  On  verra  ci-dessous, 
pp.  493,  527,  5a8,  ce  qu'il  en  advint.  Le 
bruit  courut  même  à  cette  époque  que  le 
prétendant  portugais  s'était  enfui  au  Maroc. 
L'auteur  anonyme  d'une  «  Remonstrante 
au  Uoy  et  à  la  Royne  Mère  louchant  Testât 


(le  l'orlugal  ))  l'ail  valoir  (pie,  si  la  l'rancc 
.ihandonne  D.  Antonio,  celui-ci  «  s'en  ira 
desespéré  en  Barbarie  et  livrera  les  places 
■  fortes  qu'il  y  a  aux  Mores,  d'oîi  facilement 
ils  pourront  passer  en  Espagne,  à  la  honte 
de  la  France  et  ruine  de  la  Chrestienté  ». 
State.  Pap..  For..  Portugal,  vol.  I.  «".îry.Cf. 
deux  lettresMe  Henry  Cobham,  datées  de 
Muret,  .'1  oet.  i58o,  et  de  ISlois,  1 3  janvier 
i5Si.  Ihid..  France,  vol.  IV.  n"  /Ih  ; 
uni.  V.  n"  0. 


386  2  2-3l     MARS     loSl 

CXLII 

LETTRE  DE  MOUL.W  AHMED  EL-M\NSOLR  A  ELISABETH 

//  a  reçu  la  lettre  (f  Elisabeth  et  accédera  à  toutes  ses  demandes.  —  Il  a 
ordonné  aux  trésoriers  de  son  royaume  d'acquitter  le  compte  du  marchand 
qu'elle  lai  a  recommandé.  —  //  sauvegardera  également  les  droits  de 
John  Herman  et  de  tous  ceux  que  la  Reine  lui  signale.  —  //  saisira 
toutes  les  occasions  de  lui  être  agréable  et  la  prie  de  l'informer  de  ce  qui 
lui  surviendra  d'heureux. 

16-35  Safar  98g  [32-3i  mars  i58i). 

A  la  muy  alla  y  muy  poderosa  Ucyna  Elisavet.  Reyna  de  Inggla- 
teria  y  Yilanda,  etc\ 

Trasiado  de  una  earla  scripla  en  aravigo  por  niaudado  de  la 
Real  Alteza  de  Muley  Hamet,  Emperador  de  Manuccos,  que  Niiestio 
Senor  guaide  y  ensalze,  elc". 

Laus  Deo. 

A  la  muy  engrandeszida,  alla  y  poderosa  y  de  gran  linaje,  cuya 
proszessiou  procède  de  allissimos  prencipios  y  reyno  cngraiules- 
zido  de  nobles  y  anchas  ciudades  y  consejo  acerlado  y  honrra  cum- 
plida  quanto  perlenece  a  tan  alto  cstado,  cuyo  mandamiento  es 
cumplido  y  nobleza  acalada  en  iodo  podcr.  la  mas  grande  de  les 
reyes  que  siguieron  al  Mexias,  la  que  procode  de  prencipios  muy 
antiguos,  la  rrcyna  Elisavet  —  |  sea  Dios  acjucl  cpio  le  de  de  sus  oras 
de  vendicion  y  tlempos  de  paz  in  sus  reynos  y  cnsalçamicnto  en 
sus  estados  I 

Damos  gracias  a  Dios,  aquel  que  on  todas  las  leies  es  de  preccplo 
que  sca  alabado,  y  rogamos  a  su  diviiia  Mau'csiad  cinbie  su  saucli- 
(icacion  sobre  sus  sicrvos,  y  de  nuestio  rcal  cxcrcilo  y  ynipcrio  del 


LETTRE    DE    MOULAY    AHMED    EL-MANSOLH    A    ELISABETH  SSt 

poniente  sea  el  quelo  guarde,  y  no  ay  quien  sino  su  diviiia  bondad, 
cuya  es  la  suprema  grandeza. 

Certificamos  ser  en  vuestra  comphedcracion  y  firme  ciniicnto  de 
amistad,  y  qu'eslando  en  lan  lontanas  y  rremotas  parles  aquel  amor 
qu'estando  cerca  no  quebrantariamos,  y  esto  con  loda  volunlad  y 
cierta  ffe.  Hazemos  [saber]  aver  recivido  vueslra  alabada  y  de  nos 
deseada  carta,  en  la  quai  entendirnos  estai-  en  aquella  amistad  y  liga  do 
amor  pei  durable  que  nos  com  bos  eslamos.  La  qualletra  rrecivimos 
con  toda  lionrra  y  buen  recivimiento,  y  se  cumpllra  todo  lo  por 
cUa  pedido.  Y,  en  lo  que  toca  a  la  bazicnda  del  mercader  que  por 
vuestra  real  carta  nos  es  enconiendado,  cmos  mandado  a  los  llieso- 
reros  de  nucstro  real  estado  le  paguen  y  concluyan  con  loque  se  le 
dcve,  y  esto  se  bara  condeszendiendo  a  la  volunlad  de  vuestra  real 
corona'.  Y,  enlo  que  se  nos  encarga  de  vuestro  basallo  Jhoan  tler- 
man",  sera  acaladoy  sele  guardara  tododereclio,asiael,  como  todolo 
demas  por  vuestia  alabada  carta  encomendado  y  lo  demas  que  de 
nuestra  real  presencia  se  ofreciere.  \  las  puertas  de  buen  rrccivi- 
inienlo  seran  avierlas  cada  y  quando  que  se  ofrezca;  y  no  dejeis  de 
avisarnos  de  vueslros  buenos  subcesos  y  alla  presencia,  porque  dello 
rreciviremos  contento.  Y  Nuestro  Senor  sea  en  vuestra  guarda. 

Dada  en  nuestro  real  exercito,  a  los  postreros  de  luna  de  mes  de 
Marco  de  989  de  nuestra  quenta  arabiga. 

Public  Record  Office.  —  Slate  Papcrs,  Fnreirjn,  Royal  Letters,  vol.  II, 
n°  il.  —  Traduction  officielle. 

I.    Cf.  infra.  p.  fi'-f]  el  noie  g.  qiies  ania-rs  plus    tard,   la  disgrâce  d'Elisa- 

3.   Sur  ce  marchand,  qui  encourut,  quel-        belli,  V.  infra.  j)p.  ^16,  ^21,  !\S^,  5o6. 


388  i8  MAI  1081 


CXLIII 

LETTRE  DE  HENRY  COBHAM  AUX  SECRÉTAIRES  D'ÉTAT 
(Extrait) 

Captivité  du  comte  de  Viinioso  au  Maroc  :  sa  tentative  d'évasion .  favorisée 
par  la  sœur  du  Chéri/,  qui  voulait  raccompagner  en  Portugal;  échec 
de  cette  tentative;  sa  mise  en  liberté  sur  les  instances  de  l'ambassadeur 
espagnol. 

Blois,  18  mal  i58i. 

I  certified  your  Honnors  of  late  of  Monseigneurs  comminge  to 
Alanson  and  of  tlie  Quecne  Mothers  repairinge  lo  liim.  Avhcrc  she 
arryved  on  Wensday,  ihe  tenlh  of  ihis  présent. 

For  llial  (and  l\ke  your  Honnors)  thcre  was  certaine  opinion  eon- 
ceyved  (uppon  Ihe  occasion  of  Monseigneurs  retorne  lo  Alanson 
Avilli  liis  inlenl  knowen  for  lo  repaire  inconlineully  lo  llie  froiiliers  of 
llie  Lowe  Coulreys)tlial  iheir  Ma'"'' Avilli  iheir  Court  wold  reinove 
fiom  lliose  parles  lOAvardes  Parys,  some  of  ihc  ambassadors  ihereon 
resolved  afore  llieir  parlinge  to  sec  Towers.  So  as  I  Iiavinge  llie 
coinmodilie  lykewyse  of  llie  nyghnes  of  tlie  place,  I  wenl  to  Amboyse 
ou  Thursday  afore  VVilsundaye,  and  on  Fryday  I  arryved  al  Towers 
spendinge  llie  Salterday  in  seingc  llic  lowno.  \\  iien  as  I  enlringc 
into  tlie  caslell  lo  vewe  ihe  samc  and  Irom  tlioncc  llie  siiluacion 
of  ihc  lownc,  il  pleascd  tlie  Counte  \  ymioso  '  beinge  iherein  lodged 

I.   D.  Francisco  de  Portugal,  comlo  de  d'El-Ksar   cl-Krbir.    Les   Vimioso   étaient 

Vimioso,  fait  prisonnier  à  la  bataille  d'iil-  une    brandie   bâtarde    issue   des    ducs    de 

Ksar  cl-Kebir.  11  fui  un  des   principaux  Hragaiice.  V.  z"  SenV,  Kranoe,  I.  I.  pp.  iSo.'i 

partisans  de   D.    Antonio  et  le   suivit   en  et  nule  5,  6^5  et  note  2,  filid.  —  Dans  une 

l'rance,  où  il  ni^gocia  très  activement  pour  lettre  à  Walsingliam,   datée  du   a8  avril, 

lui  obtenir  des  si>cours.  11  y  connut  d'Au-  Cubliani  rapportait   un   premier   entretien 

bigné,   qui  lui  doit  certains  détails  origi-  qu'il  avait  eu  avi'c   Vimioso  arrivé  à  lllois 

naui  insérés  dans  son   récit  de  la  bataille  le  ao  courant.  Parlant  de  ses  aventure.-,  au 


LETTRE    DE    HENRY    COnilAM     Al  \     i^ECRÉTAIRES    d'ÉTAT  .38q 

to  corne  downe  inio  llic  court  unlo  me.  and  to  brinire  me  into  liis 
lodgmge,  where  I  found  liim  accomjjanied  willi  mons'  de  Slrosso', 
tlie  CJounte  Rochefoucault.  ^^  itli  dyvers  olher  caplaines,  and  gardcd 
by  siindrv  Frenche  sliol.  At  (lie  first  I  Avas  inlertaiiicd  willi  liis 
musike  wliicli lie liad  tlieie olMonsieuis. Tlien it  pleased liitn  to  wilh- 
drawe  me  aparté  inlo  a  privale  Avalke,  «hère  he  first  sliowed  me 
lie  hatli  liad  a  great  desier  to  hâve  communicated  with  me,  tliat  whicli 
noAve  uppon  tliis  commoditie  lie  Avold  hriefly  doo  in  sliort  ■\vordes, 
wlilcli  was  liis  manner,  because,  lie  sayde,  thoAvgh  rayne  wasgood 
and  profitable  for  tlie  bringinge  forihe  of  fruités,  yet  to  mucbe 
tbereof  was  noysome  :  therefore  as  wordes  didd  serve  to  expresse 
ihe  mvnd.  yet  to  many  did  cumber  tlier  herer  and  confonde  tlie 
sence  of  niatfeis.  Therefore  he  ment  briefiy  to  sIioavc  me  hoAve  he 
was  prisoniier  in  Barbary,  Avhere  lie  passed  some  danger,  bcinge 
favored  bv  tlie  Sheryphes  sister.  AvhichhadgoltontAvoorthree  hoiiii- 
dreth  horsemen  to  accompanye  lier  and  him  into  Portugal!  ;  but 
ijoin^e  brauçrht  backe  aa  illi  greater  forces,  lie  escaped  with  muche 
j)aine,  partly  throwgh  ihe  intreaty  of  tlie  ambassador  of  Kinge  Pliil- 
lipp,  as  lykewyse  for  tliat  tlie  occasion  was  not  found  to  be  in  him, 
iior  anv  dishonnorable  dealinge  passed  in  lliat  cause  ;  whereby  llie 
Sbervphe  uppon  intreaty  was  induced  to  release  him.  So  as  at  bis 
rclorne  he  found  tlie  Kyngof  Castillia  at  the  frontieis  of  Portugal,  by 
«home  he  was  muche  chered  and  honnored,  receaving  llie  lyke 
intcrtainement  of  the  Duke  of  Alva,  beinge  great  oncle  unto  the 
Counles  mother. 

Thus  I  betake  my  self  into  your  Ilonnors  favors. 

From  Bloys,  the  xviij'^  May  i58i. 

Vour  Honnors  humble  and  assured  to  commande, 

Sifjnc  :  Henry  (^obham. 

Public  Record  Office.  —  Slate  Papers,  Foreujn,  France,  vol.  V,  n"  7i'. 
—  Original. 

Maroc,    Virnioso    reconnaissait    devoir    «a  de  celte  indépendance  qui  l'avait  amené  à 

mise  en  liberté   à  Philippe  II  et  se  disait  la  cour  de  France.  Siafe  Pu/).,  For..  France, 

prêt  à  mettre  sa  personne  au  service  de  ce  vol.  V.  n"  6i . 

prince,  mais  en  réservant  son  honneur  et  i.  Philippe  Strozzi.  V.  i"  Série.  France, 

l'indépendance  de  son  pays.  C'est  le  souci  t.  II,  p.  6,  note  !\. 


3qo  20  JUIN    1081 


CXLIV 

AUTORISATION 
A  J.  SYMCOTTS  D'EXPORTER  DU  BOIS  AU  MAROC 

Le  marchand  John  Symcotts  ayant  offert  d'importer  en  Angleterre  du  sal- 
pêtre du  Maroc,  et,  d'autre  part,  le  Chéri/  ne  consentant  à  laisser  sortir 
ce  produit  de  son  royaume  qu'en  échange  de  bois  de  construction,  Elisa- 
beth accorde  au  dit  Symcotts,  sur  sa  demande,  le  droit  d'acheter,  dans 
les  comtés  de  Sussex  et  de  Southampton,  six  cents  tonnes  de  bois  et  de 
les  exporter  au  Maroc,  à  charge  pour  lui  de  rapporter  en  Angleterre  tout 
le  salpêtre  qui  lui  aura  été  cédé  en  retour. 


Londres,  ao  juin  i58i. 

Au  dos:  To  our  riglit  Irusiie  ;iiid  riglil  McUicldNod  counsolkir  llic 
Lorde  Burghle\.  our  liigli  Treasorer  of  l'jigland.  To  tlie  Loiilc 
Treasorer.  —  Alia  manu:  20  Juiiii  i58i.  Warrant  fo  liccns  .lu" 
Sympcol.  merchant  orLondon,  lo  carrv  iiito  Barbary  \i'  Ions  of 
tymiter.  \\'\\h  command  to  l>ryng  into  England  as  mucli  sallpetcr 
in  valle>v . 

Hy  tlic  Queen  Klizal)elli  \\. 

Righl  trustée  and  riglil  ^^elllol()vcd  Counsellor,  we  greot  mmi 
well.'' 

Wlieras  a\(>  undershiiid  llial  an  oITre  is  niade  l)\  our  Inving  suli- 
jecte  Jolin  Synipcole'.  of  our  cilié  of  London.  niarcliaunle  Irading 
inio  Barliary.  lo  I)ringe  froni  llienre  inio  lliis  onr  realnic  a  good 
quaniclie  of  sallrpelre.  and  to  llial   cndc,  liocaiisc  llie  Kinge  ihrre 

I.  Ne  vers  loi-,  mort  en  Anglolrrro  en  cl-dossoiis  pp.  /ioi-4o3,  ttii-iii,  tii'i  ;  Cal. 
i583,  au  rolourd'un  voyage  au  Maroc.  Cf.        of  Span.  Pap..  vol.  i58o-i586,  p.  Iti'h 


AUTORISATION     IlEXPOIiTEn     DU     nOIS     AU    MAROC  Sol 

will  sufier  none  lo  be  caryed  awaie  for  money  or  any  coinodllie  bul 
onlyin  exchange  for  timbre,  dolh  make  rcquesl  fo  hâve  our  Hcence 
tobuy  and  provide  wilhin  our  counties  of  Sussex  and  Soulhamplon 
a  certaine  quantetie  of  timbre  in  places  ibere  where  il  niav  be  besl 
spared': 

We  lel  yow  vvitt,  that,  considering  howe  necessarie  a  thinge  it 
is  to  bave  store  of  saltpeter  for  ibe  increase  and  mayntenaunce  of 
our  miinicion,  We  are  pleased  and  contcnted  to  grannt  unlo  the 
said  Sympcote  lo  provide  and  buy  in  the  said  shires  lymbre  lo  the 
quanlitie  of  sixe  hundred  tonnes  and  lo  convey  and  cary  awaie  the 
same  eitlier  sawen  or  ai  hole  inlo  the  partes  of  Barbary  aforesaid. 
And  thcrfore  our  wûi  andphîasure  is  thaï  furlb^^ilb  yow  lake  ordre 
Avilli  the  ofïicers  of  oiir  portes  within  our  said  shires  lo  sufier  ihe 
said  Simpcote,  bis  servaunles  or  députes  lolade  and  shipp  the  said 
lymber  to  the  full  quantetie  aforesaid  and  to  carie  the  same  awaye, 
upon  suflicienl  bande  lo  be  laken  of  him  to  Ijringe  inlo  this  our 
reahne  so  muche  saUepeler  as  he  shall  hâve  in  excbaunge  in  Bar- 
bary for  the  said  v\"Oode'.  Geving  straigbl  commaundment  lo  llie 
said  ofTicers  thaï  under  colour  of  this  our  licence  tliey  sulïre  no 
grealer  quantetie  of  timbre  to  be  conveyed  oui  ihen  liere  is  expres- 
sed,  as  tliey  will  answere  for  the  contrarie  al  thcirultcrmost  pcrills. 
And  iheis  our  lelters  shalbe  your  suffîcient  warraunt  and  discharge 
in  this  behalfe. 

Geven  under  our  signelt,  al  our  pallaice  of  Westminster,  the  xx"' 
daie  of  .lune  i58i ,  in  ihe  ibree  and  t■\^enlilb  year  of  our  raign. 

Ifatfehl  House,  Cecil  Mss.  vol  XL  f.  95.  —  Original. 

I.   1,0  Cliérif  altarliail   inif  pramlo  iin-  2.   Symrolts    ne    partit   pour   In    Maroc 

portance    à   la   fourniture    de   bois  pour  la  ipi'an   mois  de  décembre    i582.    V.    inj'ra. 

ronslructioii    de   ses   galères;    ses   besoins  p.  /|02,  note  2.  Ijcicesler,  au  (lire  de  l'am- 

élaient  si  considérables   qu'on   ne   pouvait  bassademd'lispagne,  avait  pris  à  son  compte 

les  satisfaire  complètement  en  Angleterre  celte  affaire   de   bois   de   cbarpenle,    dans 

et  qu'on   était   obligé   de    s'adresser   à    la  laquelle  Symcotls  n'aurait  plus  été  que  son 

Hollande.  V.    Caleiid.   of  SiMjiiish  /'«/icrs,  représentant.   V.   Cal.   nf  .S'/mn.    Pnp..    p. 

vol.  i58o-i58(J,  pp.  iijy,  377.  277. 


Sga 


3o    OCTOBRE     l^Sl 


CXLV 

CÉDULE  POUR  LE  CAÏD  D'ARZILA 

Le  caïd  Sicii  Alid  rl-Kcrim  est  autorisé  à  vi'n'lrc  huit  tapis,  (jualrr  tentes, 
cinq  courtepointes  moresques,  deux  draps  de  soie  el  de  laine  de  même 
travail  el  cinq  chevaux,  sans  payer  de  droits. 


Lisbonne.  3o  octobre  i58i. 

La  cedula  que  no  se  despacho  para  el  alcaydc  de  Aivila. 

Por  quanio,  por  parle  del  alcayde  Abdil(|ueiin  ',  se  me  ha  lieclio 
rclacion  que  cl  tiene  neocsidad  para  su  suslcnto  de  vender  ocho 
alhombras  grandes  y  pequenas,  quatre  tieiidas,  cinco  colchas  de 
obra  morisca,  dos  panes  de  seda  y  laua  de  la  misma  obra,  y  cinco 
cavallos,  suplicandome  le  mandasse  dar  licencia  para  ello.  sin  que 
se  le  lleven  dercchos  algunos  de  las  diclias  cosas;  y.  porque  lo  lie 
tenido  assi  por  bien  ;  por  la  présente  niando  a  qualesquier  justicias 
deslos  nuestros   reynos  de  Portugal  y  los  de  Castilla.  alcaldes  de 


I.  Le  caïd  Sidi  Abd  el-Kerim  ben  Tuda, 
dont  la  famille  dominait  dans  toute  la  ré- 
gion du  Gliarb.  Il  était  resté  fidèle  à  la 
cause  de  Moulay  Mobammod  el-McslouItli. 
qui  avait  épousé  sa  sœur.  C'est  hii  qui,  à 
la  fin  do  lâ'j^,  avait  livré  la  ]daco  d'Arzila 
à  D.  Sébastien.  Réfugié  en  Portugal, 
il  fut  un  do  ceux  qui  poussrrcnt  le  plus 
vivement  ce  prince  à  enlreprendro  l'expé- 
dition marocaine.  Un  autre  réfugié  maure, 
Sidi  Moussa,  ayant  cru  devoir,  au  contraire, 
signaler  au  jeune  roi  les  périls  de  cette 
entreprise,    Sidi    Abd    nl-Kcrim    l'aurait 


accusé  d'inlclligonce  secrète  avec  Mouiav 
.\bd  el-Malck  et  l'aurait  empoisonnr.  Il 
prit  part  à  la  bataille  d'EI  Ksar  ol-Kobir, 
s'échappa  grièvement  blessé  el  n  iilra  en 
Portugal.  V  i"  aérie.  France,  1. 1,  p.  5j8, 
note  a,  p.  687,  note  7  ;  Barbosa  Maciiado, 
t.  IV,  pp.  107-log,  149-157.  .\u  commen- 
cement de  l'année  lâgg,  il  quilla  lu  Por- 
tugal et  retourna  vivre  au  Maroc,  où  il  ac- 
quit auprès  de  Moulny  Ahmed  el-  Mnnsniir 
une  très  grande  influence.  Il  y  mourut 
en  1601.  V.  ;"  Série,  Espagne,  année» 
1 599-1 601,  pa$sim. 


CÉDULE    POl  R     LE     CAÏD     n  AR/ILA  SqS 

sacas  y  cosas  vedadas,  deznieros,  aduaneros,  portazgueros,  y  otras 
qualesquier  personas  a  quien  lo  aqui  contenido  toca,  que  dejeis  y 
consintais  vender  al  dicho  alcayde  Abdilquerin  las  dichas  cosas 
libremente,  donde  le  paresciere,  sin  llevarle  por  ellas  derechos  al- 
giinos  ;  con  que,  assi  como  se  fueren  vendiendo,  se  vavan  assen- 
tando  por  ante  scrivano  a  las  espaldas  dcsta  mi  ccdula.  para  que, 
cumplida,  se  vuelva  a  esta  corte.  a  poder  de  Matlico  Vasquez,  mi 
secretario.  y  en  virtud  délia  no  se  saquen  olra  vez  ;  que  por  esta 
dispensâmes,  quedando  en  su  fuerza  y  vigor  para  en  lo  demas  ade- 
lante. 

Fecha  en  Lisboa,  a  xx\  de  Oclubre  i58i . 

Dritish  Muséum.  — Ariditional  Mss,  28357,  f.  .5^!.  —  Minute. 


Sg^  12    DÉCEMBRE     l58l 


CXLVI 

LETTRE  DE  HENRY  COBHAM  A   \AALSI.\GHAM 

(Extrait) 

Moulay  Ahmed  a  envoyé  une  ambassade  à  Philippe  II  pour  lui  demander 
des  secours  contre  les  Turcs.  —  On  les  lui  d  promis.  —  A'éanmoins  les 
troupe.',  levées  en  Castillc  ont  été  licenciées. 

Paris,  12  dicembrc,  lôf*!. 

I  have  tliought  very  longe  syn  loliere  some  corluintv  froni  your 
Ilonnorofthose  causes  whereon  lliere  is  so  many  unccrtaiiic  reportes 
dclyvered  forth 

From  Paris,  tlie  \ij"'  ôfDoceinlx'r  iô8i. 

Youj-  Iloiinors  assured  to  coriiiniinde. 

Signe  :  Henry  Cnbliam. 

Posl-scriptum  :  Sincethe  wrylingeof  tlius  muclic  unfo  yourlloii- 
nour  there  is  corne  to  speake  Avilh  me  a  Flemming,  which  was  llie 
xvij'"  of  November  in  Lisbona,  whatlyme  King  l'Iiillip  ^\as  ihcro  in 
good  beallh  and  tlie  Duke  of  Alva,  having  ordeyneil  Cascays.  Porli), 
and  otlier  portes  on  ibe  sea  cost  to  be  fortillyed,  and  balb  not  as  y  et 
appointed  any  olher  caslell  or  cittadell  in  LislxJiia  ;  in  llic  a\  hicb  towne 
and  caslell  tbere  apperclli  IjuI  a  fcw  soldiors.  Tiic  king  of  Fe/  liad 
sent  ambassadors  unto  King  Pliillij)  to  denianiie  ayde  against  llie 
Tnrks,  tbe  wliich  is  promiscd  unto  Ibeni.  llowbeillbe  baniules  ni' 
foolmcn  A\liich  wcre  leavied  in  (^aslillia  arc  ljy  a  laler  comandeuieiil 
discharged,  so  as  tlici'c  is  no  pressent  action  in  liaund 

Public  Hecord  Office.  —  State  Papers.  Forei</n.  France  V(d.  17,  n"  7.7. 
—  Original. 


LETTRE    DE    PIIILLIPPE    II    AU    DUC    DE    MEDINA-SIDOMA  3g5 


CXLVII 

LETTRE  DE  PHILIPPE  II  Al   DUC  DE  MEDINA-SIDOMA 

(Extrait) 

Le  duc  de  Medina-Sidonia  prélèvera  sur  les  troupes  qu'il  tient  en  réserve 
pour  l'affaire  de  Larache  un  détachement  de  mille  fantassins  qui  s'em- 
barqueront avec  leurs  vivres  à  destination  de  l'île  de  San  Miguel  oii  les 
Français  ont  dessein  de  faire  une  attaque.  —  Si  le  Chérif  agit  loyale- 
ment, cela  ne  nuira  pas  à  l'affaire  de  Larache.  car  Euldj  Ali  étant  parti. 
mille  hommes  suffisent  à  cette  dernière  entreprise. 

Lisbonne,  21  décembre  i58i 

Au  dos  :  De  Su  Mag''.  Al  Duque  de  Medina-Sidonia.  De  Lysboa. 
a  21  de  Dez'  i58i.  Ordenandole  que  de  la  gente  que  lien  e  j  un  ta 
para  lo  de  Aloraclie  embie  mil  \nfantes  a  la  ysla  de  S'  Miguel, 
para  defenderla  de  los  Franceses  \  otros  cossarios. 

Duque  de  Mediiia  Sidonia.  primo. 

Aviendose  entendido  que  los  Franceses  tienen  fin  de  yr  a  liazer 
dano  en  la  ysla  de  San  Miguel,  que  es  una  Ao  las  yslas  Terceras,  y 
conviniendo  que  con  gran  brevedad  se  Ueve  a  ella  alguna  infanleria 
cspaùola  que  este  en  su  guarda  y  deffensa,  y  siendo  la  dicha  ysla  de 
la  ymporlancia  que  es,  y  no  pudiendose  liazer  de  otra  parte  con 
lanta  brevidad  como  de  la  que  teneis  junla  para  lo  de  Alaraclie'. 

I.    Pedro  Venegasdi!  Cordoba  était  reslé  supra,    p.   \i)!i,    note    1).  En    pré\ision    de 

au   Maroc  après  l'ambassade  de    1579  (V,  celle  oventualilé,  le  duc  de  Medina-Sidonia 

supra,  p   358)  pour  suivre  avec  le  P.  Diego  avait  réuni  à  Cadix  une  force  armée  prèle 

Marin  les  négociations  relatives  à  la  cession  à    embarquer   pour    Larache    au    premier 

de  la  place  de  Larache   à  Philippe   II  (Cf.  signal. 


396  21     DÉCEMBRE     l58l 

haparecido,  y  os  encargamos  y  mandamos  que,  pues,  segunlo  que 
nos  scrivistes,  teniedes  juntos  dos  mil  y  qualro  cientos  hombirs. 
pocos  mas  o  menos,  hagais  embarcar  y  embiar  luego  basta  mil 
infantes  dellos  en  sus  compafieas  con  los  capitanes  y  olFiciales 
dellos  que  sean  los  mas  arcabuceros  a  la  dicha  ysla  de  San  Miguel, 
bien  en  orden  a  cargo  del  capilan  Montesdoca. 

Pues  quedaran  de  la  dicha  génie  olros  mil  o  md  quinienlos 
liombres  para  lo  de  Alarache.  y  eslos  bastaran  para  ella  por  agora. 

\  que  pues  estava  proveydo  basllnicnto  para  qualro  meses  para 
cinco  mil  bocas  y  avian  de  yr  a  lo  de  Alaraclie,  ordeneis  que  se 
provean  dellos  los  dichos  mil  ynfanles  que  an  de  yr  a  la  dicha  ysla 
de  San  Miguel. 

Ofrecense  cosas  que  no  pueden  dejar  de  mudar  las  delermina- 
ciones,  y  esta  es  una  délias,  y  si  el  Xarile  va  de  buen  pie,  no  eslor- 
vara  esto  aquello  de  Alarache,  pues  siendo  ydo  Aluchali',  baslan 
mil  bombrcs  o  pocos  mas  para  alli. 

British  Musciim.  —  Additional  Mss,  '28357./.  560.  —  Minute. 

I.   Le  capitan-pacha  Euldj  Ali  (V.  supra.  occasion    pour   rappeler   le   capilan-pacha. 

p.  i54,  note  j),  voulant  profiter  delà  Irève  Euldj  .\li  quitta  Alger,  à  la  grande  salis- 

de  trois  ans  entre  l'Espagne  cl  le  Turc,  avait  facticn  de  Philippe  II  et  du  Cliérif,  égalc- 

obtcnu  du  sultan  .\murat  III  de  réunir  Ji  ment    préoccupés   de   ses   projets.    Cf.   1" 

Alger  V  un  grand  nombre  de  galleres  pour  Série.  Espagne,  à  la  date  du  iSaoïH  l58i  : 

aller  contre  le  roy  de  Fez  »  el  conquérir  le  Gka.mmont,   Hisl.    d'Ahjer.    pp.    iao-i3i; 

Maroc.  Celle  expédition  était  déjà  prête  en  CiiARRiiiRi!,  A'é;;oc.   dam  te  Levant,  t.  1\  . 

mai   i58i  (V.  j"  Série.  France,   l.  II,  pp.  p.  617.  La  date  de  i58i  qui  est  donnée  par 

94-97),  mais,  sur  ces  entrefaites,  une  ré-  Grammonl  pour  le  départ  d'Alger  du  ea- 

volle    éclata   en    Arable.   Le  sultan,    qui,  pitan-pacha    est    erronée.     Il    résulte,    en 

d'aulre  part,  soupçonnait  Euldj  Ali  de  vou-  elTet,   du   présent  document  qu'Euldj    Ali 

loir  se  créer  un  rovaume  indépendant  dans  avait  certainement  quitlé  Alger  à  la  date 

l'Afrique  du  Nord,  ce  qui  avait  été  le  rêve  du    11    décembre   i58i    cl    probablement 

des  beglierbeys  SCS  prédécesseurs,  saisit  cette  beaucoup  plus  tôt. 


MÉMOIRE    ANONYME  897 


CXLVIII 

MÉMOIRE  ANONYME 

(Extrait) 

Le  roi  d'Espai/ne  veut  vivre  en  bonne  intelliijence  avec  le  mi  de  Fez,  dont  il 
pré/ère  le  voisinage  à  celui  des  Turcs.  —  //  lui  offrit  assistance  quand 
on  le  crut  menacé  par  Euldj  Ali  —  Mais  il  n'a  pas  grande  confiance  en 
lui  et  ne  se  soucie  pas  de  lui  envoyer  des  secours  importants. 


Adverlisemcnts  toucliinge  Spaine. 

The  giealness  of  tlie  King  of  Spaiiio,  liis  stales.  liis  forces,  ihe 
iiiteiest  ot"  Lliat  Cro-\vne  Avilli  ail  othor  princes  ol"  ihe  Avorlde  are 
niatlers  of  soo  greate  importance,  that  I  shall  nol  need  to  seek 
gcnlle  audience  of  your  Ilonour,  because  tlie\  are  ihinges  verie 
desireable  of  iheniselves  lo  bee  licard. 

And  noAV  I  will  entreale  of  llie  intelligences  whicb  liis  Ma'""^  may 
hâve  wilh  the  otlier  princes  of  the  workl,  a  matter  in  Irulh  verie 
hard  lo  entreale,  because  the  nivndcs  of  princes  cannot  bc  so  fuUy 
discovered  ;  bul  I  will  déclare  ihat  which  by  the  exlerior  acles  may 
probablA  be  galhcred. 

\\  ith  Ihe  King  of  Fez  he  maketh  shewc  thaï  liée  halh  gond  inlelli- 
irence,  more  in  reirard  ofliis  owne  benclille  then  for  anylliiiige  ells  ; 


I.   La  restitution  approximative  do  cette       J'auleurduMémoiro.V.  in/ra,  p. 3(j8,noteî. 
date  est   fondée  sur  une  allusion  que   fait  2.  His  Ma'"'  :  le  roi  d'Espagne. 


398  i58i 

so  it  tornelh  to  lus  greale  commoditee  to  hâve  a  king  of  smaller  forces 
to  be  his  neiglibour  tlien  ihe  Turk'.  And  Avhen  it  was  leporled  that 
Vechiali  meant  to  go  to  the  winning  of  that  kingdome",  the  King 
of  Spain  ofTered  to  the  King  ail  nianner  of  ayde.  boofli  secret  and 
opcn.  to  the  ende  that  hee  might  withstande  the  Turkishe  forces, 
and  also  becaiise  he  '  should  not  get  the  possession  of  ihe  porlc  of 
Larachia.  But  forasmuch  as  lliis  King  is  an  infidell,  it  is  not  to  be 
ihought  that  lus  Ma"*  dooth  greately  trust  him,  especialiv  profes- 
singe  himself  to  bee  the  defender  of  Christcndome  and  an  arrannf 
enimie  to  infidclls.  JNeilher  doolh  his  Ma'"  greately  cai-e  to  serui 
manv  succours  to  tins  King;  soe  if  he  should  scnd  but  a  small 
armée,  lillie  goode  may  be  hoped  to  be  donc  ^vithall  ;  but  if  he  should 
send  a  greatc-armee,  ho  niaye  not  grcafeK  trust  thcin  in  bis  bandes. 

Briùsli  Muséum.  —  Sloane  Msx.  1710,  Jj'.  -29-3/,  v\  —  Copie. 

I.   Cf.  supra,  ]i.  368  et  note  i.  projetéi'  en  i58i.  V.  siipni.  p   3f|l').  note  i 

i.   Il   s'agit  sans  doute   de    l'expédition  3.   He  :  c'csl-à-dire,  Eiddj  Ali. 


LETTRE    DE    ROfJER     BODENHAM     A     WALSINGHAM  .'^()9 


CXLIX 

LETTRE  DE  ROGER  BODENHAM  A  WALSINGHAM 

(Extrait) 

Les  Espagnols  arment  deux  Jlottes.  dont  l'une  doit  se  rendre  ù  Larache. 

San  Lucar  de  Barrameda,  8  janvier     i58i  [n.  st.  1082]. 

Au  dos:  To  the  riglit  honorable  Sir  Francis  Walsyngam,  Knighl, 
Cheafe  Secretaryeto  the  Quenis  Mag'"  of  ^nglande.  —  Alla  manu  : 
8  January  i58i.  From  Roger  Bodenham. 

Right  Honorable,  my  dewtie  remembred,  etc.  —  I  hâve  Avrcton 
your  Honor  dyvars  lelters  sence  my  coming  in  to  this  contre. 

The  Kinge  i#  at  Lyseborne,  wher  in  myne  opinion  he  hathe  and 
shall  liave  ynowglie  to  doo  to  put  Ihat  reaime  in  good  order  a  nomber 
of  yearis.  and  it  is  allso  dowglilful  liow  it  sliall  end.  Heare  is  gret 
preparacion  oftoo  fleeltcs  tobe  madeone  afleranother,  the  onne  for 
Alarache'  in  Barbery  owt  of  bande,  and  theolherabowghtmidsomer 
for  the  Tersera  ^vith  3o  shipes  and  tenue  gallis.  And  hoAv  ail  this 
canne  be  done  I  knoAv  not,  for  ihat  this  contre  is  in  gret  mizerye 
and  lacke  of  ail  kind  ofvitlalles  andother  nessecaryes,  and  specyally 
of  maryners  and  good  shipps. 

'  And  God  préserve  your  Honor  in  helthe  wilh  iucrese  of  honor. 
From  Saynct  Lucas,  the  viij  of  Jenever,  anno  i58i. 
\  our  Honors  moste  homble. 

Signe:  Roger  Bodenham. 

Public  Record  Office.  —  State  Papers,  Foreign,  Spain,  vol.  I,  n"  83. 
—  Original. 

I.   Sur  les  visées  des  Espagnols  sur  Larache,  V.  supra,  p.   iG4.  note  i. 


4oO  12    JUIN     l582 


CL 


LETTRE  DE  ROGER  BODENHAM  A  BURGHLEY 

(Extrait) 

Par  crainte  des  Turcs  qui  voudraient  le  détrôner,  Moulay  Ahmed  a  promis 
à  Philippe  II,  pour  aroir  son  appui,  toutes  ses  places  maritimes. 

San  Lucar  de  Bariamcda,  12  juin  i58a. 

Au  dos:  To  llie  light  lioiioiablc  llie  Loitle  Briiglilo,  Lord  Migho 
Trezurar  ol"  Yiigland.  m\  very  good  Lorde,  delivor.  B\  Edmund 
AiiselL  —  Alia  manu:  12  Junii  i582.  Roger  Bodenham.  From 
S'  Lucas  in  Spaine. 

Right  Honora  Me, 

The  King  of"  Spaine  lialli  a  promis  of  ihe  King  of  Fez  lo  dely\;ir 
him  ail  llie  fortes  and  porltes  ihat  lie  lialli  upon  ihe  see  syde  witli- 
in  and  Avitliowt  tlie  Straigliles  ;  and  il  is  tliouglil  he  w  ill  delyvar 
theinme,  for  llial  tlie  Tnrke  dolli  prelcndc  lo  selt  in  anollier  in  tlic 
kingdom  of  Fez,  soe  llial  llic  King  of  Fez  thinkes  lo  assuor  Imn 
sellfe  by  llie  ayde  of  llie  King  of  Spayne  '.  \f  ihis  corne  lo  pas,  as  \  l 
is  prelendid,  and  willigrcal  dilligensprocurid,  llie  Iradc  of  Barhai  \ 
sliallie  siiut  up  clenc  from  ail  iiaovfms  and  reiiuiMic  onlv  l<i  llir 
Spanyardes 

From  Sainte  Lucas,  tlie  12  of  .lune,  a"  1082. 

\our  Ilonors  mosle  humble, 

Si(jné  :  Roger  Bodcnliain. 
British  Muséum.  —  Lansdowne  ,Uy.s-.  .Vi',  jf.   l'il-l'r^  r".  —  Original 

I .    Lf.  supra,  ^l.  308  cl  nolo  I . 


LETTRE     DE    LEICESTER    AU    LORD    MAIRE     DE     LONDRES  4O I 

CLI 

LETTRE  DE  LEICESTER  AL  LORD  MAIRE  DE  LONDRES 

John  Symcotts,  qui  a  négocié  avec  le  Chéri/  une  fourniture  de  produits  du 
Maroc  à  la  Reine  et  souscrit  un  engagement  envers  celle-ci,  s'apprêtait  à 
partir  avec  une  lettre  d'Elisabeth  à  l'adresse  de  Moulay  Ahmed,  quand 
ses  créanciers  ont  voulu  mettre  obstacle  à  son  départ.  —  Malgré  la  lettre 
du  Conseil  privé,  qui  demandait  au  Lord  Maire  de  surseoir  à  toute  pour- 
suite contre  Symcotts,  la  saisie  de  ses  biens  a  été  autorisée  et  lui-même 
arrêté.  —  Leicester  invite  le  Lord  Maire  à  ne  plus  relarder  le  départ 
de  Symcotts,  sous  peine  de  s'attirer  de  graves  ennuis. 

Bewdley ',  20  septembre  1082. 

1   recotnend  me  hartcly  to  your  Lordsliip. 

And  whereas  myself  Avilh  other  ihe  Lords  of  her  Ma""  Pri^^e 
Counsell  did  of  late  write  our  letlers  to  yow  and  ihe  shirieves  of 
London'signifieing  thereby  thatone  John  Simcoltes,  a  merchaunte 
of  London.  hath  contracted  Avith  the  King  of  Barbarie  for  divers 

I.    Bewdley  :  petite  ville  à  17  milles  de  que  des  créanciers  le   menaçaient   dans  sa 

Worccster.  liberté  et  dans  ses  biens.  Le  Conseil,   en 

3.   Cette  lettre  du  Conseil  privé  au  lord  conséquence,  demandait  que  John  Svmcotts 

maire  était  datée  du   10  juillet.  Il  v  était  fiH  mis  à  l'abri  de  toute  action  judiciaire 

dit   que  John    Symcotts   (V.    supra.    Doc.  pour  une  durée  de  six  à  huit  mois.  Guild- 

CXLIV,  p.  890)  était  tenu  par  un  engage-  hall.    Remembrancia.    vol.    I.   n"   3/3.    Le 

ment  envers  la  Reine  d'importer  du  Maroc  lord  maire  avait  répondu,  le  19  juillet,  que 

une  certaine  quantité  de  salpêtre  et  autres  Symcotts  ne  cherchait  qu'un  moyen  de  ne 

produits  représentant  une  somme  de  2  000  pas   payer  ses  créanciers   et   que   rien   ne 

livres,  pour  l'approvisionnement   en   mu-  l'empêchait    de    remplir    ses    obligations 

nitions  du  royaume,  que  le  moment  était  envers  la  Reine  par  l'intermédiaire  de  ses 

venu  pour  lui  d'exécuter  son  contrai,  mais  facteurs  au  .Maroc.  Ibi<t..  n"  3y8. 

De  Castkies.  VII.   —  alj 


4o2  20    SEl'lEMliUli     1082 

comodilies  to  be  bv  bim  brougbt  iiilo  ibis  realine  for  the  Queues 
Ma'"  service,  and  ihat  Simcolles  had  entered  into  bondes  to  ber 
Highnes  for  performing  tbereof  :  and  nowe  even  very  lalely  ber 
Higbnes  balb  appointed  bim  to  go  over  tber  himseU'  to  ihe  said 
Ring  "wilh  ber  Ma'"'  lelters  as  Avell  lo  performe  tbat  wbicb  he  batb 
allrcdie  begane  as  for  divers  otbcr  causes  for  her  Highnes  and  for 
some  of  us':  whicb  voiage,  as  I  ame  credably  informed,  diverse 
of  London  batb  gon  about  to  staye  and  overtbrowe  of  very  envey 
and  mabce  loAvardes  tbe  said  Simcottes  : 

And  because  tbeir  prelended  mabce  sbold  take  no  eiTect,  we 
cbefely  wrot  to  you  and  the  sbireves  tbat  Simcottes  sbold  bave 
bbertie  for  bimself  and  bis  goodes  for  vi  or  eigbl  moutbes  at  ibe 
most  :  yow,  btle  regarding  our  letlers  and  her  Ma""  service  pre- 
senlly  to  be  done,  bave  gevcn  bcence  to  sondery  to  attache  and 
troble  bis  goodes  ;  and  now  of  late  yow  sent  for  bim  liome  to  your 
owne  bowse  and  ihere  caused  bis  bodie  to  be  arrcsted,  and  kept 
bimself  a  season  in  your  bouse,  to  the  great  liindcraunce  of  ber 
Ma''"  service  :  ^vbich  indirect  dealing  of  yours  I  doe  very  much 
muse  at,  beside  tbe  small  regarde  yoAV  bave  to  our  lelters  writton 
to  yow  in  bis  bebalf  : 

Wherefore  I  tbought  good  to  let  yow  understand.  that,  if  any 
staye  be  made  eilber  of  Simcotes  or  bis  goodes.  wbcreby  bis  vioage 
sbalbe  bindered  (bis  shippes  bcing  even  noAv  reddie  to  départ), 
there  wilbe  great  négligence  found  in  yow  and  small  care  of  ber 
Ma""  service,  and  peradventure  brede  a  great  troble  to  your  shippes 
and  merchauntes  of  London,  than  I  woold  wishe  ;  Avhich  I  dont 
not  yow  will  bave  more  regard  unlo  hereafter*.  And  so  I  bid  yow 
farcwell. 


I.  Ces    mois    indicjuenl    que     certains  toi.  Rcmcmbr..  vol.  I.  n'  4oy. —  Bornardino 

membres  du  Conseil  privé,  et  pnrmi  eux  de    Mendoza,    ambassadeur    d'Espagne    i 

Leice^lcr,  étaient  intéresses  dans  les  alTaires  Londres,  écrivait  h  Philippe  H,  le  |3  décom- 

qiio   Symcolts  avait  mission  de  traiter  au  bro  I38î,qucla  I\eine,  avant  entendu  dire 

Maroc.  Cf.  supra,  p.  3f)i,  note   i  et  infra.  que    loooo    hommes   de    troupes    étaient 

p.  ^16,  nolo  1.  réunis  sous  les  ordres  du  duc  de   Medina- 

a.   Le  lord  maire,  répondant  à  Lcicester,  Sidonin    pour  s'emparer  île    Laraclio  ((if. 

lo   4  octobre,  expliquait  dans  quelles  cir-  supra,  p.    16C1.   note   1),  avait  envoyé,  une 

constances  il   avait  autorisé  les  poursuites  semaine  auparavant,   .lobn   Symcotts  avec 

contre  Symcolts  et  proU<slail  do  sa  bonne  une  lettre  adn-.oée  au  f.bérif.    [wur  faire 


LRTTRE    DE    LEICESTEU    AU     LOHU     MAIHE    DE    LONDRES  /(oS 

Beaudlcy,  xx  September  iBSa. 

Your  Lor(lslii[)s  loving  IVende, 

Uob.  Leycester. 

To  my  very  loving  frende  Sir  James  Ilarvey,  Kniglit,  Lord  Maior 
ùf  ihe  cittie  of  London. 

Guildhall.  —  Hememhrancia.  vol.  I  (Oriijinal  Entry  Book),  n"  WG. 

('chouer   l'entreprise   et   lui    olTrir    l'assis-  i583  et  adressée  également  à  Philippe  II, 

tance  et  les   munitions  dont   il   aurait  be-  Bernardino  de  Mendoza  parle  de  la  pression 

soin.    Symcotts   avait    emporte    dans    son  qu'exerce  la  reine  Elisabeth  sur  le  Grand 

navire  de  la  poudre  et  des  armes.  Cahndar  Seigiipurpourqu'ilempèchcMoulay  Ahmed 

of  Spanis}i  Papers.  vol.  i58o-i586,  p.  !i2lt.  el-Mansoiir  de.  remettre  la  place  de  Larache 

Dans  une  autre  lettre,  en  date  du  6  janvier  à  l'Espagne.  Ibidem,  p.  i^Sa. 


4oi 


CLII 

MÉMOIRE  DE  CABRETÏE' 
(Extrait) 

L'intérêt  du  Grand  Seigneur  est  de  nuire  à  l'Espagne  en  profitant  de  l'oc- 
casion que  lai  offre  la  guerre  des  Pays-Bas.  —  Il  conviendrait,  à  cet 
e(fet,  (ju'il  terminât  la  guerre  avec  le  Sofi  et  qu'il  s'emparât  du  Maroc.  — 
Jl  concentrerait  à  Larache  et  dans  les  ports  voisins  ta  moitié  de  lajiotle 
turque,  qui.  unie  aux  forces  du  Maroc,  suffirait  pour  infliger  de  sérieux 
dommages  à  l'Espagne.  —  //  pourrait  même  s'en  emparer  avec  l'aide 
des  Moriscos.  —  //  tiendrait  ainsi  la  clef  de  l'Océan  et  celle  de  la  Médi- 
terranée. —  Le  .Maroc  fournirait  beaucoup  de  bons  soldats  et  de  nom- 
breux produits.  —  Le  Grand  Seigneur  y  établirait  un  vice-roi.  —  Ainsi 
l'Afrique,  dont  il  tire  actuellement  si  peu  d'avantage,  doublerait  la  puis- 
sance turque.  —  Les  Moriscos  seraient  tirés  de  la  servitude.  —  .Si"  la 
trêve  avec  l'Espagne  n''était  pas  expirée,  il  serait  aisé  de  la  violer.  —  Le 
Grand  Seigneur  pourrait  arracher  par  la  crainte  aux  Vénitiens  une  ile 
ou  une  forteresse.  —  La  supériorité  de  la  /lotte  turque  rend  possible  l'exé- 
cution de  ces  projets.  —  Déjà  maîtres  de  la  mer,  les  Turcs  étendraient 
leur  domination  sur  terre. 


i582. 


Au  dos:  1082.  Discurso  de  Luys  Cabreta  assi  de  los  re\es  y 
principes  como  de  los  infieles.  Trala  aqui  del  poder  dei  Gran  Turco, 
y  lo  que  le  conviene  para  sustenlarse. 

Discurso  heclio  en  summa  por  Luis  Cabrela,  en  (|uanlo  loca  a  lo 
que  conviene  a  algunos  reycs,  principes  y  seûorias,  asi  de  Cliris- 
tianos  como  de  infieles  y  liciejes,  tralando  de  cada  uno  dellos  en 
particular,  de  lo  (|ue  les  conviene  para  se  poder  conscrvar  con  sus 

I.   Sur  ce  personnage,    V.  su/jra,    p.   i83,  note  i. 


MEMoiUE    m:    f:Aiiiu:TiE  ;|00 

stados  y  levés  :  todo  fundado  sobre  biifii  consejo,  dejando  a  parle  la 
Providencia.  que  puede  en  un  instante  confundir  el  universo,  pero 
tratando  por  via  de  razon  y  juyzio  de  hombre,  como  aquel  que  ha 
visto  y  discurrido  por  las  cosas  de!  mundo,  y  conforme  al  juyzio 
que  de  los  unos  a  Los  otros  se  puede  hazer,  como  se  vera  por  le 
siguiente. 

ÎNo  conviene  a  la  grandeza  del  Gran  Senor  '  que  el  rey  de  Espana 
sea  tan  grande.  Supuesto  que  el  no  sea  ambicioso,  ni  enliende  de 
se  engrandescer  mas,  sino  conservar  lo  que  tiene.  pero  otro  podria 
subcederen  su  lugar  que  nos  podria  dar  en  que  entender  ;  y  pues 
tenemos  tiempo  y  lugar,  no  es  bien  que  lo  perdamos,  quanto  y  mas 
que  nuestras  riquezas  no  son  ydas  fuera  de  nueslros  reynos.  Y  para 
poder  hazer  mas  dafio  a  nuestros  enemigos,  el  mejor  camino  de 
todos  séria  empeçar  del  rey  de  Espana,  como  de  uno  de  los  mayores 
y  poderosos,  ayudandonos  de  la  buena  ocasion  que  tenemos  en 
estar  el  occupado  en  la  guerras  de  Flandes,  y  quanto  mas  que,  si 
nosotros  fueremos  sobre  el,  no  faltaran  otros  que,  viendole  occu- 
pado en  defenderse  de  nosotros,  que  le  daran  trabajo,  porque  es 
muy  embidiado  de  otros  principes,  como  de  todo  ello  eslamos  bien 
informados  ;  y,  allende  deslo,  tiene  muy  poca  gente  de  guerra,  que, 
quitando  diez  o  doze  mil  soldados  que  puede  tener,  todos  los  demas 
son  bizonos. 

Por  lo  quai  nos  conviene,  quedando  fin  a  nuestras  guerras 
del  Sofi,  yr  a  la  vuelta  de  Berberia,  a  conquislar  aquel  imperio 
de  Marruecos  y  reynos  de  Fez,  y  poner  toda  aquella  Morisma 
debajo  la  corona  y  estandarte  del  Gran  Seâor,  adonde  podremos 
tener  de  ordinario  la  mitad  de  nuestras  fuerças  de  mar,  y, 
juntandolas  con  las  de  aquellos  reynos,  son  muy  sufBcientes  de 
hazer  grandissimo  daûo  a  ilespana,  teniendo  nuestra  armada  en 
el  puerlo  del  Arache  y  en  otros  comarcanos  ;  y  no  solamcnte  de 
hazerle  dano,  pero  saremos  poderosos  de  arruinar  y  ensenorearnos 
ella,   teniendo    dentro   en  ella    de   nuestra  parte   dozientos    mil 


I.  Cabrelle  examine  successivement  publié  ici  se  rapporte  aux  Turcs,  qui,  par 
queUe  serait,  pour  divers  États,  la  politique  une  fiction  de  l'auteur,  sont  censés  exposer 
la  plus  conforme  a  leurs  intérêts.  L'extrait         eux-mrmes  la  politique  à  suivre. 


Moros,  que  no  agnardan  que  una  occasion  para  se  dcclaiar,  y 
cinquenta  mil  Turcos  arcabuzeros,  y  otra  tanta  de  cavalleiia  que 
passaremos  de  Fez.  Y,  poniendo  nuesfra  armada  en  el  estrecho  de 
Gibraltar,  defenderemos  que  las  fuerças  de  les  Christianos  del  mar 
Oceano  no  se  junlen  con  las  del  Medilerraneo,  que  nos  sera  graude 
avuda  de  acabar  nuestras  empresas  con  mayor  facilidad  y  con  mucba 
seguridad. 

Y  en  el  imperio  de  Marruecos  haremos  otra  Conslaiilinopla.  y 
tendremos  dos  estrechos,  que  seran  como  dos  piierlos  cerrados 
con  dos  Uaves,  uno  del  mar  mayor,  y  el  otro  de  Gibraltar.  Que  es 
mas  importante  y  acommodado  assi  para  el  mar  Oceano.  como 
el  Méditerranée,  por  las  ricjuezas  que  vienen  de  una  parte  y  de 
otra,  y  principalmente  de  las  Indias.  ^  allende  desto  en  aquel 
imperio  de  Marruecos  ay  mucha  y  muy  buena  gente.  y  buenas 
commodidades  de  todas  las  cosas  necessarias  :  tan  solamente  falta 
una  buena  cabeça  para  governar  y  se  ayudar  de  las  cosas  de  alla, 
y,  quando  fuesse  la  voluntad  del  Gran  Senor  y  conviniesse  a  su 
servicio,  pornemos  en  aqviellos  reynos  un  su  segundo.  adonde  cada 
dia  se  podra  engrandecer.  por  estar  tan  vczino  de  la  Cbristiandad. 

Y  dèsta  mancra  venimos  a  doblar  nuestras fuerzas  y  grandeza  ;  por 
que,  de  la  mancra  que  esta  oy  en  dia  AlTrica,  poco  nos  valemos  délia, 
y  de  la  manera  ya  diclia,  sera  el  mejor  miembro  y  fuer/a  de  nueslro 
imperio,  y  haremos  lo  que  conviene  a  nuestra  ley,  de  quitar  de 
esclavonia  y  servidumbre  a  los  Moros  que  eslan  en  llespafia,  y 
dejaremos  nuestra  ley  muy  ençalçada,  como  es  razon.  \  ,  caso  que 
cl  tiempo  de  nuestra  tregua  no  spirasse',  ya  se  sabc  que  nosolros 
guardamos  las  promesas  y  pazes  micntras  nos  esta  bien,  que  siem- 
pre  quando  queremos  las  rompemos  ;  pero,  en  el  cntretanto  que  se 
acabe  la  tregua,  nos  podremos  senorcar  de  Afl'rica,  como  esta  dicho, 
y  allende  desto,  quando  bizieremos  alguna  buena  jornada  de  im- 
portancia  sobre  elrey  de  llespana.  pediremos  a  los  Vcnccianos  una 
yzleta  o  fortalcza  de  importancia,  que  de  miedo  la  habran  de  dar 
como  los  Sefiores  passades".  De  mancra  que  podemosganar  por  dos 


I .    .Mlusion  à  la  Ir^-vc  qui  avait  clé  con-         France,   I.   II,  p.  88. 
rliio  pour  Irois  ans,   le    ï5  janvier  i58i.  a.   Los    Turc»    avaicnl    enlevé    l'île   de 

entre  la  Turquie  tt  l'Espagne.  V.  1"  Série.        Chypre  b  la  Seigneurie  de  Venise  en  iS/i. 


MEMOIRE     DK    CAHKETTE  [\0'] 

vias,  o  a  lo  menos  daremos  temor  a   los   mas  principes  cliristia- 
nos. 

Todo  lo  quai  se  puede  hazer  mu  y  bien ,  porque  nuestras  fuerzas  son 
tan  grandes  y  inexpugnables  que  no  podemos  hallar  resistencia  ni 
defensa  alguna,  y  podemos  passar  por  toda  la  Christiandad  con 
trezienlas  galeras  y  veinte  mahonas  (que  son  galeaças)  y  treinta  o 
quarenla  galeotas  que  teneaios  de  cossaiioS;  que  es  una  buena  armada, 
despues  de  averla  juntada;  quanto  mas  que  podriamos  Uevar  mu- 
chos  navios  gruessos  y  caramusales  mas;  pero  en  Uevarlos,  antes 
séria  nuestro  dano  que  jîrovecho,  porque  esta  suerte  de  navios  no 
son  buenos  para  acompaùar  a  las  galeras,  sino  para  dar  trabajo  ; 
por  lo  quai  bastara  la  sobredicha  armada,  pues  nuestros  cuemigos, 
con  el  principal  dellos.  que  es  el  rey  de  Hespaùa,  no  tienen  mas  de 
cien  galeras,  o  pocas  mas,  las  quales  no  son  sufficienles  a  estorbar 
ninguna  de  las  empresas  que  quisiei'emos  hazer.  De  manera  que, 
pues  somos  senores  de  la  mar,  lambien  seremos  de  la  tierra  adonde 
fueremos,  por  que,  aunque  ellos  tengan  muchos  navios  para  junlar 
con  las  galeras,  es  graudissima  Ventura,  quando  van  juntos,  para 
se  nos  del'ender  y  estorbarnos  el  poncr  en  execucion  lo  que  empren- 
diercoms. 


Drilish  Muséum.  —  AddUional  Mss,  28360,/.  223.  —  Orùjinnl. 


/io8  lâSa 


CLTII 
MEMOIRE  DE  CABREïïE 

Le  Maroc  ne  peut  conserver  son  indépendance  (/ne  s'il  est  r/ouverné  par  un 
i<rai  chef.  —  Si  ce  chef  manque,  il  est  facile  à  conquérir,  pour  toute 
autre  puissance  qu'une  puissance  chrétienne,  dont  l'aj/ression  unirait  tous 
les  Maures  contre  elle.  —  Bien  que  le  Chérif  puisse  lever  plus  de  looooo 
cavaliers  et  20000  arquebusiers,  il  suffirait  de  10  000  Turcs  pour  s'em- 
parer du  royaume.  —  Les  Turcs  ignoraient  ces  facilités  de  conquête  jusqu'à 
Moulay  Abdel-Malek  qui  leur  en  donna  avis.  —  Antérieurement,  le  .Maroc 
était  uni  sous  des  rois  vaillants,  habiles,  populaires  et  ouvertement  hostiles 
aux  Chrétiens.  —  Aujourd'hui,  il  est  désuni  sous  un  roi  maladroit  et 
impopulaire.  —  Situation  embarrassante  de  .Moulay  Ahmed  el-Mansour 
entre  Philippe  II  qui  lui  demande  Larache  et  le  Grand  Seigneur  qui  lui 
réclame  une  partie  de  ses  royaumes.  —  Baisons  qui  l'empêchent  de  se 
rapprocher  des  Chrétiens  et  le  forcent  à  ménager  les  Turcs.  —  // 
pourrait,  cependant,  avec  plus  d'habileté,  conserver  l'amitié  des  uns  et 
des  autres.  —  C'est  un  homme  sans  expérience  et  ses  conseillers  ne  savent 
que  piller  le  royaume.  —  Deux  voies  s'offrent  à  lui  :  l'une  est  de  se 
déclarer  nettement  contre  les  Chrétiens  et  d'admettre  les  cor.faires  turcs 
dans  ses  ports.  —  L'autre,  qui  serait  plus  sûre  pour  lui,  parce  qu'on 
ne  peut  se  fier  aux  Turcs,  est  de  s'allier  avec  Philippe  II  en  vue  de  con 
quérir  Alger,  dont  la  prise  supprimerait  pour  le  Maroc  le  péril  ottoman. 
—  //  serait  bon  ensuite  de  fortifier  Melilla  contre  les  Turcs  :  le  Chérif 
paierait  les  frais  de  cette  opération. 


i58a. 


Au  dos:  Traltado  ciel  rcy  de  Fez  y  lo  que  conviene  para  su  con- 
servacion.  iBSa. 

Aqui  se  Iratara  en  suma  del  rey  de  Fez,  cmperadoi  de  Mariueros, 
y  de  lo  que  le  conviene  por  su  conservacion. 


mfmoihf;   dp:   cabiuctte  4og 

Es  cosa  vulgada  y  muy  noforia  que  el  reyno  do  Fez  y  Marriiecos 
es  un  supremo  imperio,  por  lener  todo  lo  necessario,  y  muy  poblada 
Y  aviluada  de  gente,  segun  uso  y  costumbrc  de  la  nacion  africana, 
sin  haver  villas  ni  lugares,  sino  muy  pocas,  respecto  de  la  grandeza 
y  anchura  del,  ni  monos  forlalezas,  sino  lan  solamenfe  la  fuerça  y 
poder  de  aquel  imperio  consiste  en  la  mucha  cavalleria  que  ay  en 
el.  No  le  falta  olra  cosa  que  una  buena  cabeça  para  se  conservary. 
caresciendo  délia,  es  dificd  de  se  mantener  en  su  estado  baviendo 
quien  lo  quiera  usurpar,  porque  séria  muy  facil,  pero  como  no 
sean  Crislianos,  porque  conlra  ellos  toda  la  Morisma  séria  de 
acuerdo  y  de  union,  y  el  numéro  es  grande:  y  para  subjectallos 
serian  menester  grandes  iuerças  y  gente  platica  en  la  disciplina 
mililar.  Pero,  quando  fuesse  conlra  este  imperio  otro  de  su  misma 
ley,  es  muy  facil  de  se  perder,  por  la  poca  fee  y  leallad  que  ay 
entre  ellos,  porque  son  muy  variables:  y,  aunque  aya  en  el  de 
ordinario  cinquenta  mill  liombres  de  paga  enlretenidos  con  la 
cavalleria  e  infanteria,  entre  los  quales  puede  baver  diez  o  quinze 
mill  arcabuzeros,  aunque,  quando  viene  a  juntar  sus  fuerças,  puede 
bazer  mas  de  cien  mill  de  a  cavallo  y  veynte  mill  arcabuzeros,  lo  quai 
séria  gran  fuerça  si  fuessen  todos  leales  y  unidos  ;  pero.  porque  no  lo 
son,  diez  mill  Turcos  seran  suficientes  y  poderosos,  por  la  variedad 
que  ay  en  ellos  y  la  poca  experiencia  que  lienen  en  la  milicia  y  no 
lener  cabeças,  como  por  lo  passado  hemos  vistoque,  por  dos  vezes 
que  ban  venido'  no  llegando  a  qualro  mill,  siempre  los  ban  ven- 
cido  ;  de  manera  que  passaria  gi'andissimo  peligro  de  se  perder 
en  caso  que  el  Turco  lo  quisiesse  usurpar,  como  le  conviene. 

Y  no  hallo  manera  como  se  poder  conservar;  y  la  causa  porque 
se  ha  conservado  basta  el  tiempo  présente  no  ba  sido  otra  sino  el 
no  baver  venido  a  conquistalle  y  baverse  ayudado  de  las  comodi- 
dades  que  ay  en  el  y  por  no  baver  tenido  noticia  dellos  los  del 
consejo  del  Turco  ;  y  aun  al  présente  no  lo  supieran  a  no  baverles 
dado  aviso  Molen  Malucb^   ^  ,  allende  deslo,  en  aquellos  liempos 

I.   Les  Turcs  étaient  entrés  au  Maroc  une  3.   On   se  rappelle  que  Moulay  Abd  el- 

première  fois  avec  le  roi   de  Vêlez,  Abou  Malek,  qui  avait  séjourné  à  Constantinopic, 

Hassoùn,  en  i554  (V.  supra,  p.  3 1 ,  note  2),  avait  sollicité  lo  secours  du  Grand  Seigneur 

une  seconde  fois  avec  Moulay  Abd  el-iMalek,  pour  s'emparer  du  Maroc.  V.  supra,  p.  i53. 

en  iStô.  note  3. 


^lo  1082 

liavia  reyes  valientos  v  entendido?  y  qiierirlos  do  sus  vassallos. 
porque  no  tenian  agraviado  a  nadie  como  al  présente  ay,  de  manera 
que,  por  las  muclias  necedades  del  que  reyna  (que  assi  se  pueden 
Uamar).  v  por  los  truecos  de  reyes  que  ha  avido  siempre,  ay  par- 
cialidad  entre  elles  que,  aunque  no  lo  muestran,  agora  no  se 
dexaran  de  descubrir  en  liempo  de  occasiones  para  se  poder  vengar 
de  los  agraAaos  recividos. 

Item,  en  tiempo  de  los  reyes  passades,  no  se  moslravan  amigos 
de  Christianos  sino  enemigos;  por  lo  quai  los  Turcos  no  se  curavan 
de  conquistalle  ;  y,  caso  que  liuviessen  tenido  volunlad,  no  se 
atrevian  por  las  grandes  fuerças  que  ay,  estando  en  union  y  de  un 
acuerdo  como  lo  estavan  entonces  y  contentes  y  bien  pagados  y  la 
gente  de  guerra  tenida  en  mucha  veneracion,  de  manera  que 
querian  mucho  y  aniavan  a  sus  reyes;  pero,  al  présente  (como 
tengo  dicho),  es  al  contrarie  y  muy  diferente',  de  le  qiial  se  puede 
colligir  que,  por  razen,  no  puede  dexar  de  perecer. 

Bien  podemos  dezir  que  el  diclie  emperador  se  halla  al  présente 
en  travajos  como  un  navie  cerca  de  tierra,  combatido  de  des  mares 
sin  viente  que  no  le  dexan  passar  adelanle  ni  bolver  alras,  y  se  va 
a  dar  al  traves  en  tierra,  si  Dios  no  le  remédia  cen  algun  viente 
para  libralle  de  peligro  ;  de  la  misnia  manera  se  va  combalido  de 
grandes  pensamientos,  a  causa  que  la  Magestad  Catliolica  le  pide 
la  iuerça  de  Larache^,  porque  le  cenviene,  y  por  otra  parte  el 
Turco  le  pide  parte  de  sus  reynos'  para  le  poder  usurpar  despues 
el  reste  cen  mas  facilidad,  porque  no  ay  que  fiar  del  ;  y,  por  otra 
parte,  tedos  les  Mores  tiencn  mas  micdo  de  Christianos  que  de  los 
Turcos,  por  la  dill'ercncia  de  leyes  que  ay  entre  elles,  por  causa 
que  algun  dia  no  les  hiziessen  perder  el  suyo;  de  manera  que,  si  el 
se  quisiessc  fiar  de  les  Cbristianos,  antes  que  de  los  Turcos,  como 
es  razen  porque  son  mas  de  (iar.  cen  todo  este,  el  vulgo  ne  lendria 
esta  consideracion,  v  ansi  antes  lemarian  el  partide  de  los  Turcos. 
considerando  «|ue  tedos  son  unes  en  quanlo  son  unidos  por  el 
vinculo  de  la  ley  y  enemigos  de  la  (]luistiandad,  y  les  que  siempre 

I.   CabreUc  cherche  visiblement,  pour  a    été    le    plus    hrillant    dr     la     d^iiaslic 

les  besoins  de  sa  thèse  fantaisiste,  h  discré-  saadicnne. 

diler  Moulay  Ahmed  «/-.Vansoiir.  Lo  rî'gno  2.  V.  supra,  p.  i6/(,  note  i. 

de  cf  chérif,  miîmc  s'il   fut  impopulaire,  S.  f)f.  supra,  p.  ."558  et  note  5. 


MÉMOIHE     DE     OABRETTE  /5 1  I 

les  hazen  guerra  y  alcançan  huenas  presas  v,  como  quienes  ganan 
mucho  con  ellos.  y  enriquescen  su  tierra':  v,  dando  las  fuerças  de 
las  marinas  a  los  ChrisUanos.  los  Turcos  bo  liaviendo  puerto  en  el 
mar  Occeano,  procurarian  antes  de  venir  a  conquislallos  por 
fuerça,  y  esto  no  lo  podrian  liazer  sin  senorearse  primero  del  reyno 
de  Fez  ;  de  manera  que  todo  se  ha  de  perder,  porque,  para  lomar 
el  dicho  reyno,  han  de  venir  por  tierra  y  lo  lomaran  con  facilidad 
sin  que  los  Cliristianos  sean  bastanles  de  defenderlo:  y,  en  tal 
caso.  el  mismo  riesgo  que  passare  el  reyno,  passaran  las  fuerças  de 
los  Cliristianos  que  ay  en  aquella  marina. 

Y,  pues  todas  estas  razones  son  muy  évidentes,  yo  dexo  consi- 
derar  como  se  deve  de  liallar  en  su  imaginacion,  quanto  y  mas 
siendo  el  para  poco":  el  quai,  despucs  de  havcr  todo  l)ien  conside- 
rado,  por  razon  antes  le  conviene  no  ser  amigo  de  Cliristianos  que 
de  Turcos,  porque  de  la  parte  dellos  poco  pnede  perder,  y  por  la 
de  los  Turcos,  todo  el  reslo  de  su  reyno,  lo  quai  es  causa  de  sus 
locuias  v  mal  consejo,  porque  bien  liavia  iiiodo  y  manera  de  se 
conservar  en  la  amistad  de  los  unos  y  de  los  otros,  y  complazer  a 
la  Magestad  (^atholica  sin  declararse  tanto. 

Pero  muclias  cosas  huenas  se  pierdan  por  no  las  entender  y 
mirar  mas  adelanle  delo  que  puede  succéder,  y  no  es  de  maravillar 
de  todo  esto,  porque  el  es  hombre  que  no  save  ni  ha  visto  del 
mundo  ni  tiene  huen  consejo,  pues  no  tiene  hombres  entendidos  en 
las  cosas  que  a  semejahtes  conviene,  siuo  en  las  grangerias  del 
reyno,  a  causa  de  no  ha  ver  salido  jamas  del,  y  assi  por  fuerça  han 
de  hazcr  grandes  hierros,  los  quales  despues  son  malos  de  remediar, 
si  Dios  no  lo  haze,  que  es  el  ultimo  remedio. 

Dos  camiuos  ay  para  remedio  deste  imperio  y  evitar  muchos 
danos  y  peligros  que  le  pueden  succéder,  conforme  muchas  razones 
que  podria  poner  :  el  uno  es  no  dar  el  puerto  de  Larache  a  los 
Christianos  en  ninguna  manera,  antes  mostrarse  enemigo  dellos,  y. 
pudiendose  fiar  de  los  Turcos  (mas  no  ay  que  fiar  dellos),  meterlos 
en  sus  puertos,    como  han  hecho  por  lo  passado,  y  tener  huenas 

I.   Gabrctte  attribue,  ailloms,  aux  Mau-  trouve  formulée  que  par  des  clirétiens,  ne 

res  une  violente  haine  contre  les  Turcs   V.  semble   pas   mieux  établie   que   les  autres 

supra,  p.  i83  et  note  a.  allégations  do  Cabrette  sur  Moulay  .ALhmed 

î.    Cette  accusation  de  lâcheté,  qui  ne  se  rl-Mansoiir. 


4t2  i.'jSa 

gnarniciones  de  gente  fiada  y  fortificarlos  l)ien  y  procurar  de  remé- 
diai' los  agiavios  passades,  aunque  es  dificil,  y  estar  bien  armados 
y  aparejados  por  lo  qu&  puede  succéder.  El  otro  remedio,  mucho 
mejor,  por  la  poca  confiança  que  ay  de  los  Turcos,  séria  ahuyen- 
tarlos  y  alexarlos  del  reyno,  procurando  que  la  Magestad  Catholica 
fuesse  con  su  armada  a  tomar  Argel,  que  es  el  origen  de  donde  ha 
de  succéder  el  dafio  y  ponerlo  por  tierra,  y  que  el  con  sus  fuerças 
fuesse  a  ayudarle,  pudiendo  se  fiar  dellos,  aunque  lo  tengo  en  duda; 
y,  por  mas  seguridad.  lo  que  el  gastaria  con  su  exercito  en  yda  y 
buelta  por  tierra  en  tan  largo  viage,  que  diesse  en  dinero  y  muni- 
cion  y  bastimiento  a  la  Magestad  Catholica,  para  que  el  solo  hiziesse 
la  empresa.  Y,  quitando  de  alli  Argel  séria  quilar  al  Turco  :  y.  qui- 
tandole  a  el,  estariamas  seguro  el  reyno  de  Fez  y  no  passaria  taiiio 
peligro.  Aunque  despues  el  Turco  podria  embiar  una  gruesa  armada 
en  Berberia  al  puerlo  de  Melilla  para  de  alli  tomar  el  rcyiio  de  Fez  ; 
y  el  remedio  desto  séria  de  hazer  aquel  puerto  o  forlilicalle  de 
suerte  que  assegura  el  dicho  reyno  de  los  Turcos  ;  y  lodo  el  gasto 
que  en  eslo  se  podria  liazer  se  puede  pagar  deste  reyno.  Esto  es  lo 
que  me  paresce  mejor  [)ara  se  poder  conservar.  conforme  a  lo  c|ue 
se  puede  juzgar  coino  liombre  platico  de  aquellas  partes  y  de  otras, 
remiliendome  a  otros  mejores  parescieres. 

Hritixh  Muséum.  —  Adililionnl  Mss,  '3S!i(l(l,  f.  '23').  —  Orifjinal. 


LETIHIÎ     DE    JOHN     SYMCOTTS     A     RICHARD    TAVII.L     I-,T    CONSORTS         ^l3 


CUV 

LETTRE  DE  JOHN  SYMCOTTS'  A  RICHARD  TAVILL 
ET  CONSORTS* 

//  n'ii/nore  pas  (es  procédés  de  Richard  Tavill et  consorts  envers  lui  ni  leurs 
intrigues  pour  empêcher  ses  lettres  aux  Lords  du  Conseil  privé  de  par- 
venir à  leur  adresse.  —  //  leur  envoie  une  nouvelle  lettre  pour  le  Conseil 
en  les  requérant  de  l'expédier  par  la  «  Mary  Marten  »  et  de  faire  en 
sorte  quelle  soit  remise.  —  On  lui  rapporte  qu'ils  l'accusent  d'ouvrir 
leurs  lettres  et  de  les  traduire  en  arabe  pour  les  montrer  au  Chérif.  — 
Cest  la  moindre  entre  de  nombreuses  calomnies  qui  ne  seront  pas  acceptées 
aussi  facilement  en  Anqleterre  qu'au  Maroc  et  dont  les  auteurs  pourront 
avoir  à  se  repentir. 

Merrakech,  8  fn.  st.  i8]  avril  i583. 

Au  dos  :  To  Ihe  merchaunts  laders  of  ihe  «  Mary  Marten  »  give 
this  in  the  Play  '.  —  Alla  manu  :  The  request  of  ihe  marcliants  trad- 
ing Barbary. 


In  Morocus.  the  8  of  Aprill,  anno  i583. 

Foiasmuch  as  I  am  given  to  underslande  of  your  \ewd  practizes 
and  speeches  used  there  againsl  me  by  some  of  you.  wliose  names 
is  nol  nedefull  to  be  written,  for  llial  they  be  well  inough  knowen, 
against  tbe  Lordes  of  hir  Ma""  Councell  lliat  sent  me.  ifyou,  loyinge 

I.   Cf.    supra.     Doc.    C\LIV,    p,    Sgo,  du  Document  suivant.  V.  in/ra.  p.  /i  17.  lis 

CLI,  p.  /loi.  otaient  les  facteurs  au  Maroc  d'un  certain 

3     Les  «  merchaunts  laders  »  du  navire  nombre  de  marchands  anglais. 

u  Mary  Marten  »,  à  qui  J.  Symcotts  adresse  3.  Sur  ce  nom  de  lieu,  V.  inj'ra.  p.  4i5, 

sa  leltre,  ne  sont  autres  que  les  signalalrcs  note  i. 


4i4  i8  AVRIL  i583 

your  plalt  to  make  a  stay  of  their  Honors  lettres  whicli  I  do  send 
unto  theym,  and  ihose  their  servaunts  which  be  interessed  in  the 
same.  as  by  theym  may  appere  which  the  master  and  pursser  hâve 
refused  lo  dcHver.  I  thouglil  it  good  to  lett  you  undcrstand  thereof 
in  their  llonors  behalf,  who  I  thinck  will  give  theym  small  thank 
therefore.  And  becawse  you  shall  not  excuse  yourselves  thereby, 
I  do  send  you  another  lettre  to  be  sent  to  their  Honors,  requiringe 
you  in  hir  Ma'"'  name  and  their  Honors,  as  you  will  answer  to  the 
contrary,  ihat  you  send  this  lettre  in  the  saide  «  Mary  Marten  », 
and  to  give  speciall  chardge  for  the  saCfe  deliverie  thereof  at  your 
perills,  for  their  Honors  maie  thincke  you  or  any  olber  but  diso- 
hedienl  subjects  which  shall  refuse  the  same. 

And  also  I  am  given  to  understand  howe  you  give  it  out  there 
that  I  sholde  open  ail  your  lettres  and  wyll  translat  theym  into 
Morisco  to  sheAve  lo  the  Kinge.  I  cannot  lett  any  man  to  ly  of  me, 
when  Ihey  will  not  lett  to  do  it  against  their  Honors  and  hir  Ma'" 
that  sent  me'.  I  knowe  tins  is  the  least  of  a  nomlier  oflycs  Ihat 
wilbe  Avrittcn  by  some.  1  do  A\ishe  llicym  to  «lile  of  a  good 
grownde,  for  lyes  will  not  be  so  well  accepted  of  in  England  as 
hère.  It  maie  so  fall  out  that  he  that  writeth  or  tellelh  a  ly  to  their 
Honors  maie  repent  the  dooiiige  thereof,  and  an  cxample  for  ail 
other  to  do  the  like.  \t  is  but  a  foily  to  make  any  discorse  to  you 
that  hadd  rather  hère  of  my  yll  docings  then  well,  for  llial  i  liope 
within  theise  fewe  daies  to  signefie  to  their  faces. 

In  the  meane  lyme  I  commilt  you  to  God,  wisshinge  belter  to 
you  then  you  do  lo  me,  and  wysshinge  you  not  to  stomack  their 
Honors  for  my  sake. 

Vours  as  1  am  used, 

Slfjné  :  Jon  Symcotts. 

Public  Hec.ord  Office.  —  Slalc  Pnpers,  Forciijn,  Darbary  Slates,  vol. 
XII.  —  Original'. 

1.   Sur  la  mission  qu'aurait  confiée  la  V.  Doc.  suivant.  Ces  deux  Icltros  furent 

Reine  il  Symcotls,  V.  supra,  p.  4oa,  noie  a.  ensuite  annexées  par  les  marchand»  trafi- 

a.  La  lettre  (le  Jolin  Symcotts  fut  jointe  quant  au  Maroc  à  la  rcquiMe  publiée  ci- 
par   Richard  Tavill  et  consorts  il  la   leur.  dessous  (p. /|i 8). 


I.ETTIU;     DE     H.     TAVILL    ET     CONSOKTS     A     LKUKS    COMMETTANTS     ^lÔ 


CLV 

LETTRE  DE  RICHARD  TAVILL  ET  CONSORTS 
A  LEURS  COMMETTANTS 

Vexations  dont  ils  sont  victimes  au  Maroc  de  la  part  de  John  Symcolls. 
—  //  retient  et  ouvre  des  lettres.  —  Pour  assurer  un  fret  de  retour 
à  son  navire,  il  y  a  fait  embarquer,  avec  un  ordre  du  Chérif,  leurs 
propres  marchandises.  —  lia  obtenu  du  Chérif  le  monopole  de  l'impor- 
tation au  Maroc  du  fer,  de  l'étain,  du  plomb  et  du  soufre.  —  Propos 
malintentionnés  tenus  par  .John  Ilerman  devant  le  Vice-Roi  sur  Tavill 
et  consorts.  —  On  les  menace  de  surveiller  leur  commerce.  —  fis 
craifjnenl  pour  leur  liberté  et  pour  leurs  marchandises.  —  Ils  envoient 
comme  exemple  des  procédés  de  Symcotts  une  lettre  qu'ils  ont  reçue 
de  lui.  —  Celui-ci  se  prévaut  d'une  commission  de  Leicester,  ou  de  tel 
autre  membre  du  Conseil  privé,  qu'il  ne  leur  a  jamais  montrée. 


La  Playa  ',  21  a<rll  |n.  st.    i''''  niai|  l583. 

Au  dos,  alla  manu  :  Tlie  rerjuest  oflhe  marcliants  trading  Barbarv. 

Jésus  ! 
In  tlie  Play,  aborde  ihe  «  Mary  Marlyn  »,  3i  of  Aprill. 

DutifuUie  wee  comende  us  unto  your  Worshippes. 
Il  maie  please  yow  by  this  to  understande  of  the  trobles  thaï 
wee  your  factors  and  servauntes  liave  of  laie  passed  hère  by  sinisler 

I.   La  Playa  :  la  plage.  Ce  nom   (ou  le  Guir.  V.  /"  Série,  France,  t.  Il,  p.  269  et 

nom  portugais  a  Prahya)  s'était  transformé  note  a.  C'est  ainsi  que  J.  de  Cardenas  date 

en  un  nom  de  lieu  qui  se  rencontre  sou-  deux  lettres  adressées  à  Walsingham:  From 

vent  pour  désigner,  à  cette  époque,  la  ville  the  Playe,  in  Sus.  V.  infra.  Doc.  CXCVII, 

basse  (la  Marine)  de  Santa-Crua-du-Cap-de-  p.  53u,  CXCVIII,  p.  5^1. 


4i6  i"  MAI  i58.S 

and  undirect  dealinge  of  Jon  Sytncotts  and  his  adhérentes  since 
his  arrivall  in  this  country  :  first  the  detevninge  of  divers  mens 
lettres  which  came  in  his  shipps,  the  Avhich  moste  or  ail  were  oponed 
and  delivered  a  longe  tyme  after  there  arrivai.  Secondly.  by  their 
procurement,  our  gooddes  \sere  ymbarged  ashore.  and  ihey  had 
gotton  eut  the  Kynge  his  lettre  by  their  yll  informacon,  wherein 
he  comaunded  us,  first  to  laide  our  gooddes  in  one  of  his  shippcs 
and  so  to  dispeed  hir  aAvay  before  wee  sholde  lade  this  shipp,  «  the 
Mary  Marten  »  ',  Avhich  your  Worshipps  had  sent  of  purpose  to 
fetch  home  your  gooddes,  Avhich  hath  byn  no  small  troble  and 
chardges  unio  us,  as  well  in  procuringe  the  libertie  of  our  gooddes 
as  also  in  keepinge  the  shipp  upp  demores". 

Also  he  hath  procured  a  stanke  or  licence  of  this  kynge,  lliat 
none  sholde  bringe  into  this  country  eilher  iron.  tyn,  lead,  or 
brymston,  but  he  or  his  only  ',  since  which  tyme  ail  menues  iron 
of  our  nation  is  stayed  or  imbarged  for  the  Kynge  to  the  grete 
damage  oflheowners  thereof,  wee  not  knoA\einge  uhat  prico  the 
Kinge  will  give  for  the  same,  or  when  it  shalbe  paide  for. 

Also  it  is  to  longe  to  reherse  unto  yow  the  evill  speaches  by  John 
Harman  *,  who  letted  not  in  the  présence  of  divers  of  us  to  saie 
before  the  ^  ice  Kinge,  that,  yf  wee  laded  noihinge  but  merchaun- 
dizes,  wee  mightalso  lade  his  shippes,  alUhough  there  were  morc°. 

1.   Il  faut  entendre  que  John   Svmcolts  On  sait,  enfin,  que  peu   avant  l'établisse- 

et  les  siens,  pour  ne  pas  renvoyer  leur  na-  nnent  en  corporation  des  marchands  trafi- 

vire  à  vide,  ont  contraint  Itichard  Tavill  à  quant  au  Maroc  (juillet    i385),    Lcicester 

y  embarquer  ses    marchandises,   dont   ils  avait  passé  un  contrat  avec  le  Chérif  pour 

font,    bien    entendu,   payer   le    transport.  des  fournitures  de  fer  et  autres  métaux.  N. 

C'est  seulement  après  le  chargement  de  ce  infra.  p.  554.  C'est  ce  contrat  que  signale 

navire  que   Tavill   peut  commencer  celui  très  probablement   l'agent    français    Guil- 

de  la  «  Mary  Marten  »,  si   toutefois  il  lui  laumc  Béraril  dans  sa  lettre  à  Villeroy  du 

reste  quelque  chose  à  y  mettre.  38  août  i583.  V.  France,  t.  II,  p.  107 

a.  Demores,  démarrage  :  surcsiarie.  4-   Sur  ce  personnage,  V.  p.  887,  note  a. 

3.   C'est  pour  le  compte  de  Lcicester  que  5.  John  Ilcrman  fait  ironiquement  allu- 

Symcotts  agissait  au  Maroc  et  qu'il  avait  sion,  ainsi  qu'il  résulte  du  Document  sui- 

obtenu  le  monopole  en  question.   Lcicester  vant  (V.  p.  4ji),  à   des  eiportalions  d'or 

est,  en    effet,    nommé    un   peu   plus   loin  du  Maroc.  Si,  dit-il,  Richard  Tavill  et  con- 

commo  un  des  personnages  par  qui  Symcotls  sorts,  au  Heu  d'échanger  conlre  de  l'or  le» 

80  dit  commi.^sionné.   L'attitude  arrogante  marchandises    qu'ils    importent    d'Angle- 

de  ce  dernier  indique  bien,  d'ailleurs,  qu'il  terre,  les  échangeaient  contre  dis  marrhan- 

est  .soutenu    par    un   puissant  personnage.  dises  ilu    Maroc,  celles-ci   fourniraient  uu 


Besides  lie  halh  threalened  us  to  procure  oui  a  licence  IVome  llie 
Kinge  to  call  us  ail  to  accompte  of  our  dealings,  and  lie  and  liis  com- 
plices lo  serch  us  at  ail  t>  mes,  and  in  ail  places  wheresoever  Avee 
goe.  willi  many  otlier  injuries  olTred  unlo  us,  and  so  much  as.  if  \our 
^^  orsliipps  seeke  not  remedv  for  theym  and  sucli  like  as  mav 
happen  to  corne  hereafler,  both  we  your  servaunts  shall  rune  in  grete 
daunger  of  our  lil)crlies  as  also  the  utter  los  of  ail  your  goods. 

Tlius  cravinge  pardon  for  our  bricfnes,  wee  end,  beseching  yow 
to  consider  of  the  daungerousnes  of  this  trade.  To  the  AUmighlie 
Avee  commill  yow  to  ail  prospcr  ail  your  good  devices  to  his  plcasure. 

Maie  it  please  your  Worshippcs  furlher  for  a  more  profe  of 
their  dealings  evilly  against  your  doinges  and  trade  herein,  wee 
do  send  M'  Symcotts  owne  lettre  by  liim  and  his  complices  as  maie 
appere,  whereof  your  Worshippes  are  to  judge  tliereof,  whether 
wee  Avere  to  obey  his  comanndment,  lie  not  shewinge  us  his 
commicion  lie  brouglit,  as  he  sayetli,  fronic  the  Lords  of  Warwick 
aiidLecester,  or  fromany  of  the  Counccll,  whicliA^ee  hâve  notseene. 

And  nowe  wee  pray  your  Worshippes  pardon,  committinge  the 
ho...  reformacons  unto  your  industries  for  preventinge  so  evill 
manners  and  doeings  against  a  commenwealtli,  as  they  hâve  mvn- 
istered  against  your  trades. 

Committinge  your  Worshipps  to  the  Lorde. 

\our  A\orshipps  servauntes, 

Sùjné  :  Richard  Tavill.  —  Richard  PurccU.  —  Thomas  Hitchcock. 

—  William  Jennings.  —  ^^  illiam  Resoulde.  —  Thomas  Harrysoii. 

—  Edward  Womewell.  —  John  AndrcAves.  —  Roger  Roggell.  — 
Richard  Evans.  —  Roger  Thomas.  —  John  Kinaston. 

Public  Record  Office.  —  State  Papers.  Fareit/n.  lînrbnry  Slnles,  eol. 
XII.  — •  Orùjiwd. 

fret   de    retour    largement    sulTisant   pour  quand  il  menace  Tavill  et  consorts  de  les 

remplir   ses  navires   et   les  leurs.   On  sait  soumettre  à  une  étroite  surveillance.  Il  est 

que   les   Chérifs   prohibaient  jalousement  de  fait,  d'ailleurs,  qu'elle  était  largement 

l'exportation    de    l'or.    C'est   encore   cette  pratiquée  à  cette  époque  par  les  mnrcliands. 

exportation   qui  est  visée  par  J.    Herman  V.  in/ra.  p.  !\(t%. 

Dt  Castries.  VII.  —  27 


/ii8  JUIN  i583 


CLVI 


REQUÊTE  DE  MARCHANDS  TRAFIQUANT  AU  MAROC 

Les  envois  au  Maroc  de  munitions,  de  rames,  de  galères,  de  bois  pour 
les  construire,  de  charpentiers  calfats,  etc.,  que  font  certains  mar- 
chands anglais  provoquent  une  grande  indignation  dans  les  autres  pays 
et  nuisent  ù  la  religion.  —  Les  premiers  marchands  anglais  qui  se 
livrèrent  à  ce  commerce  illégal  obtinrent  du  Chéri/  des  faveurs  injustes 
et  ruineuses  pour  les  autres  trafiquants.  —  Les  marchands  honnêtes 
d'Angleterre  sont  terrorisés  et  n'osent  se  plaindre.  —  Leurs  marchandises 
seront  confisquées  et  leurs  agents  au  Maroc  emprisonnés  si  l'on  n'in- 
tervient promptcmcnt.  —  Les  contrebandiers  ont  intrigué  pour  obtenir 
du  Chérif  le  monopole  de  l'importation  au  Maroc  de  certains  produits 
anglais.  —  Ils  menacent  les  marchands  honnêtes  de  les  dénoncer  à  Moulay 
Ahmed  comme  exportant  de  l'or  du  Maroc.  —  Pour  assurer  un  fret 
de  retour  à  leurs  navires,  ils  y  ont  fait  embarquer,  avec  un  ordre  du 
Chérif,  les  propres  marchandises  des  requérants .  —  Ceux  ci  craignant  de 
paraître  en  nom  ont  prié  un  marchand  espagnol  de  pré.<tenter  lui-même 
leur  requête  et  sollicitent  du  Con.ieil  privé  une  lettre  de  remontrances, 
aussi  mesurée  que  possible  dans  les  termes,  à  l'adresse  de  John  Symcotts 
et  de  John  Ilerman. 


[Juin  i583'.] 

Au  dos.  aliamnnu  .'The  rcqucsl  of  (lie  marchants  IradinjïTîarbary. 

W\  ihc  undyroctc  and  liardc  dcalyngo  of  sochc  as  hatlic  cliarged 
forbedcnc  commodities,  as  wcU  owl  of  lliis  lande  as  olhcrs,  by  lior 
Ma""  subjccls,  iiito  tlie  liethcn  coiinlryc  of  narhciyo,  lialiio  not 
otdic  caused  grcalc  clamois  lo  be  sprcad  in  ollier  conliios,  tbal  owl 

I.  La  présente  requête  fut  motivi'o  par  p.  .'ii3),  qui  j  sont  annrxi'rs  lU  qui  iliirriit 
le»  lettres  (le  Jolin  Symcotts  et  do  Richard  parvenir  aux  marcliand>  dans  le  courant  de 
'I'a>ill(V.  ju/)rfl,  Doc.  CLlV,p.  4i3,  CLV,        mai  ou  do  juin  i583. 


REQIKTE     DE     MARCHANDS     THAFIOUANT     AL'     MAROC  ;|  U) 

of  Yngland  iher  should  be  sulîerd  to  goo  muiiilioii,  and  ollicr  lur- 
nitur,  to  ihe  ayde  of  ihe  infldells  ;  «hich  causelli  cure  most  tre« 
and  pCAvar  relygyon  to  be  broughte  in  questyon,  as  nol  to  prosed 
fiom  God,  for  ihat,  owt  of  Ihe  lande  wher  it  is  profesed,  there  is 
suffi'ed  to  go  galles,  framed  tymber,  and  experte  carpenters,  with 
otiier  provision  (o  make  galles,  as  also  shote,  owars,  and  ail  olher 
furnylur  fortlieni  '  :  Avhereby  nol  only  lyke  to  faivlle  OAvt  grete  cap- 
tyvety  to  other  wbo  profess  to  be  Christyanes,  bnt  even  also  to  her 
Ma""  subjects  tliat  tradeth  Spa\ne  :  and  liow  moche  her  Ma""  sub- 
jects  ar  dyspysed  in  Spayne  for  those  matters,  I  leave  to  y  our  Hon- 
nors  consideracione. 

The  trade  of  Barbary  was  a  r\all  Irade  for  the  \cnle  of  ihe  commo- 
dyties  of  ihis  lande,  and  for  iher  retorne,  untyll  the  first  shippers 
of  unlaAvfuU  commodylies  spo^led  the  same  ;  who  obteyned  soche 
favor  of  the  Kinge,  as  they  obteyned  ihe  Kinges  graunte  to  the 
JeAves,  renters  of  the  sugar  howses,  to  geve  unto  them  other  mens 
sugars  long  before  payd  for,  by  Avhich  barde  delynge  the  Jewes 
bankerowled,  and  iherljy  her  Ma""  subjects  lost  very  nere  forty 
thoA\sande  poundsS  the  syrcomeslances  Avhcreof  wold  be  to  tedyus 
to  troble  your  Honor  ;  and  the  greatest  matter  to  cowntenance 
ther  doings  was  to  make  them  to  bringe  into  tins  reallme  sawlt- 
peter,  and  to  what  effect  that  is  come,  is  not  unknown  to  your 
Honor. 

The  transportinge  of  unlaA\full  comodytes  «as  ill  begone,  and 
worse  contynowed  :  and  if  it  be  not  the  sooner  prevcnted,  tlios  that 
never  olTended  is  like  to  felle  the  smarte  thereof:  and  tins  liaAe 
I  hard,  that  as  Avell  hère  as  in  the  cuntry  of  Barbery,  the  mo^^  thés 
of  the  wellmenynge  merchants  hathe  byne  slopped,  that  they  durst 
not  complayne  and  seke  for  remedy,  ferynge  the  mallys  of  some 
might  ensence  ihc  Kinge  of  Barbary  agaynst  them,  by  reportinge 
that  they  wcre  hinderers  thaï  he  could  nol  be  furnyshed  of  soche 
thinges  as  mightc  slrenlhene  hym  agaynst  ihe  Chrystyands  ;  wlierby 
ther  goods  might  be  lost  and  ther  sarvanles  made  capty ves  :  for 

I.   Sur   la  veille    des    inarcliandises   de  ncmcnl  d'Elisabclli,  ^  .  in/r<i.  Introduction 

contrebande,  qui  se  pratiquait  si  largement  critique,  p.  ^i/iti. 

en  territoire  marocain,  soit  avec  la   tolé-  2.   Sur  celte  perte  d'argent,  V.  inj'ia.  p. 

rance,  soit  a%ec  la  complicité  du  gouvcr-  ^63  et  note  i. 


^20  JUIN    l583 

with  soclie  a  hethen  Kinge,  ihcr  is  no  betler  to  be  expecled  tlieii 
his  Avyll  miist  slatid  for  lawe  wilhowt  mersey.  The  marchants  speak- 
inge  as  far  as  ihey  durste  to  lompiayne  themselves  of  ther  wronge 
ofTred  hâve  byne  answered,  wilh  tliretenynge  speches.  that  if  they 
wer  well  sarved,  the  Kinge  of  Barbery  sliowld  know  Avhat  ther 
doings  Avere  ;  by  which  meanes  the  marchants  hère  durst  never 
complayne  nor  seke  for  remedy. 

And  noMC  of  hitc,  tlie  mallys  of  soinc  of  ihcse  parsons  encreselhe 
so  greatly,  thaï  ihe  factors  and  servants  résident  in  lîarbery  are 
forsed  to  -wryt,  both  generally  and  particularly,  to  tlier  masters, 
that  if  remedy  be  nol  presenlly  sowghtc  for,  they  Aow  I  not  ondly 
of  the  lose  of  so  profilahle  a  trade  inlo  tliat  cuntry,  with  the  la^^  full 
comodytes  of  the  laiid,  Inil  also  fereth  captyvety  and  Uisc  of  ail  that 
they  bave  ther;  for  lliat  lliey  wbo  bave  caryed  ovor  forbedene 
comodytes.  wilh  soche  otbers  lliat  tlier  dotlie  assosialc  tbem  abowt 
some  ncAV  and  secrète  contracte,  it  is  thoAvght,  bave  practyscd  to 
get  the  Kinges  graunte,  that  none  but  they  maye  bryiige  inlo  tbat 
cuntry  sarlcn  comodytes  usually  carryd  fi-om  hence  in  ibose  partes 
by  tbe  orderly  traders,  as  parsons  recommendcd  by  ber  ^^a"'■  and 
her  llighncs  rnosl  honoral)lo  pryve  Cownsell'.  One  of  ihem  halhe 
thretencd  tbat  tlie  Kinge  sball  kiiow  ail  the  greale  masses  ofgo^^l(l 
that  is  usually  carryed  oa\  t  ofhis  cuntryc,  and,  in  the  présence  of 
a  noble  man  very  nere  in  attendynge  uppon  ihe  Muges  parson, 
ultered  speches  that  in  a  sbip  lliat  was  sunk  berc  in  tbe  ryver  of 
Thèmes,  ail  the  sngar  A\as  consumed,  but  Ihe  g()\\ld  that  was  in  llie 
cbesles  and  hogeshcds  «as  i\>\\  nd,  and  llial  llier  sbowld  be  an  order 
gotten  from  tbe  Kiug  to  ca«  le  lluin  ail  to  accounle  wlial  goodcs 
they  bave  receved  for  I en  yercspasi,  ami  Ihiw  tliey  ha\e  luade  Iber 
retornes  ;  jjy  which  examynacion  lliey  will  manefest  unio  llie  kinge 
what  gowld  hathe  byne  convaycd  owl  ofhis  cunirve". 

They  procured  a  conunandinenl  from  the  kini:c  lliat  tbe  faclois 
ther  sbowld  forbere  to  lade  tbe  «  .Mary  Marteu  »,  uiitill  tlier  slii|)es 
wliicii  they  bad  caryed  iber  comodytes  lu  wcr  ladeii  '  :  tbe  marcbanls 
makinge  tlier  slicwte  to  tbe  conirary,  alegiuge  llial   tlicy  had  nol 


I.   V.  supra,  p.  /|iG  f.'l  nolo  3.  3.   Sur  cet   incidinl,   V.    su/<ra.   p.    'iiG 

a.  V.  siipra.  |i.  ,'|iO  e\  nolo  5,  p.  i'|i7.  cl  noie  i. 


nroiÈTE   DE   MAnr:iiA>r)S  trafiquant  au  Maroc  !\9.i 

goodes  sufTycient  to  lade  them,  [it]  Avas  b\  lliem  replyed  that,  if  tliey 
would  forbere  to  sende  home  poAvlde.  thaï  tlien  tliey  could  lynde 
ladynge  suffycient. 

Tlier  hathe  byne  also  allempts  lliat  iinnc  but  ibey  sho«  Id  Ijiynge 
in  Ynglishe  clollbs  or  ther  asslnes. 

The  marchants,  ferynge  to  complayne  and  make  open  shew  of 
themsclves  btfore  the  Lords  of  hcr  Ma""  most  lionorable  pryve 
Cownsell,  knoAvinge  your  Honor  to  be  well  airecled  to  ail  good 
malters  and  a  furtherance  of  inarchaiithke  trades,  Avhich  maye 
redownde  to  the  benefyte  of  ihe  common  Avellhe  of  ihis  her  Ma"" 
realhnchaveentreated  meloacquayntc  your  Honor  wilh  iher  présent 
dangerous  estate  ;  Avhercin  thev  of  themselvcs  cane  devise  no  bélier 
meane  for  ther  safly  then  to  praye  favorable  Ictters  from  your  Ilonor 
and  the  rest  of  the  Lords  lo  be  dyrected  unlo  Jane  Syscott  and 
John  Harmane,  and  ihe  same  lo  go  in  the  most  myldesl  manner', 
as  a  malter  complayned  of  by  me  and  some  other  Spanishe  mar- 
chants ihen  anvlhinge  to  prosed  from  them  ;  and,  for  the  betlere 
satvsfyenge  of  your  Honor,  if  it  be  your  Honors  plesur  to  confare 
Avith  too  or  ihre  of  them,  ihey  Avill  most  deAvtvfuUy  atend  uppon 
Nour  Honor. 

Public  Ri'cord  Office.  —  State  Papers,  Forelrjn,  Barbary  States,  vol. 
XII.  —  Orujinal. 

I.  Comme  Leicesler,  sans  être  nomme.  (V.  suiira.  p.  /liG,  note  3).  on  s'explique  la 
était  mis  en  cause  dans  la  présente  Requête         craintive  réserve  des  marchands. 


422  l-^    JUILLET     l583 


CLVII 

LETTRE  DE  IIEMIY  COBHAM  A  WALSINGIIAM 

(Extrait) 

Un  Français  est  venu  du  Maroc,  porteur  de  lettres  et  d'instructions  à  l'adresse 
de  la  Reine-Mère  et  de  D.  Antonio. 

Paris,  3  [n.  st.  i3J  julllcl  ir.83. 

Au  dos:  To  tlie  most  honnorahlc  Svr  Fliances  ^^  alsmgliam, 
Knvght,  Principall  Secretai-\  lo  Quecnes  Ma'"'.  At  tho  ('nml. 

riierc  is  corne  licllior  owlc  of  l^ar!iar\  a  l''ri'iisiu'iiiaii  willi  Icllros 
aiid  iiislnu-ioiis  IVoiii  thdse  parles,  dii'eeted.  as  1  Iierc,  lo  llielhieeric 
Molher  and  Don    \nlonio'. 

FlVom  Paris,  llie  lliirde  of  .liily,  a"  i^So, 
Your  Honnors  liuinble  to  commande. 

Siijné  :  llcnr\   Clobliani. 

Public  Ih'cord  Oj'Jice.  —  State  l'apcrs.  l'oreiijn,  France,  roi.  A,  n"  I .  — 
Original. 

I.  (-elle  nouvelle  semhlo  inexacte.  Mou-  Bcrard  Iui-iiii5mo,  soit  i|urlqin<  uutri" 
lay  .\limed  avait  bien  le  désir  d'envoyer  personne;  mais  ce  désir  n'a  pas  di'l  se  n'ali- 
un  ambassadeur  en  l'rancc,  soit  Guillaume         ser.  \  .  i" Série.  Krance,  I.  11.  pp.  loi-i  lo. 


LETTRE    DE    PIETRO    BIZARRI     A     WALSINGIIAM 


!l23 


CLVIII 

LETTRE  DE  PIETRO  BIZARRI  '  A  WALSINGHAM 

Moukiy  Ahmed  aurait  donné  Larache  au  Grand-Seicjncar,  ce  cj  ai  pour  rail 
avoir  de  (/raves  conséquences  pour  l'Ëspaijne. 

Anvers,  17  juillet  i583. 

Molto  illustre  Si<rnor  et  Padron  mio, 


Son  circa  2  mesi  da  clie  il  serenissimo  ro  Don  Antonio  inando  di 
qua  alli  Slali  il  signor  Diogo  Bolelio,  nobile  Portughese  et  ptr- 
sona,  pcr  quanto  ne  lio  relatione,  mollo  saggia  et  accorta,  per  siio 
ambascialore. 

Qui  s'inlende  clie  il  re  di  Fez  liahbia  dalo  al  Turco  il  porlo 
d'Araze",  luogo  imporlantissimo  et  capace  d'ogni  grand'  arniala: 
il  che.  alla  giornata,  jDotiia  mollo  incommodai-  Spagna,  et  sforzarla 
a    rivolger  l'armi    altrove 

D'An  versa,  li  17  Luglio  io83. 

Di  V.  S.  lUustrissima  devotissimo  servitore, 
Signé  :  P .  Bizarri , 

Public  Record  Office.  — ■  State  Papers,  Forciqn,  Hnlland  and  Flandcrs, 
vol.  XIX.  n"  80.  —  Orirjinal. 


I.  Pirtro  Ri/arri  (i53o  ?-i3S6  ?),  his- 
torien et  poileilalien  rjui  avait  aillicré  il  la 
réforme  et  résida  longtemps  en  Angleterre. 
Revenu  sur  le  continent  pour  faire  imprimer 
ses  œuvres,  il  était  un  dos  ini'ormaicurs  du 
gouvernement  anglais. 

■i.  Cette  information  était  fausse.  —  Sur 
les  bruits  contradictoires  qui  circulaient  en 
Europe  au  sujet  de  la  cession  de  Larache, 


soit  au  Granil  Seigneur,  soit  à  Pliili|)|ic  II. 
ou  d'une  entreprise  espagnole  contre  cette 
place.  Cf.  Stale  Papers.  Foreijn.  Ilolland 
and  Flanders.  vol.  XV.  n°  ij,  XIX.  n"  77. 
XX.n'"4o.  58:  Ibidem.  France,  vol.  X.  11"' 
2(1.  60.  XI.  n"  34;  Ibidem.  Spain,  vol.  II.  n" 
12;  Ibidem,  Turkcy.  vol.  I,  n"  18;  Stale 
Papers.  Newsletlers.  vol.  XCV,  n"  4.  5; 
France,  t.  II.  p.  u3. 


Ii2fi  lO    SEPTEMIiHlS     I  083 

CLIX 
RÉSUMÉ  DUNE  LETTRE  DE  J.-R.  DE  LECCA  A  PllILlI'PE  II 

Ayant  appris,  par  la  rumeur  puhlii/ite,  que  Pliilipiie  II  envoie  sa  flotte 
à  Laroche,  il  expose  que  la  prise  de  cette  place  amènera  les  Turcs  à 
s'emparer  du  Maroc.  —  Pour  écarter  ce  péril,  il  propose  que  Philippe  II 
équipe  une  Jlotte  importante,  que  le  Chéri/lui  fournisse  un  million  d'ur 
et  20  000  cavaliers  et  qu'on  att(Ujue  Ah/er.  dont  la  prise  serait  Jacde.  - 
On  s'emparerait  ensuite  sans  déUn  de  Tunis  et  de  Tripoli.  —  Si  l  entre 
prise  parait  moins  aisée  qu'il  ne  le  prétend,  il  s'njj're  à  faire  disparaiire 
les  difficultés. 

Madrid,  lo  septembre  i583. 

En  iêle:  A  Su  Magestad.  —  En  Madrid,  lo  de  Sotiemhic  i583. 
Don  Juan  Baptista  de  Lecca. 

En  marge,  de  la  main  de  Philippe  11  :  En\iadinc  aca  cl  original 
para  yr  myrando  en  aqucllo.  —  Esa  caria  de  Maleo  \'a/(]uc/  me 
acordareis  quando  vengais  aca  y  esotro  de  Gonzalez. 

Con  occasion  de  lo  que  oye  por  cslas  calles,  de  (jue  Su  Mageslad 
manda  yr  su  armada  sobre  Alarache,  movido  del  /elo  y  parlicular 
afleccion  que  liene  a  su  real  servicio,  dizo  (dcjando  a  parte  algnnas 
difTicultadcs  que  se  le  offrescen)  que,  quando  la  ernprcsa  succediessc 
muy  bien,  sera  causa  de  que  la  armada  dcl  Turco  vcnga  a  Argel, 
y,  juntamente  con  las  fuerças  de  aquel  reyno,  apoderarse  Incgo  do 
Fez  y  Marruecos.  Y  dcsto  se  seguira  conllrmar  mas  su  amislad  con 
Franceses  y  Ingleses,  perlurbando  los  dcsinos  de  Su  Mag''. 

l']l  remedio  que  mas  convenienle  le  parescc  es  que,  acabada  la 
Iregua  con  el  Turco,  ponga  Su  Mag''  en  orden  una  gruessa  armada, 
y  que  el  rey  de  Fez  conlribuyacon  un  millon  de  oro  y  25  15  bombres 
de  a  cavallo,  y  dar  con  ella  sobre  Argel,  a  liempo  (|ue  no  pueda 


RÉSUMÉ    DI.NE    LETTRE    DE    .I.-R.     DE    LECC  A     A    PHILIPPE    II        /|35 

bajar  armada  de  Levante,  que,  segun  es  poco  fuerte  aquella  ciiidad, 
y  reyno  mal  proveido  de  municiones  y  mantenimientos,  tiene  por 
cierto  que  se  tomara  con  gran  facilidad.  Y  la  empresa  sera  segura, 
embiando  a  ella  un  buen  gênerai.  Ganado  Argel,  se  eche  luego 
por  el  snelo,  y  destruyan  el  puerto.  para  que  no  puedan  star 
navios  en  el. 

Sin  dilacioii  passe  la  armada  a  Tuncz,  y  liaga  lo  mismo,  pues 
no  importa  menos,  y  sin  perder  tiempo  yr  a  Tripol,  y  discurrir  por 
las  liciras  de  aquella  marina.  Con  lo  referido,  le  paresce  que  Su 
Mag''  assegura  sus  reynos  y  devierte  los  malos  pensamientos  de  sus 
enemigos.  Paresciendo  a  Su  Mag''  o  a  algun  ministre  mas  dilTicul- 
tosa  esa  empresa  de  lo  que  el  la  représenta,  se  ofTresce  a  avanar  las 
difficultades  que  occurreran. 

British  Muséum.  —  Ar/rlitional  Mss.  -28306,/.  •?§/. 


426  6    NOVEMBRE     l583 

CLX 

RÉSUMÉ  D'UNE  LETTRE  DU  DUC  DE  MEDLNA-SIDONL\ 

Les  perles  de  tout  prix,  pourvu  qu'elles  ne  soient  pas  rondes,  sont 
très  recherchées  au  Maroc  où  Von  est  devenu  riche. 

San  Lucar  de  Barrameda,  C  novembre  lâSS. 

Entête:  A  Mateo  Vazqucz.  mi  Sefior.  i583.  —  El  Duque  de 
Médina  Sidonia.  6  de  INoviembre.  San  Lucar. 

Dize  que.  liaviendo  vislo  el  mémorial  de  Pedro  Lu\s  'l'oiregrossa. 
locanle  a  las  perlas,  en  que  le  parece  que  no  havra  salida  délias  en 
lierberia,  sciivio  a  un  criadosuyo  que  liene  en  Marruecos,  dandole 
a  enlender  que  son  suyas,  para  que  le  avisasse  lo  que  ay  sohrelio. 

Responde  el  dicho  que  se  podra  despachar  una  buena  parlida  de 
perlas,  aunque  sea  de  3o  1S  ducados  de  las  de  cadcnilla  y  média  cade- 
nilla,  lopos  (sic)  y  otras,  como  no  sean  redondas,  que  son  las  que  aca 
valen  poco.  Que,  sabiendoque  se  van  embiando,  se  accomodara  la 
parlida  en  la  dicba  quantidad  :  y  sera  bien  que  Su  Mag''  lo  enUenda. 
para  que  se  liaga  lo  que  mas  fuere  servido,  reclbiendo  su  volnnlad. 
Por  el  dezir  que  séria  ocasion  que  .ludios  y  Turoos  mercadores 
bajassen  a  conlratar  a  Berberiaen  las  perlas,  no  es  deconsideraeion, 
porque  se  conoeen  y  no  pueden  bacer  dano,  y  alli  se  dcspacliaran 
de  las  que  se  suelen  llevar  a  Turquia  por  la  via  de  Florencia  y 
Venecia,  porque  Bcrberia  no  es  como  solia,  (|ue  ay  en  ella  ricpic/.a 
y  curiosidad  '. 

liritish  Muséum.  —  Additinnal  .Mss,  ?cS',?70.  /.  /.')/. 

I.  facile  rlcliossc  el  ce  goiM  du  luxe  larges  cl  nombreuses  rançons  payées  par  les 
(■laioiit  venus  aui  Maures  à   la  siiKe  dos        prisonniorsdolabalaiiled'l^l-ksarel-Kebir. 


PROJETS     DE     LETTRES  ^21 


CLXI 


PROJETS   DE   LETTRES  A  P.  YENEGAS.  A  D.   MAHIN 
ET  AU  DUC  DE  MEDINA-SIDOMA 


S.  1.,  7  janvier  i58i. 

Au  dos  :  Apuntamiento  para  embiar  a  Çayas.  —  Embiosele 
de  Lcles  a  -  de  Enero  i584-  —  Sobre  el  Jarife  y  Larache. 

En  télé  :  Lo  que  Su  Mag''  es  servido  se  responda  a  los  despachos 
del  duque  de  Médina  Sldonia.  Pedro  Venegas  v  Marin,  recebidos  a 
29  y  ultimo  de  X''"'  i583. 

I.  —  Pour  Pedro  Venegas. 

Les  atermoiements  du  Chérif  prouvent  qu'il  ne  veut  pas  remettre  Larache. 
—  Venefjas  ne  devra  pas  se  rendre  à  Merrakech,  alors  même  que  le 
Chérif  l'y  inviterait.  —  Si,  à  la  réception  de'la  présente,  les  pourparlers 
n'ont  pas  abouti,  il  se  retirera  d'El-Ksar  el-Kebir  à  Arzila.  —  Il  évitera 
de  considérer  la  né(/ociation  comme  rompue  et  d  exposera  qu'en  raison 
de  l'hiver  et  pour  ne  pas  donner  soupçon  au  Turc  de  l'entreprise 
projetée  contre  Alçjer.  il  vaut  mieux  ajourner  à  l'été  la  remise  de  Lara- 
che. —  //  attendra  à  .Arzila  la  réponse  du  Chérif.  —  //  écrira  à 
Diet/o  Marin  de  négocier  cet  ajournement  avec  le  Chérif,  de  lui 
transmettre  l'avis  de  ce  prince  et  d'attendre  à  Merrakech  ce  que  lui-même 
y  répondra.  —  On  dissimulera  ainsi  le  ressentimml  que  l'on  éprouve  de 
la  mauvaise  foi  du  Chér'if. 

A  Pedro  ^  enegas. 

Que,  del  termino  que  lleva  el  Xarife,  se  conozce  el  fin  que  tiene 
de  buscar  como  entretener  y  no  venir  a  la  entrega.  Y  que  assi  el  no 
vaya  a  Marruecos,    aunque  le  Uamen.  sino  que,  si,  al  recebir  de  su 


^aS  7  jANviKR  i58'i 

despaclio.  no  se  hallare  eflectuado  el  negocio,  que,  cou  odor  de 
indisposicion  y  de  haveise  alejado  Marin,  se  pucde  passai-  a  Aizilla, 
diziendo  que  por  lo  uno  y  lo  otro,  le  sera  mas  a  proposito  esperar 
alli  que  en  Alcassar. 

Que  esto  sea  sin  dar  a  entender  que  tiene  por  rota  la  platica  de  la 
entrega,  sino  que  la  crée  y  espéra,  pero  que,  para  salir  délia  con 
mas  decencia  y  menos  obligacion  de  resentimieiilo,  \  lanbien  para 
no  cortar  el  liilo  a  lo  que  adelanle  podra  ser,  ol  luismo  Pedro 
Venegas  de  color  a  la  dilacion,  acceptando  para  adelanle  la  enircga, 
con  dezir  que,  por  los  malos  liempos  que  liazc  agora  en  invierno 
para  atravesar  la  mar,  es  mejor  que  no  se  liaga  luego,  y  ponieiido 
en  consideraclon  al  Xarife  si  sera  hueno  diCerirla  lanbien  los  prl- 
meros  meses  del  verano,  para  dar  de  parle  del  Xarife  nienos  celos 
con  esto  al  Turco,  y  lenerle  mas  encubierlo  por  este  verano  la  pla- 
tica y  intentes  contra  Argcl',  a  que  al  Xarife  se  le  lia  de  niostrar 
incliiiacion  y  gana  de  llevarla  adelanle  de  parle  de  Su  Mag''  ;  y  por 
aqui,  sin  soltarle  la  palabra  de  la  entrega,  antcs  confirmandola  de 
nuevo.  aplaçarla  para  el  Agoslo  o  Septiembre  deste  ano.  }  tener 
por  esta  via  las  plalicas  vivas  y  en  pie.  De  lo  quai  j)odra  aguardar 
la  resposla  del  Xarife  en  Arcilla,  y  dar  quenta  a  Su  Mag'  de  lodo. 
Que  escrivia  el  a  Marin  en  conformidad,  ordenandole  que  assi  lo 
assiente  con  el  Xarife,  y  le  avise  de  averlo  heclio,  y,  si  se  hallare 
con  el,  no  se  parla  hasta  tener  resposta  de  Pedro  Venegas,  de  lo 
que  assi  le  avisare  ;  y  esto  por  salir  despucs,  dejando  menos  sospe- 
cha  de  que  qucda  sentimienlo  aca  de  lo  mal  que  el  Xarife  lia  cum- 
plido  la  palabra  y  promesas,  pues  por  di versos  respetos  no  con- 
viens que  le  quede  esta  sombra. 


II.  — Pour   Diego  Maiun". 

On  rciucirirra  Dieqo   Marin  de  ses;  iwis  et  de  son  zèle.  —  //  ilevra  suivre 
les  inslriirlinns  que  lui  donneront  Medina-Sidoniu  et  Pedro  Venegas. 


I.  D'apWs  ccpassagr,  unrcnlroprispsur  a.  Sur  ce  religieux,  V.  siii>rn,  ]>.  aofi, 

Alger  avait  l'k-  conrcriéc  par  Pliillppc  II  cl        iH  /"  Sérif.  Franco,  l.  Il,  pp.  3.'i,  5a,  ."iil, 
MouUy  Alimod.  4a6,  noie  ti. 


PROJETS    DE    LETTUES  ll2Q 

A  Marin. 

Satisfazer  a  su  caria,  agracleciendo  de  los  avisos  que  da  y  el  zelo 
que  muestra,  y  remitiendole  a  lo  que  le  escrivan  el  duque  de 
Médina  Sidonia  y  Pedro  Vencgas. 

III.  —  Pour  le  duc  de  MEDi>"A-SiDo>iiA. 

On  melira  le  duc  de  Medinn-Sidonin  nu  rourunt  des  instrurlions  dannces  à 
Pedro  Veneijas:  elles  ont  pour  but  de  dissimuler  à  Moulny  Ahmed  le  res- 
sentiment qu'inspire  sa  mauvaise  foi,  de  crainte  qu'il  ne  se  jette  dans  les 
bras  du  Turc,  et  il  convient,  à  cet  effet,  de  remettre  l'affaire  à  l'époque 
'indiquée,  pour  agir  alors  avec  le  Chérif  au  mieux  des  circonstances.  — 
Les  200  hommes  dont  parle  Pedro  Venegas  devront  se  tenir  à  Arz'ila  pour 
prendre  possession  de  Larache,  au  cas  où  le  Chérif  effectuerait  la  remise 
de  cette  place  avant  d'avoir  reçu  la  proposition  d'ajournement.  —  Dans  le 
cas  contraire,  les  200  hommes  devront  s'en  retourner.  —  Le  duc  de 
Medina-Sidonia  pourra  se  churqer  de  faire  délivrer  par  voie  d'échange 
ou  de  rachat  le  Juif  prisonnier  à  Malte  qui  est  demandé  par  le  Chérif. 

Al  Duque. 

Embiarle  copia  de  lo  que  se  escrive  a  Pedio  Venegas,  o  escrivirle 
en  la  niisma  instancia,  tocandole  que  para  que  el  Xarife  no  se  eciie 
en  braços  del  Turco,  si  leme  que  aca  se  piensa  en  pagarle  su  mal 
procéder,  conviene  Uevar  este  termine  y  para  poder  mejor,  al 
licmpo  que  se  sefiala,  lomar  con  el  Su  Mag''  el  camino  que,  de 
aqui  alla,  se  vera  mas  convenir. 

Aprobar  al  Duque  el  baver  mandado  despedir  los  patajes  y 
piuaças  de  Castro,  y  el  aborrar  de  loda  cosla.  y  loarle  la  orden  que 
dio  para  que  no  saliessen  de  Arzilla  los  patajes  que  alli  avia  embiado, 
los  quales,  en  conformidad  de  lo  que  arriba  se  lia  dicbo,  sera  bien 
no  se  vengan  de  golpe  mas  por  disscmlnacion;  y  lanbien  que  se 
tenga  alli  en  Arzilla  los  200  bombres  que  dize  Pedro  Venegas,  para 
loinar  la  possession  de  Alaracbc,  caso  que  el  Xarife  con  effecto  la 
uviesse  mandado  bazer  an  tes  de  tener  uoticia  deste  despacbo  que 
agora  va  '  :  en  el  quai  caso  debria  Pedro  Venegas  tomar  la  diclia 

I.  V.  ;"  Série.  Espaune,  à  la  lialn  du  île  Mediiia-Sidonia  au  «apitainc  Juan  de  la 
23  novembre  l583,  les  instructions  ilu  duc         R<a. 


43o  7     JANVIER     lh8!i 

possession,  y  el  Duque  se  lo  podra  adverlir,  auiique  iio  se  crée  ni 
espéra.  Pero,  si  este  cessa  y  lo  del  plazo  de  Septienibrc  se  concierta 
o  excluye,  no  avra  para  que  tener  les  200  liombres,  sino  que  se 
vuelvan,  si  huvieren  ydo.  Que  podra  encargarse  de  procurai-  la 
soltura  que  el  Xarife  dessea,  por  via  de  rescate  o  Irueque,  del  Judio 
que  esla  presso  en  Malla,  y  que  avise  el  Duque  las  sefias  y  lo  deinas 
que  sobre  eslo  le  occuriiere.  pai'a  que  se  pueda  escievir  en  cUo  al 
virrey  de  Sicilia. 

British  Muséum.  —  Addu'uuiid  Mss,  '38376,  f.  S.  —  Minute. 


REÇU     D  U.NE     PIECE    D  ETOFFE 


A3i 


CLXII 
REÇU  DÉLIVIAI':  A  UN  MAHCHAND  ANGLAIS 

a-i  Moharrem  991  [4  février  i58i]. 

^l^Vl  (^r-ij'  (J'.r^''  ^^''  j/*  ô-'^'J'  J^  tj^;»  *  ô-v=-j  <\!  A^l 
xLl  ol*J  <..i.Vl  tjr^f-  J*^'  a^  ^-J^  Ja-*^j  Â^o'i  v>^^J  wi>Vl  <"— 

British  Muséum.  —  Cotlon  Mss,  iXero  B.  .\l,f.  69  —  Or'ujinal. 


TrADLCTIO-N. 

Louange  au  Dieu  unique  !  —  Il  a  élé  pris  livraison  au  Dar  el- 
Odda'  des  mains  du  marchand  clirélien  Artous".  de  nationalité 
anglaise,  de  si\  mille  deux  cent  cinquante  coudées  de  létofle 
«  nakhla^  »,  pour  doubler  les  tentes'  des  fusiliers  de  l'armée 
victorieuse.  Acte  en  a  été  dressé  pour  régularisation,  le  22  Moharrem 
de  l'année  992  \ 


1 .  Dar  el-Odda.  maison  de  l'armement. 

2.  Arlous.  peut-être  Arthur  Atie,  mar- 
chand trafiquant  au  Maroc,  dont  on  trouve 
le  nom  dans  les  lettres  patentes  de  i585.  V. 
infra.  p.  iCg. 

3.  Afafc/i/a  ou  ;io/./i/v.  palmier.  —  C'était 
une  étoffe  de  couleur  dont  les  ramages  res- 


semblaient aui  branches  du   palmier.  Ce        nucls  indéchiffrables. 


terme,  tombé  en  désuétude  dans  ce  sens, 

est  remplacé  aujourd'hui  par  le  mot  îsci 
kemkha . 

4.  ï».,>-l  pluriel  de  'L*-,  tente  en  toile. 

5.  On  voit  sur  la  pièce  un  cachet  dont 
l'empreinte  est  effacée  et  trois  seings  ma- 


432  9    FÉVRIER     l584 


CLXIII 

LETTRE  DE  WILLIAM  PAGHT  A  WALSINGHAM 

(Extrait) 

Paget  rappelle  qu'il  proposa  à  WalnifKjhain  de  s'inte'resser  dans  une  foiir- 
niliire  de  marbres  au  Chérif.  —  L'alderman  Slarkie,  à  <jui  Paget  avait 
suggéré  le  projet,  en  a  conféré  avec  Leicesler.  —  C'est  à  la  demande 
de  Starkie  que  Paget  en  parla  à  Walsimjham .  —  Mettre  maintenant 
\\  alsingham  à  l'écart  serait  de  la  part  de  Starkie  un  procédé  inqua- 
lifiable. ■ —  iS/  \\'alsinghani  peut  être  associé  à  l'affaire.  Paget  l'engage 
à  ne  pas  la  négliger.  —  Il  .mit  qu'on  peut  trouver  des  ntarbres  en  Irlande, 
mais  il  n'en  avisera  les  intéressés  que  si  Wnlsinghani  est  du  nombre. 


S.  1..  oo  janvier  i58!i  |ii.  si.  y  fcM-ier  i5Si]. 

Au  dos  :  To  llic  riglil  lioniiorablc  Sir  Frances  Walsingliam, 
Knight,  Pryncipall  Secretary  to  liir  Ma'"' and  une  oflier  mosi  hoiino- 
ral)le  Prwie  Counsell.  gcove  llicise.  —  .Mia  manu:  .So  .lanuarit- 
i583.  —  Fiorn  William  PagclL 

Uiiziit  lloiinurablc, 

lu  llial  1  f'vrsl  inovcd  youi-  lloiiuor  nfllio  maiblc  l'<>v  Hail)ai\  by 
souche  mcanesasi  hâve  salciyoïl  \ci\\  .  and  I'^iiIIkm-  by  M'  i?eall  gave 
your  Honnor  to  underslandc  lluil  iber  \\  t  r  ibat  \\  ciil  aboiit  il  and 
to  move  my  Lorde  of  Lecester  liierin  :  sytbcns  nul  knowing  liowo 
your  Ilonnor  proccdcd  in  llic  picniisis,  1  bave  bad  porfol  know  ledge 
that  M' Aldernian  Starky  '  halli  iiad  tonforcnce  \\  ilb  niy  Lord  liiciin  : 
and,  considcring  I  fyrsl  t(jnUl  M'  \ldcrnian  ihcrof.  and  by  hisdesyrc 
uiovcd  your  Ilonnor  tbat  bo  niyghl  bc  a  partcnner,   now  yl"  your 

I.   Ce  personnage  trali(|iiait  a\ec  le   Maroc.  \.  inj'ra.  p.  'i(iij  cl  note  i. 


LETTRE    DE     WILLIAM     PAGET     A     WALSINGHAM  !l'6'd 

Honnor  wer  willinge  to  dell  therwilh  and  should  be  exempled, 
I  can  not  thincke  well  of  lus  doing,  and  to  llie  trutli  hereof  I  dare 
stand.  Yet,  yf  your  Honnor  may  hâve  a  part,  doe  not  refuse  it,  to  ihe 
end  out  oflrland  ye  shall  furnish  them  witli  souch  sortes  and  kyndcs 
as  hère  is  liard  and  dere  to  be  hade,  as  I  can,  yf  God  send  me  ihelher, 
send  your  Honnor  satnples  of  eny. 

And  your  Honnor  being  a  partener.  my  adviz  by  Gods  grâce  shall 
vantaig  ihem  more  ihen  olherwyse  Ihey  can  well  understand  of  or 
otherwyse  wilbe  made  pryvet.  But  your  Honnor  not  deling,  It  shall 
rest  where  it  is. 

For  Ihe  former  matter,  I  am  now  to  goe  about  it  when  your  Hon- 
nor will,  and,  yf  in  case  you  deall  not  in  tlie  marbell,  the  partye  I 
Ihought  to  take  in  my  company  shall  not  goe  ;  for  he  shall  not 
untersiand  llial  wliich  I  was  mynded  to  hâve  opened  to  hym,  which 
serveth  also  for  Baibary'. 

So  that  nowe  resting  on  no  more  but  to  knowe  your  Hoiinors 
determy nation,  I  endecomylling  hir  Ma"",  you,  and  ail  yours,  wilh 
ail  hir  well  willers,  to  the  niost  provident  protection  of  the  Almighty 
and  Gloryous  Jésus. 

xxx'°  January  i583. 

Your  Honnors  at  comendiment, 

Signé:  WiUiam  Paget. 

Public  Record  Office.  —  Slatc  Papers,  Domeslic,  Elizaljelli,  vol.  CLXVIl, 
n"  5h.  —  Original. 


I.  William  Pagpt  fut  envoyé  par  Wal- 
singham,  au  mois  d'avril,  en  Irlande,  avec 
mission  de  rechercher  dans  les  carrières 
du  pays  les  pierres  qui  pourraient  être 
envoyées  au  Maroc.  Quelques  échantillons 
furent  envoyés  à  Walsingham.  Edward 
Walerhouse,  rendant  compte  à  ce  dernier 
des  recherches,  dans  deux  lettres  écrites 
d'Irlande  le  i3  mai  et  lo  i4  juillet  158/1, 
estimait  qu'on  pourrait  se  procurer  quel- 
ques belles  pierres,  mais  doutait  quelles 
fussent  assez  longues  ou  assez  grosses  pour 

De  Casthies. 


fairedescolonnes.  S^a/cPap..  Ireland  Eliz.. 
vol.  ex.  n"  3o  el  vol  CXI.  n"  28.  Cette 
remarque  indique,  selon  toute  prohabilité, 
que  les  marbres  demandes  par  le  Chérif 
étaient  destinés  à  la  construction  de  son 
palais  d'El-Bedi.  V.  /"  Série.  Pays-Bas,  t. 
IV,  p.  672-577.  On  ignore  quelle  suite  fut 
donnée  à  cette  affaire.  On  sait  seulement 
qu'un  important  marchand  de  Londres, 
Richard  Tomson,  procura  des  marbres  à 
Moiilay  Ahmed.  V.  1"  Série,  .\nglcterre, 
l.  Il,  à  la  date  du  î'i  juin  lôyy. 


VII, 


■jS 


^34  8  AvuiL  i584 


CLXIV 

LETTRE  DE  \MLLIAM  IIAllBOHNE'  A  WALSIMGHAM 

(Extrait) 

Euldj  Ali  voulait  se  rendre  au  Maroc,  soi-disant  pour  écarter  du  Chérif 
tous  les  conseillers  favorables  à  l'Espatjne  et  obtenir  de  ce  prince  un 
présent  plus  important  que  celui  qu'il  a  l'habitude  d'offrir  au  Grand 
Seigneur,  mais  plutôt,  à  ce  qu'on  rapporte  secrètement,  pour  dépouiller 
des  Juifs  extrêmement  riches  qui  ont  accaparé  tous  les  revenus  royaux. 
—  Le  Grand  Seigneur  n'a  pas  accédé  à  sa  demande. 


Péra,  '.'.g  mars  [n.  st.  8  avril]  i584. 

Au  dos:  To  the  righte  honorable  Sir  Francis  Walslngham, 
Knighle,  her  Majesties  CliieJ  Secrelairie  and  one  of  lier  most  hono- 
rable Privie  Counsell.  —  ai)  Jiine".  Froin  M.  llarbrown. 

In  our  lasl,  righlhonourable,  of  the  second  of  Februai  y,  cnlarged 
by  copy  \vitli  addition  of  the  i5  diclo.  we  ccrlificd  your  ITonoiir 
such  occurrences  ihcn  extant 

The  Admirai  ',  as  it  is  thoughl  of  the  wisesl,  more  minding  his 
own  privale  gain  ihan  lus  mastcr's  good  service,  hath  procured  by 
ail  means  to  go  for  Fez  and  Morocco,  in  Barbary.  promising  nol 
oïdy  lo  reinove  from  lliat  King  ail  counsellors  and  olliers  alVcclion- 
ing  the  Spanisli.  ^vhieh  as  he  sailli   be  ihc  most  part,  but  also  lo 

I.   William   Ilarbonie.    mort  en    1617,  3.   Le  Ca/i-nr/nr  suppose  que  celle  date 

fut  le  premier  ambassaileur  d'Angleterre  à  est  celle  de  la  réception  de  la  lettre. 

Constantinople,  où  il  résida,  dans  l'exercice  3.    The  Admirai:  Knldj  .Mi.  ('.{.  siiprn.  p. 

de  cette  cliarge,  de  |583  à  juillet  l'iSS.  i5'i,  note  .5.  pp.  3(jt)-3i|8, 


LKITHE     DE    WILLIAM     HAUHOKMi    A     WaLSINGMAM  ^35 

induce  hlin  voluntarily  to  make  a  far  greater  présent  to  the  Grand 
Signor  lliaii  cillier  now  or  heretolbrc  lie  halh  done.  But  as  secretly 
the  caplairis  of  the  navy  under  liiui  du  report,  he  ratlier  mindelh 
to  spoil  and  utterly  destroy  a  nundjcr  of"  very  rich  Jews  wliicli  in 
the  said  two  places  bave  engrossed  the  Kings  customs  and  rents 
in  deposila,  whose  alteinpt  though  favoured  of  the  vice-rey,  yet 
halh  not  taken  place  with  ihe  Grand  Signor,  counselled  l)y  Roba 
longa,  whereby  against  bis  wiil  lie  dolli  Ibr  tliis  summer  remain 
hère. 

Pera,  tliis  29  Marcb  i584- 

Public  Record  Office.  —  State  Papers,  Foreign.   Turkey,  vol.  I.  n°  19. 
—  Original. 

I .   Ce    ilociiment    est    cii    cliifTies.     Le         Calcndar   of    Foreir/n    State   Papers,     vol. 
déchiffrement  [mlilié  ci-dessus  est  celui  du         i583-ir58i,  p.  /|43. 


A36  lo  MAI  i584 

CLXV 

LETTRE  DE  MOULAY  AHMED  EL-MANSOUR  A  PHILIPPE  H 

//  a  déjà  écrit  à  Philippe  II  pour  le  prier  d'accorder  aux  marchands 
Alvaro  Lopez  et  Francisco  Duarte  l'autorisation  de  faire  plusieurs 
voyages  aux  Indes.  —  Etant  donné  que  les  dits  marchands  lui  procurent 
des  matières  précieuses  originaires  de  ces  pays,  il  renouvelle  sa  requête 
en  leur  faveur.  —  Alvaro  Lopez  réside  au  Maroc,  où  il  travaille  à 
r embellissement  du  palais  royal.  —  C'est  à  Francisco  Duarte  que  devrait 
être  accordée  l'autorisation. 

Mcrrakcdi,  lo  mai  i584. 

Au  dos:  Traduccion  de  carta  del  Xariffc  a  Su  Maj;''.  —  De 
Marueccos,  a  lo  de  Mayo  de  i584.  —  En  recoinendarion  de  Alvaro 
Lopez  y  Fi-ancisco  Duarte,  mercadcres,  para  que  puodan  hazor 
viagcs  a  las  Indias  con  una  uica  suya. 

En  nombre  de  Dios  piadoso  y  misoricordioso.  j  La  paz  de  Dios 
sia  sobre  nuestro  prophela  y  senor  Malioma  y  sobre  sus  discipnlos 
y  amigos  ! 

Del  siervo  de  Dios  poderoso,  el  que  esta  en  la  licrra  en  lugar  de 
Dios,  Abielabaz  '  Hamet,  el  prospero  senor  de  los  fieles  de  Dios, 
liijo  del  senor  de  los  fieles  de  Dios.  el  que  se  levanlo  por  su  nian- 
dado,  el  Xarife  el  Hazeni  —  ;  Que  Dios  prospère  su  eslado  y  liaga 
bienaventurados  su  liempo  y  exercilos  ! 

Al  muy  alto  y  poderoso,  el  antiquissimo  Roy,  generoso  \  vcrda- 
dero,  siervo  de  Dios,  hijo  del  grande  Emperador.  en  qiiien  Dios 
puso  su  tnano  para  ser  piadoso  con  sus  creaturas,  al  sin  numéro  en 
estado.  el  rey  Don  Phelippe. 

I.  .•I6ic/<i(iar  :  \bou  cl-Abbas,  surnum  de  surnom,  V.  i"  Série.  Fraïui-,  l.  111.  p. 
corroliuralii.n  A<\  Alimcd.  Sur  ce  gciiru  de         ^98,  nolo  3. 


LETTBE    DE     MOULAY     AHMED     EL-MANSOLH     A     PHILIPPE     II  \ii-j 

Scrivimos  esta  a  V"  Mai:''  de  nuestra  corte  la  alla  de  Marruecos 
—  1  que  Dios  la  ampare  y  defienda  ! 

Los  meses  pasados,  scrivimos  a  V"  Mag"*  fuesse  servido  hazer- 
nos  merced  de  permilir  a  los  mercaderes  christianos  Alvaro  Lopez 
y  Francisco  Duarte  que  puedan  passar  a  las  Indias,  con  una  urca 
suya,  très  o  qualro  viages.  Y,  como  sean  tanto  de  nuestra  casa 
por  los  servicios  que  nos  hazen  en  traernos  regalos  de  essos  reynos, 
y  les  desseo  dar  lavor,  agora  de  nuevo  he  querido  tornar  a  scrivir 
esta,  supplicando  a  V"  Mag'',  si  la  dicha  merced  no  se  les  huviere 
liecho,  se  la  haga  por  nuestio  respecto,  porque  haremos  quenta 
que  a  nos  se  haze,  pues  se  arrimaron  a  nuestro  favor,  entendiendo 
que  no  acabaria  otro  con  V"  Mag**  lo  que  yo.  Y  assi  deseamos  sea 
la  merced  con  el  cumpliiniento  possible,  porque  yo  la  recibo  a  mi 
quenta.  El  uno  dellos,  que  es  Alvaro  Lopez,  queda  en  estos  reynos, 
sirviendome  en  algunos  regalos  de  nuestra  casa  real  ' ,  y  a  quien  alla 
se  ha  de  concéder  la  merced  es  Francisco  Duarte,  a  quien  se  hara 
por  amor  de  mi,  y  que  sea  muy  favorable.  Y  confiando  no  se  me 
ha  de  negar  esta  merced,  no  ha  mas  que  dezir,  solo  pedir  la  res- 
puesla. 

Y  con  tanto  la  paz  de  Dios  sea  con  todos. 

Fecha  ut  supra. 

British  Muséum.  —  Additional  Mss,  28358,  j.  313. 

1.  Le  palais  d'El-Bedi.  Cf.  supra,  p.  433,  note  i,  el  Pays-Bas,  t.  IV,  pp.  572-577. 


^38  MARS  i585 

CLXVT 
ACTE  DU  PARLEMENT  D'ANGLETERRE 

Attendu  que  l'on  soupçonne  géncralement  que  Ralph  Scudamore,  envoyé 
récemment  vers  le  Chéri/et  mort  à  Merrakech,  a  clé  empoisonné  par  un 
marchand  anglais,  le  Parlement  décrète  une  enquête  et  le  châtiment  des 
coupables. 

Mars  i585>. 

Au  dos,  a  lia  manu  :  t584-  Scudamore.  Sahliati  xiu"  Marlii  is  the 
first  reading.  A  hill  against  the  merclianles  suspected  to  hâve  po\- 
soned  Raphe  Scudamore. 

\\  har  it  is  vchementlie  suspccled,  and  ihf  common  vovce  and 
famé  is,  ihal  Rafe  Scudamore,  laie  sent  by  ihe  Queues  Ma'"'  lo  Ihe 
Kinge  of  Moroccoin  Barljary",  about  her  Ma""  speciall  business  and 
alTares  with  the  said  Kinge,  dyed  at  Morocco  aforesaid,  in  her  Ma"" 
said  service,  of  poyson  lo  him  minislred  hy  an  English  nicrchaunt  ; 
and  forasmoch  as  so  horrible  a  Hicl  don  [o  tho  grêle  oITence  of 
AUmighlie  God,  and  hindrauncc  of  her  Ma"'"  service  may  receve 
condigne  punishmonle  to  ihe  tcrror  ofolhers  éveil  disposed  persons  : 

Be  il  enacled,  by  ihe  authorilie  of  ihis  présent  l'arliameul.  lliat 
the  said  offence  shalbe  inquired,  herd,  tryed,  and  delermyned,  iiy 
the  order  and  course  of  the  lawes  of  the  reaime,  and  the  oiTender 
and  oifendours  lliercin,  being  of  lier  Vhi""  ligeaunoc,  aflcr  conviccon 
and  atlayndour  thereof,  shall)c  punisshed  and  shall  forfett  in  ail 
respecles,  in  soch  manner  and  forme,  by  cawcse  of  Ihe  said  hnves, 
as  if  the  said  ofience  liad  been  commillcd  al  Westminsler,  in  the 
counly  of  Middlesex. 

Ilouse  of  Lords  Mss.  —  Minute. 

1.  Ainsi  qu'il  est  dit  ci-dessous,  la  pre-  déjà  venu  à  Morrakccli,  avnni  le  mois  df> 

mièrc  lecture  du  pn'sont  bill  devait  avoir  soptembro  1379,  ot  avait  remis  îi  Moulay 

lieu  Ift  i3  mars  i584  (n.  st.  a3  mars  i585].  Ahmed  el-Mansour  dos  lollrcs  d'Klisabolh 

ï.   Kalph  Scudamore  (Skydmooro)  était  V.  supra,  p.  357. 


LETTRE    DÉLISABETll     A     MOULAY     AHMED     EL-MA^SOUH  'j.'ill 

CLXVII 

LETTRE  D'ELISABETH  A  MOULAY  AHMED  EL-MANSOUK 

Elisabeth  a  appris  les  bonnes  dispositions  du  Chéri/  à  son  érjard  par  une 
lettre  d'Auçjustine  Lane  à  Leicester.  —  Elle  le  remercie  personnellement 
et  va  lui  dépécher  un  agent  pour  examiner  ses  propositions.  —  Elle  est 
touchée  du  bon  accueil  que  Moulay  Ahmed  a  réservé  aux  personnes  que 
lui  avait  recommandées  Leicester. 

Greenwich,  avril  i585. 

Au  dos,  alla  manu:  The  King  of  Maroca,  April  i585. 

Al  muy  alto  y  muy  poderoso  seilor  Muley  Abdelmelecli  ',  empc- 
rador  de  Marruecos,  rey  de  Fez  y  de  Sus. 

Muy  alto  y  muy  poderoso  Seûor, 

Entendiendo,  por  una  carta  que  a  escrito  a  nuestro  primo  el 
cnnde  de  Leycester  un  cierto  Augustin  Lane^,  la  mucha  volunlad 
(jue  nos  leneys  y  los  lan  lionrados  y  coiteses  offrescimienlos  que 
nos  aveys  querido  liazer,  no  podemos  dexar  de  testificaros,  por 
nueslras  proprias  carias,  en  quan  grande  manera  os  lo  agrades- 
cemos,  como  mas  parlicularmenle  lo  sabreys  por  un  criado  nuestro 
qu'en  brève  os  embiaremos  espressamente  para  lai  efleto.  \  en  el 
entretanto  no  avemos  querido  dexar  de  daros  las  gracias  que  meres- 
ceys,  por  el  buen  y  ical  tralamiento  que  soys  servido  de  hazer  a 
nuestros  vassallos,  principalmenle  por  los  favores  y  mercedes  que 
de  vos  an  recebido  los  que  os  a  encommendado  nuestro  primo  el 
conde  de  Leycester. 

Nuestro  Seûor  guarde  y  prospère  vuestra  muy  alla  y  muy  pode- 
rosa  persona. 

Fecha  en  nuestro  palacio  real  de  Grenwick  a d'Abril  i585. 

Public  Record  Office.  —  State  Papers,  Foreitjn,  Royal  Letlers,  vol.  JI, 
n"  8.  —  Minute. 

I.   Lapsus  pour  Moulav   Vlimuil.  2.   V.  suprn,  p.  350.  noie  i. 


l\^o  MAI    i58â 


CLXVIII 

LETTRE  DE  THOMAS  HENEAGE  ET  WALTER  RALEIGH 
AU  CONSEIL  PRIVÉ 

Ils  envoient  leur  rapport  sur  l'affaire  que  le  Conseil  les  avait  chargés 
d'instruire,  le  Lord  Maire  ayant  repoussé  l'accord  qu'ils  avaient  pro- 
posé entre  les  parties  et  résolu  de  porter  le  débat  devant  le  dit  Conseil. 


S.  1.,  mil  i58d. 

Au  dos,  alla  manu:  May  i585.  —  From  Sir  Thomas  Henneag 
and  Sir  Walter  Ralegh.  —  A\  bat  they  hâve  donn  in  the  matler 
betwen  Morgan  Powell  and  Jones  abowt  ihe  mony  payde  for  rede- 
minge  of  a  captive  in  Barbary. 

To  the  righte  honorable  and  oure  verie  good  lordes  the  Lordes 
of  hir  Ma""  moste  honorable  Pryvie  Counsell. 

It  maie  please  your  good  Lordships,  —  Accordinge  to  your  Lord- 
ships  pleasures  dyrecled  unto  us  from  your  honorable  Lordships  and 
olhersof  hir  Ma""  mosl  honorable  Pryvie  Cou  mell.  upon  a  complainte 
exhibitcd  by  tbis  bearer  Morgan  Powoll.  we  called  before  us  the  parties 
to  Avhome  the  cause  dolh  apperleyne.  And  upon  twycc  hearinge 
therof,  and  what  was  produced  by  the  learned  councell  of  both  sides 
and  also  thcmsclves,  we  conccyve  the  malterto  slande  even  as  il  is 
selldoAvne  in  a  paper  hère  inclosed.  And  Ave  fynde  ihe  hardenes  of 
the  case  toconsisl  in  this:  Tliat  the  iiij'^v"  sent  by  tbis  complainant 
unto  John  Owen.  accordinge  to  the  direction  of  the  Lord  Maior.  to 
be  payde  to  W"  Symcoles  for  the  captyves  ransom,  was,  by  the  pro- 
curemenl  of  the  said  Lord  Maior,  attachcd  in  the  naine  of  Johnes,  in 
the  bandes  of  the  saide  Owen.  as  the  goodes  of  one  Jon  Symcoltes 


LETTRE     DE    T.     HENEAOE    ET    W.     HALEICII     AU    CONSEIL     PRIVÉ        /|4l 

deceascd',  for  tliatthe  saidJohnes,  as  ilappearilh,  was  thenindebted 
to  the  Lord  Maior  ;  by  which  devise  Ihe  said  iiij'*  v"  se  sent  by  this 
complainant  for  the  captyves  ransom  is  comme  to  the  bandes  of  the 
said  Lord  Maior  for  the  answeringe  of  the  said  Johnes  his  debt  : 
wherby,  as  we  take  it,  this  complainant  is  muche  wronged. 

In  truth  it  bath  directlie  been  approved  before  us  that  the  captyve 
was  redemed  by  W""  Symcottesgoodes,  and  ihal  the  byls  of  exchange 
thereupon  made  by  the  captyve  in  Barbary  were  to  the  use  of  the 
said  W""  Symcottes.  And  therfore  it  seemith  slrange  unlo  us  and 
ageinst  ail  equilie  that  this  complainants  money  shold  to  eny  olher 
purpose  be  deteyned. 

We  also  fynde  that  the  saide  W™  Simcotes  bath  recovered  ageinst 
the  said  captyve,  in  hir  Ma'""  Courte  of  Common  [Plees],  at  West- 
minster, his  whole  somme  of  iiij^^v''  for  the  ransom,  and  x''  for 
damages  besides.  So  that  both  the  captyve  and  this  complainant 
are  lykely  to  be  twice  charged  for  the  satisfaccion  of  onedebt,  unlest 
your  Lordships  take  order  to  the  contrary. 

We  had  ordered  and  ended  the  matter  to  the  satisfaction  of  ail 
parties  and  to  the  hinderance  only  of  V\""  Symcotes,  but  with  his 
consent,  save  that  the  Lord  Maior  refiised  it  and  referredhimself  and 
the  cawse  to  your  Lordships  consideracion  ;  to  whom  we  humblie 
commende  us. 

Your  Lordships  humble  at  comaundment, 

Signé:  T.  Henneage. 
W.  Ralegh. 

Public  Record  Office.  —  Slale  Papers.  Domestir.  EUzabeth.  vol. 
CLXXVUI,  n"  7S.  —  Original. 

i.   V.  supra,  p.  Sgo,  nolo  i,  et  infra.  p.  !\l^'i. 


4^2  MAI     l585 


CLXIX 

RAPPORT  DE  THOMAS  HENEAGE  ET  WALTER  RALEIGH 
AU  CONSEIL  PRIVÉ 

Ils  exposent  le  conflit  qui  s'est  produit  au  sujet  du  rachat  pour  une  somme 
de  85  livres  de  Thomas  Powell,  captif  au  Maroc,  rachat  dans  lequel 
était  intervenu  John  Symcotts,  mort  depuis. 


S.  1.,  mai  i585. 

Au  dos:  The  report  of  Sir  Thomas  Heneag  and  Sir  ^\alter 
Raleigh  how  they  find  ihe  matter  belwen  Powel  and  Jones. 

En  le'le :  Thomas  Powel  and  Peter  Williams  taken  captyvcs  in 
Barbarie,  i58i. 

En  marge,  alia  rnnnu  :  It  appearitli  hy  Ihe  condicion  of  ihe  sayde 
bonde.  —  Witnesscs  to  this  John  Wardener  and  William  Lynncy, 
whoe  were  ihen  présent  in  Barbary  and  nowe  hère.  —  Edwarde 
Collyns  the  factors  déposition.  —  It  appearith  by  bylls  of  exchange 
and  the  byll  of  debte  madc  in  Barbary.  —  It  appearith  by  the  Lord 
Maiors  lettcr  and  by  John  Owens  letter  sent  to  llie  complainant. 
—  Confessed  of  the  parties  to  be  Irewe. 

John  Owfn  of  London,  lynnendraper,  w  llli  one  George  Williams, 
servant  to  Alderman  PuUison,  nowo  Lord  Maior,  entrcd  in  bonde  to 
Jon  Symcottesin  ce''  wilh  condition  lu  paie  ail  such  somes  of  money 
as  sliolde  be  disbursed  in  Barbary  for  tiie  ransom  and  rcdempcion 
of  the  said  caplyves  by  the  said  Jon  Symcottcs.  or  any  othcr  by 
bis  order.  according  to  bills  of  exchange  or  olher  remembrances  to 
be  presenled  lu  ihe  said  Julin  Owen  and  George  \N  illiains  for  the 
same. 

Thomas  Powell  onolie  was  rcdecmed  hy  lliis  meanes  followinge. 


RAPPORT     DE     T.     HENEAT.E     ET     W  .     UALEIfill     AU     DONSEIL     PRIVE 


1^3 


Jon  Symcotles.  lo  wliom  tlie  Loiide  was  inade,  not  havinge  cny 
goodes  in  those  partes  of  Barbary,  required  one  Edwarde  CoUyns, 
factor  to  W"  Symcoltes,  whoe  then  had  the  adventure  of  iiij''',  to 
disburse  of  the  said  W"  Symcofes  goodes  iiij^^v''  for  the  ransom 
of  Tliomas  PoAvell  captyve,  and  to  putt  it  to  W"  Symcottes  accompt, 
and  to  take  bylls  of  exchange  and  other  assurances  of  the  said  cap- 
tvve  to  tlie  use  of  the  said  \^  "  Symcottes,  for  the  said  somme  of 
iiij^'v'' ;  ail  which  the  said  Edwarde  did  accordinglie,  as  appearith 
by  twoe  bylls  of  exchange  and  one  byll  of  debte  made  by  the  said 
capfyve  in  Barbarie. 

In  the  retourne  from  Barbarie  Jon  Symcottes  died. 

The  said  captyve,  aryving  in  London  in  September  i583,  mett 
with  the  said  W"  Symcoltes  :  where  lie  tould  him  he  was  redeemed 
\vith  iiij^^v'"  of  his  goodes  by  Edward  CoUyns  his  factor,  and  had 
gyven  bills  of  exchange,  and  also  a  bill  of  debt,  to  the  use  of  the 
saide  W"  Symcottes  for  payment  therof. 

Wherupon  the  said  W"  Symcoles  and  the  captyve  went  to  seeke 
John  Owen  and  George  Williams,  whoe  were  not  then  in  the  cittie. 
Andhavingsome  spechcAvith  Alderman  Pullison,  noweLord  Maior, 
for  ihat  the  said  George  Williams  was  and  yet  is  his  man,  the  said 
raptvve  tould  the  said  Alderman  that  he  was  redeemed  by  the  goodes 
of  the  said  W""  Simcotes.  And  then  the  said  Alderman  promised  the 
said  W"  Symcottes  to  wryte  to  one  Morgan  Powell,  brolher  to  the 
said  captyve,  to  sende  up  ihe  monie  ;  whoe  thereupon  sent  it  lo  Lon- 
don, the  yi'*"  of  November,  to  be  paid  to  W"  Symcottes,  with  three 
letters,  one  to  the  Alderman.  the  oliicr  to  John  Owen  to  see  the 
payment.  and  the  thirde  to  W™  Simcottes,  whicli  was  nevcr  delyv- 
ered  lo  him. 

When  this  money  was  sent  up  to  London.  one  Xicholas  Jones 
altached  the  same  as  belonginge  unlo  Jon  Symcottes  deceased, 
alleaginge  thaï,  because  the  captyve  was  redeemed  by  Jon  Symcoltes 
appomlmenl  (thoughe  oui  of  his  brolher  W""  Symcoltes  goodes) 
and  bonds  made  unto  Jon,  before  his  departlnge  England.  by  the 
sureties  aforesaid.  that  iherfore  this  monie  was  dewe  unto  Jon 
deceased,  and  Jon  beinge  indcbted  to  Jones,  Jones  altached  the 
same  money.  and  Jones  beinge  indebted  lo  the  Lord  Maior  payde 
it  lo  him. 


li^ll  MAI    in85 

And  nowe  ihe  said  W™  Svmcottes.  by  whose  goodes  the  captyve 
was  redeemed,  brought  his  action  in  hir  Ma'"'  Court  cl  Commun 
Plees  at  Westminster,  upon  the  captyves  byll,  and  hath  recovered 
the  saide  iiij^^v''  besides  x''  for  his  costes  and  damaiges.  and  hath 
judgment  therupon. 

Signé:  J.  Henneage. 
^Y.  Ralegh. 

Public  Record  Office.  —  State  Papers.  Domestic.  Elizabeth,  vol. 
CLXXVIII,  n"  78-1.  —  Original. 


LA     BAHBAUY     COMPANY  ^^3 

LA    BARBARY   COMPANY 

Introduction  critique. 


Le  Maroc  ne  devait  pas  rester  en  dehors  du  puissant  mouvement  d'expansion 
qui  s'était  produit  en  Angleterre  au  xvi*  siècle  et  qui  amenait  les  marchands 
de  ce  pays  dans  la  Baltique,  en  Moscovie,  dans  le  Levant,  en  Guinée.  On  a  vu 
comment  des  relations  commerciales  avaient  été  entamées  en  i55i  avec  les 
sujets  du  Chérir'.  Ces  relations  avaient  d'abord  été  fructueuses.  Elles  étaient 
entretenues  par  les  trafiquants  les  plus  en  vue  de  Londres,  des  lords  maires 
comme  \\illiam  Garrard,  William  Chester,  Thomas  Lodge-.  Des  personnages 
tels  que  Sir  Thomas  Gresham,  Burghley,  Clinton,  Leicester  et  son  frère 
^Varwick  n'y  restaient  pas  étrangers^.  Dans  les  longues  discussions  avec  le 
Portugal  provoquées  par  le  commerce  anglais  en  Afrique,  le  gouvernement 
d'Elisabeth  refusait  énergiquement  d'interdire  à  ses  sujets  le  trafic  au  Maroc. 
Cette  attitude  lui  était  dictée  par  les  marchands  eu.\-mèmes,  qui,  en  157.3, 
allaient  jusqu'à  déclarer  que  mieux  vaudrait  pour  eux  se  voir  fermer  l'accès 
du  Portugal*.  En  échange  de  leurs  étoffes,  ils  se  procuraient  à  bon  compte  du 
sucre,  des  dattes,  des  amandes  et  cette  monnaie  d'or  marocaine,  d'un  titre 
élevé,  qui  était  convertie  en  monnaie  anglaise^.  Diverses  causes,  néanmoins, 
avaient  peu  à  peu  troublé  cette  situation  prospère  jusqu'à  la  rendre  désastreuse. 

La  première  lut  1  intrusion  dans  le  commerce  au  Maroc  de  marchands  inex- 
périmentés et  maladroits.  Leurs  devanciers,  qui  se  considéraient  comme  les 
fondateurs  du  trafic  en  pays  chériCen,  accusent,  dès  156",  ces  nouveaux  venus 
de  l'avoir  grandement  compromis.  En  inondant  le  Maroc  des  produits  anglais, 
ces  marchands  novices  ont  amené  leur  dépréciation  et,  du  même  coup,  un 
renchérissement  des  produits  marocains.  Profilant  de  la  précipitation  malen- 
contreuse de  ces  «  artisans,  drapiers,  marins  »  et  autres  gens  qui  n'entendent 
rien  aux  affaires,  les  Juifs,  qui  détiennent  le  commerce  au  Maroc,  se  sont  rendus 
les  maîtres  du  marché.  C'est  eux  qui  fixent  les  prix  d'achat  des  produits 
anglais  et  les  prix  de  vente  des  produits  marocains.  Ils  paient  en  marchan- 
dises et  non  plus,  comme  auparavant,  en  monnaie  d'or.  Les  Anglais  sont  bien 

1.  V.  sufira.  Doc.  l.\,  p.  lt^  et  Doc.  X,        note  i,  pp.  ao3,  ao3,  2.'i4,  357. 

p.   17.  !t.   \.  supra,   pp.    109.   1  [o.  Somnuiire, 

2.  V.  supra.  Doc.  XX,  p.  .Sç).  et  p.  117. 

3.  V.  supra,    p.    35   et*  note    1,   p.  87  et  5.    V .  supru.  Doc.  XXXVIII,  p.  i|j. 


446  INTRODUCTION    CRITKJUE 

obligés  de  se  soumeltre  h  leurs  exigences,  sovis  peine  de  laisser  sur  place  leurs 
marchandises  invendues  el  de  perdre  leur  fret  de  retour  ' . 

Plus  malfaisants  encore  que  les  trafiquants  maladroits  sont  les  trafiquants 
malhonnêtes,  qui  pratiquent  généralement  la  vente  des  armes  et  des  munitions 
en  territoire  marocain,  c'est-à-dire  à  des  infidèles,  et  compromettent  le  bon 
renom  de  l'Angleterre  dans  la  Chrétienté  -.  Ces  concurrents  déloyaux  sont 
d'autant  plus  redoutables  que  leur  négoce  attire  immanquablement  sur  eux  les 
faveurs  des  chérifs,  au  grand  préjudice  des  marchands  honnêtes.  lis  obtiennent 
des  monopoles  ;  ils  se  font  livrer  par  les  Juifs,  sur  un  ordre  du  prince,  des  stocks 
de  sucre  déjà  achetés  et  payés  par  d'autres  négociants  anglais;  ils  parlent  en 
maîtres  à  ceux-ci,  leur  imposent  mille  vexations,  et,  devant  la  moindre  velléité 
de  résistance,  les  menacent  et  les  terrorisent^.  Assurés  des  bonnes  grâces  du 
Chérif,  ils  le  sont  également  de  leur  impunité  en  Angleterre.  Non  seulement 
le  gouvernement  d'Elisabeth  ferme  les  yeux  sur  leur  trafic,  mais  il  s'y  adonne 
lui-même.  Pour  obtenir  du  salpêtre,  il  consent  à  livrer  des  boulets  au  Chérif. 
Officiellement,  il  essaie  de  sauvegarder  les  apparences,  car  l'ambassadeur  do 
Portugal,  à  qui  ces  menées  n'ont  pas  échappé,  proteste  énergiquemcnt.  Edmuiid 
Hogan,  envoyé  vers  Moulay  Abd  cl-Malek,  reçoit  pour  instructions  d'éluder 
toute  demande  de  munitions  et  d'armes  qui  lui  serait  faite,  et,  si  le  Chérif 
insiste,  d'invoquer  l'honneur  el  les  principes;  mais  ce  même  Hogan  a  déjà  été 
activement  mêlé  aux  tractations  sur  le  salpêtre  et  il  emporte  précisément  sur 
son  navire,  à  l'intention  du  souverain,  ce  qu'il  a  ordre  de  lui  refuser*.  Les 
premiers  personnages  du  royaume  agissent  comme  le  gouvernement.  Lcicestcr 
passe  un  marché  avec  Moulay  Ahmed  el-Mansour~\  C'est  ainsi  que  toutes  les 
marchandises  prétendues  prohibées,  rames  pour  les  galères,  soufre,  balles, 
boulets,  cottes  de  mailles,  parviennent  aux  chérifs.  Quelle  considération  auraient- 
ils  pour  les  honnêtes  et  naïfs  marchands  qui  n'ont  que  des  étoires  à  leur  oiïrir? 
L'unique  ressource  qui  reste  à  ces  derniers  est  de  porter  devant  le  Conseil  privé 
des  doléances  inefficaces. 

A  celte  concurrence  de  compatriotes  inex])érimcntés  ou  dénués  de  scrupules 
vient  s'ajouter  celle  des  étrangers,  et,  notamment,  de  plusieurs  marchands 
de  Rouen,  dont  les  toiles  avaient  plus  de  vente  au  Maroc  quiî  les  étoiles  anglaises. 
Euslache  Trevache  et  ses  associés  accaparent  les  sucreries  royales,  vendent  le 
sucre  aux  Anglais  à  des  prix  exorbitants  et  se  vantent  insolennncnt  de  les 
évincer  du  marché  marocain'^. 

Mais  la  plus  grande  cause  de  ruine,  c'est  pent-êlrc  l'incertitude  ([ui  pèse  sur 
tous  les  contrats  passés  au  Maroc.  Que  ces  contrats  soient  conclus  avec  le  sou- 
verain lui-même  ou  avec  les  Juifs,  trop  souvent  Juifs  el  souverain  s'abstiennent 

1.  V.  ibidem.  .'l.    V.    siipni.     Doc.     I.WIX,     |i.     19.^, 

2.  V.  supra.  Doc.  LX,  p.  i/|'i.  Doc.  LXXXI,  p.  lyi.i,  l,XX\l\,  |i.  un,  Vt'.V. 
LXXVIU,  p.  1,,-j.  p.  35... 

3.  V.  supra.  Doc.   CLIV.  Cl.V,  CI.M,  .").   \ .  supru.  p.  /iitj  cl  iiolo  a. 
pp.  Itli-lfii.                                                                 0.    V.  infra.  Doc.  CCI,  p.  r)5;{. 


LA     UAUbAKY     COMPANY  '(.'CT 

de  payer  ce  qu'ils  doivent.  Les  trafiquants  anglais  livrent  leurs  marchandises 
à  crédit,  en  quantité  souvent  considérable'.  Le  paiement  se  fera  presque 
toujours  en  nature,  et,  d'ordinaire,  en  sucre.  Le  Chérif,  par  exemple,  assigne 
à  cet  effet  aux  marchands  les  revenus  de  telle  ou  telle  de  ses  sucreries;  mais 
il  arrive  qu'il  les  ajourne  indéfiniment  à  une  prochaine  récolte,  et  c'est  ainsi 
qu'en  1600  il  doit  à  deux  d'entre  eux,  depuis  iSgS,  une  somme  de  iiooo 
onces-.  Cet  état  de  choses  est  malheureusement  favorisé  par  des  compatrioles 
peu  scrupuleux  qui,  en  offrant  des  prix  élevés  au  Chérif,  se  font  céder  les 
récoltes  que  celui-ci  avait  primitivement  réservées  pour  ses  créanciers^.  Parfois 
aussi,  les  marchands  prennent  eux-mêmes  à  ferme  les  sucreries  du  Chérif. 
L'opération  est  dangereuse,  car  celui-ci  est  aussi  dur  créancier  que  débiteur 
inceutain-.  Si  les  fermiers  anglais  font  de  mauvaises  affaires,  le  prince  n'en 
exige  pas  avec  moias  de  rigueur  l'exécution  de  leurs  contrats  et  l'entretien  de 
ses  sucreries.  Ils  sont  contraints  d'emprunter  à  des  taux  exorbitants  et  s'enlisent 
de  plus  en  plus*.  S'ils  manquent  à  la  moindre  clause  de  leur  bail,  ils  sont 
emprisonnés  et  mis  aux  fers,  en  compagnie  des  voleurs  et  des  assassins.  Les 
garanties  ne  sont  pas  meilleures  quand  on  traite  avec  les  Juifs,  qui  sont  d'aussi 
mauvais  débiteurs  que  leur  maître,  soit  de  propos  délibéré,  soit  par  suite  de 
l'instabilité  de  leur  situation".  Le  Chérif,  en  effet,  les  dépouille  à  son  gré®. 
Les  sucreries  qu'il  leur  a  affermées  et  sur  lesquelles  le  marchand  anglais  compte 
pour  récupérer  son  dû  peuvent  leur  être  retirées  du  jour  au  lendemain.  Ou 
bien  le  prince  les  contraint  à  en  céder  la  récolte  à  tel  ou  tel  autre  trafiquant 
qui  s'est  insinué  dans  ses  bonnes  grâces'.  Dans  tous  les  cas,  les  Juifs  font  ban- 
queroute et  entraînent  leurs  créanciers  dans  leur  déconfiture.  L'une  de  ces 
banqueroutes  ne  coûte  pas  moins  de  4(iooo  livres  aux  marchands  anglais*. 
Aussi  parlent-ils  souvent  de  leurs  «  dettes  »  au  Maroc,  par  quoi  il  faut  entendre 
non  pas  ce  qu'ils  doivent,  mais,  au  contraire,  ce  qui  leur  est  dû  et  dont  le 
recouvrement  apparaît  très  problématique.  La  reine  Elisabeth  intervient  de 
temps  à  autre  auprès  du  Chérif  pour  leur  obtenir  satisfaction". 

Ajoutons  enfin  que  cette  insécurité  dans  les  affaires  était  grandementaccruepar 
les  changements  de  règne  toujours  à  craindre  et  les  bouleversements  intérieurs 
qui  les  accompagnaient.  C'est  ce  qu'indiquait  très  justement,  au  mois  d'avril 
i583,  un  capitaine  Carlile,  dans  un  mémoire  sur  un  projet  d'expédition  en 

1.  V.  ibidem.  6.  V.  infra.  p.  b'i'j. 

a.   V.  !'■«  Série,  Angleterre,  t.  II,  Requête  7.   V.  supra,  p.  ^19.  V.  un  cas  analogue, 

de  J.  JN'ewlon,  avant  le  10  avril  1600.  p.  igS,  où  il  n'est  pas  spécifié  si  le  sucre  était 

3.  V.   ibidem.    Ordonnance   du   Conseil  dû  par  le  Chérif  ou  par  les  Juifs. 

privé,  a  octobre  1600.  8.   V.  supra,  p.  /I19  et  note  a,  et  inj'ru. 

4.  V.  infra,  p.  587  et  note  3.  p.  587. 

5.  V.  sapra.  Doc.  LXXXI'V',  p.  an,  g.  V.  supra.  Doc.  LXXXIV,  p.  an, 
XCI,  p.  a33,  XCII,  p.  234,  XCIII,  p.  a36,  CXX\  III,p.  35a,  CXLII.p.  386;  /"Série. 
XCIV,  pp.  a47,  2^8,  XCVIII.  p.  2d5.  Angleterre,  t.  Il,  lettres  d'Elisabeth  à  Mou- 
CWVin,  [1.  35a.  lay  Ahmed,  fi  mars  ifioo  et  octobre  1600. 


!\l\S  INTRODUCTION    CRITIQUE 

Amérique,  en  constatant  que  le  commerce  au  Maroc  allait  de  mal  en  pis.  A 
chaque  mort  d'un  souverain,  les  marchands  couraient  le  risque  de  perdre  tous 
les  biens  qu'ils  avaient  en  ce  pays,  «  car,  jusqu'à  ce  qu'un  nouveau  roi  fût 
choisi,  tous  les  gens  de  désordre  avaient  pleine  liberté  de  piller  et  de  molester 
qui  bon  leur  semblait,  sans  qu'il  fût  possible  de  se  faire  rendre  justice  '  ». 

A  l'origine  du  mal  était,  disait-on,  l'indiscipline  qui  régnait  parmi  les  mar- 
chands. Si  tous  les  trafiquants  inexpérimentés  ou  malhonnelcs.  au  lieu  de  pouvoir 
agir  à  leur  fantaisie,  étaient  écartés  ou  soumis  à  certains  règlements  édictés 
dans  l'intérêt  général,  le  commerce  au  Maroc  retrouverait  avec  le  bon  ordre  la 
prospérité  de  ses  débuts.  Pour  rétablir  ce  bon  ordre,  il  n'est  d'autre  moven  que 
de  constituer  les  maichands  en  «  corporation  »  -. 

On  appelait  de  ce  nom  les  compagnies  de  marchands  oniciellemenl  reconnues 
par  une  charte  royale  et  recevant,  pour  un  temps  variable,  avec  le  monopole  du 
trafic  en  certains  pays  déterminés,  le  pouvoir  de  réglementer  leur  commerce  et 
d'imposer  à  leurs  membres  l'observation  de  ces  règlements  sous  peine  de  sanc- 
tions disciplinaires.  Consécration  ollicielle,  monopole  et  droit  de  réglementation 
coercitive,  ces  trois  caractères,  quelles  que  fussent  par  ailleurs  les  dissemblances, 
constituaient  l'essence  même  de  toute  «  corporation  »  ^.  C'est  ainsi  que  par  acte 
royal  furent  successivement  «  incorporées  »  :  en  ir>54,  la  Russian  Company,  en 
1677,  la  Company  of  Oie  Spanisli  merchants  ' ,  en  i'b']Q,ÏEastland  Company,  qui 
trafiquait  avec  les  pays  riverains  de  la  Baltique,  en  1081,  la  Levant  Company, 
en  1088,  la  Guinea  Company,  en  iSgS,  pour  la  seconde  fois,  la  Levant  Company, 
et,  le  3i  décembre  1600,  la  célèbre  East  Indla  Company. 

La  constitution  financière  de  ces  compagnies  anglaises,  aux  xvi"  et  xvn' 
siècles,  se  réduisait  à  deux  types  :  la  regulated  com/jany  et  ]n  joint  stock  company. 
«  Dans  la  première,  chacun  des  membres,  moyeimant  le  paiement  d'un  droit 
d'entrée  et  en  se  conformant  aux  règles  élaborées  par  la  Société,  conduisait  ses 
affaires  avec  son  capital  particulier,  à  ses  propres  risques  et  périls,  et  ne  par- 
tageait avec  personne  ses  bénéfices.  Dans  la  seconde,  qui  se  rapprochait  de  la 
Société  moderne  par  actions,  tous  les  capitaux  étaient  mis  en  commun  cl  les 
bénéfices   partagés  entre   les   membres   en    proportion    de    leurs   capitaux'.   » 

I.   «  Tho  trade  into  Barbarie  grovvelh  of  Ihe  Emjlish  Nation,  iditioii  lâgS-iOoo, 

likewise  to  worse  termes  thcii  before  limes,  t.  III,  p.   i83. 

aiid  when  il  was  at  Ihe  best,  oiir  merchants  2.   V.  supra.  Doc.  XXWIII,  p.  92,  I.X, 

bave  bene  in  danger  of  ail  llieir  goods  Ihry  p.    1^4,   LXXVIII,   p.    iç)i.  cl  infra.  Duc. 

hadthere,  whcnsoever  il  bappened  Ihe  king  GLXX,  p.  ^55,  CLXXl,  p.  .'iGo,  (ILXXII. 

lo  die.  For  unlill   a  new  wcn^  choscn,  tbc  p.  462,  et  p.  ^05,  annotations  marginales, 

libcrtic  of  ail  disordcrcd  persons  is  sucb,  ."5.   V.  in/ra.  p. /itii  el  noie /i  ;  Angleterre, 

as  they  spoile  and  wrong  whom  Ibey  list,  t.  II,  1"  octobre  1600. 

wilhout  any  redresse  at  ail.  »  A  briefe  and  /j.  Cf.  Dasi-si,  AcIs  of  tlie  Privy  Coiin- 

tummary  discourse  upnn  the  intended  voyage  to  cil  of  England.  New  Séries,  t.  IX,  p.  354- 

thc  hilhcrmosl  parts  of  America:  wriltcn  by  û.  Inna  Luuimknko,  Les  marchands  an- 

CaptaineCartile  in  April i583, d!msUicH\ni>  glais  en  Russie  au  XVI' siècle,  dans  la  Revue 

FUklutt,  The  principal  Naviijii lions.   .    .    .  //liton^uc.  janvier-février  191a,  p.  T). 


LA     BAUBAUY    COMPANY  ^^Q 

Jusqu'en  1612,  date  à  laquelle  l'Easl  India  Company,  en  se  transformant,  adopta 
le  principe  du  capital  commun,  la  Russian  Company  semble  avoir  été  la  seule 
où  ce  principe  fût  appliqué'. 

C'est  seulement  en  i585  que  les  marchands  trafiquant  au  Maroc  furent 
constitués  en  «  corporation  »  par  lettres  patentes  d'Elisabeth  datées  du  5  (n.  si. 
1 5)  juillet-.  On  n'a  que  peu  de  renseignements  sur  ce  qu'était  avant  cette  date 
leur  organisation.  Il  est  certain  qu'il  y  avait  déjà  une  Compagnie  du  Maroc, 
qui  englobait,  soit  la  totalité,  soit  une  partie  des  marchands  trafiquant  en  ce 
pays,  et  qu'une  telle  Compagnie  continua  d'exister  après  l'expiration  des  douze 
années  pour  lesquelles  la  «  corporation  »  avait  été  instituée.  Cette  Compagnie, 
avant  i58d,  était  administrée  par  un  «  maître  »  et  des  «  assistants  »  ^.  Les 
membres  trafiquaient  pour  leur  compte  personnel  ou  par  petits  groupes  d'asso- 
ciés. Les  liens  qui  les  unissaient  devaient  être  fort  lâches,  si  l'on  en  juge  par 
la  discorde  et  l'indiscipline  qui  sévissaient  parmi  eux.  C'est  pour  y  remédier 
que  certains  d'entre  eux,  comme  on  l'a  vu,  el  bien  avant  i585,  demandaient 
à  former  une  «  corporation  ».  Il  s'en  fallait  de  beaucoup,  cependant,  qu'au 
moment  où  cette  «  corporation  »  fut  constituée,  un  complet  accord  de  vues 
existât  parmi  les  marchands  sur  cette  importante  question.  Beaucoup  d'entre 
eux,  —  la  majorité,  semble-t-il,  — -  étaient  résolument  opposés  au  projet, 
même  après  l'énorme  perte  de  4oooo  livres  que  venait  de  causer  la  dernière 
faillite  des  Juifs  au  Maroc.  Les  arguments  pour  et  contre  s'échangèrent  dans 
des  mémoires  présentés  au  gouveriicmcnl'.  Il  est  probable  que  le  projet 
n'aurait  jamais  abouti,  s'il  n'avait  été  appuyé,  ou,  pour  mieux  dire,  imposé 
par  un  tout  puissant  personnage'. 

En  i58i,  on  voit  apparaître,  pour  la  première  fois,  dans  l'histoire  du  com- 
merce anglais  au  Maroc,  un  certain  marchand  de  Londres  appelé  John 
Svmcotls.  11  a  ofl'ert  à  Elisabeth  d'importer  en  .\ngleterre  une  bonne  quantité 
de  salpêtre,  et,  comme  le  Cliérif  ne  consent  à  laisser  sortir  cet  article  qu'en 
échange  de  bois  de  construction,  la  Reine  autorise  le  dit  Symcotts  à  en  acheter 
el  transporter  600  tonnes  au  Maroc'.  Ce  bois  de  construction  était  évidemment 
destiné  à  la  fabrication   des  galères  chérificnnes  et  rentrait,  par  conséquent, 

1.  V.  infra.  p.  46i,  noie  2.  maku  bolde  to  présent   Ihcse  my  labors  to 

2.  V.  infra.  Doc.  CLXXIV.  p.  468.  you  onely,  becauseyou  are  ail  brolhers.  and 

3.  V.  infra.  p.  455,  note  3.  —  L'exis-  men  that  mosl  «orthily  can  judge  of  llie 
lence  d'une  Compagnie  du  Maroc  après  la  relation,  and  llie  trulh  thereof.  »  \.  ;''' 
dissolution  de   la    a    corporation   »  établie  Série.  Angleterre,  l.  II. 

pour  douze  ans  est  attestée  par  la  dédicace  4.  \.  infra.  Doc.  CLXX,p.  455,CLXXI, 

de  la  Relation  de  George  Wilkins:  «  Tolhc  p.  458,  CLXXII,  p.  41)2. 

riglit  worshipfull  Ihe  whole  Company  oflhc  5.    Les  marchands  trafiquant  en  Espagne 

barbary     Merchants.    »     Wilkins     expose  opposèrent  également  une  vive  résistance  à 

qu'ayant  écrit  un  petit  volume  sur  les  événe-  leur  «   incorporation   »  en  1577.  Cf.   .\cts 

menls  récents  du  Maroc,  il  ne  pouvait  mieux  of  Ihe  Prwy  Cowidl.  vol.  IX. 

faire  quedeledédicr  à  ceux  qui  commercent  6.   V.  supra.  Doc.  CXHV,  p.  3(j0,  CLl, 

en  ce  pays:  «   amongst  wliich  number  I  p.  4oi. 

De  Castries.  vit.  —  29 


45o  INTRODUCTION    CRITIQUE 

dans  la  catégorie  des  niarcliandises  de  contreliando.  En  i583,  on  trouve  Svm- 
cotts  au  Maroc,  très  en  faveur  auprès  de  Moulay  Ahmed.  11  a  le  verbe  haut  ; 
il  malmène  ses  compatriotes  ;  c'est  lui  qui  a  causé  la  dernière  banqueroute  des 
Juifs'.  Il  est  l'agent  de  Lcicester,  au  nom  de  qui  il  a  passé  marché  avec  le 
Chérif  pour  une  fourniture  «  de  fer  et  autres  métaux  »^.  On  sait  que  la 
noblesse  anglaise,  contrairement  à  celle  du  continent,  s'intéressa  de  bonne 
heure  aux  entreprises  commerciales  et  y  participait  volontiers.  Lcicester,  dont 
on  rencontre  le  nom  dans  l'histoire  de  la  Russian  Company,  avait  aussi  tourné 
ses  regards  vers  le  Maroc.  Son  marché  conclu,  il  se  préoccupe  d'écarter  la  con- 
currence des  marchands  anglais  et  de  se  réserver  la  vente  des  articles  stipulés 
dans  le  contrat.  Pour  en  venir  à  ses  fins,  il  a  mieux  que  des  requêtes  ;ui 
Conseil  privé.  Il  use  de  moyens  radicaux:  il  commence  par  faire  mettre  l'em- 
bargo dans  les  ports  anglais  sur  les  navires  en  partance  pour  le  Maroc  et  par 
interdire  aux  marchands  le  transport  des  métaux  en  ce  pays.  Puis  il  les  «  con- 
traint I)  à  former  une  «  corporation  »,  dont  lui,  Lcicester,  et  son  frère  War- 
vvick  deviennent  membres.  Il  les  oblige  même  à  lui  payer  mille  livres  en 
échange  des  privilèges  qu'il  leur  fait  concéder  par  la  Reine  et  de  la  haute 
garantie  que  l'inscription  de  son  nom  dans  les  lettres  patentes  leur  assure  pour 
le  respect  de  ces  privilèges^.  Il  est  bien  dit,  dans  le  préambule  de  ces  Icllres, 
que  l'établissement  de  la  «  corporation  »  a  pour  but  de  remédier  aux  lourdes 
pertes  que  les  marciiands  ont  subies  et  de  mettre  de  l'ordre  dans  leur  com- 
merce^ ;  mais  comme  les  règlements  qu'ils  reçoivent  le  droit  d'édicler  doivent 
être  soumis  à  l'assentiment  de  Leicester,  celui-ci  garde  la  haute  main  sur  le 
gouvernement  intérieur  de  la  Compagnie".  .Mnsi  la  réglementation  du  trafic 
au  Maroc  était  encore  un  moyen  pour  lui  de  sauvegarder  ses  intérêts  personnels, 
et,  dans  l'espèce,  de  s'arroger  pour  lui  seul  le  commerce  des  métaux.  Quand  les 
marchands  eurent  accepté  la  «  corporation  »,  payé  les  mille  livres  à  Leicester 
et  consenti  à  faire  les  frais  de  l'entretien  d'un  agent  de  la  Reine  à  Merrakecb  '. 
leurs  navires,  qui  étaient  détenus  depuis  ])lus  de  six  mois,  jinreMl  enhii  quittci- 
l'Angleterre  et  faire  voile  vers  le  Maroc'. 

Telle  avait  été  l'origine  de  la  «  corporation  »  du  Maroc.  Fille  comprenait, 
outre  Lcicester  et  Warwick,  quarante  membres,  tous  marchands  de  la  ville 
de  Londres".  Parmi  eux  se  trouvaient  des  nouveaux  venus,  qui  n'avaient 
jamais  trafiqué  au  Maroc'.  C'étaient  les  |)artisans  de  Leicester  et  du  régime 
imposé  par  lui;  ils  avaient  pour  chef  Richard  Stapers'".  In  rcrlaiii  nombre 

I.   V.  supra.   Doc.   GLI\  ,   CLV,  CLVI,         suscita  pas  une  moins  vivo  opposilion  que 

pp.  4i3-i2i.  rétabli  sèment  de  la   «   corporation   ».  V. 

1.   \ .  supra,  p.  4(6,  noie  a.  l'n/ra.  Doc.  GLXMII,  p.  46i,  Doc.  CXGIX, 

3.  V.  infra.    Doc.  CLXXVIII,  p.  .',86,        p.  543,  Doc.  CC,  p.  547. 
Doc.  CCI,  p.  554.  7.  V.  infra,  p.  4(>4,  "Ole  a. 

4.  V.  infra,  p.  470.  8.   V.  infra,  pp.  40ij,  470. 

5.  V.  infra,  p.  471,  note  i.  y.   V.  infra.  p.  478. 

0.  Gel  entrelien  d'un  agoni  an  Maroc  ne  10.   V.  infra,  p.  548,  note  1. 


LA    BARBARY    COMPANY  /jOI 

des  anciens  marchands  ne  faisaient  pas  partie  de  la  Compagnie,  soit  qu'ils  en 
eussent  été  exclus,  soit  qu'ils  eussent  mieux  aimé  se  retirer  que  de  subir  la 
nouvelle  organisation'.  Le  reste  de  ces  anciens  marchands  formait  la  majorité 
des  membres.  C'étaient  tous,  ou  presque  tous,  des  mécontents.  La  «  corpo- 
ration »  appartenait  à  la  catégorie  des  regulated  companies  ^.  Elle  était 
instituée  pour  douze  ans.  La  Reine  lui  concédait,  pour  toute  celte  période,  le 
libre  et  exclusif  trafic  avec  le  Maroc.  Nul  commerçant  étranger  à  la  Compagnie, 
ou  non  autorisé  par  elle,  ne  pouvait  se  livrer  à  ce  trafic  sous  peine  d'empri- 
sonnement et  de  confiscation  de  ses  marchandises.  Les  membres  recevaient, 
comme  on  l'a  vu,  le  droit  de  s'assembler  et  de  faire  toutes  lois  et  ordonnances 
relatives  à  leur  commerce  ^ 

On  ne  connaît  le  texte  d'aucune  de  ces  ordonnances  ;  mais  on  peut,  soit  en 
expliquer,  soit  en  conjecturer  quelques-unes  à  l'aide  des  règlements  qui  étaient 
en  vigueur  dans  la  puissante  Compagnie  des  Merchanls  Advenlarers,  dont  l'ori- 
gine remontait  au  \in'  siècle  et  dont  l'organisation  avait  servi  de  modèle  aux 
grandes  associations  de  commerce  du  xvi'  siècle.  Ainsi  voit-on,  qu'à  l'imitation 
de  ces  Merchanls  Advenlurers  et  de  ces  associations,  la  Barbary  Company  pré- 
tendait ne  se  recruter  que  dans  l'aristocratie  du  monde  commercial,  parmi  les 
gros  marchands.  Les  détaillants  (retailers),  les  boutiquiers  (shopkecpers)  en 
étaient  exclus'.  Ln  autre  règlement  des  Merchanls  Advenlarers  se  trouve 
invoqué  à  l'appui  de  leur'  thèse  par  ceux  qui  réclamaient  l'établissement  en 
«  corporation  »  des  marchands  trafiquant  au  Maroc.  On  a  vu  que  la  liberté 
absolue  du  commerce  avait  amené  l'encombrement  du  marché  marocain.  Les 
négociants  les  plus  riches  avaient,  d'ailleurs,  toute  facilité  pour  accaparer  le 
trafic  cl  évincer  les  concurrents  moins  aisés.  Les  partisans  d'une  «  corporation  » 
rappellent  que,  pour  prévenir  ce  danger  d'accaparement,  les  Merchanls  Adven- 
lurers, qui  formaient  une  regulaled  company,  dont  les  membres  trafiquaient 
pour  leur  propre  compte,  avec  leurs  fonds  personnels,  avaient  établi  pour 
chacun  de  ces  membres  la  quantité  maxima  d'étolTes  qu'il  pouvait  exporter. 
Celle  quantité  variait  selon  son  degré  d'ancienneté  dans  la  Compagnie °.  Cela 


I.   V.  infra,  p.  ^78.  clans  une  Ordonnance  de  la  Ccmpagnie  des 

3.   Cela  résulte,  entre  autres  preuves,  de  Merchanls  Advenlurers:    k  .\o  persone   of 

la  requête  de  George  Gyppcs  et  John  Bol-  this  ffcllovvsliipps    dwellinge    wiiliin    tlie 

drow.  V.  infra.  Doc.  CLXXV,  p.  476.  J.  Cittye  of  Londone...  shall  by  anie  means 

Boldrow,  membre  de  la  Barbary  Company.  scll  or  cause  to  bee  sold  for  him  by  relayle 

apparaît  bien  comme  trafiquant  pour  son  or  cutting  out  anie  kyndc  of  mcrcliandlse, 

compte    personnel  :     il    expose    qu'il    ne  nor  sliall  koepe  opcn  shoppc  or  showhouse. 

pourra  continuer  son  commerce, si,  en  refii-  upon  pain  of  three  skore  pounds.  »  Cité  par 

sant    d'admettre     G.     Gvppes    parmi    ses  W'.E.LtsG^LBxcii,  The  internai  organisation 

membres,  la  Comp;ignie  le  sépare  de  cet  0/  tlie  Merchant  Adventnrers   0/  Emjland. 

ancien  associé.  dans  les  Transactions  ofthe  Royal  Ilislorieal 

3.  V.  infra.  p.   '171-  Society.  New  Séries,  vol.  XVI,  p.  35. 

4.  V,    inj'ra.    pp.    /177,    478.    —    On    lit  5.    V,  infra.  p.   '|0l  et  note  I. 


!^b2  INTRODUCTION    CRITIQUE 

fournit  1  exemple  d  une  des  ordonnances  que  la  Barhnrv  (_^ompany  aura  pu 
édicter  ' . 

Ayant  été  mise  en  mesure  de  substituer  à  un  trafic  «  désordonné  »  une 
réglementation  qui,  tout  en  limitant  les  bénéfices  de  certains  marchands,  ser- 
vait les  intérêts  de  l'ensemble,  la  Barbary  Company  parvint-elle  à  rétablir  le 
commerce  au  Maroc  dans  son  ancienne  prospérité?  Il  est  visible  qu'il  n'eu  fut 
rien. 

On  est,  d'abord,  tout  surpris  de  retrouver,  dès  sa  fondation,  le  même  mal 
contre  lequel  s  étaient  déjà  élevés  si  énergiquement  les  marchands  expérimentés  : 
une  exportation  en  masse  des  draps  anglais  et,  par  suite,  leur  avilissement.  Cet 
état  de  choses  est  signalé  par  les  agents  anglais  résidant  à  Mcrrakech  -.  Comment 
la  Barbary  Company,  munie  d'un  pouvoir  de  réglementation  qui  lui  permettait 
de  parer  au  mal,  étail-elle  retombée  dans  les  anciens  errements?  En  réalité, 
elle  n'agissait  pas  de  son  plein  gré.  Ici,  encore,  on  soupçonne  quelque  puissante 
inilucnce  à  laquelle  elle  aura  dû  céder.  L'hostilité  qui  régnait  alors  entre 
r.\nglelerre  et  1  Espagne  avait  privé  les  drapiers  anglais  d'un  important 
débouché  pour  leurs  produits.  «  Pour  leur  venir  en  aide  »,  la  Barbary  Com- 
pany, à  peine  instituée,  exporta  au  Maroc  «  une  quantité  de  draps  telle  que 
cela  ne  s'était  jamais  vu  auparavant  ».  11  lui  fallut,  en  outre,  pour  le  paiement 
de  cette  marchandise,  ouvrir  au  Chérif  un  crédit  beaucoup  plus  grand  que 
tout  ce  qui  avait  été  accordé  aux  Juifs  antérieurement'.  Ainsi,  dès  l'origine, 
s'établissait  d'emblée  la  même  situation  qu'autrefois;  des  articles  avilis  et  des 
débiteurs  plus  ou  moins  solvables.  Il  est  à  noter  que  les  marchands  qui  signa- 
lent cette  exportation  en  masse  de  draps  anglais  au  Maroc,  l'énumèrenl  à  la 
suite  des  diverses  charges  dont  ils  avaient  été  grevés  à  la  fondation  de  la  Bar- 
bary Company.  Cela  donne  bien  à  penser  qu'elle  leur  avait  été  imposée. 

C'était  là  un  mal  particulier,  amené  par  les  circonstances;  mais  il  y  en 
avait  un  autre,  plus  ou  moins  commun  aux  regnlated  companies,  et  dont  pas 
plus  qu'elles  la  nouvelle  association  ne  pouvait  complètement  se  défendre.  Ce 
mal  si  répandu,  c'étaient  les  inlerlopers.  On  appelait  ainsi  des  marchands  qui, 
sans  cire  membres  des  compagnies  instituées  par  charte  royale  et  sans  avoir 
obtenu  d'elles  aucune  licence,  commerçaient,  pour  leur  propre  compte,  a\ec 
les  territoires  réservés  aux  dites  compagnies.  Dans  tout  le  cours  de  leur  exis- 
tence, celles-ci  eurent  à  souffrir  de  la  concurrence  de  ces  outsiders.  Souvent, 
ils  se  recrutaient  parmi  d'anciens  agents  des  compagnies,  qu'une  longue  pra- 
tique des  lieux  avait  mis  très  au  courant  des  alfaires.  Comme  l'opinion  publique 
en  .\nglelerrc  n'était  pas  très  favorable  au  monopole,  celle  circonstance  ne 
pouvait  que  fortifier  leur  situation  et  accroître  leur  nombre  qui  fut  très  élevé 


I.  Il  est  toutefois  douteux  qu'elle  l'ait  brcment  du  marcliô  au   Maroc  persista   et 

fait,  au  moins  dans  les  preraii'Tcs  années  même  s'aggrava, 

qui  suivirent  son   étalMissemenl  cl  durant  a.   V.  infra.  pp.  483,  538,  â3ç). 

Icsquollcs,  ainsi  qu'on  va  le  voir,  l'encom-  3.  V.  injra,  p.  487  cl  p.   554. 


LA     BARBARY    COMPANY  453 

au  xvi'  siècle.  Il  leur  suffisait,  en  outre,  d'introduire  des  articles  de  contre- 
bande dans  la  région  où  ils  opéraient  pour  s'assurer  les  faveurs  du  souverain. 
On  sait  tout  le  prix  qu'attachait  le  Chérif  aux  armements  et  munitions  qui 
lui  venaient  d'Angleterre.  Il  y  avait  là  un  champ  d'action  tout  indiqué  pour 
les  interlopers.  Et,  de  fait,  on  voit  la  Barijary  Company  se  plaindre  énergieiue- 
ment  d'un  Richard  Tonison,  dont  le  nom  ne  figure  pas  sur  les  lettres  patentes 
du  0  juillet  idSô.  Le  dit  Tomson  semble  agir  au  Maroc  comme  en  pays  con- 
quis. Les  trafiquants  sont  contraints  d'embarquer  ses  marchandises  sur  leurs 
navires  et  de  laisser  les  leurs  en  souffrance.  Tomson  et  ses  consorts  ont  obtenu 
le  monopole  du  commerce  des  amandes,  des  dattes,  des  câpres,  des  mélasses. 
Tomson  a  amené  au  Maroc  presque  autant  A' interlopers  que  la  Compagnie 
compte  de  membres.  Et  s'il  obtient  toutes  ces  faveurs,  c'est  parce  qu'il  fournit 
au  Chérif  rames,  lances,  mousquets,  arquebuses,  cordages  de  navires,  lames  de 
sabre,  balles,  etc.'  Les  plaintes  de  la  Barbary  Company  ne  devaient  pas  gêner 
beaucoup  le  commerce  de  Tomson,  car  on  trouve  des  membres  de  sa  famille, 
frères  et  cousin,  installés  comme  ses  agents  au  Maroc  jusque  vers  1600. 

Impuissante  contre  les  interlopers,  la  Barbary  Company  avait  même 
beaucoup  de  mal  à  maintenir  la  reconnaissance  officielle  de  ses  privilèges. 
A  peine  est-elle  constituée  qu'elle  s'émeut  d'entendre  dire  qu'au  mépris  de  son 
monopole,  des  marchands  des  comtés  de  l'Ouest  sont  autorisés  à  trafiquer  au 
Maroc,  et  elle  prie  Leicesler  d  intervenir '.  Quelques  années  plus  tard,  elle 
invoque  encore  ses  privilèges  contre  un  marchand  de  Rouen,  Enstache  Trevache, 
et  un  ou  deux  autres  Français  qui,  non  contents  d'avoir  accaparé  le  sucre  du 
Maroc,  prétendent  venir  le  vendre  jusqu'en  Angleterre'. 

Il  semble,  enfin,  qu'à  celle  époque,  Moulay  Ahmed  el-Mansour  favorisait  les 
Espagnols  au  détriment  des  Anglais.  C'est,  du  moins,  ce  dont  se  plaignent  très 
vivement  ceux  qui  résident  au  Maroc.  Ils  signalent  les  mauvais  traitements 
dont  sont  victimes  les  sujets  d'Elisabeth.  Trois  d'entre  eux  sont  assassinés  par 
un  Espagnol,  sans  que  le  coupable  soit  inquiété.  Deux  autres  meurent  en  prison  ; 
on  ne  peut  obtenir  l'élargissement  d'un  troisième'. 

Toutes  ces  causes  réunies  condamnaient  à  un  échec  la  Barbary  Company. 
Les  documents  constatent  abondamment  cet  échec.  Un  fait,  à  lui  seul,  parle 
plus  haut  que  tous  les  autres.  En  iSgi ,  six  ans  seulement  après  la  constitution 
de  la  compagnie,  trois  de  ses  membres,  Olyver  Style,  Nycolas  Style  et  Symon 
Lawrence  demandent  à  être  admis  dans  la  Levant  Company,  dont  il  était  ques- 
tion de  renouveler  les  privilèges.  Ils  font  valoir  comme  raison  que  des  trois 
pavs  avec  lesquels  ils  trafiquaient  jusqu'alors,  la  France  et  l'Espagne  leur  sont 
interdits  à  cause  des  troubles  el  qu'en  ce  qui  concerne  le  commerce  au  Maroc, 

I.   Y.     !'■'    Série.     Angleterre,    t.     II,  .S.   V.  m/rn.  Doc.  CCI,  p.  553. 

Requête    de    la    Barbary    Company,   année  i.   V.  iiifra.  pp.  483,  587;   Angleterre, 

jSgô.  t.    Il,   lettre   d'Edward    Prynne,    3o    mai 

i.  V.  infra.  Dqc.  CLXXVHI,  p.  /186.  iDgo. 


!\04  INTRODUCTION    ClilTlQUE 

il  est  tombé  à  un  tel  état  qu'il  ne  vaut  plus  la  peine  d  être  continué.  Leur 
demande,  est.  d'ailleurs,  vivement  combattue  par  la  Levant  Company.  Elle 
s'élève  contre  ces  gens  dont  l'étrange  humeur  n'est  jamais  satisfaite  et  expose 
que,  si  l'on  augmente  le  nombre  do  ses  membres,  il  adviendra  de  son  commerce 
ce  qu'il  est  advenu  au  Maroc,  où  les  marchands  «  en  voulant  trop  pousser 
le  trafic  et  en  l'engorgeant,  ont  fait  (Je  nos  draps  anglais  un  article  méprisé, 
amené  une  forte  hausse  sur  le  sucre  de  plus  basse  qualité  et  non  seulement 
gâté  et  détruit  le  trafic,  mais  se  sont  ruinés  eux-mêmes  avec  beaucoup  d'hon- 
nêtes marchands,  vieux  commerçants  dont  c  était  autrefois  le  gagne-pain'  ». 
On  ne  s'étonnera  donc  pas  qu'à  l'expiration  des  douze  années  fixées  par  les 
lettres  patentes,  la  Barbarv  Company  n'ait  pas  été  reconstituée  comme  «  corpo- 
ration ».  Cela  ne  veut  pas  dire  que  les  relations  commerciales  entre  l'Angleterre 
et  le  Maroc  n'aient  pas  subsisté,  ni  qu'un  certain  nombre  de  marchands  n  aient 
pu  réaliser  des  opérations  fructueuses.  Bien  au  contraire,  on  continue  à  ren- 
contrer au  Maroc  des  commerçants  anglais-.  Ils  paraissent  même  déplover, 
sous  Jacques  I*'  et  Charles  l"',  une  assez  grande  activité  ;  mais  il  faut  attendre 
jusqu'en  i(i38  pour  retrouver  un  nouvel  essai  d'«  incorporation  »,  et  cet  essai 
lui-même  semble  avoir  été  sans  lendemain  '. 

1.  V.  la  rcquèle  d'O.  St^le,  N.  Style  cl  la  trace  do  cette  compagnie  de  m.'ircliand'i 
S.  Lawrence,  i"  Série,  Angleterre,  t.  II,  d'Exetcr  traliqiiant  avec  le  Maroc  periml- 
à  la  date  du  38  juin  i5ç(i.  leiil  de  croire   (lu'cllc   n'a  Jamais   exislù. 

2.  \  .  supra,  p.  ^.'19  et  noie  3.  Signalons  toutefois  que.  dans  une  requête 

3.  ^KBiDCET  Meaki.n",  dansson  ouvrage  adressée  à  Leicesler  vers  lôS^j,  par  les 
The  Moorish  Empire,  p.  4oi,  mentionne  membres  de  la  a  Barbarv  Company  >i  (V. 
l'existence  d'une  «  Exeler  Company  of  infr:  Doc.  CLXXVIIL  p.  486),  ceux-ci 
Barbarv  Adventurers  »,  qui  aurait  reçu  sa  se  plaignent  que  des  marchands  de  la  région 
charte  d'incorporation  en  i585.  Les  recher-  de  l'Ouest  ont  été  autorisés  à  trafiquer  au 
ches  que  nous  avons  faites  pour  retrouver  Maroc. 


REQUÊTE    DE    MAUCHANDS    THAFIQUANT    AU    MAROC  l\ÔÔ 


CLXX 

REQUÊTE  DE  MARCHANDS  TRAFIQUANT  AU  MAROC  ' 

fis  demandent  à  former  une  corporation  et  à  jouir  des  avantages  qui  y 
sont  attachés  :  droit  de  se  réunir,  à  Londres  ou  ailleurs,  d'élire  leurs 
olficiers,  d'édicter  des  règlements,  de  punir  les  contraventions  et  les 
atteintes  à  leurs  privilèges,  d'établir  un  gouverneur  au  Maroc  ayant 
autorité  sur  toute  personne  y  trafiquant,  d'imposer  leurs  règlements  aux 
marchands  étrangers  à  la  corporation,  de  requérir  la  force  publique 
contre  les  délinquants,  d'exclure  ceux-ci  de  la  corporation,  de  nommer 
un  agent  avec  des  pouvoirs  disciplinaires. 


[Avant  le  i5  juillet  i585.]  2 

Au  dos,  alla  manu:  Articles  for  llie  mcrchauntes  Iradiiige  iiilo 
Barbarie  lo  be  incorporât.  —  Matters  concerning  tbe  EngUsb  mer- 
chants  trading  into  Barbarie. 

Tbe  effect  of  a  graunt  required  by  tbe  mercbaunts  tradinge 
Barbarie. 

Tlial  tlie  mercbauntes  tradinge  Barbarie  maie  be  incorporated  lo 
be  one  perpetuall  felloAvsbip,  and  communallie,  and  bodie  pohtique 
by  tlie  name  ofmasler,  assistauntes,  and  fellowsbip  oi' mercbauntes 
tradinge  Barbarie.  Tbe  masler  and  tbe  assistauntes  for  tbe  présent' 

1.  V.  supra.  Introduction  critique.  patentes  du  i5  juillet  i583.  Ils  s'adaptent 

2.  Le  présent  Document  et  le  suivant  parfaitement  aux  Documents  CLXXII  et 
(V.m/ra.  p.  .',58)  ne  renferment,  dans  leur  CLXXIIUV.  m/™' PP- ^63, /16/1),  dontlcs 
texte,  aucune  donnée  qui  permette  d'en  dates  sont  certainement  voisines  de  celle 
fixer  la  date  ;  mais  tout  porte  à  croire  qu'ils  des  dites  lettres  patentes. 

se  rattachent  à  la  discussion  que  souleva  le  3.   For  the présent  :  c'est-à-dire:  le  maître 

projet  d-  .<  incorporation  >>  des  marchands        et  les  assistants  qui  sont  actuellement  en 
trafiquant   au  Maroc  réalisé  par  les   lettres        charge.  Ils  garderont  leurs  fonctions,  à  l'éta- 


^56  AVANT     LE     I  .1    JUILLET     1  585 

are  named  to  continew  lill  aniongesl  Ihemselves  tliey  shall  chuse 
olher  ia  manner  hereaftcr  to  be  appoinled. 

Thev  be  incorporated  with  ail  circumslances  belonginge  to  a 
corporation. 

Authoritie  to  assemble  iheinselves  witliin  the  cittie  of  London 
or  anv  other  place  ^vitliiii  the  realme.  and  to  elect  amonge  Ihem- 
selves one  or  more  masler  or  masters,  deputie  or  deputies,  and  xij 
assistauntes  to  continew  tlU  bv  the  more  parte  of  them  thev  be 
amovid  and  other  chosen  in  their  places. 

Authoritie  to  keepe  courtes  and  assemblies  in  L(jndun  or  ells- 
Avhere  M'ithin  the  realme. 

Authoritie  to  master  or  masters,  deputie  or  deputies,  and  the 
assistauntes,  or  the  more  parte  of  them,  to  make  actes  and  ordin- 
aunces  for  the  better  governemenl  of  themselves  and  such  as 
trade  the  countrie  of  Barbarie,  and  them  to  revoke  and  put  in 
exe -ucion  at  their  pleasure  by  imprisonment,  forfeiture.  or  penaltie 
to  be  levied  to  their  owne  use  or  othcrwies. 

Authoritie  to  the  master  or  masters,  deputie  or  deputies,  to 
commit  to  prison,  or  olherwies  to  punishe  by  fines  ail  such  as, 
beinge  warned,  refuse  to  come  to  the  courtes  and  assemblies;  or 
shall  doe  any  acte  against  their  priviledges  or  against  tiieir  ordin- 
aunces,  or  directlie  or  indirectlie:  or  by  any  complaint  or  practise 
with  any  forreine  prince  or  magistrat,  or  in  any  forrein  countrie. 
or  with  any  slraunger  borne,  shall  secke  or  attempt  to  impcache. 
infringe,  or  vyolate  the  priviledges  or  liberlies  graunted  to  them. 

Authoritie  gevcn  to  the  master  or  deputie,  and  the  more  parle  of 
the  assistauntes  to  appoint  some  discret  person  atlcndinge  and 
l)eingc  in  Barl)arie  to  rule  and  governc  there  ail  and  every  person 
tradinge  Barbarie,  as  by  the  said  master  or  deputie,  and  tlie  more 
parte  of  the  assistauntes  slialbe  prescribed  or  appoinfcd,  accordinge 
to  the  statules,  actes,  and  ordinaunces  of  the  said  fellowship. 

Ail  persons  not  free  of  llial  fellowship,  which  shall  trado  into 
Barbarie,  shalbe  obedient  and  subjcct  to  such  actes  and  ordinaunces 

blisscmenl  de  la  corporation,  jusqu'à  ce  que  légales,    avec  des    droits  définis,   les   mar- 

celle-ci    ait    élu    leurs    successeurs.    Ceci  chands  trafiquant  au  Maroc,  ou,  plutAt.  un 

indiquerait  qu'avant  les  lettres  patentes  qui  certain  nombre  d'entre  eux,  formaient  déji 

instituèrent  une  compagnie  sur  des  bases  une  société  organisée  et  hiérarchisée. 


REQUETE  DE  MARCHANDS  TU  AFIQI' ANT  AU  MAROC        '|07 

as  slialbe  made  by  lliat  felluAvship  for  llie  good  order  and  gov- 
ernement  of  tliemselves  and  tlieir  trade,  uppon  like  penallies  and 
forfeitures  as  tliemselves  shall  incurie  or  susleine  in  like  cases 
and  l'or  like  causes,  whith  aulliorilie  to  lake  order  with  the  said 
persons  to  obey  sucli  acles  and  ordinaunces  as  slialbe  made  by  tlie 
said  fellowship. 

A  commandement  to  ail  oflicers  to  assist  tlie  said  fellowsliip, 
and  to  ail  gayoUers  to  receive  into  warde  and  custodie  ail  sucb 
persons  as  the  said  mastcr  or  masters,  deputieor  depulies,  shall  send 
to  them,  beinge  transgressors  or  offendors  against  any  their  actes 
or  ordinaunces,  or  other  matters  above  specified,  and  them  to 
relaine  wilhout  bayle  or  mainprise  tillby  them  they  be  dischardged. 

Authorilie  to  diffranchise  offendors  and  obstinât  persons  at  their 
■\vill  and  pleasure. 

Authorilie  to  appoint  an  officer  for  the  levyinge  of  the  penallies 
and  fines,  and  to  arrest  the  bodies  of  the  offendors  and  disobedient, 
and  the  same  to  keepe  irreplevishable. 

A  commandement  to  ail  officers  to  aide  and  assist  them,  etc.  ' 

Public  Record  Office.  —  State  Papers,  Foreign.  Barbary  States,  vol. 
XII.  —  Original. 

Britisli  Muséum.  —  Cotton   U.m.  Nero  B.  177/.  /.  6'j.  —  Original. 

1.   Cp   dernier  article  ne   se  tromc  pas  An  arliclc  to  punisli  collorers   «.   —   Les 

dans     l'esemplaire     conservé     au     Britisli  sanctions  réclamées  contre  les  «  collorers  « 

Muséum.  On  lit  à  la  place  :  «  That  the  firsl  visent,  sans  doute,  des  malfaçons  dans  la 

ordcrs  be  presenled  to  the  CounccU  to  be  teinture  des  draps,  qui  provoquaient  par- 

considered   of,  and  from  time  to  lime  ail  fois    des    réclamations.    Cf.    supra.    Doc. 

new  orders  to  be  likewise  presenled.  —  WXIX,  p.  gO,  XLVI,  p.  ii3. 


458  AVANT    LE     lÔ    JUILLET     1 585 

CLXXI 
MÉMOIRE  SLR  UN  PROJET  DE  COMPAGNIE  DE  COMMERCE' 

Arguments  contre  le  projet  :  —  Inutilité  d'une  corporation  (jui  ne  serait 
pas  reconnue  par  le  Chérif.  —  La  conduite  des  membres  de  la  corpora- 
tion résidant  au  Maroc  échappera  au  contrôle  du  gouverneur  à  Londres. 
—  Les  membres  indisciplinés  seront  favorisés  par  le  Chérif,  si  leur  conduite 
sert  ses  intérêts.  —  Ils  maintiendront  leur  indépendance  contre  l'afjent 
de  la  corporation  au  Maroc.  —  Le  despotisme  du  Chérif  ne  souffrira 
aucune  autorité  étranq'ere  en  son  royaume.  —  Les  résultats  ne  seront  pas 
meilleurs  que  ceux  qu'obtiennent  individuellement  les  marchands  expéri- 
mentés. —  L'expérience  montre  que,  dans  les  corporations,  chaque  mem- 
bre trafique  pour  son  compte  personnel. 

A  rguments  en  faveur  du  projet  :  —  Un  'est  pas  nécessaire  que  le  roi  du  Maroc 
reconnaisse  la  corporation.  Il  n'est  d'ailleurs  pas  impossible  qu'il  accorde 
des  privilèges.  —  Le  contrôle  sur  la  conduite  des  membres  résidant  au 
Maroc  serait  facile  à  exercer.  —  Ils  s'abstiendraient,  dans  la  crainte  des 
sanctions  édictées  par  la  corporation,  de  chercher  leur  profit  personnel 
au  détriment  de  leurs  compatriotes.  —  La  corporation  préviendrait  les 
accaparements,  la  baisse  des  produits  anglais  et  la  hausse  de  ceux  du 
Maroc.  —  Les  sanctions  ne  seraient  pas  appliquées  au  Maroc  mais  en 
Angleterre.  —  Seule,  une  corporation  peut  protéger  une  majorité  de  mar- 
chands contre  une  minorité  riche.  —  L'indépendance  des  membres,  dans 
les  corporations,  n'est  pas  au.<;si  grande  qu'on  le  prétend.  —  Les  abus 
qui  se  pratiquent  et  l'étal  actuel  du  commerce  au  Maroc  rendent  une 
corporation  nécessaire. 

[Avant  le  i5  juillol  ir)85]'' 

Au  dos.  nlia  manu:  Arguments  concoiriinf;  llio  iiicorpnratinp  of 
mercliants  Iradinp  Barharv,  and  aiiswcr  lo  tho  saine. 

I.    V.  jupra.lnlroiiuclion  criliqiic.p.  4^5.  3.  Sur  rclledato,  V.  juprn.  p.  i;)5,nolo3. 


^viEMOinr:   sun    t  \   phojtt   de  compagnie   de  commehce        V^!) 

There  are  no  reasons  lo  be  had  of  anie  weighte  induciiig  that  llie 
merchants  trading  Barbarie  sliouldbe  incorporated,  but  good  reasons 
lo  ibe  contrarie  : 

First  :  unless  the  King  of  Barbarie  give  his  assent,  and  also  make 
his  graunte  of  freedom  and  priviledge  in  Ibis  bebalfe,  tbis  corpora- 
tion, or  any  ordinaunce  lo  be  rnade  bere,  toucbirig  anv  ibing  to  be 
done  in  that  countrie,  will  be  of  small  elTect  ; 

Item:  A  governor  and  12  assistentes  in  London  sball  Iiardbe 
take  sucbe  notice,  bere,  of  anie  facle  done  in  Barbarie,  as  tbat 
tbcreuppon  tbey  may  duUe  exécute  their  ordinaunce  bere  : 

Ilern  :  If  anie  so  disposed  sball  do  anie  acte  againste  tbeir  ordin- 
aunces,  to  tbe  advantaige  of  ibe  King  of  Barbarie,  or  bis  countrie, 
it  is  to  be  prcsumcd  tbat  be  sball  bave  as  mucbe  favor  iberc,  and 
more,  in  ihis  bebalfe,  tban  tbe  governor  and  the  wbole  corpora- 
tion : 

Ilem  ;  Il  «  ill  be  in  vaine  lo  appoynte  one  discreete  man  as  ledger 
in  Baibarie.  if  any  sucli  be  there,  to  rule  ail  the  rest  by  sucbe 
ordinaunces  as  sball  be  prescribed  by  the  master  or  governors  bere, 
when  as  everie  unrulie  person  sball  there  stand  frce.  al  his  owne 
bbcrlic,  ■\vhetber  he  wilbe  ruled  or  no  : 

Ilem  :  Tbe  King  of  Barbarie  and  ail  bis  subjecis  are  barbarous 
infidcls,  and  Avitbowle  anie  kno«ledge  of  ibe  Ircwe  God  :  and  bis 
niajestralesgovern  by  lyranie;  and  ibereforelbedaunger  wilbegreale 
to  exécute  anie  ordinaunce  of  tbis  corporation,  «ithin  his  kingdome, 
if  il  shall  be  underslode  to  iiim  or  anie  of  his  majeslrales  ; 

Item:  Tbcre  dolb  nol  appere  any  commodilie,  by  tbis  corpora- 
tion, whicb  may  be  enlarged  to  the  mercbaunts  of  our  countrie, 
more  tben  alredie  tbey  enjoye:  for  olberwise  iben  by  tbe  reslreyn- 
inge  of  tbe  shippinge  tbither  to  certen  tymes,  there  is  no  reason 
to  be  shewed  of  any  greate  matter  to  be  done  by  tbis  corporation, 
more  then  every  venturer  thilher  may  now  doo  solie  of  himselfe,  if 
be  bave  the  compétent  knovvledge  of  a  mercbaunt  ; 

Item  :  Il  is  sene  by  expérience  tbat  wheare  alredie  the  mercbaunts 
are  incorporated,  and  bave  a  gênerai  freedome  of  trafique  to  one 
sorte  of  men,  yet  every  man  of  that  sorte,  altboughe  be  be  under 
tbe  obédience  of  certen  gênerai  ordinaunces,  yet  his  trafique  is 
privale,  and  he  standeth  uppon  his  oAvne  devise. 


46o  AVANT    LE     l5    JUILLET     1 585 

Answer  : 

There  is  greate  reason  tokepe  reasonablemen  in  order,  andtobri- 
dell  unrcasonable  men  Iradinge  into Barbarie,  bv  incorporalinge  tbem  : 

Allhoughe  the  King  of  Barbarie  geve  no  assent,  yet  may  there 
be  orders  devised  hère  for  the  use  of  trafique  there,  which  may  tend 
to  the  common  benefit  to  our  countrie  and  the  Companie,  and  the 
seUinge  of  our  commodities  and  byenge  of  theirs  to  advannlaige; 
neither  is  it  to  be  despaired  but  Ihat  priveledges  may  be  obteined 
there;  the  Companie  being  inablyd  to  rocewe  Ihem  \)\  incorporal- 
inge hère,  iflhey  shall  be  thought  neccssarie  ; 

The  portes  of  trafique,  and  the  commodities  sente  and  l)roughle. 
are  not  so  many  and  divers'  but  any  act  done  there  contrarie  to 
order  prescribed  hère  may  be  knowne  and  puniiyshed  heare,  if  the 
case  so  require  ; 

Everie  prince  seekelh  (oenterlainemerchaunls,  and  main  laine  traf- 
fique,  so  longeas  merchaunts  orderlie  behave  themselves  ;  as  beinge 
incorporate  they  best  may.  ^vilhoute  meaninge  to  dooe  any  ihinge 
shouldhinder  the  prince,  or  mainteineany  such.  And  if  any  subject 
shall  seeke  to  impeache  them  there,  lie  must  of  a  Christien  become  a 
infidell,  and  abandon  his  countrie,  which  cannot  be  enterod.  But 
if  he  be  not  restrained  by  order  and  fcare  of  punishment  al  home, 
it  maye  then  be  doubtyd  thaï  some  greal  person  will  praclise  for  his 
owne  commodilie,  to  the  hurle  of  his  countriemen  and  countrie; 

It  will  be  very  good  purposc  tliat  such  as  shall  occupic  there  be 
direcled  by  good  prescribed  orders  from  home,  to  govern  themselves 
in  their  occupieing:  namely,  seeing  the  commodilics  of  ihat  coun- 
trie is  in  so  few  mens  handes  as  a  few  wilie  lieddes,  wilh  greate 
stockes,  may,  by  ingrosing  the  hole  commodilie,  exclude  ail  olher 
their  countriemen,  and  sell  heare,  athome,  as  they  list  :  asisin  eflect 
broughte  to  passe,  ail  commodities  beinge  solde  theare  to  much 
lost  advantaige,  and  their  commodilie,  viz.  sngar.  much  advanced 
in  price  there,  and  so  consequcntlie  raysed  heare  from  f)''  to  i  V  ; 

It  is  not  mente,  %vithout  the  consent  of  the  King  of  Barbarie,  lo 
put  any  orders  in  operatitiu  there  ;  neilher  is  it  needful  ;  seeing  the 
places  of  trafique  arc  but  twaine,  and  the  merchaunts  to  dcale  with 

I.   On  lit  (Ml  marge  ;  <i  Sapliia  for  disrharge,  and  Sanria  Cnicis  for  the  Indingc  >■ 


MÉMOIRE    SUR    t'N    PROJET    DE    COMPAGNIE    DE    COMMERCE  /iGl 

arc  but  fewe  in  one  companie  ;  but  the  direction  for  redresse  of  tbe 
enormities  now  used  may  be  heare  ; 

It  is  confessed  that  restreyning  of  shipping  lo  cerlein  fymes 
thelher  may  be  a  coinmoditie  ;  and  ibal  without  a  corporacion  can- 
not  be.  Evin  so  may  it  be  beneficiall  ibat  a  indiffèrent  proporcion 
be  appointcd  to  every  man  ;  least  olberwise,  the  trade  beinge  not 
greate,  one,  twoo,  ibree,  or  a  small  number,  may  witb  Ihcir  grcale 
substannce  overley  tbe  yonger  and  poorer  sorte,  and  tbe  greater 
number;  and  so,  in  the  ende,  atlayne  to  monopolie;  and  consc- 
quentlie  sell  liere  as  they  Hstevin  as  it  is  ahedie  piitl  in  expérience  ; 

Althoughe  particular  numbers  of  mercbants  incorporated  doo 
use  theirowne  devise,  yet  expérience  bathe  taught  them  lo  restreyne 
themselves,  every  man  according  to  his  caUing,  to  a  quantitie  of 
shippinge,  least  the  wealthy  sbould  oppresse  tbe  younger  and  meaner 
sorte;  and  so  it  is  used  witb  tbe  mercbaunts  of  tbe  staple  and  mer- 
chaunts  adventurers  '  ;  ncytbcr  is  the  assertion  so  generall  as  is 
alledgyd  :  for  ibc  mercbaunts  that  trade  Moscovia,  which  are  not 
the  unexpertest  of  trade,  do  occupie  one  entier  stock",  and  do  not 
admilt  every  private  mans  devise  ; 

Finallie,  if  expérience  halh  taught,  in  so  few  yeares,  that  our 
commodities  solde  in  Barbarie  at  muclie  lesse  advannlaige  then  at 
the  first,  and  that  tbe  commodities  of  that  countrie  are  now  at  much 
greater  priée  (whiche  groAveth  through  the  greate  disorders  of  some 
that  are  so  private  to  themselves  as  do  practise  to  ingrosse  the  hole 
trade  into  tlieir  owne  bandes,  meanynge  tyme  having  attayned  the 
monopolie,  to  excludc  ail  other  lionest  and  skilful  mercbaunts'), 
il  is  not  only  consonaunt  to  reason.  but  most  necessarie,  lo  incor- 
porale  them,  for  to  prevente  the  furlher  disorders  and  mischefs  that 
are  like  to  follow  for  lacke  of  good  ordei-. 

Public  Record  Office.  —  State  Papers,  Domestic,  Elizabelh.  vol.  CLVIf, 
n"  85.  —  Original. 

I.   Los   membres  de  la  Compagnie  des  dans  la  quinzième. 
Merchants  Adventurers  ne  pouvaient  expor-  -i.   One  entier  stock  :  un  capital  commun. 

1er  que  i^oo  pièces  de  drap  au  plus,  durant  V. supra. p.  4^8.  Ce  passageconfirmela thèse 

les  trois  premières  années  qui  suivaient  leur  soutenue  par   M°"   Inna   LuBIME^•KO,  que 

entrée  dans  la  société,  45o  pièces  durant  la  "   la  Compagnie  moscovite  se  rapprochait 

quatrième  année,  5oo  durant  la  cinquième,  déjà  du  type  de  la  Société  par  actions  ou, 

et  ainsi  de  suite  jusqu'à  la  limite  de  i  000  du  moins,  de  la  Société  en  commandite  ». 


402  AVANT    LE     10    JUILLET     1 585 

CLXXII 

MÉMOIRE  DE  MARCHANDS  TRAFIQUANT  AU  MAROC 

Ils  ne  demandent  pas  un  bill  qui  les  constitue  en  corporation,  mais  qui  leur 
confère  seulement  un  monopole  pour  un  temps  donné  et  les  autorise  à 
réglementer  le  commerce  avec  le  Maroc.  —  Ils  invoquent  à  l'appui  de 
leurs  requêtes  les  grandes  pertes  qu'ils  ont  subies:  les  désordres  qui 
se  sont  introduits  dans  le  commerce  avec  le  Maroc;  le  discrédit  Jeté 
sur  ce  commerce  par  ceux  qui  vendent  sous  main  en  ce  pays  les  produits 
anglais  et  y  achètent,  soit  par  inexpérience,  soit  par  désir  de  nuire,  les 
produits  marocains  à  des  prix  très  élevés  ;  la  grande  quantité  de  salpêtre 
que  l'on  aurait  pu,  sans  ces  abus,  importer  du  Maroc  et  qu'on  en  retirera, 
si  l'on  y  met  bon  ordre.  —  Ils  demandent  l'établissement  d'un  agent  au 
Maroc.  —  La  proximité  de  l'Espagne  rendrait  bien  nécessaires  des  mesures 
de  protection  pour  les  navires  commerçant  avec  le  Maroc. 

[Avanl  le   1 5  juillet  i585]2. 

Au  dos,  alla  manu:  Ilcasons  for  ihe  Rarbaryc  bjH. 

The  bill  desired  for  Barbarye  is  not  so  inuch  as  is  granlcd  lo  llie 
Companyc  of  Tri[)oli\  or  lo  tbose  ihal  trade  inlo  ihe  Seignorye  of 
Venice,  or  to  any  olher  ;  for  ibey  liavc  a  corporacion*.  This  is  oiily 

1.  V. supra. Introduction  critique,  p. ^^5.  tuant  la  Barbary  Company. 

2.  Le  présent  Document  est  postérieur  3.  Companye  of  Tripoli:  c'est  un  des 
au  mois  d'avril  i583,  date  des  lettres  pa-  noms  sous  lesquels  on  désignait  alor^  la 
tentes  qui  furent  accordées  aux  marchands  Levant  Company. 

anglais  trafiquant  avec  la  Seigneurie  do  Ve-  !i.   On   no  saisit   pas  bien   la  ilislinclioii 

nise  et  auxquelles  il  fait  allusion.  Comme,  que   les   auteurs   du    Mémoire    prétendent 

d'autre  part,   il   mentionne  séparément  la  établir    entre  une    corporation   et    ce  (|ui 

Compagnie  de  Venise  cl  la  Compagnie  de  n'est    pas    une  corporation.    Kn  sollicilanl 

Tripoli    (e'est-ii-dire   la    l.cvanl   ou    Tlirkey  un    bill    qui     leur    c<iufir('     le     monopule 

Company),  il  est  antérieur  au  mois  do  jaii-  du    commerce    au    Maroc    et   le   droit   do 

vior    iSgî,   date  des   lettres   patentes   qui  réglemenlii    onlri'  ou\   cr    coiiuuorco,   ils 

fusionnèrent   ces  doux    compagnies.    Il   so  mentionnent    jusliiiniil    deux    des    Irails 

rattache  donc  à  la  discussion  d'où  sortirent  essentiels   qui   se   retrouvent,    quelles  que 

les  lettres  patentes  du  ifi  juillet  i585  insti-  soient,  d'ailleurs,  les  différences,  dans  Ion- 


MÉMOIRE    DE    MARCHANDS    TRAFIQLANT    AU    MAROC  /(G.H 

a  restraint  of  traders  for  a  tynie  willi  license  for  Ihose  lliat  trade 
to  take  somme  good  orders  for  the  trade  amongesl  themselves, 
and  no  more;  and  the  reasons  for  the  recjuest  are: 

The  great  losses  susle\ned  by  the  iiowe  traders  to  tlie  somme  of 
thirty  thousand  poundes  and  above'. 

The  great  disordres  dayly  commitled  to  tlic  grcal  hinderance  of 
the  trade,  and  no  redresse  liad  for  lacke  of  gouveriunent. 

The  discrédite  growcn  andgiowing  to  the  trade  by  sucheas  with- 
out  ordre  going  thilher  sell  our  warcs  iinder  hande,  and  huye  their 
wares  there  at  over  priées,  somme  for  «ant  of  skyll,  and  somme 
of  maUce  to  otliers. 

The  great  store  of  saltpeter  that  mought  havc  bene  brought  ère 
this,  hadde  not  the  afore  saide  disordres  bene.  and  shalbe  nowe 
brought  yf  ordre  may  thus  be  laken. 

There  shall  (yf  this  be  granted)  an  agent  be  there.  which  may 
do  her  Ma'"'  good  service  wilhout  charge  to  lier  Highness. 

And  at  this  tyme  it  is  mosle  expédient  somme  ordre  be  laken  for 
the  safe  going  and  comming  of  sache  shippes  as  trade  thilher, 
considering  howe  neare  they  are  to  Spayne  bothe  going,  comming, 
and  remayning  tliere". 

Public  Record  Office.  —  State  Papers,  Foreign,  Barbary  States,  vol.  XII. 


tes  les  lettres  patentes  instituant,  à  cotte 
époque,  des  compagnies  de  commerce,  et 
notamment  dans  celles  de  la  Compagnie  de 
Tripoli  et  de  la  Compagnie  de  Venise.  V. 
supra.  Introduction  critique,  p.  448.  Il 
semble,  du  reste,  que  ces  deux  privilèges 
impliquaient  nécessairement  l'existence 
d'une  association  ofTicioUoment  constituée, 
en  un  mot,  d'une  «  corporation  ». 

I .  Ces  «  grandes  pertes  »,  qu'on  retrouve 
mentionnées  dans  le  Document  suivant  et 
dans  les  lettres  paten!es(V.  infra.  pp.  467, 
.'170),  sont  estimées  plus  loin  à  00000,  ail- 
leurs à  40000  livres,  et  attribuées  à  une 
banqueroute  des  fermiers  juifs  des  sucreries 
du  Chérif  (V.   supra,    p.  4 '9,   Infra.    pp. 


477,  487,  .55o). 

2.  Le  voyage  de  conserve  était  pratiqué 
depuis  le  moyen  âge  pour  assurer  la  pro- 
tection des  navires  contre  les  pirates  ou 
contre  l'ennemi.  En  1676,  le  gouvernement 
anglais  prescrit  à  plusieurs  armateurs  de 
veiller  à  ce  que  les  capitaines  de  navires  en 
partance  pour  l'Espagne  s'engagent  à  navi- 
guer ensemble  et  à  se  prêter  mutuellement 
assistance.  Les  infractions  à  de  tels  engage- 
ments commises  par  les  capitaines  de  na- 
vires étaient  jugées  au  xvi*  siècle  par  la 
Co:ir  de  l'Amirauté.  Cf.  R.  G.  Marsden, 
The  Hiyh  Court  of  .Admiralty...  dans  les 
Transactions  of  Ihe  lioyal  llistorical  Society. 
New  Séries,  vol.  XVI,  p.  Sa. 


^64  AVANT  LE   l5  JUILLET  I  o85 

CLXXIII 

REQUÊTE  DE  MARCHANDS  TRAFIQUANT  AU  MAROC  ' 

Les  marchands  trafiquant  au  Maroc  n'ont  aucune  raison  d'accréditer  un 
agent  auprès  du  Chérif.  —  C'est  eux  que  le  Cher  if  tiendra  responsables 
des  fautes  du  dit  agent.  —  Les  voyant  formés  en  compagnie,  il  en  prendra 
ombrage  et  leur  sera  hostile.  —  Par  les  redevances  qu  ils  paieront  à 
l'agent,  l'importance  de  leur  trafic  sera  connue  des  Maures,  qui  surveil- 
leront et  qêneront  leurs  opérations.  —  En  maintenant  un  agent  au  Maroc, 
ils  paraîtront  tenir  davantage  à  leur  commerce  avec  ce  pays,  ce  qui 
rendra  les  habitants  plus  exigeants.  —  L'agent  esquivera  plus  difficile- 
ment que  de  simples  particuliers  les  demandes  de  galères,  rames,  canons, 
etc. ,  faites  par  le  Hoi.  —  Ne  sachant  pas  l'arabe,  il  devra  recourir  à 
un  interprète  et  se  laissera  tromper.  —  Il  favorisera  certains  marchands 
au  détriment  des  autres.  —  Inutilité  d'un  agent  dans  un  pays  où  le 
souverain  est  accessible  à  tous  les  marchands.  —  //  accroîtra  les  charges 
des  requérants,  déjà  éprouvés  par  de  grosses  pertes.  —  Ils  demandent 
qu'on  leur  épargne  cette  nouvelle  dépense  et  qu'on  laisse  partir  leurs 
navires  retenus  en  Angleterre  depuis  six  mois. 

[Avant  le  i5  juillet  i385|2 

Au  dos:  Tlie  causes  alleclgd  by  llic  Barbarie  mercbaiiles  againsl 
the  having  of  an  agent  tlierc. 


I.   V.  jupra.Introduclioncritiqucp.  .'(43.  l585  qui  les  constituaient  en  corporation, 

•j.    Outre  l'allusion   aux    grandes  pertes  car  on  sait,  d'autre  part,  qu'il  fut  un  moyen 

subiesparles  marchands, laprcsento  Ilecpu^lc  de  pression  employé  pour  les  contraindre 

mentionne  l'embargo  mis  en  Angleterre  sur  à  accepter  l'établissement  de  celle  eompa- 

les  navires  des  dits  marchands  en  partance  gnio.  V.  infra.  p.  55/|.  Ajoutons  que  tous 

pour  le  Maroc.   Ce  fait  est  légèrement  au-  les  signataires  de  la  llequéte  sont  nommé» 

téricur  aux   lettres  patentes  du  lâ  juillet  dans  les  dites  lettres  patentes. 


nEQLiÊTE     DE    MARCHANDS    TRAFIQUANT    AU     MAROC  /|6o 

En  marge,  aliamaim^ :  i .  For  contractes  hc  is  not  le  mcdie.  VVhat 
cryme  should  lie  committ  to  liurt  lliem  !  llis  debles  slial  be  uiider- 
taken. 

2.  He  Avill  rallier  thincke  you  nowe  mean  to  lyve  ordcrly 
in  his  contrye,  whereas  lieretofore  you  hâve  lyved  very  disorderly 
to  the  discrédite  of  our  nation  and  trade. 

3.  It  may  be  paide  ail  liere  i  per  cent  of  thaï  ihat  goelh  oui. 
Or  elles  lett  them  compounde  for  a  certain  somme  ^. 

4.  As  thoughe  they  mighl  not  asAvelI  be  scanted  of  commodilyes 
wilh  an  agent  ! 

5.  He  may  rathcr  then  any  olher  satisfye  ihe  King  in  suche 
demandes  Avith  reason. 

6.  This  is  neythcr  in  Moscovia  nor  Turckye. 

7.  Lett  him  be  sworne,  the  Marchantes  Adventurers  are  in  lyke 
case.  t 

8.  Nothing  lyke  an  agent. 

g.  The  subjecles  trading  withMahometan  princes,  \i.  the  Tripoli 
Company,  are  Ireble  so  muche  cliarged  and  fynde  greal  good  by  il. 

The  causes  alleadged  by  the  merchanles  trading  Barbarie,  Avhie 
it  is  not  requisile  to  bave  an  agent  or  governoi-  there. 

First,  «  hatsoevcr  the  saidagentdolh  \\\\\\  the  King  or  any  olher,  or 
what  olTence  he  may  committ  against  their  laAves,  the  merchauntcs 
and  their  goodes  are  liablc  to  il. 

Item,  if  the  King  perceave  us  to  be  unitcd  in  a  companie,  lie  will 
gather  we  are  bent  against  him  to  bridle  him  and  his'  conlrey  in 
our  trade,  and  so  continuallie  crosse  us  and  exacte  uppon  us  by  somc 
newe  imposicions. 

Item,  if  Ihcre  be  any  alloAvance  made  to  an  agent  or  governor  for 
that  contrey,  it  AA^lbe  a  meane  lo  make  our  trade  knoA>en  to  ihe 
Moores,  and  quantitie  of  our  goodes  in  the  contrey  ;  Avherbie  any 
evill  disposed  person  at  any  time  may  cause  us  to  be  callcd  lo 
accompte  for  our  imploymenles,  as  in  Spaine  ;  AA'liich  will  hinder 

j .  Ces  annotations  margiiKilcs  .«(ml  aulnnt  :'..   C'est    ccltn    combinaison    ([):iloni(.'iit 

de   réfutations   mises   en  regard   des  neuf  d'une   somme  fixe  à  l'agent)  qui  prévalut, 

arguments  présentés  dans  la  requête.  V.  infra.  p.  54^. 

De  Castriks.  Vil.         3o 


466  AVANT    LE     l5    JUILLET     l58o 

US  moche  in  our  returne,  ihe  principall  being  gold',  as  it  is  well 
knoAven. 

Item,  we  are  not  to  hâve  an  agent  or  governor  to  give  the  Moores 
to  understande  that  we  meane  to  establish  our  trade  amongest  them, 
for  that  there  is  no  Avay  to  use  them,  being  brute  people,  but  to 
skante  them  in  sending  our  commodities  ;  Avherbie  we  ma  y  do  some- 
thing  with  them.  Contrarie,  if  our  trade  be  estabhshed  by  an  agent, 
their  governement  is  such  that  then  they  will  suppose  Ave  do  it  to 
maintaine  our  trade  for  an  exlraordinary  gaine  we  liave  by  them, 
and  so  accompte  the  lesse  of  us. 

Item,  if  an  agent  be  in  Barbarie  and  liave  accesse  unto  the  King. 
that  then  we  knowe  his  custome  is  such  to  be  cvcr  demanding 
thinges  extraordinarie,  as  gaUies,  oares,  ordinaunce,  and  such  like 
not  to  be  caried  to  him  by  Gliristians  ;  which  hath  bene  demanded  of 
us  sondric  times  and.refused  by  us,  alledging  disabiUtie  and  want 
of  aucthoritie  in  our  contrey,  and  therebie  excused  of  that  service 
withoul  any  furtlier  blâme  :  which  we  thinke  an  agent  or  governor 
sent  from  our  prince  cannotavoid,  but,  in  refusing  any  such  service, 
wilbe  cause  of  displeasure  in  sondric  waics". 

Item,  we  are  not  to  bave  an  agent  to  deale  in  causes  gencrall,  for 
that  none  can  be  sent  which  hath  the  Alarbia  tonge,  but  must  speke 
by  an  interprelor,  wherein  hath  bene  greal  deceyte,  and  men  bound 
to  that  by  interprctors  meanes  that  they  never  consentcd  unto,  as 
sondric  of  us  are  experimented  and  hâve  fclt  the  sniurte  thercof 
especiaUie  in  tlie  Kings  causes. 

Item,  we  are  not  to  hâve  a  governor,  because  wearc  not  in  jointe 
stock  but  in  severall,  everie  one  for  himself  '  ;  wherefore  an  agent 
may  hinder  whomc  lie  please,  and  fiirlher  where  he  is  more  alVoc- 
tioncd,  being  in  favor  and  crédite  with  the  King  ;  which  may  be 
to  the  overthrowe  of  the  yonger  sorte  of  us  in  shorte  lime. 

Item,  we  are  not  to  bave  an  agent  because  our  trade  licth  for  tiie 
most  parte  where  the  King  is  résident,  to  whome  we  and  our  ser- 
vantes may  bave  everie  Friday  accesse  in  ail  our  causes,  and  not 


I .  Sur  l'or  importé  du  Maroc,  V.  supra,  p.         munitions  aui  chcrifs,  V.  supra,  p.  .'|/i6. 
9.3  ot  note  a,  p.  .'iifi  et  note  4  ;  infra.  p.  538.  3    Sur  le»  deui  modos  d'associations  in- 

a.  Sur    les   fournituros  (l'armes   e.l   do        diipiés  ici,  V.  supra,  p.  /|48. 


REQUÊTE  DR  MAHDHANDS  TKAFK.IUANT  AU  MAROf:        !\()~ 

farre  distant  in  sondrie  contreys  from  the  King,  as  those  that  trade 
Turkey  and  Muscovia  are. 

Item,  if  this  burden  of  agent  be  laid  uppon  us  any  way,  we  shalbe 
further  charged  tlien  any  mercliantes  subjectes  of  this  land  are  ;  which 
we  trust  shall  not  be  imposed  uppon  us,  considering  ourgreatlosses 
in  Barbarie  of  late  sustained,  and  the  long  staie  of  our  shippes  and 
goodes  thèse  vi  monethes  inEngland,  to  ourgreathindraunce,being 
but  XXII  househouldes,  and  the  most  parte  yong  men  and  poore. 

In  tender  consideracion  wherof,  we  most  humblie  pray  your 
Honor  to  be  a  meane  to  lier  Ma""  thaï  this  new  e  imposicion  be  not 
laid  uppon  us,  nether  we  be  driven  to  further  sute,  but  that  our 
shippes  laden,  andat  Gravesend,  to  proceade  on  theirviage,  may  be 
released  and  suffred  to  départe. 


By  me,  John  NeAvton 
By  me,  John  Suzan 
John  Tedcastell 
Jerarde  Gore  Junior 
M'  Alderman  Starkey' 
M'  W.  Shcrington 
Tho.  Bromeley" 
Antho.  Garret 
Tho.  Dod  for  M'  Gore 


Ro.  Ofelde 

Ro.  Walkenden 

Tho.  Owen 

Rey.  Gye 

John  Swinnerton 

John  Carlwryte 

W.  Brun 

Tho.  Hitchecocke. 


Public  Record  Office.  —  State  Papcrs,  Foreign,  Barbary  States,  vol.  XII. 
—  Copie  contemporaine  de  l'original  '. 


1.  Ce  nom  et  les  suivants  ont  été  tran- 
scrits, faute  de  place,  au  dos  du  document. 

2.  Ce  personnage  et  son  gendre  Henry 
Farrington  (V.  infra.  p.  46(J,  notesSet  19) 
intentèrent,  en  1597,  avec  l'appui  de  la 
Reine,  des  poursuites,  au  Maroc,  contre  un 


facteur  infidèle.  V.  /"'  Série,  Angleterre, 
t.  Il,  aux  dates  du  n  juillet  1697  et  du  25 
mars  1698. 

3.  Il  existe,  dans  le  même  volume,  un 
autre  exemplaire  de  celte  requête,  sans  les 
annotations  marginales. 


468  i5  JUILLET   1 585 

CLXXIV 

LETTRES  PATENTES  D'ELISABETH' 

Attendu  que  les  comtes  de  Warwick  et  de  Leicester  et  les  marchands  de 
Londres  trafiquant  au  Maroc  ont  récemment  subi  de  lourdes  pertes  et  que, 
d'autre  part,  divers  produits  de  ce  pays  sont  ne'cessaires  à  son  royaume, 
la  Reine  accorde  pour  douze  ans  aux  personnages  susnommés  le  libre 
et  exclusif  trafic  avec  les  territoires  gouvernés  par  le  Chérif.  —  Ils 
pourront  s'assembler  et  faire  toutes  lois  et  ordonnances  relatives  à  ce  trafic, 
pourvu  qu'elles  ne  soient  pas  contraires  à  la  législation  anglaise.  —  Nul 
autre  sujet  anglais,  à  moins  d'avoir  obtenu  leur  autorisation,  ne  pourra 
trafiquer  avec  le  Maroc,  sous  peine  d'emprisonnement  et  de  confiscation 
de  ses  marchandises.  —  Nulle  décision  concernant  le  trafic  au  Maroc 
n'aura  de  validité  sans  ou  contre  leur  consentement.  —  Nul  autre  qu'eux. 
Anglais  ou  étranger,  ne  pourra,  sans  leur  autori.'iation,  importer  dans  le 
royaume  des  produits  du  Maroc,  sous  peine  de  confiscation.  —  La  moitié 
des  marchandises  confisquées  reviendra  à  la  Reine  et  l'autre  moitié  à  la 
Compagnie.  —  Cette  moitié  devra  lui  être  remise  sans  délai  par  le  Tré- 
sorier et  les  barons  de  l'Échiquier.  —  Les  agents  des  douanes  ne  perce- 
vront des  droits  sur  les  marchandises  importées  du  .Maroc  en  Angleterre 
et  ne  laisseront  entrer  ces  marchandises  qu'avec  l'assentiment  et  au  nom  de 
la  Compagnie.  —  Le  Trésorier  et  les  barons  de  l'Echiquier  adresseront,  à 
cet  effet,  des  instructions  aux  dits  agents. 

5  [n.-st.   |5]  juillel  i585. 

The  letlers  patents  or  priviledges  granted  by  lier  Majostie  lo  cer- 
taine noble  nien  and  marchants  of  London,  l'or  a  trade  lo  Barbaiie 
in  tlie  yeere  i585. 

Klizabclh,  by  the  grâce  of  Ood  Queene  of  EnglantL  France,  and 
Ireland,  defonderof  thc  faith,  etc.  lu  llie  Trcasurer  >.\:  liarons  of  our 

I.   V.  supra,  inlroduclion  critique,  p.  44-^' 


LETTRES    PATENTES    d'ÉLISAHETII  /i6q 

Exchequer,  and  to  al  maiors,  shirifs,  constables,  cusfomers,  collec- 
tors  of  our  customes  and  subsidies,  controUers,  scarchers,  and  kee- 
pers  of  our  havens  and  creekes,  ports  and  passages,  wilhin  ihis  our 
realme  of  England  and  the  dominions  of  the  same,  and  lo  al  our 
ofïlcers,  ministers  and  subjects,  and  to  ail  otlier  wliosoever,  to  whom 
it  shall  or  may  appertaine,  and  to  every  of  tliem,  greeting. 

Wliereas  it  is  made  evidenlly  and  apparantly  knowen  unto  us, 
that  of  late  yeeres  our  right  trustie  and  right  welbeloved  councellors, 
Ambrose  Erle  of  Warwike,  and  Robert  Erle  of  Leicester,  and  also 
our  loving  and  naturall  subjects,  Thomas  Starkie  '  of  our  citie  of 
London,  Alderman.  Jerard  Gorethe  clder',  and  ail  his  sonnes,  Tho- 
mas Gore  the  elder',  Arthur  Atie,  gentleman,  Alexander  Avenon*, 
Richard  Staper ',  William  Jennings,  Arthur  Dawbeny\  William 
Sherington\  Thomas  Bramlie",  Anthony  Ga^rard^  Robert  Hoav'°, 
Henry  Colthirst".  Edward  Holmden'",  John  Swinnerton",  Robert 
Walkaden  ",  Simon  Lawrence'',  Nicliolas  Stile '\  Oliver  Stile", 
William  Bond'\  Henrie  Farrington  ",  John  Tedcastle'^",  Walter 


I.   Cf.  supra,  pp.  432,^67  et  m/m.  p.  Sai. 

3.  Gérard  Gore,  élu  alderman  de  Bridge 
Without  en  avril  1674,  mort  en  1607.  Cf. 
supra,  p.  194  et  infra.  p.  48i. 

3.   Cf.  supra,  p.  194. 

!l .  Alexander  Avenon,  fils  de  Sir  Alexan- 
der Avenon,  quincaillier,  qui  avait  été 
lord  maire  en  iSôg  et  plusieurs  fois  Master 
of  the  Ironmonyers  Company. 

5.  Cf.  supra,  p.  45o  et  infra,  pp.  544, 
548  et  note  i.  John  Stow,  The  Survey  nf 
London.  édit.  i633,  p.  188,  cite  l'épitaphe 
de  Richard  Staper  :  «  Hère  resteth  the  body 
ofthe  worshipful  M.  Rich.  Staper,  elccted 
alderman  of  this  citie,  i5g4.  He  was  the 
greatest  merchant  in  his  time,  the  chiefest 
actor  in  discovcry  of  the  trades  of  Turkcy 
and  East  India  :  .\.  man  humble  in  prospe- 
rity,  painefuU  and  ever  ready  in  Iho  affaires 
puhlike,  and  discreetly  carefull  of  his  pri- 
vate.  A  liberall  house-keeper,  bountifuU  to 
llic  poorc  ;  an  upright  dealer  in  the  vvorld, 
and  a  devout  aspirer  after  the  world  lo 
corne.  Mucli  hlesl  in  hispostcrity.  and  happy 


in  his  and  their  alliances.  He  dyed  the  last 
day  of  June,  An.  Dom.  1608.  Intravit  ut 
exirct  ». 

G.  Cf.  supra,  pp.  m,  181. 

7.  Cf.  supra,  p.  467. 

8.  Cf.  supra,  pp.  iii,  181,  467. 

9.  Cf.    supra,    pp.    III,    181,  467. 
Anthony  Garrard  appartenait,  sans  doute, 
à  la  famille  de  William  Garrard.  V.  supra, 
p.  3o,  note  2. 

10.  Cf.  supra,  pp.  96,  181,  194. 

11.  Cf.  supra,  p.  194. 

12.  Sir  Edward  Holmden,  alderman 
shériff  de  Londres  en  i5g8,  mort  en  ifiifi. 
Il  était  membre  de  la  Levant  Company. 

i3.  Cf.  supra,  p.  467. 
i4-  Cf.  supra,  p.  467. 
i5.  Cf.  supra,  pp.  194,  453. 

16.  Cf.  Ibidem. 

17.  Cf.  supra,  p.  453. 

18.  Cf.  supra,  p.   m. 

19.  Membre  de  la  Levant  Company,  mort 
au  Maroc  en  1597. 

20.  Cf.  supra,  pp.   ig'i.  !\6-. 


470  l5    JUILLET     l585 

Williams',  William  Brune',  John  Suzan ',  John  NeAvton  *. 
Thomas  Owen ',  Roger  Afield  %  Robert  Washborne  \  Reinold 
Guy',  Thomas  Hilchcocke\  George  Lydial,  John  CarbYrighl'", 
Henry  Paiton,  John  Boldroe",  Robert  Bowyer,  Anthonie  Das- 
sell,  Augustine  Lane '",  Robert  Lion",  and  Thomas  Dod '\  ail 
of  London,  marchants  now  trading  in  the  countrey  of  Barbary,  in 
the  parts  of  Africa  under  the  government  of  Muly  Hammet  Sheriffe, 
Emperor  of  Marocco,  and  King  of  Fesse  and  Sus,  hâve  sustained 
great  and  grievous  losses  '  ",  and  are  like  to  sustaine  grealer  if  it 
should  not  be  prevented  : 

In  tender  considération  whereof,  and  for  lliat  divers  marchandize 
of  the  same  countries  are  very  necessary  and  convenieni  for  the  use 
and  defcnce  of  lliis  our  realme  of  England'",  and  for  divers  other 
causes  us  especially  moving,  minding  the  reliefe  and  benefite  of  our 
said  subjects,  and  the  quiet  trafique  andgood  government  to  be  had, 
and  usedamongthemin  theirsaidtrade,  ofourspeciall grâce,  certaine 
knowledge,  and  meere  motion  bave  givcn  and  granted,  and  by  thèse 
présents  for  us,  our  heires  and  successors,  doe  glve  and  grant  unto 
the  saide  Earles  of  Warwike  and  Leiceslcr,  Thomas  Slarkie,  Jerard 
Gore  theolder,  Arthur  Atie,  gentleman,  AlexanderAvenon.  Richard 
Staper,  William  Jennings,  Arthur  Dawbenie,  William  Sheringlon, 
Thomas  Bramlie,  Anthonie  Gerrard,  Robert  Ilowe,  Henry  Collhirst, 
Edward  Holmden,  John  Swinnerton,  Robert  Walkadcn,  Simon 
Lawrence,  JN'icholas  Slile,  Oliver  Stilc,  William  Bond.  Henry  Far- 
ringlon,  John  Tedcastle,  Waltcr  Williams,  William  Brune,  John 
Suzan,  John  Newton,  Thomas  Owen,  Roger  Afild,  Robert  VVash- 

1.  Cf.  supra,  p.  ig4-  I2-  Cf.  supra,  p.  35lî,  note  i. 

2.  Cf.  suprn.  p.  467.  i3.   On  trouve  Uobcrt  Lion  an  Maroc  imi 

3.  Cf.  Ibidem.  '577-  V.  supra,  p.  ilio.  II  y  meurt  rn  cap- 
/|.  Cf.  supra,  p.  467  ni  .Vnglcterre,  t.  II,  livité  en   i5()0.   V.   /'''■  Série,  Anglctorri', 

&  la  date  (lu  10  avril  1600.  t.  II,  3o  mai  i.'ifio. 

5.  Cf.   supra,   pp.    107,    108,  ftCi-j,  et            i4.  Cf.  supra,  p,  4O7. 

Angleterre,  t.  II,  hladatedu  loavril  lOoo.  i5.   V.  supra,  p.  iifi3  cl  noie  i. 

fi.  Ci.  supra,  p.  467.  ifi.   .\u  nombre  des  produits  importes  du 

7.  Cf.  supra,  p.  2^0.  Maroc,  que  le  gouvcrnomcnt  anglais  jugeait 

8.  Cf.  suprn.  pp.  \Ç)li,  467.  Ins  m'ccssaires  ."i   la    cli'fi'n>r  ilu  r(iva\ime, 
(|.   Cf.  Ibidem.  il  convient  do  mintlonnnr  parliculiiremonl 

10.  Cf.  Ibidem.  le  salpùtro.   V.   supra,   pp.    ii)(i,    Kj^-joS, 

11.  Cf.  infra.  pp.  /17G-478.  iltti-'iliS,  3go,  891. 


LETTRES    PATENTES    d'kLISABETII  [["Jl 

borne,  Ilainold  Guie,  Thomas  Hitchcocke,  George  Lidiate,  John 
CartAvright,  Henry  Paylon,  John  Baldroe,  Robert  Bowyer,  Anlho- 
nie  Dassell,  Augustine  Lane,  Robert  Lion  and  Thomas  Dod,  that 
they.  and  every  of  them  by  themselves  or  by  iheir  factors  or  servants, 
and  none  others,  shall  and  may,  for,  and  during  the  space  of  12 
yeeres,  hâve  and  enjoy  the  whole  freedome  and  Hbertie  in  the  saide 
trafique  or  trade,  unto  or  from  the  said  countrey  of  Barbary,  or 
from  or  lo  any  of  the  cities,  toAvnes,  places,  ports,  roades,  havens, 
harbors  or  creeks  of  the  said  country  of  Barbary,  any  law,  statute, 
graunt,  mattcr,  cuslomes,  or  privilèges  to  the  conlrarv  in  anywise 
notwithstanding. 

And  for  the  better  establishing  ordering  and  governing  of  the  said 
Erles  of  ^\ar^vike  and  Leicesler,  Thomas  Starkie,  etc.  abovesaid, 
their  factors,  servants  and  assignes  in  the  trade  aforesaid,  we  for  us 
our  heires  and  successors,  doe  by  thèse  présents  give  and  graunt 
full  licence  to  the  saide  Thomas  Starkie,  Jerard  Gore  the  elder, 
and  the  rest  aforesaid,  and  to  every  of  them  from  time  to  time, 
during  the  said  terme  of  twelve  yeres,  at  their  pleasures  to  assemble 
and  meetetogetherinany  place  or  places  convenient  within  our  citie 
of  London,  or  elscwhere,  to  consult  of,  and  for  the  said  trade,  and 
with  the  consent  of  the  said  Erle  of  Leicester,  to  make  and  establish 
good  and  neccssary  orders  and  ordinances,  for,  and  touching  the 
same,  and  al  such  orders  and  ordinances  so  made  to  put  in  ure  and 
exécute,  and  them  or  any  of  them  wilh  the  consent  of  the  said  Erle 
of  Leicester'.  to  alter,  change  and  make  voyde,  and  if  need  be, 
to  make  new,  as  at  any  time  during  the  saide  terme,  they  or  the 
most  part  of  them  tlien  li\  ing  and  trading,  shall  finde  convenient  ; 
provided  ahvayes.  that  the  ordinances  or  any  of  them  bee  not 
contrary  or  répugnant  lo  the  laAves,  statules  or  customes  ol  this 
our  reaime  of  England. 

And  to  the  intent  that  they  onely  to  whom  the  said  libertie  of 


I.   On  notera  que  les  rf-glements  édictés  d'importeren  Anglcterredes  produits  de  ce 

parlaCompagnieet  les  modiflcationsqu 'elle  pays.   V.    infra.    pp.  472,  ^78.  Les  lettres 

y  apporterait  devront  être  sanctionnés  par  patentes  assurent  donc  à  Leicester,  au  sein 

Leicester.   Il  en  est  de  même  des  autorisa-  de  la  Compagnie,  une  influence  prépondé- 

tions  qu'elle  accorderait  à  des  marchands  rante,  capable  do  tenir  la  majorité  en  échec, 

non  affiliés  de  trafiquer  avec  le  Maroc  ou  V.  supra.  Introduction  critique,  p.  45o. 


^-2  l5    JUILLET     l585 

trafique  is  graunted  by  thèse  our  letters  patents,  and  none  other 
our  subjects  Avhatsoever,  wilhout  their  spécial  consent  and  licence 
before  had,  should  during  the  said  terme  hâve  trade  or  trafique 
for  any  maner  of  marchandizes.  to,  or  from  the  said  counlrey,  or 
to.  or  from  any  citie,  tourne,  place,  port,  harbor  or  creeke  wilhin 
the  said  countrey  of  Barban.,  to,  or  out  of  our  said  reaimes  and 
dominions,  y^ee  doe  by  thèse  présents  slraightly  charge,  com- 
maund,  and  prohibite  ail  and  every  our  subjects  whatsoever,  other 
then  only  the  said  Erles  of  WarAvike  and  Leicester,  Thomas  Star- 
kie,  and  the  rest  abovesaid,  and  every  of  them  by  themselves, 
or  by  their  factors  or  servants  during  the  saide  terme,  to  trade  or 
trafique,  for  or  Avilh  any  marchandize,  to,  or  from  the  saide 
countrey  of  Barbary,  or  to,  or  from  any  the  dominions  of  the 
same,  as  they  tender  our  favour,  and  will  avoyde  our  bigh  displea- 
sure,  and  upon  paine  of  imprisonment  of  his  and  their  bodies,  at 
our  Avill  and  pleasure.  and  of  forfoiling  ail  the  marchandizes,  or  the 
full  value  thereof,  wherewith  they  or  any  of  tliem  during  the  saide 
terme,  shall  trade  or  trafique  to  or  from  the  said  counlrey  of  Barbary, 
or  to,  or  from  the  dominions  of  the  same,  contrary  to  ihis  our  pri- 
vilège and  prohibition,  unlesse  it  be  by  and  with  the  expresse  licence, 
consent,  and  agreement  of  ihe  saide  Erles  of  Warwike  and  Leicester, 
Thomas  Starkie,  Jerard  Gore  the  clder,  and  ail  his  sonnes,  '1  bornas 
Gorethe  elder.  Arthur  Atie,  gentleman.  Alexandor  Avcnon,  Richard 
Straper,  William  Jennings,  Arthur  Dawbnic,  WiUiam  Shcringlon, 
Thomas  Bramlie,  Anthonie  Gerrard,  Robert  Howe,  Henry  Colthirst, 
Edward  Holmden,  John  Swinnerton.  Robert  Walkaden,  Simon 
Lawrence,  ^icholas  Stile,  Oliver  Stile,  William  Bond,  Henrv 
Farington,  John  Tedcastle.  Waltcr  Williams,  ^Villianl  Brune,  John 
Suzan,  John  Newton,  Thomas  Owen,  Roger  Aiield.  Robert  Wash- 
borne,  Rainold  Guy,  Thomas  Hitchcock,  George  Lidiate,  etc.  or 
by,  and  wilh  the  expresse  licence  and  consent  of  the  more  part  of 
them  living  and  trading,  firsl  had  and  obtained,  so  alwayes,  thaï  the 
sayd  Earle  of  Leicester  be  one,  if  hce  bee  living. 

And  we  further  for  us  our  heires  and  successors  of  our  spociuU 
grâce,  mccre  motion  aiul  certaine  know  Icdge,  do  graunt  to  tbe  said 
Erles  of  Warwikc  and  Leicester.  Tliomas  Starkie.  and  tiie  rest  abo- 
vesaid, and  lo  CNcrN   cif  llieni,   llial  nolliini:  sliall  be  donc,  or  be  of 


LETTRES    PATENTES    d'ÉLISABETII  '|-.'i 

force  or  validitie  touching  the  said  trade  or  trafique,  or  ihe  exercise 
thereof,  without  or  against  the  consent  of  ihe  saide  Erles,  Thomas 
Starkie  (and  the  others  before  named)  during  ihe  time  of  thèse  our 
letters  patents  for  la  yeeres  as  aforesaid. 

And  for  that  the  said  Erles,  Thomas  Starkie,  etc.  and  every  of 
ihem  aforesaid  should  not  be  prevented  or  interrupted  in  this  their 
said  trade,  we  do  by  thèse  présents  for  us,  for  our  heires  and  suc- 
cesseurs, straightly  proliibite  and  forbid  ail  maner  of  person  or 
persons,  as  well  as  strangers  of  wliat  nation  or  countrey  soever,  as 
our  owne  subjects,  other  then  onely  the  said  Erles,  Thomas  Starkie, 
etc.  and  every  of  them  as  aforesaid,  that  they  nor  any  of  tliem  from 
hencefoorth  during  the  said  terme  of  12  yeeres,  do  or  shall  bring, 
or  cause  to  be  brought  into  this  our  reaime  of  England,  or  to  any 
the  dominions  thereof,  any  maner  of  marchandizes  whatsoever 
growing,  or  being  made  within  the  said  countrey  of  Barbary,  or 
within  any  the  dominions  thereof,  unlesse  it  be  by  and  Avith  the 
licence,  consent  and  agreement  of  the  said  Erles,  Thomas  Starkie 
etc.,  or  with  the  consent  and  licence  of  the  more  part  of  them  then 
living,  first  had  and  obtained,  so  ahvayes  that  ihe  sayd  Erle  of  Lei- 
cester  (if  hee  be  living)  be  one,  under  the  paine  that  every  one  that 
shall  offend  or  doe  against  this  our  présent  prohibition  hère  last  above 
mentioned  in  thèse  présents,  shall  forfeite  and  lose  ail  and  singular 
the  said  marchandizes  to  belanded  in  any  our  reaimes  and  dominions, 
contrary  to  the  ténor  and  true  meaning  of  this  our  prohibition  in 
that  behalfe  provided  :  the  one  moitié  of  ail  and  every  which  said 
forfaitures  whatsoever  mentioned  or  specified  in  thèse  our  letters 
patents,  shalbe  to  us  our  heires  &  successors  :  and  the  other  moity 
of  al  and  every  of  the  said  forfaitures,  Ave  doe  by  thèse  présents  of 
our  certaine  knowledge  and  meere  motion,  clearely  and  Avholy  for 
us,  our  heires  and  successors,  give  and  graunt  unto  the  said  Erles, 
Thomas  Starkie,  etc. 

And  thèse  our  letters  patents,  upon  the  onely  sight  thereof.  with- 
out  any  further  warrant,  shal  bce  suflicieni  authoritie  to  our  Trea- 
surerof  England  for  the  time  being,  to  our  Barons  ofthcExchcqucr, 
and  to  ail  other  our  officers  that  shall  lune  to  deale  in  this  behalfe, 
to  make  full  allowance  unto  the  said  Erles,  Thomas  Starkie.  etc. 
their  deputies  or  assignes  of  the  one  moitié  of  ail  and  singular  the 


47^  i5  JUILLET  i585 

goods,  marchandizes  andthings  -whatsoever  mentioned  in  ihese  our 
présent  letters  patents,  to  be  foifaited  at  any  time  or  tiines  diiring 
the  said  terme  of  lAvelve  yeres  :  w  hich  said  allowance  we  doe  slraightly 
charge  and  commaund  from  time  to  lime  to  be  made  to  the  savd 
Erles,  Thomas  Starkie,  etc.,  and  to  every  of  them  accordingly, 
Avilhout  any  maner  of  delay  or  deniall  of  any  of  our  ofTlcers  wliatsoe- 
ver,  asthey  tender  our  favour  and  the  furtherance  of  our  good  plea- 
sure. 

And  Avee  doe  straighlly  charge  and  commaund,  and  by  thèse 
présents  prohibile  ail  and  singular  customers  and  collectors  of  our 
customes  &  subsidies,  and  comptroUers  of  the  same,  of,  and  within 
our  citie  and  port  of  London,  and  ail  other  ports,  creeks,  &  places 
Avithin  this  our  reaime  of  England,  and  every  of  them,  ihat  they 
ne  any  of  them  take  or  pcrceive,  or  cause,  or  sulfer  to  be  taken, 
received  or  perceived  for  us  &  in  our  name,  or  to  our  use,  or  lo 
the  uses  of  our  heires  or  successors  or  any  person  or  persons,  any 
sum  or  summes  ofmoncy,  or  other  things  whalsoever  during  ihe 
said  terme  of  12  yores,  for.  and  in  the  name  &  hew  or  place  of  any 
custome,  subsidy  &  other  thing  or  duties  to  us,  our  heires  or  suc- 
cessors due  or  to  be  due  for  the  customes  &  subsidies  of  any  mar- 
chandizes whatsoever  growing,  being  made  or  coniniing  oui  of  iho 
said  counlrey  of  Barbary ,  or  out  of  the  dominions  Ihcrcof,  nor  inake, 
cause,  nor  sulTer  lo  be  made  any  entrie  into  our  or  their  books  of 
customs  &  subsidies,  nor  make  any  agreement  for  the  subsidies  and 
cusloms  of,  and  for  any  the  said  marchants,  saving  onely  with,  (.V  in 
the  name  of  the  said  Erles,  Thomas  Slarkie,  etc.  or  the  mosl  pari 
of  them,  as  they  and  every  of  them  will  answere  at  their  ullermosl 
périls  to  the  contrary'. 

And  for  the  bélier  and  more  sure  observation  of  lliis  our  graunl. 
wee  will,  and  grant  for  us,  our  heires  &  successors  by  thèse  présents, 


I.    L'inscription    dos    marcliamliscs   sur  Company    »,   la   Roino  proliibail,  rn  fait, 

les  registres  îles  douanes  el  la  perception  l'entrée    en   Angleterre    des    manliandisis 

des  droits  d'entrée  équivalaient  à  une  auto-  dont  la  dite  Compagnie  n'admettrait  p.is  le 

risalion  officielle  de  débarquer  la  cargaison.  débarquement.   V.    lo  conllit    qui    .«'éleva 

En  interdisant  à  ses  agents  do  percevoir  dos  entre     cello-ci    et    Richard    Tomson,    /" 

droits  sur  les  marrliandises  importées  du  Sérii\  Angleterre,  t.   II,    îi  la   date  du   3^ 


Maroc,  sauf  en  accord  avec  la   u   Barbary        septembre  i5g6. 


LETTRES    PATENTES    DÉLISAIiETlI  li'jb 

that  the  Trcasurer  »k  Barons  of  our  Exchequer  for  thc  time  being,  by 
force  of  ihis  our  graunt  or  enrolment  thereof  in  the  said  court,  al  al 
(k  every  time  &  times  during  the  said  terme  of  la  yeres,  at  À;  upon 
request  made  unto  them  by  the  said  Erles,  Thomas  Starkie,  etc.  or 
by  tlie  atturneis,  factors,  deputies  or  assignes  of  them,  or  the  most 
part  of  them  then  living  and  trading,  sliall  and  may  makc  &  direct 
under  the  seale  of  the  said  Exchequer,  one  or.moe  sulTicient  writ 
or  Avrits,  close  or  patents  unto  every  or  any  of  our  said  customcrs, 
collectors  or  controliers  of  our  heires  and  successors  in  ail  and 
every,  or  to  any  port  or  ports,  creeke,  haven,  or  otlier  places 
within  this  our  reaime  of  England,  as  the  said  Erles,  Thomas 
Starkie,  etc.  or  any  of  the  atturneis,  factors,  deputies  or  assignes 
of  them  or  the  most  part  of  lliom  then  living  and  trading,  shall  at 
any  time  require,  commaunding  and  stiaighlly  charging  them  and 
every  of  them,  that  they  nor  any  of  them  at  any  time  or  times 
during  the  said  terme  of  12  yeeres.  make  any  entrie  of  any  Avares 
or  marcliandizes  Avhatsoever  growing,  being  made  or  comming  out 
or  from  the  said  countrey  of  Bârbary,  or  the  dominions  thereof, 
nor  receive  or  take  any  custome,  subsidie  oi-  olher  entiie,  or  make 
any  agreement  for  the  same,  olher  then  ■\vith  or  in  the  name  of  the 
said  Erles,  Thomas  Starkie,  etc.  the  faclor  or  factors,  deputies  or 
assignes  of  them  or  the  most  pari  of  them  then  living  and  trading, 
according  to  this  graunt,  and  the  true  meaning  there  of,  and  accord- 
ing  to  our  saide  Avill  and  pleasure  before  in  thèse  présents  declared. 

In  Avilnesse  Avhereof  Ave  bave  caused  thèse  our  lelters  to  be 
patents. 

Witnesse  our  selfe  at  Westminster,  the  5  day  of  July  in  the  27 
yeere  of  our  reigne. 

Richard  Hakluyt.  —  The  Principal  Navigations...  —  Édition  1598- 
1600,  tome  II,  2'  partie,  pp.  llU-117'. 

I.  Un  résumé  des  présentes  lettres  décisions  promulguées,  se  trouve  au  Brilish 
patentes,  énuméranl  dans  l'ordre  toutes  les        Muséum,  Lansdowne  Mss.  44-  /  5g. 


476 


MARS    I 586 


CLXXV 

REQUÊTE  DE  GEORGE  GYPPES  ET  JOHN  BOLDROW 
AU  CONSEIL  PRIVÉ' 

Ils  demandent  l'admission  de  Gyppes  parmi  les  membres  de  la  nouvelle 
«  Barbary  Company  »,  en  exposant  leurs  raisons  et  en  réfutant  les 
objections  que  la  dite  corporation  oppose  à  cette  admission. 


S.  1..  [mars  i586».] 

Au  dos  :  The  articles  of  Gippes  and  Boldrowc  to  trade  Bar- 
barye. 

George  Gvppes,  a  mcrchant  tradinge  to  Raibarve  and  partner 
wilh  John  Boldrowe,  ys  reslrayned  from  his  trafu|ue  thither  by 
the  merchantes  of  the  ne\ve  incorporate  Societic. 


I.   V.  supra.  Introduction  critique, p.  ^liô. 

■j.  Dans  une  précédente  requête,  adres- 
sée au  Conseil  privé,  George  Gyppes  el  John 
Boldrow  avaient  exposé  qu'ils  trafiquaient 
depuis  lon^itcmps  au  ^laroc.  que  tous  deux 
avaient  contribué  solidairement,  comme 
associés,  aux  frais  occasionnés  par  l'octroi 
des  lettres  patentes  instituant  la  u  liar- 
barj  Company  »,  que  néanmoins  le  nom 
de  Gyppes  avait  été  omis  dans  ces  lettres, 
et  que  Boldrow,  ayant  eu  ses  biens  saisis 
en  Kspagnc  pour  une  valeur  de  i  ooo  livres, 
ne  pouvait  continuer  son  commerce  dans 
le  royaume  du  Chéri  f  sans  la  participation 
de  son  associé.  Le  Conseil  privé,  sur  cclt43 
requête,  avait  résolu,   par  un  acte   du  u'i 


février  i585  |n.  st.  6  mars  i586],  de  faire 
écrire  à  la  Compagnie  pour  lui  exprimer 
l'avis  que  George  Gyppes,  qui  avait  em- 
ployé son  capital  h  trafiquer  au  Maroc  el 
dont  les  biens  en  grande  partie  se  trouvaient 
en  ce  pays,  devait  être  admis  parmi  ses 
membres  el  pour  l'inviter,  si  elle  s'y  oppo- 
sait, à  produire  ses  raisons.  J.  U.  Dasf.xt, 
Acls  of  Ihc  l'rivy  Cnimcil  of  Engtand,  New 
Séries,  vol.  \IV,  p.  lo.  La  Compagnie 
répondit  par  un  refus  motivé,  qui  provoqua 
la  présente  el  seconde  requête  de  George 
Gyppes.  La  date  de  la  Icllre  du  Conseil 
privé  à  la  «  Barbary  Company  «  permet 
d'indiquer  approximativement  celle  de  celle 
nouvelle  requête. 


REQUÊTE  DE  G.  GYPPES  ET  J.  BOLDROW  AU  CO.NSEIL  PRIVÉ    /^TT 

Gyppes  sueth  to  be  admitted  into  theire  Companye  upon  theise 
reasons  followinge,  vz.  for  ihat  : 


Gypps  former 
reasons  ' . 


1.  He  was  a  trader  into    Barbarye  longe    before 

and  sythence  the  newe  graunte. 

2.  Boldrow  and  Gypps  Avere  partners  at  ibe  tyme 

of  the  graunte.    BoldroAve   ys  named  in  yt 
and  Gyppes  leafte  oute. 

3.  Gippes  contributed  wilh  Boldrowe  towards  the 

chardge  of  the  neAve  graunte. 

4.  Gyppes  hath  remayned  in  Barbarye  accomptes 

bothe  in  stocke  and  creditte  i  ooo". 

5.  Gyppes  hath  deminished  other  trades  to  inake 

liimself  more  liable  for  Barbarve. 

6.  If  Gyppes  be  restrayned,  Boldrowe  hath  not  to 

adventure,    ail    lus   goods    being    stayde    in 
Spayne. 


Notwilhstandinge  ail  theise  reasons  and  the  letters  of  the  Lords 
of  the  Councell  wrylten  on  the  behalf  of  Gyppes  to  the  Societie', 
they  refuse  to  admytte  him  upon  theise  pretenced  causes  follow- 
inge : 

/  The  newe  graunte,  saye  they,  was  meantc  to  the 

imeere  merchantes  :  Gyppes  ys  a  retaylleing 
linnen  draper  ^ 
The  graunte  was  made  in  rclille  of  liftie  thowsand 
pounds  losse  happened  by  reason  the  Jewes  of 
the  suger  howses  bankrupted  '  ;  wherof  Gyppes 
;       bare  nothinge. 


1 .  Entendez  :  les  raisons  présentées  par 
Gyppes  dans  une  première  requête. 

3.  C'est  la  lettre  dont  il  est  question 
ci-dessus,  p.  ^76,  note  2. 

3.  Sur  l'exclusion  des  marchands  au 
détail,   des  boutiquiers,   que    pratiquaient 


alors  les  grandes  compagnies  de  commerce, 
V.  supra.  Inlrodviction  critique,  p.  i5i  et 
note  3. 

II.  Sur  ces  perles  subies  par  les  mar- 
chands trafiquant  au  Maroc,  \  supra,  p. 
/jtiS,  note  I. 


748 


The  replye  of 
Gippes  to 
the  2  las  te 


MARS    i586 

Many  shopkeapers  are  knowne  to  be  great  mer- 
chantes  :  the  Lawes  or  Statutes  doe  not  cutte 
theym  from  yt. 

Gyppes  ys  knowne  to  sell  in  grosse  as  other  mer- 
chantes  doe,  and  ys  no  commen  retaylor.  The 
merchantes  of  the  Societie  trade  to  dyvers  other 
reaimes  as  well  as  to  Barbarye.  So  dothe  not 
Gyppes,  save  only  to  Barbarye. 

Manye  ofthe  noAvc  merchantes  otthe  Societie  bare 
nonne  of  the  losse,  neither  tlien  were  traders 
there,  and  dyvers  whieh  bare  thaï  losse  arc  not 
naraed  in  the  newe  grau  nie. 


The  ex  Ire  m  y- 
ties  which 
Gyppes  and 
bis  partner 
are  in. 


Forasmutche  as  Gyppes  and  Boldrowe  (bona  fide) 
before  the  graunte  were  partners  and  so  are  yet, 
in  suche  sorte  as  Avithoute  incurringe  great  forfay- 
lure  thcy  cannol  seperate  ; 

And  for  tliat  Gyppes  liatlie  alreadye  imployed  in 
stocke  and  credylte  in  Barbarie  accomptes  i  ôoo  ', 
and  hath  a  factor  résident  there  ; 

And  for  that  yf  Gyppes  and  Boldrowe  wcare  now 
reslrayned,  theire  goods  beinge  provided  for  that 
contrey,  and  ihc  shipps  lo  départe  presently,  yt 
Avould  be  theire  utter  undoinge  : 

The  humble  peticion  of  Gyppes  and  Boldrowe  ys 
that  yt  would  pleaseyourHonorstotake  présente 
order  that  Gippes  may  be  admitted  to  the  said 
Societie  ;  or  els  that  for  tins  présent  voyage  theire 
goods  provided  may  l>e  shipped  and  hâve  fr;iii;hle 
for  thaï  rcturne,  and  then  ihc  maller  for  Gyppes 
admission  lo  be  furlher  considered  by  your 
Lordshipps. 


Public  Hecord  Ol/ice.  —  Sintc  Pnpers.  Dnmeslic.  l'Iiznbeth.  vol.  CLVII. 
n"  86.  —  Original. 


The  peticion 
ofGippsand 
his  partner. 


LETTRE    d'un     MARCHAND    CAPTIF    AU     MAKOC  ^79 

CLXXVl 
LETTRE  DUN  MARCHAND  CAPTIF  AU  MAROC 

Arrivée  à  Safi  du  navire  amjlais  «  Ihe  Dolphin  ».  —  Quelf/ues  jours  après 
le  (léchar(jement  de  la  carcjaison,  le  capitaine  du  dit  navire,  John  Gyles, 
a  poursuivi  et  capturé  une  caravelle  espagnole.  —  L'équipage  de  la  cara- 
velle, ayant  échappé  dans  une  chaloupe,  est  allé  se  plaindre  à  Merrakech, 
auprès  du  Chérif.  —  Celui-ci  a  exigé  la  restitution  de  la  prise,  menaçant 
de  saisir  les  marchandises  débarquées  du  «  Dolphin  »  et  d'user  de 
rigueurs  envers  les  Anglais.  —  L'agent  d'Elisabeth  au  Maroc,  Henry 
Roberls,  ayant  envoyé  deux  marchands  à  Safi  pour  engager  John  Gyles 
à  rendre  la  caravelle,  celui-ci  a  refusé,  ajjirmantqu'elle  était  de  bonne  prise. 

En  conséquence,  les  marchandises  débarquées  du  «  Dolphin  »  ont  été 

saisies  à  Saji.  —  Des  discussions  se  sont  engagées  entre  les  facteurs  des 
marchands  lésés  pour  savoir  à  qui  incomberaient  les  dépenses  du  procès 
en  restitution  à  intenter  aux  Espagnols.  —  Certains  voulaient  les  imposer 
à  l'auteur  de  la  lettre,  comme  étant  l'agent  de  l'armateur  da  «  Dolphin  ». 

On  finit  par  accepter  la  répartition  des  frais  proposée  par  Henry 

Roberts.  —  Ma'is  William  Gore  et  Lawrence  Female  ont  refusé  leur 
participation,  rejeté  .mr  l'auteur  de  la  lettre  et  ses  patrons  toute  la  res- 
ponsabilité de  l'ajfaire  et  provoqué,  par  leurs  dénonciations,  son  empri- 
sonnement à  Taroudanl.  —  Il  demande  qu'on  mette  un  terme  à  leurs 
honteuses  pratiques  et  que  la  Reine  écrive  au  Chérif  pour  empêcher  la 
confiscation  des  biens  de  ses  patrons  et  le  sauver  lui-même  d'une  captivité 
perpétuelle.  —  Les  Maures  font  peu  de  cas  des  produits  anglais  par  la 
faute  de  la  «  Barbary  Company  »  qui  en  a  encombré  le  marché.  —  Le 
Chérif  accable  les  Anglais  de  mauvais  traitements  :  il  les  fait  emprisonner, 
quand  part  un  navire  espagnol,  pour  qa^'ds  répondent  de  tout  ce  qui 
pourrait  arriver  de  fâcheux  au  dit  navire.  —  Les  Espagnols  dominent 
les  Anglais  et  la  «  Barbary  Company  »  est  indijférenle  aux  maux  de 
ses  compatriotes. 

Taroudant,  12  [n.  st.  aa]  décembre  i586. 

Au  dos,  alla  m.anu:  A  certlficate  out  of  Barbery,   touching  the 
prize  brought  home  in  the  «  Dolphin  »,  T  February  1087. 


A8o  22     DÉCEMBRE     I 586 

Righte  honnorable  and  singuler  good  Lord, 

In  moste  humble  Avyse  my  bownden  dutye  remembred,  desyringe 
Almightve  God  to  encrease  vour  Ilonnor  Avith  His  crace.  Ionise 
lyfe,  and  prosperytye  lo  your  Honnois  everlastinge  desyre  and  Gods 
glorye. 

My  bowldnes  maye  seeme  straunge  unlo  your  good  Honnor  (bul 
ihat  the  cawse  is  so  requysyte  and  concerneth  your  Honnors  profil It 
and  comodity  of  my  natyve  countrye)  ;  like  a  dutyfuU  subjecte 
I  am  bowldened  to  wryte  unto  your  Honnor  that  wliereas,  ihe  18 
of  October  paste,  there  aryved  at  the  roade  of  Safila  an  English 
shipp,  cailed  the  «  Dolphin  ».  which  came  fuU  laden  A\ilh  goodcs 
from  London  for  certayne  of  the  Barbarie  marchaunles  :  llie  Avhich 
were  dischardged  in  the  said  lowne  of  Saffia  :  and,  in  3  or  4  dayes 
after  her  aryvall,  there  departed  out  of  the  saide  roade  a  Spanishe 
carvell,  laden  Avith  Spanyardes  goods,  tliat  traffickes  tins  counlrye  : 
after  Avhich  carvells  departure  John  Gyles.  master  of  ihe  aforesaid 
«  Dolphin  »,  Avayed  ancker  and  sett  sayle  in  the  nighte  tyme,  and, 
as  yt  pleased  God.tooke  the  said  carvell.  But  the  Spanyardes  escap- 
ed  Avith  there  boate  alande,  and  came  presenllye  to  Morocus,  Avher 
MuUey  Hamett,  the  Kinge  of  this  conlrye,  is  resydente  ;  to  Avhonie 
they  made  complainte,  accusinge  the  Englishe  marchantes,  lier 
most  gracions  Ma""  subjects,  to  bc  the  doers  and  consenlers  of  tlio 
takinge  iheir  carvayle  and  goods.  Wheruppon  the  Viz-Rey  of  this 
countrye  deciared  unto  our  nacione  that  the  King  Avas  higlily 
ofiended  for  the  flacte,  and  threatened  that,  yf  the  carvell  Avere  nol 
retourned  againe,  that  ail  the  goods  Avhicli  wer  landed  out  of  the 
aforesaid  «  Dolphin  »  shoulde  be  confiscate,  and  besydes  great 
pennalty  shoulde  be  layd  uppon  us. 

1  lier  Avas  suffîciente  rcasons  allcdged  in  our  delVcnsc,  yfyt  wcre 
in  a  countrye  Avher  Ave  mighle  hâve  trcAve  justice  ;  but  beinge  herc, 
under  the  laAves  of  a  heatlien  Kinge,  Avhose  Avill  musl  bc  pronerrcd 
l)efore  justice  and  equytye,  yt  is  occasyon  that  we  suH'eic  grcalc 
iiijuryes,  to  Ihe  roprocbe  and  disshonnore  of  our  conlrye,  and  dolh 
cheefelye  prococdc  liiroiigli  the  misscdemcanour  and  Irccherons 
dealings  of  our  oamu-  countiy  men. 


LETTRE    d'un    MARCHAND    CAPTIF    AU    MAROC  ^8 1 

For  that  may  please  your  Honnor  to  understande  :  wheias,  to 
satisfye  somewhat  the  Kings  mynde,  at  the  appoyntement  of  the 
Quenes  Ma""  agente,  M'  Henry  Robarles',  resydente  in  Morocus, 
t>\o  Englishe  marcliantes  wente  to  SafTia  to  entreatc  John  Gyles, 
master  of  the  foresaid  «  Dolphin  »,  to  retourne  the  carvell  for 
appeasinge  the  Kinges  displeasure  conceaved  againste  us  :  the  said 
master,  clayininnge  the  carvell  to  be  alawfull  pryze,  and  that  he  had 
comytted  noe  offense  againste  the  Kinge  nor  none  in  his  contrye, 
neyther  had  medled  in  the  porte,  but  had  libertye  of  the  sea  to 
follow  his  enemye,  reffused  to  retourne  thepryse:  wilUnge  them 
to  stande  in  their  owne  deffense  for  safegard  of  iheir  goodes  ;  and 
havinge  order  also  from  the  aforesaid  M'  Henry  Robartes  that  he 
shoulde  not  retourne  the  carvaile,  yf  he  tooke  her  out  of  the  roade, 
cawsed  him  to  care  the  lesse  for  the  troubles  which  wer  like  to 
ensue,  and  the  damadge  we  sustayne  ihereby.  For  contrary  to  ail 
reason  and  justice,  by  the  Spanyardes  procuremenles,  ail  the  mer- 
chantes  goodes,  which  wer  dischardged  out  of  the  «  Dolphin  »,  by 
the  kinges  order  are  deteyned  and  arested  to  ihis  dav  in  Saffia  ; 
which  we  hitherto  cannot  gelt  released.  AVheruppon  grewe  contro- 
versye  amongeste  the  laders  servants  for  the  repartition  of  such 
chardges  as  should  be  dissbursed  in  folio  winge  the  su  te  againste 
the  Spanyardes  for  releasement  of  our  foi'esaid  goodes,  somme 
laymge  to  my  chardge,  beinge  the  owners  servaunte  of  the  «  Dol- 
phin »,  in  respecte  that  your  Honnor  shoulde  reape  somme  parte 
of  the  pryse,  that  the  sute  shoulde  be  mayntayned  at  my  cost  and 
chardges.  And  perceavinge  somme  ofownecontrymen  affectionated 
more  to  the  Spanyardes  then  Avillinge  to  withstand  them,  as  trewhart- 
ed  Englishe  men  oughte  to  doe,  I  was  contented,  for  avoydinge  the 
danger  which  their  malycious  myndes  meante  towards  me,  and  my 
masters  goodes,  to  hâve  our  Quenes  Ma""  agent  take  somme  good 
order  amongeste  us  howe  the  chardges  shoulde  be  levyedindifferent- 
lye  ;  wherunto  every  one  was  willinge  and  yelded  to  his  judgemcnle. 

But  since,  one  William  Gore  and  Lawrence  Feraaie,  with  others 
of  iheir  conffederates  (who  is  the  sonne  and  servauntes  of  M"^  Jar- 
rurd  Gore^  in  London),   as  they  bave  dealte  very  unchrislianlike 

I.   V.    infra,  p.  5oo,  note  i.  2.   V.  supra,  p.  469,  note  i. 

De  Castkies.  Vil.    -  3i 


482  22    DÉCEMBRE     1 586 

before,  inclynninge  tlieir  false  harted  proceedinges  with  the  Span- 
yardes  againste  God,  their  prynce,  and  cuntrye.  so  doth  the  said  Wil- 
liam Goie  now  reffuse  to  joine  like  a  trewe  subjocte  with  the  reste 
of  his  contrymen,  and  dissobayinge  the  comandemenle  ofherMa"" 
agente,  hatlie  accused  me  to  our  enemyes  the  Spanyards  how  I  am 
the  owners  servaunte  of  the  «  Dolphin  »,  and  that  your  llonnor 
and  my  masters  hâve  the  greateste  parte  of  the  pryse,  and  that  niy 
masters  hâve  goodes  inoughein  the  contrye  to  paye  for  the  carvell. 
and  that  with  ail  reason  his  falhers  goodes  sliould  be  released  and  my 
masters  answere  for  ail;  and  not  satisfyed  nether  with  that  evyll 
reporte,  liath  alsocawsed  pryncipall  Alcaide  ofthis  lande  to  enfoime 
the  Kinge  the  like  matter  ;  by  which  meanes,  at  the  Kinges  coman- 
demente  to  the  Viz-Rey  ofthis  contrye,  I  am  hère  impryssoned 
amongeste  a  nomber  of  healhens.  By  which  your  Honnor  may  per- 
ceave  what  malicyous  and  envyous  harted  Englishemen  heic  be  in 
tins  wicked  lande,  tliat  shall  so  lightlye  accompte  of  lier  Ma"""  agente  : 
they  may  well  be  thoughte  such  members  toward  their  contrye  as 
those  that  would  bave  spoiled  and  subverted  the  whole  reaime,  thaï 
shall  ihus  wickedlye  conspire  and  betraye  their  contrymen ,  cleav- 
inge  to  the  enemye,  and  forsakinge  lier  Ma""  agente  and  ail  tlic 
reste  of  the  Englishe  men,  to  our  grcat  damage  and  their  ownc 
overlhrowe.  For  wlial  grcaler  shame  and  disshonnor  can  ther  be 
againste  hcr  soveraigne  prynce  and  contrye  tiien  tlius  to  be  liad  in 
subjection  by  tiie  Spanyardes  in  this  contrye  ;  which  cuiuetli 
principallye  through  our  owne  contrymens  envyous  and  ungodly 
attemplcs  !  Beseechinge  your  Honnor,  for  Gods  cawse,  that  il 
would  please  your  llonnor  to  be  a  meane  to  the  Quenes  Ma'"'  honor- 
able Cow  nsell  thaï  a  refTormacion  may  be  speedelye  provyded,  and 
ordcr  Iaken  for  betler  governiente  hère  of  lier  Ma""  subjectes,  thaï 
they  may  be  brydicd  and  resirayned  from  their  wicked  atlemptes, 
which  daylye  cncreaseth  in  somme  supportinge  our  enemyes  cawse 
both  againste  tlie  majcstye  of  God,  the  honor  and  prollit  ofour 
contrye.  Likewyse  that  it  would  please  your  llonnor.  God  sciid- 
inge  tlie  pryse  weil  home,  to  take  suche  order  that  notliinge  be 
dimynyslied  oiitof  my  masters  bandes,  and  that,  \vhal  daniadge  and 
losse  soever  I  sustayne  by  mv  fnresaifl  rontrymons  unnalurall  deai- 
inge,    m\    Irii^le  is  tliat  your  llunnur  will   considcr  ol"  ihc  cawse 


LETTRE    d'un    MARCHAND    CAPTIF    AU     MAROC  483 

and  worcke  suclie  meaneslhat  Iheir  frendes  sliall  answere  ihesame; 
beiiige  well  worthye  lo  answere  for  tliat  which  is  alreadie  passed  ; 
and,  yf  the  Kinge  be  not  mercyfuU,  ail  my  masters  goodes  are  in 
hassard  to  be  confiscate,  and  I,  wilh my  companyons,  like  lo  remayne 
in  perpetuall  captivitye,  unlesse  speedye  redresse  be  procured  by 
your  Honnors  favorable  furlherance,  by  her  Ma""  letlers  to  ibe 
Kinge  of  this  contrye;  which  for  the  love  of  God  I  most  humblye 
desyre  your  Honnor  to  furlher. 

Becawse  I  will  not  be  overtedions.  I  omytt  to  satefye  your  Honnor 
vvhat  small  accompt  thèse  heathen  people  make  of  us  and  our  Ing- 
lishe  comodities  ;  which  pr'oseedeth  of  the  dissorderlye  deahnge  of 
the  Barbarye  Company,  by  overlayinge  this  wicked  contrye  of  late 
with  abundance  of  goodes';  also  whal  great  injuryes  and  abuses 
is  daylye  offred  us  by  the  Kinge  in  favour  of  the  Spanyardes  :  detayn- 
inge  our  goodes  ashore,  impryssoninge  marchauntes,  our  masters 
and  maryners  of  our  shipps,  at  the  departure  of  any  shipp  laden  by 
the  Spanyardes,  and  threaten  us  Ihat,  yf  ther  shipps  misscarry,  we 
shall  answere  for  yt,  in  such  crewell  manner  that  noe  Christian 
harte  woulde  sulTer,  if  we  cowld  otherewyse  rcmedye  yt;  and  are 
more  overcrowed  by  the  Spanyardes  hère  then  our  conlrymen  are 
in  Spaigne,  to  the  great  dissgracc  of  our  contrye;  and  so  like  to 
persévère,  yf  speedye  remedye  be  not  soughte  by  the  honorable 
Cownsells  comniandemente  :  for  the  Barbary  Company  regardeth 
litle  the  wronges  and  intoUerable  injuries  we  abyde  amongeste 
those  cursed  people. 

And  thus  cravinge  your  Honnors  pardon  for  my  bo^^ldnes,  de- 
syringe  your  flonnor  for  Cliristes  sake  toremember  my  sute  as  the 
waightynes  of  the  cawse  requvreth,  I  cease,  beseechinge  the  Al- 
mightyeCod  lo  protecte  and  préserve  your  Honnor  with  everlaslinge 
glorye  to  the  health  of  your  sowle. 

From  Barbary,  in  the  infydells  prysson,  in  the  citly  of  Taira- 
dant,  the  xij  daye  of  December  i58G. 

British  Muséum.  —  Lnnsdoirne  Ms.i.  l't'i,  [f.  321-322.  —  Copie  con- 
temporaine. 

I.   A  .  sufjra.  Introduction  critique,  p.  liÔ2. 


^8!^ 


3o 


JUILLET     I 


58; 


CLXXVII 
LETTRE  D'ELISABETH  A  MOULAV  AHMED  EL-MWSOUR 

Elle  a  été  heureuse  d'apprendre  avec  quels  éçjards  le  Chérif  traite  son  ayenl 
et  de  recevoir  les  lettres  de  ce  prince.  —  Elle  s'excuse  de  ne  pou- 
voir, à  cause  de  la  guerre  qu'elle  soutient  en  ce  moment,  lui  envoyer 
tout  ce  qu'il  lui  a  fait  demander.  —  Elle  a  prescrit  qu'on  lui  donnât 
satisfaction  autant  qu'il  est  présentement  possible,  ainsi  que  son  agent 
le  lui  expliquera  plus  en  détails.  —  Elle  a  chargé  ce  dernier  de  lui 
exposer  ce  qu'elle  désire  qu'il  fasse  contre  son  sujet  John  Herman  qui  l'a 
gravement  offensée.  —  Elle  le  prie  de  continuer  ses  faveurs  au  dit  ambas- 
sadeur et  de  ne  pas  se  laisser  influencer  par  les  calomnies. 

Grpcnnich,  20  [n.  st.  3o]  juillet  1587. 

Muy  alto  y  muy  poderoso  Sennor, 
Aviendo  entcndido  de  parte  de  nuestro  agente  '  la  muclia  aficion 


1.  L'ambassadeur  vénitien  à  Madrid, 
Hieronimo  Lippomano,  après  avoir  signalé, 
dans  une  dépêche  du  10  juillet  i586,  les 
efforts  de  la  reine  d'Angleterre  aupris  du 
Grand  Seigneur  pour  amener  ce  prince  à 
prévenir  l'occupation  de  I^rache  par  Phi- 
lippe II  en  s'en  emparant  lui-même,  an- 
nonce, le  1 1  octobre,  qu'Elisabeth  a  dépêché 
vers  le  roi  de  Fez  un  agent  qui  a  travaillé 
de  concert  avec  un  envoyé  turc  pour  mettre 
cette  placeà  l'abri  des  tentatives  espagnoles. 
Revenant  sur  cette  question  dans  deux  dé- 
pêches des  i5  et  16  décembre,  l'ambassa- 
deur affirme  que  la  Reine  a  envoyé  un 
riche  présent  au  roi  de  Fez,  que  le  «  cha- 
vass  »  turc  est  en  train  de  conclure  un 
traité  avec  ce  prince  au  sujet  de  Larache 
et  que  les  négociations   sont  dirigées   par 


l'ambassadeur  anglais.  Cah-ml.  0/  \  enelUin 
Pnpers.  —  Les  documents  de  provenance 
anglaise  ne  gardent  aucune  trace  des 
menées  dont  parle  Lippomano.  L'agent 
Henry  Roberls  ne  donne,  d'ailleurs,  aucuns 
détails  précis  (V.  infra.  Doc.  CLXWIIl, 
p.  5oo,  CLXXXVII,  p.  5 10)  sur  lis 
affaires  qu'il  aurait  traitées  pendant  ses 
trois  années  de  séjour  au  Maroc.  Comme, 
d'autre  part,  il  y  était  arrivé  au  mois  de 
septembre  L'Isa  et  que  l'envoi  d'un  agent 
anglais  annoncé  par  Lippomano  n'aurait 
ou  lieu  ipien  lôSl).  il  est  ii  sup|)oser. 
si  les  informations  de  l'ambassadeur  sont 
exactes,  que  les  mots  :  nueslro  aiirnlr 
s'appliquent  au  personnage  signalé  par  lui 
et  que  ce  personnage  était  dislinci  de  Henry 
Roberls, 


LETTRE  d'Elisabeth  a  moulay  ahmed  el-mansouu  /i85 

y  volontad  que  nos  teneys,  y  quanta  honra  y  favor  le  hazeys  por 
amor  nueslro,  para  darnos  tanlo  mayor  teslimonio  de  vuestra  amis- 
tad,  hemos  recebido  de  lo  uno  y  de  lo  otro  muy  grande  contento  y 
satisfacion  :  y  assy  no  podeinos  dexar  de  agradcsceroslo  como  mere- 
ceys. 

Vuestras  cartas  '  hemos  tambien  recibido  y  con  ellas  holgadonos 
infinilamente,  por  venir  de  parte  de  un  principe  a  quien  tenemos 
tanta  obligacion. 

JVuestro  agente  nos  ha  escripto  sobre  ciertas  cosas  que  desseays 
ser  os  embiadas  de  aqui^.  Y,  aunque  queriamos  poderos  en  ello 
puntualmente  complazer,  como  pidiz,  ha  succedido  que  las  guerras, 
en  que  stamosal  présente  occupadas,  no  nos  lo  consienten  del  todo. 
Hemos  pero  mandado  que  se  os  satisfaga  en  parte,  y  conforme  a 
lo  que  por  agora  la  necessitad  nos  permite,  como  mas  particular- 
mente  os  lo  declarara  nuestro  agente  ;  esperando  que  lo  reciberreys 
en  buena  parte  y  conforme  al  animo  con  que  os  lo  concedemos. 

Y  porque  nos  ha  sido  referido  que  aveys  prometido  de  procéder 
contra  un  Juan  Herman  vassallo  nuestro  (el  quai  nos  ha  gravemente 
offendido)'  de  la  manera  que  os  lo  demandaremos,  avemos  dado 
orden  a  nuestro  dicho  agente  de  deziros  mas  particularmente  lo  que 
desseamos  ser  hecho  acerca  deste  negocio,  rogando  os  que  lo  man- 
deys  assi  complir,  y  que  seays  servido  de  favorescer  siempre  ai 
dicho  agente,  y  tenerlo  en  buen  credito,  como  hasta  agora  aveys 
hecho,  sin  permitir  que  nadie  os  haga  mudar  de  parecer  acerca  de 
las  calumnias  que  le  podran  levantar,  ny  dudar  que  no  complamos 
muy  por  entero  todo  lo  que  de  nuestra  parte  os  prometiere. 

Nuestro  Sennor  guarde  vostra  muy  alla  y  muy  poderosapersona. 

Hecha  en  nuestra  Corte  real  de  Grenewich  a  20  de  Julio  1687. 

Hichard  Hakluyl.  —  Tlie  Principal  Navigaiions...  nf  Ihe  Emjlish 
.\ation.  —  Édition  1598-1600,  t.  II,  2'  partie,  p.   II9-. 

I.    i'ueslras  cartas:  ces  lettres  de  Mou-  3.   Sur  ce  personnage,  \'.  supra,  p.  887, 

lay  Ahmed  n'ont  pas  été  retrouvées.  note  a.  On  ignore  ce  dont  il  s'était  rendu 

s.   On   ignore  ce  qu'étaient  ces   «   cer  coupable, 
taines  choses  »  que  le  Chérif  avait  deman-  4.   Cette  lettre  est  suivie,  dans  Hakh-yt, 

décs  à  Elisabeth.  d'une  traduction  anglaise. 


486  VERS  1587 

CLXXVIII 

REQUÊTE  DE  LA.  BARBARY  COMPANY  A  LEICESTER 

Les  associés  rappellent  que  Leicester , pour  remédier  aiix  lourdes  pertes  qu'ils 
ont  subies  au  Maroc,  leur  a  obtenu  de  la  Beine  un  monopole  temporaire  du 
commerce  en  ce  pays  et,  comme  garantie  de  sa  protection,  a  fait  insérer 
son  nom  dans  l'acte  royal.  —  Ils  ont  contribué  aux  frais  de  la  mission 
de  Henry  Boberts  au  Maroc,  sans  compter  d'autres  charges ,  et,  pour  venir 
en  aide  aux  drapiers,  expédié  en  ce  pays  d'énormes  quantités  de  draps. 
—  Bien  que  ces  expéditions  eussent  amené  un  encombrement  du  marché 
marocain  qui  leur  a  été  très  préjudiciable,  ils  espéraient,  avec  le  temps 
et  grâce  à  leur  privilège,  améliorer  leur  situation  et  écarter  la  concurrence 
française.  —  Or,  ils  apprennent  que  les  marchands  des  comtés  de  l'Ouest 
ont  été  autorisés  à  trafiquer  au  Maroc.  —  Ils  seront  ruinés  par  celte 
mesure,  attendu  que  le  Chérif  et  ses  Juifs,  voyant  venir  de  nouveaux 
marchands ,  en  conclueront  que  le  Maroc  est  l'unique  débouché  qui  reste 
aux  draps  anglais  et  n'en  donneront  pas  un  penny.  —  Us  prient  Leices- 
ter de  les  sauver  du  désastre. 

■  S.  1.,  [Vers  1587'.] 

En  tête,  alla  manu  :  The  humble  pétition  of  tlio   mercliauntes 
tradinge  Barbary. 

To  the  right  honourahic  the  Earle  of  Lecoister, 

In  moste  humble  wisc  shcwcth  unto  your  Ilonor  the  Company 
of  mercliauntes  tradinge  Barbary: 

Whereas  it  pleased   your  Honor  to  tendoi'  our  dislressed  estâtes 

[.   Le   présent  Document  est  postérieur  ccster.  L'état  do   choses  qu'il  si^'nolo  sup- 

aui    lettres   palenlos    ilu    i5  juillet    ir>85  pose,  d'ailleurs,    un   certain  temps  écoulé 

ci-do9su9   publiées   et  antérieur   au  5  sep-  depuis   la   fondation    d<^   la    liarbary   Cum- 

tembre    i588,    date  de  la   mort  de   Loi-  pany. 


REQUÊTE    DE    LA    BARBARY    COMPANY    A    LRICESTEK  f\R'j 

(havinge  susteyned  grete  losses,  and  sundrie  debtes  beinge  owed 
unto  us  in  tliose  partes)  not  onlie  to  procure  a  graunlc  frome  hir 
Ma"',  ihat  for  certen  few  yeres  none  sholde  interrupt  us  in  that  Irade, 
but  also,  forourassured  releif'e  in  that  bchalle,  vouchsaffed  to  yelde 
your  honorable  protection,  and  by  nantie  inserted  yourselfe  to  that 
end  in  the  saide  graunt  : 

Wee,  your  suppliantes,  hereuppon  recevinge  grete  incoragement, 
did  not  onlie  mosle  franckly  accorde  to  contribule  in  the  charge  for 
M'  Henry  Roberles,  hir  Ma"'*  agent,  his  inayntenaunce  ihere, 
besides  olher  grete  chardges  imediatUe  by  us  payde  hère,  but  also 
devised  for  tlie  clothiers  releife,  and  sent  over,  uppon  the  same  our 
first  establishment,  such  a  quantelie  of  cloathes  as  in  no  tymes  before 
ever  was  tlie  like'.  And  alUhough  (as  wee  are  given  to  understande) 
hir  Ma'""  agent  hath  certefied  your  Honor  that  the  overleyinge  of 
that  countrey  somewhat  discredited  our  Inglish  commodités,  and 
by  that  nieanes  was  also  prejudiciall  unto  us,  both  in  sale  (havinge 
hadd  no  retorne  yet  home  for  any  those  clothes  so  sent)  as  in 
augmentinge  our  debles"  (being  now  growen  to  a  grete  some,  and 
standinge  uppon  many  hassardes  and  cawsualties  ever  or  no  to  be 
paide);  yet  Avee  hoped  in  processe  of  tyme,  and  by  meanes  of  hir 
Ma"'*  saide  graunte,  to  lielpe  ourselves,  and  to  wcary  forth  the 
Frencli'  and  other  straungers,  wiio  sludied  to  bringe  iheir  country 
cloath  in  estimacion,  and  our  Inglish  commodities  into  disgrâce. 
But  now,  right  Honourable,  beinge  the  verie  instant  tyme  when 
hir  Ma"'  hath  written  verie  latelic  hir  letter  to  the  Kynge  for  us*, 
and  wee  leyed  the  plott  both  for  an  assured  recoverie  of  our  debtes, 
as  also  in  effeclinge  the  creditt  of  the  commodités  of  tins  reaime, 
and  disgracinge  the  strangers,  wee  are  given  to  understande  that  hir 
Ma""  saide  graunte  shall  not  bave  that  course,  by  reason  that  a 
liberlie  is  graunted  to  those  of  the  Westcountry  also  to  deale  pre- 
sentelie  for  Barbary  ;   wliich  will  worke  our  utter  confusion  and 


I.   Sur  Ions  les  faits  rappelés  ici  par  les  français.  V.  iiij'ra.  Doc.  CCI,  p.  553. 

marchands,  V.  supra,  Introduolioii  critique,  4-   Cette  lettre  d'Klisabeth  au  Cliérif  en 

pp.  h^o,  452.  faveur  des   marchands  anglais  n'a  pas  été 

a.   Our  debtes  ;  c'est-à  dire  :  les  sommes  retrouvée.  C'est  elle,  sans  doute,  qui  amena 

qui  nous  sont  dues.  V.  supra,  p.  4^7.  la  promulgation  de  l'édit  de  Moulay  Ahmed 

3.   Sur  cette  concurrence  des  marcliaiids  ci-dessous  publié,  p.  ^go. 


488  VERS  1687 

decay  :  for  if  the  Kynge  may  hâve  knowledgo  of  newe  merchauntes 
and  customers  to  deale  mth,  he  nor  the  Jewes  will  ever  hâve  any 
conscience  to  pay  us  one  penny  value,  but  will  suppose  wee  hâve  no 
other  place  to  vent  our  cloathes.  and  therefore  do  post  thevm  to  his 
country  :  so  that  in  the  end  a  desolacion  wilbe  of  thattrade  towardes 
this  reaime,  and  a  misérable  beggery  corne  uppon  us  présente 
traders  thither.  In  tender  consideracion  whereof,  and  for  that  wee 
rely  uppon  your  Honors  protection,  as  aforesaide,  and  that  the 
saide  graunt  is  not  of  perpetuitie,  but  for  a  fewe  yeres  to  elTecl  a 
matter  of  grete  necessitie,  that  your  Honor,  in  charitable  conside- 
racion, will  take  in  hand  the  defence  of  this  our  distressed  cause 
for  us;  and  accordinge  to  bounden  duelie,  wee  will  never  cease  to 
pray  for  the  prospérons  state  of  your  Honor. 

British  Muséum.  —  Cotton  Mss,  Nero  B.  XI,  f.  296.  —  Orujinal. 


AVIS    DE    MADIUD  480 


CLXXIX 

AVIS  DE  MADRID 

(Extrait)  • 

Le  gouverneur  de  Ceutu  aurait  projeté,  à  rinxli>/a.l[iin  de  la  reine  Elisal)elh 
et  de  D.  Antonio,  de  livrer  la  place  au  (J/u'rif. 


Madrid,  7  janvier  i588. 

Au  dos,  alla  manu  :  7  Jan.  i588,  di  Madrid. 

Illustrissimo  Signor  mio  Osservatissimo, 

Ho  poco  che  dire  a  \'oslra  Illustrissima  con  qiiest'  ordinario,  per- 
che li  romoii  di  far  nuova  armala  quest'  anno  sono  gia  del  tuUo 
cessati,  onde  le  cose  passano  in  questa  corlc  quielissime. 

Si  va  raggionendo  in  segreto  che  il  governatore  di  Ccuta,  forlezza 
délia  corona  di  Portugallo  in  Africa  al  stretto  di  Gibilterra,  tratti  di 
darsi  al  SerifTo  per  trattation  délia  regina  d'  Inghilterra  et  di  Don 
Antonio,  che  sarebbe  cosa  di  mala  consequenza. 

Di  Madrid,  a  7°  Genaro  1088. 

Public  Record  Office.  —  State  Papers,  Foreign,  Spain,  vol.  III. 


4 go  io~î9  MARS  i588 

CLXXX 

ÉDIT  DE  MOULAY  AHMED  EL-MANSOUR 

//  a  accordé  sa  protection  aux  marchands  anglais  et  fait  défense  à  ses  sujets 
de  les  capturer  dans  les  ports  de  son  royaume  et  de  leur  causer  aucun 
préjudice. 

S.  1..  2'  décade  de  Rl)ia  ii  pgô  [10-19  ^^^^  i588]. 

Este  es  un  traiisladu  bien  y  fielmente  sacado  da  uiia  caria  real 
del  rey  Mulet  Hamet  de  Fes  y  emperador  de  Manuecos.  cuyo  ténor 
es  este  que  segue. 

Con  el  nombre  de  Dios  piadoso  y  misericordioso  etc. 

El  siervo  de  Dios  solierano,  el  conquistador  por  su  causa,  el 
successor  ensalçado  por  Dios,  emperador  de  los  Moros,  liijo  del 
emperador  de  los  Moros,  Jariffe,  Ilaceni,  el  que  perpétue  su  bonra, 
y  ensalce  su  estado. 

Se  pone  este  nuestro  real  mandado  en  manos  de  los  criados  de 
nuestras  altas  puertas  los  mercadores  Yngleses,  para  que  por  el 
sepan  todos  los  que  la  présente  vieren,  como  nuestro  alto  Consejo 
les  anpara  con  el  favor  de  Dios  de  todo  aquello  que  les  enpcciere 
ydannare.  en  qualquiera  maneraquc  fueren  oITcndidos;  y,  en  qual- 
quiera  viaje  que  fueren,  ninguno  les  captivara  en  eslos  nuestros 
reynos  y  puertos  y  lugarcs  que  a  nos  pertenescen  :  y  que  les 
cuhre  el  amparo  de  nuestro  poder  de  qualquiera  fatiga  ;  y  ningun 
los  impida  con  mano  de  encmistad,  ni  se  dara  causa  de  que  se 
agravien  en  qualquiera  inanera.  con  el  favor  de  Dios  y  de  su  anqiaro. 

Y  mandamos  a  los  alcaydes  de  los  nuestros  puertos  y  forlalczas. 
y  a  los  que  en  estos  nuestros  reynos  liencn  cargo,  y  a  toda  la  génie 
commun,  que  no  les  allegucn  en  ninguna  manera,  con  orden  de 
queseanofrendidosen  ninguna  manera;  yesto  seranecessariamentc. 


ÉDIT    DE    MOULA  Y    AHMED    EL-MAN80UR  ^91 

Que  es  escrita  en  los  medios  dias  de  Uabel  segundo,  aiino  de 
nueve  cientos  y  noventa  y  seys. 


Concorda  el  dia  d'  esta  carta  con  veynte  dias  de  Marco  del  anno 
de  mil  y  quinientos  y  ochenla  y  siete',  lo  quai  yo  Abd  el-Rahman 
el-Catan^,  interprète  per  Su  Magestad,  saque  en  romance  de  verbo 
ad  verbum,  como  en  el  se  contiene,  y  en  fee  dello  firmo  de  my 
nombre,  fecho  ut  supra. 

Abd  el-Rahman  el-Catan. 

Ifakluyt.  —  The  Principal  Navigations of  the  English  Nation.  — 

Édition  1598  1600.  —  Tome  H,  2'  partie,  p.  118. 

I.   Il  n'y  a  pas  concordance  entre  la  date  est  tenu  à  la  date  arabe, 
de  rhégire  et  celle  de  l'rre  chrétienne.  L'une  3.   El-Catan   pour   el-Catani,  probable- 

des    deux   est    nécessairement    fausse.   En  ment  un    ethnique.    L'interprète    renégat 

l'absence  de   toute    autre  donnée,  on  s'en  devait  être  originaire  de  la  ville  de  Gatane. 


^92  29    MARS-28    AVRIL     l588 

CLXXXI 

LETTRE  DE  MOULAY  AHMED   EL-MANSOUR  A  DON  ANTONIO 


D.  Antonio',  qui  était  alors  réfugié  en  Angleterre,  voulait  obtenir  l'aide  du 
Chérif  pour  reprendre  à  Philippe  II  le  royaume  de  Portui,'al.  Les  négociations 
qu'il  entama  à  cet  effet  et  poursuivit  durant  plusieurs  années  étaient  favorisées 
par  Elisabeth.  Elles  tiennent  une  place  importante  dans  l'hisloire  des  relations 
entre  l'Angleterre  et  le  Maroc.  Fidèle  à  sa  politique  de  bascule  entre  l'Espagne 
et  les  puissances  hostiles  à  Philippe  II,  Moulay  Ahmed  el-Mansour  exploita 
habilement  la  situation  ;  il  se  contenta  de  faire  des  promesses  et  imagina,  avec 
une  fertilité  inépuisable,  des  prétextes  pour  en  ajourner  la  réalisation  '. 

Moulay  Ahmed  a  reçu  la  lettre  de  D.  Antonio  et  il  a  fait  connaître  ses 
intehtions  à  l'ambassadeur  de  ce  prince,  dont  les  désirs  seront  accomplis. 
—  Déférant  à  la  demande  de  D.  Antonio,  il  s'est  empressé  cfécrire  à  la 
reine  d'Angleterre  pour  lui  recommander  la  cause  de  ce  dernier. 


Merrakecli,  Djoiimada  I'''  996  [79  mars-aS  avril  i588]. 


I.   V.  siiprn.  p.  Ai'.i,  nolo  /j.  i3t)-i;W.  l'iti-KiH,  iij8-aoi ,  ^05.  aol),  3a?<- 

3.  Cf.  France,  t.  11.  pp.   ult,  iig-i'ii,        sSo  ;  Pays-Bas,  t.  1,  pp.  3-i^,  3i-^i . 


LETTRE    DE    MOULAY     AHMED     EI-MANSOUR     A     OON     ASTOMO         '|()3 

jlja.ll  v_>!i  Ij  U  «ôsl  >«l^j  4jiil  L^U  ^jii  !_/•  <J^'l  15;-^  /^ (X-'l  1-J^ 
LJVI  ^y  <^  ^JIiJI  Al) lie  i_r'j'^=^J  ■*  jl^'l  ls^^  ôJujCj  o^^  w^— «j  -»• 

^  lÀ*  Là  j^  ^i  ^j^j  -^^  -«■  Â^-^l  l5il_-.  Jl  j>^lj  *  Âiii^^n 
^1  Ju  U  U  jl:S  ->  \>j^y>-  fj    jçS  *'y^'  J-^  yl-Ilj  *  tjb  ^^ 

JJ\â  ■«■  ^\J^i  Ic^  ô''^j5j  *  !>^  ^W  *iA!i  li«>j'j  ^-f  ^c'^*-?  y>^»  "4^ 
Sa.  JuJI  'IjVij  «  ^_iJl  jUi-Vi  ^  ç^'  ^  ^-^  ^  f^^  J'  <^^  -^ 
Ij.^;  ^jJ  ôj_/^j  *  y\-2ij'j  ÂL>-  *^\  'U  o'  '^.  (^^:^  *  '^-N'^ 

•«■  tJ  j^  j^'l  ^Ll  y  <Ç«j_5  -H-  lie  JCjS  c^  U  Jyj  Ia*  J|_j  ■«•  ^}^\ 


/îq4  29  MARS-28  AVRIL    1088 

•«•  Ulifr   rjA  JC'UI  ^JÀ  ULlij  yUl  <j  b  <ûsi   'U.  o^   (^— aI  b-^J 

Suprasciiptio   titulum  repis 

♦4I  c5^^  J^b  ÂUlb  V^>  ^'^b  ^Vl  :^ilJVl 
.oll=UI  j^\  JJVl  J-t.Vi  ^UVl  Jill  ô^J\  aIUI 

«r//«/(  Muséum.  —  liiirney  Mss,  367.  (f.   1DS-I<t9.  —  Copie'. 

I.   Le   Ms.  Burney  867  esl  uniquement  /«  et  le  yn/ la  ponctuation  maglirebino.  — 

composé  des  papiers  (l'IsaacCasaubon.  C'est  L'original    do     ce    document    devait    ôlrc 

probablement  ce  savant  orientaliste  qui  aura  une  de  ces  lettres  en   «  langue  arabique  » 

transcrit  la  présente  lettre.    L'écriture,  en  que  D.  Christopbo  trouva  dans  les  papiers 

tout  cas,   révèle,    d'une   façon    manifeste,  de  son   père.    VA.  r'  Sêrif.  Franco,  t.   Il, 

une  main  curopécne.  On  a  rétabli  pour  le  p.  i5g. 


LETTRE    DE    MOULA  Y    AHMED    EL-MANSOUR    A    D.     ANTOMO 


'|(JO 


CLXXXP' 

LETTRE   DE   MOLL.W  AHMED  EL-MANSOLK  A  D.  ANTOMO 

(TllADUCTIOÎi) 


Merrakcch,  Djoumada  I"  996  [29  mars-28  avril   1588]. 

De  la  part  du  serviteur  de  Dieu  Très-Haut,  le  combattant  pour  la 
cause  de  Dieu,  l'imam  victorieux  par  la  grâce  de  Dieu",  le  Com- 
mandeur des  Croyants,  fils  du  Commandeur  des  croyants,  fils  du 
Commandeur  des  Croyants',  le  cliérif  hassanien  —  veuille  Dieu 
Très-Haut  fortifier,  de  son  secours,  son  empire  et  faire  triompher  ses 
armées  :  qu'il  perpétue  la  mémoire  de  ses  bonnes  œuvres  ainsi  que  de 
ses  hauts  faits  :  qu'il  lui  accorde  à  la  fois  la  gloire  dans  cette  vie  et 
dans  l'autre  ! 

Au  [prince]  très  noble,  très  digne  et  très  glorieux,  qui  a  acquis  la 


1.  Celte  lettre  est  l'crite  en  prose  rimie. 
Ce  genre  de  style,  très  en  faveur  à  la  chan- 
cellerie chérifienne,  faisait  le  désespoir  des 
orientalistes  du  temps  (Scaliger,  Casaubon, 
Hubert,  etc.)  appelés  à  le  traduire.  Scaliger 
le  qualifiait  de  «  langage  fort  estrange  ». 
Cf.  1"  Série.  Pays-Bas,  t.  I,  p.  i55.  Avant 
lui,  Ibn  KhaldouD  s'était  élevé  contre  cette 
forme  qu'il  ne  trouvait  mdlement  compa- 
tible avec  la  dignité  (l'un  souverain.  «  Dans 
les  lettres  ofificielles.  ajoulc-t-il,  le  seul  stvle 
que  Ion  puisse  recommander  est  celui  de 
la  prose  libre,  dans  laquelle  on  donne  car- 
rière à  la  parole,  sans  la  soumettre  aux  en- 
traves de  la  rime.  »  Ibk  Kh.vldoun,  Prolé- 
gomènes. 3'  Partie,  pp.  862,  363,  de  la 
traduction  de  M.  de  Slaxr. 

2.  On  a  préféré  cette  traduction  à  celle 
de  :  El-Mansour  bi  Allali,  qui  serait  la  dési- 


gnation du  Chérif  par  son  surnom  roval. 
Les  fekih,  dans  le  protocole,  se  font  une 
règle  de  ne  désigner  l'auteur  d'une  lettre 
chérifienne  ni  par  son  nom,  ni  par  son 
surnom.  C'est  un  usage  analogue  qu'avaient 
adopté  les  souverains  d'Espagne  dont  les 
lettres  n'avaient  pour  toute  signature  que  : 
Yo  cl  Rey.  Cf.  H.  de  Castries,  Les  Lettres 
missioes  des  chéri/s  saadiens.  Essai  de  Diplo- 
matique arabe,  au  chapitre  :  Suscription. 

3.  Cette  répétition  doit  être  entendue 
de  la  façon  sviivante  :  fils  de  .Moulav 
Mohammed  ech- Cheikh,  lequel  était  fils  de 
.Moulav  Mohammed  el-Kuïm  bi  amer  Allah. 
Ce  dernier  étant  l'ancétrc  d'où  est  sortie 
la  dynastie  saadiennc,  les  chérifs  régnants 
avaient  l'habitude,  dans  le  protocole  épisto- 
laire,  de  faire  remonter  jusqu'à  lui  leur 
filiation. 


4()6  29    MAnS-28     AVRIL     l588 

plus  belle  réputation  par  sa  constance  et  sa  fermeté  à  supporter 
les  vicissitudes  des  temps,  le  très  nol^le,  très  glorieux  et  très  célèbre 
roi  D.  Antonio,  descendant  des  grands  rois  et  des  souverains  qui 
ont  laissé  après  eux  la  plus  grande  et  la  plus  parfaite  renommée  et 
qui  ont  joui  du  pouvoir  le  plus  élevé  et  le  plus  éclatant. 

Après  avoir  loué  Dieu  qui  accorde  son  assistance  à  tous  ceux  qui 
s'en  remettent  à  Lui  du  soin  de  leur  destinée,  qui  se  confient  à  Lui 
dans  les  conjonctures  difficiles,  et  qui  s'affermissent  sur  sa  toute 
puissance,  sachez  que  la  présente  vous  a  été  adressée  par  nous  de 
notre  auguste  capitale  .Merrakech  —  Dieu  la  protège  !  L'action  de  Dieu 
sur  nous  est  comme  une  pluie  tombant  goutte  à  goutte  ',  et  son  glaive 
n  a  pas  cessé  d'être  tranchant  pour  nous  secourir  et  nous  assister. 
Ceux,  d'ailleurs,  qui  sont  gardés  par  la  sollicitude  divine  n'ont  besoin 
ni  de  lances,  ni  de  lames  tranchantes.  Les  armées  du  Dieu  Très-Haut 
sont  dans  ces  contrées  plus  nombreuses  que  les  grains  de  poussière 
et  les  gouttes  d'eau  des  mers.  A  Dieu  appartiennent  la  puissance  et 
le  pouvoir  ;  à  Lui  la  force  et  l'omnipotence. 

Vos  estimées  lettres  et  vos  derniers  courriers  sont  parvenus  à 
notre  noble  Seigneurie,  par  l'intermédiaire  de  votre  envoyé  qui, 
depuis  longtemps  déjà,  réside  à  l'abri  de  notre  palais,  et  se  trouve 
depuis  des  années  dans  notre  noble  voisinage".  Nous  avons  accueilli 
vos  lettres  avec  bienveillance  et  considération  et  nous  avons  pris 
connaissance  de  leur  contenu  en  détail  et  point  par  point.  Nous 
l'avons  parfaitement  compris. 

En  conséquence,  nous  avons  fait  part  à  votre  envoyé  de  nos 
nobles  intentions^  et  de  nos  nobles*  vues  en  ce  qui  vous  concerne,  afin 
(ju'il  vous  les  fasse  connaître  d'une  façon  générale  et  en  détail  et  vous 
en  présente  un  clair  exposé.  Aussi,  tout  ce  que  l'envoyé  vous  dira  de 

1.  Lecopiste  a  lu  :  ,__aJl_j  pour  :  , «S  Ij.        dommcnl   porteur  ilc  la  prt'spiito  lettre  et 

2.  L'envoy,-.  ,lonl  il  est  iei  q.ustio.i  ''«  '^''"^^  1""  "^'""'"^  M'"'""'  ''''''''''•  ''  '" 
«lovall,  comme  on  le  voit  quelques  lignes  <"']'■"''  ''»'^.  ■'  '"  >■'•''"•  l'^li^al"'!'  ^  >'"'■ 
plus  bas,   retourner   vers   D.   .\iitonio.  Ce        suivant. 

doit   donc   èlre   Gaspar  de  Agram   ou   da  3.  Le  copiste  a  lu  :  jUaJill  pour  ;  juàj  >l. 

Gram  (V.  1"  Série.  Vmuco,  t.  II,  p.  i3i  ,^  ,  ,,  ,,„j,j^,,,  ,  ^■^^.^■.  ;,  ^^,^^  j^  ,,„„ii,i,,,,if 
et   note    r),  dont  le   retour  du  Maroc  est 

signaK',  vers  le  a4  juillet  i588,  par  un  des  ^ij^"-   "''""-  'I"''  '^'-"'"^  )'  »^"'''  ''""^ 

espions  que  Pliilippe  II  avait  placc'^s  auprès  l'original   un  aotic  .uljiclir  formant   asso- 

de  D.  .\ntonio  (/fcir/.,  p.  i^g).  Il  «'lait  évi-  nancu. 


LETTlUi    DE    MOULAV    AHMED    EL-MANSOUH    A    D.     ANTOMO  /ly" 

notre  part,  toutes  les  bonnes  nouvelles  qu'il  vous  donnera  en  notre 
nom,  tenez  les  pour  véridlques  —  s'il  plaît  à  Dieu.  Accueillez-les  de 
conliance  et  sans  arrièi'e-pensée.  Comptez  que  vos  désirs  seront 
accomplis  et  que  vos  souhaits  seront  réalisés  par  un  effet  de  la  grâce 
et  de  la  générosité  de  Dieu  le  Très-Haut. 

Quant  à  ce  que  vous  nous  demandez  dans  votre  dernière  lettre 
au  sujet  de  la  démarche  que  nous  devrions  faire  auprès  de  la  reine 
d'Angleterre  pour  vous  recommander  à  elle,  nous  nous  sommes 
empressé  d'accéder  à  votre  désir,  de  réaliser  votre  souhait  et  de 
combler  votre  vœu.  Nous  lui  avons  écrit'  en  votre  faveur,  appelant 
son  attention  sur  les  questions  qu'il  serait  fâcheux  de  traiter  à  la 
légère  ou  de  laisser  de  côté.  Nous  avons  insisté  auprès  d'elle  à  votre 
sujet,  ce  dont  vous  apercevrez  bientôt  les  résultats  —  s  il  plaît  à 
Dieu  —  et  recueillerez  les  fruits  par  un  effet  de  la  grâce  et  de  la 
toute  puissance  de  Dieu. 

Telles  sont  les  questions  qui  ont  motivé  l'envoi  de  la  présente. 

Ecrit  en  Djoumàda  I"  de  l'année  996. 

Suscription  [où  sont  énoncés]  les  litres  du  Roi. 

Le  noble  d'entre  les  nobles,  le  chef  d'entre  les  chefs  illustres, 
le  prince  qui,  par  sa  constance  dans  l'adNcrsité,  s'est  acquis  une 
glorieuse  réputation  : 

La  majesté  du  sultan  très  illustre,  très  noble,  très  célèbre,  le 
sultan^  D.  Antonio  \ 


i.  V.  Doc.  suivant. 

2.  Le  copisle  a   écrit  tieux  fois  le  mot 

,juaL-  (sultan)  avec  un  sad. 

3.  On  trouve  dans  le  catalogue  des  ma- 
nuscrits portugais  du  British  Muséum  dressé 
par  F.  F-  de  la  FioAMiiRE  les  indications 
suivantes  sur  le  présent  document  :  «  Carta 
original  em  lingua  arabica,  dirigida  pclo 
Xcrife  Hosein,  ïmperador  de  Marrocos, 
a  D    Antonio  (Prior  do  Crato) .  Dizem  que 


nella  accusa  a  recepçâo  de  cartas  de  D.  An- 
tonio c  Iheassevera  suescriptoem  scu  favor 
a  Rainha  de  Inglalerra.  Tem  a  data  de 
llegirayyB,  isto  eannodc  Chrislode  ID87. 
E  assignada  pclo  Xerife.  Consta  de  2  pagi- 
nas. »  Il  est  inutile  d'insister  sur  les  erreurs 
de  cet  article  :  1°  le  document  n'est  pas  un 
original,  mais  manifestement  une  copie  ; 
2°  l'année  gijô  de  l'hégire  est  comprise 
entre  le  2  décembre  1 587  et  le  2  octobre 
i5S8. 


VU.  —  32 


^g8  29   siARs-28  AviuL    i588 

CLXXXII 

LETTRE  DE  MOULAY  AHMED  EL-MANSOUR  A  ELISABETH 

//  a  reçu  la  lettre  dans  laquelle  Elisabeth  lui  recommandait  la  cause  de 
■D.  Antonio,  à  laquelle  il  s'intéresse  vivement.  —  Il  la  signale,  à  son 
tour,  à  la  sollicitude  de  la  Reine  et  souhaite  que.  par  son  aide,  ce  prince 
soit  remis  en  possession  de  son  royaume. 

j  Merrakrcii,  Djoumaila  [I"]  '  ggfi  [31)  inars-aS  avril  1Ô88]. 

En  nombre  de  Dios  el  pindoso  apiadador.  —  j  Oracion  de  Dios 
=  ■■  •  '  Mihsl'o  '^p'i  !•  y  iiiicslio  profi'la  Mafunied  y  sobic  sus 
uim^us  y  alU'gados  a  el  ! 

Del  esclavo  de  Dios,  el  iimy  exalsado  guerrero  por  mandado  de 
Dios,  Mir  al  Muminim,  hijo  de  Mir  al  Muminim,  nieto  de  Mir  al 
Muminim,  el  Xarif'e,  el  Hazne  —  \^\^^  Dios  propere  su  Eslado  y 
exaise  su  corona  ! 

Para  la  illustrlsima  y  muy  alla  y  poderosa  y  nombrada  reyiia 
Isabel,  reyna  y  senora  d  Inglalierra,  etc. 

Vos  escrivimos  esta  nueslra  caria  de  ruiestra  alfa  y  real  corlo  de 
Marruecos,  que  Dios  sostente  y  prospère  con  mucho  dcscanso,  alegria 
y  prosperidad  ! 

Haveisnos  escrilo,  dias  ha,  en  caso  del  rey  Don  Antonio,  rey 
de  Portugal,  el  quai  vino  a  vucstra  cortc  real  y  a  vuestro  ampaio, 
y  nos  encomcndastcs  muy  cncarescidamenle  todos  sus  negocios, 
los  quales  liavcmos  tenido  y  tenemos  en  muclia  cuenta,  y  mucho 
mas  por  nos  lo  cscrivirdes  vos  tan  encarescidamenle  como  lo  cscri- 


I.  Le  document  porte  seulement  comme  préci'donto  dati'c  île  IJjoumaila  I"',  il  est 
date  (le  mois  :  Djoumada.  On  a  rétabli  :  fait  allusion  ii  celle-ci  comme  étniit  i\rjh 
Djoumada  I"',   parce  que,  dans   la   lettre        écrite.  V.  supra,  p.  /|i)7. 


LETTKE    DE     MULLAY    AHMED    EL-MANSOUK    A    ELISABETH  ^99 

vistes  ;  y  tenemos  en  mucha  cuenta  lo  que  nos  encomendais.  Por 
lo  que,  aliora  vos  rogamos  muy  encarescidamente  y  encomendamos 
que  tengais  respeto  en  su  négocie  y  a  quanta  razon  tiene  en  lo  que 
pide  tocante  a  los  reynos  de  sus  anlipassados,  y  que  tengais  respeto 
a  que  vino  un  hombre  como  el  debaxo  de  vueslras  alas  y  de  vuestro 
amparo,  y  deseamos  y  os  pidimos  que  tengais  mucha  cuenta  con 
este  négocie  que  pide  de  vos,  hasta  que  por  vuestra  mano  sea  dcsa- 
graviado  de  los  agravios  que  le  han  écho  y  por  vuestra  mano  buelba 
a  su  reyno,  pues  ha  tantos  annos  que  esta  debaxo  de  vuestras  alas 
y  en  vuestra  coite.  Y,  alende  de  que  en  esto  hareis  conforme  a 
vuestra  grandeza  y  a  quan  poderosa  sois,  a  mi  [tamjbien  me  hareis 
en  ello  mucho  plazer. 

Echa  en  esta  real  corte  en  el  mes  de  Gemad,  annos  996  del 
nascimiento  '  de  nuestro  Profeta^. 

Public  Record  OJfice.  —  State  Papers,  Foreujn,  Royal  Letlers,  vol.  II, 
n"  10.  —  Traduction  officielle. 

1.  C'est,  sans  doute,  par  inadvertance  existant  à  la  Bibliothèque  nationale.  V 
que  le  secrétaire,  sous  l'influence  de  l'usage  i''' Série.  France,  t.  II,  pp.  i5i-i56.  Il  en 
clirétien,  a  daté  celle  lettre  de  la  nativité  existe  égalemi'nt  une  minute  au  British 
au  lieu  de  l'hégire  du  ProphMe.  Muséum (A/ir/ei'an  Mss.  2i)6  f.  20.3).  Outre 

2.  En  réponse  au  présent  document,  quelques  variantes  insignifiantes,  on  y  relève 
Elisabeth  envoyaune  lettre  à  Moulay.\hmed  une  légère  différence  dans  la  di.te  :  «  Fe- 
par  l'intermédiaire  de  D.  Christophe,  fils  cha  en  nueslra  casa  real  de  S'  James  a 
de  D.  .\ntonio,  lequel  se  rendait  à  Merra-  lo  del  mes  de  Setiembre  i588  ».  Cette 
kech  comme  caution  des  subsides  promis  modiGcation  de  date  s'explique,  sans  doute, 
par  le  Chérif  au  prétendant  portugais.  V.  par  l'ajournement  du  voyage  de  D.  Chris- 


njra.  p.  5'2"  et  note  4.   Cette  lettre  d'Êli-        tophc,   qui   ne  se   mit    en    route  pour   le 
sabeth  a  déjà  été  publiée  d'après  un  imprimé        Maroc  que  le  20  octobre. 


500  12    JUILLET     1088 

CLXXXIII 

LETTRE  DE  HENRY  ROCERTS'  A  LEICESTER 

//  a  reçu  la  lettre  de  Leicesler  par  le  messager  de  D.  Antonio.  —  L'ambas- 
sadeur de  ce  prince  et  lui  ont  conféré  avec  le  vizir  de  Moulay  Ahmed.  — 
Après  plusieurs  délais,  ils  ont  eu  une  audience  du  Chéri/,  à  (jui  Hoberts 
a  exprimé  les  remerciements  de  la  Reine  pour  son  offre  de  secours  à  D.  An- 
tonio. —  Le  Chéri/ a  protesté  de  la  sincérité  de  ses  promesses.  —  L'am- 
bassadeur de  D.  Antonio  l'a  prié  d'accorder  son  congé  à  Roberls,  dont 
le  retour  en  Angleterre  serait  utile  au  prétendant  qu'il  a  déjà  servi  contre 
les  Espagnols.  —  Deux  jours  après  l'audience,  le  Chéri/  a  /ail  dire  par 
son  vizir  qu^il  laisserait  partir  Roberts  et  enverrait,  en  même  temps,  un 
ambassadeur  pour  tout  conclure  avec  D.  Antonio.  —  Depuis  tors,  le 
Chéri/  retarde  indéfiniment  le  départ  du  messager  de  D.  Antonio  et  de 
Roberts  pour  l'Angleterre.  —  Il  a  appris  que  l'armada  de  Philippe  II avait 
pris  la  mer,  et  il  attend,  sans  doute,  pour  régler  son  attitude,  l'issue  de 
la  lutte  entre  l'Angleterre  et  l'Espagne.  —  Craignant  de  ne  pas  partir  et 
n'ayant  pas  confiance  dans  les  paroles  du  Chéri f,  Roberts  prie  Leicester  de 
/aire  intervenir  la  Reine  pour  lui  obtenir  son  congé. 

Merrakccli,  3  |n.  st.  la]  juillet  i588. 

En  marge:  From  Ilenrle  Roberts,  out  of  Barbarie. 

Right  Honorable, 
Your  Honores  I  received  hère  by  ihe  KingDon  Antonyes  messen- 

I.   Henry  Roborls,   «  l'un  des  écuycrs  Soldat  de  profession,   il  avait  plus  d'avan- 

jurés  de  la  Reine  »,  fut  envoyé  comme  son  tages,  prétendait-il,  à  rester  soldat.  Mais,  au 

représentant  aupris  du   Cliérif  et  comme  dire  des  marcliands  de  la  Barbnry  Company. 

agent  de  la  nouvelle  Bnrbary  Company.  La  c'est,  au   contraire,   sur  ses  instance»,  que 

présente  lettre  nous  apprend  qu'il  avait  servi  Leicesler,  qui  le  protégeait,  lui  fit  obtenir 

D.  Antonio  contre  les  Espagnols.  Il  occu-  cette  mission  au  Maroc  et  le   leur  imposa, 

pait,  avant  d'aller  au  .Maroc,  un  poste  mili-  Les  frais  de  son  séjour  devaient  être,  pour 

taire  en  Irlande.    C'est  contre   son  gré,  si  trois  ans.  îi  leur  charge.  Il  arriva   à   Sa(i   le 

on  l'en  croyait,  qu'il  abandonna  ce  poste.  i.'i  septembre    i585  ol  revint  à  Londres  le 


•LETTRE     DE     HENRY    ROBERTS     A     LEICESTER  DOI 

ger',  the  i6  of  Maye,  this  King  being  then  iii  his  kampe,  owte  of 
the  sety  :  but  presenllie  I  sent  his  Ma'"  Avorde,  thaï  ihere  was  a  mes- 
senger  come  a  purpose,  from  the  King  Don  Antonyo,  and  ihat  I  had 
a  leter  of  importance,  wreten  by  her  Ma""  order  to  me.  to  imparte 
to  his  Ma""  ;  and  iidayes  after,  the  kinge  sent  in  his  Inse-Heye"  wilh 
whome  the  Kinge  Don  Anlonyes  imcbaseler^  and  I.  hade  lovinge 
talke,  and  desecoursede  ail  the  besenes  at  large  ;  anirl  ii  daves  after, 
the  Kinge  retorned  us  anser,  that  he  lyked  well  of  ail,  but  put  us 
ofi"  for  anser,  frome  time  to  time,  lele  the  18  of  Joune  ;  and  then 
the  King.  being  come  in,  sent  for  us. 

So,  Avhen  the  King  Don  Antonves  imebasseler  hade  told  the  King 
ail  his  besenes,  I,  haveinge  your  Honors  leter  in  my  bande,  dide 
tele  his  Ma"'  the  foule  effect  thereof,  what  hère  Ma"'  caused  to  be 
Avreten  to  me  by  your  Honor.  I  shoAveyed  liis  Ma"'  hoAve  thange- 
fuley  hère  Ma"'  toke  the  good  offer  his  Ma"'  offered  to  the  Kinge  Don 
Antonyo,  and  that  heie  Ma"'  Avase  A'ery  thangefuU,  in  the  Kinge 
Don  Antonyes  behalfe,  to  his  Ma"'  for  the  same.  With  thèse  and 
many  other  discourses,  as  Avasè  mouste  fête  for  that  matar,  the 
Kinge  promesed  us  he  AAOuld  be  as  good  as  his  promese,  in  every 
pruvinge,  and  tould  us,  ii  dayes  afier,  his  Fice-Ueye  should  anser 
us  at  large  of  his  hole  delermeuasion.  Thene  the  Kinge  Don  Anto- 
nyes imebaseler  deseyred  his  Ma"'  to  geve  me  leffe  to  goe  for 
Ynglande,  declaringe  my  goinge  Avoulde  doe  the  Kinge  his  Ma"' 
mèche  proffete  by  my  serves,  for  that  I  hade  served  the  King  Don 
Antonyo  before  agene  the  Spanards  ;  and  he  ansered  he  Avoulde 
thinge  on  it,  and  his  Fice-Reye  should  anser  us  it  ail. 

So,  the  ii  dayes  after  this,  the  Fice-Keye  sent  for  us,  and  tould 
us  that  the  Kinge  his  Ma"'  Avas  fouley  delerminede  to  perfroume 
ail  that  he  promesed,  and  mèche  moure,  and  also  Avas  Avel  contente 
that  1  should  départe  for  the  serves  of  the  Kinge  Don  Antonyo,  and 
that  the  Kinge  his  Ma"'  Avoulde  sende  wilh  us  a  prensepall  Moure 

32  janvier  lôSg.  accompagné  d'un  ambas-  i.   Ce  messager  ctail  Joao  Diaz  Varela. 

sadeur  de  Moulay  Ahmed^  V.    infra.  Doc.  V.   /«  Série.  France,  t.  II,  pp.   147.  168. 

CLWXVII.  p.  5io.  Le  règlement  de  ses  1.   Sur   ce    vice-roi.  V.    infra,    p.    5li, 

honoraires  souleva  des  difficultés  entre  les  note  i. 

marchands  et  lui.    V.  supra.  Introduction  3.   Mathias    Becudo.    V.    infra.    p.  533, 

critique,  p    45o  et  note  6.  note  i. 


5o2  12     JllI  LET     1088 

of  his  to  eude  ail  malars  Ijelwixle  llie  King  Dun  Aulonvo  and 
hime,  and  we  should  lie  ail  desespeded  within  12  da\es  afler  ;  and 
lie  preyd  me  to  stave  tlie  sliipes  lele  tliat  time. 

After  ail  thèse,  I,  seeing  ther  wase  small  forwaidnes  in  thés  bese- 
nes,  I  sent  for  adyance  lo  tlie  Fice-Reye,  and  toulde  hime  the  lime 
passede  a  wave,  and  that  ihe  shipes  Avould  not  tarey.  Then  he 
desevered  me  to  staye  ihe  shipes  8  dayes  lounger,  for  that  the 
Kin£;e  dede  meine  to  perfourme  ail  Ihinges  :  tins  beinge  Soundaye. 
the  last  of  Jeune;  promessenge  ^\e  should  be  desespedede  frome 
Maroccos  apon  Seterdaye  nexte,  ^vilheo^^le  al!  fayle.  But  sence  thés 
matarce  Avase  in  hande,  hère  came  nouée  thatlheKinge  of  Spaynce 
armathar  is  departed  for  Ynglande;  the  whiche  I  well  perseve  is 
the  case  that  this  Kinge  dowthe  prolounge  the  times,  to  knowe  howe 
they  spede  :  for,  if  the  Ringe  of  Spayne  should  prosper  agen\  ngland, 
ihen  this  Kinge  w  ould  do  nolhinge  :  and,  if  the  King  of  Spayne  bave 
the  overthrowe,  as  by  Gods  helpe  he  shall,  then  will  this  Kinge  per- 
fourme promes  and  more'.  Wherefore  I,  perseving  his  délayes,  I 
wryte  this,  fering  that  the  King  Don  Antonyes  man  maye  be  lefle 
behinde  thés  shipes  also,  and  for  that  I  bave  founde  no  grete  cre- 
dele  in  this  Kings  woides  hetherto. 

I  trouste  to  coume  myselffe  ;  if  not,  I  umbely  sue  your  Honor 
to  procure  hère  Ma""  grasous  leter  to  this  Kinge  for  my  couminge 
houme  by  the  next. 

Tliis  preinge  to  the  Lorde  God  for  your  Honors  prossperous 
hellbe,  wilhe  mèche  increase  of  honor. 

Marocous,  the  2  ofJouley.  a°  10S8. 

Your  Honors  umble  and  ()i)edeyente  survante. 

Sign^  :  Henry  Robarts. 

In  haste  I  roule  this,  craflïnge  of  your  Honor  pardon  for  Ibe 
roudenes  ihereof. 

Dritish  Muséum.  — Harleian  Mss,  '206,  f.  207.  —  Original. 

I.   Dans   une    lottrr   h    Henry   Robcrts,  offre  cl  promcssa  royale,  comme  le  roy  do 

rl.iléedu  5(n.sl.  i5)aottt  i588,\Valsingham  Castillo  areceu  depuis  peu  de  jours  si  grand 

recommandait  k  l'agent  anglais  de  rappor-  coup  comme  a  esté  la  deffaito  de  son  armée 

li-r  au  Chérif,  «  avec  l'inlcnlion  de  l'encou-  sur  mer   n.  V.    i"  .Srrif.    l'rance,  t.  H,  p. 

r.iger  davantage   en   la   procédure  de  «on  i58. 


LETTRE     DE     PEDHO     DE     IIKKREHA     A     MATEO     VAZOUEZ  ÔO.'J 


CLXXXIV 

LETTRE  DE  PEDRO  DE  HERRERA  A  MATEO  VAZQUEZ 

(Extrait) 

//  s'occupe  depuis  huit  ans  à  Ceula  de  la  rédemption  des  captifs  et  des 
affaires  intéressant  le  Roi,  sous  la  direction  du  duc  de  Medina-Sidonia. 
—  En  l'absence  de  ce  dernier,  il  a  Jugé  bon  d'écrire  directement  à  Mateo 
Vazquez.  —  Les  Anglais  prennent  occasion  de  leur  commerce  à  Safi  et 
à  Santa-Cruz-du-Cap-de  Guir  pour  piller  tous  les  navires  qu'ils  rencon- 
trent. —  Ils  en  ont  récemment  capturé  deux,  dont  un  chargé  de  vins  et 
l'autre  d'huile  et  de  sel.  —  Ils  vendent  ces  prises  au  Maroc.  —  Le 
Chérif  tient  à  Salé  sept  ou  huit  galiotes  qui,  de  temps  en  temps,  vont 
opérer  des  prises  sur  la  côte  d'Espagne.  —  //  serait  aisé  de  se  défaire 
de  ces  galiotes,  qui  sont  lourdes  et  commandées  par  des  Maures.  — 
Deux  galères  sont  arrivées  de  Constanlinople  à  A  Iger  avec  un  ambas- 
sadeur, qui  vient,  sans  doute,  comme  précédemment,  demander  de  l'argent 
au  Chérif. 

Ceuta,  i6  août  i588. 

Au  dos,  alla  manu:  Ceuta  i588.  —  Pedro  de  Herrera,  i6  de 
Agosto.  —  A  Matheo  Vazquez  de  Leca  ss°  de  Su  Mag''  y  su  secre- 
tario  y  de  la  General  Inquisicion,  etc.  En  San  Lorenzo". 

No  he  tomado  la  pluma  para  liazer  eslo  anles  de  agora  porque, 
sabiendo  tantas  ocupaciones  como  V.  md.  tiene,  me  a  parecido  cosa 
ynjusta  anadirlas  yo. 


I .  Il  existe  au  clos  une  analyse  du  docu-  dar  razon  para  el  que  loque,  para  que  bien 
ment  suivie  d'une  note  de  la  main  do  se  vea  por  los  que  cslan  en  Madrid  y  tain- 
Philippc  II;  «  De  estas  très  cosas  se  podria        bien  aqui.  Kn  San  Lorenzo,  ii)dc7""  i588». 


5o/i  i6  AOUT  1 588 

Despues  que  sali  de  Sevilla,  como  V.  md.  abra  entendido,  que 
a  ocho  o  nueve  anos,  he  estado  en  esta  praza,  y  en  ella  me  e  ocu- 
pado  en  redemtion  de  calivos  y  en  el  servicio  de  Su  Mag**  en  las 
cosas  que  an  corrido  por  el  duque  de  Médina.  Agora  con  su  ausencia 
en  las  que  se  ofrecen,  me  lia  parecido  guiarlas  por  este  camino, 
y  con  esta  ocasion  he  dado  comienço  a  que  V.  md.  se  acuerde, 
recibiendo  esta  mia,  que  tiene  aqui  un  servidor.  Y  asi,  dandome 
V.  md.  licencia,  las  continuare  en  la  materia  que  tratare  en  esta, 
y  en  lo  que  mas  fuere  V.  md.  servido  mandar.  Y  asi  digo,  para 
que  Su  Mag"*  sea  sabidor  dello. 

Los  Ingleses,  con  titulo  o  color  de  venir  con  mercaderias  a  Safi 
y  Cabo  de  Aguer,  lugares  desla  costa  de  Berberia,  donde  vienen  a 
contratar,  hechan  ali  las  mercaderias  que  traen,  y  salen  a  la  mar  y 
roban  todos  los  navios  que  topan.  Y  abra  dos  meses  que  vinieron 
dos  navios  de  estos  Ynglezes  a  Sus.  que  es  un  puerlo  desla  costa, 
y  alli  echaron  la  carga  y  luego  salieron  a  la  mar  y  tomaron  dos 
naos,  una  que  era  cargadade  vinos  y  olras  mercaderias  para  Yndias, 
y  otra  cargada  de  aceytes  y  sal  ;  y  con  estas  naos  se  vuelven  a 
aquellos  puertos  y  alli  las  venden  o  rrescatan,  como  lo  barian  los 
propios  Moros. 

Tanbien  este  rey  Xarife  tiene  en  Sale  sicte  o  ocho  galeotas,  que 
algunos  tiempos  del  ano  salen  a  hazer  presas  en  la  costa  de  Espana 
y  son  danosisimas'  ;  leniendose  mucho  cuydado  de  saber  el  liempo 
de  su  salida,  pues  de  aqui  lo  avisâmes,  siemprc  son  navios 
pesados  y  mandados  de  Moros.  que,  con  muy  poco  trabajo  se  escu- 
saria  tanto  daûo.  V.  md.,  pues  eslo  que  Iralamos  es  tanlo  de  scr- 


I.   .■Vvant   le   ri'gne   de    Moulov   Ahmed  4 19.  V.  ('galomcnt  Francr,   t.   II,  p.   176. 

el-Mansour.    les    «    rames    pour   galères   »  Le    négociant    espagnol     Hallhazar    l'olo, 

figurent  déjà   au  nombre   des  articles  qui  résidant  à  Merrakccli,  nous  apprend  qu'en 

s'exportaient  au   Maroc,  ainsi  qu'il  résulte  i5g4-i595,   il  s'employait   très  activement 

d'une  lettre  de  Tlirockmorlon  du  aç)  juin  à  réunir  et  ,'1  armer  des  gali'rcs.  pour  les- 

i56i   et  d'une  requête  de   marchands  de  quelles  il  ne  recrutait  pas  moins  de  a  000 

1574.    V.    supra,    pp.    ag,    i^.").    Moulay  soldats,  et  quo  les  Anglais  lui  procuraient 

.\hmod  semble  avoir  clé  tout  particulière-  à  cet  effet  tout  le  nécessaire,  rames,  esco- 

ment  désireux  de  posséder  des  navires.  En  petles,  munitions...  V.  i"  Série.  Espagne, 

i58i,  il  n'autorise  l'exportation  du  salpêtre  lettres  de  Ballhazar  Polo  des  a3  septembre, 

du  Maroc  qu'en  échange  do  bois  do  con-  3o   novembre    i5g/i,    i3  avril,  6  mai,  ao 

«truction.  \.  supra,  p.  Sgi  el  note  i,  p.  juillet  i5g5. 


LETTRE  DE  PEDRO  DE  I1EKHERA  A  MATEO  VAZQUEZ       DOO 

vicio  de  Su  Mag**,  le  mande  hazer  sabidor  dello.  Y  lo  que  mas  se 
ofrecicre  de  su  servicio,  lo  yre  avisando,  como  lo  e  hecho  el  liempo 
que  aqui  he  eslado  por  su  mandado  debajo  del  duque  de  Médina. 
Y  lo  que  YO  escriviere  en  estas  niatcrias'siemprc  sera  certisimo,  y 
asi  podra  Su  Mag''  estar  cierto  dello. 

De  Argel  a  venido  agora  una  fregala.  Da  por  nueva  que  son 
llegadas  alli  dos  galeras  de  Costantinopla,  y  que  traen  un  ambajador 
para  este  Rey  Xarife,  que  sera  pedir  lo  que  otras  vezes,  que  es 
dinero'.  Y  lo  que  mas  se  entendiere  con  suvenida  queseadeimpor- 
tancia  se  avisara. 

Si  aqui  se  ofreciere  alguna  cosa  en  que  yo  pueda  servir,  muy 
buena  suerte  mas  sera  mandarmelo  V.  md.,  a  quicn  guarde  INues- 
tro  Senor.  como  yo  deseo. 

Ceuta,  i6  de  Agoslo  i588. 

Siijné  :  Pedro  de  Herreia. 

Brilixh  Muséum.  — Afidilional  Mss,  '283^8,  f.  292.  —  Orir/inal. 

1.    Cf.  /'■''  Série.  France,  t.  II,  p.   l8t),  note  7. 


5o6  2  1     AOUT     1088 

CLXXXV 

LETTRE  DE  MOULA.Y  AHMED  EL-MAMSOUR  A  LEIC ESTER 

Il  a  reçu  la  lettre  de  Leicesler.  —  En  ce  qui  touche  le  retard  des  otages 
qu'il  attendait,  il  se  déclare  satisfait  des  explications  fournies  par  Henry 
Roberts.  —  Avant  l'arrivée  de  la  lettre  de  Leicester,  il  avait  déjà,  sur 
la  plainte  de  Roberts,  fait  arrêter  John  Herman,  qui  restera  détenu  jus- 
qu'à son  jugement. 

Merrakech,  28  Ramadan  gyfi  [21  aoiU  i5S8]. 

En  nombre  de  Dios  el  piadoso  piadador. 

Oracion  de  Dios  sobre  nuestro  Sennor  y  prophcla  Mabumcl,  y  les 
allegados  a  el. 

El  siervo  de  Dios,  y  muy  guerrero,  y  ensalsado  por  la  gracia  de 
Dios,  Myra  Momanyn,  hijo  de  Myra  Momanyn,  nicto  de  Myia 
Momanyn,  el  Jarif,  el  Hazeny,  —  que  Dios  sustenga  sus  reynos  y 
enhalse  sus  mandados  !  —  para  el  sennor  muy  afPamado  y  muy  illus- 
tre, muy  eslimado,  el  condc  de  Leycesler. 

Despues  de  dar  las  loores  dévidas  a  Dios,  y  las  oraciones  y  saludes 
dévidas  a  el  propheta  Mahumet,  servira  esta  por  os  hazcr  saber  que 
Uego  a  nuestra  real  corte  vueslra  caria',  y  enlcndimos  lo  que  en 
ella  se  contiene.^  vueslro  anibaxador"  que  aqui  esta  en  nuestra  corte 
me  dio  a  entendcr  la  causa  de  la  lardança  de  los  rehenes  •*  hasla  agora  ; 
el  quai  descuento  rccebimos,  y  nos  damos  por  salisfechos. 

Y  quanta  a  lo  que  a  nos  escriveys  por  causa  de  Juan  lierman*,  y 
lo  mesmo  que  nos  ha  dicho  el  ambaxador  sobre  el,  anles  que  Ue- 


1.  Coite   lettre   <ie.  I^ricoslor  n'a  pas  cti>  sans  doute,  D.  Christophe  el  les  Portugais 
retrouvée.  qui  accompagnÎTont  ce   prince  au  Maroc. 

2.  Vuestrn  ambaxador:  Henry  Roberts.  V.  infra,  p.  627  el  note  /|. 

3.  A-o.?  rc/if/iM.  flettr expression  di'sipnp,  l\.   V.  supra,  p.  /|85  et  note  1. 


LETTBE    DE    MOULAY     AHMEII     EI,-MANSOUU    A     LEICESTER  OO7 

gasse  vuestra  caria,  por  la  cjuexa  del  aiiibaxador,  que  se  avia  que- 
xado  del,  ya  aviamos  mandado  prenderlo,  y  assi  queda  aora  preso 
y  quedera,  hasta  que  se  le  haga  la  justicia  que  mas  se  le  ha  de  hazer. 
Y  con  tanto  Nuestro  Sennor  os  tenga  en  su  guardia. 

Heclia  en  nuestra  corte  real  en  Marruecos,  —  que  Dios  sostenga  ! 
—  el  28  dias  del  mes  de  Remodan,  anno  996. 

Richard  Hakluyt.  —  The  Principal  Navifjations...  —  Édition  1598- 
1600,  tome  II,  2'  partie,  pp.  118-119. 

I .   Celte  lettre  est  suivie,  dans  IIakluït,  d'une  traduction  anglaise. 


5o8  29     DÉCEMBRE     1 588 


CLXXXVI 

LETTRE  DE  JOHN  ^VOLLEV  A  \A  ALSI.NGIIAM 

(Extrait). 

L'ambassadeur  de  Philippr  II  à  Paris  accuse  Elisabeth  d'appeler  le  Grand 
Seigneur  et  le  roi  du  Maroc  à  son  aide  contre  l'Espagne.  —  Walsingham 
devra  enjoindre  à  l'ambassadeur  d'Angleterre  de  déclarer  au  roi  de 
France  que  la  Reine  n'a  jamais  recherché  le  concours  de  ces  deux  sou- 
verains et  qu'ayant  été  sollicitée  par  eux  d'accepter  leurs  offres  de  secours, 
elle  les  a  refusées. 

Grecnwich,   ig  [n.  st.  29]  décembre  i588. 

Au  dos  :  To  the  right  honorable  Sir  Francis  Walsingham.  Knight, 
Principall  Secretary  to  hir  Ma'".  —  Thèse  be  delyvered  with  spede. 
—  Aliamanu  :  ig""  December  i588.  From  M'  Wooliev. 

Sir, 

I  hâve  acquainted  her  Ma"'  with  the  letters  you  sent  me  owt  of 
Fraunce,  who  wylled  me.  touchingone  poynt  in  the  Icttcr,  to  putt 
you  in  mynd  to  direct  her  cinbassador  llicr  for  answerto  the  Span- 
isshe  embassadores  objections,  whcrewith  lie  seketli  lo  stirr  the 
French  King  to  assist  bis  niastcr  againsl  lier  Ma"",  as  ihough  her 
Ilighness  had  endevoured  to  call  in  the  Turk  and  tlio  King  of  Bar- 
bary  to  her  ayde  agaynst   Spayne  '  :  that  it  is  not  trew  she  ever 

1.   On  a  vu  cl-dcssu?  (pp.  4ga-5ot))com-  lui  en  Angleterre  aupWs  do  D.  Antonio.  V. 

ment  la  reine  Elisabeth  s'efTorrait   d  inté-  i""' Série.  France,  t.  II.  pp.  lî^i-aoi,  pajjim. 

fesser  le  Chérif  à  la  cause   du  prétendant  .\ussi   attirait-il  l'attention  des   puisrancoi 

D.  Antonio.   Los  négociations  poursuivies  sur  les  menées  anglaises.  Au  mois  de  mai 

à  cet  cOet  avec   Moulay  .\hmed  n'cchap-  i588,  un  agent  anglais,  John  Wrothe,  dcri- 

paient  pas  i  Philippe  II.  que  renseignaient  vail  de  Venise  il  Walsingham  :  «  On  parle 

très    exactcmrni    les    espions  aposlés    par  beaucoup  ici  des  galères  turques:  on  croit 


LETTKE     DE    JOHN     WoLLIii     A     W  ALSl.NGllA.M  JUU 

moved  them  unto  it  (allhough  she  moglit  mosl  justly  hâve  donc 
it)  ;  bat  being  moved  by  them  to  receyve  greale  forces  and 
strength  by  tliese  meanes  against  Spayne,  she  hath  hilherto  refused 
the  same.  \\  hich  answer  she  wisheth  her  embassador  should  make 
to  the  French  King,  to  stoppe  the  exclamations  of  Don  Bernardino' 
that  shewelh  hymself  almost  niad  in  ihis  matter.  For  the  reste, 
she  Nville  treave  her  owne  directions  al  lier  retorne  to  the  Courte. 

And  so  havinge  nothinge  els  to  wiite,  1  humblye  lake  my  leave. 
At  the  Courte,  the  ig""  December  i588. 

Your  Lordships  ever  most  assured. 

Signé  :  J.  WoUey. 

Public  Record  Office.  —  State  Papers,  Doniestic,  Elizabeth,  vol.  CCXIX, 
n"  33  .  —  Original. 


qu'elles  prendront  la  mer  celte  année-ci.  Il 
se  rapporte  communément  qu'elles  seront 
employées  aux  frais  de  Sa  Majesté,  laquelle, 
selon  leurs  dires,  projette  d'établir  D.  An- 
tonio en  Portugal  avec  l'aide  du  Turc  et  du 
roi  de  Fez.  De  telles  rumeurs  sont  répan- 
dues ici  à  dessein  par  la  faction  espagnole, 
qui  ne  néglige  aucune  invention  par  laquelle 
elle  croit  pouvoir  rendre  Sa  .Majesté  odieuse 
aux  princes  chrétiens.  »  BritàhMtiseum,  Har- 
leian  Mss,  38O,  f.  i34.  On  lit  encore  dans 
une  lettre  en  français,  datée  de  Madrid, 
4  février  1089,  et  dont  une  copie  se  trouve 
au  Public  Record  Ojjiee,  Stale  Pap.,  For., 


Spain.  vol.  III:  «  Hz  [les  Espagnols]  font 
feinte  de  favre  une  armée  comme  celle  de 
l'année  passée,  mais  ils  n'ont  pas  le  pouvoir, 
et  croys  qu'il  leur  ira  au  contrere.  Car  s'ils 
pensiont  d'aller  chercher  les  Anglois,  les 
Anplois  les  viennent  chercher  à  eux  et  vien- 
dront comme  l'on  dit.  Car  j'avons  entendu 
que  Draque  fait  une  forte  armée  pour  venir 
à  Portugal  et  que,  an  Berbervc,  le  roy  de 
Fez  faitquel((ues  prépara  tives  de  guerre  qui 
donne  de  penser  à  ceulx  ycy.  » 

I .  Bernardino  de  Mendoza,  ambassadeur 
d'Espagne  à  Londres  de  mars  10783  janvier 
1084,  puis  à  Paris  jusqu'en  janvier  iSgi. 


5lO  AOUT     l585-JA>VlER     l5ê 


CLXXXVII 


RELATION  DE  HENRY  ROBERTS 

Envoyé  par  la  Reine  vers  Moiilay  Ahmed,  après  la  constitution  de  la  «  Bar- 
bary  Company  »,  Henry  Hoberts  arrive  à  Saji  le  1 4  septembre  i585. 
—  Le  caïd  le  reçoit  avec  honneur.  —  Le  Chérif  lui  envoie  une  escorte 
pour  le  conduire  à  Merrakech,  où  il  se  rend  en  compagnie  de  Richard 
Evans  et  autres  marchands  anglais.  —  Tous  les  marchands  chrétiens. 
Anglais,  Français,  Hollandais,  viennent  à  sa  rencontre  hors  de  la  ville. 
■ —  Il  est  logé  par  le  Chérif  dans  une  belle  maison  du  quartier  juif  .  —  // 
remet  à  Moulay  .4  hmed  les  lettres  de  la  Reine.  —  //  séjourne  trois  ans 
à  Merrakech  comme  agent  d'Elisabeth,  traitant  les  affaires  soit  avec  le 
Chérif,  soit  avec  son  vizir  Ibrahim  es-SoJiani.  —  Ayant  obtenu  son 
congé,  il  s'embarque,  le  2  novembre  1088,  à  Santa-Cruz,  avec  Merzouk- 
Raïs,  envoyé  vers  la  Reine  par  .Moulay  .Ahmed.  —  L'ambassadeur  maro- 
cain et  Roberts  J'ont  leur  enlréedans  Londres,  le  12  janvier  i ,')8t),  escortés 
par  les  marchands  de  la  «  Barbary  Company  » . 


AoiU  i5S5-janvicr  iSSg. 

Tlie  ainljassage  ol'  niasler  Hent y  Uolicrls,  one  of  llie  sworne 
esquires  of  her  Majesties  person,  from  lier  Ilighnesse  to  Mully 
Hamet,  Emperour  of  Marocco  and  the  King  of  Fesse,  and  Sus,  in  tlie 
yeere  i585  :  who  remained  there  as  liger  for  ihe  space  of  3  yeeres. 
\\iillen  luielly  l)y  himselfe. 

Upon  an  incoiporalion  granted  fo  ihe  Conipanv  of  Harliary  Mar- 
chants résident  in  London'.  I,  Henry  Iloherts.  one  of  lier  Majesties 
sworne  esqnnes  of  lier  person.  was  appointée!  lier  Iliglinesse  nies- 

I.    V.  sufira.  Introdiictiiiii  critique,  p.  /i^"). 


KLLATION     DE     HENUV     llOBliUTS  .')  1  1 

senger  and  agent  '  unto  the  aforesaid  MuUy  Hamet,  Emperor  of 
Marocco,  king  of  Fesse,  and  Sus.  And  atter  1  had  received  niy 
commission,  instructions,  and  her  Majesties  letters,  I  deparled  from 
London  ihe  lA  of  August,  in  the  yeere  i585,  in  a  tall  ship  called 
«  the  Ascension  »,  in  the  company  of  the  «  Minion  »  and  «  Hopt;- 
well  »,  and  Ave  ail  arrived  in  safelie  at  Azafi,  a  port  of  Barbary,  the 
i^  of  September  next  foUowing.  The  alcaide  of  the  towne  (being 
the  Kings  ofTicer  tliere,  and  as  it  were  maior  of  the  place)  received 
niee  willi  ail  humanilie  and  honour,  according  to  the  custome  of 
the  coiintrey,  lodging  me  in  the  chiefest  house  of  the  towne,  froiu 
whence  I  dispatched  a  messenger(wliich  in  their  language  they  call 
a  trottero)  to  advertise  the  Emperour  of  my  arrivai!  :  who  imme- 
diatly  gave  order,  and  sent  certaine  souldiers  for  my  guard  and 
conduct,  and  horses  for  myselfe,  and  mules  for  mine  owne  and 
my  companies  carriages.  Thus  being  accompanied  with  M.  Richard 
Evans,  Edwaid  Salcot,  and  other  English  marchants  résident  thcre 
in  the  countrey,  Avilh  my  traine  of  Moores  and  carriages,  I  came  at 
length  to  the  river  of  Tensift,  which  is  within  four  miles  of  Marocco  ; 
and  there  by  water  side  I  pitched  my  tents  under  the  olive  trees, 
where  I  met  with  ail  the  English  marchants  by  ihemselves,  and  the 
French  and  Flemish,  and  divers  other  Christians,  which  altended 
my  comming.  And  after  we  had  dined,  and  spent  out  the  heat  of 
the  day,  about  foure  of  the  clocke  in  the  afternoone,  we  ail  set 
forAvard  the  citie  of  Marocco,  where  we  arrived  the  said  day,  being 
the  1 4  of  September  '",  and  I  was  lodged  by  the  Emperours  appoint- 
ment  in  a  faire  house  in  the  Judaria  or  Jurie,  Avhich  is  the  place 
where  the  Jewes  hâve  their  abode.  and  is  the  fairest  place  and 
quietest  lodging  in  ail  the  citie. 

After  I  had  reposed  myselfe  3  dayes,  I  had  accesse  to  the  Kings 
présence,  delivered  my  message  and  her  Majesties  letters,  and  was 
received  with  ail  humanitie,  and  had  favourable  audience  from 
time  to  time  for  three  yeeres  :  during  Avhich  space  I  abode  there 
in  his  court,  and  her  Majesties  agent  and  ligior  :  and  Avhensoever 
I  had  occasion  of  businesse,  1  was  admilted  eithcr  to  his  Majeslie 


I.   V.  supra.  ^.  ^■'io  et  note  fi.  Roberls     arrive    h     Safi     à     celte     iiu^ine 

i.    Lapsus.     On    a    vu     plus    haut    que         date. 


5 12  AOUT   i585-JA\viEK   iSSy 

himselfe,  or  to  his  Vice-Rov,  Avhose  name  «as  alcavde  Brème 
Saphiana',  a  very  wise  and  discret  person,  and  tlie  chiefest  aboul 
his  Majestie.  The  particulers  of  my  service,  for  divers  good  and 
reasonable  causes,  I  forbeare  hère  to  put  downe  in  wriling. 

After  leave  obtained,  and  an  honourable  reward  beslowed  by  tlie 
Empereur  upon  me,  I  departed  from  his  court  at  Marocco  the  18  of 
August  i588,  toward  a  garden  of  his,  -Nvhich  is  called  Sliersbonare", 
where  he  promised  mee  I  should  stay  but  one  day  for  bis  letters: 
howbeit,  upon  some  occasion,  I  was  stayed  until  the  i!\  of  Sep- 
tember  at  the  Kings  charges,  with  '40  or  00  shot  attending  upon 
me  for  my  guard  and  safefie. 

From  thence  at  length  I  was  conducled  wilh  ail  tbingbs  neces- 
sary  to  the  port  of  Santa  Cruz,  being  sixe  dayes  jouriiey  from 
Marocco,  and  the  place  where  our  shippes  do  comnioidy  take  in 
their  lading,  where  I  arrived  ihe  21  of  the  same  moncth.  In  tins 
port  I  stayed  43  dayes,  and  at  length.  ibc  second  of  November,  I 
embarked  myselfe.  and  on  Marshok  Reiz ',  a  captaine  and  a 
gentleman,  which  the  Emperour  sent  with  mee  upon  an  ambas- 
sage  to  lier  Majestie:  and  after  much  loimenl  and  foule  weather  at 
sea.  yet^ew-Yeres  day  I  came  on  land  atS.  Ives  in  Cornwall.  from 
whence  passing  by  lahd  bolh  together  up  towards  London,  we 
were  met  without  the  citie  with  the  chiefest  marchants  of  the  Bar- 
bary  Company  well  mounted  ail  on  horsebacke,  to  Ihe  number  of 
l\o  or  5o  horse,  and  so  the  Ambassadour  and  myselfe  being  bolb 
in  coche,  enlred  the  citie  by  torchlighl.  on  Sunday  al  night,  the 
12  of  January  1089*. 

Hakluyt. —  The  Principal  Navifjations of  the  English  .\ation.  — 

Édition  I59S-IGU0.  lome  II,  2'  partie,  p.  117. 

I.  Brome  Saphiana.  — Le  caïd  Ibrahim  3.   Marshok  ftei:,  Merzouk  Raïs.  Sur  la 

es-SoGani,  vizir  de  Moiilay  .\hmod  el-Man-  mission  do  ce  personnage  ol  son  retour  au 

lour.  V.  El-Oifràni,  pp.  275,389.  Maroc,   V.  iiifra,  pp.   5i3-D23,  537-539; 

3.  Shersbonare :  Sahridj    cl-Menara.    V.  /"  Série,  France,  t.   II,  p.  178  cl  note   i, 

supra,  p.  3^7,  note  3.  C'était  dans  le  jar-  pp.  179,   181,   186. 

din  d'EI-Menara,  propriété  de  la  Couronne,  4-    La  date  d'annéo  est  l'n  nouveau  stvic, 

que    les   ambassades    chrétiennes    station-  tandis  i|ue  celle  du  mois  (r/imuni'/ic.  1  3  jan- 

naient  plusieurs  jours,  soit  à  leur  arrivée,  vicr)  est  en  stvio  julien  et  correspond  au 

soit  i  leur  départ  de  Mcrrakech.  33  janvier  dans  le  calendrier  grégorien. 


RESUME    DES    PROPOSITIONS    DE    MOULA  Y    AHMED  5l3 

CLXXXVIII 

RÉSUMÉ  DES  PROPOSITIONS  DE  MOULAY  AHMED 

Moiilay  Ahmed  fait  proposer,  par  son  ambassadeur,  à  Elisabeth,  de  l'assister 
en  hommes,  en  argent,  en  vivres,  de  lui  ouvrir  ses  ports,  de  combattre  en 
personne  et  de  se  liguer  avec  elle  contre  le  roi  d'Espagne  leur  ennemi  com- 
mun. —  Pour  mieux  assurer  le  succès  de  l'expédition  en  Portugal,  il 
demande  que  la  flotte  anglaise  vienne  prendre,  dans  le  détroit  de  Gibraltar, 
des  secours  fournis  par  lui,  qui  contraindraient  le  roi  d'Espagne  à  dégar- 
nir le  Portugal  pour  défendre  la  côte  méridionale  de  ses  États  et  faci- 
literaient à  D.  Antonio  la  reprise  de  son  royaume.  —  A  l'arrivée  des 
navires  anglais,  il  remettra  iJoooo  ducats  à  Elisabeth. 

[Après  le  22]'  janvier  i588  [n.  st.  iSSg]. 

Au  clos,  alla  manu:  January  i588.  —  The  substance  of  tlie 
Emperor  of  Murocus  message  seul  hy  liis  servant  Musliac  Reys. 

The  substance  of  the  Emperor  of  Marocus  message  sent  by  liis 
servaunt. 

To  offer  unto  your  Ma""  not  only  to  imploye  in  her  assystaunce 
men,  mouey.  vyctualls,  and  ihe  use  of  lils  poortes,  but  also  his 
owne  person,  if  your  Ma""  shoold  he  plcased  to  require  it  ;  and  to 
desyre.  for  the  betler  withstanding  of  ther  comnion  enemy  the 
Kinge  of  Spayne,  hère  miglit  [bej  a  sownde  and  perfect  leage  of 
amytye  betAven  them. 

To  let  her  understande  that  for  ihe  betler  furiJieraunce  of  her 
l^rynsely  purpose  to  restore  D.  Antonio  to  the  kingdome  of  Por- 
tugall",  lie  tlif)ughtit  a  good  coorse,  that  the  arniye  by  sea,  that  she 

I.    On    n    Ml    1,1,1,    |,.,,it    (p.    5i:!)    tpi<;  i!3)janvier.  Cf. /'■'S.ViV.  Prune.  1,  II,  p,,. 

Mcrzoiik-l{;n\,  porli-m-  cits  proposition.s  ilii  i-,S,  1 -,). 

Cliérif,  i-Liit  arrive   ;i  Londrrs  le    i  u  (n.  st.  3.    Cf.  iiifra.  p.  5i(i  et  nute  3. 

De  Gastries.  VII.  _  33              \ 


5l4  APRÈS    LE    22    JANVIER     1 58g 

shoold  send  with  him,  shoold  enter  into  the  Strayles,  and  thear 
to  shippe  soche  assystaunce  as  he  shoold  send  ;  wherby  the  Kiiig 
of  Spayne,  for  the  défense  of  those  parles  of  Spayne  wilhin  the 
Straytes,  that  coast  uppon  Barbarye,  shoold  be  constraned  to  with- 
draw  his  forces  owt  of  Portugall  ;  wherby  D.  Antonio,  fyndinge 
the  contrey  unfurnished  of  forreyn  forces,  may  he  better  able  to 
recover  his  contrey. 

Lastly,  to  offer,  Avhen  the  loo  shippes  shoold  conie  uppon  the 
coast  of  Barbarye,  wherby  he  might  in  his  owne  person  goo  into 
Spayne,  he  woold  delyver  unto  lier  Ma"'  looooo  ducats. 

Dritish  Muséum.  —  Lansdowne  Mss,  LIX,  /■!■  —  Original. 


MEMORANDUM    DE    ROBERT    CECIL 


CLXXXIX 

MÉMORANDUM  DE  ROBERT  CECIL' 

Conférence  avec  D.  Antonio:  on  lui  dira  que  l'expédition  en  Portugal,  si 
elle  peut  avoir  lieu,  sera  commandée  par  John  Norris,  et  que  la  Reine  lui 
déconseille  d'y  prendre  part  ;  on  l'interrogera  sur  les  secours  que  compte 
fournir  le  Chérif  ;  on  lui  demandera  quel  appui  il  espère  trouver  en 
Portugal.  —  Conférence  avec  l'ambassadeur  du  Chérif:  on  remerciera 
ce  prince  de  ses  offres  :  un  dira  que  la  Reine  n'approuve  pas  sa  proposi- 
tion de  fournir  des  troupes,  mais  qu'elle  encourage  fort  celle  d'envoyer  de 
l'argent  ù  D.  Antonio. 


[Février  iSSg]-. 

Alia  manu  :  A   project   liow    lo   deale  witli   Don   Anthonio   arul 
the  ambassador  ofMorocco.  «  litlen  liy  M'  Roherf  CeciP. 

D.  Antonio*. 
The  one°.    —   To    let   liim    underslande  :    that    lier   Ma'"  hatii 


1.  Robert  Cecil(i  563-1 6 13),  fils  de  Lord 
Burghlev,  fut  associé  par  son  père  au  gou- 
vernement et  remplit  pendant  plusieurs 
années  la  charge  de  secrétaire  d'Etat  avant 
d'y  être  oITiciellcmont  nommé  (lôgCj).  Il 
fut  un  des  commissaires  désignés  pour  juger 
en  i6oo  le  comte  d'Essex  et  devint,  apri's 
la  chute  de  ce  favori,  le  premier  personnage 
de  l'Etat.  Il  prépara  l'avènement  de  Jac- 
ques i*',  fut  créé  comte  de  Salisbury  en 
i6o5  et  nommé  lord  trésorier  en  ifioS. 

2.  La  dernière  partie  du  Mémorandum 
est  une  réponse  au  Document  précédent, 
qui  date  de  la  fin  de  janvier.  D'autre  part, 
le  silence  qu'il  garde  sur  les  demandes  for- 


mulées par  l'ambassadeur  marocain  dans  le 
Document  CXCII  (p.  52o),  porte  à  croire 
([u'il  est  antérieur  à  ce  dernier. 

3.  Dans  ce  Mémorandum  rédigé  par 
lui,  Robert  Cecil  mentionne  sommai- 
rement les  points  que  lui,  Cecil,  et  l'jutre 
personne  adjointe  par  la  Reine  auront  à 
traiter  dans  leurs  entretiens  avec  D.  .Vnto- 
nio,  d'une  part,  et  l'ambassadeur  du  (Shé- 
rif, d'autre  part. 

/(.  Entendez:  Ce  qu'il  faudra  dire  à  D. 
Antonio. 

5.  Entendez:  Ce  que  dira  l'un  des  deux 
délégués  chargés  de  discuter  avec  D.  .-Vn- 
tonio. 


5l6  FÉVRIER     1589 

appoynted  us  to  confer  with  the  King  of  Marocos  servant:  that, 
before  our  conférence,  she  thought  it  meta  we  shoulde  confer  Avith 
him.  for  tliat  his  repayre'  hither  principally  concerneth  him. 

The  Qther'\  —  To  confer  with  him  uppon  the  intended  viage  of 
PortingalP  for  that  he  desireth  that  hir  Ma""  shoulde  open  herselve  : 
•that  liir  Ma'"'  meaninge  was.  and  is.  that  Sir  J.  NofrrisJ ',  if  ihe 
enterprice  can  be  performed  Avith  honor  and  suerty.  shall  put  the 
same  in  exécution  ;  that  she  cannot  advyse  him  lo  adventure  his 
person%  becaAvs  that  the  success  is  doubtfull  ;  that  ther  viage  hath 
sondry  endes. 

The  first  membre*.  —  Whal  assislaunce  the  Kinge  of  Maroccos 
wyl  yeld  ? 

Whal  assuraunce  he  seeketh'? 
AVhen  the  money  shall  be  payd  ? 

The  second  membre  :  —  Hir  Ma'"  is  lothe  to  hazard  the  honor 


1 .  Entendez  :  la  venue  en  Angleterre  de 
l'ambassadeur  du  Chérif. 

2.  Entendez:  Ce  que  dira  l'autre  délégué. 

3.  Sur  cette  expédition,  V.  infra.  Som- 
maire, p.  527. 

/(.  Sir  John  Norris  (toi"  ?-l597),  l'un 
des  meilleurs  généraux  d'Elisabeth,  com- 
manda les  forces  anglaises  aux  Pavs-Bas 
(i577-i588),  dirigea  avec  Drake  l'expédi- 
tion en  Portugal  (1089),  conduisit  en 
France  (iSgr)  l'armée  qu'Elisabeth  met- 
tait à  la  disposition  de  Henri  IV  et  termina 
sa  carrière  en  Irlande  (1095-1597). 

5.  D.  Antonio  prit  part,  néanmoins,  à 
l'expédition. 

6.  Ces  mots  et,  plus  bas  :  Ihe  second 
membre  ont  la  même  signiCcation  que  the 
one  et  the  olher. 

7.  On  lit  en  marge  :  «  Men,  money, 
munitions,  victualls,  harbour  ».  D.  Anto- 
nio entretenait  directement  des  relations 
avec  le  Chérif.  On  lui  demandera  donc 
ce  qu'il  croit  qu'on  peut  attendre,  comme 
concours,  de  la  part  de  Moulay  Ahmed 
et-Mansour.    —    Dans   un    mémoire   ano- 


nyme et  sans  date,  mais  qui  se  rapporte 
au  même  sujet,  comme  l'indique  ce  titre 
inscrit  au  dos  :  «  A  devise  how  Porlyngale 
may  be  invadcd  «,  on  lit:  «  Quant  aux  vi- 
vres, Portugal  est  assés  fourny  de  chers,  de 
vins  et  de  l)onnes  eaux  ;  et  pour  le  regard 
du  blé,  il  ne  fault  point  doubler  que  l'on 
n'en  aye  de  Franc  et  d'Ostorlandc,  pour 
cstrc  acostumés  à  y  en  porter  pour  leur 
profil,  et  quand  ells  seroil  incertain,  la  Bar- 
barie, qui  est  voisine  et  abondant,  en  four- 
nira plus  que  l'on  n'en  sauroit  avoir  bezoing, 
cnlrctonant  toullefois  bonne  amitié  et  cor- 
rcspondanc  avec  le  roy  do  Fes,  qui,  de  sa 
part,  n'en  fera  point  de  dificullé,  ains  en 
sera  bien  aise  pour  voir  diminuer  la  fore 
et  grandeur  de  l'Espaignol,  qui  est  uns  tri'S 
mauvais  et  dangereux  voizin  et  d'un  ches- 
cun  recogneu  pour  tel.  »  State  Paj)., 
Foreiijn.  Portugal,  vol.  II. 

8.  Entendez  :  Quelles  garanties  réclame 
le  Chérif  pour  le  remboursement  îles 
sommes  qu'il  avancera?  D.  .\nlonin  venait 
d'envoyer  son  fils  D.  Christophe  au  Maroc 
comme  otage. 


MÉMORANDUM    DE    ROBERT    CECIL  5l7 

achieved    last    ycare'.   lothe   ihal  ihe  Kinge'  shoulde  runne  any 
defortune  : 

What  partye  he  looketh  for  in  Portugall? 

What  partye  in  the  Isles^? 

Whether,  uppon  ther  firstdescent,  they  willdiscover  llicmselves? 

Emperor  of  Morocco': 

Her  Ma""  great  good  acceplalion  of  his  frendly  offer"; 

That  he  shall  fynde  her  Ma'"  most  rcadye  to  requite  the  same, 
so  far  foorthe  as  may  stande  with  her  honor  and  conscience  ; 

That,  touchinge  his  ofTer  of  men,  she  thinketh  it  not  good, 
neyther  for  the  seyd  Kinge'',  nor  for  herself  ; 

That,  for  his  ofTer  of  money  unto  D.  Antonio,  heing  a  prince, 
her  friend,  and  one  that  wyll  be  readye  to  shew  himself  most 
thankful  for  the  same,  she  can  not  but  incorage  him  to  performe 
the  same  ;  for  whiche  he  shall  finde  them  bothe  ihankfull  and 
readye  to  requite,  in  case  he  shoold  be  assayled  by  any  eathenique 
prince. 

British  Muséum.  —  Lansdowne  Mss,  LUI,  f.  73.  —  Original. 

1.  Allusion  à  la  défaite  do  l'invincible  ^.  Entendez  :  Ce  qu'il  faudra  dire  à 
armada.  Merzouk  Ra'is,  l'ambassadeur  du  Cliérif. 

2.  The  Kinge:  D.  Antonio.  5.   V.  Doc    précèdent. 

3.  The  Isles.  les  Açorcs.  6.   The  seyd  Kinge  :  D.  Antonio. 


i589 


cxc 

LETTRE  D'ELISABETH  A  MOULAY  AHMED  EL-MANSOUR 

L  ambassadeur  du  Chérif  s  est  acquitté  de  sa  mission  auprès  de  la  Reine. 
—  Elle  lai  a  remis  sa  réponse  et  l'a  chanjc  de  remercier  Moulay  Ahmed 
de  ses  bienvedlantes  dispositions . 

Whitehall,  fi-vricr  i588  [n.  st.  iSSg]. 

Au  dos:  Al  inuv  alto  y  muv  poderoso  senor  Mulev  Hamet. 
empcrador  de  Marruecos,  rey  de  Fez  y  de  Sus.  — Alla  manu  :  FehruA- 
riu  i588.  The  coppie  of  her  Ma""lefter  lo  the  Emperor  of  Morocos. 

Muy  alto  y  muy  poderoso  Scfior, 

El  que  con  estas  va,  vuestro  emljaxador  Mushac  Reyz,  nos  a  de 
punlo  en  punlo  communlcado  lodo  lo  que  le  aviadcs  dado  en  cargo 
que  de  parle  vueslra  nos  dixcsse  ;  de  que  nos  queda,  con  mucho 
gusto  y  grandissimo  contento,  la  obligaclon  que  nierescen  lan  reaies 
y  senalados  leslimonios  de  la  mucha  alTicion  y  amislad  que  soys 
servido  nos  lener  ;  aviendolo  lodo  ncgociado  cl  dioho  Reyz  con  la 
prudencia  y  fîdclidad  que  conviene  a  persona  de  quien  lanlo  os 
fiays  ;  y  assi  os  llcvara  sobre  ello  la  respuesta  y  muclios  agradescl- 
niientf)S  que  os  devemos  liazer;  rogandoos  muy  de  vcras  que  os 
assigureys  de  recibir,  scgun  las  ocrasioncs  que  podran  occurrir. 
el  Irueque  de  gralitud  que  podeys  con  razon  esperar  de  quien  estima 
lo  que  se  deve  vuestra  lan  real  y  verdadera  amislad,  coino  mas 
parlicularmenle  os  lo  declarara  vueslro  dicho  embaxador. 

Feclia  en  nuestra  casa  real  de  Whitliail  a...  del  mes  de  Febrero 
afio  de  Nuestro  Senor  1088. 

Public  Record  Office.  —  State  Papers.  l'nrei'jn.  Rovnl  Letters,  vol. 
II.  n"  9.  —  .Minute. 


LETTRE    D  ELISABETH     A    MOULAY    AHMED    EL-MANSOUR  5  I  Q 

CXCI 

LETTRE  D'ELISABETH  A  MOULAY  AHMED  EL-MANSOUR 

Bien  qu'elle  ait  récemment  répondu  aux  ouvertures  qui  lui  ont  été  faites  par 
l'ambassadeur  marocain,  la  Reine  profite  de  la  prolongation  du  séjour  de 
celui-ci  en  Angleterre  pour  renouveler  l'expression  de  ses  remerciements 
au  Chérif  ainsi  que  de  son  désir  de  lui  être  agréable. 

Westminster,  février  i588  [n.  st.  i58g]. 

Au  dos:  Al  muy  alto  y  muy  poderoso  senor  Muley  Hamet, 
emperador  de  Marruecos,  rey  de  Fez  y  de  Sus.  —  Alla  manu  :  The 
coppie  of  the  Kinge  of  Moroccos  letter  to  her  Ma"^  i588. 

Aunque  os  ayamos  liarto  frescamente  escrilo  por  respuesla  del 
recaudo  que  de  vueslra  parle  nos  truxo  vueslro  emhaxador  Mushac 
Reyz,  todavia,  quedando  el  diclio  Mushac  por  aca  hasta  agora,  os 
hemos  querido  de  nuevo  dar  gracias  por  la  corlesia  y  merced  que 
hemos  recibido  de  avernos  vos  tan  amigahlemente  embiado  a  visitar, 
esperando  de  vuestro  real  animo  y  prudencia  que  la  respuesta  que 
os  hemos  ya  dado,  la  quai  no  dudamos  que  recibireys  ansi  de  la 
'  y  satisfecho,  pues  va  fundada  sobre  la  razon  y  circun- 
stancias  de  nuestra  honra  y  del  estado  en  que  se  hallan  al  présente 
nuestro  négocies  ;  assegurandoos  tambien  de  nuevo  que,  como 
os  lenemos  mucha  ol)ligacion,  assi  no  olvidaremos  de  cumplir  con 
ella  en  lo  que  se  oITresciere  para  vueslro  l)ien  y  servicio,  conforme 
a  los  medios  que  Dios  nos  a  dado. 

Fecha  en  nuestro  palacio  de  Westminster,  a...  del  mes  de 
Febrero.  aiïo  de  Nuestro  Senor  i588. 

Public  Record  Office.  —  State  Papers,  Foreign,  Royal  Letlers,  vol.  II, 
n"  15.  —  Minute. 

I.   Déchirure. 


520  8    MARS    lôSg 

CXCII 
MÉMORAiNDUM  DE  L'AMBASSADEUR  MAROCAIN' 

L  ambassadeur  du  Clicrif  demande  que  son  maître  puisse  se  procurer,  en 
Angleterre,  au  cas  où  une  guerre  éclaterait  entre  lui  et  des  princes  non- 
chrétiens,  des  navires  et  des  marins,  qu'il  puisse  faire  venir  des  rames, 
s  il  en  manque,  engager  des  charpentiers  et  constructeurs  ilc  narires, 
acheter  tous  articles  dont  il  aura  besoin 

S.  1.,  26  février  i588  [n.  st.  8  mars  i58ç)]. 

Au  dos,  alla  manu:  26  February  i588.  Hcqucsls  cxliihitcd  h\ 
the  King  of  Maruocos  scrvanl. 

En  télé,  alia  manu  :  llequesls  exhibiled  lu  liir  Ma'"  \)\  llio  King  uf 
Maruecos  servant. 

1 .  That  the  King,  liis  masler,  niay  l)e  permilled,  in  case  of  warrc 
falling  out  between  him  and  anie  princes  bis  neiglibors  nol  boing 
christians,  to  hire  for  his  money  certain  shippes  and  mariners 
wilbin  tbis  reaime,  in  such  numbers  and  of  such  burden  as  he  shall 
bave  necd  to  use. 

2.  That  also  the  said  King  niay  l)e  periuillcd.  In  l\  n\i's  uf  need, 
to  buy  oarcs  in  reasonalile  qnantily.  A\illiin  Ibis  rcahm-,  and  to 
transport  them  for  the  use  of  his  gallyes. 

3.  Tliat  he  niay  liave  Icavc   lo  liire  soinc  carpcnlers  and  ship- 

I.  Les  deux  minutes  précédentes  lurent  lesdiilos  de  ces  documents  sont  antérieures 
rédigées  au  moment  oi'i  l'ambassadeur  du  à  celles  du  présent  mémorandum  et  du 
Maroc  allait  prendre  congé  do  la  Reine,  document  suivant  ipii  logiquement  de- 
mais  son  départ  fut  retardé.  C'est  pourf|uoi  vrnicnt  les  précéder. 


MEMORANDUM    DE    L  AMBASSADEUR    MAROCAIN  02  1 

wrightes,  in  ihis  reaime,  for  his  money,  for  the  huilding  of  certain 
foystes  and  frégates,  in  tymes  of  warre'. 

4-  That  hc  may  be  permitted  lo  buy  williin  tliis  reaime  such 
provisione  and  comniodityes  as,  from  lyme  to  tyme,  he  shall  hâve 
need  of,  being  content  that  hir  Ma'"  shall  doe  the  like  for  anie 
ihing  that  may  be  had  ont  of  his  doniiniones  for  bir  use. 

5 .  That  it  may  please  hir  Ma'"  to  hâve  considération  of  Alderman 
Starkyes  pétition  for  hir  Highness  letters  in  favor  of  his  sonne  \ 

6.  That  it  may  please  hir  _Ma""to  bestow  hir  reward  on  the  poore 
man  of  BristoU,  who  brought  him  out  of  Irland  and  had  liis  sliippe 
cast  awav  in  the  voyage'. 


Public  Record  Office. 
XII.  —  Original. 


State  Papers,  Foreign,  Barbary  States,  vol. 


1.  Ces  trois  articles  sont  une  nouvelle 
preuve  de  l'importance  qu'attachait  Moulay 
Ahmed  à  la  possession  d'une  flotte. \  .supra. 
p.  5o4  et  note  i. 

2.  On  ignore  à  quoi  cet  article  fait  allu- 
sion. Sur  l'alderman  Thomas  Starkie,  V. 
supra,  p.  469. 

3.  Henry   Robert»,   rentrant  en  Angle- 


terre en  compagnie  de  l'ambassadeur  maro- 
cain, raconte  qu'il  aborda  à  S'  Yves,  en 
Cornouaîlle,  «  après  beaucoup  de  tourment 
et  de  gros  temps  «.V.  supra,  p.  5i2.  Ce  que 
dit  ici  l'ambassadeur  donne  à  penser  qu'il 
aurait  été  jeté  par  la  tempête  sur  la  côte 
d'Irlande,  d'où  l'aurait  ramené  un  marin  de 
Bristol. 


MAHs   lôSg 


CXCIII 
RÉPONSE  A  L'AMBASSADEUR  MAROCAIN 

Elisabeth  est  reconnaissante  à  Moiilay  Ahmed  de  lui  avoir  envoyé  un  ambas- 
sadeur et  de  favoriser  la  cause  de  D.  Antonio.  —  Elle  lui  rendra,  dans 
la  mesure  du  possible,  tous  les  services  qu  il  pourra  requérir.  —  Elle  compte 
qu'il  approvisionnera,  en  cas  de  besoin,  la  flotte  présentement  équipée 
par  elle  et  qu'il  fera  bon  accueil  aux  Anglais  qui  fréquentent  le  Maroc. 


[Mars'   IDS9.] 

Au  dos  :  An  aunsweare  to  the  requesfs  exhibited  hv  iho  King  of 
Maruccos  servant. 

En  tête,  alla  manu  :  An  aunsweare  made  b>  liir  Ma"''~  direction 
to  the  requests  exhibited  by  the  King  of  Marocos  servant. 

Hir  Ma"%  in  regard  as  well  of  ihc  bonnor  don  unio  bir  bv  llic 
said  King,  bis  master.  in  sendmg  unlo  bir  this  gentleman,  in  so 
irendly  manner,  wilb  offer  of  ail  good  olliccs  of  amitye,  as  also  of 
the  great  favor  shewed  by  bini  to  the  King  Don  Anthonio  at  bir 
request,  wilbe  ready  to  lequill  the  same  with  ail  good  corrcspon- 
dency,  in  such  sort  as  whalsoever  may  be  don  for  the  accomplisb- 
ment  of  bis  requests,  or  anic  olher  like  matler,  by  the  lawes  and 
customes  of  hir  kingdome,  and  wilh  the  honnoi-  and  safcly  of  hir 
estate,  she  will  not  fayle  to  perfornie  at  such  lyme  as  be  sball  bave 
anie  cause  to  require  the  same  ;  assuring  birsclle  (bat  liotb  bir 
fleet,  now  sell  out^  for  Spayn,  shall  bave  ail  rii'cdfnll  relief  of  vic- 

1.  LeprùseniDocumcntrépondilafoisaiix         Pt   CXCIl,    pp.    5l3    et   ."rjo.    Il  ai  donc 
proposilions  et  aux  rcquéles  prcsonlùes  par         postérieur  au  8  mars. 
l'ambassadeur.V.  supra.  Doc.  CLXXXVIII  3.  Sett  out  :  Il  s'agit  ici  non  du  départ. 


REPONSE     A    L  AMBASSADEUn     MAROCAIN  523 

tuelles  and  other  necessaryes  out  of  his  portes  and  havens,  in  case 
they  shall  hâve  need  lo  use  the  same,  as  also  hir  subjects  resorling 
into  his  cuntryes  he  curteously  and  favorably  used,  according  to 
the  good  intelligence  now  planed  lictwecn  hoth  iheir  estâtes  and 
kingdomes. 

Public  Record  Office.  — State  Pnpers,  Foreu/n,  Royal  Letlers,   vol.  H. 
n"  82.  —  Copie  contemporaine. 

mais  de  l'équipement  de  la  flotte,  puisque  l'expédition  en   Portugal.  Le   départ  de  la 

l'ambassadeur  marocain  est  encore  en  An-  flotte  avait  été  fixé  au  !<"•  février;  mais  les 

g!etcrrc  et  que  l'on  sait,  d'autre  part,  qu'il  navires  ne  se  trouvèrent  pas  préis,  et  ils  ne 

s'embarqua  sur   un  des  navires  destinés  à  purent  mettre  à  la  voile  qu'au  mois  d'avril. 


024  AOUT    iô8q 


CXCIV 


COMPTE  DE  LÀ  MAISON  D'ELISABETH 

(Extrait) 

Les  marchands  traf  quant  au  Maroc,  qui  sont  au  nombre  de  quarante,  doivent 
fournir  à  la  Reine  soixante  caisses  de  sucre  contenant  chacune  trois  cents 
livres,  à  quatorze  pence  la  livre. 

S.  1.,  août  ibf-Q. 

Au  dos,  alla  manu:  August  lôSg.  — Spicery  lo  bc  provided  for 
hir  Ma""  house. 

An  estimate  of  sondiye  kvndes  of  spyces,  etc.,  yearelye  to  bc 
provided  for  the  cxpences  of  her  Ma""  howslioulde  in  ber  Ma""  spi- 
cery, as  foUoAvelhe  : 

Pepper  at  ij'  11 mvc  11 clxviij''. 

Ther  is  required  of  ihe  Barbary  merchanls,  beyyn  xl,  the  nombre 
of  iij""  chestes  of  sugar,  wherof  every  cheste  conleaneth  by  estima- 
tion iij",  at  xiiij''  the  pownd'. 

Public  Record  Office.— State  Papers.  Domestic.  Elizabeth,  vol.  CCXXV, 
n°  76.  —  Original. 

I.  Ces  lignes  ont  été  ajoutées  en  note  au  bas  de  la  page  par  Burghlcy. 


MÉMOIRE    DE    MARCHANDS  525 


cxcv 

MÉMOIRE  DE  MARCHANDS' 

Ils  exposent  les  raisons  de  ta  cherté  du  sucre  du  Maroc.  —  La  «  Bar- 
bary  Company  »  détient  maintenant  le  monopole  de  ce  produit.  —  Aupa- 
ravant, le  sucre  du  Maroc  était  importé  en  Angleterre  en  beaucoup  plus 
grande  quantité  et  vendu  bien  meilleur  marché.  —  //  en  venait  trois  qua- 
lités seulement,  qui  étaient  triées  et  marquées  d'une  lettre  sur  les  caisses.  — 
//  en  vient  aujourd'hui  diverses  autres  qualités,  inférieures  et  confondues 
avec  les  bonnes.  —  L'approvisionnement  de  la  maison  de  la  Reine  à 
des  prix  raisonnables  et  fixés  mensuellement  serait  beaucoup  plus  facile 
si  les  sucres  arrivaient  triés,  mis  en  caisse  et  marqués  comme  autrefois. 
—  Aussi  longtemps  que  subsistera  la  «  Barbary  Company  »  avec  son 
monopole,  elle  devrait  approvisionner  ta  Reine  de  la  meilleure  qualité  de 
sucre  et  à  des  prix  raisonnables ,  chaque  membre  fournissant  une  quarùUé 
proportionnelle  au  chiffre  de  ses  importations. 


28  août  [n.  st.  7  septembre]  i58g. 

A  u  dos.  a  lia  manu. ■{]  Sept."  lôSg.  Allégations  oftherelailersof  Bar- 
bary sugers  touchinge  ihe  cawse  of  ihe  lùghnes  of  their  prises,  etc. 

The  allegacions  of  the  retaylors  and  buyers  of  Barbarye  sugers 
touchinge  the  cause  of  the  high  pryces  of  the  sauie,  etc. 

I .  Bv  reason  of  the  corporacion  grauiitcd  to  the  lîarbarye  mer- 
cllaunttes^  no  EngHsshe  borne  or  merchaunt  straunger  but  of  tlial 
corporacion  maya  brynge  into  this  land  anye  Barbary  sugers  to 
sell,  withowt  vexacion  by  the  sayd  conipanye. 

I .   Le  présent  Mémoire  accompagne  une  ce  produit.  Ce  sont  ces  explications  qu'ils 

lettre  des  «  Wardcns  of  the  grocers  «,  datée  envoient  à  Burghlcy. 

du  28  aoiU(n.  st.  7  septembre)  iSSg.  Dans  2.   Les  dates  de  septembre  1589  et  du  6 

cette  lettre  adressée  à  Burghley,  ils  exposent  septembre  i58g,  qui  figurent,  l'une  au  dos 

que,  conformément  à  ses  instructions,  ils  de  la  lettre,  l'autre   au  dos  du  mémoire, 

ont  convoqué  les  principaux  marchands  en  indiquent  sans  doute  le  mois  et  le  jour  où 

détail  du  sucre  du  Maroc,  dont  ils  ont  en-  les  documents  furent  reçus  par  Burghley. 

rendu  les  explications  touchant  la  cherté  de  3.  V.sHpra.Introduclioncritiquo.p.iiS. 


526 


SEPTEMBRE     1  OC 


/ 

2 .  In  tyme  past,  when  lyberlye and  free  traffyque  was  into  thos  par- 
tes ofBarbarye,  theare  came  in  larregrealer  quanlities  of  good  sugers 
then  are  nowc  brouglit  in  by  the  sayd  mercbaunles,  and  weare 
tben  solde  at  more  reasonable  rates  and  priées  iben  nowe  tbev  be. 

3.  Sugers  wliiche  the  sayd  companye  doe  nowe  brynge  in  are 
untruly  packed,  sorled,  and  marlved. 

4.  In  tyme  past,  before  tbe  sayd  corporacion  graunled,  theare 
■\vas  commonlye  brought  in  but  ihrce  sortes  ol'  Barbarye  sugers, 
which  weare  knowen  of  what  sortes  they  weare  by  ihree  letters, 
marked  uppon  the  chesles,  and,  in  tyme  past,  so  trulye  packed, 
sorted,  and  marked,  tbat,  by  the  letters  uppon  the  chesles,  tbev 
weare  hought  withoAvt  any  speciall  vewe  or  siglit.  But,  nowe  of 
late,  the  sayd  company  bave  brought  in  other  sortes,  more  base 
and  course  then  weare,  before  theyre  corporacion  graunled,  brought 
into  Englond.  The  buyer  consti'ayned  to  buye  of  thos  sortes  \\  itli 
the  better,  or  cls  can  hardly  buy  any  sugers  of  ihem  at  ail. 

5.  ^  t  is  thought  convenient  tbat  lier  Ma'"  be  scrved  with  sugers, 
as  lier  Highnes  and  other  lier  niost  noble  progenitors  bave  heare- 
tofore  most  commonlye  byn,  by  the  grocer  appoynted  for  the  ser- 
vyce  of  her  Ma""  and  householde  of  grocerye  and  spyccs,  at  a  reaso- 
nable pryce,  to  be  sett  downe  monelhely  by  her  Ma''"  ofTycers  ; 
which  might  be  much  better  perfoarmed  yf  sugers  Mcaïc  brought 
in,  as  before  ihe  grauntynge  of  the  sayd  corporacion  llicy  weare, 
trulye  sorted,  packed,  and  marked. 

(i.  \l  is  thought  veary  rcasonahlc,  il"  il  slaiid  willi  xoiir  lionors 
goodlykynge,  tbat  so  longeas  the  Barbarye  merchaunttcs  contMiue 
incorporatcd,  havinge,  as  at  Ihis  présent,  the  \\lioll  trade  of  thaï 
cominodytye  in  tbcyre  bandes,  ibal  ihey  cqually  and  ralablv, 
accordynge  to  ihc  proporcion  tbat  every  of  them  i)ryngelli  in, 
beare  emongest  them  the  servyce  of  her  Ma''°  and  howsehoiild  wilh 
good  choyce  and  the  best  sugers,  at  reasonable  raies  and  piNccs. 

Public  Hecord Office.  —  State  l'apers.  Dnmeslic.  i:ii:,tl,etl,.  ml  f.l.X.W  , 
n°  721.  —  Original. 


MOULAY     AHMED     ET    L  EXPEDITION     DE     DHAKE     E.N     PORTUGAL        02" 


MOLL.W  AII.MED  ET  L'EXPÉDITION  DE  DKAkE  EN  l'UllTLGAL 


Dès  le  mois  de  septembre  i588,  au  lendemain  de  la  délaite  de  l'itivinciblc 
Armada,  le  prétendant  D.  Antonio  soumettait  à  Burglilcy  un  projet  d'invasion 
du  Portugal.  Ce  projet,  au  début  de  l'année  i")89,  était  l'objet  de  pourparlers 
entre  Robert  Cecil  et  l'ambassadeur  du  Cbéril  récemment  arrivé  à  Londres  avec 
Henry  Roberts'.  L'envoyé  marocain  ollrait  à  Elisabeth  et  à  D.  Antonio  le  con- 
cours de  son  maître.  Les  .\nglais  et  le  prétendant  avaient  fondé  {juclque  espoir 
sur  ces  offres  de  secours.  A  tout  le  moins  comptaient-ils  que  le  Cbérif  enver- 
rait en  Portugal  des  ravitaillements  à  l'armée  expéditionnaire-.  Le  fils  de  D. 
Antonio,  D.  Christophe,  venait,  d'ailleurs,  de  débarquer  au  Maroc,  où  il  avait 
été  envoyé  comme  otage  et  caution  de  subsides  que  Moulay  Ahmed  s'était 
déjà  engagé  à  fournir  •'.  Le  départ  de  la  flotte  anglaise  eut  lieu  dans  le  courant 
d'avril.  Drake  et  Norris  commandaient  l'expédition.  Après  avoir  pillé  la  Corogne, 
les  Anglais  débarquèrent  à  Péniche  et  marchèrent  sur  Lisbonne.  Repoussés 
devant  cette  ville,  ils  vinrent  se  rembarquer  à  Cascaes  et  rentrèrent  en  An- 
gleterre avec  d'énormes  pertes  causées  par  la  maladie  (mai-juin).  Quant  aux 
secours  attendus  du  Maroc,  ils  ne  furent  jamais  envoyés.  Les  Anglais  reprochèrent 
fréquemment  à  Moulay  Ahmed  son  manque  de  parole,  auquel  ils  attribuèrent 
un  échec  que  leurs  propres  fautes  expliquaient  sullisariinient '.  L'ambassadeur 
marocain  avait  accompagné  l'expédition  anglaise,  habillé  en  Portugais,  sur  le 
même  navire  que  D.  ,\ntonio^. 

1.  V.  supra,  pp.  5i3-5i7.  pédition  était  également  accréditée  à  l'élriin- 

2.  V.  supra,  p.  522.  — On  ht,  dans  deux  ger.  Cf.  /"  Série.  Dépôts  divers,  Venise, 
documents  datés  de  juin  i58g,  que  les  année  iSSy,  pwssim.  Le  28  juin  i58g, 
troupes  anglaises,  en  quittant  IWnglelerre,  Tomaso  Gonlarini,  ambassadeur  vénitien 
n'étaient  approvisionnées  que  pour  six  à  Madrid,  écrivait  au  Doge  que  D.  Antonio 
semaines,  comptant  sur  ce  qu'elles  prélève-  s'était  attendu  à  recevoir  l'aide  du  Chérif, 
raient  par  la  force  en  Portugal  et  sur  ce  que  que  celui-ci  avait  réuni  3o  000  cavaliers, 
leChérifavaitpromisde  leurenvoyer.  S<a(<;  mais  qu'ayant  craint  d'être  attaqué  parle 
Pap.,  Dont..  Ëliz..  Addenda,  vol.  XXXI.  n<"  fils  d'.\bd  el-Malek.  (V.  supra,  p.  i54,  note 
.'il, 33.  .\u  moment  où  elles  allaient  se  rem-  2), qui  se  trouvait  auprès  de  son  beau-père, 
barquer  à  Cascaes,  les  cbefs  envisageaient  Hassan  Veneziano,  il  avait  dû  s'abstenir  de 
encore  l'idée  de  faire  voile  vers  le  Maroc  les  envoyer  et  avait  assuré  Philippe  II  de 
pour  s'y  approvisionner  et  préparer  de  nou-  ses  dispositions  amicales  et  pacillqucs. 
velles  entreprises.  Lettre  de  Roger  Wil-  3.  V.  /"  Série.  France,  t.  Il,  pp.  i5i- 
iams  à  VV'alsingham,  de  Cascaes,  i'"'(n.  st.  174,  181,  190,  198-201. 

Il)  juin    1689,   Staie  Pap.,   Dom.,  EU:.,  l\-  V.   infra,  p.  536;    i"  Série,    .\nglc- 

vol.    CCXXIV.    n"    77.    L'opinion   que   le        terre,  t.  Il,  année  iSgo. 

Chérif  devait  apporter  son  concours  à  l'cx-  5.   V.    /'''  Série,  France,  t.  II,  p.  181. 


528  9    SEPTEMBRE     1 5^ 


CXCVI 

RELATION  ANONYME' 

(Extrait) 

Retour  de   l'ambassadeur  du  Clicrif  au  Maroc  en  conipaijnie  d'un  envoyé 
de  D.  Antonio  et  d'un  envoyé  des  (jèncraux  anijiais. 

Londres,  3o  aoiH  [n.  si.  g  septpmbri']   1589. 

En  titre:  A  true  coppie  of  a  discourse  wrilten  by  a  gentleman 
employed  in  the  late  voiage  of  Spain  and  Portingale,  sent  to  liis 
particular  friend  and  In  lilni  published  for  ihe  belter  salisfaclion  of 
ail  such  as  baving  bcen  scduced  by  particular  report  bave  entered 
inlo  conceipts  tending  to  ibc  discrédit  of  tbe  cnlerprise  and  actors 
of  tbe  same. 

Aboul  tbis  time  was  tbe  «  Marcbiuil  Royal  ».  witb  ibrec  or 
Ibure  other  sbippes,  sent  lo  Penicba,  to  fetcb  away  tbo  companies 
tbat  were  lefl  ibere  ;  but  Caplainc  Harton  baving  received  letlcrs 
froin  tbe  Generalls  tbal  were  sent  overland,  was  departcd  bcfore, 
not  being  ablo  by  reason  of  tbe  enemies  speedie  marciiing  tlu-lbor, 
cilbcr  to  bring  away  tbe  artillarie,  or  ail  bis  men,  according  lo 
tbe  direction  tlios'e  Ictlers  gave  bini  ;  for  bee  was  no  sooner  gonc, 
tban  tbe  enemie  possessod  tbe  towne  and  castle,  and  sbot  at  onr 
sbips  as  tbc\  came  intt)  llii'  rond. 

I .   Celle  relation  (lercspédition  aiigloise  <i  Clnlonel  .\iiloiice  \\  liiklirld  n  dont  on  sait 

en  Portu(.'al  fui  p:il)lii'c  h  Londres  en  r58i|,  peu  de  cliosi\   et  il    n'aiiporle  niicnn  nrjrn- 

sans  nom  d'auteur.  Ilakluvl,  qui  la  n'ini-  imiil  à  l'appui  decclteconjecturc.  L'uulonr, 

prima,   présume  (pi'elle    fui   éirile  par  un  ipiel  qu'il  suit,  avait  pris  pari  il  reipédilion. 


lŒLATION    ANONYME 


029 

At  this  time  '  also  m  as  llie  Amhassador  from  llio  Kmperour  of 
Moroco,  called  Reys  Ilaïuct  Bencasamp',  relurned,  and  willi  him 
M.  Cipriaii '.  a  gentleman  of  good  place  and  désert,  was  sent  froin 
Don  Antonio,  and  Caplaine  Ousley  '  fioin  the  Gênerais  lo  tiie 
Empcror. 

From  London.  ihc  3o  of  August  loSg. 


Brilish   Muséum,    Printed  Bookn,  Press  Mari;:    ■2!J2.  e.  7. 
cojijne  of  a  discourse' —  Londres,  ]5S9,  in-^/'',p.  K. 


A   true 


1.  L'auteur  a  mentionné  pic'ci'dcmment 
le  rembarquement  des  troupes  anglaises  à 
Cascacs  (3  juin,  v.  st.),  puis  le  départ  pour 
Londres  du  comte  d'Esscx  (6  juin).  Gela 
place  vers  la  mi-juin  (n.  st.)  le  renvoi  de 
l'ambassadeur  du  Cliérif  au  Maroc.  Cf.  ;'* 
Série,  France,  t.  II,  pp.  i85,  186. 

2.  L'ambassadeur,  si  l'on  restitue  son 
nom.  se  serait  appelé  Raïs  .\hmed  Belkas- 
sem.  On  a  vu  rpie  Henry  Roborts  le  nomme 
Marshok  [Mcrzouk]  Raïs. 

3.  Sur  ce  personnage,  V.  infro,  p.  53o, 
note  I. 

li.  Cet  Anglais,  que  Francisco  da  Cosia, 
l'ambassadeur  d'Espagne  à  Merrakccb,  ap- 
pelle NicholasHusla(V.  /"  Série,  Espagne, 
8 octobre  iSSg),  avait  vécu  à  Malaga,  d'où 


il  envoyait  régulièrement  à  Elisabeth  des 
avis  Ires  sûrs.  Walsingham,  qui  était  bon 
juge  en  matière  d'espionnage,  le  considé- 
rait comme  un  des  hommes  les  plus  habiles 
qu'il  connût.  La  Reine  lui  devait  beaucoup 
pour  ses  informations.  Il  avait  combattu 
comme  volontaire  contre  l'invincible  .ar- 
mada, à  bord  du  navire  «  the  Revenge  ». 
l^ans  une  lettre  à  Burghley,  l'amiral 
Hortard  recommandait  chaudement  qu'on 
le  récompensât  de  ses  services  sur  mer  et  en 
Espagne.  Calendar  of  Sjianisli  Papers,  vol. 
I 587-1603. 

5.  On  lit  à  la  suite  du  titre  :  «  .\t  London. 
Printed  for  Thomas  Woodcock,  dwelling 
in  Paules  Churchyard,  at  tbe  sign  of  tlie 
Blacke  Beare,  i58g.  « 


Dii  Castries 


53o 


i58c) 


CXCVII 


LETTRE  DE  CARDENAS'  A  WALSINGHAM 

Cardenas  est  venu  au  Maroc  pour  décider  Moulay  Ahmed  à  se  joindre  à 
l'Angleterre  contre  l'Espagne,  mais  n'y  a  pas  réussi.  —  Ftetenu  ringl  et 
un  jours  à  Saft,  il  a  dû  attendre  près  d'un  mois  à  Merrakech  avant  de 
remettre  ses  lettres.  —  Reçu  (juinze  jours  plus  fard  par  le  Chéri/,  il 
presse  vivement  celui-ci  de  déclarer  nettement  ses  intentions  sur  l'aide 
promise  à  D.  Antonio.  —  Le  Chér'iJ' élude  la  question,  puis  s'engar/c  ù 
répondre  dans  quatre  jours.  —  Mandé,  au  jour  fixé,  avec  l'amba.f.'Kuleur 
de  Portugal,  Cardenas  est  informé  par  un  Juif  qu'on  lui  remettra  une 
lettre  contenant  la  réponse  du  Chér'if.  —  Sur  ses  instances,  on  lui  fixe 
une  autre  date  pour  voir  le  Chérif,  qui  lui  répondra  de  vive  voix.  —  Le 
jour  de  l'audience  l'enu,  Cardenas  n'est  reçu  que  par  le  chef  des  renégats: 
le  Chérif  lui  fait  savoir  qu'il  est  prêt  à  envoyer  l'argent  promis,  quand 
Elisabeth  et  D.  Antonio  lui  annonceront  la  reprise  des  opérations  en 
Portugal  ;  il  esquive  la  question  des  munitions  et  des  fusiliers  à  fournir.  — 


1.  John  de  Cardenas,  alias  Giprian  (V. 
infra.  p.  5?2,  note  2),  qualifié  ci-dessus 
(p.  528)  de  «  gentleman  of  good  place  and 
dcserl  »,  venait  d'être  envoyé  par  D.  An- 
tonio vers  Moulay  Ahmed  (V.  Ibitl.y  11 
était  d'origine  espagnole.  Son  pire,  «  ré- 
puté homme  ilc  bien  et  de  sçavoir  »,  avait 
traduit  en  latin  les  Rclnciniii-s  d'Antonio 
ferez.  Kntré  lui-même  au  service  du  gou- 
vernement anglais,  John  de  Cardenas  rem- 
pli.<isait  auprisde  Walsingham  les  fonitions 
de  scirélairc.  Il  reçut  le  litre  de  serviteur 
de  la  Reine.  Sir  Thomas  l'ullison,  lord 
maire,  et  les  aldermcn  de  Londres  lui  ayant 
conféré  le  droit  de  cité  et  promis  un  emploi, 
(|uand  une  vacance  se  produirait,  il  sollicite, 
en  décembre  iSiji,  la  charge  de  «  colleclor 
of  scavagcs  »,  c'csl-à-dire,  de  percepteur 
de  laïcs  levées  par  la  cilc  sur  les  marchan- 


dises vendues  sur  son  territoire.  Burghley. 
eu  appuyant  cette  candidature,  rappelait 
les  longs  et  loyaux  services  de  Cardenas, 
qui.  lui-même,  dans  une  lettre  à  Uobi  rt 
Cecil,  les  invoquait  comme  ayant  été  il  la 
fois  pénibles  et  d'une  nature  confidentielle. 
Il  semble,  cependant,  (ju'il  échoua  dans  sa 
recpiêle,  car  il  écrit  à  Robert  Cecil,  in 
novembre  iSgO,  pour  se  plaindre  il'avi/ir 
été  si  mal  récompensé  et  annoncer  son  in- 
tention de  quitte'rl'.Vnglolerrc.  Néanmoins, 
sa  présence  îi  Londres  est  constatée  en  iCiio. 
V.  i"  Sérir.  l-'rance,  t.  II.  p.  iS.î  et  note 
I  ;  Angleterre,  t.  II.  du  !)  juillet  iGoo;  .S(. 
I\ip..  nom..  ICli:..  e»/.  (.CVVV.  ;i"  77: 
GuiltlIiaU.  licmembranciit.  vnl.  II.  ;i"'  .jX'. 
45  ;  Lainbelh  Palace Librarv.  uol,  'j,<C  (lettre 
de  Le  Doux  à  Anl.  lincon.  m  avril  i5g6): 
Cal.  nf  llatjield  Pap..  vol.  V,  pp.  80,  .'147. 


LETTRE    DE     CARDEN.VS     A     WALSINOH.AM  53 1 

Cardenas  insiste  pour  que  l'argent  lui  soit  remis  immédiatement  ou  pour  que 
D.  Christophe  soit  rendu  à  son  père.  —  Le  capitaine  des  renégats  retourne 
vers  le  Chérifet  rapporte  la  même  réponse.  —  Deux  Maures  de  sang  royal 
vivent  présentement  en  Espagne.  —  Le  gouvernement  tyrannique  de 
Moulay  Ahmed  a  rendu  ce  prince  impopulaire.  —  Les  habitants  des 
montagnes  refusent  de  lui  payer  l'impôt.  —  Les  deux  princes  maures 
pourraient,  avec  l'appui  du  roi  d'Espagne,  renverser  Moulay  .Ahmed. 

—  Mais  Philippe  H  n'ose  pas  provoquer  le  Chérif.  à  cause  de  D.  Antonio. 

—  Réciproquement.  Moulay  .Ahmed  ménage  Philippe  II  par  crainte  des 
princes  maures.  —  Cardenas,  considérant  la  manière  dont  il  a  été  traité,  la 
haine  du  Chérif  contre  les  Chrétiens,  .ça  lâcheté  et  son  avarice,  ne  croit 
pas  à  ses  promesses.  —  Constatant  l'inutilité  de  ses  efforts  et,  d'ailleurs, 
mollement  soutenu  par  l'ambassadeur  de  D.  Antonio.  Cardenas  a  quitté 
Merrakech.  —  Au  Chérif,  qui  lui  reprochait  l'insuffisance  de  la  flotte 
envoyée  contre  l'Espagne,  il  a  répondu  qu'on  avait  compté  sur  ses  pro- 
messes de  .recours.  —  Le  Maroc  n'offre  ni  ports  ni  vivres,  sauf  le  pain, 
pour  le  ravitaillement  d'une  flotte.  —  Moulay  .Ahmed  cherche. "seulement 
à  pousser  l'Angleterre  contre  l'Espagne,  .sans  prendre  part  à  la  lutte.  — 
//  a  peur,  en  effet,  de  Philippe  II,,  qu'il  a  offensé  en  lui  refusant  Larache, 
malgré  ses  promesses,  et,  d'autre  part,  son  impopularité  et  sa  lâcheté  l'em- 
pêchent de  risquer  une  guerre  à  l'étranger.  —  Il  a  échangé  des  lettres  avec 
Philippe II,  pendant  le  séjour  de  Cardenas  à  Merrakech,  dont  ilcherchait  à 
tirer  parti.  —  Etat  misérable  du  commerce  anglais  au  Maroc  :  prix  excessif 
du  sucre;  les  Juifs,  pressurés  par  Moulay  A  hmed.  font  faillite  et  entraînent 
les  marchands  dans  leur  ruine  :  ceu:c-ci  sont  presque  tous  obligés  d'em- 
prunter à  des  taux  usuraires  ;  le  Chérif  les  contraint  à  continuer  l'exploi- 
tation de  ses  sucreries, pour  lesquelles  il  leur  impose  des  marchés  draconiens, 
et.  à  faute  d'exécution,  il  les  emprisonne  avec  les  imleurs  et  les  a.ssassins. 

—  t\ul  bénéfice  comme  compensation  :  on  ne  peut  plus  avoir  de  salpêtre  ;  on 
perd  plus  qu'on  ne  gagne,  vu  la  hausse  des  monnaies,  à  rapporter  de  l'or 
marocain  en  Angleterre;  trois  mille  pièces  seulement  dedrap  anglais  sont 
importées  annuellement  au  Maroc  et  deux  mille  caisses  de  sucre,  au  maxi- 
mum, exportées  de  ce  pays  ;  l'indigo  marocain  est  inutilisable.  —  //  est 
déplorable  de  voir  des  chrétiens  fournir  au  Maroc  du  fer,  du  soufre,  des 
fusils,  des  lames  de  sabre,  etc.  —  Le  Chérif  a  beau  maltraiter  les  mar- 
chands anglais,  il  a  très  peur  de  les  voir  s'en  aller,  car  ses  procédés  barbares 
ont  déjà  causé  le  départ  de  la  plupart  des  marchands  français  et  flamands. 

—  Les  marchands  anglais  sont  eux-mêmes  responsables,  en  partie,  du 
mauvais  état  de  leur  commerce,  parce  qu'ils  inondent  le  Maroc  de  leurs 
produits  et  parce  qu'ils  se  jalousent.  —  Il  faudrait  l'inlervcnlion  du  gnu- 


532  l!^     OCTOBRE     IÔ89 

vernement  anglais  pour  modérer  et  régler  leur  trafic.  —  Le  meilleur  plan 
serait  de  ne  trafiquer  que  sur  la  côte,  dans  le  royaume  du  Sous,  où  sont 
les  sucreries.  —  Les  Anglais  ne  risqueraient  point  ainsi  leurs  vies  et  leurs 
biens  à  l'intérieur.  —  Le  Chérif  aimerait  mieux  accepter  ce  } dan  que  de 
voir  cesser  le  trafic  et  de  perdre  ainsi  le  bénéfice  que  lui  rapportent  ses 
sucreries,  les  draps  anglais  qu'il  achète  bon  marché  et  qu'il  vend  cher  à  ses 
soldats.  —  Elisabeth  devrait  poursuivre  sans  tarder  ses  succès  contre  Phi- 
lippe II  et  donner  ainsi  au  roi  de  France  le  temps  de  s'affermir.  —  La 
puissance  de  Philippe  II  n'est  qu'apparente. 


La  Plava'.  8  [n.  si.  18]  oclobre  iSSg. 

Au  dos:  To  the  right  lionnorable  Sir  Fraunces  Ualsyngham, 
Kniglit,  her  MaT'  Principall  Secrelary.  —  Alia  manu:  S'"  October 
i58g.  From  Ciprian'. 

It  mav  please  vour  Honor.  —  Bv  my  last  I  acquainled  your 
Hoiior  Avith  ihe  purposid  sending  oi  me  into  Barbary,  ^\berunlo 
1  was  the  more  willing  for  tbat  I  saw  >l  «ould  be  a  guod  service 
don  to  her  Ma'"^  yi"  the  Moore  mighte  be  Avonne  to  make  hiniseUany 
wave  a  party  in  the  présent  action  against  the  K.ing  ol'  Spayne. 

\N  itli  this  zeale  and  aflection  I  hâve  traxelled  accordingly  in  the 
niatter,  but  the  effecles  bave  fallen  oui  nuicb  InLc  the  successe  of 
the  principall  enterprise. 

For  my  vvelcom  inlo  Barl)ar\ ,  1  cuntiniicd  twciilv  and  i>dd  dayes 
at  Saphv ,  my  landing  place,  cre  I  could  bave  leave  to  repeire  te 
the  (".ourte  at  Marrocos.  Being  ihere.  mv  first  acccsse  to  delvver 
inv  lellers  and  comj)lementes  vvas  delTerred  l)y  the  space  of  almost 
a  whole  inonelh.  My  audience  foUowed  not  till  \\el  neere  a  for- 
linnight  alter  :  and  \  et  \\  as  1  then  twyce  or  ibryee  inlerruptid  in  lin- 
middest  of  my  laie  ;  w  bich  had  beii  clean  eut  of,  vf  I  liad  not  reso- 
lullie  l'isisled  to  l>e  sull'erid  lo  saxe  v\hat  I  had  to  sa\e.  1  delwered 

1.   Sur  ce  nom  (if  lieu,  \  .  Sdpni.  p.  ^l"',  fournis  par  les  documciils  sur  le  iicrsoiuiago 

note  I.  dénommé  Ciprian  s'ap|>lii|ueiit  parfaitemiiil 

a.    Celte    mention    se    retrouve    au    dos  ii  Cardcnas,  il   ne  parait  pas  douteux  qu'il 

Je  plusieurs  lettres  écrites  par  Cardenas.  ne  s'agisse  d'un  seul  el  mi^nie  personnage, 

liomme,  d'autre  part,  les  renseignements  malgré  l'étrungeté  de  ce  double  nom. 


LETTRE     DE    CARnENAS    A     WALSINGII AM  533 

my  message  to  the  Moore,  urgiiig  hiin,  hy  ail  thc  reasoiis  I  could. 
lo  llie  perfourmaunce  of  his  promise.  Ile;  confessid  ihe  promise  and 
aunswerid  my  demaundcs  with  a  longe  speeche  lending  lo  shew 
liis  pretendid  forward  disposicion  lo  assisl  llie  King  of  Portugal. 
I  requilid  ail  thos  complcmenU^s  willi  lliankes  ol'  l>ke  valicw,  pray- 
ing  liim  neverllieles  thaï  lie  would  descend  lo  parlicuiarilyes,  for 
llial  ihos  wear  l)ul  generalilyes  wlierwilli  I  coiild  nol  in  reason  resl 
salisfyed.  And  in  eonclusion,  galliering  hv  iiis  former  délayes  and 
sirainge  kind  of  usage  of  me  a  verie  probable  conjeclure  of  his  fainl 
disposicion,  or  rallier  unnillingnes,  lo  pcM-fourme  whal  lie  liad 
promisid  in  llie  nialler  I  cam  for;  and  fynding  ihat  lie  Avent  al)oul 
lu  lill  my  cares  «illi  \\ynd  only,  considering  williall  thaï  his 
disli(jnnorahle  nianner  of  proceeding  A\illi  lier  .Ma'"' did  necessarily 
requier  ihat  lie  should  he  roiindly  dealt  ^^illlall,  I  lould  him  in 
playne  lermes  llial,  the  enlerprise  of  Portugal  beingto  heconlinued 
lliis  wynter,  yl  did  importe  lier  Ma""'  service  and  the  King  of  Por- 
tugal so  much  to  know,  withoul  any  longer  delay,  what  was  lo  he 
lookid  for  at  his  handes,  as  lie  must  presentiy  résolve  elher  of  or 
on  ;  adding  ihirlo  Ihat  he  Avas  king  aijsolut  and  in  his  own  country, 
wher  he  could  nol  l)e  forced  lo  the  perfouimaunce  of  that  I  was 
senl  for;  but  yea,  or  nay,  I  iiiusl  presenliy  hâve,  and  thaï  foras- 
much  as  yl  Avas  in  his  choyce  lo  geve  yl  or  no,  I  did  prolesl  thaï  I 
would  take  his  delay  iherein  fora  playne  refusall. 

When  I  liad  thus  dryven  him  lo  the  «ail,  lie  promisid  lo  send 
for  ihe  Portugal  amhassador'  and  me,  llie  fouilli  day  folio  Aving,  and 
ihen  to  take  a  fynall  resolucion  in  the  ma  lier,  and  lo  agrée  Avilh  us 
upp(jn  ihe  meanes  liow  lo  perfourme  his  piomised  assislaunce. 

Al  the  day  appointid.  sending  for  us  Ijotli  lo  repeire  unie  him, 
lus  former  promis  made  to  me  Avas  perfourmid  only  by  sending 
his  JcAve  AAilhoul  unlo  us,  lo  let  us  undersland  that  he  Avas  Avell 
disposid  lo  accomplish  a\  bal  lie  had  promisid  lo  the  King  of  Porlu- 


I.   L'ambassadeur  de  D.  Aulonio  à  Mer-  l'avait   antérieurement  chargé  d'une  mis- 

rakech  était  un  relij;ieuï  portugais  appi'lc  siou  ,'i  Oonslantinoplc.    C'est  lui,    au   dire 

MathiasBecudo.  Il  résidait  au  Maroc  dejiuis  des  agents  espagnols,  qui  avait  négocié  1 

i.'iSli  et  on  l'y  trouve  encore  en  iSgi.  V.  venue  de  F).  Christophe  au  Maroc.  V.  i''' 

une  lettre  de  lui  à  D.  Antonio,  /'"'■  Srrie,  Série,   France,   t.  II,  pp.    i-j^,    i3o,    i3l, 

Angleterre,  t.  II,  i8  avril  iSgi.D.  Antonio  i36-i38,  ii6-i5o,  i63,  i68,  174,  186. 


534  lî^     OCTOBRE     1089 

gai,  the  manner  Avherof  lie  would  wryte  in  a  letter  of  aunswer  that 
should  be  delyvered  lo  me. 

I  found  meself  greevid  ^vIlh  Ihis  manner  of  dealing,  and  sayed 
flally  I  would  cary  no  aunswer  closid  up  in  letters.  To  salisfy  me, 
annother  day  Avas  appointid,  wherein  I  should  hâve  accesse  to  the 
King,  and  then  receave  my  aunswer  by  mouth  from  himself.  But, 
al  my  repeire  to  the  Courte,  the  capten  of  his  renegades  was  appointid 
to  acquaint  me  with  the  sayd  auns^yer,  being  in  effect  that,  when- 
soever  her  Ma""  and  the  Ring  of  Portugal  would  write  unto  his 
master,  that,  the  yere  of  the  date  of  their  letters  the  Avarre  should 
beginne  agayn  in  Portugal,  he  would  delyver  the  somme  of  monny 
promisid.  To  the  powther,  he  sayed  his  master  made  no  mencion 
of  yt,  and,  for  the  thrce  thowsand  shott,  that  he  could  not  send 
them  so  farr  ont  of  his  counlrye  (denyeng  belyk  toperfourme  some 
part  of  his  promise  the  betler  to  put  me  in  hope  of  the  perfour- 
maunce  of  the  other  part).  I  refusid  llally  to  accept  of  thaï  aunswer, 
alleadging  former  breaches  of  promise,  and  that  I  must  elhcr  bave 
the  monnye  presently,  or  ells  did  déclare  unto  his  master  that  Don 
Christoval'  from  thencefourlh  was  not  to  be  his  pledge,  Imt  must 
hâve  his  passeport  to  retourne  ymmediatly  to  Ibe  King  his  father. 

The  capten  caryed  this  message  in  to  his  master,  who  returnid 
him  to  me  Avith  his  fynall  rcsolucion,  that  he  assured  me  of  por- 
fourmaunce  of  his  promise  uppon  receipt  of  Ihe  letters  above 
mencionid,  and  that  Don  Christoval  he  would  not  Ict  go  till  he 
might  send  him  to  the  King  his  father  at  Lisbona. 

There  are  with  the  King  of  Spayne  two  gentlemen  of  the  blood 
royall  of  Barbary  that  bave  a  neerer  interest  in  the  crowne  then 
the  Moore  that  now  usurpelb  the  same,  and  arc  very  wcll  i)clovid 
of  the  people^.  The  subjcctcs  of  Barl)ary  are  gcncrally  very  mucb 
greevid  and  disconfcntid    with  the    tyrannicall   govcrncmcnt  and 

1.   V.  supra,  p.  537  et  note  .'|.  et  Philippe  II  exploilnit  adroitement  cotte 

a.  Les  deux  princes  de  sang  royal  dont  inquiétude.    En    mai     r5g5,    Moulay   en- 

parle  Cardcnas  étaient  les  chérifs   Moulay  Nasser  débarqua  au  Maroc  pour  conquérir 

rn-Nasscr  et  Moulay  ech-Chcikh,  l'un  frère  lo  royaume.   Vaincu  'imc  première    l'ois  ii 

et   l'autre  fils  de   Moulay   Mohammed  cl-  Er- Roken,  il  fut  de  nouveau  défait,  l'année 

Mestoulth.  V.  supra,  Tableau  pénéalopique,  suivante,  à    Tnguate   ol   mis   h    mort.    V. 

PI.  III.  La  présence  en  Espagne  de  ces  pré-  /"   Série,    France,    l.    II,    pp.    loS-aa^; 

tendantsévenlucls  inquiétait  Moulay  Ahmed  Espagne,  année  iSfig,  passim. 


LETTRE    DE    CARDENAS    A    WAI.SINGHAM  535 

intoUerable  polling  and  exactions  of  liim  ihalnow  raignetli'.  In  the 
mounlaynes  tlierc  lyve  many  tliowsarides  of  pcople,  in  ihe  nature 
of  outlawes,  tliat  refuse  ulterly  the  payment  of  his  taxes  and  impo- 
sicions  ;  and  to  tliem  iheie  resorte  dailye  many  from  other  partes 
of  thos  thât  lie  robbeth  and  reduceth  to  extreeme  beggery.  Vt  is 
thought  that,  yf  the  King  of  Spayne  did  set  over  thos  Iwo  princes, 
ihough  but  wilh  some  porcion  of  monny,  they  should  presently 
fynd  a  suffîcient  party  in  the  country,  and  be  hable  to  worcke  a 
generall  alteracion  in  the  wliole  slate  :  the  cominon  speeches  of  the 
people  and  extreeme  feare  of  tlie  Moore  himself  seeme  to  importe 
no  lesse. 

The  King  of  Spayne,  as  yt  may  probably  be  conjecturid,  now 
that  the  Moore  is  entrid  into  praclise  wilh  the  King  of  Portugal, 
dare  not  provok  the  sayd  Moore  by  setting  over  thos  two  princes, 
least  he  should  ether  descover  himself  oppenly  againsthim  in  favor 
of  the  King  of  Portugal  ;  and  the  Moore,  on  the  other  side,  knowing 
the  danger  that  may  growe  unto  him  by  the  sayd  princes,  dareth 
not  provok  the  King  of  Spayne  by  assisting  the  King  of  Portugal, 
least  he  should  presently  set  ihem  over  :  so  that  ether  of  them  ser- 
veth  his  turne  whh  the  présent  occasions  to  bridle  the  other,  and 
nether  dare  beginne  to  provoke  other,  doubting  the  dainger  that 
Avould  follow  to  himself. 

That  the  Moore  doth  not  purpose  the  perfourmaunce  of  his  pro- 
mis, I  judg  by  his  ill  usage  of  me,  and  by  his  délayes  in  dealing 
wilh  me  ;  and  of  his  unwillingnes  I  ghesse  the  termes  he  standeth 
in  wilh  the  King  of  Spayne  to  be  the  cause  ;  wherunto  I  may  add 
the  naturall  halrid  he  beareth  to  Christians,  and  his  cowardly  and 
extreeme  covetous  disposicion. 

Being  then  out  of  hope  to  obteyn  any  better  aunswer,  and  seeing 
no  lykelyhode,  for  the  consideracions  before  alleadgid,  of  any  good 
to  be  had  from  the  Moore,  I  thought  I  should  be  better  out  of  the 
country,  then  to  continew  unprofTilably  in  yt,  and  so  was  content 
to  wynck  at  his  deceipt,  becausc  I  Avould  gel  me  out  of  his  dain- 
ger :  the  ratherfor  that  the  Kinges  ambassador  was  ahvaves  content 


I.   Sur  le  gouvernement  Ijramiique  de        larilé,  V.  i"  Série,    l'rancc,  t.   Il,   p.   aoS 
Moulay  Ahmed  c/-Ua«soiir  et  son  impopu-        et  note  i. 


536  l8    OCTOBRE     1089 

to  leave  me  to  me  self  in  mv  nego(_vacion  ;  Avheflier  it  weare 
ihorough  tvmorousnes,  or  love  of  his  owne  ease,  being  Avell  setled 
and  providid  for,  or  because  be  hopetb  yet  for  some  good  ot  the 
Moore,  I  knoAv  nol  :  but  he  can  nelber  yeld  suffîcienl  reasons  of 
bis  own  for  any  such  hope,  nor  impugne  myne  lo  llie  conlran'. 

The  Moore,  in  ihe  coorse  of  bis  speerbe.  seemld  to  take  excep- 
cions  to  tbe  weak  setting  fourtb  of  her  ^[a""  fleete,  but  I  turnid  the 
faulte  directlv  uppon  bimself,  alleadginge  the  preparacions  weare 
for  the  most  part  made  bv  prvvat  men,  encouraged  by  bis  large 
offers  and  promises  :  Avberof  vf  be  bad  perfourniid  l)ul  only  some 
part,  tbe  kinge  of  Porlugall  bad  l)en  ère  tiiat  \\\nv  fnllv  possessid 
of  bis  kingdom. 

The  coste  of  Barbary  balh  no  bavens.  nor  l^arborowes,  scant  any 
convenienl  places  wliere  a  wliole  lleete  may  take  fresh  water. 
The  counlry,  bred  only  exceptid,  yeldeth  no  manncr  of  provisions 
for  tbe  sea  ;  for  Iheir  beefe  ^vill  nol  sait,  and  otlier  sea  \iltalls  ether 
want,  or  are  vcry  deere  and  scant. 

Her  Ma""  may  fynd  yt  straung  tbat  Ibis  reporte  and  the  oiTers 
wliiob  the  Moore  made  by  his  ambassador  do  se  farr  disagree;  but 
>t  may  please  her  to  beleeve  tbat  the  Moores  drift  aabs  only  to 
drawe  her  by  such  incouragement  tbe  more  willingly  io  enter  into 
oppen  Avarre  against  tlie  King  of  S|)ayne  (A>hom  he  exceedingly 
fearetb.  as  well  in  respect  of  bis  greatnes.  as  for  tbat  be  bath 
olTendid  him  liy  not  delyvering  of  Alarache  according  to  promise"), 
and  tlien  to  leave  her  to  herself  :  kno«ing  tbat  tbe  warre  once 
Ijegunne  caimot  so  soone  beendid.  though  be  put  not  to  bis  belping 
band,  and  tbat.  in  tbe  meane  wbile.  bimself  sliall  lyvc  quietly  at 
bomc.  The  proofe  bcrof  appearelb  botli  l)y  tbe  untrulb  of  some  of 
bis  promises,  wbicli  bis  counliy  cannot  peitonrme.  and  by  ibc 
consideracion  of  bis  owne  estate  and  disposicion  :  for  liow  can  a  l 
agrée  Avith  reason  tbat  tbe  cowardlvest  man  in  tbe  ^vorld^  annother 


I.    L'ambassa  Ipiir    d'Espagne    à    Merra-  pncurio.  V.    i'''    Srrir,    Kfpairno.    S    inan 

kecli     o  ipçonnail    Mathias    lircudo  de    se  1089. 

laisser  volontairement  diiprr  par  le  Clii^rif  t.    Sur    les     négorialions     relatives     ii 

parce  qu'il  y  trouvait  son  rompte  et  parce  l.araclie  entre  le  Chérif  et  Philippe  II,  V. 

que  le    «  pauvre  moine   n    prenait    plaisir  supra,  p.   l6.'i.  note  i. 

s'entendre    appeler  nmliassadeiir    et  Sei-  3.   V,  suprn.  p.  1^1 1.  note  3. 


LETTRE     DE    CAUDENAS     \     \V  M.PINCII  VM  5.3'7 

Sardanapalus  in  lyfe,  a  man  srcnerally  liatirl  of  hissubjeclcs.  should 
hazard  himself  and  his  fortune  al  home  lo  underlake  a  needies  and 
endles  warr  abioade  ? 

Tliere  halh  passid  entercoorse  of  lettcrs  betwin  ihe  Moore  and 
ihe  King  of  Spayne  during  Ihe  tyme  of  my  being  al  Marrocos.  I 
lliinck  ihe  Moore  souglit  lo  serve  his  fiiriie  wilfi  my  being  in  the 
countrv,  and  therfor  usid  délayes  lo  kecpe  me  liie  longer  in  yt. 

Tiie  trade  of  ihe  Anghsh  merchaunlcs  in  [îarbary  is  conliruied 
with  more  dishonnor  lo  her  Ma'"  and  tho  stalc  Ihen  bcnilFil  to 
ihemselves  :  for  ihe  priées  of  sugars  are  raysid  to  an  excessyve  rate, 
and  ihe  merchauntes  forcid  to  take  Ihem,  good  and  bad,  fyne  and 
coorse,  ail  al  one  price  '.  The  Moore  dolh  rohl)e  ihe  Jewes  and 
makelh  them  so  bare  as  they  are  forcid  lo  l)reake  and  runne  awaye 
daily  with  ihe  merchauntes  goodes' :  «liicli  hathso  much  impairid 
iheir  eslate  as  (U\o  hoAvses  onl>  exceplid)  there  is  not  any  among 
ihem'  thaï  is  free  from  taking  up  of  monny  al  hvo  and  a  half  and 
Ihree  in  the  hundreth  hy  ihe  monelh.  to  keepe  cicdil  and  l<>  per- 
fourme  llieir  bargaynes  with  the  Moore  :  A\ho  forceth  ihoin  lo 
mayntayne his  ingcnnes*,  and  drawelli  ihem  to  inakc  hard  bargaynes 
wilh  him  :  in  ether  of  which  yf  they  fayle  never  so  litle  of  porfour- 
maunce,  Ihen  doth  he  presently  imprison  them  in  the  common 
gaole,  among  iheeves  and  murlherers,  and  cloggelh  ihem  \\ilh 
vrons,  as  yf  they  Aveare  the  mosl  détestable  malefactors  in  llie 
world,  besides  many  other  Avronges,  extorcions,  and  oppen  injus- 
tice offrid  unto  them  by  himself,  his  sonnes,  and  other  principall 
men  about  him.  nol  lolleral)ie  to  be  sulferid  by  her  Ma'":  the  rallier 
for  thaï  ncther  herself,  nor  the  state  in  generail,  do  rea^ie  such 
beneflil  by  thaï  trade  as  may  in  any  proporcion  counlervayle  ihe 
liinderaunce  and  barbarous  usage  of  ihe  subjecles  (espctyally  no^\ 
Ihat  saltpeeter  caniiot  be  had  from  thence.  and  thaï  the  moimyes 


1.  Cf.  supra.  Doc.  C\CV,  p.  SaS.  fermait  pas  seulement  ses  sucrefies  à  des 

2.  Ces  banqueroutes  des  Juifs  n'étaient  Juifs  du  Maroc  mais  aussi  h  des  marchands 
pas  cliose  nouvelle.  V.  supra.  Introduction  européens.  Tel  fut  le  cas  d'un  certain  John 
critique,  p.  i^T.  Wakcman,  qne  ruina  la  mort  de  Moula)- 

3.  Them  :  il  faut  entendre,  non  les  Juifs.  .Vlimcd,  survenue  au  milieu  de  son  bail 
mais  les  marchands.  avec  ce  prince.  V.    /«  Série.  Anglolerre, 

',.  Ce  passage  (tablll  que  le  Ch.  rif  n'af-  t.  II.  Requête  de  Thomas  Pâte,  iC.o3. 


538  t8  octobre   iBSg 

are  so  raysed  as  there  Avould  be  ratlier  losse  then  gayne  in  caryeng 
their  goulde  into  England')  :  for  there  is  not  caryed  into  Barbary, 
one  yere  Avilh  annother,  above  lliree  thowsand  clolhes  (a  small 
vent  to  be  put  in  acconipt  of  any  generall  beneffît  to  the  reaime), 
nor  brought  from  thence  tAvo  tliowsand  chesles  of  sugar,  a\  lien 
there  ismost  (whichcounlervayletli  not  the  spoyle  of  so  much  tym- 
ber  in  England');  by  the  custome  of  both  Avliich  commodityes  her 
Ma""  revenews  are  but  slenderly  encreasid. 

Lynnen  cloth  is  shipped  out  of  England  only  by  certificat.  Anyll 
to  dye  Avithall  is  made  so  false  and  so  full  of  earth  in  Barbary 
al  men  dare  not  medle  withall.  Ollier  commodityes  of  other  coun- 
tryes  are  exchangid  butin  smaule  proporcion.  And  yet  is  yt  to  be 
lamented  ihat  Christians  should  furnishe  the  sworne  ennemyes  of 
Christ  witli  yron,  «  ilh  lirimston,  handgunnes,  witli  fyerlockes. 
Avith  swordblades,  and  such  lyke,  though  yt  be  in  never  so  smaule 
quantityes'. 

The  Moore  bath  ben  tould  by  some  Spanishe  mcrchauntcs.  for 
his  owne  profRt,  that  the  English  trade  must  needes  deca\  in 
case  he  deale  not  better  with  the  merchauntes;  but  lie  aunswcrid 
doggedly  that,  yf  thos  dogges  went  awayc,  other  dogges  would 
corne.  And  yet  I  knowe  be  feareth  greatly  the  loosing  of  tlicni. 
and  cannot  be  ignoraunt  that,  witli  a  couple  of  shippcs  and  as  maux 
pinnaces  to  ply  up  and  downe  the  coste,  Avhere  thcy  sludl  f\  nd 
purchases  to  beare  their  chardges,  he  may  be  cutt  of  from  ail  trade, 
having  already,  by  his  barbarous  usadg,  reducid  llie  number  ol 
French  and  Flemishe  that  tradid  with  him  to  t«o  or  throe,  besides 
whom  there  are  now  but  English  and  Spaniardes  lefl. 

The  merchauntes  ihemsclves  bave  in  smiie  sorte  bcii  the  causes 
of  their  owne  harmeand  spoyling  of  the  Irade,  partly  by  overhiAing 
of  the  same,  which  hath  bred  a  glut  and  discrédit  of  their  commu- 
dityes,  and  partly  also  by  outbidding  one  annolher  in  ihe  jirice  of 
Barbary  commodityes  thoi'ough  the  env^  and  inallicc  Ihat  raignclh 
amonglliem;   w  hicli  bath  lucd  a  concci])!  in  llie  Moore  bolli  llial 

1.  V.  supra,  |).   'ifitj  ol  noie  i.  désireux   (l'nccioilrc  sa  Molle.  V.  siiprn.  p. 

2.  Les  bois  de  construction  pour  navires        3gi  et  note  i. 

étaient     particulièrement     rcclierchés     en  3.    Sur  ce  commerce  de  contrebande,  V. 

.Vnpletnrre  par  Moulay  .\hmod  rl-Mnnsonr.      siipra.  Introiluctlon  critique,  p.  /|^|('>. 


LETTRE    DE    CAKDENAS    A     WALSINCIIAM  Ô3g 

ihev  wantid  other  ventes  for  iheir  owne  commodilyes,  and  ihat 
ihev  weare  extraordinary  gayners  by  his.  INow  they  fynd  llie  smart, 
thcY  would  be  glad  lo  remove  the  cause  by  houlding  of  some  while, 
ihat  their  trade  may  recover  his  iîrst  repulacion  ;  wbich  neveribeles 
I  feare  will  hardiy  be  brouglil  to  passe  witboul  some  generall  rcs- 
tiavnt  by  publick  autborily  :  for  wliiles  some  forbeare.  olbcrs. 
greedv  to  make  tbeir  pioflit  ofsuch  forbearauncc,  do  send  dnuble 
store  of  commodityes.  and  then  tlie  first.  loth  to  be  so  overmatcliid 
and  discreditid,  do  continue  ibeir  «ontid  coorse  of  sending  in  lyke 
manner '. 

But  the  surest  way  to  procure  a  good  trade  ^Yeare  to  end 
ihis.  and  beginne  a  new,  and.  in  the  beginningof  a  new,  to  eslab- 
Hsh  ihe  same  by  way  of  exchaunging  of  commodityes  only  at  tbc 
seaside,  in  ihe  kingdom  of  Sus.  where  the  ingénues  be,  lyke  as 
other  Christians  do  Irnde  «ith  tlie  Indians  and  with  other  negros. 
For  there  is  no  reason  that  her  Ma""  subjects  should  hazard  their 
Ivves  and  goodes  so  farr  witbin  the  land.  at  the  discrecion  of  an 
mfidell,  voyde  of  honnor  and  bonesty,  and  in  a  counlry  so  subjecl 
to  change  and  alleracion.  Xetlier  is  yt  to  be  doubtid  that  the  Moore 
would  not  be  drawen  to  condescend  lo  tbis  manner  of  trade  rather 
Iben  to  loose  the  beneffit  of  his  ingénues  (which  are  more  \vorth  to 
him  then  ail  Sus  besides,  and  yeld  mayntenaunce  lo  the  most  part 
of  the  inhabilanls  there)  and  of  the  English  clolhes  Avherby  he 
reapelh  double  benelhl.  For  besides  the  tenth  due  to  him  for  custom, 
he  buyelh  many  of  the  resl  al  an  easy  rate,  and  selleth  them  deere 
unto  his  souldiers.  deducting  the  price  out  of  their  enterteyne- 
mentes. 

The  only  objection  1  fynd  hercin  is  that  the  cariadg  of  the  Eng- 
lish commodityes  from  Sus  over  the  mountaynes  to  Marrocos 
would  be  very  chardgeable  and  difficult.  But  therlo  yt  may  in  (ew 
wordes  be  aunswerid  that  the  inconvenience  of  loosing  the  trade 
would  be  much  more  prejudityall  U>  ihe  Moore. 

Some  do  judge  by  the  coorse  of  tbinges  that  tbc  King  of  Spaynes 

I .  V.  supra.  Introduction  critique,  p.  445 .  ter  le  trafic  de  ses  membres  ou  tjuc  ses  rcgle- 

—  Ce  que  dit  ici  Cardcnas  indiquerait  que  ments  n'étaient  pas  respectés.  Elle  ne  put, 

la    Barbary  Company   n'avait    pas   usé    du  d'ailleurs,  à  ses  débuts,  éviter  l'encombro- 

droit  qui  lui  avait  été  conféré  de  réglemen-  ment  du  marché  m.irocain.  V.  ibtd..  p.  .'iDS. 


bllO  18    OCTOBRE     I.l8l) 

ill  fortune  iiiusl  ether  chainge  vcry  shortly  lo  heller,  or  ells  pull 
liim  cleane  downe  ;  for  many  more  blowes  he  is  not  hable  to  l)eare, 
andyet,  heing  sufferid  to  breathe,  he  maie  recover  himself  agayne. 
Yt  is  wished  ihat,  as  lier  Ma'"  halh  most  honnorabiy  begunne  to 
stoppe  the  coorse  of  his  greatnes,  so  yt  would  pleas  her  to  keepe 
liiin  a  lifle  occupied  l)y  sea,  wliilest  the  French  Kiiig  doth  selle  his 
owne  estate  at  home,  wherby  he  maie  l)e  ihe  better  hable  to  wrestle 
afterwards  wilh  him  bolh  there  aiul  aljroade  ;  beiiig  greallie  to  be 
doubtidthat  otherwyes  he  willbeiid  bis  ^\  hole  plotl  to  the  suppress- 
ing  of  Ibe  sayd  King  now  in  iheis  bis  Ijesl  gi-oA\ing  yercs  ;  which 
doth  so  much  importe  his  owne  safety  and  \\ell  doing  as  no  tem- 
porisingof  the  protestant  princes,  doubling  leasla  generallcombina- 
cionor  counterleagueofall  thecathoHckessbould  otlierwyesfolb)\\e, 
canstayehimfrom  practisingthe  concurrency  against  the  sayd  King 
of  ail  tbal  are  addictid  to  the  Sea  of  Roome  :  who,  yt  is  to  bc  fearid, 
willprevenl  us,  if  \ve  make  not  the  more  hast  lo  prevent  tbcm. 

The  K-ing  of  Spayncs  greatnes  consisteth  but  in  opinion,  [lis 
weakenes  al  home  the  laie  brocken  enlci-prise  batb  sulIicicnlK 
discovered.  Ilis  meanes  abroadc  are  procurid  and  mayniaynid  ^^illl 
his  treasure.  How  easy  a  matler  yt  is  lo  cuti  of  his  Ireasure  from 
him  every  man  knowelh;  and,  wilhijul  his  Ireasure,  his  greatnes 
Aveare  rallier  a  ciogge  ihen  a  slrength  to  bim.  \f  her  Ma'"'  %\eare 
possest  of  the  Uandes',  she  inight  ether  pntl  iiim  cleane  downe.  or 
force  him  lo  an  bimnorable  peacc  :  for  b\  menues  of  the  llandes. 
she  should  ship]»'  ibe  Irade  of  boln  Induis,  and  keepe  m  ail  ibe 
sliippiiig  bolh  of  Spayne  and  Porlugall. 

Tbiis  baving  not bing  ells  to  trouble  voue  llonnni-  \\  ilball.  1  niosl 
linmblv  Iaki'  ni\   leaxe. 

From  Ibe  Phi\c  in  Sus,  ibe  viij"' i>f  l^rtober  1,089. 

'luni'  lliinors  most  humble. 

Sitfiié  :  .1.  de  Cardenas. 

Public  lieronl  Office.  —  Slnlc  Paprrs.  rorcii/n.  linrhury  Sinirs.  ml.  .\[l. 
—  Original. 

I.    Thr  //.,«</,•«.■    fS  ilrs  Artirrs. 


LETTRE    DE    CARDEN.VS    A     \V\LS1\GI1AM  54 1 

CXCVIII 

LETTRE  DE  CAliDENAS  A  ^\  ALSINCII  \M 

Bien  qu'on  lui  eût  refusé  un  passeport,  à  Merrakech,  en  lui  donnant  l'as- 
surance qu'il  n'en  aurait  pas  besoin  pour  s'embarquer,  il  est  retenu  à 
La  Playa  par  le  caïd.  —  Ayant  prié  le  porteur  de  ta  présente  lettre  de 
surseoir  pour  deux  Jours  au  départ  de  son  navire,  dans  l'espoir  qu'il 
recevrait  entre  temps  son  passeport  de  Merrakech,  il  prie  Walsinqliani 
de  faire  payer  au  dit  porteur  une  indemnité  de  six  livres.  —  //  rappelle 
qu'il  sollicite  depuis  longtemps  le  titre  de  serviteur  de  la  Reine. 

La  Playa,  8  [n.  st.  i8]  octobre  lâSg. 

Au  dos:  To  the  righte  lionorat)]e  Sir  Frauncis  Walsingliam. 
Knighl.  lier  -Ma'"*  Piincipall  Secretary.  —  Alla  manu:  Cipi-iaii, 
8"*  Oclober  lôSc). 

It  may  please  your  Honour.  —  Tliis  ollier  lelter  I  had  madc 
ready  to  be  sent  by  sea,  for  that  I  purposed  miself  to  bave  landed 
in  Corin\all,  but  it  falleth  out  that,  coniing  from  Morrocos  witboiil 
pasport  (tbougb  I  called  eaniestly  for  it,  but  could  not  bave  it, 
being  alwayes  assured  by  tbos  about  ibe  Moore  that  I  needed  none 
for  tbat  I  liad  bis  inen  \vith  nie),  the  Alcaide  hcre  of  the  Play  liatb 
stayed  me.  so  as  I  caniiot  go  into  England  in  thcs  shippes.  I  bave 
sent  to  the  Moore  for  a  pasport,  but  wbat  be  will  do  wilb  me  I 
knowe  not.  In  the  meane  while,  because  I  bave  ben  at  sixe  pouiids 
cbardgeswitblhisbearersshippeandannolber  wbicb  might  not  break 
Company,  to  stay  two  dayes  for  thés  letlers,  in  which  tymc  I  did 
well  hope  that  my  pasport  ^^ould  bave  corne,  il  may  please  your 
Honour  that  the  sayd  bearer  may  bave  warrant  for  the  said  sixe 
pounds,  and  tbat  it  be  there  receivid  and  reservid  to  my  use.  It 
may  also  pleas  )our  Honour  to  remcmbcr  howe  long  I  bave  ben  a 


5/|2  iH    OCTOBUE     1Û8() 

sutor  for  the  name  of  lier  Ma""  servant,  though  but  extraordinarv, 
to  the  end  nien  may  not  judge  ihat  I  am  altogether  cast  oi".  And 
so  I  humbly  lake  my  leave. 

P>om  the  Phiy.  in  Sus,  the  viij"'  of  OctoLer  1589. 

\our  Honours  inosl  bounden. 

Signé:  J.  de  Cardenas. 

Public    Record   Office.    —    State   Papers.    Foreiyn.    Burl/ury    St<ites, 
vol.  XU.  —  Oriyinal. 


MEMOIRE     DE     HENRY     ROBERTS  040 

CXCIX 

ML.MUllU:  DE  IIENUY   HOBEUÏS' 

//  n'a  reçu  de  la  Compagnie  du  Maroc  que  7  5oo  onces  représentant  deux 
ans  et  demi  de  traitement.  —  On  devait,  en  outre,  lui  payer  1000  onces 
par  an,  dont  une  grande  partie,  par  suite  de  la  mort  de  Leicester,  n  'a  pas 
été  versée.  —  //  n'aurait  pu.  vivre  au  Maroc  sans  les  neuf  onces  par  jour 
que  lui  accordait  le  Chér'if  et  sans  un  emprunt  de  5oo  onces.  —  Il  réclame 
l'exécution  de  son  contrat  avec  la  Compagnie,  quis'engaqea  à  lui  payer 
3ooo  onces  par  an.  —  Il  n'a  jamais  reçu  d'or  du  Chérif.  —  }l  a  racheté, 
à  grands  frais,  des  captifs  anglais.  —  Il  a  donné  asile,  dans  sa  maison, 
aux  agents  de  la  Compagnie  et  fait  rembourser  à  celle-ci  24000  onces, 
que  lui  devaient  les  Juifs.  —  //  lui  a  fait  rendre  des  marchandises  d'une 
valeur  de  5ooo  livres  qui  avaient  été  confisquées  par  représailles  après  la 
capture  d'un  navire  espagnol  dans  le  port  de  Saf.  —  C'est  sur  les  ins- 
tances de  Boberts  que  le  Chérif  a  payé  à  la  Compagnie  une  dette  de 
4o  000  livres,  qu'il  aurait  pu  contester,  selon  les  lois  de  son  pays.  — 
Autres  services  rendus  par  Roberts.  —  C'est  contre  son  gré  qu'il  est 
allé  au  Maroc,  abandonnant  sa  position  en  Irlande.  —  Pertes  subies  par 
lui  du  fait  de  ce  voyaqe.  —  Le  climat  du  Maroc  a  ruiné  sa  santé.  — 
//  eût  eu  plus  d'avantage  à  conserver  ses  fondions  de  soldat.  —  Il  a 
dépensé  le  quart  au  moins  de  son  traitement  pour  recouvrer  le  reste. 


An  dos,   alla  manu:  M'  Roherls  answeare  to  tlie  iiole  of  ihe 
allowance  and  benefitl  receaved  bv  his  eniplo\menl  in  Harbarv. 

I.   Ou  voit  par  ce  Mi'moiif  que  le  n'gk-  prouver  qu'il  avait  retiré  de  son  séjour  au 

niMit  (les  sommes  dues  à   Henrv  Roberts  Maroc  plus   d'avantages   qu'il    ne    voulait 

pour  sa  mission  près  du  Cliérif  (V.  supra,  en  convenir.  Ce  premier  mémoire  n'a  pas 

p.  5o(i,  note    i)  donna  lieu  à  des  contes-  été  retrouve. 

talions  entre  cet  agent  et  la  Bnrbary  Oim-  2.   On   se    rappelle    que    Roberts    était 

[mn\.   qui  avait  assumé  les  frais  de  la  dite  rentré  à  Londres  le  22  janvier   iBSg.   V. 

mission.   Henry  Roberts   répond,   dans  le  suprn.  p.  5i 2  et  note  4.  Ses   démêlés  avec 

présent  Document,  à  un  premier  mémoire  la  Barbary  Compunr  durent  avoir  heu  dan» 

de  la  Compagnie,  où  celle-ci  s'eirorçait  de  le  courant  de  la  même  année. 


54 i  1589 

1 .  The  firste  is  but  7  000  oz.,  which  is  for  Iwo  yeres  and  a  lialt'o. 
tliat  tliey  liave  paied. 

■1.  To  ihe  second,  whereas  tlie  Lord  of  Leycesler  and  \rSlapers  ' 
was  lo  paye  a  1000  oz'.,  by  my  Lords  dealh  a  greale  parle  of  il 
unpaied,  and  a  farr  greatcr  somme,  which  I  suslalnod  by  reason  I 
was  absenl  at  his  Honors  dealh  In  ihis  service  ". 

3.  To  the  third,  ihey  are  nol  lo  entermedell  whal  ihe  Kinge 
gave  me,  and  yet  I  hâve  receved  no  parle  of  ihis,  for  ihal  il  remayn- 
eth  whole  ihere  ;  and  yf  ihe  KInge  had  nol  geven  me  9  oz.  a  daye, 
I  had  not  bin  able  lo  havc  lyved,  for  that  ihey  paid  nol  my  slipend 
accordinglye,  and  I  was  fayne  lo  Iakc  up  Ôou  oz.  for  Iwo  yeres. 
aaid  paid  SGtie  in  ibe  bnndrcd  fn-  I  w  n  mtcs.  A\bicbf  canic  tu 
36o  oz. 

'1.  To  ibe  fnnrib.  lliey  arc  unaccpiainlcd  willi  m\  groale  charge 
ihere  ;  bul  I  demaunde  of  tliem  ibeir  owne  prémisses,  accordinge 
to  M'  Secrelaries  order,  which  is  3  000  oz.  per  yerc  for  my  l>mc 
bcinge  therc. 

a.    To  the  fyvclb,  il  is  ;dl  surmised  and  nnlrcwo. 

6.  To  llie  sixte,  the  Kinge  gave  me  no  gokh'. 

7.  To  the  seaventhe,  it  is  untrewe  for  lliat  I  was  al  greale  charge 
to  redemc  Enghshe  captives  as  olhers'. 

8.  I  bave  ph'asnred  thein  as  ToHowelh,  viz  :  I  saved  llicm  l'unii' 

I.   Sur  co  |pc'rsomiagc,  V.  supra,  p.  4Gij.  —    (|iic  celle   qui   reslail    iiniiavrr  sur  ses 

iiolc  5.  I  000  onces  do   L'ralincatioii  niiniiello.  V. 

•1.  Pour  rexplication  de  en  passage,  V.  in/ra,  p.  55 1,  arl.  i.").  la  n'pnnsc  ili--  inar- 

Hi/ra,  p.  548  et  noie  i.  chands  à  cet  arfiunioiit. 

3.   Le  comte  de   Leicesler  élail  morl  le  l\.   D'upn's   la  réponse  dis  nianliaiicN  ii 

5  septembre  i588.  Uoberls  veut  dire  qii'é-  ccl  arlielc(V.  i;i/Vu.  p.  5^()),c<  ii\-ci  .wnieni 

tant  alors  tenu  au   loin  par  son  service  an  di'l  accnser   Hoberts  do  sVtre  em|ilové  an 

Maroc,  il  n'eut  aucune  part  aux  libéralités  raclint  de  captifs  llnmands,  qui  le  récompcu- 

lestamentaires  de  son  protecteur  et  perdit,  sèrent  do  ses  services,  el  d'avoir  négligé  des 

de  ce  fait,  une  somme  beaucoup  plus  grande  prisonnniers  anglais,  qui,  sans  doute,  ii'i - 

encore  —  I  ooalivrcs,ilil-il  plusbas(p.  5/^5)  talent  pas  en  mesure  de  le  rétribui'r. 


MÉMOIRE  DE  HENKy  KOBERTS  545 

and  twenlie  thowsand  ounces.  ihc  whiche  I  saved  thetn,  the  which 
the  Jewes  ought  them,  and  the  inercliauntes  servantes  kepte  in 
my  hoAvse  as  sanctuarye,  tell  I  liad  dealte  wilh  the  Kinge  for  them, 
the  whiche  they  ne  ver  had  receved  peny  but  by  my  meanes. 

g.  And  I  saved  them  fyve  thowsand  powndes,  and  was  for  a 
prizc  they  toLe  in  the  Kinges  porte  of  the  Spaniardes,  and  the 
Spaniardes  cawsed  their  goodes  to  be  imbard  to  the  value  of  5ooo'', 
the  whiche  they  had  paide  or  made  restitucion  of  the  pri2e  but  by 
my  meanes  '. 

Also  the  Kinge  oughte  them  fourtie  thowsand  powndes,  and 
tliey  toke  the  Jewes.  their  delters.  to  paye  them.  and  aflerwardes 
the  Jewes  Ijrake  and  was  not  able  to  paye.  So  the  Kinge.  by  the 
laA>  es  of  his  lande,  nede  not  bave  paid  any  penv  of  yt,  but  did  at 
niy  earneste  sute  to  liim  made  in  lier  Ma""  behalf^. 

Theis  three  pleasures  I  did  them  by  her  Ma""  countenaunce, 
besides  many  other  particuler  pleasures,  Avhich  was  to  my  greate 
charges  to  foliote  them  for  the  oljteyninge  of  them. 

And  where  they  say  that  the  voyage  hath  |jin  beneficiall  and 
gaynefuU  to  me,  that  1  deny.  For  I  Avas  forced  to  take  this  voyage 
full  sore  againste  my  w  ill  ;  for  the  Avhich  cause  I  was  forced  to 
vealde  up  my  place  where  I  was  setled  in  Ireland,  by  meanes 
whereof  I  ame  bindered  fyve  hundred  poundes. 

Besides  my  greate  charges,  kepenge  my  bowse  in  London.  tbis 
three  veares  and  a  half.  Ijy  ihe  meanes  of  this  servis,  Avhich  hath 
cost  me  two  hundred  and  filtie  poundes  or  more. 

Also  I  bave  loste  by  my  absence  l)y  my  creditors  Iwoe  hundred 
poundes. 

And  by  my  absens  froni  my  Lord  and  by  bis  deatbe.  I  bave  loste 
one  thowsand  powndes. 

Also  I  ame  undon  by  the  unnaturall  clyment  in  that  couiilrie 
for  the  unheltbfuUnes  of  my  bodye. 

I.   V.    iafra,    p.  55o  et  notes  i  et  2.  a.   V.  infra.  p.  55o  et  noie  3. 

De  Castries.  \'II.  —  35 


5A6  '•"i^9 

And  also  for  that  I  ame  a  souldior  I  had  bin  likely  to  hâve  won 
more  preferment  and  benefytt  yf  I  had  bin  ymployed  in  marshall 
affayres. 

I  protest  that  the  best  quarter  of  the  stipend  hath  bin  spente  in 
recoveringeof  the  reste.  \V  herefore  I  humblye  beseache  your  Honor 
that  I  inaye  bave  shorte  end  of  this. 

Public  Record  Office.  —  State  Papers,  Foreign,  Barbary  States,  vol. 
XII.  —  Original. 


MÉMOIKE     UK     LA     HAIIHAHY     COMPANY  O4- 

ce 

MÉMOIHK  DE  LA  BAllBARY  COMPANY' 

Elle  ajoute  i5oo  onces,  traitement  d'une  demi-année,  aux  j.'}oo  onces  que 
Roherts  reconnaît  avoir  déjà  reçues.  —  Ce  dernier  touchera  également 
.es  1000  onces  par  an  promises  par  Staper  et  ses  associés,  soit  3ooo  onces. 
—  Outre  les  g  onces  par  jour  qu'il  confesse  avoir  reçues  du  Chérif,  ce  prince 
lui  donna  ôoou  onces,  soit,  au  total.  1 1855  onces.  —  La  somme  allouée 
par  la  Compagnie  pour  ses  frais  était  plus  que  suffisante.  —  //  est 
parfaitement  exact  qu'il  a  reçu  de  l'or  du  Chérif  pour  s'en  J'aire  faire 
une  chaîne.  —  H  est  vrai  que  les  agents  de  la  Compagnie,  à  qui  le 
Chrr'if  réclamait  de  l'argent,  demeurèrent  quelque  temps  réfugiés  chez 
Roberts  ;  mais,  sommés  de  rentrer  chez  eux,  ils  furent  ensuite  arrêtés  ;  puis, 
ayant  établi  qu'ils  ne  devaient  rien,  ils  furent  relâchés,  sans  aucune  inter- 
vention de  celui-ci.  —  (Je  n'est  pas  Roberts,  ce  sont  les  lettres  du  Lord 
A  mirai  et  la  nouvelle  des  opérations  de  Drake  contre  Cadix  qui  engagèrent 
le  Chérif  à  restituer  les  marchandises  confisquées.  —  La  dette  du  Chérif 
envers  la  Compagnie  était  payable  en  sucre  par  les  Juifs  fermiers  de  ses 
sucreries  ;  mais  ceux-ci  ayant  fait  faillite,  les  lois  mêmes  de  son  royaume 
contraignaient  ce  prince  à  payer  et  les  instances  de  Roberts  n'y  furent 
pour  rien.  —  La  Compagnie  reconnaît  avoir  usé  parfois  de  l'appui  que 
Roberts  pouvait  lui  donner  comme  ambassadeur .  —  C'est  sur  la  demande 
de  Roberts  que  Leicester  lui  donna  le  poste  du  Maroc,  malgré  les  objec- 
tions de  la  Compagnie.  —  Son  absence  n'a  pu  entraîner  pour  lui  les 
pertes  qu'il  prétend  avoir  subies.  —  Le  Maroc  est  un  pays  très  salubre. 
et  Roberts.  comme  d'autres,  en  est  revenu  en  parfaite  santé.  —  Sa  mis- 
sion n'a  valu  à  la  Compagnie  que  des  dépenses  et  aucun  bénéfice.  —  Il 
est  faux  qu'elle  n'ait  pas  servi  ponctuellement  son  traitement.  —  Les 
marchands  de  la  Compagnie  sollicitent  une  décision  telle  que  ie.i:igent 
la  justice  de  leur  cause,  le  mauvais  état  de  leur  commerce  et  la  pauvreté 
de  beaucoup  d'entre  eux.  —  Ils  soutiennent  que  l'once  marocaine  ne  vaut 
pas  plus  de  i8  pence  et  offrent  à  Roberts  de  lui  rembourser,  au  Maroc, 
à  ce  taux,  toute  somme  qui  ne  dépasserait  pas  12000  livres. 

1  .    Ce  m  (■•m  ni  If  .-si  une  réplique  au    Dncuinorit  précédent. 


548  i589 

[.589.} 
Au  dos  :  The  ansAver  to  M'  Robertes  objections. 

The  ansAver  to  M"^  Robertes  objections  : 

1.  To  the  first,  iM"^  Robertes  confesseth  he  hath  receved  for  two 
yeres  and  a  half  7600  oz.  ;  and  half  a  yere  we  he  nowe  content  to 
paie  him  more  ;  which  is  1 5oo  oz.,  Avhich  two  somes  joyned  makes, 
as  Ave  truelie  sait  downe  : 09000  oz. 

2.  To  the  second,  }tV  Stapers'  and  that  company  did  promise 
him  1000  oz.  a  yere,  and  no  dowbt  ;  but  he  hath  receved  or  will 
receve  the  same,  consideringe  they  were  the  only  procurers  of  his 
goeinge  ^  : o  3  000  oz. 

3.  To  the  third,  whereas  he  sayeth  wee  are  not  to  entermedle 
with  that  the  Kyng  gave  him.  no  more  wee  do  but  to  shew  the 
truth  to  his  Honor  hoAV  mueh  Nr  Robertes  hath  benefilted  by  his 
imployment  in  that  service  ;  and  he  cannot  deny  but  the  Kinge 
both  alloAved  \ùm  9  oz.  a  day,  and  also  gave  him  5 000  oz.,  wliich 
ail  amounteth  to,  asbefore  Avas  declared  :     ....      i  i  855  oz. 

And  if  he  did  takc  5oo  oz.  at  interest  for  2  yeres  to  his  losse,  as 

I.  Cf.  supra,  p.  ^69,  note  5.  Compagnie  IraGquaient  pour  leur  propre 

3.  La  suite  des  idées  est  celle-ci  :  Staper  compte,  avec  leurs  capitaux  personnels,  soit 

et  ses  associés  —  Stapers  and  Ihat  company  individuellement,   soit  par  groupes  d'asso- 

—  ont  promis  i  ooo  onces  par  an  à  Roberls,  eiés.V.  supra,  Lntroduclioncritique,  pp.  448, 

qui  les  a  reçues  ou  les  recevra,  et  c'est  Sta-  45 1.  Ainsi  s'explique  l'existence  du  groupe 

per  et  ses  associés  qui    les  lui    paieront,  Staper  au  sein  de  la  Compagnie.  C'est,  cvi- 

puisque  c'est  eux  seuls  qui  ont  voulu  et  demment,  ce    môme  groupe  qui  réclama 

procuré  son  envoi  au  Maroc.  Cf.  supra,  p.  «  l'incorporation  «  par  lollrcs  patentes  des 

544-  On  voit  ici,  plus  en  détail,  comment  marchands  trafiquant  au  Maroc,  laquelle  no 

avait  été  décidée  la   mission   de    Roberts.  rencontra   pas   moins  d'opposition   que   la 

Une  grande  partie  des  membres  de  la  Com-  nomination   d'un   agent  à   Merrakecb.   V. 

pagniey  étaient hostiles(V.  infra.p.  55i  et  supra,  pp.   449,    4-'>o.  Slaper,  en  celte  cir- 

note  i);   mais  Staper  et  ses  associés,  avec  constance,  avait  partie  liée  avec  I.eicestor. 

l'appui  de  Leicester,  imposèrent  la  décision.  Tous  deux,  d'ailleurs,  s'associaient  pour  leur 

C'est  eux,  cl  non  plus  la  Compagnie  tout  trafic,  car,  en  iSgS,  Staper  devait  encore 

entière,  qui  versent  les  i  ooo  onces  de  gra-  de  l'argent  à  la  veuve  du  favori  «  aur  le 

tification  annuelle  ajoutées  au  traitement  compte  du  Maroc».  St.  Pap..  Dom.,  Elii.. 

di'  Roberls    On  sait  que  les  membres  de  la  vol.  CCXLVI,  n°  ta. 


MEMOIRE    DE     LA     BAHDAIIY    COMPANY  O^Q 

he  sayeth,  he  is  to  impute  that  to  his  owne  necossitie,  before  he 
went  in  this  service,  and  not  to  us  :  for  he  hath  hadd  good  payaient 
frome  time  to  time  ot"  thaï  vvee  were  constrayned  to  give. 

4.  To  the  II"',  wee  be  not  unacquainted  with  your  charge  ;  there- 
fore  if  wee  hadd  put  doAvne  your  charges  ihere  1000  oz.  lesse  then 
wee  did.  yet  hadd  wee  put  downe  more  then  you  or  your  men 
coldspend  spendinge  frugally.  And  wee  promisedagainst  our  wills' 
but  to  pay  for  3  yeres,  allthougti  you  hadd  tarryed  above  20  yeres. 

5.  To  ihe  0"',  it  is  not  surmiscd,  but  castupp  true.  as  \rRobertes 
shall  finde  takinge  his  pen  againe,  Ijut  wee  are  not  to  allowe  up[)on 
the  oz.  after  his  demaunde. 

6.  To  the  6"",  you  say  the  Kinge  gave  you  no  gold,  but  he  gave 
to  you  to  the  value  of  100"  and  belter,  to  make  you  a  chayne. 
Wee  stand  not  uppon  termes,  but  matler '. 

-].   To  the  7"",  you  confesse  the  gifte  of  the  Flemminge  captives. 

8.  To  the  8"",  wee  answer  that  it  is  true  some  of  our  servauntes 
did  take  M'  Robertes  howse  to  kepe  theym  frome  the  officers  of 
the  Justice,  who  wolde  hâve  arrested  theym  for  money  which  the 
Kinge  demaunded;  where  they  remayned  a  certen  tyme,  but  made 
no  end  otherwise  then  followeth.  The  Justice,  refrayninge  violenllie 
to  take  theym  forth  of  \P  Robertes  howse,  beinge  an  embassador. 
willed  theym  to  repare  to  their  hoAvses,  Avhich  they  did.  But  no 
soner  were  they  there  but  they  were  sent  for  before  the  Justice, 
leyed  in  prisone.  and  so  continewcd  a  moneth  without  any  help  of 
M'  Robertes  at  ail.  Afterwardes  uppon  tryalls  of  lawe  that  they 
hade  paid  the  Jewes  longe  before,  weyed  forth  and  impared  those 
sugers,  and  so  overthrew  the  action  of  the  Kinge,  those  our  ser- 
vauntes were  sett  at  liberty  after  grêle  troble  and  chardge,  and  no 
whit  al  ail  by  M'  Robertes  meanes. 

I.   On  remarquera  l'insistance  avec  la-  de  l'or  en  poudre  ou  en  lingot  pour  s'en  faire 

quelle  les  marchands  rappellent  la  violente  faire   une   chaîne,  ce  qui  permettait  à  ce 

contrainte  dont  ils  furent  l'objet.  Cf.  infra.  dernier  de  jouer  sur  les  mots,  en  allirmant 

p.  55 1,  art.  12.  (V-  supra,  p.  544,  art.  6)  qu'il  n'avait  pas 

■i.  Le  Chérif  avait  dû  donner  à  Uoberts  reçu  d'or  monnayé. 


5ÔO  I 589 

g.  To  the  [)'*'.  our  gooddes  Avere  defoyned  h\  the  Kinge  a  longe 
time,  but  never  released  before  wee  sent  frome  hence  the  Lord 
Admiralls  lellers  reportinge  thaï  the  prize  ■\vhich  was  taken  was 
laAvfull',  and  then  also  the  neuves  came  frome  Calez  of  the  burninge 
of  the  sliippes  and  invasions  Avhich  Sir  Fr.  Drake  madein  Spaine^  ; 
whereby  the  Kinge  was  moved  to  retorne  to  us  our  gooddes,  and 
lo  hold  the  takinge  of  the  Spanish  carvell  no  offence,  but  don  as 
in  time  of  lawfuU  wares  and  against  enemyes  ;  and  nothinge  at  ail 
by  M'  Robertes  meanes  in  that  were  wee  lielped. 

10.  To  the  lo"",  wee  answer  that  there  was  gooddes  delivered 
into  the  Kinges  treasury  by  our  nation  for  a  grete  sonie  of  money, 
he  assuringe  us  by  his  bills  to  rcceve  our  paymentes  for  theym  in 
sugers  of  certen  Jewes,  renters  of  his  suger  howses  ;  parte  whereof 
wee  receved  accordinge  to  order.  And  it  happened  the  Jewes  brake 
and  woldepaie  us  no  more'  ;  whereuppon  wee  retorned  to  the  Kinge 
with  our  bills  recjuiringe  payment  of  that  lefte  unpaide  ;  whirh  he 
grannted,  for  that  by  lawe  he  Avas  bound  to  pay  us,  and  not  as 
M"'  Robertes  sayelh  :  for  AA-ee  knowe  this,  and  it  is  trcAvc  that,  by 
laAA'e  of  Mores,  AA'hosoever  receves  is  l)ounde  lo  pay,  if  ihey  uppon 
Avhome  the  bills  he  assigned  do  not  paie.  VVherefore  we  say  and 
knoAA'e  that  \P Robertes  mistakes  his  matter,  assuringe  ourselves  the 
Kingeisnot  so  liberalltopay  ^ociooooz.  uppon  M' Robertes  inlrealy. 

1 1 .  To  the  1 1"',  wee  graunl  tliat  m  somecaAvses  the  countenauncr 
of  M'  Robertes,  beinge  an  eml)assador,  wee  used,  as  in  former  times 
wee  hâve  used  the  helpe  there  nf  ibt;  einbassadors  offorren  princes; 
vvho  of  a  Christian  favor,  and  nul  for  ativ  rewarde,  hâve  assisted  us. 


I.   C'est  la   prise  faite   par  le  capitnine  leur  des  .Vçores,  un  navire  des  Indes  orien- 

.lohn  Gyles  et  dont  il  est  question  ci-dessus.  laies  avec  un  énorme  butin.  La  nouvelle  de 

Doc.  CLXXVI,  p.  479.  ees   exploits   ne  pouvait  qu'impressionner 

5.    Le  ig  avril  «587,  Drake  apparaissait  Moulay  Ahmed  et  le  disposer   it  ménager 

soudainement  devant  Cadix  avec  une  esca-  les  Anglais. 

dre  anglaise,  coulait  ou  brûlait  dans  le  port  3.   C'est  cette  banqueroute  des  Juifs  qui 

plus  de  trente  navires  et  en  emmenait  qua-  avait  causé  aux  marchands  anglais  les  lour 

Ire    chargés    de    provisions.    Il    s'emparait  de»  pertes  dont  il  a   été  souvent  question 

ensuite  de  Sagres,  comme  based'opéralions,  ci-dessus.  V.   p.  4*i3  et  note  i.  Le»  lignes 

•t  allait  reconnaître    Lisbonne.    Avant   de  qui    suivent  montrent   que  les  marchanda 

regagner  l'Angleterre,  il  saisissait,  à  la  hau-  Hnircnt  par  recouvrer  leur  dl^. 


MÉMOIRF,     DE     LA     BAnnAnv     f.DMPAW  55  1 

12.  ïo  the  12"',  it  is  straunge  ihat  M'  Hoberles  doth  alledge  he 
"was  forced  to  go  this  voyage  againsl  his  will,  Avhen  it  is  well 
knowen  he  sewed  ernestelie  for  it,  and  my  Lord  of  Leceister  did 
uppon  his  suite  yeld  him  the  place,  in  compassion  towardes  him, 
for  his  releif,  and  wee  varie  sera  urged  to  be  contributors  for  his 
releif  by  my  Lord  of  Leceister,  when  wee  alledged  many  tliinges 
againste  his  goeinge'. 

1 3.  To  the  1 3"',  if  M'  Robertes  hadd  not  gon  but  tarryed  at  home 
in  England,  lie  inusle  bave  hadd  the  like  chardge  havinge  wyfe 
and  famely,  and  kepinge  a  howse  with  a  more  some,  himselfe 
beinge  witb  theyin. 

i!\.  To  the  i4"\  it  is  ratber  to  be  thought  that  M'  Robertes 
creditors  hjst  by  his  absence,  in  that  thay  forbore  him  till  nowe 
ha  came  home,  then  he  to  lose  one  panny  by  thay  m. 

i5.  Ti)  the  i5"'.  beUke  M'  Robertes  tliinckes,  if  he  hadd  byn  in 
England  at  my  Lord  of  Leceisters  decease,  he  wold  bave  bequethed 
him  1000".  But  tbose  that  he  loved  belter.  and  divers  wayes  did 
him  daiely  service,  receved  by  legacy  no  such  some. 

r6.  To  the  i6"'.  and  for  the  constitution  and  helthof  yourbody, 
truely  the  country  is  as  holsome  as  can  be,  andyourself  not  altered 
naither  in  favor  nor  person,  l)ut  bcllbfull  and  in  as  good  likinge 
as  you  were  at  your  deparlure.  And  divers  others.  comparable  to 
you,  M'  Robertes,  bave  remayned  there  a  longe  time  and  in  conti- 
nuall  perfect  helth. 

17.  To  the  i7'\  wee  answer  that,  if  M'  Robertes  hadd  remayned 
at  home  to  hâve  byn  imployed  in  marshall  affaires,  wee  shold  havc 
saved  3ooo  oz.  a  yere,  which  wee  in  vayne  bave  bestowed  uppon 
hym,  he  not  havinge  benefited  us,  notwithstandinge  his  afirma- 
cions,  the  value  of  one  penny. 

18.  And  wheraas  you  say,  by  way  of  protestacion,  that  you 
spent  the  beste  quarter  to  recover  the  rest,  you  chardge  us  sclaun- 

1.   V.  snprn.  Doc.  CLXXIII,  p.  464- 


552  '589 

derously  with  an  unlruth  :  for  commenly  you  were  paide  for  the 
yere  before  it  was  fuUy  expired,  unies  this  half  yere. 

Ail  which  abovesaid  considered,  your  supliantes  most  humbly 
beseech  yourHonor  to  sett  do^vne  your  order  with  such  reasoncible 
favor  as  tlie  equitie  of  their  cawse,  the  badnes  of  their  trade.  and 
the  povertie  of  a  grete  niany  of  iheym  requirelh,  promisinge  ihat, 
if  M"^  Robertes  willfinde  meanes  to  furnishe  theym  with  «liai  some 
soever  not  excedinge  xii  ihowsand  poAvndes,  they  will  put  in  good 
assuraunce  to  deliver  an  ounce  of  Barbary  money  there  for  every 
xviii''  receved  hère'  ;  and  so  dependinge  uppon  your  llonor  in  this 
behalf  refer  theymselves  to  the  same  wilh  their  daiely  prayers  for 
you. 

Public  Record  Office.  —  State  Papers,  Foreign.  Rarbary  States,  vol. 
XII.  —  Original. 

I.  Ce  passage  est  obscur.  En  le  rappro-  sans  doule,  régler  les  comptes,  en  Angle- 
chant  de  l'article  5  du  mémoire  (V.  supra.  terre,  au  taux  de  i8  pence  ronce.  Henry 
p.  5ig),  on  entrevoit  un  désaccord  entre  Roberis  jugeait  ce  taux  insuffisant.  La 
la  Barbary  Company  et  Henry  Roberis  sur  la  Compagnie  le  maintenait.  Elle  se  déclarait 
valeur  de  l'once  marocaine  en  monnaie  prête  à  rembourser,  en  onces  et  à  ce  mi)me 
anglaise.  C'est  en  onces  qu'étaient  formu-  taux,  au  Maroc,  toute  somme  inférieure 
lées  les  sommes  qui  étaient  dues  à  Roberts  à  1 3  ooo  livres  qui  lui  serait  avancée  en 
par    la    Compagnie.    Celle-ci    prétendait,  Angleterre. 


REQUÊTE     DE    LA     KARBARY    COMPANY  553 


CCI 


REQUÊTE  DE  LA  HAUBARV  COMPANY 

Les  marchands  rappellent  cjiie  Leicesler,  ayant  passé  marché  avec  le  Chéri/ 
pour  lui  fournir  du  fer  et  autres  métaux  et  voulant  écarter  leur 
concurrence,  leur  fit  interdire  l'exportation  de  ces  arlirles.  —  //  les  con- 
traignit, pour  rérjlemenler  le  commerce  au  Maroc,  à  se  constituer  en 
corporation.  —  Ils  ont  payé,  tant  à  Leicesler  que  pour  l'entretien  d'un 
agent  de  la  Reine  au  Maroc,  les  sommes  exigées  en  échange  des  privi- 
lèges qu'on  leur  concédait.  —  Forts  de  ces  privilèges,  ils  ont  importé  tous 
les  ans  au  Maroc  de  grandes  quantités  de  draps  de  couleur,  pour  lesquels 
ils  ont  accordé  au  Chérif,  avec  une  confiance  inusitée,  de  larges  facilités  de 
paiement.  —  Eiistache  Trevache  et  un  ou  deux  autres  marchands  français 
leur  font  concurrence  avec  leurs  toiles  et  d'autres  articles  qui  ont  plus 
de  vente  au  Maroc  que  les  draps  anglais.  —  Par  un  contrat  passé  avec 
le  Chérif,  ils  ont  accaparé  ses  sucreries,  sur  lesquelles  les  requérants 
espéraient  être  payés  de  leurs  marchandises,  et  ils  vendent  à  très  haut 
prix  le  sucre  que  ces  derniers  remportent  du  Maroc.  —  Ces  Français 
veulent  maintenant  vendre  leur  sucre  jusqu'en  Angleterre.  —  Le  sucre 
étant  le  seul  produit  fourni  par  le  Maroc  en  échange  des  draps  qu'ils  y 
importent,  les  requérants  exposent  le  dommage  qu'entraînerait  pour  eux 
la  liberté  laissée  à  Trevache  de  le  vendre  en  Angleterre,  et,  invoquant 
leurs  privilèges ,  demandent  qu'elle  lui  soit  refusée. 


[Vers  lâSg'] 

Au  dos,  alia  mnnu  :  A  pétition  and  entreales  of  ihe  occasions  of 
hirMa""graunt  to  the  merchants  trading  Barbary,  andreasons  wliy 
the  same  shold  be  favored. 

I .  La  présente  Requête  rappelle  les  cir-  septembre  1 588),  car  c'est  à  hii ,  leur  associé 

constances   dans   lesquelles    fut   établie   la  et  protecteur   naturel,  que  les    marchands 

Bnrfear^'Compan^.V. supra,  tnlroduction cri-  auraient  eu  recours  de  son  vivant,  comme 

tique,pp.  449,450.  Elle  a  dû,  d'autre  part,  ils    l'avaient    déjà    fait.    V.    siipni.    Doc. 

être  rédigée  apn's  la  mort  de  Leicesler  (5  (XWN  lU,  p-  486. 


55^  VERS   i58ç) 

The  righl  honorable  ihe  Ei ell  of  Lecesfer  havinge  enired  inlo  con- 
Iractes  with  f he  Ringe  of  Barbary  to  fuinish  him  with  iron  and  ollier 
mettalls,  and  dowhtinge  lest  he  might  be  preveiited,  if  the  mer- 
chaunles  trading  thither  were  not  of  such  thinges  restrayned, 
cawsed  the  sliippes  then  laden  ^Yilh  your  suppHantes  gooddes,  by 
your  Honois  order,  to  be  stayed,  and  se  perforced  iheym  not  onlie 
to  abridge  theymselves  frome  transportinge  mettalls,  but  also  cons- 
trayncd  uppon  iheyni  to  enter  into  a  fellowshipp  for  certcn  yeres', 
for  refoi'macion  of  that  trade,  whichlie  perceved  to  be  growcn  farr 
out  of  order.  and  that,  in  considération  of  hir  INIa""  graunte  in 
that  behair  they  shold  m[ake]  présente  payinent  unlo  his  Honor  of 
one  thousand  powndes,  and  also  yeld,  for  a  certen  tyme  agreed 
uppon,  iii  c''  yerelie  fowardes  the  maynelenaunce  of  an  agent  for 
hir  Ma'"  in  thés  partes  :  which  uppon  hir  Ma""  comaiindement  and 
your  Honors  lettres  was  duelefully  paid  :  otherwise  they  cold  not 
getl  liberty  for  their  shippes  to  départ. 

And  so  presumynge  uppon  the  certentie  of  iiir  Ma""  graunt,  and 
seeinge  the  distressed  state  of  the  clothiers  in  ihis  restraint  of  Spaine', 
presenlelie  shipped  away  ihat  yere'  at  the  least  fowre  thousand 
clothes  collered  (which  ^ooo  colered  clothes  selteth  a  worke  as 
many  people  as  twentie  thoAvsand  whites)  ;  and  so  ever  since  bave 
contine^Ned  to  scnd  yerelie  aflor  that  rate,  niakinge  bargaines  and 
Irustinge  the  Kinge  in  an  exedinger  measure  then  ever  they  did  the 
Jewes  before. 

This  EwsticeTravacie  ',  with  one  or  two  Frenchmen  more,  percev- 
inge  by  this  meanes  howe  farre  your  suppliaunles  had  plunged 
theymselves  \Aith  the  Kinge.  sendes  forth  of  France  grete  store  of 
roanes" and  otherFrencii  commodités":  wliicii  l)eingemoreiti  request 
and  vendable  tliere  then  our  Iiiglish  cloath  made  their  money  :  and 

I .   On   lit   en    marge  :   «  Thf  occasions  (.'uni/iunv.  romini'  l'indique  le   mot  pri'sen- 

of    her    Ma""     grant    lo    Ihc    merrlianls  Iclie  et   comme   il  roMille  encore  do  la  re- 

tradinge  Barbarv.  »  qiu^le  des  marcliands  ii  Lcicesler(V.  supra. 

3.   I^'état  des   relations   entre  l'Espagne  p.  487).  \  .  aussi  p.  483. 
et   l'Angleterre   privait    alors   les  drapiers  fi.   Kustaclie  Trevaclie.    Sur   ce   person- 

anglais  de  déboucliés  importants  pour  leur  nage,  V.  supra,  p.  5i,  note  j. 
commerce.  5     Ronnrs  :  toiles  de  Ilouon. 

3.    TAat  yere  :  c'esUà-dire  :  i58â,  l'année  6.  On  lit  en  marge:   «   The  necussitv 

môme  de  1'  «  incorporation  >i  de  la  linrbnry  «liv  liir  Ma""  grant  sliold  be  favored.  •■ 


HEQUÈTE     np,    LA     BAUBAHV    COMPANY  555 

so  contracted  wilh  Ihe  Kinge  for  foMre  or  fyve  hundrelh  thowsand 
ownces,  ingros<singe  into  tlieir  handes  ail  the  bestingenewes'  which 
the  Kinge  hadd,  which  wee  hoped  shold  hâve  served  for  our  spedier 
paymenl,  inforcinge  us  to  buy  sugers  for  Ihe  retorne  of  our  shippes 
at  iheir  handes,  and  at  an  excessive  rate;  which  is  a  principall 
occasion  noAve  of  the  darth  of  sugers. 

But  noAve  of  late,  your  suphantes,  to  rydd  theymselves  forth  of 

that  bondage,  hâve  " in  order  not  to  buy  at  their  handes  ;  which 

iheise  Frenchmen   percevinge  bave  given '  attempt  to  bringe 

nowe  this  shippesladinge  liither',  to  make  an  expérience  to  prev 

For  sugers  is  the  onHe  comodity  whicli  that  country  yoldeth  to  make 
retornes  of  our  woUen  cloth  withall.  Whereof  if  Ihe  French  maie 
bave  the  free  course  ofven[ding]  asAAcll  bereas  in  Fraunce  andolher 
partes,  they  will  sone  eate  us  out  of  lliat  trade,  prefer  the  vent  of 
their  roanes,  andgrctehe  deminisb  the  saile  of  our  Inglish  clothes, 
as  the  Frenchmen  in  Barbary  bave  made  their  bragges  to  doe. 

^^  ho  then  beinge  tollerated  to  bringe  their  sugers  hither  bredes 
thèse  inconveniences  :  the  sbortening  of  hir  Ma""  coostomes  ;  the 
lessening  of  sayle  of  cloalhes  :  the  decrease  of  navigacion  ;  the 
losse  of  your  supUantes  deijtes  to  the  utter  decay  of  tbem  ail,  besydes 
many  other  inconveniences  which cannot nowe be so  well  remembred 
as  tyme  wolde  ley  open. 

Therefore  mostehumbly  beseechinge  your  Honour  not  to  admitt 
thecollered  excused  of  the  said  Stravacie,  but  ratlier  consider  the 
naturall  deceit  of  the  Frenche,  and  to  prefer  us,  hir  Ma""  subjectes, 
havinge  leyed  our  plottes  and  buylded  our  proceedinges  uppon  the 
unfallable  graunt  of  hir  Ma'",  as  is  afore  declared,  and  they  shall 
allwayes  be  bound  to  pray  for  your  Honour. 

Public  Record  Office.  —  Slate  Papers.  Domealic.  Elizabeth,  vol. 
XXXVIII,  n"  37.    -  Orifiinal. 

1.  Ingenewes  :    altération    du  mot   espa-  -i.    Manuscrit  déchiré. 

gnol  ingenios  (en  portugais:  enjenAos),  avec  4.   Ne   pouvant   plus    trafiquer    de   leur 

le  sens  de  moulins  à  sucre.  Cf.   .supra,  p.  sucre  au  Maroc  avec  les  -\nglais,  Trevache 

i86,  note  I.  et  consorts  projettent  d'en  amener  une  car- 

2.  Manuscrildéchiré.  —  L'idée  à  suppléer  gaison  en  .Vngletcrre  même  pour  l'y  vendre, 
est  que  les  marchands  ont  pris  des  mesures  et  comme  les  privilèges  de  la  Barbary  Com- 
pour  que  nul  d'entre  eux  n'achète  de  sucre.  pany  s'y  opposent,  ils  essaient  d'obtenir  du 
au  Maroc,  de  ïrcvache  et  de  ses  associés.  gouvernement  une  autorisation  spéciale. 


ADDENDA 

AUX 

DOCUMENTS  DE  LA  PREMIÈRE  SÉRIE  ANGLETERRE 

(Tome  I) 


AUTORISATION     [)E     CONSTIUIHK     A     DKS     MAUCHANUS     ANGLAIS         ÔOC 


AUTORISATION  DE  CONSTRLTKE  A  DES  MARCHANDS  ANGLAIS 

i"  décade  de  Redjel)  979  1 19-28  novemlirf  f57il. 

^  ç\c  ^J\  ^j  J.bl  *  ^;^Vl  jl^'  ^:^^_j  '^Vj  JL>.V  J> 

British  Muséum.  — •  Nero  B.  XI.  J.  G(i  —  Ori(/inal. 

Traduction. 

Louange  à  Dieu  !  —  Il  n'y  a  aucun  empêchement  à  construire 
une  petite  maison'  contre  le  canal,  sous  la  réserve  expresse  que 
cette  construction  ne  causera  préjudice  à  personne.  Constatation 
écrite  en  est  adressée  aux  marchands  anglais,  dans  la  première 
décade  du  mois  unique^  de  Redjeb  979,  par  le  serviteur  de  Dieu, 
suppléant  du  gouverneur,  Aljdel-Kerim,  que  Dieu  lui  soit  favorable  ! 

anglais  auraient  demandé  l'autorisation  de 
I .   Au   Maroc,  l'expression  ôj^Ls  C^  construire  des  latrines  communiquant  avec 
désigne  habituellement  des   latrines  et,  si  l'égout.  On  s'explique  mieux  ainsi   la  ré- 
elle devait  être  entendue  dans  ce   sens,  le  serve  mise  à  l'autorisation. 

.  2.   Sur  ce  qualificatif  donné  au  mois  de 

mot  JjWll  (canal,  conduite  d'eau)  aurait  n^dj^b,  V.  H.    de   Castries,  Les   leUres 

alors  le  sens   particulier   d'égout.   Si  l'on  inissioes  des  chérifs  saadiens,  Essai  de  diplo- 

adopte  cette  interprétation,  les  marchands  inatique  arabe,  à  l'article  Date. 


56o 


PLAN  PERSPECTIF  DE  LA  BATAILLE  D'EL-KSAR  EL-KEBIR 

1578. 
Note  critique. 


Le  plan  perspectif  de  la  bataille  d'EI-Rsar  el-Kebir  conservé  à  Hatfield 
House  (Ccc(7  Mss-,  Maps  1/66)  et  reproduit  en  fac-similé,  PI.  IV,  mesure  o™, 84 
de  long  sur  o'",58  de  large.  11  est  dessiné  à  la  plume  sur  papier;  le  fond  est 
colorié  en  jaune.  On  lit  au  dos  : 

Descripcion  of  tlie  batlale  hetwixt  llie  Kings  of  Portingale  and  Fées 
in  Barhary  wher  D.  Sébastian  llie  K.  of  Portingale  was  slaine. 

Un  cartouche  à  droite  et  en  bas  du  plan  était  réservé  au  litre,  (^.c  titre,  par 
suite  d'une  déchirure  du  papier,  est  incomplet.  On  ne  peut  en  lire  qu'une 
partie  : 

The  rare  and  sirange  Ballaille  fonghten  in  Barbarie  neare  to  Arzile, 

belwene  the  hinges  of  Portugale  Don   Sebasliano  and  Mtillie  llam 

hinge  on Moluc...  Pess 

On  n'a  aucune  indication  sur  l'origine  et  la  provenance  de  ce  dessin. 

De  l'examen  critique  du  plan  perspectif,  il  ressort  que  la  topographie  de  la 
région,  ainsi  que  l'ordre  do  bataille  des  armées  portugaise  et  marocaine,  sont 
loin  d'être  d'une  exactitude  rigoureuse. 

L'orientation  du  dessin  anglais  est  la  mémo  que  celle  du  plan  dressé  par 
Fray  Luis  Nieto'.  On  trouve  à  droite  dans  les  deux  documents  l'oued  Loukkos; 
le  dessinateur  anglais  a  placé  Merrakech  à  l'origine  de  ce  cours  d'eau,  sans 

I.  V.  /"  Série.  France,  t.  1,  p.  /(g6.  —  silion  qu'il  a  dans  la  plat|iicllo  friinçnisr 
Nom  rappellerons  que  ce  plan  a  été  rcpro-  de  1579,  c'est-à-dire  en  nullanl  ]v  nord  i 
duil  par  nous  en  sens  inverse  de  la  dispo-        la  partie  supérieure. 


l'I.   IV 


Fac-similk    du    foutulan    de    Joan    Mvrtines. 
D'apns  l'original  conservé  au  Briti^h  MusiMirii. 


^<Ù- 


PLAN    PERSPECTIF    DE     LA     BATAILLE    DEL-KSAH     EL-KEBIR  56 1 

doule  parce  que  l'armée  de  Moulay  Abd  el-Malek  venait  de  cette  ville.  Quant 
à  l'oued  el-Mekhàzen,  il  semble  qu'on  doive  l'identifier  avec  la  rivière  placée  à 
la  droite  d'Arzila,  bien  que  celle-ci  se  jette  dans  l'Océan,  alors  que  l'oued  el- 
Mekhàzen  conflue  en  réalité  avec  le  Loukkos,  non  loin  du  lieu  de  la  bataille. 
Les  deux  ponts  que  l'on  voit  sur  cette  rivière,  et  dont  parlent  les  principales 
relations  de  l'expédition,  confirment  celle  identification.  Ajoutons  que  les 
tentes  représenteraient  alors  les  camps  occupés  par  l'armée  portugaise  avant  et 
après  le  passage  de  l'oued  el-Mckhàzcn.  A  l'entrée  du  détroit  de  Gibraltar,  se 
voit  Tanger  ;  mais  la  ville,  retirée  dans  l'intérieur  des  terres,  est  reliée  à  la  mer 
par  une  petite  rivière.  Enfin,  il  faut  signaler  la  figuration  naïve  des  accidents 
de  terrain  derrière  lesquels  sont  dissimulées  les  troupes  marocaines,  cavalerie 
en  tête,  qui  s'apprêtent  à  tourner  l'armée  portugaise'. 

S'il  a  paru  que  le  dessin  de  Hatfield  méritait  d'être  publié  pour  être  versé 
au  dossier  de  l'expédition  marocaine  de  D.  Sébastien,  il  n'a  pas  semblé  que  les 
détails  en  fussent  assez  précis  pour  servir  de  base  à  une  étude  militaire  de  la 
fatale  journée  du  4  août  1078.  Cette  étude  sera  plus  à  sa  place  à  la  suite  des 
documents  portugais  se  rapportant  à  l'expédition.  Il  serait  vain,  d'ailleurs,  de 
prétendre  reconstituer,  d'après  le  plan  perspectif,  l'ordre  de  bataille  des  armées 
portugaise  et  marocaine,  car  l'auteur,  comme  plusieurs  dessinateurs  de  batailles, 
a  voulu  représenter  l'action  à  deux  moments  dilTérents,  à  savoir:  avant  l'en- 
gagement et  pendant  l'exécution  du  mouvement  tournant  opéré  par  l'armée 
de  Moulay  Abd  el-Malek.  Nous  nous  contenterons  donc  d'expliquer  et,  le  cas 
échéant,  d'interpréter  le  plan  perspectif,  en  nous  aidant  des  relations  déjà 
publiées-, 

I.  —  Armée  de  D.  Sébastien. 

Conformément  à  la  tactique  militaire  du  xvi'  siècle,  l'armée  de  D.  Sébastien 
s'avançait  au  combat  sur  trois  lignes,  que  l'on  appelait  dans  le  langage  mili- 
taire de  l'époque  :  avant-garde,  bataille,  arrière-garde. 

La  première  ligne,  telle  que  l'a  représentée  le  dessinateur,  est  formée  d'un 
corps  de  piquiers  ^  flanqué  de  deux  manches  d'arquebusiers  ;  chacune  de  ces 
troupes  a  sa  bannière,  qui  doit  servir  à  l'identifier.  La  bannière  de  gauche  est 
aux  armes  de  Portugal  *,  ce  qui  s'explique  mal  et  doit  être  une  erreur  du  des- 

I.   D'après   les    relations,    Moulay    Abd  Icmful  k-  mot  liallcbardicrs,  alabardcros  ; 

el-Malek  avait  pris  soin  de  faire  occuper  mais  ce  terme  s'applique  à  des  soldats  ar- 

les  petites  collines  qui  dominaient  la  plaine,  mes  de  piques.  On  les  rcchercbail  pour  les 

afin  de  dérober  à  la  vue  les  deux  ailes  de  opposer  «  à  la  furie  de  la  cavalerie  maure  ». 

son  armée  qui  avaient  pour  mission  d'en-  V.  ibidem,  p.  255,  noie  5. 
velopper  les   Portugais.   Cf.    Rf.beli.o   da  i-   D'argent  i  5  ocussons  d'azur  mis  en 

SILv.^,  pp.  219,  320.  croix,  chacun  chargé  de  5  besans  d'argent 

a.   V.   /"  Série,  France,  t.  I,  pp.  3y5-  en  sautoir,  un  point  de  sable  au  milieu  de 

•'176  et  supra,  pp.  3i2-32i  et  829  338.  chacun. 

3.   Les  relations  emploient  plus  généra- 

De  Castries.  Vil.  —  30 


562  1078 

sinateur,  puisque  nous  savons  que  l'aile  gauche  de  l'avant-garde  était  formée 
de  Castillans  sous  les  ordres  d'All'onso  de  Aguilar'  ;  elle  était,  d'ailleurs,  com- 
posée en  réalité  de  piquierset  renforcée  seulement  d'une  manche  d  arquebusiers 
commandés  par  Luis  de  Godoi.  Des  trois  bannières  de  piquiers.  la  première, 
fascée  d'or  et  d'azur,  ne  peut  être  identifiée  :  la  seconde  est  celle  des  chevaliers 
du  Christ  et  repère  vraisemblablement  un  parti  de  fronteiros  venus  de  Tanger  ^; 
la  troisième  bannière  de  piquiers,  qui  est  semblable  à  celle  des  arquebusiers 
de  l'aile  droite,  est  aux  armes  de  Bourgogne  ancien  ^.  Or,  nous  savons  que  les 
Allemands,  sous  la  conduite  de  Martin  de  Bourgogne,  seigneur  de  Tambcrg', 
se  lrou\aient  à  la  droite  de  la  première  ligne".  A  la  vérité,  la  manche  d'ar- 
quebusiers de  l'aile  droite  était  formée  d  Italiens  commandés  par  Hercule  de 
Pise  ou  Stukely  *. 

Sur  le  plan  perspectif,  on  voit,  derrière  cette  première  ligne,  des  troupes  de 
cavalerie.  Or,  dans  tout  ordre  de  bataille,  à  cette  époque,  les  cavaliers  se  trou- 
vaient répartis  aux  ailes;  le  dessinateur  anglais,  qui  ne  pouvait  lignorer,  a 
manifestement  voulu  représenter  ce  moment  de  l'action  où  la  cavalerie  por- 
tugaise, ne  pouvant  résister,  «  entra  en  grand  confusion  parmi  les  gens  de 
pied  »  '  ;  sa  place  primitive  est  occupée  dans  le  dessin  par  les  cavaliers  de 
Moulay  Abd  el-Malek  prononçant  leur  mouvement  tournant.  Ainsi  qu'on  le 
voit  et  qu'il  résulte  de  l'explication  précédente,  la  deuxième  ligne  (la  bataille) 
n'est  pas  figurée  dans  le  plan  perspectif,  et  le  dessinateur  l'aura  sans  doute 
confondue  avec  la  troisième  ligne.  Si  l'on  examine  les  bannières  de  ces  escadrons 
de  cavaliers,  on  constate  que  celle  de  l'escadron  de  gauche  est  aux  armes  de 
Portugal;  c'est  là  que  se  trouvait  le  roi  D.  Sebastien.  Quant  à  l'escadron  de 
droite,  il  en  a  deux:  la  première,  sur  laquelle  sont  dessiné-s  trois  croissants,  est  celle 
des  Maures  de  Moulav  Mohammed  el-Mesloukh,  qui  combattaient  dans  les  rangs 
de  l'armée  portugaise  '  ;  la  seconde  bannière  est  celle  des  Chevaliers  du  Christ. 

Les  troupes  de  la  troisième  ligne  (arrière-garde)  ont  toutes  la  bannière  de 
Portugal  ;  elles  se  composent,  suivant  la  tactique  de  l'époque,  de  deux  régiments 
de  piquiers  encadrés  de  manches  d'arquebusiers. 

L'artillerie,  qui  au  moment  où  s'engagea  le  combat,  se  trouvait  tout  entière 
à  l'avant,  est  figurée  sur  le  dessin  à  l'arrière-garde.  Ce  ne  peut  être  une  erreur 
de  l'aulcur  ;  mais  celui-ci  aura  sans  doute  voulu  par  cette  disposition  indiquer 
dans  quel  degré  de  confusion  se  trouvait,  à  la  lin  de  1  action,  la  pauvre  armée 
de  D.  Sébastien.  Il  est  possible  aussi  que  le  dessinateur  ait  voulu  représenter 
le  moment  où  l'armée  portugaise  en  marche  avait  dépassé  son  artillerie.   La 

I.  V.  /"  Série.   France,  l.  I,  pp.  tiS~,  noie  4. 

55i  et  601.  5.  V.  /"  Série,  France,  l.   I,  pp.  55i, 

a.  Les  Chevaliers  du  Clirist  ser\'aiont  on  601  et  655. 

grand  nombre  dans  les  frontciras  africaines.  6.   V.  ibidem,  pp.   4^7;   55 1   et  note  4  ; 

3.  Bandé  d'or  et  d'azur  de  six  pièces  à  et  601. 

la  bordure  de  gueules.  7.   V.  /"  Série,  France,  t.  I,  p.  55S. 

4.  \.    ;"   Série,   Pavs-Ras.    t.    I.   p.    i.  8.   V.  ibidem,  pp.  55a  etOoi. 


PLAN    PERSPECTIF    DE    L\     BATAILLE    d'eL-KSAH    EL-KEBIH  563 

même  intention  se  retrouve  dans  la  figuration  de  l'armée  marocaine  '.  On  sait, 
d'ailleurs,  qu'au  début  du  combat,  «  les  Mahométans  gaignèrent  l'artillerie  des 
Chrestiens  qui  ne  leur  avoit  servy  de  guère  -  ». 

II.   —  Armée  de  Moulay  Abd  el-Malek. 

C'est  surtout  dans  la  représentation  de  cette  armée  que  se  découvre  la  double 
intention  de  l'auteur:  figurer  l'ordre  de  bataille  initial,  en  même  temps  que 
donner  la  position  des  troupes  à  la  fin  de  l'action.  Et  c'est  pourquoi  le  corps  en 
demi-lune  placé  derrière  l'artillerie  se  revoit,  figuré  une  deuxième  fois,  devant 
cette  même  artillerie,  dans  une  situation  tout  à  fait  invraisemblable.  Il  est, 
d'ailleurs,  évident  que  la  disposition  en  croissant  des  troupes  à  pied  ne  devait 
plus  subsister  intégralement,  alors  qu'une  partie  d'elles,  comme  le  montre  le 
plan,  s'était  infiltrée  à  droite  et  à  gauche  pour  encercler  l'armée  portugaise. 
Quant  à  la  véritable  place  de  l'artillerie,  à  savoir  devant  le  corps  de  bataille, 
elle  est  établie  par  les  principales  relations''. 

On  remarquera  sur  le  dessin  une  autre  inexactitude  :  les  fantassins  de  l'armée 
de  Moulav  Abd  cl-Malek  sont  représentés  armés  de  lances,  tandis  qu'en  réalité 
l'infanterie  marocaine  «  estoit  toute  d'arquebusiers*  ». 

Il  n'y  a  aucune  observation  à  faire  au  sujet  des  bannières  marocaines  ;  elles 
portent  toutes  trois  croissants,  armes  conventionnelles  souvent  employées  pour 
désigner  les  musulmans,  et  ne  peuvent  servir  à  repérer  les  Açuagos.  les  Gui- 
suies,  les  Elches,  les  Andalos,  les  Espaquis  et  autres  unités  de  l'armée  d'Abd 
el-Malek. 

I.   V.  PI.  IV.  3.  V.  ibidem,  pp.  488,  6oi,  655. 

3.   V.  i"  Série.  France,  t.  I,  p.  !\g2.  !>.   V.  ibidem.  France,  t.  I,  p.  552. 


564  1  ''79 


LE  PORTULAN  DE  JOAN  MARTINES' 


Note  critique. 

Le  portulan  de  ['Add.  Ms.  22018  est  de  format  grand  in-8'  ;  il  comprend 
sept  folios  et  six  cartes  coloriées  sur  vélin,  qui  se  rapportent  toutes  avix  cotes 
occidentales  de  l'Europe  et  de  l'Afrique,  à  la  Méditerranée  et  à  la  Mer  Noire. 
Le  géographe  Joan  Martines  en  est  l'auteur;  il  le  dressa  à  Messine  en  lâ-Ç), 
ainsi  qu'il  résulte  de  1  indication  suivante,  qui  se  lit  sur  la  troisième  carte  (fol.  4).' 

JoAN    MaUTINES    en    MeSSINA    ANT     I  079. 

Le  fac-similé  ci-contre  (PI.  V)  est  celui  de  la  quatrième  carte  (fol.  5),  qui 
intéresse  plus  particulièrement  le  Maroc,  dont  elle  reproduit  les  eûtes  depuis 
l'embouchure  de  la  Monlouïa  jusqu'à  Safi.  Nous  donnons  ci-dessous  les  noms 
des  villes  côtières  qui  figurent  sur  cette  carte.  Nous  v  avons  joint,  autant  que 
cela  paraissait  nécessaire  et  possible,  quelques  explications  destinées  à  faciliter 
les  identifications,  soit  avec  les  noms  de  la  carte  de  Mercator  -  publiée  au  fron- 
tispice du  présent  volume,  soit  avec  ceux  des  cartes  actuelles. 

jafarins.  —  Les  iles  Zafarines  ;  en  espagnol  :  Cliafarinas. 

P.  Novo.  —  Ce  nom  (Puerto  Novo)  s'applique  au  mouillage  que  présentait 
la  sebkha  de  Bou  Erg,  appelée  autrefois  par  les  l'2spagnols  «  Laguna  de  Puerto 
Novo  »,  et  qu'ils  désignent  aujourd'hui  sous  le  nom  de  Mar  Cliica  '. 

Melilla.  —  Nom  et  situation  exacts. 

C.  Dintraforc.  —  Cap  Très  Forças.  Ceca]),  dans  les  documents  espagnols  du 
wi'  siècle,  est  souvent  appelé  :  a  Cabo  de  l'^ntrefolcos  ». 

I.   Il  existe  à  la  Bibliolhi'qiie  de  r.\rsc-  alors  qu'il  était  géographe  du  dur  (le  Julirrs, 

nal  un  portulan  de   ce  géographe  daté  de  c'csl-ii-dlre  &  partir  de  l'année   lôSg,  mais 

1682.  Cf.    He.mit    Martin,   Catalogue  des  l'atlas  no  fut  publié  qu'après  sa  morl.  La 

Maniiscrils  de  la  Bibl.  de  l'Arsenal,  t.  VI,  premiÎTe  édition  est  do  Duisbourg,   i5i)5. 

n"  X3i3.  3.  Cf.   Mahmol,  lib.  IV,   cap.   gj  ;   K. 

■i.   Mercator  dressa  les  cartes  de  son  atlas,  de  Castro  ï  I'idrf.ra,  pp.  ^"-gS 


PL   V. 


M 


FaC-SIMK.K    du     plan    PKlfiPECTIK    DE    LA    BATAILLE    !>' l''l.-ksAU    EL-ki:lllll. 
D'après  l'originiil  consorvi'  à  Ilallield  Ilouse. 


LE     POUTUL/VN     DE    JOAN     MAKTI.NES  565 

Alcudia.  —  Figure  dans  Mercator  enlnî  Molilla  et  Caçaça. 

Tarfaquira.  —  Ce  nom  est  à  identifier  avec  celui  de  Tarfaqiiiratc  de  la  carte 
de  Mercator.  Il  s'applique  à  l'embouchure  de  l'oued  Kert.  11  faut  probable- 
ment voir  dans  ce  nom  une  altération  de  Thorf  el-Kert  Zj  S^'^  ^  is  «  Kxtré- 
milé  du  Kert  »,  dont  on  aura  fait  un  nom  de  lieu  '. 

Alzima.  —  Ou  lit  sur  la  carte  de  Mercator:  Buzemma  et  au-dessous  de  ce 
nom  :  Mezemma  al.  Le  nom  du  portulan,  comme  ceux  de  la  carte  de  Mercator, 
s'applique  à  l'ancienne  ville  de  El -Mezemma  voisine  de  l'îlot  rocheux 
d'Alhucemas. 

Buxancor.  —  Buzencora  de  la  carte  de  Mercator.  Ces  noms  sont  à  identifier 
avec  Necour  (Nekour),  ville  qui  se  trouvait  à  l'embnurhure  du  cours  d'eau  de 
ce  nom.  L'emplacement  du  lieu  sur  le  portulan  ne  laisse  aucun  doute  sur  celte 
identification^.  Les  transcriptions  insolites  Buxancor,  Buzencora,  sont  impu- 
tables aux  copistes  d'Edrici  qui  ont  mal  supplré  les  points  diaciilitpies,  omis 

sans  doute  sur  le  manuscrit  original.  Ils  ont  lu  tantôt  un  ,_j,  lanlol  un  3t  au 

lieu  d'un  0  et  ont  écrit  soit  uîCT  Boucour,  soit  j.'T)  Zecour,  au  lieu  de  j^Cj 

Necour.  Combinant  ces  deux  lectures  fautives,  on  est  arrivé  à  :  )f)y  Bouzcour 

et,  par  amalgame  avec  le  nom  véritable,  à  :  ^»^)j;  Bouzencour. 

Belis  Elis.  —  A  identifier  avec  Badis.  La  carte  de  Mercator  porte  :  Bedis  vel 
Velcz. 

Targa.  —  Non  et  situation  exacts. 

Natigali.  —  Correspond  à  Netegella  de  la  carte  de  Mercator'. 

Tutuan.  —  Tétouan. 

Seuta.  —  Ceuta. 

Alcaco.  —  Alcacer  dans  la  carte  de  Mercator.  ElRsar  es-Seghir. 

Tangyra.   —  Tanger. 

Lasgoma.  —  Peut-être  EbDjoumaa  (Souk  el-Djemaa). 

Fornilo.  —  Impossible  à  identifier. 

Marnera.  —  Nom  et  situation  exacts.  L'eiuboucbure  de  l'oued  Sbon  est 
figurée  sur  le  portulan. 

Zali.  —  Salé. 

Almansora.  —  El-Mansouria,  kasba  bâtie  au  xn'  siècle  par  le  sultan  almo- 
hade  Yacoub  el-Mansour. 

i     Les  voyageurs  anciens,  par  suite  do  prcmirros  cartes   de  l'Algérie    et  dont  le 

leur  ignorance  de  la  langue  indigène,  ont  nom   «  ma  narf  »  (je  ne  .sais  pas)   n'était 

parfois  transformé  en  noms  propres  de  lieux  autre  que  la  réponse  faite  par  un  indigène 

de  simples  indications  données  par  des  in-  à  celui  qui  l'interrogeait, 

formateurs  locaux.  Des  erreurs  semblables  i.   Cf.   El-Bekri,  p.   310  ;  Massicnon. 

ont    été    commises     par    des   topographes  p.  i(\l\. 

modernes,  et  l'on  a  conservé  le  souvenir  de  3.   Cf.    Massic.non,    page     itxh.     carte 

ces  Djebel    Manarf  qui    figuraient  sur   le»  XXVIl. 


566  i5-9 

Fadala.  —  Fedala. 

Anife.  —  Transcription  de  El-Anfa,  ancien  nom  de  la  ville  de  Casablanca. 

Plaïa.  —  Les  caries  catalanes  indiquent  des  «  Plages  »  entre  El-Anfa  et 
Azemmour  '. 

C.  di  Zozor.  —  A  identifier  avec  Cabo  (Je  Sossor  de  l'Anonvme  portugais  '^. 

Azamore.  —  Azemmour. 

Tite.  —  Tit. 

Casadicav.  —  A  identifier  avec  Cisadocavali  de  la  carte  de  Mercator.  Ce  point 
se  trouvait  près  de  la  lagune  d'Aïer.  L'Anonyme  portugais  l'appelle  Casa  do 
Cavaleiro. 

Babaque.   —  identification  impossible. 

Zafini.  —  Safi. 

1.  Cf.  ibidem,  p.  aïo,  carie  XXL  —  Ce  du-Cap-dc  Guir.  V.  supra,  p.  ii5,  note  i 
nom  de  Plaïa  était  appliqué  plus  parlicu-  et  /■"'  Série.  France,  t.  IL  p.  aôg  et  note  2. 
lierement  à  «  la  Marine  »  de  Santa-Cruz-  î.   Cf.  /■"'  Série.  France,  t.  II,  p.  lôl. 


TABLE   CHRONOLOGIQUE 


DATES 


TITRES 


i54o,  1 1  octobre 
lo^i,  25  avril 

»         l\  mai 
lôZia,     4  janvier 
i543,     2  février 
i54^,  '7  juillet 
i54i,),    7  juin 
i55o,   rosi'ptembre 

i55i 
i5oa,  mai-octobre 
i5o4,  3o  décembre 
i555,  3o septembre 
IÔ58,  25  juillet 
i56o,  lo  octobre 
i56i,  29  juin 

»      3o     » 

»       26  juillet 

»       26       » 

»       i3  août 

»       i/j     « 
i562,  1 1  mai 

»  -  juin 

»       24      » 
Fin  de  1062 
idB3,  ao  juillet 


Lettre  de  John  W'allop  à  Henri  VIII 

Lettre  de  Roger  Basvng  h  Thomas  Wriothesicy 

Lettre  de  Southampton  et  J.  Russell  à  Henri  VIII.. 

Lettre  de  William  Paget  à  Henri  VIII 

Lettre  de  VVilliam  Paget  à  Henri  VIII 

Lettre  de  Stephen  Vaughan  à  Thomas  AVriothesley  . 

Lettre  de  FVancis  Yaxlce  à  William  Cecil 

Lettre  de  John  Mason  au  Conseil  privé 

Lettre  de  James  Alday  à  Michuel  Lok 

Relation  de  James  Thomas 

Lettre  de  John  Mason  à  VVilliam  Pctre 

Avis  de  Constantinople 

Lettre  d'Edward  Carne  à  Marie  Tudor 

Lettre  de  Nicholas  Throckmorton  à  Elisabeth 

Lettre  de  Nicholas  Throckmorton  à  VVilliam  Cecil.  .  .  . 
Lettre  de  Nicholas  Throckmorton  à  William  Cecil.  .  .  . 
Lettre  de  Nicholas  Throckmorton  à  William  Cecil.  .      .      . 

Lettre  de  Nicholas  Throckmorton  à  Clinton 

Avis  de  Rome 

Lettre  de  W.  Chester,  VV.  Garrard  et  Th.  Lodge  à  W.  Cecil. 

Lettre  de  Thomas  Chaloncr  à  Elisabeth 

Mémoire  de  Joào  Pedro  Damtas 

Lettre  de  Thomas  Chaloner  à  Elisabeth 

Déclaration  de  Pierre  Lubin  et  Eustache  Trevache.  .  .  . 
Lettre  de  Robert  Cullcn  à  Thomas  Chaloner 


i4 


33 
34 
36 
38 

%1 
4i 
44 

DO 

5i 
53 


368 


TABLE     CHRONOLOCIOUE 


NUMÉROS 


des 

PIÈCES 


XXVI 

XXVII 

XXVIII 

XXIX 

XXX 

XXXI 

XXXll 

XXXIII 

XXXIV 

XXXV 

XXXVI 

XXXVII 

XXXVIII 

XXXIX 

XL 

XLI 

XLl»"^ 

XLII 

XLIII 

XLIV 

XtlV-i' 

XLV 

XLVI 

XLVI W' 

XLVII 

XLVIII 

XLIX 

L 

Ll 

LU 

LUI 

LIV 

LV 

LVI 


DATES 


i563, 
i564, 


IÔ65. 


[D67 


1569 


1570. 
1073. 


iS^S. 


107/4 


6  août 

()  juin 
2'i     » 
18  juillet 

2  septembre 

5         » 
ap.  le  6  sept. 
27  septembre 
3o  juin 

i"'  juillet 
17  novembre 
février 
25  avril 
après  mai 

i568 

12-21  oct. 
»        » 

16  novembre 

1 1  juin 
17-26  janvier 
»  » 

,iT  février 

7-16  mars 
»        » 

9  juin 
20  juillet 
27      » 
.3i       » 
3o  décembre 
avril 

2  mai 

/•      » 


TITRES 


Lettre  de  Robert  Cullen  à  Tbomas  Chamberlain 

Lettre  de  Tbomas  Cbaloner  à  tlisabetb 

Relation  de  Pedro  Venegas  de  Cordoba 

Lettre  de  Léonard  Chilien  à  Tbomas  Chaloncr 

Lettre  de  Léonard  Chilton  h  Thomas  Cbaloner 

Avis  d'Espagne 

Relation  de  la  prise  du  Penon  de  A  elez 

Lettre  de  Tbomas  Cbaloner  à  Elisabeth 

Lettre  de  Robert  Ilogan  à  Leicester 

Lettre  de  ^^'iiliam  Phayre  à  William  Cecil 

Lettre  de  William  Pba>re  à  William  Cecil 

Projet  de  contrat  pour  le  commerce  au  Maroc 

Reciuèle  de  marchands  trafiquant  au  Maroc  au  Conseil  privé.  . 
Requête  de  marchands  trafiquant  au  Maroc  à  Elisabeth. 

Relevé  de  recettes  douanières 

Lettre  de  Moulay  Abdallah  el-Ghalib  à  Elisabeth  (Texte  arabe). 

Lettre  de  Moulay  .\bdallah  el-Ghalib  à  Elisabeth  (Traduction) . 

Avis  de  Cadix 

Sauf-conduit  pour  L.  Fernandez  et  S.  Nimez 

Procuration  de  Thomas  Owen  à  Richard  Glascocke(7'fa-<(" arafce). 

Procuration  de  Thomas  Owen  à  Richard  Glasrocke  (Traduction). 

Déclaration  de  marchands  trafiquant  au  Maroc 

.Vcte  de  dé.sistement  de  marchands  juifs  (7('x/p  nrnbe).  . 

.\cte  de  désistemcnl  de  marchands  juifs  (Traduction).     . 

Lettre  d'Antonio  Gracian  à  Juan  Delgado 

Lettre  de  Thomas  ^^'ilson  à  liurghley 

Lettre  de  Thomas  Wilson  à  Rurgliley 

Lettre  de  Thomas  \\  ilson  à  lîurghiey 

Lettre  d'Antonio  Gracian  a  Juan  Delgado 

Mémoire  en  réponse  à  Francesco  Giraldi 

Mémoire  en  réponse  à  Francesco  (îiraldi 

Lettre  de  Francesco  Giraldi  à  Burghlcy 

Mémorandum  de  Francesco  Giraldi 

Note  sur  le  commerce  au  Maroc 


TABLE    CHnONOLOGlQUE 


56f, 


.l.■^ 
i'ii.CES 


1574.  i"  juin 

4     » 

»       16  novembre 

.57/4 

1575,  6  janvier 

»         7        » 

»  9       » 

»  28  mars 

»  20  octobre 

»  »         » 

1076,  24  mars 

»  1 1  avril 

»  ap.  le  I  I  avril 

»       33  avril 
»       20  juillet 
»      juillet 
»       13  novembre 
1574-1576 
1577,     3  février 
»        5      » 
»       17      » 
»      av.  le  5  mars 
«       17  mars 
»       mars 
»       16  avril 

»  avril 

»  mai 

»  37  mai 

»  ag     » 
»         4  juin 

»  1 1      » 

.,  1 3     » 


Lettre  d'Antonio  Fogaza  à  Luis  de  Requesens.     . 

Lettre  de  Francesco  Giraldi  à  D.  Sébastien 

Lettre  de  Roger  Bodenham  à  Burghley 

Requête  de  marchands  trafiquant  au  Maroc 

Lettre  du  Père  del  Puerto  à  D.  Pedro  de  Vargas. 
Lettre  du  Père  del  Puerto  h  D.  Pedro  de  Vargas. 
Lettre  de  Don  Pedro  de  Vargas  à  Philippe  II. 

Avis  de  Valence 

Lettre  de  Bencdello  Spinola  à  Burghley 

Note  de  Bencdelto  Spinola 

Mémoire  de  Giovanni  Battista  Gesio 

Lettre  de  D.  Sébastien  à  D.  Duarte  de  Castelbranco. 

Mémoire  de  D.  Sébastien  sur  Larache 

Mémorandum  de  Luiz  da  Silva  à  Philippe  II.      .      .      . 

Mémoire  de  Giovanni  Battista  Gesio 

Lettre  de  D.  Duarte  de  Menezes  à  D.  Sébastien.      .     . 
État  des  pertes  subies  par  des  marchands  anglais.      .      . 

Lettre  de  Cabrette  à  Francisco  de  Ibarra 

Produits  du  Maroc  importés  en  Angleterre 

Acte  du  Conseil  privé 

Avis  d'Espagne 

Requête  de  marchands  trafiquant  au  Maroc  à  Burghley. 

Mémoire  de  Francesco  Giraldi 

Lettre  d'Amias  Poulet  à  Burghley 

Mémoii-e  d'Edmund  Ilogan 

Lettre  de  Moulay  Abd  el-Malek  à  Philippe  11.      .      .      . 

Mémoire  de  Moulay  Abd  el-Malek 

Instructions  d'Elisabeth  pour  Edrnund  Ilogan.     .      .      . 
Projet  de  traité  entre  Philippe  II  et  le  Chérif.       .      .      . 

Rapport  de  Mateo  Vazquez  à  Philippe  11 

Mandement  d'Eli.sabeth  à  Burghley 

Rapport  de  Mateo  Vazquez  à  Philippe  11 

Lettre  d'Edmund  Hogan  à  Elisabeth 

Rapport  d'Antonio  Perez  à  Philippe  II 


ri 

7" 

TABLE    CHRONOLOGIQCE 

NUMÉROS 

< 
eu 

des 

PlfelES 

DATES 

TITRES 

XCI 

■  5-7 

6  juillet 

Edit  de  Moulav  Al]d  el-Malek  en  laveur  des  marchands  anglais. 

■i'62 

j  XCIl 

» 

/         " 

Êdit  de  Moulav  Abd  el-Malek  en  faveur  des  marchands  anglais. 

234 

XCIII 

» 

10       » 

Lettre  de  Moulav  Abd  el-Malek  à  Elisabeth 

236 

'  xcn 
xcv 

JJ 

mai-juillet 
9  août 

Lettre  de  Francesco  Giraldi  à  Walsingham 

200 

XGVI 

» 

i"' septembre 

Lettre  d'Abd  el-Malek  à  Andréa  Gasparo  Corso 

301 

XCVII 

a 

2         » 

Lettre  du  caïd  Redouan  à  .Andréa  Gasparo  Corso 

253 

XCVIII 

» 

»         » 

Lettre  d'Elisabeth  à  Moulav  Abd  el-Malek 

205 

XCIX 

» 

3  2  octobre 

Lettre  de  Francisco  Gasparo  Corso  à  Philippe  II 

257 

C 

» 

»        » 

Lettre  de  Francisco  Gasparo  Corso  à  Mateo  Vazquez. 

260 

CI 

» 

5  novembre 

Lettre  de  Christopher  Hoddesdon  à  Walsingham 

262 

Cil 

» 

28         » 

Lettre  d'Andréa  Gasparo  Corso  à  Mateo  Vazquez 

a65 

GUI 

» 

3o         » 

Lettre  de  Francisco  Gasparo  Corso  à  Mateo  Vazquez 

275 

CIV 

» 

4  décembre 

Lettre  de  Diego  de  Benavides  à  Mateo  Vazquez 

377 

CV 
CVI 

» 

7         » 
décembre 

a  79 
3.80 

Voyage  de  circumnavigation  de  Francis  Drake 

CVII 

» 

» 

Voyage  de  circunmavigation  de  Francis  Drake 

285 

CVIII 

15-78 

19  février 

Lettre  d'Amias  Poulet  à  \\  alsingham  et  à  Wilson 

289 

CIX 

» 

i5  mars 

Lettre  de  D.  Sébastien  aux  États-Généraux  des  Pays-Bas.  . 

391 

ex 
icxi 

» 
» 

10  mai 
i/j  juin 

293 
293 

Lettre  de  Thomas  Wilson 

CXII 
CXIII 

» 

juin 
18  juillet 

Kapporl  de  U  illiam  Pillen 

297 
3oo 

Lettre  de  Cabrette  à  Strozzi 

CXIV 

cxv 

» 

19       » 
12 -août 

.\vis  de  Venise 

3oa 
3o4 

Lettre  de  Philippe  II  à  .\ntonio  Perez 

GXVI 
CXVII 

» 

"       » 

Lettre  de  Ochoa  de  \  illanucva  à  Philippe  II 

307 

ex  VI II 

» 

i3    » 

Lettre  de  Philippe  II  à  Antonio  Perez 

3io 

CXIX 

» 

ap.  le  16  août 

Lettre  d'un  médecin  juif  à  son  frère 

3iJ 

cxx 

» 

2')  seplcnihre 

Lettre  de  Hector  Nuncz  à  Burghiey 

332 

cxxi 

» 

18  novembre 

Lettre  de  Cabietle  à  Philippe  II 

326 

CXXII 

1578 

Belation  anonyme  de  la   bataille  d'EI-Ksar  cl-kebir. 

329 

CXXIII 
CXXIV 

p.. 

,  i.'i  mars 

Notice  sur  Christopher  Lvster 

340  j 

1 

TABLE     CIIRONOLOGIOUE 


571 


NUMEROS 


CXXV 
C\\\  1 
CXWII 
CXXVIII 
CXXIX 

cxxx 

CXXXI 

CXXXII 

CXXXIII 

CXXXIV 

CXXXV 

CXXXVI 

CXXXVII 

CXXXVI  II 

CXXXIX 

CXL 

CXLI 

CXLII 

CXLIII 

CXLIV 

CXLY 

CXLVI 

CXLVIl 

CXLVIII 

CXLIX 

CL 

CLI 

CLII 

CLIII 

CLIV 

CLV 

CL  VI 

CLVll 

CLVIII 


i5-(),  1  4  avril 
»       ai  juin 
»         6  août 
»       18  juin-aa  aoùl 
»       18  août 
»         9  septembre 
»       12  décembre 
Fin  de  ib~\) 
■571) 

l58o,     7  janvier 

»        '9       » 
»       20  mars 


8  avril 

3  mai 

1 2  septembre 
2  2-3 1  mars 
iS  mai 


i58i 


»        20  juin 
»       3o  octobre 
»       12  décembre 
»       2 1  » 

i5S[ 
i582,    8  janvier 
»       12  juin 
»       20  septembre 

1D82 

1083,  18  avril 
»       i"  mai 
»       juin 
»       i3  juillet 
»       17       » 


Lettre  de  Philippe  II  à  Mateo  Vazquez 

Mémoire  d'Issunça  sur  les  propositions  de  Lansac 

Lettre  de  Cabrette  à  Philippe  II 

Lettre  de  Moulay  Ahmed  el-Mansour  à  Elisabeth 

Lettre  d'Edward  VVotton  à  Walsingham 

Lettre  d'Augustine  Lane  à  Ralph  Lane 

Lettre  de  Thomas  Celv  à  Burghlev 

Mémoire  de  Roger  Bodenham 

Liste  de  présents  envoyés  à  Moulav  Ahmed  el-Mansour.. 
Sentence  du  roi  de  Portugal  contre  Pedro  d'Alcaçova  Carneiio. 

Avis  de  Madrid 

Lettre  de  Jacques  Rossel  à  Walsingham 

Lettre  de  Henrv  Cobham  à  Burghlev 

Lettre  de  Ralph  Lane  à  Burghlev 

Lettre  de  Henry  Cobham  aux  secrétaires  d'Etat 

Lettre  de  Henry  Cobham  aux  secrétaires  d'Etat 

Avis  d'Anvers 

Lettre  de  Moulay  Ahmed  el-Mansour  à  Elisabeth 

Lettre  de  Henry  Cobham  aux  secrétaires  d'Etat 

Autorisation  à  J.  Symcotts  d'exporter  du  bois  au  Maroc.    .      . 

Cédule  pour  le  Caïd  d'Arzila 

Lettre  de  Henrv  Cobham  à  Walsingham 

Lettre  de  Philippe  II  au  duc  de  Medina-Sidonia 

Mémoire  anonvme 

Lettre  de  Roger  Bodenham  à  U  alsingham 

Lettre  de  Roger  Bodenham  à  Burghiey 

Lettre  de  Leiccster  au  Lord  Maire  de  Londres 

Mémoire  de  Cabrette 

Mémoire  de  Cabrette 

Lettre  de  John  Svmcotts  à  Richard  Tavill  et  consorts.    .      .      . 
Lettre  de  Richard  Tavill  et  consorts  à  leurs  commettants.  . 

Requête  de  marchands  trafiquant  au  Maroc 

Lettre  de  Henry  Cobham  à  Walsingham 

Lettre  de  Pietro  Bizarri  à  Walsingham 


TABLE    CHRONOLOGIOUE 


NUMEROS 


CLIX 
CLX 
CLXI 

CLXII 


DATES 


i583,  lo  septembre 
»         6  novembre 
i584,     7  janvier 

»         4  février 


CLXIII 

» 

9      » 

CLXIV 

» 

8  avril 

GLXV 

» 

10  mai 

GLXVI 

i585 

mars 

CLX  VII 

» 

avril 

CLXVIII 

» 

mai 

CLXIX 

» 

» 

CLXX 

„ 

av.  le  i5  juil. 

CLXXl 

» 

»        » 

CLXXII 

» 

»        » 

CLXXIII 

» 

»        » 

CLXXIY 

» 

i5  juillet 

CLXXV 

i586 

mars 

CLXXVI 

» 

22  décembre 

CLXX  VII 

1087 

3o  juillet 

CLXXVIII 

vers  ID87 

CLXXIX 

i588 

7  janvier 

CLXXX 

» 

10-19  mars 

CLXXXl 

>, 

agmars-aSauil 

CLXXXF- 

» 

»         » 

CLXXXll 

» 

»         » 

GLXXXIII 

,> 

12  juillet 

CLXWIV 

,, 

16  août 

CLXXXV 

» 

31       » 

CLXXWl 

,, 

ag  décembre 

CLXXXVII 

août  1 585- janvier  1089 

CLXXXVIII 

i58.) 

ap.  leaajanv. 

Résumé  d'une  lettre  de  J.-B.  de  Lecca  à  Pliilippe  II.      .      .     . 

Résumé  d'une  lettre  du  duc  de  Medina-Sidonia 

Projets  de   lettres  à   P.   ^enegas,   à   D.  Marin   et   au   duc  de 

Medina-Sidonia 

Reçu  délivré  à  un  marchand  anglais 

{Texte  arabe  el  Iraduclion). .      ■ 

Lettre  de  William  Paf<et  à  Waisingham 

Lettre  de  William  Harborne  à  ^Valsingham 

Lettre  de  Moulay  Ahmed  e/-3/ansour  à  Philippe  11 

Acte  du  Parlement  d'Angleterre 

Lettre  d'Elisabeth  h  Moulay  Ahmed  el-Mansour 

Lettre  de  Thomas  Heneage  et  ^^  aller  Raleigh  au  Conseil  Prive. 
Rapport  de  Thomas  Heneage  et  \\  alter  Raleigh  au  Conseil  Privé. 

La  Barbarv  Companv.  —  Introduction  critique 

Requête  de  marchands  trafiquant  au  Maroc 

Mémoire  sur  un  projet  de  compagnie  de  commerce 

Mémoire  de  marchands  trafiquant  au  Maroc 

Requête  de  marchands  trafiquant  au  Maroc 

Lettres  patentes  d'Elisabeth 

Requête  de  George  Gyppes  et  Joiin  Boidrow  au  Conseil  Privé. 

Lettre  d'un  marchand  captif  au  Maroc 

Lettre  d'Elisabeth  à  Moulav  .\hmcd  el-,)tansour 

Requête  de  la  Barbarv  Companv  à  Leicester 

Avis  de  Madrid 

Edit  de  .Moulay  Ahmed  el-Mansour 

Lettre  de  Moulav  Ahuied  el-Mansour  à  D.  Antonio  (Texte  arabe). 
Lettre  de  Moulav  .\hmed  el-Mansour  à  D.  Antonio  (rroi/uf/ion).  . 

Lettre  de  Moulav  Ahmed  el-Mansour  à  Elisabeth 

Lettre  de  lienrv  Roberts  à  Leicester 

Lettre  de  Pedro  de  Herrera  à  Mateo  Vazquez 

Lettre  de  Moulav  Ahmed  el-Mansour  a  Leicester 

Lettre  de  John  Wolley  à  Walsingham 

Relation  de  Henry  Roberts 

Résumé  de-s  propositions  de  Moulav  ,\hmed  el-^[ansour. 


TABLE    CHKO>OLOGIOUE 


573 


NUMEROS 


CLXXXIX 

cxc 

CXCI 
CXCIl 
CXCIII 
CXCIV 

cxcv 

CXCVI 
CXCYII 
CXCVIII 
CXGIX 

ce 

CCI 


i58q,  fi'-vrier 


» 


8  mars 


»  mars 

»  août 

»         "  seplembr 


»        18  octobre 
»         »        » 
i589 

vers  I  ôSg 


lô"! ,  19-28  nov. 

1D78 
'579 


Mémorandum  de  Robert  Cecil 

Lettre  d'Elisabeth  à  Moulay  Ahmed  el-Mansonr.  . 
Lettre  d'Elisabeth  à  Moulay  Ahmed  el-Mansour.  . 

Mémorandum  de  l'ambassadeur  marocain 

Réponse  à  l'ambassadeur  marocain 

Compte  de  la  maison  d'Elisabeth 

Mémoire  de  marchands 

Moulay  Ahmed  et  l'expédition  de  Drake  en  Portugal 

Relation  anonyme " 

Lettre  de  Cardenas  à  Walsingham 

Lettre  de  Cardenas  à  Walsingham 

Mémoire  de  Henry  Roberts 

Mémoire  de  la  Barbarv  Company 

Requête  de  la  Barbary  Company 


5i8 
5.9 
520 

522 

025 
527 

528 

53o 
5Ai 

5/i3 
5i7 
553 


ADDENDA 

Autorisation  de  construire  à  des  marchands  anglais 
ÇTexte  arabe  et  traduction) 

Plan  perspectif  de  la  bataille  d'El-Ksar  el-Kcbir 
Note  critique 

Le  portulan  de  Joan  Martines 

Note  critique 


559 
56o 
564 


TABLE   DES   PLANCHES 


HORS  TEXTE 


Fessse  et  Marocclii  Régna  (d'après  une  carte  de  l'Atlas  de  Mercator).      Frontispice 
I.   —  Lettre  de  Moulav  Abdallali  el-Ghalib  à   Elisabeth.  —  Texte 

arabe loo 

II.   —  Même  lettre.  —  Texte  espagnol 102 

III.  —  Tableau  généalogique  de  la  dynastie  saadienne 236 

IV.  —  Plan  perspectif  de  la  bataille  d'EI-Rsar  el-K.ebir 56o 

V.  —  Portulan  de  Jean  Martines Ô64 


DANS  LE  TEXTE 


Signature  autographe  de  Moulay  Abd  el-\lalek 210 

Sceau  du  marchand  antrlais  Matthew  Field >o- 


CHARTRES.     —     IMPRIMEllIE    DURAND,     RUE     FULBERT. 


I 


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UNIVERSITY  OF  TORONTO  LIBRARY 


DT 


Castries,  Henri  Marie  de  La 
302     Croix,  comte  de  ^ 
C3        Les  sources  inédites  de 
sér.l   l'histoire  du  Maroc 


V.3 
t.l